au-delà de dicker zep: «je suis dans la peau de titeuf. je sais ce

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Page 1: Au-delà de Dicker Zep: «Je suis dans la peau de Titeuf. Je sais ce

salondulivre.ch 28 avril 2016

Le jeudi

La Gazette du 30

e

Salon du livre et de la presse de Genève rédigée par les étudiants

de l’Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel

Edito par

Christophe Passer

Au-delà de Dicker

Filial

Médical

L'exposition «Titeuf par la bande» est l'un des événements du 30ème Salon du livre:

une septantaine de géants de la bande dessinée ont croqué le gamin à mèche blonde

à leur manière. Pour Zep, c'est un hommage émouvant de ses pairs et amis, et aussi

l'occasion de s'interroger sur son lien à ce personnage qui lui ressemble, et dans

lequel il se projette depuis bien plus longtemps qu'une enfance. Interview. Page 4-5

Yann Queffélec est

à Genève et

raconte dans son

dernier livre ses

relations avec son

père. Page 7

Zep: «Je suis dans la peau de Titeuf. Je sais

ce qu'il sent et ressent.»

Urgentiste durant

15 ans, Lorraine

Fouchet raconte

son passage de la

médecine à

l'écriture. Page 2-3

Ils ne sont pas nombreux, les écrivains

suisses à «vivre de leur plume», cette

expression un peu désuète supposée

définir le succès. Martin Suter et quelques

autres en Suisse alémanique ont des

tirages plus importants et sont parfois

traduits dans d’autres langues.

Joël Dicker, grâce aux millions

d’exemplaires vendus de «La vérité sur

l’affaire Harry Quebert» fait en Suisse

romande figure d’exception heureuse. On

s’y est interrogé sur ce triomphe, air du

temps ou chance, marketing ou roman

d’une époque. Mais la première raison

des chiffres de vente formidables de

Dicker, c’est d’abord son immense talent

d’écrivain.

Mais comment se met en mouvement le

succès d’une littérature? Comment en

faire savoir ailleurs la richesse,

l’universalité? C’est de cela dont l’on

parle aujourd’hui lors des Assises de

l’édition, consacrées au métiers du livre

en Suisse, que le salon accueille pour la

deuxième fois. Editeurs, professionnels,

Dicker bien sûr, représentants des

politiques culturelles fédérales ou locales

vont s’interroger sur la manière la plus

efficace d’exporter et faire connaître

mieux la littérature de notre pays. C’est

aussi la démonstration d’une envie, et

sans doute d’une fierté légitime: oui, il

existe sur la bien nommée place suisse

des écrivains majeurs, et ils méritent

d’être lus partout. Le Salon du livre, à

Genève, sert aussi à s’en rappeler.

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Zep: «J'aurais bien aimé voir

4 28 avril 2016

A l’occasion de l’exposition «Titeuf

par la bande», l’indétrônable mioche à

mèche blonde est réinterprété par une

septantaine de grands noms de la

bande dessinée. Parmi eux, Cosey, Luz

ou encore Uderzo, ont taillé le portrait,

à leur façon, du personnage…pour le

bonheur des petits et des grands.

Rencontre avec le papa de Zep.

«Titeuf par la bande», c’est une

exposition exclusive pour le Salon du livre,

qui rassemble trente œuvres

commandées et exposées pour la Galerie

Glénat (Paris) en septembre dernier,

complétées par quarante autres portraits

encore jamais vus. Certains dessins ou

peintures sont issus de la collection

personnelle de Zep, qu’il a reçus au fil

des années, ou qui avaient déjà été

publiés pour des journaux, notamment. Le

public pourra donc découvrir des Titeuf

dans toutes les situations possibles et

encore enfants ou adolescents

boutonneux. En effet, les œuvres

commandées par la Galerie Glénat

fêtaient l’entrée dans l’âge bête du

personnage, à l’occasion de la sortie du

dernier album, «Bienvenue en

adolescence!». Des œuvres originales et

virtuoses.

En voyant tous ces dessins de Titeuf

rassemblés, quelles ont été vos

impressions?

Je suis amusé et fier. A chaque dessin,

c’est une surprise. Lorsque j’ai reçu celui

de Gotlib, j’ai été énormément touché…

Par Noémie Matos

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10:00 - 11:00 - Atelier

Petits pâtissiers sans gluten

Antenne des diététiciens

genevois

11:00 - 11:45 - Atelier

Je booste ma concentration

Florence Vertanessian

11:45 - 12:30 - Atelier

Je booste ma concentration

Florence Vertanessian

12:30 - 13:30 - Atelier

Les Faux-mages véganes

Andonia Dimitrijevic

13:30 - 14:30 - Table Ronde

Recherche médicale : doit-

on tout dire au public ?

Christian Chevrolet

14:30 - 15:30 - Rencontre

30 ans sans médicaments

André Giordan

et Patrick Morier-Genoud

15:30 - 16:30 - Rencontre

Maman et papa : à chacun

sa manière

Cyril Jost, Abigail Seran

et Patrick Morier-Genoud

16:30 - 17:30 - Rencontre

Alimentation sans gluten

Marion Kaplan et Pascal

Schouwey

17:30 - 18:15 - Rencontre

Une vie pour être soi

William F. Cornell

et Patrick Morier-Genoud

10:00 - 11:00 - Animation

Contes suisses

11:00 - 12:00 - Animation

Ecrire le bonheur

Anne-Catherine Pozza

12:00 - 13:00 - Rencontre

Solo avec Gérard Salem

Gérard Salem

13:00 - 14:00 - Rencontre

Parrains&Poulains

Blaise Hofmann et Bruno

Pellegrino

14:00 - 15:00 - Débat

C’est glaçant ! Pierre

Béguin, Antoine Jaquier,

Sébastien Meier et Marc

Voltenauer

15:00 - 16:00 - Rencontre

Encre fraîche & Friends

Olivier Chapuis, Olivia

Gerig, Alexandre Regad et

Brigitta Wettstein

16:00 - 17:00 - Rencontre

Prix suisse de littérature

2016 Ruth Schweikert et

Leta Semadeni

17:00 - 17:30 - Rencontre

Habiter la marge Ariel

Bermani, Marie-Christine

Horn et Pierre Fankhauser

17:45 - 18:15 - Rencontre

La relève de l’Aire Xochitl

Borel et Matthieu Ruf

18:00 - 19:00 - Table ronde

Prochain arrêt : Fribourg !

Christian Campiche, Isabelle

Fluekiger, Jean-François

Haas et Claude Reichler

10:15 - 11:00 - Animation

Dessine-moi un conte

Anani André-Pierre Accoh

11:15 - 12:00 - Rencontre

Un éditeur, un auteur

Dramane Boaré et

Mahmoud Soumaré

12:30 - 13:15 - Table ronde

L’écrivain comme

personnage de roman

Théo Ananissoh et Douna

Loup

13:45 - 14:30 - Table ronde

Hommage à Bernard

Dadié Barnabé Laye,

Henri-Michel Yéré

et Jacques Chevrier

15:00 - 15:45 - Débat

Les nouveaux palabreurs

Joss Doszen, LaRéus

Gangoueus et Marc

Alexandre Oho Bambe

16:15 - 17:00 - Table ronde

Haïti, patrimoine vivant

Valérie Marin La Meslée,

Kettly Mars, James Noël,

Casimir Veillard et Evains

Wêche

17:30 - 18:15 - Table ronde

Patrimoine artistique

André Magnin et Liliane

Meffre

18:15 - 18:45 - Projection

de film

Les statues meurent aussi

de Chris Marker et Alain

Resnais

10:00 - 12:00 - Contes

Halima Hamdane

10:00 - 18:00 - Atelier

Initiation à la calligraphie

arabe

10:00 - 19:00

Exposition de calligraphie

arabe

Abderrazak Hamouda

13:00 - 14:30 - Projection

du film

Boualem Sansal, un

écrivain engagé, en

avant-première mondiale

Suivi d’une rencontre avec

Boualem Sansal, les

réalisateurs Nancy et Philip

Barwell, ainsi que Servanne

Briand

15:00 - 16:00 - Table ronde

Langues métisses

Kaouther Adimi, Rafik Ben

Salah, Abdellatif Chaouite et

Lamia Berrada Berca

16:30 - 17:30 - Table ronde

Récits de voyageurs arabes

en Occident

Nouri Al-Jarrah, Ons

Debbech, Paule

Fahmé-Thiéry et Rania

Samara

18:00 - 19:00 - Rencontre

Dire non

Boualem Sansal, Fawzia

Zouari et Lamia Berrada

Berca

8 28 avril 2016

14:00 - 14:30 - Table ronde

Ecrire pour la jeunesse

David Léger, François

Lévesque

et Jean-Luc Marcastel

15:00 - 15:30 - Table ronde

C. J. Daugherty et sa

Websérie

17:00 - 17:30 - Table ronde

Pascal Pinteau et ses effets

spéciaux

10:00 - 11:30 - Conférence

Atelier « e-penser » de

Bruce Benamran

12:00 - 12:45 - Rencontre

Paule Constant, une fable

africaine

13:00 - 13:45 - Rencontre

Lorraine Fouchet et Jean

Désy,

écrivains-médecins

14:00 - 14:45 - Rencontre

Le roman de la finance,

Myret Zaki

15:00 - 15:45 - Rencontre

Monique Proulx et

Marie-Christine

Horn, dialogue Québec -

Suisse

16:00 - 16:45 - Rencontre

Erik Orsenna et Yann

Queffélec,

la faute à papa

17:15 - 18:00 - Rencontre

Hubert Reeves et Bruce

Benamran, science mon

amour

L'apostrophe La place du Moi La place suisse Le pavillon des

cultures arabes

Le Salon africain L'espace

young adult

L'agenda

Toutes les rencontres sont

suivies de dédicaces.

Programme sous réserve

de modifications.

Page 9: Au-delà de Dicker Zep: «Je suis dans la peau de Titeuf. Je sais ce

10:00 - 12:00 - Atelier

Viens inventer ta propre

enquête !

Christine Pompéï

12:30 - 13:15 - Rencontre

Corinne Jaquet : Genève

comme scène du crime

14:00 - 14:30 - Animation

Cluedo littéraire. Top

départ !

Hélène Gaillard et Rachel

Maeder

14:30 - 15:15 - Rencontre

Olivier Barde-Cabuçon:

écrire le Diable

15:30 - 16:00 - Animation

Cluedo littéraire. Les

résultats

Hélène Gaillard et Rachel

Maeder

16:15 - 17:00 - Rencontre

La psychologie du serial

killer

Michèle Agrapart et

Stéphane Bourgoin

17:15 - 18:00 - Table ronde

Le polar suisse sous

la loupe

Nicolas Feuz, Corinne

Jaquet, Giuseppe Merrone,

Valérie Solano et Mark

Zellweger

10:00 - 11:30 - Animation

Philosophes en herbe

Association Pro Philo, Eva

Rittmeyer et Maria Julia

Stonborough-Eisinger

13:00 - 13:45 - Rencontre

Populisme et religion : des

liaisons dangereuses ?

Pierre-André Stucki et

Jacques Poget

14:00 - 14:45 - Table ronde

Métaphysique et culottes

courtes

Francine Bouchet, Jean Paul

Mongin, Marion

Muller-Colard, Maria Julia

Stonborough-Eisinger et

Carole-Anne Deschoux

15:00 - 15:45 - Rencontre

Un savant au pays des

microbes

Erik Orsenna et Jacques

Poget

16:00 - 16:45 - Rencontre

L’athéisme est-il un

obscurantisme ?

Jean Birnbaum et Matthieu

Mégevand

17:00 - 17:45 - Rencontre

Y a-t-il un racisme

anti-français en Suisse ?

Marie Maurisse et Chantal

Tauxe

12:45 - 13:15

Projection de dessins

animés

13:30 - 14:00 - Rencontre

Melvile, entre BD,

musique et smartphone

Romain Renard

14:15 - 14:45 - Animation

Le duel dessiné de

Vigousse

Debuhme et Pigr

15:00 - 15:30 - Animation

Performance dessinée

Victor Hussenot

15:45 - 16:15 - Rencontre

Paroles & dessins

José-Luis Munuera

15:45 - 16:15 - Animation

Leçon de dessin -

Spirou & Fantasio

Yoann

17:15 - 17:45 - Rencontre

Paroles & dessins

Turk

18:00 - 19:00

Projection de dessins

animés

salondulivre.ch 9

11:00 - 11:45 - Rencontre

L’Algérie, entre tradition

et modernité

Thierry Perret

12:00 - 12:45 - Rencontre

Cap sur l’Indonésie

Franck Michel

13:00 - 13:45 - Rencontre

Pour l’amour de Haïti

James Noël, Valérie Marin

La Meslée et Casimir

Veillard

14:00 - 14:45 - Rencontre

Découvrir le monde

Yann Queffélec et Daniel de

Roulet

15:00 - 15:45 - Rencontre

Notre père Bouvier

Bruno Pellegrino et Aude

Seigne

16:00 - 16:45 - Rencontre

À la (re)découverte de

l’Autre

Françoise Gardiol et Jil

Silberstein

10:30 - 12:00 - Atelier

Alimentation humaine :

la Préhistoire à

aujourd’hui

Yvan Schneider

et Patrick Morier-Genoud

12:00 - 13:30 - Animation

Recette familiale et

printanière

Denise Philipona et Natalie

Sbaï

13:30 - 14:45 - Animation

Pasta rapida

Sylvia Gabet et Natalie Sbaï

15:00 - 16:30 - Animation

Flambons, Découpons,

c’est servi

Esteban Valle et Natalie Sbaï

La scène de la BD La place du voyage La scène du crime La scène philo La cuisine des

livres

10:00 - 11:00 - Atelier

Découvrir et faire

l’ébauche d’un

kamishibaï

Sylvie Schurter

10:00 - 11:00 - Débat

La vie entre ses Mains

Clapase

11:00 - 12:00 - Débat

Raconte-moi tes peurs…

Marie-Claire Borle et

Jacqueline Girard-Frésard

13:00 - 14:00 - Débat

Immigration et innovation

Fathi Derder et Johan

Rochel

14:00 - 15:00 - Dédicace

La druidesse et le peuple

cheval

Patricia Wyssenbach

14:00 - 15:00 - Débat

La vie entre ses Mains

Clapase

15:00 - 15:45 - Conférence

La Réforme matin du

monde

Michel Grandjean et

Georges Pop

16:00 - 17:00

Rencontre avec Daniel

Abimi

17:00 - 18:00 - Dédicace

Petit Caillou

Isabelle B.-Antille

18:00 - 19:00

Rencontre avec Marina

Salzmann

www.swizma.ch

Page 10: Au-delà de Dicker Zep: «Je suis dans la peau de Titeuf. Je sais ce
Page 11: Au-delà de Dicker Zep: «Je suis dans la peau de Titeuf. Je sais ce

Le classique que

vous rêvez de finir

Plus de 20 volumes de la Comédie

humaine de Balzac trônaient dans

la bibliothèque de la mère de

Vincent Kucholl, comédien et

humoriste. «Gosse, ça me faisait

peur, je n’ai jamais osé m’y

attaquer. Si je m’y mettais, ça me

permettrait peut être de trancher

dans la polémique: Le père Goriot

plagie-t-il Le roi Lear?» PR

#Parlersexualité? #normes #pudeur #pulsion #unterrainminé...

#CatherineBlanc #sexologue #répondàtoutesvosquestions:

#désir #épanouissement #sexualitédufutur #savoirsécouter

@ la place du Moi, G731, de 14h à 15h.

salondulivre.ch

Par Romain Michaud

11

Aujourd’hui, Catherine Blanc parle de votre sexualité

L'Algérien Boualem Sansal, auteur du

livre 2084: La fin du monde, fait le lien

entre Orwell et l'islam.

Le dernier ouvrage de l’auteur algérien

Boualem Sansal 2084: La fin du monde

raconte le destin d'Ati. Il vit dans

l’Abistan, du nom de son prophète Abi, le

délégué sur terre du dieu unique Yölah. Le

peuple de cette contrée vit uniquement

dans le bonheur d’une foi aveugle.

Comme dans le chef d’œuvre de Georges

Orwell 1984, les Abistanais évoluent dans

un monde où les pensées personnelles

sont bannies. Un monde où les actes

déviants sont connus grâce à une

surveillance totale. Et comme dans

l’œuvre de l’auteur britannique, Ati

commence a se poser des questions.

Il faudrait être de mauvaise foi, si l'on peut

dire, pour ne pas voir que Boualem Sansal

attaque frontalement l’extrémisme

religieux et principalement l’islamisme

dans cet ouvrage. L’auteur n’est pas à

son premier fait d’arme. Il a été, par le

passé, censuré dans son pays et a même

perdu sa place de haut fonctionnaire au

ministère algérien de l'Industrie. «Depuis

des décennies, je vois l'islamisme détruire

des pays entiers, les uns après les autres,

dont mon propre pays. Il faut arrêter ça.

Dans ce cadre, et parmi beaucoup

d'autres, je fais ce que je peux, on

dénonce, on explique, on mobilise»,

souligne Boualem Sansal.

Le natif de Theniet El Had, village au

sud-ouest d’Alger, est surtout touché par

les insultes et les critiques. «Le

gouvernement et ses plumitifs m'ont fait

une réputation que le diable lui-même ne

mérite pas. Je suis anti-tout: Allah, le

président, la nation, le peuple, les martyrs,

la révolution, l'islam, etc… etc… Je me

demande s'ils se rendent compte que ça

peut exciter des fous, que cela revient à

les appeller au meurtre.»

Malgré tout, il préfère continuer de vivre

en Algérie. «Nos pays ont besoin de

nous, ce n'est pas le moment de fuir»,

explique Boualem Sansal. 2084 a reçu un

accueil mitigé dans le monde musulman.

«Ceux qui ont souffert de l’islamisme et

du djihadisme comprennent mon livre et

me soutiennent. Les autres pensent que

j'exagère, ils veulent oublier. Se taire, ne

rien dire, se faire invisible, pour ne pas

réveiller le monstre, c'est leur philosophie.

C'est un peu ce qu'on fait en Europe,

n'est-ce pas?»

Jeudi 28, Le pavillon des cultures arabes,

13h à 14h30, "Boualem Sansal, un

écrivain engagé". Samedi 30, Le Salon

africain, 16h15 à 17h15, "Une heure avec

Boualem Sansal". Dimanche 1er mai,

L'apostrophe, 15h30 à 16h15, "Yasmina

Khadra et Boualem Sansal, le choc" .

Sansal, un écrivain fait front

«Le père

Goriot»

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Vincent Kucholl était en tournage mercredi au salon

pour l'émission 26 minutes.

Page 12: Au-delà de Dicker Zep: «Je suis dans la peau de Titeuf. Je sais ce

ensemble. «Ils sont très différents, mais

nous faisons tous les deux très attention à

l’écriture et à la langue. Je pense que le

travail stylistique est plus important que

l’intrigue dans nos deux ouvrages.»

L’écrivain genevois ne cache pas sa fierté

d’avoir gagné le prix 2016 du Salon du

livre. «J’étais déjà très heureux quand j’ai

vu mon nom dans la liste des auteurs

sélectionnés. Il y avait des écrivains de

talent parmi les livres choisis. Je n’aurais

jamais pensé être préféré à eux.» Un prix

littéraire qui donne évidemment plus de

visibilité à ce père de famille de trois

enfants. «Il y a beaucoup plus de monde

et de médias qui s’intéressent à moi,

surtout pendant le salon, mais c’est une

notoriété relative. Cette récompense

compte beaucoup à mes yeux, car cet

ouvrage est le plus risqué et le plus

personnel que j’ai écrit.» Florian Eglin

12 28 avril 2016

Par Romain Michaud

Le prix du salon est romand

Le Salon du livre a célébré, hier soir,

son prix 2016. Double première: le jury

a primé deux auteurs romands.

Le Graal n’a pas été remis à un, mais à

deux auteurs romands. La première

lauréate est l’écrivaine franco-suisse

Douna Loup pour son livre L’oragé aux

éditions Mercure de France. Celui qui

partage les feux des projecteurs avec elle,

est l’écrivain genevois Florian Eglin pour

Solal Aronowicz, Holocauste aux éditions

La Baconnière.

Un doublé gagnant que défend Metin

Arditi, Président du jury du Prix du Salon

du livre de Genève. « C’est une décision

collégiale. Certains membres du jury ont

apprécié l’un des deux ouvrages,

d’autres ont aimé les deux. Je suis

président de ce prix depuis le début (ndlr:

cinq ans). Jusque là nous n’avions jamais

primé un auteur romand. Le Salon du livre

doit couronner un livre incroyable, mais il

a aussi une dimension romande.» Metin

Arditi salue le travaille des deux auteurs.

«Ces auteurs sont habités par l’écriture.

On sent que quand ils se lèvent ils

pensent écriture, quand ils se couchent ils

pensent toujours écriture.»

Une passion pour l'écriture

Un amour des mots qui lie les deux

auteurs primés hier soir malgré des

thèmes et des styles très différents.

L’oragé de Douna Loup est une fiction

poétique qui raconte les jeunes années à

Madagascar de deux poètes. Une histoire

qui se passe dans les années vingt alors

que l’île est une colonie française. D’un

autre côté Solal Aronowicz, Holocauste,

de Florian Eglin, est le dernier tome d’une

trilogie. Un roman surréaliste et trash qui

raconte la vie d’un groupe de mafieux

genevois emmené par un juif habité par le

luxe, l’alcool et le meurtre. Ces hommes

vont devoir se confronter à un problème:

la colonisation de leur jardin par un groupe

d’arabes concurrent.

Malgré ces différences, Florian Eglin

trouve que les deux livres vont très bien

avoue même avoir acheté le livre de sa

co-lauréate. «Je suis en train de le lire.

Honnêtement ce n’est pas mon genre de

littérature, mais il y a des immenses

qualités d’écriture.»

Un prix du Salon du livre qui prend de plus

en plus d'importance pour le directeur du

jury Metin Arditi. «Ce prix est une

reconnaissance du milieu littéraire devant

le monde littéraire. Ce n’est pas un prix

en catimini, il est remis devant tous les

représentants francophones: éditeurs,

écrivains et journalistes. C’est une

magnifique occasion pour un lauréat.

Douna Loup primée pour son livre L’oragé. Florian Eglin, lauréat avec Solal Aronowicz, Holocauste.

XD

R

Rencontre et dédicaces avec Florian Eglin et

Douna Loup, les deux lauréats du prix du Salon

du livre, stand Association Marges (C340),

jeudi 28 de 15h00 à 17h00

Page 13: Au-delà de Dicker Zep: «Je suis dans la peau de Titeuf. Je sais ce

salondulivre.ch

Hubert Reeves est devenu un personnage du récit de Daniel Casanave.

13

Raconter l’univers en dessin, en 62 pages? C’est le défi que

se sont lancés Hubert Reeves, vulgarisateur scientifique, et

Daniel Casanave, dessinateur. Le résultat est poétique, et la

fin arrive beaucoup trop tôt.

Quel est le but, le message de l'album?

HR Le but, c’est faire plonger dans le cosmos les personnes qui

avaient peur de se noyer dans les écrits savants.

DC Et le message, c’est de proposer aux gens d’embellir

l’univers.

Que permet la BD à la science?

HR Elle va toucher ceux qui ne lisent jamais la littérature

scientifique. Le lectorat s’élargit et c’est tant mieux!

DC La BD peut tout faire, donc finalement la science, comme tout

autre domaine du savoir, peut rentrer dans nos petites cases et

notre système de narration.

Et vice versa, que permet la science à la BD?

DR Elle m’a permis de dessiner des choses que je n’avais

jamais expérimentées, comme des instruments de mesure, des

galaxies, des étoiles ou des comètes.

HR Et elle lui apporte de nouveaux lecteurs!

Etiez-vous intéressés par la BD, ou respectivement par la

science, avant de vous lancer dans ce projet commun?

HR Pas vraiment. J’ai tant de livres et de revues scientifiques à

lire et le temps n’est pas extensible: il n’en restait pas pour la

moindre BD. Depuis, j’ai au moins lu celle sur les requins!

DC Ça n’était pas du tout dans mes préoccupations, mais ça a

un peu changé depuis.

A qui ce livre est-il destiné?

DC Ce n’est pas forcément un livre pour les enfants, plutôt pour

les ados, disons de 12 à 102 ans!

HR L’avantage, c’est qu'on se sent jeune en le lisant.

Comment raconte-t-on l'univers en seulement 62 pages?

HR Faire court est ma devise. Je ne sais pas combien ça ferait si

on concentrait le texte hors de l’image mais c’est suffisant pour

se sentir « poussières d’étoiles ».

DC Et finalement, ce livre porte aussi sur la création artistique.

Que retenez-vous de cette expérience, à titre personnel?

DC Pour moi, le plaisir de fabriquer un livre qui n’est pas

forcément une narration, ou « les aventures de ».

HR Pour moi, l’envie de recommencer avec Daniel Casanave...

L'Univers, une poésie dessinée

Par Pauline Rumpf

Jeudi 28, 17h et

vendredi 29, 10h

Vendredi 29,

13h15

La scène de la BD

Cet album fait partie de La petite Bédéthèque

des Savoirs, un projet des Editions Le

Lombard. Pour l’instant, la collection a déjà

abordé les requins, l’intelligence artificielle,

l’univers et …le heavy métal.

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Chaque jour, la rédaction de Vigousse (stand 590) dessine pour la Gazette

16 28 avril 2016

C'était comment il y a 30 ans?

Il y a trente ans, Fred Astaire rendait

l’âme suite à une pneumonie et Dalida

mourrait, non pas sur scène, mais dans sa

maison de Montmartre, après avoir

ingurgité trop de médicaments. Fini les

claquettes, la danse de salon et les

longues robes de soirée. Place aux

mouvements de tête saccadés et aux

jeans troués. Le rock salue l’arrivée du

phénomène mondial Nirvana, mené par

les riffs de Kurt Cobain. Héroïnomane

certes, mais nevermind, puisqu'il tombe à

pic pour remplacer Freddie Mercury, qui

apprend la même année qu'il est atteint du

virus du SIDA. The show must go on,

comme on dit. Du côté français, Noir Désir

sort son premier album, comprenant

notamment le titre La Rage. Ça aurait pu

nous mettre la puce à l'oreille concernant

la tendance à la violence de Bertrand

Cantat.

En parallèle, la musique électronique se

fraie un chemin dans les rues de Détroit,

berceau originel de la techno. C’est aussi

le début des raves parties en Angleterre,

et aucun doute que les DJs de l'époque

auraient été d'accord avec Oxmo, quand

celui-ci affirme que "c'est du son qui coule

dans les veines, en BPM".

Par Delphine Riand

Par Bérénice