bonjour décembre 2012 n°23-24

32
DOSSIER PEDAGOGIQUE JEUX CHANSONS DE NOEL P17--25 P26-29 P30-31 Décembre 2012 N° 23-24 Réalisé par l’Association Géorgienne des Professeurs de Français A la Une p 2-5 Interviews de M. Renaud Salins et de M. Gilles Carasso Anniversaires p 13-16 Revivez les moments mémorables de l’AGPF et de l’école Saint-Exupéry Francophonie p 7-9 Retour sur les moments phares du mois de la francophonie en Géorgie A vos plumes ! p 23 CONCOURS ECRIT Si le géorgien parlait de lui-même : que dirait-il ? Les compétences plurilingues et transculturelles : des enjeux pour la francophonie actuelle

Upload: anne-lise-ducamp

Post on 10-Mar-2016

220 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

"Bonjour", journal francophone géorgien, maintenant disponible, sur le net.

TRANSCRIPT

Page 1: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

DOSSIER PEDAGOGIQUE JEUX CHANSONS DE NOEL

P17--25 P26-29 P30-31

Décembre 2012 N° 23-24 Réalisé par l’Association Géorgienne des Professeurs de Français

ZS

A la Une p 2-5

Interviews

de M. Renaud Salins

et de M. Gilles Carasso

Anniversaires p 13-16

Revivez les moments

mémorables

de l’AGPF et de l’école

Saint-Exupéry

Francophonie p 7-9

Retour sur les

moments phares du

mois de la

francophonie en

Géorgie

A vos plumes ! p 23

CONCOURS ECRIT

Si le géorgien parlait

de lui-même : que

dirait-il ?

Les compétences

plurilingues et transculturelles :

des enjeux pour

la francophonie actuelle

Page 2: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

2

Pensées épilinguistiques A la lumière de cette sélection de déclarations et de méditations autour des langues et surtout de la langue française

engendrées par des figures prépondérantes de l’Histoire et de la francophonie, « Bonjour » vous amène à vous aussi prendre

en considération ces citations et à en débattre.

Mahatma Gandhi (politicien et avocat indien, 1869-1948)

« Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu’y circule

librement la brise que m’apportent les cultures de tous les pays. Je refuse que quiconque m’ébranle dans

mes convictions ».

Jean-Louis Roy ( universitaire, journaliste et diplomate canadien et

secrétaire général de l’Agence de coopération culturelle et technique,1991 )

« La francophonie est de l’histoire et de la géographie. Elle plonge ses racines dans le passé millénaire de la langue

française et a germé à la fin du siècle dernier, dans l’esprit du géographe Onésime Reclus».

Jacques Chirac (ancien président de la France de 1995 à 2007)

« Une langue, c’est une fenêtre ouverte sur le monde, ses patrimoines, ses traditions, ses valeurs. Un

enfant à l’école de la langue est un enfant à l’école de la tolérance, un enfant chez qui s’enracinent le

respect de l’Autre, la volonté de dialoguer ».

André Malraux (écrivain, politique et 1901-1976,

ancien Ministre de la Culture de la République française de 1959-1969)

« La France n’est jamais aussi grande dans l’histoire que quand elle est la France pour les autres, c’est-à-dire,

engagée dans le combat qui la dépasse et qui a une portée humaniste et universelle ».

Annie Monnerie-Goarin (Secrétaire générale de la FIPF )

« Le français ne peut vivre que s’il n’existe un environnement francophone. Cet environnement ne dépend certes pas des

professeurs. Mais, c’est à eux qu’il appartient de le mettre en valeur et de l’exploiter »

Roberto Ruiz Camara (professeur de français au Mexique)

« Le français doit être un vecteur d’échange de cultures et non d’intrusion d’une culture qui voudrait détrôner toutes les autres

.Il faut abandonner les nostalgies de dominer parmi d’autres langues ».

Umberto Eco (écrivain et homme de lettres italien, 1932-_ )

« Une Europe de polyglottes n’est pas une Europe de personnes qui parlent couramment beaucoup de

langues, mais, dans la meilleure des hypothèses, de personnes qui peuvent se rencontrer en parlant

chacune sa propre langue et en comprenant celle de l’autre, mais qui, ne sachant pourtant pas parler

celle-ci de façon courante, en la comprenant, même péniblement, comprendraient le « génie »,

l’univers culturel que chacun exprime en parlant la langue de ses ancêtres et de sa tradition »

Page 3: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

3

Editorial

SOMMAIRE

Actu Exclu p 4-5 Interview de l’actuel Ambassadeur de France en Géorgie

Géorgie Actu p 6-7 Interview de Gilles Carasso

Francophonie p 8-10 Le mois de la francophonie en Géorgie Rétrospective des Journées Internationales

Courrier p 11-13

Festivités p 14-17 Les 21 ans de l’AGPF Les 20 ans de l’école Saint-Exupéry La fête de la Musique

Boîte à Outils Pédagogiques p 18-26 Le plurilinguisme : le français, langue pivot Le transculturel : aller au-delà des cultures L’interculturel : si le français nous parlait de lui-même Apprenons en Chanson

Jeux p 27-30

Chansons de Noël p 31-32 Douce nuit Petit Papa Noël

Le retour heureux de « Bonjour » !

Bonjour, chers amis ! Bonjour chers collègues ! Bonjour tous les

francophones géorgiens (jeunes et les moins jeunes) qui feuillètent

encore notre journal, notre revue ou bien tout simplement, ce

bulletin d’infos, par besoin professionnel, pour se renseigner ou

encore pour se « réchauffer » par le biais de cette « reliance » que

vous offre ce journal. Le mot « reliance » qui peut bourdonner dans

votre oreille tant il paraît incorrect, se retrouve, à titre exceptionnel,

dans le livre de Roger Clausse, Le journal de l’actualité (1963). Il

exprime « le sentiment qu’ont tous les hommes, quelles que soient

leurs race, leur statut social et leur niveau de vie. C’est le sentiment

d’appartenance à une communauté et de partage d’une vision du

monde et de son destin ». Dans notre cas, il s’agit d’une communauté qui s’étale sur cinq

continents, qu’on appelle la Francophonie. Se sentir appartenir à

une toute petite parcelle de cette communauté, fière de son passé

brillant et sûre de son avenir promettant « l’unité des diversités » et

un nouvel humanisme du monde globalisé, fondé sur la solidarité

humaine, n’est-ce pas, au final, la source vivifiante et fortifiante

pour relever les défis du monde cruel et égoïste ?

« Tendons-nous la main, faisons la ronde autour du monde et que

cette ronde tourne, tourne et ne s’arrête jamais ! » a lancé le grand

Belge, Louis Philippart, le premier président et fondateur de la FIPF,

aux enseignants de français, ces « fous de métier », pour reprendre

l’expression de Jean-Pierre Cuq, président actuel de la FIPF.

« Ils sont aujourd’hui plus de 800 000 fous. Pas fou d’un jour, ni

d’un mois, mais fou de toute une vie. Des incurables, en quelque

sorte. Car, ne faut-il pas être fou pour devenir professeur de

français en cette époque de mondialisation ? Ne pas vouloir faire

du profit, ni être carriériste, mais vouloir simplement et

honnêtement vivre de son métier, et lutter pour cela ? Croire

encore à la valeur de la diversité des langues et des cultures, tisser et

vivre des identités nouvelles. Et s’investir, chacun à sa manière, mais

avec le même enthousiasme, dans des conditions parfois très

difficiles, au service des élèves, des étudiants, et surtout de cette

langue française qui nous a pris un jour, à la naissance ou plus tard,

comme la mer prend l’homme. Sans retour possible. »

La Francophonie en Géorgie ? .. Sa santé fragile est le grand souci de

l’Association Géorgienne des Professeurs de Français (AGPF) et des

enseignants, mais hélas ! pas, des décideurs institutionnels… Et tout

de même, les francophones géorgiens travaillent, œuvrent

ensemble, s’épuisent, suent, s’éreintent dans cette tâche. Mais

trouvent aussi le temps de fêter tout ce qui est à fêter, à célébrer et

à se remémorer.

En brève, malgré l’intempérie qui nous frappe, la santé délicate de

la francophonie géorgienne, nous la faisons vivre, bouger, remuer.

La francophonie est toujours en mouvement pour se faire entendre,

se faire voir et pourquoi pas ? Se faire valoir.

Isa Jinjikhadzé

Magazine tiré à 200 exemplaires – Directrice de la publication : Isa Jinjikhadzé. – Superviseur et Maquettiste : Anne-Lise Ducamp - Auteurs d’articles occasionnels : Isa Jinjikhadzé, David

Péikhrichvili, Elene Kiladzé, Mégui Djintchvéladzé, Kathouna Gourachvili, Anne-Lise Ducamp, Mzia Datinachvili, Zaza Toria et Marina Mikadzé. ;

Page 4: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

4

Actu Exclu

Interview exclusive de

Ambassadeur extraordinaire et

Bonjour : « Toutes les grandes personnes

ont d’abord été enfants, mais peu d’entre

elles s’en souviennent » dit le Petit Prince

d’Antoine de Saint- Exupéry. Monsieur

Renaud Salins, Ambassadeur de France en

Géorgie, se souvient-il de son enfance ?

Monsieur Renaud Salins : Ecoutez, tout

ça c’est si loin… mon enfance… j’ai eu

une enfance assez voyageuse puisque j’ai

passé mes neuf premières années en

dehors de France, dans des petites

écoles en Afrique et donc j’ai eu une vie

scolaire heureuse, riche, ouverte sur la

diversité, sur l’étranger et avec une

idéalisation de la France puisque la

France était un pays où j’allais seulement

en vacances. Par mes parents,

professeurs de français, j’ai été élevé

dans le respect du corps enseignant,

dans le respect de l’éducation et de

l’amour de la langue française car c’était

le métier de mes parents.

Bonjour : Est-ce qu’il y a de petits moments

d’enfance qui se sont gravés dans votre

mémoire et que vous portez en vous ?

Monsieur Renaud Salins : Ces

moments sont liés à l’école… ce sont des

rencontres particulièrement fortes avec

des professeurs qui étaient très

talentueux. J’ai eu, par exemple, une

professeure d’espagnol qui était très

talentueuse et qui m’a donné le goût de

la langue et de la littérature hispaniques,

ce qui m’a conduit plus tard à faire des

études en philologie hispanique.

Bonjour : A Paris vient de paraître un livre

de Jean Battut, docteur en histoire, qui étudie

l’époque de François Mitterrand. Le livre est

intitulé «Changer l’école pour changer la

vie ». Je n’ai pas encore lu le livre, mais le titre

m’a impressionnée et m’a rendue perplexe.

C’est-à-dire, ce sont la société, l’Etat qui

s’édifient par l’école et ce n’est pas l’Etat qui

modèle ses citoyens selon ses besoins et

objectifs … ?

« Le rôle principal de

l’école, c’est de

transmettre des savoirs et

de donner aux enfants le

goût de la curiosité »

Monsieur Renaud Salins : Je ne sais

pas. Je viens d’un pays où l’école

publique et laïque a été fondée à la fin

du 19ème siècle. Je ne suis pas du tout

spécialiste en pédagogie ou d’école en

général, mais je suis un admirateur de

l’école publique française, républicaine.

Et je ne suis pas certain qu’il faille

nécessairement «changer l’école pour

changer la vie », ce qu’il faut faire c’est

assurer une école compétente, efficace

pour permettre à tous les citoyens

d’avoir une soif de connaissances, de

savoir. Pour moi, le rôle principal de

l’école, c’est de transmettre des savoirs

et de donner aux enfants le goût de la

curiosité. On ne peut pas tout apprendre

à l’école, mais il y a une chose que l’on

peut apprendre à l’école c’est à devenir

curieux de tout, dans tous les domaines

d’ailleurs. A mon avis, c’est ça le rôle

fondamental de l’école.

Bonjour : La vieille Europe a tout vu : le

sang des massacres, la terreur des guerres,

toutes sortes de fléaux…, mais aussi

l’harmonie de la Renaissance, l’Humanisme

des Humanistes, l’esprit des Lumières, les

couleurs des Impressionnistes… Elle a vu

naître, clore et disparaître des Civilisations,

mais la Culture… la Culture européenne a

survécu le bouillonnement des Siècles et

demeure toujours vivante et vivifiante.

Qu’est-ce que c’est que cette Culture

européenne, séculaire, mais perpétuelle-

ment enceinte de nouvelles idées et

constamment accouchant d’innovations ? En

quoi réside sa force de vie ?

Monsieur Renaud Salins : Une des

forces de la vitalité de la Culture

européenne, c’est la Curiosité dont je

vous ai parlé. C’est la Culture qui a su

montrer pour le reste du monde cette

éternelle Curiosité insatiable. Oui,

l’Europe, c’est la terre des Lumières, des

Humanistes, mais c’est aussi le berceau

d’élites intellectuelles curieuses du

monde, de la diversité des cultures et

des langues. Ces découvertes ont formé

un corpus de connaissances qui ont

largement dépassé le cadre

géographique de l’Europe. Tout ça n’est

pas exempt d’aspects plus ou moins

sombres. Mais je pense que ce qui

distingue l’Europe, c’est la Curiosité

permanente et l’Inventivité constante.

Bonjour : J’ajouterais aussi la rapidité

d’esprit qui permet de saisir l’essentiel, la

moelle des choses, sans trop d’efforts.

Monsieur Renaud Salins : Oui, la

rapidité d’esprit découle d’une forme de

liberté de penser, qui elle-même s’est

construite au cours des combats contre

la religion à l’époque des luttes

Ren

aud

Sal

ins

Page 5: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

5

Actu-Exclu

Monsieur Renaud Salins

plénipotentiaire de France en Géorgie.

anticléricales. Je parle des moments où

les penseurs de l’Europe ont pu parvenir

à s’affranchir des pesanteurs des dogmes

de la religion pour créer un système de

pensées indépendantes et non plus

centrées sur la Divinité, mais sur

l’Homme. C’est ça l’Humanisme.

« J’ai inscrit tout en haut de

la liste, ma volonté de

favoriser le développement

de l’enseignement du

français qui a diminué ces

dernières années »

Bonjour : La Géorgie est un croisement des

voies menant à tous les coins du monde, un

carrefour des civilisations, un nœud des

substrats oriental et européen. Après huit

mois de mission diplomatique en Géorgie,

comment la trouvez-vous : plus orientale ou

plus occidentale ?

Monsieur Renaud Salins : Je pense qu’il

y a un peu de tout. Comme vous venez

de le dire, c’est un carrefour où plusieurs

civilisations se sont rencontrées. Mais je

pense effectivement qu’il y a un substrat

oriental assez fort car vous avez eu plus

de trois siècles de présence persane,

dont on trouve des traces dans la

langue, la nourriture, le comportement,

les valeurs de la famille et surtout la

poésie. En Iran, comme chez vous, la

poésie est un art suprême.

Bonjour : La Géorgie, n’étant pas un pays

francophone, a toujours été profondément

francophile. Je ne parlerais pas des relations

franco-géorgiennes qui reviennent à l’époque

des Croisades, ni de la prédilection pour la

langue et culture françaises, ni de cette

tradition d’apprendre le français qui nous a

été léguée par les siècles précédents. Il s’est

formé même le tissu des connaissances de la

culture française qui constituaient une très

importante composante de la culture

générale d’une personne cultivée. La

connaissance du français a toujours été une

sorte de marque, de label de Haute Culture.

Aujourd’hui tout a changé : la réalité

pragmatique a ses impératifs et rejette le

français au dernier rang dans le choral des

langues étrangères à apprendre, refoulant les

enseignants de français, ces petits

ambassadeurs dévoués de la langue et

culture française, au chômage, désespérés.

La rentrée 2012-2013 bat son plein, mais le

message de Monsieur l’Ambassadeur de

France en Géorgie aux enseignants géorgiens

du français est très attendu et précieux pour

eux.

Monsieur Renaud Salins : J’adresse

tous mes encouragements les plus

chaleureux à l’ensemble des enseignants

de français en Géorgie pour plusieurs

raisons : d’abord personnelles qui ont

trait à ce que je vous ai raconté car j’ai le

plus grand respect pour cette profession.

Il existe en Géorgie un corps enseignant

de grande qualité, notamment en

langues étrangères et particulièrement

en français. Ce que je veux leur dire c’est

que je leur suis très reconnaissant de

leurs efforts même si leur situation n’est

pas brillante en ce moment. Parmi les

priorités de mon Ambassade, j’ai inscrit

tout en haut de la liste, ma volonté de

favoriser le développement de

l’enseignement du français qui a diminué

ces dernières années. J’ai donc lancé un

programme avec l’aide de la Chambre de

Commerce et d’Industrie franco-

géorgienne et des entreprises qui la

composent, la création d’un fonds qui va

permettre, dans un premier temps, de

réintroduire des cours de français dans

plusieurs écoles à Tbilissi dès cette année

en lien avec le Ministère de l’Education

nationale Géorgien. C’est une entreprise

qui a rencontré un grand succès auprès

des sociétés françaises. L’idée, c’est de

recréer une demande du français à

l’intérieur du système éducatif géorgien.

Mon ambition n’est pas de me substituer

aux autorités géorgiennes, mais de

recréer la demande. Je veux que d’ici

mon départ prévu dans trois ans, il y ait

plusieurs milliers d’élèves qui

apprennent le français et qui demandent

aux autorités de pouvoir continuer à

apprendre le français. Et donc dès cette

année, nous allons réintroduire des

classes de français dans le primaire. On

va commencer dès le mois de novembre

dans trois écoles de Tbilissi. Si nous

pouvons faire plus, nous le ferons. Je

tiens à préciser que j’ai été soutenu par

le Président Saakachvili et que j’ai

évoqué le sujet avec Monsieur Bidzina

Ivanichvili qui m’a également promis son

soutien. Donc, en novembre, nous allons

commencer avec trois écoles, on devrait

arriver à dix l’année prochaine et l’année

suivante on pourra passer à quinze. Nous

allons aussi essayer d’en ouvrir en

province : à Koutaïssi, à Batoumi, à

Télavi.

Interview réalisée par Isa Jinjikhadzé

Propos recueillis par David Péikhrichvili

Retranscrits par Anne-Lise Ducamp

Page 6: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

6

.Géorgie-Actu

Entretien avec

Directeur de l’Institut Français et Conseiller

Bonjour : Au cours de la réunion des

professeurs de français qui s’est tenue

au mois de novembre 2011, les

participants, venus de différentes

écoles de Tbilissi et de provinces, ont

exprimé leur préoccupation sur l’état

déplorable de la langue française dans

l’enseignement des langues étrangères

en Géorgie. Même dans les écoles où le

français était la première langue

étrangère renforcée, il est repoussé au

rang de la troisième langue étrangère.

L’AGPF dont la raison d’être est la

sauvegarde, la protection et le

déploiement du français en Géorgie,

«tire la sonnette d’alarme» et

recherche les voies du redressement

de la situation. Le problème cardinal,

c’est une très faible motivation,

pragmatique pour l’apprentissage du

français. Qu’en pensez-vous ?

Monsieur Gilles Carasso : Pourtant,

pour tout le monde et pour toute

langue, il y a toujours la place.

Pourquoi ne craint-on pas que

l’allemand ou l’italien balayeront le

français ? L’essentiel est de faire

comprendre aux jeunes la nécessité de

savoir plusieurs langues en Nouvelle

Europe.

Bonjour : Oui, il faut favoriser

l’éducation au plurilinguisme. Le pluri-

linguisme serait bénéfique pour la

sauvegarde et le déploiement du

français. L’approche plurielle va tout

naturellement impliquer l’apprentissa-

ge du français Les tentatives de mise

en place de la formation plurilingue

constituent le premier volet du Projet

de relance du français en Géorgie

effectué par l’AGPF.

Monsieur Gilles Carasso : La formule

me paraît une formule d’avenir. Des

jeunes Européens doivent bien sûr

savoir plusieurs langues.

Bonjour : Le deuxième volet du Projet

de relance, c’est la formation des

enseignants bilingues : français-anglais.

On pourrait faire «asseoir»

l’apprentissage de l’anglais sur les

compétences linguistiques acquises au

cours (ou à l’issue) de l’apprentissage

du français. Il faut convaincre les

parents que la connaissance du

français qui précède l’anglais est très

avantageuse pour l’apprentissage de

l’anglais et ouvre la voie vers le

plurilinguisme européen. Comme suite,

la compétence plurilingue peut être

acquise par l’interaction des langues.

« Je pense qu’il faut

développer

l’enseignement du FLE

le plus tôt possible »

Monsieur Gilles Carasso : Il faudrait

effectivement des formations

spécifiques pour former de nouveaux

professeurs. Tout ça est à discuter avec

les autorités éducatives du pays. Pour

ma part, je serais heureux de

contribuer à la partie francophone

concernant de telles formations.

Bonjour : Le deuxième volet de notre

Projet, c’est le français précoce, «le

français de famille», comme il l’était

dans des familles d’aristocratie

géorgienne autrefois. C’est-à-dire, faire

apprendre le français dans la famille,

avant même la langue maternelle, le

français enseigné par les

«gouvernantes», femmes cultivées,

dotées de connaissance en français.

L’AGPF pourrait prendre en charge la

formation de pareilles «gouvernantes»

recrutées des ex-enseignantes de

français en retraite.

Monsieur Gilles Carasso : Oui, je pense

qu’il faut développer l’enseignement

du FLE le plus tôt possible et pourquoi

pas par «les gouvernantes» ? Bien sûr,

la formule est formidable pour les

parents qui travaillent et ont besoin de

faire garder leurs enfants avant l’âge

scolaire.

Bonjour : Le troisième volet de notre

Projet, c’est de rendre à la langue

française, le rôle de la langue de la

culture générale. La connaissance de la

langue et de la civilisation française a

toujours été une composante très

importante, une espèce de «label» de

la Haute Culture. Former des

enseignants de français en tant que

«porteur de la Haute culture généra-

le», ou de «médiateur de culture géné

Gilles Carasso

Page 7: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

7

Géorgie-Actu

Monsieur Gilles Carasso

Culturel de l’Ambassade de France en Géorgie.

rale» (il ne s’agit pas ici de l’instruction

scolaire), serait une très forte

motivation culturelle, n’est-ce pas ?

Monsieur Gilles Carasso : Bien sûr.Le

français est une langue de culture et

perçue comme telle en Géorgie.

Pourquoi ne pas envisager, en effet, un

enseignement de la culture générale en

géorgien, donné par les enseignants de

français ? Mais il est aussi évident que

la culture passe aujourd’hui par les

écrans télévisés, écrans Internet. C’est

comme ça que le français pourrait

s’introduire dans les familles et devenir

plus visible. Mais le véritable accès à la

culture française passe par la langue. Si

on n’a pas un niveau suffisant,

évidemment, il est difficile de

s’approprier la culture française. Ainsi,

nous venons d’ouvrir au sein de la

médiathèque de l’IFG une

«bibliothèque pour l’apprenant» : les

livres, mais aussi les films, les disques,

classés par niveau linguistique pour que

les jeunes puissent avoir accès quelques

mois seulement après le début de leur

apprentissage en français. Si on a le

niveau A1 , on lira des ouvrages, on

verra des films, on écoutera les disques

correspondant à ce niveau .

Il faut aussi tenir compte de la «culture

d’Internet». Bien sûr que je ne pense

pas qu’on puisse apprendre une langue

par Internet, mais c’est un outil qui

peut inciter à l’apprentissage, le

faciliter.

Nous allons mettre en ligne

prochainement le site :

www.visaubrotfrangulad.ge pour

intéresser les plus jeunes à la langue

française. Il faut également aider les

professeurs à avoir accès aux différents

outils et à toutes les ressources

d’apprentissage. Plus le professeur est

bien informé, plus il est capable

d’utiliser les matériaux. C’est une des

pistes sur lesquelles nous collaborons

avec le Centre National du

Développement Professionnel des

Professeurs.

« Nous venons d’ouvrir au

sein de la médiathèque de

l’IFG une bibliothèque pour

l’apprenant »

« Nous allons

prochainement mettre en

ligne le site :

www.visaubrotfrangulad.ge

pour intéresser

les plus jeunes à

la langue française »

Bonjour : Et le quatrième volet du

Projet de relance du français. Il s’agirait

d’organiser une colonie de vacances

francophones, en y invitant les

étudiants français en qualité

d’animateurs et les enfants français

aussi. Cela aura l’effet d’un écho

impressionnant sur le public parental et

sur les élèves géorgiens.

Monsieur Gilles Carasso : Faire venir en

Géorgie, les enfants et les jeunes

Français pour travailler dans une

colonie de vacances, c’est une

excellente idée. Mais ce n’est pas facile

à réaliser. Pour ça, il faut qu’il y ait une

certaine familiarité avec les familles

françaises et géorgiennes. Cela existe

déjà dans quelques régions de France.

Mais l’obstacle est toujours le

financement.

Bonjour : Merci, Monsieur le Directeur,

de nous avoir accordé le temps relevé

de votre lourd agenda.

Monsieur Gilles Carasso : C’était un

plaisir pour moi …

Interview réalisée par Isa Jinjikhadzé

Page 8: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

8

Francophonie

MARS en fête

Pour promouvoir la francophonie diversifiée, multipliée, présentée sur tous les continents, trois illustres présidents africains du Sénégal, M Senghor, de la Tunisie, M. Bourguida et du Niger, M. Diori, ont pris, en 1970, l’initiative de créer cette communauté des pays francophones qui représente aujourd’hui le quart des pays de notre planète. La langue française est désormais la langue commune d’une véritable communauté, un facteur d’unité. Là, il existe une mosaïque linguistique et souvent éthique de la solidarité, un vecteur de modernité. C’est ce qu’on appelle la diplomatie culturelle. Elle constitue, depuis longtemps, une dimension essentielle de la politique diplomatique étrangère française et, d’une certaine manière, la marque de la singularité. Très peu sont les Etats qui conduisent une véritable diplomatie culturelle et qui se sont dotés des moyens pour le faire. Il s’agit essentiellement de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et bien sûr, de la France, qui se situe au premier rang par son ancienneté, sa densité et la qualité de son réseau culturel dans le monde. Pour la 18ème année consécutive en Géorgie, d’abord par l’initiative de l’AGPF seule, puis à l’aide du Service Culturel, du Centre Culturel Dumas et de l’Institut Français, que l’on organise, avec les partenaires francophones, les Journées Internationales de la Francophonie.

Page 9: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

9

Francophonie

Programme récapitulatif des festivités

Page 10: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

10

Francophonie

1994Les Journées Internationales

de la francophonie en Géorgie

Rétrospective de ces Journées au fil des années

Page 11: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

11

Courrier

« Bonjour » donne la parole aux acteurs de la francophonie géorgienne.

Professeurs, anciens élèves, directeurs d’écoles, ceux-ci ont la parole dans cette rubrique. Ils nous ont écrit pour vous faire

partager leurs expériences et décrire leurs histoires avec la langue française. Alors, appréciez ces quelques missives

traduites avec soin par Isa Jinjikhadzé.

Page 12: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

12

Courrier

[Tapez une citation prise dans le document, ou

la synthèse d’un passage intéressant. Vous

pouvez placer la zone de texte n’importe où

dans le document et modifier sa mise en forme

à l’aide de l’onglet Outils de dessin.]

[Tapez une citation prise dans le document, ou

la synthèse d’un passage intéressant. Vous

pouvez placer la zone de texte n’importe où

dans le document et modifier sa mise en forme

à l’aide de l’onglet Outils de dessin.]

Page 13: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

13

Courrier

Page 14: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

14

Festivités

Les 21 ans

de l’Association Géorgienne

des Professeurs de Français

Quelques mois après sa fondation, l’Association

Géorgienne des Professeurs de Français, à titre de membre

actif, a adhéré à la Fédération Internationale des

Professeurs de Français (la FIPF) rassemblant aujourd’hui

800 000 professeurs venant de 140 associations de

professeurs de français, dispersées dans 170 pays à travers

les quatre continents.

M. Jean-Pierre Cuq, président de la FIPF dit : « Dans mon

pays de Provence, on dit que mars est le mois des fous.

Peut-être, c’est à cause de brusques changements de l’air

qui provoquent de brusques changements de temps et de

l’âme ».

A cette folie de la nature, s’ajoute la folie des gens qui, en

ce mois de fous, ont établi la Journée de la Francophonie

Internationale. Et nous, professeurs de français géorgiens,

qui en font partie, nous aussi fous de métier, étant donné

les conditions de la globalisation irréversible, au lieu de

faire de l’argent et de rechercher la haute carrière,

assidûment, honnêtement et avec abnégation, nous

exerçons notre métier, dont le futur est fragile et

inquiétant.

Table Ronde de l’AGPF

L’AGPF, organisation de fous de métier, aura toutefois

estomaqué le public géorgien.

La première fois par son premier Festival de la Chanson

française. La capitale de la Géorgie, plongée dans le chaos

postsoviétique, sans électricité, ni chauffage, ni transport,

a vu s’affluer de petits groupes de professeurs de français

accompagnés de leurs élèves, venant à pied des faubourgs

éloignés et allant au Palais de la Jeunesse situé au centre-

ville pour entonner à cœur joie des chansons françaises.

Le deuxième étonnement provoqué fut la fondation dans

le haut quartier de Vaké, de l’école bilingue franco-

géorgienne, qui porte aujourd’hui le nom d’Antoine de

Saint-Exupéry.

Le parcours de 21 ans de l’AGPF est ponctué par des

festivals de chanson, des concours pour les élèves et les

professeurs, des séjours et des stages en France, de

longues réflexions pédagogiques et des recherches de

meilleures méthodes, de nouveaux manuels, d’un nouveau

curriculum, et bien sûr, des contacts de solidarité, avec

tous les fous, dévoués à leur métier, de vrais passeurs de la

haute culture et de la francophonie, de nombreux petits

ambassadeurs de la langue française.

Page 15: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

15

Festivités

Revivons ensemble le parcours de l’AGPF !

Page 16: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

16

Festivités

Les 20 ans de l’école Saint-Exupéry

L’heure de la guerre civile ayant sonné,

des combats éclatèrent dans les rues du centre-ville de Tbilissi. Mais le sifflement des balles ne pouvait étouffer les voix mignonnes des enfants chantant d’amusantes chansons enfan-tines en français. Il fallait devenir l’Ambassadeur de France pour venir admirer ces enfants récitant et jouant – ô avec quel talent ! – de petites comédies musicales françaises. « Quelle merveille ! Quelle émotion », dira Monsieur Bernard Fassier, premier Ambassadeur de France en Géorgie. S’ensuivirent de commentaires tels ceux de Margie Sudre, en 1996 : « Grâce à ces petites écoles si dévouées à la langue et à la culture françaises, le français va toujours attirer et rayonner ». A son tour, Bernard Pivot, éminent téléjournaliste, venu à Tbilissi pour tourner un documentaire sur la Géorgie, accorde lui aussi une place importante aux élèves de l’école Saint-Exupéry. Par la suite, en 1997, Monsieur Philippe Most, maire de Royen, déclara : « Je suis convaincu que votre programme éducatif intégrant les activités théâtrales et d’autres activités artistiques ne tardera pas à redonner à l’école, une valeur mondiale ». L’école a aussi eu le privilège de recevoir les louanges d’Hervé Charrette, ministre des Affaires étrangères à l’époque : « Les ressortissants de l’Ecole Saint-Exupéry, à mon avis, seront ces jeunes Géorgiens qui accéléreront le pas de la Géorgie vers l’intégration européenne ». En 1999, Jack Lang, ministre de la Culture et de l’Education de la République française, tient à souligner le dévouement des Géorgiens : « Merci à tout le corps pédagogique de l’Ecole Saint-Exupéry pour les efforts déployés en faveur de la francophonie, en formant des « petits ambassadeurs de la langue française en Géorgie ». De fait, quatre écoles linguistiques orientées vers l’Europe virent le jour dans le centre-ville, dans le grand Groupement de l’Ecole Européenne Scuma.

Page 17: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

17

Festivités

La Fête de la Musique

Organisée par l’école Saint-Exupéry

cette année, la Fête de la Musique, s’est déroulée le 20 juin 2012. La fête de la musique a été importée en Géorgie vers la fin des années 90 à l’initiative du service culturel de l’Ambassade de France en Géorgie. A son apparition cet événement a suscité beaucoup d’intérêt, non seulement dans le milieu francophone, mais aussi parmi les musiciens géorgiens. Au cours des années, de différents endroits : petits ou grands, célèbres ou méconnus, institutionnels ou populaires ont accueilli la fête de la musique. Tout au long de son existence, cette fête a été distinguée par la diversité des participants. La palette est large : des interprètes professionnels, aux étudiants amateurs. Toute sorte de musique (classique, variété, rock, electro, rap) a été mise à la disposition des amoureux du son et enchantait l’oreille du public. La fête de la musique, en Géorgie comme partout dans le monde, a toujours été caractérisée par son coté populaire et universel, destinée à tous les publics.

Zaza Toria

Page 18: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

18

Boîte à Outils Pédagogiques

L’intercompréhension entre les langues,

qu’est-ce que c’est ?

Lire les journaux italiens, espagnols ou portugais, sans savoir

parler ces langues ? Comprendre les indications que vous

donne un Espagnol à Madrid, renseigner un Italien à Paris,

tout en faisant en sorte que chacun, dans ces situations,

s’exprime dans sa langue ? C’est possible avec

l’intercompréhension entre les langues apparentées.

L’intercompréhension est une méthode de communication

qui illustre une approche nouvelle de la politique

d’apprentissage des langues : elle permet d’éviter le recours

à une langue tierce entre deux personnes parlant des

langues proches.

L’Union européenne est plurilingue, dans la réalité

quotidienne comme dans sa législation. Le recours à une

seule langue de communication entre les différents peuples

ferait peser un risque sur la capacité de l’Europe à faire vivre

ensemble des cultures et des langues diverses.

Avec l’intercompréhension, les citoyens européens peuvent

surmonter ce risque d’appauvrissement des échanges. Elle

installe entre eux un échange direct, plurilingue, respectueux

de la forme de la pensée de chaque interlocuteur.

Quels sont les avantages de l’intercompréhension ?

D’abord, l’efficacité dans la communication. En

m’exprimant dans ma langue, j’y gagne, avant tout, de la

finesse dans l’expression ; je n’ai, en effet, pas besoin de

passer par une langue étrangère qui m’oblige à reformuler

ma pensée de manière simplifiée, voire simpliste. Mon

interlocuteur a les mêmes avantages. Certes, l’échange

oblige chacun à un effort de clarté, mais beaucoup plus facile

à maîtriser que celui de produire un message hors de sa

langue.

Ensuite la rapidité d’apprentissage. Puisque

l’intercompréhension privilégie, par définition, le

développement des compétences réceptives, quelques

semaines permettent d’acquérir le bagage suffisant pour

« s’entrecomprendre » à l’écrit.

Troisième avantage : l’acquisition d’une stratégie de

lecture. Lorsque j’apprends à découvrir les langues par

l’intercompréhension, je n’acquiers pas seulement des

connaissances linguistiques. J’apprends avant tout à bâtir

une méthode fiable d’approche des textes ou des paroles.

Quatrième avantage : la valorisation des

compétences. L’apprentissage des langues étrangères est

souvent source de blocages personnels.

L’intercompréhension donne un rôle positif aux

compétences réceptives en montrant que les échanges sont

possibles sans la nécessité de parler une langue étrangère.

Le français,

langue pivot du plurilinguisme

©Tin Cuadra, Le français dans le monde, n°315, Langues rivales

Page 19: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

19

Boîte à Outils Pédagogiques

Cinquième avantage : la valorisation des

connaissances. En prenant appui sur les langues que je

connais le mieux, j’élargis mes connaissances linguistiques

aux langues de la même famille. Mon apprentissage

approfondi d’une langue me permet ainsi d’aborder la

lecture et l’écoute des langues qui lui sont apparentées.

Bien entendu, l’intercompréhension ne remplace pas

l’étude approfondie d’une – ou plusieurs – langues

étrangères. Au contraire, ces deux approches se complètent

et s’épaulent. Les compétences approfondies acquises dans

certaines langues (par exemple, la langue maternelle et une

langue étrangère) serviront à se familiariser avec les langues

qui sont proches. On optimise ainsi son apprentissage en

utilisant les connaissances acquises dans une langue pivot.

De plus, l’approche

des langues, par

l’intercompréhension, permet

bien souvent de lever le

blocage personnel

L’éveil précoce aux

langues et la formation

plurilingue constituent le

fondement de

l’intercompréhension.

Aujourd’hui c’est

l’impératif incontournable et

le moyen efficace de

confronter les défis de la globalisation des échanges, des

phénomènes migratoires et de la construction européenne.

Les institutions scolaires doivent s’ouvrir largement au

plurilinguisme pour, entre autres, s’engager dans la voie de

la tolérance, de l’esprit de l’universalité, de la citoyenneté

européenne et mondiale.

Il faut développer et diversifier la nouvelle didactique

des langues étrangères en l’orientant vers

l’enseignement/apprentissage des compétences plurilingues

et pluriculturelles. Il faut faire apprendre à reporter les

connaissances d’une langue à l’autre /aux autres et découvrir

les universaux pour prendre conscience à quelle mesure

une langue est comme les autres. Seules les différentes

combinaisons d’éléments rudimentaires font la différence

des langues.

L’éducation au plurilinguisme, c’est un des facteurs

et une composante très importante de « l’éducation

projective », « éducation d’anticipation », celle qui prévoit,

voire pronostique des nouvelles tendances et orientations

éducatives pour mieux adapter les jeunes à ce monde en

perpétuel changement. Par contre, l’éducation actuelle, dite

« rétrospective » ne vise que la seule transmission des

savoirs accumulés d’une génération à l’autre.

Dans cette approche plurielle, le français va acquérir

une très forte motivation et saura trouver sa place méritoire

dans la formation des compétences plurilingue et

pluriculturelle, ces nouveaux paradigmes et nouvelles

dimensions de l’apprentissage des langues et de l’Education

à la citoyenneté européenne et mondiale.

En Géorgie le

plurilinguisme va trouver

un sol fort propice et

fécond, étant, par sa

géopolitique historique

et tout naturellement un

pays du plurilinguisme

inné. P.Peeters, un

scientifique belge, dans

une de ses œuvres,

publiée en 1932, signale

l’aptitude particulière

des Kartvels / Géorgiens

/ à apprendre et à faire

usage de plusieurs langues. Nombreux sont nos ancêtres-

polyglottes et les documents révélant le plurilinguisme

géorgien, si naturel pour un petit pays tissant des liens

internationaux pour assurer son épanouissement

économique et culturel.

Isa Jinjikhadzé

©Pascal Deloche/Godong/Corbis, Le français dans le monde

Page 20: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

20

Boîte à Outils Pédagogiques

Le transculturel :

aller au-delà des cultures

Vous avez déjà entendu parler de la

compétence interculturelle,

multiculturelle ou encore pluriculturelle ?

Mais le transculturel ?

Qu’es aquo ?

A l’heure de l’interculturel, étudiant ainsi les différences

entre nos cultures afin d’éviter tout malentendu, tout

quiproquo, la compétence transculturelle, elle, met l’accent

sur ce qui est commun à nos cultures, sur ce qui nous

rassemble sans oublier ou nier ce qui nous différencie.

Le préfixe latin : trans- signifie au-delà, à travers. Alors, on

peut comprendre le transculturel comme étant une

passerelle qui traverse ce qui, parfois, peut nous éloigner.

Qui plus est, faisant tous partie de la même famille

francophone, la langue française étant notre liant, nous

nous devons de nous rassembler, de témoigner de notre

unité sous peine de voir peu à peu la langue française et les

cultures dans lesquelles elle s’exprime se disloquer.

Contrairement à la compétence multiculturelle, le fait de

reconnaître la coexistence de plusieurs cultures ou à la

compétence pluriculturelle, le fait de plus ou moins

maîtriser plusieurs langues et d’avoir expérimenté les

cultures qui s’y rattachent, la compétence transculturelle

manifeste, par ailleurs, le développement d’autres

compétences plus réflexives.

Le transculturel n'est pas neutre contrairement à

l'interculturel, qui se concentre davantage sur son objectif

intégrationnel. Il ne se contente pas d'accepter des

différences culturelles, à être tolérant envers tout. Il

implique le collectif au-delà de chaque individu et la

réflexivité de chacun (cf Forestal).

Par sa dimension philosophique, il parie sur un

universel humaniste à construire.

Le transculturel amène donc les apprenants à la réflexion,

au façonnage d’un esprit critique, utile à leur liberté

individuelle.

Par exemple, des cours visant à la compétence

transculturelle pourraient traiter de sujets polémiques dans

diverses sociétés (le mariage homosexuel, l’excision, la

peine de mort, l’euthanasie etc).

Il ne serait alors que trop recommandé aux enseignants de

mettre l’accent sur les valeurs véhiculées par leurs

enseignements à caractère culturel. Dans la mesure du

possible, les enseignants, soucieux d’ouvrir la porte de la

francophonie, communauté d’échanges et de réflexions,

devraient introduire des notions telle que la tolérance,

l'ouverture d'esprit face aux autres langues et aux autres

cultures. Il ne tient qu’à eux, acteurs principaux dans la

diffusion de la francophonie, de former des citoyens du

monde, conscients des enjeux culturels, des problématiques

mondiales. Anne-Lise Ducamp

Page 21: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

21

Boîte à Outils Pédagogiques

FICHE PEDAGOGIQUE réalisée par Anne-Lise Ducamp NIVEAU > B1

Durée indicative : 1H30 ILLUSTRATION D’UN COURS ACCES SUR LE TRANSCULTUREL Grands adolescents - adultes

POLEMIQUE AUTOUR DU VOILE – LA BURQA

Pré-requis : savoir donner son opinion

Objectifs :

Donner son opinion et améliorer leurs compétences écrites et orales.

Mettre en perspective de leur compétence transculturelle : créer une conscience critique chez l’apprenant - envisager les divers points de vue adverses, les analyser et s’en extraire pour en façonner son opinion propre.

Progression du cours :

La France, ainsi que d’autres pays francophones, ont beaucoup fait parler d’eux, ces quelques dernières années, à propos d’un thème, évoqué dans

les médias et dans les cercles politiques : le port du voile intégral, dans l’espace public dans un pays laïc. Ainsi, pour entrer petit à petit dans ce sujet

forcément polémique, il faut d’abord aborder puis, cerner le sujet. Puis, le professeur amènera l’apprenant à comprendre les arguments des divers partis.

Quand ils auront extrait ces arguments, individuellement puis collectivement, ils essaieront, par eux-mêmes de trouver d’autres arguments et de

commencer à se positionner pour finalement, apprendre à construire leur compétence transculturelle.

I- Aborder le sujet via la chanson-débat de Zebda « Le théorème du châle ».

ZEBDA – Le théorème du châle (extrait du Second Tour – 2012) Intérêt de la chanson : le parolier et les membres sont de confession musulmane et offrent leur point de vue « de l’intérieur » en guise de prolongation du débat.

Je tombe des nues est-ce Carnaval ? Ces foulards et ces longues capes

Je tombe des nues à y piper que dalle devant ces drôles de sapes

C'est le même masque pour toutes, ces filles croisées sur ma route

Mais de quoi les a-t-on privées ? Est-ce Zorro qu'est pas arrivé ? (questions rhétoriques)

Pourtant on dit que la planète se réchauffe, alors pourquoi tant d'étoffes ?

T'auras beau te couvrir jusqu'à la nuque, on n'est pas des eunuques

Est-ce un principe de précaution, ces barricades de chiffons ?

Et s'il fait peur à l'Amérique, ce look qui casse pas des briques

[Refrain]

Est-ce pour être d'égal à égal ?

Ou quelqu'un qui t'a fait du mal ?

Dis, est-ce que c'est pour le scandale ?

Est-ce qu'il t'a promis les étoiles ?

Le théorème du châle ?

Je tombe des nues est-ce Carnaval ? Ces foulards et ces longues capes

De toute ma ville dévalent des fantômes et tout m'échappe

C'est quoi ces filles qui se cachent ? est-ce qu'elles jouent à cache-cache?

C'est l'été, on dirait l'hiver, quelqu'un a dû dire sortez couverts (hypothèse)

Et puis l'amour à qui la faute ? si c'est des vêtements qu'on ôte

Si ce monde est si salissant, peut-on vraiment vivre sans ?

Est-ce au nombre des interdits, qu'à l’amant t’opposes un mari ?

Aimer un seul homme, le beau métier, qu’on dirait de la pitié !

[Refrain]

Je me prends la tête à deux pal’, qu'a-t-elle vu qui soit si sale ?

A-t-elle vomi aussi sec, quelques pages de Houellebecq ?

Y a bien quelque chose qui cloche, embrouille au pays de Gavroche ? (constat)

Mais qui est-il nom de Dieu celui pour qui elle baisse les yeux ?

[Refrain]

VOCABULAIRE

Y piper que dalle : n’y comprendre

rien

Des sapes : des vêtements

Une étoffe : tissu dont on se sert pour

s’habiller

Un eunuque : homme que l’on a

émasculé

Ne pas casser des briques : être très

commun, ne rien avoir

d’extraordinaire, être à la limite de la

médiocrité (ça ne casse pas trois

pattes à un canard)

Un théorème : suite logique

mathématique

Une pal’ : diminutif de « paluche »

signifiant main.

Une embrouille : un problème

Page 22: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

22

Boîte à Outils Pédagogiques

Suite fiche pédagogique sur la burqa

1) Avant de commencer à écouter la chanson, annoncez les objectifs et que vous allez évoquer un sujet polémique en France. Ensuite,

demandez-leur de définir ce qu’est la laïcité. Et rappelez-leur que c’est une composante de l’identité française.

2) 1ère

écoute sans le texte : cerner le sujet et comprendre de quoi on parle. Demandez aussi aux élèves de cerner les influences

musicales (folkloriques arabes, maghrébines, chaabi) et accent du groupe (Toulouse). (3min + 5min).

3) 2ème

écoute avec le texte : textes : remplir les trous en binôme pour mieux rentrer dans le texte. (10 min)

Vérifiez le vocabulaire inconnu du texte

4) 3ème

écoute (si nécessaire) puis correction. (5>10min)

Leur demander de chercher dans la chanson (le champ lexical), les mots (noms, verbes) qui se réfèrent aux habits, vêtements et au

fait de s’habiller ou de se déshabiller : Foulards, capes, sapes, masque, étoffes, chiffons, un look, se couvrir, ôter des vêtements.

5) Bien cerner et amener le sujet : de quoi parle-t-on ?

Reparler ensuite du sujet principal : la burqa. Voient-ils de quoi il s’agit ?

La burqa (ou burka) ou encore voile intégral, est une pièce vestimentaire que portent les femmes dissimulant leurs corps et leurs

visages. Seuls leurs yeux sont visibles. Le terme « voile intégral » amène plusieurs acceptions dont « burqa » ou « nikab ». « Nikab »

est souvent synonymique, en France, de burqa, mais selon plusieurs pays, le nikab couvre davantage que la burqa et possède une

fente grillagée devant leurs yeux. Il ne rend visible ni mains ni jambes.

A ne pas confondre aussi : le hijab est seulement un foulard que l’on met autour des cheveux mais qui ne recouvre pas le visage.

Où porte-t-on la burqa ? Pourquoi ?

Le port du burqa tient son origine des versets coraniques qui prescrivent que la femme croyante se doit de baisser les yeux et de

dissimuler ses charmes pour être considérée comme chaste et échapper à toute tentation. Dans les pays de confession musulmane

pratiquant l’islam intégriste (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Arabie Saoudite, Pakistan, Afghanistan ...) où l’homme oblige sa femme

à le porter, ou dans les pays de libre expression attestant du choix personnel des femmes de confession musulmane, les femmes se

voilent (pour ou contre leur volonté) afin de témoigner le respect qu’elles doivent à Allah. En France, ce sont près de 2000 femmes qui

portent la burqa et le nikab.

6) Cerner le point de vue général du groupe face à ce sujet : Relevez les marqueurs d’opinion (5min) (souligné ds le txt)

« je tombe des nues », « j’y pipe que dalle », les nombreuses interrogations, « je me prends la tête à deux pal’ » etc

(la surprise, l’interrogation).

7) A votre avis, quel est le but de la chanson ? Provoquer le débat, parler de la laïcité du fait qu’elle soit une composante de l’identité

française) mais, qu’à son nom, on puisse créer des faux-débats, et engendrer des polémiques qui ne préoccupaient pas les Français

avant, parler du droit des femmes (parfois elles sont contraintes de le porter « Est-ce qu’il t’a promis les étoiles, le théorème du

châle ?», la condition sine qua non du mariage).

8) Comprendre les arguments de différents pays et de différents partis. Points de vue extérieurs.

Lire les documents présentés et en dégager les informations essentielles et d’après les documents ci-dessus, répertoriez les divers

arguments en faveur ou en défaveur du voile.

PAYS Opinions en faveur du voile Opinions en défaveur du voile

France Interdiction du voile dans les endroits publics

Belgique Condamne dans les endroits publics, amende de 150€

Italie Interdit de la burqa

Pays-Bas Une loi a été créée pour des conditions sécuritaires

Royaume-Uni N’a pas d’opinions Se place contre le port de la burqa

Espagne Refuse de rentrer dans le débat Refuse de rentrer dans le débat

Etats-Unis (connaissances persos) Liberté de culte, liberté d’expression

Géorgie ?

Pays arabo-musulmans Ni en faveur ni en défaveur

9) A votre tour, individuellement, trouvez d’autres arguments, non cités, que l’on pourrait apporter au débat.

POUR le port du voile intégral

CONTRE – ce qu’on reproche au port du voile

- Liberté individuelle - Droit d’expression - Trop d’islamophobie le voile n’est qu’un point

d’attaque pour dénigrer l’islam

- A l’encontre de la laïcité (symbole de la religion musulmane)

- A l’encontre du droit des femmes (soumission)

10) Puis, scindez-les en deux groupes, l’un POUR, l’autre CONTRE la burqa et faites-les débattre. (15-20min). Modérez le débat, en vous

plaçant en tant que guide et non détenteur d’une opinion. Le professeur sera neutre.

Page 23: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

23

Boîte à Outils Pédagogiques

FICHE ELEVE

DOCUMENT 1 : ZEBDA – Le théorème du châle (extrait du Second Tour – 2012)

Je tombe des nues est-ce Carnaval ? Ces foulards et ces longues

Je tombe des nues à y piper que dalle devant ces drôles de sapes

C'est le même pour toutes, ces filles croisées sur ma route

Mais de quoi les a-t-on privées ? Est-ce Zorro qu'est pas arrivé ?

Pourtant on dit que la planète se réchauffe, alors pourquoi tant d'étoffes ?

T'auras beau te couvrir jusqu'à la , on n'est pas des eunuques

Est-ce un principe de précaution, ces barricades de chiffons ?

Et s'il fait peur à l' , ce look qui casse pas des briques

[Refrain]

Est-ce pour être d'égal à égal ?

Ou quelqu'un qui t'a fait du ?

Dis, est-ce que c'est pour le scandale ?

Est-ce qu'il t'a promis les ?

Le théorème du châle ?

Je tombe des nues est-ce Carnaval ? Ces foulards et ces longues

De toute ma ville dévalent des et tout m'échappe

C'est quoi ces filles qui se cachent ? est-ce qu'elles jouent à ?

C'est l'été, on dirait l'hiver, quelqu'un a dû dire sortez couverts

Et puis l'amour à qui la faute ? si c'est des vêtements qu'on ôte

Si ce monde est si salissant, peut-on vraiment vivre sans ?

Est-ce au nombre des interdits, qu'à l’amant t’opposes un mari ?

Aimer un seul ,, , le beau métier, qu’on dirait de la pitié !

[Refrain]

Je me prends la tête à deux pal’, qu'a-t-elle vu qui soit si ?

A-t-elle vomi aussi sec, quelques pages de Houellebecq ?

Y a bien quelque chose qui cloche, embrouille au pays de ?

Mais qui est-il nom de , celui pour qui elle baisse les ?

[Refrain]

DOCUMENT 2 : « La burqa est arrivée en Europe avec les migrations des populations musulmanes sur les sols belge, français, italien, anglais et luxembourgeois. Le port

du voile n’est pas accepté par le monde occidental qui considère cette pratique comme une forme d’oppression de la femme et la pratique se voit fustigée

de toutes parts par les féministes et les hommes de lois. La burqa symbolise, pour certains, l’assujettissement de la femme à l’homme, une soumission plus

contrainte que volontaire. Le port de la burqa crée une grande polémique dans la société occidentale du fait qu’elle n’est pas très pratique. En effet, il pose

un réel problème pendant les contrôles d’identité, par exemple, ou le manque de commodité dans les écoles. La France se base sur la laïcité de son Etat et

puisque la burqa, est rarement portée dans les lieux publics, elle se focalise surtout sur l’interdiction du voile simple dans les écoles et les collèges. Mais le

port de la burqa peut être une cause du refus d’octroyer la nationalité française. »

« Le port du voile aurait été encouragé au commencement par la rapide prolifération de la religion islamiste intégriste qui s'insère dans la vie politique

de la nation arabo-musulmane et son emprise de plus en plus forte sur la population. Des chaînes de télévision sont soutenues financièrement par de

grandes personnalités religieuses et diffusent des propagandes qui ont un grand impact sur les jeunes sans emploi et encore psychologiquement fragiles. Au

niveau politique, les dirigeants des pays arabo-musulmans, se doivent donc, pour la bonne marche et la sécurité de leurs nations, d’éviter la rébellion

probable des religieux extrémistes et se garder d’émettre des lois contre le port du voile sans pour autant encourager la pratique. S’ils condamnent

fermement les activités terroristes en s’alliant avec les dirigeants internationaux, ils modèrent cependant leurs discours sur les convictions extrémistes

religieuses. Aujourd’hui, certains hommes de lois musulmans pensent que l’Islam doit s’ouvrir au monde actuel. Les hauts responsables de la religion

musulmane devraient, selon eux, concilier la religion aux conditions de la vie contemporaine et internationale.

« La Belgique, de son côté, condamne le port de la burqa dans les endroits publics, défendant à toute personne de se promener dans les rues, déguisée

ou masquée. Ceci a été établi plus précisément pour raison de sécurité, sauf sur présentation d’une autorisation spéciale du maire ou à l’occasion de

carnavals. La transgression de cette loi équivaut à une peine fiscale de 150€. L’Italie, par l’intermédiaire de sa législation anti-terroriste, marque une réelle

volonté de prohibition du port d’habit dissimulant le visage. Cependant, cette interdiction ne s’applique pas au voile islamique. Les Pays-Bas, pour leur part,

considèrent surtout le port de la burqa, du point de vue pédagogique. Le voile empêche la communication expressive du visage. A part cela, une loi

prohibitive a été créée dans le but de constituer une meilleure condition sécuritaire à la population néerlandaise. Par conséquent, toute forme de voile

masquant la face ou la totalité du corps est complétement interdite. Ce qui crée une polémique au sein de la Contactorgaan Moslems en de Overheid,

organisation intermédiaire entre les dirigeants néerlandais et les pratiquants musulmans. Le Royaume-Uni, l’Espagne et la Suisse refusent de rentrer dans le

débat. Toutefois, le Royaume-Uni se placerait contre la burqa mais permettrait le port du hijab. »

http://www.web-libre.org/dossiers/le-burqa,7403.html, le 19 juillet 2009

VOCABULAIRE

Y piper que dalle : n’y comprendre

rien

Des sapes : des vêtements

Une étoffe : tissu dont on se sert pour

s’habiller

Un eunuque : homme que l’on a

émasculé

Ne pas casser des briques : être très

commun, ne rien avoir

d’extraordinaire, être à la limite de la

médiocrité (ça ne casse pas trois

pattes à un canard)

Une pal’ : diminutif de « paluche »

signifiant main.

Une embrouille : un problème

Page 24: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

24

Boîte à Outils Pédagogiques

« Si le français nous parlait de lui-même »

La revue bimensuelle de la FIPF, « Le français dans le monde », n°382, p 28, s’exprime à propos de la langue française

sous la plume de Patrick Dahlet, maître de conférences en sciences du langage et didactique du français langue

étrangère.

Si le français pouvait nous parler de lui-même, il dirait :

« Je connais les motifs de votre réserve à mon égard : le français, il est inutile de l’apprendre parce que c’est beaucoup

moins urgent pour des nécessités de formation, de professionnalisation ou de communication que d’autres langues qui

circulent sur la scène du monde ».

« Mais, permettez-moi de vous dire que m’apprendre n’est pas moins rentable ni plus dur que de s’approprier d’autres

langues ».

« Je ne suis ni moins fonctionnelle, ni moins conceptuelle, ni plus démocratique, ni plus poétique ou conviviale ».

« Je ne suis pas une langue juste, mais je suis juste une langue. Une langue comme les autres, une langue singulière

comme chacune d’entre elles ».

« Je ne suis pas une réalité et encore moins la vérité. Je suis une vision du monde ou plutôt des points de vue sur le

monde, changeant suivant les tournures qu’on me fait prendre ».

« J’ai des mots pour tout dire (ou au moins, je tente de tout dire) ».

« Je ne suis pas, pour la plupart d’entre vous, votre langue maternelle, et à ce titre, je ne fais pas partie de ce « déjà

présent » sans lequel aucun apprentissage n’est envisageable ».

« Je suis une langue, comme toutes celles qui ne sont pas la ou les vôtres, mais qui vous appartiennent et que vous avez

décidé d’incorporer à votre expérience pour développer vos compétences et élargir vos relations ».

« Je suis une langue, comme les autres, et qui implique l’intelligence de n’importe quelle langue à formuler les concepts

du monde dans ses termes à elle ».

« Oui, j’ai changé car j’ai tiré les leçons du passé, ou du moins, j’ai essayé de le faire ».

« J’ai compris que la forme unique me rétrécie et me fige et qu’il faut diversifier la façon de me parler ».

« Je suis heureuse que vous me parliez chacun à votre façon ».

« Je suis une langue de liens qui, avec toutes ses tensions, s’avance dans le désir (ou la hantise) de nouveaux départs et

de nouveaux partages ».

« Je suis une langue comme les autres. Et c’est justement pour cela que chacun peut, partant de moi, accéder à d’autres

langues et cultures et réciproquement ».

A vos plumes ! VOUS AVEZ JUSQU’AU 25 FEVRIER POUR DEPOSER VOTRE CREATION !!!

CONCOURS ECRIT : Si le géorgien parlait de lui-même, que dirait-il ?

Commencez par ces mots : « Si la langue géorgienne pouvait parler d’elle-même … »

Consignes : 1. Aucune limite dans le nombre de mots.

2. Comparez le géorgien à d’autres langues.

3. Dégagez les mots et les phénomènes communs avec d’autres langues (les universaux).

4. Parlez des particularités du géorgien.

5. Valorisez le plus possible les qualités du géorgien.

Le premier prix recevra un lot de livres en français !

Page 25: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

25

Boîte à Outils Pédagogiques

FICHE PEDAGOGIQUE réalisée par Elene Kiladzé Niveau A1-A2

Durée indicative : 45 min Thèmes : vêtements, couleurs

La chanson : un support enrichissant

La chanson française est un support très enrichissant à utiliser en classe de FLE. Les textes d’une chanson sont souvent travaillés et peuvent

faire l’objet d’un travail linguistique intéressant et ludique.

Nous vous proposons une chanson française « La Valise » de Dorothée, pour l’utiliser en classe en tant que document authentique.

1) Distribuez le texte à trous (dans la fiche élève). Puis, demandez-leur de lire les paroles et après cela, faites-leur écouter une, deux fois ou trois fois selon le niveau. Ils doivent remplir les trous par les mots présents à côté de la

chanson (en gras dans le texte).

2) Demandez aux élèves d’identifier les personnages : mais qui est-ce « Sébastien » dont elle a mis la photo dans sa

valise ?

3) Enfin, demandez aux élèves de repérer dans le texte, les mots qui se rapportent aux catégories suivantes :

Vêtements Chemises, Anorak, Maillot, Chaussettes, Jupe, T-shirt, Saroual, Pyjama, Pantalons, Pull-over

Chaussures Baskets, Une paire de chaussures à crampons

Accessoires Foulard, Casquette, Béret, Bonnet, Echarpe, Ceinture, Parapluie, Lunettes.

Médicaments Pastilles, Cachets

Nourriture Sucre d’orge, 1kg de poires, Bonbons

Objets et produits de toilette

Trousse de toilette, Serviettes, Crème pour bronzer

Couleurs Gris, Cerise, Rouge, Jaune, Dorée, Vert-olive

Autres Valise, Laisse, Collier, Photo, Balle, Raquettes, Patins, Magnétophone, Bateaux, Mallette, Perruque,

Dictionnaire, Bouquin, Coiffe, Télévision, Stylo, Aide-mémoire, Mouchoir, Papier, Mouron, Canari, Chien

4) Production orale : Faites travailler les élèves par groupes de trois ou quatre. Proposez à chaque groupe un thème de

déguisement différent qu’ils doivent décrire. Et mettez en commun.

La Valise – Dorothée (1982) Compositeurs : Jean-François Porry et Gérard Salesses. J'ai mis dans ma valise, trois ou quatre chemises,

mon foulard, ma casquette, une paire de baskets,

mon anorak et mon béret, mon maillot et mon bonnet

et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.

J'ai mis dans ma valise, ma belle jupe grise,

ma trousse de toilette, une paire de serviettes,

la laisse et le collier du chien, la photo de Sébastien

et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.

J'ai mis dans ma valise, mon écharpe cerise,

mes balles et ma raquette, mes patins à roulette,

mon magnétophone à cassettes, des bateaux et ma mallette

et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.

J'ai mis dans ma valise, ma perruque qui frise,

mes pastilles pour la gorge, un bout de sucre d'orge,

mon dictionnaire français-anglais et ma ceinture dorée.

Un kilo de poires pour la soif, un bouquin et une coiffe,

ma télévision portative et un tee-shirt vert olive.

Mon stylo, mon aide-mémoire, mon saroual et mon mouchoir.

Le parapluie s’il pleuvait et la crème pour bronzer.

Des cachets pour le mal de tête, des bonbons et mes lunettes.

Un peu de papier pour écrire, un pyjama pour dormir.

Une paire de chaussures à crampons et deux ou trois pantalons.

Du mouron pour mon canari et un gros pull-over gris.

Et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.

Page 26: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

26

Boîte à Outils Pédagogiques

FICHE ELEVE :

La Valise – Dorothée (1982) Compositeurs : Jean-François Porry et Gérard Salesses.

J'ai mis dans ma valise, trois ou quatre

mon foulard, ma casquette, une paire de

mon anorak et mon béret, mon maillot et mon

et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.

J'ai mis dans ma valise, ma belle grise,

ma trousse de toilette, une paire de

la laisse et le collier du , la photo de Sébastien

et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.

J'ai mis dans ma valise, mon cerise,

mes balles et ma raquette, mes patins à ,

mon magnétophone à cassettes, des bateaux et ma

et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.

J'ai mis dans ma valise, ma qui frise,

mes pastilles pour la gorge, un bout de sucre d' ,

mon dictionnaire français-anglais et ma dorée.

Un kilo de poires pour la soif, un bouquin et une ,

ma télévision portative et un tee-shirt vert .

Mon stylo, mon aide-mémoire, mon saroual1 et mon mouchoir.

Le parapluie s’il pleuvait et la crème pour bronzer.

Des cachets pour le mal de tête, des bonbons et mes lunettes.

Un peu de papier pour écrire, un pyjama pour dormir.

Une paire de chaussures à crampons et deux ou trois .

Du mouron pour mon canari et un gros pull-over gris.

Et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois

1 Pantalon très large en toile

Chemises

Baskets

Bonnet

Jupe

Echarpe

Orge

Roulette

Ceinture

Pantalons

Serviettes

Perruque

Chien

Mallette

Coiffe

Olive

Page 27: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

27

JEUX

Réalisée par Andrée King

Page 28: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

28

JEUX

Page 29: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

29

JEUX

Page 30: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

30

JEUX

Page 31: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

31

CHANSONS DE NOEL

A l’approche des fêtes de fin d’année, « Bonjour » souhaite installer une ambiance hivernale et familiale en vous soumettant

quelques grands classiques appartenant aux chansons traditionnelles françaises. Alors, si vous avez quelques talents de

musicien ou que vous aimez chantonner à vos heures perdues, laissez-vous emporter par ces mélodies !

Douce Nuit

Page 32: Bonjour Décembre 2012 n°23-24

32

CHANSONS DE NOEL

Petit papa Noël