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6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 1
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
6.1. Introduction 6.2. Mise en équation des circuits électriques
6.2.1. Lois générales de l’électricité 6.2.2. Impédance isomorphe 6.2.3. Circuits actifs 6.2.4. Quelques d’applications
6.3. Mise en équation des systèmes mécaniques 6.3.1. Lois générales de la mécanique 6.3.2. Etude d’un accéléromètre pour CNI 6.3.3. Etude d’un premier dispositif mécanique 6.3.4. Etude d’un second dispositif mécanique 6.3.5. Etude d’un troisième dispositif mécanique 6.3.6. Etude d’une suspension d’automobile 6.3.7. Entraînement d’une charge en rotation 6.3.8. Transmission mécanique
6.4. Notions d’analogies électromécaniques 6.4.1. Généralités 6.4.2. Exemples d’application
6.5. Mise en équation des actionneurs électriques 6.5.1. Lois fondamentales 6.5.2. Equations générales des moteurs continus 6.5.3. Transmittance du moteur continu commandé par l’induit 6.5.4. Transmittance du moteur continu commandé par l’inducteur
6.6. Mise en équation des systèmes hydrauliques 6.6.1. Régulation de niveau d’une cuve 6.6.2. Servocommande hydraulique 6.6.3. Exemple : régulation de vitesse d’une turbine.
6.1. INTRODUCTION
La réalisation d’un système de commande met en oeuvre des technologies et des processus de nature physique très diverse : électronique, électrique, hydraulique, mécanique, optique, pneumatique, thermique, etc. Pour résoudre les problèmes de commande auxquels il est confronté l’automaticien doit s’appuyer sur une culture polytechnique lui permettant d’établir et d’interpréter les relations qui traduisent le comportement statique et dynamique des processus et des organes (actionneurs et capteurs) participant au fonctionnement du dispositif. Ces relations constituent le modèle mathématique du système.
La recherche d’un modèle mathématique est toujours un problème délicat que l’on peut traiter selon deux approches différentes : • appliquer les lois générales de la physique afin de déterminer la fonction de transfert
recherchée, • mettre en oeuvre une démarche expérimentale permettant, à travers des essais types, de
déterminer un modèle satisfaisant.
La modélisation doit fournir une représentation du système sur laquelle on puisse appliquer des méthodes mathématiques permettant la réalisation d’un dispositif de commande assurant au système global le respect des performances imposées cahier des charges.
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Tout l’art de l’ingénieur consiste à établir, sur la base des informations dont il dispose, le modèle le plus simple qui rende compte avec suffisamment de précision des comportements observés.
6.2. MISE EN EQUATION DES CIRCUITS ELECTRIQUES
6.2.1. LOIS GENERALES DE L’ELECTRICITE
Les réseaux électriques obéissent aux lois d’OHMS et de KIRCHOFF (loi des nœuds I p( ) = 0 et loi des mailles V p( ) = 0).
Le théorème de THEVENIN permet, dans de nombreux cas, de résoudre élégamment un problème de réseaux électrique. Enonçons ce théorème :
Réseau Réseau
Générateur équivalent
A
B
0V
sZ A
B
Réseau Réseau Réseau
Générateur équivalent
A
B
0V
sZ A
B
Réseau
Le réseau est équivalent à un générateur caractérisé par :
• une « fém » 0V égale à la tension vue des bornes A et B lorsque le réseau est déconnecté ; c'est la tension à vide du réseau .
• une impédance interne équivalente sZ (Impédance de sortie de ) égale à l'impédance « vue » des bornes A et B lorsque le réseau est déconnecté et toutes les sources de tension et de courant de éteintes (sources de tension en court circuit, sources de courant ouvertes).
6.2.2. IMPEDANCE ISOMORPHE
Soit un dipôle passif soumis à une différence de potentiel e(t) et parcouru par un courant i(t). Par définition on appelle impédance isomorphe le quotient :
)()(et )()( avec )()(
)( tspStepEpIpE
pZ ===
Le tableau ci-après donne l'impédance isomorphe des dipôles élémentaires (résistance, capacité, inductance).
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Elément passif Impédance
E(p)
I(p)
Dipôle
Z(p)
)()(
)(pIpE
pZ =
)()( tepE = et )()( tipI =
e(t)
i(t)
Résistance
R
+
_
e t R i t
E p R I p
( ) . ( )( ) . ( )
==
Z RR =
e(t)
i(t)
Inductance
+
_
L
Lpp
IE
Z
pILppEdt
tdiLte
L ==
=
=
)(
)(.)(
)()(
e(t)
i(t)
Capacité
+
_C
i t dt C e t
I pp
C E p
ZEI
pCp
t
C
( ) . ( )
( ). ( )
( )
=
=
= =
0
1
Lorsque p est un nombre imaginaire pur ( p j= ω ) on retrouve l'expression de l'impédance complexe, encore appelée impédance isochrone. Elle correspond au régime harmonique (ou cissoïdal !). Exercice 6.1. : Calculer la tension BAV / du réseau :
Réseau initial Réseau équivalent
Z1
Z3
Z2
+Z2
++
E1
+E2
A
B
A
B
E21 2 0V
0Z
Réseau initialRéseau initial Réseau équivalentRéseau équivalent
Z1Z1
Z3Z3
Z2Z2
+Z2
++
E1
+E2
A
B
A
B
E21 2 0V
0Z
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3131
)( )(131
3)( et 0 ZZ
ZZpsZpE
ZZZ
pV+
=+
=
V p V EZ
Z ZEA B
S/ ( ) ( )= −
++0 2
22
2 soit :
V pZ Z E Z Z E
Z Z Z Z Z ZA B/ ( ). . .
. . .= +
+ +2 3 1 1 3 2
1 2 2 3 3 1
On peut aussi appliquer le théorème de superposition. La démarche est alors la suivante :
E1 0≠ et E2 0= VZ Z
Z Z ZE
Z ZZ Z Z Z Z Z
E12 3
1 2 31
2 31 2 2 3 3 1
1=+
=+ +
/ /( / / )
.. . .
E1 0= et E2 0≠ VZ Z
Z Z ZE
Z ZZ Z Z Z Z Z
E21 3
2 1 32
1 31 2 2 3 3 1
2=+
=+ +
/ /( / / )
.. . .
VZ Z E Z Z EZ Z Z Z Z ZA B/
. . . .. . .
= ++ +
2 3 1 1 3 21 2 2 3 3 1
Exercice 6.2. : Calculer la fonction de transfert du circuit électrique suivant :
R1 R2
C1 C2 S(p)E(p)
U
I1 I2
I3
+R1 R2
C1 C2 S(p)E(p)
U
I1 I2
I3
+
a. Par application du théorème de THEVENIN
On trouve :
1)212211()2121(
1)()(
)(2 ++++
==pCRCRCRpCCRRpE
pSpH
b. Par la technique des schémas fonctionnels
On peut aussi calculer H(p) en traçant le schéma fonctionnel correspondant aux équations du circuit et en simplifiant ce schéma par application de la méthode de transformation des schémas fonctionnels présentée au chapitre 4.
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+ _ _ _+ +1/R1 1/C1p 1/R2 1/C2p
E(p) I1 I3 I2U S(p)
+ __ _+ +1/R1 1/C1p 1/R2 1/C2p
E(p) S(p)
R1C2p
+ __ _+ +1/R1C1p 1/R2C2p
E(p) S(p)
R1C2p
On obtient 3 boucles imbriquées. Pour calculer la transmittance recherchée on réduit les boucles par application des règles de simplification des schémas fonctionnels étudiées au chapitre 4.
pCRpH
1111
)(1 += et
pCRpH
2211
)(2 +=
Soit
1)212211()2121(
1)(
2 ++++=
pCRCRCRpCCRRpH
On vérifiera que les pôles de cette transmittance sont réels négatifs quelle que soit la valeur des éléments R et C, et qu’en conséquence cette fonction de transfert est stable.
c. Par application de la règle de MASON
On peut encore résoudre ce problème par la technique des graphes de fluence étudiée au chapitre 4.
UI2 I3
1/1 R pC1/1 2/1 R pC2/1
1−
1−
1−
E(p)1
S(p)11
UI2 I3
1/1 R pC1/1 2/1 R pC2/1
1−
1−
1−
E(p)1
S(p)11
Posons pCRT 11/11 = , pCRT 22/12 = et pCRT 12/13 =
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Appliquons la règle de MASON :
∆∆
=i
iiTpH1
)( avec +−+−=∆j k l
lkjj k
kjj
j BBBBBB ...1
j
jB = )( 321 TTT ++−
j k
kj BB = 21TT
iT = 21TT
i∆ = 1 Ainsi :
1)212211()2121(
11
)(2
21321
21
++++=
++++=
pCRCRCRpCCRRTTTTTTT
pT
Exercice 6.3. : Calculer la fonction de transfert du circuit électrique (réseau à avance de phase) suivant :
On vérifiera que :
ppa
apH
ττ
++=
11
.1
)(
avec CRR
RR21
21+
=τ et 12
21 >+=R
RRa
Exercice 6.4. : Calculer la fonction de transfert du circuit électrique (réseau à retard de phase) suivant :
On vérifiera que :
ppb
pHττ
++=
11
.)(
avec
<+
=
+=
121
2
)21(
RRR
b
CRRτ
Ces réseaux à avance et à retard de phase sont utilisés pour améliorer les performances des systèmes asservis.
R1
C
S(p) E(p)
+
R2 I1
I2
I3
R1
I
+
R2
C
E(p) S(p)
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6.2.3. CIRCUITS ACTIFS
Les circuits actifs sont conçus à partir d’éléments actifs (amplificateurs). En automatique on utilise des amplificateurs opérationnels pour réaliser la synthèse de fonctions de transfert de type analogiques. Ces amplificateurs sont des circuits intégrés que nous caractériserons de manière idéale par un gain infini (∞), une impédance d’entrée quasi infinie ( ∞=eZ ) et une impédance de sortie quasi nulle ( 0=sZ ).
_
+
v-
v+
vs∞
Le gain G de l’amplificateur étant infini et la tension de sortie finie )( −+ −= vvGvs (pas de saturation) la tension entre les bornes + et − est infiniment petite ( −+ −= vvε tend vers zéro et à la limite −+ = vv ). Cette remarque est à la base de la méthode de calcul proposée pour déterminer la transmittance de montages utilisant cette technique de synthèse. On se reportera au cours d’électronique pour un examen plus approfondi de la question. Considérons le montage suivant :
+
_v-
v+Z3
Z1
Z2
Z4E1(
p)
E2(
p)
S(p)
∞+
_v-
v+Z3
Z1
Z2
Z4E1(
p)
E2(
p)
S(p)
∞
Calculons +V et −V , dans le domaine symbolique, par application du théorème de superposition en supposant que l’amplificateur opérationnel est ôté.
E1 0≠ et S = 0 121
21 E
ZZZ
V+
=−
E1 0= et S ≠ 0 SZZ
ZV
121
2 +=−
SZZ
ZE
ZZZ
VVV12
11
122
21 ++
+=+= −−− et V
ZZ Z
E+ =+4
4 32 et
On insère l’amplificateur opérationnel à sa place. Il agit alors sur la sortie S afin que les tensions
+V et −V soient égales.
VZ
Z ZE
ZZ Z
S VZ
Z ZE− +=
++
+= =
+2
2 11
12 1
44 3
2
SZ Z ZZ Z Z
EZZ
E= ++
−4 2 14 3 1
221
1.( )
( )...
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Exercice 6.5. : Calculer la fonction de transfert du circuit électrique suivant :
+
_v-
v+
R
R
R2
E2(
p)
E3(
p)
S(p)
R1
E1(
p)∞
C
+
_v-
v+
R
R
R2
E2(
p)
E3(
p)
S(p)
R1
E1(
p)∞
C
Pour résoudre ce problème, simplifions les deux branches comportant les générateurs E1 et E2 en appliquant le théorème de THEVENIN.
v-R’v-R2
R1
E2
E1
+
+ E’+
Thévenin
v-R’v-R2
R1
E2
E1
+
+ E’+
Thévenin
Avec
211221
'RR
REREE
++=
et 21
21'
RRRR
R+
=
Le schéma équivalent du circuit est le suivant :
+
_v+
v-
R
R
R'
E'(p
)
E3(
p)
S(p)
C
∞+
_v+
v-
R
R
R'
E'(p
)
E3(
p)
S(p)
C
∞
Appliquons la relation calculée plus haut '12
31)34()12(4
EZZ
EZZZ
ZZZS −
++= soit :
''1
3'2'1
''1
3'.2
)'1
(E
CpRE
CpRCpR
ECpR
ERR
RCp
RS −+=−
+=
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Remplaçons E’ et R’ par leurs valeurs. Il vient :
CpRpE
CpRpE
pECpRR
CpRRRRpS
2)(2
1)(1
)(3212
2121)( −−++=
6.2.4. QUELQUES D’APPLICATIONS
a. Etude d’un réseau actif
On considère le montage électronique dont le schéma est donné ci-après. Ce montage comporte des éléments passifs ainsi qu’un amplificateur de gain en tension k. Cet amplificateur est supposé parfait, c’est à dire que son impédance d’entrée est infinie et son impédance de sortie est nulle. Il s’agit de calculer la fonction de transfert de ce circuit électrique et de déterminer les valeurs de k garantissant la stabilité du montage.
R1 = 1 R2 = 1
S(p)E(p)
Ampli
k
C1 = 1
U(p)
I1 I2
V(p)
C2 = 1
Les équations du montage sont les suivantes :
kUS
Sp
IS
pCI
UUVR
UVI
pII
pCII
VVER
VEI
=
+=+=−=−=
−=−=−=−=
222
22
211
211
1
Traçons le graphe de fluence correspondant.
V I2 U
p/1 p/1 k
1−
1E(p)
1 S(p)
I1
1−p/1− 1
V I2 U
p/1 p/1 k
1−
1E(p)
1 S(p)
I1
1−p/1− 1
Appliquons la règle de MASON :
∆∆
=i
iiTpH1
)( avec +−+−=∆j k l
lkjj k
kjj
j BBBBBB ...1
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j
jB = k
p+− 3
j k
kj BB =
pk
p
212
−
iT = 2p
k
i∆ = 1
+−+−=
+−+−=∆
1)23()1()(
1)23()1(
2
2
2
pkpk
kpH
p
pkpk
Le montage est stable pour 1<k
b. Fonction de transfert du filtre suivant :
L = 4/3
C1 = 3/2 C2 = 1/2R = 1
I(p) V(p)
V1 V2
I1
I2L = 4/3
C1 = 3/2 C2 = 1/2R = 1
I(p) V(p)
V1 V2
I1
I2
Mise en équations.
pIIV
32
)1(1 −= p
VVI43
)21(1 −= 22
)21(2 Ip
IIV =−=
Graphe de fluence
I1 V2 I2
p4/3 1
p3/2−
p/2
I(p)
p3/2
V1
p/2−p4/3−
I1 V2 I2
p4/3 1
p3/2−
p/2
I(p)
p3/2
V1
p/2−p4/3−
Appliquons la règle de MASON :
∆∆
=i
iiTpH1
)( avec +−+−=∆j k l
lkjj k
kjj
j BBBBBB ...1
j
jB = 2
)1(2
p
p+−
j k
kj BB = 2
1
p
iT = 3
1
p
i∆ = 1
+++==
+++=∆
122
1)()(
)(
122
23
3
23
ppppIpV
pH
p
ppp
Ce filtre est un filtre de BUTTERWORTH d’ordre 3. Ses pôles sont sur le cercle unité (à vérifier).
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6.3. MISE EN EQUATION DES SYSTEMES MECANIQUES
6.3.1. LOIS GENERALES DE LA MECANIQUE
La relation fondamentale de la dynamique caractérise le mouvement d’un corps solide.
Corps de masse M en translation Corps de moment d’inertie J en rotation
= γ
MF ωθ
JJM ==
Les systèmes mécaniques réels ne sont jamais linéaires. Cependant en formulant des hypothèses restrictives mais acceptables dans le cas considéré (frottements solides négligeables, petits mouvements, etc.) on peut établir des équations linéaires susceptibles de décrire correctement le comportement du système dans le domaine d’observation.
Elément Equation
y x
θeθs
dash-pot
y x
θeθs
dash-pot
Frottement visqueux :
Couple résistant dû à la viscance « d » du dispositif pour les mouvements de rotation :
)( esd θθ −−
Force due à la viscance « d » de l’amortis-seur pour les mouvements linéaires :
)( yxd −−
y x
θeθs
ressort de rappel
Force et couple de rappel :
Couple de rappel dû au ressort de raideur k pour les mouvements de rotation :
)( esk θθ −−
Force de rappel due au ressort de raideur k pour les mouvements linéaires :
)( yxk −−
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6.3.2. ETUDE D’UN ACCELEROMETRE POUR CNI
Un accéléromètre est un capteur qui mesure l’accélération γ à laquelle est soumis un mobile se déplaçant dans l’espace. Ce capteur est à la base du fonctionnement des centrales de navigation à inertie (CNI). En effet de telles centrales permettent, à partir de la mesure de γ , d’obtenir la vitesse et la position du mobile (avion, missile, véhicule spatial, …).
Une centrale de navigation inertielle classique est composée d’une plate-forme stabilisée dont les axes sont asservis à la verticale locale (z), au Nord géographique (x) et à l’Est (y).
Pôle Nordx
z
Az
Terre
Plate-formestabilisée
Accéléromètres
y
Ax
Equateur
Méridien
Pôle Nordx
z
Az
Terre
Plate-formestabilisée
Accéléromètres
y
Ax
Equateur
Méridien
Ces asservissements sont obtenus à partir de boucles de commande utilisant des capteurs de type gyrométrique. Par ailleurs 3 accéléromètres «1 axe» sont positionnés sur la plate-forme stabilisée selon les axes x, y et z (trièdre lié à la terre). En conséquence chaque capteur mesure une composante de γ selon son axe sensible.
Décrivons le principe de fonctionnement d’un accéléromètre. Il s’agit d’un boîtier, corps de l’accéléromètre, à l’intérieur duquel on trouve une masse M, rattachée au boîtier par deux ressorts de raideur k/2 et deux amortisseurs de viscance d/2. Ce capteur est monté sur un mobile se déplaçant selon x. L’abscisse du mobile est mx dans un repère terrestre. L’abscisse de la masse M, dans un repère lié au mobile, est Mx . Son abscisse dans le repère terrestre est donc
)( Mm xx + .
accéléromètre
k/2 k/2
d/2 d/2
Mγ
0Plate-forme
z
x
mx0
G
Mx
La masse M peut se déplacer selon x. Lorsque le mobile n’accélère pas la masse est au centre du boîtier et sa coordonnée Mx est nulle. Si le mobile accélère on écrit :
MMmMG xdkx
dt
xxdM
dt
xdM −−=+=
2
2
2
2 )( MMMx
m xMxdxkMdt
xdM
2
2−−−== γ
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Prenons la transformée de LAPLACE de cette expression.
)()()()( 2 pXMppdpXpkXpM MMMx −−−=Γ Nous obtenons la fonction de transfert de l’accéléromètre :
kdpMp
pMpX x
M++
Γ−=2
)()(
Ainsi la position de la masse M par rapport au boîtier mesure l’accélération du boîtier donc du mobile.
6.3.3. ETUDE D’UN PREMIER DISPOSITIF MECANIQUE
On considère le dispositif mécanique suivant :
Isolons les masses et identifions les forces appliquées.
Ecrivons les équations d’équilibre des masses.
Masse M1 Masse M2
[ ][ ] )()(21
)(2111 2
pFpYkpd
pXkkpdpM
=+−+++
[ ][ ] 0)(21
)(2312 2
=+−+++
pXkpd
pYkkpdpM
bâti
k1 M2
f(t)
x y
d1 k3
k2
bâti
k1
f(t)
x y
d1 k3
k2 M1 M2
X(p)
M1
(k1+k2)X
d1pX
k2Y
d1pY
F(p)
Y(p)
M2
(k3+k2)Y
d1pY
k2X
d1pX
M1p2X M2p2Y
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Soit encore :
=
++++−+−+++
0)(
)()(
)2312()21()21()2111(
2
2 pF
pY
pX
kkpdpMkpd
kpdkkpdpM
Et l’on obtient :
222 )21()2312)(2111(21
)(kpdkkpdpMkkpdpM
kpdp
FY
+−+++++++=
6.3.4. ETUDE D’UN SECOND DISPOSITIF MECANIQUE
On considère le dispositif mécanique suivant : x
k1
d2
bâti
M1d1 M2
F(t)
v1 v2yx
k1
d2
bâti
M1d1 M2
F(t)
v1 v2y
Soit le système mécanique ci-dessus. Ecrivons les différentes équations qui régissent son état.
FydxydyM
yxdxkxM
+−−−=−−−=
2)(12)(111
FpXdpYddYpM
pYdpXdXkXpM
=−++
=−++
1)21(2
011112
2
=
++−−++
)(0
)()(
.)21(21
11112
2
pFpY
pX
pddpMpd
pdkpdpM
Cette dernière équation permet de calculer les fonctions de transfert, e.g. )()( pFpY .
2222
2
2
2
2
1)212)(111(
)()111(
)21(211111
)(10111
)(pdpdpdpMkpdpM
pFkpdpM
pddpMpd
pdkpdpM
pFpd
kpdpM
pY−++++
++=
++−−++
−++
=
( )pdddpMkpdpMp
kpdpMp
FY
22
2
1)212)(111()111(
)(−++++
++=
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6.3.5. ETUDE D’UN TROISIEME DISPOSITIF MECANIQUE
Considérons le système mécanique suivant combinant des éléments sans masse (ressorts et amortisseurs).
k1k2
d1
d2
esy
bâti
k1k2
d1
d2
esy
bâti
Mettons ce dispositif en équations.
Equations différentielles Transformées de LAPLACE
− − − − − − =k s e d s e d s y1 1 2 0( ) ( ) ( ) pYdpdkEpdpdkS 2)11()211( ++=++
− − − =k y d y s2 2 0( ) )22(2 pdkYpSd +=
+=
+−−−++
0)11(
)()(
.)22(2
2121 Ekpd
pY
pS
kpdpd
pdkpdpd
Calculons la fonction de transfert )( pES
)22(22121
)22(02)11(
)(
kpdpd
pdkpdpdkpd
pdEkpd
pS
+−−−++
+−−+
=
[ ] 2
2
2
2
2121
22
121
1
2121
)22
11
(1
2121222121
21)2121(21)(
pkkdd
pkd
kdd
pkkdd
pkd
kd
pddpdkkdkdkk
pddpdkkdkkp
ES
+
+++
+++=
+++++++=
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 16
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
6.3.6. ETUDE D’UNE SUSPENSION D’AUTOMOBILE
K D
k
Roue
m
Route
x
y
z
Ressort Amortisseur
Elasticitédu pneu
M
Chassis
F1
F2
K D
k
Roue
m
Route
x
y
z
Ressort Amortisseur
Elasticitédu pneu
K D
k
Roue
m
Roue
m
Route
x
y
z
Ressort Amortisseur
Elasticitédu pneu
M
Chassis
F1
F2
Le fonctionnement du dispositif apparaît clairement sur le schéma ci-contre.
Les grandeurs x, y et z sont des variations autour de la position d’équilibre 0x et 0y (route plane 0=z ).
Il s’agit de calculer la transmittance :
)()( pZX
pH =
Mise en équation.
[ ])()()(1 pZpYkpF −−=
[ ][ ])()( )(2 pYpXDpKpF −+−=
)(2)(1)(2 pFpFpYmp −=
)(2)(2 pFpXMp =
Traçons le graphe de fluence (Voir ci-après).
Y(p) F2 X(p)
2/1 mp 2/1 Mp
k−
)( DpK +
Z(p)
k
F1
)( DpK +−2/1 mp−
Appliquons la règle de MASON
∆∆
=i
iiTpH1
)( avec +−+−=∆j k l
lkjj k
kjj
j BBBBBB ...1
j
jB = 222)()(
Mp
DpK
mp
DpK
mp
k +−+−−
j k
kj BB = 4)(
mMp
DpKk +
iT = 4)(
mMp
DpKk +
i∆ = 1
4
2
)(
))((
1
Mmp
DpKkMmp
mMDpKkM
++
++++
=∆
kKkDppKmMKkMpmMDMmp
DpKkp
ZX
pH+++++++
+==234 )()(
)()()(
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 17
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
6.3.7. ENTRAINEMENT D’UNE CHARGE EN ROTATION
Inertie J k dθ
C
ressort viscance
Inertie J k dθ
C
ressort viscance
ouples2
2θθθθ dkCJ
dt
dJC −−==
Calculons la transformée de LAPLACE.
)(.)(.)()( 2 pJppdppkpC Θ=Θ−Θ−
kdpJpp
C ++=Θ
21
)(
6.3.8. TRANSMISSION MECANIQUE
Il s’agit d’étudier les conditions de transfert de l’énergie à travers un réducteur de rapport 1/n.
θcCmCc
Jm
θmRayon Rm
Rayon Rc
dc
dm
Jc
θcCmCc
Jm
θmRayon Rm
Rayon Rc
dc
dm
Jc
La charge de moment cJ est entraînée à travers le réducteur de rapport 1n
RR
m
c
c
m= =
θθ
a. Système d’équations :
Admettons que les frottements visqueux soient nuls.
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 18
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
Charge mJ Réducteur Charge cJ
mmm pJCC Θ=− 21 cm FRCFRC == 21 et C nC2 1=
ccmm RR Θ=Θ nR
R m
c
mmc
Θ==Θ=Θ
C J pc c22= .Θ
b. Etablissons le schéma fonctionnel
_+
12J pm
J pc2
Cm Θm
ΘcC2C1 1/n 1/n
_+
12J pm
J pc2
Cm Θm
ΘcC2C1 1/n 1/n
22
1
pn
JJ
C cm
m
m
+=Θ
Vu du côté arbre moteur le système est équivalent à une charge d’inertie 2n
JJJ c
mT +=
c. Cas où les frottements visqueux ne sont pas négligeables
Charge mJ Charge cJ
mmcmm pJpdCC Θ=Θ−− 21 cccc pJpdC Θ=Θ− 2
2
Le schéma fonctionnel correspondant est le suivant :
_+
12J pm
J pc2
Cm Θm
ΘcC2
C1
d pm
d pc
_
+
+
+
1/n 1/n
_+
12J pm
12J pm
J pc2J pc2
Cm Θm
ΘcC2
C1
d pmd pm
d pcd pc
_
+
+
+
1/n 1/n
En utilisant les règles de simplification des schémas fonctionnels on trouve sans difficulté la fonction de transfert du dispositif :
pn
ddp
n
JJ
CpH
cm
cm
m
m
++
+=
Θ=
22
2
1)(
Ce résultat met clairement en évidence le rôle d’adaptateur mécanique que joue le réducteur. Vu du côté arbre moteur le système est équivalent à : • une charge d’inertie J J J nT m c= + 2 ,
• des frottements visqueux de viscance d d d nT m c= + 2
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 19
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d. Détermination du rapport de réduction optimal
Déterminons la valeur nopt de n tel que l’accélération de la charge soit maximale au départ lorsqu’on applique un échelon de couple moteur )(.0 tuCCm = .
12J p d pT T+
1n
Cm Θm Θc12J p d pT T+
1n
Cm Θm Θc
)()( 20
2
2
pdpJn
pC
pdpJn
Cp
TTTT
mc
+=
+=θ
TTTpc
t nJC
pdpJn
Cpt 0
20
2
0 )(lim)(lim =
+=
∞→→θ
Cherchons la valeur de n correspondant à :
[ ]m
copt
cm
cmT J
Jn
nJ
nJdnd
nJ
nJMinnJMin ==
+
+= 0
La technique des schémas fonctionnels peut paraître bien compliquée dès lors que la résolution directe des équations permet de calculer les transmittances directement et sans difficulté majeure. Cependant cette représentation doit être privilégiée car elle donne un contenu physique aux équations et « visualise » le rôle de chacun des termes. Ainsi dans l’exemple traité on perçoit sans difficulté le caractère « amortisseur » des frottements visqueux. La représentation des schémas fonctionnels permet aussi d’identifier le point d’insertion des perturbations.
6.4. NOTIONS D’ANALOGIES ELECTROMECANIQUES
6.4.1. GENERALITES
Bien qu’ancienne la technique des analogies électromécaniques mérite que l’on s’y arrête car elle facilite la mise en équation des systèmes mécaniques notamment lorsqu’ils sont complexes. En rapprochant les diverses lois physiques qui régissent les domaines électrique et mécanique, il est possible d’établir le tableau suivant. On distingue l’analogie force-tension (F≈ U) et l’analogie force-courant (F≈ I).
Grandeur mécanique Grandeur électrique F ≈ I Grandeur électrique F ≈ U
force (F) courant (I) tension
vitesse linéaire (v) tension (U) courant
viscance (k) conductance (G = 1/R) résistance
masse (M) capacité (C) inductance
souplesse d’un ressort (1/d) inductance (L) capacité
déplacement (x) flux magnétique (Φ) charge électrique
quantité de mouvement (Q) charge électrique (q) flux magnétique
énergie cinétique (Ec) énergie électrostatique (Es) énergie magnétique
énergie potentielle (Ep) énergie magnétique (Em) énergie électrostatique
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 20
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
L’analogie (F ≈ U) difficile à mettre en oeuvre, nous retiendrons dans ce qui suit l’analogie force-courant. Vérifions que l’ensemble est cohérent.
Mécanique Electricité v = F / d frottements visqueux U = I . R Q = M.v quantité de mouvement q = C.U P = F.v puissance mécanique P = U.I F = M.dv/dt relation fondamentale I = C.dU/dt
La relation fondamentale de la dynamique s’écrit Σforces = 0, y compris les forces d’inertie. La relation de KIRCHOFF appliquée à un nœud s’écrit Σcourants = 0. Ainsi à une force agissant sur un nœud mécanique on fait correspondre un courant aboutissant sur un nœud électrique.
Par définition :
• les bornes d’un ressort correspondent aux bornes de L ≈ 1/k,
• les bornes d’un amortisseur correspondent aux bornes de R ≈ 1/d,
• une des bornes d’une masse est son centre de gravité, l’autre est le bâti. Ainsi la capacité analogue de M a nécessairement une borne à la masse.
Illustrons la démarche par le schéma ci-contre :
vF
M
bâti
≈C ≈ M
U ≈ v
i ≈ F
vF
M
bâti
≈C ≈ M
U ≈ v
i ≈ FC ≈ M
U ≈ v
i ≈ F
6.4.2. EXEMPLES D’APPLICATION
a. Résonateur mécanique
k
M
bâti
v
dF ≈
C ≈ M, L ≈ 1/k, R ≈ 1/d
U≈
v
L RC
I ≈ F
k
M
bâti
v
dF ≈
C ≈ M, L ≈ 1/k, R ≈ 1/d
U≈
v
L RC
I ≈ F
La vitesse v de M est l’analogue de la tension V aux bornes de C. Par dualité on obtient le système équivalent dans l’analogie force-tension : • au circuit parallèle correspond un circuit série, • à la capacité une inductance • à la viscance une résistance de valeur d (inverse).
La vitesse v de M est l’analogue du courant I qui circule dans l’inductance.
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 21
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
Examinons un autre dispositif :
M
bâti
vd F ≈
C ≈ M, L ≈ 1/k, R ≈ 1/d
U ≈
v
L
CR
I ≈ F
k
M
bâti
vvd F ≈
C ≈ M, L ≈ 1/k, R ≈ 1/d
U ≈
v
LL
CR
I ≈ F
k
b. Protection contre les vibrations
k2
k1 d1
d2
boîtier de masse M2
C2 ≈ M2 C1 ≈ M1
L2 ≈ 1/k2 L2 ≈ 1/k2
R2 ≈ 1/d2 R1 ≈ 1/d1I≈ F
≈≈≈≈
M1
k2
k1 d1
d2
boîtier de masse M2
C2 ≈ M2 C1 ≈ M1
L2 ≈ 1/k2 L2 ≈ 1/k2
R2 ≈ 1/d2 R1 ≈ 1/d1I≈ F
≈≈≈≈
M1M1
Le bâti joue le rôle de source mécanique de force F. La tension aux bornes de C1 représente la vitesse de la masse M1.
6.5. MISE EN EQUATION DES ACTIONNEURS ELECTRIQUES
Le moteur électrique est un actionneur d’un emploi fréquent dans les systèmes asservis. C’est un convertisseur d’énergie électrique en énergie mécanique. Il en existe de toute taille, de toute puissance. Ils fonctionnent en courant continu ou alternatif. Les machines à courant alternatif, de type asynchrone, sont utilisées dans les asservissements à courants porteurs (non étudiés dans le cadre de ce cours). Nous limiterons notre exposé au fonctionnement des moteurs à courant continu.
6.5.1. LOIS FONDAMENTALES
La loi de LAPLACE indique que chaque élément de longueur dl d’un circuit électrique filiforme, parcouru par un courant i et plongé dans un champ d’induction B est soumis à une force :
BldiFd
Λ=
Lorsque le circuit se déplace le travail correspondant est égal dT i d= . Φ ( dΦ = flux coupé dans le déplacement).
La loi de LENTZ indique qu’une variation de flux dans un circuit fermé induit un courant dont le sens est tel qu’il crée une induction dont le flux à travers le circuit s’oppose à la variation de flux qui lui a donné naissance. La force électromotrice induite (fém) est égale à :
eddt
= − Φ
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 22
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
6.5.2. EQUATIONS GENERALES DES MOTEURS CONTINUS
Ces relations fondamentales étant rappelées, considérons le stator d’une machine sur lequel sont bobinés des conducteurs. Le champ d’induction est radial.
..
..
x
xx
x
.r
i
n brins de longueur l sont parcourus par le courant i. Le champ d’induction est radial.
α
dα
B
Calculons la variation de flux « vue » par un brin lorsqu’il exécute un demi tour.
BlrdBlr 2/
2/παϕ
π
π==
+
−
Le couple résultant pour n brins est égal à :
ikin
nrilB Γ===πϕγ
Mais les brins se déplaçant dans un champ sont le siège d’une force contre électromotrice.
mEm kn
dtd
nrlBdtd
e ωωπϕαϕ
====
Si les pertes sont nulles, c’est à dire si l’énergie électrique est totalement convertie en énergie mécanique, on peut écrire :
iePP emm === ωγ soit :
mEemm ikPikP ωω === Γ k k kE = =Γ
6.5.3. TRANSMITTANCE DU MOTEUR CONTINU COMMANDE PAR L’INDUIT
a. Schéma technologique
Considérons un moteur commandé par l’induit.
dT
θm
B
JT
γm
u(t)
i(t)
(r,l)
dT
θmθm
B
JT
γm
u(t)
i(t)
(r,l)
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 23
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
b. Equations déduites des lois de la physique
Equation électrique Equation de conversion Equation mécanique
u t r i li fcé m
u t r i li kE m
( ) .
( ) .
= + += + + ω
γ m k i= Γ . γ ω ωm T m T mJ d= +
(1)
U p rI p lpI p k pE m( ) ( ) ( ) ( )== + + Ω
(2)
Γ Γm p k I p( ) . ( )=
(3)
Γ Ω Ωm T m T mp J p p d p( ) ( ) ( )= +
c. Schéma fonctionnel
+_
pJd TT +1
U(p)
ΓkI(p) Γm(p) Ωm(p)
p1 Θm(p)
Ek
lpr +1
+_
pJd TT +1
U(p)
ΓkI(p) Γm(p) Ωm(p)
p1 Θm(p)
Ek
lpr +1
Ce schéma permet d’apprécier le rôle de chacun des termes (gains, constantes de temps), de calculer la fonction de transfert du moteur mais aussi d’introduire les perturbations de couple que l’on ramènera sur l’arbre moteur.
d. Calcul de la fonction de transfert.
+
+++
+
+=Θ
ΓΓ
Γ
Γ
1)(
2 pkkrdldrJ
pkkrd
lJp
kkrdk
pU
ET
TT
ET
T
ET
Plaçons-nous dans l’hypothèse ou k k kE = =Γ et posons :
• τ Elr
= = constante de temps électrique du moteur ;
• τ mTJ r
k= =
.2
constante de temps mécanique en charge du moteur.
Admettons enfin que 2krdT <<
ΘU
p k
p pr d
kpE m m
TE
( )(
.)
=+ + +
1
122
τ τ τ τ et comme généralement mE ττ <<
[ ]ΘU
p kp p pE m m E
( )( )
=+ + +
=
1
12τ τ τ τ
1
1 1k
p p pm E( )( )+ +τ τ
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 24
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
Soit plus simplement, pour certaines applications, négliger l’effet de la constante de temps électrique et poser Kv k= 1 / , auquel cas il vient :
ΘU
pKv
p pm( )
( )=
+1 τ
e. Courbes caractéristiques
Plaçons-nous en régime permanent.
ωm
γm
u1 u2 u3 > u2 > u3
0 ΩM
ΓM
Les équations sont :
=+=
Γik
kritu
m
mE
γω)(
γ ωmE
mk k
rkr
u= +Γ Γ
C’est l’équation des courbes caractéristiques du moteur. Elles permettent de déterminer τm connaissant JT
M
MTm J
ΓΩ=τ
6.5.4. TRANSMITTANCE DU MOTEUR CONTINU COMMANDE PAR L’INDUCTEUR
f. Schéma technologique
Considérons un moteur commandé par l’induit.
dT
θm! "$#&%(')#$*+ ')*(, - * JT
γm
u(t)
i(t)
').(/0 -
').(/1#&- *(/0,
(R, L)
#32)%, 45*6- 75- %8 *9, %(:;*('1<0*"3/0,38 = %,?>0, *9:;70- *(/5,
B
@1ACB$D E$FCG$@1ACF$H1G ECF$G
I0
dT
θmθm! "$#&%(')#$*+ ')*(, - * JT
γm
u(t)
i(t)
').(/0 -
').(/1#&- *(/0,
(R, L)
#32)%, 45*6- 75- %8 *9, %(:;*('1<0*"3/0,38 = %,?>0, *9:;70- *(/5,
B
@1ACB$D E$FCG$@1ACF$H1G ECF$G
I0
g. Equations déduites des lois de la physique
Equation électrique Equation de conversion Equation mécanique
iLRitu +=)( )(1 tik=ϕ
ϕγ 02Ikm = γ ω ωm T m T mJ d= +
)()()(.)(.)(
1 pIkp
pILppIRpU
=Φ+=
)()( 02 pIkpm Φ=Γ )()()( pdppJp mTmTm Ω+Ω=Γ
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 25
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
h. Schéma fonctionnel
pJd TT +1
U(p)021 Ikk
I(p) Γm(p) Ωm(p)
LpR +1
p1 Θm(p)
pJd TT +1
U(p)021 Ikk
I(p) Γm(p) Ωm(p)
LpR +1
p1 Θm(p)
i. Calcul de la fonction de transfert.
)1)(1()(
021
ppprd
Ikk
pU mE
T
ττ ++=Θ
avec τ ELR
= et τ mT
T
Jd
=
j. Courbes caractéristiques
En régime permanent 0021 u
RIkk
m =γ
• Ce moteur est un moteur couple. • La puissance mise en jeu dans l’inducteur est faible. • Sa constante de temps électrique est élevée. • Ce moteur est un moteur et un amplificateur. • Des difficultés existent pour réaliser la source I0.
ωm
u0
0
ΓM
ωm
u0
0
ΓM
u1
6.6. MISE EN EQUATION DES SYSTEMES HYDRAULIQUES
6.6.1. REGULATION DE NIVEAU D’UNE CUVE
a. Modélisation de la cuve
Considérons une canalisation où les pressions P1 et P2 existent de part et d’autre d’une vanne de réglage. La relation de BERNOULLI permet d’exprimer le débit Q circulant dans la canalisation en régime turbulent :
QP1 P2
I3J(K6KML(N)O5P6O0PQO0R(S5T U
VXWYY[Z
QP1 P2
I3J(K6KML(N)O5P6O0PQO0R(S5T U
VXWYY[Z
Q K P P= −1 2
K = coefficient de passage réglable par action sur la vanne.
Soit une cuve de section S, alimentée par un débit eQ et fournissant un débit sQ en sortie. Etablissons le modèle linéaire de ce dispositif.
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 26
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
Qe
P1 P2
P4P3
Qs
H
Q K P Pe = −1 1 2
Q K P Ps = −2 3 4
si P P2 4 0= = , KHP =3 et 1101 pPP +=
H H h= +0
Q Q q K Pe e e= + =0 1 1
HKPKqQQ sss 2320 '==+=
K K k1 10 1= +
K K k' ' '2 20 2= +
On peut linéariser autour du point de fonctionnement (indice 0) lorsque les variations sont petites. Le système d’équations linéaires correspondant est le suivant :
q k PK
Pp k pe = + = +1 10
10
101 1 1 1 1
2α β
hkhH
KHkqs 222
0
2002 '
2'
' βα +=+=
q q Sdhdte s− =
Equations établies à partir de :
dyyf
dxxf
dfyxf∂∂
∂∂ +=),(
Par exemple :
11
11
pPQ
kKQ
q eee ∂
∂∂∂
+=
Ce système constitue le modèle mathématique de la cuve pour des petites variations autour du point de fonctionnement. Etudions le fonctionnement en régulation de niveau.
b. Système en boucle fermée
• Schéma technologique :
Qe
P1 P2
P4P3
Qs
H0
ab
y
h
\;]_^_^_`1
\;]_^_^_`2
Qe
P1 P2
P4P3
Qs
H0
ab
y
h
\;]_^_^_`1
\;]_^_^_`2
Les équations du modèle de la cuve couplées à celles du dispositif de retour
yba
h= et k y1 = −µ
permettent de tracer le schéma fonction-nel de la régulation de niveau.
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 27
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
• Schéma fonctionnel
2'k
+ _
h0 = 0H
ab 1µα
p1
2β
h
+
++
+
_+ Sp1
2α1β
qe
qs
2'k
+ _
h0 = 0H
ab 1µα
p1
2β
h
+
++
+
_+ Sp1
2α1β
qe
qs
Cet exemple montre tout l’intérêt du schéma fonctionnel qui explicite, sans ambiguïté, les points d’insertion des perturbations (ici une variation de la pression d’alimentation de la vanne 1 et une variation de la fuite apportée par la vanne 2).
Ce schéma permet de calculer les différentes transmittances et d’ajuster les paramètres de réglage.
Calculons à titre d’exemple
aSba
p
Sp
PH
pT12
1
1
/)()( µαβ
β++
==
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 28
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
6.6.2. SERVOCOMMANDE HYDRAULIQUE
Le moteur hydraulique est capable de fournir une amplification en puissance importante. Il est utilisé pour déplacer des masses importantes.
a. Actionneur hydraulique
Le schéma technologique est le suivant :
BPBP
distributeurD
qB
qA
Σ
A B
Vérin
Vanne desurpression
AccumulateurHP
x > 0
y > 0
Pompe
Réservoir
BPBP
distributeurD
qB
qA
Σ
A B
Vérin
Vanne desurpression
AccumulateurHP
x > 0
y > 0
Pompe
Réservoir
• Lorsque x > 0 le tiroir du distributeur est déplacé vers la droite.
• Le liquide hydraulique haute pression (HP) est transmis sur la face B du piston de surface Σ.
• La face A du piston est reliée au circuit basse pression (BP).
• Sous la différence de pression (HP−BP) le piston est en mouvement et se déplace dans le sens des y > 0.
• Si x > 0 le piston se déplace dans l’autre sens. Calculons la fonction de transfert du piston libre. Nous négligeons la compressibilité du liquide hydraulique.
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 29
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
HP
BP BP
a[b c)dfegb h[i&dfj[i[e
D
qB
qA
Σ
A 2
V
x > 0
y > 0B
k i[e lnm[o0jS
PBPA
HPBP BP
a[b c)dfegb h[i&dfj[i[e
D
qB
qA
Σ
A 2
V
x > 0
y > 0B
k i[e lnm[o0jS
PBPA
La surface S des étranglements est proportion-nelle à x aussi S K x= 1 . Le débit du fluide hydraulique est ),( pxfQ = avec AB PPp −= . Ainsi :
pKxKppQ
xxQ
q px −=+=∂∂
∂∂
Soit M la masse du piston de surface Σ et D la viscance des frottements visqueux existant sur l’arbre moteur.
)(
)()(
)(
)()(
tyq
tyDK
qxKtyM
tyDptyM
p
x
Σ=
−−Σ=
−Σ=
xKK
tyK
DtyMp
x
p
Σ=
Σ++ )()(2
Soit
Σ+=
Σ+Σ=
+=
Σ++
Σ
=
2
2
2 avec
)1()(
p
p
p
xv
v
p
p
x
DK
MK
DK
KK
ppK
KDMpp
KK
pXY
ττ
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 30
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
b. Actionneur hydraulique asservi
axe dudistributeur
axe du vérin
a
b
x
e
y
h
xh
ea b
yb h
=+
=−
x yb
e ya b
ya b
+ = ++
=+
xb
a be
ab
y=+
−
+_
)1( ppKv
τ+
ba
Y(p)X(p)E(p)
bab++
_
)1( ppKv
τ+
ba
Y(p)X(p)E(p)
bab+
1()(
1)(
2 ++++
=p
aKba
paK
baab
pXY
vv
τ
c. Actionneur hydraulique asservi et filtré
pqsrut!vtw xsy z?w !vy rv!z
p!qsrutv|s z~w
a
b
x
e
z
h
kd
y
pqsrut!vtw xsy z?w !vy rv!z
p!qsrutv|s z~w
a
b
x
e
z
h
kd
y
xb
a be
ab
z=+
−
− − − =kz d z y( ) 0
Z pdk
pdk
p( ) =
+1
Négligeons la constante de temps τ du moteur.
+_
KpVb
a b+
ab
Y(p)X(p)E(p)
dk
pdk
p1+
Z(p)
+_
KpVb
a b+
ab
Y(p)X(p)E(p)
dk
pdk
p1+
+_
KpVb
a b+
abab
Y(p)X(p)E(p)
dk
pdk
p1+
Z(p)
)1(1
')(2
1
pTppT
KpEY
v ++= avec :
+++=
=
++=
v
v
vv
adKkbabad
T
kd
T
adKkbabkK
K
)()(
)('
2
1
6. Modèles mathématiques des systèmes linéaires continus 31
Au41_C_chapitre 6 24/11/2005 Cours de M. Cougnon
6.6.3. EXEMPLE : REGULATION DE VITESSE D’UNE TURBINE.
HP
BP
BP
2
d
kθ
e
f f
x
z
y
l
a b
HP
BP
BP
2
d
kθ
e
f f
x
z
y
l
a b
Actionnée par de la vapeur, la turbine à gaz entraîne une charge (e.g. un alternateur pour la production d’énergie électrique) à une vitesse qui doit être constante.
Admettons que le système soit en régime établi autour d’un point de fonctionnement et qu’à l’instant t0 la charge entraînée en rotation par la turbine décroît (moins d’énergie électrique de consommée sur le réseau). La vitesse de rotation de la turbine croît alors de ω. Sous l’action de la force centrifuge les masselottes du régulateur de WATT s’écartent entraînant le levier de la servocommande (e > 0). Le vérin agit sur la vanne (y > 0) en réduisant le débit de vapeur. La vitesse de la turbine chute et rejoint sa valeur nominale (ω = 0). On notera qu’en fin de correction le déplacement e est nul alors que le déplacement y du vérin ne l’est pas. L’effet intégrateur de la servocommande explique cela. On appréciera l’impact de cette remarque sur la précision du système en régime permanent.
+ _ pτβ+1
Ω0 = 0
)1(1
'2
1
pTppT
K v ++
αE(p) Y(p) Ω(p)
+ _ pτβ+1
Ω0 = 0
)1(1
'2
1
pTppT
K v ++
αE(p) Y(p) Ω(p)