bsv n°20 bilan légumes 2014 - bretagne.synagri.com · entre les sites d’observation. le modèle...

14
N°20 – 03 novembre 2014, page 1 Bilan climatique Choux Artichaut Carotte Céleri Poireau Echalote-Oignon Autres ravageurs Sclérotium sur oignon (Photo CA 29) Bilan 2014 Ce bulletin reprend les observations réali- sées sur les principales cultures légu- mières en Bretagne (Chou pomme et brocoli, carotte, artichaut…), et sur les principaux ravageurs pendant la saison Chenilles de piérides sur chou (Photo CA 29)

Upload: donhu

Post on 10-Sep-2018

212 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

N°20 – 03 novembre 2014, page 1

Bilan climatique

Choux

Artichaut

Carotte

Céleri

Poireau

Echalote-Oignon

Autres ravageurs

Sclérotium sur oignon (Photo CA 29)

Bilan 2014

Ce bulletin reprend les observations réali-sées sur les principales cultures légu-mières en Bretagne (Chou pomme et brocoli, carotte, artichaut…), et sur les principaux ravageurs pendant la saison

Chenilles de piérides sur chou (Photo CA 29)

Bilan climatique

Précipitations hivernales exceptionnelles surtout sur l’ouest et le sud de la Bretagne ayant con-couru à des dégâts importants sur légumes d’hiver (Choux notamment) un retard dans la plan-tation des échalotes, et une désorganisation de l’offre (pomme de terre primeur et légumes de printemps retardés, mauvais étalement de la production d’artichaut…)

L’année est globalement plus chaude que la moyenne et aussi plus sèche sur la période estivale (Sauf aout) ce qui limite l’importance des maladies, mais qui favorise les insectes (Chenilles, mouches, thrips)

N°20 – 03 novembre 2014, page 2

Choux

Mouche du chou (Delia radicum) : Gravité moyenne

Chenilles (Pierides=Pieris rapae, Pyrale=Evergestis forficalis, Noctuelle =Mamestra brassicae)

Gravité forte en fin de saison

Département Parcelles suivies Organismes observés

Finistère Nord 11 parcelles fixes Mouche du chou, piéride du chou, cecidomyie, noctuelles dé-foliatrices, tenthrede de la rave.

Côtes d’Armor 6 parcelles fixes Idem

Ille-et-Vilaine 4 parcelles fixes idem

1er vol plus précoce que la moyenne. Les dé-gâts observés correspondent à des cultures mal protégées (Bâchage partiel, pelliculage des semences ou traitement des plants mal réalisés).

2eme vol précoce bien visible en Ille & Vilaine, mais peu marqué sur le Finistère.

3eme vol non enregistré, mais responsable de quelques dégâts racinaires sur brocolis et cru-cifères d’automne.

Les navets sont de fait maintenus protégés par des filets insectproof pendant la totalité de leur cycle.

La pression des chenilles défoliatrices a été forte à partir du mois d’aout. Sur feuillage, elles ont été cor-rectement contrôlées, mais sur les têtes de brocoli, les dégâts ont été importants, notamment sur les produits destinées à la surgélation et ont occasionné de nombreux litiges sur tout le secteur nord Bre-tagne.

Pucerons verts et pucerons cendrés du chou : Gravité faible

Peu présents au cours de cette campagne, et sans conséquences sur la qualité

N°20 – 03 novembre 2014, page 3

Maladies du feuillage (Mycosphaerella brassicicola, Xanthomonas campestris) : Gravité faible

Choux (suite)

Autres maladies racinaires : Gravité moyenne à forte L’engorgements des parcelles dues aux précipitations diluviennes de décembre à mars a provoqué la perte de plusieurs centaines d’ha sur le Finistère. (Etat de catastrophe naturelle). Les secteurs en bas fond sont les plus touchés, mais on ob-serve des différences de niveau de dégâts en fonction des rotations et des variétés.

Hernie du chou : gravité moyenne Les orages du mois d’aout ont favorisé ce parasite tellu-rique, notamment dans les côtes d’Armor, les symptômes de flétrissement ont été accentués par la sè-

Cecidomyie : Gravité forte Les attaques de Cécidomyies sont exceptionnellement fortes cette saison et se généralisent sur des secteurs ou elle est habituellement rare. Les dégâts sur têtes sont loca-lement considérables et en pratique difficile à maîtriser

Aleurode du chou : Problème émergent Développement significatif de l’aleurode du chou en Ille et Vilaine et quelques secteurs dans le Finistère. Pas de lutte efficace connue contre ce ravageur émergent.

N°20 – 03 novembre 2014, page 4

Artichaut

Pucerons verts : Gravité faible

Sur vieux artichauts :

Baisse régulière des populations jusqu’à leur extinction en mai-juin sous l’influence des entomophtho-rales et des microhyménoptères essentiellement.

Sur drageon :

Rares jusqu’en juillet, remonté assez importante des populations en fin de saison (Cette remonté s‘observe également sur les vieux artichauts)

Entomophthorales

Momies de

microhyménoptères

Département Parcelles suivies Problèmes observés

Finistère Nord 12 parcelles fixes en drageon 12 parcelles fixes en 2eme année

Pucerons verts et noirs, auxiliaires, noctuelle gam-ma, mildiou.

Côtes d’Armor 4 parcelles fixes en drageon

4 parcelles fixes en 3eme année Idem

N°20 – 03 novembre 2014, page 5

Artichaut (Suite)

Auxiliaires : Abondance moyenne

Les auxiliaires sont peu abondants en début de saison, et s’installent lentement pen-dant l’été. Pour autant les pucerons restent un problème secondaire.

Coccinelles Momies de micro-hyménoptères Syrphes

Pucerons noirs : Gravité faible Sur drageon : Sur vieux artichauts :

Présence très faible sur les vieux artichauts, extinction rapide des foyers sur les drageons. Les pucerons noirs n’ont posé aucun problème en 2014

N°20 – 03 novembre 2014, page 6

Mildiou de l’artichaut (Bremia lactucae) : gravité faible

Evolution des surfaces foliaires tou-chées par le mildiou sur drageon de la variété Castel , dans le Finistère

Noctuelles gamma: Gravité faible

Evolution des vols dans les Côtes d’Armor

Des vols assez abondants de mai à début juillet, rares sur aout, absents sur septembre. Pour autant les chenilles sont peu abondantes et ne provoquent pas de défolia-tions.

En général le mildiou reste très discret sur le feuillage des drageons (Et absent des vieux). Les variétés sensibles comme le Castel peuvent pré-senter des attaques plus fortes (Mais sans consé-quences sur le rendement). Les capitules ne sont pas attaqués.

Le modèle MILART a fonctionné sur drageon ou sa pertinence se révèle correcte dans la plupart des cas. Sur 2 ans sa précision est moindre, mais l’hiver très doux a pu favoriser un développement du mil-diou postérieur à la date de calage du modèle (au 1er mars).

Alerte mildiou depuis le 05/09/2014

N°20 – 03 novembre 2014, page 7

Graisse de l’artichaut (Xanthomonas Cynerae) :

Gravité faible

Présence ponctuelle en septembre sur ca-pitules dues à des conditions climatiques chaudes favorisant le développement et la pénétration de la bactérie. Les attaques sont plus importantes dans les secteurs intérieurs.

Pseudomonas sur capitules :

Gravité faible

Présence dans quelques parcelles du Finistère, courant juin. Développement en conditions humides.

N°20 – 03 novembre 2014, page 8

Carotte

Mouche de la carotte (Psila rosae) : Gravité moyenne

Département Parcelles sui-vies

Problème observé

Morbihan 4 parcelles fixes Mouche de la carotte

Finistère 5 parcelles fixes Idem + alternaria

Ille & Vilaine 8 parcelles fixes Idem

SWAT Auray 2014 SWAT St Coulomb 2014

Pression précoce des mouches cette sai-son, dans le Morbihan (et toute la sai-son) Pression forte en fin de saison dans le Fi-nistère Les pics de vol sont peu distinctes sur le terrain et de grandes disparités existent entre les sites d’observation. Le modèle SWAT simule 3 vols autour du 25/04, 19/07 et 15/09, difficiles à distin-guer dans les piégeages.

Vol

Pontes

Larves

N°20 – 03 novembre 2014, page 9

Alternariose de la carotte (Alternaria dauci)

Gravité moyenne

Septoriose sur Céleri (Photo CA29)

Les premières attaques sont observées vers la fin aout en lien avec des conditions ora-geuses et un développement important des fanes. Le développement sur sep-tembre est ensuite assez ra-pide en Ille & Vilaine et dans le Finistère. La modélisation par Tom Cast fournit un indice de risque à interpréter selon la sensibilité variétale.

Seuil de risque Maestro

Plusieurs parasites ont été particulièrement dommageable au rendements en raison des conditions climatiques de dé-but d’année : -La maladie de la bague (Phytophtora megasperma) qui

a ainsi causé plus de dégâts que de la normale.

- La maladie de la tâche noire (Fusarium solani ) qui à été également particulièrement pénalisante et certaines parcelles ont du être abandonnées. - A noter également la présence exceptionnelle de Rhexo-cercosporidium carotae (maladie qui se retrouve tradi-tionnellement dans les frigos en conservation).

Maladies telluriques : Gravité moyenne mais en croissance

Maladie de la bague (Photo CA29)

Maladie des taches noires (Photo CA29)

N°20 – 03 novembre 2014, page 10

Céléri

Septoriose du céleri (Septoria apicola) Gravite moyenne à forte

Mouche du céleri, photo CA29

Apparition vers le 15 juillet, la pression se renforce tout le mois d’aout avec une présence dans la plupart des parcelles, notamment en Ille & Vilaine.

Mouche du céleri (Philophylla heraclei )

Gravité moyenne

Mouche du feuillage dont la larve provoque la destruction du feuillage en creusant des galeries. Les pics de vols se succèdent du printemps à l’automne. Les attaques ont été particulièrement virulentes en Ille & Vilaine début juin, avec une recrudescence de fin d’été

Pucerons : Gravité faible

Présence handicapante sur jeunes plants au printemps

Septoriose sur céleri (Photo CA29)

N°20 – 03 novembre 2014, page 11

Thrips (Thrips tabaci ) : Gravité moyenne

Poireau

Teigne du poireau (Acrolepiopsis assec-

tella ) : Gravité moyenne à forte

Thrips sur feuillage(Photo CA29)

Rouille du poireau (Photo CA29)

Les populations de Thrips explosent en sep-tembre en lien avec le climat sec et chaud avec pour conséquences des tâches argentées sur le feuillage.

Des attaques de teignes importantes affectent le poireau en aout et septembre. Déjections dans les futs et destructions de feuillage

Rouille du poireau (Puccinia porri) : Gravité faible

Présence de quelques taches de rouille sur le feuil-lage dès le début septembre en Ille & Vilaine. Les risques s’accroissent en fin de saison avec les préci-pitations et les températures élevées d’octobre

N°20 – 03 novembre 2014, page 12

Echalote-Oignon

Les échalote ont été plantées majoritairement vers la mi-mars en bonnes conditions; Les oi-gnons de semis ont été implantés mi-mars et les oignons en motte mis en place début avril.

Levée / végétation :

Quelques pertes de plants observées début avril liées au développement de pénicillium : pro-blématique de stockage et de ventilation en lien avec le climat humide entre la mi-décembre et la fin février (près de 600 mm) ; Quelques pertes en bout de planche liés à l’excès d’eau (phytophthora) mais sans gravité.

Mi-mai (éclatement de la touffe): très belle végétation dans les parcelles plantées en mars en lien avec un climat très favorable (Températures supérieures à la moyenne sur 30 ans)… Feuil-lage marqué par la grêle à cette même époque mais sans incidence.

Problèmes sanitaires en végétation:

Peu de problèmes de mildiou sur échalote ; Juste un peu de Botrytis squamosa en fin de végétation mais sans gravité; le mildiou a fait son apparition à partir de début juillet principale-ment sur oignon de semis..

Maladies racinaires :

La fusariose a été régulièrement observée en fin de culture, principalement sur échalote bio. Les conditions climatiques chaudes de juin ont été favorables à la maladie. En conservation, on observe fréquemment 5 à 10% de pertes en conservation.

Sclerotium cepivorum a également été observé cette saison en raison du temps sec du mois de juin : principalement sur oignon planté en mottes, et de temps à autre sur échalote égale-ment.

En fin de culture, Pyrenochaeta (maladie des racines roses) était fréquemment observé égale-ment (n’affecte que les racines).

En conservation :

Bonne qualité globale des lots d’échalote: présence de fusariose et peaux grasses de temps à autre mais en général à faible niveau ; bactériose observée sur certains lots d’échalote demi-longue jusque 10% (résultats réseau sanitaire) mais plus rarement sur longue (gros calibres et doubles) et à plus faible niveau cependant (quelques%). Sur oignon, c’est surtout le Botrytis allii qui préoccupe les producteurs : certains lots d’oignons en motte atteignent jusque 20% de dégâts, y compris en conventionnel, en l’absence de réalisa-tion de thermothérapie.

N°20 – 03 novembre 2014, page 13

Ce bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre Régionale d’Agriculture dégage toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base d’observations réalisées eux-mêmes dans leurs cultures et/ou sur les préconisations de bulletins techniques.

Les observations contenues dans ce bulletin ont été réalisées par les partenaires suivants : CA22, CA29, CA35, CA56.

Direction de publication

Chambre Régionale d’Agriculture, ZAC Atalante Champeaux

35 042 Rennes. Tél : 02 23 48 23 23

Contact : Alix Deleglise, animatrice filière

Rédigé par :

Chambres d’agriculture de Bretagne

Kergompez

29250 St Pol de Léon

Contact : Nicolas Mezencev, Jean Luc Péden,

Animateurs légumes. Tél : 02 98 69 17 46

[email protected]

Comité de relecture :

Chambres d’agriculture de Bretagne,

DRAAF-SRAL

Autres ravageurs :

Présence croissante des pigeons provoquant de fortes défoliations sur choux et salades. Le classement de l’es-pèce en nuisible, assorti cependant de conditions res-trictives de piégeage et de chasse, ne permet pas de réguler les populations. Les méthodes d’effarouchage sont inopérantes et elles même très règlementées.

Les corvidés provoquent également des dégâts impor-tants sur les semis et les jeunes plants. Les populations de choucas des tours et, dans une moindre mesure des pies, sont en augmentation. Les principaux dégâts recensés sont des arrachages de plants.

Contre les oiseaux, le bâchage par filets reste le seul moyen efficace de limiter les dégâts, mais en raison du coût très élevé et des contraintes liées à la manipulation des bâches, cette méthode de protection n’est envisa-geable que sur des cultures à fortes marges.

Les lièvres et lapins semblent moins présents cette année et à peu près bien contrôlés par les filets électri-fiés. Ceux-ci sont cependant incontournables dans les secteurs sensibles comme les zones boisées ou cultivés en maïs sur les salades et les choux.

Les limaces constituent un risque croissant en raison de la permanence des couverts hiver-naux, avec des pics d’activité en lien conjoint avec l’humidité et la température. Les conditions hivernales et printanières 2013/14 ont favorisé les pontes et les populations de printemps. Au contraire l’automne 2014 les a plutôt défavorisées.

Les tipules sont signalées ça et la au printemps et ont fait localement des dégâts racinaires sur artichaut, ou salades.

Deroceras reticulatum (Photo CA29)

N°20 – 03 novembre 2014, page 14