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LES ASPECTS RADIOLOGIQUES DELA TUBERCULOSE OSTEOARTICULAIRE
S. Lezar, N. Moubachir, A. Siwane, A. Adil, M. Moujtahid, R. Kadiri
Service Central de RadiologieCHU Ibn Rochd Casablanca. Maroc
SOMMAIRE
INTRODUCTION
IMAGERIE DU MAL DE POTT
IMAGERIE DES OSTEOARTHRITES PERIPHERIQUES
IMAGERIE DES OSTEITES TUBERCULEUSES
CONCLUSION
La tuberculose continue d’être une cause importante de morbidité et
de mortalité. En effet, selon l’O.M.S, la tuberculose est responsable de
trois millions de décès par année dont 95% enregistrés dans les pays du
tiers monde.
Au niveau du squelette, tous les os peuvent être touchés, sachant que
l’atteinte rachidienne (mal de Pott) est la manifestation la plus fréquente de la
tuberculose ostéoarticulaire et dont l’aspect radiologique est assez évocateur.
En revanche, les ostéites et ostéoarthrites sont de diagnostic plus difficile
étant donné leur aspect moins caractéristique. Par ailleurs, le diagnostic
différentiel doit inclure les étiologies infectieuses à germe banal, inflammatoires
voire tumorales pour les ostéites.
Le but de ce travail est d'analyser les aspects radiologiques de la
tuberculose ostéoarticulaire en distinguant le mal de Pott d'une part, les ostéo
arthrites périphériques et les ostéites d'autre part. Il se base sur l'expérience de
l'équipe du Service Central de Radiologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca.
IMAGERIE DU MAL DE POTT
• RADIOGRAPHIE STANDARD
• IRM
• TDM
• ASPECTS INHABITUELS
• DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IMAGERIE DU MAL DE POTT
Le mal de Pott, est en nette augmentation dans les pays développés,
notamment chez les sujets immunodéprimés.
L’atteinte rachidienne occupe la première place des localisations extra-
pulmonaires de la tuberculose, avec une fréquence variable de 38 à 53 % selon
les séries.
Classiquement, le mal de Pott touche l’adulte jeune, mais peut toucher
également le sujet âgé, avec une prédominance masculine. Le pronostic de cette
affection est lié aux complications neurologiques qui peuvent être secondaires à
une compression de la moelle, par un fragment vertébral basculé en arrière, un
abcès intra-rachidien ou une épidurite enserrant la moelle.
IMAGERIE DU MAL DE POTT
L’apport de l’imagerie dans le mal de Pott est fondamental. Elle permet d’affirmer la
spondylodiscite, de préciser à la radiographie standard le nombre de foyers atteints et les
vertèbres intéressées, de montrer l’existence ou non d’un abcès cliniquement muet,
d’éliminer une autre cause à l’origine de la symptomatologie, de rechercher d’autres lésions
tuberculeuses (pulmonaires, ostéoarticulaires,…) et enfin de surveiller l’évolution des lésions.
Il faut insister sur le retard d’expression radiologique par rapport aux premiers signes
cliniques. La topographie des lésions est variable. Les atteintes dorsale et lombaire sont les
plus fréquentes. La localisation cervicale est rare.
RADIOGRAPHIE STANDARD
Examen de première intention devant toute symptomatologie
rachidienne. Des clichés de l’ensemble du rachis sont réalisés de face et de
profil. La visualisation d’une lésion nécessite des clichés centrés sur l’étage
disco vertébral suspect.
La sémiologie radiologique des formes habituelles recherche un
pincement discal, des lésions destructrices des corps vertébraux, des abcès
para vertébraux et des signes de reconstruction.
Le pincement discal, signe radiologique le plus précoce, est recherché
par comparaison des espaces discaux sus- et sous-jacents. A un stade
évolué le pincement discal devient constant.
L’atteinte des plateaux vertébraux est concomitante au pincement
discal,il peut s’agir soit d’une déminéralisation osseuse, entraînant un aspect
flou des plateaux vertébraux, soit d’une interruption de la corticale due àl’ouverture dans le disque d’une géode intra somatique, ou à des érosions irrégulières des plateaux vertébraux.
Pincement discal ( ) . Géodes somatiques ( ).
Mal de Pott lombaire
Radiographie du rachis lombaire de face et de profil : tassement vertébral antérieur de L1 et L2
avec pincement discal L1-L2
RADIOGRAPHIE STANDARD
Les géodes sont des lésions caractéristiques, mais non pathognomoniques. Elles
peuvent être uniques ou multiples, arrondies ou ovalaires, à contours plus ou moins flous.
Elles sont de taille variable, allant de la petite lacune à la géode occupant tout un corps
vertébral et contenant parfois un séquestre osseux. Le siége est également variable : elles
peuvent être situées sur un bord, sur une face ou au centre de la vertèbre, réalisant une
ostéite vertébrale centrosomatique quand le disque est épargné. Les géodes intéressent
cependant le plus souvent deux vertèbres adjacentes et réalisent alors l’aspect classique de
géodes « en miroir », de part et d’autre du disque pincé.
Les séquestres osseux sont évocateurs, voire pathognomoniques de la nature
tuberculeuse de la spondylodiscite. Ils peuvent se présenter au sein des lésions géodiques ou
au sein des abcès.
Mal de Pott
Tomographie du rachis lombaire: Géodes des plateaux vertébraux
Mal de pott dorsal
Radiographie du rachis lombaire de profil: tassement antérieur de L1 et géodes somatiques de
L2 avec pincement discal de L1-L2.
RADIOGRAPHIE STANDARD
Les images de reconstruction osseuses sont observées chez les
malades dont l’ancienneté de la symptomatologie clinique est supérieure à trois
mois. Elles sont la traduction d’une réaction péri-lésionnelle qui tend à limiter les
lésions. Il peut s’agir d’une condensation péri-lésionnelle ou d’une ostéophytose.
La condensation osseuse reste modeste et tardive dans le mal de Pott
non traité. L’aspect de « vertèbre d’ivoire » est rapporté par certains auteurs.
L’ostéophytose est d’apparition plus tardive et se développe au pourtour du
disque, notamment à sa partie antérieure.
L’ostéophytose est moins fréquente que l’ostéocondensation dans la
plupart des séries.
L’aspect radiologique dans l’atteinte des parties molles dépend du siége
des abcès pottiques. A l’étage cervical, l’abcès siége en pré-vertébral et décolle
l’axe aérodigestif responsable d’une augmentation de l’épaisseur de l’espace
rétro pharyngé. Au niveau du rachis dorsal, l’image est celle d’un fuseau typique
para-vertébral, situé en regard de l’atteinte osseuse.
Evolution des abcès froids pottiques en fonction du niveau de l’atteinte vertébrale
(1) abcès en fuseau. (2) abcès du psoas. (3) abcès bissac du scarpa.
Mal de pott cervical
Radiographie du rachis cervical de profil: destruction quasi totale du corps vertébral de C6
associée à un abcès rétro-pharyngé.
Mal de pott dorsal :
Radiographie du rachis dorsal de face : spondylodiscite avec fuseau para vertébral
Mal de pott lombaire
Radiographie du rachis lombaire de face (A) et de profil (B): tassement de L1 et pincement discal
de L1-L2.
Echographie (C) révélant une collection du psoas droit
CBA
TDM
La TDM est plus sensible que la radiographie standard dans le diagnostic.
Au stade de début, le disque intervertébral est le siége d’une hypodensité
évocatrice de lésion infectieuse. La destruction des plateaux vertébraux est
difficile à évaluer sur les coupes axiales. Les reconstructions frontales ou
sagittales sont, en revanche, très utiles pour rechercher des érosions et des
géodes sous-chondrales. Le scanner conserve tout son intérêt dans la
recherche des séquestres osseux très évocateurs de la tuberculose. Ces
séquestres doivent être recherchés au sein de l’ostéolyse et au sein des abcès
épiduraux et para vertébraux. La TDM permet également une bonne étude des
parties molles, contrairement à la radiographie standard
Mal de Pott dorsal
A- Coupe TDM en fenêtre partie molle: abcès épidural antérieur associé à des abcès des
muscles psoas contenant des calcifications en rapport avec des séquestres
B- Coupe TDM en fenêtre partie molle : montrant un abcès intra-canalaire
A
B
Mal de Pott lombaire
Coupe TDM en fenêtre parties molles (A) et osseuse (B) : destruction multigéodique somatique de L1 avec séquestres osseux intra-canalaires. Abcès des parties molles péri et para vertébrales contenant des calcifications.
A B
Mal de Pott dorsal
Coupe TDM en fenêtre parties molles (A) et osseuse (B) : destruction géodique somatique de D8 avec séquestres osseux. Abcès des parties molles péri vertébrales.
BA
Mal de Pott multifocal
A- Radiographie du rachis lombaire de profil: images lacunaires des corps vertébraux de L2 et
L5 associées à une ostéocondensation périphérique.
B- Coupe TDM passant par L2 en fenêtre osseuse: géode intra somatique ouverte dans le canal
rachidien avec des séquestres osseux en son sein et en intra-canalaire.
AB
Mal de Pott
abcès intra et extra canalaire
IRM
L’IRM à la phase initiale, est positive, contrairement aux radiographies
standard.
Hyposignal en séquence T1, hypersignal en T2 du disque et du corps
vertébral.
L’injection de gadolinium montre un rehaussement hétérogène du
signal disco somatique, ce qui permet de délimiter les géodes, de
rechercher l’atteinte épidurale et l’atteinte des parties molles.
La recherche des abcès intra et extra-canalaires est d’un intérêt
capital, aussi bien diagnostique que pronostique.
L'IRM est particulièrement performante pour la recherche des formes
multifocales.
Mal de Pott cervical
Radiographie du rachis cervical de profil: destruction des corps vertébraux de C2 et C3 avec épaississement des parties molles rétro-pharyngées.
IRM en coupes sagittales en séquences T2 et après injection de gadolinium: atteinte des vertèbres C2 et C3, abcès étendu rétro pharyngé qui fuse dans l’espace épidural antérieur exerçant un effet de masse sur la moelle.
T2 T1+C
Mal de Pott lombaire
IRM en coupe sagittale en séquence T1, T2, et T1 après injection de gadolinium:
atteinte des vertèbres L2, L3 et du disque intervertébral. Abcès des parties molles pré
vertébrales et collection postérieure qui exerce un effet de masse sur le fourreau
dural.
T2 T1 T1+C
ASPECTS INHABITUELS DU MAL DE POTT
Certains aspects peuvent être atypiques par le mode de diffusion des
lésions (ostéite vertébrale centrosomatique ou tuberculose rachidienne sous
ligamentaire) ou par des localisations inhabituelles (mal de Pott sous occipital ou
tuberculose de l’arc vertébral postérieur).
La tuberculose de l’arc vertébral postérieur est l’atteinte la plus
fréquente : elle représente 2 à 37 % des atteintes rachidiennes tuberculeuses, il
s’agit souvent d’une atteinte par contiguïté, ou bien isolée, sans lésion somatique
et/ou discale associée. L’augmentation de la fréquence de cette localisation est
expliquée par la facilité de mettre en évidence des lésions de l’arc postérieur à la
TDM, contrairement à la radiographie standard où l’étude de l’arc postérieur est
difficile. L’atteinte tuberculeuse peut intéresser un ou plusieurs éléments de l’arc
postérieur. Pour la plupart des auteurs, ce sont les pédicules qui sont les plus
fréquemment atteints. Une extension de l’atteinte tuberculeuse par contiguïté aux
arcs postérieurs des côtes adjacentes est possible.
ASPECTS INHABITUELS
La tuberculose vertébrale centrosomatique, ou spondylite, est caractérisée
par la localisation de l’infection au corps vertébral avec respect des disques
intervertébraux. La forme centrosomatique est caractérisée par la multiplicité des
foyers. Sur le plan radiologique, cette atteinte se traduit par une géode
centrosomatique et /ou un tassement vertébral avec intégrité du disque vertébral. La
TDM et/ou l ’IRM montre les géodes qui peuvent être ouvertes dans le canal rachidien
ou dans les parties molles paravertébrales.
Le mal de Pott sous occipital est une localisation très rare, mais grave. Il est
fréquemment associé à la tuberculose pulmonaire. Les lésions de l’atteinte sous
occipitales sont difficiles à mettre en évidence sur les clichés standard, surtout début. Il
s’agit de lésions ostéolytiques, simple érosion ou carrémént véritables destructions
osseuses des masses latérales de l’atlas et de l’apophyse odontoïde.
La tuberculose rachidienne sous ligamentaire est une forme rachidienne
rare, et la littérature en est pauvre. L’atteinte prédomine au niveau des structures
ligamentaires para- vertébrales. Cette forme aboutit à la formation d’un abcès froid,
volumineux et étendue en hauteur.
Tuberculose rachidienne centrosomatique
A) Radiographie du rachis lombaire de face et de profil: tassement vertébral en galette de L3
avec intégrité des plateaux vertébraux
B) Coupe TDM passant par le tassement vertébral de L3, en fenêtre osseuse: ostéolyse
corporéale hétérogène avec ostéocondensation périphérique.
C) IRM en coupe sagittale du rachis lombaire, en séquence pondérée T1 après injection de
gadolinium: tassement en galette du corps vertébral de L3 avec intégrité des disques
intervertébraux. Epaississement des parties molles pré vertébrales et épidural antérieur en
regard du tassement corporéal.
A B C
Mal de Pott de la charnière cervico-occipitale
Coupe TDM en fenêtre partie molle: ostéolyse de l’arc antérieur de l’atlas avec un volumineux
abcès rétro pharyngé.
Tuberculose de l’arc postérieur avec atteinte costale
Radiographie du rachis cervico-dorsal de face (A): lyse de l’apophyse transverse de D1 de l’arc
postérieur de la 1ére côte.
Coupe TDM en fenêtre osseuse (B) et parties molles (C): ostéolyse de l’hémi-arc postérieur de
D1 et de la côte adjacente avec infiltration des parties molles.
A CB
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Le principal diagnostic différentiel de la spondylodscite
tuberculeuse est la spondylodiscite à germe pyogène. Celle-ci se
caractérise par l’importance des réactions osseuses au processus
infectieux, les géodes sont rares, de même que les séquestres.
Dans la forme centrosomatique et l’atteinte de l’arc postérieur, le
principal diagnostic différentiel est l’atteinte tumorale, surtout secondaire.
La présence d’abcès, de réaction osseuse est en faveur d’une lésion
infectieuse. En cas de doute, la ponction biopsie disco vertébrale guidée
par scopie ou par scanner est d’un intérêt capital dans la confirmation du
diagnostic.
Ponction biopsie sous scanner de L3
Trocart en place, la ponction a confirmé le diagnostic de tuberculose caséo-folliculaire évolutive.
IMAGERIE DES OSTEOARTHRITES PERIPHERIQUES
GENERALITESETUDE RADIOLOGIQUE
SEMIOLOGIE RADIOLOGIQUEETUDE TOPOGRAPHIQUE
HancheGenouEpauleCoudeArticulation sacro-iliaqueCheville et TarsePoignet et Main
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
IMAGERIE DES OSTEOARTHRITES PERIPHERIQUES
L’ostéoarthrite tuberculeuse est souvent monoarticulaire touchant
préférentiellement les grosses articulations. Par ordre de fréquence décroissant : le
genou 27%, la hanche 25%, la cheville 10%, l’articulation du pied 8%.
Parmi les facteurs favorisants: les traumatismes, la corticothérapie, le Virus
de l’immunodéficience humaine.
Sur le plan anatomopathologique: Le point de départ de l’affection est
variable selon les auteurs. Pour certains, la lésion initiale se situe dans la synoviale et
elle se constitue d’un infiltrat inflammatoire non spécifique avec un épanchement
liquidien exsudatif puis d’une prolifération granulomateuse épithélioïde et giganto-
cellulaire suivie de nécrose caséeuse. Pour d’autres auteurs, l’atteinte osseuse
initiale est possible bien que probablement moins fréquente. Il s’agit donc d’ostéite de
topographie métaphyso-épiphysaire.
SEMIOLOGIE RADIOLOGIQUE
Les aspects radiologiques de la tuberculose ostéoarticulairevarient en fonction des stades:
1. Stade de début:
La radiographie standard est d’un faible intérêt à ce stade, elle est soit normale, soit elle montre une déminéralisation des extrémités
osseuses, un épaississement des tissus mous, ainsi que des érosions
juxta-chondrales . Cet aspect faussement rassurant contribue au retard diagnostique, d’où l’importance de la scintigraphie et de l’IRM à ce
stade . Sachant que la première permettra de mettre en évidence des foyers d’hyperfixation posant le diagnostic précoce d’arthrite avant
l’apparition des anomalies radiologiques, alors que la seconde
montrera des remaniements de la moelle osseuse avant leur retentissement ostéochondral .
SEMIOLOGIE RADIOLOGIQUE
2. Stade d’état:
L’évolution va être marquée par une destruction pouvant toucher l’os ainsi que le cartilage, se traduisant respectivement par des géodes péri et sous chondrales mal limitées et par un pincement de l’interligne sur les radiographies standards.
Sur l’IRM, les atteintes cartilagineuses apparaissent sous formes d’amincissement ou d’irrégularités se manifestant par un hyposignal T1 avec rehaussement par le gadolinium et un hypersignal en T2. L’atteinte osseuse se manifeste par un hypersignal T2.
La progression des lésions est très lente, s’étendant habituellement sur plusieurs semaines ou mois.
Chez l’enfant, on note de plus une accélération de l’ossification des noyaux épiphysaires.
Par ailleurs, des phénomènes de reconstruction osseuse peuvent coexister avec ces lésions destructrices sous la forme d’une ostéosclérose réactionnelle à limites floues, entourant les zones d’ostéolyse.
SEMIOLOGIE RADIOLOGIQUE
On peut également rencontrer des images d’appositions périostées
linéaires, parallèles à la surface osseuse témoignant d’une réaction
périostée . Ces aspects sont moins fréquents et moins marqués que dans
les arthrites à pyogènes.
En l’absence de traitement, une ankylose intra-articulaire s’installe suite à une
ossification endochondrale, des abcès froids apparaissent se traduisant sur les
radiographies standard par des opacités au niveau des parties molles. Sur l’IRM, il
peut exister une caverne intra-osseuse avec un aspect en cocarde en T1 (image
d’abcès) et un rehaussement en couronne par le produit de contraste.
En revanche, sous l’effet du traitement antituberculeux, le processus
destructeur s’arrête vite et des images de construction (ostéocondensation-
ostéophytose) apparaissent .
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
1. Hanche
Au stade initial, il s'agit radiologiquement d'une coxite non spécifique se traduisant par une hypertransparence des extrémités osseuses, un refoulement des fascias graisseux péri-articulaires et un discret pincement de l'interligne .
Au stade avancé, la hanche est presque bloquée, présentant une attitude vicieuse en abduction, flexion et rotation externe. Les abcès péri-articulaires peuvent se développer à la face antérieure de la cuisse, le long des vaisseaux fémoraux, en arrière dans la région fessière, en dedans dans la loge des adducteurs, ou encore dans le pelvis à partir de l'arrière fond du cotyle.
La coxite tuberculeuse doit être distinguée d'une tuberculose du grand trochanter qui est où la lésion de départ est l'atteinte séreuse. La propagation se fait ensuite vers l'os, pour d'autres auteurs, l'ostéite est primitive, la bursite, véritable réaction de voisinage de continuité, se constitue secondairement. Le danger évolutif majeur de la trochantéritetuberculeuse est le risque d'extension vers la tête fémorale et d'effraction synoviale à l'origine d'une coxite tuberculeuse
Coxites Tuberculeuses
A- Stade précoce: Radiographie standard de face de la hanche: présence d’une déminéralisation
osseuse et de discrètes zones lacunaires au niveau des rebords articulaires.
B- Stade avancé: Radiographie standard de face de la hanche : pincement important de l’interligne
articulaire coxo-fémorale avec géodes ouvertes dans l’articulation et ostécondensation des rebords
articulaires
A B
Tuberculose de la hanche
Coupes TDM, en fenêtre osseuse (A) et partie molle après contraste (B) montrant un pincement
de l’interligne articulaire coxo-fémorale droite avec lyse osseuse de la colonne antérieure du cotyle
droit et plusieurs collections abcédées intéressant les muscles psoas iliaque, et fessiers.
A
B
Tuberculose du massif trochantérien
Radiographie standard de la hanche: ostéolyse du massif trochantérien avec fracture
pathologique
Tuberculose de la hanche gauche
A- Echographie de la hanche objectivant une collection finement échogéne des parties molles.
B- Coupes TDM centrées sur la hanche, en fenêtres osseuses: lyse osseuse inhomogène du col fémoral et du trochanter avec multiples géodes et séquestres intra-géodiques.
C- Coupes TDM centrées sur la hanche, en fenêtre partie molle, après contraste: plusieurs collections abcédées intéressant les muscles de la cuisse.
C
A
B
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
2. Genou
Le genou constitue l'articulation la plus touchée lors de la
tuberculose ostéoarticulaire périphérique et devance même la hanche.
En l'absence de traitement, l'évolution va être marquée par une destruction de l'articulation, une luxation postéro-latérale du tibia avec
flessum irréductible du genou .
Au début, les radiographies montrent une opacité du cul de sac sous-quadricipital et une déminéralisation osseuse
Au stade de synovite, apparaissent des érosions osseuses des
bords latéraux des plateaux tibiaux et des faces internes des condyles, suivies de lésions géodiques de l’échancrure inter-condylienne.
Par ailleurs, le genou est une articulation superficielle, ce qui
facilite l’abord percutané et dispense le recours à d’autres
investigations.
Tuberculose du genou
A- Stade précoce: radiographie standard de face du genou montrant une
déminéralisation de l’extrémité inférieure du fémur avec discrètes zones lacunaires.
B- stade avancé: radiographie standard de face du genou: pincement de l’interligne
articulaire fémoro-tibiale avec géodes de l’extrémité supérieure du Tibia, présence de
fragments osseux intra-articulaires
A
B
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
3. Épaule
La tuberculose de l’épaule réalise une arthropathie chronique qui se caractérise à un stade avancé par l’empâtement de l’épaule, une
amyotrophie du deltoïde et des adénopathies axillaires. A noter que les
abcès froids sont rares et s’extériorisent tardivement. C’est avant tout une ostéoarthrite sèche. Les radiographies montrent en plus de la
déminéralisation osseuse, un pincement discret de l’interligne et une
encoche de la partie supéro-externe de la tête humérale à l’endroit oùla synoviale se réfléchit.
Par ailleurs, chez le sujet âgé, l’ostéoarthrite tuberculeuse de
l’épaule est prise pour une périarthrite banale dont les conséquences sont désastreuses en cas d’infiltration cortisonique.
A un stade avancé, l’évolution va aboutir à un tableau de véritable
ostéite de l’extrémité supérieure de la tête humérale et la coiffe des rotateurs alors que la glène est longtemps respectée.
Tuberculose de l’épaule
Radiographie standard de l’épaule: ostéolyse de l’extrémité supérieure de l’humérus avec
fracture pathologique. Par ailleurs présence de multiples opacités alvéolaires pulmonaires en
rapport avec une localisation pulmonaire tuberculeuse.
Tuberculose de l’épaule:
Coupes TDM en fenêtres partie molle (A) et osseuse (B) montrant des abcès ossifluents.
L’atteinte osseuse est discrète sous forme d’une déminéralisation des extrémités osseuses
A B
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
4. Coude
L’atteinte tuberculeuse isolée du coude est rare, bien qu’elle
représente la localisation la plus fréquente du membre supérieur .
Au début, les manifestations cliniques et radiologiques sont discrètes,
ce qui rend le diagnostic difficile. Ainsi devant un coude douloureux et
enraidi, il faut s’efforcer de rechercher une synovite de part et d’autre du
tendon tricipital et de l’olécrane ainsi qu’une adénopathie épitrochléenne
satellite. Les abcès et les fistules peuvent être révélateurs mais tardivement
. Les signes radiologiques initiaux correspondent à ceux d’une arthrite
non spécifique, en revanche, les lésions tardives se traduisent sous forme
de géodes de l’olécrane et de la métaphyse cubitale assez évocatrices.
Cette distribution préférentielle creuse la cavité sigmoïde du cubitus en
« écuelle » trop grande pour recevoir la palette humérale réalisant alors
l’aspect classique en « clé anglaise » . Par ailleurs, l’atteinte primitive de la
bourse olécrânienne est possible réalisant un hygroma tuberculeux pouvant
s’étendre secondairement à l’articulation
Tuberculose du coude
Radiographie standard de face et de profil du coude: pincement de l’interligne articulaire avec
multiples images lacunaires de l’extrémité supérieure du cubitus et rupture corticale de
l’olécrane. Géodes intéressant l’extrémité inférieure de l’humérus.
Coupe TDM en fenêtre osseuse montrant de multiples géodes de l’olécrane, un pincement
articulaire, une condensation de la palette humérale et un petit abcès par articulaire
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
5. Articulation sacro-iliaque
Elle occupe le quatrième rang dans les localisations tuberculeuses
extra-rachidiennes. Le tableau radio-clinique est celui d’une sacro-iliite
unilatérale d’interprétation difficile, qui doit être différenciée d’une sacrocoxite infectieuse à germe banal ou d’une spondylarthropathie chez un
adulte jeune.
Au début, les radiographies sont normales. Après quelques semaines d’évolution, elles montrent un élargissement localisé de l’interligne articulaire
en rapport avec l’existence d’érosions sous chondrales intéressant la berge iliaque ou sacrée, puis très vite les deux versants. L’existence d’un
séquestre au sein de l’ostéolyse possède une grande valeur diagnostique.
L’ostéosclérose réactionnelle reste toujours modérée par rapport àl’importance de l’ostéolyse, son raccordement est progressif avec l’os sain.
la tomodensitométrie permet de rechercher de petits abcès des parties
molles permettant l’élimination d’une sacro-iliite rhumatismale .
Sacro-iléite tuberculeuse gauche
Radiographie standard des deux articulations sacro-iliaques: pincement de l’interligne articulaire
sacro-iliaque gauche et ostéocondensation des berges articulaires prédominant sur le versant
iliaque
sacro-iléite tuberculeuse
Radiographie standard du bassin : lyse osseuse inhomogène de l’aileron sacré gauche, des trous
sacrés gauches, avec multiples géodes ouvertes dans l’articulation sacro-iliaque( ).
Coupes TDM en fenêtre osseuse : destruction géodique de l’aileron sacré gauche, érosion des
berges articulaires sacro-iliaques gauches, présence de fragments intra-articulaires et
ostéocondensation du versant iliaque.
Sacro-iléite (même cas)
Coupes TDM en fenêtre parties molles après injection de produit de contraste : abcès des
psoas iliaques et lombaires, bilatéraux.
Sacro-iléite tuberculeuse gauche
Coupes TDM en fenêtre osseuse et parties molles : ostéolyse de l’aileron sacré gauche,
érosion des berges articulaires sacrée et iliaque gauches, ostéocondensation du versant
articulaire iliaque et abcès des parties molles.
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
6. Cheville et tarse :
La tuberculose de la cheville et du pied se manifeste par une
impotence douloureuse de type mécanique dans la moitié des cas, un
comblement prémalléolaire. Le tarse est globalement empâté et enraidi.
Les fistules ne sont pas rares au cours de l’évolution étant donné le
caractère superficiel de l’articulation.
Par ailleurs, les articulations les plus touchées sont la tibio-
astragalienne et la sous astragalienne .
En outre, la tuberculose de la cheville provient souvent d’une ostéite
astragalienne.
Sur les radiographies, il existe un pincement de l’articulation tibio-
tarsienne et des lacunes de l’astragale. une atteinte de la sous-
astragalienne est parfois associée.
L’atteinte isolée de la gaine du tendon d’Achille est possible .
Tuberculose de la cheville
A/ Radiographie standard de face et de profil: pincement de l’articulation tibio-tarsienne et
astragalo-calcanéenne. Géodes intéressant le calcanéum et l’astragale avec séquestres
osseux.
B/ Coupes TDM en fenêtre osseuse: montrant la présence de géodes qui sont ouvertes dans
l’ articulation et de fragments de destruction osseuse.
AB
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
7. Poignet et main
La tuberculose de la main regroupe les localisations du carpe etdu poignet, des gaines synoviales et des tendons et des articulations des doigts.
La symptomatologie clinique est dominée par la tuméfaction et la douleur. Au niveau du poignet, il s’agit d’un empâtement douloureux et discrètement inflammatoire, localisé à la styloïde cubitale, gagnant ensuite sa face dorsale.
En outre, la ténosynovite de la gaine des fléchisseurs est fréquente et se manifeste par un syndrome du canal carpien dont le diagnostic est fait grâce à l’échographie qui met en évidence une augmentation du volume de la gaine synoviale formant un manchon hypoéchogène autour du tendon.
Au niveau des doigts, les articulations métacarpo-phalangiennessont préférentiellement touchées, pouvant orienter faussement vers un rhumatisme inflammatoire en cas d’atteinte multiple.
Les images radiologiques associent une destruction articulaire, des images géodiques, des séquestres, des subluxations et des opacités des parties molles.
Carpite tuberculeuse
Radiographie standard de face du poignet révélant un pincement serré des interlignes inter
carpiennes et de la carpo-métacarpienne articulaire. L’ostéolyse prédomine sur le grand os.
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
C'est celui d'une arthrite aspécifique à son début, habituellement
isolée, dont l'origine tuberculeuse sera d'autant moins évoquée que
l'OAT est actuellement rare.
Arthrites infectieuses non tuberculeuses : Les arthrites à
germes pyogènes ont une présentation clinique aiguë. Par ailleurs, le
diagnostic se base sur les hémocultures et le liquide intra-articulaire qui est riche polynucléaires neutrophiles.
Arthrites rhumatismales : débutent généralement par une
atteinte monoarticulaire. Sur le plan radiologique, le pincement articulaire fait partie des signes précoces alors qu'il est tardif dans la
tuberculose. Par ailleurs, le diagnostic repose sur les données du bilan
immunologique, sur l'analyse du liquide articulaire ainsi que la biopsie synoviale
Autres arthropathies :
IMAGERIE DES OSTEITES
ETUDE RAIOLOGIQUE ETUDE RADIOLOGIQUE GLOBALERADIOGRAPHIE STANDARDECHOGRAPHIEIRMTDMSCINTIGRAPHIEETUDE TOPOGRAPHIQUE
Grand trochanter
Côte
Crane
Sternum
Bassin
Mandibule
Rotule
Tuberculose des extrémités
OSTEITES TUBERCULEUSES
L'ostéite tuberculeuse (O.T) isolée est une localisation du bacille de koch
au niveau de l’os respectant les articulations. Cette atteinte osseuse pure est
cependant rare
En effet, pour certains auteurs, elle représente 0,27 % de tous les cas de
tuberculose, pour d'autres, elle est estimée à 3 à 10 % de toutes les atteintes
squelettiques.
La dissémination du bacille de koch peut s'effectuer par voie hématogène
à partir d'un foyer pulmonaire ou ganglionnaire initial.
En outre, l'O.T peut être primitive par infiltration hématogène tuberculeuse
des zones métaphysaires en raison de leur richesse circulatoire. Enfin, l'atteinte
osseuse pourrait se faire par contiguité, elle serait due à une atteinte séreuse
initiale. Ce type de dissémination peut s'observer dans le cas de trochantérite
tuberculeuse, d'ostéite de l'olécrane et d'ostéite de la rotule . Dans les pays à
haute prévalence tuberculeuse, l'O.T touche essentiellement l'adulte jeune, alors
qu'elle touche principalement les sujets âgés et les immunodéprimés (SIDA)
dans les pays développés.
OSTEITES TUBERCULEUSES
Par ailleurs, les facteurs de risque sont identiques à ceux de
l'ostéoarthrite tuberculeuse sachant que l'éthylisme et la corticothérapie
sont particulièrement fréquents dans les formes plurifocales . La
symptomatologie clinique de l'O.T est souvent insidieuse, voire même
indolore au début. Les signes généraux sont rarement présents en
dehors des formes multifocales.
Les tuméfactions et les abcès sont moins fréquents, mais parfois
révélateurs. Par contre, les fistules apparaissent tardivement.
Quant à la localisation, l'O.T prédomine au niveau des os longs
qui sont intéressés dans 80 % des cas et dont l'atteinte tuberculeuse
touche particulièrement les extrémités. Cependant, l'atteinte
diaphysaire reste possible pouvant réaliser exceptionnellement une
pandiaphysite tuberculeuse Parmi les atteintes des extrémités, la
localisation au niveau du grand trochanter est la plus fréquente,
représentant 56 % selon certains auteurs.
Ostéite tuberculeuse de la jambe droite confirmée
Radiographie standard de face et de profil: atteinte diaphysaire, tibiale, multifocale, multilacunaire
avec léger épaississement de la corticale.
ETUDE RADIOLOGIQUE GLOBALE
RADIOGRAPHIES STANDARDS
Elles permettent de visualiser des lésions non spécifiques.
Au début :
Il existe un simple flou de la région atteinte, puis un amincissement et des irrégularités de la corticale apparaissent .
A un stade avancé :
On observe une densification entourant des lacunes plus ou moinsétendues, des calcifications et des fragments osseux dans les parties molles. Parfois, l'ostéolyse est discrète, masquée par l'épaississement cortical réactionnel pouvant s'accompagner d'appositions périostéesparallèles au fût diaphysaire .
ECHOGRAPHIE
Elle permet de détecter et de ponctionner d’éventuels abcès des parties molles
ETUDE RADIOLOGIQUE GLOBALE
TDM
En plus de la mise en évidence des abcès et leur ponction
scanoguidée, elle permet d’une part de séparer les géodes de la
sclérose périphérique et les séquestres, d’autre part, de confirmer la relation entre l’atteinte osseuse et celles des parties molles et de
vérifier la liberté de l’articulation de voisinage.
SCINTIGRAPHIE OSSEUSE
Elle reste l'examen de choix dans l'évaluation des formes
plurifocales. Elle montre une hyperfixation osseuse.
Par ailleurs, elle peut être faussement négative du fait de la faiblesse de l’ostéogenèse réactionnelle et de vascularisation des
ostéites tuberculeuses .
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
1. Grand trochanter
La trochantérite tuberculeuse ne représente que 0,5 à 2 % des
localisations ostéoarticulaires de la tuberculeuse.
Les signes radiographiques de début sont discrets : Flou de la
face externe du grand trochanter, amincissement irrégulier de la
corticale. On peut observer également une déminéralisation du grand
trochanter avec de petites géodes.
A un stade tardif, on observe une ostéolyse plus ou moins
étendue pouvant contenir des séquestres.
L'échographie et la TDM visualisent une collection liquidienne des
parties molles de grande valeur diagnostique et guident sa ponction.
En outre, la TDM définit le degré d’extension dans la diaphyse,
étudie l’articulation coxo fémorale à la recherche d’un épanchement
intra-articulaire parfois simplement réactionnel ou témoignant d’une
véritable coxite tuberculeuse .
Trochantérite tuberculeuse
Radiographie standard de la hanche : ostéolyse du trochanter.
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
2. Côte
La tuberculose costale est la plus fréquente des localisations au
niveau des os plats car elle occupe 70 % , cependant, elle ne
représente que 0 à 5 % de l'ensemble des tuberculoses osseuses.
Les radiographies standards peuvent être normales au début, à
un stade plus avancé, elles montrent des images d'ostéolyse avec des
zones de sclérose .
La TDM est d'un apport considérable dans le diagnostic précoce
des lésions silencieuses, elle met en évidence les abcès et apprécie le
degré de destruction de la côte.
Tuberculoses costales
A) Coupes TDM montrant une lyse osseuse et abcès des parties molles. Le diagnostic est
confirmé par étude bactériologique. La patiente s’est présentée pour un gros sein (tuberculose
para-mammaire).
B) Autre forme de la tuberculose costale à forme pseudotumorale posant le diagnostic
différentiel avec ostéosarcome ou un sarcome d’Ewing.
A B
Tuberculose costale
Radiographie standard du thorax(A) : remaniement lytique de l’arc postérieur costal
TDM thoracique, en fenêtre osseuse (B) et parties molles (C): lyse de l’arc postérieur de type
mité avec extension aux parties molles adjacentes.
A
B
C
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
3. Crâne
L'ostéite tuberculeuse du crâne constitue 0,2 à 1,3 % de tous les
cas de tuberculose osseuse. Elle siège le plus souvent au niveau
frontal et pariétal .
Les radiographies standards peuvent montrer soit des images
lacunaires à limites floues sans liseré d'ostéosclérose périphérique ou
des images d'ostéolyse.
Ces aspects radiologiques posent un problème de diagnostic
différentiel avec les métastases osseuses et un myélome multiple, d’où
l’intérêt de la TDM et surtout de l’IRM qui permet une excellente étude
des limites et de l’environnement de la lésion pouvant éliminer les
étiologies tumorales .
Forme historique d’ostéite tuberculeuse de la voûte crânienne
Radiographie standard de profil du crâne: larges zones d’ostéolyse fronto-temporo-pariétales,
avec quelques zones d’ostécondensation.
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
4. Sternum
La sternite tuberculeuse parait exceptionnelle, elle représente
environ 1 % des atteintes osseuses pouvant se compliquer d'une
fracture spontanée et d'abcès médiastinal.
Radiologiquement, elle apparaît sous forme d'images lacunaires.
A noter que le diagnostic par radiographie standard s’avère difficile et
repose surtout sur l’incidence de profil en raison de la superposition
des autres constituants thoraciques sur l’incidence de face. D’où
l’intérêt de la TDM qui permet au mieux d’analyser les lésions
osseuses corticales, d’authentifier l’atteinte des parties molles et
préciser notamment l’existence d’une éventuelle collection ou d’une
extension au médiastin antérieur .
Ostéite sternale tuberculeuse
TDM thoracique: aspect vermoulu de la partie droite du corps du sternum avec ostéocondensation
de sa moitié gauche et tuméfaction des parties molles endo et exo thoraciques
Ostéite sternale tuberculeuse
TDM thoracique en fenêtre osseuse (A) et partie molle (B) : lyse de la partie médiane du
sternum avec ostéocondensation périphérique et détachement de fragments osseux.
A B
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
5. Bassin
L’ostéite tuberculeuse pubienne est rare.
Les lésions radiologiques les plus précoces sont un élargissement flou de
la symphyse et une déminéralisation de l'os sous chondral, puis survient une
lyse irrégulière des berges qui peuvent aboutir à des destructions importantes
avec une nette tendance à la séquestration. Cette destruction laissera place à
une ostéosclérose. Ces aspects radiologiques ne sont pas spécifiques.
Par ailleurs, l’ostéite tuberculeuse des autres parties de l’os iliaque est
rarement retrouvée. Cependant, une atteinte de l’aile iliaque a été découverte
sur une étude locale et qui s’est traduite radiologiquement par une image
lacunaire .
Ostéite tuberculeuse de l’aile iliaque droite
Radiographie standard de l’aile iliaque centrée sur l’articulation coxo-fémorale droite montrant
une image lacunaire d’environ 3 cm bien limitée.
A) Tuberculose du pubis: Radiographie standard du bassin montrant un aspect élargi et
multilacunaire de la branche ilio-pubienne et un épaississement de la corticale.
B) Tuberculose de l’ischion: Elargissement de la branche ischio-pubienne qui est siége de
lacunes.
A B
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
6. Mandibule
La tuberculose mandibulaire représente moins de 2 % de l'ensemble des
tuberculoses osseuses. Elle se manifeste par une douleur de la joue associée ou non à une
tuméfaction palpable. Radiologiquement, elle peut se traduire par une lésion destructrice
osseuse uniloculaire, une réaction périostée, parfois une expansion corticale .
7. Rotule
La tuberculose de la rotule représente 0,09 à 0,15 % de l'ensemble des tuberculoses
osseuses. Cliniquement elle peut se traduire par une douleur, une tuméfaction au niveau du
genou. Parfois le patient se présente avec une attitude vicieuse : flexion du genou. Sur le
plan radiologique, elle se présente sous forme d'ostéolyse, de séquestres osseux, parfois
de sclérose marginale .
ETUDE TOPOGRAPHIQUE
8. Tuberculose des extrémités
L'atteinte des petits os des extrémités : carpe, tarse, phalanges est
possible. La tuberculose phalangienne s'observe dans 4 à 8 % des cas
d'atteinte de la main révélée presque toujours par une tuméfaction locale qui
peut être associée à des douleurs modérées, une raideur articulaire ou à une
fistule.
La "spina ventosa" est une forme particulière de dactylie tuberculeuse
de l'enfant de moins de 5 ans. Radiologiquement, la phalange parait élargie par
de multiples appositions périostées avec des trabéculations osseuses
irrégulièrement épaissies ou détruites par l'ostéolyse.
9- Autres localisations ( voir images ci-après)
Ostéite tuberculeuse des phalanges : spina ventosa
Radiographie standard de face de la main : aspect élargi et lacunaire de la phalange et
tuméfaction des parties molles.
Ostéite tuberculeuse de la clavicule
TDM thoracique : lyse osseuse de l’extrémité interne de la clavicule avec tuméfaction des
parties molles.
Tuberculose du trochiter
Radiographie standard de l’épaule: image lacunaire intéressant le trochiter.
Tuberculose du cubitus
Radiographie standard du poignet: multiples lacunes de l’extrémité inférieure du cubitus.
La tuberculose osseuse et articulaire des membres reste préoccupante
en raison de sa présentation trompeuse et volontiers sournoise. Son diagnostic
repose sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques et radiologiques.
Cependant, le recours à la biopsie chirurgicale reste l’examen de choix en cas
de difficulté diagnostique.
A long terme, la lutte antituberculeuse reste du domaine de la prévention
(vaccination systématique, dépistage et traitement de la primo-infection chez les
populations à risque).