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Atelier exploratoire Climat et alimentation Jeudi 12 décembre 2019 Feuille 1 NOTRE ALIMENTATION A L’HEURE DE L’URGENCE CLIMATIQUE : DU CONSTAT AUX ACTIONS, QUEL RÉCIT TERRITORIAL À ÉCRIRE ? Acte 1 : Comprendre notre alimentation à l’heure de l’urgence climatique Acte 2 : Réconcilier climat et santé par l’alimentation : des acteurs en mouvement. Acte 3 : Qu’aurons-nous fait en 2050 pour assurer la résilience alimentaire de notre territoire ? SYNTHÈSE DE LA MATINÉE Il est important de partir des constats partagés collectivement afin d’apporter une vision objective, non édulcorée, de l'ensemble des enjeux. Particulièrement, la matinée a permis le partage de ces constats : a. La lutte contre le réchauffement climatique implique une réduction des GES et de notre dépendance à l'énergie fossile, b. Nous avons une injonction collective à recouvrir des niveaux satisfaisants de biodiversité et santé publique, c. Nous avons une injonction collective à réduction les pesticides et le gaspillage alimentaire d. Les territoires peuvent aller au-delà des feuilles de routes gouvernementales Deux leviers permettent l'évolution positive de notre système alimentaire, de la fourche à la fourchette : l’évolution de notre alimentation et l’évolution du comportement des consommateurs (injonction VS émotion). Cela concerne : a. Une alimentation plus végétale et plus biologique b. Des choix de consommations et d'approvisionnement vertueux L’évolution de la demande permettra de faire évoluer l'agriculture, de réduire l’empreinte GES et l’énergie de notre alimentation, d’améliorer la santé globale des consommateurs, des agriculteurs et des logisticiens. Beaucoup d’optimisme et encore aucun pari sur des innovations ou d'hypothétiques développements technologiques. Il faut encourager et déployer ce qui se fait de mieux aujourd'hui, au regard des enjeux que l'on aura hiérarchisé, dans les pratiques agricoles comme dans les pratiques alimentaires. Il existe des exemples vertueux en logistique, autour de l’injonction "détendre les flux, les ralentir " mais aussi des exemples locaux de collectifs paysans pour l'approvisionnement des restaurants et magasins (exemple des Robins des Champs). Il y a un travail à réaliser pour décourager, réduire, réglementer « ce qui pose problème » comme la publicité alimentaire et le besoin de sensibiliser à une meilleure consommation. C’est ce que propose de nombreuses associations par la (re-)découverte du jardinage, de la cuisine avec les habitants (exemple avec les activités de la Légumerie). L’importance du facteur humain et du besoin d’agir ensemble, pièce indispensable pour prendre en compte la rémunération des agriculteurs et l’attractivité de leur métier, permettre l’accessibilité de l'alimentation, renforcer la sensibilisation à l'alimentation et réunir tous les acteurs du système alimentaire et du territoire pour mieux se comprendre. La résilience alimentaire de notre territoire est un angle d'analyse pertinent car la notion de résilience est un impensé des questions d'alimentation. On considère, a priori, qu'il y a abondance ou disponibilité élevée, y compris dans les stratégies alimentaires territoriales. La dépendance énergétique majeure de tous les maillons et l’interdépendance élevée des différents acteurs des filières ainsi que la fragilité élevée de notre système alimentaire du fait de l'organisation logistique confirment le besoin de relocaliser / re-territorialiser notre alimentation. Cela passe par : a. Produire localement, réduire les importations internationales et nationales

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Atelier exploratoire

Climat et alimentation Jeudi 12 décembre 2019

Feuille 1

NOTRE ALIMENTATION A L’HEURE DE L’URGENCE CLIMATIQUE : DU CONSTAT AUX ACTIONS, QUEL RÉCIT

TERRITORIAL À ÉCRIRE ?

Acte 1 : Comprendre notre alimentation à l’heure de l’urgence climatique

Acte 2 : Réconcilier climat et santé par l’alimentation : des acteurs en mouvement.

Acte 3 : Qu’aurons-nous fait en 2050 pour assurer la résilience alimentaire de notre territoire ?

SYNTHÈSE DE LA MATINÉE

Il est important de partir des constats partagés collectivement afin d’apporter une vision objective, non

édulcorée, de l'ensemble des enjeux. Particulièrement, la matinée a permis le partage de ces constats :

a. La lutte contre le réchauffement climatique implique une réduction des GES et de notre dépendance à l'énergie fossile,

b. Nous avons une injonction collective à recouvrir des niveaux satisfaisants de biodiversité et santé publique, c. Nous avons une injonction collective à réduction les pesticides et le gaspillage alimentaire d. Les territoires peuvent aller au-delà des feuilles de routes gouvernementales

Deux leviers permettent l'évolution positive de notre système alimentaire, de la fourche à la fourchette : l’évolution

de notre alimentation et l’évolution du comportement des consommateurs (injonction VS émotion). Cela concerne

:

a. Une alimentation plus végétale et plus biologique

b. Des choix de consommations et d'approvisionnement vertueux

L’évolution de la demande permettra de faire évoluer l'agriculture, de réduire l’empreinte GES et l’énergie de notre

alimentation, d’améliorer la santé globale des consommateurs, des agriculteurs et des logisticiens.

Beaucoup d’optimisme et encore aucun pari sur des innovations ou d'hypothétiques développements

technologiques. Il faut encourager et déployer ce qui se fait de mieux aujourd'hui, au regard des enjeux que l'on

aura hiérarchisé, dans les pratiques agricoles comme dans les pratiques alimentaires. Il existe des exemples vertueux

en logistique, autour de l’injonction "détendre les flux, les ralentir " mais aussi des exemples locaux de collectifs

paysans pour l'approvisionnement des restaurants et magasins (exemple des Robins des Champs).

Il y a un travail à réaliser pour décourager, réduire, réglementer « ce qui pose problème » comme la publicité

alimentaire et le besoin de sensibiliser à une meilleure consommation. C’est ce que propose de nombreuses

associations par la (re-)découverte du jardinage, de la cuisine avec les habitants (exemple avec les activités de la

Légumerie).

L’importance du facteur humain et du besoin d’agir ensemble, pièce indispensable pour prendre en compte la

rémunération des agriculteurs et l’attractivité de leur métier, permettre l’accessibilité de l'alimentation, renforcer la

sensibilisation à l'alimentation et réunir tous les acteurs du système alimentaire et du territoire pour mieux se

comprendre.

La résilience alimentaire de notre territoire est un angle d'analyse pertinent car la notion de résilience est un

impensé des questions d'alimentation. On considère, a priori, qu'il y a abondance ou disponibilité élevée, y compris

dans les stratégies alimentaires territoriales.

La dépendance énergétique majeure de tous les maillons et l’interdépendance élevée des différents acteurs des

filières ainsi que la fragilité élevée de notre système alimentaire du fait de l'organisation logistique confirment le

besoin de relocaliser / re-territorialiser notre alimentation. Cela passe par :

a. Produire localement, réduire les importations internationales et nationales

Page 2: Atelier exploratoire Climat et alimentation · climatique comme les sécheresses de 2003 et ou les inondations de 2016. Dans le futur, les projections climatiques sont régionalisées

b. Développer des filières longues territoriales ou systèmes alimentaires du milieu : produit, transformé, distribué et consommé localement.

c. Renforcer la vente directe, les circuits courts et la restauration hors domicile qui porte un enjeu social et de sensibilisation.

COMPTE-RENDU DES INTERVENTIONS ET ÉCHANGES

ACTE 1 : Comprendre notre alimentation à l’heure de l’urgence climatique Introduction Arthur Grimonpont, Les Greniers d’Abondances : Quelles sont les menaces qui pèsent sur notre

système alimentaire et qu’il faut intégrer pour le repenser ?

- L’évolution du climat : on peut déjà voir les conséquences sur les baisses de rendement d’évènement

climatique comme les sécheresses de 2003 et ou les inondations de 2016. Dans le futur, les projections

climatiques sont régionalisées. L’inertie climatique fait que, indépendamment de nos trajectoires de

réduction des émissions de GES, on aura des sécheresses d’une ampleur qu’on ne connaît pas encore

aujourd’hui. Même si la pluviométrie augmente les niveaux d’évapotranspiration dus aux grandes

sécheresses ne se compenseront pas. Cela met en exergue de nombreuses incertitudes qu’il faut intégrer

dans un projet alimentaire de territoire.

- Les ressources énergétiques : Le système alimentaire est majoritairement dépendant des énergies fossiles

(dans les fermes, et notamment pour la logistique alimentaire). L’agence régionale de l’énergie a mis en

garde sur la possibilité d’un nouveau choc pétrolier, par une contraction globale de l’offre.

- L’effondrement de la biodiversité : 98% des mammifères terrestres sont constitués des humains et des

animaux d’élevage, ce qui représente une masse sauvage très restreinte. Par ailleurs, à titre d’exemple, on

observe un déclin de l’ordre de 70% des insectes dans les prairies en Allemagne. Ils participent à la fertilité

des sols, au traitement de l’eau, à la pollinisation. On ignore ce qui sera préservé des services

écosystémiques, nécessaire à la production d’une ressource alimentaire durable, dans les années à venir

avec l’effondrement de la biodiversité.

Intervention de Philippe Pointereau, Solagro : Transition agricole et alimentaire, le scénario de transition Afterres

2050 : Comment changer notre assiette?

La nécessité de se forger une vision systémique des problèmes et des solutions

La production agricole représente 67% des émissions de GES de l’alimentation. La production d’énergie est plus

répartie, entre la production, les IAA, le transport, la GMS, les achats des ménages, la consommation au domicile : il

est donc nécessaire d’agir à tous les niveaux.

Le rythme d’artificialisation des sols est encore beaucoup trop important. Le stockage du carbone est un enjeu fort

pour atteindre l’objectif de « zéro émission nette » en 2050. On a besoin de la biodiversité pour ça. Les chantiers sont

liés, il faut avoir une vision systémique. Cela demande également d’y ajouter ’enjeu de la santé. A ce titre, la santé

des français n’est pas sur une trajectoire d’amélioration. Pourtant, des dépenses de santé évitées en modifiant notre

alimentation pourraient dégager des mannes financières significatives.

Une message à marteler : L’alimentation est un levier à la portée de tous.

Ce message en tête, Solagro a élargi son champ de travail en passant de projets uniquement basés sur l’évolution des

pratiques agricoles à un travail sur le système alimentaire global. Trois projets portés par Solagro intègrent cette vision

globale :

- Scenario Afterres 2050 - Osaé : plateforme qui recense des exploitations engagées dans la transition agroécologique

- BioNutriNet : impact de l’alimentation bio et non bio sur la santé et l’environnement

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Sortie du Plan National de Nutrition Santé (PNNS) 4 : les objectifs sont loin d’être atteints

Rappel sur la feuille de route gouvernementale :

- Facteur 4 : diminution de 75% des GES d’ici 2050 - Neutralité carbone : zéro émission nette

- Réduire les pesticides

- 15% de bio en 2022

- Enrayer la perte de la biodiversité d’ici 2020

- Atteindre un bon état écologique des masses d’eau en 2020 repoussé à 2027

- Haut conseil à la santé publique publie en février 2017 des recommandations nutritionnelles : plus de

produits végétaux non contaminés par les pesticides, et fixe des limites à la consommation de viande et des

produits laitiers. Le PNNS 4 est le premier plan qui marque cet infléchissement.

Nouvelles recommandations du PNNS 4 (sortie en septembre 2019) :

- Consommer 5 portions de fruits et légumes par jour - Une poignée par jour de fruits à coque

- Légumineuses au moins 2 fois par semaine

- Produits complets et non raffinés

Objectifs du PNNS 4 (2019-2023)

- Diminuer la prévalence de l’obésité (15% chez les adultes, 20% chez les enfants) - Diminuer la consommation de sel

- Interrompre la croissance des produits ultra transformés : alors qu’ils sont en croissance dans l’alimentation

des français

- 100% de la population : 20% des alimentations végétaux consommés en bio

- Promouvoir le nutriscore

- Diminuer le nombre d’additifs

- 50% de produits bio et durables dans la restauration collective dont 20% de bio

- Précarité alimentaire : le plan n’est pas à la hauteur de l’enjeu.

- Label Villes actives et Entreprises actives du PNNS

Problème global des plans nationaux : ils arrivent souvent trop tard.

Or on observe plutôt la montée des affections de longue durée (diabètes, maladies cardiovasculaires, tumeurs

malignes) et de l’obésité : remboursement de 100% des soins quand vous êtes classé ALD. L’enjeu financier est

majeur. Le vieillissement de la population n’explique qu’un tiers de l’augmentation de ces maladies chroniques. Elles

touchent toutes les classes de population, il s’agit d’un phénomène général qui ne fait que croître.

Par ailleurs, la France est le champion mondial de la consommation de protéines, et de protéines animales (dépassée

par l’Islande, mais petit pays) : nécessité de réduire la consommation de protéines animales.

Constat sur un modèle agricole qui doit changer de paradigme

Jusqu’en 1990, les rendements augmentaient plus vite que les populations. Ensuite, les courbes ont commencé à

osciller. On ne peut plus aujourd’hui compter sur l’augmentation des rendements agricoles.

Les produits phytosanitaires c’est 3,3 milliards d’euros de charge en 2017 pour les agriculteurs. De plus, la réduction

de 50% de produits phytosanitaires pourrait générer 27 000 emplois : 1 technicien pour 14 fermes.

L’agriculture française exporte l’équivalent de 40% de ses surfaces (12,7 millions d’hectares) et importe l’équivalent

de 30% de ces surfaces.

Atelier exploratoire

Climat et alimentation Feuille 2

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Les indicateurs “sentinelles” (poissons de pleine mer, huitres et miel) : rupture dans les années 90. Ces trois produits

dépendent beaucoup des milieux naturels, ne sont pas des productions totalement cultivées, la production décroît.

La nécessité de changement de régime alimentaire

Toutes les études convergent aujourd’hui pour acter la nécessité de diminuer la consommation de viande.

Le message clé : consommer moins, plus de végétal, et de produits issus de systèmes biologiques.

Présentation des principaux résultats de la cohorte NutriNetSanté (=150 000 personnes en France) :

- Probabilité de surpoids et d’obésité réduite pour les personnes consommant du bio entre 38 et 62%, toutes

choses étant égales par ailleurs. - Réduction des risques de cancer de 25% avec une fréquence plus élevée de consommation de bio.

- La répartition des aliments entre un consommateur bio et non bio est significativement différente

(légumineuses, viande rouge, charcuterie, fruits et légumes…).

Le régime prôné par Solagro n’est pas un régime imaginaire, c’est un régime qui existe déjà parmi une partie de la

population.

Les protéines animales représentent 89% des émissions de notre alimentation. Notre seule alimentation

conventionnelle représente 1,9t de CO2 par personne, ce qui représente la totalité des émissions acceptables par

personne en 2050, tout compris. Aujourd’hui, 1,9t correspond uniquement à la production au champ, sans aucune

autre action (le transport, le conditionnement, la transformation, et tous les autres pans de nos vies quotidiennes). Il

est donc indispensable de mener une réflexion sur un changement de consommation.

On ne peut pas passer au bio sans passer au végétal. La surface nécessaire pour se nourrir diminue également (-

1000m² par personne).

Le scénario Afterres 2050 : Un scénario désirable, crédible et compréhensible pour notre système alimentaire

Les éléments de la trajectoire du scénario, qui peut se décliner sur les territoire sont :

- Réduire les surconsommations de protéines - Revenir à l’IMC de 2000

- Réduire les gaspillages

- Consommer local et de saison

- Privilégier les produits sous label

- Augmenter la part de protéines végétales

Les leviers pour y arriver :

- Protéger les terres agricoles - Développer la bio

- Relocaliser les productions

- Généraliser les pratiques agroécologiques : replantation d’arbres sur les parcelles, plus de légumineuses dans

les rotations, couverture hivernale, réduire le travail du sol, lutte biologique, élevage à l’herbe, développer

les races mixtes (lait et viande) …

- Augmenter la part des légumineuses et abandonner les importations de soja OGM

- Valoriser les co-produits en énergie (sortie du nucléaire prônée par Solagro), couplé au scénario NegaWatt

- Convivialité et frugalité : la nourriture occupe culturellement un grand espace chez les français : le rôle des

cuisiniers est primordial, pour montrer que le végétal est goûteux. Il est nécessaire de cuisiner, de passer du

temps en cuisine, pour que le tout soit cohérent. Le passage au végétal est en train de s’opérer, celui du fait

maison à la commande VS la livraison à domicile ou la préparation en avance n’est pas encore pris.

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Echanges avec la salle

Patrice Dumas, Psdt CRMCCA Rhône-Alpes :

On ne peut qu’être d’accord sur la réduction des flux, sur le développement des pratiques agroécologiques, sur

l’élevage à l’herbe… Mais comment la société aide les agriculteurs à progresser ?

La réduction des phytosanitaires est compliquée car l’utilisation du cuivre est comptabilisée (très utilisé en bio).

Comment susciter la conversion à la bio si le marché n’est pas là ? Si on est trop sur le marché d’un coup, les prix

vont chuter, et la bio ne sera pas rémunératrice de la même façon.

Nécessité de moins importer de viande brésilienne qui contribue à la déforestation.

Problématique de l’attractivité des métiers, agri-bashing : attentes sociétales très fortes

Créer des circuits du milieu. L’agriculture sait ce qu’elle a à faire, la société doit aider.

Parallèle avec les transports en commun (TC): le financement ne repose pas que sur les utilisateurs des TC. Il doit en

être de même pour l’agriculture.

Adjointe Villeurbanne et conseillère MdL

Les familles doivent être éduquées à l’alimentation (niveau social et de niveau d’éducation) : besoin d’apprendre

aux gens à acheter et à cuisiner, et à se détourner des produits transformés. Cela demande de modifier ce qu’on

donne aux enfants.

Gilbert Barnachon, agriculteur Communay,

Filière « Robin des Champs », Permaculture, agriculture de conservation depuis 20 ans. Bilan carbone au début.

Problématique de la précarité monétaire qui conduit à la précarité alimentaire peu prise en compte dans le scénario

Afterres. Beaucoup n’ont pas les moyens de manger bio. Pousser sur le bio n’est-il pas le même mécanisme que de

pousser à l’intensification d’après-guerre ? Il est dangereux de pousser au bio à tout prix. Eriger le bio en modèle

pose question, notamment d’un point de vue agronomique. La réduction du travail du sol est absolument essentielle,

mais ne passe pas seulement par le bio. Des systèmes de culture permettent de produire plus avec moins, et pas

seulement le bio.

Scénario Afterres : pas 100% bio mais 50% bio 50% de pratiques agroécologiques.

Le monde agricole est sur la voie de la transition : il y a une nécessité à faire reconnaître des modèles d’agriculture

autre que le bio par le consommateur.

ACTE 2 : Réconcilier climat et santé par l’alimentation : des acteurs en

mouvement Témoignage d’acteurs

● La légumerie : Comment devenir tous « jardiniers-cuisiniers » - Françoise Marichy, coprésidente

La légumerie met en place et accompagne des jardins partagés dans des établissements scolaires, récolte et cuisine

en partage.

Programme avec l’ARS de lutte contre l'obésité, travail avec les centres sociaux, les crèches, les écoles dans une

optique de faire jardiner les enfants avec les parents.

Travail aussi avec des publics fragilisés.

Levier du changement de pratique : Donner envie par le « faire ensemble » (exemple du Défi Famille à alimentation

positive).

Atelier exploratoire

Climat et alimentation Feuille 3

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Enjeu prioritaire : TROUVER DES FINANCEMENTS POUR ACCOMPAGNER TOUTES LES ÉCOLES AVEC DES ENSEIGNANTS

QUI NE CONNAISSENT PAS LE JARDINAGE ET ACCOMPAGNER LES ASSO DU SECTEUR POUR LA FORMATION DES

ENFANTS AU JARDINAGE.

● Cité de la Gastronomie - Florent Bonnetain, directeur

Lieu culturel. Gastronomie sous l’angle alimentation / santé. Rassemble l’ensemble des acteurs de la chaîne

alimentaire.

Atelier MIAM MIAM pour les enfants : lien à l’imaginaire pour apprécier les fruits et légumes.

Enjeu prioritaire : PRODUIRE ET METTRE A DISPO DU GRAND PUBLIC UNE INFORMATION LA PLUS CLAIRE POSSIBLE.

SENSIBILISER LES PLUS PETITS SUR L’IMPORTANCE DE LA CUISINE.

● Bjorg Bonneterre et Compagnie - Emilie Lowenbach, Responsable RSE et déléguée générale de la

fondation

Cela fait 50 ans que nous agissons pour une alimentation durable. Les piliers d’engagement dont un socle commun

pour l’ensemble des marques mais aussi des marques qui poussent les engagements plus loin :

- Bjorg : qualité et quantité de chacun des ingrédients

- Alter&Co avec le commerce équitable et la neutralité carbone, insetting = compensation carbone.

- Bonneterre : travail avec les agriculteurs pour amener à modifier les pratiques en faveur de la biodiversité.

15% de notre CA provient de filière de ce type, objectifs à 30% en 2025.

Enjeu prioritaire : LA NEUTRALITÉ CARBONE DOIT SE FAIRE EN AMONT ET EN AVAL DE NOTRE ENTREPRISE AVEC LES

PRODUCTEURS, DISTRIBUTEURS ET CONSOMMATEURS.

● Groupe Casino – Pierre Bourdereau, directeur adjoint

70% des consommateurs de la MDL se fournissent dans la grande distribution (sous tous les formats). Le groupe a

de nombreux magasins de proximité. Il est très important que tous les acteurs soient invités à travailler à la mise en

place de ces systèmes alimentaires durables.

Casino recherche la territorialisation de ses magasins et un meilleur ancrage en local.

A Paris le groupe Casino est très présent. Relations de travail très anciennes avec la mairie de Paris. Dernièrement

nous avons signés une charte logistique avec la ville dont voici les engagements : création d’une desserte fluviale

port en amont puis la péniche remonte la Seine pour atteindre le cœur de Paris et desservir les points de vente avec

des véhicules légers à énergie « propre ».

Le groupe a aussi travaillé à une contractualisation avec les producteurs ou groupements pour se retrouver avec

l’ensemble des acteurs autour de la table : création d’un label avec un prix garanti aux producteurs (ex : laits

territoriaux). Permet aux producteurs d’avoir de la visibilité et du volume.

Enjeu prioritaire : TOUS LES ACTEURS DU SYSTÈME ALIMENTAIRE DOIVENT ÊTRE AMENÉS À TRAVAILLER ENSEMBLE,

BESOIN DE MÉTHODE POUR CELA

ACTE 3 : Qu’aurons-nous fait en 2050 pour assurer la résilience alimentaire de

notre territoire ? Table ronde :

Cécile Michaux (CM), Déléguée générale du Pôle d’Intelligence Logistique, réseau des logisticiens de Rhône-Alpes,

Philippe Pointereau (PP) et Arthur Grimonpont (AG)

Nécessité de penser l’alimentation comme un système d’acteurs interdépendants

AG : Vaste convergence de menaces sur le système alimentaire. Les modifications à la marge ne suffiront pas. Tous

les acteurs de la chaîne sont très interdépendants, ce qui potentiellement génère plus de vulnérabilités. Une ferme

est massivement dépendante des intrants qu’elle achète, de semenciers, de la chaîne de transformation et de la

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logistique qui en découle… Relocaliser la production seule n’est absolument pas suffisante : beaucoup de produits

nécessitent une transformation (pain, fromage, viande, vin…), sans doute 90% de notre apport calorique.

On va faire face à des transformations majeures : descente énergétique importante, ruptures. La résilience du

système alimentaire revient à mettre en place un système capable de remplir sa fonction, avec un contexte très

changeant. On ne fonctionnait pas autrefois à flux tendu en matière d’alimentation. Les conditions de l’abondance

ne seront plus réunies demain. La sphère publique se ré-intéresse à la sécurité alimentaire des populations. Un texte

est débattu en ce moment même au Sénat.

PP : S’assurer que les entreprises de transformation font partie de la boucle des PAT. Les producteurs sont souvent

pieds et poings liés avec des fournisseurs ou des distributeurs, en changer pour s’approvisionner différemment n’est

pas simple.

Mettre tout le monde autour de la table peut permettre de trouver des solutions pour relocaliser l’intégralité de la

chaîne.

S’appuyer sur les outils qui fonctionnent

CM : Les commerces de détail alimentaire ainsi que les marchés sont très minoritaires par rapport à la GMS. Dans

les grandes métropoles, les supermarchés de proximité sont plus présents, les hypermarchés sont plus utilisés dans

le périurbain. Les commerces de détail et les marchés sont fréquentés par les ménages au plus grand pouvoir d’achat.

200 milliards d’euros par an dans la GMS : ça reste très largement hégémonique.

Au niveau de la logistique, attention à la fragmentation des flux, la rupture de charge n’est pas forcément la plus

efficace. Le camion bien rempli qui fait une tournée reste une façon optimale.

Travailler avec le secteur de la logistique

CM : Enjeu de rendre visible ce maillon invisible qu’est la logistique. Cette transparence est le garant de la réponse

à la « promesse client ». La société de consommation demande à ce que la capacité à consommer soit renouvelée

magiquement et que ça ne soit pas visible par le consommateur.

Le modèle logistique est sur la norme d’un flux hypertendu : livraison du jour au lendemain, où que se trouve la

marchandise. Il n’y a pas de stock, parce que ça coûte très cher, notamment en ville à cause du terme du foncier.

Approvisionnement permanent, immédiat, et stock délocalisé. Ce système a évidemment des conséquences

environnementales et sociales (conditions de travail notamment) significatives.

Ce travail d’identification de l’ensemble des parties prenantes est crucial : intégrer dans une démarche de

transformation l’ensemble des sous-traitants, en amont et en aval pour réussir.

Apprendre à détendre les flux logistiques

CM : La CARSAT (branche sécu sur la prévention des risques professionnels) fonctionne traditionnellement par

secteur économique et métiers. Le projet “perspectives supply” permet d’aborder les choses différemment, par la

filière et non pas par secteur et métier. Les filières les plus touchées avec la plus forte fréquence, gravité, sinistralité

est celle des produits frais (IAA, logistique, transport frigorifique, mise en rayon). Permet de traiter l’accumulation

des risques sur toute la chaîne, la compréhension mutuelle des contraintes pour apaiser la chaîne.

Nécessité de prendre en compte la mesure de la prouesse réalisée quotidiennement pour approvisionner tout le

pays à travers toute cette chaîne.

« Si le gasoil était à 4€/ litre, on aurait beaucoup moins de problèmes » : on ferait attention à bien utiliser la ressource

en face, reprendre conscience de ce que représentent ces échanges immédiats à flux hyper tendu, et on reprendrait

le temps de travailler plus efficacement, et pas le plus vite possible.

Le vide a un impact carbone important : faire partir des camions à vide ou presque est problématique aussi de ce

point de vue-là. L’estimation de gains d’impact carbone en remplissant les camions serait de 10%.

Parmi les axes de travail identifiés : la tension des flux, la fréquence des livraisons, la commande tardive,

l’anticipation des promotions.

Atelier exploratoire

Climat et alimentation Feuille 4

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PP : Réduire la dépendance aux importations internationales est un premier palier nécessaire.

L’éducation du consommateur

PP : L’éducation du consommateur, à la fois en termes de choix d’achat et de compréhension des efforts des

agriculteurs (et d’acceptation des prix) est indispensable.

Des leviers d’actions pour les collectivités

AG : Projet de recherche-action sur le Grand Angoulême

Face au déclin de la population agricole les collectivités ont de grands leviers, comme tenir un répertoire

départ/installation par exemple.

Elles ont également un rôle à tenir pour donner moins de place aux acteurs de la GMS en périphérie des villes et

stopper l’artificialisation des sols afin de maintenir des commerces de proximité.

A venir en janvier : la publication d’un guide par les Greniers d’Abondance pour lister les leviers dont disposent les

collectivités.

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Atelier exploratoire

Coopérations interterritoriales Mardi 10 décembre 2019

Feuille 1

Une première matinée pour mieux connaître les engagements des autres en matière d’alimentation Une rencontre autour des coopérations interterritoriales a été organisée le 10 décembre, dans le cadre de la première phase de concertation pour l’élaboration du Projet Alimentaire du Territoire Lyonnais (PATLy). Cette matinée, imaginée comme le premier jalon d’un cycle de rencontres techniques, visait à proposer un moment d’acculturation, de rencontre et de partage autour de l’alimentation, entre les techniciens des collectivités du périmètre des 50km autour de la Ville de Lyon. L’objectif, à terme, est d’identifier des champs de coopération sur des questions alimentaires entre territoires.

Une trentaine de territoires présents Une trentaine de participants, représentants de collectivités ou d’institutions publiques se sont rassemblés pendant cette matinée, venant des quatre coins de ce grand territoire lyonnais : Ain, Beaujolais, ouest lyonnais, Vienne, Pilat, est lyonnais… La liste complète des participants est disponible en annexe.

Quelques idées à retenir de la séance plénière La matinée a démarré avec un propos introductif de Caroline Brand, enseignante-chercheure à l’ISARA. Parmi les messages principaux, Caroline a insisté sur le fait que l’interterritorialité pouvait être un moyen de construire des politiques alimentaires plus transversales, pas uniquement dominées par un prisme (préservation des terres, restauration collective…), et donc plus cohérentes, plus efficaces. L’alimentation est un sujet qui permet de changer le regard sur le fonctionnement des territoires : des flux les traversent, ignorant les frontières administratives, les territoires sont étroitement liés entre eux. Comprendre un territoire par l’alimentation permet de faire tomber les a priori : les territoires ruraux ne sont pas que fournisseurs, ils ont aussi des consommateurs. L’alimentation démontre la nécessaire solidarité entre l’amont et l’aval. L’alimentation peut être un moyen plus fort de « faire territoire » que des questions fonctionnelles, c’est un sujet qui donne du sens à un projet commun. Moïra Ango, chargée de mission PAT au PETR du Grand Clermont a témoigné sur le cas du 1er PAT labellisé en France, celui du PETR et du PNR du Livradois-Forez. Elle a souligné l’intérêt d’avoir élaboré un PAT prospectif, qui a permis aux acteurs de s’engager au-delà des contingences de court terme. Les habitudes de travail en commun préexistantes ont été un des facteurs de réussite, tout comme la mutualisation de l’ingénierie, qui permet de maintenir des liens réguliers et la mobilisation. Construire le programme d’actions à partir des actions déjà menées par les acteurs du territoire a permis d’impliquer largement. L’engagement sur des objectifs chiffrés permet d’ouvrir les échanges sur les façons d’y parvenir. L’Agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise a présenté les enseignements de trois temps d’écoute des préoccupations des territoires en matière d’alimentation. Un premier échange avait eu lieu lors du Salon Planète Appro en mars 2019, suivi d’un atelier lors de la journée de présentation de la stratégie alimentaire métropolitaine le 14 juin 2019. En parallèle, une série d’entretiens avec des territoires du périmètre du PATLy ont été menés pendant l’année 2019. Parmi les principaux constats quant à la structuration de politiques alimentaires sur le grand territoire lyonnais : les territoires ont souvent une approche agricole de la question alimentaire, les ingénieries sont hétérogènes, les sujets alimentaires sont rarement portés par une seule personne par structure (tant les champs de l’alimentation sont variés), mais plutôt par un vaste réseau de professionnel·le·s qui travaille plus ou moins directement sur le

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sujet. C’est aussi une force pour le PATLy, qui peut s’appuyer sur de nombreuses compétences, avec des expertises locales pointues. La réalité de l’appropriation de l’alimentation dans les territoires est aujourd’hui de 4 ordres : même quand elles n’ont pas de compétence agriculture, la plupart des collectivités travaillent sur la restauration collective, d’autres ont structuré un travail sur l’agriculture à partir de problématiques environnementales, d’autres encore ont construit des stratégies agricoles plus larges, basées sur la valorisation de l’activité agricole. Ces trois entrées sont souvent le point de départ pour aborder des sujets alimentaires. Des territoires, plus rares, développent des approches intégrées des enjeux agricoles, en élargissant au fait alimentaire. Un point crucial : tous les territoires portent déjà des stratégies territoriales, qui sont autant d’opportunités pour mettre en place des coopérations sur l’alimentation : PCAET, TEPOS/TEPCV, Territoire Zéro Déchet, Zéro Gaspillage, PAEC, Plan Local de Santé, Chartes, stratégies d’économie circulaire, PEDD… La synthèse exhaustive de la plénière ainsi que la publication complète de l’Agence d’urbanisme sont disponibles sur la plateforme de la concertation : www.patly.org. Cette matinée visait donc à partager et approfondir collectivement ces premiers constats.

Synthèse du premier temps de production : qu’est-ce qui est déjà mené ? Quelles sont les préoccupations communes ?

Il a été demandé aux participants d’indiquer les actions mises en œuvre par leur structure, sur leur territoire, dans six domaines du fait alimentaire : aménagement & urbanisme, culturel & gastronomie, environnement, économie alimentaire, nutrition & santé, accessibilité sociale.

Les participants ont évolué autour de ces 6 tables thématiques, en renseignant les actions qu’ils menaient déjà, et les actions en projets, ou leurs envies d’agir, en identifiant les actions qui faisaient déjà l’objet de coopérations entre territoires.

Ce temps avait pour objectif de contribuer à identifier des objets de coopération possibles. Il ne pouvait évidemment pas s’agir d’un travail de recensement fin et exhaustif de la myriade de projets développés par chacun-e, et les expressions collectées sont dépendantes de la personne qui représentait la structure, de l’énergie du moment.

Néanmoins, ces précautions prises, cet exercice a eu le mérite de faire ressortir quelques champs de préoccupations communs à de nombreux acteurs.

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Atelier exploratoire

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Synthèse du second temps de production : comment continuer ce processus ? Il a été demandé aux participants, en petits groupes, de réfléchir à ce qui leur serait le plus utile pour progresser dans l’identification des coopérations possibles, que ce soit en termes de format de rencontres, de déroulé, de contenus et d’informations apportées etc. L’objectif était de pouvoir proposer des temps de rencontre ultérieurs véritablement intéressants pour les participants, et de les imaginer en connaissance des attentes de chacun-e. Les contributions des participants ont été regroupé en cinq dimensions (cf. schéma ci-dessous).

La nécessité de construire une culture commune avant même d’imaginer des coopérations a été particulièrement soulignée. L’interconnaissance est un besoin qui concerne l’ensemble des acteurs d’un territoire. La mise en œuvre demande de l’animation territoriale et l’investissement de scènes d’échanges existantes ou à imaginer pour créer les conditions pour dialoguer. La création d’un dispositif ad hoc a été plusieurs fois évoqué tout en questionnant la légitimité d’une seule collectivité pilote.

•Base de contacts, recensement des initiatives, connaissance sur les filières, etc.

•Partage d’expériences, visite de terrain, scènes d'échanges, etc.

Se connaitre les uns les autres

•Retours d’expériences sur comment partager l’intérêt à coopérer au-delà des convaincus (élus, etc.) et formaliser les intentions de coopérer (contrats de réciprocité…) ?

S'approprier les méthodes et les outils de la

coopération interterritoriale

•Au-delà des techniciens : élus des collectivités, chambres, syndicats; acteurs économiques privés (entreprises, agriculteurs…)

Elargir le champ des parties prenantes dans le processus

d’interconnaissance

•Apports théoriques sur les objets de la coopération

•Régularité des échanges et des rencontres

•Commencer par des projets simples

Amorcer dès maintenant les conditions pour mettre en

place des coopérations réussies

•Outils « présentiels »

•Outils numériques

•Temps prospectifs en commun

•Dispositif « ad hoc » (agence territoriale de l'alimentation?)

Imaginer des premiers outils pour mettre en œuvre la

coopération

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PREMIER TEMPS DE PRODUCTION

QU’EST-CE QUI EST DEJA MENE ? QUELLES SONT LES PREOCCUPATIONS COMMUNES ?

Plus de 200 post-it ont été collectés pendant ce temps de production. Pour chacun des 6 champs de l’alimentation

proposés, les participants ont indiqué quelles étaient les actions qu’ils avaient déjà développées, et celles qui sont

en projet ou qui leur semblerait importantes à mettre en œuvre.

Un tableau collaboratif est mis à disposition des territoires pour amender et compléter les contributions qui ont

pu être collectées le 10 décembre. Ce tableau est évidemment ouvert aux territoires invités, qui n’auraient pas pu

participer à la matinée. Cet outil, technique, se veut facilitateur d’éventuels partages d’informations et

d’expériences. Son exploitation dans le cadre du PATLy pourra être définie collectivement ultérieurement : dans

l’attente, il n’est qu’un annuaire partiel des projets et envie de faire des territoires du PATLy en matière

d’alimentation, qui peut être saisi par chacun·e.

Les pages qui suivent reprennent de façon exhaustive, organisée et commentées le contenu de ce tableau, à partir

uniquement des expressions recueillies pendant la matinée du 10 décembre.

NUTRITION-SANTE

Les participants ont nourri cette table en initiatives à travers quatre portes d’entrées : la restauration collective,

l’accompagnement des pratiques alimentaire, la protection de la ressource en eau et le lien avec les acteurs de la santé

publique.

- Agir à travers la restauration collective en intégrant les enjeux de nutrition dans les marchés publics

(Témoin : CAPI).

Les réflexions en cours :

Comment y faire coïncider dans la réécriture des marchés publics les enjeux de nutrition, et ceux du soutien

aux agriculteurs de proximité ? Est-ce le PAEC est un outil facilitant ? (CCMDL)

Les mots des participants sur leurs attentes pour la matinée

J'apporte...

- des projets et des actions - des réflexions et des problématiques locales - de l'expertise : coopération interterritoriale, lien urbain-rural - la volonté de faire bouger les lignes en interne de ma structure

J'attends...

- de raccrocher la démarche PATLY, d'en savoir plus - de développer des coopérations - des retours d'expérience - des débouchés pour les productions de mon territoire - de l'interconnaissance

Je serai satisfait si...

- des pistes de coopération émergent - il y a des débouchés pour les productions de mon territoire - j'ai une vision globale de la démarche

Atelier exploratoire

Coopérations interterritoriales Feuille 3

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- Accompagner les pratiques alimentaires, cela passe essentiellement par de la sensibilisation. Des actions

de sensibilisation sont souvent organisés en partenariat avec des structures de territoire : des ateliers de

cuisine pour des publics précaires avec la Maison de l’eau et de l’environnement du Pilat (Témoins : PNR

Pilat), le défi FAAP avec l’ARDAB (Témoin : CAPI), des ateliers d’éducation avec la CAF (témoin : Symalim),

concours de cuisine local « le climat dans notre assiette » avec Hespul (témoin : CCPArbresle). Cette

sensibilisation se mène aussi à travers d’autres objets, auprès du grand public avec l’animation de jardins

ou le portage d’une marque alimentaire (Témoin : Symalim) ou auprès de public scolaire par des opérations

ciblées comme « un fruit à la récrée » (Témoins : VCA) ou auprès des adolescents (Témoins : CAVBS). Des

territoires mettent également en place des programmes d’éducation sur la production agricole (Témoin :

PNR Pilat) ou à l’alimentation auprès des scolaires (Témoin : SOL).

Les réflexions en cours :

Comment mettre en place le défi FAAP ? (COR)

Comment développer des programmes transversaux d’éducation et ramener des financements, des

partenariats ? (CG69/Symalim)

Comment amener des animations dans les écoles sur le « manger mieux » à travers la compétence enfance

– jeunesse ? (CCD)

- La protection de la ressource en eau comme un autre vecteur de santé :

Les dispositifs portés par les collectivités comme le PAEC et le PCAET sont des leviers de changement des

pratiques agricoles, en AB ou agroécologie, dont la production sert le marché local, plus respectueuses de

la ressource en eau et du vivant, font coïncider plusieurs dimensions de la santé (humaine,

environnementale) (Témoins : CCMDL, PNR Pilat, CCEL, SMAGGA).

- Le lien avec des acteurs de la santé publique, comme ceux qui portent les Plans santé-ville permettant

ainsi de faire du lien entre les exploitants agricoles et les acteurs de ces plans comme les MJC, les

associations (Témoins : VCA).

Les réflexions en cours :

Une base de données collaborative pour donner l’accès à l’information sur les actions de sensibilisation qui

existent sur le territoire à des professionnels de santé pour faire du lien entre eux (Projet Boussole –

Erasme/MDL).

ACCESSIBILITE SOCIALE

Sur cette thématique, les participants ont moins nourri les « actions mises en œuvre », comparativement aux autres champs. La majorité des contributions sont au stade d’envies et de projets. La porte d’entrée principale est la distribution de produits alimentaires pour des publics spécifiques. Souvent les initiatives mises en avant ne sont pas portées par la collectivité mais peuvent être soutenues :

- A travers la production des jardins destinée aux enfants et aux publics précaires (Témoin : Symalim) - Des ateliers de cuisine en lien avec la distribution de produits dans des centres sociaux (Territoire : MdL) - Une plateforme « de la ferme aux quartiers » (Territoire : SEM) - Travail sur le public des personnes âgés pour mutualisation des repas, en lien avec le Centre de l’Institut

Paul Bocuse (Territoire : MdL) - La labellisation d’une crèche en écolo-crèche avec travail sur l’alimentation (Témoin : CCBdD)

Les réflexions en cours :

- Créer des liens : avec les centres sociaux (CCD) ; avec d’autres territoires pour l’utilisation de cuisine centrale et approvisionner des structures sociales en alimentation locale (CCBdD)

- Travailler le don alimentaire : comment le travailler dans le cadre du PCAET ? (CCVdD) Comment encourager les agriculteurs dans ces pratiques ? (SOL)

- Valoriser les productions alimentaires locales : auprès des habitants (CCMP), en lien avec une école de chefs (COPAMO), auprès des scolaires via des animations sur l’agriculture locale (CCPArbresle)

- Travail sur une labellisation d’une écolo-crèche (CCMDL) -

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AMENAGEMENT ET URBANISME Les participants ont fait part des initiatives portées par les territoires selon trois entrées : protection foncière des terres agricoles, l’aménagement et la compensation environnementale.

- La protection foncière des terres agricoles : C’est un enjeu primordial de la promotion d’une alimentation locale. Les terres agricoles locales doivent être préservées. Pour cela, les collectivités disposent de plusieurs outils plus ou moins puissants. Dans les PLU, la CCEL ou la CCMDL ont précisé agir en faveur de la protection des terres agricoles en utilisant les documents de planification. La CCMDL a précisé que les espaces agricoles étaient protégés par le SCOT à l’échelle de l’intercommunalité. D’autres territoires vont plus loin en proposant des mesures de protections plus fortes comme ZAP Zone Agricole Protégée (MdL) et PENAP (Protection des Espaces Agricoles, Naturels Périurbains) (Témoins : MdL, CCEL, CAPI, SOL, CG69). Le Département rappelle aussi l’existence d’une Charte Agriculture Urbanisme et Territoire. Le Pôle Métropolitain précise qu’il mène des actions de partage d’expériences entre ses territoires sur les questions de foncier. La CAVBS est allée jusqu’à l’acquisition foncière de terrains pour protéger des champs captants.

Les réflexions en cours Comment les collectivités pourraient acquérir du foncier agricole et le mettre à disposition d’agriculteurs ? (CCBdD) Comment procède-t-on à la mise en place d’une PENAP ? (CCMDL) Prolonger une zone PENAP (CAVBS) Pourrait-on représenter sur une carte le foncier alimentaire actuel à l’échelle du périmètre des 50 km ou de l’Interscot ? Cela permettrait de voir le nombre d’ha par filière et de calculer le % d’autonomie. Cela renvoie au calcul de la capacité nourricière du territoire présent dans une publication de l’observatoire des espaces naturels et agricoles (Le système alimentaire de l’aire métropolitaine lyonnaise – Urbalyon et Epures).

- L’urbanisme commercial : A l’échelle de grands territoires (AML et PM) il existe une observation des dynamiques commerciales. Plusieurs documents permettent d’élaborer et suivre les stratégies d’urbanisme commercial : le SCOT pour le SEPAL et le SDUC pour la MdL. Les réflexions en cours : Il serait intéressant d’intégrer une approche « alimentation/santé et logistique alimentaire » dans les SDUC ou DAAC des SCOT.

- La compensation environnementale : La CCEL, forte de son expérience sur le plan de sauvegarde de l’œdicnème criard peut témoigner sur les difficultés et leviers de la compensation. Les réflexions en cours : La CCPA va créer, en 2020, un atlas des espaces dégradés susceptibles d’être valorisés en compensation environnementale.

ENVIRONNEMENT Cette thématique a fait l’objet de nombreuses contributions, tant le sujet est vaste. Cependant, les expressions recueillies étaient principalement orientées vers l’agriculture. Les autres secteurs d’activité n’ont pas ou peu été évoqués. Cela reflète-t-il la difficulté des territoires à traiter la question agricole en lien avec l’environnement et donc le besoin de partager les expériences ?

Atelier exploratoire

Coopérations interterritoriales Feuille 4

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- Transformation des pratiques agricoles dont adaptation au changement climatique : Avant d’agir sur les pratiques agricoles il y a un besoin d’améliorer la connaissance par la réalisation de diagnostic (PNR, CCVG). De nombreuses actions sont menées à travers les PAEC des collectivités (Témoins : CAPI, CCBdD, CCEL, CCD, COR, PNR, SOL) en mobilisant des outils tels les MAEC (remplacées par les PSE). L’indemnisation semble donc être un véritable levier d’action. Certains utilisent aussi des conventions pour inciter au bio (Témoin : SYMALIM) ou mobilisent les GIEE (Témoins : PNR) ou les programmes LEADER (Témoin : CCD). Une action plus spécifique à l’érosion des sols est menée par SMAAVO (Témoin : CCPO) avec la mise en place d’une convention de maitrise de l’érosion des terres agricoles. Sur l’adaptation au changement climatique SOL et COPAMO construisent un plan d’action. Les réflexions en cours : Comment inciter au maraichage bio dans les zones de protection de l’eau ? (SYMALIM) Renouveler une charte agricole en l’orientant vers les objectifs - air, climat, énergie - locaux ? (CCMP)

- Protection de l’eau : Un gros enjeu environnemental lié à l’eau est la protection des aires de captage. Les

collectivités travaillent à l’amélioration des pratiques (voire conversion au bio) afin de sécuriser la potabilité de l’eau (CAVBS, CCEL, CCVdD, CCPR, SYMALIM). Le Conseil Général rappelle l’existence d’un plan Ressource en eau. La CCD s’est inscrit dans la réalisation d’un plan territorial de gestion de l’eau qui permet de réunir les acteurs de l’eau afin de mieux gérer cette ressource de manière globale pour tous les usages du territoire. Les réflexions en cours Comment identifier des secteurs sensibles de pompages agricoles ? (CCBdD) Comment mener une réflexion sur l’irrigation notamment les retenues collinaires ? (COR)

- Biodiversité et Trame Verte et Bleue : La préservation de la TVB est encadrée au niveau des documents

d’urbanisme, SCOT, PLU (CCVdD, SOL). Pour la biodiversité les territoires contribuent par les plans de sauvegarde (œdicnème criard pour la CCEL), les périmètres Natura 2000 (CCBdD) et leurs plans de gestion associés DOCOB (CCD). D’autres initiatives comme les plantations de haies (COPAMO) contribuent à restaurer la TVB et fournir des habitats. Les réflexions en cours Dans le cadre de son PCAET la CCPA souhaite mener un projet de création et valorisation de haies agricoles. La COPAMO aimerait créer un observatoire agricole de la biodiversité.

- Economie circulaire : Les acteurs territoriaux travaillent sur le gaspillage alimentaire à leurs niveaux

respectifs (cantine des collèges pour le CG69, écoles pour les communes - SOL). D’autres s’investissent dans la réduction des déchets, l’économie circulaire en lien avec leur gestionnaire de collecte des déchets : ramassage des plastiques agricoles (SOL, COPAMO, CCVG, CCVL), redevance incitative (CCD), EIT (Ecologie industrielle et territoriale) sur l’alimentation et EIT filière alimentaire (CCVdD). Les réflexions en cours Demande de plus en plus forte des citoyens pour la mise en place d’un ramassage collectif (SYMALIM).

CULTUREL ET GASTRONOMIE Dans une approche culturelle et gastronomique de l’alimentation, les participants ont mis en avant quatre grands types d’actions : les marques et labels, l’identification et la promotion des producteurs locaux, l’événementiels et le tourisme.

− Mettre en place une marque ou un label : Saveurs de l’Ain, les Saveurs du Grand Parc, Eleveurs de Saveurs Iséroises, ou encore la marque collective Le Lyonnais Monts et Coteaux sont autant de marques et de labels, créées ou soutenus par les collectivités, qui favorisent la promotion des productions locales. Les réflexions en cours D’autres territoires s’interrogent sur l’opportunité de soutenir ou mettre en place un label (marque Is(h)ere, label Dombes Qualité).

− Identifier et promouvoir les producteurs et productions locaux : Une des premières étapes pour développer des circuits courts est de rendre visibles les producteurs locaux et leurs productions. De nombreux territoires publient des cartographies, des listes ou des guides de producteurs (CCVdD, CCBdD, CAPI, PNR du Pilat), tandis que certains mettent en place des panneaux signalétiques, ou mettent en place des actions de sensibilisation auprès des commerçants et des restaurateurs, pour que soient à la carte des produits locaux (COR, CCD).

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Les Office de Tourisme de plusieurs territoires sont des acteurs de premier ordre pour ce genre d’actions (CCD, CCBdD, CCMDL), lieux de vente de produits, d’organisation de visite, de promotion du territoire. D’autres espaces, des lieux dédiés à la gastronomie locale, comme la Cité de la Gastronomie (MdL), peuvent contribuer à cette finalité. Les réflexions en cours Plusieurs territoires s’interrogent sur la mise en place de dispositifs qui existent dans d’autres territoires : boutique au sein de l’Office de Tourisme (CCMP), signalisation des exploitations et référencement dans les moteurs de recherches (CCPArbresle), projet « Maison Vermorel », incubateur Food Lab en lien avec la Vallée de la Gastronomie (Villefranche).

− Organiser des événements de promotion des produits locaux : De nombreux événements sont organisés ou soutenus par les collectivités : soutien à l’organisation du Salon des Saveurs (CAPI), Cocktail des Chefs (CCMDL), l’Ain de ferme en ferme (CCPA), journées Poissons de la Dombes (CCD). Les événements non directement centrés sur l’alimentation peuvent être l’occasion de sensibiliser leurs organisateurs à l’approvisionnement local (Festitabl’). Les réflexions en cours D’autres territoires s’interrogent sur l’organisation d’animations locales (CCPArbresle).

− Faire de l’alimentation un point fort du tourisme local : l’œnotourisme est développé sur le territoire de la CCPA, de VCA ou dans le Beaujolais. La valorisation des productions locales est parfois intégrée dans des stratégies touristiques (CCPArbresle, VCA). Les réflexions en cours La CCPA s’interroge sur la mise en place d’un espace touristique de préservation des productions locales au sein d'un Point de vente circuits courts à St Sorlin en Bugey

ECONOMIE ALIMENTAIRE

En matière de pérennité de l’activité agricole sur les territoires, les collectivités mettent en place des stratégies de plusieurs ordres.

− Installation et maintien d'agriculteurs : Le maintien et le développement d’une activité agricole est la pierre angulaire de la reterritorialisation de l’alimentation. Que ce soit par des conventions avec la Chambre d’Agriculture (CAVBS, SOL), les ADEAR (SOL), l’appui à Terres de Liens (PNR du Pilat) ou le financement du Répertoire Départ Installation, la mise en relation entre exploitants et des aide au bail (COPAMO), les territoires cherchent à favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs et la transmission des exploitations. Certaines collectivités cherchent à inciter l’implantation de certaines productions (maraîchage bio, CAPI). VCA a mis en place une stratégie agricole dont un axe s’intéresse à l’installation/transmission. Les réflexions en cours Ces projets existants résonnent avec de nombreux projets dans d’autres territoires : l’installation de maraîchers dans les CCD et de la Plaine de l’Ain. La COR travaille sur un projet de Comité Local pour l’installation.

− Développer l’approvisionnement local (en restauration collective) : la question de l’approvisionnement local de la restauration collective (écoles, collèges, lycées…) est un sujet partagé par une quantité importante de territoires (CAPI, CCVdD, CG69, MdL, VCA), qui se traduit par des modalités différentes : accompagnement des communes (CAPI, VCA), intégration de critères dans les marchés publics (CAPI), utilisation de plateformes (Mangez Bio Isère, CCVdD).

− Développer des points de vente en circuits courts : Des points de vente et magasins sont créés ou soutenus : PNR du Pilat, CCD, CCPA, CAPI, COR. Les réflexions en cours

Atelier exploratoire

Coopérations interterritoriales Feuille 5

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La CCMP s’interroge sur la dynamisation de la plateforme agri-local.

− Structurer certaines filières locales : Plusieurs filières font déjà l’objet de travaux spécifiques : blé-farine-pain (CCEL), farine bio (CCBdD), vin bio (COR), blé dur (SYMALIM). Les réflexions en cours D’autres filières font l’objet de projets : légumineuses bio (CCPO), lait (CCPA), lait, arboriculture et maraîchage (SOL). Deux programmes TERRALIM sont en cours ou à venir : COR et Loire (Pôle Agroalimentaire).

− Valorisation de la production locale (débouchés, transformation, équipements collectifs) : Pour valoriser la production locale, assurer des débouchés aux exploitants, développer la valeur-ajoutée de leur production et mutualiser les moyens, de nombreux projets protéiformes sont en cours : Soutien aux unités de méthanisation (CCDML), cuvage collectif (CCVG), triage des semences (COR), accompagnement à l'installation d'ateliers de transformation fruits / légumes / lait (CCMDL), soutien et encouragement (en dehors des parcs d'activité) et favoriser (dans le parc d'activité) des outils structurants (ateliers de découpe, cuisine centrale…) (COPAMO), maintien des abattoirs de proximité (COR), développement d'une fromagerie fruitière à Burdigues (PNR du Pilat), soutien financier aux agriculteurs à travers le Plan de Développement Rural, notamment avec la mesure "transformation à la ferme" (CG69)… Les réflexions en cours Ils font écho à des envies dans d’autres territoires : Projet de cuvage collectif (COPAMO), soutien à la valorisation de la production locale (CAPI), développer le lien producteurs et métiers de l'alimentaire (restaurateurs, bouchers, traiteurs…) (PNR du Pilat). Deux propositions non territorialisées ont été formulées : accompagner la montée en gamme des agriculteurs (productions, pratiques agricoles…) en utilisant les lieux de formation et d'innovation (lycées agricoles, Agrapole (ISARA), SIEX Innovation, centre européen de la nutrition) et développer des filières rémunératrices pour les agriculteurs autour de l'agri-tech (ex: cloisons biosourcées à la paille de chanvre)

− La logistique alimentaire est un sujet qui préoccupe, mais qui fait plutôt l’objet de projets plutôt que de récits d’actions mises en œuvre : permettre l'accès à la Métropole et à son port (PLEH) aux agriculteurs et acteurs de l'alimentation dans le but de développer la logistique fluviale, réfléchir à des parcours logistiques nouveaux (fleuves) peu énergivores pour l'alimentation, définir une stratégie collective sur la logistique alimentaire à l'échelle du grand territoire lyonnais (Pôle Métropolitain, Interscot).

SECOND TEMPS DE PRODUCTION

COMMENT CONTINUER CE PROCESSUS ?

Les contributions des participants ont été regroupé en cinq dimensions.

1.Se connaitre les uns les autres, avec comme première proposition la création et diffusion d’une base de contacts

d’interlocuteurs privilégiés dans chaque territoire. Cette connaissance passe ensuite par celle des initiatives

recensées dans les territoires dont il est possible de s’inspirer. A ce titre, des plateformes numériques ou des logiciels

de cartographie semblent être des outils à mobiliser, bien qu’ils demandent de l’administration et de l’animation

pour les faire vivre. L’organisation de visite de terrain ou de partage d’expériences, pour se rencontre, apparait

comme la pièce maîtresse de cette dimension. Des scènes d’animation déjà existante sont à mobiliser, avant de

chercher à en créer d’autres. Ont été cité : l’animation InterScot, le Pôle Métropolitain, l’Agence d’Urbanisme ainsi

que les rencontres PATly. Enfin, un besoin est apparu de connaitre mieux les différentes filières et les flux

alimentaires de chaque territoire afin d’identifier des premières synergies entre territoires voisins. Cela nécessiterait

un effort de lisibilité, de coordination et de diffusion auprès des organisations qui disposent de ces expertises sur les

filières.

2.S'approprier les méthodes et les outils de la coopération interterritoriale. Les besoins concernent, d’une part, la

connaissance des outils pour formaliser les coopérations (contrat de réciprocité, etc.) mais également le partage

d’expérience autour de la mise en œuvre de ces outils, et particulièrement sur la mobilisation des acteurs. A ce titre,

le partage d’expérience peut se faire avec des formes de coopérations en dehors du champ de l’alimentation

(coopérations économiques, etc.)

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3.Elargir le champ des parties prenantes dans le processus. Avant même de se mettre à coopérer, comment

mobiliser dans le processus d’interconnaissance au-delà des techniciens de collectivités ? Cette mobilisation

concerne à la fois celle des élus, des collectivités mais aussi des chambres consulaires ou encore des syndicats mixtes,

et celle des acteurs privés, agriculteurs ou entreprises. Au-delà de leur mobilisation, il faut aussi trouver des

méthodes pour faire dialoguer les différents types d’acteurs ensemble.

4.Amorcer dès maintenant les conditions pour mettre en place des coopérations réussies. Les conditions partagées

en séance ont porté sur trois champs : Faire des apports théoriques récurrents, mettre en place une régularité dans

les échanges et les rencontres ainsi que commencer à expérimenter sur des projets simples. Ces conditions sont

apparues comme des pierres importantes pour construire une culture commune de l’alimentation dans les

territoires.

5.Imaginer des premiers outils pour mettre en œuvre la coopération. Le terme « outils » est considéré au sens

large. Premièrement, ont été évoqués des dispositifs « en présentiel » comme des évènements de type « les

assises de l’alimentation », des conférences thématiques, des séminaires interterritoriaux, etc. Les outils

numériques semblent être aussi à saisir tels que les plateformes d’échanges, avec cependant un point de vigilance

sur l’animation de ces plateformes pour faire vivre une communauté au-delà des rencontres physiques.

Troisièmement, pour construire une culture commune, a été évoqué la nécessité de prévoir des temps prospectifs

en groupe sur des thématiques précises. Enfin, dernier type d’outil évoqué, la création d’un dispositif ad hoc,

comme des « clubs alimentation », allant au-delà des différentes scènes d’échanges potentiellement mobilisables,

avec comme point de vigilance la difficulté à désigner un porteur de ce dispositif.

Atelier exploratoire

Coopérations interterritoriales Feuille 6

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Atelier exploratoire Planification et déserts alimentaires

Vendredi 13 décembre 2019

Feuille 1

COMMENT FAIRE DE L'ACCESSIBILITÉ À UNE ALIMENTATION SAINE UN MOTEUR DE L'AMÉNAGEMENT

Acte 1 : Refaire la ville au prisme de l’accessibilité à une alimentation saine : Où en est-on ?

Acte 2 : Lutter contre les déserts alimentaires : parole aux initiatives à l’œuvre

Acte 3 : Ateliers

L’historique de l’aménagement urbain permet de rappeler les liens avec les flux alimentaires et les conséquences

sur l’offre alimentaire et les comportements individuelles. Après le développement des centres commerciaux en

périphérie des villes on assiste au retour des petits commerces en centre-ville mais pas de manière équitable dans

tous les quartiers. Il y a donc un besoin de repenser la ville en fonction de l’accès à l’alimentation saine pour tous.

Les PAT sont l’occasion pour les territoires de faire ce travail de manière globale : penser l’aménagement de l’offre

alimentaire sur leur territoire en réflexion partagée avec l’ensemble des acteurs notamment les aménageurs, les

producteurs et distributeurs, les collectivités, les habitants et les professionnels de la santé.

Serge Bonnefoy de Terres en ville et du Réseau National des PAT brosse un portrait des territoires engagés dans la

démarche ; des plus opportunistes aux plus vertueux (vision globale de l’alimentation incluant les aspects sociaux,

urbains, économiques, culturels et de santé). Il est nécessaire de s’inspirer des initiatives terrains, des actions portées

dans les quartiers. Par exemple, les EIS (Evaluation d’Impact Santé) évaluent l’ensemble des facteurs liés au

développement des maladies chroniques dans certains quartiers. D’autres témoignages mettent en avant les limites

et les leviers dont doit se saisir la collectivité pour coordonner l’ensemble des actions de manière harmonieuse et

juste :

- L’accessibilité des produits et le besoin de subventionner et de réduire les coûts alors que l’on souhaite

mieux rémunérer les producteurs

- La question du gaspillage

- Des questions philosophiques comme « le bien-être alimentaire » qui est une notion assez personnelle liée

à notre éducation, culture… mais aussi la question « du choix alimentaire » et si elle se pose pour tout le

monde.

- La disponibilité alimentaire, la mobilité et le bilan carbone associé

- La transformation des produits frais et les cultures culinaires /recettes associées.

- Le besoin de co-construire, de réunir l’ensemble des acteurs

ACTE 1 Refaire la ville au prisme de l’accessibilité à une alimentation saine : où en

est-on ? ● Camille Tedesco – URBALYON

Travail réalisé à l’agence d’urbanisme pour montrer le lien entre urbanisme et alimentation, le lien entre « fait

urbain » et « fait alimentaire ».

Il y a quatre grandes époques qui expliquent le lien entre aménagement territorial et offre alimentaire et qui posent

aujourd’hui les questions de justice spatiale de l’alimentation.

- Époque contemporaine : l’alimentation arrivait par les fleuves, concentration de l’offre au centre organique

de la ville. - 1850-1950 : développement urbain et agricole synergique. La ville s’agrandit. Politique d’hygiénisme,

développement de l’agriculture et des transports.

Page 21: Atelier exploratoire Climat et alimentation · climatique comme les sécheresses de 2003 et ou les inondations de 2016. Dans le futur, les projections climatiques sont régionalisées

- Trente glorieuses 1950-2000 : Rupture entre fait urbain et fait alimentaire. Début du système alimentaire

d’aujourd’hui et les externalités négatives engendrées. Disparition des petits commerces du centre au profit

des supermarchés en périphérie.

- 2000 et + : Réinstallation des petits supermarchés en centre-ville. Des nouvelles formes de commerce

comme les circuits courts et la nécessité de protection des terres agricoles face à l’urbanisation. Double

constat : alimentation locale minoritaire et corrélation entre revenus des ménages et état de santé des

ménages (maladies chroniques liées à l’alimentation).

Cela amène donc à la réflexion autour de « la notion d’environnements alimentaires » : quel type de commerces

et d’offres pour quelle qualité de produits ? Quelle culture et éducation alimentaire est véhiculée ? Et quelle

typologie de territoires peut-on distinguer avec les problématiques alimentaires associées ?

Il y a donc besoin de faire entrer l’alimentation dans les politiques et les pratiques d’aménagement du territoire.

● Serge Bonnefoy - TERRES EN VILLE

Chef de file du RnPAT (Réseau national des plans alimentaires territoriaux). Création en 2017, 104 membres,

pluridisciplinaire, l’objectif est de couvrir 6 thématiques : urbanisation et aménagement, économie alimentaire, culture

gastronomique, alimentation et santé, environnement et accessibilité sociale.

Pour cette deuxième saison, en 2019 le RnPAT avait pour objectifs de sensibiliser les acteurs, d’évaluer les dispositifs,

de mobiliser d’autres politiques, d’autres territoires, d’innover dans les champs stratégiques et de contribuer à la

cohérence de la politique alimentaire nationale.

Naissance des PAT

Plusieurs événements successifs ont contribué à l’appropriation de la question alimentaire des territoires : la

naissance de l’agriculture paysanne a porté le débat de l’agriculture sur le devant de la scène, le développement

durable, l’évolution de la politique nationale de l’alimentation, les crises agricoles. La territorialisation de la politique

alimentaire a commencé en 1979 et s’est poursuivie jusqu’aux années 2000 où l’on a réellement pris conscience que

l’alimentation est aussi l’affaire des collectivités.

Depuis 2010 l’outil national c’est le PNA (Programme National Alimentaire). Aujourd’hui on en est au PNA 3 (2018-

2023).

Mais c’est la « loi avenir » de 2014 initiée par Europe Ecologie qui va poser la notion de PAT. Ceux-ci sont définis de

manière très générale pour laisser aux territoires une certaine souplesse de décision. Une instruction ministérielle

complète la définition comme par exemple la bonne articulation avec le SCOT (protection du foncier agricole).

Bilan en 2019

175 PAT en France. La plupart sont portés par des communautés de communes et n’ont pas les acteurs économiques.

Deux grands types :

Page 22: Atelier exploratoire Climat et alimentation · climatique comme les sécheresses de 2003 et ou les inondations de 2016. Dans le futur, les projections climatiques sont régionalisées

Planification alimentaire, point sur la recherche

Dans les années 2000, des chercheurs anglo-saxons ont fait le constat que l’alimentation n’était pas au cœur de la

planification urbaine. Cela a conduit à la naissance du réseau Aesop et de la notion d’urban food planning.

Comment relier toutes les recherches et les études à la planification alimentaire ? Toutes ces questions ont

commencé avec la protection des zones agricoles en périphérie des villes.

Questions étudiées par les chercheurs :

- L’autonomie alimentaire, la Suisse pionnière en la matière a atteint 59% d’autonomie alimentaire, il ne faut

donc pas se limiter à cette notion. - Les déserts alimentaires et le paysage alimentaire (foodscape) pour voir comment la localisation des

commerces induit certains comportements alimentaires

- La souveraineté alimentaire

- La nourriture jardinière.

Atelier exploratoire Planification et déserts alimentaires

Feuille 2

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● Questions :

Y a-t-il une qualité alimentaire définie en commun au niveau des PAT ?

Quels moyens financiers sont injectés ?

SB : C’est une politique de l’état qui n’est pas très financée. L’état espérait que les régions prendraient la main. Il est

possible de mobiliser des tas de financement venant d’ailleurs : eau, ADEME, mécénat privé, … 17 types de

financement. Cela nécessite donc de faire encore plus de transversalité. Par exemple, la région Centre Loire a

redonné des objectifs plus globaux et du coup finance le PAT.

Quelle est votre définition du « bien-être » et des « cultures saines » ?

L’impact des pesticides sur la santé et la notion/définition du bien-être alimentaire, alimentation saine ?

SB : J’anime le réseau national des PAT. Notre travail est d’analyser les projets alimentaires mis en place sur les

territoires. Il n’y a pas de précisions exactes sur le type d’agriculture, l’agroécologie, les territoires sont libres de

développer leur projet. Il y a donc différentes tendances. Par exemple, le Douaisis a un refus très clair des pesticides.

Dans la majorité des territoires, on retrouve la prescription de méthodes agroécologiques, pas seulement bio. De

mon point de vue, c’est la démarche nécessaire pour amener l’ensemble des acteurs sur la table et éviter les clivages.

Concernant la définition du bien-être : il existe un grand nombre de définitions mais celle-ci doit être définie par les

locaux.

Critique sur PAT Lille : il faut partir des territoires ! Donner une place au social et revoir les inégalités. Les acteurs de

l’alimentation notamment la puissance des grands groupes.

SB : Le PAT de Lille est bien ancré sur le local et les valeurs spécifiques du territoire. Il y a aussi beaucoup de choses

sur la lutte contre la précarité. Il faut aller dans les actions mises en place pour comprendre l’ampleur de leur projet.

Il y a la volonté de construire avec l’ensemble des acteurs (sociaux, économiques, collectivités, recherche…).

Références : FRUGAL, CHAIRE UNESCO Alimentations du monde, PAT Lab …

Agricul ture

urba ine Bâ timents

a gri coles Les s ol s

Identi té

a l imenta i re

Questions à

l’agenda

Recompos i tion

du commerce Coopéra tion

inter-

terri toria le Hub

a l imenta i re

Logi s tique Res s ources

terri toria les

Page 24: Atelier exploratoire Climat et alimentation · climatique comme les sécheresses de 2003 et ou les inondations de 2016. Dans le futur, les projections climatiques sont régionalisées

ACTE 2 : TABLE RONDE Lutter contre les déserts alimentaires : parole aux

initiatives à l’œuvre

● Pascale Colom - Directrice de la santé publique à la mairie de Villeurbanne

Pouvez-vous nous présenter rapidement en quoi consiste un EIS ? Pouvez-vous nous restituer ce que cette

démarche de diagnostic a mis en lumière dans les liens santé publique - facteurs socio-économique - alimentation -

aménagement du territoire ?

Le comportement des individus est vecteur de problèmes de santé mais plein d’autres facteurs entrent en jeu : la

pollution, la mobilité, l’offre commerciale. Il y a un besoin d’analyser l’ensemble des déterminants. L’EIS permet de

décortiquer déterminants qui agissent sur la santé autour d’un projet (par ex. le renouvellement urbain). Comment

ouvrir son champ de vision pour améliorer la santé et agir sur l’ensemble des facteurs ?

Il est indispensable d’associer l’ensemble des partenaires et de co-construire ensemble ; promouvoir un travail

transversal.

Méthode : sélectionner le périmètre de l’étude, évaluer les impacts par la biblio + travail d’enquêtes + concertation

habitants et ensuite on fait des recommandations. L’élu a ensuite le pouvoir de prendre les décisions. Ce n’est pas

très couteux. C’est possible de mobiliser l’ARS sur ces questions et ce serait bien de les généraliser à tous les projets

urbains.

Exemple du quartier des Buers : constat de santé dramatique (diabète, alimentation…). L’aménagement urbain a été

revu pour favoriser et développer l’activité physique. Sur cette étude, l’alimentation n’était pas le 1er enjeu.

EIS = méthode pour mettre tous les acteurs autour de la table et prendre l’ensemble des enjeux en compte.

Question public : Abondement, prise en charge sur les paniers par la municipalité et à quelle hauteur ?

Subventions de la municipalité sur le projet global de l’association. Il y a aussi des financements métropolitains et de

l’ARS. Il est difficile de donner la part dédiée au coût de revient des paniers.

● Juliette Lucas - Chargée de mission territoriale des Buers Des situations révélées par l’EIS vous avez opéré un plan d’actions sur le quartier des Buers. Pouvez-vous nous

dresser une cartographie des actions initiées sur le territoire ?

Le Quartier des Buers est le QPV le plus pauvre du territoire villeurbannais. C’est un parc social ancien, 750

logements qui sont dégradés et qui sont juste à côté du boulevard périphérique. C’est un quartier ANRU et le

relogement est déjà en cours pour les parties démolies.

L’EIS n’a pas traité les aspects alimentaires mais il y a des préconisations pour installer une moyenne surface

alimentaires mais aussi intégrer un volet pédagogique avec la création de jardins partagés. La présence d’une asso

« Légum’ au logis » née d’une idée d’un bailleur social est déjà un facteur pédagogique intéressant. Ils proposent des

paniers fermiers à coûts maitrisés et sans engagement. Le tarif est en-dessous du prix du panier. L’objectif est de

favoriser une alimentation plus saine. Depuis 2015, il y a un rapprochement avec l’association VRAC qui a permis

d’accéder à une épicerie de produits secs. Une certaine partie de la population n’est toujours pas touchée. La

question du choix alimentaire est complexe ? Est-ce que toutes les familles ont le choix alim ?

Réflexion à partir de cette asso, comment les familles pourraient accéder au vrac de fruits et légumes sans

commandes sur des produits de longue consommation ? Avec un volet communication pour toucher plus de familles.

Question public : Est-ce que la question du gaspillage et de la transformation alimentaire est abordé avec les familles

?

Atelier exploratoire Planification et déserts alimentaires

Feuille 3

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Les comportements alimentaires n’ont pas été étudiés. L’association organise des temps de cuisine et d’échanges

sur les recettes.

VRAC : l’asso contribue aussi à limiter le gaspillage par le choix de son mode de distribution.

● Gaëlle Blino – Association VRAC Vous êtes, parmi d’autres acteurs, des acteurs incontournables de l’alimentation durable dans les quartiers. Peux-

tu nous présenter rapidement les activités de VRAC, les champs d’intervention et les conditions d’accueil dans un

quartier pour pouvoir mener vos actions ?

Il s’agit d’un groupement d’achat pour les habitants des QPV. 13 quartiers au total. La revente à prix coutants les

produits que l’on achète permet aux populations les plus démunies d’accéder à des produits de bonne qualité. Il

s’agit de produits d’épicerie sèche, frais et d’entretiens à des prix raisonnables.

Selon nous il y a trois enjeux majeurs dans la spatialisation urbaine :

- La reconnexion des quartiers aves les centre-ville - l’offre alimentaire suffisante

- les moyens financiers pour choisir son alimentation.

Pour être bien accueilli dans les quartiers il y a l’importance d’être reconnu, identifié et d’être en lien avec les acteurs

des territoires (habitants, élus…). Il est important aussi d’avoir une complémentarité d’offres.

● Yves Durieux – Cigales Rieuse Pouvez-vous nous présenter succinctement le concept des club CIGALE? Pouvez-vous parler d’un club qui aurait

permis l’installation/ l’accompagnement d’une personne en lien avec notre sujet, à savoir la juste répartition

spatiale d’une alimentation saine à coût maîtrisé ?

Il s’agit de club d’investisseurs pour une gestion alternative de l’économie sociale et solidaire. Distorsion de la loi

« Monori ». 10 à 20 personnes apportent une partie de leur épargne (de 10 à 450 euros/ mois, la moyenne des

contributions = 20-25 euros) pour participer à des projets locaux. L’asso est donc à l’origine de l’organisation de

projet. On travaille avec des collectivités et d’autres associations. À l’origine il y avait un accompagnement financier

des régions (plus maintenant) et nous étions soutenus par les trois grandes métropoles (Lyon, Clermont Ferrand et

Grenoble).

Il existe une diversité de projets selon les territoires et les quartiers. Sur la métropole de Lyon il y a une dizaine de

clubs. Le monde agricole est très individualisé alors que Cigale est à vocation sociale collective. Exemples d’actions :

librairie, vêtements, zéro déchets, atelier de menuiserie. « À la source » (épicerie vrac et zéro déchets) a été

accompagné par trois clubs Cigale. Il s’agissait de les mettre en relation avec des producteurs locaux pour proposer

des produits frais. Projet d’accompagnement sur 5 ans.

● Thomas Thizy Gérant de l’épicerie mobile « Les Monts en Vrac » Monts du Lyonnais Dans un premier temps, peux-tu nous expliquer rapidement en quoi consiste le projet de l’épicerie mobile que tu

vas bientôt démarrer ? Qu’est-ce que cela apporte à un territoire plutôt rural ?

Offre de produits d’épicerie en vrac non périssables.

Faire des marchés le matin et faire des stations dans les villages l’après-midi pour les actifs qui ne peuvent aller au

marché.

- L’itinérance permet de réduire l’impact carbone des déplacements des consommateurs. - Recréer, retisser du lien et diminuer la dépendance à l’automobile.

- Répondre à la demande de produits de qualité (bio) dont l’offre est insuffisante sur le territoire

Question public : quels critères pour le choix des stations ?

Villages qui ne disposent pas d’épicerie pour toucher les personnes isolées. L’itinérance me permettra d’ajuster.

Remarque : Il serait bien d’apporter plus de cohérence entre les différents projets par exemple avec ce qui est fait

dans les documents d’urbanisme commercial. Les communes rurales comme dans les monts du lyonnais, n’ont plus

de commerces et pourtant la population a énormément augmenté. Quelle capacité à s’alimenter en local partout

sur le territoire ?

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ACTE 3 : ATELIERS – Comment faire de l’accessibilité à une alimentation saine un

moteur de l’aménagement ?

Les pistes de réflexion élaborées dans le cadre de cet atelier relèvent de plusieurs thématiques :

Agriculture urbaine

- Propositions d’ordre stratégique :

o Définir un niveau d’autonomie

o Fixer une surface minimale de maraîchage par personne

- Propositions d’ordre opérationnel :

o Développement d’espaces de maraichage :

o Accès au foncier : utilisation des friches

o Jardins partagés (précarité, logements sociaux, écoles)

o Régie agricole dans la restauration collective

o Développement des débouchés en vente directe pour les fermes agricoles

o Valorisation par labels

Intégrer dans les politiques de soutien à l’agriculture locale

Pratiques et cultures alimentaires

- Propositions d’ordre stratégique :

o Mieux observer les spécificités des difficultés des différents publics pour mieux accompagner vers une

alimentation durable en donnant la parole aux concerné·e·s : Personnes âgées, Etudiant·e·s,

Prisonnier·e·s, Personnes en situation de handicap, Habitant·e·s des QPV

o Organiser des campagnes d’éducation à la santé sur contenu des produits alimentaires

o Intégrer les pratiques et cultures alimentaire familiales /individuelles

o Multiplier les ateliers cuisine pour donner les clefs pour cuisiner

o Elaborer un programme éducatif « se nourrir »

o Approcher les pratiques alimentaires par de nouvelles valeurs : la convivialité (et pas le budget ou la

pédagogie) et prendre le temps (courses, cuisine…)

- Propositions d’ordre opérationnel :

o S’appuyer sur le défi FAAP pour accompagner d’autres publics

o Former les éducateurs dans les associations de quartier

o Organiser des temps d’échanges entre habitants autour des pratiques alimentaires (dans les épiceries)

o Expérimenter le développement d’un ticket restaurant « soutenable » pour inciter des nouvelles

pratiques alimentaires.

o Rendre visible les cuisines des restaurants collectifs

o Lieux pour les ateliers cuisine :

o Lieux de restauration

o Lieux où se retrouvent les familles comme les bibliothèques (exemple comme « tous à table »)

o Propositions d’ateliers cuisine :

o Apprentissage de cuisine des légumes ; Cuisine anti-gaspi; Cuisine des produits secs; Cuisine des

légumes oubliés

Organisation spatiale d’une offre de qualité

- Propositions d’ordre stratégique :

o Equilibrer les différentes formes / offres alimentaires dans les territoires, avec une attention

particulière pour les QPV

Atelier exploratoire Planification et déserts alimentaires

Feuille 4

Page 27: Atelier exploratoire Climat et alimentation · climatique comme les sécheresses de 2003 et ou les inondations de 2016. Dans le futur, les projections climatiques sont régionalisées

o Inciter la GMS à développer une offre plus saine

o Développer l’offre alimentaire dans les QPV

o Proposer des produits issus de l’alimentation durable dans la restauration collective

o Développer une offre de street food de qualité, notamment sur les campus

- Propositions d’ordre opérationnel :

o Identifier les lieux de passage des habitant·e·s et les lieux stratégiques en QPV (pas forcément dans les

logements sociaux)

o Mieux connaitre l’offre / caractériser (diagnostic de l’offre)

o Développement d’épiceries mobiles (notamment pour accès au vrac) et notamment dans les

entreprises pour faire les courses sur le temps de midi

o Collaboration magasins GD/agriculteurs.

o Offre alimentaire dans les QPV : Epiceries « éphémères » : création de groupements d’achat de

produits d’alimentation de qualité à prix raisonnables // Vente au détail de produits de longue

consommation

o Mettre en lien entre ceux qui ont du surplus et ceux qui en cherchent : Encourager GD à être partenaire

d’initiatives type ESS (ateliers cuisine avec produits en date courte par ex.) // Création d’une interface

offre/demande

Intégrer avec les politiques d’urbanisme commercial :

• Réinterroger le périmètre d’observation et de planification (analyse des flux, des effets de bord…)

• Encourager l’implantation de commerces ESS

• Limiter centres commerciaux

• Encourager marchés de producteurs voire réserver des espaces pour les producteurs sur les marchés

Intégrer avec les politiques de mobilité

• Désenclaver les QPV

Accompagnement des porteurs de projets

- Propositions d’ordre stratégique :

o Essaimer les actions réussies

o Donner de la visibilité aux acteurs de terrain

- Propositions d’ordre opérationnel :

o Aider les collectivités d’un point de vue juridique sur la rédaction de marchés publics pour

l’approvisionnement local des restaurants collectifs

o Coordonner la multiplicité des acteurs et expérimentations

o Aide à la communication des petites initiatives de quartier

o Faire connaître les aides et les outils à disposition

o Dispositifs accompagnements (aides et mise en lien)

o Mettre en place des financements pluriannuels

o Organiser le transfert d’expériences : entre collectivités, entre les restaurants des établissement

personnes âgées ou en situation de handicap, Supermarchés coopératifs, légumerie et conserverie,

lieux mixtes produits locaux/produits ESS

Questions transverses

• Quel rôle pourrait jouer le développement d’une monnaie locale ?

• Comment envisager l’intrusion de l’action publique dans la sphère des comportements alimentaires privés ?

Peut-on faire confiance aux différents acteurs ? Modalités d’accompagnement et de formation ? Quel

niveau de professionnalisation ?

• Ne pas opposer alimentation saine et diversité des cultures alimentaires (manières de manger, pratiques

culturelles autour de l'alimentation…)

• Comment financer les solutions pour fournir une alimentation saine à tou·te·s ? Partenariat public/privé ?

Proposition à éclaircir :

• Abandonner l’approche désert alimentaire pour passer à celle de territoire : parler de désert qualitatif /

Réfléchir à l’échelle des territoires en difficulté alimentaire et travailler sur d’autres modes d’approche

alimentaire car situation actuelle pas satisfaisante qualitativement et quantitativement / développer une

filière alimentaire de proximité

Page 28: Atelier exploratoire Climat et alimentation · climatique comme les sécheresses de 2003 et ou les inondations de 2016. Dans le futur, les projections climatiques sont régionalisées

Atelier exploratoire

Marque de territoire Mardi 03 décembre 2019

Feuille 1

Présentation du questionnement de l’atelier

La production agricole, avec la massification des volumes, s’est largement tournée vers les marchés

mondiaux. De ce fait le circuit alimentaire local comporte de nombreuses fuites et 95% de la production

agricole est « exportée » hors de la région sous forme de produits bruts ou après transformation.

Promouvoir auprès des habitants du territoire les produits locaux apparait à beaucoup comme une

nécessité, en prenant exemple sur des initiatives expérimentées dans plusieurs territoires voisins

(notamment la marque « IsHere » pour l’Isère).

Ce renforcement des filières de production locales doit néanmoins se faire en tenant compte des enjeux

de la stratégie alimentaire définie pour le territoire lyonnais : des pratiques agricoles durables et

résilientes face au changement climatique, limitant le recours aux intrants. D’où le questionnement sur le

principe de marque de territoire. Cette marque peut-elle être commune à toutes les filières au risque de

ne pas définir de cahier des charges suffisamment pertinent pour accompagner les transformations des

pratiques agricoles ? Si l’on entre dans une logique par filière en quoi est-il pertinent de créer des cahiers

des charges locaux face aux efforts potentiellement déployés par la profession au niveau national ?

Comment veiller à ce que la marque de territoire potentielle ait un réel intérêt pour les producteurs locaux

par rapport à d’autres labels connus et valorisés (AB et autres labels de qualité) ?

L’enjeu de l’atelier est donc double :

- Bénéficier du retour d’expérience des marques de territoire déjà existantes en proximité (Monts

du Lyonnais, Forez, Avant Pays Savoyard, Goûter l’Ardèche, IsHere…).

- Définir avec des acteurs des filières locales engagés dans des démarches d’amélioration l’apport

que peut avoir une marque de filière locale dans leur effort de renouvellement des pratiques et

dans la reconnaissance par les consommateurs des efforts des producteurs locaux en matière de

qualité

Le premier temps de l’atelier est consacré à des retours d’expérience, le second permet de dessiner les

voies d’action que les acteurs réunis souhaiteraient privilégier.

1er temps : retours d’expérience marques/filières

- Les SYAM systèmes alimentaires du milieu, accompagnement à la structuration de filières locales par Carole CHAZOULE – ISARA

- La marque IsHere et le pôle agroalimentaire de l’Isère par Geoffrey LAFOSSE – chambre d’agriculture de l’Isère

- Une marque de territoire, les Monts et coteaux du Lyonnais par Nicolas MOURGEON – marque collective Le Lyonnais

- Le projet ARC, agroécologie au service de la restauration collective, par Margaux SABOURIN – Centre de développement agroécologique

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Les SyAM, systèmes alimentaires du milieu : l’importance des questions organisationnelles

L’enjeu est aujourd’hui d’avoir une alimentation accessible à tous et qui permette le renouvellement des

ressources. De nombreuses initiatives existent, sous différents vocables : circuits courts agroindustriels

(ARIA), systèmes alimentaires territorialisés (Montpellier). Systèmes permettent de reconnecter des

acteurs qui s’ignoraient dans des filières longues. Cette hybridation des systèmes alimentaires ne se met

pas en place spontanément. Il s’agit donc de l’amorcer en créant des partenariats. Les agriculteurs, en

amont des différents circuits doivent être impliqués pour que l’action soit possible. Doivent être intégrés

progressivement les collectivités, les transformateurs, les distributeurs.

L’expression d’Agriculture du milieu provient de la recherche américaine, transposée dans le contexte

français. Il s’agit d’aboutir à la construction de systèmes de taille intermédiaire, entre la vente en circuits

courts et l’agro-industrie. L’objectif des SYAM est de conceptualiser et d’accompagner la mise en place d’un

modèle de développement durable pour ces systèmes hybrides. La recherche socio-économique est à la

base de ces prises de conscience. Le fait de les avoir observés, théorisés, conscientisés les faits exister. Cela

a fait émerger la manière de rendre plus solide les partenariats, d’imaginer des formes différentes

d’accompagnement. Le SYAM est vecteur d’innovation organisationnelle notamment pour définir le

partage de la valeur et les prix. Cet apport méthodologique est reconnu par le représentant de la Chambre

d’agriculture de l’Isère qui a travaillé avec l’équipe de l’ISARA.

Plus d’une dizaine de cas ont été étudiés en dehors du Pôle agroalimentaire de l’Isère et notamment le cas

des éleveurs de Saveurs Iséroises, la filière 100% Charolais du Roannais, une légumerie sur le territoire

grenoblois, le Marché d’Intérêt National de Grenoble, un projet avec Sodexo pour la cuisine Toque et Sens…

Le Lyonnais, Monts et Coteaux : une marque qui amène à la coopération

C’est déjà 10 ans d’existence et environ 150 entreprises regroupées dans le domaine de la production

agricole, de la transformation, de la restauration. Cette démarche est issue de la volonté des élus et des

professionnels qui souhaitaient mettre en valeur les produits locaux de l’Ouest Lyonnais.

L’association a deux axes :

- Un centre de développement des circuits de proximité qui mène des actions de structuration de

filière et qui cherche à soutenir des agriculteurs en difficulté. Sur 1800 agriculteurs du territoire,

600 arrivent à vivre via les circuits courts ; 1200 sont dans des situations extrêmement

compliquées, surtout les producteurs laitiers. Ce qui peut sembler un paradoxe en étant à

proximité d’un bassin de consommation aussi important que le bassin lyonnais.

- La marque collective en elle-même. Elle indique l’origine des produits et les savoir-faire associés.

Un cahier des charges par filières permet de garantir la qualité côté producteurs sans pour autant

viser le bio pour toucher le maximum d’acteurs locaux. La question du hors sol et de la saisonnalité

n’ont pas été prises en compte en raison de la diversité des pratiques existant sur le territoire.

Néanmoins le cahier des charges est progressivement redéfini, avec plus d’exigence. Côté

revendeur (restaurants et boutiques), la marque garantit la mise en visibilité de ces produits. Elle

permet de mettre en avant un territoire. Cette marque est aussi un outil pour faciliter l’entrée dans

des démarches collectives pour structurer des filières. On se rapproche ainsi de la logique des SyAM

en état parti d’une logique de marque de territoire.

Pôle agroalimentaire de l’Isère et marque IsHere : une gouvernance structurée au service de la proximité

Un partenariat assez fort existe entre le Département et la Chambre d’agriculture de l’Isère. En 2010, une

étude est réalisée pour connaître les intentions d’achat des produits agricoles locaux dans le département.

Un potentiel de développement dans les circuits type GMS et restauration collective a été identifié. Le pôle

agroalimentaire de l’ISERE a émergé en 2015. Il fédère de nombreux acteurs du territoire : la métropole de

Page 30: Atelier exploratoire Climat et alimentation · climatique comme les sécheresses de 2003 et ou les inondations de 2016. Dans le futur, les projections climatiques sont régionalisées

Grenoble, des entreprises de la transformation et de la distribution, des producteurs agricoles, des

associations. Il est structuré en 6 collèges. La marque Alpes Ishere est née d’abord avec un objectif

touristique. Elle n’a donc pas été créé pour les circuits courts. Cette marque de promotion touristique ne

correspondait pas à la logique des terroirs propre aux appellations d’origine protégée. Un accord a été

trouvé avec l’INAO, l’institut national des appellations d’origine. La marque Ishere (sans Alpes) réservée à

l’alimentaire est la propriété du département et gérée par le Pôle. Elle vise à garantir 3 choses :

- L’équité, même si ça reste difficile à apprécier en raison des règles de la concurrence - L’origine, être issue d’une exploitation d’Isère ou d’une commune limitrophe - La qualité, par la labellisation HVE. 3. 800 produits concernés pour 100 entreprises.

Projet ARC, Agroécologie au service de la restauration collective : le lancement d’une « nouvelle »

filière, les lentilles

Le projet ARC est porté le Centre de Développement de l’Agroécologie et le GIEE Les Robins des Champs,

soutenus par la Chambre d’agriculture du Rhône, l’association Terres en ville, l’ISARA et la Métropole. Il

vise à produire des légumineuses dans l’Est-Lyonnais et à les consommer localement dans les

restaurations collectives de la Métropole de Lyon. L’objectif étant d’apporter une réponse concrète à

quatre enjeux :

- la protection de la ressource en eau potable ; - l’introduction de protéines végétales dans les menus ; - l’approvisionnement local ; - le développement de la biodiversité cultivée.

Le projet a beaucoup évolué depuis les constats de départ qui touchaient aussi bien au souci de

relocalisation de l’alimentation qu’à la volonté d’apporter des réponses aux enjeux environnementaux de

protection de la ressource en eau ou de la biodiversité. Ces enjeux ont pu être fédérés par le travail avec

la restauration collective.

Il a fallu faire face aux difficultés liées à la rédaction des marchés publics en s’appuyant sur l’expérience

de projets similaires nés à Rennes construits non autour de l’achat de denrées mais d’achats de services

environnementaux.

Pour pérenniser le projet, il est essentiel d’avoir une capacité d’anticipation des commandes de la

restauration collective (cf. Groupe de travail sur la restauration collective - GT3) et sans doute aussi des

débouchés élargis grâce aux changements d’habitudes alimentaires, à une diversification des manières de

cuisiner les légumineuses, à une offre de produits transformés garantissant les qualités nutritionnelles des

ingrédients (cf. Groupe de travail sur l’innovation et la transformation - GT4).

2ème temps : discussion collective – principaux points

• Autres initiatives évoquées au cours de la rencontre

- Région du goût, lancée en 2016 par le Conseil régional. Le critère principal pour pouvoir revendiquer la marque est le sourcing des matières premières : elles doivent provenir à 100% d’exploitations agricoles régionales et à 80% en cas de produit transformé.La marque concerne une grande variété de produits : viande, lait, fruits et légumes... Elle présente 4 000 références. La démarche pour les

Atelier exploratoire

Marque de territoire Feuille 2

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producteurs est gratuite. Peu de liens sont faits avec les marques existantes sauf quelques collaboration avec Gouter l’Ardèche et Bravo l’Auvergne. La logique de la marque est très promotionnelle et ne conduit pas à la structuration des filières.

- ONLYLYON. Une participante émet une suggestion : cette marque de promotion de l’attractivité touristique et économique de la région lyonnaise ne pourrait-elle pas être utilisée comme l’isère l’a fait pour Alpes Ishere ?

- Granvillage, Service créé par Groupama en 2012, basé à Lyon. L’objectif est de mettre en relation producteur et consommateur via un site internet et de favoriser la découverte des circuits courts.

- Norme ISO 26030. La norme de la responsabilité sociétale des entreprises (ISO 26000) vient d’être déclinée pour l’agroalimentaire par l’Afnor. Elle a l’avantage d’être nationale et de faciliter les comparaisons. La norme concerne les entreprises dans leur ensemble et non tel ou tel produit.

• Questionnements sur la pertinence de développer de nouvelles marques

- La question de la proximité est une attente plus forte que la demande de bio (cf. notamment l’enquête sur l’alimentation attendue par les Français de Make.org)

- Le consommateur ne parvient pas à s’y reconnaître face à la multiplication des marques. Faut-il continuer à en créer ?

- La marque qualité tourisme avait pour objectif de venir freiner le développement de toutes les marques territoriales. Cette marque a permis (un peu) de fédérer des acteurs autour d’une dynamique commune. Peut-on aller dans ce sens pour l’alimentation ?

- Le consommateur déclare des attentes en termes d’information sur des caractéristiques de qualité ou d’origine. Mais en termes de comportement d’achat, une autre réalité est observée avec des achats d’impulsion. Les différentes marques ont-elles l’impact attendu ? Comment sont-elles valorisées ?

- Les réseaux sociaux ont un véritable impact sur le crédit d’une marque. Ils peuvent faire et défaire une réputation.

- Les grandes entreprises de l’agroalimentaires ont des moyens de communication bien supérieurs à ceux des nouvelles marques de territoire, qui restent des marques parmi d’autres, peu promues en communication grands médias. Ces grandes entreprises sont par ailleurs pour beaucoup d’entre elles engagées dans des démarches Qualité et/ou RSE qu’elles peuvent promouvoir directement.

- La création d’une marque ombrelle à une échelle de territoire suffisamment vaste peut-elle contribuer à éviter l’éparpillement des marques territoriales ?

- La géolocalisation permise à terme par les applis consommateurs ne va-t-elle pas rendre obsolète toute démarche de marque ? Ne faudrait-il pas mettre les efforts dans cette direction ?

- En magasin, le consommateur est perdu. Il a besoin de signes visibles (« étendards ») comme on le fait avec le regroupement des produits bio dans un même espace. Est-il envisageable de mieux signaler la « proximité » en magasin ?

- La plus grande valorisation d’un produit, ce sont les explications fournies sur le produit. La vente directe le permet sans médiation. La grande distribution a bien perçu l’importance de ce storytelling. Comment les territoires peuvent-ils raconter les produits ?

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- Quel serait le territoire pertinent ? Pas le territoire administratif. Des terroirs reconnus (Bresse, Beaujolais…) ? des bassins de consommation ?

- Ne pas réinventer ce qui existe déjà : les critères de durabilité ont été travaillés (label Haute Valeur Environnementale, norme ISO 26030…)

- Le temps et le coût de création d’une marque n’est-il pas plutôt à mettre dans le travail d’organisation des filières (cf. les SyAM) ?

Eléments de synthèse

S’il n’est bien sûr pas question de parler de consensus entre acteurs impliqués dans la concertation, les

points de synthèse proposés en fin de rencontre n’ont pas suscité d’opposition exprimée en séance. Voici

en très bref ce qui a été partagé :

- La question de « marque de territoire » n’est pas apparue prioritaire, compte tenu des nombreuses interrogations que suscitent les marques en général et les marques de territoire en particulier. En revanche les démarches autour des filières de type SyAM ont paru pertinentes à beaucoup.

- Les acteurs en présence sont plutôt pour une pluralité des méthodes de promotion du local : le contact direct lors de la vente sur les marchés, le développement de la géolocalisation sur les applis, le regroupement en GMS sous « étendard »…

- La logique de promotion territoriale peut s’imaginer en jouant sur plusieurs échelles : à la fois le grand bassin de consommations et des micro-territoires/terroirs identifiables

- L’important n’est pas seulement le « local » au sens lieu de production/fabrication mais le rapport entre les acteurs de la filière avec une éthique et un partage des valeurs démontrés au consommateur.

Atelier exploratoire

Marque de territoire Feuille 3

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