au fil des saisons n°35 - printemps 2011

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EDITO SOMMAIRE Pages 2, 3 et 6 La vie du Comptoir Une campagne de commercialisation chaotique Mode de rémunération : que choisir ? Houblon au Comptoir : les choses se mettent en place Les Rencontres de saison Pages 5 et 7 Zoom Ecophyto 2018 Couverts fleuris : c’est le moment d’y songer Les équipements de protection individuelle Page 8 Les brèves du Comptoir Repère Les fondamentaux du capitalisme coopératif Le coin d’ariane U ne nouvelle fois la volatilité des marchés se retrouve au cœur des débats au sein de nos filières de production. Une nouvelle fois, au moins pour les céréales, la répercussion des augmentations des prix vers les consommateurs est bien supérieure à ce qu’elle devrait être. Ayons quelques grandeurs simples en tête : lorsque le blé coûte 150 euros la tonne à la sortie de notre coopérative, une baguette de pain vendue 1 euro contient pour 0,04 euros de blé. Et si le blé coûte 225 euros la tonne, cette part sera toujours faible, autour de 0,06 euros… Sous couvert de flambée des prix agricoles, l’ensemble des intermédiaires en profitent donc pour répercuter des augmentations, d’ailleurs certainement justifiées. Mais dont les marchés agricoles ne sont pas la seule cause. Parce qu’en fin de compte, c’est bien la valeur de l’ensemble des matières premières qui augmente. Nous avons vécu une année 2009 qui fut difficile pour les producteurs céréaliers, avec une rémunération parfois inférieure aux coûts de production. La récente amélioration du contexte n’est qu’un juste retour à la normale. Il n’y a pas de raison d’être euphoriques, d’autant que les coûts de production sont irrémédiablement en train d’augmenter. Les carburants et les engrais ont repris les tendances que nous avons connues en 2008. Eugène Schæffer Président du Comptoir agricole #35 • printemps 2011 Au fil des saisons le journal des adhérents du comptoir agricole Entre marché et enclume Début d’année déboussolante pour les intervenants sur les marchés des céréales. Semaine après semaine, le mécanisme est le même : inquiétudes, liquidation des positions sur les marchés à terme, plongée des cours. Puis les fondamentaux reprennent le dessus et les prix reprennent de la vigueur. A ce jour, les céréales restent une denrée chère et le scénario d’une augmentation du prix de nombreux produits alimentaires semble inéluctable. Raison de plus pour nos adhérents de savoir parler positivement de leurs productions céréalières. Nous en faisons le dossier du trimestre. La mise en place du plan Ecophyto et le plan de relance de la filière houblon complètent ce numéro. Chaud, froid… Dossier Journée communication Passion Céréales : avoir la positive attitude Page 4 Vacances dans l’Himalaya ? Non, cours du blé ! Les Terres à l’Envers, c’est déjà parti ! Retenez d’ores et déjà que le Comptoir est largement mobilisé pour être le porte-parole des grandes cultures. Notre ambition est de faire rêver les visiteurs, petits et grands. Du 16 au 18 septembre, tous à Oberhausbergen, avec les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin !

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Au sommaire de ce numéro : Savoir communiquer sur les céréales - Une commercialisation 2010 chaotique - Le houblon au Comptoir agricole se met en place - C'est parti pour le réseau FERME 67 - Choisir ses couverts fleuris - Programme des rencontres de saison - Se protéger pour face aux traitements - Le Fil d'Ariane toujours plus convivial - Les fondamentaux du capitalisme coopératif 1/7

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Page 1: Au Fil Des Saisons n°35 - Printemps 2011

EditoSommairE

Pages 2, 3 et 6 La vie du Comptoir Une campagne de commercialisation chaotique mode de rémunération : que choisir ? Houblon au Comptoir : les choses se mettent en place Les rencontres de saison

Pages 5 et 7 Zoom Ecophyto 2018 Couverts fleuris : c’est le moment d’y songer Les équipements de protection individuelle

Page 8 Les brèves du Comptoir repère Les fondamentaux du capitalisme coopératif

Le coin d’ariane

Une nouvelle fois la volatilité des marchés se retrouve au cœur des débats

au sein de nos filières de production. Une nouvelle fois, au moins pour les

céréales, la répercussion des augmentations des prix vers les consommateurs

est bien supérieure à ce qu’elle devrait être.

Ayons quelques grandeurs simples en tête : lorsque le blé coûte 150 euros la tonne

à la sortie de notre coopérative, une baguette de pain vendue 1 euro contient pour

0,04 euros de blé. Et si le blé coûte 225 euros la tonne, cette part sera toujours faible,

autour de 0,06 euros…

Sous couvert de flambée des prix agricoles, l’ensemble des intermédiaires en

profitent donc pour répercuter des augmentations, d’ailleurs certainement justifiées.

Mais dont les marchés agricoles ne sont pas la seule cause.

Parce qu’en fin de compte, c’est bien la valeur de l’ensemble des matières premières

qui augmente.

Nous avons vécu une année 2009 qui fut difficile pour les producteurs céréaliers, avec

une rémunération parfois inférieure aux coûts de production. La récente amélioration

du contexte n’est qu’un juste retour à la normale.

Il n’y a pas de raison d’être euphoriques, d’autant que les coûts de production sont

irrémédiablement en train d’augmenter. Les carburants et les engrais ont repris les

tendances que nous avons connues en 2008.Eugène Schæffer

Président du Comptoir agricole

# 3 5 • p r i n t e m p s 2 0 1 1

Au fil des saisonsl e j o u r n a l d e s a d h é r e n t s

d u c o m p t o i r a g r i c o l e

Entre marché et enclume

Début d’année déboussolante pour les intervenants sur les marchés des céréales. Semaine après semaine, le mécanisme est le même : inquiétudes, liquidation des positions sur les marchés à terme, plongée des cours. Puis les fondamentaux reprennent le dessus et les prix reprennent de la vigueur. A ce jour, les céréales restent une denrée chère et le scénario d’une augmentation du prix de nombreux produits alimentaires semble inéluctable. Raison de plus pour nos adhérents de savoir parler positivement de leurs productions céréalières. Nous en faisons le dossier du trimestre. La mise en place du plan Ecophyto et le plan de relance de la filière houblon complètent ce numéro.

Chaud, froid…

dossierJournée communication Passion Céréales : avoir la positive attitude Page 4

Vacances dans l’Himalaya ?

Non, cours du blé !

Les Terres à l’Envers, c’est déjà parti !Retenez d’ores et déjà que le Comptoir est largement mobilisé pour être le porte-parole des grandes cultures. Notre ambition est de faire rêver les visiteurs, petits et grands. Du 16 au 18 septembre, tous à Oberhausbergen, avec les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin !

Page 2: Au Fil Des Saisons n°35 - Printemps 2011

La ViE dU ComPtoir

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les chiffres du comptoir

Les différents modes de rémunération offerts par la Coopérative sont désor-mais connus. La règle de base, décidée par notre Conseil d’Administration, est l’applica-tion rigoureuse de la même marge « de fonctionnement » par tonne quel que soit le choix de l’agriculteur pour l’un ou l’autre des modes. Cette façon de fonc-tionner permet donc d’être équitable et d’offrir un accès à des prix « au cours du jour » voire à des options pour les adhérents ayant des besoins spécifiques dans ce sens.

Retour en arrièreLa sécheresse en Russie (juillet 2010), la dégradation de la qualité meunière sur les blés australiens (novembre 2010), la vague de sécheresse en Argentine poussent régulièrement les prix du blé vers des sommets. Le maïs suit la ten-dance, d’autant qu’en termes de bilan prévisionnel les choses s’annoncent ten-dues.

Mais le blé n’est pas disponible (USA) là où il est consommé (Maghreb). L’ab-sence de la Russie des marchés inter-nationaux pousse donc l’UE à exporter, d’autant que la parité €/$ lui est favo-

rable. Les prix du pétrole et celui du fret sont les autres facteurs pris en considé-ration dans le calcul du coût d’opportu-nité du blé.

A ce stade-là de la campagne, on n’envi-sage pas de baisse de prix du maïs tant que celui du blé se maintient. En effet dans un contexte de marché tendu, le maïs ne peut pas se permettre de gagner en compétitivité. La météo favorable, l’augmentation des stocks de blé, la sor-tie des fonds de pension de leurs posi-tions font éclater la bulle spéculative sur le marché du blé. Les cours décrochent et le maïs, comme prévu, suit la tendance.

Tensions géopolitiques et catas-trophe au Japon : trou d’air sur les marchésLes soulèvements successifs dans les pays du Moyen-Orient font craindre une baisse de la consommation et rendent les investisseurs très nerveux. L’insta-bilité des pays producteurs de pétrole provoque ainsi une nouvelle purge de la valeur spéculative sur les marchés des céréales. Peu de temps après, sur-vient le terrible tremblement de terre au Japon. L’importance du désastre et la menace nucléaire suspendent l’en-semble de la planète. La catastrophe qui touche le Japon – troisième puis-sance économique mondiale – plonge les marchés dans l’incertitude. Bien que les fondamentaux restent inchangés la panique gagne les intervenants. Les opérateurs financiers quittent massi-vement les marchés de matières pre-mières en attendant d’y voir plus clair. Les écrans de cotation voient rouge, les prix dégringolent.

Retour au calmeLes fondamentaux ont repris le dessus. Les cours se rétablissent doucement et se rapprochent de leurs niveaux anté-rieurs. Certes, il y aura sûrement plus de blé en stock que prévu, mais la situation maïs ne peut se permettre de se tendre davantage. On surveillera tout particu-lièrement les exportations à destination des pays tiers sur la fin de campagne qui s’annonce tendue.

Pour la nouvelle récolte, il est important de se dire que rien n’est joué. Si la récolte est abondante, les prix baisseront. Si un accident climatique venait à se produire, nul doute que la fermeté des prix serait maintenue. Une attention particulière sera à porter à la position de la Russie après la collecte des blés 2011.

Plus que jamais la sécurité du prix « acompte » risque d’être appréciée dans le choix de la commercialisation par tout producteur désireux de sécuriser son prix de vente.

Si l’accès aux prix nets peut sembler « spéculativement séduisant » en ces périodes de fortes fluctuations, la moyenne des prix fixés individuellement par les agri-culteurs rejoint chaque année à quelques euros près le prix «acompte» (+ complément) pratiqué par la coopé-rative.Cette moyenne est tantôt au-dessus… tantôt en-des-sous d’ailleurs… Mais bizarrement, la rumeur ne véhi-cule que les valeurs « gagnantes », qui souvent ne sont d’ailleurs plus gagnantes au fil des versements de com-pléments.

Avant tout il est important que ces prix « au cours du jour » soient abordés de manière responsable. En effet les prix nets ou les options peuvent avoir une utilité dans le cadre de la saine gestion d’une exploita-tion agricole. (Arbitrage des achats d’aliment pour un

éleveur par exemple).Mais en les utilisant pour spéculer on peut autant perdre que gagner, surtout si on ne s’informe pas quo-tidiennement de l’état et de l’évolution des marchés.

Grâce à Eurépi, les adhérents du Comptoir agricole disposent de l’outil idéal en terme d’accès à l’informa-tion relative aux marchés et en matière de leviers à la vente (contrats cadres, Marché à terme, Options mar-ché à terme et marché physique) pour une construc-tion optimisée et sécurisée du prix moyen «acompte». Opter pour ce mode de rémunération construit doit être un vrai choix, en toute connaissance de la valeur ajoutée et du travail quotidien de l’outil de vente. C’est savoir profiter d’une force et d’une intelligence communes ce qui est l’objectif même de la coopéra-tion.

Evolution du prix FOB Rhin - Maïs - Période Janvier/Juin

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Récolte 2010

Récolte 2011

Une campagne de commercialisation chaotique

Prix moyen «acompte» - Prix Net - Dépôt-Vente - Options… Que choisir ?

Les événements du Proche-Orient rendent les investisseurs nerveux

Page 3: Au Fil Des Saisons n°35 - Printemps 2011

2 3Au fil des saisons

le houblon

Depuis que le Comptoir agricole a re-pris les rênes de la filière houblon, les choses sont allées bon train. L’an-cienne équipe Cophoudal est désor-mais hébergée à Hochfelden, ce qui a permis une intégration rapide et réussie. Pour preuve le dynamisme actuel de chacun de ses membres. « En quelques semaines, une équipe est née, des décisions importantes ont été prises, la nouvelle variété a un nom et les commerciaux sont aux quatre coins du monde pour vendre du houblon ! » résume Denis Fend.

Une équipe est néeLes anciens salariés de la Cophoudal continuent à se préoccuper d’une seule culture : le houblon. Mais ce sont dix personnes (et parfois plus ...) qui sont mises à contribution de cette production à des degrés divers. En amont, sous la responsabilité de Christian Lux, Ber-nadette Laugel et Michèle Dauger travaillent en lien avec les producteurs, mais aussi avec le monde de la recherche. Le choix de nouvelles variétés leur in-combe. Francis Heitz et Véronique Moemersheim, son assistante, continuent à se battre pour trouver de nou-veaux débouchés, sous la houlette d’Antoine Wuchner. Bernard Adam rejoint l’équipe « comptabilité » pilotée par Michel Krebs. Enfin, Sylvie Filipe et Michel Eng, res-pectivement laborantine et magasinier poursuivent leur mission sur le site d’entreposage de Brumath.

Une période d’incertitude et de décisions difficiles pour les planteursRappelée sur tous les tons depuis des mois, la situa-tion du houblon alsacien est difficile. Les variétés aro-matiques, malgré leur notoriété internationale, sont moins valorisées et demandées qu’avant. La commer-cialisation des variétés amérisantes est confrontée à un marché mondial plombé par deux années succes-sives de récolte abondante. Les prix de vente actuels sont inférieurs aux coûts de production. Les planteurs doivent donc se résoudre à arracher pour maintenir l’activité à flot : une centaine d’hectares de la variété Strisselspalt et une cinquantaine pour la variété Tradi-tion. « C’est indispensable », explique Denis Fend. « La production de 2010 est encore loin d’être écoulée. Nous devons tout faire pour ne pas engager les producteurs dans une impasse, ni charger la structure de manière inconsidérée. C’est un gros effort de la part de tous, à un moment où il faut justement ne rien lâcher ».

Une variété qui s’annonce prometteuseLes brasseurs sont d’accord sur un point : notre « Stris-selspalt » est un des meilleurs du monde pour ses arômes, mais il manque d’amertume. Qu’à cela ne tienne. La nouvelle variété P 05-9, issue de la géné-tique « Strisselspalt », et qui vient de se voir baptisée « Aramis », concilie les deux. La force commerciale est d’ailleurs déjà en train de la vanter auprès des bras-seurs du monde entier. Et l’ambition est grande : vingt hectares sont plantés ce printemps, et une trentaine supplémentaire suivra dès l’an prochain.

Le houblon au Comptoir agricole : les choses se mettent en place

Antoine Wuchnerventes et production

Francis Heitzventes

Sylvie Filipelaboratoire

Michel Engmagasinier

Véronique Mœmersheimassistante ventes

Bernadette Laugelservice agro

Michèle Daugerservice agro

Bernard Adamcomptable

Christian Luxservice agronomique

Michel Krebsdirecteur administratif

C O M M E R C I A L I S A T I O NL O G I S T I Q U E

A G R O N O M I EA D M I N I S T R A T I O N

C O M P T A B I L I T É

a r a m i S® S t r e n g t h w i t h a f r e n c h t o u c h o f d e l i c a c y

aroma Prof iLE

Woody

StriSSELSPaLt aramiS® (P05-9)

HerbalFloral

CitrusEstery

Green

Spicy

876543210

Extrait de la plaquette destinée à l’international

Aramis®, la nouvelle variété de houblon commercialisée par le Comptoir

Une équipe «Houblon» déjà opérationnelle et mobilisée.

Page 4: Au Fil Des Saisons n°35 - Printemps 2011

p r i n t e m p s 2 0 1 14

doSSiEr

« Il faudrait mieux communiquer ! ». Cette revendication est souvent entendue dans la bouche des producteurs. Et il y a de quoi : usage des produits phytosanitaires, cours élevés des céréales « qui affament le monde », odeur des élevages… autant de situations et de sujets sur lesquels nos adhérents ont souvent du mal à s’ex-primer. Et pour cause ! Ceux qui les questionnent sont souvent à l’affût du moindre faux pas. Et la peur d’être « coincé » est bien réelle ! C’est pourquoi le Comptoir agricole et Passion céréales ont organisé une première journée de formation à la communication externe sur le métier, notamment, de céréalier. « Chez Passion Céréales, notre métier est de valoriser l’image des productions céréalières mais aussi celle des producteurs », affirme Antoine Part. Les stéréotypes ont la vie dure, et c’est vrai que certains médias entre-tiennent volontiers un « bruit de fond » à charge. Mais il faut se persuader d’une chose : si certains messages blessent les producteurs, les téléspectateurs d’un jour-nal télévisé de 20 heures l’ont oublié dans les jours qui

suivent ! Ce ne sont pas les médias qui font l’opinion. Et c’est pour cela qu’il faut aller vers l’opinion nous-mêmes. Fermes ouvertes, présence dans les salons, animations diverses sont autant d’occasions à ne pas manquer. Mais pas pour raconter des histoires, pour se présenter tels que nous sommes. D’abord parce que c’est la meilleure manière d’être crédible. Ensuite, parce que l’on sait toujours répondre à des questions ! Et il y a tant à dire ! Les producteurs sont tellement angois-sés à l’idée de répondre à un « Ayatollah anti céréalier » qu’ils oublient que la grande majorité des personnes qui nous entourent ont une image positive de notre métier ! Et qu’ils sont plutôt neutres par rapport à nos pratiques. On ne peut pas convaincre un « anti », mais est-ce vraiment la priorité ? Il faut d’abord renouer le dialogue avec notre entourage, qui nous regarde et qui ne comprend pas toujours comment nous procé-dons. Souvent, il suffit de dire les choses simplement, et tout se passe bien. Et puis, surtout, ne pas se justifier. Quand on est sûr de son travail, de ses pratiques, c’est une erreur de se mettre en position défensive. Enfin, une question précise ne doit pas être prise pour une agression ! Les producteurs doivent être fiers de leur métier. Et ils doivent le dire. Toutes les occasions sont bonnes pour le faire. Mais simplement et sans fard.

Une journée en deux étapesLa matinée est consacrée aux fondamentaux de la communication orale : s’adapter à son public, savoir ré-pondre simplement, comprendre celui qui est en face de soi, ne pas se sentir agressé. Et surtout retrouver la fierté de parler de son métier. L’après-midi est dédiée aux jeux de rôle. Après tirage au sort d’une situation précise, un binôme prépare son intervention, et se comporte face au reste du groupe comme s’il était leur public. Concentration de rigueur et décharge d’adré-naline garantie ! Exemple de jeu de rôle : « le Maire de votre village organise des rencontres thématiques entre les habitants. Et il vous demande de venir parler de votre métier. Que faites-vous ? ». Et vous, vous feriez quoi ?

Journée communication Passion céréalesAvoir la positive attitude

QUELQUES TÉMOIGNAGES

Pierre Barth, de Furdenheim, ancien adminis-trateur stagiaire : « Quand on organise une ferme ouverte, on voit bien que les gens sont passionnés par notre travail. C’est aussi une formidable occasion de par-ler de notre métier à tout le voisinage. Par contre, on a toujours la crainte de ne pas savoir répondre à une ques-tion trop technique »

Vincent Schmitt, de Niederroedern : « Avec mon père, je produis des céréales, de la betterave sucrière et du tabac. A titre personnel, je suis là car en parallèle à l’Ecole de Cadres, je contribue à l’animation de la filière betterave pour la Finale de Labour, en septembre. »

Luc Winckel, de Hochfelden : « Moi, je suis un laitier qui produit des céréales ; ce qui me met hors de moi, c’est que les journaux véhiculent n’importe quoi ! Quand un paysan agit sur ses champs, sur ses haies, tout le monde est là, prêt à critiquer. Quand c’est une grande surface, personne ne dit plus rien ! Une idée personnelle : On de-vrait plus utiliser internet. Si chacun envoie « sa » vérité à quarante contacts, et que chacun en fait de même, je pense que ça améliorerait les choses »

Jean Kauffmann, de Zutzendorf : « Je suis produc-teur de porcs. Et en tant que responsable JA pour cette production, ce n’est pas facile d’expliquer tous les jours son métier. On est jamais assez fort pour affronter les critiques »

Pierre Ehrhardt, de Mundolsheim : « Dans les vil-lages proches de la ville, et notablement dans la CUS, les problèmes de voisinage augmentent. Or, il suffit d’expli-quer pour que les tensions s’amenuisent. Encore faut-il enclencher le débat. Et si nos interlocuteurs ne sont pas d’accord … »

Christophe Kuhn, salarié au Comptoir agricole : « Ce qui touche nos adhérents nous touche aussi. Il y a des sujets précis où l’on doit être capable de répondre aussi bien qu’eux. »

Mathieu Ertz, salarié au Comptoir agricole : « Mon père est éleveur, et je l‘aide fréquemment. A la ferme ou au magasin, je rencontre beaucoup de grand public. On se sent obligé de défendre les pratiques des adhérents. Après tout, ils ne font que protéger nos cultures nourricières ! »

Jean-Marc Pfrimmer, Weitbruch : « Je cultive des céréales et des cultures spéciales, dont des asperges. Quand on y réfléchit bien, le premier public d’un paysan, c’est sa famille proche. Mais c’est compliqué, peut-être aussi parce que c’est encore plus difficile d’expliquer à quelqu’un dont on pense qu’il sait déjà. Maintenant, en temps que responsable du dossier « déchets » à la FDSEA, je constate que ce sont des sujets qui permettent de re-dorer l’image des agriculteurs. »

Bruno Barthelmebs, Herbsheim : « On peut connaître son sujet, mais on n’a pas forcément les outils pour le partager. J’ai besoin d’en savoir plus ne serait-ce qu’au sein du conseil municipal. »

Damien Adam, Bossendorf, ancien administra-teur stagiaire : « Je trouve très valorisant d’être le porte parole de mes collègues. On reçoit souvent des journa-listes. Ça a été le cas il y a peu avec France 3 pour un long reportage ».

Quand un mot est mal interprété…

« On est obligé de traiter »

Si un agriculteur prononce cette phrase, certains l’interprètent comme un ordre donné par un pres-cripteur ! Alors que ce sont les conditions sanitaires et climatiques qui l’imposent…

Une règle d’Or Quand les questions deviennent trop techniques, ou bien quand je ne sais pas répondre, je dois le dire sans com-plexe. Et aider à trouver le bon interlocuteur.

Une réalité souvent méconnue : oui les filières courtes industrielles existent ! Les filières courtes ont des qualités reconnues. Elles font le lien entre le territoire et les consommateurs. Ces derniers peuvent ainsi « voir » le produit avant récolte. De même, les distances sont réduites, ce qui allège d’autant la facture énergétique et améliore le bilan CO². Mais on oppose bête-ment filière courte et filière industrielle. En vertu de quoi un produit alimentaire issu d’une céréale alsacienne, trans-formée industriellement dans la région, serait-il moins vertueux qu’un légume local vendu sur nos marchés ? L’essentiel du pain artisanal est Made in Elsass. Et que dire des produits sucrants qui viennent de chez Roquette et de Syral ? Franchement, il y a de quoi être fier de faire la promotion de céréales « courtes ». Qui plus est dans un contexte coopératif.

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Les 8 principes étudiés avec Passion Céréales

POSONS LES BASES 5 PILIERS POUR MIEUx COMMUNIQUER

Page 5: Au Fil Des Saisons n°35 - Printemps 2011

5Au fil des saisons

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Zoom

Elément essentiel du Grenelle 2 appliqué à l’agriculture, Ecophyto 2018 se décline en neuf points. Et si beaucoup d’espoirs sont mis dans les recherches fondamentales et appliquées (Ecophyto R&D), l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides, si possible, d’ici 2018, passe nécessairement par une remise à plat des pratiques agricoles.

Depuis quelques années, les couverts fleuris font partie intégrante du paysage alsacien. Par souci d’esthétique pour les uns, pour être utile à la faune et à la flore pour d’autres, ces mélanges à semer dès les beaux jours sont aussi variés dans leur composition que dans leurs usages. Petit tour d’horizon de la gamme proposée par le Comptoir agricole.

En vous rendant dans nos magasins, vous serez conseillés en fonction de votre besoin. Particuliers et collectivités trouveront de quoi satis-faire leurs besoins. Mais avant d’implanter un couvert, les adhérents du comptoir doivent se poser certaines questions :• Objectif : Est-ce que je recherche un résultat esthétique ? Un couvert

« biodiversité » mais généraliste ? Un couvert spécial pour les pollini-sateurs ? Mellifère et pollinifère ?

• Surface : De quelle surface est-ce que je dispose ? • Durée : Est-ce que je recherche un couvert pluri annuel ou non ? En fonction de vos réponses, vous pourrez choisir entre les mélanges suivants.

C’est pourquoi le Comptoir agricole s’est associé à la chambre d’agriculture afin de monter un réseau de fermes « pilotes » dans le Bas-Rhin. Ce dispositif intitulé Réseau FERME est composé dune centaine de groupes de fermes pilotes réparties sur le territoire national. Vingt-huit groupes coopératifs, as-sociés ou non aux chambres d’agriculture, se sont mo-bilisés. C’est ainsi que dans le Bas-Rhin, douze exploita-tions adhérentes au Comptoir agricole sont désormais suivies à la fois par les techniciens des ADAR et du Comptoir agricole pour un objectif clairement affiché : se donner tous les moyens pour arriver à rationnaliser l’usage des produits phytosanitaires.

Un long cheminMais pour arriver à monter ce réseau, il ne suffisait pas de montrer notre volonté d’accompagner un mouve-ment national. Il a fallu monter un dossier conséquent prouvant que nos objectifs et les moyens mis en œuvre étaient à la hauteur de l’enjeu. Dès octobre 2010, les responsables de la chambre du Bas-Rhin et du Comp-

toir agricole ont échafaudé une stratégie payante pour les trois ans à venir. Un document conséquent de 96 pages a été remis à l’administration. Au menu, une des-cription approfondie de notre façon de voir les choses, ainsi que des ressources mobilisées. Et bien entendu, une présentation des douze exploitations retenues, avec les marges possibles de progression. « C’est difficile de se projeter à trois ans, d’autant qu’il y a un volet lourd de formation en première année. Et ce n’est qu’avec des connaissances approfondies et une prise de risque accep-table que certains adhérents feront le choix de doses plus faibles, voire même de faire des impasses de traitement » explique Christophe Klotz, en charge du dossier au Comptoir agricole. « La majorité des spécialistes le disent : il ne faut pas que les producteurs aient à choisir entre envi-ronnement et économie. Autrement dit, il est inacceptable de perdre de la rentabilité en voulant réduire l’usage aux phytosanitaires. C’est pour cela que de grandes marges de progrès existent. Mais elles passent par des connaissances nouvelles et de l’innovation à tous les niveaux. C’est tout l’enjeu de ce que l’on appelle maintenant l’agriculture éco-

logiquement intensive. Mais il faudra des années pour y parvenir ».

Des exploitations très différentes. Les douze exploitants qui participent à cette expé-rience ne sont pas tous engagés depuis longtemps dans la réduction de doses. C’est ce qui fait toute la ri-chesse du groupe. Mais ils ont tous un point commun : ils sont motivés pour avancer. Les plus en pointe conti-nueront à appliquer leurs méthodes, tout en amélio-rant encore leurs connaissances. Mais ils consacreront aussi du temps à transmettre leur savoir à d’autres. A horizon 2012, l’espoir est grand que les connaissances acquises couplées à une conscience du risque technico économique aboutissent à des changements de pra-tiques. Chacun sait que les techniciens des ADAR et du Comptoir agricole sont à leur entière disposition pour parfaire leurs connaissances. Car personne ne prendra le risque à la place des producteurs: en cas d’échec lors d’une intervention, ils assumeront leurs décisions.

Ecophytos 2018 : c’est parti pour le réseau FERME 67 !

Couverts fleuris : c’est le moment d’y songer !

Si vous implantez une jachère mellifère, vous devez savoir qu’un hec-tare peut compter pour deux hectares de « sur-face équivalent topogra-phique » (SET= 2). Mais il vous faut pour cela joindre un engagement signé de votre part. Cette pièce est disponible auprès de la FSDSEA ou auprès de n’importe quel magasin du Comptoir agricole. En ce cas, un seul mélange vous est proposé dans votre coopérative, le Cou-vert Environnemental Bio-diversité. Il sera déclaré en « gel spécifique » à la PAC.

A annuel P pluriannuel

esthétiqueintérêt

biodiversitéconditionne-

mentcompatible

SET x1compatible

SET x2commentaire

Hirondelle A +++ + 250 g et 1 kg non non mélange court. Idéal pour de moyennes surfaces

Rucher A ++ +++ 250 g et 1 kg oui non mélange haut, abeilles et fleurissement s’y retrouvent

Nectar P + ++ 250 g et 1 kg oui non spécial pollinisateurs

Pollen A + +++ 250 g et 1 kg oui non un bon candidat pour les abeilles

Mélange BDV Comptoir Agricole P ++ +++ 1 kg oui OUI LE mélange biodiversité par excellence

Premier rang, de gauche à droite : Pierre Geist (animateur), Christian Schott, Pierre Schneider. Deuxième rang : Damien Schultz, Fabien Metz, Christian Richert, Pierre Jung. Troisième rang : Patrick Kormann, Thomas Bilger, Jean-Marc Urban, Philippe Diemer. Dernier rang : Michel Diemer, Nicolas Horle.Ce réseau de douze exploitations bas-rhinoises est encadré par Pierre Geist (ADAR de Bouxwiller) pour une durée de trois années.

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La ViE dU ComPtoir

LE SOLAtelier CIPAN : destruction du couvert

Au cours des deux années précédentes, nous avons fait connaissance avec cette culture, puis nous nous sommes intéressés à l’amélioration des mélanges. Cette année, focus sur la destruction du couvert ! Dans un souci de limiter ses charges, le producteur sait que le broyage nécessite du temps, mais est aussi assez onéreux ; le besoin de puissance, couplé au coût crois-sant de l’énergie, nous pousse à proposer de nouvelles pistes. Nous testerons différents systèmes (disques, broyeurs) dont le Rolofaca ®, qui coupe au lieu de ha-cher. Nous sommes persuadés que des CIPANs diffé-rents nécessitent des outils différents. Atelier animé par M Rouvreau de Jouffray-Drillaud.

Connaissance du sol : c’est quoi la fertilité ?

La fertilité d’un sol dépend de son état physique, sa composition chimique et son activité biologique. A l’aide d’analyses de profils, et de résultats d’analyses de sols complets, il est possible d’améliorer la fertilité de ses parcelles. Le Comptoir agricole vous propose fina-lement de revenir sur les fondamentaux de la connais-sance pédologique. Atelier animé par Hubert Roebroeck, d’Agro-Système.

L’IMPLANTATIONSemis du maïs : pourquoi pas le Twin-Rows ?Il y a vingt ans, il était courant pour nous de tester diffé-rentes tailles d’inter-rangs. Semer à 50 cm était intéres-sant pour mieux répartir dans l’espace et pour valoriser une génétique corné précoce à programmation défi-nie. Mais la PAC de 1992, les contraintes de récolte que cela induisait mais aussi l’apparition des variétés den-tées (qui valorisent bien les densités faibles de 80 000 pieds/hectare), ont eu raison de ces techniques. Or les temps changent, et Monosem présente une nou-velle vision du semis de maïs : le semis en quinconce, qui semble plus que prometteur. Des gains de rendement sont observés. Et si c’était une solution pour l’Alsace ?Atelier animé par l’équipe Comptoir et Agrimat.

Savez-vous planter (et protéger..) les choux ? Zone choucroutière oblige, cet atelier très « couleur locale » fera le point de la nouvelle réglementation en terme de protection insecticide (mouche) en localisé. Les nouvelles planteuses permettent d’y répondre. Nous verrons cela.Animé par Christian Lux, du Comptoir agricole.

PROTECTION DES CULTURESDésherbage du maïs : des nouveautés promet-teuses

La recherche d’une baisse de l’IFT (Indice de Fréquence de Traitement) et de l’usage des chloroacétamides pousse à chercher sans cesse de nouvelles solutions. Cette année, le Comptoir agricole et Bayer présentent une nouveauté dont le profil toxicologique et éco toxi-cologique est amélioré. Le but du Comptoir est d’ap-porter de nouvelles solutions, et surtout de les intro-duire le mieux possible dans les programmes. Atelier animé par le Comptoir et Bayer.

Des choux sans mauvaises herbes

En désherbage du chou, depuis le retrait d’usage de la trifluraline et d’un certain nombre de substances actives utilisées dans la rotation, la flore a évolué. Les solutions de désherbage ne sont plus toujours satisfai-santes et doivent s’adapter au contexte réglementaire. Animé par Clément Weinsando, du Comptoir agricole.

PROTECTION DES UTILISATEURS

Lors de la préparation des bouillies, des projections sont à déplorer, sur les gants comme sur le reste du corps. Or cela ne se voit pas. Grâce à l’ajout à la prépa-ration d’un produit fluorescent, la société Bayer a mis au point une animation très pédagogique . Après mani-pulation, l’expérimentateur entre dans un caisson obs-cur éclairé par des lampes spéciales : les éclaboussures apparaissent d’un coup par fluorescence; les adhérents pourront se rendre compte de l’intérêt de se protéger. Cet atelier sera aussi l’occasion de présenter à nouveau la gamme d’équipements de protection individuelle proposée par le Comptoir agricole. Atelier animé par Bayer, le Comptoir et la Caisse Accident Agri-cole du Bas-Rhin.

Des rencontres attenduesCette année encore, le service technique du Comptoir agricole donne rendez-vous aux adhérents de la coopérative pour une mati-née d’échanges sur l’agronomie. Ce sera le 16 juin prochain sur le ban de Blæsheim. Nous y serons accueillis par Jacky Baur, produc-teur et maire de la commune, ainsi que par Frédéric Goos. Passage en revue des ateliers prévus, répartis en quatre thématiques.

Les rencontres de saisons, côté pratique

Rendez-vous le 16 juin à 9h00 sur place (fléchage prévu aux entrées de la commune). Compter toute la matinée. A votre arrivée, nous vous proposerons de faire partie d’un groupe qui assistera aux deux ate-liers consacrés au chou à choucroute.Encore un immense merci aux deux producteurs qui nous mettent des parcelles à disposition : Jacky Baur et Frédéric Goos.

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Zoom

7Au fil des saisons

Avec les beaux jours, la saison des traitements redémarre. Le désherbage des blés ouvre le bal, bientôt suivi par les désherbages du maïs, pour ne parler que de ces céréales. C’est donc le moment où les producteurs manipulent les produits de traite-ment. Outre le fait de savoir déchiffrer les étiquettes, les adhérents doivent se protéger contre les projections et contre les embruns de traitement. Le Comptoir agricole propose depuis de nombreuses années tout l’équipement qui s’impose. Petit tour d’horizon des principaux EPI disponibles dans tous les ma-gasins.

LES GANTS Tous nos gants sont à base de nitrile, pour une bonne protection contre les agressions chimiques. Vous les trouverez en format souple ou non. Il est conseillé de ne pas vous en servir pour plus d’une demi-journée d’utilisation. Et n’oubliez pas de vous laver les mains après chaque chantier.

LES MASQUESIntégral ou ne couvrant que la partie basse du visage, ils sont obligatoirement équipés de cartouches A2P3. Attention à leur utilisation : après mise en service, dites-vous qu’ils sont compatibles avec une quaran-taine d’heures de pulvérisation. Au-delà, changez-les. Et n’oubliez-pas deux autres règles d’or :

UNE CARTOUCHE QUI A REçU UN CHOC PEUT êTRE ABîMÉE. NE LA PRENEZ-PLUS.

NE LA STOCKEZ JAMAIS DANS VOTRE LOCAL à PRODUITS PHyTOSANITAIRES.

LES SUR COMBINAISONS JETABLESCe sont celles (blanches ou vertes) sur lesquelles fi-

gurent le pictogramme 1 qui signifie qu’elles sont adaptées à la manipulation de produits chimiques. A jeter impérativement après chaque pulvérisation. A toujours porter avec des vêtements de travail en des-sous. Ces vêtements devront être aussi lavés à la fin de chaque journée de travail.

« Nous savons qu’il y encore trop de pro-ducteurs qui sous-estiment l’exposition aux produits. A ceux-là, je leur rappelle que les produits sont homologués dans le cadre d’un usage clairement décrit, que l’on appelle Bonnes Pratiques Agricoles. Et cet usage englobe l’usage des EPI. Dont les gants bien entendu. Mais ce qui est assez paradoxal, c’est que se protéger peut se ré-véler parfois plus risqué. Je m’explique : les EPI comme les gants ou les combinaisons

jetables sont efficaces, mais pas très long-temps. Les garder d’un jour sur l’autre est la meilleure façon de rester en contact avec des traces de produit ! Les études sont très claires de ce point de vue. D’autre part, se sentir protégé donne le sentiment que l’on peut se permettre de plus s’exposer. C’est une grossière erreur. Notre conseil est donc simple : oui, proté-gez-vous avec des EPI. Mais surtout prenez conscience que le produit passe au travers

des vêtements et des gants un moment ou un autre. Donc changez-en même en milieu de journée, et ne réutilisez jamais les mêmes équipements. »

LA FORMULE MAGIQUE : R = D x EPour Risque = Danger x Exposition. Chaque produit manipulé est potentiel-lement dangereux, que ce soit un pro-duit de traitement ou un produit do-mestique aussi courant que de l’eau de

Javel ou un détergent spécial. Et vous ne pouvez rien contre cela ! Mais vous pouvez agir simplement sur le risque, en limitant votre exposition. Et cela de deux manières : en vous protégeant avec des équipements spéciaux adap-tés au produit, mais surtout en prenant conscience de ce que vous manipulez !

Denis Litt, Caisse Accidents Agricoles du Bas-Rhin : Les EPI sont nécessaires, mais pas suffisants

Non, les produits de protection des cultures ne sont pas des produits comme les autres. Tous extrêmement différents, leur manipulation demande un vrai savoir-faire, clef de voûte des « bonnes pratiques agricoles ». Le matériel de pulvérisation entre dans une nouvelle ère avec les contrôles techniques obligatoires. Les EPI (équipements de protection individuelle) sont plus que jamais importants pour protéger les personnes qui traitent.

Protégez-vous !LES LUNETTES ET SUR LUNETTESC’est la protection contre les projections liquides.

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rEPÈrES

LES brÈVES dU ComPtoir

Directeur de la publication : Denis Fend - Coordination : Christophe Klotz - Rédaction : Marita Bach, Denis Fend, Christophe Klotz, Mathieu Walter, Antoine Wuchner Photographies : Comptoir Agricole, Antoine Neumann, Passion Céréales, tous droits réservés

Mise en page et réalisation : Candide / 03 88 45 38 51 - Impression : Sicop / Bischheim - Dépôt légal : avril 2011 - Tous droits de reproduction interdits Contact journal : Comptoir Agricole / Au Fil des Saisons / 35, route de Strasbourg / 67270 Hochfelden / [email protected]

Le Comptoir agricole en pointe sur les déchets

La collaboration avec la FDSEA et Adivalor est toujours aussi fructueuse. Sur les 250 tonnes de plastiques récoltées en un an sur le département, plus de 95% l’ont été sur les sites de notre coopérative ! Bravo à tous ! Notez d’ores et déjà que la prochaine collecte aura lieu les 30 et 31 mai. Les saches pour mieux préparer vos apports sont disponibles dans nos magasins. Demandez-les. Quant à la collecte d’emballages vides de produits phytosanitaires, elle aura lieu partout du 14 au 16 juin.

Contrôles pulvérisateurs : c’est reparti !Alors que la période des traitements est revenue, les pulvérisateurs doivent être entretenus. Il en va de la qualité de la pulvérisation. Si vous êtes concernés par les contrôles obligatoires, inscrivez-vous le plus vite possible auprès de votre magasin Comptoir. Un rendez-vous sera pris avec les Ets Agrimat.

Des nouvelles têtes au Comptoir

Outre les collaborateurs qui nous ont rejoints suite à la fusion avec la Cophoudal, nous avons le plaisir d’accueillir de nouvelles recrues. Séraphin Voegel et Jean-Philippe Hirsch rejoignent les équipes logistiques appro d’Erstein et Vendenheim. Quant à Stephan Do Sacramento, il est conducteur d’installation à Strasbourg. Bienvenue à eux !

LE Coin d ’arianE

Le Comptoir agricole propose depuis plusieurs années un module d’enregistrement des pratiques cultu-rales directement sur internet : Le Fil d’Ariane. Depuis 2005, ce logiciel n’a cessé de s’adapter au contexte lo-cal alsacien et de développer de nouvelles fonctionna-lités. Dans la version disponible ce printemps 2011, la simplification de la saisie des données et donc l’ergo-nomie pour l’utilisateur sont à la hauteur des attentes.Désormais, les valeurs des surfaces sont automa-tiquement suggérées. Plus besoin de jongler avec les écrans ! Les caractéristiques des parcelles et des cultures ont aussi été regroupées. Encore plus efficace, la fonction « Reconduite de cultures » est maintenant à la carte : soit à l’identique, sur la campagne suivante, ou bien encore personnalisée. Lors de la saisie de vos intrants, un message vous rappelle la date, le nombre de cultures sélectionnées et la surface de l’interven-tion saisie. Et concernant les rapports écrits, voici un nouveau venu : la répartition comptable des intrants par pro-duits et espèces. Dès la prise en main du logiciel, vous remarquerez surtout l’apparition d’un nouveau sélec-teur à côté du Calendrier : le Tableau de bord. Cette nouvelle interface, telle que figurant sur l’illustration, vous permet d’avoir un aperçu graphique de votre ex-ploitation. Vous y verrez automatiquement la surface que vous exploitez par rapport à la totalité de votre parcellaire et les proportions de votre assolement. Vous pourrez aussi suivre la quantité d’interventions enregistrées pour chacune de vos espèces.

Pour toute demande de renseignements ou ins-cription, contactez votre technico-commercial ou Mathieu Walter au 06 11 27 60 10.

Un Fil d’Ariane toujours plus convivial

Etre une entreprise socialement responsable ne se décrète pas. Cela est ou n’est pas. Et par es-sence, une coopérative l’est.

D’après la définition de Lewi et Perri, une coopérative est une société de personnes qui prennent en main leur destin pro-fessionnel et socio-économique. L’idée maîtresse est d’ap-porter à ses sociétaires des services au moindre coût, et de maximiser leurs revenus par la vente mutualisée de leurs pro-ductions. Juridiquement, une coopérative est de droit privé, et chaque sociétaire (ou coopérateurs-associés) détient des parts sociales. La grande différence avec une entreprise cotée en bourse, c’est que la part sociale, tout en restant un titre de propriété sur le capital de l’entreprise, n’est pas libre-ment négociable puisque le coopérateur s’engage en même temps à devenir un élément économique de l’ensemble. Par son travail, il devient de fait un associé avant tout. C’est donc un lien physique qui lie le coopérateur à l’entreprise. Nous sommes bien loin de l’actionnaire anonyme qui investit de l’argent dans une entreprise cotée dont il ne connaît souvent pas grand-chose.Le Comptoir agricole est conscient de sa force coopérative. Il décide d’en rappeler en sept volets les fondamentaux à ses sociétaires comme à ses parties prenantes.

« L’adhésion est volontaire et ouverte à tous »Une coopérative est une organisation fondée sur le volonta-riat et ouverte à toutes les personnes qui peuvent avoir be-soin de ses services. Le volontaire devient alors membre sans

discrimination d’aucune sorte, sexuelle, d’origine sociale, ethnique, d’allégeance politique ou religieuse. Dans une entreprise à actionnaires basée sur le capitalisme financier, ce sont les actionnaires majoritaires qui décident, au risque de générer de la frustration chez les petits actionnaires. Les-quels se structurent parfois en associations de défense ! Et seule la promesse d‘une très haute rentabilité à court terme explique pourquoi ces petits actionnaires restent. Dans une coopérative, seul le développement à long terme compte, pour le bien de ses adhérents. Ce qui explique que des ré-serves importantes puissent être prévues pour être mobili-sées lors d’investissements particulièrement lourds.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire Les défis du capitalisme coopératif, ce que les paysans nous apprennent de l’économie, de Lewi et Perri. Pearson, 2009. 212 pages.

Les fondamentaux du capitalisme coopératif (1/7)Premier volet : la responsabilité personnelle

Séraphin Voegel

Jean-Philippe Hirsch