bâle_ii_vs_ifrs_cas_du_risque_crédit._bmce_bank

Upload: saifeddine-moussahhil

Post on 03-Apr-2018

222 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    1/88

    MEMOIRE FIN DETUDES

    Fadoua ELBOUZAIDI CHEIKHI

    I N S I T U T S U P E R I E U R D E C O M M E R C E E TD A D M I N I S T R A T I O N D E S E N T R E P R I S E S

    __________________

    BALE II vs IFRS :CAS DU RISQUE CREDIT

    Par : Encadr par :

    Fadoua ELBOUZAIDI CHEIKHI Mr Fawzi BRITEL

    Professeur lISCAE et expert comptable

    Mr Atef LFERD

    Responsable dpartement consolidation auSein de la BMCE Bank

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    2/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    2

    SSOOMMMMAAIIRREE

    RREESSUUMMEE EETT MMOOTTSS CCLLEE 3

    RREEMMEERRCCIIEEMMEENNTTSS 4

    IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN 5

    CCHHAAPPIITTRREE 11 :: BBAALLEE IIII VVSS IIFFRRSS :: DDIIVVEERRGGEENNCCEESS,, RREETTRRAAIITTEEMMEENNTTSS 1122

    EETT IIMMPPAACCTTSS SSUURR LLEE PPIILLOOTTAAGGEE BBAANNAACCAAIIRREESS

    I. Les principales Divergences entre BALE II et les IFRS 12

    II. Les principaux retraitements 22

    i. Changements de classifications 23

    ii. Changements de valorisations 24

    iii. Cas particulier de la premire application des IFRS 25

    III. Impacts des futures normes comptables et rglementaires 30

    sur le pilotage des oprations bancaires.

    CCHHAAPPIITTRREE 22 :: BBAALLEE IIII VVSS IIFFRRSS :: PPRROOPPOOSSIITTIIOONN DDUUNN MMOODDEELLEE 4444

    DDEE CCOONNVVEERRGGEENNCCEE

    I. Les points communs des deux rformes 44

    II. Dtermination du risque crdit selon Bale II 45

    III.Dtermination des provisions individuelles et collectives 52

    i. Dprciation sur base individuelle 52

    ii. Dprciation sur base collective 53

    iii. Dprciation des engagements et garanties donnes 55

    IV.Modle convergence propos 60

    i. Recensement des informations gres par le SI Bale II 60ii. Ajustements des facteurs 63

    iii. Cas particuliers 69

    CCOONNCCLLUUSSIIOONN 72

    BBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIEE 74

    AANNNNEEXXEESS 75

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    3/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    3

    Rsum : L'objectif de ce papier est confronter deux rglementations, rcentes et trs importantes

    lune que lautre pour le secteur bancaire, savoir la rglementation prudentielle travers la rformeBle II et la rglementation comptable internationale qui propose un nouveau systme comptableuniversel. Les deux prsentes rformes reprsentent un certain nombre de divergences auxquelles desgroupes de travail des deux camps essayent de rpondre, toutefois, des points de convergence existentnotamment la dtermination des provisions individuelles et collectives en IFRS qui se basera engrande partie sur des donnes issues du systme dinformation Ble II.

    Liste des mots cls:

    Risque de crdits, Ble II, IFRS.

    RESUME ET MOTS CLES

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    4/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    4

    Avant dintroduire le prsent mmoire, je voudrai marquer un petitarrt en hommage toutes les personnes qui ont contribu de loin ou de

    prt la ralisation de ce travail.

    Cest ainsi que mes remerciements particuliers vont mes encadrants,interne et externe :

    Monsieur Fawzi BRITEL mon encadrant lISCAE, qui a bien vouludiriger ce travail. Je lui prsente mes vifs remerciements pour sadisponibilit et la pertinence de ses remarques,

    Monsieur Atef LFERD, responsable consolidation la BMCE Bank,pour son accueil chaleureux et son attitude constructive mon gard,travailler au sein de son quipe a t une trs grande exprience,

    Monsieur Othmane SAATI et Mlle Salima ELKOI pour leur soutien etleurs conseils.

    REMERCIEMENTS

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    5/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    5

    Les crises bancaires systmiques ont longtemps t considres dans les pays industrialiss

    comme inopportunes et dsastreuses parce qu'elles affectent non seulement des banques

    illiquides et insolvables, mais aussi des banques solvables devenues illiquides par contagion

    des rues de dposants. L'intervention du prteur en dernier ressort, en gnral la banque

    centrale ventuellement assiste d'un club solidaire de banquiers de la place, suffisait

    restaurer la stabilit financire, tandis que la restructuration et la reprise des tablissements en

    mauvaise condition permettaient l'assainissement et la consolidation de l'industrie bancaire.

    La gnralisation des systmes publics d'assurance (ou de garantie) des dpts a permis

    d'carter, hors choc totalement exogne, la menace d'un effondrement du systme des

    paiements et du crdit d'un pays. On a observ cependant qu'ainsi protges, les banques ont

    t incites prendre plus de risques et les dfaillances d'tablissements insolvables se sont

    multiplies ces dernires dcennies. Elles ont ainsi fait peser des menaces sur la stabilit

    financire. Les cots supports par l'agence d'assurance dpt ou par l'Etat pour compenser

    les dommages aux dposants et l'conomie ont atteint des montants exorbitants, souvent

    plusieurs points de pourcentage du PIB de ces pays.

    Ces dysfonctionnements ont montr que la solvabilit des banques assures doit tre

    surveille par les autorits de rgulation avec la proccupation constante de dtecter

    prcocement les changements de leur profil de risque. C'est dans cette optique que s'est fait

    jour la ncessit d'inventer une nouvelle politique prudentielle plus soucieuse de moduler le

    besoin en fonds propres rglementaires des banques en fonction de leurs risques, plus

    exigeante en matire de publication d'informations sincres et pertinentes destines aux

    investisseurs (y compris les dposants), et plus rigoureuse dans le respect de la conformit des

    pratiques bancaires avec les rgles dictes par les autorits de supervision et de contrle.

    L'ensemble de ces proccupations conduit une question cl, celle de la possibilit dobserver

    tout instant la juste valeur de la banque. Sans cette information, il serait vain d'esprer

    responsabiliser les investisseurs qui peuvent exercer une discipline de march et limiter

    INTRODUCTION

    Notice explicative

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    6/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    6

    l'indulgence des rgulateurs envers des institutions insolvables artificiellement entretenues par

    des recapitalisations coteuses pour les contribuables.

    En rgime permanent, une rglementation prudentielle et comptable stable fait partie des

    contraintes auxquelles les banques doivent s'adapter. Comme elles y sont toutes soumises, les

    conditions concurrentielles ne subissent pas de distorsion de ce fait, et les cots de la

    rgulation peuvent tre pris en charge grce aux gains d'efficience raliss par les

    tablissements. En revanche, les changements des dispositifs de rgulation sont plus difficiles

    aborder, surtout quand ils s'oprent dans les deux registres la fois. C'est la situation que

    vivent aujourd'hui les banques de l'Union europenne (ainsi que les autres intermdiaires

    financiers dans l'industrie du titre ou l'assurance) et elles disent souffrir d'une srie de

    rformes complexes et coteuses.

    Ces rformes comprennent deux volets complmentaires et concomitants: d'abord la mise en

    uvre de nouvelles exigences en fonds propres (capital adequacy), la suite de l'accord de

    Ble II et de la directive europenne CAD III3 puis l'adoption des nouvelles normes

    comptables, notamment les IAS 32 et 39, relatives lvaluation en juste valeur (full fair

    value) des instruments financiers du portefeuille bancaire et lintgration dans le bilan des

    instruments drivs. Par bonheur, ces profonds changements dont l'effet est parfois encore

    bien incertain, interviennent dans une priode o les banques enregistrent une progression

    exceptionnelle de leurs profits, ce qui rend pour elles les changements en cours sans nul doute

    moins douloureux.

    Le recalibrage prudentiel et la rforme comptable qui doivent s'oprer simultanment ne sont

    pas faciles dfinir et mettre en uvre. L'environnement et les comportements financiers

    ont beaucoup chang. Les innovations financires ont effac les distinctions entre les

    instruments financiers et ont conduit au dveloppement de marchs pour des instruments qui

    taient traditionnellement considrs comme illiquides et non changeables. Les raisons pour

    lesquelles la banque, lindustrie du titre et lassurance recevaient chacune un traitementprudentiel et comptable particulier ont disparu dans la mesure o elles remplissent souvent les

    mmes fonctions conomiques et o elles utilisent les mmes instruments financiers. De plus,

    comme les institutions financires ont augment la gamme des services quelles fournissent,

    des systmes comptables mixtes se sont dvelopps qui, long terme, ne semblent pas

    durables.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    7/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    7

    Bref aperu des deux rformes

    Prsentation de la rforme prudentielle Ble II :La rforme Bale II est la nouvelle version de la rforme Bale I, celle-ci fut un premier

    pas vers lharmonisation du dispositif prudentiel en vue de scuriser le systme bancaire et

    financier international notamment contre le risque systmique. Sauf que cette rforme a trs

    tt montr ses limites, tels que le risque oprationnel, et lobsolescence des pondrations des

    actifs qualifies de grossires et trs consommatrices de fonds propres. Do la ncessit de

    mettre en place un nouveau dispositif plus adapt au contexte des marchs internationaux.

    Laccord de Ble II, a instaur un nouveau ratio de solvabilit, le ratio Mc Donough affectaux diffrents risques (il intgre dsormais le risque oprationnel). Ce ratio garde le minimum

    de 8% et a remplac le ratio Cooke en 2008 :

    %8++ marchderisqueeloprationnrisquecrditderisque

    propresfondsdesTotal

    Plus quune simple norme rglementaire, le nouvel accord trace le cadre gnral dessystmes de surveillance des risques, de supervision bancaire et de discipline de march.

    Dsormais les risques oprationnels sont galement pris en compte.

    Laccord de Ble II est formul en trois piliers :

    Pilier 1 : exigence minimale de fonds propres

    Le premier pilier reprsente le pilier central de laccord auquel viennent se greffer les

    deux autres piliers. Il sagit de calculer des exigences minimales de fonds propres pour

    couvrir les risques de crdit, de march et oprationnel.

    Pour calculer les fonds propres requis au titre de ces risques, il existe des mthodes de

    calcul qui tiennent compte de la structure de chaque systme bancaire. Chaque banque peut

    ainsi opter pour des mthodes standardises ou spcifiques ltablissement.

    Ceci est illustr par le graphique qui suit :

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    8/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    8

    Figure1 : Approches de calcul des exigences en fonds propres pour les diffrents types de risques3

    ce niveau le nouvel accord dfinit les modles dvaluation pour chaque catgorie

    de risques dans un processus progressif et volutif et enfin gnralise la couverture

    rglementaire tous les risques.

    Risque de march :

    Le risque de march intresse les activits de ngociation sur les marchs de capitaux

    face une variation des prix de march. Dans le texte de la Commission Bancaire, le risque de

    march est dfini comme le risque de pertes sur les positions du bilan et du hors bilan la

    suite des variations des prix de march. .

    Risque oprationnel :

    Le risque oprationnel a t dfini comme tant le risque de pertes pouvant rsulter de

    procdures internes inadquates ou non appliques, des personnes, des systmes ou

    dvnements externes.

    Risque de crdit :

    Le risque de crdit peut tre dfini comme le risque de pertes li au dfaut dun

    emprunteur sur un engagement de remboursement de dettes quil a contractes. En gnral, le

    risque de dfaut correspond lincapacit du dbiteur faire face ses obligations. Et le

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    9/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    9

    risque de crdit provient de lincertitude pesant sur le taux de recouvrement une fois le dfaut

    survenu.

    Pilier 2 : processus de surveillance prudentielle

    Le second pilier couvre lorganisation des systmes de surveillance et de supervision

    des risques par le rgulateur. Son objectif principal est de sassurer que les banques valuent

    au mieux ladquation de leurs fonds propres en regard de leur profil de risque. Le pilier 2

    repose sur quatre principes :

    Principe 1 : la banque doit disposer dun processus dadquation des fonds propres.

    Les banques devraient disposer dune procdure permettant dvaluer ladquation globale

    de leurs fonds propres par rapport leur profil de risque ainsi que dune stratgie permettantde maintenir leur niveau de fonds propres 4

    Principe 2 : les autorits de contrle apprcient qualitativementle processus dadquation

    des fonds propres.

    Les autorits de contrle devraient examiner et valuer les mcanismes internes

    dapprciation du niveau de fonds propres et la stratgie des banques cet gard ainsi que leur

    capacit surveiller et garantir le respect des ratios de fonds propres rglementaires. Si leurs

    conclusions ne sont pas satisfaisantes, elles devraient prendre les mesures prudentielles

    appropries 4

    Principe 3 : les exigences en fonds propres peuvent tre suprieures celles dfinies par

    le Pilier 1.

    Les autorits de contrle devraient attendre des banques quelles maintiennent des fonds

    propres suprieurs aux ratios rglementaires et devraient pouvoir exiger quelles dtiennent

    des fonds propres au-del des montants minimaux.4

    Principe 4 : des mesures rapides de correction doivent tre entreprises.

    Les autorits de contrle devraient sefforcer dintervenir rapidement afin dempcher que

    les fonds propres ne deviennent infrieurs aux niveaux minimaux correspondant aux

    caractristiques de risque. Elles devraient imposer la mise en uvre, bref dlai, de mesures

    correctives si le niveau de fonds propres nest pas maintenu ou rtabli.4

    Le deuxime pilier peut tre rsum en deux principales recommandations :

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    10/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    10

    Premirement, il incite les professionnels bancaires dvelopper leurs techniques de gestion

    et de contrle de lensemble des risques et ainsi mettre en place des procdures dvaluation

    du capital conomique ncessaire pour couvrir lensemble de ses risques. Le capital

    conomique reprsente les fonds propres que la banque doit dtenir pour absorber les pertes

    exceptionnelles. Le pilier 2 affine ainsi le jugement apport par le pilier 1 et le complte. Il

    ncessite de calculer le capital conomique pour le rapprocher du capital rglementaire.

    Deuximement, il dfinit les prrogatives du comit de Ble en matire de contrle et le cas

    chant, ses possibilits dintervention sur les exigences et les processus de gestion des

    risques afin de garantir le respect des normes. De plus il incite les autorits de contrle

    adapter lexigence minimale en fonds propres de chaque tablissement en fonction de son

    profil et de la qualit de leur suivi. Pilier 3 : discipline efficace du march

    Le troisime pilier porte sur le renforcement de la discipline de march et du cadre de

    la communication financire dans les banques en vue dune plus grande transparence vis--vis

    des investisseurs et du march. Cette transparence sera fonde sur la publication par les

    banques, dinformations quantitatives et qualitatives sur la nature et le suivi de leurs risques.

    Ainsi, les exigences de communication financire seront plus renforces. Par exemple :

    fournir les informations sur la structure du capital, la politique vis vis de chaque type de

    risque, la mthode de mesure et de gestion du risque...etc.

    Prsentation des normes comptables internationales :

    Les nouvelles normes comptables internationales IAS/IFRS (International Financial

    Reporting Standards ou Normes Internationales d'Information Financire) sont des rglescomptables quivisent faire converger les normes comptables internationales vers un modle

    unique pour favoriser les comparaisons conomiques entre entreprises au niveau mondial.

    En effet, avec le dveloppement de l'activit des banques sur les marchs financiers,

    notamment les marchs d'actifs drivs, et avec la rvlation, l'occasion de multiples

    scandales financiers, de l'opacit des comptes, des exigences accrues de transparence

    financire se sont fait jour. La demande croissante de cration de valeur actionnariale de la

    part des investisseurs a oblig les socits et les institutions financires fournir desinformations qui prennent mieux en compte l'incidence de la situation conomique du

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    11/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    11

    moment sur leur situation financire. Un souci de mieux comparer les tats comptables des

    entreprises et des institutions financires et d'amliorer la qualit de l'information des

    investisseurs et des rgulateurs a conduit les organismes internationaux comptents proposer

    de nouvelles normes comptables internationales.

    Ainsi, l'IASB le Conseil des normes comptables internationales , a ranim un projet

    qui remonte la fin des annes 1980 et propos de changer radicalement les principes

    comptables traditionnels en gnralisant la mthode de l'valuation en juste valeur des actifs

    et des passifs financiers, statuant ds lorigine sur les objectifs assigns aux les tats financiers

    qui sont intelligibilit, pertinence et fiabilit.

    Les normes comptables ont t labores au dbut sous lappellation dIAS,

    compltes dinterprtations SIC. On a commenc partir de 2003, la conversion de ceux-cien IFRS compltes de des interprtations IFRIC.

    Les normes IAS sont au nombre de... (Annexe)

    Ce mmoire sera ddi dans sa premire partie la prsentation des divergences releves

    entre les deux rformes, et les retraitements prudentiels proposs par les groupes de travail

    pour pallier principalement aux effets de la juste valeur sur le niveau des fonds propres

    rglementaires, on verra aussi limpact des deux rglementations sur le pilotage bancaire. Les

    convergences sont aussi lordre, on propose dans la deuxime et dernire partie un modlethorique de convergence, prcisment la dtermination des provisions individuelles et

    collectives partir des donnes issues des informations Ble II dans le cas dune entreprise

    utilisant la mthode de notation interne avance.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    12/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    12

    Deux logiques diffrentes :

    Ble II : la logique Ble II vise renforcer la prennit des tablissements bancaires en

    affinant ladquation de leurs fonds propres, qui constituent la garantie ultime des dposants.

    Autrement dit, cette rforme vise sassurer de leur capacit dabsorber les ventuelles pertes,

    il sagit dun processus qui consacre limportance cruciale de la gestion des risques et qui est

    li la surveillance prudentielle et la discipline de march.

    IFRS : la logique IFRS vise sassurer que les tats financiers dun tablissement refltent de

    manire adquate les pertes encourues la date darrt, et ainsi fonder un cadre comptable

    universel qui amliore lefficience des marchs financiers. Les normes comptables IAS/IFRS

    consacrent la transition vers une comptabilit actionnariale.

    Rforme actionnariale contre une rforme crancire :

    La rforme comptable sadresse principalement auxactionnaires qui recherchent la volatilit

    boursire, les accords Ble II quant eux visent protger les cranciers et la mesure de

    lconomie interne de lentreprise.

    Les normes comptables internationales privilgient, en effet, lapport dinformations

    destination des actionnaires des entreprises, et donc la traduction de valeurs plutt que de

    cots. Ces normes conduisent rapprocher progressivement la valeur comptable des fonds

    propres et la capitalisation boursire. Elles prconisent dailleurs lapplication de la rgle de la

    juste valeur, ce qui consomme lvolution dune comptabilit en cot historique vers une

    comptabilit en valeur de march.

    La banque se devra donc de satisfaire propritaire et cranciers.

    I. LES PRINCIPALES DIVERGENCES ENTRE BALE II ET LES IFRS

    CHAPITRE 1 : BALE II VS IFRS : Divergences,retraitements et impacts sur le pilotage

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    13/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    13

    Le principe de prudence :

    Un certain nombre de dispositions des IFRS, et en particulier de la norme IAS 39 relative la

    comptabilisation et l'valuation des instruments financiers, ne sont pas pleinement

    conformes au principe de prudence tel qu'il est apprhend en matire de rglementationprudentielle.

    Tout dabord, la volont de l'IASB de faire apparatre la valeur instantane des entreprises

    entrane un recours accru aux valeurs de march ou de modle dans les IFRS pour valuer des

    lments bilantiels. Ainsi, la part des plus-values latentes qui sont traites en IFRS de

    faon similaire aux moins-values latentes va tre augmente dans les comptes des

    tablissements de crdit. Selon les diffrents dispositifs, ces plus-values seront soit intgres

    dans les comptes de rsultat avec les activits courantes de ltablissement, soit directementimputes sur les capitaux propres. La prise en compte de ces plus-values non encore ralises,

    sur des positions parfois non liquides ou ayant un caractre non dfinitif, va lencontre du

    principe habituel de prudence. De fait, dans la rglementation prudentielle internationale, les

    profits latents ne sont gnralement pas reconnus, sauf sur les instruments liquides activement

    ngocis sur des marchs profonds et efficients dans une optique de rsultats court terme.

    Par ailleurs, pour valuer sa juste valeur un instrument non ngociable, les tablissements

    peuvent avoir recours des modles dvaluation parfois complexes qui ncessitent

    lutilisation dun certain nombre dhypothses initiales labores au sein des tablissements,

    dont la comprhension est parfois difficile. La gnralisation du recours des valeurs de

    modle est ainsi susceptible de poser des problmes de fiabilit et pourrait de ce fait aller

    lencontre de lobjectif poursuivi par les superviseurs en faveur de rgles de gestion des

    risques prudentes, identifiant et favorisant les meilleures pratiques.

    La qualit des fonds propres

    Les superviseurs prudentiels ont identifi des caractristiques prcises respecter en matire

    de dfinition des fonds propres rglementaires. Ils doivent tre :

    permanents (rsilience),

    disponibles rapidement pour absorber les pertes,

    fiables et incontestables dans leur montant.

    En introduisant de nouveaux principes comptables, ladoption des IFRS impacte la

    valorisation et la nature des lments entrant dans le calcul des fonds propres prudentiels. En

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    14/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    14

    consquence, sur le fondement des trois caractristiques prcites, que les lments inclus

    dans les fonds propres doivent respecter, il est apparu ncessaire de procder certains

    retraitements prudentiels destins intgrer ou exclure des fonds propres consolids les

    lments affects par ladoption des IFRS.

    Ainsi, l'exigence de permanence peut aller l'encontre de l'inclusion dans les fonds propres

    d'lments de rsultat ou de capitaux propres particulirement sensibles l'volution de

    donnes conomiques elles-mmes volatiles, tels que les plus-values latentes prcdemment

    voques, qui sont calcules sur la base de donnes de march ou de modles internes. De

    mme, les lments de rsultats latents inclus dans les capitaux propres sur le fondement de

    simples estimations, peuvent ne pas respecter l'exigence de disponibilit immdiate pour

    absorber des pertes. C'est en particulier le cas de plus values latentes calcules sur des

    instruments financiers qui ne sont pas ngocis sur des marchs liquides ou suffisamment

    profonds pour absorber brutalement la vente d'un volume important d'actifs ou lorsque le

    mode de gestion des actifs en question est orient long terme.

    Enfin, certains modes d'valuation reposent sur des modles internes utilisant des hypothses

    propres chaque entreprise. Les rsultats ne peuvent pas toujours tre confronts des

    rfrences de march, rendant ainsi difficile la dtection et la correction rapide d'erreurs

    d'apprciation et affaiblissant la comparabilit entre entreprises. La fiabilit et le caractre

    incontestable de ces valuations peuvent tre alors mis en doute, en contradiction avec les

    exigences requises pour l'inclusion dans les fonds propres des lments ainsi valus.

    Ces interrogations sur la disponibilit et la fiabilit des montants susceptibles d'tre intgrs

    dans les fonds propres peuvent justifier tout le moins, une rfaction avant leur intgration

    et/ou un classement dans les fonds propres complmentaires plutt que dans les fonds propres

    de base.

    Comptabilit et volatilit

    Si la norme IAS 39 relative lvaluation des instruments financiers qui constituent la

    quasi-intgralit des bilans des banques repose sur un modle mixte combinant les

    rfrences aux valeurs de march pour les portefeuilles de transaction et les rfrences au cot

    historique pour les autres portefeuilles, cest- dire essentiellement pour les portefeuilles de

    prts (valoriss toutefois la valeur de march dans le cas par exemple de restructurations) et

    les investissements dtenus jusqu' leur chance, de nombreuses dispositions largissent le

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    15/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    15

    recours aux valeurs de march. Il en est ainsi par exemple pour tous les instruments financiers

    drivs, pour tous les actifs couverts par des instruments financiers drivs dont le mode de

    valorisation comptable saligne sur celui du driv, ainsi que pour les actifs disponibles la

    vente.

    Cette plus grande utilisation de la juste valeur peut, dans certains cas, accrotre la volatilit

    des rsultats et des fonds propres. Les superviseurs bancaires, dans le cadre de leur mission

    micro prudentielle comme de leur contribution aux travaux relatifs la stabilit financire,

    cherchent distinguer la volatilit reprsentative d'une exposition des risques conomiques

    rels, de la volatilit artificielle introduite par certaines dispositions des IFRS.

    La volatilit peut en effet jouer un rle positif du point de vue prudentiel si elle est la

    consquence comptable de prises de positions spculatives, par exemple sur les taux ou les

    changes. La variation des rsultats constitue alors un indicateur utile, pour lentreprise, pour

    ses actionnaires et pour les autorits de contrle, de lampleur des risques encourus. Ainsi, la

    valorisation au prix de march constitue une disposition comptable souvent utile, la

    condition expresse que cette valorisation soit effectue avec prudence.

    En revanche, la majeure partie des actifs ou des passifs autres que de transaction ne sont pas

    ngocis activement sur des marchs, ou ne le sont que rarement. L'valuation de ceslments en valeur suppose du march, reposant avant tout sur des modles internes

    d'valuation, peut s'avrer peu fiable, htrogne d'une entreprise l'autre, et loigne de la

    ralit conomique du fait de l'impossibilit pratique de raliser concrtement des oprations

    sur la base des valuations ainsi effectues. La ralit conomique de la volatilit comptable

    lie ces valuations peut ainsi tre sujette caution. Dans ces cas, la terminologie courante

    de fair value peut en ralit tre trompeuse.

    Par ailleurs, les portefeuilles autres que de transaction sont gnralement grs moyen et

    long terme. Lenregistrement des variations de ces lments stables du bilan, lies des

    mouvements momentans des taux, en rsultats ou en fonds propres, ne semble donc pas

    toujours justifi, eu gard leurs modes et objectifs de gestion. Dans la mesure o elle ne

    reflte pas la ralit conomique sous-jacente des oprations d'intermdiation et n'est pas en

    adquation avec la duration de ces oprations, la volatilit ainsi cre par l'usage tendu de

    l'valuation en juste valeur serait artificielle et prjudiciable la correcte reprsentation de la

    situation financire, de la rentabilit et de l'exposition aux risques des tablissements de

    crdit.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    16/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    16

    Enfin, certaines dispositions des IFRS aboutissent crer une volatilit des rsultats ou des

    capitaux propres qui apparat d'emble comme artificielle. Ainsi, le traitement comptable des

    couvertures d'oprations ou flux de trsorerie futurs, dont les variations de juste valeur

    impactent directement les capitaux propres sans tenir compte des variations inverses de juste

    valeur des oprations qu'elles couvrent, induisent de toute vidence une volatilit artificielle

    au sein des capitaux propres.

    Les superviseurs prudentiels ont considr qu'il n'tait pas appropri de corriger par des

    retraitements prudentiels la volatilit reprsentative d'une vritable exposition aux risques,

    puisqu'elle tait conomiquement fonde et refltait correctement la situation financire de

    l'tablissement. Par contre, il est apparu tout aussi ncessaire de corriger au plan prudentiel les

    effets d'une volatilit comptable artificielle, non reprsentative d'une ralit conomique, afin

    de satisfaire aux objectifs de la surveillance prudentielle visant cerner au mieux l'exposition

    relle aux risques.

    Structure des provisions

    Pertes attendues et inattendues contre pertes encourues

    Ble II conduit les tablissements de crdit se doter de modles internes dvaluation, des

    probabilits de dfaut et des taux de pertes en cas de dfaut, soumis une obligation

    dhomologation par le rgulateur. Pour les autorits de tutelle, la perte attendue

    expected loss dtermine sur la base de ces modles devra, sous peine dun cot

    complmentaire en fonds propres, tre couverte par le stock de provisions comptables. Face

    cette approche base sur les pertes attendues, le rfrentiel IFRS dveloppe une mthodologie

    reposant surles pertes encourues ou avres incurred loss , limitant le provisionnement

    aux engagements pour lesquels, sur la base dune analyse individuelle ou collective, des

    indicateurs objectifs de perte loss event sont observs entre la mise en place desconcours et la date darrt, et qui vont se traduire par une perte mesurable, les pertes par suite

    dvnements futurs, quelle que soit leur probabilit, ne sont pas comptabilises en IFRS.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    17/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    17

    IFRS :

    Bien quelles nidentifient pas explicitement la notion dencours douteux, les normes IFRS

    permettent denregistrer des provisions la fois sur une base individuelle et sur une base deportefeuille. Toutefois, ces nouvelles normes ne permettent pas de constater des provisions ds

    lmission du prt - provisions ab initio- en insistant sur la notion dvnement survenu, cest

    - dire dlment faisant porter un risque sur la recouvrabilit du crdit, et sur la ncessit

    dvaluer la perte avre avec une fiabilit suffisante.

    Les provisions collectives sappliquent en IFRS lensemble des crdits non dprcis

    individuellement, constituant des classes homognes en termes de risques et ayant connu un

    vnement de perte entre la date de mise en place et la date darrt comptable. Leur montant est

    calcul partir de statistiques de pertes, avec recours possible au jugement dexpert.

    Selon les normes internationales, cest le montant de perte avre qui a une incidence sur les flux

    futurs de lactif qui doit tre provisionn. Il est donc important de distinguer la notion de perte

    avre (qui prsuppose que des lments de pertes tangibles ont t constats) de celle de perte

    attendue (dtermine selon des observations historiques de comportement des dbiteurs).

    Nous prcisons que la provision nest pas constate au moment de la perte mais lorsque des

    indices de dfaillance probable apparaissent. Le montant de la dprciation correspond la

    diffrence entre la valeur comptable de la crance et la valeur nette recouvrable (VNR).

    Lestimation de la VNR peut tre estime par lactualisation au taux dintrt effectif (TIE),

    prvalant lorigine du prt, des flux nets recouvrables de la crance prise individuellement selon

    une approche systmatique. Ces dprciations constituent des provisions spcifiques puisquelles

    portent sur des crances values individuellement. En outre, une dprciation dactif

    (impairment loss) pourra tre constate uniquement lorsquil est admis quil existe une moins-

    value.

    Divers indicateurs constituent des indices pertinents qui suggreront quun rexamen soitentrepris, comme par exemple la restructuration du crdit. Les normes IFRS autorisent une

    extourne des charges dune telle dprciation.

    Les modalits pratiques du calcul de ces provisions sont amenes tre affines pour sappuyer

    sur les outils internes de notation du risque de crdit dvelopps pour la rforme Ble II.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    18/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    18

    Ble II

    En mthode avance, la banque dtermine lensemble des paramtres, en mthode simple,

    uniquement la probabilit de dfaut, les autres paramtres tant fournis par les autorits de tutelle.

    Dans les deux approches, il convient ensuite de distinguer la perte attendue (perte moyenneanticipe) et la perte inattendue (perte extrme). Le Comit de Ble prvoit deux traitements

    diffrents : la perte attendue (EL expected loss) doit tre provisionne et la perte inattendue

    (UL unexpected loss) doit tre couverte par des fonds propres (FPm).

    Les normes internationales reconnaissent les provisions lorsque la perte est encourue, soit

    lorsque des lments de pertes probables sont avrs. En revanche, le comit de Ble a

    souhait laborer des principes uniformes rgissant une couverture prudentielle en capital

    lexposition du risque de crdit. Ces normes seront retranscrites ensuite dans les diffrentes

    lgislations nationales de manire tenir compte de chaque spcificit, mais en veillant

    respecter les mmes exigences applicables chacun.

    De manire gnrale, ces recommandations ont t tablies afin de permettre de couvrir les

    pertes attendues et imprvues sur la base dun systme de notation interne (rating). Alors que

    les accords de Ble prvoyaient une approche base sur lvaluation dun risque unique,

    savoir le risque de crdit, les nouveaux accords de Ble II prconisent une approchemultirisque base notamment sur lvaluation des processus internes mais aussi des risques

    divers tels que technologiques ou oprationnels. Les accords de Ble marquent une volont

    vidente dassurer un traitement largi des risques de crdit. En effet, alors que les normes

    internationales exigent une valuation des risques ds lmergence dlments de pertes

    avres, les accords de Ble prconisent galement une valuation des risques base sur les

    pertes attendues durant les douze prochains mois, en tenant compte de probabilits de dfaut,

    dtermines partir dobservations historiques. Cette approche prsente la particularit de

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    19/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    19

    considrer des probabilits de pertes estimes (probabilit attendue), fondes sur des modles

    statistiques.

    Ces approches pourront donc gnrer des niveaux diffrents de provisions selon quil sagisse

    des tats financiers ou des besoins rglementaires. Schmatiquement, une mesure du risque

    est estime ds loctroi du crdit.

    Les mthodes de mesure du risque de crdit sont diverses selon lutilisation de linformation

    comptable, quelle soit des fins de communication financire, fiscale ou prudentielle. Ces

    besoins exigent des rponses diffrencies, et ce dautant plus que ces rponses poseront des

    enjeux qui dpassent la seule fonction comptable et financire.

    Des divergences au niveau des provisions

    En pratique, les critres de provisionnement de lIASB divergent de ceux du Comit de Ble.

    Selon IAS 39, les pertes attendues ne peuvent tre provisionnes que si ce sont des pertes

    avres, cest--dire si un vnement caractris comme lapparition dimpays permet de

    justifier la baisse de valeur dun actif et donc sa dprciation.

    Afin de pallier cette divergence, le Comit de Ble propose de calculer ainsi les fonds propres

    minimum requis dans lapproche notation interne :

    FPm = (8 % RWA) + (Insuffisance de provision comptable)

    Avec : Insuffisance de provision = (EL Provision comptable)Il sagit dun filtre prudentiel. Cest un retraitement extra-comptable.

    LIASB et le Comit de Ble napprhendent pas les provisions de la mme manire du fait

    de labsence de prise en compte dvnements futurs par la comptabilit quelle que soit leur

    probabilit. Ce point de divergence ne doit cependant pas occulter lessentiel. La

    concomitance entre la remise plat du dispositif comptable applicable aux banques du fait de

    lintroduction des IFRS et la refonte du dispositif prudentiel reprsente une opportunit pour

    les banques en termes damlioration de la gestion des risques, notamment du risque de crdit.En dpit, ou plutt cause de cette divergence a priori des approches de provisionnement,

    expected loss versus incurred loss , les tablissements doivent faire la priorit de la

    recherche et de lexploitation des points de convergence de principe pi dintrt, pour :

    Assurer la cohrence entre les encours en dfaut au sens prudentiel et

    ceux provisionns individuellement impaired ;

    Tirer avantage de la richesse des donnes relatives aux clients, leur

    comportement et aux facteurs de risques, collectes et traites pour lesbesoins rglementaires, afin de dfinir les critres de constitution ainsi

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    20/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    20

    que les modalits dvaluation et de suivi des populations

    dengagements prsentant une dgradation de la qualit de crdit et,

    partant, potentiellement ligibles au provisionnement collectif au sens

    IFRS ;

    Etre en mesure dtablir un raccordement priodique entre les

    provisions comptables et lexigence rglementaire.

    Une rforme universelle contre une rforme bancaire :

    Les normes IAS/IFRS tentent de dfinir un cadre conceptuel universel et donc non

    exclusivement applicable au secteur bancaire, sans tenir compte des spcificits sectorielles,

    contrairement aux accords de Ble II qui concernent uniquement les banques et qui prennent

    en considrations toutes les spcifis du secteur bancaire.

    Horizon de perte :

    Les pertes attendues selon Ble 2 sont dtermines horizon dun an, plus prcisment,

    cest la probabilit que la contrepartie passe en dfaut qui est estim sur un an, alors que ces

    pertes sont dfinies jusquau terme du contrat selon les rgles comptables internationales.

    On constate que lhorizon sur lequel est estime la perte est trs diffrent entre les deux

    rglementations, et du coup ceci va impacter directement les estimations des pertes attendues

    en Ble II et en IFRS.

    Principe de contagion :

    En Ble II, le principe de contagion : le dfaut caractrise un dbiteur (la contagion est le

    principe) : mais la mise en uvre de cette contagion :

    Est optionnelle pour la clientle de dtail,

    Est limite par la prise en compte de srets personnelles portant sur certaines

    transactions avec un dbiteur.

    Les garanties relles qui interviennent dans lestimation de la perte en cas de dfaut ne

    sont pas prises en compte.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    21/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    21

    Les garanties personnelles sont prises en compte par substitution de la probabilit du

    garant celle du dbiteur.

    En IFRS, absence de contagion, lexistence dune dprciation individuelle est value actif

    par actif. Les garanties relles doivent tre obligatoirement prises en compte. Et il ya une

    incertitude par rapport la prise en compte des garanties personnelles.

    Le calcul des risques :

    Bale II prvoit que le montant en risque (EAD) est soit le montant lgalement d pour les

    lments du bilan, soit le montant probablement utilis pour les engagements hors-bilan.

    Les normes IAS peuvent scarter du montant lgalement d soit lors de leur valuation

    initiale (pris dacquisition), soit par la rvaluation ultrieure (la juste valeur)

    La communication financire :

    Ble II exige, pour le risque de crdit, la rpartition des emprunteurs par classes de risques,

    celle des encours par classes de perte en cas de dfaut (LGD) mais pas la publication de la

    juste valeur ;

    Les normes IAS conduisent la rpartition des encours par type de produits, zone

    gographique, type de

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    22/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    22

    En France, le Secrtariat gnral de la Commission bancaire (SGCB) a men une rflexionparalllement aux groupes de travail du Comit de Ble et du CEBS. En juin 2004, le SGCB a

    ouvert une consultation nationale sur les propositions de retraitements prudentiels des

    changements comptables induits par les nouvelles normes comptables internationales

    susceptibles dimpacter les fonds propres des tablissements de crdit. lissue de la priode

    de consultation, le SGCB a finalis ses travaux en intgrant la fois les commentaires qui lui

    ont t adresss et les solutions proposes par les diffrents groupes de travail internationaux.

    Au final, les retraitements prudentiels retenus par le SGCB correspondent aux prconisationsdu Comit de Ble et du CEBS.

    Les tablissements qui publieront des comptes consolids en IFRS de manire obligatoire ou

    optionnelle ds 2005 seront tenus dappliquer les retraitements prudentiels dcids par le

    SGCB pour le calcul des fonds propres. Les principaux impacts prudentiels induits par les

    IFRS et retraits prudentiellement relvent dun changement de classification (entre

    portefeuille de ngociation et portefeuille bancaire, entre dettes et capitaux propres) ou de

    valorisation (Essentiellement instruments financiers et immobilisations corporelles). Certains

    retraitements se rapportent au cas particulierde la premire adoption des IFRS (FTA).

    Il convient de prciser que les retraitements prudentiels sappliquent quelle que soit la

    rubrique de capitaux propres (rserves, rsultats, intrts minoritaires) incluant les

    composantes de capitaux propres, plus ou moins-values latentes ou rserves de rvaluation

    concernes. Toutefois, les retraitements prudentiels ne porteront pas sur les lments inclus

    dans la diffrence de mise en quivalence, afin d'viter une complexit excessive des

    retraitements prudentiels par rapport des impacts prsums peu significatifs. La Commission

    bancaire se rserve nanmoins la possibilit dappliquer ces retraitements prudentiels la

    diffrence de mise en quivalence si linclusion de tout ou partie de ces lments apparat

    significative et inapproprie ou de nature induire en erreur du point de vue des objectifs de

    la surveillance prudentielle.

    Enfin, il convient de signaler que les retraitements prudentiels ne s'appliqueront pas aux

    lments qui sont dj exclus des fonds propres, tels que les investissements en instruments

    de capitaux propres ou en dettes subordonnes ligibles en fonds propres dans les

    tablissements caractre financier.

    II. LES RETRAITEMENTS PROPOSES PAR LES GROUPES DE TRAVAIL :

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    23/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    23

    iiii.... Les changements de classificatiLes changements de classificatiLes changements de classificatiLes changements de classificationononon Distinction entre le portefeuille de ngociation et le portefeuille

    bancaire

    Les IFRS influent sur la dfinition actuelle du portefeuille de ngociation soumis la surveillance

    prudentielle des risques de march. En effet, les dfinitions du portefeuille de transaction, des titres

    disponibles la vente et des lments valoriss la juste valeur sur option dans les IFRS ne

    correspondent pas exactement aux dfinitions des portefeuilles de transaction et de placement de la

    rglementation franaise actuelle, qui servaient dlimiter une partie du primtre du portefeuille de

    ngociation.

    Pour les besoins prudentiels, la partie du portefeuille de ngociation dfinie par rfrence larglementation comptable franaise relative aux titres de transaction, certains titres de placement et

    certains instruments financiers terme, est remplace dans la dfinition du portefeuille de ngociation

    en rfrence aux IFRS par la notion d'instruments financiers dtenus des fins de transaction, incluant

    ainsi tous les instruments financiers drivs autres que ceux rpondant aux critres de classification en

    instruments de couverture, mais excluant donc les instruments financiers dsigns sur option pour tre

    valus la juste valeur par le compte de rsultat.

    Une telle dfinition est conforme celle qui sera mise en uvre dans les autres pays appliquant les

    recommandations du Comit de Ble ou du CEBS, allant dans le sens d'une harmonisationinternationale. Elle vitera galement de faire dpendre le primtre du portefeuille de ngociation de

    l'exercice d'une option comptable, source potentielle d'arbitrage rglementaire et en tout cas d'ingalit

    de traitement entre les tablissements de crdit.

    Toutefois, la Commission bancaire se rserve la possibilit d'exclure du portefeuille de ngociation

    certains instruments financiers, sils ne rpondent pas aux objectifs assigns ce portefeuille dans le

    cadre de la surveillance prudentielle.

    C'est ainsi que certains instruments financiers drivs pourront tre exclus du portefeuille de

    ngociation, s'ils ne rpondent pas la condition d'une intention de ngociation, notamment s'il s'avre

    qu'ils couvrent conomiquement des lments du portefeuille bancaire. linverse, pourront

    ventuellement tre inclus dans le portefeuille de ngociation, dans le cadre d'une analyse au cas par

    cas, des instruments financiers dsigns sur option comme devant tre valus en juste valeur par le

    compte de rsultat.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    24/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    24

    Distinction entre les dettes et les capitaux propres

    Considrant que la dfinition des fonds propres devait demeurer inchange, dans l'attente de travaux

    ultrieurs, l'objectif des groupes de travail internationaux dans ce domaine a t principalement de

    neutraliser limpact des IFRS sur la distinction entre dettes et capitaux propres. Ainsi seront maintenus

    en fonds propres les lments qui rpondent aux exigences habituelles de la rglementation

    prudentielle pour tre classs dans ces fonds propres. Seront exclus l'inverse ceux qui n'y rpondent

    pas, malgr un ventuel changement de classification comptable.

    Analyse par composante de certains instruments hybrides mis

    Selon les rgles prvues par l'IAS 32, un instrument financier peut tre spar entre une composante

    qualifie de dette et une composante qualifie dinstrument de capitaux propres (par exemple, uneobligation convertible en un nombre fixe dactions). Cet instrument doit alors tre enregistr

    sparment en dettes et en capitaux propres pour le montant respectif de ses diffrentes composantes.

    Les capitaux propres comptables pourront donc tre augments temporairement lors dune mission

    dun tel instrument compos, cette composante tant ensuite amortie hauteur du supplment

    dintrts comptabilis sur la partie emprunt par rapport aux charges thoriques dintrts

    correspondant au taux facial, afin de faire ressortir le cot conomique rel de cette partie emprunt .

    Pour les besoins prudentiels, limpact en fonds propres de la composante inscrite en capitaux propres

    sera neutralis. Plus prcisment, la composante inscrite en capitaux propres neutralise

    prudentiellement correspondra sa part non encore amortie c'est--dire sa valeur comptable

    initiale diminue du montant des charges financires enregistres comptablement qui ont excd les

    intrts contractuels. Linstrument pourra faire lobjet dune inclusion dans les fonds propres aprs la

    vrification habituelle par la Commission bancaire de son admissibilit dans les fonds propres

    prudentiels, notamment au regard du critre de permanence des fonds propres.

    Instruments drivs non inclus dans des instruments hybrides mis

    Certains instruments drivs sur actions propres peuvent donner lieu plusieurs types

    dimpacts sur les capitaux propres, en application des rgles de l'IAS 32 :

    une augmentation des capitaux propres ds la date de ngociation (par exemple,

    augmentation pour le montant de la prime reue, lors d'une vente dune option dachat

    dactions propres) ;

    une diminution des capitaux propres ds la date de ngociation (par exemple,

    enregistrement en dette par prlvement sur les capitaux propres d'un engagement terme

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    25/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    25

    dachat dactions propres, lorsque le rglement lors du dnouement se fait en un nombre fixe

    dactions propres contre un montant fixe de trsorerie) ;

    une augmentation des capitaux propres la date de dnouement (par exemple, pour un

    engagement terme de vente dactions propres lorsque le rglement lors du dnouement se

    fait en un nombre fixe dactions propres contre un montant fixe de trsorerie).

    Pour les besoins prudentiels, limpact positif en fonds propres de composantes dinstruments

    drivs sur actions propres inscrites en capitaux propres sera neutralis. Il pourra faire lobjet

    dune inclusion dans les fonds propres dans la mesure o la Commission bancaire considre

    quil respecte les conditions dadmission dans ces derniers. Si limpact est ngatif

    diminution des capitaux propres , il ne sera pas retrait.

    Traitement des oprations de titrisation

    Lapplication des normes IFRS devrait conduire reconsolider une fraction significative des

    oprations de cessions dactifs ou de risques, engages dans le cadre des oprations de

    titrisation. Dans certains cas, la reconsolidation dune opration pourrait savrer ncessaire

    comptablement, alors mme que ltablissement concern aura cd une fraction significative

    des risques lis aux actifs titriss. Par ailleurs, la notion de transfert significatif de risque fait

    lobjet de rflexions au niveau europen et international.

    Enfin, le traitement comptable des oprations de titrisation pourrait diffrer assezsensiblement, selon le rfrentiel comptable qui leur est appliqu (normes franaises ou

    normes IFRS).

    Afin de prserver un traitement homogne entre les tablissements, et dans lattente de la

    conclusion des rflexions en cours sur la notion prudentielle de transfert significatif de risque,

    le traitement prudentiel des oprations de titrisation a donc t rendu indpendant de leur

    traitement comptable : les positions subordonnes (non notes ou dont la notation sera

    infrieure BBB-) dtenues dans des oprations de titrisation synthtiques ou classiques sont ainsi dduites des fonds propres, avec un plafond gal 8 % des risques pondrs

    titriss. Les autres positions seront pondres 100 %.

    Ce traitement prudentiel sera adapt si une opration de titrisation prsentait des

    caractristiques rendant ce dernier inappropri au regard des objectifs de la surveillance

    prudentielle.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    26/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    26

    ii.ii.ii.ii. Les changements de valorisationLes changements de valorisationLes changements de valorisationLes changements de valorisation

    Portefeuille des actifs disponibles la vente

    Dans la norme IAS 39, les plus et moins-values latentes des instruments disponibles la vente

    sont enregistres directement en capitaux propres, lexclusion des dprciations durables

    supposes dues un risque de contrepartie pour les instruments de dettes, ou une

    dprciation irrversible pour les instruments de capitaux propres, pour lesquelles une

    provision doit tre enregistre en compte de rsultat. Ces dprciations comptabilises sous

    forme de provisions au compte de rsultat, et qui viendront diminuer de ce fait les fonds

    propres de base, ne seront pas retraites prudentiellement, car elles sont constitutives d'uneperte de valeur probable que le critre de prudence applicable en matire prudentielle justifie

    de dduire des fonds propres.

    Les plus ou moins-values latentes inscrites directement en capitaux propres peuvent poser

    problme au regard des critres de qualit requis pour tre intgres dans les fonds propres.

    En termes de permanence, elles ont vocation tendre vers zro (hors impact du risque de

    crdit) au fur et mesure que la date de remboursement se rapproche, pour celles relatives aux

    oprations de prts ou aux instruments de dettes, ce qui milite pour leur neutralisation.S'agissant de rsultats latents sur un portefeuille dont l'intention de gestion n'est pas la

    ralisation court terme de ces variations de valeur, elles peuvent ne pas tre totalement ou

    immdiatement disponibles pour couvrir des pertes. Enfin, il est possible qu'elles aient t

    calcules partir de modles internes dont la fiabilit n'est pas forcment assure. Tous ces

    lments d'incertitudes justifient que, pour les besoins prudentiels, ces variations de valeurs,

    et plus particulirement les plus-values latentes sur instruments de capitaux propres, ne soient

    pas totalement prises en compte dans les fonds propres.

    Sur le fondement de ces analyses, il a t dcid que les retraitements prudentiels des impacts

    des variations de juste valeur inscrites directement en capitaux propres seraient diffrents en

    fonction de la nature des instruments inclus dans le portefeuille des actifs disponibles la

    vente :

    neutralisation au plan prudentiel des effets de volatilit gnrs en capitaux propres par

    lvaluation des titres de taux dintrt et oprations assimiles ;

    dclassement en fonds propres complmentaires (Tier 2) et rfaction svre applique aux

    plus-values latentes enregistres en capitaux propres sur actions et instruments assimils : ces

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    27/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    27

    plus-values latentes nettes, devise par devise, des moins-values latentes, sont dduites des

    fonds propres de base, nettes du montant de limpt diffr dj dduit comptablement et sont

    reprises, devise par devise et avant impts en fonds propres complmentaires hauteur de 45

    % seulement. Les moins-values latentes nettes, devise par devise, des plus-values latentes ne

    sont pas retraites.

    Les retraitements des actifs financiers disponibles la vente ne sont pas applicables aux

    lments qui sont dduits des fonds propres comme les participations, actions de prfrence,

    crances et titres subordonns dans des tablissements de crdit ou financiers

    Option de valorisation la juste valeur

    La dcision de la Commission europenne dadopter la norme IAS 39 en excluant une partie

    du texte relatif loption de valorisation la juste valeur (carveout) implique en ltat actuelune interdiction dappliquer loption aux lments inscrits au passif sans limitation de

    lapplication de loption aux actifs. Cependant, dans la mesure o les nouvelles dispositions

    comptables relatives loption de valorisation la juste valeur susceptibles dtre adoptes au

    niveau europen ont t finalises plus tardivement, les dcisions sur un ventuel retraitement

    prudentiel en la matire ne sont pas arrtes.

    Toutefois, sil apparat que les conditions dutilisation de cette option ne devaient pas

    soulever dinquitudes prudentielles (cest--dire si elles taient suffisamment encadres), ilny aurait, a priori, pas besoin de filtres prudentiels. linverse, si loption tait largement

    ouverte, un retraitement prudentiel pourrait savrer ncessaire. Le traitement prudentiel qui

    sera finalement retenu par le SGCB dpendra de lissue des travaux internationaux et de la

    dcision de la Commission europenne sur ce sujet.

    En tout tat de cause, il a t demand titre conservatoire aux tablissements de crdit d'tre

    capables de fournir au SGCB une information sur les plus ou moins-values latentes sur des

    dettes financires mises par ltablissement assujetti, lies des changements du risque de

    crdit propre de ltablissement et enregistres comptablement en rsultat ou en rserves

    (variations des annes prcdentes) du fait dune application ventuelle de loption de

    valorisation la juste valeur. Dune manire gnrale, les tablissements qui utiliseraient cette

    option seront tenus de calculer limpact quantitatif de loption et de communiquer cette

    information au SGCB.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    28/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    28

    Couverture de flux de trsorerie.

    La couverture de flux de trsorerie prvue par l'IAS 39 permet de couvrir des charges ou

    produits futurs, ainsi que des oprations futures. La partie efficace des variations de valeur desinstruments de couverture de flux de trsorerie est inscrite directement dans les capitaux

    propres, ce qui devrait susciter une plus grande volatilit de ces derniers. Ces variations de

    valeur tant destines tre recycles dans le compte de rsultat au moment ou

    partir du moment o des oprations couvertes se raliseront, elles ont, de fait, un caractre

    temporaire, de sorte que la volatilit des capitaux propres qui en rsulte apparat artificielle.

    En conclusion de cette analyse, il est apparu ncessaire de neutraliser, pour les besoins

    prudentiels, limpact en fonds propres de ces oprations. Retraitement autoris des actifs pondrs

    Afin d'viter de pnaliser des tablissements pour lesquels un traitement dissymtrique entre

    le numrateur et le dnominateur serait fortement dfavorable et de permettre d'assurer une

    cohrence dans la prise en compte des mmes oprations au sein des deux termes du ratio de

    solvabilit, des retraitements du dnominateur peuvent tre appliqus, au choix, par les

    tablissements soumis aux IFRS.

    Les retraitements du dnominateur ne sont pas obligatoires dans la mesure o leur mise en

    uvre peut savrer complexe pour un rsultat peu significatif. Par ailleurs, dans la

    perspective de la mise en uvre de Ble II , les encours pondrs dans le cadre des

    mthodes notations internes sont calculs non pas partir des encours comptables mais

    partir du montant des expositions en risque.

    Toutefois, et en particulier dans le cadre immdiat de Ble I , si les tablissements

    souhaitent oprer des retraitements sur les encours avant pondration, ce choix est irrversible

    et doit tre appliqu lensemble des instruments concerns par les retraitements sur le

    numrateur. Les tablissements sont tenus dinformer le SGCB lorsquils optent pour un

    retraitement du dnominateur.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    29/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    29

    iiiiiiiiiiii Le cas particulier de la premire adoptionLe cas particulier de la premire adoptionLe cas particulier de la premire adoptionLe cas particulier de la premire adoption desdesdesdes

    normes IFRSnormes IFRSnormes IFRSnormes IFRS

    Le principe majeur de la transition aux IFRS (norme IFRS 1) pour les premiers adoptants est

    la comptabilisation de manire rtrospective de limpact des retraitements en capitaux propres

    du bilan douverture IFRS, sauf pour certains types doprations ralises avant la publication

    des IFRS encadrant leur traitement comptable .

    Lapplication des IFRS au bilan douverture entrane une sortie de bilan de certains actifs et

    passifs antrieurs la date dapplication des IFRS qui ne rpondent pas aux dispositions de la

    norme. Paralllement, les actifs et passifs conformes aux dfinitions et conditions de

    comptabilisation des IFRS sont inclus, y compris ceux qui ntaient pas comptabilissantrieurement et qui le seront donc partir de cette date. Enfin, un reclassement des actifs et

    passifs est effectu aprs les avoir valus conformment aux IFRS.

    Pour les besoins prudentiels, les retraitements dcids par le SGCB sont immdiatement

    applicables sur les impacts de la premire adoption des normes IFRS. Les autres impacts de la

    premire adoption des normes IFRS ne font lobjet daucun retraitement ni talement.

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    30/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    30

    Les rformes comptables et prudentielles vont conduire les tablissements se doter de

    systmes internes plus complets et dtaills, prenant mieux en compte les risques rels et les

    caractristiques des oprations.

    Nous examinerons, dans cette partie, comment les tablissements pourront tirer parti, de ces

    deux rformes, pour le pilotage de leurs oprations.

    Le reporting financier tabli en norme IAS refltera la performance financire la datedarrt

    Le nouveau rfrentiel comptable introduit en effet trois novations majeures :

    - une rfrence plus importante sera faite la valeur de march pour la comptabilisation des

    instruments financiers ;

    - la comptabilisation de certaines oprations ncessitera une analyse en substance de leurs

    caractristiques ;

    - les relations de couverture devront tre mieux documentes et la comptabilisation des

    couvertures tiendra compte de leur efficacit.

    Une rfrence plus importante sera faite la valeur de march pour la comptabilisation des

    instruments financiers

    Au moment de leur entre au bilan, les instruments financiers devront, en principe, tre

    valus au cot, qui est gnralement la juste valeur de la contrepartie donne ou reue pour

    acqurir lactif ou le passif financier.

    Les instruments financiers seront classs en diffrentes catgories selon des critres prciss

    par la norme. chaque catgorie, correspondent des mthodes dvaluation et

    denregistrement des variations de valeur :

    III. IMPACTS DES FUTURES NORMES COMPTABLES ET REGLEMENTAIRES SUR LEPILOTAGE DES OPERATIONS BANCAIRES

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    31/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    31

    En annexe, les grandes catgories dactifs et passifs financiers devront tre values la juste

    valeur.

    (2) Tout instrument financier peut tre class lmission en actif ou passif de transaction et

    par consquent tre valu la juste valeur, avec les variations de juste valeur en rsultat.

    (3) Dans les amendements publis en juin 2002, IAS 39 offre la possibilit de classer des prts

    mis par lentreprise en actifs disponibles la vente ou en actifs de transaction.

    (4) Certains prts acquis, grs comme des prts mis, pourront tre classs dans cettecatgorie.

    (5) Si ncessaire, une dprciation doit tre constate.

    La comptabilisation de certaines oprations ncessitera une analyse en substance de leurs

    caractristiques

    Pralablement leur comptabilisation, certaines oprations ncessiteront une analyse dtaillede leurs caractristiques et des risques auxquels ils exposent ltablissement, par exemple :

    - les drivs incorpors aux oprations de crdit, de dpt et de titre, par exemple, les options

    de prorogation, de remboursement anticip... devront dans certains cas tre valoriss et

    comptabiliss sparment la juste valeur, au moment de la mise en place de la transaction et

    chaque date darrt comptable, avec les variations de juste valeur en rsultat ;

    - sagissant des instruments comptabiliss au cot amorti, leur valeur comptable tiendracompte des cots directement imputables la mise en place de lopration. En outre, les

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    32/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    32

    maturits attendues devront se substituer aux maturits contractuelles pour le calcul du taux

    dintrt effectif, par exemple, pour les crdits remboursables par anticipation ;

    - les composantes dettes et capitaux propres des instruments hybrides, tels que certaines

    obligations convertibles ou remboursables en actions, devront tre comptabilises sparment.

    La comptabilisation des oprations de couverture tiendra mieux compte de leur efficacit

    lavenir, les relations de couverture devront tre davantage documentes.

    chaque arrt comptable, ltablissement devra tester lefficacit de la couverture, en se

    fondant sur les variations de valeur des instruments couverts ou des flux de trsorerie

    correspondants dune part, et sur les variations de valeur des instruments de couverture,

    dautre part. Si linefficacit de la couverture est trop importante, la relation de couverture ne

    pourra pas tre maintenue au plan comptable.

    Selon les normes IAS 32 et 39 et lexpos-sondage daot 2003 relatif la macro-couverture,

    les instruments de couverture devront tre comptabiliss la juste valeur, avec les variations

    de juste valeur en rsultat ou en capitaux propres :

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    33/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    33

    Les futures normes de fonds propres des banques tiendront mieux compte des risques

    auxquels celles-ci sont exposes

    La dfinition des futures normes de fonds propres des banques reposera sur trois principes :

    - la dfinition dexigences minimales de fonds propres plus sensibles aux risques rels

    encourus par chaque tablissement ;

    - la dtention dun montant de fonds propres au-del des exigences minimales, tenant compte

    des risques encourus ;

    - le renforcement de la transparence sur les risques et de la discipline de march.

    Les exigences de fonds propres seront davantage lies aux risques rels encourus

    Sagissant des risques de crdit, les rgles actuelles de mesure des exigences minimales de

    fonds propres, trop forfaitaires, seront remplaces par un dispositif qui tiendra mieux compte

    de la qualit des contreparties et de lefficacit des techniques de rduction des risques

    utilises. Certains ajustements techniques importants sont encore en discussion afin

    damliorer le traitement prudentiel de certains types de risques. Le futur dispositif permettra

    aux tablissements de se fonder sur leurs propres mesures internes des risques de crdit, mais

    ils ne pourront pas recourir leurs valuations du capital ncessaire leur couverture pour

    dfinir le montant de fonds propres rglementaires, y compris dans lapproche la plus

    avance.

    Les exigences futures de fonds propres rglementaires tiendront galement compte des risques

    oprationnels. Pour cette catgorie de risque, les banques pourront, en revanche, recourir

    leur mesure interne du capital ncessaire leur couverture.

    Pralablement leur utilisation dans le cadre de la surveillance prudentielle, les Autoritsnationales devront avoir approuv les systmes internes de mesure des risques de crdit et les

    mesures internes du capital ncessaire la couverture des risques oprationnels.

    Le montant des fonds propres devra tre suprieur aux exigences minimales

    Le dispositif dfinissant les exigences minimales de fonds propres, le pilier I, sera complt

    par le pilier II, qui exige des tablissements de recenser et dvaluer tous les risques encourus,

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    34/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    34

    de dterminer des stressscnarios, et den tenir compte pour estimer le montant de fonds

    propres dtenir au-del des exigences minimales.

    Les Autorits de surveillance examineront lobjectif interne de capital dfini par les banques,

    et porteront une apprciation sur son adquation aux risques.

    Les rglementations futures accrotront les exigences de transparence et la discipline de

    march

    Les deux prcdents piliers sont complts, par un 3me pilier, selon lequel les banques

    devront communiquer au march des informations sur leur dispositif interne de gestion des

    risques, les niveaux de risques constats, et ladquation des fonds propres aux risques

    encourus.

    Le march pourra ainsi comparer les informations produites par des tablissements ayant des

    activits similaires et en tenir compte pour porter une apprciation sur leur solvabilit et leur

    rentabilit ajuste du risque.

    Les deux rformes modifieront le pilotage de lactivit des banques

    En pratique, les deux rformes imposeront de complter les dispositifs comptables et de

    gestion des risques dans trois domaines :

    - le recours aux mthodes quantitatives et mathmatiques se dveloppera, tant pour la

    modlisation des risques que pour la valorisation comptable mark-to-model de certains

    instruments financiers ou lments du bilan ;

    - la documentation des oprations ralises, ce qui ncessitera en particulier denrichir les

    systmes de stockage, dhistorisation et dexploitation de donnes au sein de chacune des

    deux filires risques et comptables ;

    - les dispositifs internes de supervision et de contrle : la rforme prudentielle imposera un

    rexamen rgulier des niveaux de risque correspondant aux oprations ralises. Au plan

    comptable, selon le rfrentiel IAS, les variations de juste valeur dun plus grand nombre

    dinstruments devront tre portes en rsultat ou capitaux propres chaque arrt comptable,

    ce qui impliquera un suivi plus rgulier et un contrle plus dtaill de ces oprations. De plus,

    selon le nouveau rfrentiel comptable, les relations de couverture devront tre mieux

    documentes et rgulirement testes.

    Le dploiement de modles internes et de bases de donnes de risque, ainsi que

    lenrichissement des systmes comptables permettront aux tablissements de dvelopper une

    connaissance trs fine de leurs oprations et des diffrents types de risques qui leur sont

    associs. En contrepartie des investissements consentis, ils pourront raliser des avances

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    35/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    35

    significatives en ce qui concerne la distribution de leurs concours, la rduction du cot du

    risque, et la tarification de leurs oprations.

    Ces tablissements disposeront en effet de linformation ncessaire pour piloter de manire

    plus prcise et plus ractive la distribution de leurs concours. Par exemple, ils pourront ragir

    beaucoup plus rapidement une monte des risques sur une zone gographique, un secteur,

    voire sur une contrepartie ou sur certains instruments financiers par une diminution des

    encours autoriss ou un ajustement des tarifs. En outre,lexploitation des bases de donnes et

    la mise jour rgulire des modlesapporteront des informations constamment actualises

    sur le niveau derisque de chaque contrepartie. La dure dinstruction de nouvellesoprations

    de dtail avec une contrepartie dont le niveau de risque estconnu sera ainsi rduite, et le cas

    chant, la dcision pourra tre, aumoins en partie, automatise.

    Le renforcement des contrles et une meilleure connaissance des risques permettront de

    rduire le cot du risque. Ces deux rformes devraient, eneffet, contribuer le rduire, pour

    au moins trois raisons :

    - laffirmation de lindpendance des fonctions de risque et de contrle : alors que, jusqu

    maintenant, les proccupations commerciales lemportaientparfois dans les dcisions des

    quipes commerciales, leurs dcisions reposeront dsormais sur des systmes mieux

    documents etdes quantifications plus rigoureuses des risques ;

    - lanticipation des dgradations de risque : les tablissements auront dvelopp une

    connaissance constamment ractualise des risques lis leurs oprations et de lefficacit de

    leurs couvertures, ce qui leur permettra danticiper une ventuelle aggravation des risques ;

    - laction plus efficace et mieux coordonne des services de contrle et daudit interne : ils

    pourront sappuyer sur les nouveaux systmes informatiquesdploys dans le cadre de ces

    rformes.

    La tarification des oprations tiendra mieux compte des cots rels. Elle pourra en effet sefonder sur des mesures plus prcises de lexposition aux diffrents types de risque et sur les

    caractristiques conomiques des oprations. Par exemple, les banques pourront ajuster leur

    tarification en fonction :

    - des pertes attendues au titre des risques oprationnels qui, jusqu maintenant, taient

    rarement mesurs ;

    - des cots indirects de gestion des dfauts, par exemple, les cots de portage et de mise en

    jeu des srets, ces cots tant pris en compte dans la mesure prudentielle des pertes lies auxrisques de crdit ;

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    36/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    36

    - des cots internes directement imputables la mise en place des oprations, la rforme

    comptable exigeant de les mesurer.

    De plus, si les tablissements le souhaitent, les tarifs pourront tre davantage personnaliss.

    LES FUTURES NORMES IMPLIQUERONT DE NOUVELLES MTHODES DE PILOTAGE

    Les consquences de ces rformes pour le pilotage stratgique des banques se situent trois

    niveaux :

    - les banques disposeront lavenir dinformations plus dtailles sur la rentabilit du capital

    ajuste du risque ;

    - la gestion bancaire devra sadapter une volatilit accrue des rsultats et des fonds propres ;

    - les fonctions financires, de gestion des risques et de planification des fonds propres seront

    plus imbriques.

    Les banques disposeront lavenir dinformations plus fiables et plus dtailles sur la

    rentabilit du capital ajuste du risque

    Du point de vue du pilotage stratgique, les deux rformes sont complmentaires. lavenir,

    les banques disposeront dinformations plus compltes et plus dtailles sur la rentabilit de

    leur capital ajuste du risque : la rforme prudentielle impose de mesurer les besoins de

    capital en se fondant sur des mthodes rigoureuses dvaluation de lexposition aux

    diffrentes catgories de risque ; de son ct, la rforme comptable vise tablir une image

    neutre de la performance financire de lentreprise et de son bilan la date darrt

    comptable.

    Dans le cadre du pilier II de la rforme prudentielle, le Comit de Ble incite les

    tablissements mettre en uvre leur propre mesure du capital conomique. Celle-ci devra

    tenir compte de lensemble des risques qui ne sont pas pris en compte dans le pilier I, en

    particulier les risques de liquidit et de taux, et se fonder sur des scnarios de stress. LeComit de

    Ble considre que le capital des banques devra tre systmatiquement suprieur aux

    exigences minimales de fonds propres rglementaires, dfinies dans le pilier I de la rforme.

    Malgr les progrs raliss par Ble II pour rapprocher le capital rglementaire et le capital

    conomique, des diffrences subsisteront entre ces deux notions. Cela appelle deux

    commentaires:

    - certaines banques, trs avances dans la mesure du capital conomique, estiment que lesbesoins de fonds propres dfinis par Ble II pour couvrir certains risques de crdit sont parfois

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    37/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    37

    trop levs ou trop faibles1. Elles se considrent pnalises, car non seulement elles devront

    se conformer aux exigences minimales rglementaires, mais galement, au titre du pilier II,

    allouer du capital la couverture des risques de crdit mal valus dans le 1er pilier. Ces

    banques auraient souhait que les modles internes de risque de crdit soient reconnus dans

    lAccord de Ble II ;

    - la mesure et lallocation du volant de fonds propres dtenir au-del des exigences

    minimales soulveront incontestablement dpineuses questions stratgiques et techniques.

    Parmi elles, se pose la question de la cohrence des mesures de capital faites dans le cadre des

    piliers I et II.

    Cependant, lavenir, la rforme prudentielle incitant les banques mesurer et allouer leur

    capital conomique et la rforme comptable conduisant tablir une image plus fidle de la

    performance financire des banques, celles-ci disposeront dun reportingplus complet et plus

    dtaill sur la rentabilit ajuste du risque de leur fonds propres. Elles seront ainsi en mesure

    de prendre les dcisions stratgiques quelles jugeront appropries.

    Les banques qui approfondiront leurs recherches dans lvaluation des risques et la mesure du

    capital conomique auront un avantage comptitif sur leurs concurrentes. Elles seront en

    mesure de connatre de manire plus prcise la contribution de chaque unit dexploitation ou

    de chaque mtier la rentabilit du groupe et la volatilit de cette rentabilit.

    La gestion bancaire devra sadapter une volatilit accrue des rsultats et des fonds propres

    La volatilit accrue des futures normes de fonds propres des banques et de leurs rsultats

    comptables est une des consquences souvent mise en avant des rformes en cours. Cette

    volatilit accrue rsulterait, dune part, de la plus grande sensibilit des nouvelles normes

    prudentielles aux risques rels, et dautre part, des effets sur le rsultat et les capitaux propres

    des nouveaux modes de comptabilisation des instruments financiers et de leur couverture.Les impacts des futures normes comptables et prudentielles sur la volatilit des fonds propres

    et des rsultats dans le secteur bancaire, en particulier leurs consquences sur les cycles

    conomiques, nont pas encore fait lobjet de recherches suffisamment approfondies ce jour.

    Les discussions en cours avec les normalisateurs prudentiels et comptables sur des sujets tels

    que la macro-couverture, labsence de symtrie du mode de comptabilisation des actifs et

    passifs dassurance, la titrisation, les provisions... revtent une acuit particulire au regard de

    la question de la volatilit des fonds propres et des rsultats des banques, et ceci pour deuxraisons :

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    38/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    38

    - certaines des propositions actuelles de lIASB entraneront un accroissement important de la

    volatilit du rsultat et des fonds propres des banques. Limpossibilit dinclure les dpts

    vue dans la macro-couverture, labsence de symtrie du mode de comptabilisation des actifs

    et passifs lis aux activits dassurance, limpossibilit danticiper suffisamment les effets de

    cycle du crdit travers les rgles de provisionnement proposes, impliqueront de tels effets ;

    - le traitement actuel des techniques de titrisation selon Ble II et lIASB, ne reflte pas

    suffisamment les caractristiques conomiques de ces oprations, qui, avec lentre en

    application de Ble II et du rfrentiel IAS-IFRS, constitueront des instruments de gestion

    active des portefeuilles de crdit.

    Les variations de juste valeur portes en capitaux propres augmenteront la volatilit de ces

    derniers. Il est donc possible que, pour rpondre aux besoins de la surveillance prudentielle,

    les Autorits comptentes demanderont lavenir des retraitements afin que les fonds propres

    rglementaires refltent mieux le capital conomique2.

    Certains des travaux engags dans le cadre de ces deux rformes permettront aux

    tablissements de mieux grer leur exposition ventuelle la volatilit des rsultats et des

    fonds propres :

    1- la stratgie de gestion adopte par les tablissements devrait se traduire de manire plus

    directe et transparente dans les comptes. Les systmes de planification des rsultats leur

    permettront de procder des simulations destines ajuster si ncessaire leur stratgie de

    gestion ;

    2- les systmes comptables seront plus complets et les relations de couverture mieux

    documentes, ce qui devrait renforcer lefficacit du contrle interne ;

    3- les travaux engags pour mesurer de manire plus fiable le capital conomique et la

    rentabilit ajuste du risque de ce capital devraient permettre une gestion plus active des

    portefeuilles de crdit ;4- le Comit de Ble souhaite quau titre des risques de crdit, les ratings internes soient

    tablis travers le cycle . Cette mthodologie, moinssensible au cycle conomique, vise

    estimer la capacit des contreparties faire face des conditions conomiques dfavorables.

    Plus la contrepartieest capable de faire face des crises svres, meilleure sera sanotation.

    La plupart des professionnels font remarquer que la mise enuvre de cette mthodologie ne

    va pas de soi. Ltude3 mene par leComit de Ble en 2000 montrait que les systmes de

    notations internes des banques taient alors majoritairement construits selon des approchespoint in time. Depuis, la plupart des banques internationales ontentrepris une refonte de leur

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    39/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    39

    processus de gestion des risques de crdit,mais il faudra encore du temps pour assurer que les

    mthodologies mises en uvre par les banques sont effectivement travers le cycle ,

    certainscycles tant plus longs que les historiques demands par la norme.

    Plus rcemment, des agences de notation ont soulign que les mthodologies quelles utilisent

    relvent de cette approche4, tout en reconnaissant la difficult inhrente une telle approche,

    savoir la modlisation des cycles futurs.

    La notation travers le cycle des risques de crdit sera donc cruciale pour rduire

    lexposition des banques aux effets de cycle du crdit. Celles qui voudront rduire leur

    exposition au cycle du crdit et limiter les dgradations de notations en creux de cycle,

    devront veiller attentivement ce que leurs systmes de notations internes soient

    vritablement travers le cycle , ce qui suppose de raliser des backtestings sur des

    priodes parfois plus longues que les historiques exigs par le Comit de Ble.

    Les fonctions financires de gestion des risques et de planification des fonds propres seront

    plus imbriques

    Afin danticiper de manire satisfaisante les consquences de ces deux rformes et de leurs

    interrelations, un grand nombre de questions devront tre examines travers les trois prismes

    des risques, de la comptabilit et de la planification des fonds propres. Sans prtendre

    lexhaustivit, un tel examen serait par exemple ncessaire en ce qui concerne les questions

    suivantes :

    - limpact du nouveau rfrentiel comptable sur le niveau des fonds propres la premire date

    dapplication ;

    - le provisionnement du risque de crdit ;

    - la valorisation mark-to-modelpour dterminer la juste valeur des instruments financiers ;

    - linformation financire ;- la planification des fonds propres.

    Au plan des systmes, les deux rformes impliqueront la mise en cohrence des systmes

    comptables et des systmes de gestion des risques. Celle-ci reposera sur lutilisation de

    rfrentiels communs, le partage de donnes, et la mise en place de pistes daudits permettant

    danalyser les carts ventuels entre les deux systmes.

    Au plan organisationnel, pour fluidifier la planification des fonds propres et les dcisions

    relatives au pilotage des tablissements, les financiers et les spcialistes des risques vont

  • 7/29/2019 Ble_II_vs_IFRS_cas_du_risque_crdit._BMCE_BANK

    40/88

    INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET DADMINISTRATION DES ENTREPRISES

    40

    devoir collaborer de manire plus troite et devraient vraisemblablement tre regroups au

    sein dune mme direction, lorsque ce nest pas le cas.

    LES FUTURES NORMES, TANT PRUDENTIELLES QUE COMPTABLES, IMPOSENT DE

    NOUVEAUX PROGRS EN MATIRE DE TRANSPARENCE FINANCIRE

    Le Comit de Ble ne prcise pas le support de communication des informations demandes

    au titre du pilier III de la rforme prudentielle.

    Mais il est vraisemblable que les informations comptables et prudentielles seront runies sur

    un support commun, limage du rapport annuel et du rapport de gestion actuellement.

    De nouveaux progrs en matire de communication sur les risques

    La rforme comptable et a fortiori, la rforme prudentielle, insistent sur limportance de la

    communication sur les risques. Les deux normes permettront de raliser trois avances

    significatives dans ce domaine :

    - elles fourniront un cadre normatif concernant linformation sur les risques alors

    quaujourdhui, le degr de prcision de la communication sur les risques est trs variable

    dun tablissement lautre ;

    - elles seront complmentaires, le pilier III de lAccord d