c1.2 2.3 contextualiser construire une argumentation ... · (1802 2 monsieur, la constante...

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Point de Passage et dOuverture : Le Creusot des Schneider En 1836, la famille Schneider rachète une entreprise métallurgique dans le village du Creusot, en Bourgogne. En peu de temps émerge une immense concentration industrielle. « Etre le père de vos ouvriers, voilà bien, Monsieur, la constante préoccupation de votre cœur. Toutes les œuvres de bienfaisance dont vous avez doté votre cité, en donnent un vivant et magnifique témoignage. L’enfant a ses écoles, le vieillard sa Maison de famille pour abriter ses infirmités ; les blessés et les malades trouveront ici l’Hôtel du bon Dieu, et au chevet de leur lit de douleurs […] nos dévoué médecins. Cette pensée constante de votre vie, vouée au bien-être moral et matériel de votre grande famille ouvrière, vous l’avez recueillie […] de votre illustre père, le grand génie qui a créé cette cité industrielle […] » J-A Burdy, adjoint du maire du Creusot, Discours adressé au Maire Henri Schneider pour l’inauguration de l’Hôtel Dieu, 15 septembre 1894. Entretien avec un ouvrier du Creusot « -Vous devriez être tranquille, puisqu’il y a une caisse de retraite au Creusot ? -Oui je sais ! Ma retraite quand j’aurai 60 ans ! Si je vis jusque-là ! Et cette maudite maison qu’il faut rembourser tous les mois ! […] Si seulement on avait de quoi vivre ! -On n’a pas envie de se révolter un peu, de faire des grèves ? -Ici ? Au Creusot ? Jamais de la vie !...C’est plein de mouchards […] ! Dans le temps, il y a eu des réunions socialistes. Tous les ouvriers qui y sont allés ont été renvoyés, tous ! […] -On aime bien le patron ici ? -Peuh ! On ne les aime ni on les déteste ! Il n’est pas plus mauvais que les autres. Oui, les ouvriers votent pour lui. On le connaît, […] Des ouvriers voudraient bien ne pas voter pour lui. Mais ils n’osent pas […] Oui, ils ont peur qu’ont les fiche à la porte […]. » Jules Huret, Enquête sur la question sociale en Europe, 1897 5 2 1 3 Les Schneider, maîtres de forges et maires du Creusot Adolphe Schneider (1802-1845) Copropriétaire des forges. Maire de 1841 à 1845 Eugène I er Schneider (1805-1875) Copropriétaire des forges. Maire de 1866 à 1870 Henri Schneider (1840-1898) Copropriétaire des forges. Maire de 1871 à 1896 Eugène II Schneider (1868-1942) Copropriétaire des forges. Maire de 1896 à 1900 CONTEXTUALISER & CONSTRUIRE UNE ARGUMENTATION HISTORIQUE C 1.2 & C 2.3 Recopiez et complétez, à laide des documents, le tableau ci-dessous. La réussite des activités industrielles Le lieu d’expérimentation d’une politique paternaliste Une ville-usine en pleine croissance Vue du Creusot Lentreprise Schneider 4

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Page 1: C1.2 2.3 CONTEXTUALISER CONSTRUIRE UNE ARGUMENTATION ... · (1802 2 Monsieur, la constante préoccupation de votre infirmités ui a éé ette ité industielle […] Point de Passage

Point de Passage et d’Ouverture : Le Creusot des Schneider

En 1836, la famille Schneider rachète une entreprise métallurgique dans le village du Creusot, en Bourgogne. En peu de temps émerge une immense concentration industrielle.

« Etre le père de vos ouvriers, voilà bien,

Monsieur, la constante préoccupation de votre

cœur. Toutes les œuvres de bienfaisance dont vous

avez doté votre cité, en donnent un vivant et

magnifique témoignage. L’enfant a ses écoles, le

vieillard sa Maison de famille pour abriter ses

infirmités ; les blessés et les malades trouveront ici

l’Hôtel du bon Dieu, et au chevet de leur lit de

douleurs […] nos dévoué médecins. Cette pensée

constante de votre vie, vouée au bien-être moral et

matériel de votre grande famille ouvrière, vous l’avez

recueillie […] de votre illustre père, le grand génie

qui a créé cette cité industrielle […] »

J-A Burdy, adjoint du maire du Creusot, Discours

adressé au Maire Henri Schneider pour

l’inauguration de l’Hôtel Dieu, 15 septembre 1894.

Entretien avec un ouvrier du Creusot

« -Vous devriez être tranquille, puisqu’il y a une caisse de retraite au Creusot ?

-Oui je sais ! Ma retraite quand j’aurai 60 ans ! Si je vis jusque-là ! Et cette

maudite maison qu’il faut rembourser tous les mois ! […] Si seulement on avait

de quoi vivre !

-On n’a pas envie de se révolter un peu, de faire des grèves ?

-Ici ? Au Creusot ? Jamais de la vie !...C’est plein de mouchards […] ! Dans le

temps, il y a eu des réunions socialistes. Tous les ouvriers qui y sont allés ont

été renvoyés, tous ! […]

-On aime bien le patron ici ?

-Peuh ! On ne les aime ni on les déteste ! Il n’est pas plus mauvais que les

autres. Oui, les ouvriers votent pour lui. On le connaît, […] Des ouvriers

voudraient bien ne pas voter pour lui. Mais ils n’osent pas […] Oui, ils ont peur

qu’ont les fiche à la porte […]. »

Jules Huret, Enquête sur la question sociale en Europe, 1897

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Les Schneider, maîtres de forges et maires du Creusot

Adolphe Schneider

(1802-1845)

Copropriétaire des

forges. Maire de

1841 à 1845

Eugène Ier Schneider

(1805-1875)

Copropriétaire des

forges. Maire de 1866

à 1870

Henri Schneider

(1840-1898)

Copropriétaire des

forges. Maire de 1871

à 1896

Eugène II Schneider

(1868-1942)

Copropriétaire des

forges. Maire de 1896

à 1900

CONTEXTUALISER & CONSTRUIRE UNE ARGUMENTATION HISTORIQUE C 1.2 & C 2.3

Recopiez et complétez, à l’aide des documents, le tableau ci-dessous.

La réussite des activités industrielles

Le lieu d’expérimentation

d’une politique paternaliste

Une ville-usine en pleine croissance

Vue du Creusot

L’entreprise Schneider

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