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MICHEL FOUCAULT P e t i t e b i b l i o t q u e d e S c i e n c e s H um a i n e s L’homme L’œuvre Héritage Bilan critique

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Maquette couverture et intérieur : Isabelle Mouton.

Diffusion : VolumenDistribution : Interforum

En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de

reproduire intégralement ou partiellement, par photocopie ou tout autre moyen,

le présent ouvrage sans autorisation de

l’éditeur ou du Centre français du droit de copie.

© Sciences Humaines Éditions, 201738, rue Rantheaume

BP 256, 89004 Auxerre CedexTél. : 03 86 72 07 00/Fax : 03 86 52 53 26

ISBN = 978-2-36106-399-3

Retrouvez nos ouvrages sur

www.scienceshumaines.comwww.editions.scienceshumaines.com

9782361064013

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MICHEL FOUCAULTL’homme et l’œuvre

Héritage et bilan critique

Ouvrage coordonné par Héloïse Lhérété

La Petite Bibliothèque de Sciences HumainesUne collection dirigée par Véronique Bedin

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FOUCAULT AU XXIe SIÈCLE

Le 25 juin 1984, Michel Foucault disparaissait, emporté par le sida. Cette mort prématurée interrompait une exis-

tence prolifique et turbulente. Faire une œuvre dans sa vie, faire une œuvre de sa vie : l’un et l’autre de ses desseins ont fini par se confondre. De lui subsistent mille facettes. Philosophe critique, historien de la folie, penseur du sujet, militant des prisons, fos-soyeur de l’humanisme, précurseur des gays studies, bricoleur de concepts, reporter en Iran, star médiatique, adulé et honni. Il fut tout cela à la fois, symptôme de ce vingtième siècle français qui porta aux nues la figure de l’intellectuel.

Et après ? On changea d’époque, de préoccupations, de paradigmes. Le marxisme quitta la scène, le structuralisme se périma, la folie trouva de nouveaux porte-voix, le monde devint multipolaire. L’histoire aurait pu se contenter de ranger la pensée foucaldienne au rayon des affaires classées. Elle aurait pu la momifier et la canoniser. Mais Foucault ne se laisse pas enterrer si facilement. Cette pensée, labile et rebelle, connaît un destin singulier ; elle s’est émancipée des livres qui l’ont enfantée.

On peut l’affirmer aujourd’hui sans exagérer : il existe un nouveau Foucault. Des textes inédits ont été publiés. Cours au Collège de France, émissions de radio retranscrites, conférences dans des universités à travers le monde… On lui découvre de nouveaux thèmes, d’autres méthodes. Telle une herbe sauvage, cette œuvre continue ainsi à pousser, se déplacer, se ramifier, changeant de physionomie au fil du temps. Parallèlement, sa réception prend un tour inattendu. Il existe un Foucault fran-çais, italien, américain, japonais. Des psychologues, juristes, médiateurs, médecins, architectes, politistes se réclament de lui. La parole de Foucault se promène même sur les planches, captée par des metteurs en scène. Ses concepts circulent partout, ils

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Michel Foucault

sont brandis, branchés, mais il n’est pas certain que Foucault soit vraiment lu et compris autant qu’il est cité.

Que faire aujourd’hui de cette pensée ? Quelle est sa cohé-rence, sa pertinence, sa portée ? Cet ouvrage est animé par ces questions. La plupart des auteurs appartiennent à une nou-velle génération de chercheurs. Ils n’ont pas connu personnel-lement Foucault, quelques-uns n’étaient pas nés en 1984. Ils témoignent de la volonté de lire l’œuvre de Foucault dans toute son ampleur, telle qu’elle apparaît aujourd’hui complétée, corri-gée et redessinée. Sans allégeance ni défiance, désireux seulement de construire un bilan critique, honnête et fécond. Acceptons les clés qu’ils proposent, ouvrons avec eux la porte de celui qui fut philosophe, historien, « artificier ». Et écoutons ce qu’il peut encore avoir à nous dire.

Héloïse Lhérété

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– Foucault l’énigmatique (Héloïse Lhérété)

– L’intellectuel spécifique . Un nouvel art de contester (Mathieu Potte-Bonneville)

– L’expérience du Gip (Céline Bagault)

– Quel prof était Foucault ? (Entretien avec Guillaume Bellon)

L’HOMME

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FOUCAULT L’ÉNIGMATIQUE

Le destin de Michel Foucault est paradoxal. Il est le phi-losophe français le plus cité dans le monde, mais il reste

largement méconnu. On admire ses premiers livres, on évoque ses derniers cours, mais on a du mal à agripper l’ensemble. Hormis quelques spécialistes et amis, qui peut se prétendre capable d’apprécier la continuité d’une parole qui n’a cessé d’évoluer ? Foucault ne se laisse pas saisir facilement. Par pudeur ou coquette-rie, il détestait qu’on le qualifie, qu’on le photographie ou qu’on le contraigne dans quelque identité figée. Toute sa vie, il s’est évertué à bouger, fuir, circuler, sillonner, zigzaguer. Du Nord au Sud. De droite à gauche. De la philosophie à l’histoire, de la psychiatrie à la politique, de l’actualité à l’Antiquité, cultivant les amitiés inat-tendues et les curiosités contradictoires. Les questions sur lui – Qui êtes-vous ? D’où parlez-vous ? – ont fini par lui inspirer dans L’Archéologie du savoir (1969) cette réplique vive et célèbre, où fuse encore l’humeur de l’homme : « Non, non, je ne suis pas là où vous me guettez, mais ici d’où je vous regarde en riant. Eh quoi, vous imaginez-vous que je prendrais à écrire tant de peine et tant de plaisir, croyez-vous que je m’y serais obstiné, tête bais-sée, si je ne préparais – d’une main un peu fébrile – le labyrinthe où m’aventurer, déplacer mon propos, lui ouvrir des souterrains, l’enfoncer loin de moi-même, lui trouver des surplombs qui résu-ment et déforment son parcours, où me perdre et apparaître fina-lement à des yeux que je n’aurais jamais plus à rencontrer ? Plus d’un comme moi sans doute écrit pour ne plus avoir de visage. Ne me demandez pas qui je suis et ne me demandez pas de rester le même ; c’est une morale d’état civil ; elle régit nos papiers. Qu’elle nous laisse libres quand il s’agit d’écrire. »

« Se gouverner soi-même »Foucault naît à Poitiers, le 15 octobre 1926, dans une

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L'homme

famille de bourgeoisie aisée, de tradition catholique. Son père, Paul Foucault, est un chirurgien respecté qui espère voir son fils embrasser la même carrière que lui. Les parents ont trois enfants : Francine, l’aînée, Paul-Michel, de quinze mois son cadet, et enfin Denys qui deviendra médecin. Le jeune Foucault est un bon élève. L’éducation est rigoureuse, l’atmosphère concurrentielle. Il fallait toujours, dira-t-il un jour dans une interview télévisée, « en savoir un peu plus que l’autre, être un peu meilleur en classe, j’imagine même mieux sucer son biberon qu’un autre1… » Mme Foucault, très proche de son fils, a pour maxime : « L’important est de se gouverner soi-même. »

Le jeune Foucault fréquente le lycée Henri-IV de Poitiers de 1930 à 1940, puis le collège Saint-Stanislas à la rentrée 1940. Son enfance est scandée par une série de souvenirs politiques : l’assassinat du chancelier Dollfuss en 1934 (« ce fut ma première grande frayeur concernant la mort »), l’arrivée des réfugiés espa-gnols à Poitiers en 1936, la guerre italo-éthiopienne… Très vite, l’histoire l’attire. Il confiera : « Bien plus que les scènes de vie familiale, ce sont ces événements concernant le monde qui sont la substance de notre mémoire. […] Il pesait une vraie menace sur notre vie privée. C’est peut-être la raison pour laquelle je suis fasciné par l’histoire et par la relation entre l’expérience person-nelle et les événements dans lesquels nous nous inscrivons. C’est là, je pense, le noyau de mes désirs théoriques2. »

En 1943, après son baccalauréat, il entre en hypokhâgne pour préparer le concours de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. Après un premier échec, il quitte la ville de Poitiers, où il étouffe, et entre en khâgne au lycée Henri-IV, à Paris. Les témoignages de cette époque le décrivent comme « un garçon sauvage, énigmatique, fermé sur lui-même3 ». Il travaille comme un fou. Il se passionne particulièrement pour les cours de Jean Hyppolite, grand spécialiste et traducteur de Georg Hegel :

1- M. Foucault, entretien avec Jacques Chancel, « Radioscopie », 10 mars 1975, in Dits et Écrits, t. I, Gallimard, 2001.

2- M. Foucault, « Nouveau millénaire, défis libertaires », entretien avec Stephen Riggins, Ethos, t. I, n° 2, automne 1983.

3- D. Eribon, Michel Foucault (1926-1984), Flammarion, 1989.

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Foucault l’énigmatique

« avec ce professeur, la philosophie cesse d’être une spéculation formelle ; elle partage un destin commun avec la dynamique tra-gique de l’histoire ». Il vit la khâgne comme un choc intellec-tuel et progresse dans toutes les disciplines. Ses maîtres louent sa rigueur – malgré une tendance à l’hermétisme –, sa force de travail et son goût littéraire. En 1946, Foucault intègre l’École normale supérieure de la rue d’Ulm.

Années d’apprentissageSes quatre années normaliennes seront difficiles pour

Foucault, « intolérables », confiera-t-il à son ami Maurice Pinguet4. Dans la France de l’après-guerre, puritaine, il vit dou-loureusement son homosexualité. Il commence à fréquenter les bars gays, mais en ressent une grande honte. Foucault se révèle fragile. Selon son biographe Didier Eribon, « il se dispute avec tout le monde, il se fâche, il déploie tous azimuts une formi-dable agressivité qui s’ajoute à une tendance assez marquée pour la mégalomanie ». Mille anecdotes circulent sur ses comporte-ments : un jour, un enseignant le trouve à terre, le torse lacéré à coups de rasoir ; une nuit, on l’aperçoit poursuivre l’un de ses condisciples un poignard à la main. Dans son autobiographie posthume, Louis Althusser évoque leur cheminement commun au bord de la folie. Détesté et vulnérable, Foucault fait une ten-tative de suicide en 1948 qui le conduit dans le bureau du Pr. Delay, à Sainte-Anne. C’est son premier contact avec l’institu-tion psychiatrique.

Il se réfugie dans le travail, lit Hegel, Karl Marx, Edmund Husserl, Martin Heidegger5, passe des diplômes de psychologie. « Quand Histoire de la folie est sortie, tous ceux qui le connais-saient ont bien vu que c’était lié à son histoire personnelle », témoigne un ancien camarade6. Lui-même admettra, dans une interview de 1975, à quel point ses propositions théoriques ont pris terreau dans ses tourments existentiels : « Dans ma vie per-sonnelle, il se trouve que je me suis senti, dès l’éveil de ma sexua-

4- M. Pinguet, « Les années d’apprentissage », Le Débat, n° 41, 1986/4.

5- Ibid.

6- Cité par D. Eribon, op. cit.

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L'homme

lité, exclu, pas vraiment rejeté, mais appartenant à la part d’ombre de la société. […] Très vite, ça s’est transformé en une espèce de menace psychiatrique : si tu n’es pas comme tout le monde, c’est que tu es anormal, si tu es anormal, c’est que tu es malade7. »

À cette époque, il commence à nouer quelques amitiés durables avec certains de ces condisciples : Paul Veyne, Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron… Après avoir été reçu, en 1951, à l’agrégation de philosophie, Foucault commence à enseigner la psychologie à l’École normale supérieure, puis à l’université de Lille. Il fréquente les milieux psychiatriques, suit le séminaire de Jacques Lacan, s’initie au test de Rorschach et assiste au début de la révolution des neuroleptiques. Le statut professionnel des psychologues reste encore flou. Foucault se meut avec liberté dans une position intermédiaire entre le personnel médical et les patients. Il va mieux, entame une relation avec le musicien Jean Barraqué. Son premier petit livre, Maladie mentale et personna-lité, paraît en 1954.

L’histoire de la folieMais Foucault se sent à l’étroit dans l’université française.

Déjà, il a le goût de l’ailleurs (l’attrait de l’étranger sera tou-jours puissant chez lui). Les cinq années suivantes sont marquées par l’exil. À l’automne 1955, il accepte un poste à l’université d’Uppsala, en Suède. C’est là qu’il rencontre l’historien Georges Dumézil qui deviendra jusqu’à sa mort l’un de ses plus proches amis. Durant ces années-là, le jeune philosophe prend des allures de dandy. Il conduit une Jaguar blanche, se montre soigneux de sa tenue, mondain. Il donne une série de conférences sur la litté-rature française, notamment Sade, Jean Genet et Chateaubriand qui sont les auteurs qu’il affectionne. Il travaille en même temps à sa thèse sur l’histoire de la folie, dont il envoie les feuillets manuscrits à sa mère. « C’est ma follâsserie », lui écrit-il… Il en achèvera la rédaction en Pologne, où il s’installe en 1958. Il n’y restera pas très longtemps. La police polonaise, qui s’alarme de ses travaux et de ses fréquentations, finit par exiger son départ

7- M. Foucault, « Je suis un artificier », in R.-P. Droit, Michel Foucault. Entretiens, Odile Jacob, 2004.

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l’année suivante. Cette expérience lui donnera un certain dégoût du communisme. « Là, j’ai vu fonctionner un parti communiste au pouvoir, contrôlant un appareil d’État, s’identifiant à lui. Ce que j’avais senti obscurément pendant la période 1950-1955 apparaissait dans sa vérité brutale, historique, profonde. Ce n’étaient plus des imaginations d’étudiant, des jeux à l’intérieur de l’université. C’était le sérieux d’un pays asservi par un parti. Depuis ce moment-là, je peux dire que je ne suis pas marxiste », confiera-t-il dans un entretien au Monde8.

Au mois de mai 1961, Foucault soutient sa thèse sur l’histoire de la folie. « Quand la folie a-t-elle pris le sens d’une maladie mentale ? », se demande-t-il. Il s’attache à montrer qu’un grand changement a eu lieu au xviie siècle en Occident : la folie, quali-fiée d’« envers de la raison », a commencé d’être traitée par l’in-ternement. L’âge classique est celui du « grand enfermement » des fous, des oisifs et des vagabonds. Sa thèse est remarquée. Roland Barthes, Maurice Blanchot, Fernand Braudel y voient un grand livre.

Dans la foulée, Foucault rédige Naissance de la clinique (1963). Il fréquente la bande de Philippe Sollers, qui anime la revue Tel quel, entre au conseil de rédaction de la revue Critique, écrit sur Raymond Roussel, Friedrich Hölderlin, M. Blanchot… Sa vie privée est ponctuée de voyages en Tunisie, où son compa-gnon Daniel Defert fait alors son service militaire. Il finit par s’y installer, prenant un poste à l’université de Tunis en 1965. C’est de là qu’il s’attelle au livre qui va propulser son nom sur la scène médiatique de l’époque.

La mort de l’hommeLes Mots et les Choses paraît en avril 1966. Foucault y soutient

que la pensée ne relève pas d’un sujet mais d’un système de règles autonomes. On peut distinguer selon lui trois grandes époques dans la pensée occidentale, chacune caractérisée par sa propre épistémè. Du Moyen Âge jusqu’à la fin du xvie siècle, l’étude du monde repose sur la ressemblance et l’interprétation. À partir du milieu du xviie siècle s’impose une nouvelle épistémè, repo-

8- Ibid.

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L'homme

sant sur la représentation et l’ordre, où le langage occupe une place privilégiée. Cet ordre va lui-même être balayé au début du xixe siècle par une troisième épistémè, placée sous le signe de l’histoire. Pour la première fois, avec les sciences humaines, la figure de l’homme s’invite dans le champ du savoir. Cette thèse a pour corollaire que l’homme est mortel.

Le succès de ce livre est considérable. Le Nouvel Observateur note à l’époque qu’il se vend « des Foucault comme des petits pains ». Bien qu’ardu, on le lit sur les plages, il traîne aux ter-rasses des cafés, on s’affiche avec… Foucault donne quelques entretiens remarqués, comme à La Quinzaine littéraire, où il s’affiche comme la tête de proue d’une nouvelle génération de penseurs : « Nous avons éprouvé la génération de Sartre comme une génération certes courageuse et généreuse, qui avait la pas-sion de la vie, de la politique, de l’existence. Mais nous, nous nous sommes découvert autre chose, une autre passion : la pas-sion du concept et de ce que je nommerai le “système”. »

Le livre suscite aussi la polémique, notamment dans les rangs communistes. Certains le classent à droite, comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Cette dernière déclare dans une interview au Monde : « Je crois Foucault poussiéreux comme tout […]. Cette littérature et Foucault en particulier fournissent à la conscience bourgeoise ses meilleurs alibis. On supprime l’his-toire, la praxis, c’est-à-dire l’engagement, on supprime l’homme, alors il n’y a plus misère ni malheur. Il n’y a que des systèmes. »

Foucault prend garde à ne pas trop répliquer sur le terrain politique… Il dira plus tard que politiquement, il nourrissait alors un « scepticisme très spéculatif ».

Bouillonnement politiqueC’est à partir de 1967 que l’histoire et la politique viennent

se rappeler à lui. De violentes manifestations ont lieu à Tunis à l’occasion de la guerre des Six jours. En poste sur place, Foucault assiste aux émeutes étudiantes. Il soutient les grévistes, lit Rosa Luxembourg et les Black Panthers. Il est impressionné par les risques que prennent les jeunes Tunisiens à braver le pouvoir. Vu de l’autre côté de la Méditerranée, le mouvement français

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Foucault l’énigmatique

de Mai 1968 lui paraît bien pâle. Côté tunisien, il perçoit un authentique esprit de révolte politique, côté français, « un déchaînement de théories, de discussions, d’anathèmes, d’expul-sions, de groupuscularisation ». « Ce que j’ai vu en France en 1968-1969, c’est exactement l’inverse de ce qui m’avait intéressé en Tunisie en mars 1968 », tranchera-t-il.

Dans le bouillonnement post-soixantuitard se met en place la nouvelle université expérimentale de Vincennes. Foucault y est nommé professeur de philosophie, tout comme Jean-François Lyotard et Gilles Deleuze. Professeurs et élèves s’y tutoient. L’enseignement se veut en prise avec l’actualité politique et sociale. Cette nomination vaut à Foucault, pour la première fois, une réputation d’homme de gauche. Mais il n’y reste pas longtemps. De toute évidence, l’agitation qui règne à Vincennes l’ennuie. Il a d’autres ambitions : dès 1970, il est élu professeur au Collège de France, l’institution la plus prestigieuse du corps académique. Sa chaire s’intitule « Histoire des systèmes de pensée ». L’Ordre du discours, qui paraît en 1971, constitue sa leçon inaugurale.

Les années 1970 sont marquées par une intense réflexion politique. À mesure que ses analyses s’imposent dans l’espace public, et que ses thèmes – folie, sexualité… – deviennent objets de revendication, il se découvre « intellectuel dans le siècle ». Sa façon de s’engager reste cependant originale. Il veut être « intel-lectuel spécifique », en menant des luttes concrètes, précises, loin de l’attitude surplombante et « totalisante » de l’intellectuel engagé. Son compagnon D. Defert, militant à la Gauche prolé-tarienne, l’embarque dans la création du Groupe d’information sur les prisons (Gip). Le principal objectif consiste à donner la parole aux prisonniers pour qu’ils puissent s’exprimer sur les conditions de leur détention.

Du point de vue théorique aussi, Foucault entame un cycle de travaux autour de la question carcérale, qui commence avec Moi, Pierre Rivière… (1973), et se conclut en 1982 avec Le Désordre des familles, écrit avec l’historienne Arlette Farge. Son livre le plus important sur ce sujet est Surveiller et Punir (1975).

Plus largement, Foucault cherche sa voie à gauche, ni trots-kiste, ni « mao ». On le trouve au forum de la « deuxième

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L'homme

gauche » organisé par Le Nouvel Obs en septembre 1977. Il se mobilise contre la peine de mort, participe à l’édition d’une bro-chure en faveur de l’avortement. Pendant l’été 1979, il milite aux côtés de Bernard Kouchner et Yves Montand pour la défense des boat people. Il voyage aussi intensément, en Californie, au Japon, au Brésil… En Iran, il suit avec passion la révolution iranienne. Envoyé par le Corriere della sera, qui lui confie une rubrique de « reportage d’idées », il s’enthousiasme de l’élan d’un peuple contre le pouvoir autoritaire de son shah, au nom des valeurs spirituelles de l’islam, quitte à accorder un soutien souvent qua-lifié d’aveugle à l’Ayatollah.

Le retour à soiQuand il est en France, Foucault continue à s’appliquer une

discipline redoutable : lever à l’aube, travail huit heures par jour à la Bibliothèque nationale de France (BnF). Personne ne doit le déranger avant 18 heures. Il répète à ses étudiants : « Si vous travaillez tous les jours à la même heure, vous finirez par pro-duire ! » Le travail intellectuel reste jusqu’au bout le centre de son existence. Il conçoit l’écriture de ses livres comme un arti-sanat quotidien, qui doit avoir des effets pratiques sur le monde social. Lorsque le journaliste Roger-Pol Droit lui demande s’il se sent plutôt philosophe ou historien, il réplique : « Je suis un arti-ficier. Je fabrique quelque chose qui sert finalement à un siège, à une guerre, à une destruction. Je ne suis pas pour la destruction, mais je suis pour que l’on puisse passer, pour que l’on puisse avancer, pour que l’on puisse faire tomber les murs. »

À la fin de sa vie, il prend toutefois un peu de recul – ou dit qu’il aimerait en prendre. Il achève de rédiger les deuxième et troi-sième tomes d’Histoire de la sexualité : L’Usage des plaisirs (1976) et Le Souci de soi (1984), consacrés à la subjectivité antique. La tonalité de ces livres, interprétée comme un retour à une phi-losophie plus spéculative, surprend. Il laisse parfois entendre qu’il aimerait repartir de zéro, prendre une valise, voyager, faire autre chose, ne rien faire peut-être, sinon cultiver son existence comme une œuvre d’art. L’idée d’aller s’installer définitivement sur la côte californienne le taraude. Mais sa santé, chancelante à

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Foucault l’énigmatique

partir de l’hiver 1983, lui interdit tout voyage. Une « mauvaise grippe »… Se sait-il atteint du sida, ce « cancer gay » dont beau-coup se demandent encore s’il n’est pas qu’une légende mora-lisatrice ? Il en émet l’hypothèse, répond par la négative, puis rechute… Le 2 juin 1984, Foucault fait un malaise et s’évanouit dans son appartement de la rue de Vaugirard. Il est transporté à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière où il s’éteint trois semaines plus tard, le 25 juin, à l’âge de 57 ans.

« Penser autrement »« Qu’est-ce donc que la philosophie – je veux dire l’activité

philosophique – si elle n’est pas le travail critique de la pensée sur elle-même. Et si elle ne consiste pas, au lieu de légitimer ce que l’on sait déjà, à entreprendre de savoir comment et jusqu’où il serait possible de penser autrement ? » Les mots sont de Foucault, mais ce matin-là, dans une petite cour de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, c’est Gilles Deleuze qui les lit à voix haute, le timbre voilé par le chagrin. L’auteur des Mots et les Choses vient de mourir, laissant la France sidérée. Tout le monde se presse à la levée du corps. Il y a là Georges Canguilhem, son premier maître, Georges Dumézil, l’ami de toujours, Paul Veyne, Pierre Bourdieu, Pierre Boulez, Claude Mauriac, Ariane Mnouchkine, André Glucksmann, Jacques Le Goff, Michel Serres, Robert Badinter, Yves Montand, Simone Signoret…

Visages connus ou anonymes, plus de cinq cents personnes accourent pour pleurer la disparition de celui qui apparaît comme l’un des plus brillants esprits du siècle. Saluant « l’un des plus grands philosophes de tous les temps », Gilles Deleuze lance à l’assemblée : « Chacun de nous a des raisons de vivre avec cette philosophie bouleversante. »

Avant de s’en aller, Michel Foucault a laissé un testament à ouvrir « en cas d’accident », comprenant trois recomman-dations : le legs de ses archives à son compagnon D. Defert, « la mort, pas l’invalidité » et « Pas de publications posthumes ».

Héloïse Lhérété

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L’INTELLECTUEL SPÉCIFIQUEUn nouvel art de contester

Les intellectuels ont pris l’habitude de travailler non pas dans l’universel, l’exemplaire, le juste-et-le-vrai-pour-

tous, mais dans des secteurs déterminés, en des points précis où les situaient soit leurs conditions de travail, soit leurs conditions de vie1. » Ainsi Michel Foucault résume-t-il, en 1977, le bascu-lement qu’il diagnostique à la fois dans le registre de la réflexion et dans le mode d’intervention des intellectuels. Si le mot même d’intellectuel, apparu dans les soubresauts de l’affaire Dreyfus, désigne toujours la position de celles et ceux qui entendent lier le champ du savoir et celui de l’action politique, il faudrait, selon Foucault, reconnaître qu’ont changé à la fois le type de connaissance que cet engagement s’autorise, et l’angle d’attaque de ce dernier. Dans la formule, demeurée fameuse, d’« intellec-tuel spécifique », l’adjectif désigne à la fois l’espace circonscrit dont se nourrit la réflexion (non le point de vue de la science ou du prolétariat en général, mais celui d’un laboratoire, d’une institution, d’un secteur déterminé de l’expérience sociale) et la manière dont celle-ci contribue au débat public : là où l’intel-lectuel « universel » (dont Sartre serait la dernière incarnation) peut, vis-à-vis des autres citoyens enfermés dans leurs préoccu-pations particulières, prendre de la hauteur, énoncer les grands principes de l’action collective et désigner ses objectifs ultimes, l’intellectuel spécifique soulève au contraire des questions d’au-tant plus radicales qu’elles portent sur un segment limité de la vie sociale. Ce diagnostic de Foucault résonne comme un auto-portrait : un ouvrage comme Surveiller et Punir (1975), nourri des « enquêtes-intolérance » initiées avec le Groupe d’informa-tion sur les prisons (Gip) en direction de ceux qui connaissent de l’intérieur le monde carcéral, ne traite pas de la justice en

1- M. Foucault, « Entretien » (1977), in Dits et Écrits, t. III, Gallimard, 1994.

«

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L’intellectuel spécifique

général, mais de la prison en particulier : l’ébranlement produit par ce livre vise à se propager, non « par en haut » (comme si l’enquête délivrait d’un coup la vérité globale du monde social), mais horizontalement, de proche en proche, la mise en lumière du fonctionnement de la prison s’étendant aux institutions qui la jouxtent et aux multiples mécanismes qui la relient à d’autres modalités de fonctionnement du pouvoir.

Des contradictions fécondesIntellectuel universel, intellectuel spécifique : dans l’entretien

de 1977, cette distinction est d’une clarté toute pédagogique. D’un côté l’héritage de Voltaire, la défense de la loi juste et l’élo-quence de l’écrivain. De l’autre, les figures de la science et de l’expertise, l’autorité de la méthode plutôt que de la plume, la participation surtout à une dynamique technico-scientifique de la société qu’il s’agit de discuter ou de contester de l’inté-rieur : l’intellectuel spécifique ne surplombe pas le système, il lui appartient et tente d’ouvrir en son sein une marge de jeu. C’est pourquoi le physicien Julius Oppenheimer, dénonçant certes la menace universelle que fait peser l’arme atomique, mais le fai-sant depuis la part très singulière qu’il prend à sa conception, constitue pour Foucault une sorte de chaînon manquant.

Sous la limpidité de cette analyse historique, où une figure d’intellectuel semble chasser l’autre, les choses sont un peu plus complexes – et d’autant plus intéressantes. D’une part parce que Foucault lui-même, s’il refuse bel et bien de se poser en gardien des principes ou de proposer à ses lecteurs des objectifs et des programmes généraux, est loin d’avoir renoncé à la puissance de l’écriture, situant plutôt son discours à mi-chemin entre la rigueur de l’expert et la force d’interpellation de l’écrivain. D’autre part et surtout, la notion « d’intellectuel spécifique » synthétise quatre idées dont rien ne dit qu’elles vont nécessaire-ment de pair.

1. L’idée, d’abord, que l’intellectuel doit renoncer à parler pour les autres, parce que la position de porte-parole est une forme de domination et de secret mépris vis-à-vis de ceux que l’on prétend défendre, comme s’ils n’avaient pas par eux-mêmes

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L'homme

une vision assez claire des raisons de leur lutte. « Les masses n’ont pas besoin d’eux pour savoir ; elles savent parfaitement, claire-ment, beaucoup mieux qu’eux ; et elles le disent fort bien2. »

2. L’idée, ensuite, que le fonctionnement de la société est tissé, non simplement de mécanismes ou d’habitudes aveugles, mais de stratégies, de systèmes de représentations, de modèles complexes qu’il importe d’analyser de très près sous peine de voir échouer réformes et révoltes : « Il y a toujours un peu de pensée même dans les institutions les plus sottes3. »

3. La conviction, aussi, qu’un discours n’a pas les mêmes effets selon les lieux depuis lesquels il se trouve énoncé – une dénonciation n’a pas la même force si elle se dit à la troisième ou à la première personne, du dessus ou du dedans des institutions. Ainsi Foucault peut-il écrire, à propos du rapport rédigé en 1972 par Édith Rose, psychiatre de la prison centrale de Toul : « Or voilà que la psychiatre de Toul a parlé. Elle a bousculé le jeu et franchi le grand tabou. Elle qui était dans un système de pou-voir, au lieu d’en critiquer le fonctionnement, elle a dénoncé ce qui s’y passait, ce qui venait de s’y passer, tel jour, en tel endroit, dans telles circonstances4 » – perturbant par sa position même l’opposition entre le discours événementiel des journalistes et la critique abstraite des savants.

4. L’idée, enfin, que l’on a quitté l’âge des théories englo-bantes, et que prétendre remembrer les critiques « régionales » du monde social sous une perspective qui en délivrerait la vérité en dernière instance n’est plus ni intellectuellement possible, ni politiquement souhaitable : « Le marxisme, la psychanalyse […] n’ont fourni, je crois, des instruments localement utilisables qu’à la condition, justement, que l’unité théorique du discours soit comme suspendue, en tout cas découpée, tiraillée, mise en char-pie, retournée, déplacée, caricaturée, théâtralisée5. »

2- M. Foucault, « Les intellectuels et le pouvoir » (1972), in Dits et Écrits, t. II, Gallimard, 1994.

3- M. Foucault, « Est-il donc important de penser ? » (1981), in Dits et Écrits, t. IV, Gallimard, 1994.

4- M. Foucault, « Le discours de Toul » (1972), in Dits et Écrits, t. II, op. cit.

5- M. Foucault, Il faut défendre la société. Cours au Collège de France (1975-1976), EHESS/Gallimard/Seuil, 1997.

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Michel Foucault

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Microphysique du pouvoir (Clément Lefranc) 53

L’histoire au service de la philosophie (Catherine Halpern) 57

Le gouvernement de soi (Frédéric Gros) 61

Le christianisme et l’aveu du désir (Michel Senellart) 69

Foucault et la littérature (Judith Revel) 73

La querelle du néolibéralisme (Michael Behrent) 77

HÉRITAGE ET BILAN CRITIQUE

Foucault l’Américain (Michael Behrent) 83

De l’homosexualité au problème du « genre » (Fabien Trécourt et Éric Fassin) 91

Les traductions de Foucault dans le monde 96

L’archipel des héritiers (Jean-François Bert) 98

Cartographie d’un paysage philosophique (Judith Revel) 106

« Inventer de nouvelles manières d’exister » Le regard de Guillaume Le Blanc 115

« On a trop oublié ses premiers livres » Le regard de Philippe Raynaud 117

Foucault et l’école. Une étrange absence (François Dubet) 119

De la prison à la loi. Le legs juridique (Jean-Claude Monod et Antoine Garapon) 125

« Un visionnaire du droit contemporain » Le regard d’Antoine Garapon 129

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Table des matières

Relations internationales. Le tournant critique (Philippe Bonditti) 131

La société face à ses malades mentaux (Sarah Chiche) 135

« Discuter Foucault pied à pied » Le regard de Pierre-Henri Castel 139

Gouverner les vies (Entretien avec Didier Fassin) 142

Architectures foucaldiennes (Fabien Trécourt) 146

Foucault sur les planches (Entretien avec Sabrina Baldassarra et Lucie Nicolas) 150

Les critiques de Foucault. D’hier à aujourd’hui (Michael Behrent) 154

Glossaire 165

Liste des contributeurs 169