baudouin, d. sartre et le langage

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  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    1/10

    Penn State University Press and Pacific Ancient and Modern Language Association are collaborating with JSTOR todigitize, preserve and extend access to Pacific Coast Philology.

    http://www.jstor.org

    Sartre et le langageAuthor(s): Dominique BaudouinSource: Pacific Coast Philology, Vol. 7 (Apr., 1972), pp. 11-19Published by: on behalf of thePenn State University Press Pacific Ancient and Modern

    Language AssociationStable URL: http://www.jstor.org/stable/1316527Accessed: 24-03-2015 01:50 UTC

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  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    2/10

    SARTRE

    T LE LANGAGE

    BY DOMINIQUE

    BAUDOUIN

    La

    question

    e la

    litt6rature

    ujourd'hui

    e

    pose

    comme

    elle

    des

    rapports

    du

    langage

    vec la

    personne

    t

    avec

    le monde.La tache

    philosophique

    e

    son

    c6t6,

    our

    reprendre

    ne formule e M.

    Foucault,

    e

    rapproche

    'une r6flexion

    radicale

    ur

    e

    langage.

    A cette

    onjonction,

    i

    actuelle,

    a

    pensee

    de Sartre ut

    dbs

    ongtemps

    ttentive.

    1

    'agira

    de

    preciser

    ci

    les

    positions

    ue

    Sartre

    6t6

    amene

    a

    prendre

    n face des

    structuralismes,

    inguistique

    t litteraire otam-

    ment,

    u cours

    d'une

    assez

    ongue uerelle,

    ui

    aboutit

    t

    un

    approfondissement

    nouveau,

    n

    des textes

    mportants,

    e son

    interrogation

    e

    toujours

    ur

    e

    lan-

    gage itteraire.es recents crits nt-ils oneresolu es

    contradictions

    ouventrelev6es ans

    Qu'est-ce

    ue

    la

    litterature?,

    e

    1947-48?1

    Un d6batde

    1964,

    Que

    peut

    a

    littirature?,

    emblaita

    r6duire

    ncore

    plus

    au

    seul

    probleme

    e

    son

    efficacit6.2

    ontre

    quoi

    protestait

    icardou,

    porte-

    parole

    du nouveau oman

    t de

    la

    nouvelle

    ritique:

    "pour

    ces

    gens-la,

    'essen-

    tiel

    n'est

    pas

    hors du

    langage;

    'essentiel,

    'est

    le

    langage

    meme.

    Ecrire,

    pour

    eux,

    est non

    tellevolont6 e

    communiquer

    ne

    information

    realable,

    mais e

    projet

    d'explorer

    e

    langage

    ntendu omme

    espace particulier"

    p.

    52).

    Ri-

    cardou se

    r6ffrait

    insi la fameusedistinctiontablie

    par

    Roland

    Barthes

    entre

    Ecrivains

    t

    6crivants,"3

    r6f6rant

    eme

    pour

    ces

    derniers

    e

    terme

    d'"informateurs":On voitdoneque ce que je propose e nommeritterature,

    Sartre

    'appelle

    poesie

    -

    et ce

    que

    j'appelle

    domaine

    des 9crivains

    u

    informa-

    tion,

    l le

    nomme itterature"

    p.

    54).

    Pour

    Barthes,

    aut-il

    e

    rappeler,

    la

    litt6rature

    'est

    bien

    qu'un

    angage,

    'est-A-dire

    n

    systime

    e

    signes:

    son etre

    n'est

    pas

    dans

    son

    message,

    mais

    dans ce

    'systeme',"4

    artre,

    ien

    sir,

    denonga

    ce

    retournement

    u

    langage

    sur lui-meme,

    elon

    lequel

    l'oeuvre

    devient a

    propre

    in,

    a

    propre

    egon,

    'y

    voyant u'ali6nation

    e

    l'homme

    son

    produit,

    creation

    'un univers

    los

    du

    langage,

    ermi

    u

    monde omme u lecteur.

    La

    querelle

    'envenima

    n

    1965-1966.

    artre,

    ans un

    congr6s

    ur

    'avant-

    garde

    Rome,5

    eprocha

    ux

    "gens

    de

    Tel

    Quel"

    leur

    byzantinisme.

    'un

    ton

    de superiorit6ondescendante,ean-Pierreaye, dans deux articles e cette

    revue,6

    ccusa

    Sartrede

    confondre

    es

    registres

    e

    la

    philosophie

    t de

    la

    linguistique,

    t

    de

    refuser

    oute

    precision

    cientifique

    n bousculant

    es

    plus

    6lementaires

    istinctionsaussuriennes:

    e

    que

    Sartre,

    n

    effet,

    enait

    d'oser

    dans un

    important

    ntretien

    ur

    "L'Ecrivain

    t

    sa

    langue",

    ubli6

    par

    la

    Revue

    d'esthdtique.7

    t

    Faye

    denongait

    ans

    l'6criture

    emede

    Sartre

    ne

    "redout-

    able inflation

    es

    mots"

    (p.

    78)

    -

    par

    exemple

    celui de

    totalit6,

    'origine

    fasciste

    faute

    de

    comprendre

    uffisammenteur

    naturede

    "trace absent"

    (p.

    11-12,

    .

    78),

    pourtant

    ntrevue

    adis par

    l'auteur

    e

    L'Imaginaire

    1940).

    Un

    num6ro

    p6cial

    de

    L'Arc devait

    bient6t

    rendre

    a

    defense

    e

    Sartre,

    ui,

    dansun entretien

    vec

    B.

    Pingaud, tigmatisaita

    "d6mission"

    es

    gens

    de Tel

    Quel

    et leur

    n6o-positivisme

    itt6raire: ce

    qu'ils

    contestent,

    'est le

    langage

    en

    tant

    qu'instrument

    e

    communication

    t

    d'expression"

    p.

    96).8

    11

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  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    3/10

    12

    DOMINIQUE

    BAUDOUIN

    Mais

    un

    aspect

    nterieur

    e cette

    uerelle

    ntre artre

    t les

    structuralistes

    menait

    lus

    profond6ment

    u coeur

    du

    probleme:

    l

    s'agit

    du

    d6bat

    ouvert

    entre

    'auteur

    de la

    Critique

    de

    la

    raison

    dialectique

    (1960)

    et celui

    de

    La

    Pensde

    auvage

    1962).

    La

    pens6e

    xistentialiste

    retend

    tre

    I'anthropologie

    elle-meme,n tant u'ellecherche se donner n fondement"Critique ..,

    p.

    104).

    Fondement

    ui

    serait

    'interrelation

    ialectique

    e

    l'homme

    t

    des

    choses,

    ui

    e

    langage oue

    son

    r81e

    e relai.Sartre

    ouligne

    e

    caractere

    limit6

    d'une

    nthropologieositivistencapable

    e saisir

    'homme

    otal omme

    objet-

    sujet".9

    L'anthropologie

    st

    une

    science

    destructrice

    e

    l'homme

    dans

    la

    mesure

    h

    pr6cis6ment

    lle e traite

    arfaitement,

    e mieux n

    mieux,

    ans

    la

    supposition

    ue

    c'est un

    objet

    scientifique."10

    6vi-Strauss,

    ui,

    montre

    ue

    Sartre

    ne veut rien entendre la

    pens6e

    auvage,

    t

    critique onguement

    a

    raison

    dialectique

    t le

    primat

    e la notion 'histoire.

    ref,

    des deux

    raisons,

    dialectique

    t

    analytique,

    hacune

    pr&tend

    nglober

    'autre

    a

    titre

    de cas

    particulier

    u de

    discipline

    uxiliaire.11r ce differend

    deologique

    boutit

    une

    interrogation

    ur a nature u langage ui 6claire oute

    'opposition

    e la

    praxis

    t

    de

    la

    structure,

    ont

    elle

    apparait 'exemple

    e

    plus

    manifeste. our

    le savant

    es

    regles

    e

    la

    linguistique,

    omme

    elles des

    soci6tes

    xotiques

    u

    de la

    psychanalyse,

    eposent

    ur e

    jeu

    combin6 e

    m6canismes

    iologiques

    t

    psychologiques

    ui

    6chappent

    l'histoire

    umaine.

    Totalisation on

    r6flexive,

    la

    langue

    st

    une raisonhumaine

    ui

    a ses

    raisons,

    t

    que

    l'homme

    e

    connait

    pas."

    Ses

    structures

    one

    pr6cedent

    u

    d6passent

    a

    praxis.

    Ou,

    plus

    exacte-

    ment,

    Levi-Strauss d6cele une sorte

    de

    "tel6ologie

    nconsciente,"

    ui

    lui

    parait

    6chapper

    ussibien

    a

    la

    systimatisation

    tructurale

    u'at

    a

    dialectique

    sartrienne:

    "Car la

    langue

    ne

    reside,

    ni dans la raison

    analytique

    es anciens

    gram-

    mairiens,

    i

    dans a

    dialectique

    onstituee e

    la

    linguistique

    tructurale,

    i

    dans

    a

    dialectique

    onstituante

    e la

    praxis

    ndividuelleffronteeu

    pratico-

    inerte,

    uisque

    outes es trois

    a

    supposent."12

    Quelle

    est

    done la

    position

    e Sartre

    n

    face

    du

    structuralisme?

    partir

    de

    l'anthropologie,

    lle

    s'oriente

    ientit

    ussi

    vers a

    linguistique,

    n

    passant

    par

    la

    psychanalyse.

    es

    structuresu

    langage

    se

    justifient

    ortbien a

    un

    certain iveau

    omme

    moment e

    son

    "pratico-inerte,"

    ais "ce

    moment

    oit

    etre

    consid6r6

    omme

    provisoire,

    omme un

    scheme

    abstrait,

    ne

    stase."'3

    L'homme artrienstvouw u d6passementes structures,ar son perp6tuel

    effort

    ersune

    totalit6

    ignifiante.

    Je ne

    comprends

    onc

    pas qu'on

    s'arr&te

    aux

    structures,

    'est

    pour

    moi un scandale

    ogique."14

    r&tendre

    aire

    du

    modele

    inguistique

    n

    module

    d'intelligibilit6

    our

    tous les

    ph6nomenes

    u-

    mains

    erait

    mposer

    l'homme

    ne

    synthese

    ausse t

    inerte.

    a

    linguistique

    elle-meme

    'est

    ntelligibleue

    si

    elle

    renvoie la

    praxis

    du

    sujet

    parlant.

    Le

    langage

    e

    saurait

    'entendre

    omme

    e

    qui

    se

    parle

    a

    travers

    e

    sujet;

    auf,

    on le

    verra,

    ans e cas

    anormal

    u

    jeune

    Flaubert

    ui

    ne

    parle

    pas,

    qui

    est

    parld.'

    Ne

    se

    perd

    dans

    e

    langage

    ue

    celui

    qui

    veut

    bien

    se

    ]aisser

    ngluer

    dans sa masse ou

    ses

    structures.a

    subjectivit6

    artrienne

    xiste,

    ourrait-on

    dire,

    non

    seulement

    ar

    la

    conscience,

    mais

    encore

    grace

    au

    langage.

    Sous son

    aspect

    ollectif,

    a structure

    eut s'imposer

    l'individu:

    dans

    la

    mesure

    ui

    elle

    est faite

    par

    d'autres.

    a

    aussi

    e

    langage

    n'existe

    u'en

    acte,

    car

    a

    aussi e

    systeme

    st

    mort i

    quelqu'un

    ne le

    reprend

    as

    a son

    compte.

    Une discussion

    err6e

    vec

    Sartre

    'est

    pourtant

    6velopp6e

    ans a New

    Left

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  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    4/10

  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    5/10

    14

    DOMINIQUE

    BAUDOUIN

    immediatet

    non

    consciente

    e soi.

    La litterature

    ommence

    d6chiffrer

    n

    sens du

    monde

    que

    la

    philosophie

    eule sait

    expliciter

    otalement.

    lle

    reste

    done

    subordonnee a

    philosophie

    t

    par

    1a

    au sens sartrien

    e

    l'histoire.

    Il n'y aurait1a de nouveau,si ces entretiense semblaientpporter

    plus que

    des

    nuances,

    n

    veritable

    ssouplissement

    u

    statut e

    la

    litt6rature

    engagee.

    '6critureitt6raire

    st

    en

    effet on

    pas

    contradiction,

    ais tension

    entre

    es

    deux

    types

    e

    rapport

    u

    langage:

    celui de communicationt

    celui

    de

    recr6ation

    entendre

    ussi bien re-cr6ation

    ue

    re-creation:

    eu

    sur

    e

    lan-

    gage).

    Car

    Sartrene

    rappelle

    ci la

    contradiction

    ntre

    crivain t

    6crivant

    que

    pour

    mieux

    a

    resoudre,

    n

    expliquant

    onguement

    a

    sp6cificit6

    e

    la

    communicationitt6raire.'6criture

    st

    A

    double

    face:

    outre eur

    ien

    avec

    le

    signifi6

    eel,

    es mots

    ont

    un

    rapport

    nevitable

    A

    l'histoire,

    ant

    celle

    du

    langage ue

    celle du

    signifiantui

    les

    emploie.

    e vrai

    6crivain-6crivant,

    s-

    sumant

    es

    deux

    dimensions,

    evrait airede

    leur contradictiona matiere

    memede son travail.20

    Ouvrant

    insi

    e

    champ

    es

    "surd6terminations

    itteraires",

    artre

    procede

    meme

    A

    une

    r6cup6ration

    e

    la

    po6sie.

    Car

    celle-ci,

    orte

    de

    communication

    inverse,

    arcissismee l'auteur

    rovoquant

    elui du

    lecteur,

    epr6sente

    6an-

    moins

    e

    moment

    ndispensable

    e

    l'interiorit6,

    a

    reconquete

    'une

    solitude

    A

    laquelle

    on

    doit

    parfois

    evenir. a

    po6sie

    utilise es mots non

    pour

    eux-

    memes,

    mais

    en tant

    que

    l'inarticulable

    e

    joue

    dans leur

    r6alit6

    m

    me."

    Chose

    admissible,

    ans

    doute,

    arce

    que

    "le salut

    de

    la

    po6sie,

    'est

    qu'il y

    a

    de

    la

    prose

    A

    cot6."21

    La prose itteraire,lle,trouve n 6quilibrentrea significationt le sens:

    le "sens" ci

    designe xpress6ment

    e

    style.

    Or

    le

    sens,

    "lieu

    de

    l'universel

    singulier"

    u

    concret,

    c'est

    v6ritablemente lieu

    oi

    peut

    e

    constituer

    e

    plus

    profond

    e

    la communicationitt6raire"

    p.

    316).

    Le

    travail

    e

    l'6crivain

    vec

    les surd6terminations

    istoriques

    u les resonances

    ubjectives

    ise

    en effet

    A

    produire

    n

    sens

    transmissible,

    ont

    e

    d6voilement

    emene

    s'opere

    ue

    dans

    la

    mesure

    ui

    l

    est

    destin6

    A l'Autre.

    Maniere

    captieuse

    de

    designer,

    hoix

    d'un certain

    ype

    de mots

    ui,

    "par

    a manibre

    ont ls

    s'allument

    6ciproque-

    ment",

    onnerontu

    lecteur

    a

    table absente

    non

    pas

    comme

    un

    signe

    eule-

    ment,

    mais

    comme une

    table

    suscitee"

    p.

    310).

    Ainsi

    le

    langage

    devient

    moyende communicationotalenon pas malgr6es difficult6snh6rentes

    son

    6paisseur

    ratico-inerte

    u

    A

    son relativisme

    ocio-psychologique,

    ais

    pr6cisement

    cause

    d'elles. Et le

    style

    emblerait

    resque

    acceder

    par

    la

    a

    la

    dignit6

    e

    praxis

    artrienne.

    Sartre

    ffirme

    n

    meme

    temps

    un

    vigoureux

    ptimisme

    u

    langage, ui

    correspond

    ur le

    plan

    litt6raire

    l'affirmation

    hilosophique

    e

    la

    praxis

    contre

    a

    structure.

    Rien

    n'est

    nexprimable

    la

    condition

    'inventer

    l'ex-

    pression."

    our une

    intelligence

    ialectique,

    a

    parole

    'est

    'invention

    eme.22

    Pareil

    optimisme

    ientde

    loin:

    du

    temps

    i

    -

    1944

    -

    Sartre

    reprochait

    Brice

    Parain,

    auteur de

    Recherches sur la nature et la

    fonction

    du

    langage,

    sonpessimismeinguistique.ar Parainm6fiantt

    r6sign6,

    e savaitvoirque

    l'inexactitude,

    'impuissance

    t

    la

    prison

    du

    langage,

    A il

    finissait

    ar

    s'en-

    fermer

    nouveau.

    artre

    d6nongait

    6jA

    un

    chosisme

    u

    langage:

    es

    mots

    sont-ils os

    maitres

    u non?

    Ni

    Dieu,

    ni

    la

    soci6t6

    ne

    suffisent,

    omme e

    croit

    Parain,

    A

    soutenir

    e mot. Le

    langage

    n'existe

    ue par

    cette

    ynthise,

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  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    6/10

    SARTRE T LE LANGAGE

    15

    oil

    se

    rejoignent

    t se

    distinguent

    la

    fois

    l'identification

    ersonnelle

    t

    le

    processus

    niversalisant,

    ui

    est

    l'experience

    meme

    du "Je"

    parlant

    t

    com-

    muniquant;

    ar

    "le

    langage

    n'est

    rien

    que

    l'existence

    n

    presence

    d'autrui,"

    et du monde.23

    a

    meme

    ann6e,

    Sartre

    adressait

    n

    reproche

    nalogue

    FrancisPonge, 'homme u Partiprisdes choses,dont 'effort e d6capage

    linguistique

    vait

    pour

    r6sultat

    e

    d6grader

    'humain,

    e

    r6duire

    'observateur

    a

    l'6tat

    d'huitre,

    u de

    le

    min6raliser

    n

    galet.

    Car

    d6ja

    Ponge

    "hant6

    par

    la

    mat6rialit6

    u

    mot"

    est

    accus6,

    omme

    e

    sera

    Flaubert,

    e

    vouloir

    p6trifier"

    l'homme

    ar

    son

    style.

    Voila

    done

    qu'en

    1965,

    ramenant

    es

    questions

    inguistiques

    u

    probl6me

    litt6raire,

    artre

    parait

    vouloir ssumer

    lus

    positivement

    ue

    jamais l'6pais-

    seur du

    style

    baptis6

    ens.

    S'appr&tait-ila

    econnaitre

    a

    specificit6

    e

    la

    lit-

    t6rature,

    u

    a

    nous donner

    ette

    psychanalyse

    xistentielle

    u

    style

    que

    lui

    demandait

    n

    Manuel

    de

    Dieguez?24

    ien au contraire

    oute

    l'6tude

    du

    cas

    Flaubert, ans cet 6norme ivrede 2140 pages qu'estL'Idiot de la famille,

    paru

    en

    mars

    1971,

    s'avyre a

    r6affirmation

    assionn6e

    es

    plus

    constants

    partis ris

    sartriens.

    Car

    Flaubert,

    'est

    avant

    out

    pour

    Sartre

    n cas d'anomalie

    inguistique.25

    Il

    nous

    d6couvre n

    Gustave,

    u

    faitde

    son

    conditionnement

    amilial,

    n

    petit

    gargon

    assif,

    ncapable

    de

    l'apprentissage

    orrect

    es

    mots,

    mal viss6

    dans

    l'univers

    u

    discours."

    l

    se

    r6fugie

    ans l'h6b6tude

    u

    l'inarticul6t

    tombe

    devant e

    langage

    n

    6tat

    d'estrangement."

    I

    voit es mots

    du

    dehors,

    omme

    des

    choses,

    dans

    eur mat6rialit6

    paque:

    disposition

    'esprit

    ui

    sera a

    l'ori-

    gine

    du

    Dictionnaire

    es

    idees

    regues.

    ourtant ne

    sensibilit6

    uasi-animale

    l'agite: "Ce que j'ai de meilleur, ira-t-il,'est la Po6sie,c'estla b&te."En-

    tendons

    uelque

    chose

    de

    v6cu

    sans commune

    mesure vec le

    langage.

    Alors

    comment

    xpliquer

    e

    "scandale":

    l'idiot

    de

    la

    famille

    devenant

    6nie

    it-

    t6raire?

    'est

    justement

    on

    rapport

    icieux vec les

    mots

    qui

    le

    jette

    dans

    l'aventure

    e

    sa

    vie.

    "A neuf

    ns,

    Gustave

    d6cid6d'6crire

    arce

    qu'a

    sept,

    il

    ne

    savait

    pas

    lire."Sartre

    ne

    cesse

    done

    de

    d6monter

    t de

    remonter,

    ans

    leurs

    plus

    lointaines

    omplexit6s sychanalytiques

    t

    sociologiques,

    es

    con-

    duites e

    ressentimentt

    d'orgueil ui

    feront

    e

    ce

    petit

    argon

    muet,

    tranger

    au

    langage,

    un

    6crivain.

    'abord

    le

    porte

    qui

    va

    se

    tourmenteres

    ann6es

    pour

    accorder

    l'indisable"

    e

    ses

    aspirations

    t

    les insuffisancesu

    langage,

    en attendante devenir'Artiste,eluiqui niera es propres onditionnements

    pour

    se

    vouer

    a

    la

    pure

    ambition

    u

    travail

    ormel.

    Or

    'a

    chaque

    tournant

    e

    sa

    dialectique

    rogressive-regressive,

    ffleure

    a

    meme

    opposition

    e

    Sartre ux

    formalismes

    u

    langage.

    D~s

    le

    premier

    mot

    qu'il

    ne

    dit

    pas

    -

    "Gustave

    ne

    parle

    pas,

    il

    est

    parl6"

    le

    voici

    pr6destin6

    devenir

    e

    Flaubert

    ans

    lequel

    le nouveauroman

    ne serait

    pas

    ce

    qu'il

    est.

    Le

    Flaubert

    ui,

    selon G.

    Genette,

    pres

    J.

    Rousset,

    form6

    e

    projet

    de

    "ne

    rien

    dire,"

    ce

    refusde

    l'expression

    ui

    inaugure

    'experience

    itt6raire

    moderne.26

    lus

    encore

    que

    le

    proces

    d'un Flaubert

    ourgeois,

    artre

    nstruit

    ici

    le

    proces

    de

    1'Artiste

    ui

    traite

    e r6el

    pour

    e mettre

    u

    service

    e

    l'imagi-

    naire: des qu'on entredans le langage"pourle cultiver t non plus pour

    s'en

    servir,

    n

    n'en

    sort

    plus

    amais;"

    la

    litterature

    ommence vec

    la

    decision

    de voler

    e

    langage,

    e

    le detourner e ses fins

    t,

    sans

    abandonner

    es

    signi-

    fications

    irectes,

    'en

    faire es

    moyens

    e

    pr6sentifier

    'inarticulable."27

    ub-

    ordonnantn effet

    a

    signification

    u

    "sens,"

    ne retenant es

    signes

    ue

    leur

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  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    7/10

    16

    DOMINIQUE

    AUDOUIN

    part

    ou leurs

    tructures

    on-signifiantes,

    eur

    somptueuse

    materialit6,

    laubert

    s'empare

    du

    monde

    pour

    objectiver

    a

    vision nihiliste

    n

    une totalisation

    imaginaire.

    on

    style

    r6vele

    e

    langage

    ans les

    hommes,

    e

    langage

    comme

    etre,

    t non

    comme

    'expression

    'un etre. Le

    style,

    manifestant

    e

    langage

    dans sa profondeuron-signifiante,e travaillantn fonction e l'indisable,

    n'aboutit

    u'a

    son

    irrialisation

    t

    faitentrevoir travers

    ui une unit6

    otali-

    taire

    de

    l'Etre

    dont

    e

    sens secret st

    e

    n6ant.

    Cette

    otalisation

    6gative

    'est

    que

    l'autre

    nom de

    la

    beaut6

    t de

    l'art.

    L'Art:

    "c'est

    un mot

    pour

    designer

    le

    choix

    de

    l'irrealite."

    a

    beaut6

    itt6raire

    e

    fait,

    avec

    Flaubert,

    ontre-

    creation,

    ppel

    de

    la

    mort,

    nvite u

    n6ant

    A

    a

    lettre,

    ourrait-on

    ire)."2

    De

    meme out

    rphisme

    itt6raire,

    oute

    creation

    'univers

    ar

    un

    6crivain

    est

    un univers

    aux.

    Sartre

    bserve

    ci

    1'6volution

    g6nerale

    e

    la

    fonction

    u

    langage

    des

    classiques

    ux

    romantiques,

    usqu'a

    Mallarm6

    t

    aux

    surr6alistes.

    Le

    passage

    de

    la

    fonction

    nformative

    la

    fonction

    e

    participation

    o6tique

    va de pairavec l'affirmatione l'individualisme.audelaire,moins onsciem-

    ment,

    t

    Flaubert,

    lusresponsable,

    voient ne nvite

    faire

    de

    la

    litterature

    "une

    antiphysis

    u

    langage".

    Mais

    c'est

    a

    partir

    e Flaubert

    u'apparait

    a

    tendance

    vider

    'oeuvrede

    la

    subjectivit6

    articuliere

    e son auteur.

    Toute

    la

    litt6rature

    oderne

    ccuse

    cette

    istance

    ntre

    es

    signifi6s

    eels t

    le

    langage

    immanent

    u

    "sens"

    qui

    se

    pretend

    a

    v6rit6 u

    Verbe.

    Le

    but

    du travail

    litt6raire

    st e

    Livre,

    6sultat

    'une

    autodestruction

    ystimatique

    e

    1'existence

    au

    profit

    e

    l'Etre."

    Ainsi

    'B

    travers

    e

    module

    de

    Flaubert,

    artre,

    vec

    une

    passion

    d6monstrative

    lus

    torrentielle

    ue

    jamais,

    d6nonce

    tous

    ceux

    qui,

    asservis

    u

    nihilisme

    e

    l'art,

    fontdu

    langage

    de

    l'imaginaire

    'instrument

    d'uned6realisatione la paroleet du reel.29

    La

    question

    u

    langage

    ci est

    comme

    a

    "mise en

    abyme"

    d'une

    totalit6

    philosophique.

    e

    long

    d6bat

    n'a

    fait

    qu'accuser

    es

    divergences

    ntre

    a

    sub-

    jectivit6

    artrienne

    t les

    formalismes

    tructuralistes.

    l

    semble

    ue

    Sartre

    pres

    avoir

    rouv6 es

    formules

    onciliantes

    u

    coursdes

    entretiens,

    e raidisse

    inale-

    ment

    ur

    des

    positions

    e

    refus

    u de

    m6pris.

    ux

    formules

    balanc6es

    u

    No

    de

    L'Arc

    sur

    l'ambiguit6

    e

    la

    litterature,

    uccede,

    dans

    l'6tude

    ur

    Flaubert,

    un

    v6ritable

    6quisitoire

    ontre

    'esprit

    e la

    litterature

    oderne.

    out

    cela

    invite

    relever

    es

    paradoxes

    e

    la

    position

    artrienne.

    Sartre emesurea sp6cificit6e la litteratureue pour a mieux6carter.

    I1

    y

    a

    paradoxe

    condamner

    es efforts

    'une

    itterature

    la recherche

    'elle-

    meme,

    out

    n

    s'appliquant

    d6finir

    on caractere

    omme

    ialectique

    u

    signe

    et

    du

    sens,

    u

    d6passement

    es

    significations

    ar

    le

    style.

    artre

    aitvertu

    u

    philosophe

    e

    parvenir

    6noncer

    'inexprime;

    ais

    l fait

    reproche

    u

    styliste

    de

    vouloir

    xprimer

    'indisable.

    ui-meme

    manifeste

    n sensraffine

    es

    valeurs

    du

    langage.

    I

    en

    offre

    e

    merveilleux

    xemples

    'appr6ciation

    tylistique:

    el

    regret

    e

    Rousseau

    ("J'6tais

    ci

    '6tais,

    'allais

    oii

    j'allais,

    amais

    plus

    loin");

    tel

    vers

    de

    Mallarme;

    u

    l'extraordinaire

    6tail

    es resonances

    u nom

    d'Am-

    boise,

    'Amboise-framboise,

    rais

    ruits

    it

    eminin."0

    Mais ce paradoxe,l 6tait e6ja ansLa Nausde, ui essayait e d6pouiller

    1'existence

    ue

    des

    signes

    humains

    urajout6s,

    our

    finalement

    ecourir

    l'in-

    certain

    alut

    de

    la

    musique;

    u de

    l'6criture,

    omme

    'avouera

    on auteur

    .

    a

    findes

    Mots.

    L'auteur

    des Mots

    avait

    un

    compte

    r6gler

    vec eux

    depuis

    son

    enfance:

    ce

    qui

    ne

    l'empSchait

    as

    d'en

    exploiter

    'h6ritage.

    ans

    le

    cas

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  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    8/10

    SARTRE

    T LE

    LANGAGE 17

    de

    Flaubert,

    e lien

    intime e

    la

    question

    du

    style

    vec

    une

    vision

    nihiliste

    permet

    rop

    facilemente condamner'un

    par

    l'autre.

    Mais

    Sartre

    ne

    congoit

    pas

    que

    la

    litt6rature

    uisse

    gtre a

    contrepartieositive

    'une

    conduite

    '6chec

    m6taphysique

    u

    social.

    Sauf...

    dans e cas de

    Genet,

    ih

    l

    admirait

    e

    vol

    du langage, etted6r6alisationu style, arce que les belles-lettresouvaient

    alors

    gtre

    consid6reesommeun

    assassinat."

    Quant

    u

    nouveau

    oman,

    artre

    ient-il

    raiment

    ompte

    e ses

    ambitions?

    Je

    veux

    dire

    de cette

    possibilit6

    'exploration

    es

    nouveaux

    isages

    du

    monde

    par

    le

    jeu

    memedes

    formes

    itteraires:

    ue

    ce

    rapport

    oit

    plus

    distant

    vec

    le

    regard

    moYiseen

    e

    R.

    Barthes

    ou

    qu'il

    soit

    plus profond

    'apres

    a

    philoso-

    phie

    heideggerienne

    'un

    lien

    essentiel e

    l'&tre

    u

    langage

    ou

    que

    ce

    rap-

    port

    oit

    plus

    efficace vec M. Butor

    pour

    qui

    l'invention

    ormelle

    oue

    ce

    "triple

    61e,

    ar

    rapport

    la

    conscience

    ue

    nous

    avonsdu

    reel,

    d'exploration,

    de

    d6nonciation

    t

    d'adaptation."

    r ce caractere

    xploratoire

    u

    formalisme,

    Sartre 'a condamn6 es 1964,disant u texte e Butor:"En v6rit6,'estune

    plaisanterie.

    .

    "31

    Du

    fait

    qu'il

    a 6cart6

    e

    signifie

    inguistique

    utonome,

    t

    maintiente

    langage

    au

    rang

    d'instrument

    ratico-inerte,

    artre

    doit

    centrer

    toute

    prospective

    ur e Pour-soi

    humain.

    Autre

    paradoxe:

    refusere

    savoir

    objectif

    e

    la

    science

    out

    en

    r6duisant

    la

    litt6rature

    a

    personnalit6

    e

    l'artiste

    t

    celle-ci

    A

    un

    savoir.Autre

    avoir,

    certes,

    ui

    s'ing6nie

    A

    embrasser

    'objectif

    t

    le

    subjectif

    n leur

    r6ciprocit6.

    Mais alors

    pourquoi

    e savoir

    dialectique

    e refuse-t-il

    accepter leinement

    ]a nature

    articulibre

    u

    langage

    itt6raire,

    ui

    joue

    sur

    ces deux

    plans,

    du

    r6el

    et de

    l'imaginaire?

    artrene

    reconnait-il

    as

    lui-meme

    ue

    la

    nomination

    aplus616mentairest

    d6jit

    n art?

    En

    un

    temps

    ~

    s'accuse

    a

    scission,

    montr6e

    ar

    M.

    Foucault,

    ntre

    'ordre

    des

    mots

    et l'ordre

    des

    choses,

    Sartre

    ntend ravailler

    A

    leur

    synthfse.

    n

    viendra-t-il

    A

    accepter

    e

    statut

    nterm6diairet

    autonome

    u

    langage

    t

    de

    la

    litt6rature

    ue

    suggbrent

    es structuralismes?ela

    supposerait

    ne

    plus grande

    modestie

    u

    sujet

    au

    profit

    'un

    triple

    6centrement.

    e

    psychanalyste

    acan

    parle

    en

    effet

    'un

    decentrement

    u

    sujet,

    oh

    Sartre

    ne voit

    qu'une

    "dispari-

    tion"

    de

    l'homme

    evant es

    structures.

    L6vi-Strauss,

    ui,

    suggbre

    n

    d6centre-

    ment

    du

    langage

    meme:

    "La

    linguisticrue

    ous

    met en

    pr6sence

    d'un

    &tre

    dialectique t totalisant, aisext6rieurou inf6rieur) la conscience t A la

    volont6."

    tre

    du

    langage,

    utonome

    peut-&re

    ussi,

    on

    l'a

    vu,

    par

    rapport

    aux structures

    emes.

    Et de

    faqon

    analogue

    dans

    Signes

    de

    Merleau-Ponty,

    le

    langage

    'entrevoit

    ommeun tout

    po6tique

    ux dimensions

    xistentielles

    propres,

    nd6pendant

    n

    quelque

    mesure

    u

    r6el

    commedu

    sujet

    parlant.32

    La

    litt6rature

    ieux

    encore,

    par

    un

    semblable

    6centrement,

    e

    saurait-

    elle se

    concevoir

    omme

    une totalisation

    interm6diaire

    ntre

    a

    praxis

    et

    la

    structure?

    ieu de

    la

    fonction

    sth6tique

    u

    langage,

    ne

    peut-elle

    ar

    la

    dis-

    tanciation

    meme

    qu'elle provoque

    6clairer

    'homme

    artrien

    ur

    ses

    rapports

    avec

    e monde?

    Que

    la

    litt6rature,

    omme e

    langage,

    e

    s'accomplisseue

    dans

    le d6sengagementt le d6centrementu sujetpar rapport u r6el et

    a

    ses

    exigences

    istoriques,

    elle

    est,

    paradoxalement,

    a

    legon

    qu'impose

    'immense

    6tude

    de Sartre

    ur

    Flaubert.

    UNIVERSITY

    OF BRITISH COLUMBIA

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  • 7/25/2019 BAUDOUIN, D. Sartre Et Le Langage

    9/10

    18

    DOMINIQUE

    BAUDOUIN

    NOTES

    1Voir R.

    Champigny,

    Langage

    et

    litt6rature

    elon

    Sartre,"

    Revue

    d'esth'tique,

    XIX,

    2

    (avr.-juin

    1966),

    131-148.

    [Le

    lieu des 6ditions

    st

    Paris,

    sauf

    mention

    ontraire.]

    2D6bat organise par le groupe Clart6

    6

    la MutualitB n d6c. 1964, et publi6 dans

    "L'In6dit

    10/18,"

    1965: renvois

    cette

    6dition. Intervention

    e Ricardou,

    p.

    49-61;

    de

    Sartre,

    p.

    107-127.

    Voir

    M.

    Contat

    et

    M.

    Rybalka,

    Les Ecrits

    e

    Sartre

    Gallimard,

    1970),

    r6f6r.

    5/419

    et

    65/425.

    [Bibliographie

    i-apres indiqu6e

    par:

    E. de

    S.]

    3R.

    Barthes,

    Essais

    critiques

    Seuil,

    1964):

    "Ecrivains

    et

    6crivants,"

    .

    147-154.

    41bid.,

    Qu'est-ce

    que

    la

    critique?" p.

    257.

    5Voir

    E.

    de

    S.,

    65/431.

    6J.

    P.

    Faye,

    "Le r6cit

    hunique,"

    p.

    9-16;

    et "Sartre

    entend-il artre?"

    p.

    72-81,

    Tel

    Quel, 27 (Automne, 966).

    4J.

    P.

    Sartre,

    "L'Ecrivain

    et

    sa

    langue,"

    texte

    recueilli

    et retranscrit

    ar

    Pierre

    Verstraeten,

    Revue

    d'esth'tique,

    XVIII,

    3-4,

    (juil.-d6c.

    1965),

    306-344.

    Voir E.de

    S.,

    65/430.

    8L'Arc,

    0

    [Octobre

    19661,

    num6ro

    pecial

    "Sartre

    aujourd'hui.

    "Voir entre outres:

    J.

    J.

    Brochier,

    Les

    Huns

    et les

    autres,"

    p.

    65-70,

    replique

    6

    J. P.

    Faye;

    et

    "Jean-Paul

    Sartre

    r6pond," p.

    87-96,

    qui

    est

    I'entretien

    vec

    B.

    Pingaud.

    Voir

    E.de

    S.,

    66/449.

    9Sartre,

    "Entretien

    ur

    I'anthropologie,"

    Cahiers

    de

    Philosophie,

    2-3 (f6vr.

    1966),

    p.

    3-5.

    Voir

    E.de

    S.,

    66/441.

    10"L'Ecrivain

    t

    sa

    langue,"

    p.

    326.

    "1Voir

    CI.

    L6vi-Strauss,

    a Pens6e

    sauvage,

    Plon,

    1962;

    particulibrement

    e

    chap.

    IX,

    "Histoire

    et

    dialectique,"

    p.

    330-35.

    Voir aussi

    Jean

    Pouillon,

    "Sartre

    et

    L6vi-Strauss,"

    L'Arc,

    26

    [ler

    trim.

    19681,

    p.

    60-65.

    12La Pensde

    sauvage, p.

    333-34.

    13Cahiers

    de

    Philosophie,

    p.

    5-7.

    14"J.

    P.

    Sartre

    r6pond,"

    L'Arc, 30,

    p.

    95.

    15Expression

    6p6t6e

    dans: Jean-PaulSartre,L'idiotde

    la

    famille,Gustave Flaubert

    de

    1821

    6

    1857

    (Gallimard,

    "Bibliotheque

    de

    Philosophie,"

    1971,

    2

    vol.),

    e.g. p.

    49,

    p.

    1997-98.

    611Questioning

    Jean-Paul

    Sartre,

    tinerary

    f

    a

    Thought,"

    New

    Left

    Review,

    58,

    Nov.-

    Dec.

    1969,

    43-66.

    Textetrbs

    iche non

    signal6

    dans

    E.de

    S.

    17"L'Ecrivain

    t

    sa

    langue,"

    p.

    311.

    18Sur

    a

    communication

    oir: bid.

    p.

    314-15.

    Et

    L'ldiot

    de

    ato

    amille,

    p.

    22,

    26,

    668.

    19Sur

    BWtise

    t

    langage

    voir

    L'Idiot

    ..,

    p.

    618

    6

    640,

    e.g.

    622.

    20Voir

    L'Ecrivain

    t

    sa

    langue,"

    p.

    310,

    312. Cette

    double

    face

    de

    I'6criture

    un

    autre

    nom:

    c'est

    le

    couple

    d6notation-connotation

    e

    la

    stylistique.

    21Voir

    bid.

    p.

    318-21.

    P.

    Verstraeten

    rappelle

    6

    propos que

    Sartre

    n'a

    jamais

    proprement

    ondamn6

    la

    po6sie.

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    10/10

    SARTRE T LE LANGAGE

    19

    2"Voir

    L'lIdiot

    ..,

    p.

    38-39.

    23Sur

    arain:J. P.

    Sartre,

    Aller t

    retour,"

    ituations

    (Gallimard, 947),

    p.

    189-

    244,

    e.g.

    p.

    221,

    237.

    Sur

    Ponge:

    "L'Homme

    t les

    choses,"

    bid.,

    p.

    244-293,

    e.g.

    p.

    252, 283,

    287.

    24Manuel

    e

    Dieguez,

    "Jean-Paul

    artre,"

    L'Ecrivain

    et son

    langage

    (Gallimard,

    "Les

    Essais," 1960),

    p.

    234-293.

    25Flaubert

    toujours

    ant6

    artre

    omme on

    double. Voir:

    Questions

    e

    m4thode

    et les

    articles es

    Temps

    Modernes

    ur

    Flaubert

    E.de

    S., 66/440),

    base

    de

    l'6tude

    de

    Benjamin

    Suhl,

    J.

    P. Sartre: The

    Philosopher

    as a

    Literary

    Critic

    New

    York,

    Columbia

    U.P.,

    1970).

    Dans

    L'Idiotde

    la

    famille

    oir

    sur

    I'anomalie

    de

    I'enfant:

    Naivet6 et

    langage,"

    p.

    23 6

    51. Sur

    le

    passage

    du

    po6te

    6

    I'artiste:

    .

    1482-85.

    26G6rard

    enette,

    Silences

    de

    Flaubert,"

    igures

    I;

    Seuil, 1966),

    p.

    242 et

    243

    (note itantRousset).

    27L'idiot

    ..,

    p.

    961

    et

    1981. Une note

    de

    la

    p.

    961 vise

    La

    Modification

    de

    M.

    Butor;

    reuve

    e

    plusque

    Sartre

    ense

    aux

    d6bats

    ctuels.

    28Voir

    L'ldiot

    .

    .,

    p.

    968

    6

    970,

    p.

    1997,

    p.

    2001.

    291bid.,

    .

    1981,

    p.

    1984

    6

    1989,

    1998-99,

    t

    2096.

    30Voir L'Ecrivain

    t

    sa

    langue,"

    p.

    324-25;

    L'ldiot

    .

    .

    .,

    p.

    929-34.

    31Voir:

    R.

    Barthes,

    Ecrivains t

    6crivants,"

    ssais

    critiques, .

    50

    (cf.

    p.

    264);

    -

    "L'Ecrivain

    t

    sa

    langue,"

    0i

    Sartre

    epousse

    ette

    onception eidegg6rienne,.

    314;

    -

    M. Butor,Le roman omme echerche,"4pertoire,(Minuit,962); - Sartre,nQue

    peut

    a

    litt6rature,

    .

    113.

    32Ci.

    L6vi-Strauss,a

    Pens6e

    sauvage,

    p.

    334;

    -

    M.

    Merleau-Ponty,ignes

    (Galli-

    mard, 960),

    e.g.

    "Le

    langage

    indirect

    t les Voix

    du

    Silence,"

    p.

    54,

    101-104;

    cf. J.

    Sumpf,

    ntroduction

    a

    stylistique

    u

    frangais

    Larousse, 971),

    p.

    44-45. La

    notion

    e

    d6centrement

    6t6

    utilisee

    ar

    Jean

    Pouillon,

    rt.

    cite

    note

    11)

    p.

    65;

    cf.

    E.

    de

    S.,

    p.

    434. Sartre

    a

    d6nonce

    ans

    L'Arc,

    0,

    p.

    91-93..

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