bd tsunamis. inventaire historique des tsunamis en france … · 2008. 10. 20. · bd tsunamis....

BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France

Année 2007 Rapport final

BRGM/RP-55993-FR février 2008

BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France

Année 2007 Rapport final

BRGM/RP-55993-FR février 2008

Étude réalisée dans le cadre des activités de Service public du BRGM 2007-RIS-H01

J. Lambert

Vérificateur :

Nom : M. TERRIER

Date :

Signature :

Approbateur :

Nom : H. MODARESSI

Date :

Signature :

En l’absence de signature, notamment pour les rapports diffusés en version numérique, l’original signé est disponible aux Archives du BRGM.

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BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France, année 2007

4 BRGM/RP-55993-FR – Rapport final

Mots clés : BD Tsunamis, Tsunamis, Inventaire, Historique, France, Antilles, Réunion,

Nouvelle-Calédonie, Site Internet. En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Lambert J. (2008) – BD Tsunamis. Inventaire historique des tsunamis en France, année 2007. Rapport final. BRGM/RP-55993-FR, 41 p., 27 fig., 1 CD-Rom. © BRGM, 2008, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.


BRGM/RP-55993-FR – Rapport final 5

Synthèse

ans le cadre de la convention n° CV 0000802 entre le Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement Durables, Direction de la Prévention des

Pollutions et des Risques (MEDAD-DPPR) d’une part et le BRGM d’autre part, cette étude présente l’état des travaux réalisés en 2007 par le BRGM sur l’opération de Service public PSP07ARN08, relative à la fiche intitulée : « Cahier des charges 4.3 : BD « Tsunamis ». Inventaire historique des tsunamis en France ».

Cette opération s’inscrit dans la suite du projet achevé l’année précédente, sur la mise en œuvre d’un système informatique (BD Oracle/Access) destiné au recueil de données sur les tsunamis en France. Cette phase fit l’objet d’une présentation à la réunion du Comité scientifique dudit projet. Le rapport correspondant (BRGM-RP-55132-FR) a été transmis au MEDAD.

La seconde phase qui nous occupe ici, en relation avec le cahier des charges de la convention citée plus haut, recouvre deux aspects :

- la création du site Internet associé aux tsunamis et sa mise en ligne en août 2007 ;

- la poursuite, dans le même temps, de l’inventaire historique de ces événements et leur intégration dans la base de données dans la mesure où ils concernent le territoire français.

Sur ces travaux, retenons plus particulièrement :

- la conception du site Internet : · développé à partir de la charte graphique BRGM/MEDAD sur les sites Risques, · associé au contenu des tables informatiques de la BD proprement dite (Access), · associé à une cartographie dynamique (Mapinfo), · associé à la présence de sources d’archives numérisées, · traduit en deux langues (anglais et espagnol) ;

- la poursuite de l’inventaire des tsunamis observés sur le territoire français au cours des temps, non seulement en métropole, mais aussi à l’outre-mer (Antilles, Réunion, Nouvelle-Calédonie) et ce : · par la recherche de sources documentaires imprimées ou manuscrites les plus

contemporaines des événements, quelle que soit la langue, · par l’analyse et l’interprétation des paramètres physiques des tsunamis (lorsqu’ils

sont décrits) et par le calibrage de ces phénomènes sur l’échelle internationale Sieberg-Ambraseys (6 degrés),

· par la confrontation de ces témoignages d’époque avec certaines sources actuelles, telles que les catalogues de tsunamis,

D



· par l’accessiblité aux 67 événements figurant aujourd’hui sur le site www.tsunamis.fr.



Sommaire

1. Introduction .............................................................................................................11

2. Création d’un site Internet dédié aux tsunamis historiques en France .............13

2.1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU SITE INTERNET « TSUNAMIS »...............13

2.1.1. Adresse du site ........................................................................................13 2.1.2. Configuration et charte graphique............................................................13 2.1.3. Revue de détails de la page d’accueil .....................................................13

2.2. ARCHITECTURE ET CONTENU DU SITE INTERNET « TSUNAMIS »...........17

2.2.1. Fenêtre d’identité du tsunami...................................................................19 2.2.2. Fenêtre des observations du tsunami......................................................21 2.2.3. Fenêtre des références bibliographiques du tsunami ..............................22 2.2.4. Fenêtre des archives numérisées du tsunami .........................................23 2.2.5. Fenêtre cartographique du tsunami .........................................................24

3. Poursuite de l’inventaire historique des tsunamis ..............................................27

3.1. UNE RECHERCHE DOCUMENTAIRE COMPLEXE ........................................27

3.2. EXEMPLES DE SOURCES CONTEMPORAINES............................................28

3.2.1. Tsunami du 1er novembre 1755 aux Antilles............................................28 3.2.2. Tsunami du 29 juin 1725 dans le port de Marseille (extrait) ....................32 3.2.3. Tsunami du 20 août 1890 sur la côte du Languedoc...............................33

3.3. BILAN DES RECHERCHES DOCUMENTAIRES EN 2007 ..............................34

3.4. UN COMMENTAIRE SUR LES CATALOGUES DE TSUNAMIS ......................35

4. Statistiques de la BD Tsunamis en 2007...............................................................37

4.1. LISTE DES « VRAIS » TSUNAMIS (FÉVRIER 2008) .......................................37

4.2. RÉPARTITION DES TSUNAMIS PAR « BASSINS OCÉANIQUES »...............38

4.3. RÉPARTITION DES TSUNAMIS PAR « CAUSES ».........................................38

4.4. CARACTÉRISTIQUES DES SOURCES DOCUMENTAIRES...........................39



4.5. DONNÉES DU SITE « TSUNAMIS » ACCESSIBLES EN LIGNE (FÉVRIER 2008) ................................................................................................................. 40

5. Conclusion et perpectives 2008 ............................................................................ 41

Liste des figures

Figure 1 - BD Tsunamis : page d’accueil du site sur les tsunamis historiques en France (édition de février 2008). ......................................................................................... 14

Figure 2 - BD Tsunamis : page de présentation du site .......................................................... 14 Figure 3 - BD Tsunamis : page de définition du terme « Tsunami »....................................... 15 Figure 4 - BD Tsunamis : échelle internationale des tsunamis Sieberg-Ambraseys en

6 degrés. ................................................................................................................. 15 Figure 5 - BD Tsunamis : zones d’étude des tsunamis actuellement observés et

recensés sur le territoire français : métropole (Manche, Atlantique, Méditerranée), Antilles, Nouvelle-Calédonie et Réunion. ....................................... 16

Figure 6 - BD Tsunamis : rubriques abordées par la page des droits d’usage....................... 16 Figure 7 - BD Tsunamis : carte de la page d’acceuil du site : répartition géographique

des événements en métropole et à l’outre-mer ; zones de sélection (couleur) (édition de février 2008). ......................................................................................... 17

Figure 8 - BD Tsunamis : catalogue général des tsunamis régionaux (page 1, présentation chronologique). Chaque événement est interrogeable par un clic dans la colonne Appellation (édition de février 2008)............................................. 18

Figure 9 - BD Tsunamis : catalogue chronologique des faux tsunamis (page 1). Seule la liste des dates est accessible (édition de février 2008). ........................... 19

Figure 10 - BD Tsunamis : fenêtre d’identité du tsunami 6 0003. La clé numérique commençant par 6 crée le lien comme quoi le phénomène a été constaté a minima dans département des Alpes-Maritimes.................................................. 19

Figure 11 - BD SisFrance : fenêtre d’identité du séisme du 23 février 1887 ayant causé le tsunami du même jour (lien vers la BD Sisfrance à partir de la BD Tsunamis)................................................................................................................ 20

Figure 12 - BD Sisfrance : carte des isoséistes matérialisant l’intensité des ondes sismiques à terre lors du séisme du 23 février 1887 (lien vers la BD Sisfrance à partir de la BD Tsunamis). ................................................................................... 20

Figure 13 - BD Tsunamis : détails des observations et paramètres associés aux localités ayant subi le tsunami du 23 février 1887 sur la côte ligure (édition de février 2008). ...................................................................................................................... 22



Figure 14 - BD Tsunamis : aperçu des références bibliographiques associées à la description du tsunami du 23 février 1887 sur la côte ligure (page 1, édition de février 2008)........................................................................................................23

Figure 15 - BD Tsunamis : exemple de source numérisée associée à la description des tsunamis et accessible en ligne. Ici, relation des observations constatées à Marseille (Bouches-du-Rhône) à l’occasion du séisme ligure du 23 février 1887.........................................................................................................................24

Figure 16 - BD Tsunamis : cartographie des effets du tsunami du 23 février 1887. Carte initiale.............................................................................................................25

Figure 17 - BD Tsunamis : cartographie des effets du tsunami du 23 février 1887. Carte zoomée sur la presqu’île Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes) avec un fonds topographique IGN au 1/25 000.......................................................26

Figure 18 - Tsunami du 1er novembre 1755 à la Martinique. Relation originale in P.V. manuscrits de l’Académie des Sciences de Paris, registre 75, année 1756, fol. 48-49..................................................................................................................29

Figure 19 - Tsunami du 1er novembre 1755 à la Martinique. Relation originale d’après un habitant de Sainte-Marie de la Martinique (Copyright Ph. Cottrell, 2003)..........30

Figure 20 - Tsunami du 29 juin 1725 à Marseille. Relation originale extraite d’un recueil imprimé la même année aux Pays-Bas...................................................................32

Figure 21 - Tsunami du 20 août 1890 au Grau-du-Roi (Gard), d’après un article du Figaro, du 22 août 1890. ....................................................................................33

Figure 22 - Titre de Une de l’Ouest-Éclair à propos d’un « raz-de-marée » provoqué par une forte dépression météorologique ayant occasionné d’immenses dommages sur les côtes françaises, le 9 janvier 1924. .........................................34

Figure 23 - Liste des vrais tsunamis ayant atteint les côtes de France, d’après la base de données correspondante et détaillée sur le site Internet www.tsunamis.fr (édition, février 2008)...............................................................................................38

Figure 24 - Répartition des tsunamis par bassins océaniques (février 2008). ..........................38 Figure 25 - Répartition des tsunamis par causes (février 2008)................................................39 Figure 26 - Catégories de la documentation sur les tsunamis (février 2008). ...........................39 Figure 27 - Site Internet Tsunamis : distribution des données consultables en ligne

(février 2008) ...........................................................................................................40



1. Introduction

u cours de l’année 2007 et conformément au cahier des charges n° 4.3 de la convention MEDAD CV 0000802 signée le 1er août 2007, le BRGM a été

missionné pour créer un site Internet dédié aux tsunamis observés sur le territoire français. Parallèlement à cette phase et jusqu’au début de l’année 2008, les travaux de recherches documentaires sur ces phénomènes ont été poursuivis de manière à implémenter à la fois la base de données et le site en ligne correspondant.

Ce rapport détaille donc les travaux sur :

- la création du site « Tsunamis historiques en France », sa configuration, ses fonctionalités et son contenu ;

- la méthodologie et le bilan des travaux d’inventaire historique sur ces événements durant l’année 2007.

Rappelons que ce projet s’inscrit dans le prolongement des réalisations entreprises l’année précédente et en particulier la création de la base de données (BD Oracle/Access) sensu stricto, base de données qui a fait l’objet d’une présentation au MEDAD.

A



2. Création d’un site Internet dédié aux tsunamis historiques en France

La connaissance et la diffusion des données sur les risques naturels en France est une des volontés affichées du Ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement Durables (MEDAD). À l’image de ce qui a été mis en œuvre à propos des séismes (BD et sites Sisfrance), le BRGM a été chargé par la Direction de la Prévention des Pollutions et des Risques de créer, dans un premier temps, une base de données sur les tsunamis, dans un second temps le site internet associé.

Sur ce dernier point, nous exposons ci-dessous les travaux entrepris : configuration du site, fonctionnalités et contenu.

2.1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU SITE INTERNET « TSUNAMIS »

2.1.1. Adresse du site

L’adresse officielle du site est www.tsunamis.fr. Sa communication nous a été fournie par le MEDAD en date du 13 septembre 2007.

2.1.2. Configuration et charte graphique

La charte graphique des sites Risques validée par le BRGM et le MEDAD a été appliquée au site des tsunamis. La présentation d’ensemble, les menus et les diverses fonctionnalités de la page d’accueil (fig. 1) donnent accès à l’interrogation et à la restitution des données sur un fonctionnement identique à d’autres sites, notamment celui des séismes historiques en France.

D’un point de vue configuration, outre le bandeau principal (logos et titre), les menus de présentation, de définitions, d’aide, de liens, de droits d’usage, de FAQ, et de contacts reprennent exactement les fonctions développées ailleurs.

2.1.3. Revue de détails de la page d’accueil

a) Accès en trois langues

Conformément au cahier des charges qui prévoyait l’accessibilité en anglais, le BRGM a ajouté l’espagnol de sa propre initiative. Le choix de la langue se fait en sélectionnant le drapeau correspondant.



Figure 1 - BD Tsunamis : page d’accueil du site sur les tsunamis historiques en France

(édition de février 2008).

b) Menu « Présentation »

Il ouvre une page renseignant le visiteur sur la destination du site (fig. 2).

Figure 2 - BD Tsunamis : page de présentation du site.

c) Menu « Définitions »

Cette page donne accès à deux définitions :

- la première sur le tsunami (fig. 3) ;

- la seconde sur l’échelle utilisée, ici celle de Sieberg-Ambraseys en 6 degrés (fig. 4).



Figure 3 - BD Tsunamis : page de définition du terme « Tsunami ».

Figure 4 - BD Tsunamis : échelle internationale des tsunamis Sieberg-Ambraseys en 6 degrés.

d) Menu « Contexte »

Cette page renseigne sur le contexte scientifique d’élaboration du site. Les symboles bleus de la carte ci-dessous situent les zones géographiques d’étude des tsunamis en France (fig. 5).



Figure 5 - BD Tsunamis : zones d’étude des tsunamis actuellement observés et recensés sur le territoire français : métropole (Manche, Atlantique, Méditerranée), Antilles, Nouvelle-

Calédonie et Réunion.

e) Menu « Droits d’usage »

Cette page, associée à tout site Web développé par le BRGM, rend compte d’un certain nombre de dispositions (fig. 6), notamment légales. Nous ne les reprendrons pas ici.

Figure 6 - BD Tsunamis : rubriques abordées par la page des droits d’usage.

f) Carte de la page d’accueil

La carte de la page d’accueil du site des tsunamis en France (fig. 7) a une double fonction : d’une part présenter en un coup d’œil la distribution géographique des tsunamis recensés par le site au moment de sa consultation (ici plusieurs départements métropolitains qu’accompagnent la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et le territoire de la Nouvelle-Calédonie), d’autre part agir comme un outil de



sélection d’un département ou d’un territoire (zones coloriées) en vue d’accéder ensuite directement aux événements reliés à ce département ou à ce territoire.

Figure 7 - BD Tsunamis : carte de la page d’acceuil du site : répartition géographique

des événements en métropole et à l’outre-mer ; zones de sélection (couleur) (édition de février 2008).

2.2. ARCHITECTURE ET CONTENU DU SITE INTERNET « TSUNAMIS »

Un des moyens de connaître le contenu d’ensemble du site des tsunamis est d’interroger le menu « catalogue de tsunamis » (fig. 8).

Il donne alors accès :

- soit à la liste chronologique des tsunamis régionaux ou « Vrais tsunamis » (du plus récent au plus ancien), en fournissant l’état détaillé des connaissances de chacun d’eux ;

- soit à la liste des « Faux tsunamis » ou tsunamis incertains répertoriés uniquement par leur date et leur localisation.

La différenciation entre les deux catégories « Vrais-Faux » est réalisée au moment de l’analyse et de la confrontation des sources documentaires. Dans la première catégorie, les vrais tsunamis sont décrits avec des données qui ne laissent aucun doute sur la réalité tsunamigène du phénomène (mouvements de flux et de reflux des eaux, mouvement de retrait et d’inondation de la mer, etc.). Dans la seconde catégorie au contraire, les faux tsunamis correspondent le plus souvent aux conséquences de phénomènes météorologiques (dépression, tempête, cyclone) désigné sous le nom de « raz-de-marée ». Accompagnés de vagues déferlantes plus ou moins importantes, ces phénomènes n’ont rien à voir avec la désignation et les caractéristiques propres du tsunami.



À la différence des Faux tsunamis (fig. 9), chaque Vrai tsunami est interrogeable individuellement. Plusieurs fenêtres donnent successivement accès à :

- son identité (date, intensité et localisation) ;

- à la liste des observations ponctuelles et aux paramètres des ondes tsunamigènes constatées dans ces localités ;

- à la bibliographie détaillée ;

- à une sélection de documents numérisés (dans le respect des droits d’auteurs) ;

- et à une carte d’ensemble du phénomène.

Figure 8 - BD Tsunamis : catalogue général des tsunamis régionaux (page 1, présentation

chronologique). Chaque événement est interrogeable par un clic dans la colonne Appellation (édition de février 2008).



Figure 9 - BD Tsunamis : catalogue chronologique des faux tsunamis (page 1).

Seule la liste des dates est accessible (édition de février 2008).

2.2.1. Fenêtre d’identité du tsunami

Dans la BD proprement dite (Oracle/Access), chaque événement, qu’il soit Faux ou Vrai, possède pour sa gestion une clé numérique spécifique permettant son identification. Cette clé unique formatée à partir du numéro d’un département français (i.e. : Alpes-Maritimes 06, Guadeloupe 971, etc.) est retranscrite sur le site. Pout tout tsunami sélectionné dans le catalogue, la fenêtre d’identité de l’événement sélectionné s’affiche (fig. 10). Ici l’exemple du tsunami du 23 février 1887 sur la côte ligure.

Figure 10 - BD Tsunamis : fenêtre d’identité du tsunami 6 0003. La clé numérique commençant

par 6 crée le lien comme quoi le phénomène a été constaté a minima dans département des Alpes-Maritimes.



Figure 11 - BD SisFrance : fenêtre d’identité du séisme du 23 février 1887 ayant causé

le tsunami du même jour (lien vers la BD Sisfrance à partir de la BD Tsunamis).

Figure 12 - BD Sisfrance : carte des isoséistes matérialisant l’intensité des ondes sismiques

à terre lors du séisme du 23 février 1887 (lien vers la BD Sisfrance à partir de la BD Tsunamis).



Notons que c’est à partir de cette première fenêtre que les rubriques suivantes détaillent le phénomène (cf. infra). Dans cette fenêtre, le lien supérieur « Caractéristiques du séisme d’après Sisfrance » permet l’accès aux caractéristiques du séisme responsable du tsunami d’après le site Internet consacré à la sismicité historique de la France (www.sisfrance.net). Les deux figures 11 et 12 illustrent cette possibilité en montrant l’exemple du séisme ligure du 23 février 1887.

2.2.2. Fenêtre des observations du tsunami

On entend par « Observations » les lieux (localités ou lieux-dits) où le tsunami a été observé. Chaque observation est décrite par une suite de paramètres sur les effets propres du tsunami observé dans la localité et ce, en fonction des détails recueillis lors de l’analyse des sources documentaires. La fenêtre des observations ci-dessous (fig. 13) s’organise de la manière suivante :

- colonne Localité : nom du lieu où le tsunami a été constaté ;

- colonne Dept./Pays : département français ou pays de rattachement de la localité ;

- colonne Vague : code Nb : nombre de vagues ; Haut : hauteur maximale de vagues en mètres; Fiab : indices de fiabilité A (sûr), B (assez sûr) ou C (incertain, à vérifier) dans cette localité ;

- colonne Retrait : Haut : hauteur maximale d’abaissement du niveau des eaux (en mètres) et indices de fiabilité ; Dist : distance de retrait (ou d’éloignement) par rapport à la normale (ex. la mer s’est retirée à plus de 100 mètres de la côte) et indices de fiabilité ;

- colonne Inondation : Haut : hauteur maximale de surélévation du niveau des eaux et indices de fiabilité ; Prof : distance d’inondation (ou d’envahissement) des eaux (ex. la mer a dépassé ses bornes à plus de 100 mètres à l’intérieur des terres) et indices de fiabilité ;

- colonne Runup : Haut : hauteur calculée entre la valeur de la cote du niveau marin la plus basse au moment du retrait et la valeur de la cote la plus élevée au moment de l’inondation et indices de fiabilité ;

- colonne Intensité de l’onde : Int : valeur chiffrée traduisant la puissance de la vague sur l’échelle internationale des tsunamis Sieberg-Ambraseys en 6 degrés et indices de fiabilité.

- colonne Longitude, Latitude : Deg. dec : coordonnées géographiques exprimées en degrés décimaux. Pour satisfaire à une meilleure précision, les valeurs ont été passées de 2 à 6 décimales ;

- colonne Date : cette colonne est renseignée si la date du constat du tsunami est différente de la date d’occurrence initiale du phénomène (i.e. : cas des tsunamis transocéaniques) ;

- colonne Heure : cette colonne est renseignée dans la mesure où les témoignages indiquent les horaires de constat du phénomène dans la localité concernée.



Figure 13 - BD Tsunamis : détails des observations et paramètres associés aux localités

ayant subi le tsunami du 23 février 1887 sur la côte ligure (édition de février 2008).

Les indices de fiabilité, exprimés à la suite des différentes valeurs de hauteur de vague, de runup, de distance d’inondation et de distance de retrait, sont fixés lors de l’interprétation des informations rapportées par les sources documentaires. Ces indices traduisent en quelque sorte la précision et la validité des paramètres, à savoir :

- indice A : valeur sûre, estimée d’après plusieurs recoupements de relations rédigées par des témoins oculaires ayant vécu et « mesuré » l’événement ;

- indice B : valeur assez sûre, estimée d’après le témoignage d’un contemporain, avec recoupement de sources plus tardives ;

- indice C : valeur incertaine ou à vérifier, fournie par des sources de seconde main ne permettant pas une confrontation avec des témoignages contemporains.

2.2.3. Fenêtre des références bibliographiques du tsunami

La base de données sur les tsunamis est élaborée à partir de sources documentaires vérifiées et contrôlées. Nous y reviendrons. Chaque événement dispose donc d’une bibliographie spécifique composée d’une ou de plusieurs références. Ci-dessous, l’exemple du tsunami du 23 février 1887 (fig. 14). La bibliographie est organisée par types de sources : sources à caractère historique, sources à caractère scientifique, sources issues de la presse, sources issues de manuscrits, etc.). La colonne



« Référence » du site présente la bibliographie triée par ordre alphabétique de source et de type, la presse figurant en dernière position. Notons que le soulignement de la référence indique la présence d’un lien et donc d’un document numérisé accessible en ligne (cf. infra 3.1.4.).

En 2007, 117 références bibliographiques ont été nouvellement intégrées au site.

Figure 14 - BD Tsunamis : aperçu des références bibliographiques associées à la description

du tsunami du 23 février 1887 sur la côte ligure (page 1, édition de février 2008).

2.2.4. Fenêtre des archives numérisées du tsunami

À l’image de ce qui est pratiqué pour le site des séismes historiques en France (sisfrance.net), le site des tsunamis propose, au format numérique, une sélection de documents justificatifs (archives) témoignant de ces phénomènes tels qu’ils sont publiés dans la littérature. Unique en Europe, ce procédé permet de justifier, naturellement dans le respect des droits d’auteur, de l’activité de ces phénomènes au cours des temps. Pour accéder aux images scannées de ces documents, il suffit de sélectionner dans la bibliographie, la référence bénéficiant d’un lien hypertexte



souligné (fig. 15). En 2007, 110 pages de documents ont été ajoutées à la consultation en ligne.

Figure 15 - BD Tsunamis : exemple de source numérisée associée à la description

des tsunamis et accessible en ligne. Ici, relation des observations constatées à Marseille (Bouches-du-Rhône) à l’occasion du séisme ligure du 23 février 1887.

2.2.5. Fenêtre cartographique du tsunami

Chaque événement interrogeable sur le site bénéficie d’une cartographie qui lui est propre (fig. 16). La carte correspondante est établie sur la distribution des intensités tsunamigènes associées aux observations (cf. supra, fig. 11). Les points de couleur de la légende traduisent le degré d’intensité du phénomène par rapport à l’échelle Sieberg-Ambraseys en 6 degrés. Notons que la couleur noire (degré 0) est une valeur propre à la BD tsunamis : elle marque le fait que l’onde n’a pas affecté la localité, d’après la bibliographie historique collectée à ce jour.



Les outils de la carte (zoom avant, zoom arrière, zoom précédent, recentrage, information) ont des fonctionnalités identiques aux autres sites Risques. La taille de la carte est affichable en divers formats allant de 450 à 650 pixels.

En cochant le bouton d’information, un clic sur un point de couleur renseigne sur les caractéristiques de ce point ; le résultat s’affiche dans le coin inférieur droit de la carte, précisant le nom de la localité sélectionnée, ses coordonnées géographiques et le degré d’intensité de l’onde du tsunami.

Figure 16 - BD Tsunamis : cartographie des effets du tsunami du 23 février 1887. Carte initiale.

Une des particularités cartographiques développées par le BRGM, dans le cadre de ce projet, est l’association de fonds topographiques noirs et blancs au 1/250 000 et au 1/25 000 (source IGN). Ces fonds, disponibles actuellement pour les seuls départements métropolitains, sont visibles en fonction du seuil de zoom demandé. Le document ci-après illustre ces propos (fig. 17).



Figure 17 - BD Tsunamis : cartographie des effets du tsunami du 23 février 1887.

Carte zoomée sur la presqu’île Saint-Jean-Cap-Ferrat (Alpes-Maritimes) avec un fonds topographique IGN au 1/25 000.



3. Poursuite de l’inventaire historique des tsunamis

Parallèlement à la construction du site Internet, les travaux de recherche documentaire ont été poursuivis et axés principalement, à la demande du MEDAD, sur les domaines méditerranéen et antillais. Durant cette période, la base de données et le site ont été enrichis de :

- 46 événements supplémentaires, portant leur total à 67 parmi lesquels 44 vrais tsunamis ;

- 160 observations nouvelles et/ou actualisées associées à ces événements ;

- 117 références bibliographiques nouvelles dont plusieurs totalement inédites.

3.1. UNE RECHERCHE DOCUMENTAIRE COMPLEXE

« Il vaut mieux l’original que la copie. »

C’est sur ce fondement méthodologique que le BRGM n’a de cesse de travailler, appliquant en cela les principes mis en œuvre pour les études de sismicité historique dont il a charge depuis trois décennies. Un des objectifs premiers pour l’étude des tsunamis historiques est donc, autant que faire se peut, de rechercher les sources documentaires originales, celles qui sont les plus contemporaines de l’événement. Cette manière de faire, même si elle s’avère parfois plus longue, évite en particulier les ambigüités et les confusions décelables dans quelques publications récentes (cf. § 3.4.). Ce principe admis, il faut reconnaître que la recherche est rendue complexe par plusieurs facteurs.

En premier lieu, le terme de « tsunami » est un terme assez récent qui n’apparaît dans la littérature scientifique européenne qu’au milieu du XXe siècle. Il est donc vain de rechercher avant cette date une telle expression qui n’avait cours essentiellement qu’au Japon et dans une partie du Pacifique. Hors de ces zones, il est alors fait référence au terme de « raz-de-marée ».

Or ce terme n’est que très rarement indexé dans la littérature (contrairement aux séismes), ou s’il l’est, c’est le plus souvent comme conséquence d’un phénomène météorologique d’importance (dépression cyclonique par exemple), ce qui, dans le cas présent, sort de notre champ d’étude au sens strict. Cet état de fait complique singulièrement la tâche d’un point de vue pratique documentaire, obligeant à balayer et à dépouiller une foule de documents. C’est pour cette raison que la BD et le site Internet recensent de-ci de-là plusieurs « raz-de-marée » correspondant à des « faux tsunamis » (cf. § 3.3.).

En second lieu, pour les événements historiques, notamment antérieurs au XXe siècle et hormis lors des grandes catastrophes (ex. éruption du Krakatoa, 23 août 1887,



Indonésie), le tsunami est un phénomène marin qui bénéficie d’un impact descriptif beaucoup plus modeste que les effets propres d’un séisme. Démonstration : autant il nous a été donné de constater que lors d’une secousse sismique ses effets font l’objet de relations nombreuses sur une étendue plus ou moins vaste de territoire, autant les effets du tsunami correspondant, limités par la force des choses au strict domaine côtier, ne sont décrits que par de rares témoignages. Cela est d’autant plus vrai lorsque le point initial de déclenchement du tsunami se situe éloigné des côtes françaises, par exemple en Méditerranée, sur la côte d’Afrique du Nord.

Cette remarque, anodine en apparence, complique singulièrement la recherche de témoignages écrits. En effet, le coefficient des vagues du tsunami arrivant assez ou très affaibli sur les côtes françaises, la relation des effets du tsunami n’en sera que rarement décrite, particulièrement au regard de la période historique où les instruments de mesure étaient inexistants. Il est évident que cet état de fait influe sur les résultats des travaux.

3.2. EXEMPLES DE SOURCES CONTEMPORAINES

Nous avons dit que nous nous attachions à recueillir les témoignages des tsunamis à partir des sources manuscrites ou publiées les plus contemporaines des événements. Voici quatre exemples de relations inédites dont deux sur les Antilles (1755) et deux sur la métropole (1725 et 1890).

3.2.1. Tsunami du 1er novembre 1755 aux Antilles

a) Martinique : relation extraite des archives de l’Académie des Sciences de Paris

C’est en parcourant les registres manuscrits de cette académie que nous avons relevé plusieurs informations dignes d’intérêt. Elles émanent de témoins oculaires et sont restées jusqu’ici inédites. Voyez la lettre n° 1 ci-dessous (fig. 18).

Ci-après transcription du texte, dans le jus orthographique de l’époque :

« Extrait d’une lettre écrite par M. Lettée, dattée de la Martinique du fort Saint-Pierre, le 5 novembre 1755, à M. Henry Goudal, négotiant à Bordeaux.

Nous sommes au 5 novembre. Il est arrivé le premier de ce mois, un phoenomène singulier dans le Cul de Sac de la Trinité de cette isle, à quatre heures du soir. La mer s’est retirée de plus de vingt pieds, à peine a-t-elle laissé de l’eau pour floter les barques qui étoient mouillées et dans l’espace de quatre heures qu’a duré ce phoénomène, elle a remonté avec un flux si grand par trois différentes fois, qu’elle a passé ses bornes de plus de 200 pieds sur la terre ; toutes les maisons du bourg ont été inondées de plus de trois pieds d’eau ; tous les magazins étoient remplis de caffé qui a été mouillé, par conséquent, c’est du caffé gaté. Le tems qu’elle avoit mis à se retirer n’a duré qu’une demie heure. Comme il étoit resté du poisson à sec, les Nègres ont été pour en amasser. Le flux qui est revenu avec violence les a surpris. Il y en a qui se sont noyés. Tous les habitans du bourg ont crû qu’ils alloient être submergés et que la mer alloit



couvrir l’isle. On ne sait à quoi attribuer cet événement ; si la terre avoit tremblé, on diroit que c’en étoit la cause. »

Figure 18 - Tsunami du 1er novembre 1755 à la Martinique. Relation originale in P.V. manuscrits

de l’Académie des Sciences de Paris, registre 75, année 1756, fol. 48-49.

Rédigée par un témoin sur place au moment des faits, cette relation originale permet de juger du phénomène dans son ensemble : les conséquences mais aussi la crainte des habitants de la Trinité apparaissent clairement. Cette annotation qui s’accompagne d’une seconde lettre, retrouvée aussi dans les registres manuscrits de l’académie des sciences, est corroborée par un second témoignage, celui d’un habitant de Sainte-Marie (cf. ci-après § b).



Figure 19a - Tsunami du 1er novembre 1755 à la Martinique. Relation originale d’après un

habitant de Sainte-Marie de la Martinique (Copyright Ph. Cottrell, 2003).



Figure 19b - Tsunami du 1er novembre 1755 à la Martinique. Relation originale d’après un

habitant de Sainte-Marie de la Martinique (Copyright Ph. Cottrell, 2003).



b) Martinique : relation d’après le livre-journal (1745-1765) d’un vieil habitant de Sainte-Marie (Martinique)

Il s’agit d’un témoignage original, totalement inconnu des catalogues.

Publié pour la première fois en 1850 par Rufz de Lavison dans Études historiques et statistiques de la population de la Martinique, le « Journal d’un vieil habitant de Sainte-Marie » vient de faire l’objet d’une complète réédition (2003) grâce aux soins de Ph. Cottrell. Consacrée à l’histoire locale de la Martinique vécue par un témoin oculaire de 1745 à 1765, cette source réserve une bonne place à la description du tsunami du 1er novembre 1755 (fig. 19a, 19b).

En commentaires, nous dirons que cette description est remarquable compte tenu des précisions fournies : distances de retrait, distances d’inondation, hauteur de vagues, intervalles de temps entre la succession des ondes, lieux affectés, etc. Nous y reviendrons dans l’étude (cf. § 3.4.).

3.2.2. Tsunami du 29 juin 1725 dans le port de Marseille (extrait)

Figure 20 - Tsunami du 29 juin 1725 à Marseille. Relation originale extraite

d’un recueil imprimé la même année aux Pays-Bas.



C’est en vain que nous avions recherché la description de cet événement à Marseille dont l’Histoire de l’Académie royale des Sciences pour 1725 rapportait « qu’il avait fait tant de bruit », mais sans cependant en donner le détail. Multipliant les recherches, nous venons aujourd’hui de trouver la relation qui nous manquait, publiée… à Amsterdam (fig. 20).

Cette source contemporaine n’est citée dans aucun catalogue.

Pour information, postérieurement au tsunami de 1725, cinq autres événements sont recensés dans le port de Marseille (1812, 1817, 1829, 1841 et 1843). Tous sont accessibles sur le site www.tsunamis.fr.

3.2.3. Tsunami du 20 août 1890 sur la côte du Languedoc

Multipliant les dépouillements de toute nature, nous avons trouvé au hasard d’un article consacré aux « ouragans électriques » la mention lapidaire d’un « raz-de-marée » au Grau-du-Roi (Gard) sur la côte languedocienne.

Nos recherches plus avant nous ont permis de préciser les caractères du phénomène en consultant la presse contemporaine (fig. 21). Notons que cet événement est jusqu’ici totalement inconnu des catalogues.

Figure 21 - Tsunami du 20 août 1890 au Grau-du-Roi (Gard),

d’après un article du Figaro, du 22 août 1890.

Notez qu’il est fait référence en fin d’article à un phénomène semblable survenu au Grau-du-Roi une cinquantaine d’années auparavant, soit aux environs de 1840. Précisément, la BD Tsunami recense un phénomène constaté le 17 juillet 1841 à Sète (Hérault). Existerait-il un lien entre ces deux phénomènes, Sète n’étant distant que de 36 km à vol d’oiseau du Grau-du-Roi ? La question peut être posée.



L’origine du tsunami, quant à elle, reste pour le moment inconnue. Vérification entreprise, nous n’avons pas trouvé de séisme correspondant ni sur la côte d’Afrique du Nord ni sur la côte d’Espagne à cette période. Pourrait-il s’agir d’un glissement sous-marin au large de la côte languedocienne ? Ce ne peut être exclu a priori.

3.3. BILAN DES RECHERCHES DOCUMENTAIRES EN 2007

Nous venons de présenter quelques exemples de sources documentaires témoignant des tsunamis ressentis sur les côtes de France. À notre connaissance, ces sources de première main -les « primary sources » qu’évoquent volontiers les historiens- n’ont jamais été ni citées ni utilisées par les publications spécialisées, fussent-elles récentes. Le site des tsunamis en France fait donc référence à cet égard en s’appuyant sur des relations et témoignages originaux contemporains.

En 2007, les recherches documentaires nous ont conduits à enregistrer et/ou actualiser 46 événements supplémentaires concernant la métropole et l’outre-mer et 160 observations ponctuelles associées. Certains événements sont totalement nouveaux et n’apparaissent dans aucune publication. Au total, parmi des centaines d’ouvrages, d’articles et de manuscrits dépouillés, plus de 117 références bibliographiques nouvelles ont été retenues.

Le fichier « papier » qui constitue la base documentaire de ce projet comporte aujourd’hui plus de 1 200 pages recensant tour à tour les tsunamis effectivement observés sur les côtes de France et d’autres événements susceptibles de l’avoir été.

Cet ensemble documentaire, classé chronologiquement, permet de confronter aisément les données entres elles, un des principes fondamentaux étant l’archivage quasi systématique du maximum d’écrits faisant état de l’expression « raz-de-marée ».

C’est à cette occasion que la description de certaines tempêtes (fig. 22) peut être référencée dans la base, même si ce phénomène n’a pas vocation à y figurer automatiquement.

Figure 22 - Titre de Une de l’Ouest-Éclair à propos d’un « raz-de-marée » provoqué par une forte dépression météorologique ayant occasionné d’immenses dommages

sur les côtes françaises, le 9 janvier 1924.



3.4. UN COMMENTAIRE SUR LES CATALOGUES DE TSUNAMIS

Nous les avons évoqués précédemment en constatant que certains de ces catalogues, même parmi les plus récents, ne revenaient quasiment pas ou en tous cas insuffisamment aux sources originales. C’est ce qui explique vraisemblablement pourquoi, dans certains cas, les paramètres affichés par ces catalogues divergent très sensiblement des relations fournies par les témoins oculaires.

Lors du tsunami du 1er novembre 1755 aux Antilles, J. Lander écrit textuellement dans son catalogue consacré aux tsunamis de la Mer Caraïbe (Science of tsunamis Hazards, vol. 20, 2002) : « At Martinique, the water was reported to have withdraw 1.6 km and return to inundate the upper floors of houses ».

En confrontant cette information marquant à 1,6 km le retrait de la mer avec les informations de contemporains, observateurs des faits, informations originales recueillies par nos soins, nous trouvons non pour la Martinique en général comme le dit Lander, mais pour le point précis de la Trinité 160 mètres : « la mer se mit à fuir vers le large avec une telle rapidité qu’en quatre minutes, la moitié de l’espace qui se trouve entre les bateaux, quand ils sont mouillés et le rivage, fut à sec, c’est-à dire, environ deux cents pas1 » (cf. document de l’étude § b).

Une telle différence -d’un côté 1,6 kilomètre, de l’autre 160 mètres- est troublante. D’où provient donc cette valeur kilométrique fournie par le catalogue de Lander ? D’une erreur de compilation, d’une erreur d’interprétation ? Ajoutons que pour ce tsunami de 1755, aucune des sources citées par cet auteur ne concerne le XVIIIe siècle.

● Autres exemples

Revenons sur le tsunami antillais rapporté à la date du 15 septembre 1751 d’après les travaux de K-F. O’Loughlin (Carebbean Tsunamis, A 500-year History from 1498-1998, Advance in Natural and Technological Hazards Research, 2003). À cette date, O’ Loughlin indique un tsunami à la Martinique, à Hispaniola (Saint-Domingue et Haïti), ainsi que dans les Antilles en général. Même s’il ne lui est attribué qu’un faible indice de fiabilité, les documents originaux et contemporains en notre possession infirment cette hypothèse. Leurs témoignages évoquent au contraire une furieuse tempête jetant une dizaine de bateaux à la côte en Martinique, endommageant sérieusement la Guadeloupe et ravageant pour partie la Jamaïque et Saint-Domingue. Plus d’une quinzaine de sources (presse et témoignages locaux) attestent ces faits dans notre dossier. Il ne peut être question dans ce cas d’un tsunami !

En 1837, toujours selon K-F. O’Loughlin (2003), la Martinique est touchée le 26 juillet par « several shocks (of an earthquake) accompanied by a terrible ‘‘raz-de-marée’’ during a dreadful hurricane ». Ces propos sont empruntés à un catalogue de séismes édité en 1855. Une fois de plus, notre contrôle des sources originales va à l’encontre de l’interprétation d’un réel tsunami. Il s’agit en réalité des effets d’un ouragan

1 La valeur du pas est d’environ 0,80 m.



destructeur à la Barbade, à la Martinique, à Tortola et à Saint-Thomas (voyez le Journal des Débats du 15 septembre 1837 citant le Courrier de la Martinique, le Morning Post et le Morning Herald).

Pareillement, le « tsunami » rapporté par le même auteur le 26 octobre 1829 à la Martinique est en réalité un ouragan !

De pareils exemples pourraient être multipliés pour les seules Antilles françaises.

Quittons les Antilles pour la Méditerranée.

Cherchant à faire le point sur les deux séismes tsunamigènes d’Algérie des 21 et 22 août 1856 dans la région de Djijel (côte au nord de Constantine), nous avons recueilli un certain nombre de documents originaux et pour certains d’entre eux oubliés2.

Les sources à notre disposition décrivent deux tsunamis.

Le premier, le 21 août 1856, est constaté à Djijel et se propage jusqu’aux îles Baléares.

Le lendemain 22 août, le second tsunami affecte le même secteur sans toutefois atteindre les Baléares. Cet événement semble a priori être resté plus local que le précédent. Or, c’est à cette date que Mohammed Rabet (1995, List of important earthquakes in Algeria between 1365 and 1990) écrit que « le tsunami du 22 août fut constaté à Alger, Nice, Saint-Pierre-de-Sardaigne… ». Vérifiant ces propos, nous sommes en mesure de les infirmer et de conclure à une confusion entre les effets du tsunami et les effets du séisme ressenti en Algérie et en Sardaigne. Quant à Nice, il s’agit en réalité d’une concomitance d’événements : un petit séisme local survenu le même jour et peu ou prou à la même heure que le séisme algérien, mais sans aucun tsunami.

Enfin, toujours à propos du séisme algérien de 1856, nous lisons dans un autre catalogue, celui de Soloviev (Tsunamis in the Mediterranean Sea, 2000 B.C. – 2000 A.D., Advance in Natural and Technological Hazards Research, 2000) que la secousse du 22 août fut ressentie – « was felt in Genoa, and possibly in Geneva » (sic !). Certes, s’il y eut bien séisme ce jour à Gênes en Italie (Genoa), mais sans correspondance avec le séisme d’Algérie (cf. BD Sisfrance), on notera l’hésitation de l’auteur entre « Genova » (Italie, qui se dit aussi Genoa) et « Geneva » (Suisse).

Ces quelques exemples montrent que l’utilisation des seuls catalogues de tsunamis comme preuves documentaires peut s’avérer être un handicap et source de mésinterprétation que seul le retour à des documents originaux et contemporains permet de corriger.

2 Histoire de la gendarmerie d’Afrique et des Colonies, d’après les documents de l’Armée de 1830 à 1860.



4. Statistiques de la BD Tsunamis en 2007

4.1. LISTE DES « VRAIS » TSUNAMIS (FÉVRIER 2008)

Le tableau ci-dessous (fig. 23) indique la liste des phénomènes publiés comme « vrais » tsunamis dans la base de données. Leur nombre est de 44 ; il était de 16 en 2006. La valeur fournie par la colonne de droite correspond à l’intensité du tsunami selon l’échelle internationale des tsunamis Sieberg-Ambraseys en 6 degrés (case blanche = intensité inconnue).

Base de données Tsunamis (édition de février 2008)

Clé Année Mois Jour Appellation Région Intensité60001 1564 7 20 Glissement sous-marin (baie de Nice) Côte d'Azur 2

130003 1725 6 29 Port de Marseille Provence 3 500001 1725 7 13 Baie de Flamanville Cotentin 2

9720002 1755 11 1 Séisme dit de « Lisbonne » Antilles 3 9710002 1755 11 18 Séisme de la Nouvelle Angleterre (Cape Ann) Antilles 4 9720001 1767 4 24 Atlantique, séisme du sud-ouest de la Barbade Antilles (Martinique, Barbade) 4 620001 1810 9 19 Port de Boulogne-sur-Mer Picardie 3 130001 1812 6 27 Côte et port de Marseille Provence 4 130004 1817 7 5 Port de Marseille Provence 130005 1829 7 8 Port de Marseille Provence 3 500006 1838 1 23 Port et baie de Cherbourg Cotentin 3 500007 1838 1 24 Port et baie de Cherbourg Cotentin 3 500008 1838 1 25 Port et baie de Cherbourg Cotentin 2 130008 1841 7 14 Port de Marseille Provence 2 340001 1841 7 17 Port de Sète Languedoc 3

9710003 1843 2 8 Séisme du nord-est de la Guadeloupe Antilles 2 130006 1843 2 27 Port de Marseille Provence 3

60005 1856 8 21 Séisme de Kabylie (Djijel) Algérie 4 60006 1856 8 22 Séisme de Kabylie (Djijel) Algérie 4

620002 1858 6 5 Normandie, Kent, Détroit de Calais Manche 3 9710001 1867 11 18 Séisme des Îles Vierges (Saint-Thomas) Antilles 4 9880001 1875 3 28 Séisme des Nouvelles-Hébrides Nouvelle-Calédonie, Vanuatu 6 170002 1875 6 9 Port de La Rochelle Charente-Maritime 3 170003 1882 4 22 Port de La Rochelle Charente-Maritime 3

60003 1887 2 23 Séisme de la Riviera italienne Ligurie 3 300001 1890 8 20 Le Grau-du-Roi Languedoc 3

9720014 1902 5 5 Montagne Pelée : lahar de la Rivière Blanche Antilles 3 9720015 1902 5 8 Montagne Pelée : explosion et nuée ardente Antilles 4 9880005 1931 10 3 Séisme de San Cristobal Archipel des Îles Salomon 6 9880006 1934 7 18 Séisme des Îles Santa Cruz (Vanikoro) Archipel des Îles Salomon 9880007 1934 7 21 Séisme des Îles Santa Cruz (Nendo) Archipel des Îles Salomon 9720006 1969 12 25 Séisme de l'est de la Dominique Antilles 2 170001 1972 9 7 Séisme d'Oléron Charente-Maritime 2

9880003 1977 6 22 Séisme du sud de l'Archipel des Tonga Pacifique Ouest 60002 1979 10 16 Glissement sous-marin (Nice, Baie des Anges) Côte d'Azur 3

9710005 1985 3 16 Séisme de Redonda Antilles 1 9710009 1997 12 26 Écroulement de la Soufrière Hills de Montserrat Antilles 4 9880002 1998 3 25 Séisme du nord Antarctique Pacifique Sud



Clé Année Mois Jour Appellation Région Intensité60004 2003 5 21 Séisme de Boumerdès Algérie 3

9710006 2003 7 13 Eruption de la Soufrière Hills de Montserrat Antilles 2 9710007 2004 11 21 Séisme des Saintes (Guadeloupe) Antilles 2 9740002 2004 12 26 Séisme de Banda Aceh Sumatra 6 9710010 2006 5 20 Éruption de la Soufrière Hills de Montserrat Antilles 9880004 2007 4 1 Séisme de Guadalcanal Archipel des Îles Salomon 5

Figure 23 - Liste des vrais tsunamis ayant atteint les côtes de France, d’après la base de données correspondante et détaillée sur le site Internet www.tsunamis.fr

(édition, février 2008).

4.2. RÉPARTITION DES TSUNAMIS PAR « BASSINS OCÉANIQUES »

Le tableau ci-dessous et le graphique associé (fig. 24) indiquent la répartition des tsunamis par bassins océaniques actuellement accessibles sur le site. Mer Méditerranée Océan Atlantique Manche Mer des Caraïbes Océan Indien Océan Pacifique

14 8 6 8 1 7

BD tsunamis par bassins océaniques (février 2008)

Mer Méditerranée; 14

Océan Atlantique; 8Manche; 6

Mer des Caraïbes; 8

Océan Indien; 1

Océan Pacif ique; 7

Figure 24 - Répartition des tsunamis par bassins océaniques (février 2008).

4.3. RÉPARTITION DES TSUNAMIS PAR « CAUSES »

Le tableau ci-dessous et le graphique associé (fig. 25) indiquent la cause à l’origine du tsunami. Le terme de « gravitaire » renvoie aux glissements sous-marins et/ou écroulements de matières rocheuses. La mention « inconnue » est attribuée lorsque la cause du tsunami n’est pas indiquée par les témoignages, même après confrontation.

Sismique Volcanique Gravitaire Inconnue 22 4 2 16



BD tsunamis par causes (février 2008)

Sismique; 22

Inconnue; 16

Volcanique; 4

Gravitaire; 2

Figure 25 - Répartition des tsunamis par causes (février 2008).

4.4. CARACTÉRISTIQUES DES SOURCES DOCUMENTAIRES

La documentation sur les tsunamis observés en France est associée à une typologie des sources documentaires. Le tableau et le graphique ci-dessous (fig. 26) indiquent la répartition des sources bibliographiques par principales catégories. N.B. : les catalogues mentionnés dans la colonne « Divers » ne sont pas ceux consacrés à l’étude des tsunamis, mais ceux concernant la sismicité historique (catalogues non paramétrés) élaborés principalement avant le XXe siècle. Publications à caractère

historico-littéraire Publications à

caractère scientifique Articles de presse (journaux

anciens et modernes) Divers (manuscrits,

catalogues) 31 60 44 17

BD tsunamis par types de documents (février 2008)

Articles de presse (journaux anciens et

modernes); 44

Divers (manuscrits, catalogues); 17

Publications à caractère historico-littéraire; 31

Publications à caractère scientif ique; 60

Figure 26 - Catégories de la documentation sur les tsunamis (février 2008).



4.5. DONNÉES DU SITE « TSUNAMIS » ACCESSIBLES EN LIGNE (FÉVRIER 2008)

Le tableau et graphique ci-dessous (fig. 27) indiquent le nombre de tsunamis consultables en ligne, le nombre total d’observations (localités) associées, la quantité de références bibliographiques et le nombre de pages d’archives accessibles au format numérique3.

Catalogue Faux tsunamis

Catalogue Vrais tsunamis Observations Bibliographie Archives numérisées

23 44 192 155 139

Pour information, le tableau indique la proportion des données relatives aux « Faux tsunamis » intégrées à ce jour dans la BD correspondante. Seule la date de ces événements et leur localisation géographique, accessibles par le « Catalogue des faux tsunamis », sont consultables sur le site.

BD tsunamis par données accessibles en ligne (février 2008)

Archives numérisées; 139

Bibliographie; 155Observations; 192

Catalogue Vrais tsunamis; 44

Catalogue Faux tsunamis; 23

Figure 27 - Site Internet Tsunamis : distribution des données consultables en ligne

(février 2008)

3 Ces derniers documents sont fournis sur un CD Rom avec le présent rapport.



5. Conclusion et perpectives 2008

n 2007, le BRGM, avec le soutien du Ministère de l’Écologie, de l’Environnement et de l’Aménagement Durables, Direction de Prévention des Pollutions et des

Risques, a créé le site Internet consacré à l’inventaire historique des tsunamis observés sur le territoire français métropolitain et outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Réunion, Nouvelle-Calédonie). Son adresse est www.tsunamis.fr.

Cet inventaire a été entrepris par des recherches documentaires complexes destinées à recueillir et à interpréter les témoignages les plus contemporains sur ces phénomènes.

Par rapport à l’année précédente, les travaux 2007 ont permis de faire progresser l’état des connaissances en intégrant à la base de données :

- événements nouveaux et/ou actualisés : 46 ; - observations ponctuelles nouvelles et/ou actualisées : 160 ; - références bibliographiques nouvelles : 117 ; - pages d’archives numérisées en 2007 et consultables sur le site : 110.

En 2008, les perspectives devraient s’orienter vers la poursuite de ces travaux.

E

Centre scientifique et technique

Service aménagement et risques naturels 3, avenue Claude-Guillemin

BP 36009 – 45060 Orléans Cedex 2 – France – Tél. : 02 38 64 34 34

bd tsunamis. inventaire historique des tsunamis en france … · 2008. 10. 20. · bd tsunamis....

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