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Calque

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Ryoko Sekiguchi

Version française

Calque

P.O.L33, rue Saint-André-des-Arts, Paris 6e

Extrait de la publication

Ouvrage publié avec le concours du Centre national du Livre

© P.O.L éditeur, 2001ISBN : 2-86744-855-7

www.pol-editeur.fr

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La rencontre prévue au singulier estsoudain devenue nombreuse. Au sensstrict du mot, elle nous sert exclusi-vement d’indicateur, Sirène au plu-riel. Dans ce texte reste la seuleincarnation de la poésie, c’est-à-diredes fragments, douée pour l’omni-présence et le tournoiement ; sesmains fines désignent chacune, parcaprice, les lieux de la destination. Etvoilà, n’oublie pas, nous parlons decette voix.

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Partir tout de suite. Cette idée m’avait déjà conduite à l’entrée dumarché, dont les toits-arcades en paille enjambaient des ruelles etnous abritaient. Puisque c’est l’été, je presse un peu le pas, lecontour des objets que font ressortir ces jours brûlants servira derepère à notre rencontre. Des plateaux argentés, des babouchesbleues, des raisins (jusqu’à quelle profondeur de la pulpe la lumièrepourra-t-elle pénétrer ?), à la place de ce qui marque les secondes,en prononçant ainsi, mes pas, sans hésitation, éloignent tour à tourles lieux d’un instant auparavant. Déchirer et étendre la chair de lascène comme un éclair, des regards croisants qui tracent un arcdévoilent cet acte. La poussière, de petites spirales qui se soulèventaux pieds des passants ; moi, capable de distinguer jusqu’à chaquecouleur de ces corpuscules, ne connais pas ma propre destination, jetourne au coin, manque heurter ma main contre le mur de terre.C’est que des gouttes au mur m’avaient rappelée, lorsque nous nousétions vus la dernière fois, vers la crique isolée de la ville j’avaisrendu visite à une ombre épaisse (moi, trébuché), je ne pouvais pasmarcher très vite peut-être à cause de cela ; en y songeant je nem’aperçois pas que je descends. Grandit de plus en plus la visiondes pas en raison de l’inclinaison, elle aussi accélère la vitesse, levertige me saisit, les photos prises, superposées, des milliers et desmilliers (comme la vue est pitoyable), elle pousse, donne de l’élan àla force attractive, l’amblyope déboule (sans savoir qu’elle habitedans le même organe). Eclat de la lance métallique, ténèbresémaillées, dans la confusion que dominent des phosphènes, tout demême, le dernier pas du pied droit continue sur sa lancée, l’air de larencontre frôle l’épaule. En cet instant, sur le point de faire un pas,quelqu’un (cette figure, par exemple) aurait pu s’arrêter, comme jele compris, aussitôt après les yeux désirant voir recouvraient la vuemais aussi la distance insaisissable ; plus possible de l’empêcher,désormais.

Celui qui voit d’un œil ne peut pas mettre le capuchon sur le stylo

< /l’œil droit >

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< l’œil gauche/ >

Je me rappelle vaguement avoir fait une promesse. En y pensant,j’étais au commencement d’un lieu où le jour filtrait par-ci par-là(frais, mais radieux comme des rayures), que les gens appellent mar-ché. Transpire / s’évapore (puisque je suis si loin de la pierre d’eau),j’accueille sur le corps cette répétition ralentie, une légère astrin-gence accompagne ce plaisir. Peut-être le signe de quelque chose ;encouragée par cette impression, je prolonge mes pas d’une fine obli-quité. Le toucher, et la vision fragile qui laissent entrouvrir cette chairvers l’extérieur (m’installer dans la pulpe du muscat?) soutiennentune vie. Avancer, ce quartier m’est bien familier depuis l’enfance,alors que le nom même des ruelles ne me revient pas, mes pasdeviennent des entraves et, en vacillant, tournent vers un chemin quin’est pas droit. Je dessinais à l’intérieur, incertaine, une figure venuede la mémoire ou de l’imagination, image voltigeante, au fond d’unechambre envahie par le ciel couchant, je reçois dans ma paume lesgouttelettes aiguës d’une visite qui sent encore l’eau, les temps trou-blants, la pente ne me gêne pas. Le bout des orteils qui s’agrippentde plus en plus fort, dans cette sensation, j’essayais encore de conjec-turer un autre nom qui devait être donné à cet incident (faut-il l’appeler couvercle?), le lien entre la lenteur absolue et la vision.Accélérer / impossible, un faux pas à cause de la grandeur du déca-lage d’angle, j’incorpore malgré moi, les yeux intenses (je les attendsquelque part), qui doivent trouver leur pendant. Cet instant même,étonnement de voir mes pieds s’élancer dans mon champ de vision,les couleurs remontées d’emblée, cette prolifération plus venimeuseque les êtres, souffrance que donne la clarté des contours, me firentperdre l’équilibre, je m’arrêtai brusquement ; je ne pouvais pas nepas fermer les yeux, à cause d’une figure qui traversait, comme lacourse d’une lame. Nous nous sommes croisés, en l’apercevant j’airouvert les yeux ; de nouveau la lumière bordait tendrement lescontours et rien n’y fit. Quand viendra le prochain rendez-vous.

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La nature du liquide (sur documents)

Feuilles A : à propos d’une cour au pluriel

Gr) Les mains lavées afin d’allervoir ce que l’on a oublié d’appren-dre. La pensée de nettoyer jus-qu’aux coins de la table pour pou-voir y poser les objets favoris,même s’il est encore difficile depréparer de nouveaux mots.

H) Tu penses ; pourquoi un après-midi qui reçoit la lumière du soleilest-il si radieux, pourquoi cesdoigts sont-ils si lumineux?

Fr) Une seconde après, tout près,nous avons seulement pu saisir sonpetit doigt. Ce petit doigt a toutsaisi.

T) Griffonner les noms sur sesgenoux.

K) « Même à côté des pierres pous-sent les herbes. Des deux côtés,possible de bâtir les murs. »

O) Faite sans interruption, allusionde la présence d’une autre relation ;paradoxale à l’acte qui approcheavec promptitude, elle exige unerecomposition de compte-tours.

P) Distance des lèvres. Couleencore. Depuis le début, il étaitclair qu’une stratégie double seraitchoisie pour s’exposer au danger.

A) Lors d’une première rencontre,dans l’arrière-cour discrète, desgraines de pavot allaient mûrir. Etavec une légère curiosité, je remar-quai les neuf graines qui, sur l’unedes branches, semblaient sifraîches. Ensuite, retournée dans lesalon, j’ai reçu cette voix.

Z) Une prononciation particulière ;la solubilité.

B) Cette voix. La dispersionamorphe était si insupportable quej’ai allongé le bras, voilà la propo-sition de boire un thé arrive. Lesefforts pour la vider, pourtant sesgouttes continuent à caresser latasse.

I) « Est-il fabriqué autour d’unvide, est-il nécessaire d’observercet air enfermé qu’ils sont en trainde déloger ? »

L) Ce qui a une texture semblable àdu yaourt. Ce qui a un caractèresemblable à une lumière dans sasédimentation ou à une rafale.

M) Ruelles du toucher. Espoir de selaisser distraire sans fin.

G) « Celui qui n’était pas prévu lereçoit et celui que l’on attendaittacitement recule et refuse ; frag-

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Er) Le nom n’a ni changé ni dis-paru. Une forme claire, projetéedans les yeux qui deviennent un ins-tant astigmates, flotte régulièrementpar intervalles, atteint jusqu’au ter-rain insensé.

V) Etre tiré. Cette raison mêmeirrite. Aussi parce que la voix pas-sive contient parfois un autre sens.

N) Trois graines de pavot. Encoretrois. Deux miroirs face à face sus-citent des questions aux personnesbien-aimées.

F) Ce n’est pas le lieu qui est enquestion. Même pour une projectionsur un écran lointain, il apparaît tou-jours une partie qui le dépasse, unéparpillement de lumière cache lavue. On renverse aussi des boîtesdevant une personne qui dépassed’autant, cache-toi vite derrière lespaupières.

E) En une forme jamais imaginée,elles sont nouées successivement etdénouées aussitôt. Et, chaque fois,les traces de ses parcours sont lais-sées dans une minceur de plastiqueet altèrent graduellement les cou-leurs reflétées sur le mur. Etant àl’un des bouts de ces ficelles, je n’aijamais pensé que cela donnerait untel bonheur.

Y) Tu n’as pas dû le remarquer, pen-dant que tu étais passionné, un motinattendu commençait à s’écrire.

ment d’un projet de structure. Qui apar hasard une forme triangulaire. »

Z) Une scène où elle lui reprocheson insincérité avec insistance et ditque nous ne pourrons jamais savoirce qui se passe au-delà du coin de larue.

D) « Mais quelle idée démesuréesachant qu’un mur de pierres nepeut pas s’ouvrir. »

C) Le dos rayonnant de la personnedécidée à ne pas cesser de poser dequestions, de nommer, quelles quesoient les répliques de cet espaceambigu. On sait bien que la nomi-nation déclive est toujours reportéepar deux lettres sur la ligne sui-vante : parfois décalées, ellescabriolent dans les environs.

Ur) Une sphère roulante est aper-çue. En se métamorphosant, ellemétamorphoserait un jour toute laterre en une pente ondoyante.

R) Dans le sommeil, on m’apprendqu’un nouveau S est encore né.Restitué à sa première unité, projetésur l’ombre d’une personne proche,reliant de nombreux circuits, paraîtle motif des mailles aléatoires, ilscintille avec une onde de sensua-lisme.

J) Un réflecteur de jour, « si on pou-vait passer ensemble », dans lestubes transparents qui montent entous lieux, « et marquer nosempreintes comme des cils avec ceschaussures si fines ».

U) « Oui. »

Q) Un signe d’humidité.

W) Mots une fois sortis ne rentrentjamais à la maison. « Pas question »à côté de cette parole, l’air malinpasse sous la semelle comme unetraverse. Transmettant sa souplesse.

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Feuilles 2 : à propos de la vue

Depuis bien longtemps, sa nature avait été évoquée : la capacité d’attrapertoutes les extrémités et de dévoiler la figure d’origine, malgré la transfor-mation soudaine. A la fin de l’été, encore au vingt-sept, la tache familièrede l’aiguille trouvée sur une cellophane qui s’était métamorphosée (méta-cœur) juste pour trois secondes, et par surprise, chaleur et humidité, émer-gea abondamment la figure d’origine. « Le cliché des nerfs, il est le plusfort » dépité par ce monologue, restant objet d’observation, tenter deconstruire un système de perturbations (les mots sont aussi invités). Glis-ser là une diaprure au toucher qui fonctionne dans sa parfaite étendue. Etau sens olfactif et aux autres. Non pas l’exercice d’un doute, mais sim-plement, un désir d’être vu en tant qu’objet moelleux et migratoire, denature fluide. Pour qu’une feuille d’inquiétude intime change tout leréseau de la vue. Le vase de Klein. Pour y mettre de l’eau froide.

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Les mots-clefs : « Cesaisi. » « Particules. »par / diminution. » « Unmoment de la lancée. »on est facilement tentéblème. » « La partie àl’acte de serrer. » « Evi-s’accumulent vite. »cère irrégularité. »proviste, laissant seulesnant pas une forme car-visée, est-ce la pratiqued’élan? » « Le pointdéforme pas les objetsdu repère qui indiquefération de la conjec-partout. » « (Pendant cecette parole) est-ce lerouleaux qu’on recom-de nouer le bout et deguillemets devient-ellenous l’avons vu ? Laconviction pourrait sau-tenir cette rigueur, lesles graviers. Ces motscercles concentriques,bent pas dans la boîte

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que la main droite a« Lieu étroit, nommé /paysage apparaissant au« Dépourvu d’espace,de les réduire à un pro-peine mesurée danster les éléments qui« Dispersion. » « Sin-« Comme c’était à l’im-les empreintes, ne pre-rée. » « Pour quellequi sert de prisecritique où la gravité neadjacents. » « L’absencedes relations / la proli-ture. » « Etant contenustemps, m’a échappétrajet des peintures àmande tant, la manièrel’enrouler à l’aide decoutume, tout commeliste des choses que laver, ne pouvant pas sou-lancer de nouveau surpeuvent s’éparpiller enqu’au moins ils ne tom-linéaire.

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A) Un terrain ovale et fin quitous les angles, par objectiframassées, afin de cacher satransmet le contenu. B) « Onlaisse pas la définitionbas on interdit seulement detant de la réflexion irrégulière,vaste que le terrain lui-même.un outil à mesurer la circonfé-E) La discussion avec un être de« pourquoi cet artisan dévouédû quitter le lieu public ? », enF) En plus, unnous à titre derement à la boîtel ’enfermementà bouger timide-importuns ; opta-admiration ouun tel cas, la limitecondenser, de ceen murmure,fixée. Et pour-les fourrer dansminuscule encore. H) « On neI) Mais je ne suis pas venue icirain. Ce qu’imposent la dimen-J) Bien évidemment, tout lemoindre petite vis ne changeraitciation. K) Alors, encore com-la pente a-t-on suggéré, pourvision, vêtu si légèrement? L)lons demander ; quels motsde 30 � 25. Lors même qu’onrépondrait, bien que dansprunter le chemin de routine et

L’art de l’élevage

reçoit les regards furtifs, defish-eye. Les vues étant toutesprovenance, le bec de lyredevrait plutôt viser l’acte qui nerespirer. » C) Il paraît que là-fournir les informations profi-et de déployer la carte plusD) Tout de même, « ce n’est pasrence ». On nous avait prévenu.l’autre côté de la palissade,aux réglages scrupuleux a-t-iltoute connaissance de cause.

carré posé devantclayère. Contrai-de Pandore, c’estqui les incite ment, les enfantstif, euphémisme,emphase. G) Ende ce qu’on peutqu’on peut parlerdevrait être bientant, tentation deun enclos plus

peut pas faire d’O un poème. »pour faire la description du ter-sion et la nature de la structure.monde croit que même larien aux rouages de la pronon-bien de jours de la montée surpouvoir arriver au bord de laC’est pour cela que nous vou-pouvaient vivre dans un espaces’interroge, le bec de lyrel’ordre, « on ne peut qu’em-picorer les mots d’hier durcis ».

En juillet, qu’est-ce qui est caché dans une mai-poussent dans l’air chaud élevé d’un seul trait,

La posture d’être tout oreilles,l’inaudible.

11 + 12,10,9, 7 (d+1),11 + 12 + 8+13, 4, 1+2+3+5, 6+7,1 1 + 1 2 +8+13+4, 3,1 + 2 +5, 7(r+u),11 + 2+ 9, 10, 1 +8+13, 6+7,11 + 12 + 9+10, 13, 8 +1, 7 (d+1),2+5, 3, 4 +1, 7 + 6, 2 +5 + 3, 4, 1, 7(r + u), 8,14, 1 *d (down), u(up), l (left),r (right)

The Flying Puzzle

Les chants de Goliards

A-t-on deviné ce qui est caché dans la maison?stériles / le son n’existant pas / les divers objetson pour avoir ainsi cultivé les mots?) (Où vontles mots de cette année s’amoncellent en silencequestion de ce qui est caché dans une maison,

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son ? Pour observer / encore cultiver les mots quidivers objets sont cachés dans la maison.

s’abandonner à l’écoute de Les partiesvides au centrese déplacents u c c e s s iv e -ment / bienqu’elles nefuient pas. Lerempl i s sagen’est jamaisachevé, quiéchoue à lescouvrir d’undrap blanc,même unevoix fluetten’y parvientpas, mais tantmieux pourmoi. Galopant,légères, d’in-n o m b r a b l e spages sur ledos ; et moi, je confie maréponse à l’unede ces lignes,et puis –

traversent un appel d’air.

Si la vue n’est faite que pour visualiser les motsdifficiles à trouver sont ici parsemés. (Qu’espère-t-les mots devenus grands?) Pour l’année prochaine,et attendent et poussent lentement. En juillet, à laj’ai donné la réponse que je ne répéterai plus.

Epoque réformatrice des dentistes1. Regarder à revers

P l u s i e u r sune époqueBien que leété découpéchasses, ilcertains dee x i s t e n tair perplexe,apprennentchoses.

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Achevé d’imprimer en novembre 2001dans les ateliers de Normandie Roto Impression s. a.

à Lonrai (Orne)N° d’éditeur : 1751

N° d’imprimeur : 012933Dépôt légal : novembre 2001

Imprimé en France

Ryoko Sekiguchi

Calque

Cette édition électronique du livre

Calque de RYOKO SEKIGUCHI

a été réalisée le 7 octobre 2011 par les Éditions P.O.L.

Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage,

achevé d’imprimer en novembre 2001

par Normandie Roto Impression s.a.

(ISBN : 9782867448553 - Numéro d’édition : 2573).

Code Sodis : N46691 - ISBN : 9782818012239

Numéro d’édition : 231007.

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