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ATELIER D’ECHANGES SUR L’ELECTRIFICATION RURALE 19 ‐ 21 novembre 2009 • Dakar SYNTHÈSE DES DÉBATS Photo : EDF/Total

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ATELIERD’ECHANGESSURL’ELECTRIFICATIONRURALE19‐21novembre2009•Dakar

SYNTHÈSEDESDÉBATS

Photo : EDF/Total

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LetroisièmejourduséminaireaétéconsacréàlavisitedesitesélectrifiésparsolutionphotovoltaïquedanslesîlesduSinéSaloum.

Organisation du Séminaire : Christine HEURAUX, EDF Hélène SABATHIÉ AKONOR, ADEME Grégory DURAND, TOTAL Guy MARBOEUF, EDF Edouard DAHOMÉ, EDF Michel COURILLON, ADEME Laurent PEYRES, SOGREAH Coordination éditoriale de cette synthèse : Christine HEURAUX, EDF Guy MARBOEUF, EDF Patrick MARTEL, EDF Rédaction de la synthèse : Marie-Laure LAMY, METROL Relecture de la synthèse : Philippe ROCHER, METROL

Photo : ADEME

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SOMMAIRE

INTRODUCTIONHistoriqueObjectifsdel’atelierÉdouardDAHOMÉ,DirecteurdelaDivisionSolutionsdécentraliséesd’EDF(France)GrégoryDURAND,ChefdeProjetssolairesphotovoltaïqueschezTOTAL(France)Lesopérateursd’électrificationruraleparticipantsOpérateursduMali,d’AfriqueduSud,duMaroc,duBurkinaFasoetduSénégal

1‐ÉVALUATIONDUMODÈLED’ENTREPRISEDESSSDEnquêtediagnostiqueChristineHEURAUX,DirectriceduPôleAccèsàl'Énergied’EDF(France)ArthurJOBERT,IngénieurChercheuràEDFR&DRelationaveclatutelleIsmaëlTOURÉ,PrésidentDirecteurgénéraldel’AMADER(Mali)Abdoulaye KEITA, Directeur général de la Société de Services Décentralisés KorayéKurumba(Mali)Achatd’équipementsMoufid ADRAOUI, Directeur des Opérations de la Société de Services DécentralisésTEMASOL(Maroc)ChoixtechnologiqueseténergiesrenouvelablesAmadouDIALLO,Directeur général de la Sociétéde ServicesDécentralisés YéelenKura(Mali)GestionclientèleVickyBASSON,DirectricegénéraledelaSociétédeServicesDécentralisésKwaZuluEnergyServices(AfriqueduSud)

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2‐QUELLESSUITESPOURCESRETOURSD’EXPÉRIENCE?Leprogrammesénégalaisd’électrificationruraleModiboDIOP,Directeurgénéraldel’ASER(Sénégal)LanouvelleFacilitéÉnergiedel’UnioneuropéenneSamuelROBERT,ChargédeProgrammesàlaCommissioneuropéenne(Sénégal)

3‐COMMENTPÉRENNISERLESOPÉRATEURSD’ÉLECTRIFICATIONRURALE?DéveloppementéconomiquelocalDanielDELANIS,DirecteurdelaBICIS‐BNPPARIBAS(Sénégal)FormationChristineHEURAUX,DirectriceduPôleAccèsàl'Énergied’EDF(France)LaurentPEYRES,ExpertSystèmesÉlectrificationruralechezSOGREAH‐SERT(France)PartenariatPublic‐PrivéStephanGARNIER,ExpertÉnergieàlaBanquemondiale(Sénégal)

CONCLUSIONPrincipauxmessagesÉdouardDAHOMÉ,DirecteurdelaDivisionSolutionsdécentraliséesd’EDF(France)GrégoryDURAND,ChefdeProjetssolairesphotovoltaïqueschezTOTALSynthèsedesdébatsetpistesd’actionChristineHEURAUX,DirectriceduPôleAccèsàl'Énergied’EDF(France)HélèneSABATHIÉ‐AKONOR,ChargéedeMissionàlaDirectiondel’Actioninternationaledel’ADEME(France)

GLOSSAIRE

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INTRODUCTION

Historiqueetobjectifsdel’atelierÉdouard DAHOMÉ, Directeur de la DivisionSolutionsdécentraliséesd’EDF(France)Grégory DURAND, Chef de Projets solairesphotovoltaïqueschezTOTAL(France)

L’électrification rurale touche plus d’1,5milliarddepersonnes.Ellereprésenteunenjeudontl’ampleurrequiertnonseulementunemobilisationfinancièreettechnique, mais aussi une démultiplication del’expérience accumulée. L’ADEME, EDF et TOTAL onteffectué leurs premiers pas au service de l’accès àl’énergieetdel’électrificationruraleauMali,auBénin,auBurkina Faso et enCôted‘Ivoire, il y a plus de 15ans. Ilsontmenéà lacréationd’unnouveaumodèled’entreprise: les SSD (Sociétés de ServicesDécentralisés).

Deux ateliers d’échanges organisés, l’un en2004 au Maroc, l’autre en 2006 au Mali, entre lespremièresSSDcréées(Mali,MarocetAfriqueduSud)complétaient le processus d’apprentissage, de suivi,etd’améliorationcontinuedespratiques.A l’origine,cesséminairesdevaientavanttoutpermettreauxSSDd’échanger entre elles leur expérience et de lapartager avec les autorités en charge del’électrification rurale du pays d’accueil égalementconviées.

Pourleséminairede2009, lesSSDrestaientaucœurdel’ateliermaislanaturedesparticipantsetlesobjectifs se sont diversifiés. Le cercle initial desparticipants s’est élargi à des opérateurs d’autrespays(BurkinaFaso,Mozambique,Sénégal),ainsiqu’àd’autres acteurs: ministères, groupes industriels,bailleurs, institutions financières, bureaux d’études,institutsdeformations,ONG…L’objectifdecetatelierétaitdoubleau‐delàdel’échangeinitialentrelesSSD.D’un côté, il s’agissait de rendre compte desréflexions menées entre SSD auprès de la diversitédesacteursprésents:progrèsréalisés,difficultésquirestentà résoudre,attentesdesSSD.De l’autre, lesSSD avaient également émis le besoin de prendreconnaissance des engagements et actions possiblesde la part de ces acteurs pour faire progresserl’électrificationrurale.

Lesapportsencompétencesetenfinancementétaient,biensûr,auprogrammedeceséminaire.S’ilsconstituent de manière évidente une des clefs dusuccès, ils ne doivent pas faire oublier l’importancedupartagedesretoursd’expérience.

Pour lesorganisateurs,unetellerencontredoitdéboucher sur des actions efficaces, réalistes etdurables, qui répondent aux besoins du terrain.GrâceauxSSD,EDF,l’ADEMEetTOTALontbeaucoupappris,maisontégalementprisconscienceducheminqu’il reste à parcourir. Les leçons tirées de ceséminaire ont permis d’identifier de nombreusespistesdeprogrès.

Dans la continuité desmanifestations de 2004

et 2006, l’atelier sur l’ER1 (électrification rurale) quis’estdéroulédu19au21novembre2009àDakar,aété structuré en deux temps distincts, sur le thème«progressonsensemble».

Le premier jour réunissait uniquement desopérateurs d’électrification rurale et leursactionnaires. Les SSD ont pu échanger, débattre, etexposer leurs retours d’expériences, en vue de faireprogresser les opérations d’électrification rurale.L’objectif des organisateurs (EDF, ADEME, TOTAL)étaitdemettrecetatelierau servicedesopérateursd’électrificationrurale.

Prèsde40participantsontassistéauxdébatsdelapremièrejournéeduséminaire:SSD,EDF,

ADEME,TOTAL,etc.

Le second jour a accueilli d’autres acteurs del’ER,etnotamment ceuxen chargede l’organisationinstitutionnelle,réglementaireetfinancière,ainsiquedu fonctionnement de ces opérations: autorités derégulation,bailleurs,industriels,banquiers,etc.Cetteseconde journée avait pour but de leur restituer lesprincipauxrésultatsissusdeséchangesdelaveilleet 1Unglossairedessiglesetdesacronymesutilisésdanscedocumentfigureenpages34et35.

Photo : EDF / Total

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de les interpeller sur les réalités pratiques de l’ER;autrementdit,de souligner lesréussites,maisaussiles difficultés, afin de progresser ensemble sur lespointsàaméliorer.

Pourlesorganisateursdecetatelier,l’ER,siellen’exclutpasunecertainecompétition,supposeaussiune coopérationentre ses acteurs. Lamodestie doitêtrederègledanscetteactivitépionnière.

GrégoryDURAND(àgauche):«L’expériencedesopérateursestprimordiale

pourappréhenderledifficilemarchédel’électrificationrurale».

Grégory DURAND, Chef de Projets solaires

photovoltaïques chez TOTAL (France), a égalementinsisté sur la volonté des organisateurs d’échangeravec les autres opérateurs, afin de mieuxcomprendre leurs contraintes et attentes. Pour lui,ces derniers rencontrent des difficultés auquotidiensur leterrain,mais ilsréussissentaussipartiellementà les surmonter. Ce séminaire, en ouvrant ladiscussion, offrait donc à tous les participants lapossibilité de s’approprier les bonnes procédures,pour augmenter les chances de réussite de cesprojets.

Lesopérateursd’électrificationruraleparticipants

La première journée s’est ouverte par uneprésentation des opérateurs d’électrification ruraleprésents,venusde8paysd’Afrique:AfriqueduSud,Burkina Faso, Mali, Maroc, Mozambique, Nigéria,OugandaetSénégal.

KORAYÉKURUMBA(Mali)

KORAYÉ KURUMBA, qui signifie «nouvellelumière» en langue soninké, est la première SSDcrééeparEDFetTOTAL,en1999.Leprojetestpartid’unedemandedesmigrantsmaliensd’alimenterenélectricité lesfamillesrestéesauxvillages.Suiteàdenombreusesévolutions,laSSDasignéunpartenariaten 2006 avec l’AMADER (Agence Malienne pour leDéveloppement de l'Energie Domestique etl'Electrification Rurale) pour l’électrification de 21villages. En juillet 2009, EDF, qui détenait 70% desactions de la société et présidait le conseild’administration,ainsiqueTOTAL,quipossédait30%

Photo : EDF / Total

Qu’estcequ’uneSSD?

Une SSD, sociétéde servicesdécentralisés, ‐ traduitpar RESCO (Rural Energy Services Company) enanglais ‐ est unopérateurd’électrification ruralequidistribue des services énergétiques aux populationsde zones isolées, via des concessions généralementgéographiques.

Ce service énergétique généralement d’originesolaireoudiesel,consisteàfournir,pendantquelquesheures par jour (voire sur toute la journée), desservices énergétiques de base tels que l’éclairage,l’audiovisueletlarechargedetéléphonesportables.Ilcomprend aussi la fourniture d’énergie pour desbesoins communautaires et productifs, véritablesourcededéveloppementéconomique.Lanotiondeserviceénergétique s’entenddans la continuité,nonseulement pendant toute la durée de la concession(entre10et20ans),maisaussiau‐delà.

Les SSD sont des sociétés de droit local. Lemanagement et l’ensemble des employés sont deslocaux. EDF est actionnaire fondateur des SSDhistoriques, bientôt rejoint par Total et Nuon. Laphilosophie d’EDF consiste, une fois l’opérationlancée,àseretirerauprofitdesacteurslocaux.

IlimportepourlesSSD,commepoursesactionnaires,de s’insérer dans un cadre institutionnel clair etporteur, afin que les activités de la sociétés’inscriventdansladurée.Cecadreinclutnotammentla révision des tarifs, les avantages fiscaux, ou lesrelationsdesclientsaveclasociété.

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LaSSDTEMASOLenchiffres

En octobre 2009, la SSD compte plus de25000 clientsactifs. Le siège et les 16 agences locales emploient 84salariés.Aurythmede100visitesdeserviceaprèsventeaux clients par jour, les 27 véhicules de la sociétéparcourentplusde1,5milliondekm/an.

LaSSDYÉELENKURAenchiffres

Enoctobre2009,YÉELENKURAaélectrifié16villagesetl’on dénombrait 2450 clients connectés, soit 35000utilisateurs. Elle emploie 35 salariés maliens depuis2003.

desparts,sesontretirésdelaSSD.Ellesonttransféréleurs actions au GIE du personnel, nommé «GoléKanu»,(«l’amourdutravail»).AbdoulayeKEITAenestleDirecteurgénéral.

YÉELENKURA(Mali)

Société jumelle de KORAYÉ KURUMBA, elle a étécréée en 2001 par EDF et NUON. En 2008, la SSD ainstalléunecentralesolairede72kWcàKimparana,avecl’aidedelacoopérationhollandaise,NUON/FRESet l’AMADER, pour un coût de 500000€. AmadouDIALLOenestleDirecteurgénéral.

Des projets d’extension sont en cours. Aprèsune phase de démarrage de 2001 à 2006 (1350clients alimentés par des kits PV), ils visent àaugmenterletauxdecouvertureduréseauélectriqueet à optimiser le taux de charge des groupes dieselexistants. L’AMADER a validé les business planssoumis par la SSD et a signé des conventions definancement: 5 en juillet 2006 et une en juin 2009.Ellespermettrontdeconnecterplusde5000clients.Fin2008,EDFs’estretiréedelaSSDetl’ensembledesparticipations a été transféré à FRES (fondation deNUON),quidoitenrétrocéder20%aupersonneldelaSSD.

KES(AfriqueduSud)

EDF et TOTAL ont créé KES, pour KwaZuluEnergy Services, en2002. Les actionsde la SSD sontdétenuesà50%parEDF,35%parTOTAL,et15%parCalulo, une entreprise locale de type BEEC (BlackEconomic Empowerment Company). La premièreconcessionadémarréen2002sur leKwaZulu‐Natal.Environ9000installationsontétéréaliséesde2002à 2006. La seconde concession de KES sur EasternCape a débuté en 2008. Elle est financée par la

banque de développement allemande KfW etconcerne 30000 clients. Victoria BASSON en est laDirectricegénérale.

TEMASOL(Maroc)

TOTAL,EDFetTENESOLontfondécettesociétéanonymededroitmarocainen2002.Elleagagnétroismarchés de l’ONE (Office national de l'Electricité duMaroc) représentant58500 foyers sur29provinces.La SSD est organisée en agences de proximité quigèrent500à3000foyersbénéficiairesetemploient3à6salariéschacune.Sonsiège,situéàRabat,sertde«backoffice»etassurelesuividesactivités.MoufidADRAOUIenestleDirecteurdesOpérations.

Les projets d’ER commencés en 2002 sepoursuivent jusqu’en 2018. Parallèlement, TEMASOLse diversifie et intervient maintenant sur d’autressecteurs: les télécommunications, le pompagesolaire,etc.Depuis2006,EDFetTOTALonttransféréleursparticipationsàTENESOL, leur filialecommune,actionnaireuniquedeTEMASOL.

NURA(AfriqueduSud)La concession de NUON, baptisée NURA, se

situedanslenordduKwaZulu‐Natal.Ellegèreenviron11000 clients équipés d’installations solairesdomestiques (ou Solar Home Systems). SifisoDLAMINIenestleDirecteurgénéral.

YÉELENBA(BurkinaFaso)YÉELENBAestunerépliquedeYÉELENKURA,la

SSD malienne. Elle est chargée de l’électrificationrurale solaire dans 143 villages de la Province duKénédougou. Trois opérateurs privés agissent danscetterégionduBurkinaFaso.Crééeenmai2008parses deux actionnaires, YÉELEN KURA et FRES,SalimataSANONenestlaDirectricegénérale.

IDEVIngénierieConseil(Sénégal)IDEV (exSENAGROSOL)estunbureaud’études

etderéalisationdeprojets.ElHadjiOmarKANTEestresponsable de l’antenne de Ziguinchor, située enCasamance. Il accompagne le projet d’électrificationsolaire du village de Djilonguia (communauté ruralede Oulampane), en tant qu’opérateur d’appui. Encollaboration avec le fournisseur TENESOL, laFondation Énergies pour le Monde a réalisé lamaîtrised’œuvredeceprojet.

LaSSDKORAYÉKURUMBAenchiffres

Fin2009,laSSDaélectrifié8villagesetconnecté1173clients. A court terme, 18 villages seront électrifiés,parmi lesquels 10 le sont déjà à 90%. Rapidement, lenombredeclientsdevraits’éleverà5000.

LaSSDKESenchiffres

Fin2009,KESdessertprèsde10000clients.Parailleurs,en sus de son développement sur la province d’EasternCape, fin2009, la SSDa réponduàunappeld’offresduDoE(DepartmentofEnergyd’AfriqueduSud)pour8000nouveauxclientsdansleKwaZulu‐Natal.

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1‐ÉVALUATIONDUMODÈLED’ENTREPRISEDESSSD

Enquêtediagnostique

Christine HEURAUX, Directrice du Pôle Accès àl'Énergied’EDF(France)ArthurJOBERT,IngénieurChercheuràEDFR&D

En2008,l’ADEME,EDFetTOTALontmenéuneenquêtesurlesquatreSSDcrééesauMali,auMaroc,et en Afrique du Sud: KORAYE KURUMBA, YÉELENKURA,TEMASOLetKES.10ansaprèslamiseenplacedes premières SSD, cette étude devait répondre àdeuxquestionsmajeures:• ce modèle de société est‐il durable etrépliquable?

• quel impact lesSSDont‐elleseusur lapauvretéetledéveloppementéconomique?Le principe a consisté à suivre une même

méthodologiedans les3paysetpour les4 sociétés,afin d’obtenir un comparatif pertinent. Au‐delà duretour d’informations attendu, l’objectif de cetteenquêteestdepartagerlesrésultatsobtenusetd’entirer des leçons avec le plus grand nombred’opérateurspossible.

ChristineHEURAUX(àdroite):«Cetteenquêtemontrequ’ilrestebeaucoupdecheminà

parcourir,maislepartagedesrésultatsdevraitnouspermettredeprogressercollectivement».

Ainsiquel’asoulignéArthurJOBERT,IngénieurChercheur à EDF R&D, en introduction de cetteétude, partoutoùelles enont eu lesmoyens (sousformedesubventionspubliques),lesSSDontréalisélesobjectifsprévusdanslesdélaisimpartisetles

clients bénéficient depuis l’installation d’unecontinuitéde services.Mais il resteque lesobjectifsont rarement été atteints. L’enquête a permis decernertroisfreinsaudéveloppementdesSSD:

• le défaut de financement de la subventionpublique(versementserratiques),• une augmentation des coûts supérieure auxprévisions (batteries, câbles électriques,carburant,etc.),• lesdifficultésdeplanification.

L’enquête révèle notamment que les SSD sontencore trop «mono‐client» (i.e. dédiées à un seultype de clientèle) et «mono‐produit» (i.e.concentréessurunseultypedeservice).Mêmesicefaitn’estpas intrinsèqueaumodèleSSD,parfois, leschoix des donneurs d’ordre ou des bailleurs ontconduitàcetteapprochemono‐client/mono‐produit.De façon générale, elles sont très dépendantes del’institution publique responsable de l’électrificationrurale qui leur laisse peu de marge de manœuvredans le choix de leur clientèle. Dans les faits, ellestententdediversifierleursservices:eau,gaz,etc.

L’enquêteaégalementmisenlumièreleseffetsparadoxaux d’un actionnariat ne comprenant pasd’entrepreneurs nationaux. La situation a évoluédepuis 2008. Cependant, si le soutien de grandsgroupes internationaux (EDF, TOTAL) revêt denombreuxavantages, ilaégalementpu laissercroireque les SSD étaient capables de supporterdurablement des déficits d’exploitation. De plus, cetactionnariat peut nuire à la mobilisation departenairesprivés.

Cette étude a également souligné une érosion«mécanique»de laclientèle.Dèsque lepartenairepublic cesse de subventionner les investissementsinitiaux, les SSDn’ont plus lesmoyens de connecterde nouveaux clients, et perdent en sus certains deleurs clients possédant des kits PV. Comme lescharges d’exploitation ne diminuent pasproportionnellementà laclientèle,etquel’évolutiondes tarifs ne compense pas ce manque de recettesd’exploitation, le taux de rentabilité interne dechacune des SSD décroît. Au moment de l’enquête(2008), l’équilibre financierdesSSDnesemblaitplus

Photo : ADEME

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assuréparlaseuleexploitationdeleursclientèles.Lanon atteinte des objectifs de clientèle a étépréjudiciableàlarentabilitédesexploitations,carlesSSDont établi leursplansd’affaires sur la based’unnombredeclientsparfoisdeux fois supérieuràceluifinalementatteint.

L’enquête met cependant en évidence des

motifs de satisfaction des différentes partiesprenantes:• les clients ont trouvé un accès à un serviceabordableetpérenne;

• les pouvoirs publics ont développé un modèlepionnieretrépliquable;

• lesactionnairesontconciliédurabilitéetéquilibrefinancier.

ArthurJOBERT(àgauche):«LemodèleSSDpossèdedesfaiblesses,maisreprésentetoutdemêmeuncadresolidequipeut

s’adapteretprogresser».

Apartirdecespremiersrésultats,RenéMASSÉ,expert indépendant responsable de cette étude,préconise dans son rapport de définir un cadre à lafois plus précis et plus souple pour faire face auxrisques identifiés (chocs exogènes, érosion«mécanique» de la clientèle) et de prévoir des«clauses de rendez‐vous» dans les contrats deconcession.

S’agissantdumodèled’entreprise,ilsoulignela

difficultédedevoir à la foisassurerdesmissionsdeservicepublicdédiéesàdespopulationspauvres,etdégager du profit. Il suggère de rééquilibrer lemodèle en s’orientant davantage vers des activitésproductivessusceptiblesdegénérerdesrichesses,etendiversifiantlesactivitésdesSSD.

Parallèlementà cetteétudequantitative,etencomplément de résultats déjà disponibles sur leMaroc (études ONE), une enquête qualitative a étémenéeauMalietenAfriqueduSud.

Ilfautnoterd’embléequel’onaaffairedanscespaysàuneclientèlenonhomogène(revenusrégulierset relativement élevés versus situation précaire).Globalement, le budget énergie a diminué pour lespluspauvresquiontpuaccéderauserviceélectriquede laSSD.Pour lesclients lesplusaisés,cepostededépense a crû du fait de l’augmentation du tempsd’utilisation des appareils alimentés. Pour tous,l’étudemontre une nette augmentation du confortde vie: développement des applicationsaudiovisuelles,destéléphonesmobiles,etc.

Enrevanche,commeonpouvaits’yattendreenraison des choix technologiques imposés (kits PV),l’impactéconomique reste relativement faible. Trèspeudeclientsdéclarentavoirdéveloppéuneactivitépréexistante, et rares sont ceux qui affirment avoircréé une nouvelle activité grâce à l’électricité. Leseffets perçus sur la scolarisation, les migrations oul’emploisontégalementfaibles(hormislacréationdeprès de 200 emplois directs par les 4 SSD elles‐mêmes).

L’électricité est perçue comme un bien«socialement désiré», un symbole de la viemoderne, une promesse de changement. Même sides frustrations sont exprimées, l’électricité est unbien qui se partage: TV, chargeur de téléphone,éclairagepublic,etc.

Enfin, l’enquête met en évidence deschangements diffus dans la vie quotidienne:développement des activités (notamment le soir),facilitation du travail des femmes à la maison,sensation de plus grande sécurité (éclairage public),etc.

Autotal,plusde1000questionnairesontétéadressésàdesclients(75%),ainsiqu’àdesnon

clients,auMalietenAfriqueduSud.

Photo : ADEME

Photo : Yeelen Kura

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Relationaveclatutelle

Pointdevued’AbdoulayeKEITA,DirecteurgénéraldelaSSDKORAYÉKURUMBA(Mali)

QuatrethèmesprincipauxfondentlarelationdelaSSDmalienneavecsatutelle,l’AMADER:

Lesmodalitésd’attributiondessubventionsLaSSDdoitd’abordsoumettreà l’AMADERdes

plansd’affairesdesonprojet.Unefoiscesdocumentsvalidés,uneconventionestsignée.Elles’accompagned’un contrat d’autorisation et d’un cahier descharges. Le financement octroyé par l’AMADER estplafonné à 500000Dollars US par la Banquemondiale,etlacontrepartieapportéeparl’opérateurdoit couvrir au moins 20% des investissements del’opération.

LerespectdesdélaisLaprocédurededécaissementdelasubvention

prévoit que le premier versement de 25%n’intervient qu’une fois que l’opérateur a investi sacontrepartie. Or, l’expérience montre que les délaisde décaissement ne sont pas toujours respectés,entraînantdesretardsdanslaréalisationdesprojets.Toutefois, dès que l’argent est débloqué, laréalisationdestravauxd’électrificationdesvillagesdelaconventiondébute.Unefoisterminés,cestravauxsontréceptionnésparl’AMADERoulemandataire.

LerespectducontratPour l’opérateur, respecter le contrat signifie

raccorderauréseautoutclientledemandant,danslalimitedunombredeclientsinscritdanslecahierdescharges.LaSSDdoitégalementassurer lagestiondelaclientèle,lamaintenancedesinstallations,laventedes services électriques suivant l’arrêtéd’autorisation, et la mise à disposition desinformations sur l’exploitation. De son côté,l’AMADERdoit contrôler la conformité des ouvrageset leur bon fonctionnement. Elle doit égalementfaciliter à l’opérateur l’obtention des documentsnécessaires pour bénéficier des avantages convenus(exonération sur les investissements et le fuel, parexemple),ainsiqueledécaissementdesfondspourlepaiement des sous‐traitants. Là encore, lesopérateurs notent un décalage avec la réalité duterrain.

Lesmodalitésréellesd’évolutiontarifaireToute proposition d’une évolution tarifaire

repose sur la présentation par l’opérateur d’undocument d’analyse faisant ressortir les coûtsd’exploitation du moment. Sur cette base, la SSDnégocieavec l’AMADER lesdifférentsparamètresdecalcul. Ces négociations peuvent mener à lamodification des formules d’indexation tarifairefigurant dans le cahier des charges initial.

Pointdevued’IsmaëlTOURÉ,PrésidentDirecteurgénéraldel’AMADER(Mali)

L’AMADERestunétablissementpublicnational

àcaractèreadministratifcrééen2003etplacésouslatutelle duMinistère chargé de l’Énergie. Sa missionconsiste à permettre aux populations rurales etpériurbaines d’accéder aux services énergétiques aumoindrecoûtenvuedesatisfairelesbesoinsvitaux:qualité de l’eau; valorisation des produits del’agriculture, de l’élevage et de la pêche;développement de l’artisanat et du commerce;développement de l'éducation et de la santé; accèsaux moyens modernes de communication. L’objectifest d’atteindre un taux d’électrification rurale de12%en2010,etde55%en2015 (contremoinsde1% en 2004). Aujourd’hui, l’enjeu consiste àmaintenirl’équilibrefinancierdesSSDsurladuréedela concession (15 ans renouvelables), avec des tarifssupportablesparlespopulations.L’agenceaidentifié13pistespourrelevercesdéfis:

Les13pistesd’améliorationidentifiéesparl’AMADER

1 ‐ Accorder une attentionparticulière aux critères desélection des opérateurs ruraux (professionnalisme,compétence,capacitéfinancière);2 ‐ Instaurer un cadre de collaboration entre lescollectivités,l’agenceetlesopérateurs;3 ‐ Fédérer les opérateurs pour bénéficier deséconomiesd’échelles;4‐Appliquerlesmesuresderéductiondecoûtpendantlaconceptionetlaréalisationdesprojets;5 ‐ Tenir les engagements sur les exemptions fiscalescommeprévuparl’Arrêtéministériel;6‐Adopter leprinciped’unesubventiond’exploitationdurant les trois premières années de fonctionnement(périodechroniquededéficit);7‐Adopterunepolitiquecommercialeadéquate;8‐Adopterdesnormestechniquesallégées;9 ‐ Diversifier les sources avec la ramification desréseaux électriques moyenne tension 30 kV, en vued’aboutiràuneélectrificationaumoindrecoûtàtraversles réseaux monophasés et permettre aux opérateursd’arrêterleurscentralesthermiquesdiesel;10 ‐Promouvoir laproductionde l’huiledepourghère(Jatropha)enquantitéindustrielle;11 ‐ Introduire unminimumde sources renouvelablesdeproductiond’énergie;12 ‐ Réaliser les extensions en ré‐investissant 40% ducash‐flowquandleprojetatteintsavitessedecroisière;13‐Mettreenplaceunsystèmedemicrofinancelocaleàl’intentiondesclientsproductifs.

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Synthèsedesdébatssurlethème«Développementdessociétésdans

letempsetladurée»

TarifsetexonérationsfiscalesSuite à l’intervention de Sisifo DLAMINI de

NURA (AfriqueduSud), IsmaëlTOURÉde l’AMADER(Mali) confirmeque l’agence d’ER a également pourmission de fixer les tarifs dans le milieu rural. Lesprix, déterminés à partir du plan d’affaires del’opérateur,nepeuventêtremodifiésqu’auboutd’unan,saufencasd’envoléeduprixdeshydrocarbures,auquelcascedélainetientplus.Lapolitiquesocialepermetdeproposerdifférentstypesdetarifs:social,auforfaitouaucompteur.

Ainsi que l’a souligné Abdoulaye KEITA de laSSD KORAYÉ KURUMBA (Mali), la moindreaugmentation du tarif de l’électricité est perçue parlespopulationsruralescommeledébutd’unepérioded’enchérissement croissant du service. Alors qu’en1999,lelitredecarburantétaitàmoinsde300FCFA,il a quasimentdoublé en2009. Pourtant, ce surcoûtd’exploitationn’apuêtrereportésurletarifappliquéaux clients. Dans ce contexte, l’octroi d’unesubventiond’exploitation lestroispremièresannéesestperçupar lesopérateurs commeunnetprogrès,maisdeséclaircissementsrestentnécessairesquantàsa mise en œuvre et son éventuelle rétroactivité.Parallèlement, la société a besoin que l’exonérationde taxes sur les carburants prévue dans la chartesignée avec l’AMADER soit opérationnelle au plusvite, comme cela est déjà le cas pour la compagnienationale (EDM ‐ Énergie du Mali). Certes, desremboursementssonteffectués,maisengénéralavectroismoisde retardet la SSDdoit doncavancer cessommes.

Suite à la réalisation d’un bilan de ses actions,l’AMADER a proposé au gouvernement plusieurspistes en vue d’égaliser le prix de l’électricité auxniveauxruraleturbain.Lesréflexionssontencours.Un autre objectif de l’agence concerne ledéveloppement de l’interconnexion des réseauxisolés,cequipermettraitderéduire lecoûtdukWh.Parmi les problèmes identifiés, la question del’exonérationdestaxesestclairementressortie.PourAdama SISSOKO de l’AMADER, elle est connuedepuis longtemps,mais elle se heurte à la lourdeuradministrative. Des réunions trimestrielles avec lesopérateurs permettent de réfléchir aux moyensd’obtenir rapidementcesavantages fiscaux.Unedessolutions consisterait à fédérer tous les opérateurs,afindeconstituerungroupedepressioncapabledesensibiliser le gouvernement à cette question.L’exonération des taxes sur les carburants est unsujetsensible.PourIsmailTOURÉ,PDGdel’AMADER,

l’impossibilitédecontrôlerl’usageréellementfaitdeshydrocarbures a incité l’État à mettre en place unmécanisme de remboursement sur justificatifs. Deplus,lataxesurleshydrocarburesapratiquementétéréduite à zéro. LeMali est aujourd’hui l’undespayscontinentauxoùlecarburantestvendulemoinscher,notamment grâce à l’effort de réduction de taxes(TIPP)del’État.

CentralesolairedeKimparana(72kWc‐Mali)

LesSSDetlesstructuresderégulation

Ainsi que l’a souligné Mohamed DIOP deMATFORCE (Sénégal), au Sénégal, la structure derégulation est indépendante de l’agenced’électrification rurale (ASER). Malgré la politiquevolontariste d’électrification rurale suivie par l’ASER,les SSD ressententune certaine lenteur, notammentenmatièredefixationdestarifs.

Créée trois ans après l’ASER, l’AMADER a puintégrerlespremiersretoursd’expériencedel’agencesénégalaise,toutenlesadaptantaucontextemalien.En 2000, avec l’aide de la Banque mondiale, denombreux gouvernements africains ont entamé lesréformes du secteur dans leur pays, en autorisantnotamment l’investissement privé et en créant desagences spécialisées. LeMali a décidé que lemilieururalneseraitpasréguléparlaCREE(Commissionderégulation de l'électricité et de l'eau), mais parl’AMADER. L’avantage de ce mode de régulationréside dans la plus grande facilité et la plus grandesouplessedefixationdestarifs.LaloipermetquelePDG de l’AMADER fixe le prix, en relation avecl’opérateur et les populations, sur la base du pland’affaires.Leprocessusestrapideetefficace.Mais ilcomportequelquesdifficultés.D’abord,ilrequiertdedéterminer précisément la frontière entre milieuxruraux et périurbains. Surtout, l’agence se retrouvejugeetpartie,puisqu’elleestàlafoissoustutelleduMinistèreetrégulateurindépendant.

Selon Ismaël TOURÉ de l’AMADER (Mali), desréflexionssontencourspourséparercesdeuxfonctions.

Photo : AMADER

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Lesdélais

Les délais de mise en route des projets delAMADERvarientselonlazoneetlamodalitédemiseen œuvre qui s’y applique: concession ou projetd’initiative locale.Pour les seconds, laprocédureestsimpleetrapide.Deuxmoisaprèsledépôtduprojetd’électrification rurale, et si aucun autre acteur n’adéclaré d’intérêt pour un projet sur la même zone,l’opérateurobtientunpermispréliminaire.Cepermislui permet de préparer et présenter un pland’affaires. La convention, spécifiant notamment lestarifs, est signée environ 4 mois après le début duprojet,dèsque l’AMADERdisposedesfinancements.Le problème est qu’aujourd’hui, une centaine deprojetsvalidésattenddesbudgets.Lemécanismedesconcessions entraîne quant à lui un délai d’environdeuxans.LePDGdel’AMADERsignedirectementdesconventions,pouvantatteindre2milliardsdeFCFA.

LesextensionsderéseauxAuMali,l’AMADERpensaitquel’apportde80%

dufinancementàl’opérateurpermettraitàcedernierde démarcher de nouveaux clients et de procéder,petit à petit, à des extensions de réseau. Or,l’expérience a montré qu’il était impossible demorcelerl’électrificationd’unvillage:afindegarantirl’équitéauseinduvillage, tous leshabitantsdoiventêtre raccordés en un seul projet. De manièregénérale,lesopérateursattendentquelesextensionssoient réalisées par l’État, c’est‐à‐dire par l’agence.C’est pourquoi l’AMADER a profité de ce séminairepourlancerunappelauxbailleursdefondsprésents.

A noter: l’utilisation de financements hollandais etrusses est aujourd’hui à l’étude avec la Banquemondiale.

Pour Olivier CRESPY de l’AFD (Sénégal), unepisteéventuelleseraitquelesbailleursaccordentdesprêts directement à l’opérateur titulaire de laconcession. L’AFD envisage de développer cemécanisme au Sénégal, une fois que plusieursconcessionsaurontétéattribuées.Encontrepartiedeces prêts à taux concessionnel, les opérateurss’engageraientàuneplusgrandeextensionouàdeschoixtechnologiquesplusdurables.

Pérennitédessociétés:diversification,

subventions?LaquestiondelapérennitédesSSDestcruciale,

tant pour les opérateurs eux‐mêmes que pour lespopulations. Mais pour Boubacar SOW de TEAO(TENESOL Afrique de l’Ouest), elle l’est tout autantpourl’Étatquialaresponsabilitéduservicepublicdel’électricité, et pour les bailleurs de fonds, quiaccompagnent ces projets. La voie de ladiversification des activités des opérateurs impliquede rechercher de nouvelles sources de revenus, quipeuvent s’avérer plus rapides et plus rentables quel’activité de base de la SSD. Mais elle risque aussid’éloignercessociétésdeleursmissionsetobjectifsinitiaux. Les subventions à l’exploitation sont, aucontraire,uneidéeàcreuser.PourlereprésentantdeTEAO, les SSD devraient être accompagnées sur lelong terme, afin de minimiser leurs risques dans ladurée.

ÉclairagepublicphotovoltaïquepourlespêcheursdesîlesduSinéSaloum(Sénégal)

Photo : ADEME

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Achatd’équipementsMoufidADRAOUI,DirecteurdesOpérationschezTEMASOL(Maroc)

L’évolutionduprixdesmatièrespremièresestaucœurdelathématiquedel’approvisionnementenéquipements.A titred’exemple, l’évolutionducoursduplombaeudes répercussionsconsidérablespourTEMASOL:elleamultiplié leprixdesbatteriespar5entre janvier 2002 et l’été 2007 (cf. graphiques ci‐dessous).

Source:TEMASOL

On comprend l’enjeu que recouvre cette

évolution des prix quand on sait qu’au total, entre2002 et 2018, TEMASOL devrait fournir environ75000 batteries. Grâce à d’âpres négociations avecles fournisseurs, la société a réussi à limiterl’évolutionduprixdesbatteries:celui‐ciamoinsquedoublé sur la période (cf. graphique ci‐après), alorsqueleprixduplombaétémultipliépar5.

Source:TEMASOL

Lecâblagereprésentelesecondcomposantdesfournituresdont leprixdépenddirectementducoûtdes matières premières, puisqu’il est constitué decuivre.Comme lemontre legraphiqueci‐dessous, leprix du câblage a également doublé entre 2004 et2008.

Source:TEMASOL

LekitTEMASOLestvenduàprixfixeàl’ONE.Du

fait de l’évolution du coût des matières premièresprésentée ci‐dessus, le couple câble + batterie estpasséde19%duprixdukità32%, sansqu’aucunerépercussionnesoitpossiblesur leprixdevente.End’autres termes, ces évolutions ont directementaffectélamargedelasociété.Danscesconditions,laquestionde laviabilitédesSSDseposedemanièreévidente.

Électrificationenmilieurural

Évolutionducoursduplombde2002à2009

ÉvolutionduprixdesbatteriesTEMASOLde2006à2009

ÉvolutionduprixducâblageTEMASOLde2004à2008

Photo : EDF / Total

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Choixtechnologiqueseténergiesrenouvelables

AmadouDIALLO,DirecteurgénéraldelaSociétédeServicesDécentralisésYÉELENKURA(Mali)

Sur les 21 localités que doit électrifier YÉELENKURA, 12 sont électrifiées par un réseau alimenté àl’origineparungroupedieselélectrogène.Toutefois,danstoutesceslocalités,laSSDapoursuivilesprojetsd’électrification en installant des kits solairesindividuels chez les clientsexcentrésdu réseau.Unefois les extensions de réseau réalisées, les clientsbasculent sur le réseau, et les kits individuels ainsilibérésbénéficientàd’autresclientsnonraccordés.

En 2008, la crise énergétique a entraîné unefortehausseduprixdupétrole, conduisant la SSDàexpérimenter la technologie solaire. A l’origine, levillagedeKimparanaétait équipéd’unmicro réseaubassetensionde7km,alimentéparungroupedieselde100kVA, légèrementsurdimensionnéparrapportauxbesoinsréelsdelapopulation.Afindefavoriserlamise en place de nouvelles sources de production,une centrale solaire de 72 kWc a été installée en2008, avec un stockage batterie de 24720 Ah(ampères heure). La production attendue s’élève à144 MWh par an. Le comparatif des coûtsd’exploitation avant et après lamise en place de lacentrale solaire met en évidence les considérableséconomies de combustibles réalisées: 600 litres dediesel consommés en 2008, contre 40000 litres en2007.

Au sein de YÉELEN KURA, les kits solairesphotovoltaïques sont généralement utilisés dans leszones d’habitats dispersés. Ils sont adaptés à lacouverture des besoins de base: éclairage,audiovisuel, recharge de téléphone. Toutefois, cettetechnologieprésentedesinconvénients:lapuissancefournie est limitée, surtout au regard de la taillemoyennedesfamillesauMali(environ15personnes).

Dans les zones denses, où les appels depuissance sont forts, le solaire n’est pas forcémentapproprié. Les biocarburants peuvent alorsconstituer une source de remplacement du gasoil.De manière générale, toute une gamme debiocarburants pourrait être utilisée: esterméthylique, huile de copra, palme, coton,pourghère, arachide, colza, soja et tournesol. En2006, sur financement de l’ADEME et d’EDF, lafaisabilité technique de l’utilisation d’huilesvégétales dans des groupes électrogènes a étédémontrée. Il n’a pas été nécessaire demodifier lemoteur,dufaitdel’utilisationd’unkitderégulation

mis au point par le CIRAD. Un autre volet del’expérimentation, en cours actuellement, concernelamiseenplacedesinfrastructuresdeproductiondesgraines et de fabrication de l’huile à partir de cesgraines. Cette piste parait prometteuse, mais resteencore incertaine et non opérationnelle à l’échelle«systématique».Uneincertitudepèsesurledevenirdecemarchédanslemilieudescultivateurslocaux.Lesfilièresrestentàorganiser.

Même si la SSD n’a pas encore exploré cettevoie technologique, l’éolien peut convenir pour laproduction décentralisée d’électricité en sites isolés,c’est‐à‐dire non raccordés au réseau. Cettetechnologie peut également être utilisée pour uneproductionreliéeauréseau,vial’installationdeparcsde plus grande taille. Dans les deux cas, cettetechnologie ne peut être développée que dans lesrégions possédant la vitesse et la régularité de ventadéquates.

La petite hydraulique constitue une autreoptiontechnologique.Elleconvientparfaitementauxvillages décentralisés dotés d’une ressource en eaupermanente. Cette technologie éprouvée offre unegrande autonomie et de faibles coûts d’entretien.Toutefois, les sites exploitables ne sont pas toujoursproches des consommateurs et les installationsnécessitentdesinvestissementsinitiauximportants.

Lechoixdestechnologiesestdéterminantpourlapérennisationdesprojetsd’électrificationrurale.VillagedeBaout–IlesduSinéSaloum

Les financements verts ont pour objectif

d’augmenterletauxd’énergiesrenouvelablesdanslaproduction d’énergie et à diminuer les émissions degazàeffetdeserre.CommentlesSSDpeuvent‐ellesenbénéficier?

Photo : Total EDF

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Synthèsedesdébatssurlethème«Choixtechnologiques»

Pourghère

El Hadji SENE est directeur de EPS (Sénégal),entreprise de réalisations électriques (solaire etconventionnelle). Son souhait serait de développerdes partenariats technologiques avec le Mali sur latechnologie du pourghère. Ainsi que l’a exposéAmadouDIALLO,undébatanimeleMaliaujourd’huisurcettesourced’énergieet legouvernementamisen place une agence nationale pour ledéveloppement de la filière. Les projets sontnombreuxetlaSSDmalienneesttotalementouverteàunetellecollaboration.

Éolien,hydrauliqueetsolairethermodynamiqueAu cours des deux jours d’atelier, les

participants ont souvent parlé de diversificationtechnologique. Toutefois, pour Vincent GEDEALETEde l’Université de Dakar, deux filières s’imposentdans les faits: les groupes électrogènes et lephotovoltaïque. Selon lui, au Sénégal notamment,l’éolien et le solaire thermique mériteraient d’êtredéveloppés.Pourcela, il conviendraitde laisserplusde place aux innovations et de faciliter l’accès auxbailleursdefondspourlesorganismesderecherche.

Amadou DIALLO explique que le choixtechnologique ne doit pas être dogmatique. Il doitcorrespondre aux réalités de chaque village. IsmaëlTOURÉde l’AMADER (Mali)confirmecetteapprocheet indique que le soleil est disponible partout et enquantité suffisante.C’estdonc sur luique leseffortsdoivent porter en particulier, via notamment ledéveloppement de centrales. Parallèlement,quelques micro centrales hydrauliques alimententdes petits villages et des expérimentations sontmenées sur les biocarburants.Même si les énergiesrenouvelables sont chères, l’accent est mis sur leurdéveloppement,grâceàl’aidedesbailleursdefonds.L’AMADERestimequelesolairethermodynamiqueàconcentration estune technologie trop sophistiquéeettropgourmandeeneau(refroidissementdusystème).

Au Maroc, de grands projets éoliens sont encoursdedéveloppement.PourTanguyBOUSSARDdeKES (Afrique du Sud), la SSD bénéficie peut‐être deretoursd’expérienceàcesujet.Or,MoufidADRAOUIde TEMASOL (Maroc) a souligné que ces projetsrelevaient de grandes concessions. AuMaroc, l’ONEtientlerôled’acheteuruniqueetassurelaproductiond’électricité avec le secteur privé (dans le cadre deconcessionstypeBOT).

En matière d’énergie éolienne, NicolasGUICHARD de laFondation Énergiepour leMonde,souligneque lemanquedeconnaissanceprécisesurle gisement éolien constitue un véritable blocage.

Des atlas existent parfois, mais sont insuffisants, etdes analyses plus précises requièrent desfinancements. Là aussi, les bailleurs de fonds sontsollicités.Ledéveloppementd’énergiesrenouvelablesautres que le solaire nécessite des investissements,afindefinancerdesétudesamont.

R&DetdiversificationénergétiqueEn tant qu’actionnaire de SSD, EDF souligne la

complexité du métier des opérateurs ruraux et lafragilité de leur situation financière. Pour GuyMARBOEUF, ilnepeutdoncpas leurêtredemandéde devenir, en plus, des laboratoires de recherche.Lestechnologiesretenuesparcesopérateursdoiventforcément êtrematures et viables économiquementsur le terrain. Cependant, le développement denouvelles sources d’énergie est primordial. Qui vaalorssupporterlecoûtdelaR&Detlesurcoûtd’unesolutionnonconventionnelle?Est‐ceauclient finalouàlacommunautéinternationaledepayer?

Pour Philippe GIRARD de l’Institut 2iE, ondemande effectivement aux SSD d’utiliser destechnologies chères, pas toujours matures oudisponibles. Les solutions éolienne, biomasse outhermodynamiquepourl’électrificationruralesontunvéritable non‐sens. Dans la majorité des cas, lessociétés courent à la catastrophe du fait de leurmanque de moyens. Les énergies renouvelables nesont pas forcément la panacée pour alimenter leszones rurales. Il ne s’agit pas de les exclure, maisplutôt de les faire développer par les grandescompagnies électriques ou des laboratoires derecherche. L’innovation devrait porter sur lescomplémentaritésentrecessources,etlessystèmeshydrides mériteraient plus d’expérimentation.L’expérience de Philippe GIRARD montre que denombreux réseaux sont mal dimensionnés. Lesclients immédiats potentiels, ainsi que lesraccordementsfuturs,sontsouventsurestimés.Enfin,la perspective des apports des crédits carbone auxpetitsprojetsrurauxestminime,neserait‐cequedufaitducoûtinhérentaumontagededossier.

Johane MEAGHER est Directrice duSecrétariat général de l’association e8, une instanceinternationalequiréunitlesplusgrandescompagniesd’électricité des pays duG8. Elle confirme que pourles petits projets, les recettes liées aux créditscarbonedanslecadred’undossierMDP(mécanismepour un développement propre) seront sûrementinférieures aux coûts de transaction nécessaires aumontage des dossiers. Pour les projetsd’électrification rurale, la seule façon de bénéficierde ce mécanisme de marché consiste à regrouperplusieursprojetsetàconfierlemontagedudossieràuneentitébienaufaitdumodeopératoire.

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GestionclientèleVickyBASSON,Directrice généralede la SociétédeServicesDécentralisésKES(AfriqueduSud)

VickyBASSON:«L’outildegestiondeclientèlenesertpasuniquementàgérerlacollectedesrevenusetàassurerlesuividesclients.Il

permetégalementd’organiserl’entretienetlamaintenancedeséquipements.»

Comme la plupart des SSD, KES travaille pouruneclientèledispersée,éloignéedescentresmajeurs.Elle estpar conséquentdifficile à gérer sansunbonoutildegestion.Unedesquestionscentralesconsisteàdéterminerleniveaudesophisticationdecetoutil:gestion papier, équipement informatique, logicieldédié,etc.Uneanalysedescoûtsetdesbénéficesestnécessaire,carcetélémentpèselourddanslafacturetotale du kit photovoltaïque (installation decompteur/régulateur particulier, par exemple). PourVicky BASSON, il importe de partager entre SSD lestechnologiesetoutilsemployés.

Il existe différentes méthodes de collecte derevenusenfonctiondel’offredeserviceofferte:

• leprépaiementIlpeutprendrediversesformesselonqu’ilportesurlalocation du système (facturation à l’avance), qu’ilinclut lamaintenance(feeforservice),ouqu’ilportedirectement sur la consommation (principe d’achatd’unitésd’énergie).

• lafactureElle peut concerner la location de l’installation oudirectementlaconsommation.

La viabilité financière des SSD dépend engrande partie de la qualité du système de gestionclientèleenplace.

Le choix de l’interface clientèle demande de

définir ce que la SSD cherche à mesurer (énergie,temps, etc.). Plusieurs outils peuvent être utilisés:limiteurdepuissance(danslecasdesmicroréseaux),compteur d’énergie, compteur horaire... Le choix del’outil dépend du modèle retenu. L’interface doitassurer la protection du client et de l’équipement(stabilisateur de tension, parafoudre, fusible). Elledoitégalementêtresimpled’utilisationpourleclient.Enfin, elledoit intégrerunélémentde sécuritépourluttercontrelafraude.

Chaque “business model” recèle ses propresrisques liés à la collecte des revenus, et donc ausupportdeladette.Aveclesystèmedefranchise,lescommissions sont indexées sur les recettes et lessociétés emploient leurs propres agents ou desagentsexternespourcollecterlessommesdues.Dansun système de société «simple», le client payedirectementsesfacturesauprèsdelasociété.

La clef de voûte du système (serveur central)doit être enmesure de produire différents rapportspour différents usages: comptabilité, gestion demaintenance, stock, etc. Cependant, au‐delà del’outil, la société a besoin d’employés compétents,capables d’exploiter efficacement cet outil (analysedes impayés...). Le plus efficace des systèmesexploitation ne pourra jamais garantir un taux derecouvrement de 100% sans l’intervention depersonnelsdûmentformés.

Pour Vicky BASSON, le thème de la gestionclientèleimpliquelesquestionssuivantes:• Quels sont les retours d’expériences, comment

lesrisquessont‐ilsréduits?• Commentmotiverlesclientsàpayer?• Au vu de la dimension sociale du projet, la

déconnexion/désinstallation systématique est‐elle la meilleure solution aux problèmes desclientsnepouvantplushonorerleurfacture?

Photo : Total EDF

Photo : Total EDF

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2‐QUELLESSUITESPOURCESRETOURSD’EXPÉRIENCE?

Leprogrammesénégalaisd’électrificationrurale

Modibo DIOP, Directeur général de l’ASER(Sénégal)

En 2000, le gouvernement sénégalais a créél’ASER, l’Agence sénégalaise d’électrification rurale.Avant cette date, l’électrification du territoirereposait sur l’extensiondu réseaumoyenne tension.L’allocation des ressources financières n’était pasoptimisée et l’utilisation des énergies renouvelablesétaitmarginale: la capacité solaire installée s’élevaità850kWc.L’utilisationdel’électricitéenzoneruraleétait limitée à l’éclairage et les infrastructuresélectriquesétaientconcentréesdansl’Ouestdupays.

Le gouvernement a alors engagé des réformesdusecteurélectrique,aveclesobjectifssuivants:• fournirauxfoyersetaux industrielsuneénergie

électriquedequalitéetenquantitésuffisante,• accélérerl’électrificationrurale,• ouvrir le marché et mettre en place un cadre

favorable à un partenariat public ‐ privépermettant une augmentation des moyens deproductionetdefinancementdel’ER.

Le gouvernement a également créé une

Commission de régulation du secteur de l’électricité(CRSE).Cetorganismeindépendantapourmissiondesurveiller le marché, afin d’assurer les intérêts desconsommateursetdesopérateursprivésnationauxetinternationaux. En plus de ce rôle d’arbitre, la CRSEestcompétentepourladéterminationdestarifsetlecalculdesrevenusautoriséspourlesopérateurs.

Ce changement d’échelle s’accompagne d’unenouvellestratégiefinancière.LegouvernementamisenplaceleDASER,programmedediffusiondel’accèsaux services électriques en milieu rural sénégalais,pour attribuer des concessions d’électrificationrurale à des opérateurs privés. Ce sont des zonesgéographiquesquiregroupentunensembledeclientsà électrifier. La première concession a été attribuéeen 2008, la seconde en 2009, et 3 autres devraientl’êtred’ici fin2010.Lepaysaactuellementdéfini12concessions.Leurmiseenœuvreestplanifiéedansletemps, avec l’appui financier de partenaires audéveloppementcomme laBanquemondiale (BM), laBanqueafricainedeDéveloppement(BAD),laBanqueallemandededéveloppementKfW,l’Agencefrançaisede Développement (AFD), l’Union européenne, laBanque islamique de Développement (BID), l’État etlesecteurprivé.

Cartedesconcessionscibléesparlespartenairesaudéveloppement

Lesobjectifsduprogrammed’ERsénégalais

En 2000, le taux d‘électrification rurale était de8% et, du fait de leur éloignement des lignesélectriques,plusde70%desvillagesduSénégalrestaient dans les ténèbres. Les objectifsd’électrificationétaientde18%pour2006etde30% pour 2012. La nouvelle politique a pourobjectif de faire passer le taux d’électrificationruralede16%en2007à50%en2012.

Il s’agit d’assurer un accès à l’électricité à 3,8millions de Sénégalais, soit 365000 ménagesruraux (contre 102000 ménages actuellementdesservis). Ce sont donc 52600 nouveauxménages par an qui devront être équipés d’ici2012, contre 9200 par an sur la période 2000‐2006et4150paranentre1995et2000.

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Lesconcessionsnonencoreattribuéesleserontpar un processus d’appel d’offres international endeux étapes. La première étape, dite depréqualification,conduitàune«shortlist»,élaboréeà partir de critères techniques et financiers. Lescandidats opérateurs doivent bénéficier d’uneexpérienceréelledans ledomaine,etdisposerd’unecapacité financière suffisante. La seconde étapeconsisteàsélectionnerl’opérateurparmiles«short‐listés».Leprincipalcritèredechoixestlenombredeclients raccordés au bout de 3 ans, la durée de laconcession étant de 25 ans et l’ASER ayant fixé lasubvention au préalable. L’intégration du secteurprivélocaldanslemontagedelasociétédeprojetquiexploitera la concession est fondamentale.L’opérateur retenu doit construire les installationsélectriques,connectersesclients,lesgérer,etassurerl’exploitation, la maintenance et le renouvellementdessystèmessurlaconcessionquiluiestattribuée.

Les populations rurales ont des difficultés àfinancer «au comptant» leurs installationsintérieures(câbles,ampoules,compteur,prises,etc.).Pourfaciliterl’accèsdespopulationsàl’électricité,etatteindredestauxdedessertesupérieursouégauxà60%,legouvernementdemandeauconcessionnairede préfinancer les installations intérieures desusagers. Cet investissement est considéré commeunefacilitéintroduitedanslesystèmedefacturationmensuelle,payablesur10ansparleclient.

Afindemaximiserleseffetsdel’électrificationruraledanslastratégiederéductiondela

pauvreté,l’ASERfaitlapromotiondesusagesproductifsdel’électricitéetdesautresactivités

génératricesderevenus.

Les résultats obtenus grâce à cette approcheont montré qu’il était possible de réaliserl’électrification rurale dans un environnementcompétitif dominé par des compagnies privées.Attributaire de la première concession du Sénégal,l’ONE (Maroc) a apporté des ressources financièresau‐delà de celles qui étaient disponibles au Sénégal.Bien que l’extension des réseaux reste la solution laplusutilisée,lechampdestechnologiesutiliséesaétéélargi.SurcetteconcessiondeSaintLouis ‐Dagana‐Podor,lepartenariatpublic‐privépermettradefairepasserletauxd’électrificationdelarégionde6%en2000à50%en2012.

Plusde300villagesdoiventainsiêtreélectrifiés(contre 55 en 2000), dont 157 par raccordement auréseau MT. L’ensemble des postes de santé de larégionseraégalementalimenté,ainsiquelesstationsde pompage et de forage situées le long du fleuveSénégal.Aterme, la concessionSaint‐Louis‐Dagana‐Podor servira 20000 ménages ruraux jusque‐làprivésd’électricité,soitprèsde300000habitants.

Photo : ASER

ChoixtechnologiquesetEnR

Le Sénégal et l’ASER suivent une politique deneutralitétechnologique.Chaqueconcessionfaitl’objet d’un Plan Local d’Électrification (PLE)définissant les technologies appropriées, lesinvestissementsrequisetlemarchépotentiel.LePLE repose sur uneétude socio‐économique ettechniquequidétermineletypedetechnologiessuivant la configuration géographique desvillages (distance au réseau), le type depopulation (spécificités socio‐économiques) etles caractéristiques des villages (habitat groupé,semi groupé, mixte groupé, dispersé ou trèsdispersé).Selonlescas,lestechnologiesretenuessontlaconnexionauréseaumoyennetensiondelaSénélec, l’installationdegroupesélectrogènesdanslesvillages,lafournituredekitssolaires,ouencore des solutions hybrides (diesel – solairephotovoltaïqueparexemple).Cetteoptimisationtechnico‐économique favorise l’utilisation desystèmesdécentralisésd’énergiesrenouvelables.Ainsi de 2000 à 2007, la puissance solaireinstalléeauSénégalestpasséede850àprèsde2000kWc.

L’efficacité énergétique a elle aussi progrességrâce au recours systématique aux ampoules àbasse consommation pour les ménages et audéveloppement de l’éclairage public solaire.L’accentestégalementmissur leremplacementdes moteurs thermiques des moulins, forages,etc. par d’autres types de moteurs électriquespouvant fonctionner avec les énergiesrenouvelables(moulinsetpompagesolaires).

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L’ASERévaluelesbesoinsenélectricitédesacteursgouvernementauxdelazone,afindedéfinirunepolitiqueénergétiqueglobale.Parallèlement au DASER, l’État finance un

programmed’urgenced’électrificationrurale(2008‐2012), afin d’améliorer le taux de couverturegéographique en infrastructures électriques dans leszonesenattentede l’attributiondesconcessions. Legouvernementdécide tous lesansdubudgetalloué.Les fournitures et travaux de ce programme sontentièrement réalisés par le secteur privé local. Autotal, le budget annuel nécessaire pour réaliser cesobjectifs(lignesbleuessurlacarteci‐dessous)s’élèveà 26milliards FCFA (soit 40millions €). L’ASERpeutégalement apporter des appuis au montage deprojets d’Électrification Rurale d’Initiative Locale(ERIL).

Ces projets à l’échelle villageoise, sontdéveloppés en partenariat avec des collectivitéslocales,desONGetdesacteursprivés locaux. Ilsontpour but d’électrifier certaines zones dont lesconcessionsneserontpasattribuéesdansl’immédiat.Afin de décloisonner le secteur de l’électrificationrurale, un comité intersectoriel établit une synergieentre l’électrification rurale et les autres secteursstratégiques utilisateurs d’électricité (éducation,santé,hydraulique,agriculture,etc.).

Le DASER et le programme d’urgence ontnécessitélamiseenplaced’unFondsd’ÉlectrificationRurale, ou FER, qui centralise tous les financementsde l’électrification rurale (financements nationaux,internationaux,subventions,dons,etc.).

Programmed’urgence2008‐2012:Situationescomptéeen2012

Photo : ASER

Implicationdusecteurprivé

Cettenouvelleapprochedel’ERapermisde:• diversifier et augmenter les sources de

financement du développement del’électrificationrurale,quirelèveàlafoisdusecteurmarchandetdel’équipementrural.

• accroître plus rapidement l’accès despopulationsruralesauxservicesélectriquesetdemaximiserleseffetsdel’électrificationrurale sur la réduction de la pauvreté,conformément aux Objectifs du MillénairepourleDéveloppement.

• assurer une gestion durable du serviceélectriqueenmilieurural.

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LanouvelleFacilitéÉnergiedel’Unioneuropéenne

Samuel ROBERT, Chargé de Programmes à laDélégation de la Commission européenne(Sénégal)

La Facilité Énergie a une double origine,politiqueethistorique:

• l’Initiative européenne pour l’Énergie (EUIE),qui veut promouvoir l’accès aux servicesénergétiques modernes pour l’atteinte desObjectifsduMillénairepourleDéveloppement;

• le Partenariat énergie Union européenne –Unionafricaine.

Le Conseil ACP ‐ UE (Afrique Caraïbes Pacifique ‐Unioneuropéenne)l’aadoptéeenjuin2005.Sonbutconsiste à réduire la pauvreté en accroissant l’accèsaux services énergétiques modernes dans les zonesrurales et périurbaines des pays ACP. Un desavantages de la Facilité Énergie, par rapport àd’autres mécanismes d’aides de la Commission,repose sur la moindre complexité des dossiers. Ladiversitédesacteursayantpubénéficierdesfondsentémoigne (cf. ci‐dessous). Cette simplicité seraégalementappliquéeàlasecondeFacilitéÉnergie.

LapremièreFacilitéÉnergie

Le premier appel à propositions de la FacilitéÉnergie a principalement permis de financer desactions de production, transformation etdistribution d’énergie (65%). Les extensions deréseauxélectriquesexistantsont représentéprèsde19%desactionsetles16%restantsontconcernélagouvernanceetlesétudesdefaisabilité.

Lesopérateursprivésontdéposédenombreuxprojets dans les initiatives de petite échelle et lesgrands projets d'infrastructures (candidats dans 12projets et partenaires dans 14 autres). On peuttoutefois regretter leur contribution financièreencore faible. Les projets mettant en œuvre desénergies renouvelables ont concentré plus de 70%desfondsetlesprojetshydrides,25%.Seuls2%desprojets financés utilisaient uniquement des énergiesfossiles. Les projets financés concernent 6,7millionsde bénéficiaires. Cette donnée inclut l’accès àdifférents services énergétiques: individuels oucollectifs,éclairage,cuissonouencoreforcemotrice;maisnecomprendpaslesbénéficiairesdesprojetsdegouvernance.

Projets et financement de la première Facilité Énergie par origine et statut des candidats

LapremièreFacilitéÉnergieenchiffres

La première Facilité Énergie a bénéficié d’unbudgetde220millionsd’€,dont203milionsontétéallouésviaunappelàpropositions.Sur les 307 réponses, 74 projets ont étésélectionnés, représentant un coût total de430M€. A plus de 60% (118M€), les fonds ontété mobilisés par des projets de grandesinfrastructures (18), qui ne seront plus financésdanslecadredelasecondeFacilité.Unpetittiers(58M€) a concerné des projets d’initiatives àpetite échelle (41). Enfin, 5% des fonds (10M€)ont été consacrés au perfectionnement de lagestionetde lagouvernancede l’énergie,et4%àl’améliorationdelacoopérationtransfrontalièredanslesecteurdel’énergie.

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LasecondeFacilitéÉnergie

LasecondeFacilitéÉnergiepoursuitunobjectifgénérallégèrementdifférentdeceluidelapremière.Elleviseàaccroître l'accèsauxservicesénergétiquesdansleszonesruralesetpériurbaines,toutenluttantcontrelechangementclimatique.L’accentmissurlesénergiesrenouvelablesestdoncrenforcé.

Laflexibilitéestl’undesgrandsprincipesdecet

outil, qui doit notamment faire preuve de plus desouplesse que les financements traditionnels, etrester ouvert à une grande diversité d’acteurs et desolutions. La Facilité Énergie encourage lefinancement conjoint avec les États membres etd’autres bailleurs. Le cofinancement est uneobligation, cet outil pouvant financer au maximum75% d’un projet. Il a été défini avec la volonté decréer un instrument qui encourage la mobilisationd’autres sources de financement, éventuellementplusréduites,maisplusfacilesàmobiliser.

Tous les acteurs d’Afrique Subsaharienne

peuvent bénéficier de la Facilité Énergie: États,entités publiques et privées, ONG, autorités locales,organisations régionales et continentales… Lesacteurs de l’UE peuvent également être candidatssous réservedepartenariat avecunacteurdespaysACP. En revanche, les autres organisationsinternationales (Banque mondiale, Nations Unies…)nesontéligiblesquecommepartenaires,associésouco‐financeurs.

Le seuil et leplafonddes subventionsontétérevus à la baisse. Pour les services énergétiques, leseuil minimum est de 500000€ et le maximum de2500000€,avecunfinancementdel’actionlimitéà

75% de son coût réel. Pour les projets degouvernanceetdecapacités,lesseuilsrespectifssontde200000et1500000€.

MoulinsolaireVillagedeN’Ghadior‐IlesduSinéSaloum

Pour lesprojetsdegrandes infrastructures,un

«poolingmechanism», dotéd’unbudget de 40M€,sera spécifiquement mis en place dans un secondtemps.Ilpermettradebonifierlesprêtsproposésparla BEI (Banque européenne d'Investissement), l’AFDetlesautresorganismesbancaires.Uneenveloppede3,5M€ sera consacrée à l’appui ciblé à lagouvernance. Ces projets porteront plus sur ledéveloppement de politiques, stratégies etlégislations nationales, régionales et locales surl’accès à l’énergie. Le renforcement de l’expertiselocale, régionale, et nationale dans le domaine del’énergie sera également concerné. Cet appui cibléseralancécourant2010.

Photo : Total EDF

PrioritésdelasecondeFacilitéÉnergie

• Accès aux services énergétiques dans uneperspectivederéductiondelapauvreté,

• Promotion des énergies renouvelables et del’efficacitéénergétique,

• Utilisation des ressources locales et desolutionsdécentralisées,

• Usage productif de l'énergie au‐delà duservicedebase,

• Cohérence avec les cadres de planificationdespayspartenaires,

• Promotion de politiques et stratégiesadéquates,

• Levéedesobstaclesàl'investissementprivé.

CalendrierdelasecondeFacilitéÉnergie

Aprèsunpremierappelàprojetsclosfinfévrier2010, l’Union européenne prévoit d’ouvrir unesecondesessiondébut2011.

Lesmodalitéssontdécritessurlesitedel’UE:http://ec.europa.eu/europeaid/energy‐facility

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3‐COMMENTPÉRENNISERLESOPÉRATEURSD’ÉLECTRIFICATION

RURALE?

Développementéconomiquelocal

Daniel DELANIS, Administrateur et Directeurgénéral de la BICIS – Groupe BNP PARIBAS(Sénégal)

La BICIS (Banque Internationale pour leCommerceetl'IndustrieduSénégal)estunefilialedeBNPPARIBAS.ElleestlatroisièmebanqueduSénégal.

Le secteur de la finance et de la microfinanceestbienreprésentéauSénégal.Fin2009, lesystèmebancaire et financier du pays était constitué de 18banques totalisant 250 agences. En trois ans, leurnombreadoublé (133agences fin 2005). Le secteuremploieprèsde3000personnes,quigèrentplusde700000 comptes. Aujourd’hui, la communautéfinancière locale n’est plus uniquement installée àDakar. Elle s’implante aussi dans de nouvellescommunes. Parallèlement, la microfinance possèdeplusde450pointsdeserviceetgèreenviron740000clients.Enfin,WesternUniondisposede650agences.

Un nouveau mode de paiement est en coursd’expérimentation: le «mobile banking». Cetteinnovationfinancièreestnéedesconstatssuivants:• près de 60% des 12 millions d’habitantsappartiennentaumonderural,

• seuls 12% de la population avaient accès auxservicesbancairesetfinanciersen2007,

• environ 44% des Sénégalais possédaient untéléphonemobileen2008,

• 85% de la population résident dans une zonecouverte par un signal mobile et ce tauxprogressed’annéeenannée.

Dans ces conditions, les NTIC (nouvelles

technologiesdel’informationetdelacommunication)peuventpermettreàunebanqued’améliorersonoffrede services bancaires et financiers, en particulier àdestinationdeszonesrurales.

Le«mobilebanking»apourobjectifd’échangerdesinformationsfinancières,maisaussideréaliserdestransactions(paiements,transferts,etc.),viasontéléphonemobile.

LaBICISdéveloppeactuellementcette technique,encollaborationavecSONATEL(Orange).Lesopérateursruraux d’électrification pourraient être intéresséesparunteldéveloppement(cf.débatpagesuivante).

Photo : ADEME

Lesavantagesdu«mobilebanking»

Ce nouveau mode de paiement présente troisavantagesprincipaux:• il facilite l’accès aux services financiers pour

lespersonnesnonbancarisées;• il réduit les coûts de transaction pour les

clientsdeszonesruraleséloignées;• ilassurelasécuritédestransactions.

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Synthèsedesdébatssurlethème«Développementéconomiquelocal»

Lesecteurdelamicrofinance

PLANET FINANCE est une ONG française desolidarité internationale qui lutte contre la pauvretépar le développement de la microfinance. Enpartenariat avec d’autres acteurs, elle a récemmententrepris un travail pour renforcer les liens entre lamicrofinanceetl’accèsàl’énergie.Ilexisteunbesoinde financement important pour le développementlocalet lesactivitésgénératricesderevenus.Faceàla forte demande adressée à la microfinanceaujourd’hui, PLANET FINANCE essaie d’inciter lespopulations à recourir aux énergies renouvelables.Cette incitation prend la forme d’accompagnementdesmicroentrepreneurs,desensibilisationdesautresacteursdelamicrofinance,etdecréationdeproduitsfinanciersspécifiques.

MalgrélaforteprésenceduCMS(CréditMutuelduSénégal)surleterritoire,avecplusde188caisses,l’accès des populations rurales au secteur de lamicrofinanceresteencorelimité.Lespetitesagencesrurales offrent, par exemple, des plafonds de prêtsnettement plus bas qu’en ville. PourAudrey NEGUIdePLANETFINANCE,l’octroideprêtsplusimportantsnécessitederecourirauxorganismesdemicrofinanceproposantdesprêtsàdesgroupesdebénéficiaires.

Cependant, ainsi que l’a soulignéAïssata FALLdu CIDS (Collectif Ingénieurs Développement duSahel), laquestiondel’accèsàcesprêtscollectifsseposepourlesartisans,souventseulsreprésentantsdeleur activité dans un village. Une autre difficultérésidedanslesgarantiesdemandées.

Ces remarques soulignent la nécessitéd’instaurer une complémentarité entre le secteurbancaireet lamicrofinance.Desbanques comme laBICIS peuvent être sensibilisées à cetteproblématique, afin de refinancer et de débloquerdes lignes de crédit spécifiques pour ce genred’activités.

Innovationsfinancières

Pour Diana WESSELIUS ‐ SIMON du FMO,société néerlandaise pour le financement dudéveloppement, l’heure est à la créativité dans ledomaine financier. PhilippeGIRARD de l’Institut2iE(Institut international d’Ingénierie de l’Eau et del’Environnement), partage cet avis. Cette école

d’ingénieurspayanteadéveloppé,aveclaBOA(Bankof Africa) et l’AFD, un prêt à taux zéro pour lesétudiants, afin que ceux‐ci puissent financer leursétudes.Ceprêtestgarantiparle2iEetl’AFD.Cetyped’initiativeest«répliquable».

Ainsi que l’a rappelé Daniel DELANIS, lefinancement par emprunt du matériel nécessaire àl’installationd’un réseauparunopérateur (questionde KES) ne fait pas partie de l’activité traditionnelledes banques commerciales. Toutefois, uneassociationavec leFondsd’ÉlectrificationduSénégalpourrait s’envisager. Sur ce thème, si la margebancaire est financée et les risques couverts, lesbanquespourraienttrouverunintérêtets’engager.

L’agenceSONATELdeN’GhadiorIlesduSinéSaloum(Sénégal)

Pierre LEYE de la SONATEL (marquecommercialeOrange)apréciséquelaphasedeteststechniquesdu«mobilebanking»étaitencours.Elledevrait être rapidement suivie d’un test externe. Leprojet est financé par la Fondation Bill GATES, enpartenariat avec Orange, et appuyé par PLANETFINANCE. Ce groupement travaille sur le mobilebanking en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali et àterme en Egypte. Il s’agit de mettre en place leproduit nommé «Orange Money», qui facilite lestransfertsdefondsàtraverslatéléphoniemobile.

Des collaborations sont en cours avec lesopérateurs privés pour intégrer la collecte desredevances liées l’électrification rurales. Le micro‐crédit pourrait également servir au développementd’unprogrammepermettantd’identifierlesactivitésgénératrices de revenus locales et de faciliterensuite leur mise en œuvre. Cela supposera desactions d’éducation, mais aussi de soutien aufinancement; d’où l’importance de la présence desacteursdelamicrofinance.

Photo : ADEME

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Formation

Christine HEURAUX, Directrice du Pôle Accès àl'Énergied’EDF(France)Laurent PEYRES, Expert Systèmes ÉlectrificationruralechezSOGREAH‐SERT(France)

La formation est une condition de durabilitédes projets d’électrification rurale. Les équipes quienont lachargedoivent toutassurerà la fois:miseen place des installations, maintenance, politiquecommerciale, et management des sociétés créées.Une enquête financée par GVEP International a étélancéesurcethèmeen2008.

L’objectifdel’étude«Formation»étaitd’identifierlesbesoinsencompétencesdesopérateurslocaux,pourquelesprojetsd’ERsoientdurables:«Buildingthingsthatlast».

Une action de formation durablement efficacenécessited’identifieraupréalable:• les priorités de besoins (selon les catégoriesprofessionnelles,lesmétiers,lespays);

• lesacteurslocauxenmesured’assureruneactionstructuréesurlelongterme;

• lesmoyensrequis(humains,matériels,financiers).

L’étudeportesurtoutel’Afriquedel’Ouest(13pays), et concerne tous les métiers de l’électricité(production, transport, distribution, électrificationrurale),pourlestroisprincipauxniveauxdeformation(techniciens, techniciens supérieurs, et ingénieurs).Quatre catégories d’acteurs ont été interrogées: lessociétés électriques nationales, les décideurs etgestionnaires des agences, les industries et auto‐producteursd’électricité,ainsiquelesétablissementsde formation. Il s’agissait de recueillir l’expressionlocale des besoins et d’en déduire des actions àmettre en œuvre pour renforcer les compétenceslocales.

Les résultats convergent sur différents points.La demande en formation pratique est forte cheztous les acteurs, tant au niveau du recrutement(formation initiale), qu’en requalification despersonnels (formation continue). Les cursus deformation doivent accentuer le développement destravauxpratiquesetdescoursenalternance(école‐entreprise). Ces efforts nécessitent un renforcementdes moyens pédagogiques (outils, encadrement,stages) et des moyens financiers (acquisitiond’équipementsdeTP).Sur labasedecesanalyses, ilconvient dehiérarchiser les priorités d’action et derechercher les financements, les expertises, lestransferts de compétences, la mutualisation dessavoirs,etc.

Pour LaurentPEYRES,ExpertSystèmesERchezSOGREAH (ex SERT), la formation ne peut êtresupportée par les seules SSD. Cependant, leurexpériencedoitpermettredepréciserladémarche,lecontenu, les partenariats, etc. Chacune des SSDsollicitéesaadhéréauprojet,soulignantl’importancedelaformationdanssonmétier.

Si lesSSDontbesoinde formations techniquesdans leur phase de mise en place (1 à 2 premièresannées), la phase d’exploitation (20 ans et plus)requiert beaucoup plus de formation enmanagementetgestion.

Enfin, lamiseenplacedeceplandeformationauraitintérêtàs’appuyersurunestructurepérenne.Il pourrait être proposé aux bailleurs de fonds d’enétudier la création, en fonction des résultats dephases préliminaires: identification des besoin,recensementdel’offre,etc.

Photo : EDF/Total

Lesclefsd’unplandeformationréussi

DifférencierlesformationsTenir compte du degré de centralisation de lagestiondelaclientèleparlaSSD.

Choisirlescompétencesàconservereninterneetcellesàsous‐traiterLa problématique de la formation concerne lesopérateurs,maisaussileurssous‐traitants.

IdentifierlesacteursdelaformationQui sait faire? Où (localement ou expertiseinternationale)? Quand faire intervenir unformateur?

SuivrecesformationsdansletempsLes formations doivent être régulièrementaffinéesetcorrigées.

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PartenariatPublic‐PrivéStephan GARNIER, Expert Énergie à la Banquemondiale(Sénégal)

Commentaiderlesdifférentsacteurs?

Lapremièreétapeconsisteàfaireremonterlesdifficultés rencontrées sur le terrain. Pour cela, ilimporteque lesopérateursd’électrificationruralesestructurent, afin que les problèmes communs soientplusaisémentrepérables.Iln’estpaspossiblepourlaBanque mondiale de répondre aux sollicitationsindividuelles. Ensuite, afin de mieux protéger lesdifférents acteurs, il est utile de faire évoluer leslégislations. Mais, est‐il préférable de réguleruniquement à travers un contrat? L’arbitrage entreles différentes entités doit‐il être le fait d’unrégulateur indépendant? La remontée desexpériencesestcruciale.

La Banque mondiale n’a pas encore trouvé lasolution.Mêmelesmodèlesquiparaissentséduisantssur le papier, comme celui des SSD, affichent deslimites. La remise en cause du système desubventionuniqueàl’investissement,pourreveniràdesaidesàl’exploitationn’estpassansconséquence.Qui paiera pour ces subventions? Même si denombreux bailleurs sont engagés sur l’électrificationrurale,cesquestionsseposent.

Une des solutions pourrait venir des énergies

renouvelables,dontlescoûtsd’exploitationsontplusfaciles à anticiper. Restent cependant les questionsdu surcoût actuel par rapport aux projetsconventionnelsetdelamaturitédestechnologies.

Degaucheàdroite:AdamaSISSOKO,Directeur

del’ER–Amader(Mali);AmadouDIALLO,DirecteurdeYéelenKura(Mali);IsmaïlTOURE,PDGdel’Amader(Mali);AbdoulayeKEITA,

DirecteurdeKorayéKurumba(Mali)

Les opérateurs qui prennent des risquesdoivent également être protégés. Pour StephanGARNIER, lescontratssignésentrecesacteurset lesÉtats sont défaillants sur ce point. Par exemple, iln’estpasprévuquel’opérateurseretire(pertetotalede l’investissement),et iln’apasbeaucoupdepoidspour se faire entendre au niveau des institutions…Aucunmécanismedesécurisationoudegarantien’aété mis en place, comme cela se fait courammentdans lecasde laproduction indépendante.Mêmesiles projets d’électrification rurale sont de taille pluspetite,ilssontégalementpluscomplexesetméritentdoncd’êtreprotégés.

La Banque mondiale peut également aider lesactions de formation. Elle possède de nombreuxprogrammes dans les différents pays concernés, quiprennent tous en compte les besoins enrenforcement de compétences. En contrepartie, elleattenddesopérateursetagencesqu’ils lui indiquentleursbesoinsexacts.LaBanquepourraensuiteaideràstructurerlesmodulesetàfinancerlesformations.

LaBanquemondialeetl’électrificationrurale

1. LaBMintervientauprèsdesgouvernementspourlesaideràdéfinirleurstratégie:appuià la société nationale, développement departenariats privés, création d’une agencedédiée au milieu rural, etc. En fonction deses contraintes et ressources, chaque payschoisitsapolitique.

2. Une fois cette stratégie déterminée, laBanque mondiale aide aussi les pays àmettre en place la structure et le cadreréglementairenécessaires au lancementdeprojets.

3. Elleoctroiedesfinancements,afind’assurerune rentabilité minimum aux projets. Atravers le suivi de ses financements, laBanque mondiale essaie de faire respecterles règles du jeu, tout en conseillant lesgouvernements au fur et à mesure desdifficultésrencontrées.

Photo : EDF

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Synthèsedesdébatssurlethème«PartenariatPublic‐Privé»

Unerelationdurable

Guy MARBOEUF d’EDF (France) a souligné ledéséquilibre ressenti par les opérateurs dans leursrapports avec les acteurs publics. Ils souhaiteraientétablir un partenariat public ‐ privé qui s’inscrivedans la durée et comprenne des rendez‐vouspériodiques entre les acteurs publics du pays, lesopérateursetlesbailleurs.Eneffet,lesdébatsentreopérateursdelapremièrejournéeontmontréquelebailleur est présent pour la mise en place duprogrammeetpendantlaphased’investissement(2‐3ans). En revanche, une fois entré dans la phased’exploitation,l’opérateurseretrouveseul.

Pour StephanGARNIER, la Banquemondiale aconsciencedecetétatde fait.Demanièregénérale,un chef de projet de la BM investit beaucoup detemps et d’argent pour monter le projet. Il disposeensuite d’un budget pour le suivre, jusqu’àl’épuisement des financements. Il ne possède doncpas les ressources financières pour continuer àtravailler sur l’activité ou se rendre sur place. Lechangementdestratégiederessourceshumainesdela BM peut faire évoluer les choses. Il s’agitmaintenant d’«exporter» les experts dans les pays.Cela devrait permettre d’obtenir unaccompagnement plus pérenne, l’expert étant basédans lepays.Or, siuneéquipeénergiede laBMestaujourd’huibaséeàDakar, larépartitionsur lespaysafricainsn’estpasuniforme.AuMali,parexemple,laprésence de la BM reste ponctuelle pour ce quiconcernel’énergie.Aterme,lastratégiedelaBMenressourceshumainesn’estpasencoreconnue.

MoufidADRAOUIdeTEMASOL(Maroc)suggère

que,maintenantquelaBMdisposed’uneexpériencede10ansdans ledomainede l’électrificationrurale,elle propose deux ou trois types de cadre législatifauxÉtats.Deplus,mêmesilesbudgetssontlimités,ilestpeut‐êtrepossibledejoueraveclastructuredescrédits afin qu’une partie soit réservée à laformationetausuividuprojet.

Enréponseàcessuggestions,StephanGARNIERa expliqué que les outils dont la BM dispose pourévaluer les projets sont contraires à cet objectifd’inscriptiondansladurée.Quelquesoitlemontantoulesecteur,unefoisqueleprojetestpassédevantleconseild’administration, ledécaissementdoitêtreeffectuérapidement,c’est‐à‐diredansundélaide3à4 ans. Si tel n’est pas le cas, le projet est considérécomme un échec. Il est très difficile aujourd’hui demettreenplacedesprojetsd’investissementsurdes

durées supérieures à 5 ans. Les outils d’appuibudgétaire constituent une autre voie de soutiendansladurée.Lesouciestque,trèssouventdanscecontexte,l’argentprévupouruneactivitéestorientévers une nouvelle priorité de l’État. La BM ne peutcontrôlercespriorités,quidesurcroît,changenttrèsrapidement.

TanguyBOUSSARD(KES–AfriqueduSud)etSylvaineHEROLD(Eifer–Allemagne)

accompagnentdesenfantsdanslevillagedeN’Ghadior–IlesduSinéSaloum(Sénégal).

Quiddel’après2012?

Bien que la BM ait beaucoup participé àl’électrification rurale en Afrique, les acteurs locauxcraignent aujourd’hui d’être abandonnés sur leterrain. Une première phase de cinq ans s’estachevée,etunfinancementadditionnelaétéobtenupour les trois années à venir. Toutefois, IsmaëlTOURÉ de l’AMADER (Mali) se demande quel seral’avenir après 2012 et quelles sont les perspectivesd’investissement de la BM dans le domaine del’électrification rurale. Fin 2009, la Banque adébloqué le plus important financement pour lesecteur de l’énergie au Mali, soit 120millions dedollars. Or, l’appui est surtout dédié à la sociétéd’électricité. Pour le Président de l’AMADER, lesopérateurs, les agences et la BM ont commencéensembleunprocessusqu’ilfautpoursuivre.

LesfinancementsdelaBMsontgérésselondescycles.Ilyaencore5ans,lebailleurfinançaitpeudeprojetsd’infrastructures.Audébutdesannées2000,la majorité des financements est allée vers lessecteurssociaux,avecenarrièreplanl’idéologieselonlaquelle les infrastructures seraient financées par lesecteur privé. Suite à plusieurs échecs, les bailleursont replacé les priorités sur les infrastructures. Le

Photo : EDF

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programmeÉnergiede l’Afriquesubsahariennede laBM atteignait environ 300millions de dollars par anen 2002. Il s’élève aujourd’hui à 1,5milliard par an.Les bailleurs de fonds, et la BM en particulier,s’impliquentdoncdeplusenplusdans lesecteurdel’énergie et des infrastructures. Concernant l’après2012,laréponsenedoitpasveniruniquementdelaBanquemondiale.

LesdifférentsfinancementsdelaBM

La BM prête de l’argent à deux catégories depays:lespaysrelevantdel’IBRD(InternationalBankfor Reconstruction and Development) et ceuxrelevant de l’IDA (International DevelopmentAssociation).Ceclassementestétabliselonleniveaudematuritééconomiquedespays. Les financementsIBRDnesontpasconcessionnels,c’est‐à‐direqu’ilsnebénéficientnidesmêmes taux,nidesmêmesdélaisderemboursement.Al’inverselesfinancementsIDA,concessionnels,comportentunepartdedon.Ilssonttrès dépendants des pays donateurs, qui subissentactuellementlacrisefinancière.L’inquiétudepèsesurleprochaincyclequidoitêtrenégociéen2010.

BM,stratégiesnationalesetcapitauxprivés

Pour JohaneMEAGHERdee8, bienque la BMjoue un rôle important pour canaliser les fonds despays donateurs, elle dispose de budgets limités.Parconséquent, les efforts doivent porter surl’attractiondescapitauxprivés,qu’ilssoient locaux,régionauxouinternationaux.Danslesdixprochainesannées, les besoins en énergie vont tellements’accroître que le secteur public ne sera pas enmesure d’y répondre seul. Les pays gagnants serontceux qui auront mis en place des politiquesattractives pour le secteur privé.Or, les besoins despaysdéveloppéscroissentégalement,quecesoitenmatière d’énergie, ou de renouvellement deséquipements. Au vu de la compétition entre lessourcesd’investissement, lespaysvontdevoir fairepreuve de créativité, d’innovation et de rapiditédansladéfinitiondeleurstratégieréglementaire.

StephanGARNIERarappeléquecettestratégiecorrespondàcellemenéedanslesannées90.Celle‐cis’est heurtée à de nombreux échecs et à unemauvaise gestion du risque. Aujourd’hui, les acteursprivéssontprudentsfaceauxrisquesetontbesoindemécanismesdegarantie,audemeuranttrèscoûteux.Le meilleur mécanisme de garantie réside dansl’équilibre financier des systèmes. Aujourd’hui enAfrique, lerisqueprincipald’unprojetdeproduction

privée provient de l’acheteur de l’énergie. Le risquedépend donc fortement de la santé financière desentreprises d’électricité. Malheureusement, enAfrique subsaharienne, ces sociétés connaissent dessituations financières extrêmement précaires. Dansces conditions, le coût de la garantie à apporter esttrèsélevé.Beaucoupdepaysnesontd’ailleursmêmepas autorisés à apporter ces garanties. Or, sansinvestissements, la situation ne pourra êtreaméliorée… Il faut donc aider ces pays à réaliser lesinvestissements nécessaires, tout en rééquilibrant lasituationfinancièredesacteursdusecteur.

Lerôledesbanquescommerciales

En Afrique, les opérateurs privésd’électrificationruralesontdepetitetailleetdoivent,malgré tout, inscrire leur activité dans la durée.Parallèlement, les bailleurs de fonds sont de grospourvoyeurs d’argent, mais avec des procédureslourdes et leurs propres contraintes. Pour TanguyBOUSSARDdeKES(AfriqueduSud),ontrouveparmicesacteursdesbanquescommercialesquineveulentpasprendrederisquesdansdesdomainesnouveauxqu’elles ne maîtrisent pas. Ne pourraient‐elles pasjouer lerôledemaillon intermédiaire,à la foisplusproche des opérateurs et possédant le soutienfinancier de la BM? Cela permettrait à la BM deréaliser les décaissements dans les temps impartis àla banque commerciale, qui pourrait alors prendreplusderisques.

StephanGARNIER salue la pertinence de cettequestion. Au Sénégal, lors de la mise en place desmécanismes de financement, plusieurs niveaux ontété définis. Le premier niveau, qui existe toujoursaujourd’hui, est celui des subventions directes àl’investissement. Les niveaux suivants correspondentàdes fonds de garantie pour les banques, afin quecelles‐ci puissent prêter à des taux plus faibles. Lesbanques sont intéressées par ce mécanisme, maisdemandent de la lisibilité sur la viabilité des projetsd’électrification rurale. En conséquence, aujourd’hui,cesbanquesprêtentdifficilementsurdulongtermeàdestauxcompatiblesaveclesbesoinsdesopérateurs.

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CONCLUSION

Principauxmessages

Édouard DAHOMÉ, Directeur de la DivisionSolutionsdécentraliséesd’EDF(France)Grégory DURAND, Chef de Projets solairesphotovoltaïqueschezTOTAL(France)

Édouard DAHOMÉ a tenu à saluer la forteimplicationdanslesdébatsdupremierjourdetouslesparticipantsopérateursd’ERetdeleursactionnaires.

Enquêtediagnostique

L’enquêtemenéeen2008adébouchésurdeuxconstats.Lepremierestoptimiste.Dixansaprèsleurcréation, les SSD existent toujours et remplissent lamission qu’elles s’étaient assignée: apporterl’électricité aux populations rurales dans de bonnesconditions. Ces sociétés sont même en phase decroissance,cequisemblevaliderleconceptcréé.

Mais,danslamajoritédescas,lesSSDn’ontpasatteintleursobjectifsderythmederaccordement,denombredeclientsetdeperformanceéconomique.

Formation

Deuxenquêtes réaliséesen2008et 2009dans13paysde l’Afriquede l’Ouest,ontpermisd’évaluerles besoins en formation de la profession. Lesrésultatssontunanimes:cesbesoinssontimmensesdanstouslesmétiers,àtouslesniveauxetdanstousles pays. Pourtant, ainsi que les opérateurs d’ERl’ont eux‐mêmes souligné, la formation est lefondement de la viabilité et de la pérennité de cessociétés.

Face à ce constat, les SSD ont émis plusieurs

suggestions. Elles souhaiteraient que l’offre deformation soit mutualisée entre les opérateurs auniveaunationaletrégional.Pourétabliruncataloguede l’offreetde lademandedeformation, il faudraitd’abordidentifierlesacteurssusceptiblesd’intervenir(instituts de formation, ONG, agences, etc.). Or, cetravail d’identification ne peut clairement pas êtredévolu aux SSD, qui doivent avant tout êtreopérationnelles sur le terrain. Ces réflexionsdébouchentsurunedoubleproposition.

D’une part, une action à court terme seraengagée pour répondre à des besoins immédiats deformationidentifiésparlesSSD.Encollaborationavec

Plusde70personnessesontinscritesàceséminaire.Unedouzainedepaysétaientreprésentés,dontlamoitiéappartientaucontinentafricain,cinqàl’Europeetunaucontientaméricain.

Photo : Total EDF

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les SSD désireuses d’entamer ce travail, lesorganisateursduséminaires’engagentà rechercherles financements nécessaires à lamise en place deréponsesconcrètesetrapides.

D’autre part, à moyen et long terme, il estmanifestequecesbesoinsnepourrontêtrecouvertsenjuxtaposantdesréponsesindividuelles.Lesdébatsont ainsimis à jour l’idée d’une structure, existanteou à créer, dont la vocation serait de formaliser,planifier,hiérarchiseretlabelliserlesformationsetderechercherlesfinancements.Untelprojetrequiertlamobilisation d’acteurs locaux et pourrait bénéficierd’un soutien européen via le dépôt d’un dossierFacilitéÉnergie(cf.page21)courant2010.

Relationsaveclatutelle

Les programmes d’électrification ruraleréunissent trois acteurs qui doivent travaillerensemble au bénéfice des clients: lerégulateur/l’agence, les bailleurs et les opérateurs.Cesprogrammesdoiventêtreconsidéréspartouslesacteurscommedesprogrammesdelongterme,pourlesquelsl’octroid’unfinancementinitialnesuffitpas.Cette interpellation est principalement destinée auxbailleurs, qui doivent se sentir concernés ets’impliquer sur le long terme. Des mécanismesd’ajustement et d’échanges réguliers doivent êtreprévusdèsledébutduprojet.Enoutre,cetterelationàtroisdoitêtreéquilibréeetce,dèslasignaturedespremiers contrats,mais aussi sur toute la duréedesprojets.Afindeserapprocherdecetéquilibre,lamiseen place d’une solidarité entre les opérateurs doits’organiser(association,regroupement,etc.).

Tous les opérateurs s’accordent à dire que lasituationdeleursociétéestaujourd’huidifficile.Leursurviedépendpourbeaucoupde latenuedesdélaiset des engagements qui ont été pris lors de lasignaturedespremièresconventions.

ParcdebatteriesdeDiamniadio

Approvisionnements

Cette thématique est cruciale, car une grandepartiedescoûtssupportésparlesSSDreposentsurlaqualité de leurs approvisionnements. Les difficultésissues des variations erratiques des marchésinternationauxcesdernièresannéesontétémaintesfois soulignées par les opérateurs. Instaurer unedémarche demutualisation des achats permettraitde lescontreroude les réduire.Lacoordinationdesachats entre des sociétés distinctes n’est certes pasaisée, mais la volonté des opérateurs est forte. Eneffet, cettemutualisationpourrait leurpermettrederééquilibrerleursrapportsaveclesfournisseurs.Danscette optique, les SSD demandent aux prescripteursde faciliter leurs efforts, en allégeant les contraintesréglementaires.

CentralesolairedeDiamniadio(40kWc)‐IlesduSinéSaloum(Sénégal)

Les contrats signés avec les tutelles doivent

intégrer des mécanismes d’indexation des prix,permettantderépercuterl’évolutiondesprixd’achatdes fournitures et tenant compte des différentestechnologiesutilisées.Sanscette intégration, lesSSDsontpurementetsimplementendangerdemort.

Lesecteurde l’énergieévoluevite,etceluidesénergies renouvelables en particulier. Une grandeflexibilitédoitdoncêtrelaisséeauxSSDdanslechoixdes solutions techniques, afin qu’elles puissentprendre en compte, en quelques mois, uneinnovationtechnologiquemajeure.

Enfin, afin de faciliter l’accès aux servicesénergétiquesàunepopulationpauvre,lesopérateursdemandentdeconsidérer,àchaquefoisquepossible,des exonérations partielles ou totales de certainestaxesportantsurlesachatsd’équipement.

Photo : Total EDF

Photo : Total EDF

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Utilisationdesénergiesrenouvelables

Ladiversificationdessourcesd’énergieapparaîtincontestablement comme un atout pour les SSD,notamment face à la volatilité des coûts. PourÉdouard DAHOMÉ, la recherche de nouvellessolutions plus performantes doit faire l’objet d’unengagement collectif ‐ une recherche qui doit êtreappliquéeettestéeengrandeurréellesur leterrain.Les opérateurs sont prêts à servir de plateformed’expérimentation pour mettre au point cestechnologiesdedemain.

Un fort intérêt a été exprimé concernant lesbiocarburants,mêmesidenombreusesquestions seposent encore quant à la possibilité de mettre enplace des filières courtes. Là aussi, lesexpérimentations doivent être poursuivies etapprofondies.

L’utilisation des énergies renouvelablesaujourd’huiacependantuncoût.Ilimportededéfinirqui va supporter ce surcoût, si l’utilisation desénergies renouvelables est imposée et qu’unesolutionalternatives’avèreraitmoinsonéreuse.

Gestionclientèle

La gestion clientèle est au centre dufonctionnement des SSD. Même si leur cœur demétier est largement technique, ce sont avant toutdessociétésdeservicesauxclients.Leurréussitesurle long terme dépend donc de la qualité de leurrelationaveclaclientèle.

Le constat issu des échanges montre qu’iln’existe pas deméthode universelle: à chaque payssaculture,etdoncsarelationclientèle.DeséchangesentreSSDsontbiensûrpossibles,maislesméthodesetpratiquesapparaissentdifficilement transposablesd’un pays à l’autre. Un point commun existecependant du fait que leur clientèle est

essentiellementrurale:ilestextrêmementimportantd’être présent pour cultiver une relation deproximitéavecleclient.

Danscecontexte,unsuiviau jour le jourde lasituation des clients est indispensable. Il permet deréagirrapidementencasd’impayésetd’éviterlamiseenplacedemauvaiseshabitudes.LagrandemajoritédelaclientèledesSSDgèresesressourcesaumoislemois. Le moindre dérapage budgétaire fait basculerlesclientsdansl’insolvabilitéavecdemaigreschancesderedevenirdesclientssolvables.

Habitantsd’unvillagedesîlesduSinéSaloum(Sénégal)

Les souhaits exprimés par les SSD sur cettequestion s’adressent plus à la collectivité desopérateurs qu’aux acteurs régulateurs. Ils aspirentavanttoutàdisposerd’outilsefficacesdegestiondeclientèle. Ils souhaitent également échanger leursbonnes pratiques de relations clientèles. Enfin, ilsvoudraient être formés au traitement de la relationclientèle.

Laformationconstituedoncbienunélémentclefdelaréussitedecessociétés.

MicroréseauélectriquesuruneîleduSinéSaloum(Sénégal).

Photo : Total EDF

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Synthèsedesdébatsetpistesd’action

Christine HEURAUX, Directrice du Pôle Accès àl'Énergied’EDF(France)Hélène SABATHIÉ ‐ AKONOR, Chargée deMission à la Direction de l’Action internationaledel’ADEME(France)

L’électrification rurale repose sur trois piliers:les États, lesbailleurset lesopérateurs.Au cœurdecesappuis,setrouventlesclients,quisontlafinalitédetouslesprojetsabordéspendantlesdeuxjournéesdeséminaire.

Les échanges ont clairementmis en lumière lafragilité des opérateurs.Cemaillon de la chaîne del’électrification rurale doit être renforcé, car laréalisation des programmes et leurs succès endépendent totalement. Le premier moyen pour yremédierpassepar lerespectdesengagementsprisau départ par toutes les parties prenantes dupartenariat. Enoutre, ce respectdoit s’inscriredansla durée. En d’autres termes, il faut prévoir desclausesde révisionetêtre soupledans lagestiondecetypedepartenariats.Defait,ledéveloppementdecesprogrammes requiertunedurée très longue,au‐delà de 10 ans. Sur cette période, les prix desmatièrespremièresetlestechnologiesévoluent.

Chacundoitpouvoirs’adapteràcesévolutions:

entirerlemeilleurpartiouseprémuniraumieux.

Lesdébatsontégalement souligné lanécessitéde faire remonter vers les décideurs institutionnelset les bailleurs les contraintes et les difficultésrencontrées sur le terrain par les opérateurs. Enpréparantcetroisièmeséminaire(aprèsceuxde2004et2006),lesorganisateursavaientbienconsciencedecette exigence de dialogue. Cet atelier avait pourprincipaux objectifs de décrire les difficultés et detrouverensemblelameilleuremanièredes’échangerles bonnes pratiques. La richesse des discussionsmenéesentre lesagencesd’électrification rurale, lesbailleurset les sociétésprouvequechacuna joué lejeu et a osé exprimer ses difficultés et ses attentes.Celasignifieégalementqu’ilfautcontinuerdanscettedirection et prévoir à nouveau ce type de rendez‐vous.

Rebouclantavec l’objectifexpriméendébutdeséminaire, selon lequel cettemanifestationne seraitpleinementréussiequesidespistesd’actionavaientétéidentifiées,quatrethèmesdetravailsontretenus(cf. page suivante): ils serviront de feuille de routejusqu’au prochain rendez‐vous d’échange entreopérateursdel’électrificationruraleenAfrique.

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Lesactionsprioritaires

1. RenforcerlapositiondesopérateursA première vue théorique, cette première piste sert de fondement aux trois autres. Il s’agit d’inciter lesopérateursàs’organiserenfédérationàunniveaurégional.

2. Favoriserl’émergencedenouvellestechnologiesIlaclairementétéexposéquelesénergiesrenouvelablesconstituentunesolutiondifficile,souventpluschèreà l’investissement et pas toujours mature. Cependant, dans la logique environnementale et économiqueactuelle, le choix technologique est de plus en plus restreint et pousse au développement de ces sourcesd’énergie. Dans cette optique, les processus de R&D doivent être adaptés pour rendre ces technologiesperformantesetrentablespourdessociétésd’électrificationrurale.L’ADEME,commeEDFetcertainesSSD,travaillent déjà dans cette optique. Elles s’engagent à faire en sorte que les expérimentations soientréellementmenéesetqu’ellesaboutissentàdesrésultatsopérationnelsàgrandeéchelle.

3. DiversifierlesaccèsaufinancementActuellement, le financement est le nerf de la guerre. La recherche de fonds ne peut donc pas reposeruniquement sur deux ou trois acteurs. Il existe toute une palette d’acteurs (microfinance, banquescommerciales,réseaudebanqueslocales…)quin’ontpasétésollicitéssuffisammentjusqu’àprésent.Invitésàcetatelierd’échanges,ilsontprisconsciencedesbesoinsdusecteurdel’électrificationrurale,ainsiquedescontributionsqu’ilspouvaientapporter.Lesliensquiontéténouésàcetteoccasiondoiventêtreentretenus,afinnotammentdecontinueràlesinformerplusendétails.Unerecherchepourraitégalementêtremenéeconcernantlesmodesd’accèsaux«financementsverts»pourlesprogrammesd’électrificationrurale.

4. FormerlescompétenceslocalesLaformationatenuuneplacetrèsimportantedurantleséminaire.Deuxniveauxd’actionsconcretsvontêtremisenœuvrerapidement:

‐ untravailàcourttermepouraiderlesopérateursàstructurerdesactionsdeformationcommercialeettechniqueetàobtenirlesfinancementsdelaFacilitéÉnergie;

‐ àmoyenterme,pourcréerunestructurepérennepermettantd’identifieretdefédérer lesbesoins,ainsiquedemettreenplacedeslabelsetautresprocessusdequalité.

Visitedelacentralesolaire(10kWc)deBaout–IlesduSinéSaloum(Sénégal)

Photo : EDF

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GLOSSAIREAACP: AfriqueCaraïbesPacifiqueAFD: AgencefrançaisedeDéveloppementAh: Ampèreheure(indicateurlacapacitédespilesetbatteries)AMADER: Agencemaliennepourledéveloppementdel'énergiedomestiqueetl'électrificationruraleASER: Agencesénégalaised’électrificationruraleBBAD: BanqueAfricainedeDéveloppementBEE: BlackEconomicEmpowerment(émancipationéconomiquedesNoirs)BEI: Banqueeuropéenned'investissementBICIS: BanqueInternationalepourleCommerceetl'IndustrieduSénégalBID: BanqueIslamiquedeDéveloppementBM: BanquemondialeBOA: BankofAfricaCCIDS: CollectifIngénieursDéveloppementduSahelCIRAD: CentredecoopérationinternationaleenrechercheagronomiquepourledéveloppementCREE: Commissionderégulationdel'électricitéetdel'eau(Mali)CRSE: Commissionderégulationdusecteurdel’électricité(Sénégal)DDAI: Directiondel’actioninternationale(ADEME,France)DME: DepartmentofMineralsandEnergy(AfriqueduSud).DoE: DepartmentofEnergy(AfriqueduSud)EERIL: projetd’ÉlectrificationRuraled’InitiativeLocale(Sénégal)EDM: ÉnergieduMaliER: ÉlectrificationruraleEUIE: Initiativeeuropéennepourl’ÉnergieFFER: Fondsd’ÉlectrificationRurale(Sénégal)GGIE: Groupementd'intérêtéconomiqueGTZ: GesellschaftfürTechnischeZusammenarbeit(CoopérationTechniqueAllemande)GVEPInternational: GlobalVillageEnergyPartnership

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IIBRD: InternationalBankforReconstructionandDevelopmentICDF: InitiativeClimatetDéveloppementdelaFrancophonieIDA: InternationalDevelopmentAssociationIEPF: Institutdel'énergieetdel'environnementdelaFrancophonieInstitut2iE: Institutinternationald’Ingénieriedel’Eauetdel’Environnement(Burkina‐Faso)KKfW: BanquededéveloppementallemandekW: kilowattLLME: LondonMetalExchangeMMDP: Mécanismepourundéveloppementpropre(CDMenanglais)NNTIC: Nouvellestechnologiesdel'informationetdelacommunicationOONE: Officenationaldel'électricité(Maroc)ONEP: Officenationaldel'eaupotable(Maroc)ONG: OrganisationnongouvernementalePPLE: PlanLocald’Électrification(Sénégal)PPP: PartenariatpublicprivéRR&D: RechercheetdéveloppementRIAED: Réseauinternationald'accèsauxénergiesdurablesSSSD: Sociétésdeservicesdécentralisés(RESCOenanglais)TTEAO: TENESOLAfriquedel’OuestUUE: UnioneuropéenneWWc: Watt‐crête(unitédemesuredepuissancedesmodulesphotovoltaïques)