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N° 22 Avril 2019 Le principe de la rééducation se base sur la rééducation du cerveau et non des membres. Lors de l’AVC, certaines cellules cérébrales ont été détruites, endommagées ou endormies. Si elles ne sont qu’endormies, la récupération sera très bonne. Si elles sont endommagées, la récupération pourra être partielle. Si elles sont détruites, la récu- pération sera difficile. Mais nous pouvons compter sur ce que l’on appelle la plasticité du cerveau. En effet, s’il y a destruction de cellules cérébrales, d’autres cellules et d’autres circuits peuvent se mettre en place, stimulés par la rééducation. Le principe de la récupé- ration se base sur la rééducation du cerveau. Cela peut prendre beaucoup de temps, parfois plusieurs années et demande beaucoup de persévérance. La rééducation commence dès la prise en charge à l’UNV (Unité Neuro Vasculaire) après un bilan des déficits effectué par un kinésithérapeute, un orthophoniste et un ergothérapeute. Cette rééducation se poursuivra ensuite au centre de rééducation neurologique après la sortie de l’hôpital en s’adaptant toujours aux diffi- cultés rencontrées, puis enfin chez un kiné, un orthophoniste libéraux. 1

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Page 1: Avril 2019 - franceavc.comCe qu’il faut savoir Il faut faire la différence entre : la rééducation en traumatologie et la rééducation neurologique. Lorsqu’il y a un traumatisme

N ° 2 2

Avril 2019

Le principe de la rééducation se base sur la rééducation du cerveau et non des

membres. Lors de l’AVC, certaines cellules cérébrales ont été détruites, endommagées

ou endormies. Si elles ne sont qu’endormies, la récupération sera très bonne. Si elles

sont endommagées, la récupération pourra être partielle. Si elles sont détruites, la récu-

pération sera difficile. Mais nous pouvons compter sur ce que l’on appelle la plasticité du

cerveau. En effet, s’il y a destruction de cellules cérébrales, d’autres cellules et d’autres

circuits peuvent se mettre en place, stimulés par la rééducation. Le principe de la récupé-

ration se base sur la rééducation du cerveau.

Cela peut prendre beaucoup de temps, parfois plusieurs années et demande

beaucoup de persévérance. La rééducation commence dès la prise en charge à l’UNV

(Unité Neuro Vasculaire) après un bilan des déficits effectué par un kinésithérapeute, un

orthophoniste et un ergothérapeute. Cette rééducation se poursuivra ensuite au centre

de rééducation neurologique après la sortie de l’hôpital en s’adaptant toujours aux diffi-

cultés rencontrées, puis enfin chez un kiné, un orthophoniste libéraux.

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La rééducation commence dès la prise en charge en UNV (Unité Neuro Vasculaire)

Pendant son séjour dans l’Unité Neuro Vasculaire, les premiers soins de rééduca-tion qui impliquent rééducateurs, soignants et médecins doivent débuter le plus tôt possi-ble. Cela ne signifie pas que la rééducation soit intense dès les tous premiers jours, ce qui pourrait être non productif, voir néfaste. Cette rééducation dans sa phase initiale doit en urgence préserver l’avenir. Elle s’attache en priorité à : la prévention des complications liées à une position alitée prolongée, prévention des

escarres, respect des règles pour une bonne installation au lit; la prévention des complications propres à l’AVC, douleurs d’épaule, rétraction des

tendons, des ligaments et des muscles;

l’éveil et le guidage de la motricité;

la réadaptation à la verticalité quand cela est possible;

la prise en charge de l’aphasie dès que l’état du patient le permet;

la prévention des problèmes respiratoires fréquents après un AVC en cas de troubles de la vigilance et/ou trouble de la déglutition.

« La prise en charge d’un patient en unité neurovasculaire amène un gain signifi-catif en terme de survie et de récupération. Il est dû en grande partie au « savoir-faire » des professionnels de santé (infirmiers, aides-soignants, médecins, kinésithérapeutes, orthophonistes). Ceci permet dès l’admission de favoriser le mouvement, la parole, la dé-glutition et le dépistage des troubles des fonctions cognitives. Le but est la prévention des complications et permettre au patient de réinvestir son schéma corporel. La fatigabili-té intense en cas d’AVC doit cependant toujours être prise en compte quelle que soit la phase de prise en charge. La qualité de prise en charge en unité neurovasculaire est donc liée à la compétence des professionnels, même en dehors des stratégies de réper-cussion cérébrale». Professeur Sébastien Richard, neurologue de l’UNV ,CHRU de Nancy

A la sortie de l’hôpital la rééducation se poursuivra

en centre de rééducation neurologique

L’objectif de la prise en charge en centre de rééducation neurologique est d’ac-compagner le patient à recouvrir une autonomie afin d’autoriser un retour à domicile et favoriser la reprise d’une activité professionnelle.

En conclusion

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Ce qu’il faut savoir Il faut faire la différence entre :

la rééducation en traumatologie et la rééducation neurologique.

Lorsqu’il y a un traumatisme (fracture, atteinte articulaire, atteinte d’un nerf péri-phérique, etc.) il n’y a aucune atteinte de la commande venant du système nerveux cen-tral. Par contre quand il y a atteinte neurologique, nous avons des troubles :

De la commande volontaire : possibilité de faire un geste, un mouvement (se lever, marcher)

De la réception des informations par le cerveau. Le cerveau reçoit les in-formations venant de l’environnement de la personne par l’intermédiaire des cinq sens : la vue, l’audition, le toucher, le goût, l’odorat. L’un d’eux peut être perturbé ou aboli lors d’une atteinte neurologique.

La rééducation en traumatologie rééduque les

muscles, les articulations pour retrouver un geste parfait,

à l’identique de ce qui a été perdu. La rééducation en neu-

rologie rééduque le cerveau.

Nous voyons donc que la rééducation ne pourra

pas être la même dans les deux cas. La rééducation pour

un traumatisme ne peut pas s’adapter à une atteinte neu-

rologique. En effet, il faudra faire un bilan neurologique pour repérer les difficultés du pa-

tient et lui proposer une rééducation adaptée. Cette rééducation ne pourra être qu’indivi-

duelle et non standardisée puisque chaque cas est différent. Elle nécessite également

des techniques différentes. Dans les AVC, l’atteinte se situe dans le cerveau droit ou

gauche (artère bouchée ou rompue). Elle se présente en général sous la forme d’une

hémiplégie, paralysie de la moitié droite ou gauche du corps plus ou moins importante.

On rencontre des troubles ou abolition de la parole, parfois des troubles ou abolition de

la sensibilité.

L’amélioration et la récupération de ces déficits vont dépendre :

Du temps de prise en charge après un l’AVC. Plus le temps est court, meilleure sera

la récupération.

Du lieu de la prise en charge de l’AVC. La prise en charge en Unité Neuro Vasculaire

augmente de 40% les chances de récupération.

La rééducation consistera également à trouver des compensations si certains gestes ne

sont pas possibles.

Gérard Abeillé Kinésithérapeute, Président de France AVC Lorraine

L’important est de retrouver une fonction

et non un geste parfait

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Au retour à domicile, la rééducation se poursuit chez un kiné, un orthophoniste en libéral

Que la rééducation ait lieu à domicile ou en cabinet, il est important de trouver un rééducateur qui mette en place une rééducation neurologique spécifique et individuali-sée, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas.

« Mon AVC date de 2004. A la sortie du centre de rééducation, j’ai

poursuivi ma rééducation dans un cabinet de kiné libéral à raison de trois

séances d’une heure par semaine. Chaque séance se composait invaria-

blement de 4 exercices d’un quart d’heure. Le Kiné me donnait quelques

consignes et passait à un autre patient. Je travaillais seule, souvent sur

table avec des poulies et des poids. Au bout de 7 ans, plus très motivée,

j’ai eu envie d’un nouveau souffle. J’ai choisi un autre cabinet. Et là, tout a

changé, ce fut le jour et la nuit.

Ma nouvelle kiné commence par faire le bilan de mes capacités,

de mes difficultés, de mes habitudes et de mon autonomie à la maison. Elle prend le

temps de me regarder marcher, rectifie la hauteur de ma canne. Je ressens de suite un

meilleur confort. Je marchais la jambe hémiplégique toute raide alors que j’étais capable

de prendre appui dessus en bloquant mon genoux légèrement fléchi. Nous avons fait un

énorme travail sur les transferts d’appui du poids du corps d’un côté sur l’autre. J’ai ap-

pris et je continue à m’exercer à passer des obstacles, à monter et descendre des mar-

ches et à faire des exercices d’équilibre. Je travaille la dextérité de ma main hémiplégi-

que en manipulant des objets aux formes, poids et textures multiples. Ma kiné passe de

longs moments à mes côtés. Elle me fait ressentir mon corps et accompagne les exerci-

ces. J’ai à présent une séance d’une heure par semaine. Je mets autant que possible les

exercices en pratique à la maison. D’autres problèmes de santé font que je n’ai pu aug-

menter mon périmètre de marche, mais j’ai gagné en fluidité, en équilibre et je me tiens

plus droite ».

Chantal

« Prendre en charge en libéral un patient hémiplégique deman-

de du temps, de l’énergie, de l’adaptation et de l’imagination pour varier les exercices au fur et à mesure des séances en fonction des possibilités, des attentes et de la fatigabilité du patient. Chantal, par son envie de progresser, son courage et sa volonté, permet d’optimi-ser mon expérience acquise après de nombreuses années en service hospitalier de neu-rochirurgie. » Sophie, kiné à Neuves Maisons

Une relation étroite entre le patient et son kiné

Bien choisir son kiné

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« La kinésithérapie ne fait pas « récupérer » une commande motrice normale après une hémiplégie. Elle se contente d’empêcher les complications et surtout de tirer le plus grand profit possible des capacités existantes en travaillant avec le patient. Elle permet d’utiliser au mieux la moindre récupération spontanée pour en optimiser les fonc-tions : marche, utilisation du membre supérieur. La qualité de la récupération ne dépend ni de l’intensité ni de la quantité totale de kinésithérapie, mais de sa bonne adaptation au patient ». Catherine Morin : Le retour à domicile après un accident vasculaire cérébral

Il est nécessaire d’avoir mal pendant une séance chez le kiné, plus cela fait mal, plus ça fait du bien. Certaines mobilisations nécessaires peuvent être un peu douloureuses, mais la douleur intense et prolongée empêche la rééducation.

Pour rééduquer sa main hémiplégique, il faut s’exercer à serrer des balles ou des ressorts. Cela ne fera que renforcer les muscles qui ferment la main, c’est exactement le contraire, c’est l’ouverture de la main qui est le plus difficile à commander en cas d‘hémiplégie. En général, ce n’est pas serrer mais relâcher la prise qui est difficile.

Il faut 3 ans avant de savoir ce qu’il sera possible de récupérer. On peut savoir beaucoup plus tôt quelles fonctions resteront perturbées. On sait au bout de quelques semaines si la main sera fonctionnelle ou pas.

Quand les progrès ralentissent, il faut faire de plus en plus de rééduca-tion. Il y a des limites à la récupération. S’il n’y a plus de progrès, on peut garder une kinési-thérapie d’entretien, mais il faut travailler à s’adapter aux séquelles. Le retour à domicile après un accident vasculaire cérébral

Se réadapter à un nouveau corps, un combat de tous les instants

« L’instinct de survie fait qu’on est obligé de s’adapter à ce qu’il reste de mo-

bile dans ce nouveau corps et ce qu’il reste dans la tête (mémoire, concentration, dif-

ficultés à tolérer le bruit …)

On fait alors avec ce qu’on a réussi à récupérer en amplitude de mouvements, en

jonglant avec les douleurs et les conséquences non négligeables sur l’autre moitié du

corps qui compense. »

Thérèse

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Assemblée générale de France AVC Lorraine

Samedi 6 avril 2019 à10h

Foyer des jeunes travailleurs 2 rue Georges Ducrocq

Metz

L’assemblée Générale « AG » c’est le poumon de la vie d’une association, sans elle par manque d’oxygène, elle meure. C’est l’occasion de retracer la vie de notre association pendant l’année écoulée et de se projeter dans l’année qui vient. C’est aussi l’occasion de se rencontrer et cela n’est pas si fréquent. Un moment de retrouvailles est un grand bonheur. Si vous n’avez pas la possibilité de pouvoir y assister, un bon pour pouvoir vous rendra présent. Un repas partagé clôturera cette réunion, ce n’est pas un restaurant 3 étoiles, mais le plaisir d’être ensemble. A bientôt.

Journée détente à Amnéville

Comme chaque année, France AVC Lorraine vous propose une journée détente. Cette année, elle sera placée sous le signe de l’exotisme à la découverte des poissons extraordinaires de nos rivières, des fleu-ves amazoniens, de la grande bleue, des massifs co-ralliens et du nouvel espace requins.

Une invitation avec bulletin d’inscription à cette journée détente vous sera person-nellement adressée fin avril.

Déjeuner au restaurant Le 7° art

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Janvier, le mois des vœux Nacéra au CHRU de Nancy,

Jean Camille à Belle Isle, et Gérard à Mercy ont répondu présent à l’invitation de la traditionnelle cérémonie des vœux à laquelle notre association est conviée chaque année. France AVC Lorraine est reconnue et appréciée pour son travail aux côtés du personnel soignant dans nos perma-nences dans les UNV, au sein de la MDU (Maison Des Usagers) et dans le centre de ré-éducation de Belle Isle.

Galette des rois

Frangipane, pomme, chocolat ou noisette, nous n’a-vons pas manqué de partager la traditionnelle galette. Elle est venue conclure notre séance de travail à l’issue du conseil d’administration du 9 janvier ainsi que les séances des groupes de paroles de Metz et Vandoeuvre Les Nancy.

Invité par le groupe de retraite et pré-voyance Malakoff-Médéric-Humanis, nous avons co-animés une conférence aux côtés de Mme Marie Colinet, neuropsychologue sur le thème « Les AVC, mieux les connaître pour mieux les prévenir ». 200 personnes y ont as-sisté et les nombreuses questions posées ont montré leur intérêt pour le sujet.

Prévention de l’AVC à Dieulouard 31 janvier

Nos

activités

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Nos

partenaires

VANDOEUVRE LES NANCY : 26 rue Aristide Briand, Résidence Locarno Entrée 5, 1° jeudi du mois de 18h à 20h : 4 avril, 2 mai, 6 juin Renseignements: 06 41 36 06 20 METZ : Salle de l’association du Pontiffroy, 1 rue Saint Clément (face à la pharmacie) 14h30 à16h, les samedis 27 avril : Se confronter à la vulnérabilité après un AVC 25 mai :Quand le regard des autres pèse sur celui qui est devenu différent : de la bienveillance au rejet, en passant par la peur 15 juin : L’acceptation, condition d’accès au champ des possibles après un AVC. Renseignements : 07 87 90 21 72

METZ

HÔPITAL de MERCY : Route de Mercy, 57530 Ars-Laquenexy Salle des familles de l’UNV (zone A, niveau 4)

1er

et 3° lundi du mois de 15 h à 17h30 : 1°et 15 avril, 6 et 20 mai, 3 et 17 juin

HÔPITAL BELLE ISLE : 2 rue de Belle Isle 1° étage du centre Émile Frantz des HPM 2° et 4° mercredis du mois de 15 h à 17h : 10 et 24 avril, 8 et 22 mai, 12 et 26 juin

MDPH : Dans la Maison Départementale des Personnes Handicapées Europlaza bâtiment D, entrée D31, rue Claude Chappe, Metz

4ième

jeudi du mois de 9 h à 11h 30 : 25 avril, 23 mai, 27 juin

NANCY

HÔPITAL CENTRAL : Bâtiment des neurosciences: Entrée rue Lionnois

Salle des familles dans l’ Unité Neuro Vasculaire au 3° étage secteur C 1

er et 3

ième mercredis du mois de 14h à 16h :

3 et 17 avril, 1° et 15 mai, 5 et 19 juin Stand de la maison des usagers, hall du bâtiment des neurosciences 3

ième mercredi du mois de 14h à 16h :

17 avril, 15 mai, 19 juin

[email protected] Pour le 54 et 88 : 06 41 36 06 20 Pour le 57 et 55 : 06 41 12 06 11

Siège social : France AVC LORRAINE Centre culturel les Vacons 10 allée des jardins 57950 MONTIGNY LES METZ

Rédaction Passerelle : Chantal Fabry, Jeanine Souquières, Xavier Gross

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