c1.2 c2.3 contextualiser argumenter épreuve : l’affaire dreyfus. · 2020. 3. 3. · 1899 :...

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Décembre 1894 : condamnation au bagne du capitaine Dreyfus, accusé d’avoir livré des renseignements militaires à l’Allemagne. 1896 : le lieutenant-colonel Picquart, chef du service de contre- espionnage, découvre l’innocence de Dreyfus. 1898 : acquittement d’Esterhazy, publication de « j’accuse » dans l’Aurore, naissance de « l’Action française » nationaliste et antisémite. 1899 : tentative de coup d’Etat du poète nationaliste Paul Déroulède. Seconde condamnation de Dreyfus qui est gracié par le président de la République. 1901 : naissance du parti radical (républicains dreyfusards). 1902 : victoire électoral des républicains du bloc des gauches. 1906 : acquittement définitif de Dreyfus. La République toujours à lépreuve : l’Affaire Dreyfus. A l’aide des documents complétés par quelques recherches vous montrerez que l’affaire Dreyfus fragilise et renforce tout à la fois le consensus républicain. Pour cela, vous pourrez définir les menaces qui pèsent sur la République à l’occasion de cette affaire. Puis vous expliquerez la position des partisans de Dreyfus. Enfin vous montrerez que la République sort renforcée de cette affaire. « Les juifs n’ont pas de patrie au sens où nous l’entendons. Pour nous, la patrie, c’est le sol et les ancêtres, c’est la terre de nos morts. Pour eux, c’est l’endroit où ils trouvent le plus grand intérêt. Leurs intellectuels arrivent ainsi à leur fameuse définition : « la patrie c’est une idée » Mais quelle idée ? Celle qui leur est la plus utile et, par exemple, l’idée que tous les hommes sont frères, que la nationalité est un préjugé à détruire […] A ce solitaire (Dreyfus), seule sa race demeurait, il gardait de son sang la capacité de tirer le meilleur parti possible de toute situation et sans s’embarrasser du sentiment de l’honneur. » Maurice Barrès, scènes et doctrines du nationalisme, 1902 Les élections législatives de 1906, donne une large majorité aux partis républicains. C1.2 & C2.3 CONTEXTUALISER & ARGUMENTER Chronologie Indigné par l’acquittement du commandant Esterhazy, suspecté d’avoir trahi à la place de Dreyfus, l’écrivain Emile Zola écrit une lettre ouverte au président de la république. « J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l’innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées […] pour sauver l’Etat-major compromis. […] J’accuse le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de guerre d’avoir couvert cette illégalité […]. En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation 1 […] Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice. Je n’ai qu’une passion celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. » Extrait de l’article de E Zola « j’accuse », publié le 13 janvier 1898 dans l’Aurore. 1 La diffamation est une allégation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur et à la considération d’une personne. 1 2 4 3

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  • Décembre 1894 : condamnation au bagne du capitaine Dreyfus, accusé

    d’avoir livré des renseignements militaires à l’Allemagne.

    1896 : le lieutenant-colonel Picquart, chef du service de contre-

    espionnage, découvre l’innocence de Dreyfus.

    1898 : acquittement d’Esterhazy, publication de « j’accuse » dans

    l’Aurore, naissance de « l’Action française » nationaliste et antisémite.

    1899 : tentative de coup d’Etat du poète nationaliste Paul

    Déroulède. Seconde condamnation de Dreyfus qui est gracié

    par le président de la République.

    1901 : naissance du parti radical (républicains dreyfusards).

    1902 : victoire électoral des républicains du bloc des gauches.

    1906 : acquittement définitif de Dreyfus.

    La République toujours à l’épreuve : l’Affaire Dreyfus.

    A l’aide des documents – complétés par

    quelques recherches – vous montrerez que

    l’affaire Dreyfus fragilise et renforce tout à

    la fois le consensus républicain.

    Pour cela, vous pourrez définir les menaces

    qui pèsent sur la République à l’occasion de

    cette affaire. Puis vous expliquerez la

    position des partisans de Dreyfus. Enfin vous

    montrerez que la République sort renforcée

    de cette affaire.

    « Les juifs n’ont pas de patrie au sens

    où nous l’entendons. Pour nous, la patrie, c’est

    le sol et les ancêtres, c’est la terre de nos

    morts. Pour eux, c’est l’endroit où ils trouvent

    le plus grand intérêt. Leurs intellectuels

    arrivent ainsi à leur fameuse définition : « la

    patrie c’est une idée » Mais quelle idée ? Celle

    qui leur est la plus utile et, par exemple, l’idée

    que tous les hommes sont frères, que la

    nationalité est un préjugé à détruire […]

    A ce solitaire (Dreyfus), seule sa race

    demeurait, il gardait de son sang la capacité de

    tirer le meilleur parti possible de toute

    situation et sans s’embarrasser du sentiment

    de l’honneur. »

    Maurice Barrès, scènes et doctrines du

    nationalisme, 1902

    Indigné par l’acquittement du commandant Esterhazy,

    suspecté d’avoir trahi à la place de Dreyfus, l’écrivain Emile

    Zola écrit une lettre ouverte au président de la république.

    « J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les

    preuves certaines de l’innocence de Dreyfus et de les avoir

    étouffées […] pour sauver l’Etat-major compromis. […] J’accuse

    le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en

    condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et

    j’accuse le second conseil de guerre d’avoir couvert cette

    illégalité […]. En portant ces accusations, je n’ignore pas que je

    me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la

    presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation1

    […] Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen

    révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la

    justice. Je n’ai qu’une passion celle de la lumière, au nom de

    l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. »

    Extrait de l’article de E Zola « j’accuse », publié le 13

    janvier 1898 dans l’Aurore

    1/ la diffamation est une allégation d’un fait qui porte atteinte à

    l’honneur et à la considération d’une personne

    Les élections législatives de 1906, donne une large majorité aux partis républicains.

    C1.2 & C2.3 CONTEXTUALISER & ARGUMENTER

    Chronologie

    Indigné par l’acquittement du commandant Esterhazy, suspecté d’avoir trahi

    à la place de Dreyfus, l’écrivain Emile Zola écrit une lettre ouverte au président de la

    république.

    « J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de

    l’innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées […] pour sauver l’Etat-major

    compromis. […] J’accuse le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en

    condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de

    guerre d’avoir couvert cette illégalité […]. En portant ces accusations, je n’ignore pas

    que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet

    1881, qui punit les délits de diffamation1

    […] Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un

    moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice. Je n’ai qu’une

    passion celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au

    bonheur. »

    Extrait de l’article de E Zola « j’accuse », publié le 13 janvier 1898 dans l’Aurore.

    1 La diffamation est une allégation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur et à la considération

    d’une personne.

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