bertrand lavier

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DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DES PARTENARIATS DOSSIER DE PRESSE BERTRAND LAVIER, DEPUIS 1969 26 SEPTEMBRE 2012 – 7 JANVIER 2013 BERTRAND LAVIER

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DIRECTION DE LA COMMUNICATIONET DES PARTENARIATS

DOSSIER DE PRESSE

BERTRAND LAVIER,DEPUIS 196926 SEPTEMBRE 2012 – 7 JANVIER 2013

BERTRANDLAVIER

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BERTRAND LAVIER,DEPUIS 1969 26 SEPTEMBRE 2012 – 7 JANVIER 2013 Galerie 2, NiVeaU 6

SOMMAIRE

Communiqué de presse page 3

plan de l’eXposiTion page 5

enTreTien aVeC l’arTisTe page 9

lisTe des œuVres page 12

repères Chronologiques page 15

publiCaTions page 18

Visuels presse page 19

inFormaTions praTiques page 24

direction de la communicationet des partenariats75191 paris cedex 04

DirectriceFrançoise pamstéléphone00 33 (0)1 44 78 12 [email protected]

attachée de presseCéline Janviertéléphone00 33 (0)1 44 78 49 [email protected]

www.centrepompidou.fr

16 août 2012

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COMMUNIqUé DE PRESSE BERTRAND LAVIER,DEPUIS 1969 26 SEPTEMBRE 2012 – 7 JANVIER 2013 Galerie 2, NiVeaU 6

Après les monographies consacrées à Jean-Michel Othoniel et à François Morellet en 2011,

c’est l’œuvre de Bertrand Lavier que le Centre Pompidou met à l’honneur à travers une

rétrospective sans précédent conçue en complicité avec l’artiste. Le Centre Pompidou poursuit

ainsi son engagement auprès des grandes figures de la scène française contemporaine.

L’exposition se construit autour d’une cinquantaine de pièces majeures, dont plusieurs créations

récentes, retraçant l’ensemble de l’œuvre de l’artiste, depuis 1969.

Bertrand Lavier s’est affirmé depuis plusieurs décennies comme l’une des figures incontournables

de la scène européenne de l’après-modernisme. Tous ses « chantiers », comme il désigne

ses séries de travaux qu’une grande variété de matériaux et de techniques caractérise, émettent

sur la même « longueur d’onde » : esprit, humour, goût du paradoxe, virtuosité.

Pour cet artiste, bâtir une œuvre contemporaine, c’est poser un regard singulier sur la réalité

puis par des gestes minimes, presque banals, c’est la détourner, la démontrer par l’absurde,

par des rapprochements inattendus et ainsi, en faire surgir des instants poétiques.

Peintures industrielles, objets peints, objets superposés, objets soclés, Alfa Roméo accidentée,

Walt Disney Productions, néons d’après Stella, vitrines au blanc d’Espagne, tissus

d’ameublement ou statuettes africaines… : l’exposition éclaire l’incomparable aptitude de Lavier

à remettre en cause nos certitudes sur l’identité de la peinture, de la sculpture, de la photographie

ou de la représentation.

À ses débuts, dans les années 1970, l’artiste engage une critique de l’art conceptuel

alors triomphant. La recherche de l’émotion brute est l’un des fils directeurs de la production

de Bertrand Lavier qu’il mène par l’utilisation d’objets phares de l’imaginaire collectif.

Sa principale préoccupation est de remettre en cause les identités. L’artiste emprunte ainsi,

en 1987, les motifs de l’univers du sport, en faisant construire un court de tennis

pour la Documenta 8. Il veut retenir la beauté du geste sportif et même son panache.

direction de la communicationet des partenariats75191 paris cedex 04

DirectriceFrançoise pamstéléphone00 33 (0)1 44 78 12 [email protected]

attachée de presseCéline Janviertéléphone00 33 (0)1 44 78 49 [email protected]

Bertrand lavier : « Beaunotte / Nevada », 1989

Courtesy Monsieur et Madame Seguin

© photo : Nicolas Bergerot, © adagp, Paris 2012

© Centre Pompidou, direction de la communication

et des partenariats, 2012

www.centrepompidou.fr

9 juillet 2012

en partenariat media avec

Avec le soutien de la société Vranken-Pommery Monopole

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4

Les « objets soclés » deviennent, par la nature même de leur présentation, les cousins des artefacts

livrés au regard du public dans les musées ethnographiques. Il imagine le musée d’un lointain futur

où seraient exposés les objets triviaux du quotidien : porte de réfrigérateur, parpaing, skate-board...

Un petit ours en peluche soclé comme un objet d’art primitif regardant une voiture accidentée

ou les lèvres rouges qui ont donné leur forme à un canapé posé sur un congélateur, voici l’une des

scènes auxquelles peut nous convier l’art de Lavier.

Aucun de ces « chantiers » n’est à ce jour fermé : « Quand j’ai mis un frigidaire sur un coffre-fort,

ce n’était pas une raison pour arrêter de peindre des frigidaires ».

Les éditions du Centre Pompidou publient un catalogue Bertrand Lavier, depuis 1969 sous la direction

de Michel Gauthier, commissaire de l’exposition et conservateur au musée national d’art moderne.

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plan de l’eXposiTion

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Depuis la ligne blanche peinte sur la vigne vierge en 1969 jusqu’au souffleur de feuilles mortes placé

en 2012 au-dessus d’un meuble Art déco, Bertrand Lavier a bâti une œuvre qui, au gré de divers

« chantiers » ouverts mais jamais fermés, invite son public à se déprendre de ses certitudes. Jouant

avec les catégories, les codes, les genres et les matériaux, l’art de Lavier manifeste une inclination

profonde pour l’addition, le croisement, l’hybridation, la transposition. La rétrospective du Centre

Pompidou, organisée thématiquement et non chronologiquement, propose, en une cinquantaine d’œuvres,

un parcours qui met en évidence cette entreprise de court-circuit des identités. Un piano recouvert

de son image picturale, un réfrigérateur sur un coffre-fort, un ours en peluche soclé à la façon d’un objet

d’art primitif dont le regard hésite entre une voiture accidentée et un canapé en forme de lèvres posé

sur un congélateur, des néons, un film, une tapisserie et une mosaïque rejouant des peintures célèbres

ou encore des moulages en bronze nickelé de statuettes africaines, voilà quelques-uns des moments

d’une exposition qui sollicite à parts égales l’œil et l’esprit. Quand, de l’autre côté d’une vitre, dans une

grande boîte inaccessible, le spectateur découvre de belles peintures et sculptures abstraites, qui

reproduisent les œuvres de fiction d’un musée d’art moderne visité par Mickey dans une bande dessinée

d’antan, il mesure à quel point Lavier incite le public à renouveler en permanence sa vision.

1 + 1

De ses études d’horticulture, Bertrand Lavier a gardé le souvenir d’une technique qui constitue le cœur

de sa méthode : la greffe. Si les éléments greffés l’un sur l’autre vont changer au fil des années et selon

les « chantiers » ouverts par l’artiste, la logique créatrice reste la même.

Dès 1980, Lavier s’adonne à une curieuse greffe : la représentation picturale d’un objet, par exemple

un miroir, un piano de concert ou le tableau d’un autre artiste, est greffée sur cet objet lui-même. Une

peinture figurative d’un nouveau genre est ainsi née. Peu après, c’est un réfrigérateur qui est transplanté

sur un coffre-fort pour une étonnante combinaison sculpturale. Des superpositions d’objets de toutes

sortes verront par la suite le jour.

Lavier greffe aussi les styles. En 2002, il demande au studio Harcourt, célèbre pour ses images qui rêvent

d’éternité, de photographier des statues de cire du Musée Grévin, qui cherchent, elles, à être le plus

réaliste possible. L’année suivante, il inaugure une série de pièces fondées sur un croisement tout aussi

audacieux : des fameuses peintures à bandes de l’artiste américain Frank Stella sont refaites avec

des néons. Parfois encore, Lavier joue avec des greffes existantes, comme celle de la signature Picasso

sur l’objet peint qu’est la carrosserie d’une automobile Citroën.

Toute l’œuvre de Lavier témoigne d’une confiance dans les vertus de l’addition, de l’hybridation. Comme

il dit : « L’entité obtenue grâce à la greffe vaut toujours plus que la somme de ses parties ».

apres le readYmade : la Forme, l’émoTion

Avec Bertrand Lavier, le readymade échappe à Marcel Duchamp. Le Porte-bouteilles que celui-ci avait

acheté en 1914 pour le transformer en œuvre d’art se voulait un objet neutre, froid, industriel, un pur

concept. La Giulietta, cette Alfa Romeo accidentée que Lavier est allé « sauver » en 1993 dans une casse

s’éloigne radicalement du modèle duchampien. Avec elle, l’objet industriel n’est plus fidèle à son concept

d’origine : il est manifestement arrivé quelque chose à cette voiture, qui se donne, dans son état présent,

comme un véritable bloc d’émotion. De la même façon, quand il pose le canapé rouge en forme de

bouche, conçu par Salvador Dalí, sur un congélateur blanc, Lavier joue avec les couleurs, met en tension

la courbe et l’angle droit. Il érotise le readymade. Et Teddy, le petit ours en peluche, soclé à la manière

des objets dans les musées d’art primitif, a lui aussi vécu.

L’art de Lavier incarne ce moment de la sensibilité esthétique où le readymade cesse de valoir pour

lui-même et devient un moyen d’expression parmi d’autres au service de l’artiste.

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des Choses eT des moTs

Quand Bertrand Lavier fait ses débuts, le mouvement artistique dominant est l’art conceptuel.

Ce contexte éclaire ses premiers travaux. Si l’art conceptuel suppose un accord entre les choses et

les mots, Lavier, quant à lui, dresse le constat inverse, non sans humour : les mots ne correspondent

pas aux choses. En 1974, le premier « chantier » qu’il ouvre, les « peintures industrielles », a cette

discordance pour ressort. Sur un mur ou sur une toile, un diptyque se partage en deux parties égales,

révélant deux nuances d’une même couleur. Lavier a utilisé des peintures de même dénomination

produites par deux fabricants différents. Les mots sont identiques, les choses ne le sont pas. Peu après,

le jeune artiste montre d’une autre façon, avec Polished, les ordres irréconciliables du langage et du réel.

Il a rédigé en français le descriptif d’une petite sculpture. Le texte a ensuite été traduit dans onze

langues. Chacune de ces traductions a donné lieu à la confection de l’objet qu’elle décrit. Il y a, entre les

douze objets, autant de différences qu’entre les deux couleurs de même nom. Lavier trouvera d’autres

moyens de mettre en évidence l’écart entre les choses et les mots. Une superposition d’objets réalisée

en 1988 consiste à placer une petite sculpture d’Alexander Calder sur un radiateur de la marque Calder.

La discordance entre les mots et les choses s’est encore accrue : ce ne sont plus deux nuances d’une

couleur que le verbe ne distingue pas, mais une magnifique œuvre d’art et un banal appareil de chauffage.

la phoTo sans la phoTo

Lavier aime jouer avec les genres et les techniques. Si l’une des propriétés essentielles du geste

photographique consiste à cadrer une portion du réel, alors Lavier, dans plusieurs séries d’œuvres,

se fait photographe, avec toutefois la particularité de ne pas utiliser d’appareil photographique.

Avec Philips, il cadre une portion de mur en l’éclairant, mettant en scène la valorisation qui accompagne

automatiquement le fait de cadrer. Avec Melker, il cadre la partie centrale d’un morceau de tissu

d’ameublement en la repeignant comme il le fait avec les « objets peints ». Avec Cole & Son, il encadre

et met sous verre un détail d’un papier peint collé sur la cimaise, proposant un tableau parfaitement

intégré à son décor. Avec les Photo-reliefs, il découpe un objet afin que celui-ci épouse le cadrage selon

lequel il a été photographié. Avec la grande Composition en céramique, il reproduit une portion d’un

terrain de basket-ball. Le motif prend ainsi une dimension décorative et le matériau suggère une fragilité

qui, l’une et l’autre, sont étrangères aux origines sportives de l’œuvre.

Avec de telles œuvres, Lavier rappelle que le réel, qu’il arrive directement dans notre champ de vision

ou par l’intermédiaire de la photographie, du cinéma ou de la télévision, est toujours cadré. Mais,

loin de l’éprouver comme une fatalité malheureuse, il fait du cadrage une véritable méthode de création

l’arT de la TransposiTion

Selon l’esthétique moderniste, chaque art a pour mission d’exalter sa spécificité, ce qui le rend distinct

des autres arts : la peinture doit chercher à être la plus picturale et la sculpture à être la plus sculpturale,

etc. Avec Lavier ce credo n’est plus à l’ordre du jour. Dès 1978, il le rend manifeste en réalisant une

sculpture avec un bloc de peinture, puis en faisant tirer un moulage en bronze de cette peinture en trois

dimensions. En 1986, il imagine un diptyque consistant en la photographie d’une surface recouverte

de peinture rouge, dont une moitié a été elle-même recouverte d’une peinture identique. Un véritable

chassé-croisé entre photographie et peinture qui brouille l’identité des deux. À la fin des années 1990,

Lavier entreprend de convertir en grandes toiles abstraites les badigeons blancs des vitrines

de commerces en chantier. Toute l’œuvre de Lavier donne des exemples multiples et variés de cette

pratique de la transposition, du passage d’un état à un autre.

Si, avec les Walt Disney Productions, ce sont les œuvres imaginaires d’une bande dessinée qui deviennent

des tableaux et sculptures réels, ce sont parfois d’authentiques chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art

(Paul Signac, Mark Rothko ou Frank Stella) que Lavier n’hésite pas à transposer dans d’autres matériaux.

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En 2012, un Christ anonyme en bois de la fin du XXe siècle, sans bras ni tête, ressuscite dans un bronze

d’orfèvrerie. Pour Lavier, une œuvre reste vivante tant qu’elle peut être ainsi l’objet d’une transposition.

nouVelles impressions d’aFrique

Invité à participer, en 1995, à « Afrikus », la Biennale d’art contemporain de Johannesburg, Bertrand

Lavier fait socler à la manière des objets présentés dans les musées d’ethnographie, différents artefacts.

Depuis cette date, il a renouvelé l’opération à différentes reprises : avec un verrou, un skateboard,

un casque de moto, un siège de designer célèbre ou encore un taille-haie. Ainsi présentés ces objets

changent de nature : bien qu’appartenant à notre quotidien, ils se chargent d’une forme d’étrangeté.

Ils nous amènent aussi à nous interroger sur le statut de bien des objets d’art primitif que consacre leur

mode d’exposition muséal. Avec les objets soclés et plus encore avec Nautiraid, un kayak d’aujourd’hui

en très mauvais état, méticuleusement restauré comme le serait un objet antique, Lavier nous transporte

dans un musée archéologique du futur consacré à notre civilisation.

Si, en étant ainsi soclés ou restaurés, les objets les plus ordinaires se « primitivisent », à l’inverse

les statuettes africaines en bois dont Lavier a fait réaliser des moulages en bronze nickelé deviennent

des objets d’orfèvrerie occidentaux. L’artiste brocarde ici la vogue décorative des statuettes africaines.

Une céramique murale de 2008, inspirée des peintures de l’artiste sud-africaine Esther Mahlangu,

confirme le tropisme africain de l’art de Lavier et son désir d’appliquer sa méthode de la greffe à des

esthétiques et techniques issues de cultures différentes.

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berTrand laVier, depuis 1969enTreTien aVeC miChel gauThier, Commissaire de l’eXposiTion

mg : De quelle manière avez-vous choisi d’aborder la rétrospective que vous consacre le Centre Pompidou ?

bl : Ce qui m’a intéressé, c’est de revisiter le genre de la rétrospective en parcourant un certain nombre

de « chantiers » que j’ai ouverts depuis 1969. Paradoxalement cette rétrospective voudrait plutôt donner

une impression de temps arrêté. La manière dont je travaille va dans ce sens : les « chantiers que j’ouvre

− peintures industrielles, objets peints, superpositions d’objets, objets soclés, etc. −, je ne les ferme

jamais. Aussi l’œuvre la plus convaincante d’une série n’est-elle pas nécessairement la plus ancienne.

Le premier piano peint date de 1981. Mais je n’écarte pas la possibilité que le plus beau, le plus

convaincant, je le peigne en 2015. Voilà pourquoi je parle de temps arrêté. Beaucoup d’artistes passent

d’une période disons « rose » à une autre, par exemple, « bleue ». En ce qui me concerne, très tôt,

j’ai compris que mon œuvre ne se développerait pas de cette façon. C’est pourquoi, la rétrospective

du Centre Pompidou n’est pas organisée chronologiquement. Les pièces présentées sont celles qui,

pour une série donnée, sont les plus belles.

mg : Vous avez dit qu’une œuvre qui ne serait pas liée à un propos très précis, une œuvre dont on ne

pourrait rien dire, ne serait pas grand-chose. Parallèlement, il ne vous viendrait pas à l’esprit d’exposer

un concept qui ne s’incarnerait pas dans une forme.

bl : J’ai toujours considéré que l’art était de la pensée visuelle. Si une œuvre ne devait être de la

réflexion, du concept, alors son lieu d’exposition devrait être le livre, l’écrit. Et si l’œuvre est purement

optique, elle est de l’ordre de la décoration. Il vaut mieux dans ce cas faire appel à un décorateur, dont

c’est le métier, qu’à un artiste. Pour ma part, je cherche à obtenir un véritable équilibre entre la pensée

et le visuel.

mg : Quelle est votre méthode ?

bl : Quand je veux résumer de manière extrêmement lapidaire ma méthode de travail je dis qu’elle est

très liée à mes études à l’École d’Horticulture de Versailles. Bien sûr, quand j’assistais alors à un cours

sur la greffe, je ne savais pas que cette notion aurait plus tard une telle importance pour moi. Très vite

toutefois, j’ai été retenu par l’idée qu’on peut prendre deux choses pour en faire une troisième, qui sera

singulière, qui aura une identité aussi forte que les deux autres. Quand on met un objet sur un autre,

par exemple un réfrigérateur sur un coffre-fort, ça donne naissance à une sculpture sur son socle.

mg : Vous avez pratiqué la greffe de multiples façons.

bl : Oui. On peut greffer une technique sur un support inédit pour elle. Peindre un piano à queue ou un

réfrigérateur, c’est greffer le concept de représentation sur la réalité. On greffe deux mondes qui étaient

jusqu’alors séparés. Avant − depuis Lascaux −, soit on représentait les choses, soit on les présentait,

de la façon la plus radicale, comme le porte-bouteilles de Marcel Duchamp. Avec mes « objets peints »,

les deux options se combinent.

mg : Vous recourez également à la procédure de la greffe lorsque vous utilisez le néon pour « peindre »

d’après Frank Stella.

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bl : La série d’œuvres que vous évoquez a pour projet de renouveler le genre de la peinture en tube.

Stella, qui est un peintre que j’aime beaucoup, a créé la partition idéale pour faire ce genre de peinture

en tube.

mg : Stella disait que la peinture sur la toile devait être aussi belle que la peinture dans le pot ou dans

le tube. Vous prenez en quelque sorte le parti de ne pas même la sortir du tube.

bl : Absolument !

mg : Je vous ai souvent entendu faire une distinction entre l’art contemporain et l’avant-garde.

bl : Oui. C’est peut-être un peu paradoxal, car je vais donner l’impression de me désolidariser

d’un genre, dont je passe pour être l’une des figures. Sans doute n’aurais-je pas dit cela il y a quelques

années, mais aujourd’hui quand je vois que l’« art contemporain » est devenu un genre, je me sens plutôt

du côté de « l’avant-garde », un terme un petit peu obsolète. C’est que l’avant-garde est surtout une

attitude, liée à une certaine radicalité, une certaine indépendance par rapport à tous les phénomènes

de mode, de marché, alors que l’art contemporain est un genre davantage lié au journalisme,

à la communication qu’à l’histoire de l’art

mg : C’est un peu une tarte à la crème de notre époque : dans les arts visuels comme en littérature,

les genres auraient disparu. En ce qui vous concerne, vous considérez que c’est une erreur de penser

que les genres n’existent plus. Il faut considérer qu’ils existent encore pour pouvoir les inquiéter.

bl : Absolument. Les genres témoignent de différences. Or j’aime les différences et encore davantage

qu’elles puissent dialoguer entre elles. En art, j’aime les genres pour pouvoir les déstabiliser. C’est

un des objets de mon travail que de faire trembler les catégories génériques, que de les faire parvenir

à une sorte de stridence. Tout en sachant que ce tremblement a certainement une durée de vie limitée.

Après, toutes ces incartades réintègrent les genres qu’elles avaient essayé de perturber.

mg : Les readymades de Duchamp ont voulu s’inscrire dans un hors-champ, ils ont voulu échapper

aux genres. Avec vos objets superposés, vous avez pris acte de la perte de leur caractère transgressif :

les readymades sont devenus des sculptures.

bl : De fait, la question du statut des readymades duchampiens ne se pose dramatiquement plus.

Pendant quelque temps la question de ce statut a été « radioactive ». Maintenant on ne se demande plus

si le readymade est une œuvre d’art tout simplement parce qu’il est devenu une sculpture.

Mon Brandt / Haffner (le réfrigérateur sur un coffre-fort), à la différence du Porte-bouteilles de Duchamp,

dont on fêtera prochainement le centenaire, a d’emblée posé la question de savoir, non s’il s’agit

d’une œuvre d’art, mais d’une sculpture. De la même façon, quand on voit une pierre sur un réfrigérateur,

il est évident que se pose la question de la sculpture et non celle de l’art. Avec en outre l’idée que, dans

un bloc de pierre, il y a toutes les sculptures du monde.

mg : Brandt / Haffner, que vous venez d’évoquer, est l’une de vos œuvres les plus « célèbres ». Elle est

très souvent citée dans les ouvrages consacrés à l’art contemporain. En même temps, c’est une pièce

qui a suscité un très grand nombre d’attaques.

bl : Quand l’art contemporain est né comme catégorie, dans les années 1980, une pièce comme

Brandt / Haffner a été érigée en figure de proue tout à la fois par les gens qui s’intéressaient à cet art

contemporain et par les gens qui le détestaient. Quand il y avait un article contre l’art contemporain

dans ces années-là, une fois sur deux, il était illustré par Brandt / Haffner…

mg : L’autre fois, il l’était par les colonnes de Daniel Buren au Palais Royal…

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bl : …la superposition du réfrigérateur sur le coffre-fort est arrivée au bon moment. C’était la première

œuvre de la série des objets superposés et elle était peut-être la plus raide. De surcroît, elle donnait

prise à une lecture symbolique : le froid, l’argent, etc. Je ne me suis rendu compte de cette dimension

symbolique, du côté « miroir aux alouettes » de l’œuvre, qu’après coup. Cette lecture de Brandt / Haffner

s’est faite « à l’insu de mon plein gré ».

mg : Dans la rétrospective du Centre Pompidou, sur une cinquantaine d’œuvres, vous présentez six

pièces de 2012. Certaines sont des réactivations, d’autres sont totalement nouvelles. Pourriez-vous nous

dire quelques mots de ces œuvres ?

bl : L’œuvre intitulée Husqvarna / Art Déco est liée à une idée que j’avais en tête depuis le début des

années 1980 : mettre des objets en lévitation sur un mur, qui donnent l’impression de décoller de la

cimaise. J’ai retravaillé ça récemment avec Bosch / Kligenthal, une pièce avec laquelle je mets en rapport

deux mondes, deux temporalités : un mixer du dernier cri et un sabre du XIXe siècle. Dans le cas

de Husqvarna / Art Déco, je fais flotter, l’un au-dessus de l’autre, un objet très contemporain et un objet

des années 1930. L’écart entre les deux objets est de plusieurs ordres : temporel, fonctionnel, esthétique.

C’est la rencontre de deux univers, de deux espaces-temps.

mg : Vous invitez le spectateur à imaginer le récit qui pourrait mettre en rapport ces objets…

bl : … avec beaucoup de légèreté. Il y a, en effet, ici une idée d’apesanteur. La poétique de l’apesanteur

naît de l’écart temporel. Il y a presque un siècle entre ces deux objets ! Et pourtant, ces deux objets vont

assez bien ensemble. Comme s’ils s’attendaient, comme s’ils avaient rendez-vous.

Quant aux deux panneaux d’autoroute qui terminent le parcours de l’exposition, ils revisitent le chantier

que j’avais ouvert à la fin des années 1970. Je faisais peindre des paysages photographiques

de grand format à des artistes peintres qui continuaient ensuite le hors-champ de la vue sur le mur. J’ai

voulu devenir moi-même le peintre, entre Warhol et Magritte. Ces panneaux d’autoroute m’intéressent,

car ils ne sont pas sans rapport avec mes « objets peints », dans la mesure où ils représentent un

paysage qui se trouve juste derrière eux. Ces tableaux « de signalisation », qui, en Europe du moins, sont

immédiatement identifiables comme tels, me retiennent aussi parce qu’ils sont conçus par des créatifs,

des graphistes. Ils mobilisent toute une esthétique. En les peignant avec la touche « à la Van Gogh » qui

est devenue la mienne, je les fais résolument rebasculer du côté de la peinture de paysage. À côté des

panneaux d’autoroute, je montre une autre nouvelle pièce, I.N.R.I. Il s’agit d’une variante des premières

sculptures en bronze nickelé faite à partir de statuettes africaines en bois, présentes également dans

l’exposition. La technique du bronze nickelé est ici greffée sur un genre totalement occidental de l’art

religieux, tout aussi connoté que l’art primitif.

mg : Cette sculpture d’un Christ sans tête, ni bras est d’une certaine façon un « ready-destroyed »,

comme l’Alfa Romeo accidentée, également exposée un peu plus tôt dans le parcours. C’est la greffe

de deux chantiers.

bl : Oui, mais, d’une façon plus générale, une exposition, dans la mesure où elle assemble des pièces

différentes dans un même espace, est une sorte de greffe.

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lisTe des œuVres présenTées

Avenue Montaigne no 1, 2000

Impression à jet d’encre sur toile, 299 x 249 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

Baft III, 2011

Tubes de néon, 209 x 277 x 18,5 cm

Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles

Beaunotte/Nevada, 1989

Pierre de Beaunotte (Bourgogne)

sur réfrigérateur, 145 x 55 x 60 cm

Collection Patrick et Laurence Seguin, Paris

Boli, 2008

Bronze nickelé, 32,5 x 4,5 x 7,5 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

Brandt/Haffner, 1984

Réfrigérateur sur coffre-fort, 251 x 70 x 65 cm

Centre Pompidou, Musée national d’art

moderne, Paris

Chuck McTruck, 1995

Skate-board soclé, 66 x 80 x 26 cm

Collection Antonia et Philippe Dolfi, Strasbourg

Cole & Son, 2012

Papier peint sur mur, cadre, dimensions

variables

Collection de l’artiste

Composition bleue, jaune et blanche, 2003

Céramique, 400 x 300 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

Crimson, 1986

Cibachrome partiellement recouvert

de peinture acrylique, 150 x 244 cm

Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Paris

Embryo, 2002

Chaise de Marc Newson soclée,

122 x 84 x 89 cm

Galerie Kreo, Paris

Four Darks in Red, 2004

Film 35 mm transféré sur DVD, couleur, son,

5 min. 35 sec.

Centre national des arts plastiques (CNAP),

Paris-La Défense

Giulietta, 1993

Automobile accidentée, 166 x 420 x 142 cm

Musée d’art moderne et contemporain,

Strasbourg

Harcourt/Grévin no 1 [Arnold Schwarzenegger],

2002

Tirage argentique sur papier, 133 x 121 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

Harcourt/Grévin no 3 [Président Wade], 2002

Tirage argentique sur papier, 133 x 121 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

Hi-Lift Jack/Zanussi, 1986

Cric américain sur réfrigérateur,

213 x 45 x 60 cm

Collection Carré d’art –

Musée d’art contemporain de Nîmes, Nîmes

Husqvarna/Art déco, 2012

Souffleur de feuilles, meuble Art déco,

132 x 124 x 45 cm

Collection de l’artiste

I.N.R.I., 2012

Bronze nickelé, 92 x 38 x 24 cm

Collection de l’artiste

Ibo, 2008

Bronze nickelé, 96 x 25 x 16 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

J.M.B. Classique, 1994

Serrure soclée, 28 x 10 x 10 cm

Collection CFDR, Paris

Kongo, 2008

Bronze nickelé, 27 x 15,5 x 20 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

La Bocca/Bosch, 2005

Canapé sur congélateur, 85 x 212 x 87 cm

(canapé), 86 x 157 x 70 cm (congélateur)

Kewenig Galerie, Cologne

Langres, 2012

Peinture acrylique sur panneau de signalisation

autoroutière, 140 x 240 cm

Collection de l’artiste

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Lavier/Morellet, 1975-1995

Peinture acrylique sur toile, 200 x 200 cm

Centre Pompidou, Musée national d’art

moderne, Paris

Le Château des papes, 1991

Mosaïque, 72 x 92 cm

Collection de l’artiste

Lulu, 2008

Bronze nickelé, 50 x 11 x 8 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

Mamba, 2008

Bronze nickelé, 34 x 6 x 7 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

Mandarine par Tollens et V33, 1974/2012

Peinture acrylique sur mur, dimensions

variables

Collection de l’artiste

Marly, 2011

Gel acrylique sur Dibond, 170 x 125 cm

Collection Sylvie Winckler, Bruxelles

Melker 1, 2004

Peinture acrylique sur toile, 145 x 350 cm

Collection particulière, Rennes

Metabo, 2008

Peinture acrylique sur taille-haie,

135 x 47 x 25 cm

Collection particulière, Paris

Nautiraid, 2002

Kayak restauré, 120 x 95 x 500 cm

Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles

Ndebele, 2008

Céramique, 200 x 300 cm

Collection de l’artiste

Or not to be, 1979

Bloc de bronze et bloc de peinture acrylique

sur socle, 42 x 28 x 29 cm chacun

FRAC Nord – Pas de Calais, Dunkerque

Parzeczew IV, 2011

Tapisserie de haute lice réalisée à la Manufacture

des Gobelins, laine et soie, 325 x 210 cm

Collection du Mobilier national, Paris

Philips, 2008

4 rails électriques, 12 lampes, 200 x 200 x 23 cm

Collection FRAC Basse-Normandie, Caen

Photo-relief no 1, 1989

Métal, 160 x 240 x 35 cm

Collection particulière, Paris

Picasso outremer, 2009

Pigments et vernis à bronzer sur aile

d’automobile, 90 x 135 x 14 cm

Foundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso

para el Arte, Madrid

Polished, 1976

12 éléments en bois, papier, verre, métal,

ficelle, 36 x 8 x 8 cm chacun ; 12 textes

imprimés et encadrés, 36 x 10 cm chacun

Collection particulière, Paris

Premiers travaux de peinture, 1969

Peinture acrylique sur feuilles d’ampélopsis,

Aignay-le-Duc

Sans titre, 2012

Sculpture sur radiateur, 165,5 x 69 x 32 cm

Collection de l’artiste

Shark, 2011

Casque de moto soclé, 53 x 20 x 26 cm

Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles

Steinway & Sons, 1987

Peinture acrylique sur piano, 106 x 151 x 180 cm

Castello di Rivoli – Museo d’Arte Contemporanea,

Rivoli-Turin

Teddy, 1994

Ours en peluche soclé, 51 x 18 x 17 cm

Collection particulière, Monaco

Toko, 2008

Bronze nickelé, 66 x 7 x 55 cm

Galerie Yvon Lambert, Paris

Vézelay, 2012

Peinture acrylique sur panneau de signalisation

autoroutière, 140 x 225 cm

Collection de l’artiste

Walt Disney Productions 1947-1995 no 2, 1995

Résine, peinture, 163 x 86 x 50 cm

Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles

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Walt Disney Productions 1947-1995 no 1, 1995

Résine, peinture, 196 x 70 x 104 cm

Collection particulière, Bruxelles

Walt Disney Productions, depuis 1984

Matériaux divers (aquatinte, héliogravure,

impression à jet d’encre, peinture, photographie,

résine, sérigraphie), dimensions variables

Zenit, 1983

Peinture acrylique sur appareil photo,

14 x 10 x 8,5 cm

Galleria Massimo Minini, Milan

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repères Chronologiques

par marie griffay

1949Naissance de Bertrand Lavier le 14 juin à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or).

1968Baccalauréat littéraire. Lavier entre à l’École nationale supérieure d’horticulture de Versailles

et s’installe peu après à Paris, rue Bonaparte.

1969Premiers travaux.

Lavier découvre l’art conceptuel à la Galerie Daniel Templon, rue Bonaparte. Il présente « un grand

cahier d’idées » au critique Pierre Restany, qui lui conseille de « passer aux travaux pratiques ».

1971Catherine Millet, rencontrée l’année précédente, invite Lavier à exposer à la 7e Biennale de Paris.

1973Lavier rejoint le Centre national d’études et de recherche sur le paysage, qu’il quitte un an plus tard pour

se consacrer exclusivement à l’art.

Première exposition personnelle à la Galerie Lara Vincy (Paris).

1974

Premières peintures industrielles (premier chantier 1).

Lavier peint côte à côte deux aplats « rouge géranium » correspondant à deux marques de peintures

industrielles différentes.

1975Pontus Hultén l’invite à exposer au Centre national d’art contemporain (CNAC).

1976Lavier rejoint la Galerie Éric Fabre, avec laquelle il collaborera jusqu’en 1981.

1977Pour sa deuxième exposition à la Galerie Éric Fabre, Lavier imagine Polished : un texte décrivant

un objet est traduit onze fois. Les douze objets réalisés grâce à chacune de ces versions sont présentés

en dessous de la description correspondante.

1979Lavier rencontre Gloria Friedmann à la Galerie Éric Fabre lors du vernissage de l’exposition « Teenage

Lovers ».

1980

Premiers objets peints.

Lavier peint un poste de radio à même l’objet et l’expose à la Clocktower (New York).

1981Lavier présente cinq nouveaux objets peints à la Galerie Éric Fabre. L’exposition « Cinq pièces faciles »

consacre sa position de premier plan sur la scène française.

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16

1984Chantier des Walt Disney Productions et premiers objets superposés.

Pour son exposition personnelle organisée par Jean-Hubert Martin à la Kunsthalle de Berne, Lavier

expose, entre autres, Walt Disney Productions 1947-1984 no 1, agrandissement photographique d’un

tableau « abstrait » dessiné dans le journal de Mickey pour illustrer la visite du héros dans un musée

d’art moderne. Cette même année, Lavier pose un réfrigérateur sur un coffre-fort.

1985Présentation de Brandt / Haffner (1984) et de Brandt / Fichet-Bauche (1984), deux réfrigérateurs

sur coffres-forts, à l’ARC / Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

1986Premiers tableaux filmés.

Le Musée des beaux-arts, le Consortium et l’Atheneum de Dijon, ainsi que le Musée de peinture

et de sculpture de Grenoble (l’année suivante) organisent des expositions de Lavier, qui y présente

notamment TV Painting (téléviseurs montrant des vidéos de peintures en plan fixe), Cubist Movies

et Accrochage no 2 (projections au mur de peintures filmées).

1987Premières « compositions » (lignes de terrains de sport sur différents supports).

Lavier présente à la Documenta 8, à Cassel, un terrain de tennis en gazon légèrement surélevé :

Composition verte et blanche.

1989Premiers Photo-reliefs.

Présentation au Consortium de Dijon de Photo-relief no 1, détail d’une architecture métallique directement

prélevée sur le réel en suivant le cadrage d’une photographie de cet objet.

Mariage avec Gloria Friedmann, à Paris.

1990Premiers « ready-destroyed ».

Lavier réalise un nouveau type d’objets superposés : un morceau de carrosserie de voiture accidentée

posé sur un réfrigérateur. Le « ready-made » devient, selon Lavier, un « ready-destroyed » (« déjà détruit »)

1991Premières transpositions d’œuvres d’autres artistes dans un matériau différent.

Lors de son exposition dans les galeries contemporaines du Centre Pompidou, Lavier présente

le Château des papes, reproduction en mosaïque de la peinture de Paul Signac.

1993Exposition à la Galerie Liliane et Michel Durand-Dessert (Paris). Lavier choisit de ne présenter qu’une

seule pièce : Giulietta, une Alfa Romeo accidentée.

1995Premiers « objets soclés ».

Lavier imagine pour la Biennale d’art contemporain de Johannesburg de nouvelles œuvres qui seront

ensuite présentées au Musée des arts d’Afrique et d’Océanie (Paris) : des objets ordinaires montés

sur socle à la façon des objets des musées ethnographiques.

1996Exposition rétrospective au Castello di Rivoli (Turin).

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1998Premières « vitrines ».

Lavier fait imprimer sur toile des photographies de vitrines passées au blanc d’Espagne.

2000Suzanne Pagé, Béatrice Parent, Christian Boltanski et Bertrand Lavier conçoivent l’exposition

« Voilà. Le monde dans la tête » pour le Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

Première exposition à la Galerie Yvon Lambert.

2001L’exposition au Musée d’art moderne et contemporain de Genève fait la synthèse d’une douzaine

d’expositions antérieures de Lavier. Les pièces historiques y côtoient des œuvres réactualisées.

2002Exposition au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

2004Les néons d’après Stella.

Exposition au Centro per l’Arte Contemporanea Luigi Pecci (Prato, Italie).

Nicolas Bourriaud invite Lavier à participer à l’exposition « Playlist » au Palais de Tokyo (Paris). Il expose

une œuvre en tubes de néon reprenant une peinture de Frank Stella.

2005Première exposition à la Galerie Xavier Hufkens (Bruxelles).

2008Premières statuettes en bronze nickelé.

Exposition à la Galerie Yvon Lambert : Lavier présente des moulages en bronze nickelé de statuettes

nigériennes en bois.

2009Exposition à la Villa Médicis (Rome).

2011Lavier expose au Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole une « composition » de grande

dimension réalisée en moquette à partir d’un détail de terrain de sport.

Il fait réaliser à la Manufacture des Gobelins une tapisserie représentant l’un des néons d’après Stella,

augmentant d’un degré supplémentaire la transposition d’un matériau vers un autre.

2012Exposition « Bertrand Lavier, depuis 1969 » au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne.

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publiCaTions

Catalogue

berTrand laVier, depuis 1969

Sous la direction de Michel Gauthier

22 × 28 cm. 176 p., 135 ill. couleur.

34,90 €

La nouvelle monographie de référence sur Bertrand Lavier, qui, depuis 1969, s’affirme avec toujours

plus d’évidence comme l’une des figures majeures de la scène artistique française.

Peintures monochromes, peintures gestuelles, peintures filmées, objets peints, objets superposés,

objets détruits, objets soclés, tableaux et sculptures d’après Walt Disney, néons d’après Frank Stella,

photographies de statues de cire ou moulages en bronze nickelé de statuettes africaines…

Avec un esprit, une finesse, un humour, une virtuosité et un goût du paradoxe qui n’appartiennent

qu’à lui, Lavier sait mettre en scène le concept tout en préservant les droits du visible et de la forme.

Michel Gauthier, auteur de cet ouvrage, est conservateur au Musée national d’art moderne.

album

berTrand laVier, depuis 1969

Bilingue anglais-français par Michel Gauthier et Guillaume Durand

27 × 27 cm. 60 p., 60 ill. couleur.

9,90 €

Un parcours en images de l’exposition : une sélection des œuvres majeures éclairée de courts textes,

accompagnée d’une interview de l’artiste par Guillaume Durand, connaisseur et collectionneur

de son œuvre.

Michel Gauthier

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Michel Gauthier

Bertrand Lavier,depuis 1969

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epui

s 19

69 Bertrand Lavier,depuis 1969

ISBN : 978-2-84426-582-134,90 € (prix France)

www.centrepompidou.frboutique.centrepompidou.fr

Depuis 1969, Bertrand Lavier déstabilise les codes et les catégories, avec un esprit et une virtuosité qui n’appartiennent qu’à lui. Le Centre Pompidou présente, en une cinquantaine de pièces, un parcours qui met en évidence sa méthode, la greff e, et les principaux thèmes qui structurent son art. Peintures guratives « sur le motif », prenant leur sujet pour support, superpositions d’objets régies

par des rapports formels, ours en peluche ou skate-board soclés comme dans les musées d’art primitif, répliques en bronze nickelé de statuettes africaines ou peintures et sculptures d’après Walt Disney, voilà quelques-unes des propositions analysées dans cet ouvrage de référence qui permet de comprendre la place essentielle que tient Lavier dans l’art d’aujourd’hui.

couve-lavier-2012-06-14_408.indd 1 22/06/12 11:07

Depuis 1969, Bertrand Lavier déstabilise les codes et les catégories, avec un esprit et une virtuosité qui n’appartiennent qu’à lui. Le Centre Pompidou propose, en une cinquantaine de pièces, un parcours qui met en évidence sa méthode, la greff e, et les principaux thèmes qui structurent son art. Peintures fi guratives «�sur le motif�», prenant leur sujet pour support, superpositions d’objets régies par des rapports formels, ours en peluche ou skate-board soclés comme dans les musées d’art primitif, répliques en bronze nickelé de statuettes africaines ou peintures et sculptures d’après Walt Disney, voilà quelques-unes des propositions présentées dans cet album qui permet de comprendre la place essentielle que tient Lavier dans l’art d’aujourd’hui.

Since 1969, Bertrand Lavier has destabilised codes and categories with his trademark wit and virtuosity. The Centre Pompidou presents an exhibition featuring around 50 works that showcase his method of grafting and the main themes that structure his art. Figurative paintings “applied to the design”, which use their subject as a medium; stacked objects governed by formal relationships; a teddy bear or a skateboard on pedestals, akin to objects displayed in primitive art museums; nickel-plated replicas of African statuettes or paintings and sculptures in the manner of Walt Disney: these are just some of the propositions presented in this album, which allows us to understand the essential role that Lavier plays in the art of today.

BERTRAND LAVIER, DEPUIS 1969

L’EXPOSITIONTHE EXHIBITION

www.centrepompidou.frboutique.centrepompidou.fr

9,90 euros (prix France)ISBN • 978-2-84426-583-8

12.06.14_couvlavier.indd 1 19/06/12 16:53:44

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5 . Visuels pour la presse

Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur.

les œuvres de l’adagp (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes :

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baft iii, 2011 Tubes en néon Galerie Xavier Hufkens, Bruxelles © Allard Bovenberg, Amsterdam

beaunotte/nevada, 1989Pierre de Beaunotte (Bourgogne) sur réfrigérateurCollection Patrick et Laurence Seguin, Paris© Nicolas Bergerot

La Bocca/Bosch, 2005Canapé sur congélateurKewenig Galerie, Cologne© Simon Vogel. Courtesy Kewenig Galerie, Cologne

Chuck McTruck, 1995Skate-Board socléCollection Antonia et Philippe Dolfi, Strasbourg © Tournier-Lorthios

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Composition bleue, jaune et blanche, 2003Céramique,Galerie Yvon Lambert, Paris © André Morin

giulietta, 1993Automobile accidentéeMusée d’art moderne et contemporain, Strasbourg © Musée d’Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg© photo : M. Bertola

giulietta, 1993Automobile accidentéeMusée d’art moderne et contemporain, Strasbourg© André Morin

harcourt/grévin n°1, 2002Tirage argentique sur papierGalerie Yvon Lambert, Paris © André Morin

husqvarna/art déco, 2012Souffleur de feuilles, meuble Art décoCollection de l’artiste© Bruno Voidey

Page 21: bertrand lavier

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lavier/morellet, 1975-1995Peinture acrylique sur toileCentre Pompidou, Musé national d’art moderne, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist.RMN-GP

mamba, 2008Bronze nickeléGalerie Yvon Lambert, Paris© André Morin

mandarine par Tollens et V33, 1974/2012Peinture acrylique sur mur, dimensions variablesCollection de l’artiste© André Morin

parzeczew iV, 2011Tapisserie de haute lice réalisée à la Manufacture des Gobelins, laine et soieCollection du Mobilier national, Paris© Photo Mobilier national : I. Bideau

Page 22: bertrand lavier

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Philips, 20084 rails électriques, 12 lampes, Collection FRAC Basse-Normandie, Caen© Galerie Yvon Lambert

Photo-relief n°1, 1989Collection particulière, Paris© Archives Bertrand Lavier

steinway & sons, 1987Peinture acrylique sur pianoCastello di Rivoli – Muse d’Arte Contemporanea, Rivoli-Turin© Claudio Abate

Teddy, 1994Ours en peluche socleCollection particulière, Monaco© Adam Rzepka

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bertrand lavier Gloria Friedmann, © Adagp, Paris 2012

Hi-Lift Jack / Zanussi, 1986Cric américain sur réfrigérateurCollection Carré d’art – Musée d’art contemporain de Nîmes, Nîmes© Carré d‘art – Musée / Photo D. Huguenin

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inFormaTions praTiques

Tarifs11 à 13 €, selon périodetarif réduit : 9 à 10 €Valable le jour même pourle Musée national d’art moderneet l’ensemble des expositions

Accès gratuit pour les adhérentsdu Centre Pompidou(porteurs du laissez-passer annuel)Billet imprimable à domicile

www.centrepompidou.fr

nouVelles arChiTeCTuresFonds régionauX d’arT ConTemporain5 SEPTEMBRE - 14 OCTOBRE 2012 Attachée de presseCéline Janvier01 44 78 49 [email protected]

mirCea CanTorpriX marCel duChamp 2011 3 OCTOBRE 2012 - 7 JANVIER 2013 Attaché de presseThomas Lozinski01 44 78 47 [email protected]

« adel abdessemed, Je suis innoCenT » 3 OCTOBRE 2012 - 7 JANVIER 2013 Attaché de presseThomas Lozinski01 44 78 47 [email protected]

VoiCi parismoderniTés phoTographiques, 1920 - 195017 OCTOBRE 2012 - 14 JANVIER 2013 Attachée de presseCéline Janvier01 44 78 49 [email protected]

salVador dalÍ21 NOVEMBRE 2012 - 25 MARS 2013 Attachée de presseAnne-Marie Pereira01 44 78 40 [email protected]

Michel Gauthierconservateur au Musée national d’art moderne assisté de marie griffay

Centre pompidou75191 paris cedex 04téléphone00 33 (0)1 44 78 12 33métro hôtel de Ville, rambuteau

horairesExposition ouvertetous les jours de 11h à 21h,sauf le mardi

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