Monsieur Jules Marouzeau

Sur le sens de Jovi optvmoIn: Comptes-rendus des sances de l'Acadmie des Inscriptions et Belles-Lettres, 100e anne, N. 3, 1956. pp. 347-348.

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Marouzeau Jules. Sur le sens de Jovi optvmo. In: Comptes-rendus des sances de l'Acadmie des Inscriptions et Belles-Lettres, 100e anne, N. 3, 1956. pp. 347-348.

doi : 10.3406/crai.1956.10640

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1956_num_100_3_10640

SUR LE SENS DE JOVI OPTVMO 347

L'Acadmie a conserv le souvenir du grand savant que fut Edouard Piette auquel elle s'tait flicite de dcerner en 1905 le prix de Joest. Edouard Piette fut l'un des pionniers qui a inaugur les tudes maintenant si largement pratiques du plus ancien art, uvre des chasseurs de mammouths et de rennes. A ce titre il mrite que sa mmoire soit honore et l'Acadmie est heureuse de tmoigner, l'occasion du cinquantenaire de la mort de ce grand prhistorien, l'estime dans laquelle elle tient son uvre .

M. Robert Fawtier, au nom de la Commission des coles franaises d'Athnes et de Rome, propose l'Acadmie de prsenter comme membres de 2e anne de l'cole franaise de Rome MM. Robert Turcan, Paul-Albert Fvrier, Paul Veyne et Mlle Marie Delani, et comme membres de lre anne : M. Jean-Pierre Callu au titre de l'cole Normale suprieure, M. Jean Favier au titre de l'cole nationale des Chartes, M. Ernest Chevallier au titre de l'cole pratique des Hautes-tudes, et M. Georges Laplace au titre de savant. Adopt.

M. Paul Demiville, au nom de la Commission de l'cole franaise d'Extrme-Orient, propose l'Acadmie d'une part.de dsigner M. Jacques Bacot comme prsident du Conseil d'administration en remplacement de M. Jean Filliozat, qui seront confies les fonctions de directeur de l'cole et d'ordonnateur du budget de cet tablissement, et d'autre part de confier Mlle Madeleine Giteau les fonctions de conservateur du Muse Albert Sarraut Phnom-Penh.

Ces propositions sont successivement adoptes. M. Jules Marouzeau entretient l'Acadmie du sens de jovi

OPTVMO.

COMMUNICATION

SUR LE SENS DE JOVI OPTVMO, PAR M. JULES MAROUZEAU, MEMBRE DE L'ACADMIE.

Dans la formule ddicatoire Ioui optumo maximo , nous traduisons habituellement optumo par trs bon . Or l'ide de bont, au sens o nous l'entendons quand nous disons par exemple que Dieu est bon , n'est pas contenue dans optumus, pas plus que dans les autres drivs de ops, savoir : copia, inops, optimales, opifer, opulentus, opiparus, opitulatio, qui tous se rfrent l'ide de puissance, richesse, excellence. Ops lui-mme est le nom d'une divinit qui a pour attribution essentielle l'abondance. Applique Jupiter, l'pithte optimus voque bien l'ide d'excellence dans les exemples les plus anciens, chez Ennius : pater optime Olympi , Lucilius : pater optime diuum . Lorsque Cicron dans deux passages (De nat. d., h, 95, et Pro domo, 144) explique le qualificatif optimus de Jupiter par beneficentissimus, c'est par une exgse novatrice et personnelle.

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La mme interprtation peut tre applique bonus, auquel optimus sert de superlatif : Bona dea est une desse de la fcondit, parfois identifie avec Ops, et pourvue date ancienne d'attributions trs varies : desse champtre, infernale, prmonitrice, nourricire, mnagre, mais non spcialement doue de bont. Le sens ancien de bonus est celui de l'utilit, de la valeur efficiente, proche de celui de fortis, nous dit Servius en invoquant l'usage de Salluste ; le rapport l'ide de bont n'apparat l'poque rpublicaine que dans de trs rares exemples, comme on peut le voir par les relevs du Thsaurus.

Parallle a t l'volution de bonitas, qui date ancienne ne dsigne qu'exceptionnellement la bont. C'est chez Cicron qu'apparat l'expression bonitas diuina (De nat. d., h, 60), prfiguration de la bont divine des chrtiens, telle que la dfinira saint Jrme (Ep., 39,2) : Bonus est deus, et omnia quae bonus facit bona sint necesse est .

Ngliger cette volution, c'est s'exposer mconnatre un des aspects de la plus ancienne religion romaine.

M. Jean Bayet prsente une observation.

APPENDICE

RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE L'COLE FRANAISE D 'ATHNES PENDANT L'ANNE 1955-1956,

PAR M. REN VALLOIS, MEMBRE DE L* ACADMIE ; LU PAR M. ALFRED MERLIN, DANS LA SANCE DU 28 SEPTEMBRE 1956.

Personnel. En 1955, le personnel scientifique franais de l'cole comprenait

MM. Georges Daux, directeur, Paul Courbin, secrtaire gnral, Georges Roux (septime anne), Ren Ginouvs (cinquime anne), Pierre Charneux (troisime anne), Georges Le Rider (troisime anne) et Franois Salviat (premire anne).

Tous ont t dsigns pour une anne de plus, sauf M. Le Rider, qui a cess d'appartenir l'cole le 30 septembre et est pass l'Institut franais de Beyrouth, sous la direction de M. Seyrig. Un nouveau membre., nomm la suite d'un concours spcial rserv aux byzantinologues, M. Andr Guillou, a rejoint l'cole le 1er octo^ bre 1955, pour l'anne scolaire 1955-1956.

Le recrutement a t encore ralenti par le hasard des concours d'agrgation et par les obligations du service militaire. En novembre

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