chapitre 2 les théories traditionnelles

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Croissance et développement Chapitre 2 - Les théories traditionnelles de la croissance Introduction : On dispose d’une série de facteurs fondamentaux pour expliquer le niveau de la croissance ainsi que les disparités observés en matière de croissance dans le temps et dans l’espace. Quels sont ces facteurs ? K : le capital physique L : le travail H : le capital humain T : la terre (ou les ressources naturelles) G : les services et les infrastructures publiques A : les progrès techniques Il y a beaucoup de travaux théoriques et empiriques qui ont été consacrés à la question des déterminants sur la croissance. Le but est de donner une brève présentation de ces travaux en mettant l’accent principalement sur les aspects conceptuels. On peut par exemple distinguer 2 grandes étapes : - La première étape correspond au développement de la théorie néo-classique qu’on assimile souvent à ce qu’on appelle la théorie de la croissance exogène. - La deuxième étape parlera de la théorie de la croissance endogène Ce qui distinguer la croissance exogène de la croissance endogène est le traitement du progrès technique et du développement du capital humain qui était considérer comme donné ou (difficilement explicable) dans la théorie de la croissance exogène. Alors que la théorie de la croissance endogène essaie de les expliquer et de les endogèneiser c'est-à-dire qu’elle en fait des variables qui vont évolués en fonction de mécanismes économiques connus. Des implications importantes au niveau de la politique et des stratégies économiques vont alors découlés de la dernière conception. 1

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Croissance et développement

Chapitre 2 - Les théories traditionnelles de la croissance

Introduction   :

On dispose d’une série de facteurs fondamentaux pour expliquer le niveau de la croissance ainsi que les disparités observés en matière de croissance dans le temps et dans l’espace.

Quels sont ces facteurs   ?

K : le capital physique L : le travail H : le capital humain T : la terre (ou les ressources naturelles) G : les services et les infrastructures publiques A : les progrès techniques

Il y a beaucoup de travaux théoriques et empiriques qui ont été consacrés à la question des déterminants sur la croissance. Le but est de donner une brève présentation de ces travaux en mettant l’accent principalement sur les aspects conceptuels.

On peut par exemple distinguer 2 grandes étapes   :

- La première étape correspond au développement de la théorie néo-classique qu’on assimile souvent à ce qu’on appelle la théorie de la croissance exogène.

- La deuxième étape parlera de la théorie de la croissance endogène

Ce qui distinguer la croissance exogène de la croissance endogène est le traitement du progrès technique et du développement du capital humain qui était considérer comme donné ou (difficilement explicable) dans la théorie de la croissance exogène. Alors que la théorie de la croissance endogène essaie de les expliquer et de les endogèneiser c'est-à-dire qu’elle en fait des variables qui vont évolués en fonction de mécanismes économiques connus.

Des implications importantes au niveau de la politique et des stratégies économiques vont alors découlés de la dernière conception.

Une remarque sur la croissance exogène :

A la base du dépassement de la théorie de la croissance dite « exogène », il y a principalement deux faits :

1. Le constat que la croissance enregistrée sur une longue période dans la plupart des pays du monde ne pouvait être expliqué entièrement par l’évolution des quantités de capital et de travail. L’accumulation de capital

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et la croissance de la force de travail ne peuvent être expliqué que partiellement la croissance du revenu national.

2. Le fait que le revenu/habitant continue à augmenter sur une longue période alors que les théories traditionnelles prévoient une tendance vers un état stationnaire et donc vers la fin de la croissance.

I. Le modèle d’Harrod et Domar

Ce modèle est développé dans les années 1940 après la fin de la crise mondiale qui été caractérisé à cette époque par un niveau de chômage très élevé. La problématique était : Comment on va lutter contre le chômage ? Le modèle proposé par Harrod en 1939 (un an plus tôt va publier dans Economic Journal, un article nommé « An essay on dynamic theory » 1939 in Economic Journal où dans cette article, il cherche à dégager les conditions d’une croissance équilibrée ou dans d’autres termes, c'est-à-dire comment on peut avoir le plein emploi des ressources dans une économie de marché ou capitaliste. Harrod va reprendre essentiellement les analyses de Keynes et il va proposer d’en dégager les conséquences sur le long terme c'est-à-dire une perspective de croissance et d’accumulation. Il montre que le dysfonctionnement du capitalisme est d’autant plus important dès qu’on envisage son évolution sur plusieurs périodes. Autrement, même s’il y a « plein d’emploi » à un moment, la logique du système veut que les conditions de son maintien soit rompues en permanence ou encore qu’elles ne soient remplie mais que de façon exceptionnelles.

L’idée de la nécessaire intervention de l’état, il faut voir une possible intervention de l’état pour rétablir ces conditions.

Le modèle de croissance proposé par Everett Domar se situe lui aussi dans les prolongements des idées de Keynes. Il veut attirer l’attention sur le problème de « plein emploi » lorsqu’on envisage l’évolution de l’économie dans le temps, période après période. La réponse proposée par Harrod et par Domar consiste à dire que l’investissement constitue la variable clé pour lutter contre le chômage c'est-à-dire qu’au cours de cette période, la croissance repose essentiellement sur l’accumulation du capital physique. Les autres facteurs ainsi que les conséquences sociales de la croissance ou les conséquences sur l’environnement ne préoccupaient guère les économistes et les politiques de l’époque.

La production nécessite du travail et du capital. La production nationale totale sera notée par Y. On suppose que pour produire une unité de bien, il va falloir une quantité déterminée de travail notée « l » et un montant déterminé de capital « c ». Non seulement, le travail et le capital sont indispensables mais il y a qu’une seule façon de les combiner. Une seule technologie ou encore on parlera de coefficients fixes. Il n’y a pas de possibilités de substitutions entre facteurs.

Compte tenu de l’abondance du facteur travail (comme on l’a vu, on se préoccupe du chômage, du plein emploi), la production Y ne dépend que de la

disponibilité du capital et donc de l’investissement →

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L’investissement est donc la variation de stock de capital. Pour investir, il faut épargner. L’épargne qui n’est autre qu’une proportion du produit national ou le petit s signifie le taux d’épargne.

v est la productivité marginale et moyenne du capital ; s est le taux d’épargne et « c » est le coefficient marginal du capital.

« g » le taux de croissance du PIB donnée par la formule suivante :

On voit que le taux de croissance est déterminé par le taux d’épargne multiplié par la production marginale du capital. On parle d’efficacité marginale du capital.

L’économie se trouve en conséquence sur le fil du rasoir car pour assurer une croissance complète avec le plein emploi, il faut que le taux d’épargne coïncide toujours avec le taux d’investissement désiré, ce qui n’est pas toujours garantie. Même si l’économie était initialement au plein emploi et si par la suite, le taux d’épargne « s » ne permet pas d’accumuler le capital nécessaire compte tenu de la croissance démographique et donc d’une main œuvre disponible, on s’aperçoit que le chômage reprend et donc il n’y a pas de mécanismes automatiques qui garantit que l’épargne s’ajuste pour se situer au niveau de l’investissement désiré. Alors que pour l’économie évite de tomber d’avoir du chômage à cause de l’insuffisance d’épargne et de capital, Harrod et Domar préconise en conséquence l’intervention de l’Etat. Il suppose que l’Etat est en mesure d’augmenter le taux d’investissement à travers les investissements publics sans que cela entraîne une baisse des investissements privés. Ces deux économistes n’avaient cependant pas pensé à l’effet d’éviction des investissements privés par les investissements publics. Cette hypothèse est l’un des principales critiques que l’on peut adresser au modèle HD (Harrod et Domar). Ce modèle peut être conçu comme un modèle de stabilisation macroéconomique beaucoup plus qu’un modèle de croissance c'est-à-dire la croissance est sur un phénomène de long terme.

D’autres modèles ont été proposés en alternative du modèle HD continuaient à lier la croissance à l’accumulation du capital. Un certain nombre de critiques vont apparaître et en particulier, on va contester, l’hypothèse de « coefficient fixe » compte tenu des importances possibilités de substitution du capital au travail dans la pratique.

En conclusion de ce modèle, nous pouvons dire que c’est la prise en considération des possibilités de substitution qui vont être à la base des modèles néoclassiques.

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II. Le modèle de Solow Depuis plus d’un siècle, chaque génération bénéficie d’un revenu plus élevé par rapport à la génération précédente. On voit croître ainsi le niveau de vie via une consommation de plus en plus grand et différente de biens et services. Mais aussi, on constate un certain nombre de disparités entre niveau de vie au sein d’un même pays comme dans le cadre de pays différents. L’objectif de cette section est de comprendre ces différences de disparités au cours du temps et dans l’espace. Nous verrons que ces différences peuvent être attribuées à des différences de dotation de capital à des différences de travail mais aussi à l’importance de la technologie. Le progrès technique deviendra l’élément phare du modèle de Solow. Plus précisément, le modèle de Solow a pour objectif de montrer comment l’épargne, la démographie (c'est-à-dire la croissance de la population) et le progrès technique affecte Y, la croissance de la production et le niveau de vie.

A. Quelles sont les sources de la croissance   ? Pour montrer les sources de la croissance de production ou comment elle trouve son origine, on va avoir trois sources :

- L’accroissement des facteurs de production (accroissement de la quantité de travail

- … et de capital)- Le progrès de la technologie

1. L’accroissement des facteurs de production On va examiner ici, comment des variations de facteurs de production contribuent à l’accroissement de la production ?

Dans un premier temps, on va supposer que la technologie n’est pas modifiée.

La fonction de production reliant stock de capital et de travail reste constante dans le temps. C'est-à-dire on va avoir fonction de production reliant travail et capital qui est constant dans le temps.

(constant dans le temps)

On regarde ce qui se passe dans la production lorsque les quantités de travail et de capital changent. Lorsque les fonctions de production varient, que se passe-t-il pour Y ?

- Variation de la quantité de capital  : Si on a une variation de capital, de combien augmentera la production ?

La productivité marginal du capital nous dit de combien augmente la production lorsque le stock de capital augmente d’une unité.

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La productivité marginale du capital :

(2)

Par conséquence, lorsque le stock de capital augmente de , la production va être égale à :

(3)

Ex : si la productivité marginale est de 0.2 et le stock de capital augmente de 10 unités, la production va augmenter de 2.

- Variation de la quantité de travail  : si la quantité de travail augmente de de combien augmentera la production?

La productivité marginale du travail nous dit de combien augmente la production lorsque la quantité de travail utilisée augmente d’une unité.

(4)

Lorsque la quantité de travail de , la production va augmenter de (5)

Si la productivité marginal augmente de 2 et la quantité de travail augmente de 10, on aura une production de 20 unités.

- On suppose que la quantité de travail augmente de et que le stock de capital augmente de Que devient la production ? Alors

(6)

Le premier terme correspond à l’accroissement de la production du à l’augmentation du stock de capital et le second terme correspond à l’accroissement de la production du à l’augmentation de la quantité de travail.

Si je prends (7)

On sait que la productivité marginale du capital est égale à l’équilibre au prix réel de la location du capital. C’est le rendement total du capital et la part du revenu qui revient au capital.

Le numérateur est égal au rendement total du capital et  est la part du revenu qui revient au capital

est la rémunération du travail et est la part du revenu qui revient au travail.

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- On fait l’hypothèse qu’on a une fonction de production à rendement constant à l’échelle.

(8)

est la part du capital est la part du travail

2. Le progrès technique On inclue les effets du progrès technique dans la fonction de production en écrivant à niveau la fonction de production.

(9)

La production augmente non plus seulement à cause de l’accroissement de la quantité de travail et de capital comme précédemment mais aussi par l’intermédiaire de l’accroissement de la productivité totale.

(10)

Ici la variation augmente donc la production augmente à cause de la quantité d’une variation de capital, de travail et du progrès technique.

Ex : si la productivité augmente de 1% et les facteurs de production reste inchangés alors la variation de la production croît elle aussi de 1%.

L’équation (10) permet de mesurer et d’identifier les trois sources de la croissance. La croissance de la productivité totale des facteurs n’étant pas directement observable. On la mesure indirectement comme étant égale à la croissance de la production qu’on peut expliquer comme l’accroissement des facteurs de production c'est-à-dire que …

(11)

On appelle parfois la croissance de la productivité totale, on dira encore que c’est le facteur résiduel ou encore on dira qu’il s’agit du résidu de Solow. Autrement dit, il est considéré comme une mesure de progrès technique.

D’autres facteurs comme l’éducation, la réglementation (ex : fiscal), peuvent affecter la production, la productivité totale.

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B. L’accumulation du capital On va analyser ici comment l’offre et la demande de biens déterminent l’accumulation du capital au cours du temps. On va faire des hypothèses :

H1 : La force de travail et la technologie sont tous les deux fixées.

1. L’offre et la demande de biens L’offre de biens détermine la quantité de biens produits et la demande de biens détermine la façon dont cette quantité est affectée à différents usages.

a) L’offre de biens H2 : Le modèle de croissance de Solow suppose que la fonction de production à des rendements constants à l’échelle.

Cela signifie que la constante des rendements à l’échelle implique que la production par travailleur ne dépend que du capital par travailleur c'est-à-dire qu’on va diviser Q/L.

Cela signifie une quantité par travailleur.

La fonction de production tend à s’aplanir à mesure que la quantité de capital augmente. Ce qui veut dire qu’elle est caractérisée par une productivité marginale décroissante du capital ou encore que chaque unité supplémentaire de capital produit moins que l’unité précédente.

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Autrement dit, quand il y a peu de capital, toute unité supplémentaire de capital est extrêmement efficace et donc produit une grande quantité supplémentaire mais à un certain moment, quand le capital est déjà bien élevé. Quand le capital est élevé, chaque unité supplémentaire est moins efficace et produit moins que l’unité précédente.

La pente de la fonction de production (ou de la courbe) est égale à la productivité marginale du capital. Elle nous enseigne combien la production par tête ou par travailleur lorsque le capital par tête augmente.

(15)

Le trafic montre que la fonction possède des rendements décroissants à l’échelle. Chaque unité de capital produit moins en termes de production par tête supplémentaire par rapport à l’unité précédente.

b) La demande de biens La demande de biens et services émane de la consommation et de l’investissement donc la demande de biens est égale à la somme de l’investissement et de la consommation. La production par tête (q) va être égale à :

(consommation et production/tête)

Si on veut parler uniquement en termes de consommation et faire apparaître un

taux d’épargne, Si on appelle «   » le taux d’épargne, on peut alors écrire l’équation de la manière suivante tel que « c » est égale :

Sachant que la consommation est proportionnelle au revenu, on peut aussi réécrire l’identité comptable précédemment c'est-à-dire :

L’équation 18 peut se réécrire en notant   si on veut mettre i seul :

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L’équation 19 signifie que l’investissement est proportionnel au revenu. Sachant que l’investissement est proportionnel au revenu, 19 montre qu’il est égal aussi à l’épargne. Puisque l’investissement est égal à l’épargne, le taux d’épargne « s » est également la part du revenu qui est investi.

2. Le niveau stationnaire du stock de capital Il va falloir étudier comment une augmentation du stock du capital se traduit sur la croissance économique. Le stock de capital peut se modifier et pour deux raisons :

L’investissement net augmente le stock de capital La dépréciation du capital diminue le stock de capital

En utilisant la valeur du revenu par tête donné par la fonction de production, il est possible d’exprimer l’investissement par tête en fonction du stock de capital par tête.

Plus le stock de capital par tête est grand, plus la production par tête est grande et plus l’investissement par tête est élevé.

Le graphique montre comment le taux d’épargne détermine le partage de la production entre la consommation et l’investissement pour chaque valeur de capital. L’amortissement est linéaire par rapport au capital.

Supposons qu’une certaine quantité de capital se décompose en chaque

année. La quantité de capital se dépréciant chaque année est égale à .

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On peut donc exprimer l’influence de l’investissement brut et de la dépréciation de stock de capital. En gros, cela signifie

La variation du stock de capital est égale à la différence entre l’investissement brut et la dépréciation. Plus le stock de capital est grand, plus l’investissement est grand et plus la dépréciation devient importante. Il existe un seul niveau de capital par tête pour lequel l’investissement brut est égal à la dépréciation.

Si l’économie possède initialement ce stock de capital, elle le conservera car les deux forces qui modifient ce stock, l’investissement brut et la dépréciation se compensent exactement. On l’appelle « stock de capital stationnaire ».

k* est le niveau pour lequel l’investissement est égal à l’amortissement c'est-à-dire que le stock de capital n’évolue plus dans le temps. En dessous de k*, on voit que i est > à l’amortissement c'est-à-dire quand on est en dessous de k*, et i=amt, le stock de capital augmente. Au-delà, le stock de capital va diminuer.

3. Convergence vers l’état stationnaire L’état stationnaire représente l’équilibre de long terme de l’économie, indépendamment du stock de capital initial, l’économie finira par aboutir à l’état stationnaire. Supposons que le stock de capital initial est inférieur au niveau du stock de capital dans l’état stationnaire. Dans ce cas, l’investissement brut est supérieur à la dépréciation.

Avec le temps, le stock de capital augmentera ainsi que la production jusqu’à ce qu’il atteigne son niveau dans l’état stationnaire. Lorsque le stock de capital est supérieur à son niveau dans l’état stationnaire, l’investissement est inférieur à la dépréciation et le stock de capital diminue jusqu’à son niveau dans l’état stationnaire.

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4. Variation du taux d’épargne Supposons que le taux d’épargne augmente et que l’économie soit initialement à l’état stationnaire correspondant au taux d’épargne initial. L’augmentation du taux d’épargne entraîne un déplacement vers le haut de la fonction d’investissement.

L’investissement est alors supérieur à la dépréciation et le stock de capital augmente mais il augmentera jusqu’à ce qu’il atteigne un nouvel état stationnaire où l’investissement et la dépréciation se compensent. Plus le taux d’épargne sera élevé, plus le stock de capital sera important et plus la production sera grande. L’accroissement du taux d’épargne augmente le taux de croissance et seulement dans le court-terme. Une fois que l’économie aura atteint l’état stationnaire, le taux de croissance redeviendra égal à 0.

Soit la fonction de production  (fonction du type Cobb

Douglass avec .

H1 = 30% du revenu est épargné

H2 = dépréciation : 10%

H3 = le stock initial de capital par tête est de 4 unités

Etat stationnaire du stock de capital   ? - APPLICATION

Années kq

(=formule (16))

c i = 10%

= (k/10%) dépréciation

de capital

=

variation du stock de de

capital

1 4 2 1.4 0.6 0.4 0.2

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2 4.2 (4+0.2)

……

100 8.962 2.994 2.096 0.898 0.896 0.002101 8.964 …

9 0.9 0.9 0=

Fonction du type Cobb Douglass avec :

La première année, on produira grâce au 4 unités de capital par travailleur, 2 unités de production par tête. D’après l’hypothèse H1, on épargne 30% du revenu par travailleur c'est-à-dire que la consommation sera de 1.4 pour la première année.

Cela vient de l’équation 21 et si le delta k est égale à 0, donc

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Si alors = 0

Croissance et développement

L’état stationnaire de stock de capital est de 9 unités par tête.

C. La règle d’or Existe-t-il un stock de capital optimale et comment le trouver, l’influencer? Quel est le rôle de l’Etat   ?

On va supposer que l’Etat peut fixer le taux d’épargne à un niveau quelconque et par conséquent on pourrait déterminer le stock de capital à l’état stationnaire mais que va choisir l’Etat en matière d’état stationnaire   ?

1. Le choix de l’Etat On fait l’hypothèse que l’objectif de l’Etat est de maximiser le bien-être des individus mais quels sont les priorités de ces individus ?

Les ménages ne se préoccupent ni du montant du capital disponible, ni même du montant de production. La préoccupation des ménages vise avant tout leur niveau de consommation. L’objectif de l’Etat est de choisir l’état stationnaire qui maximise la consommation par tête. On appelle cette règle de politique économique de l’Etat => La règle d’or.

A l’état stationnaire, la consommation par tête

La consommation par tête   :

En effet, la consommation est la partie de la production qui n’est pas épargnée et l’investissement à l’état stationnaire est par définition égal à la dépréciation. L’Etat doit donc résoudre l’équation de maximisation suivante :

Si l’économie a un stock de capital initial de et que l’Etat décide de l’augmenter d’1 unité, la production supplémentaire sera de

(=la production marginale du capital)

Donc la quantité supplémentaire de dépréciation du capital va être égale au taux de dépréciation du capital.

La consommation augmentera donc de : et donc la consommation sera maximale lorsque la différence sera nulle.

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On sait que d’après l’équation 27, la consommation à l’état stationnaire est égale à l’écart entre la production et la dépréciation. Le stock de capital correspondant à cet écart maximum est le stock préconisé par la règle d’or et on vient de voir que le niveau du stock de capital est tel que la pente de la fonction de production est égale au taux de dépréciation.

Si le stock de capital est inférieur au niveau préconisé par la règle d’or, un accroissement du stock de capital entraîne une augmentation de la production plus grande que la dépréciation ce qui implique une augmentation de la consommation.

Sur notre graphique, la pente de la fonction de production doit être supérieure à la pente de la droite de dépréciation si l’on veut que l’écart entre les deux courbes s’accroisse.

Si le stock de capital est supérieure au niveau préconisée par la règle d’or, un accroissement du stock de capital entraîne une augmente plus faible de la

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production que la dépréciation, ce qui implique une diminution de la consommation.

Sur le graphique, la pente de la fonction de production doit être inférieure à la pente de la droite de dépréciation de telle sorte que l’écart entre les deux courbes diminue.

Si le stock de capital est égal au niveau préconisé par la règle d’or, la fonction de production et la dépréciation ont la même pente et la consommation est à son niveau maximum.

2. La transition vers la règle d’or

Supposons que l’économie ne soit pas dans l’état stationnaire préconisé par la règle d’or. Qu’arrivera-t-il à la consommation, à l’investissement, au stock de capital, lorsque l’économie passe d’un état stationnaire à un autre   ? Le coup de la transition peut-il décourager l’Etat d’essayer de mettre en œuvre la règle d’or   ?

On envisage les deux cas précédents.

a) Le stock de capital est supérieur à celui de la règle d’or

L’Etat doit donc mettre en œuvre une politique économique visant la réduction

du taux d’épargne ( ) de façon à diminuer le stock de capital. Si cette politique réussit, on suppose qu’à partir d’un instant , le taux d’épargne diminue jusqu’au niveau qui permet d’atteindre l’état stationnaire de la règle d’or. Il en résulte que cette réduction entraîne aussitôt une augmentation de la consommation et une diminution de l’investissement. L’investissement devient dès lors inférieur à la dépréciation de telle sorte que l’économie n’est plus dans un état stationnaire. A mesure que le stock de capital diminue, le revenu diminue ainsi que la consommation et l’investissement jusqu’à leur niveau de l’état stationnaire de la règle d’or. Ce qui signifie que le niveau de consommation est supérieur à ce qu’il était avant l’instant t, alors que le revenu et l’investissement sont eux beaucoup plus faible.

b) Le stock de capital est inférieure à celui de la règle d’or Pour atteindre la règle d’or, l’Etat doit augmenter le taux d’épargne (« s »). Cette augmentation implique automatiquement une diminution de la consommation et une augmentation de l’investissement donc l’investissement est maintenant supérieur à la dépréciation du stock de capital et le stock de capital va donc augmenter. A mesure que le stock de capital augmente, la consommation et l’investissement augmente jusqu’à atteindre leur niveau de la règle d’or.

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Pour conclure, l’augmentation du taux d’épargne accroit le bien-être dans la mesure où la consommation dans la règle d’or est plus forte. Toutefois, cette politique entraine une période de réduction de la consommation. Cela signifie que le choix d’atteindre la règle d’or est difficile dans la mesure où il implique un sacrifice de générations présentes au profit des générations futures et donc l’Etat doit alors comparer s’il veut trouver un optimum le bien-être des générations différentes.

D. La croissance démographique H : la population croît à un taux m.

1. Croissance démographique et état stationnaire

La croissance de la population réduit k (capital/tête) en diluant le stock de capital dans la mesure où la population est plus importante donc la quantité d’investissement nécessaire pour maintenir le stock de capital par tête constant doit être égale à la somme des dépréciations du capital et de l‘investissement nécessaire pour procurer à chaque travailleur un même stock de capital.

L’investissement de l’équation 31 doit être égale à : car à chaque période, il y a n nouveaux travailleurs à qui l’on doit donner k unités de capital. A l’état stationnaire, l’effet positif de l’investissement est compensé exactement par l’effet négatif de la dépréciation et de la croissance de la population.

L’investissement sert à deux choses : il sert à remplacer le capital amorti, usé et le reste procure au niveau travailleur autant de capital qu’aux anciens.

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2. Les conséquences A l’état stationnaire, le stock de capital par tête et la production par tête sont constants. Comme la population croît aux taux n, la production et le stock de capital augmente eux aussi au taux n. La croissance de la population ne permet pas d’expliquer la croissance du niveau de vie car la production par tête reste constante. Cela ne permet pas d’expliquer la croissance du niveau de vie mais elle permet de rendre compte la croissance de la production. Cela permet d’expliquer la croissance de la population pourquoi certains pays sont riches alors que d’autres sont pauvres. Supposons que le taux de croissance de la population augmente : s’en suivra d’une diminution du stock de capital par tête et par conséquent, une diminution de la production par tête. La modèle de Solow prédit ainsi que le/les pays dont le taux de croissance de la population est élevé aura/auront un faible niveau de vie. La croissance de la population modifie aussi la règle d’or de l’accumulation du capital.

A l’état stationnaire correspondant à la règle d’or, la productivité marginale du capital nette de la dépréciation est égale au taux de croissance de la population

E. Le progrès technique

1. L’efficacité du travail Pour incorporer le progrès technique, on doit prendre en compte l’efficacité du

travail qu’on appelle  : efficacité du travail.

L’efficacité vient de la santé, l’éducation, la connaissance  => la connaissance correspondant à la force de travail et tout ceci va avoir un impact sur le travail => efficacité du travail.

Cela veut dire qu’on va réécrire la fonction de production   :

est la quantité de travail mesuré en unité d’efficacité. On va supposer que

le progrès technique accroît l’efficacité du travail à un taux constant (=labour augmenting).

Puisque la force de travail augmente à un taux n, l’efficacité du travail à un taux  « g », la quantité de travail mesuré en unité d’efficacité va croître à un taux « n+g ».

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En quoi l’efficacité du travail peut-elle influencée la fonction de production et comment   ?

Le taux «   n+g   » peut s’obtenir par   :

2. L’état stationnaire avec progrès technique On retransforme toutes les grandeurs du modèle de Solow en unité d’efficacité c'est-à-dire recherche du capital et de la production en unité d’efficacité.

En unité d’efficacité,

18

μ i

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On constate que si g est élevé, le nombre d’unité d’efficacité augmente rapidement mais la quantité de capital par unité d’efficacité diminue donc on a le stock de capital par unité d’efficacité stationnaire.

3. Les conséquences du progrès technique Le capital par unité d’efficacité est constant à l’état stationnaire et par conséquent, la production par unité d’efficacité est constante elle aussi. Le nombre d’unité d’efficacité par travailleur va augmenter au taux g donc la production par travailleur va croître également au taux g.

Ainsi le progrès technique permet-il d’expliquer l’augmentation persistante d’un tel niveau de vie   ?

Un taux d’épargne élevé augmente le niveau de vie, tant que l’économie n’a pas atteint l’état stationnaire. Une fois que l’économie est à l’état stationnaire, le taux de croissance de la production par tête ne dépend que du progrès technique. Donc, la prise en compte du progrès technique modifie aussi la règle d’or de l’accumulation du capital. C’est en effet, le niveau de capital qui maximise la consommation par unité d’efficacité du travail. Donc, dans l’état stationnaire, la consommation par unité d’efficacité est donnée par la fonction :

La consommation à l’état stationnaire est maximisée si et seulement si la productivité marginale du capital est égale à ceci :

En conclusion, les questions qu’on cherchait à se poser, c’est : Est-ce qu’une économie devrait épargner davantage ou moins ? Est-ce-que l’Etat peut influencer le taux d’épargne ? L’Etat peut-il influencer le progrès technique ?

Comment peut-on évaluer le taux d’épargne   ?

On sait qu’il existe un seul taux d’épargne qui permet de réaliser l’état correspondant à la règle d’or c'est-à-dire qui maximise la consommation par tête ou encore le bien-être des agents. Si la productivité marginale du capital née de la dépréciation, est supérieure au taux de croissance, la société possède un stock de capital inférieur au stock de la règle d’or. L’accroissement du taux d’épargne permettra d’atteindre un nouvel état stationnaire dont la consommation par tête est plus élevée. En revanche, si la productivité marginale du capital née de la dépréciation est inférieure au taux de croissance alors la société possède un stock de capital supérieur au stock de la règle d’or donc la diminution du taux d’épargne permettra d’atteindre un nouvel état stationnaire dont la consommation par tête est plus élevé.

19

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Pour évaluer le stock de capital d’une société, il est donc nécessaire de comparer le taux de croissance au taux de rendement net du capital.

Supposons que le taux de croissance soit en moyenne de 2%. Supposons que le stock de capital est de 3 fois le PNB annuel, calculer le taux de dépréciation du capital, la productivité marginale du capital. Et que devra faire les autorités de politique économique   ?

III. Comment modifier le taux d’épargne   ? La politique économique peut augmenter le taux d’épargne de deux façons :

- Directement en accroissant l’épargne publique- indirectement en stimulant l’épargne privée

L’épargne publique est égale à la différence entre les recettes de l’état et ces dépenses. Si les dépenses sont supérieures aux recettes, on est en situation de déficit budgétaire et l’Etat désépargne. Le gouvernement peut financer le déficit par exemple en émettant des bons du trésor. S’il émet des bons du trésor, ça signifie qu’il emprunte. Le déficit budgétaire évince l’investissement. La réduction du stock de capital fait partie du fardeau imposée par la dette publique sur les générations actuelles et les générations futures.

Les recettes sont supérieures aux dépenses signifie que l’Etat peut rembourser une partie de la dette nationale et/ou stimuler l’investissement suite à un accroissement de l’épargne publique. La décision d’épargne et des ménages dépend du taux d’intérêt. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus l’épargne privée est importante. Des réductions d’impôts sur les placements peuvent aussi accroître le rendement et donc stimuler l’épargne.

IV. Le développement du progrès technique

Le modèle de Solow démontre que la croissance prolongée du niveau de vie est dû au progrès technique. Bien que l’on ne connaisse pas les déterminants du progrès technique, de nombreuses politiques sont mises en œuvre pour stimuler le progrès technique en encourageant la recherche, les pôles de compétitivité. Par exemple, le système des brevets donne aux inventeurs de nouveaux produits et donc un monopole temporaire. Dans le domaine pharmaceutique, la découverte de nouvelles molécules pour soigner des maladies va mener à la protection du brevet.

Les entreprises peuvent investir dans la recherche et le développement et elles bénéficient du système de brevet mais aussi, elles peuvent en plus avoir des déductions d’impôts. Les institutions financées par les Etats comme les CNRS, les universités, subventionnent la recherche fondamentale et contribuent au progrès

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Croissance et développement

technique. Toutes ces politiques économiques encouragent les individus, à allouer davantage de ressources à l’innovation technologique.

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