annales du conservatoire des arts et metiers 1895

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Annales du Conservatoire des arts et métiers. 1895. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Annales du Conservatoire des arts et métiers. 1895.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Page 3: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ANNALES

CONSERVATOIRE

DES AttTS ET MÉTIERS,

l'IIBMÊÙS. l»AH LKS PnoVKSSEUHS.

«• SÉRIE. - TOME VU.

PARIS,

dAUTBÏBK-VILLAnS ET FUS, IMPRIMBORS-tjBHAlh^SDOCOXmVATOMEXAtlOSa DM ABtfrKTMttlBM,

Quai deBOronds-AurUtlM, 5$.

'-''•-.. «*»* /* >

Page 4: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

HAUT NMIOMBMBMT OU COHSBAVATOIRS.

Géométrie appliqué» aux Art*. — Jl. lo Colonel LU"»*BDWtlo t'At-ailéuiiodes Sciences, directeur du Conservatoire. ~~ Sup-pléant : M. Ch. Uaissti, professeur ù l'École Centrale do* Arts elManufacture*.

Géométrie descriptive.—U. K. HOIUIIÎ,do l'Académie«tesSciences,owmiiuueur do sortie à lf>olo PulyieetmiqutK

Mécanique appliquée aux Arts.-M. J. Hissai, ingénieur enchef, professeur à îÉcolo nationale de* l'unis ot Chaussées.

Constructions civiles. - il. J. Vtitet, piofesseur a l'École natio-nale dos Beaux-An».

F' yslque appliquée aux Arta. —M. J. Yioixe, maître do confé-rence* à l'fVule Normale Hii|iériciire.

tlootrlolté Industrielle. — AI. .Martel DKI>RKZ,de l'Académie de»Science».

Chimie général* dana ses rapporta aveo l'Industrie. —

M. É. Ju.stiViKitwi,do l'Académiedo Médecine.

Chimie industrielle. — U, AiméIJIIURD,do l'Académiedes Sciences.— Supplia*! : M. K. Sonia, ancien ingénieur dos Manufacture* dol'État.

Métallurgie et Travail des métaux.—M. U.UVesai», Ingénieuren chef, professeur a l'École nalionato supérieure dos Mines.

Chimie appliquée aux Industries de la Teinture, de la Céra-

mique et de fa Verrerie. — M. V. UKLUINU, directeur duService scientifique des Douanes.

Chimie agricole et Analyse chimique. — M. Th. Scuxossixa,de l'Académiedes Sciences.—Suppléa*!: M.Th.SCHUCSIXGfils,ingé-nieur des Manufacture»de l'État.

Agrloultur*. — M. I.. OKA*MAV,doyen honoraire do la Faculté de»Scioncos du Nancy.

Travaux agricoles et Génie rural. — M. Ch. OBCoumovisBt

professeur à l'ÉcoloCentrale des Arts et Manufactures.

F'iatnre et Tissage. — M. J. lues, Ingénieur civil.économie politique et Législation Industrielle. — M. É. LBVAI»

SBUS,do l'Académlodes Sciences morales el politiques.ftoonomle Industrielle et Statistique. — M. André Lissas,

professeur a l'École axiale d'Architecluro.Droit commercial. — Chargéde ctur$ : M. Ê. ALOLIVE,professeur à

la Faculté de lirait de Paris,

ftoonomle sociale. —CAarj/s'rfeftwr*:M. P. BBIVIKOARD,professeurà la Faculté do Droit de Paris.

Ptv^fuun konormlnt:M. û'mile Tasùt, député de la Seine, directeur do l'Êeole spéciale

d'Architecture.

SI. A, os Tonus, de l'Acadéraio des Sciences morales et potiUqUet.directeur de l'Administration dei Monnaieset lfédallles.

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LYVKMIUTION

M

00^$DE

liOBSSINpUtT,

Aï| ÇO(«S8(^lTOInUDESARTS Bf MfTTIKRS.

'\vVv-*:')VPAHIS.

i^tfïrtNciii; r U'IILBT 1895.

mscouas

>*•

al. TH. 8CHLOE8IKG,

Membrede l'Académiede*Sciences,Président de la Société nationaled'Agricultured« France, Professeurau Conservatoire

des Art» et Métiers. Président du Comité du Monument.

Moxsuxs ut Mi.wsrai,

Au nom de l'Académie des Sciences ni de la Société natio-nale d'Agriculture qui m'ont chargé de les représenter, au

nom du Comité qui s'est donné le mission d'élever un monu-ment au premier des agronomes de France, au nom de la

famille do Bousslngauli, je vous remercie d'avoir bien vouluassistera cette cérémonie. Boussingault a été et demeure une

gloire de notre pays; il compte, de plus, parmi ses plus réels

i bienfaiteurs; sa mémoire mérite bien l'hommage que vous lui

apportes de la pari du Gouvernement.Je remercie M. Oalou du nouveau chef-d'oeuvre sorti de ses

mains. Le grand agronome et le grand artiste, dignes l'un de

l'autre, tirent un égal honneur du monument que nous Inau-

gurons.a«8*rk, 1. Vit. 11

Page 7: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

:'.tjM:;;:.-.;::'::-;S;-;%;^;:;7*H./SCH^

Nw remerciements voiu enfin à tous <mi, ttrançateouétrangers, dont la g^ti^rositô a perntis d'bÇTrir au maître cet

éclatant témoignage de twtre commune admiration, «t à 11,&*V

(tnlor, l'âtno de notre Comité, lo promoteur do i'<Luivr«jqui

s'uÇB^'i^oJh

oftMiivas,

Je suis appelé à l'honneur de vous entretenir de Boussln-

gauli, Il me semble que je ne saurais mieux m'acquiiier «lenuitache qu'en retraçant sa vie et ses travaux avec cette simpli-cité qu'il aimeil.

Notre grand agronome est né à Parla, en 1801, à la caserne

d'Enfer, prés le Luxembourg. Les débuts de son existence, ilso plaisait à le rappeler, furent modestes. Son père, ancien

ofllcler, avait, une fols retraité, obtenu un bureau do tabac

auquel H avait joint un commerce d'épicerie, et s'était établiruo de la Parchemlnerie, dans un quartier qui n'était ni gai ni

élégant. C'est la que s'écoulèrent les premières années de

Bousslngauli. Il ne montra d'abord aucune disposition pour te

travail. Dans les Mémoires qu'il a écrits pour ses enfants, il

raconte « qu'entré au lycée en sixième où il ne comprenait

pas grand'choso, Il passa dans le laminoir de l'Université

jusqu'en seconde, où II ne comprenait plus rlcnj c'était un

détestable élève, que ses professeurs traitaient, sulvunl sa

propre expression, comme une huche. » Ses parents, lassés,le retirèrent du lycée et lui laissèrent, pour un lomps, «on

indépendance. Il en fit bon usage. Un de ses camarades, plus

Agéque lui, avait trouvé un emploi au laboratoire de Thénard.

Bousslngauli alla voir ce qu'il faisait, partagea sa besogne, y

prit inlérêt et demanda au maître la faveur de le servir. Thé-

nard le jugea trop jeune ei rofusa. Biais la Science l'attirait

déjà, et il se mit à suivre les «ours publics avec une ardeur

extraordinaire. Cuvier, Blol, Qay-Lussac, Thénard, Hafly, Des-

fontaines, Vlllemoln, Andrleux, lurent ses maîtres. Quelsmaîtres et quel éclat de la science française à cette époque!Le soir, le jeune Bousslngauli lisait les Ouvrages scientifiques,

Page 8: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IXWOVBATIOKOt' MOMUMKKfPB •OirKSI.Mm'LT. I?*

les oeuvre» des grands poêles, les récits de voyages, derrière le

comptoir du débit, El tout cela no ''empêchait pas de CO«K

Paris, d'aller aux nouvelles 01 n'en manquait pas de ibi3 u

1817) et de continuer ses visites aux vétérans de la caserne

voisine, ses mattres d'escrime.

Arrivé a seize ans, Ildevait tirer quelque parti do coqull savait

et choisir un étal. Il se décida pour celui do mineur, passâtesexamens d'admission à l'ftcolo des Mines do &atni»Ktlenne,

tout récomment Instituée, et s'en fut à pied, sac au dos, prendre

possession de sa place d'élève. Il avait en poche 5ofr, aux»

quels sa mère en ajouta 10 en cachette. C'était sa pensionmensuelle, qui, pendant ses deux ans d'école, lui fut servie

avec exactitude, mais sans augmentation. H no larda pas à

prendre une telle avance sur ses camarades que, la deuxième

année, il fut chargé do leur enseigner l'analyse par la vole

sèche, ce qui lui donnu un laboratoire el lui fournit l'occasion

de faire ses premières découvertes, l'existence du siliclure

de platée et la présence du silicium dans les fers, fontes et

aciers, d<'couvertes qui avaient une haute portée en Métallur-

gie 5 il s'attacha a les vérifier par des expériences bien conçueset des analyses décisives. Lo tout fut consigné dans un Mé-

moire que Gay-Lussac s'empressa d'insérer dans les Anna/esde Chimie et de Physique. L'auteur avait dix-huit ans.

Sorti hors concours de l'École, notre Ingénieur alla dirigerles mines do Lobsann (Bas-Hhin), où l'on exploitait des

llgnites et des sables bitumineux. Lobsann est prés des mines

d'asphalte de Bechelbronn, dont le propriétaire était M. Le Bel.

Cet habile agriculteur prit son voisin en grande amitié, Qua-torze ans plus lard, Il lui donnait sa fille 1 II lui fournissait en

même temps, dans lo domaine do Bechelbronn, les sujets de

ses plus belles éludés. Des relations fortuites de voisinagefirent ainsi le bonheur domestlquo et la renommée agrono-

mique de Bousslngauli.Pour le moment, il n'avait qu'un désir : voyager en pays

lointains pour s'y occuper de Géologie. L'occasion qu'il souhai-

tait se présenta bientôt. Don Antonio Zca, envoyé en Europe

par Bolivar pour demander la reconnaissance du nouvel État

de Colombie, était chargé en outre de recruter des jeunes gens

Page 9: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IJ« TU, SCHLOISiKO.

Instruits pour fonder à Bogota un établissement sclenilllque,une école particulièrement desUnée a former des ingénieurscivils et militaires. Mis en rapport avec ce personnage parBerthier, Bousslngauli accepta d'entrer au service de la Colom-

We. « lly avait, diMl en ses Mémoires, des volcans actirs dans

les Andest je ne connaissais que les volcans éteints de l'Au-

vergne : je u'héslial pas à tenter l'aventure. • Avec lui s'enga-

gèrent Mariano de Rivera, jeune Péruvien, élève de l'École

des Mines de Paris, et Roulln, qui devint WWIoiliécalro de

riostltul et membre libre de l'Académie des Sciences,Les représentants les plus illustres de cette Académie, La-

place, Arago, Poisson, Bjot. Uumboldi, s'intéressaient alors à

une question fort discutée de la physique du globe t la déter-

ininatlon de la hauteur baroméiriquo sous l'équateur, au niveau

de la mer. Humboldl avait bleu mesuré celte hauteur; mais,

par suite d'un manque de comparabillté entre ses instruments

et ceux qu'on avait employés en Europe, ses résultats restaient

douteuxi Bousslngauli fut spécialement chargé de les vériller.

Rn outre, Uumboldt, qui lui avait voué toute son amitié dès

le début de leurs relations, malgré une différence d'âge de

trente-trois ans, lui remit une Instruction détaillée sur tout ce

qu'il devait étudier polir compléter ses propres observation»;

On partit d'Anvers te ™ septembre 18a?, et l'on arriva à la

Guayra, port du Venezuela, le as novembre, après divers Inci-

dents» el notamment un combat avec une frégate espagnole

qui fut capturée.A peine débarqués, Bousslngauli et Blvero entreprirent UQe

première série d'observations barométriques s 10 mètres au-

dessus du niveau de la mer ?Ils montrèrent que, tous l'équa-

teur, la pression de l'atmosphèro égale celle que l'on constate

en Europe et présente les mêmes allures dans ses variations.

Les heures des maxlma et rainlma sont les mêmes; la pressionà midi correspond encore a la moyenne du jour; seulement

les variations sorti moins prononcées que dans les région»

tempérées. Ces derniers résultats furent confirmés plus tard

par les mêmes observateurs a hanta-Pé de Bogota, après une

suite d'observations qui dura deux ans.

De la Guayra, les voyageurs se rendirent a Caracas, en Ion-

Page 10: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

|K»iat'a4TI0N DV MOXVNSKT»B BOl'*«|K«UI!tT. I?7

géant le littoral. Dans le voisinage de cette ville est le Silla,

dont Humboldi et Bonpland avaleni fait l'ascension su com-

mencement du siècle. Bousslngauli la gravit à son tour, mais

il dut s'y prendre à doux fols, Arrêta dans une première ten-

tative par un précipice Infranchissable, Il s'égara su retour,

et, pour se retrouver, s'avisa de suivre le cours d'un torrentt

mais les bords disparurent dans une gorge, et l'imprudent dut

s'abandonner au courant : il appela cette route dangereuse sa

« vole humide ».

Le voyage de Caracas à Bogota dura quatre mois. La route

était longue et difllcllo. De plus, il fallait s'arrêter et stationner

en un grand nombre de points pour déterminer la longitude,la latitude, la hauteur au-dessus de la mer, pour étudier lès

minéraux, les roches et leur sirailllcation, pour rechercher les

minerais exploitables, pour visiter les gisements exploités,

enregistrer les températures et les accidents météorologiques,reconnaître les productions du sol. Il s'agissait, en réalité,

d'accomplir une exploration complète de la Cordillère, intéres-

sant à la fois l'art du mineur, la Géologie, lu Minéralogie» le

Géographie, la Botanique. Bogota, atteinte enfin, devint le

quartier général de Bousslngauli, d'où II rayonna par la suite

dans toutes les directions.

Au sortir de la province de l'Equateur, après avoir pénétrédans la Nouvelle-Grenade, la Cordillère des Andes se divise en

trois branches : la Cordillère orientale, qui so dirige, au nord-

ctti, vers Caracas et au pied de laquelle, vers l'est, s'étendent

les plaines ou llanos déversant leurs eaux dans l'Orénoque; la

Cordillère occidentale, courant vers lo nord; la Cordillère cert.

traie, qui divise la région triangulaire comprise entre les deux

premières en deux grands bassins où coulent la Magdalena et

le Cauca. L'espace immense ainsi découpé, auquel il faut

joindre ta province de l'Equateur, formait (e nouvel État de

Colombie. En aucune région du monde la nature n'est plusriche dons ses productions végétales, plus variée dans ses cil*

mats, plus grandiose dans ses accidents géologiques, plus fé-

conde en enseignements. Elle devait séduire un esprit dont le

irait dominant éuit une merveilleuse faculté d'observation.

Bousslngauli demeura sous son charme pendant dix ans.

Page 11: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IJ» TH. scnnastxo.

J'ai souvent entendu demander *Qu'a donc fait Bousslngaulidans l'Amérique du Sudt On Ignore son tuuvre d'alors préci-sément pour la raison qui excita l'admiration de ses coûtent-

porains, je veux dire à cause de son extraordinaire variété,

chacun n'en ayant retenu que les seuls fragment* qui l'inté-

ressent. Tout autre a été te sort de ses travaux ultérieurs; 11*

forment un ensemble lié dans ses diverses parties, fondementsolide sur lequel repose la science agricole. Aussi personne

n'ignore-t-il le Bousslngauli de l'Agronomie. Il me semble qu'acette heure II est utile de remettre en lumière le Bousslngauli

d'Amérique.Pendant les premières années de son séjour en Colombie,

une guerre sans merci désolait le nouvel Etat. Un Ingénieurau service du Gouvernement devait avoir un grade dans l'ar-

mée : on en fit un colonel, En celte qualité, il assista à de»

batailles sanglantes, livrées à des hauteurs où la fusillade s'en-

tendait à peine. Il eut aussi à remplir, de la part du Uberla-

dor, des missions délicates. Le danger qu'elles présentaient

parfois n'arrêtait pas celte nature Intrépide et aventureuse,

soutenue par une force physique peu commune. Son esprit

naturel, sa galle, sa franchise surtout, tonclllèreni bientôt à

Bousslngauli l'amlilê de ses chefs et des personnages divers

auxquels II fut mêlé; sa haute stature, son grand air, assuraient

son empire sur ses subordonnés; Ils rappelaient : « don Juan

el Despote »; peut-être n'avalont-lls pas tort; on devient vite

très absolu quand on commence a commander à vingt ans.

Ses découvertes étalent le plus souvent communiquées à

llumboldl, parfois a Arago, qui les présentaient à l'Académie

des Science». Les éloges donnés par do lois hommes valent

mieux que ce qu'on peut dire après oui? j'en citerai quelques

exemples.

Après son Installation o Bogota, Bousslngauli avait été en-

voyé avec Blvero et Boulin dans la vallée du Meta» affluent

coniiilérable do l'Orénoque traversont to Vénéiuelo do l'ouest

à l'est. Sa mission essentielle consistait à lever la carte de cet

Insalubre pays, Il en rapport lalllli ihourir,

Pendant sa convalescence, Il rédigea une No«o sur la chlcha,

substance aVec laquelle les Indiens se colorent la peau, et

Page 12: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IXAUGliaiTtON «V NOXVMK1TSB BOISSINOULT. 17*»

l'envoya à llumboldt. Celui-ci lui répondit : « Lorsque nousMréfléthissons sur le pe't de temps que vous avez passé eu» Amérique, nous sommes étonnés de mut ce que vous avez» fait; celte opinion a souvent été émise par des membres de» l'Académie, »

A quelque temps de lu, envoyé dans les satines de Xipaqulra

pour réprimer une insurrection des ouvriers, Bousslngauliétudie la composition des eaux salées qu'on y exploite et, par-tant de ce fait notoire dans les Andes que le goitre est inconnu

là où le set extrait de ces eaux est consommé, il y cherche et

y découvre l'Iode. Nouveau Mémoire présenté à l'Académie,

llumboldt ajoute la Noie suivante ; « Cette observation faitMd'autant plus honneur a la sagacité de M. Bousslngauli que» ce chimiste né savait pas a cette époque que l'iode avait été

«reconnu dans plusieurs sources salées d'Europe. »

Une autre fols, Arago inscrivait cette annotation on tête d'un

Mémoire sur la gay-lusslle, minéral nouveau trouvé et analysé

par Bousslngauli s «Je m'empresse de le publier comme une» preuve nouvelle du zèle Infatigable et de la grande activité« du jeune voyageur qui explore avec tant de succès tes envi-

erons de Bogota. *>

Voici enfin quelques ligues extraites d'une lettre de llum-

boldt, du 11 février i8a5 : «Avec lestalents que la nature vous

Ha donnés, avec une activité sans exempte, vous vous placerez» parmi les hommes supérieurs qui ont illustré votre pairie; il

» iie s'agit chez vous que d'avoir toujours une forte volonté.

» C'est comme cela que j'ai deviné d'avance, lorsqu'ils étaient» très jeunes encore, Gay-Lussac et Arago. Je no me trom-» perai pus plus sur vous que je ne me suis trompé sur eux.» M. Arago est dans ridmlration de votre zèle astronomique,» de la précision de vos observations et de la noble et scrupti-» leuse franchisé avec laquelle vous communiquez tous les

«résultats. »

On volt quel chemin Bousslngauli avait fait en quelquesannées dans l'estime du monde savant; on volt aussi qu'il avait

de bons parrains.

Quarante Mémoires insérés aux Annales de Chimie et de

Physique résument les travaux qu'il a accomplis en Amérique

Page 13: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

1*0 TH. SCM.0BSIXO.

sur les madères les plus diverses. Passant sous silence toutes

les analyses exécutées au laboratoire de Bogota sur nombre de

substsnces végéules propres è la Colombie, sur des minéraux

nouveaux, des minerais de fer, de platine, d'or, sur des eaux

minérales ; laissant également de côté toute son oeuvre de géo-

graphe, je rappellerai simplement quelques découvertes do

l'Ingénieur des mines, du météorologiste, du géologue.

';Dans la province de Popayan, au sud-ouest de la Nouvelle-

Grenade» on exploitait une pyrite aurifère en broyant, selon

l'usage, le minerai et en le soumetiant a des lavages dont l'or

éult le résidu. Bousslngauli imagina de griller le minéral avant

le broyage; changé en oxyde, le sulfure de fer présentait peudé résistance au broyage et était facilement eniralné par l'eau.

L'exploitatlon el, par suite, la populAiion ouvrière prirent avec

tai nouretle méthode un tel accroissement que les ressource»

alimentaires de la localité devinrent insufftsanies. Boussingaiiltdut pourvoir a son entretien en organisant des Cultures de blé,

maïs, pommes de terre. « Ce fut, me dïi-lf un jour, mon début

>»agricole; c'est à Marmato que j'ai envi^gé pour la première» rois les problèmes qui devaient tant m'occuper plus lard. »

A Sanls-Rosa, dans le province d'AntloquIa où il séjournasix mois, Bousslngauli découvrit une mine de platine : le mé-

tal se rencontrait en grains arrondis an milieu de l'or extrait

par latagc de filons aurifères. llumboldt apprécia très favom-

blement cette découverte» fort Intéressante au point de vue

géORnostiquc Elle lit beaucoup de bruit en Colombie, puisquele Congres en prit occasion pour voler an Libérateur une

slalne en platine. Bousslngauli fut chargé de réunir le -métal

nécessaire et de tout préparer pour la fonte» Il écrivit pour re-

mercier de la confiance doni on l'honorait et expliquer quel'etécnllon de la statue était impossible t d'abord le métal

manquerait, ensuite H éialt Infiislblc. Son Cher, le colonel

Lanz, lui déclara que sa lettre n'avait pas le sens commun :« Ecrirez que vous ferez tout voire possible pour exécuter les» ordres du (Ingresj II ne faut jamais refuser une mission;» tout cela passera, et vous n'aurez désobligé personne. »\

Boudilngaull dit drfn» ses Mémoires que celle leçon ne fut

pas perdue.

Page 14: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

I!».l.,l «ATIOX BV UOStUBST DR SOI'881NOAVit. l8l

fin Météorologie» on lui doit des renseignements précissur diverses questions du plus haut Intérêt et surtout deux

acquisitions importantes i l'une est relative è la profondeuroù commenceni dans le col des réglons tropicales les couches

à température constante, profondeur qui ne fui trouvée quede 3o centimètres; l'auire est cette loi, d'après laquelle une

même plante exige, pour accomplir son entier développement,la môme quantité de chaleur, quel que soit le climat, loi es-

sentielle, qui permet de prévoir la possibilité d'acclimater un

végétal dans une contrée donnée.

loi Géologie fut toujours la science de prédilection de Bous-

slngauli. H s'y livra sans relâche dans les Cordillères. Il s'ap-

pliqua à déterminer les terrains de la Colombie et étudie tout

spécialement lés tremblements de terre et les volcans.

Dès son premier voyage dans la Cordillère orientale, l'aspectdes ruines accumulées par de grandes commotions de date

récente toi avait suggéré une théorie qu'il confirma ensuite

dans toutes ses excursions. Les plus grands désastres avaient

frappé les villes btties sur les terrains primitifs; celles quireposaient sur les terrains stratifiés avaient moins souffert.

Bousslngauli explique ces différences en disant que les roches

primitives sont les premières à recevoir l'ébranlement provo-

qué par les forées souterraines et les plus aptes a le propagerau loin en vertu de leur continuité ; dans les terrains stratifiés,

la transmission du mouvement est d'autant plus atténuée qu'ilsont plus d'épaisseur et contiennent plus de roches arénacées.

Témoin lui-même, a plusieurs reprises, de ces grandesconvulsions du sol, Il a pu décrire fidèlement les terreurs

qu'elles font naître; il a raconté te tremblement que subit Bo-

gota en i#if> et celte aventure où, par son sang-froid, il sauva

une centaine d'Indiens avec lesquels il se trouvait au fond

d'une galerie de mines. Il prenait justement la température du

sol» quand une commotion se fit sentir; lès mineurs se préci-

pitèrent vers l'issue de la galerie cl déjà l'obstruaient au pointdé s'y étouffer, quand Bousslngauli, se rappelant « propos queles Indiens attachaient à ses instruments une puissance ma-

gique, éleva son thermomètre et, le regardant fixement comme

peuryilre un oracle, s'écria : « Le tremblement esifinit» Une

Page 15: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

|Sj| TH. SCHtOKSIXO.

détente se produisit aussitôt dans la foule, qui s'écoula sons

accident.

L'étude des gaz des volcans est Indispensable pour former

les idées sur la nature des substances qui produisent le»

éruptions. Personne ne l'avait encore entreprise. Boussingault

porta ses instrument» d'analyse dans les cratères mêmes du

Tolima, du Purace, du Pasto, du Tuquercs, du Cumbal, vol-

cans compris entre l'équateur et le S*degré de latitude nord.

Sur leCotopaxi.il s'éleva à 57i6mélrcs, sans pouvoir atteindre

le sommet. Il trouva que les gaz exhalés, exempts d'oxygène,consistaient en vapeur d'eau, acide carbonique, hydrogène

sulfuré, vapeur de soufre. Il visita aussi des volcans éteints, le

Tunguragua, l'Antlsana. De son ascension au Chimborazo il a

laissé une relation saisissante. Habitué de longue main à cher-

cher l'expression la plus simple eila plus précise de la pensée,il arrive à tracer, dans cette relation, sans effort, sans adiré art

que celui d'être vrai» d'admirables tableaux des grands aspectsde la Cordillère.

Ce fut sa dernière ascension. Il se dirigea ensuite sur Gueya-

quil,où il devait s'embarquer pour visiter les cotes du Pérou;

puis il quitta définitivement l'Amérique. Il a résumé lui-même

son oeuvre en ces mots : a Après dix ans de travaux assidus,

j'avais réalisé les projets de jeunesse qui me conduisirent dans

le Nouveau Monde, La hauteur du baromètre au niveau de la

mer, entre les tropiques» avait été déterminée dans le port de

la Guayra. La position géographique des principales villes du

Venezuela et de la Nouvelle-Grenade se trouvait fixée. De nom-

breux nivellements faisaient connaître le relief de» Cordillères.

J'emportais les données les plus précises sur le» gisement"*d'or et de platine d'AnHoquia et du Choco. Enfin mon labora-

toire avait été successivement établi dans le» cratères voisins

de l'Equateur, et j'avais été assez heureux pour continuer mes

recherches sur le décroissement de la chaleur dans les Andes

micriropicaies jusqu'à l'énorme hauteur de *5oo mètre», s

Bousslngauli avait alors trente ans. KAMIborné M tlche aux

travaux déjà accomplis, Il eût laissé un nom illustre; comme

voyageur, il s'était placé a coté de Itumbofdt. Mais il ne devait

pas s'arrêter la;

Page 16: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

: IX.tCGVn.«TIO* bV MOXDMEXTDE BOCSSINâAOLT. iSÎ

Les premières années qui suivirent son retour en France

rurent consacrées 4 la publication de Mémoires tires des notesacetimùlces au cours de ses pérégrinations. Mais les Mémoires

ne font pas, comme les romans, vivre leurs auteurs. 11 fallait

trouver une position. Pour un savant, une position, c'est une

chaire. Et comment obtenir une chaire quand on n'est pasmême bachelier? De sa riche collection de documents, Bous-

slngauli n'eut pa« Je peine à extraire une thèse pour le Doc-

torat sur les phénomènes chimiques de l'amalgamation améri-

caine. Une fois docteur, on l'envoya à Lyon en qualité de doyende la Faculté des Sciences; c'était en 18IL L'année suivante,il épousait M"* Le Bel, qu'il avait connue toute jeune à Be-

chelbronn. Il trace d'elle dan» ses Mémoires un aimable por-trait ; «... Une petite fille demi-sauvage, vivant en plein air,

Adèle» alors âgée de cinq ou six ans. On la laissait courir

comme on eût fait pour un garçon. Ilâléc, cheveux jaunes»

jupons d'étoffe grossière, pas élevée du tout, ne sachant pasun mot de français, telle était la jeune personne que j'épousaitreize ou quatorze ans plus tard et qui est devenue la femme

la plus gracieuse, la plus aimable que l'on puisse imaginer. »

M** Bousslngauli n'était pas seulement gracieuse el aimable,elfe était encore souverainement bonne et d'une intelligence

supérieure. Dans son admiration passionnée pour son mari et

aBn de le laisser tout entier è ses éludes, elle prit en main la

gestion delà maison et des Intérêts domestiques tant à la ville

qu'a (a campagne et s'y montra admlnisiralcur entérite» Bous*

singautl fui aussi puissamment secondé dans srrs travaux parsa collaboration avec son bcau-frërc, Achille Lé fiel >celui-ci

dirigeait les cultures de Bechelbronn, tenait les comptés), se

chargeait des mille détails de l'exploitation ; celui-là, l'esprit

dégagé de tout souci, pouvait donner intégralement son atten-

tlon et son Intelligence aux faits agricoles qui se passaient sous

ses yeux. On ne saurait imaginer des conditions plus favorables

pour les spéculations scientifiques.Éiî i83;» Bousslngauli résigna ses fondions de doyen de la

Faculté des Sciences de Lyon pour prendre a Paris la sup-

pléance de Thénard; en 18%, l'Académie des Sciences lui

ouvrit ses pones. Quelques années plus tard, la chaire d'Eco-

Page 17: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

1*4 TH. SOBLOZSIftO.

nomle rurale fui créée pour lui au Conservatoire dés Arts et

Métiers. Il en demeura titulaire jusqu'à sa mort. Désormais sa

vie sera aussi régulière qu'elle /jvalt été agitée dans le Nouveau

Monde; elle se partagera entre Paris, la résidence de l'hiver,de la saison des cours, ci Beclelbronn Ou l'ancienne abbayedu Llebrraucnbcrg, le» résidences d'été. Tant à Paris qU'4 la

campagne, les travaux du laboratoire ne cesseront pas.

Les premières éludes agronomiques de Bousslngauli sont

consacrées exclusivement a. la question de l'origine de l'azote

dans les êtres vivants, a ses migrations du sol à fa plante, de

la plante à l'animal, de l'animal Uusol. Pour comprendre son

Insistance sur ces questions, il faut se reporter a l'état de la

Science à cette époque. On savait d'une manière certaine queles plantes tirent, au moins en grande partie, leur carbone»leur hydrogène, leur oxygène, de l'acide carbonique et de l'eau

contenu» dans l'air et le sol. Mais on ne savait rfeit de positifsur l'origine de leur azote; on ignor.lt même qu'il leur fat

Indispensable.

Cependant son importance n'était pas douteuse. On avait

reconnu que tous les tissus animaux son! formés de matières

azotées. D'où leur venait l'azote? Peut-être de l'air, mais aussi

'lés aliments, puisque Magendle avait montré qu'un animal

péril si! ne trouvé pas de matière azotée dan* sa nourriture.

Les expériences de ('illustré physiologiste rendoient donc cer-

taine l'existence de l'azote dans les fourrages qui nourrissent

l'herbivore; mais personne ne l'y avait cherché. Et dans ces

fourrages mêmes, d'où venait l'azote? Peui-être de l'air en-

core, de l'engrais aussi, puisque d'anciennes expériencesd'Iloermbsioed avalent montré que le gluten augmente dans le

blé avec la richesse des engrais en principes azotés.

Ainsi l'azote apparalssali comme un facteur de la ferilllié du

sol» un facteur de la vertu alimentaire de ses produits, un fac-

teur de la constitution des tissus animaux. Cependant lé cul-

tivateur ne disposait que d'une quantité trop limitée de ce

précieux agent, awr» que l'air et le s«J fournissaient en quan-tités Illimitées les trot» attires éléments des substances orga-

niques. Quoi d'éionnaht que celte question de l'azote ait primé

Page 18: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

UtAVOVaATtONIIC MOMDMBXTDR BOCSSIKOACLT. 1»5

toutes lés autres» puisqu'elle dominait les deux problème» les

plus essentiels de l'Agriculture : la production des plantes, la

production des animaux?

Ces problèmes, avec celui des assolements, qui leur estévidemment lié, formaient un ensemble confus où personnene tentait de porter la lamlére. On s'en tenait aux errements

de la pratique, sans chercher a savoir ce qu'il y a dans les

récolles,ce qu'elles empruntent a l'air,ce qu'elles demandent

au sol el &l'engrais.Ce sera l'éternel honneur de Boussingault d'avoir discerné

les questions à étudier séparément pour sortir de cette nuit,de les avoir nettement posées et» pour la plupart, résolue» par

l'expérimentation, et l'on s'étonnera toujours de l'activité pro-

digieuse qu'il a déployée dans ces études. Il a mené de frontses recherche» sur le» quantités d'azote contenues dans les

fourrages el les quantités de gluten contenues dans les blé»,ses recherches entreprises pour savoirs! les plantes prennenttle l'azotefa l'atmosphère et ses recherches analogue» sur les

animaux, ses recherches su»* la Valeur relative des divers

assolements. L'espace de trois années, de i836 à I83Q, lui a

suffi pour accomplir une telle tâche.

Cest par l'analyse chimique qu'il est parvenu à la mener à

Meh, ce qui a fait dire qu'il avait introduit la balance dans

l'élude des questions fondamentales de l'Agriculture. Une

seule méthode IUIu servi dans toutes ses Investigations, celle

de tout physicien ou chimiste voulant connaître les variations

qui surviennent dans la constitution d'une substance; elle

consiste a déterminer l'état initial de la substance et sort état

final et à les comparer ; toute l'originalité de l'expérimentateurest dans la manière d'appliquer cette Méthode.

S'agli-il» par exemple, de savoir s'il se produit une perleou un gain d'azote pendant la végétation d'une planté depuissort début? On dose l'azote dans une graine pareille à celle

qui est misé en expérience; on le dose llnalement dans

toute la substance végétale récollée, el l'on voit comment il «

Un animal peut être isolé aussi bien qu'une plante, Cest un

appareil de Chimie. On mesure et analyse tout re qui enlre

Page 19: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

186 TH. BCIU.ORSIfta.

dan» l'appareil et tout ce qu'il rejette. Si l'appareil est tel à la

fin qu'au début, toutes les mutations portent sur la matière

entrée, et on les connaît par la comparaison entre leur état à

l'entrée et leur étal a la sortie. SI l'animal varie pendant l'ex-

périence, si» par exemple» il erott ou engraisse» les mutations

portent h la fols sur la matière qui est entrée et sur l'animal;

on est dans le cas d'une équation A deux inconnues. Alors

Boussingault sacrifie l'animal en fln d'expérience et l'analyse;Il en a sacrifié un tout semblable au début; dès lors il peutconnaître les mutations survenue» dans l'animal, c'est-n-dlre

éliminer une Inconnue et tirer l'autre de se» résultats. Ce pro-cédé a été développé plus tard et mis en reuvre magistralement

par MM. Lawes et Gilbert.

La même méthode s'applique a la difficile question des

assolements. A Bechelbronn,d'immuables errementsculturaux

étaient adoptés depuis de longues années; dès lors le sol,

arrivé à un régime constant» se retrouvait, en fin de rotation,

comme l'animal dont le poid* reste Invariable; il n'y avait a

considérer que ce qu'on y mettait, l'engrais, et ce qu'on en

retirait, la récolte. Ce qui dans ta récolte était en excès sur

l'apport du fumier représentait le contingent minimum de

l'atmosphère.

L'exemple de Bousslngauli a guidé toutes les recherches

exécutées après lui, en France ou h l'étranger»sur les grande»

questions de l'alimentation el de l'engraissement du bétail et

sur le» cultures le» plus diverses. Il en a été le véritable insti-

gateur, comme l'a « m famé d'une façon solennelle le premier

Congrès internutfiiil Je» stations agronomiques, réuni en

Allemagne il y a quelque vingt ans.

Faut-il rappeler les résultats fondamentaux auxquels a

conduit cette sûre méthode de l'analyse? Ils nous paraissentaujourd'hui, ce qui leur fait grand honneur, d'une banalitéextrême. Qu'on en juge par ce» quelques propositions ;

« L'herbe de prairie, tous les foins, tous les fourrages» con-tiennent de la matière azotée alimentaire, et l'on peut mesurerI* valeur dé ces aliments d'après leur teneur en azote. »

Ce simple énoncé eut en i835 un grand retentissement.

Page 20: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IXACnUR-iTiOXDF NOSOMBNTDB BOCSSIXn.tl-LT. 187

« De» plantes de la famille des légumineuses sont capablesde prélever de l'azote sur l'atmosphère; cette propriété n'ap-

partient pas au froment ni à l'avoine. »

Bousslngauli, qui ne va jamais au-delà des conclusions

permise» par l'expérimentation, ne dit pas si cet azote est libre

ou engagé dans quelque combinaison; il affirme simplement

qu'il vient de l'atmosphère; c'en est assez pour expliquer le

rôledes plantes dites améliorantes. Il ne s'agit ici»Il fautinslster

sur ce point, que d'azote emprunté à l'atmosphère sous une

forme indéterminée, et non de la fixation do l'azote libre, phé-nomène dont Bousslngauli crut plus lard montrer l'impossi-bilité et qui n'a élé bien établi que dans ces dernières années

par les belles recherches de MM. Hellricgel et Wilrarth et pard'autres savants après eux.

« Indépendamment de l'eau qu'elles fixent intégralement,les plantes s'approprient de l'hydrogène, en décomposant

l'eau,comme elles décomposent l'acide carbonique, et rejettentde l'oxygène.

» Le» animaux n'empruntent pas d'azote directement à

l'atmosphère; toute la matière azotée nécessaire au déve-

loppement et n l'entretien de leur tissu se trouve dans lec

aliments.» Les récoltes contiennent, en général, plus d'azote que

l'engrais. Presque nul pour les céréales» l'excédent est consi-

dérable pour les légumineuses, lien résulte qu'un assolement

prélève d'autant plus d'azote sur l'atmosphère qu'il rail une

plus large pan aux légumineuses. Le meilleur assolement,

pour un domaine qui se surfit à lui-même sans tirer d'engraisazotés du dehors, est celui qui prélève sur l'atmosphère la

plu» grande quantité d'azote et fournil par conséquent la plus

grande quantité de matière azotée, c'est-à-dire de la substance

la plus alimentaire et la plus chère. *

De tels résultats se passent de commentaire». Pour en faire

le fondement définitif de la Science agricole, H ne restait

a leur ajouter qu'une découverte de Liebig, qui suivit de près,celle dé l'Intervention nécessaire dans le développement vé-

Page 21: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

iM TU. scatoxsiso.

gélàl de certaines substances minérales qu'on retrouve dansles cendres et qui passaient jusqu'alors pour accidentelles et

inutiles.

te» recherches que Bousslngauli poursuivit dans la suite,de 1839 a t9|8, à Bechelbronn, eurent un caractère essentiel-lement pratique. Elles furent comme rédifto élevé sur lesassises qu'il avait déjà posées. Dons le développement de cette

oeuvre, Il qe rejetait pas tes matériaux venus du dehors, mai»H aimait que la qualité en fût vérifiée. Ainsi, dès queM)ll. Latves et Gilbert eurent fait» par leurs célèbres expé-riences de Rothamsted, la part du vrai dan» les opinions de

Lleblg sur les engrais minéraux, il s'empressa d'en tirer partien exécutant tes analyse» de» cendres de tous les produitsde Bechelbronn, Quand l'action favorable des nitrates sur la

végétation fut démontrée par la pratique, Il l'étudia en savant

et montra qu'effectivement l'azote des nitrates se retrouvedans ta matière azotée de la plante. Il vérilta de même l'In-

fluence de» phosphates. Il avait donc l'esprit ouvert à touslé» progrès. Ennemi dé ta dispute stérile, ne cherchant quela vérité, il l'adoptait d'où qu'elle vint, après contrôle. QuantASes propres travaux, il fui, plu» que quiconque, scrupuleuxdans l'exécution, modéré et prudent dans les conclusion».

Il traitait aussi des sujets qui, tout en concernant l'Agro-nomie, touchaient de plus près Ala science pure. De cet ordresont ses recherche» sur la composition de l'atmosphère, sur

l'ammoniaque et l'acide carbonique contenus dans t'air, les

eaux, le sol, sur la nitrifleation» sur la terre végétale. En même

temps, il remplissait avec éclat ses fonctions de professeur. Il

réunit bientôt ses leçon» dans son Économie rurale, Ouvrage

qui Htépoque el devînt rapidement classique, Durant son long

professoral» se succédèrent dans son laboratoire un certain

nombre de préparateurs, qui sou» un tel maître devinrent des

savants distingués. Parmi eux figura, A son tour, son fils

Joseph, auteur de travaux remarqués.Dan» les dernier» temps dé son activité scientifique, Bous-

slngauli revint Ala Métallurgie, comme pour relier lu llrt de sa

carrière A son commeneemenl. Ce grand esprit, qui savait si

bien s'élever au-dessus des détails pour embrasser dan» leur

Page 22: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IMllOkR.tTlOS DU M03CUB.1T DR SOUSSIXCICIT. l8g

ensemble le» grandes questions, aimait les raffinements de

l'analyse la plus délicate. Il se complaisait spécialement dans

l'analyse minérale, plus capable que celle des plantes d'atteindre

Aune extrême précision. Lés métallurgistes lut doivent plu-sieurs de leurs meilleurs procédé» de dosage de ces corps

étrangers qui» malgré leurs très faibles proportions, ont la plus

grande influence sur la qualité des métaux.

Puis la vieillesse vint. Heureux el bien rares sont les vieil-

lards qui n'ont pas eu à regretter quelques-uns des leurs 1

Bousslngauli ne fui pas du petit nombre de ces privilégiés. 11

perdit successivement son gendre, M. Holizcr, qui dirigeaitavec tant d'habileté les aciérie» d'Unleux; une de ses petites-Allés» âgée de seize ans, pleine de grdee et d'intelligence;enfin celle qui tenait une si grande place dans sa vie»M"* Bousslngauli. Lui, si vaillant, si fortement trempé, ne

put supporter ce coup dans sa propre maison. Il se retira

quelque temps au Licbfrauenberg. Son intérieur était détruit.

M* Holtzer le garda chez elle. Peu Apeu le travail, suprêmeconsolateur, le reprit. H revint à son laboratoire dés Arts et

Métiers et publia encore quelques travaux. Le soir, en famille,il dictait ses Mémoires à ses enfants. Le pénible affaisse*

menl qui annonce la fin ne le tint pas longtemps ; il expirale 11 mai 1887.

De longues années nous séparent de la publication de ses

plus Importants Mémoires. En les relisant, on est frappé d'un

caractère qui n'appartient pas d'ordinaire aux Ouvrages déjàanciens : ils n'ont, pour ainsi dire, pas vieilli. Des livre» fa-

meux ont passé avec les discussions et les théorie» qu'ilssoutenaient; ceux qui rapportent surtout des expériences bien

faites et dés phénomènes bien observés ne passent pas. Qui-

conque professe l'Économie rurale ou la Chimie agricole a

médité et médite encore Bousslngauli.El lés découverte» du mettre ne sont pas seulement Impéris-

sable»} elles ont aussi l'avantage de compter parmi celles qui

n'engendrent que des bienfaits. Mous voyons chaque jour de

nouvelles et Surprenantes applications de la Science à l'Indus-

trie; le tnW4tre général en est accru; mate que de fols n'est-ce

pas au prix de durs sacrifices Imposé» A quelques-uns, au

*'3étk,i.W. /:''&;~

Page 23: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

90 Trt.SCHMSSWO.— IXUUl'MTIOXDUMOSCMBSTDBSOtSSISOAlLT.

prix d'un travail accompli dans des conditions matérielles et

morales qui font qu'on est tenté de se demander si vraiment

le progrès est boni L'Agriculture diffère, A cet égard, des

autres Industries. Son immense atelier est tout au grand air, A

la face du ciel; son labeur est sain et réconfortant; ses per-

fectionnements sont profitables A tous. Ainsi, dans l'oeuvre

d'un grandagronome, tout contribue au bonheur des hommes,

tout est bien.

Page 24: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

T"* **f *. * *' .~ »*<f i i ' ^i ^, l*|i >c ^^.^'ti^iJ'/ii.,:*.),

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Page 25: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895
Page 26: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

DISCOURS

..S*:

M. le Colonel A. LA08SBDAT.

Utmktt de l'Académie«et Sein***,IMrcctesr«a Conservatoire saUeest «ce Art*et Métier*.

Le Conservatoire des Arts et Méilers. A la veille d'atteindre

son centenaire, n'a pas seulement ta saiisfaetlon do voir ses

merveilleuses coHecuons s'accroître su point de déborder

respaeequlluiavaJiétécependauilargementdlS|>eojé,llyaunsiècle ; il tend A devenir aussi, et cela est tout naturel» te Pan*

dtéon de» grands inventeurs.

Déjà, en décorant l'escaUer monumental qui conduit sus

gslefïee d'exposition, on y avaii placé le» statues do ces deux

apôtres ds» sppucsttonsàe IsSciencs Al'Industrie eti l'Agricul-turatde Vau^nson,le vériiablefondateur de notre musée,qul« lui-même lantenrleld le domaine delaUécanlque.et (fOlivIer

de Serres, le) précurseur Inspiré de celte Science agronomique

chargée désormais dé nous assurer notre pain quotidien.Il y a quelques années, grâce A deux souscriptions, l'une

des chimistes dé tous le» pays et l'autre dé» mécaniciens fran-

çais, nous Inaugurions dans notre) cour d'honneur, comme au

frontispice des collections, la statue dé Nicolas Leblanc qui

symbolise le» Art» chimiques el celle 4e Dénis Pupln qui iyovbolise le» Arts mécaniques.

te vénération que non* avons pour ce» ancêtres ne saurait

nous empêcher de rendre A leurs dignes successeurs l'hont*

mage qui leur est du, et voici précisément qu'aujourd'hui un

groupe nombreux d'hommes de science et d'admirateurs de

Bousslngauli auquel s'est largement associée se famille» nous

Page 27: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

If» A. IABS8SSAT.

en fournit une occasion en oJrant. i ton tour, au Conserva-

loir», un monument que nous avons placé dans la cour voi-

sine de» laboratoires et des amphtthéairee. parce qull est des-

tiné à honorer la nsémolre de cet homme eralneui, voyageur

utréplde.obsemmur Mgace et per*évérant,clilnilfle novateur»

professeur Incomperable et, par-dessus tout, philosophe sin-

cère et grand nomme de bien.

Au nom de ses ancien» coUegucs du haut enseignement, et

Us sont encore luNireusenient iraetbreux, au nom du personneltout entier du Conservatoire, je viens exprimer notre recon-

naissance au ContUé du monument de Bousslngauli, qui s eu

l'idée si heureuse de choisir cet établissement pour y placer la

grande el noble figure de l'un de ceux qui ont le plus contribué

A son Illustration.

Pour vous entretenir, comme c'est mon but et mon devoir,des rares qualités de l'nomme vraiment supérieur que nous

•von» eu l'honneur de compter dans nos rangs, je suis bien

obngé de dire quelques mots de son enmneeetdé ses débuts,ié voue pile donc de m'excuser al je parais reproduire une

faible partie d'ailleurs de l'éloquent éloge que, rient de pro-noncer mon confrère II* Setfaèlng.

Ce que Je pul»voti»afnrmer,e*e*tquenoiu

point eouesrlé», et le» rotf

être considérées des lors sbriptetnent comme la conflrmaltonde faits parndtemeni avéré»,

Bousaïngauit est né AParis en iBo». Le nom de sa famille yétait connu depuis longtemps et devait même ABoUeàu une

certaine célébrité.

Son père, ancien rolUuire, très bel nomme et très brave

homme, après avoir été blessé A l'armée du Rhin et s'être

marié i WeUJor, occupait, A l'époque de la naissance do ce

Bis, un modeste emploi de s*rde-magasin de» lits mlHuIre»,

d'abord dans une caserne de la rue d'Enfer qui louchaii pu

Luxembourg, puis dans oit ancien couveoi de la rue Salot-

Louti, an Marais. C'est de ce dernier quartier que dataient le»

souvenu» lés plus lointains de notre héros.Un peu plus tsrd, le père, très préoccupé de l'avenir de sa

jeune famille composée de trois enfant», allait s'établir dans b)

Page 28: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ixAsevayivra* •* nessnssv »» aosssiKessiv. is3

rue de la ftMttondnerle, l'une des plus vtWue» de Paris, quiexiste encore et va de In rue Bswt-Jacques i I» rue Je le

Harpe* en longeant l'élise dt Ssim-Séverin. Il y leoatt un

petit eomnuHr«ed*éplc^,eiBou« pendanttoute s» longue et brillante carrière, faire un emploi al délicat

de le balance, se rappelait toujours en souriant qu'il s'en était

d'abord servi pour peser du tabac aux clients de son papa.,Sa mère. Bile du bourgniestrede Wetjbjr» fort bien élevée

dans 'jon pays, niais qui ne put jamais apprendre un mot de

français, n'était pas moins une excellente femme ayant le plus

grand soin de ses entants et une confiance absolue dans celui

dont nous nous occupons et qui sut toujours la mériter parson bon cmuret son bon sens.

Dans des Mémoire» pleins d'humour et asses souvent de me*

lice, Bousslngauli nous • fait connaître un certain nombre des

membres de sa famUle et des voisins qui ont sonné lé milieu

assez triste dans lequel s'est passée sa jeunesse. Presque tout

ce monde, en effet, était misérable, et le précoce enfant, Mon

parisien» tout en ralliant les travers el les ridicules de ce»

pauvre* gens, éprouvait une véritable sympathie pour le plus

grand nombre et même de b tendresse pour quelques-unschez lesquels 11découvrait de» qualités qu'il s'est piuAreeon-nsttre hautement Jusque parmi les plu» humbles et les plu»deshérité».

Que de choses touchantes et que de réflexions pleine» de

Justesse el d'élévation, sous une forme presque toujours iro-

nique, on rencontre A chaque page de ces souvenu J d'enfance,

depuis les douloureux aveux de ceux qui avalent assisté et

peut-être pris part aux excès sanglants de ht Révolution jus-

qu'aux propre» observation» d'un bonhomme A peine adoles-

cent, sur les misères Imposée» su pauvre peuple par ht folle

guerrière d'un César et A ses Impressions très vives en pré-sence des crimes de ht Terreur Manche et de» extravagancesdé le noblesse et du clergé qui devaient ramener la révolution.

Bousslngauli, nous l'avons déjA dit* étslt avant tout un ob-

servateur et un philosophe, et cela, comme on te voit, dé* ses

plus jeunes années. Il n'est donc point étonnant que, dans son

Age mur, il ait gardé sa pleine Indépendance, évitant de s'en-

Page 29: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

lOi A, MVS»B»*T.

rMerdaos aucune secte poRuque, reugieuse.ou anttreugteuse.

RépubRealn d'Insiinci et de raison, Ubre penseur A coup sur,il est demeuré libéral el tolérant. Son apprentissage de ta vieau milieu de» ntslbeureux lui avait Imptré l'horreur de toutesles tyrannies, qui ne savent, quelle que soit leur étiquette,

qu'engendrer et perpétuer la misère.

J'ai cru pouvoir, dés A présent, parler du caractère élevé de

Bousslngauli devenu un homme après avoir dit ce qu'étaitl'enfant, parce que Je suis persuadé que l'heureuse dispositionde sa nature a «ûrement beaucoup cottribué au développe-ment de ses facultés, au succès de toutes ses entreprises et

même de ses travaux scientifique» dans lesquels on retrouve

toujours l'empreinte d'un jugement ferme et d'une entière

bonne fol.

Envoyé d'abord dans une petite école de quartier, puis de

l'âge de neuf A quatorze ans au Lycée Impérial, l'enfant es-

piègle et avisé que nous connaissons no relira cependant que

peu de chose de celte première éducation. Il était de ceux quicourent le risque de »*éiloler en restant en serre chaude et

qui ont besoin du plein air et de le liberté pour chercher leur

voie. De quatorze I seize ans son père et as mère, qui te

jugeaient bien» lui laissent la bride sur le cou et le mauvais

écolier se transforme aussitôt et devient le garçon le plus

curieux, le plus laborieux qui se puisse Imaginer.Il fréquente les cour» do Muséum et du Collège de France,

tente d'entrer dan» le laboratoire de Thénard, Aqui sa physio-nomie piali, mats qui n'e pas ht bonne Inspiration de le prendre.Il n'étudie pas moins avec acharnement la Chimie dan»TOu>

vragé de ce maître, acheté au prix énorme de »5", véritable

sacrifice fliit pour lui par sa bonne méret il se prend aussi de

passion pour la Minéralogie et la Géologie, et achète encore,

sou par sou* sur les quais, dés échantillons de rebut, dont II

parvient A faire une collection Intéressante; il ne néglige pas

non plus I» Littérature, assiste aux leçons Imagée» d'Andrieux,

lit lé» bons auteur», et enfin, comme il entend parler d'une

Ecole dé» Mineurs A Salnt-ÉUenne d'où l'on peut, en sortant,

gagner sa vie, Il faMdes Mathématiques, se présente aux exa-

mens et est admis A l'Age de seize ans. Il cherchait déJA depuis

Page 30: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

uuvevaAvio* M «onrnasT sa SOVSSIX«4BI.T. 19)

longtemps A diminuer les charges de se famlUe et avait rêvé,

par exemple, de se faire marin plutôt que d'entrer dons le

commerce ou dans un bureau, comme l'eût souhaité son père.Sa carrière était désormais assurée, mats U lui fallait encore

pendant deux an» recourir A la bourse si maigre de ce père.Alors il fait des prodiges d'énergie et d'économie, part pourSaint-Euenne A pied, chargé d'un sac assez lourd, ne prenant

qu'occasionnellement et A prix réduit des voitures, se nourrit

avec une parcimonie Wen méritoire A son Age et, après son

arrivée A l'école, parvient A ne pas dépenser plus de 60" parmois, ce qui est le taux de la pension que peut lui servir le père»Mais, s'il se pris* de tout, au point de vue matériel, quelle Joie

pour lui de rencontrer des maîtres instruits et bienveillants, de

belles collections et par-dessus tout un laboratoire bien InsiaUé.

Sa vocation se dessine définitivement. Dès ses débuts, Uoccupelé premier rang et, la seconde année, Il est mis hors concours

et nommé chef du laboratoire où, pour son coup d'essai, Il fait

fondre du platine réputé jusque-IA Infusible, le combine au

charbon el su sillet'im avec lesquels il forme une fonte analogueAla fonte de fer, enfin, par ta cémentation, il obtient de l'acierde platine.

*

Il est vrai que pour arriver, Adix-huit ans, Aun résultat aussi

(mprévuqui devait te conduire Aune série d'autresdêcouvertes

concernant la nature de l'acier, en contradiction avec l'opinionde» plus grands chimistes et des plus habiles métallurgistes,il avait mbi le feu A l'Ecole. Mal» cet accident n'avait pas eu do

suites, grâce au dévouement du concierge et dé ses cama-

rades, et le nom de Boussingault allait devenir célébré presqueaussitôt.

Je ne sais si, dans l'histoire des Sciences expérimentales, on

rencontrerait un autre exemple d'une teUe éclosion, d'une ps*reiUe précocité, car le résultat dont II s'agit n'était point du

tout, comme on pourrait éire tenté de le supposer, le fait d'un

hasard heureux, mais bien le fruit de longues méditation» etd'une étude approfondie de» phénomènes décrit» et dé» opi-nion» émise» par lés maîtres de te Science, qu'il avait fallu

contrôler, critiquer et réfuter victorieusement.

Le Mémoire que rédigea Boussingault A ce sujet et qui lui

Page 31: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

Iflt A, MBSSSSAT.

Ql faire la connaissance de CUy-l4issae, parut en 18*1 dans le»Annmle* de Chimie H «fcMr*/^«#.Céul lie premier de tousceux qull devait produire, et, d'après lut, il n'en aurait jamaisfait de meiHeur.

Quoi qu'il en soit, le jeune chimiste était sur le chemin dela gloire* son Mémoire était commenté partout, surtout en

Angleterre parles plus hsutes autorités dont plusieurs, aprèsavoir mis en doute ce qui y était annoncé, avalent bien été

obttgéea de reconnaître que ce débutant était un mature.

Tout cela était bien beau, mal» Il fallait vivre, et en sortantde Saint-Etienne, Boussingault avait été heureux de trouver

l'emploi de directeur des mines de Lobsann, près Souttz-sous-

Forèts, dans le département du Bas-Bbin, avec les appointe-ments de 1*00* par an et le logement.

H ne pouvait sûrement pas encore songer Aaider sa famille,ce qui eût été le comble de ses voeux, car il aimait tendrementsa tueur déjA mariée, son beau-frère M. Vaudet et surtout son

frère, son cadet» dont il s'occupait sans cesse dans le» lettrés

qu'il écrivait régulièrement A son père el qull eut le douleurde perdre pendant son voyage en Amérique.

Avant de se rendre A son poste, le jeune ingénieur avaitcherché A accroître les connaissances géologiques qull avait

acquise» dans le bassin nouiller deSsInt-ÊUenne — où II avsitmême travaillé comme un simple mineur — et dans les envi-rons si pittoresque» et si Intéressants dominés par le montPilât qui avait été le but de sa première ascension. Plein d'en-

thousiasme devant les grands spectacles de la nature, aprèsles accidents Imposants que présentent si souvent les terrains

éruptifs au milieu desquels il avait vécu pendant deux*ans» il

avait voulu aller étudier sur place le» volcan» éteints de l'Au-

vergne et en était revenu charmé, ne se doutant paa alors qu'iltrait bientôt escalader les Andes el voir de près le» volcans en

activité.

H avait fait encore, toujours A pied, d'autres voyages d'ex-

ploration, A Seyssel notamment où l'on exploitait des roche»bitumineuses analogues A celles qu'il allait retrouver ALob-

sann éi, dès son arrivée, Il Introduisait IAl'Industrie qui faisait

prospérer Seyssel.

Page 32: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IXASSVSATIOK et aoxvNBXT en aossaiMA»tt. 197

Son séjour en Alsace dure cependant btett peu celle fols,

mal» Il suffit pour lui Wr» découvrir le» grande» qualité» de la

race Intelligente» laborieuse, Instruite et de mosur» simples quil'emouratt. Il en Ait ravi, car tout cela se trouvait si bien en

harmonie avec ses propres sentiments qu'tt se sentit touché

au coeur et ce fut 1Aqull revint plus tard chercher m compagnede sa vie et s'Installer pour réaliser se» plus belle» expérience»

agricoles. En quelques moi», cet entant de Paris était devenu

Alsacien.

Mais, quelrue attrait qu'eût pour lut son pays d'adopuon,d'autres Idées l'agitaient; il avait un secret désir d'aller plus

loin, de parcourir d'autres contrées que la France ou même

que l'Europe. Déjà, U evalt été sur le point de partir pour

l'Egypte, quand une occasion unique se présenta. On lui

offrait d'aller dans l'Amérique du Sud avec un grade et un

traitement bien supérieurs Atout ce qu'il avait espéré.En dépit des observations d'ailleurs réservées de son père

el des Inquiétude» de sa mère dont U était toujours prêt A

tenir grand compte, la tentation étatt trop forte et II accepta.C'était en iftts.

Nous avons eu, Il y a huR ans, la douloureuse mission de

rappeler cette partie de la vie de Boussingault que M. Schloe-

sing vient d'ailleurs de vous retracer d'une manière si saisis*

saute et nous ne pensons pas devoir y revenir, mais ce quenous tenons A meure en lumière, c'est ce fait inouï de la

somme des connaissances acquises, dans les circonstance»

que nous achevons d'indiquer, par un jeune homme qui allait

entreprendre, A l'Age de vingt ans, de continuer le» travaux du

ptus grand explorateur scientifique de ce siècle, de cet admi-

rable de Humboldl, dont le nom ne saurait être évoqué Ici

avec un sentiment trop vif de reconnaissance, comme celui de

l'un des hommes qui ont lé plus travaillé A éclairer et Aélever

l'esprit de leurs contemporain».Bousslngauli avait appris ASaint-Etienne la Géologie, ht Mi-

néralogie, la Chimie et la Doclmasle qui devaient l'aider Arendre

tant de service» partout où il est passé, le» éléments de la Phy-

sique et de la Météorologie ? Il savait lever les plans superfi-ciels et souterrains, mats II n'avait que des notions assez som-

Page 33: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IftS A. l*CSSB»«T.

maires d'Astronomie et mêmedeBounlque.sl nécessaire» aux

voyageurs ssteniRIques. Pendant le court séjour qull fit A Paris

avant soit départ pour la Colombie, il s'Ingéniait A compléterson Instruction, retournait au Muséum et se disposait A aller

demander des conseils A l'ObtervstoIre, quanu un hasard pro-videntiel, dlwJi-oo, lui fll rencontrer de llumboldt sur le Pont.

Neuf, le très intelligent Colombien Rivero, avec lequel il

devait s'embarquer bientôt pour l'Amérique, était avec lui et

connaissait de Humboldl, La présentation fut vite faite et, dès

ce moment, l'Illustre savant, qui avait alors plu» de cinquanteans et une Immense réputation, u'héslta pas A traiter Boussin-

gault comme l'un de ses pairs, l'encourageant avec une iné-

pulssble bonté et ne lui reprochant que s» discrétion et ce

qu'il appelait m trop grande déférence.Bans perdre de temps d'ailleurs, H lui fît don d'un sextant

de poche et d'un horizon artificiel el lui enseigna lui-même A

s'en servir el Afaire les calculs astronomiques les plus Indis-

pensable»; si bien que, forsque les chronomètres de Rreguetlui furent livré», Boussingault faisait le point aussi Men que le

marin ou le voyageur le plus exercé.

llumboldt se plaisait encore A rappeler A son jeune sml qu'ilavait eu pour compagnon, collaborateur et souvent, disait-",

comme maître en Botanique, Amédée de Booplénd, ce Fran-

çais Infatigable et d'un courage surhumain qui continuait

toujours A explorer l'Amérique du Sud dans de» conditions

souvent terribles, et II exprimait l'espoir et le désir de retour-

ner dans le Nouveau Monde et de s'Installer A Mexico où il

leur donnerait rendez-vous A tous les deux. .On sait que ce projet ne s'est ps» réalisé et que Boussln-

gauli est revenu» après dix ans d'absence, pour ne plu» quitterson pays qu'il s'est slisçhé Aenrichir dé ses découvertes, Aenri-

chir matériellement, pourrions-nous dire, car ces découverte»

ont sûrement augmenté la puissance du sol, comme vous l'ont

dit et vous le répéteront sans doute ses émuteseï sesdlsclples.

Je m'arrête, Messieurs, n'ayant eu ni llntenuoo ni le temps

d'entreprendre une biographie de notre illustre collègue. Je

n'apprendrai rien A personne en «Joutant avec quel auecès

Page 34: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

xAseesAviox »r naxfuxxT se aoBsaiKSA«i.Y. in»

il a professé kl pendant quarante ans. Je vous demande* seu-

lenteut la permission de terminer l'esquisse que j'ai essayé de

foire du noble caractère de noussingault par quelques souve-

nirs personnels, ayant eu l'honneur de foire des leçon» dan» le

même amphithéâtre et Apeu près Ala même heure, ce qui me

procurait lo très grand plaisir de causer avec lui chaque fois,

pendant quelques Instants.

Un des motifs pour lesquels II me témoignait de la confiance

et de l'affection, c'est qull savait que Je professais une grandeadmiration pour le groupe qu'il avait qualifié de triumvirat, et

composé de Humboldl, Arago et Gay-Lussac.

« Vous ne penserez jamais esses de bien de ces trots vrais

grands homme» de scteuce, me disait-il, et quant Allumboldt,

vous pouvez m'en croire, il n'y a pas ou, dans ce siècle ni dans

beaucoup d'autres, deux têtes organisées comme la sienne. *

Il savait aussi combien j'aimais l'Alsace et la Lorraine, et

après la guerre odieuse et absurde qui nous les a fait perdre,Ala suite de laquelle j'avais eu la douleur de prendre part Ale

nouvelle délimitation, au tracé de ce ruisseau de sang que le»

membres dispersé» d'une même famille ne peuvent plus fran-

chir ; « Si cela était arrivé du temps de Humboldl, me dtselMI,il serait mon de honte de la duplicité et de la brutalité des

hommes d'Etat de son pays et de la bêtise de ceux du nôtre

qu'il almaltautantque te aient tâchez, mon ami, de vivre asses

pour arracherlés bornes que vousavezplanlées. » Elles larmes

venaient aux yeux de l'énergique et excellent vieillard.

En saluant le buste que l'on va découvrir de l'Illustre savant»du maître vénéré, je n'oublierai jamais lé voeu du patriote qu'ilne me sera pas donné d'accomplir, mais que d'autres devront

réaliser, si notre pays veut continuer son rôle dans le monde,

et en admirant la belle allégorie, si magistralement conçue parnotre grand statuaire Dalou, de la Science enseignant l'ouvrier

de la terre, j'y verrai san» effort la France dictant son devoir A

l'un do ses rudes et braves enfants.

Page 35: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

DISCOURS

''..... 0* v " :

M Acb.Mtl»TI,

Htmbn 4e U Seetft* utjaeate 4'Agrfeelure «e France.ProéMteer AIleMiuu AsreeAatieee.

MBSSUKBS,

L'homme de science n'est pas tout entier dans Pauvre qulllaisse après lui, el que la postérité connaît par ses écrits; il M

aussi dans l'Influence qull exerce autour de lui de son virant,

dans les Idée» qull éveRle cbes ceux qui t'approchent, dans

la tournure d'esprit qu'il leur Imprime, dans I» méthode qullleur transmet.

Les travaux de Boussingault viennent d'être retracés; Je n'yreviendrai pas. En parlant, au nom de se» élèves, du Maître

dont J'ai été le collaborateur pemtaniqulnzesns.jem'atioclieralA foire ressortir sa manière dé concevoir et de raisonner, d'ex-

pérbnénter et d'observer, de déduire et de conclure.

Bousslngauli aimait A travailler dans le silence et le recuett-

lement; son laboratoire n'était pss ouvert A tous el, le plussouvent, le préparateur qui le secondait dans ses travaux yétait seul admis. H» ne sont donc po» nombreux, ceux qui ont

été en contact direct avec le maître ; mais U» étaient avec lui en

constante communion d'Idée», assistant A l'écloslan de ses

conceptions, au tâtonnement de début de se» expériences, A

toute ht série de ses opérations si consciencieusement et si

élégamment conduites. Us étalent admis Adiscuter les résul-

ut» et Aexposer leur manière de voir. Car Boussingault n'avait

pas d'Idées préconçues. Les faits qu'il étudisil lut semblaient

Intéressants, Indépendamment du résultst, auquel il ne deman-

dait que d'être conforme A la vérité.

Page 36: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

-isAvavsATiex es ttexéasxv se SOBSSIXSABLT. SOI

U aimait les denjwnstrailons simples et frappante» et, quandse conviction était foite, il savait la taire partager en l'appuyantd'une de ces expériences dont b sobrWé rt la iietÛMé ne

; laisserai pas de (>lace au doute.

La tournure de son esprit le portait aussi vers les rails

simples et II ne demondaU ordinairement qu'une seule réponseaux étude» les plus Uborleuses. Mats tous (es phénomènesnaturels l'miêtessolent au mémo degré, qu'Us fussent du

domaine de la Chimie, de la Physiologie animale ou végétale,

del'appRcation agricole, de ht MéiaUurgte, de la Météorologie,de U Géologie.

Aussi la variété de se» travaux est-elle extraordinaire; lis

embrassent pour ainsi dire l'ensemble des phénomènes qui se

passent Ala surface du globe. Si, dans la partie la plus briUantede sa carrière sctenitOque, la production animale et végétale a

été l'objet prinelpal de ses recherches» H se rappelait, dans les

dernières années de sa robuste vieillesse, qu'il evait débuté

comme minéralogisie et comme analyste et U revenait volon-

tiers Aces études, qui lui plairaient par la déUcaiesse des pro-cédés et la netteté des résultats.

Mais ce qui dominait dans son esprit, c'était le souvenir de

ses voyage» dans les pays tropicaux. La nature si puissante de

ce» réglons, l'Intensité des phénomènes météorologique», le

violence des accidents géologiques» l'avalent vivement Impres-sionné et avalent éveillé en lui l'Intérêt qu'il portait Ala phy-

sique du globe, c'est-à-dire aux phénomènes généraux dont

l'écorce terrestre et l'atmosphère sont le siège.De ces sujets si varié», Boussingault aimait A s'entretenir

avec ses élèves. Se» entretien» étaient sobre» et court», mal»

Usfalaoleniune Impression profonde par la justesse et l'énergiedes expression», par l'ampleur de la pensée, par le pittoresquedes souvenu» et, dans ce» journée» si pleines que l'élève

passait avec le maître au laboratoire, ce n'était pas le moindre

attrait que ce» conversations qui éveillaient l'ardente curiosité

dés faits naturels.

Ce n'est pas seulement au laboratoire, en présence de ses

aides, que Boussingault parlait de ses travaux %le soir, dan» sa

famille, Il racontait les péripéties de ses expériences et savait

Page 37: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

«e» A«u. UVXTS.

rendre attrayant», par la manier» dont U les exposait, les dé-

tau» les plus arides.

RI son existence a été si particulièrement heureuse, c'est

A sa famille qull le doit, plus encore qu'A son génie et A son

caractère. La noble compagne qu'il avait choisie Joignait aux

seniunenis les plus élevés une vive intelligence et uu seus

juste des choses de la vie. Elle avait pour lui une affection et

une admiration sans bornes ei, ce qui est pour le savant une

rare fortune, elle avait pris la direction des Intérêts matériels,

pour le laisser tout entier Ases éludes. Aussi Boussingault a-t-il

pu poursuivre sa bette carrière scientifique, sans en être dis-

trait par des préoccupations qui tiennent tant de place dan» la

vie de la plupart.SI j'ai pu parler de sa famille, de cette belle famille patriar-

cale où tant de vides se sont produits depuis, e'est que le pré-

parateur en brisait partie, surtout peudant les mois d'été passésau Liebfrauenberg, dana celte propriété d'Alsace, où le labo-

ratoire et l'exploitation agricole étalent contlgus. Boussingault

n'interrompait jamais ses travaux; il les continuait sans hâte

ci sans impatience, mais avec celle persévérance propre Aceux

qui savent où Ils voni. La période des vacances n'était pas la

moins bien rempile, et c'est de ses séjours A la campagne quedatent ses plus beaux travaux.

Ainsi Boussingault partageait son temps entre le labora-

toire du Conservatoire et celui du Lfebfrauenberg» ne com-

prenant pas la vie sans l'aurait de la recherche. Mais quandun trayait était terminé et que de» vérifications minutieuses

étaient venue» en confirmer les résultais, il éprouvait sou.

vent une hésitation, une sorte de doute philosophique, A for-

muler des conclusions, et II préférait alors laisser parler les

fait».

Cette conscience, cette réserve, on les retrouvait aussi dans

tes conseils qull donnait. Son grand nom attirait Ason labora-

toire de nombreux agriculteurs; aucun n'en est sorti avec de»

Illusion». Avec son sens droit des choses, il savait combien les

notions théorique» les mieux établies rencontrent, dans l'appli-cation, de facteur» contraires et il aimait mieux avouer l'Im-

puissance des données scientifiques A changer subitement les

Page 38: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

iKAi'avaATiox »r «oxeasxv es aova*ixeAvi.T. *n)

conditions de la production agricole, qu'encourager de» Inno-vations hâtives.

Il estimait que le temps ferait son oeuvre et que le» conquête»laborieuses de la Science entreraient dans le domaine uv

l'Agriculture, non par A-coups, mais par de» essais sagementcouduii» et par une adaptation graduelle. Il avait plus de con-

fiance dan» une amélioration lente et continue que dans des

modifications subite»; il voulait perfectionner l'exploitation du

sol, mal» non la révolutionner.

Son esprit éminemment distingué se complaisait dans les

choses élevées; toute banalité en était exclue et il plaçait la

Science pure bien au-dessus des applications où des Intérêts

matériels entrent en jeu.Si Boussingault aimait A travailler dons la tranquillité et la

solitude, Il éprouvait cependant une grande Joie A voir arriverAson laboratoire les savants dont les travaux l'intéressaient.

M.Damour, M. Daubrée, M. Retset, Henri Sainie-ClaireUeville,le colonel Coron venaient souvent lui parler do leurs recher-ches. Il regardait comme une des gloires de sa vie de pouvoir

compter M. Pasteur parmi tes auditeurs de ses cours.

Celait, pour le débutant qui assistait aux entretiens de ces

maîtres illustres, une rare occasion de s'initier aux hautes

questions scientifiques.

Quoique Boussingault ait formé peu d'élèves, l'influence

qu'il a exercée sur le développement des Sciences agricoles est

cependant Immense et tous ceux qui marchent aujourd'huidans la voie féconde qu'il a ouverte doivent être régardéscomme ses disciples; si, en outre, Il s pu transmettre A

quelques-uns se curiosité des choses de la nature, ses mé-

thodes de travail et d'obsérv.iUon, son rôle de chef d'école a été

rempb,

Page 39: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

0ISCOU1.S

LU PAR M. A. UAOAUD,Ministre ite IMgrfoulterv,

'JtlTXO*DK

M. André LBBOK,

Minière «la Commerce, de l'Imlumie, <lc»Potte»et,!« Télégraphes.

Missiscs»,

Au nom du gouvernement de In République, j'accepte avec

gratitude le don fait a l'Etat, par une généreuse Initiative, de

celte statue d'un grand seyant qui fut un homme.

SI limage du savant devait s'élever quelque pari, certes c'est

Acette place» dans la cour de ce Conservatoire des Arts et Mé-

tier» où Boussingault professa quarante années durant, avec

une autorité magMrale, In Science agronomique dont ses le-

çons mêmes établissaient les bases. Véritable père de la mé-

thode simple et féconde qui sut demander à la Chimie le secret

dé» phénomènes de la nutrition animale Ci végétale, ce fut

grâce à l'analyse ou, comme on t'a dit, grâce a la balance que

Boussingault conquit à l'humanité, sur le» éléments de sa plusvieille Industrie, l'industrie agricole» ce pouvoir nouveau de

direction efficace, attesté par ses mémorables travaux relatifs

a ta composition des récolte», aux assolements,aux fourrages,à l'alimentation du bêlait.

Quel» progrès une mainmise si entière de la Science sur les

forces créatrices de la nature ne valut-elle pas mx agricul-teurs français t Quels progrès, plus grands encore peut-être, ne

Page 40: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

iXAVâvamdx ne UOXVMSXTDB soessiso*tTi.T. w»î

devrait-elle pas leur valoir, le jour où la diffusion de l'ensei-

gnement enhardirait leur» vues tandis que la diffusion du cré-

dit faciliterai! leur initiative t

Pour mol, chef du commerce et de l'industrie» je Veux me

rappeler encore, dé l'oeuvre scientifique de Boussingnuli»

parmi tant de services émlnents rendus A la production natio-

nale, ses efforts et ce que j'appellerai ses bienfaits dan» l'ordre

de l'hyglénc Industrielle el urbaine.

Pendant près d'un demi-siècle, Boussingault fit régner au

Conseil d'hygiène et de salubrité de le Seine les principes de

la science sanitaire moderne.

L'un des premiers, il préconisa cette grande réforme édill-

laire en train d'achèvement sous nos yeux : l'adduction de»

eaux de source dans Paris et l'utilisation agricole des résidus

organiques de l'énorme ville, par I» transformation de son

système d'égouls.L'un de» premiers, il insista sur les mesures propres »

conjurer les maladies professionnelles, celtes qui atteignentles ouvriers employés au maniement du cuivre, du plomb,du mercure, du phosphore ; devoir et problème humain» quiappellent encore hélas! nous le voyions hier» la sollicitude

commune de la Science et de l'ftal.

Je m'arrête, Messieurs, sur le savant qu'il appartient à ses

pairs de louer mieux el davantage; mais, si j'osais, j'apporte-rais Al'homme un tribut d'admiration particulière, je le pro-

poserais en exempte A la jeunesse qui m'écoute.

Messieurs, de vie plus longue cl plus remplie, de carrière

plus variée et plus vaste, d'activité plus élevée el plus utile quel'activité, la carrière cl la vie de Boussingault, en est-il beau-

coup? Deux traiis m'y frappent et m'y retiennent : ce fut un

libre esprit et un esprit large.Libre esprit, dès l'abord el toujours, l'enfant qui sous te

grand Empire sentait peser l'air étouffant de la tyrannie quand,raconle-t-il, les gens causaient lotit bas, même en famille;l'adolescent qui, au collège, après cinq ans d'étude» quittait(es manuels et lés cours potir apprendre la Chimie tout Seul

dan» Thénard; le jeune homme qui, sous té ciel du Nouveau

Monde, allait servir A la fois la causé de l'Indépendance d'un

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ao6 A. LBSOX.— IS.tCOCBtTIOSMFSMSCXBSTSB Sdr«SIW.(tlT.

peuple et le progrès de la Science universelle, colonel de l'ar-

mée colombienne au côté du /-/Atfr/ffrfor Bolivar, explorateurdes Cordillères et visiteur des volcans mr les traces du cosmo-

loguc llumboldt; l'homme mûr et illustre enfin, qui suspen-dait son enseignement du Conservatoire pour siéger Al'Assem-

blée de Ï848, au Conseil d'Étal élu de i8fo» ne retournant »

Is Science que le jour où la Liberté se voilait.

El large esprit» Messieurs, l'homme qui embrassait en son

oeuvre la constitution entière de ce globe, géologue, géo-

graphe, physicien, chimiste, agronome; dont la science mon-

tait aux principes et descendait aux applications; égal des

princes de la pensée et collaborateur de l'industriel et du

paysan; étranger A aucun emploi de l'activité humaine : sol-

dai, voyageur, ingénieur, législateur et sur Ses vieux joursécrivain, laissant après lui des Mémoires où s'épand Unerobuste cl souriante bonhomie. <;

Messieurs, ces esprits d'une verdeur admirable demandentA la nature le secret dé sa jeunesse et de ses renouvellements.

Quand Boussingault jadis installait son observatoire au som-

met du Chlmborazo» quand plus lard il coulait ses été» dansles forêts de» Vosges, au sein de ces stations célèbres qu'ilavait fondées, du Lfcbfrauenberg cl de Bechelbronn, où il sur-

prenait A sa source le mouvement de la vie végétale, n'est-ce

pas la nature dont le commerce intime lui livrait alors, axecla clé de se» mystères, le droit et la joie de la maîtriser?

Mais n'est-ce pas la nature aussi qui, dan» dès esprits dé

celte trempe» répète les qualité» puissantes et faciles de ses

plus heureuse» créations : types supérieur* et points culmi-nants de la série «les êtres qu'elle ne cesse d'enfanter!

Messieurs, je salue en Boussingault, sous l'imagé due A unciseau habile, un bel exemplaire d'humanité saine, réussie et

complète.

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LE

FOURÉLECTRIQUE

'"ET tA /:

REPRODUCTIOK Dt DIAMAKT,

CONFÉRENCE

rmr. *e «WSBRVATOIRRSES ARTSBTserins, te DIU.VXCIIK

a3 AVRILlȔȔ.

Par M. Henri MOISSAR,M«mbre de l'Institut.

MssnAXts, Messitca»,

Dans ce» civilisations éloignées dont l'histoire nous est

presque inconnue, le chercheur qui a eu l'heureuse fortune

d'Isoler le premier corps métallique à rendu un immense ser-

vice A l'humanité. Découvrir un métal qui peut s'obtenir en

lames plus ou moins minces, qui possède en même temps!»dureté et l'élasticité, ''était augmenter la force cl la puissancede l'homme en présence de toute» les dlfllcultés suscitées parla nature. .'

Nous comprenons si bien cet' '.t.portance, que nous carac-

térisons toute une époque de la vie de l'humanité par le nom

de tel ou tel métal. 91 l'âge du cuivré et l'âge du bronze sont

déjà bien loin de nous, on peut reconnaître que ce merveilleux

métal qui s'appelle le fer nous rend des services qui grandissentsans cesse. Que dé résultats obtenus dans cet art de travailler

le fer! Et parmi tous ceux-ci nou» rencontrons la plu» éton-

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"*»*:v'--v. '.:'; n. noissAsr.

nanle découverte industrielle du siècle» celle du convertisseurWessemér.

Le fer auparavant n'était qu'un métal rapproché sous le

marteau-pilon ; Bessemc; a pu, en quinze minutes, en préparervingt tonnes et le transformer en un acier qui, de suite, peutêtre mis en oeuvre. Celle découverte a permis de créer le puis-sant outillage de l'industrie moderne.

Dans cette fabrication de l'acier, les réactions qui se passentdans le convertisseur produisent la chaleur, au milieu mêmede cette immense comue qui renferme la fonte en fusion. La

température, obtenue dans ces circonstances, est voisine de

1700», ainsi que l'a établi M. Le Chalelicr. C'est â peu présla température du four Martin-Siemens, ftous pouvons dire

(|tic c'esi la limite extrême des hautes températures nlteintcH

par l'industrie.

Dans le laboratoire, un instrument bien simple, le chalu-

meau a oxygène de Deville Cl Debray, iioUS a permis d'arriver

avec facilité à la température de fusion du plaline,qui, d'aprèslé» belies recherches dé M. Vfollè, est de 179&,

Il y a quelques années seulement, le maximum calorifique

que l'on pouvait atteindre dans rir.duslri: était donc de 1700%et» dans le laboratoire, dé igoo* » sono1».

On savait bien cependant, d'après les recherches tic pespretzet d'autres savants, que l'arc élcclrique pouvait fournir dès

phénomèiics calorifiques beaucoup plus intenses, mais te»

expériences à exécuter dan» cette voie étaient délicates, diffi-

ciles, dangereuses même; elles ne furent pas poursuivies.Au montent où l'électricité a pris cette brillante expansion,

qui n'est encore qu'à son début, ci qui nous réserve bieird'autres surprises, les esprit» furent attirés de nouveau ver»les applications de celte belle partie de la Science. Les perfec-lionnemcnts successifs des machines dynamo-électriques vin-

rent modiller considérablement la production du courant. On

comprend que, dès celle époque, quelques applications soient

apparue» dans celte vole. On put souder les métaux su moyende la chaleur de l'arc; on appliqua d'une façon heureuse i'élec-

trolyse à la métallurgie du cuivre, Parmi ces premiers essais»

quelques-uns portèrent tout d'abord sur le bronze d'alumi-

Page 48: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LB rocs CLBcnuQCEsr u amooceriox 01 DUUAKT. lo*

nium, puis sur la préparation même de l'aluminium, et cela va

nous ramener de quelque quarante ans en arriére.

Vers i8r»4» un chimiste français, d'un esprit aussi tenace

qu'original, Henri Sainte-Claire Deville, voulut rendre Indu-

strielle la préparation de l'aluminium. Ce métal léger, qui n'a

qu'une densité de i,-„ lui paraissait susceptible de certaines

application».Avant Deville, Woehler obtenait l'aluminium en faisant réagir

le potassium sur Icchlorured'aluminlum.ll resialt,après lavageà l'eau» une poudré grise qui devenait brillante sous le brunis-

soir. Deville essayé d'enrichir l'industrie de celte nouvelle réac-

tion; il simplifia d'abord la préparation du sodium, parvint a la

rendre pratique, et le métal alcalin, qui, avant lui, coulait 1000"

le kilogramme, put être livré au commerce à raison de 20".

Deville fit alors réagir ce sodium sur le chloruré double d'alu-

minium et de sodium dans des conditions particulières, cl II

parvint Aproduirede l'aluminium par centaine» de kilogrammeset d'une façon véritablement industrielle. Beaucoup crurent la

question résolue. Dcbray Indiqua l'existence dé bronzes d'alu-

minium possédant des réactions curieuses. Mais le prix de cet

aluminium était encore beaucoup trop élevé, el, dans ces con-

ditions, un métal qui ne présentait pas l'inaltérabilité dé l'or ou

du platine ne pouvait songer A se faire une position au milieu

des métaux usuels. Malgré les effort» de Deville, l'aluminium

restait encore sans emploi.Il y S quelques années, en faisant jaillir l'arc électrique au

milieu d'un mélange de cuivre et d'aluminium, les frèresCovrtés ont pu obtenir un de ces bronzes d'aluminium dont

je vous parlais tout Al'heure. De divers cotés, aussitôt, on re-

prit cette préparation de l'aluminium, et,en quelques années,

trois usines s'établirent : l'une en Amérique, l'autre en Suisseet ta troisième en France, dons le département de la Savoie.Ces différentes usines fabriquent par jour plusieurs tonnesd'aluminium. Les condition» de production ont donc changétout A coup. Si la consemmaiion de ce métal augmente, celatient simplement A ce que l'aluminium, préparé au four élec-

trique, peut se vendre 5" le kilogramme et pourra éire livré Aun prix moindre.

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4lO H. SOI*SAS.

Cette nouvelle Industrie de l'aluminium est fondée sur des

réactions encore un peu obscures» dans lesquelles intervien-

nent tantôt les phénomènes d'élecirolyse, tantôt les phéno-mènes calorifiques de l'arc électrique. La vapeur d'alumine,en effet, est réductible par le charbon A très haute tempéra-ture. Elle fournil alors le métal qui peut se carburer plus ou

moin» et produire Ufie combinaison définie d'aluminium ci de

carbone. Ce composé se présente en belles lamelles jaunes

parfaitement cristallisée»; il possède la propriété de décom-

poser l'eau lentement à froid en donnant de l'alumine et un

dégagement régulier de gaz formène.

Déjà la grande industrie s'est emparée de l'électrolyse pour

fabriquer le chlorate de potassium, la potasse, le chlore,

Ibypochlorate de chaux, les peraulfates, l'ozone et enfin

te Sodium. A Manchester» une usine produit par jour une

tonne de sodium, qu'elle livré A raison de :V' le kilogramme.Ainsi, de tous les procédés de préparation des métaux alca-

lins, l'industrie n'a retenu aujourd'hui que la décomposition

éiecirolylfqUe qui a illustré le nom d'Ilumphry Davy. Cette

méthode tout d'abord ne paraissait susceptible d'aucun ren-

dement.

Mais tout un ensemble de réaction» nouvelles sont dues

plu» particulièrement A la haute température de l'arc élec-

trique, C'est ce point que je tiens A développer devant Vous.

Dans l'étude dé Dcspretz et dan» quelques autre» similaires,

les matières que l'on voulait mettre en réaction étaient pla-cée» au milieu de l'are même. Dansées conditions, la vapeurde carbone ci les impureté» des électrodes, qui le plus sou-

vent sont loin d'être négligeables» interviennent rapidementet compliquent beaucoup les recherches.

Dans d'autres appareil», le creuset forme l'une des élec-

trodes et le courant traverse la masse A fondre, de façon qu'ilest difficile d'établir la part qui revient dans l'expérience »

l'action électrique du courant et celle qui est due à l'élévation

de température de l'arc.

Au contraire, dans le dispositif que nous avons indiqué

tflg. i), deux briques de chaux vive ou de calcaire ordinaire

constituent tout l'appareil. Au milieu, une petite cavité pour

Page 50: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LBrol'R KLKCTRIQIEBT U BSrBODtlCflOXDITDMII.tXt. ail

placer le creuset» et sur la brique inférieure deux rainures ho-

rizontales pour disposer les électrodes. Ce qui différencie cefour électrique de ceux qui ont été employé» jusqu'Ici, c'est

que In matière Achauffer ne se trouve pas au contact du char-

bon, c'est-à-dire dans la vapeur de carbone. Cet appareil est

tin véritable four à réverbère. C'est un four A réverbère el à

électrodes mobiles. Ce dernier point a aussi son importance,tàr la mobilité «les électrodes donne une grande facilité pourétablir l'arc, pour l'étendre ou le raccourcir Avolonté ; en uri

moi, elle simplifie beaucoup la conduite des expériences.Ce four électrique, d'une grande simplicité, nous » rendu

de nombreux services et nous a permis d'aborder dé» ques-tions insolubles jusqu'ici.

C'est au moyen de cet appareil que nous avons pu, grâce à

une élévation île température suffisante, réaliser la productionAu diamant, la cristallisation des oxydes métalliques, la prépa-ration du carbure de calcium, la réduction des oxydes regardés

jusqu'ici comme irréductibles la fusion des métaux réfrac-

taire», la distillation de la chaux, de la silice, de la zlrconc et

du charbon» enfin ta volaiili^aiion abondante de» métaux, tels

que le platine, le cuivre, l'or, le fer, le manganèse, l'alumi-

nium cl l'uranium. Certains de ces corps que l'on ne pouvait

pas amener A l'état de fusion, comme la magnésie, l'uranium,lé tungstène et le molybdène» peuvent» dan» le four élec-

trique, prendre l'état gazeux. Nous avons pu manier'très sou-

vent, dans ces éludes, le g»z vapeur de chaux ou vapeur de

/silice,.La mise en marche de notre appareil est de» plus simples

Page 51: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

41» H. nOISSAX.

ijig. s). Le courant est amené par deux câbles souples aux

électrodes de charbon, dont le diamètre, naiuretlemeni, gran-dira avec l'Iniensué de la tnarblne dynamo. Nous étabusson»

te contact, l'are jaillit, et, en reculant plus ou moins l'élec-

trode» nous donnons Acette puissante étincelle une longueurconstante qui dépend de la force électrique et de la conducti-

bilité de» vapeurs métalliques qui emplissent le four.

Page 52: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ut roc* sucTsiovB sv u aaraostonov as UUUAXT. »I$

Dès le commencement de l'expérience, une odeur péné-trante d'acide cyanhydriquese produit; elle provient de te com-binaison de l'azote qui se trouve dans le four avec l'acétylènequi se forme au début. Cesi une reproduction énergique de labette synthèse de l'acide cyanhydrique de M. Berthelot.

La flamme pourpre du cyanogène illumine tout d'abordl'arc électrique, puis cette coloration disparaît et la lumièredevient éclatante. La ctwux vive qui forme l'intérieur du fourue tarde pas A fondre et à couler comme de la cire, puis Aen-trer en ébullitiou. En quelques minutes les électrode» sont

portées au rouge vif» ainsi que vous le voyez; des torrents de

vapeur sortent de tous côtés avec une Intensité toujours crois-sante. La chaux distille en abondance et vient couvrir d'unenduit blanc les supports des électrodes. Ainsi, lorsque nousutilisons des courants puissants, nous avons au milieu du fourrénorme température produite par l'arc électrique; Aquelque*centimètres plus bas, le creuset qui renferme la matière A

expérimenter, et en dessous la paroi de chaux vive en pleineébuHltion.

La mauvaise conductibilité de celle chaux est une heureusefortune pour nous; elle isole, dans la plus petite cavité pos-sible, le maximum de chaleur que l'are électrique peut nousfournir.

Ce nouvel appareil, que nous avons modifié suivant lesbesoins de l'expérience, nous a permis d'aborder l'étude detoute une série de corps simples qui n'étaient jusqu'ici que descuriosités de laboratoire, faute de moyens suffisants pour les

obtenir, et qui n'avalent jamais été préparés dans un grand étatde pureté.

Mais, avant de vous parler de ces nouveaux métaux, je veuxvous entretenir de» expériences sur la reproduction du dia-

mant, expérience» qui ont été rafles entièrement au Conserva-toire des Arts et Métier».

Nous savons qu'un corps simple est un corps dont on n'a

pu jusqu'ici retirer qu'une seule et même substance: Le fer»le soufre sont des corps simples parce que» dans la multipli-cité des réactions qu'on leur fait subir, on n'a jamais pu enretirer que du fer ou du soufre.

Page 53: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

mi u. uoisstx.

U en est de même du diamant. Celte matière, soit brute, soit

taillée, possède une réfringence telle, qu'eUe constitue une

•tes plus belles gemmes que nous coomissioiis. Ce diamant

n'est absolument formé que de carbone. Xous allons dans un

instant vous en donner la preuve Indiscutable.

Le* divers étals du carbone peuvent se ramener à trois type»

principaux : le charbon amorphe, le graphite et le diannuit.

Si l'on ne considère que les propriétés physiques de ces trois

corps, il semble cependant asseï difficile do comparer cette

poudre, qui est le noir de fumée, avec le diamant ou avec le

charbon de cornue, ce corps dur, sonore, bon conducteur de

l'électricité.

SI la comparaison devient possible, c'est que l'on sali au-

jourd'hui, grâce A do nombreuses recherches, et en particu-lier sux beaux travaux de M. Betiheloi, que le carbone a la

curieuse propriété do se combiner au carbone. En s'unisaani

Alui-même, en se polymérisani, le charbon donne naissance A

des variétés nouvelles, et nous comprenons alors comment les

propriétés physiques peuvent changer, nous nous expliquonsle nombre immense de composés que ce corps simple peutfournir.

Bien que les propriété» physique» de ces carbones ne chan-

gent que par degrés, avons-nous bien le droit de regarder ces

produits si divers comme constitués psr un corps simplet Oui,car une propriété chimique qui, par se constance même» va

devenir le détinitio» du mot carbone, suffira pour réunir ces

variétés au premier aspect si différentes.

Tout le monde sait que le charbon brûle A l'air. Il suRIt

d'abandonner A lui-même, au contact de l'oxygène de l'air, un

charbon aHumé quel qu'il soit, pour qu'il se consume en se

transformant en un corps gazeux, l'acide carbonique. Ce der-

nier gaz est incolore, par conséquent Invisible. Mal» nous

pouvons, dans le laboratoire, déceler s» présence avec facilité,

grâce A la propriété qu'il possède de troubler l'eau de baryte.Voici, par exemple, dans ce tube de verre, du noir de fumée.

Un courant d'oxygène traverse l'appareil et, conduit par un

tube de caoutchouc» vient barboter dan» un Bacon Ademi rem-

pli d'eau de baryte. Ce liquide reste limpide. Nous chauffons

Page 54: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

H rOCBBtBCVBIWBBT SABJT*i»rClKW »S BU»m. ai'»

mainienant le noir de fumée, Il prend feu; déjà l'eau de ba-

ryte se trouble. La combustion est terminée, U ne reste plusrien dans le tube. Tout le carbone a été transformé en acide

carbonique, et vous voyez cetacide carbonique retenu dans ce

bacon sous forme d'un dépôt blane de carbonate de baryte.Voici maintenant, de l'autre côté de la table, un tube de

platine au milieu duquel se trouve un diamant. Au moyen de

deux ajutages latéraux, l'appareil est traversé far un courant

d'oxygène qui vient, lui aussi, se rendre dans un flacon Aeau

de baryte d'une limpidité parfaite. Enfin, deux glaces paral-lèles ferment les extrémités du tube de platine, et nous per-mettent de projeter sur un écran l'image du diamant au moyend'un taivceau de lumière électrique.

L'eau de baryte traversée par le courant d'oxygène reste

transparente. Nous chauffons maintenant le diamant dont

vous voyez les facettes brillantes se projeter sur le tableau. Le

voUA qui diminue, R disparaît, et, en même temps, l'eau de

baryte se trouble.Le dbraanta donné, comme te noir do fumée, environ quatre

fois son poids d'acide carbonique. Le diamant et le noir de

fumée sont formé» tous deux du mémo corps simple : le car-

bone.

Le graphite nous fournirait identiquement les mêmes ré-

raRats.

Quelles sont le» propriétés physiques qui vont mainienant

différencier nos trois variétés de carbone? Nous avons d'abord

ta dureté. Le diamant raye tous les corps connus. Le noir de

fumée elle graphite n'ont pas de dureté.

Nota trouvons de» différences aussi profondes dans les

densités de ces trois variétés de carbone : le noir de fumée a

une densité de 1,57, le graphite une densité voisine de a,i j le

diamant possèdo une densité beaucoup plus grande, de 3,5.Dans cette éprouvette, remplie d'acide suliurique d'une den-

sité de 1,8, je place du noir de fumée et du graphite. Le corpsle plus léger, le noir de fumée, surnage, tandis que le graphitetombe jusqu'au fond du vase. Dans cette autre éprouvette»

remplie d'Ioduro de méthylène, composé fourni par la Chimie

orgsniquo et qui possède une densité de 3,4, je laisse tomber

Page 55: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

aie ». «eissAS.

ce gros diamant et un tragment de graphiie. Le diamant, pinslourd, descend et celle fois c'est le graphite qui surnagé.

Nous ajouterons que la plupart des dtanuota p>ssédeol un

aspect gras partkuuer, qu'ils ont ta curieuse propriété de s'Im-

blber de himtère, et enfln que certains d'entre eux présententAleur surface de nombreuses striés parallèles ou des Impres-sfons triongulata» caraciéristiques.

Voici rtmsge obtenue, en projetant un diamant du Cap, quinous montre des stries «des impressions irfongublres (A*;. 3).

; En résumé, les irota propriétés caractéristiques du dianiantsont : sa densité, s« dureté e« enfin la propriété qull {KKnM^k»d» brûler dans roxygéoevere 1000» en donnant quatre fols son

:po^d^cbfoicarbo^

Maintenant est-Il possible de passer d'une variété de car-bone à l'autre. On savait déjà transformer le noir de fumée en

graphiie. Il suffit, en effet, de fondre du fer en présence de

carlMne amorphe pour qu'il se produise de la fonte et que,par refroidissement, le carbone cristallise sous formé de gra-

phite au milieu du culot métallique. Mal» du graphite on ne

pouvait point arriver au dlomonl.

Par conue, l'expérience inverse réussit très Men, il est

faeile de transformer du diamant en graphite.Au moyen d'un faisceau de lumière assez intense, on pro-

jette en ce moment sur l'écran deux charbons, entre lesquels

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H mCS BlBCfBMWiBT IA SSIIMHWCtlOX.** B4AUAST. SI?

dans un instant nous ferons jaillir l'arc électrique* Vous pouvezvoir que l'un de ces charbons, très légèrensent creusé, supporteun diamant taillé dont vous apercevez la transparence. Nous

approchons lentement les charbons pour que notre diamant

n'éclate pas tout d'abord, et mainienant que la températureest assez élevée, malmenant qu'il est porté Al'Incandescence,

vous le voyez foisonner sans fondre et se recouvrir rapidementde masses noires entièrement formées de graphite. Vous avez

sous les yeux ifig. 4 ) une transformation de la curieuse

expérience de Jocquelin, transformation qui noué permet de

rendre le phénomène visible pour tout un amphilhéatre.Nous avons été amené, il y a plusieurs années, Aétudier la

reproduction du diamant, Ala suite de nos recherches sur lé

fluor. On soit, en effet, que le fluor est un puissant minéiali-

saleur. Il fournil le plus souvent, dans les réactions où il

entre en jeu» dss corps simple» très bien cristallisés. J'ai donc

étudié avec soin les combinaisons du fluor avec le carbone,

espérant qu'une réaction inverse me permettrait d'obtenir le

carbone cristallisé. Dans ces expériences on n'a jamais pré-

paré que du noir de fumée.

Page 57: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

à|S U. «OISSAX,

J'ai pensé alors qu'un certain nombre d'études préRmlnairesdevaient être entreprises pour préparer tes recherches sur la

production du diamant. Dans les questions de Chimie, avant

d'arriver A la synthèse, un travail d'analyse est indispensable.Dans le cas actuel, n'est-il pas très important de conuallre

aussi complètement que possible les propriétés et les condi-

tions géolcigiques du corps que l'on veut reproduire.J'estimais de plus que, si l'on parvenait à reproduire te dia-

mant, les cristaux obtenus seraient très petits. Nos efforts, en

effet, sont loin de pouvoir lutter avec les forces qui se son!

trouvées en jeu dans la nature. Les diamants que nous ren-

controns au Brésil ou au Cap ne sont jamais bien gros ; il était

A présumer que ceux que l'on pourrait préparer seraient mi-

croscopiques. Je me souviens qu'étant préparateur de mon

cher maître M. P.-P. Dehéraln, Je passais maintes fois dans h»

galerie de Minéralogie du Muséum d'Histoire naturelle. A l'en-

trée de cette galerie, se trouve un énorme fragment de cristal

de roche. Cet échantillon, très bien cristallisé, formé par un

seul cristal, avait A peu près un mètre de largeur. Par une cu-

rieuse coïncidence, l'échantillon de cristal de roche reproduit

par synthèse et que l'on doit i M. Daobrée se trouvait juste-ment placé dans une vitrine en face; le cristal de roche dé

synthèse ne se voyait guère qu'à la loupe; l'échantillon était

pl-tcé entre deux verre» de montre» Je me suis dit bien sou-

vent, devant ces cristaux identiques dont le volume était si

différent, que» si jamais on arrivait A taire du diamant» il était

vraisemblable de penser que les premiers cristaux obtenus se-

raient microscopiques. »

Pour acquérir de nouvelles connaissances sur la géologiedu diamant, je commençai par étudier la terre bleue du Cap.

La plus grande partie du diamant nous venait autrefois de

l'Inde et du Brésil.

Il y a environ vingt-cinq ans, un trafiquant nommé 0'Relllyrtraversant la colonie du Cap» reçut l'hospitalité dans la mai-

sonnette d'un fermier boér. Le soir, pendant qu'on lisait la

Bible dans la chambre Acoucher commune pour toute la fa-

mille, U remarqua dansja main d'un enfant un caillou Ironspa-*

renl tout imbibé de lumière qu'il se lit donner et qu'il revendit

Page 58: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

IE rocs BUDnmwK BVt\ nsseoMcnox se SSASUST. nia

plus tard 5oo Uvres à sir PWIIp Woodhouse, gouverneur de la

colonie du Cap. Encouragé par cette prendre découverte,

O'Reilly retourna chez le Bofir et y trouva un second diamant,

qu'il vendit au inéme gouverneur pour 900 livres.

Eu 1070, uu mineur du %'aal, de passage à la ferme de Voor-

idizkiii, reconnut aussi, entre lés mains des enfants du fermier,

un grand nombre de petits diamants qu'ils avalent ramassés

dans les environs. Peu A peu, cette histoire se répand; et,

bientôl, une armée de mineurs s'abat sur les terres du pauvrefermier hollandais. Malgré ses prières, le sol est retourné avec

ardeur. Les diamants se rencontrent en abondance; des for-

tunes se font en une semaine ou deux. Le fermier, débordé

par cette population agitée de plusieurs milliers de personnes

qui sont venue» fouiller son terrain sans sa permission, est tout

heureux de vendre son droit de propriété à lé london and

southA/rtea Bxploralton Company, pour te prix de »a5ooo".

La mine du « toit'» Pan » venait d'être découverte; sa valeur

se chiffrait par centaines de millioas.Dans la colonie du Cap, les diamants se rencontrent dans de

fjonds puits verticaux dont l'ouverture a la forme d'une el-

lipse ou d'un cercle mesurant de 3oo* A3oo" de diamèlre. Ces

puits sont remplis par Une brèche sorpentineusc qu'on éten-

dait autrefois sur le sol environnant, que l'on arrosait et quiné tardait pas As'effriter. Un triage permettait dé séparer lesdiamants plus ou moins volumineux. En général, on rencontre

en moyenne 5oo A 100 Milligrammes de carbone cristallisé parmètre cube.

Il ne faudrait pas croire que le diamant soit le seul minéral

qui se trouve dans cette brèche serpentlneuse. M. Stanislas

Meunier, professeur au Muséum d'Utsloire naturelle, y a dé-

couvert, un des premiers, quatre-vingts espèces minéralesdifférentes. Il a eu la bienveillance de mettre aujourd'hui A

votre disposition ces espèces minérales, classées dans les pe-tite» boites que vous avez sous les yeux. A première vue,VOUSpouvez reconnahre que la botté qui renferme le zircon ou

le grenat est A peu près vide» celle qui contient le fer titane est

aux trois quarts pleine. Les minerais de fer titanes ou oxydésabondent dans celle brèche serpentlneuse.

Page 59: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

aao M. UOISSAX.

Prenons malmenant i1* de celle terre à diamants, traitons ta

niasse par tes acides les plus énergiques, alternativement parl'acide sulfurfque et par l'acide fluorbydrique bouUlanl. Nousarrivons Aun résidu de quelques niUngnmmes. qui, traité parriodure de méthylène, laissera tomber dans le liquide de petitsgrains noirs et transparent», qui sont des diamants microsco-

piques. Us ont» en effet, une densité de 3,5, rayent le rubis»

n'agissent pas sur la lumière polarisée et brûlent dans l'oxy-gène en se transformant en acide carbonique. Examinées an

microscope, lé» parcelles transparente» présentent les stries

parallèles el les Impressions triangulaires dont nous avon*

parié tout A l'heure.

A côté de ces diamants nucroscopiques, noirs ou transpa-rents, nous avons nettement caractérisé dans cette terre bleue

la présence du graphite. Cette variété de carbone se rencontre

en beaux cristaux brillants, hexagonaux ou lamelleux, pré-sentant parfois l'apparence de petites cupules. La quantité de

graphite contenue dans la terre bleue de la mine de Béer» est

certainement supérieure A lo quantité de diamant que l'on

peut en retirer, et ces cristaux de graphite sont séparés les

uns de» auires.

Ainsi, 10 graphite crbtalusé, qui se prépare surtout par so-

lubilité du carbone dans ta fer, se rencontre dans la brèche

serpentlneuse qui contient le» «Ramant*.

En même temps que ces premières expériences, noua fai-

sions l'analyse des cendres de différent» diamants, et surtout

des diamants du Cap. Dans les diamants noirs comme dan»

les diamant» transparents, toujours je rencontrai du «fer, et,

dans certains échantillons, ce fer, sous forme d'oxyde, consti-

tuait après la combustion la majeure partie des cendres.

H était donc logique de penser que la cristallisation du car-

bone avait eu Reu dans le fer. De suite, je m'empressai de foire

sur ce sujet de nombreuses expériences. J'étudiai le solubi-

lité du carbone, non seulement dans le fer, mois aussi dans le

manganèse, dans le chrome» dans le nickel, dans l'or, dans

l'argent, el aussi dans un métalloïde, le silicium. Le char-

bon sedlssolraitaans la plupart dé ces corps A haute tem-

pérature, mais, après refroidissement» il se séparait toujours

Page 60: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

Ut ««S fcUtCTSKHKBT H BSMOMCHOXB« MUttxr. Ml

sou» forme de graphite. Pendant plusieurs années je n'ai

jamais obtenu que du graphite. Je vous prie de croire que les

échantillons de cette variété de carboné ne nie font pas défaut.

Avec le four électrique, les expériences devaient marcher

beaucoup plus vite. Il était facile de fondre rapidement les

métaux réfractalres, et (a température étant (dus élevée, U

quantité de carbone qui entrerait eu soiutioii devait être encore

plus {uninde. Mais une autre difUculté se présentait : nous ne

disposions à l'Ecole de Pharmacie que d'une machine à gaz de

, cheveux. Il était difficile d'aller bien foin dans ces conditions.

Cette force était tout A fait insuffisante.

Cest alors que M. Vlolle eut ta complaisance de m'omener

au Conservatoire des Arts et Métiers, où le colonel Laussedai

mit de suite, avec la plus grande bienveillance, une machine

de 45 chevaux A ma disposition. Je suis 1res heureux de pou-voir adresser A M. Laussedai tous mes remerciements, en mon

nom et au nom de la Science.

Je tiens aussi A remercier vivement M. G. Tresca, conser-

vateur de» collections des Art» et Métiers, qui nous a ohlés

avec tant d'obligeance et de dévouement durant ces longuesrecherchés.

Une foi» en possession de ce puissant moyen d'élever la

température, les expériences se succédèrent avec rapidité. Il

était facile d'opérer sur des masses plus grandes et sur des

métaux plus infusibles. Les résultats cependant furent Iden-

tiques : du graphite et toujours du graphite.Un autre facteur devait intervenir dans la cristallisation du

carbone. Je pensais alors A foire agir une forte pression. Dans

leurs expériences classiques sur la transformation du phos-

phore, MM. Troost et llautefeuille ont établi avec la plusgrande netteté que lé phosphore rouge Unit par devenir cristal-

lin quand on élève la pression, et qu'au fur et A mesu iuo

cette pression s'accroît» la densité du phosphore rouge ,;.i lp.

devient de plus en plus grande.Autre exemple: l'oxygène et l'argent ne se combl »? ,-<>.-

dan» le» conditions ordinaires. Si l'on augmente la prc^comme fa fait M. Le Chateller, la combinaison se produit.

Mais ce qui a amené, chez moi, la conviction profonde que*»Sfrtt, t. rit. >s

Page 61: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

m H. UOISSAX.*

la pression avait dû Jouer un rôle dans la cristallisation du car-

bone, c'est l'élude de b météorite de Canon DiaMo. Vous vous

souvenez qull y a peu de temps M. Mallard (') a présenté à

l'Académie des Sciences un échantillon de cette précieuse mé-

téorite, formée d'un alliage de fer et de nickel et que l'on disait

renfermer du diamant. Peu de temps après, M. Friedet i *

reprit celte élude, et parvint A Isoler une poudre présentanttoutes les propriétés physiques et chimique* du diamant noir.

L'échaniUJon de la météorite de Canon DiaMo que j'aiétudié ne pesait que 4"; niais II présentait un potniementirès

Fl«. 5.

net qirtavali usé les meules d'acier employées pour le couper.Ce potatemeni, séparé de la météorite par des traitements chi-

miques, possédait mutes les propriétés du carbone crisf 'Usé.

Il avait l'aspect d'un morceau de boort A surface rugueuse.Ce fragment a été monté entre deux lamelles de verre ; on le

projette en ce moment sur récran au moyen de l'arc élec-

trique (Jlg. S). Cest le premier diamant transparent qui vient

d'une autre planète que la Terre.

{MM.IIL&BH,Sur t* jftr motif de Cane* DkdUo[Compte* rtmdu* defAtodomf» dm Stienttt, t. «XIV, ». 8»).

(') FsiBOBS,Sur fexhteuw dmdiamant dam* le fer météoriguo deCaâam OiaMa {Compta rendu* do t,U*déMtt dot Seumett, I. CXV,

Page 62: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

u reca AAwnuevc st w sssaoaf crsw s* BUSAXT. *»1

En examinant la façon dont ce diamant est enchâssé dans la

météorite, on remarquait lout autour des fragnseotad-<ai' ooe

cristallisé, une gofoe de cbarbon de forme rubonée «. l. rou-

teur marron : le tout enveloppé de métal, qui conteu«it sur

d'autres pointa du tnpUta H du carbone osAorphe.Il me semblait, d'après celle étude de la ruétéorile deCoAon

Diable, que le dlaroant avait dû se former au sein d'une masse

de foret Sôusune forte presstoo. L'expérience restait Aréaliser.

La pression dont on avait besoin devait être trop grande pour

qu'il fui possible de l'obtenir d'un» foçon régulière au moyend'un appareil de construction facile. Nous avons marné ta

difficulté en utilisant ta forte pression que fournit ht fonte,

lorsqu'elle passé de l'état liquide A l'eut solide. La fonte, en

effet, comme la glace, augmente de volume en passant de

l'étal liquide A l'état solide. Si donc, nous refroidissions brus-

quement une masse de fonta, de façon A solidifier la partieexterne, nous aurons eufermé au milieu du bfoc une partie

liquide dont ta pression augmentera avec rapidité. De plus, si

nous avons pris soin de saturer le fer de eorbone A haute tem-

pérature, au fur et A mesure que ht température diminuera, le

eorbone tendra A se séparer du bain liquide. Cest te phéno-mène qui se produit pour les fontes sortant d'uu haut fourneau

qui marche en ollure trop chaude, fonte» qui se recouvrent,

au moment de la coulée, d'une couche plus ou moins épaissede graphiie. Il suffira donc de saturer te fer de carbone Ahaute

température, puis de le refroidir brusquement, dan» l'eau,

pour avoir, au centre, un dépôt de carbone soumis Al'action

d'une forte pression.Celte expérience, nous b réalisons devant vous. Nous chauf-

fons ou four électrique un creuset de charbon rempli de fonte.

Maintenant qu'il est porté Aune température certainement voi-

sine de 3ooo\ M. Lebeau le saisit rapidement avec une pinceet le plonge dans l'eau contenue dons ce seau de verre. Lln-

condesceitce se maintient quelques instants ou milieu de l'eau.

Ilsedégage,porsuitedebdissoctaitondu^uide,unméionge

d'oxygène et d'hydrogène. EnOn le creuset se refroidii, toute

lueur disparaît, on peut maintenant le retirer de l'eau.

Ce n'est pas sons une certaine appréhension que nous avons

Page 63: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

*»l H, noies vx.

exécuté pour la première fois cette expérience. Je me subidemandé s'il ne se produirait pas d'explosion ou moment oùl'on placerait dous l'eau un creuset rempli de fer porté A3ooo*.Je dois dire cependant qu'en me rappelant un accident arrivéà Sainte-Claire Deville et Debray, je pensais bien que te phé-nomène de la coléfoction empêcherait tout contact rapide entrele liquide et le corps solide porté au rouge. Cet occident levoici : Un Jour que Deville et Debray avaient fondu une grande

quantité de platine, ils entendirent tout Acoup l'eau se préci-piter dons le chalumeau Aoxygène. Deville crie Ason collabo-rateur de se coucher. Un instant après, le courant d'eau froidetombe sur le platine en fusion. Une se produit rien. Deville et

Debray se relèvent rapidement, sortent du bboratoire et Sainte-Cbire Deville s'empresse de former la porte A clé. Cinq mi-nutes plus tard, il se formait un nuage de vapeur d'eau, et ce

fui tout; la caléfacllon avait empêché toute explosion. Du

reste, si l'expérience avait présenté quelque uiiRté, tes deuxsavants l'eussent certainement recommencée. Quand il s'pgls-saii d'une expérience importante, Henri Sainte-Claire Deville y

apportait, avec sa gaieté habituelle, une témérité toute fran-

çaise, qui est encore el qui restera une de nos plus solides

qualités.En résumé, grâce Ala caléfactioo, nous n'avons jamais en

d'accident lorsque nous avons employé le fer ou la fonte.M. Lebeauqui, pendant tout ce travail, m'a prêté le concours

le plu» dévoué, a pu préparer certainement deux cents culotsde fonte dons ces conditions. Avec d'autres métaux, H n'en a

pas toujours été ainsi.

Reprenons mainienant le métal que nous venons de refroidir

brusquement. Nous dissoudrons tout te fer par les acides, et,

après des traitements assez longs, il restera un résidu noir con-

tenant trois espèces de charbon : i*du graphite en petite quan-tité quand lé refroidissement a été brusque; a* un charbon decouleur marron, en lanières très minces, contournées, parais-sant avoir subi l'action d'une forte pression (nous avons ren-contré la même variété dans la météorite de Cation Dlablo) ;3* une faUMe quantité de carbone ossez dense, qu'il s'Agitmaintenant d'isoler. Nous n'avons plus qu'A appliquer la belle

Page 64: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LE rorn EUKTBIQCBET L* wmstecctiox ni MAMAXT. *»%

méthode de séparation donnée par M. Bertheloi ( ' >.Nous dé-

truirons le charbon amorphe par l'acide azotique, le graphitepor le niébngede chlorate de potassium et d'acide azotiquemonohydroté, et, tinoleméni, il restera un résidu tombant dans

l'iodure de méthylène, c'est-à-dire ayant une densité supérieure

Examinés ou microscope, les fragments que l'on obtieut

sont, les uus noirs, les autres tronsparenis ijig. t»). Les pre-

miers ont un aspect chagriné, une teinte d'un noir gris, Iden-

tique Acelle de certains carbonados. Ils rayent lé rubis; nousnous en sommes assurés cmfroiiaui celte poussière au moyend'une pointe de bois bien (iMre, sur une surface de rubis par-faitement polie. Un examen a la loupe permellsit bellementde voir les suies formées.

Leur densité varie entre 3 et 3,5. Certains, à surface unied'un noir foncé, présentent les arêtes courbe» très nette».

Dd plus, quand on prend un poids délenniné de cette ma-

tière, qu'on la brûle dans l'oxygène à IOOOVon recueille un.

poids d'acide carbonique qui est environ quatre fois supérieurau poids de b substance employée. C'est là, comme je vous le

disais au commencement de cette conférence, b caractéris-

tique du carbone. îont que nous n'aurons pas bit celte ex-

périence, nous n'avons pas le droit de conclure que le corpsobtenu est du carbone.

Dans ces longues recherches, nous avons, en effet, rencon-tré bien souvent des fragments noirs à apparence fondue, por-

{*)Z%Ktmun, Sur ie$ étaU du earbone {Annale* de Chimie et dePkytiqm, Y Série, fc «s.)

Page 65: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

** '"'.'>,' ttYuoiSSAît.

fois même cristallin», denseset rayant le rubis, qui n'étalent

que des slliciures de carbone, des carbosiliclures ei même des

composés A formules plu» complexes.Densité, dureté, combustion avec production de quotre fois

son poids d'acide carbonique: ce sont là les trois caractèresdu diamant, Les fragments obtenus sont donc du diamant

noir; nous le» projetons en ce moment sur l'écran, cl vous

pouvez voir que certains présentent dés angles d'une grondé

nelb>é;;';;'';,';i.;UA côté de ces fragments noirs, nous en rencontrons d'autres

qui sont transparents. Leur densité est supérieure à 3,4 ; ib

rayent aussi le rubis, n'agissent pas sur la lumière polarisée,

possèdent un aspect gras et s'Imbibent de lumière, Enltn, cer-

tains présentent des strie» parallèles et des impression» trtan-

gulalres. En voici différents échantillon» qu'on projette en ce

moment (/fr. ;).Certains fragments mesurent de ^ A ^ de millimètre; vous

pouvez voir qu'ils ont des formes cristallines très nettes. En

voici un parfaitement transparent, qui présente un pointementterminé par dés arêtes courbes (jftg. 8). Sur cet autre échan-

tillon {Jig. 9), les stries parallèles sont abondantes. Si j'ajoute

que ce» fragment» brûlent, eux aussi, très bien dan» l'oxy-

gène en bissant descendre» ocreuses,en donnant un peu plusde quatre fois leur poids d'acide carbonique, nous n'aurons

plus A douter que les cristaux obtenus ne soient du diamant.

Page 66: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ife rasa BUtctatotB BTi* RCPRODITCIIOXm oivai^r. M?

Mais, s'il est vrai que ce diamant ne s'est formé que grâceâ la pression, on doit pouvoir lépéter cette expérience avec

d'autres méteux qui sont susceptibles de dissoudre du car-

bone et d'augmenter de volume en passant de l'étal liquide al'élat solide.

L'argent présentait aussi cette propriété, nous avons de

suite réalisé cette expérience. M. Lebeau chauffe en ce mo-

ment, au four électri«iue, un culot de 3oo^d'argenl métallique.L'expérience durera très peu de temps, car en quelques mE-

uuies l'argeni entre rapidement en éhuilitlon, et» si nou» lor-

Page 67: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

"'«a».' M. MOiSSAX.

dions seulement dix minutes, il ne resterait rien dans le

-creuset.-'

A la température de sa fusion, forgent ne dissout que des

traces de charbon» mata» A la température du four électrique,b solubilité devient beaucoup plu» grande. Si on laissait le

métal se refroidir lentement dans lé four, on ne trouverait,

après attaque par l'acide azotique, que du carbone sous forme

de graphiie. Au contraire, nous le refroidissons brusquementdans l'eau. La partie extérieure, rapidement solidifiée, englobeau centre une portion d'argent liquide, qui se refroidira tout

en étant soumise à une forte pression. Après dissolution dé b

masse métallique, on trouvera une quantité assez notable de

diamant noir» soit en masse à cassure concholdale, soit en

plaques poinlillées ou même en cristaux à arêtes arrondies.

La densité de ce carbone peut varier entre a,5 et 3,5. Cette

expérience est trè» intéressante en ce sens qu'ellenous dé-

montre l'existence d'une série de carbonados dont b densité

croit de s A 3,5. En traitant lé mélange par le bromoforme,non* avons pu obtenir un carbonado d'une densité de 3,

rayant le rubis, et brûlant dons l'oxygène à IOOO*en donnant

quatre fois son poids d'acide carbonique.Nous ajouterons que le* culots d'argent fin que nous avons

employés contenaient parfois, sens que nous le sachions» une

petite quantité d'or, el que nous avons retrouvé des grains df

corbonado imprégné» de ce métal, qui disparaît rapidementdans l'eau régale. Il est assez curieux de rapprocher ce fait de

b découverte de M. des Cloizeaiix, de carbonado naturel ren-

fermant des globules d'or.

En résumé, les cristaux que nous avons obtenus à b tin de

cette longue série de recherches sont bien du diamant. Lès

premiers cristaux ne se voyaient qu'au microscope. En recom-

mençant l'expérience, en modifiant b vitesse du refroidisse*

ment, nous sommes arrivés A obtenir des cristaux visibles»

l'oeil qui, fortement éclairé», projettent des feux, mais dont le

diamètre n'a jamais été supérieur A ,', de millimétré.

Peut-on arriver A en produire de plus gros? J'estime qu'en

opérant sur des masses métalliques plus grandes, le résultat

»eraii meilleur.

Page 68: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

Ut rOBBÉIECVRIQCBET LAREPRODCCtfOXBC MAXJAXT. **9

Mais quand on se représente les forces mises enjeu par b

nature, il parait bien douteux que l'on puisse jamais obtenir

des diamants aussi volumineux que ceux que nous rencon-

trons, en abondance aujourd'hui, dans b terre bleue du Cap.Le four électrique, comme nous le disions précédemment,,

nous a permis aussi d'aborder l'élude des métaux réfrac-

lalrcs.

Le chrome, dont nous devons la découverte A Vauquelin,nous a fourni déjà de nombreuses application». Ses oxydes et

ses autres combinaisons sont entré» rapidement dans la pra-

tique industrielle.

Si le chrome n'a pas fourni d'alliages, S'il n'a pas été utilisé

comme métal, il né fout en accuser que ta difficulté de sa pré-

paration. On n'est jamais arrivé Ale produire en notable quan-tité» et lorsqu'on a voulu utiliser ses importante» qualités pourla fabrication des aciers chromés» il a fallu préparer au haut

fourneau un alliage de fer el de chrome très riche en carbone,ferro-chrome.

Il nous a été facile, ou moyen du four électrique, d'obtenir

en abondance une fonte de chrome en réduisant lé sesqui-oxyde par le charbon. Cette fonte à l'affinage nous n donné le

chrome, et ce métal inoxydable est bien différent de celui obtenu

jusqu'Ici : il peut se limer comme le foret prendre un 1res beau

poli.Le chrome, plus infusibie que le platine, pourra donc servir

maintenant Apréparer des alliages sans que l'on ait besoin de

passer par te ferro-chrome qui a l'inconvénient de renfermer

jusqu'à 10 pour 100 de carbone.

Dans une seule expérience, faite dans tin four à réverbère,nous avons pu, en une fois, couler so** de fonte dé chrome.

Lorsque té besoin s'en fera sentir, ce procédé entrera de suitedans b grande industrie.

Cette préparation du chrome permettra d'aborder efficace-ment l'étude des alliage» de ce métal, l'ni soil Al'aluminium,soil an cuivre, Il donne en effet, avec ces métaux, des résultats

intéressants. Le cuivre pur, allié à o,5 de chrome, prend unerésistance presque double, et cet alliage s'altère moins que lecuivre an contact de l'air humide.

Page 69: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

l3o II. MOI9SAX.

Le molybdène» que l'on n'était pas encore arrivé A fondre»

peut s'obtenir lui aussi, en notable quantité. En chauffant,dons un four électrique continu, un mélange d'oxyde de mo-

lybdène el de charbon, on prépare une fonie de molybdènequi peut se couler et se mouler avec facilité. Elle fournil un

carbure défini, très bien cristallisé; mais, réaction importante,elle s'affine par une nouvelle chauffe au four électrique, en

présence d'un excès d'oxyde de molybdène. Le métal fondu

que l'on recueille dans ce» conditions possède un grain Un et

une surface brillante. It peut se limer el, au rouge, se forgersur l'enclume. Ce sont là des propriétés toutes nouvelles. Nous

ajouterons que ce molybdène est susceptible de fixer une très

petite quantité de carbone et de prendre par la trempe une

dureté beaucoup plus grande. Il existe un acier de molybdène.Le tungstène est un corps que les chimistes ne connaissent

jusqu'ici qu'A l'étal de poudre. Sa préparation au four élec-

trique va devenir très simple. Sous l'action de l'arc, l'oxydede tungstène se réduira par le charbon, el nous donnera, eu

quelques minutes, un culot métallique bien fondu, recouvertd'une bette couche d'oxyde bleu de tungstène. Ce métal, quiest pins infusible qne te chrome el que te molybdène» pourraencore être amené A l'étal liquide avec une grande facilité. Il

ne parait pas, comme les métaux dont je vous ai déjà porté»avoir une grande affinité pour le charbon, el le tungstène,obtenu sans grandes précautions» est un des corps les plus

purs que nous pyons préparé». A l'analyse spectrale» il ne nous

indique comme impureté» que des traces de carbone et de

calcium.

L'uranium métallique avait été produit en trè» petite quan-tité par Peltgol» avec beaucoup de difficultés, en réduisant

l'oxyde d'uranium par un métal alcalin. Dans ces conditions,

l'uranium était impur; îlrenfermait toujours du sodium et soit

du platine, soit du silicium, suivant b nature du vase don»

lequel se faisait la réaction. Aux températures ordinaires de

nos fourneaux» le» différents oxydes d'uranium sont irréduc-

tible» par le charbon. Il n'en est plu» de même aux hautes

températures dont on peut disposer dans le four électrique.En soumettant un ntébnge de sesquloxyde d'uranium et de

Page 70: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LB rOtR itGCTRIQte ET LARBWODtrCTïO.Xnt WAXLINT. »îl

charbon A celte action calorifique, la réduction se fait en

quelques instants. Après refroidissement» on retire du creu-

set un lingot métallique A cassure brillante, d'une grandedureté.

Lorsque cet uranium est légèrement carburé, il possèdecelte curieuse propriété de foire feu au contact d'un silex.

Les parcelles entraînées brûlent Avec une Intensité et une

énergie bien supérieures à celle» que donne un morceau de

for.

Tous ces corps métalliques fondent A des températures de

plus en plus élevées. A côté d'eux, nous placerons d'autre»

métaux dont les minerais sont assez rares» tel que le zirco-

nium et le vanadium.

Ce vanadium» qui a été le sujet d'un très beau travail de

M. RoscoeY n'était connu» fui aussi, que sous b forme d'une

poudre grise renfermant comme impuretés de l'hydrogène, de

l'oxygène et une petite quantité de métal alcalin.

Itans mon laboratoire, M. Roscoë a pu voir avec étonncment

plusieurs centaines dé grammes de ce corps si rare, qui se

présentait en culots métalliques fondés possédant une cassure

cristalline et brillante.

Ce corps simple» dont le minerai est plus répandu qu'on ne

le croit en général, nous avait présenté une certaine difficulté

pour être amené A l'état liquide; avec une machine de 4» che-

vaux actionnant une dynamo Edison, c'est A peine si nous

arrivions A en fondre quelques parcelles; l'utilité de courants

très puissant» se faisait déjà sentir.

Pour poursuivre nosétudes,tedfrecteurde la Société Edison,M. Meyer, nous a ouvert les portes de b belle usine d'éclairagede l'avenue Trudaine, el nous avons pu faire de» expérience»avec des machines de 100 A loo chevaux.

De l'ensemble de ces études» nous avons conclu que l'in-

tensité calorillque de l'arc électrique augmente certainement

avec l'intensité du courant.

M. Rosétll regardait l'are électrique comme possédant une

température voisiné de fooo», Bien que le» physiciens n'aient

pas encore mesuré d'une façon Indiscutable l'énorme dégage-ment de b chaleur fourni par un arc électrique puissant, il est

Page 71: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ala u. uoissAN.

bien certain, pour nous, que de grondes distances ont élé fran-

chies, et que nous somme» très loin des nooo* que nous attei-

gnions autrefois dons le laboratoire.

A b suite des métaux dont je viens de vous parler, nous

avons étudié un corps beaucoup plus réfractaire, le titane. Au

moyen d'une machine de 4 chevaux, un mélange de charbon

et d'acide lilanique nous a donné le proloxyde de titane; avec

une machine de 4*>chevaux, nous n'obtenions jamais quel'azoture de titane. Sous l'action de 100 A 3oo chevaux, nous

avons préparé, toujours par kilogrammes, un carbure cristal-

lisé, puis le véritable titane dont les propriétés sont complète-ment différentes de celles que l'on attribuait autrefois aux

poudres grises qui portaient ce nom. Ce corps prend feu dons

le fluor, il ne décompose l'eau qu'au rouge vif et il possède la

curieuse propriété de brûler dans l'azote à haute température,en fournissant l'azoture de titane étudié par Frtedel etfiuérin.

Il se combine avec facilité an carbone et au silicium (').Le point de fusion du titane est très élevé; sous ce rapport,

il se rapproche du carbone. Il en diffère cependant en ce quele carbone, Ab pression ordinaire et par une très grande éléva-

tion de température, passe, comme nous l'avons démontré,del'étal solide A l'état gazeux sans prendre l'étal liquide, tandis

que le titane peut être liquéfié, puis volatilisé dans le four

électrique.Dan» tes recherches que j'ai l'honneur de vous exposer, le

mol carbure revient A chaque instant. La plupart des corps

simples fournissent en effet, avec te carbone,de» combinaisons

bien définie», cristallisées, stables Ahaute température, qui vont

donner un nouveau Chapitre A b Chimie minérale. Ces com-

posés joueront plu» lard un rôle important an point de vue de

b classification de» métaux, et leurs propriété» sont parfoisassez singulières. Quelques-uns décomposent l'eau A froid en

dégageant de l'acétylène» du formène ou de l'élhylènc; les car-

bures d'hydrogène obtenu» dans ces conditions présentent une

grande pureté.

,;•}Il ne »'«nil pas Al'itriron, té nouveau MM:«taIolm«»ph*re,»lr»»t«JIWM. Ham»a}'S'en.e«lassuré a»»» mon laboratoire,. .-..

Page 72: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LGVota ÊLECTRIOCEET LARETBOBrCTIOXDt MIMANT. 2Î3

Ainsi que je le faisais remarquer précédemment, les prépa-rations des métaux ttfllnés, c'est-à-dire exempts de charbon,

doivent être assez rapides. Il faut soustraire le métal liquide à

l'action de b vapeur de carbone, si l'on ne veut pas obtenir le

carbure, qui lui-même peut être volatilisé dès que l'action

calorifique de l'arc se continue.

M. Doublée estime que le carbone de tous nos composés

organiques actuels a pu se trouver originairement combiné

aux métaux Al'étal de carbures métalliques. Le four électriquesemble bien réaliser les conditions de celte époque géologiquereculée. Il est vraisemblable pour nous que ce sont ces com-

posés qui peuvent subsister dons les astres A température éle-

vée. Nous ajouterons qne, pour cette même période, l'azote

devait se rencontrer sous forme d'azoture» métalliques, tandis

que l'hydrogène existait en grande quantité A l'étal de liberté

dan» un milieu gazeux complexe.Tous ces corps simples, qui s'obtiennent au four électrique

par kilogramme», ont également des borures et de» siliciure»

très bien cristallisés el assez dur» pour que certains puissenttailler le diamant» avec facilité.

Quel sera leur rôle dan» b fabrication des acier»? Pour-

ront-ils, comme le chrome, donner au fer de la dureté et des

propriétés nouvelles? L'avenir nous l'apprendra.

Toujours est-il qu'une nouvelle Chimie des haute» tempé-rature» se forme, el que l'industrie en pourra tirer de nom-

breuses application». Je suis convaincu que le traitement de»

métaux au moyen de ta chaleur de l'arc électrique prendra un

développement de plu» en plu» grand. On évitera ainsi d'ajou-

ter au minerai toutes les impuretés de la houille; tes gangues,

les fondants disparaîtront, et de suite on portera Ata tempéra-ture voulue le mélange Amettre en réaction. Ces transforma-

tions se feront avec rapidité.fin faut-Il un exempte?Nous avons indiqué qu'il était possible d'obtenir» au four

électrique» un carbure de calcium cristallisé qui présentait b

curieuse propriété de décomposer l'eau A froid aussi énergi-

qoement qwe le sodium. Mais» tandis que le sodium produit

de l'hydrogène» notre carbure fournil un dégagement de go»

Page 73: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

a3| ']..-'.' % siotssÀ».

acétylène dont lés propriétés ont été magistralement décrites

par M. Berihelot. Cet acétylène, si riche en carbone, possédéun pouvoir éclairant bien supérieur à celui du gaz ordinaire.

Nous ajouterons que 3'* de carbure de calcium peuvent don-

ner i** de gaz acétylène.En Amérique, en Angleterre, en Allemagne, les usines se

moment pour préparer industriellement ce carbure de calcium

générateur d'acétylène.On espère employer ce dernier gaz soit à enrichir le gaz

d'éclairage, soit à le remplacer dans quelque» applications par-ticulières.

Celle modification profonde que vont subir certaines indu-

stries, grâce A l'emploi des forces électriques, se reconnall de

tous côtés. On demande aux forces naturelles tout ce qu'elles

peuvent fournir et leur transformation en électricité permetde les utiliser avec facilité.

En voici une preuve', partout on cherche à mettre en acti-

vité des turbines sous l'action de l'écoulement de l'eau; l'im-

mense chute du Nlagora est déjA mise à contribution parl'industrie américaine.

Auprès de b chute du Niagara, non loin de Buffalo, entre le

Canada et les Etate-tnis, une ville nouvelle se forme avec rapi-dité. L'eau du Niagara, prisé ayant sa chute, est amenée dans

le» turbines dont l'oxe,formé par un cylindred'acferdebo mètres

de longueur, actionne directement les machines dynamos.Chacune correspond A une force de Sono chevaux. Ce sont le»

dynamos les plus puissantes que l'Industrie ail encore créée».Toute celle force électrique, subdivisée à l'infini, va alimenter

une fabrique d'aluminium, des moulins, des papeteries. Elle

donne A une usine 3ooo chevaux, à une outre 3oo chevaux, A

b volonté et au gré de llnduslriel. Un tramway électriqueréunit» sur une longueur de n kilomètres, toute» les usines

avec les chemins de fer; la lumière électrique inonde les chan-

tiers. Les maisons d'ouvriers, les gare», le» dock» sont déjàconstruits; te* plans sont préparés pour porter ABuffalo, A plusde 3o kilomètre» de distance, toute ta force dont cette ville peutavoir besoin. Dans peu de temps, b même compagnie exploi-tera les rive» canadiennes du Niagara et nous allons assister A

Page 74: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LE roca ELECfoiQveBT i.%BBraoorcrRHv ne BIASU-VT. «35

ce curieux spectacle de la formation du plu» grand centre in-

dustriel du monde.

Nous sommes loin de l'expérience de Thaïes de Milel, de

l'attraction des corps légers par l'ambre électrisé.

On peut reconnaître l'importance de b méthode scientifique

p.ir les résultats obtenus.

L'énorme force dé la chute du Niagara, force perdue jus-

qu'ici et que l'on peut estimer A »)ooooo chevaux ne s'écou-

lera plus inutilement; l'homme la prend A son servive.

Ces pensée», Messieurs, me revenaient à l'esprit, Il y a

quelques jours A peine» en traversant b ville de Marseille.

Dan» le vieux port viennent se rencontrer des bateaux en

bois de petit tonnage, de tous les pays du monde.

Sur les quais sont débarqués pêle-mêle les dalles de Tunisie,les vins d'Algérie, le soufre de Sicile, le» orange» d'Italie, les

bols de b Suède, au milieu d'une population agitée, d'un monde

bruyant de matelot», de cochers et de portefaix.Tout cela sous le beau soleil de Provence qui transforme en

diamants les gouttes de rosée et en nuages d'or b poussière du

chemin. ';:.A quelque» pas de ce spectacle si bruyant et si pittoresque,

onrenconire,auportdebJoliette,d'lmmenscslransallantiquesen fer, transbordant, au moyen de grues puissantes, le» caisses

et les tonneaux qui passent dïrecicment des flancs du navire

sur le» wagons de chemin de fer. Là, peu d'hommes, pas de

bruit, la vapeur partout et des poids énormes transportés en

quelques instants. Est-ce que ce dernier spectacle n'a pas aussi

sa poésie et sa grandeur?L'homme assujettissant une force puissante, utilisant les

ressources de b Mécanique et la résistance du fer, produisant,en un mot, beaucoup de travail avec moin» de peine» nous

offre un exemple saisissant de ce que peuvent les applicationsde la Science.

De ces efforts successifs exercés par l'homme sur b nature

qui l'environne, de grandes idées se dégagent. La découvertede b locomotiveel celle du télégraphe n'ont-elles pas contribuédans une large mesure au progrés de l'humanité? Grâce A b

Science» et dans une lutte de tous les instant», l'homme est

Page 75: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

3*6 H. M0ISSAX. — LE »OCR KLKCTBIQrB.

sorti vainqueur de» difficulté» qui l'entouraient. Celle Science,sur laquelle il s'appuie, el qui ne construit que lentement surun terrain solide, étend sans cesse le champ de ses conquêtes.Son rôle deviendra de plus en plus grand.

Heureux les peuples qui en comprennent l'importance et quisavent par une volonté soutenue en préparer les résultais ! Lesbénéfices ne se font pas attendre.

Page 76: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

im:imtdius

SUR LES INSTRUMENTS, IES MÉTHODES

ET LE DESSIN TOPOGRAPHIQUES,

Par le Colonel A. U0MBDAT.

CIIAPITRK 1IC».

LA TOPOGRAPHIE DANS T0O8 LES TEMPS; VUES

PrfT0RE8QIJES ET PURS OÈOaTBTRlQOEg.

I. ~- Considérations générâtes sur la Topographie pitto-

resque chez tes nneten* et an moyen âge.

On a donné, depuis longtemps, le nom dé:topographte A

tout ce qui se rapportait A la description d'un pays» d'une

contrée plus ou moins étendue ou même d'une simple locolité.

On s'est, en effet, servi de celte expression pour qualifier les

descriptions faite» par té langage aussi bien que parlé dessin,et quand on a eu recours au dessin» cela a été tantôt au des-

sin d'Imitation, tantôt au dessin géométrique, souvent même

à tous les deux Ab fols.

Le dessin d'imitation, qui a partout précédé l'autre, fui

d'abord très rudimentalre, presque hiéroglyphique, mais devait»avec le temps, détenir de plu» en plus expressif et Ab lin toutà fait exact, même en se plaçant au point de vue géométrique,ainsi que nous Texpliquerons plu» loin.

'..'«'•>Voit \» Cnéfitre I, sassages fo * <^rfn Ftesent velanie..- .à*«Wt>r.-rw.. , «s

Page 77: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

«1» A. LArSSRSAT.

Dé» ta plus haute antiquité, sur les vestiges de sculptureen bas-reliefs taillés jusque dons le roc et qui ont résisté Al'ac-

tion du temps, dans la décoration des vases, sur les papyrus et

les tissus ( • ) ; plu» lord, sur les peintures, fresque», mosaïque»,sur le» monuments et les objets de bronze (coupes, boucliers,

miroirs, cistes, médailles), partout en un mol où s'est mani-

festé ce besoin humain, commun A tous le» peuples qui ont

atteint un certain degré de civilisation, de chercher Aperpétuerle souvenir de» faits te» plu» considérables de leur histoire ou

de leur» traditions religieuses et celui des lieux où ils se sont

passés, on rencontre ce que l'on pourrait appeler des inten-

tions de paysages et, dan» bien des cas, des paysages très

achevés : tantôt ce sont quelques palmiers figurant une oasis,

tantôt des plaines couverte» de champs de Hé que l'on mois-

sonne, ailleurs un fleuve avec des embarcations» el sur se»

bords de» rochers, des montagne», enfin de» habitations, des

villas avec leur» jardina, des édifices plu» ou moins important»,des marché», des naumachie», etc. (*).

Plu» près de nous, dan» le» miniatures de» anciens manu-

scrit», sur le» boiseries, les ivoires sculptés, les bas-relief» de

bronze ou de marbre, sur les pièce» d'orfèvrerie, le» émaux,

les vitraux et le» tapisserie» du moyen Age, même sur les ta-

bleaux de» vieux maître», le paysage, très fréquent, est traité,

don» les commencements surtout, sans beaucoup de souci de

b vérité ni même de l'effet et souvent comme un accessoire*,

; ;• j H existe **«*à'ètotte*onde ta»toerj«* prownent d«rinU<|afte,niiit*on a d««désertâtlees qnl ite IbUeenl aueten dente ear b natore lie lenr(««Malten. OnMit doneifne «relte-etmoipreMit «te*snjets tonl à fait ané- -

loffneeà eeas <tuenon«nwnlii>nneroB*tout Atlienre.(«t r^ IM ol^eU 4e toute ttalarv n»ra«Hli»au mu>«>dn Unvrw. an

Mrïtnb Mnwnm et San»te» aeirw tnwee* étranger* prévenant des elri-ItMtiea*nefatitpieS,de l'Egypte,«tel'AMjrte, de b Perte, de :ta Orèee, **..nu\te, fa U fouie, tle.ÙMtalUr *(m\>mnnment* de tinte; UtAtit>.Monument»of .Vi'««*A;Oiettuiror. Acropole de Soie; rsnnor' el £ni-PIBÏ, Histoire de fart dans Vaptioifm (Rnartèt »i..v5c,-Grammafr*'de l'art du denin; Lois*CistSâ, Gli ed(Jieidiffama«nlki;'tniflaam*l\vtor Le*/plot beaux monument*et te* tobteatut le*plu* remarquable*dePompei, dnertulanum et deStaNoe; U Melioanaire de» Anthioile*grecque* et romaine*, paMie ton* b direction «te Cti- n.tfttHBïH>»etmkAhioi».':'-'':-:-::/'^-::'::,

Page 78: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LESIXSTMSSXVS,LESMRTBOmtlBT LE OSSSIXTOMGRVrniQCES.«3g

puis peu Apeu avec plu» de soin et de recherche» et finalement

avec infiniment de goût (*).

Il foui cependant convenir que celle Topographie ne présen-tait pas, en général, tous les caractères d'exactitude désirable»,

el c'est seulement A partir du XV»el du xvi* siècle que l'on

voit les artiste» s'attacher de plus en plus Aobserver les règle»delà i^rapective.

Nous lié serions pas un historien fidèle si nous omettions

de rappeler que les bute» faciles Arelever, par exemple, dans

les ouvres de nos odmiraldes peintres verrière et de nos ovand»

tapissiers des Flandres el de l'Ite de Franc! du xui* et du

xiv*siècle étaient souvent des dérogations Instiaclives ou même

voulues A de« règles encore mal coniiwes, comnae celles que

pratiquèrent plus tard, jusque dons leurs tableaux de chevalet

comme dan» leur» cartons pour des panneaux décoratifs ôV

tapisseries, de verrières, pour les voûtes et les plafonds, le*

peintres de b Renaissance les plus savants el tes plu» habite»

On sait, en effet, que sur les vitraux el le» tapisseries» pournous en tenir à ces deux arts, la décoration doit élre blte

avant tout pour attirer el retenir l'oeil du specta(<>(iir A b sur-

face même du verre ou du tissu et non pour le provoquer à en

sortir par l'illusion de b profondeur.Nous pourrions encore, A ce propos, invoquer le» effets si

agréables que produit b perspective fantaisiste» avant tout

ilécorative, des Chinofo et des Japonais sur leur» laques, sur

leur papier et leurs étoffe» éclatante», que l'on n'oserait, dan»

aucun cas, conseiller d'Imiter chez nous. Mai» ce» questions

d'esthétique nous entraîneraient bien trop loin hors de notre

sujet et noù» nous hâtons d'y rentrer en constatant qu'en

(>)yolri<mnuntue^lUàeUWMMbéupeK»lU»Uite,noUmm«ntijf livredes merveille*tl U* Chronhfoe* de Frobtart; Lents BAtissi**»llûtoiredé l'Art monumental et de la Peinture *ur verre; Albert t.tttm*. Are/ki-reetare momutbtue; M So»*itfutti>. le* Art* au moyeu dge; IJOSuvrede* Peintre* terrier* frnneah, par Lneten MA«SB; t/ttirtoire de ta Tapi*.serk,r*rn\ïm*nr; l* rapùierie, potr..m;ttt, mitot Qaantln; le*Manu*erU*et U* Mfùtfolnret, par Litcdv DELAMARCHE,editlen Uitartlin:k* publkatlea* da Senta KensfBRUMMnsenM,entre antre» foorie*anekntand medkrtat, Helde farte* ; le Catalogne et l'.tiles de b CeilecttonSpitter, et«.

Page 79: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

:.-..'«.'je..- *> LAITSSBPAT.

Europe, du ntoin», Ala période que nous continuerons à qua-lifier dins'inctive, a succédé b période scientifique, c'est-à-direcelle oh l'on a étudié et formulé avec précbion lés lois delà

Perspective,Les architecte» paraissent avoir été des premiers A porter

leur attention sur ce sujet. Accoutumés A b rigueur géomé-

trique parla nature de leurs travaux.il était presque obligatoire

qu'ils continuassent As'en préoccuper, quand ils en venaientAreprésenter leur» monument» teb qu'on les voyait ou qu'ondevait le» voir après rexécution. Il» rurent aidé» dans leurs

recherches, d'abord et tout naturellement, par les peintre» etles sculpteurs en bas-reliefs, puis par les physiciens qui s'oc-

cupaient d'optique et enfin par le» géomètre» qui devaientrésoudre compléfement le problème.

IL — Dessin géométrique conservant le* proportions.Plans. — Projections et sections verticales

eïk&tso^ie*.

Avant d'aller plus loin et même en revenant sur nos pas, il

convient de voir comment les architecte», ainsi que le» géo-

mèires-arpenteurs, ont été conduits Afaire usage de plans de

projections sur lesquels les dimension» de» objets considéré»,d'ailleurs généralement réduites» conservent leurs proportions.

Les plu» anciens opéraieura chargé» de délimiter le» champsconnaissaient la cn/rWAi/fon, c'est4-diré ce faii que le» ter-

rait»» en pente ne produisent ni plu» ni moins que si leur

surface était nivelée, retf«/fe à thortton, et Ils en tenaient

compte dan» leur» mesure» el sur leur» dessin» (•>.

{<)Mensne fonrrhm»tu», mu*non»expotwa fairedes cnnjeetnré»anpen hasardée»,enlrtrfttMreltt fnMnfreessÉfWeA»ceseséntenr» ondeceuxont étalent attachesans ermeeesenr tracer le»eamse, Air* le» re-cennsUMMe»et, fins tard»'-in«n**jwcanrne. Danst*nettt»»Blhwlté,ice»»Wtien»ee«nveeril»»de»»rchtt»cte»,tfeltteari, pnfssent AVIHTpfo»ébte enn»b MèfsrchbsSeonKasteett:Mesurais«t et* eattroront M*AUomenet te»Remefn»,erganiMttoaï tonnelleen

' :

ne ptnt cMHsmr non eeit»de»gnnd» eervie»»pallie* dan*le»par» les

Page 80: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LES rXSTBCXEXn,LESMETHODESBT L* OBSSIXtMWatMlQBES. «41

On est même autorisé A supposer que e'esl en rapportant,sur leurs tablettes, b une échelle détermtnée,les mesurés pro-

jetée» sur l'horizon qu'ils durent s'aviser des propriétés des

figures plane» et jeter les bases delà fléoméirie.

Quoiqu'il en »oii, quand l'ari de bâtir eut foil d'assez grand»

progrès, on ne saurait douter que les architectes procédèrentde b même manière pour dessiner leur» projets, c'esi-A-dire

qu'il» tracèrent d'abord ce que l'on a continué, dans les cban-

tters» A appeler lé plan par terre. Maïs, pour définir plu»

complètement l'oeuvre qu'il» avaient conçue, ils eurent besoin

d'essayer, commeon le fait encore bien souvent,de représenteravant l'exécution l'ensemble de l'édifice» et il est extrêmement

probable qu'ils firent usage pourcela d'une sorte de Perspec-tive plu» ou moins conventionnelle. Ils ne durent pas tarder

d'ailleurs de sentir qu'il leur fallait non seulement dessiner à

pins civilisés de notre temps. Mon*ne «aurton» mieux faire, pour con-vaincre le feetenr, t|a« de donner un extrait abrégé de Iartleto Âgrlmentor,de M. 0. HCMBKRT,dan» le MMoumtn de* Antiquité* greeque* et ro~mdtne* publié fer MM.Cn. DAAP.SIBRROet felm. SAOLIO(Pnrfsv Heenette;»»??).

* Le»agrimeueore», appelésd'abord eompedatore* ou gromalkl, nom»lire» de» fnttrnmenl» dont ib biMienl image (fie», pied; groma, éojierredferpinteor), avaient un rôle important et ont fataté de» Ouvrage»utile»ponr b connaitaanee de rhbtoire de b propriété.

> On a peiné que le* augure» avalent été le» premiers erpentenre.* UtekamM éUlenlséparés par un espacede eln<|pieds (fiui*) qui «er-

va» ««viventde sentier et n'était pas enlttvè.* Dans les camp», le»e^ralioniia^omélrM»!» étalent laites par de* ofn-

riers. «ansdonteA latrie d'experts (agrimentore»), mois plu» tord k soinen fol ènnue Ann oftkier «péctal{eatlrornm melalon.

.Son» rerosire, les eotonle» possédaient on cadastre complet, rtelaveavait bit faire te Recueilde fente» tes mesurés do longueur mitée» rfen»le*ville» et b» province». On établit des école» pttWInne» pour former Iwmentor**; le*agrtmemore*, eonverlb on rédoit» an rot»d'experts, a(datantAretrouver les ancienne* limitas par rimpeetton des Borne»eu de» docu-ment» leb e.a'éertt»»carte», pbtu t forma, perlfea, eenturalto, a*,fy.pou, notait*, eémllttito, limttath) en des livre» terrier» (Mer totoeti»vorum, eommeutartl, dMilommu

* le» principaux éeribrie»»r«>»Mrtie/r»r*mou rei agricoles tertptorttfurent eemervé» en periieon réaumé» par lessnlieten» fenr»«ucce»euir».tirue eottectbn dtamae» écrit» entre b r- el te vi*âtèefc»de notre ér»a été édité» députe pe«id'année» avec une eHliine laissante. >

Nons devons ajouter qnlb élabnl retté» dan» l'oubli pendant bien de»«icele» et «.ner»H avance dont ib étalent l'expmtion demeura » peu pré»inewinn pendant b moyen âge,

Page 81: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

*f» \. LACSSBDAT.

l'échelle le pion par terre, mois représenter également, dans

leurs véritables proportion», des élévations, c'est-à-dire les

projection» sur des plan» verticaux situés en avant des dif-

férente» face» de» futur» édifices, el recourir même A de»

sections horizontales et verticales folles A des hauteurs ou A

des dbtances convenables pour guider les ouvriers dans la

construction.

Enfin» après avoir ainsi rédigé leurs projet* et, Aplus forte

raison, après le» avoir exécutés. Ils se donnèrent sûrement b

satisfaction de dessiner» aussi exactement que possible» ces

vues d'ensemble dont nous parlions tout Al'heure ( «).

Mal», d'abord, comment les projeta étalent-ils rédigés? On ne

saurait s'étonner du petit nombre de document» que l'on pos-sède concernant la manière dont les anciens architectes des-

sinaient leurs plan». Il a suffi cependant d'en découvrir quel-

ques-uns pour reconnaître, ainsi que l'on pouvait s'y attendre

d'ailleurs» que te procédé n'avait jamais beaucoup varié.

Le plus ancien de ce» documents est chaldéen et se trouve

au Louvre (musée chatdéo-assyrien); c'est le plan d'une acro-

pole que porte sur ses genoux le rol-archliecteGondéa» dont

b statue a été découverte par M, dé Rarzec, pendant sa mission

de i88t A 1888. Ce plan» que nous reproduisons ( fig. 1)» est

accompagné d'une règle divisée qui a permis AM. ÏMeulafoyde déterminer avec beaucoup de précision l'échelle de réduc-

tion du dessin, qui est de ?&» (*).On remarquer» que l'épaisseur des murs y est partout repré-

sentée, que les tours de l'enceinte sont figurée» seulement

en projection horizontale, mars que, pour en indiquer la hau-

teur, celtes qnf défendent tes porte» sont rabattue» sur le

plan.On retrouve celle même Idée de rabattement en usage st-r

d'autres plan» chaldéen», celui dé l'acropole de Ruse elle-

même, celui d'un camp royal retranché ( *)» etc. On la retrouve

<>) U»feçade» principale» de temples ou «rare»de triomphe Sgnrent«eurent en éunltona et en perspective)inr le» bo*-r*ilef»,sur les ancienne»médaille»el ont beaucoup servi nnx mutation» de en» monument».

(•) MarcelDIBCLAVOY»Acropole de Soie, p. i3^.(s) Ihttutvr. Acropolede 3m», &ÈUet *&{4'»ft*i9<mAti UYARU).

Page 82: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

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Fteotkracropokps^tt:|wrGoutte».

Page 83: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

«If A. LAtT8SX0»AT.

également sur plusieurs plans égyptiens, par exempte sur ce-lui d'une villa et sur une partie d'un plan d'habitation figuréedans une tombe de Tell-el- Amarna ( »).

On verra et l'on soit sons doute que ce genre de dessin, qua-lifié assez souvent de demi-perspective, a été très communé-ment employé A des époques rapprochées de hou», et il est

sûrement intéressant de faire remarquer celte tendance A figu-rer A la foi» le» deux projections verticale et horizontale dés

édifices, A trots ou quatre mille ans d'intervalle.

On n'a pas rencontré jusqu'à présent de plans dessiné» parde» architectes grecs, mal» on peut être certain qu'ils étalentexécutés avec autant de soins et de détails que ceux des Ro-mains dont plusieurs spécimen» nous sont parvenus, au

nombre desquel» le plus connu est celui qui est tracé surles pierres dite» capitotlnes et dont nous donnons (fîg, a)

quelques fragment» d'après Canlna (*}.Pendant tes premiers siècles qui suivirent la chuté de l'em-

pire romain, l'Architecture subit le même sort que tous lesautres art», et elfe ne recommença A être cultivée dan» noireOccident que grâce au zèle et aux lumière» des ordres reli-

gieux.Le plan dessiné géométriquement au commencement du

ix*siècle que l'on cite avec raison comme l'une de» meilleure»

preuve» rie cette première renaissance, due A Chartemagne,est celui de l'abbaye de Raint-fJall (*). Mous ne saurions mieux

faire, pour appuyer cette opinion, que de renvoyer le lecteur A

l'Architecture monastique d'Albert Lenoir (»), Ouvrage dan»

lequel est reproduit le plan et dont nous extrayons lé passage

Ci Pvnnor et CnirtHt. Ilhtolré de tArt dan* l'antiquité, 1.1, p. #*

(») Ce»plèvre*, conservéesan Capitol*,étaient de» table»de marbre soiformatent b pavédu tempta de Vénus et Romeet eurbannelle» était gravéle plan général «taRente 0 une tum* grande échelle.

f> On elle encore le» table»d'argent de Charbmagite avecles représen-tation*gravée» » Tblbu munit », nomàmr uroh * e| • t>W» Couttan-Kmpotllamt ». RM*on ne «avaitpas comment élabnldenfné* celte tarteet et* pt»n* Mil'épotin*exacte Atonnelle Ib avalent été exécuté*.

(') Cotletlkm de» documenté Imfdfl*pour ftlhtotro de Prouve, J*sé-rie x Arehédogte, Arthttetlure momxtttaue, par Albert Ltaota ( Part».Imprimer**Nationale; »»"«;.

Page 84: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LEStXSTBCXBXTS,LESHETHOM»ET LBDEWIJfTOKWR.irillQCBS.iji

suivant qui en précise la nature el lé but ainsi que le» circon-

stances dans lesquelles il a été composé :

fragment» rfn plan de Rome,au tempe de Septime Sérérc.

« Projets et dessins. — Du jour oh tes monastères ne for-

mèrent plu» de» réunion* de cellules son» ordre et «an» sytTré-

Page 85: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

3(0 A. LABSSEUAT.

trie, comme l'avalent du faire le» premiers fondateurs qui,

dépourvus de grandes ressources, n'avaient pu employer quete bols pour établir l'église ou l'oratoire, ainsi que les habita-

tions isolées des cénobites, de ce jour, disons-nous, l'archi-

tecture de» maison» religieuses prit une physionomie spé-ciale; b distribution des diverse» parties demanda une élude

particulière: de» emprunts se firent A b civilisation romaine,Hie dessin linéaire vint guider les constructeurs. L'antiquitéen avait donné l'exemple : tous ses monument», si parfait»dans leurs forme», n'avaient pu s'élever que sur de» éludes

arrêtées A l'avance par des dessins el des épures ('). Le

moyen âge dut suivre celle route Inévitable. Aussi trouvons-

nous, de» le commencement du ix* siècle, un précieux dessin

qui le prouve, le plan de l'abbaye de Ralnt-Galt, exécuté vers

l'année Rio, et que possèdent encore les archives de ce mo-

nastère supprimé, el un projet à Fétat d'esquisse, un guide

pour l'abbé constructeur c*), car l'exécution exige des dessins

autrement développés. »

A celé de ce plan géométrique, Albert Lenolr donne une

vue cavalière de l'abbaye de Centula (Saint-Régnier*, con-

struite en 7$) par saini Angilbert, mais dont le dessin, fort

bien fait, semble être contemporain de celui du plan de l'ab-

baye de Saint-Rail qu'il complète, en faisant connaître le genred'architecture de» églises et de» cloîtres de celle époque.

On pourrait encore citer Ala suite et dons le même Ouvragele ptan du prieuré de Canterbury, dessiné entre tes années

i t3o et 113, par te moine Edwln, le plu» ancien après celui

de l'abbaye de Raint-tiall, avec lé» élévations donnée» en

rabattement, et, vers te» mêmes dates, les plan» de» abbayesde Soint-fiermatn des Pré», de Solnl-Martln des Champs, du

Mont-Athos, etc., en perspective cavalière.

(«j On a retrouvé en Kgïpte de» épure» « tracée» pour épahnetor de»chapiteaux; on voit sur de*boa-relief»K*beatfes géomélrate»itollneesen-ller*. * (iVorett\. Lesotn.)

(•) fb guide est oTailtenr»1res clair et accompagnéde légende»•;en ver»•,t *tt proae}.(?eatce nue nous appellerions aujourd'hui un lype commeonen donne eonvenl dan» les grands services publie»»pour le* hopitanx, h»caserne», ete.

Page 86: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LESixtrariiBxrs, LESMÉTHODESBTLE DESSIXToroosvmiQCES. a.,7

Au xin* siècle, nous trouvons, Ab bibliothèque de Reims,un palimpseste sur lequel on est parvenu à remettre en évi-

dence l'élévation parfaitement dessinée au irait d'un portaild'église ( • ); A Strasbourg, dans uno des salles de b maîtrisede Notre-Dame, le» dessins sur vélin du portail de b cathé-

drale, de la tour, de b flèche, du porche nord, de b chaire,du buffet d'orgue», etc. (*); Ab Bibliothèque Nationale, le cu-rieux carnet de voyage d'un architecte de grand talent» Villardde Ilonnëcourt» sur lequel on trouve de» plans, des élévationset de» vues d'églises ou des partie» le» plus Intéressantes dece» édifices (*).

A propos des dessins conservés AStrasbourg» Vlollet-Leduc

s'exprime ainsi : « Il en est — de ces dessins — qui remontentaux dernières années du xin* siècle; quelques-uns sont de»

projets qui n'ont pas été exécutés, tandis que d'autre» sontévidemment des détails préparés pour tracer les épure» en

grand sur l'aire. Parmi ceux-ci» on remarque le» plan» desdifférents étages de b tour et delà (lèche superposée, et il fouidire qu'il» sont exécutés avec une connaissance du trait, avecune précision et une entente de» projections qui donnent unehaute Idée de b science de l'architecte qui le» a tracée». »

A mesure que nou» approchons de la Renaissance, les docu-ments se multiplient, et nous n'avons pas b prétention de

passer en revue les innombrable» publication» entreprisespour tes faire connaître en Italie» en France et dans les autre»

pays de l'Europe. On a sans doute même déjA remarqué quepresque tou» ceux que nou» venon» de citer se rapportaientau dessin d'architecture, et l'on serait autorisé jusqu'A un cer-tain point A supposer que nous nous sommes éloigné de noire

sujet. Il n'en est rien cependant et si» A l'exception de celuide Rome, nous n'avons pa» rencontré de plan lopographlque

(>yAnnale* archéologique* de topRo* aîné, t. V. p. a-, article deLaÉtàv^':1-:.)

f •) VioiLE-r-LEDCc.th'tlhnnalre de t Architecture françat* dit xi» anXVI'#«W*,I. f, p. »,{ (P»H»,-i865|.:.

{') Album de Viltanl de Honnemurt, artkiutie duxnr »tbcle,ml» anleur âpres b mort de LaMit»par AirretlDARCEI.(Paru, Imprimerie Kallo-

Page 87: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

*f» A. LAVSSBDAT.

embrassant une grande étendue de terrain, tes exemples quenous avons donnés ont néanmoins eu pour but de faire sentir

que les diverses projection» horizontale», verticale» et en

perspective ont du être employées pour représenter le terrain,aussi bien que les édifices. Ge qu'il y a de certain, toutefois,c'est que depuis les agrtmensores, dont l'art» Apeu près oublié

pendant la féodalité» ne devait reparaître que bien plu» lard»tes seul» topographes furent pendant longtemps le» paysa-gistes ( ' ). C'est ce qui ressortir» de l'étude que nous ne tar-derons pas Areprendre.

Nous devons donc, au préalable, essayer de suivre les pro-grés de b science de la Perspective auxquels ceux du paysagesont subordonnés.

III. »- Procédés mécaniques el optiques pour dessiner

la perspective. — Découverte du troll perspectif .

Sans avoir jamais été aussi loin que le» modernes dans laconnaissance de» lois de ta Perspective, les anciens n'Ignoraientcertainement pas que le» lignes horizontale» parallèles d'un

édifice ou d'une avenue d'arbres de même hauteur convergentver» un point de flatte, ni que toute» le» lignes verticale»

doivent demeurer verticale» «ur le tableau supposé lui-même

vertical! ft» ne pouvaient manquer d'avoir aussi l'Idée plusou moins nette du decrotssement de» dimensions des objets A

C\ il est peine besoin de répéter que b deetfn ptlteresnae a él» em*

Èvéde tout temps et dan» ton» le* payspour représenter non contentent

scène» do m«nr», le* métier*, etc., mais «urinai le»événement» deguerre avecb» localitéson il* s» «ont passe», te» monument»Irtomphanx«ont ainsi partout couvert» de RosHhrffef*sur lesqveb ni»peut étudier fartde b rorilncalton et celai ne* sléae*. Pour non» en tenir mut ptnsaneniB*,mm*renverrons encoreb lecteur 0 rt/itioire de tArt dau*ranUquUét deM».PSRROT«t Cmrntz»el ft rouvrage de II. MartelOttouiroT, tAcropoUde Saut, dan* lequel routeur a traité d'une manière eempMieI*psllmw*-Ibtue ene* les Chntdéen»et enev le» Perse*.Cet* étude seab *nmr»flAdonner une hauts Idée des etvilbolien» d'un* époque *l reculée dont blecnnfmteétait certainement Men supérieurs a «elles de» nation*de !**»•rope pendant de tous* rieeb* et Juiqu'» de» tempe relativement 1resmo-derne», mêmeaprès rtn vention de b poudre.

Page 88: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LESI.WRIiMKTO,LESMÉTHODESET LBDBSSIXrOPOtiBA»IUgL'B«.tfo

mesure qu'ils s'éloignent et celle de l'affaiblissement consé-

cutif des effets d'ombre el de lumière <').

Ces notions pour ainsi dire intuitives ont été le» seules quiguidèrent, A leur tour, les artistes du moyen Age. Encore

furent-elles assez souvent négligée», el, quant à la question de

b position au point de vue et de ses rapporta avec celle de»

points de fuite sur une ligne d'horizon, elle semble A peineavoir été pressentie le plu» ordinairement.

D'ailleurs, la Perspective monumentale n'était pas b seule

dont eussent A se préoccuper le» architectes eux-mêmes et

surtout les peintres, et quand les un» ou le» autre» embras-

saient le paysage» les difficultés du dessin augmentaient en

raison de l'irrégularité de» formes du terrain. Il est vrai quede légères erreurs d'appréciation commises À l'endroit de ce»

formes étalent moins grave» que lorsqu'il s'agissait de monu-

ments et de personnages» mais les grands peintre» et les grand»architecte» du xv* et du xvr siècle, Léonard de Vinci en

t»>îbn» avons déj*dllque l'on n'avait retrouvé aucun ptandessine parde»arcni&té» n^^main» dont ib avabnt été pour tant le» maître». On Mil d'ailbùra qu'il»exèeatahnlfe* pbn* proprementrilb de bars édinemsoosfo nomriefcAeo-gmpkio,^b*élévations sens celui rie orthographié et Justin**de» vue»perapective»()n'll*n^lllbbnt de Jce'A«>jfra>»Aiinr.Onne saurait dénier «nece» admirable»artiste» ne fussent eii même temps d'excelbnU géoméln»été}Ulbn1ramiéntè

fouteloto, comn» II»«cmafent, avec leur culte piwrbbeantédwrornM»ImmMcommeun accessoire dan*b compesilfcnde fours labbons, ilm {pourrait

./ipwjfcMjnrté^•inRiBijB*aoneseconuaire,;,•• _,:..".-. :,

te» fre*itt*» Iré» ancienne»découvertesen Étmrb, ACorneto en parti-. entier, et qui représentent des' chasse»,ne»danséedan» b campagne, etc. ; ;ne Sont pas*de nature » modiner cette impression. Ce n'est <|»e pfn» tardi|ne le»ptfntree déomlenr» commsmcérent,AAtettirdrEed'abord, perallii,»«b en Italie, I iwre»enlerd<» scène»qui enssent exigé ttnweoniMisMnceptas ébmdn» de b Perspective linéaire. « Udlu» b premier, dit Pline,

'•"c*BN*xuiÉEys^ portiques,de bo*»>eta.de coteau», de rtvtériw»de silwper*»uoe«e»ehoeecul,rament ou péenwnt,bref»de scène».fortpbtsante». *

mptemir»**&)> :.:</;'• ;'.-:,: :; V-,•• Km» lennon» un spécimende ce genre de décoration relevé A Pompé»(fa 0}:éf «ut» nndg»*ragtémenl de b composition,tel rempli de buta»

onPe«»p«cUv«,comnMen(evmiimmédblenienl.

Page 89: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

aSo A. LArsSBUAT.

lêicC), n'avalëttt pas moins cherché Adessiner en perspectivecorrecte les objets au-devant desquels ils disposaient une vitre

ou une gaze fendue verticalement, ei dont Ils pouvaient suivre

le» contour» apparent» sur b surface transparente ainsi Intcr-

posée, d'un point de vue bien déterminé.

Les notion» essentielles de b Perspective linéaire se trou-

vaient mises en évidence par cet appareil si simple qui fui

bientôt reproduit Apeu près fdentiquemcntooirès légèrement

taytage trouvé A Pompe». :...'.'."''

{•>Onelle avant bl un peintre de tabnt, du nom dl'eceTb, qui Suit parbut se passionner pour ht problème de I» Penpecllre qu'il netfitw» bpeinture qui le btarit vivre et tombadan» b misère.

Page 90: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LE»IXSTBBXBXTS,LESXETnOOK*ET LE BESSI*TOroCRtrillQEE». ail

modifié en Allemagne par Albert f)u>er en i5i5 (yfc..{>, puis

complètement transformé,d'une manière Ingénieuse ver» 1600,

par un peintre florentin, Cigoll (Ludovico-Carii), qui a laissé

dé» oeuvre» recommandables.

Appareil d'Albert Dsrerpoe* d^iner les perspectives.

La modification essentielle introduite parce dernier avait

pour objet dé permettre de dessiner plu» facilement sur une

table horizontale. L'appareil qui en résultait comportait tou-

tefois de^ organe» mécaniques assez nombreux qui en rendaient

l'emploi délicat. Il devait être perfectionné plu» lard sou» le

nom fodtagrapheC).Le nombre de» perspectographes mécaniques imaginés

depuis celle époque est considérable, et nou» ne croyons pas

(•) R» Angleterre, par Ronald»,de Croj.bn; en Allemagne, par Remenlampf» et en franc», par Oavard.

Page 91: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

afc* s. L.vrsseniT.

devoir tous le» énumérer. Nous mentionnerons cependantcelui qui est du au célèbre artiste anglais Christophe Wrcn, ar-chitecte de Saint-Paul» de Londres, dans lequel le tableau estredevenu vertical» mois n'est plus transparent el esl disposélatéralement par rapport au point de vue (oeilleton >. Le dessinest tracé sur ce tableau A l'aide d'un crayon porté par une

règle formant l'un des côtésd'un parallélogramme Adeux cotésflexibles (celte règle et le bord supérieur du châssis conser-vant la même longueur), qui transmet au crayon tous lesmouvement» d'un style ou d'un point de mire situé dan» son

prolongement «manoeuvré au devant de l'oeilleton, par l'opé-rateur» qui suit les contours apparents de» objets formant le

paysage.fin même temps» A peu près, que le» premier» procédés

mécaniques dont nous venons de parler étaient pratiqué*,un célèbre physicien napolitain, J.-R. Porta, faisait, dans la

seconde moitié du xvt*siècle, cette grande invention de b

chambre obscure qui devait conduire, de nos jour», A b

découverte de la Photographie.Porta avait, paralt-tl» d'abord Imaginé ou renouvelé cette

expérience devenue classique, de b carte percée d'un troud'un assez petit diamètre Interposée entre des objet» bienéclairés et un écran blanc placé dan» une demi-obscurité, Al'aide de bquelle on obtenait sur l'écran limage de ce» objetsen perspective.

Plus lard II eut l'idée de substituer A la carte trouée un

verre grossissant porté par un bâti de bol» recouvert, d'uneétoffe assez épaisse et laissant en arrière un espace dans

lequel le spectateur armé de l'écran blanc pouvait introduiresa léie, el b chambre noire était trouvée ( ' ).

On se servit beaucoup, par simple curiosité, de cet ingé-nieux moyen de contempler le» paysages el même le» mouve-ments de» être» animé» qui apparaissaient sur l'écran.

Les peintres en firent aussi fréquemment usage quand on

{•>LaPhotographie sans objeetira remis en hotmearb prem^re expé-rience de Porta, attribuée aussi AMenant de Vinci,«t qui, selonquelquesemdib, pourrait remonter même è aim époqueantérieure,

~

Page 92: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LESIXSTRtiMESTS,LESMETHODE»ET LE »K*SIKTOPOORtrilKJEI». 1*3

fut parvenu A le perfectionner en disposant la lentille horizon-

talement avec un miroir plan incline à .{5*(plus tard avec un

prisme A réflexion totale) qui redressait le» images projetéesalors sur ur»écran horizontal, c'est-à-dire sur une table recou-

verte de papier qui se présentait ainsi au dessinateur dans le*

conditions habituelles.

Malgré tous ces avantages, la chambre obscure était assez

encombrante et par conséquent peu commode A transporteren voyagé. C'est pour obvier à cet inconvénient que Wolbslon

proposa, au commencement de ce siècle, l'appareil si simpleel si partait qu'il u désigné sous le nom iectutmbré claire,por

opposition A la chambre obscure, le papier sur lequel on

dessine restant éclairé. Il faut cependant convenir qu'il n'y a

plus là de chambre, A proprement parler, et l'instrument, quiconsiste dans un prisme quadrangubirc A deux réflexions

totales successives, à peine gros comme le petit doigt, et

de o*oa de longueur environ, comporte simplement une

monture en laiton très légère qui s'adapte, à l'aide d'une pince,A b planchette sur laquelle on dessine.

Ce sont ce» deux dernier* instruments, ta chambre claire et

lu chambre noire (•), qui nou» ont servi Aétudier et» pensons-

nous» a établir le» meilleures régies Asuivre pour passer des

vues géométriques, ou des paysages qu'elle» permettent d'ob-

tenir dans des condition» bien déterminée», au plan el au

niveHemenl du terrain que représentent ces paysages.Noué terminerons ce Paragraphe en ajoutant que c'est en-

core A un peintre toscan du xv*siècle, Plciro délia Francesca,qu'est due la première solution exacte du problème quiconsiste A construire graphiquement la perspective linéaired'un objet» étant donnée» le» position» relative» de cet objet,do tableau et du point de vue 1").

t'i Cette dernière a pris ce nom dépote (invention rie t* Photographie,celui de chambre obteure étant donné A b pi«e»riu bberatotre eu l'onrévèb le*èprenre» photographique*.

i') le» origine* du trait de pernpective, par Vf.U.Rocena; publié dan*b» Annale* dm Coneervatoire dé* Art» et Métier*, *»aorte, I. III, iSjii,Traité de Penpecifee, rie PÏBTROa«i*A FBASCB*C*(ftbllothèqne Ne-ttonab, manorcril avec Sgure», fond*blin, suppbraenl n* II».

** Sérié, h ri/. \v'-'

»? :'/

Page 93: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

Les dernières notions essentielles de b théorio de b Per-

spective» b considération de U limite} tthortsoit, du point

principal, ûu point de distance, ûoVétotgneinent, de la /or-

g**i<ret de la hauteur pour les différents poiuts à placer sur lo

tableau se trouvaient renfermées dans le irait de Pletro delta

Francesca, élucidé encore au xvr*siècle par Albert Durer et parlé chevalier Gonimahdln d'Wrbin.

Itou* n'avons pas d'ailleurs à nous arrêter plus longtempssur l'histoire do ht Perspective régulière. Cot art» qui dépendUni do b (iéoméirie, » été habilement pratiqué, depuis celle

époque, par beaucoup du grands artistes, peintres «rchitecte»

et graveurs, bien que l'on ne puisse pas dire qu'il ait toujoursété cultivé comme H le mérite par ceu t qui avalent lo plusbesoin de lo connaître,

Quoi qu'il en soit, les règle» en sont si bleu établies qu'ellesoui pu servir depuis longtemps A résoudre lo problème Inverse

do brestitutiondes monuments et, plus tard enfin, A contri

huer a là cowtrtictiôn des plans, d'après les iiérapecÙvesexactes obtenues de plus eu plus aisément ù l'aide de la

chambre çbîré et de la Photographie,

IV. -*:' Topographie pittoresque à partir du xy\*siècle.

Nous n'avons pas l'intenilon de revenir sur ce que nousavons dit plus haut des premières manifestations de ta 7b/H>-

gruphtâ pittoresque. Il (tous a paru toutefois A propos de

donner au moins un aperçu des phases principales par les-

quelles « passé cet art depuis l'époque où des documenU au-

thentiques permettent d'en suivre les transformations qui de-

vaient le ramener à la Topographio géométrique.Cette dérn|éif> avait, en éfléf» été très en honneur chez les

tirées et chez les Romain», comme nous l'ayons vu (• ), maisou ignore ce qu'étalent devenues, après la chute do l'Empire,les excellentes traditions des géomètres d'Alexandrie et celles

(M Ko/e* ce qui ealdll au Chapitre1,ParagTapbeI do ce Mémoire,de bGéométriepratique d« arec», et, au Paragraphe II de eelui-ei, de l'orgnoi-

.:'é»Mu:<m'*Hrm***i^

Page 94: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LES ISSTRlUKXT*.i£* HL'ritUOiHET MEIISSSIXTOrOCBArtllOrCS,%M

des agrtmensore* dont le plan de Rome (jig, %)cité plus haut,et qui date du règne de Septlme Révère, e'est-àdlre du u" siècle,

atteste que les méthodes employées pour lever le plan régu-lier d'une s) grande vitié étaient sûrement très perfectionnéesà cette époque,

Le« Orecs, qui avalent transporté d'Alexandrie à Conston-

tinople tant d'autres traditions scientifiques et artistiques,avaient sans doute conservé aussi celles dont il s'agit (• ), et

cependant, quand, après b prise de Constanlinople par les

turcs, au milieu du xv* siècle, ils émlgrèrent de nouveau et

apportèrent leurs arts en Italie, on ne volt pas qu'ils y aient

fait connaître les Instruments et les méthodes de Géométrie

pratique dont nous avons parlé su Chapitre lK de ce Mémoire.

Lés Ouvrage» de Ptolémée seuls déterminèrent partout le

mouvement de renaissance de l'Astronomie el de la Géogra-

phie, et il est facile de reconnaître que si les progrès de cette

dernière science déterminèrent, comme on l'a fait justement

remarquer, ceux de b Topographie, ce fut A l'aide d'Instru-

ments emprunté» précisément APtolémée, c'est-A-dire d'Instru-

ments d'Astronomie de dimensions réduites, peu appropriésA des opération» d'arpentage, dont l'usage persista toutefois

pendant si longtemps dans tous les pays de l'Europe.Il n'est donc pas étonnant que, dans leurs premiers essais

de Topographie (en dehors des plans isolés d'édifices), les

artistes chrétiens, dévenus pourtant de si habiles architecte»à partir du xi' siècle aient eu recours uniquement A b Per-

spective pour représenter tout d'abord les villes célèbres quiavaient été les berceaux dé leur religion. Il n'y eut même, au

début, dons tes imagés qu'il» composaient très librement,

que des Indications vagues et le plus souvent tout A fait

inexactes.

On en peut voir un premier exempte dans te plan de Jéru-

(•) Rien ne prouve toutefois qu'ils en aient fait un usage analogue Acelui que nou» venons de citer pour le» agrimentoro*, car c'est aussi hb Topograpbtopittoresque qu'il* eurent recour» pour faire, au xiv siècle,le» premier» pbni un peu Intéressant* de Comtaullaopb qne fou con-oatote. •- -

Page 95: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

*«» ,-,;.',. :'].'"..A' :s>'A«ss«»>f,'::..

salem tiré d'un manuscrit du xu" siècle conservé à la Rlblio-

thèque de RruxeRes( *>,

L'un dos plus curieux documents du mémo genre que l'on

pulsie dter est l'iliuéralre de Londres à Jérusalem, do Ma-

thieu Paris, au xiit» siècle ( *), oïl l'on trouve chacune de*villes situées sur le chemin du voyageur llgurée soit par une

«ncelnie crénelée» soit par des église», des clochera, ou tnénu'

par ces deux espèces de dessins en quelque sorte symboli-

ques le plus souvent, avec une rivière, un fleuve ou la mer

^rosslèremem représentés comme les édifices eux-mêmes,il est A peine besoin dédire, dès tors, que IOMvue» de Rome

et de Jérusalem y sont iraitées comme les autres, c'est-à-dire

qu'elles sont absolument Insignifiantes.Il en est d'ailleurs de même do tous les essais de Topo-

graphie laits sur les cartes et Jusque sur les mappemondes du

xr»ou xvi« siècle reproduites dans les Atlas de Jomsrd et de

Lelewel. En un mot, l'art de ta Topographie e« peut.étrel'un de ceux qui ont éprouvé l'écllpse la plus complète et la

plu i prolongée.Avant d'avoir pu songer à le relever, et sans savoir ce qull

avait été, dés l'aurore de b Renaissance en Italie, les artistes

que l'on a qualifiés de primitifs ne s'étaient pas uniquement

inspirés des oauvres des peintres cl des architectes byzantins;ils avalent été frappés de la grandeur des ruines el des monu-

ments de l'époque Impériale restés debout» particulièrementùRome (J>.

Alberti, Rramante et d'autres encore parmi les architectes,

C) Ce plan se trouva ttotoiuilA*u*VMlo*doUCéographiedumoyendge,de Joaehtm ULSWEI.(Breriatt, Mi); «tdans «mVoyageur» ancien*et modermo*.par Ci. CHARTQS( Paris, »81i).

(-, Manuscrit oonaerve au Muséebritannique, reproduit en foe-timile•bas t** Mouumtuu de Géographie, èo /OXARD(Parts, MHI daté, sousb secoué Empire).

C) H n'est pas «an* Intérêt, A«s prope», d« savoir que ni le* invasionsde* barbare» ni b sss de Romen'avabat autant dearode tes mouumenUauebasieOB^lesaronlteete» lew ptas oébbres fe^

.pour M proamr bs matériaux uéonaalro» * ta ennstruetioa d« bars :

Page 96: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

:LK*l»*W*»U*T». Il* UÉÎUÛWE*KTIS WittIX TOWttBVMUUltJt.si-:

les peintres égsleniont. depub Cimsbué, furent ainsi conduitsi reconstituer ces monumenu, et quelques-uns d'entre eux

entreprirent même de les représenter dans leur ensemble

pour donner une Idée de l'aspect général de b Ville Éternelle.L'histoire de la Topographie de Rome a été faite par le*

archéologues les plus érudlts de notre temps, te comman-deur Rossi et M, Stevenson en Italie (• '*, M. E. MOntz eu

Plan de Romeau m* siècle. IfinUture du livre d'heure*du duc de Ifctrrj.

Ci De ROSSI.Plante konografich* diHoma atterlari al teeoto .tYl.Rotna,18)9. --.STRvexso». ùl tma planta di Poma deplnta daTaddendteJdrtotô neila capetla interna det Pala*%o dtl comme di Sknnui^3-it«i). Rome, 1SS1}.

Page 97: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

•***: V. LAVSSSéAT.

France <:», b l* Josef jMrzygowsU, en Autriche (*). Lé lecteur

qui voudrail l'étudier complètement pourrait donc recourir àleur* Ouvrages. Nous nous bornerons à reproduire deux pbntipittoresques, t*u« sûrement antérieur su *v* sïôclev «t l'autre

de la fin de ce siècle. Nous les empruntons A l'excellente pu-blication de M, Mflntz, et nous saisissons celte occasion de

remercier notre savant confrère de tous les renseignement*

qu'il a bien voulu nous donner Ace sujet avec la plus extrême

obligeance.Le premier de ces plans ifig. 5>, extrait du livre d'heures du

(•) Eugène MGxrz.Lu Antiquité* do ta vtUe d* Homo au» xiv\ xv*«l xvt*tUtte». Topographie,documenta, eolirctfon (Part*, Ernest Leroux;•m»),

(*}0* Jpief ftrsiVoowsKt. Ctmabue uad Homo (Wbn, Alfred uskbr;iS«o}.

Page 98: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LK4IXmt-UK-VTS,IC* UÈVUOPK»«t LE MAMl\TOMMiS\NilQtE», *'i\>

duc Jean de Rerry, appartenant A M. le duc d'Aumale, présentelo plus grande analogie ovee le plan peint par Taddeo dl Rartolo»et encore conservé A tienne, qui. d'après le If gtrzygowskl,serait une copie d'un plan dessiné ou peint par Cimobué ei.por

conséquent, au xiii*siècle. Lé second |/qf.ti}, beaucoup mieuxorienté et plus détaillé, quoique moins étendu, se rapproche,

par b manière dont II est dessiné, de ceux dont nous voulonsnous occuper.

Ces exemples, que nous pourrions multiplier, semblent suf-

fisants pour démontrer que la Topographie pittoresque fut celle

qui s'imposa tors de b Renaissance, comme elle s'était toutd'abord et naturellement imposée dons l'antiquité.

Nous pensons donc en avoir suffisamment expliqué l'origineet nous allons essayer d'en f lie connaître les progrès, parti-culièrement A partir de l'invention de la Gravure, jusque-lù(si l'on excepte les médailles et les manuscrits sur vélin ornés

de miniatures, rarement copiée* d'ailleurs), les oeuvres des

artistes n'avaient qu'un exemplaire (*) etne pouvaient être,

par conséquent, connues que d'un bien petit nombre de pri-vilégié» ('»).

La fabrication du papier, qui date du coniinenccment du

xiv* siècle, avait permis déjà d'augmenter plus aisément le

t •) Certains verrier* reproduisaient burs «euvresenconservant l««patron»dateur* découpure*qui pouvaient servir Arépéter le* me .«* sujet».

(') Le* album* manuscrit* conte it te» vues ou le» t'in» de* forte»ro**e» destine* aux rois ou aux princes n'ont pa» loujour» été gravé*.On peut cltar, par exempta, le Recueil en trois volume* de* place» forte*du rojauin* bit par b» ordres du macula de Scigncla;, pour Lottb XIV,avec de» frontUpIc*»merveilleusement enluminés, d'après les dessin* duLebrun, et lo bel Atlas en quatre Volume»exécuté ait eomniencement di>oo sléeta, pour b premier Consul, qui renferme de» notion* sur les fron-UéreaelpIusdeiSopbDskréchellode^iHiur iootoiso*; mai» il yen a quidatent de beaucoup plu* lointain*!, Il existe à ta Bibltothèquo Nationale,an département des Manuscrits, un Recueil de» plu* Intéressant», quoiqueInachevé, ayant appartenu à Charte» Vil et qui a pour titre : Armoriât dePAuvergne et du îlourbounatt, dan* lequel sont représentée» de* vues devilles m d* châteaux, déminées d'ailleurs très Inégalement.

«ou* reproduisons l'une de ce* vm*, celle de ta ville de Baint-Pourcaln(yf**.7)>"q*l donné une Idée avantageuse du (abat de» peintre» lopo-uT*pne*duxv**l«eb et qui montre Iden b mantéredontlbcomprenabntleur art des brslré* attachant.

Page 99: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

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Page 100: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

Mt* iNomum», iKs uftuunc* «r us pe**is TimMunrejiotit*. *t

titre, Les Images se multiplièrent et se répondirent (ns-taut et

les artistes en produisirent dé plus en plus.Les vues des villes célèbres, dés monuments qui les ortuleni,

de» châteaux forts, des palais et des résidence» |iii«clè>re»furent celles qui attirèrent d'abord l'attention Ou public 01,

depuis lo xvi" et surtout pendant les xvu*et xnii'»l«>«le», ut» vit

des artistes du plus grand mérite cultiver ce genre île dessin

avec une véritable supériorité et (e porter au plu» liant degréde perfection.

Il serait A peu près impossible et sans doute imuilod* clier-

cherà donner dans cette Notice une liste complète *Jç*«*uvrcsde cette nature ou même les noms des artistes qui n'ont d'ail-

leurs pas tous atteint ni mérité b même célébrité.. Nous nous

contenterons d'indiquer les plus remarquante* d'entre ce*

inuvros que l'on peut consulter dans nos grandes blfeliollièqtie»«le l*sr!s,aux Archives nationales, on musée Carnawulot et aux

fiobelins, en mentionnant seulement pour mémoire tin Ou-

vrage public ù Lyon en 1848, sous lo litre ; Des tadnte* fténS*grlnattons de Jérusalem et des lieux prochains* «le. (tuédu latin de BRRÏDEXBÀCUpar frère Jean LE lliss), dan» lequelon trouve sept tics plus anciennes planches gravées sur cuivre

qui représentent les panoramas de Venise, de s?arenzo, de

Corfou, de Modon, de Candie, de Rhodes cl enfin une vue

générale de la terrisainteet'desHeux vinoM'oUn'nt C hVoici d'abord plusieurs Importants Ouvrages exclusivement

topographlques, le premier et le second du xvi* siècle z Delta

Cosmographta untversate, SObastlanoMixsTta» i558,et t'M-

tates Jaf«/urV,tseorgeslbAix, i57a.i5j6tï),qulconlictmeiil, en

effet, des vues générales très intéressantes et même le» planscavaliers d'un grand nombre de villes les plus connues die tous

les pays; iious donnons A titre de spécimen une vuajilo la ville

déLlôp^r/^.8).

1'; KWr,à ca *u]ut, l'Ilhtuire de la Uruvure en Pranto, M *lwr»J«»

DcruHWiaÇPart»,Rsplllj; lait).( '} BibliothèqueNationale.Ce*Ouvrage* renferment ebacuta m f Un de

Paris en perspectivecavalière; b second doce*plans, aravésùrcàivie, «sibien supérieur au premier; qui est gravé sur bols. Ces deux ssiit» «ai «Héreproduila d*nt la Recueilpublié en 1SS0»aux frais de U Villa d« pari*,dont il sera question plus loin.

Page 101: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

*fi* LU'KSKUVT.

Les trois suivant*, qui eottcernèiit plus particulièrement lu

France, soûl du xvir*siècle : Topographie française, liotminée

t«s»

-SJr"84-KJ*

w

par Claude CaATiLLoii,chllonnats, el mise en lumière par Jean

IbissBAc, Paris. tfy8 <•), Topographie de ta Saute, MIBIAX,

<•) BibliothèqueNationale.Ouvrait»«fendu mat* dont le* pbncue» «oui1res Inégalement déminée*.Plusieurs vues générale*d* ville* et do forte*reste* en oerspeellvo cavalière sont toutefois intéressante», mais nos*trouveron*mieux.

Page 102: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LK*ISmt*K*TO, US*USTHOBtWKTI.K«EMIS TorWiRieiltQtft*. 3d»1

•655 C*Vet Topographia ù'a///<r, avec un texte hollandais,

;AmMerd»i»^Tout le xm« siècle d'ailleurs, particulièrement e» Imitée, a

vu produire d'admirables chefs-d'oeuvre de Topographie pitto-resque, très recherchés encore aujourd'hui et qui lo méritent,tant sous te rapport de la vérité et dé 1» finesse de i'ob>ervà-tlou que dé l'habileté dé l'exécution ? «an* compter que, tropsouvent, bit merveilleux tuouuinenls qui s'y trouvent repré-sentés n'existent plus. :'':':[-':

Il suffira de rappeler les nom* de CailOM'), de La Belle,d'Israël tlonriot, d Israël Silvestre qui ont fait la gloire del'École de Nancy, uixqucls il faut ajouter ceux dés collabora-teurs et dé» élevés d'Israël Sllvesire, à ParU : Le Paulre, lestrois Pérélle, etc., Hiiln, ceux d'Abraham Rosse, de lleaulieu,dé Sébastien Leclerc, de Jeun Muret, do Van der lleulon el de

Jean Rigoud, pour rçe citer que le* plu» célèbre» qui, noncontents d'être de fcrands artistcn, connaissaient, pratiquaientet enseignaient la Géométrie pratique et b Perspective.

Plusieurti d'entre eux ont inéitio publié des Ouvrages, excel-lents pour leur é|HM|iie, sur les sciences qui les avalent rendussi habiles dans leur art, ou furent attachés comme dessuiaièurset graveurs des cartes el des plans ait Cabinet du Roi \ *>.

(') Le*doux Hériau.lepère el le ilta.u'orlgtue mi***,publièrent do i&J,a 1071de nombreuse*vue* de ville* de l'Ruropecl do b Franco, en parti-culier, sous lea titre* de Theulrum Kuropoeum et do Topographioe(BibliothèqueNellonalo,cabinet de* Kstaropes).

("J Bibliothèquedu musée Carnavalet.( ') Dan*l'otuvrede Callot,à b BibliothèqueNationale,on trouve lea plu*beaux exemptéeque l'on puisse donner de la Topographiepittoresque dan*

tes nombreux et merveilleux dessins de»siégeade uréda, de l'Ile do Ré cimis Roehelb, On reconnaît, d'ailleurs, l'Intention formelle de Callot defaire servir se* beaux dessin*aussi bien aux Ingénieurs qu'aux historien*,dans b présence d'une échelle pour l'évaluation des distance* sur lapartie principalede b carte. Le*gravure* de* siège» de l'ilo do Réet de bRochellese trouvent * b Chalcographie du fjouvre.

(•) Pour peu que l'on étudie le* oeuvres de ce* véritable* maître», oureconnaît aisément que le Dessin, b Perspectiveet même b Géométrieap-pliques préoccupaient également leur esprit. Ainsi. Abraham Bosse,doTours, qui fut le disciple et l'ami do pesargue*, a publiéun grand nombrud'Ouvrage» sur l'art do destiner, sur l'Architecture, la coupe de* pierres,b OnouMnlqueetb PerspeeUve.

Mbastlen Leebre, de Mets, dessinateur et graveur du Cabinet du Roi,

Page 103: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

9»V ,'' . A. LAVSSSPAT.

Les deux genres dedessin» le paysage et la carte ou le plan,ont été souvent ossoctés de la manière b plus intime, et, de-

pub longtemps, en particulier dans rétablissement des plansterriers, On en trouve b preuve dans les plus anciens docu-

ments manuscrits conservés aux Archives nationales, sur

lesquels II est Intéressant de rencontrer quelquefois le nom

de l'auteur des vues des édifices A côté de celui du géomètre.tel est, par exemple, le plan du llof do Rolnt-I'lacre, A Pa-

ris, en i Sti?, compris entre b rue Montmartre et le chemin

de» Poissonniers (depuis nié Poissonnière;, oit les enclos et

les Ilots do propriétés boni limités par des bornes avec des

distances cotées en perches et ou la porte Montmartre cl le*

maisons sont dessinées, comme on l'a dit plus tard, en demi

perspective et coloriées. Les deux auteurs tie ce plan étalent

Jean Rondel, peintre juré, et Nicolas fiirard, arfvnteur

juréi"> '-....;

était en mémo temps professeurde uéomélrie et de perspectiveAl'Ae-Hterotede Peinture rt 4e Sculpture et A l'Ecole des Qobelins, créée par Coibert. Ilavait débuté, en qualité d'ingénieur géographe, par lever les pi*n- de*

Îfrlhéipab*places du pava messin el du Verduhoi*. Venu i Paria dan»

'intention dentier dan* le service du génta, il en avait été détourné parLebrun qui t'avait engagé à se livrer ou dewln él * ta gravure. Son ttuvr»artistique estcousIdérabte.puisquV'ttaseconiposodequatre milleestampe»,«an» compter un grand nombre de «vérins, mai» Il n'a Jamais cessé dos'occuper de tléoaiéfrie pratique et de Perspective, et de les enseigner enmémo temps que l'Architecture et la fortification, L'un de 'se* Ouvrages,publié en ifiéa, était intitulé : Pratique de la Geométrk *ur le papkr ettur te terrain;» fui réédité !«•**en %m, ,%o, 1719,ifii el iifo aou* lonouveau litre de G^ômétri» théorique et pratique, à l'usage de* artlatea.Ce livre, orné de charmante* et spirituelle* vignette qui n'étaient pastootaur» le» mémos dans b* dilTérente*odltton*. a eu, pendant pré* d'unsmtb, une vogué extraordinaire, et malgré, ou peuLetre grâce a ta slm-ullcité de* instrument* et de* méthode* qui y étaient indiqué», Uscontribué à former de* opérateur* et Adévelopper b goût de ta Topogm-phbon France.

Van der «eubn, dont b* tableaux de siège» et de bataille*sont al juste-ment célèbres, n'était pas aeulement le grand peinte» d'histoire que l'onconnaît; il a laiseé un nombre considérable de gravure* représenUnlb plu*souvent do* action* militaire* encadrée* dans de magnifique*passage»,et. comme Sébastien Leclerc, Il * enseigné le Dessinet la Perspectiveeux(iubelin*, ou il existe encore bien de* études de lui et do quetqn**-unsdo »es élèves qui mériterebut d'être plu* connue» et conservée»aveo soin.

{*)Les profusions do peintre juré et d**rpentaurJuré ont été exercée*quelquefois par le* ptu* grand* artlale*. On sait, par exempta, que Ber-nard Pallmy était arpenteur, ce qui pourrai! expliquer, Jusqu'à un certain

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US*l\*IBIUSAT*.HW NtTUOUfcg«T Ut lUttHXTOfUUSkWUvIB».'«fi»

Il n'est peut-être pas hors de propos de foire remarquer que,dans o svsième. les vues des maisons qui figuraient sur ces

vieux plans de propriétés avaient un véritable intérêt, carelles faisaient connaître l'importance de chaque immeuble entous sens, tandis que sur nos plans octucb, qui en sont privé*,on ne trouve que leurs dimension* horizontale» ï ' ï.

Nous avons cité te plan en demi-perspective du lier de Saint-

fiacre, parce qu'il y » bien des motifs do supposer que tes

premiers plans de Paris un peu corrects ont été dessiné» à

laide do documents du même genre.On comprendra, sans doute, que b Topographie parisienne

nous Intéresse particulièrement, ne fut-ce que pour ce motif

qu'elle a dû exercer le talent des plus habites dessinateurset avoir une Influence considérable sur tout co qui a été en-

trepris ailleurs.

Tout le monde connaît te beau choix des plans do la capi-tale» publié en 1880, A la demande du Conseil municipal. CeRecueil est divisé en trois catégories comprenant : b première,les plans rétrospectifs reconstitués plus ou moins hypothéli-

quemenltd'aprèsIcsrensetgnementshWioriquoss la deuxième,les plans exécutés depuis le commencement du xvi*sléclo» pardes contemporains, dans lo système mixte d'une esquissegéométrique approximative el de vues en perspective cava-

lière, A vol d'oiseau ou eu élévation», des édifices ou des mai-

sons} la troisième, les plans géoméiraux visant A l'exactitudeet ne contenant qu'exceptionnellement ou accessoirement des

perspectives ou des élévations.

Ce sont les plans de b deuxième catégorie qui répondentsurtout A noire objet actuel. Leur étudo montre que, dés le

début, Il s'est trouva «les artistes capables d'entreprendre des

oeuvres remarquables, dons des conditions qui semblaient

cependant bien peu favorables.

point, u tendancehreprésenter des animaux qu'il était à même d'observercouvent en pratiquant sa profession: de* léurds, de* «erpenta, de* gre-nouilles, des limafons, etc. il existe aussi, parait-il, un plan de Limoge»,levé et desalné par Léonard Llmoaln.

( •) Ons* «envient San*doute que les tours qui défendaient l'acropolesurb plia porté Mr Oowléafvoir/fjr.O «tabnltepréeentéesen rabltomeal.

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'aa» '«.iiriitsiT.";

Tel est, en laissant de côté les deux que nous avons déjà

signalés en note (p. *6i), le plan dit de kl Tapisserie, exécuté

de i5n A iSji.dOnt l'original a disparu depuis «-H8, mais quiavait été reproduit dons une gouache heureusement photo-

graphiée avant l'incendie de l'Hôtel de Ville oit elle a été dé-

truite, Ason tour.

Tels sont encore té plan dit d*r Saint' Victor, de i555, attri-

bué au célèbre architecte du Pont-Neuf et du Louvre, JacquesAndrouel-liucerceau <' >, le plan de Vassolln, dit de Xtcotuy,dé ri**), celui de Quesnel, également de 1609, el celui de

Mathieu Merlan (»). de i6*3,qui tous peuvent être considérés

comme des rouvre* d'art.

Mais le besoin d'une plus gratrié exactitude du plan pro-

prement dit, à laquelle s'oppose malheureusement l'emploisimultané de b Perspective» devait produire une réaction dès

le milieu du xvtr* siècle, et les plans de Jacques iiomboust, en

idSa, de l'habile architecte de I» porté Ralnt-Denis» Rlondel,

qui était aussi un savant Ingénieur militaire, et de son collabo-

rateur Rullei.de iti?o A i6-6(*),de l'abbé Jean Ilebgrive, en

-(*t Le*biographe« iTAndrouet-Oucerccaune «'accordentpas sur son iué<nie comme architecte; le» uns te donnent non seulement comme ayanttravaillé à ta construction du Pont-X'eufet d» U galerie du Louvre, maiscomme ébnt l'auteur de* hôtel* Carnavalet, Bretonvilllcrs, etc. D'autre*cuntestent l'exactitude do ces faits, ou du moins en atténuent considérable-ment l'Importance. Mal*ce qui.''est absolument certain, c'est qu'Androuat-Ducerceauétait un dessinateur de»plus spirituel* et un très habile graveur.Son livre Do*phi* ejeéeltent* bâtiment* de France, notamment,-est- uneomvre aussi précieuse que remarquable. Il avait également écrit un Traitéde Peripeclive, ...

<»>L'auteur do:ts Topographie de la Gaule, du Theoteum Kuropmumet l'ami de Callot.

(•y François Rlondel n'était paa seulement un grand architecte, U avaitbeaucoup voyagé en franco, en Allemagne, en Turquie, eu (Egypte,avec ta*mbslon*b* plu» diverse», Il avait bit notamment de*élude* de fortfnca-tion pour pluslftur* porta de b Méditerranée, de l'Océan et de ta Manche,ctiBn, pour la défense des Antilles dont il avait été chargé de tarer le*plan*.Havait mêmele titre de maréchal dos camp*et armée*du Roi.Bulbt,qui était l'élève de Bbmlel, bien inférieur Ason mallre, et l'architecte deb porte Saint-Martin, avait été chargé du tracé des alignemenU de* an-demie* rue* el s'était acqub, dan» ces fonction*,une certaine réputation.Il était auteur d'Ouvrage**ur b hivelbment. t'usag* du pantomètro, etavait beaucouppraUqné rarpenlag* dan* la ville do Part*, en même tempeque t'arcWteeUr* civile. 'V-~

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M» IXITSl'URNλ,IK* MKIUw.>B*«V A* MK**INfort»u»vniigu:<. 'Al>7

tfiH, l'un des plus estimés (' ), ut de Rou»sel, eu 1730, sont

généralement dessiné* linèatrenient, lo Perspective n'y figu-rant plu* que rarement et comme un accessoire.

Ile i-'tj à 173*). cependant, le prévôt des marchands, Michel-

Étienn» Turgot, le père du nrinblre de Louis XVI, faisait exé-

cuter par tamis Droites un admirable plan, sur lequel b Per-

spective cavalière reparaissait dans tout son éclat, ave*" toute»

ses séductions.« Le dit plan, prévenait-on toutefois dons une Note» n'est

poiul géoméiral,mals|duspourtacuiiosilé que pour l'utilité. »

C'était, en effet, le chant du cygne de ce système, et tous les

plan* qui viennent après, depuis celui do Robert de Vuti-

gotidy, eu 1760, jusqu'au plus parfait île tous, le beau plan de

Vernlquet, comme on l'a toujours justement désigné, sont

exclusivement géométraux (*).Il y a lieu pourtant de faire remarquer que la plupart des

auteurs de ces derniers plans regrettaient visiblement l'aban-

don complet de ta Perspective, car ils s'efforçaient «le rompreb monotonie de leur dessin purement linéaire, en l'agrémen-tant en marge de vues pittoresques des principaux monumentsde Paris ou bien encore des résidences on, comme on disait

alors, des maisons royales des environs: Versailles, Fontaine-

bleau, Meudon, etc.

Mais ce qu'il importe surtout de signaler chez plusieursd'entre eux, aussi bien que chez ceux qui avaient exécuté les

plu» beaux plans A vol d'oiseau, c'est l'Intention d'exécuter lo

(<)L'abbéJean Ueiagriveet*vantait beaucoup d'avufr travaillé pendantdeux an», « b toise, b rhalnetle et b boutante Ab main >, Arelever le»principaux édifice»de Parla, le* pelai*, b» église*, le* boulevard»,te* bar-rière», lo»bureaux d'octroi, lea égoub, etc.; il était allé jusqu'à compterlé*arbres de* avenue*, Aussi son plan était-il considéré comme U'ie mer-veille et il avait reçu lui-même te litre de géographe de b villedf Parut.

L'abbéDebgrive e*l au«r >' *iteurdel'uiid«*premler*pbn«de*envlron*dePari*qui mérite d'être >< mr le soin avec lequel tt est dessiné et grave

{*)La grande supérte. lié » piando Vernlquet sur ton* ceuxqui l'avaientprécédé tenait Ace qu'il avait été appuvé Aun» triangulation faite avec leplus grand soin. Le*détail* avalent été également lovés et dessiné* avecune grande recherche de précision, par un personnel choisi, parfaitementdirige, et Ata Bnmême par te* Ingénieurs-géographe». Le nouveaupbu depari*, exécuté *ou*l'administration de H. Haussmann, embrasse uns pin»grande élendoe, mata 11as lui est pas «opérieur.

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3lfi8 A. LAVSSRoAT.

relief du terrain A l'aide de hachure» produisant des tons va-

riés pour accuser le» pentes plus ou moins fortes. Cette inten-

tion, nous le répétons, s'est bit sentir tout A fait naturellement

avant l'abandon de b Perspective, en remplacement «l'une

Imitation toujours bien Incomplète de ta nature, et Ton ne

saurait douter que les hachures qui ont joué un si grand rôle

dans le dessin des carte», depuis le milieu du siècle dernier,

soient la preuve b plus frappante de l'influence qu'ont exercée

sur l'esprit de» géomètres le talent des graveurs et le» procédé»dont il» foisoic '.«ige.

V. — Régularisation du dessin topograpltlque en France

et spécialement dans Tarmée.

Pendant tout le moyen Age cl jusqu'à l'invention de b

poudre ou plus exactement des bouches A feu, b fortification

des villes et des châteaux avait un très grand relief et son ar-

chitecture était des plus pittoresque». Cela aurait suffi Ajusti-fier l'emploi que l'on faisait alors exclusivement de la Perspec-tive cavalière qui était seule en étal de donner une Idée exacte

de cette fbrtificalbo et même, le plus souvent, du site choisi

pour l'y installer, non moins pittoresque.Nous renvoyons, Ace sujet, le lecteur aux manuscrits ci aux

Ouvrages ancien» que non» avons déjA cité», enfin, A l'excel-

lent Huai sur t Architecture militaire au moyen dge, par

Vlofief-Leduc, ions lequel II trouvera des exemples originaux

emprunté» aux source» Indiquée» ou de» restitution» faite» de

main de maître.

La vue cavalière que nou» reproduisons de la restitution du

château de Rourbon4'Arehambauli(/ï£va), due A M. (Jélls-

Dfdol, n'est pas moins digne d'être donnée comme un modèle.

Même «prés la transformation de la fortification, l'invention

du bastion d'un relief généralement faible el son usage de plusen plus répandu en Italie, en France, en Hollande et en Alle-

magne, on vil, pendant longtemps encore, les Ingénieurs mili-

taires accompagner leurs plans de perspectives cavalières.

Noos clteron» seulement les deux auteurs suivant» : le célèbre

Page 108: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

t«* iXstBl-MBXTS,I.E9UKTIIonK*KT LE t>K«<<MTimiORVrHHllI». afin

vue cavalier*de «Mteàu ùe ItosWsOn-rArtMmoanll.

îtanh-l Specltle» archiiecle de b ville de Strasbourg, qui, dans

.':'"* sérié, t. M. '': ,; ,»» .;.

Page 109: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

•"«J»:""'

. :. . A. LAtfSSBUAT.

son beau livre publié en i58g (« ), où Ion trouve nécessaire-

ment encore beaucoup d'exemples de forteres-es en nid»

d'aigle. Indique la construction d'enceintes bâillonnées en ter'

rain horizontal el la manière de mettre en perspective le plangéométral qu'il en a donné i et le chevalier Antoine Deville qui.

Indépendamment de son Ouvrage classique sur tes fortifies-

cations, a publié, A Lyon, en 1639, Apropos du siège de la ville

de ffesdln, fortifiée par Errard» de Rar-le-Duc, également en

terrain plat, une déscrlp.ton de cette ville, du pays, des campe-ments et de le circonvalbifon, le tout dessiné en perspectivecavalière.

Celle manière de représenter les sièges et les autres ««lions

de guerre était alors générale et ne devait jamab cesser d'être

appréciéé.Rousavons déjà parlé des merveilbux dessins de Cal-

lot, dont noua donnons un extrait Alitre de spécimen {PI. III),et nous citerons encore, pour le régné de Louis XIII, les es-

tampes qui accompagnent l'Ouvrage intitulé : La Vie triom-

phante de Vaut» ta Juste, par le «leur RASBV,historiographede France (*),pub, pour le règne de Louis MS*!** glorieuses

Conquétesde lAutilé&ranâ,\*rU\mtl\*n lWAm,selgneurde RtACLtxc (*), Ingénieur et géographe ordinaire du Roi,

sergent de bataillé des camp» et armé' 1» de 9s Majesté* enfin,sous le régne de toute XV, une série de belles estampes de

lean RMAC»dans son ouvré des Mations royales de France,

ayant pour titre général 1 Représentation de» action» te» plu»considérables du sttge d'une place, depuis tonverturedeta

tranchée jusqu'au pillage de tu ville, qui est supposée être

Ikrcetone, et It y en aurait bien d'autres A menikminer.

t') AtvhtUHmM*omratmngitHte>e.,4otch thnutl tftr.ni.*, der StaltStréotèmrg bmeUu* BemmoUttr, lié» (HMWuéqm»dn Dépôtde* ferti-

(•>BXtdWé«nmXalleeub.: i»jBenuneu«toni bl»M^leur et un tré» l^fe **4d»l.fléull entré au Servies APis* staqulir«an»,avait- sMbU a un

'nvsnd sombra 4'sctbus é* guerr* rt avait eu uo In»

emporté au sieS»es reltfpsstMrir. Il ovsR esnseeré sa ferlas* Arectum- :plbsammt é» rerovre aVnt n s%H, restutm*site» sa-assit»'al réunben dans votantes autité» APart» en: 1*79et emae* Mu* b nom deGntmd .ikuatttw,"

Page 110: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LR*IXmVAJRMTS,IBS BBTUOfJB»BT l* MuMIXTOKMR.trniQCB»."%?%

L'excellent historien des ingénieur» militaire» et du corpsdu Génie» le colonel Augoyat, se récrie sur ce que, dans Un

article d'ailleurs inexact sur Reaulleu, la Biographie univer-

selle \e présente comme le créateur de la Topographie mlll-

uiresousLoubXIV, a honneur, dltil, qu'on peut lui contester,

car ses plans appartiennent plutôt A la Perspective covollére

qu'A la Topographie proprement dite».

Celle opinion de l'un des hommes en qui nous avons tou-

jours trouvé un guide de» plu» éclairés ne doit cependant pasnous empêcher de considérer Reaulleu et avec lut plusieursdes grands dessinateurs, ses contemporains, que nous avons

cités plus haut, Sébastien leclerc et Le Pauire entre auires,

comme tes promoteur» d'une véritable transformation du

dessin topograpbique dans le» oeuvres destinées au public.On trouve, en effet, pour nou» en tenir A Résultait, que son

\\eeuei\ ojanl cour ilire:/M glorieuses Conquêtes de tjauts

le Grand, où sont représentes les caries, profils, plans des

villes avec leur» attaques, combats, batailles, etc., est bien

nommé, car, A côté de» vue» pittoresque» et de» «cènes a per-

sonnage», on y trouve aussi de nombreux plans géométriqueset de véritables carte» lopographiques. Selon nou», il faut

voir i!on» cette oeuvre et d»n» les belle» gravures de» autres

auteurs qui en ont été rapprochées (') une association des

plus heureuse» et dès plu» habile» entre la Perspective cava-

lière ou même te pe>sage proprement dit et b Topographie

régulière. Il s'agissait, en effet, A l'époque dont nous nous

occupons, de familbriser par transition le» yeux de la Cour,des gens du monde et souvent mêmede chef» militaires égalé'ment mondain» avec la rigueur géométrique toujours un peufroide*

Koos voudrions pouvoir meure sous les yeux du lecteur de

nids nombreux spécimens de celte merveilleuse Topographie

(•)©» lmrr*,ib Chalcographie dafMnre.vot série de ce» gravure*.deut b plupart anal de véritables tabbsut, mais presque toujear» accom-pagné» de plias geemélriqn*».Cette aerte wcompwe de t-fi pbncfiea si-niées par les artiste» suivant» : iMnlbn, **». Leetare, ». Meret,P.LePaalre, (hPérelte, f».Pérelte, LoaNdeCballllen,tXln,P. Ertlnger,t.mt>var, Moy*e,& Coehtn, Loteet.

Page 111: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

'•VJi : ;A, LAeS*RDAT. : ,

Ab fols géométrique, artistique cl même élégante, comme

tout ce qulportaitle cachet duflrand Roi, mab, obligé de nous

réduire, nous choisissons le plan du siège de Réthuno avec le

profit de celle vllb par Resulleu (l'I.IVtiV), le plan cl une

vue de la ville de Charieroy dédiés A Vauban par Le Poutre

(/Y. 17), enfin une vue du château de Vfncennes par Van der

Meulen (PlVIt). r

Les deux premiers document» justifient suffisamment ce

que nous venons de dire de l'évolution si Importante de la

Topographie, et le trobléme montre avec quel soin les plu»

grand» peintres appliquaient lés principe» de b Perspective,car II est évident que la vue pbns^nte du cMieau dé Vln-

cennes et de ses jsrdlns s été exécutée d'après un plsn esoct

et les élévation» de» édifices. (Test cet art en même temps

qui celui du dessin et de b composition que Sébastien Lecletv

et Van der Meulen lui-même enseignaient, ce dernier Al'Ecole

des Oobellns, ou l'on peut encore en retrou ver de» traces sur

les esquisse* censée

L'Mstoh* de la transformait^

France est esserdWIement liée A dé b

défense de noire psy», a partir de la constitution de son unité.

SI, comnw le hit 1res justement remsrouer la colonel Augoyal,

bprotéellon des frontière do Royaame, A^P

conrensbleiTHînt situées, a comrrwrKréAêtre antre

dlqoenient sous Françob IMet continuée par Henri IV, tout le

mondesaltqoe cette oeuvre .t'a été achevée que sous Louis XIV

«t fier Vaulian. L'étude détaillée eiattentire des frontière» de

terre et de mer, A Tafde du dessin aa»ni Weo que des suires

moyens d'olis^rvatio» et d'Invertlaxtion doni on dbposali A

celte ép^ue, s été révoquée psr des mlnbu^ écblrés et

dirigée par déehoimné» de a^evrembxn\m de veiller Ab sécuriié do territoire Mqol s'evi acquit-taient Amerveille.

'

fcowsXIVM

ttopoorroeimerlesM^

{•>l*yCAjM^fr«#n•^avares d*an*^*ndnombredes merveilleuxtatdeaasde VanderHesten.

Page 112: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

tes ixrraCHKrra, uu SBTHOOB»BTut nsssix TomentratocB». vf»

tlnés Al'étude de b ligure de la Terre et Ala rectification de b

Carte de France; Il avait un cabinet topographique dan» lequelil faisait entrer le» dessinateurs et (es graveurs I •=*;plus habiles.

Tout gravitait autour de ce monarque dont l'activité prodl-gleuse et la haute intalllgence égalaient la magnificence. Le»

travaux qu'il faisait entreprendre pour la défense du pays,.ta création, l'amélioration des ports, les roules qui traversaientla France el rapprochaient les provinces les plus éloignées,le canal du Languedoc unissant l'Océan A b Méditerranée,toutes cesgrandes oeuvres si éminemment utiles compensaientuu tout au moins atténuaient, au point dé vue immédiat dé

l'intérêt national, l'effet des prodigalités du Roi A Versailles, A

Marly et dans tant d'autre» fastueuses résidences ('). Mata

partout II lui avait fallu et il avait eu l'heureuse fortune de ren-

contrer des hommes du plu» grand mérite pour réaliser sesvastes projets et jusqu'A soi fantaisies.

Sans parler des admirable» srusie» qui construisaient et dé-coraient ses palais, en n'envisageant que les études de terrain

qui sont de noire sujet et les travaux prodigieux qui nppeblentceux des Romains, les noms de Vaubon» de Rlquet, de Lé

Nôtre (*) se présentent aussitôt Al'esprli,el l'on se souvlentquePerrault traduisait Vttruve et essayait de restituer ses dessins,

Pl A pense» à* Vereallb», un pnMfebt» de nos Jours bit les réflexion*suivantes dont II y » Heude tenir grand compta :

* SI le* esusluers use ta esustrn«tb>t et b décoration du p*bb «nibrgement pmtKéou devrioppemenl ses art», contribué i établir la *»pé-riertta eus peintre*,de»sealsfeurs et des«rrâlieeto»de notrepat* sur toutel^reps, oui ring^ttéremeni enveloppé raetrtité tnumnrbue es b franco,ou nmnuaRra pent-étr» «jus ces prodigalité*ne sont pas restée*stériles. •(Jais* oenraar, i* thdtotm nV VertaUte»,d*n* la Pmnce attkitqu*s» mojn*mmtut* sablNe par M. Henry N*v*nn • b Librairie illustrée.)

{•>On s'éteunera peut-être da wpprnchemenl des nom*de Vaaban elde te Noir»,Bans vsublr établir aucun» comparaison,en un saurait me-esnnsitn bt génie» de mérite et variés que suppose i'emvrn de Le Hêtre.Rien tan Vermtibs, l'agraudisaorueRt et remtNdlbaement «ta pare detesta lin, b» psrab bàgeus du fend devenu* b grand Canal, b déri-vation le rturs rsqnedne de tssbbnsn, b* reservefr»de Satafy, en anmot ta fooehfaerb des grands* «tour, lui tant «ntanl d'honneur qu'ansingénburs célèbre» nul nul amenant * accomplir cette léerteajmttée *toutes cette*qu'il avait réalisée»avec «e»plantation*et se* tapi» de ver-dur», «a préparant un cadre merveilleuxaux enivre*ne tant d'artiste* degénie.

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»;4 ^ .A. XASSSSBAV.:'-.:

non seulement pour les architectes, mais aussi pour les Ingé-nieurs qui devaient retrouver dans cet auteur célébré la tracéde précieuses traditions encore peu ou rnal connues.

On sali la correction de» plans do fortification exécuté»

sous la direction ou le contrôle de Vauban, et l'on peut Ima-

giner le charme et la précbfon des projci» de Le ftfttre com-

portant des vue» pittoresques dessinées et soovent même

peintes avec un talent qui énihousissmalt le Roi (')•Les dessins» on pourrait dire les tableaux de Le Nôtre

(qui avait été l'élève de Wnwn Vouet et» mêtne lemps qure

Lebrun), rendaient mieux compte des aspects futurs des jar-dins que les plans les plus détaillés et les plu» parfoUs quel'habile homme savait d'ailleurs dresser mieux que personne.Le Roi examinait tout, moi» il s'arrêiolt avec plus de com-

plaisance AUXpaysages pour l'agrément qU'ib lui procuraient

par avance. Ce goût 1res avouable pour les effets naturels

expliquerait, au besoin, la composition du Cabinet topogra-

phique de Louis XIV et les oeuvre» srtbiiques qui s'y exécu-

taient, si nous ne ssvhyns pas quels Topographiepltloresque,

pendant si longtemps en tanneur, lie paraissait pas encore

devoir être abandonnée entièrement, sons prétexte d'exacti-

tude géométrique. Il ne laudrali pas oublier d'ailleurs que le

Clrand Roi était loin de dédaigner le celé scientifique i nous

venons de rappeler qull avait fondé l'Observatoire dans te

double but d'encourager l'Astronomie el la Gé^esie, et le*

traditions de l'illustre Picard devaient se perpétuer ls aussi

bien qu'A l'Académie de» Scloncw, L« projet d'one Cette de

France appuyée I une vaste triongalstlon était déjà conçu,bien qu'il ne dût être réalisé que plus tard (*). Mata b topo*

graphie dés déblb dont futilité est Immédiate cl i laquelle II

{«)on raconte qo», pour fan do ce» projei»,s mesure eue Ut Métré telfis montrait le» débita mervelltansemest tend*», Leu» llV l'avait Inter-rompu trot* Mb *" a'éerbnlîe Rewami, je »w» «tonne tonne livres paeriebi4K» s et qn%ta dtitbm* foi» b bAVntatiiinter t'était mêlé e» »»»»-C*nlSaMs]e*Ude nepMtai taire «tirte resta,* W vcubelpstarKlner. *

(•) U Cane et CeuoM, dont II sera •neaibn pfé» S*rt»rs'étaitdater*appelé*Carte do FAcadéMk, parce que «féWt.eueffet, ArA^udémleeu'Marsll «ongèArentrepmhtrn.cemnMony nv»it»»n*>*Arn*»urer»Véo«rt*dn mérMfenAdes latitude» dMereUléapourdéterminer b tteiir*«tat*Terre,

Page 114: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LESissravsBNfs, u» usmoftES BTte DSSSIXToweRiniiQtsM. a;i

faut toujours revenir, en définitive, n'Intéressait pas moins lo

monarque et il avait eu dès tors ta grande satisfaction Ae lavoir entre les mains les plus habiles. Il eût été bien» tio-uhaiicr

que la distinction ainsi établie entre les savants et les artistesse fût maintenue.

Au surplus, les plus savants géographes de ce temps, A

commencer par Sanson, d'Abbevllle (*), chcrchateeilA donnerun aspect agréable A leurs cartes, dès que b sjwodlcur del'échelle te permettait, La méthode qu'il» employaient pourexprimer le relief du terrain et qui avait eu partout um grandsuccès, notamment en Hollande ou les Alla» célèbres de Mtar-

caior etd'Oriéllus avalent paru au siècle précédent, consistaitAreprésenter le» montagnes par des séries do mamelons dessi-nés en perspective, rabattus dans le aen» du 9ml m Mord etéclairé» du coié de l'Est (b carte étant supposée orientée leNord en haut) (*). On en trouvera un exemple sur h Pi. VJIL

(•) Sanson était Justement eslimé, partlcallèremenl AM«wur, oit finefréquentaitps*. lM*^m>»flesn.aréeiisuxalbientleconsall«>r.l^nl«Xlli,pour s'instrnlre.avsil été sonhôte, et il iriit donné égalementdes levonsau jeune ret LotusXIV,Ses caries MmHopographlqne*,coins*wwflesd'Or-

: bllns eHAe Merealor,avalent un grand charme, nne sfMi»,!*clarté qutant iras souvent débat A no» carte» moderne», en dépitnié ira* etaveti*tade, Cellea-el«ont, en effet, giSnémbinentchargée» de <l»ta»i|jpliur»ni»i.breux qiw n'en compwtertlenl lear» échelle», ce qnl dirvsflli!et dépltosouvent b lecteur,

t •) On a rhahllude de tourner en ridiculece modede repr*«iiLalir>f»qa(:;avait, en effet, dé#néré entre des inalns moins ewreées. AIIÎJI,onspn

-;

comparer de* eh»Inèsde montagne»lr»ee>»IrrégnIléremeBi wi«siir»rnié-ment tantôt Ade» pain»de sucre el tantôt Ade» accent* circesto.ie* *m-bofléale» tansdons les antre», et L*croi*disait avec ralsor» éniï eut *«-Uni valu écrire snr i» carte : «Ici il y a de* montagnes,* Jlai*.sl'èéilëcritique)est méritée pir beaucoupde géographe»maladroits il »>si »#sii-re^Mtilp» permis de retendre ton* ménagementsan» «*ovr*silai «tibnrr :«Oéne®»;*^

^:San» doute, b Cartogràphk ptopttmni Me et te four* *«&m»nuatw»m pertbolief lalesérenl nécessairiment bmucmip* *S*»wr#jst sqi*vl'on'n'ont jtns recenr* * b Irtangutslkm, et tant m» i&mmmm réfèrent :dlfsrifen slmmImpomlMesA«imferer; mai* Achoque fotiMufll M peineet t'en «Mraltmal vennAffièconnalir»,malgré qnel<|«e»fmpeetelion» jnj- :qu«-l4 IrtérllsMe», le» arfmlnlrfe*pmeré* du tfaiM topogr-apkiqne, du;xvr sn xviri»rtècb. C'esl «pendant <wqu'ont bit CII« qui ont «n voir: naître b Topographieavec b Carte de Casslnl,bien Mn elhs-m^iïMit^imfan»débat* et qui a plutôt bit taire Onpas :«narrière ATMri <fefi,„nrt*lorrain, . ',;'-. ; " ;""•

Page 115: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

a;6 A. LttrflSKB.lT.

reproduction réduite de la Carte d'une partie de l'Andalousie,Il était donc naturel que les topographes eussent une ten-

dance A continuer A faire usage d'une convention qui ratta-chait leur art au paysage et é laquelle on a donné, comme on

soit, lé nom de demi-perspective.Nous avons Vu cependant, par les exemples emprunté» A

Rcaulleu el A Le Poutre, que l'on commençait A dessiner sépa-rément le plan et les profil», c'est-A-dire les vues pittoresques,et que les demi-perspective», quand elles étalent conservées,ne s'appliquaient plus qu'aux villages, mtn groupes de maisonsisolera el aux arbres, les accidents du terrain étant projetéshorizontalement comme tous lea détails du plan, mats accusés,ml» en relief au moyen d'ombre» supposée» déterminées parune lumière oblique dirigée du Nord-Ouest au Sud-Ksi.

A la fin du xvii" siècle, d'ailleurs, Il n'y avait pas que le Ca-

binet lopographfque du Roi; Louvols avait déjA fait réunir dans

son hôtel un grand nombre de plans, de cartes et de Mémoires

militaires concernant b France et les pays voisin», dent l'en-

semble devint par la suite le noyau du Dépôt de ht Guerre.

Les officiers du génie, appelés d'abord ingénieurs durât, fat*

salent lés plans et les projets des places fortes et la reconnais,

sance des frontières; enfin, en togfj, Vouban, pour le» soulager,avait obtenu la création d'un corps dlngénteurs-géographes ou

des camps et armées, rappelant les castrorum metalore»àt»

Romains, chargés spéelalemeni de lever le» plans des champsde bataille, dé faire les carte» dés frontières et celle» des pays

imrcouros par les armées» Cependant les officiers du génie ne

pouvaient ni ne devsbni se désintéresser de réiode des

frontière», el II s'enlrouv» toujours qui, Instinctivement pour»raft-on dire, s'attachèrent A pratiquer et A perfectionner la

Topographie. On croit même que, par esprlide rivalité, Ils pro-

voquèrent, une première fol», b suppression des Ingénieurs

géographes en 1901.

Quoi qu'il en soit, celte rivalité n'a pas été stérile, et nou»

allons essayer de donner une Idée de l'Influence dé chacun

des deux corps sur lés progrès d'an art qulb cultivaient avec

une véritable passion el une grande préoccupation patriotique.Les Ingénleursde» camps et armées, comme les Ingénieur»

Page 116: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LESnmavaBSTs, ira SBMODBSBTIB OBMIXTOMOBAMIIOCBS.277

militaires, étaient nommés immédiatement après un examen

fait par un chef autorisé. Pendant plus d'un demf-siècle, les

uns et les autres n'eurent d'autre école que la tradition et tes

exercices dans le cabinet ou sur le terrain. Il en lut toujoursainsi d'ailleurs pour les Ingénieurs-géographes jusqu'A la fin

de la première période de leur existence! il n'y avait donc

pour eux qu'une sorte d'enseignement mutuel, et, parmi les

Ouvrages qull» pouvaient étudier, l'excellent petit Traité de

Sébastien Leclerc dut tenir pendant longtemps l'un des pre-miers rangs (•). Ajoutons qu'A l'époque 06 le corps fut tout A

bit constitué, sur trente membres dont il était composé, Il yavait deux peintres dé batailles qui enseignaient le paysage aux

lieutenant», qualifiés quelqaefob d'élèves, au nombre de sette.

On devine la place que devait occuper te dessin artistique dans

celte organisation très simple, dirigée vers un but unique.Four lesomciersdugéttie, dont les fonctions étalent au con-

traire multiples, on jugea nécessaire, Apartir de 1748s d'avoir

une école; celle-ci fut Installée A Méxlère», où les cours de

Mathématique» et de Physique étaient faits généralement pardes maître» émlnents, tandis que le dessin de la fortification

et tes problèmes auxquels donnaient lieu le tracé des ouvrageset leur défilement y suscRèreni, comme nous allons le voir,la recherche d'une représentation géométrique du relief du

terrain de plus en plus rigoureuse (*).

{•) Cn entre Ouvrage, Ire* en vogué 0 sortir du eommeneement «luxvin* aièrJe,était b tra1Ua^tacvtUln»ct»o»*ideruMgodeilnitrumenUdé Mathématique*, dettos {»•édit.; Farta, 1716).L'enteur, ingénieur duRoi pour tes inrtnmenta de MethénmUqne»,était un h*bite constructeur.0ét Onvrsge cseHensIt tous bs détaib nécesaafre»sortes instrumentsIhirtbmliéreineBtdestiné*aux Ingénieur» militaire* et sur les opération»qu'us «erraient t Mm sur ta lorrain, «sot» de fertlltarte compilée*.

(•|A b data préets» de i,|*V Hlbt de Mures», qui bt directeur de»lertiR>aÙonset qui devint mintotr» de b guerre en i-nj, sveit eu, b prs*ml*r, lldée d'écrire asr bs pbn* bs cote*de nivelleffienl de» pointa d*b fertiRVuoon.ti au avaH prsvu toute» b» conséquence*rtsvait Indiqué,peur déSnfr b rrileTdo brr»b,remplrt de trsees pemlléiei de preib se*

-cempsguée»decato» de nl**lbn»mt marquée*»ax prinb qslenaeemwntb» inégalité», teh» est rortgfne éépmu cou*, meta cette notatbn w«hnsb et si précieux tard«ei*cnrelongtemp**v*nt d'être *é*mUo.[Voy*oACnoVaf, Kual hktoritnu tut lo* forll/katkm*, té* lagéniemr*et loeorp* Ju génkJAirtfo.nmm; t9t*-,MÎ )

Page 117: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

%!* A. LACSSBOAT.

Le dessin du paysage n'était pas négligé pour cela ; on l'exi-

geait même pour l'admission A cette École, et le» élèves du

génie, comme ceux du corps de» ingénieurs des camps et

armées, étalent exerces A faire des croquis rapides et des vues

pittoresques d'après nature.

A cette époque, dans la Topographie A grande échelle em-

ployée pour les plsns de fortification, on ne faisait plus guère

usage que de la projection horizontale et de teintes coloriées

conventionnelles pour aldtr Ajnger rapidement la nature des

ouvrages ei Celle du terrain environnant. Mal», sur les cariés

qui comprenaient d'asses grandes étendues de pays, et par

conséquent A plus petite échelle, on avait encore souvent

recours i la demt-per»peetlv'e,e,e»t-Mitebu rabattement des

maisons, des arbres et même des accidents de terrain. Cepen-dant, cette pratique avait fini par dire A peu prés abandonnée

et on lui avait justement préféré les effets d'ombres produisantla sensation do relief, en renonçant d'ailleurs A donner une

Idée de la saillie des constructions et en n'employant que ra-

rement la demf-perspectivo pour les arbres seuls quand on

voulait en luire distinguer l'essence.

C'est ce dernier système, connu sous le nom de lumière

oblique, qui a, sens contredit, donné naissance aux plus belles

autres lopographlqoes.Les ln*]énleurs-géographes paraissent avoir eu la plu» grande

part au choix raisonné de ce système et Acelui des principaux

signes conventionnel» adoptés pour représenter sur les cartes,en pays dé montagnes et en pays de plaines, tes routes, che-

mins, sentiers» tes travaux d'art, lés groupes d'habitation», les

divisions et la nature des cultures, les bol», le» friche», les

Isndes, les marais, tes dunes, etc.

Plusieurs d'entre eux avaient bcqul», dès la fin du régne de

Louis XIV et tous le» régnes de Louis XV et de Louis XVI,

une réputation méritée et rendo les pins grands services A

l'armée (•). Les Masse, lé père et le fil», La Blotltére, Roussel,

Montannel, les deux Bourcef, atdésd'autre» dont les nom» sont

moins connus, avalent levé les Caries de la frontière du Nord,a»a»M«»*SjimaMa*s*an»<j**^^ lusiiisansimitmitMiHut^mMtmÊ^^tuMeinmuetmtwmtmmoomnii»

(') Voye*Aen sujet, rffsM/hhtoriquo, rféjAcité, dit eobnei Araum.

Page 118: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

Lis i5ffirai<rrs, tu >BTUO«ESBT ta assit» TOMCRAPUIOBU.a?o

de» provinces du littoral, de» Pyrénées et des Alpes, et un offi-

cier du génie du plu» grand mérite, d'Arçon, levait un peu plu»tari celles du Jura et des Vosges, achevant ainsi l'étude de

nos frontières sur toute leur étendue (')•Pendant les règnes de Louis XV et de Louis XVI, tes tngé-

nleurs-géographes, rattachés au corps du Génie en 1777,avaient été chargés également de faire les carte» de ptusleutsde nos colonies et, en dernier lieu, avec l'aide d'arpenteurs du

cadastre, celle de la Corae dont la triangubtion avait été exé-

cutée avec beaucoup de soin par J'asironome Trtncbot, colo-

nel des Ingénieurs-géographes, v

L'instruction théorique de» officiers de ce corps s'était, en

êtnifti, beaucoup perfectionnée, et II renfermait des élémenb

excellents quand II fut maladroitement supprimé, comme nou»

l'avons dit, en 1701, pour être d'ailleurs rétabli Apeine deux ans

;aprcaV ;><'Plusieurs des cartes auxquelles nous venons de faire allusion

oht été publiés, par exemple celle de» Pyrénées, par Roussel

et La Rloittére, d'une exécution rorl médiocre, et celle des

Alpeadu haut tfeuphtné, par Bourcei, encore fort intéressante;niais II exble en outre, au Dépôt des Fortifications, un sssex

grand nombre de mmules fort belles qui méritewbni d'être

misée en lumière pour l'édification de la génération actuelle.

C) D'An?», 4101nesslnsit admlnbbmenl, chargé d'abord «b ceflUnueret de compléter b Carte de» Alpesde Stmreet, déjAsi remarquabb, avaitreçu l'ordre, en 1779,d'entreprendre bs fever» du Jnr* et des Vosges quine lut tirent pas moin* d'honneur. En iij», pendant qu'il travallbit dan»bs Alpe»,ayant sou* ses ordre* huit eflfeter» do génta, H y vit arriverd'astres opérateur* beaucoup mois» eapabba et moins soigneux, et ne patcontenir son mécontentement et son pmfond dédain. * Des a^ographe»s*disant Ingénieur* (dan* b bit ovwrmr» do M. de Caetinl, membre del'Aeedembde* SebncesL ecrtrstl-11*UMlntafre, s»sont répandu*air cettefrontière peur b travail d'un* carte détaillés dont cet Académicien,envertu «Tanarrêt du Conaell, » Obtenub puMientbw pour toutes ta* pro-vince* lia Reyasme..., Je nlnsbteral Re*sur b dé*»grémentd'une sortede censll Indécent entra bs •nkdkvs fr n «ni» respettabta et de* gens

£11,*»dlwst hfgénbnr» eldepts* sesdémicien*, ne dédaignent pas penr-

ni de ** blr* payer Aboire a^ir tes communauté»,le*constilner en rrsb,en exiger des corvée*,s'enivrer avec le* paysans. • (Introduction eu I. IIIdei Ùocumeuu tnédltt relatif» au Oauphimf, édité par les soin*deR. A. iwROCUMn'ÀmiC*. OrenoMe, td. Allier; 1S7S.}

Page 119: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

SSO A. LACSSBOAT.

On a publié, A des époques plus récentes, la Carte de la Corse

A l'échelle de Tsrfm «i celle de l'Egypte Ala même échelle ( • ),levée avec lé concours d'officiers du génie et d'Ingénieurs des

Ponts el Chaussées attachés A l'expédition, dont l'exécution

est toujours inspirée des traditions des ingéntaura-géographes.Ces traditions, e'est-A-dlre le système de Is lumière oblique

et les signes conventionnels appropriés aux échelles des cartes

el A la nature du pays, se retrouvent dans la plupart des Alla»

militaires Irançab du premier tiers de ce siècle et se sont heu-

reusement perpétuées sans Interruption dans l'un de nos plus

Importants services publics, celui de l'Hydrographie maritime.

Pour faire juger de rexcellenl effet du système de la lumière

oblique, nous donnons Ici (Pi. IX) une réduction dé b Carte

de nie de le Martinique, levée, de 1763 A 1766, par les ingé-nieurs des camps et armées et gravée, en iR3i, au Dépôt de

la Marine, d'après te rendu de M. Ilngénbur-hydrographe

•oorguIgnon-Duperré.Noos ne devons pas omettre, en parlant des travaux de»

ingénteurs-géographe» au siècle dernier, de mentionner la

célébré Carte dite des Chasse» du tôt, A l'échelle de rata»

ayant Versallbs pour centre «un rayon de ij lieues %Rerthtor

père, qui l'avait entreprise en 1764, prétendait en ladre on mo-

dèle achevé de Topographie pour ie*ofncRmducerp*,el Hest

permis de supposer que, pour atteindre ce but, Il eôi conservé

le lumière oblique. Mat» te gravure de cette carte ayant été In*

lerrofflpoe petnlant m grand nombre d'années, ce système rut

abandonné et remplacé par on autre, qualifié de lumière ver*

meute on téntthate,MTlequel nous reviendronsbientôt. Celle

otovre n'en est pas moins tout I fort remarquable par la per-fection des détaRs et de fa gravure, en qui ne saurait nou» ent*

péNrtta de regretter le motâm en ajoutant louiefob que,la région embrassée par cette carte ne comprenant que de»

paye de c«1fine*,ce modèle eût encore été Insuffisant pour bs

paye & montagne».Dés le commencement du siècle actuel, b nécessité d'avoir

*^^ii»S»i*o*n**a*lmài\Um\mfi***^*uM^mumétOH*»m*'-mu\.m»Mietiimii rt.hoiiiuiii.WMrhiii t i.inw.io.iii,

(•) Sen» compter en grand nombre de pbn» de ville» b récnelb de

mt<

Page 120: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

1RSIXSTRCUB.VT»,LESUBTHOBESBT LB DESSIXTOfOORtrHHlCB*.agi

un guide précis pour rédiger cl dessiner les cartes se faisait

sentir en France, non seulement parmi lés géographes, mai»

dans les différents servlcespubllcs, cl une commbslon, com-

posée de» représentanls les plus autorisésde ces services» avait

été instituée en 18m» sous la présidence du général Sanson,

Inspecteur général du génfe et directeur du Dépôt de b

Guerré^jvMous Indiquerons plus loin les conclusion» principales aux-

quelles elle était arrivée, mata il convient ou^1er un peu plu» haut pour blre connaître la part prise parl'itcole de Mèzière» A une Innovation ou, pour mfeux dire, A

une véritable invention dont l'inlluence sur les conventlon'i

du dessin topographique a élé décisive.

VI. — Du dessin topographique moderne.

Nous arrivons, en effet, A l'époque la plus intéressante de

l'histoire de ce dessin qui a donné Heu A tant d'essab plu» oitmoin» heureux, plus ou moin» Imparfaits, où le lever du relief

du terrain va prendre autant d'importance que celui de b pla-nlméirie, son» que, pour cela; I» période dés tâtonnements

falta pour exprimer ce reffef soft encore close.

On a vu que c'est ver» le milieu, Il but dire plutôt pendantb seconde moitié du XVIII»siècle, que l'on é commencé Acoter

les pbnseï, en examinant les cartes géographique* pt^^ ^

ciennes ou même postérbures, la Corfe nV raur/nl entre

adirés, on reconnaît, en effet, partout l'absence des cotésd'attitude.

(•) Proeésverbal dé b Commission ehergén parles différente service*poUb» Intéressés A te psrieettaUde b TepegrapMe, de rimptiner et é»

: rendre RRibrme» les algue* et b* eontenibn» en nssumd»n* bs carte»,- im sbn» et bs domine tepsgwphRnw» (iiémorbtt dm Itépot gémirai étéla Guerre, t. il, ,*»), •Aofet .*.*). Le bépé»de ta Onerwêatait de .«*.et avait été feodé, comme nou» r*von» dit, par leur**», Il esntenall dusdocumenta mititafre* de toute nature :Onvt*iie». Mémoire»,carte» gengrovphlqnn rt topegraphique*. A partir de .^1, Carnet, qui Avaittiré de cUDepMfe*élément» de son caMneilopograpbiqne, avait contribué AétendrecensidérsUement se* stinbalions. .-...,,

Page 121: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

#* A. tASSSBOAT.

Sur certajnee cartes inorlima*vJesaeat.on avait été cooctali

de bonne laattre è Inscrire bu idwiRais des sondige» sur des

points dangereux pour avertir les navigateurs, et, dés 1709,llngénteur hoJI«ndaHCruqulua avait eu l'Idée d'accuser d'une

majtièreses)atbw te

wede et de celui d» la Meus», I son ensbouchure, en unissant

par des courbes continues les pointa d'égale profondeur (• ).La mêmeldéa) était venue, en IJJT, au célèbre géographe

etbvdrogropbe^nesls surun^CortWu

canal de la Uanrha et d'une parue de A»AW d'Allemagne,avatt représenté le fond de b mer et tes talus immergés des

cotes è laide de ces court» dites de stftwew (').Ruache avait publié cette méthode en IT5» et y était revenu

en 19711 un autre François, Ducarb, avait proposé de l'em-

ployer au-dessus du niveau de le mer et principalement pour

figurer tes montagnes, Après l'avoir appliquée lui-même dès

176s en talsse, avec l'aide d'un éditeur nommé Dupoln-Triel,11 avaii exécuté la première Carte hypsométrtque d» M

#)XM«*,qul était et oepouvattétre qu'une élraucbe grossière,

simplement destinée Amontrer le chemin.

t*ltieaM*M MuM de» rsrtlawtbas us nugeHat do eorb uuao psr-Ue uns estes Sa b ounaoajssur Isuoettasant Iroobs oss eeurnos,

t *)On Iroare cette earb eus*nmumtm i Cajm et Tmoio»do laaéojfroehM physÊsm et tmttu^o pé^téium om rU lo %%met t-fii oic*MB4ssas sa sfaôehe*. Osa» ou AjétnsJrsayant peau*Utre *Muai doGéographie, b par seuwuoAl'»V»nhwutado»Scleuces ta s» nnvsmbre ijJa,rsittsur s'expriOMltainsi : « L'usas» qui Toi bit des «sûtes et que per-SSUBOiVXvsll*e»»bso avant sjef s«ur expriaMr b bod 4e b ber ne»punit très propre h mire cenaoflre é*uo»manière «smslbtafus pentas seslob», ne»estes, et*... • RrtdeUimentsuants* levait sjuo Groqufus Ils-voRasvtaos.

nuUpps Bnaeun,d«utb nouaseteeuvernsprecAé 4e «tout deOultisouMIMble,ieaUlbt tef^re,et ded'Anvilta,*nqnrtg *accéd*» Me|4t-gauRVXa^anpB^RAunauRBR^Bunijnsj.ss^ssamsijBssasresuRnssu»snsnnnjeaBJBpeun-S}ORs>onysp*^RSURJSJSBJSB>nnRnjsjBjSSBJJJUJR,s^snnjRr^mBJajasjRj^Us,BSUJSBSJBSsi^BugRjsjpnR)ntOBHRU.pauRnsmuenniu'uaSBsnUslHujBBBBjBjsuannps)Uânsnssnjonssasa^BanuBnsBuaHssj^BBBs^|BB™BnjRjf•euveol ou syt4*a»».Rbt em»by*ba«(4inp»on DéistesCartes et jrbns* b Rsrtm; Aetuu »«^que rnrassMloo)BJBHMessée toul.rt bseerleo qu'us dreombnt sa ressen-Uteat 4» ttoeeiUtodo os» dicumiat» mte m bar dltpaoluea, Il y svsit

Xlésaiparmi eoReo4s rulUs^lusclln^dnssuBeveu ausdw de Iteu-

et 4s InaBeLqui-travaUbleal sens rfeabib 4lr*eUsa 4» rleurbu, eusamvresdlnes d'être tfloss et qui psuvabot taire prsAsgeres que 4evba-droit raydrearaphtefrancata*.

Page 122: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

aoajf**»BJ^BJ*B^*JRJPB*asjsjR*n*sjSF0pjspyss»»wB£ysBB*»njnnR»nrajAByënespmujpSBBBujgBAnua^o^BaA^BjBjJ^a^pBjqsns/*»*»*nsBsXiei

*>*Adqufs années auparavant, vers 1768, on s'occupait

beaucoup, i l'École de Méfieras, du problenie du déuauuientdes ouvrages de fortilkation dont la solution avait été déjèfàcRIlée par l'idée heureuse» venue su célèbre bydrautteiendu Ruai, de représenter un plan par son eeàetle de pente.Il s'agit, comme on sali, dans le détllement, de mener un plantangent au terrain par une droite qui est babuueilemeei une

crête d'ouvrage définie par deux cotes extrêmes; rosb unterrain parsemé de cotes Isolées, même nonibreuses (•), se

prétait encore mal Ades constructions rapides, fia recourant

aux courbes du niveau ou aux secifonsiiorlsontales de Ruscheet de Ducarla, Meusnler, à peine sorti de l'École, leva en 1777cette difficulté et paracheva la sotution.

Nous devions donner cet historique esses détaillé de l'Inven-tion des plans cotes, de» courbes de niveau et de te Géométrie

particulière Alaquelle eue a donné naissance, ne fût-ce que

parce qu'elle bit le plu» grand honneur aux togénburs ntihV

lalres franeab, niais aussi b cause du rôle considérable, pré-

pondérant, pourrait-on dire, de ce dernier mode de représen-tation du retlef du terrain dans le T\>pographle n»oderne.

L'Illustre Meusnler, qui avait conseillé l'emploi de ce»

courbes pour représenter le terrain dtmgereu» sur les plansde fortification, en avait fait lui-même l'application, en 1780»h te construction d'une Carte de te rade de (Aerbourg, la pre-mière de ce genre qui ait été exécutée avec tout lo soin dési-

rable <*>.Toutefois les courbes avaleni été encore tracées, et

nécessairement dans ce ess, en se guidant [voyez la note (• )de te présente page] d'après tes cotes isolées de points plu» oumoins rapprochés, mate bien déterminés. On n opéré pendantlongtemps et l'on opère encore souvent de même pour figurerh» relief du terrain, mate en s'aident iea formes apparente»

(•) Ouavril toi imr asV*j4artes pbaw meta ou se contenta peu- ;énut taMriooiMdeMUMùAAa*aasn^&iaeu Mrvtt.idneiasii -r^a^« il». -;

n^muàtHre4*eser*lre,peur>r^v:o{»yAv*«bie^•^ sCeasnUidu relgn, Anbertdu r«Ut-TI»iasrs.Rnvbr, Csleir», Simene> ebreilbr, Masdr 4u Uochelet b cuevelbr du Suai ne Samegutér*»..(AceovaT,!. Il, p.»i7)

Page 123: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

4»c«lM««to,<»i|«»riMiiM»|MMifi4t|NMr«ic»|i9Mrlw fond*

4e mer, Ces* Mutemeut plu* torique M MM Introduite* 4e*

nétbofa» 4lreelM permettant 4» 4onuer plus 4e précision à

«NI* nouveue manière 4'exprlmer I» reBef non seulement

4M montoguM et 4M coUlne*. «Mis 4M roolmlfM ondulations

4M sol.

Le perfectionnement 4M instruments 4» nivellement 44»MI gran4e partie, comme on te sait, eux Ingénieurs 4u corps4M Puai» «I QbsuttiM «44 ver* le milieu du «nu* siècle, et

celui 4e le boussole réélis* par rtofénleur^éogrspbe Mateslat,

oui conduit a tecoueepitoa 4e CM uteibedM dont l'uu 4M

principaux promoteur» lui encore un assistant logétueur-

géograpbe, olQder du génie sorti du ranf, le capitaine détenu

Ileuienant-eoloiMl €hn, qui IM appliqua le premier evec un

véritable tajeni et IM enseigne, a r&ote PoljtechnSque et à

rEcoio de Ifeti.

Quand elfes «ont levées avec soin» CM eourbM jouisMni 4M

propriété* IM plue précIcuMst eilM peuvent wrvlr a eoo-

su^rreuwUement,eiaveeM plus grande es«ctbu4e, 4M plans»reJtem, par exemple ceux 4M place* forte» comme il en existait

déjà depuis tonejemp» et dont on a formé un musée A l'Hôtel

4M IUMHOM* OMM ont contribué aussi a frire renoncer &

l'exagération 4M hauteurs dam le construction dM refiew de

ntootagnM, exagération qui entretenait une Illusion as»**commune et IM Idée* IM plut fàussM sur IM formes oslu*

rellM du terrain dont quelques auteurs, surtout à l'étranger,ne aont pas encore parvenu* à M dégager.

Boflh, et c'est ce qui a mit la juste popularité 4e ce mode

4e représentation, te» eourbM ou IM section* horizontales

permettent eus Ingénieur* 4e faire 4M avant»pr»J<Hs très

compte!» d* travaux de toute nature, ftirtiocatioiw, routes,

e&emfn* 4e for» canaux, dessèchements, Irrigation», etc.,

presque MUS tâtonnements et sans avoir besoin de parcourirle terrain dane tous les sens, ce qui doit avoir éUJatt uw

Jot$ pour toute*, quand on a levé le carie dana tes condition*

que noue' venons de supposer.liste* si ce n'est dans te corps du (Bénie où la tradition eut

née, s*Mt développée et s'est toujours entretenue, CM Impor-

Page 124: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

MS ixsvaiwanrs. uni usvswsw er M mmx Towaiwmm», t»i

tante» propriétés, te 4ereJere en particulier, restèrent tons>ICMM Ignorées, tant q«1ltt'efJsMpM4ecariMtopc^^pliiquMa une este» grande échelle portant 4M eourbM de nlvMu.

Le première utilisation 4» CM courbes fut donc tout autret

et, de* que l'on parvint è te» tracer avec une exactitude wtis-

basante, on reconnut qu'eues étalent propre» a guider très

sûrement te dessinateur ou le graveur pour produire le relier

i l'aide de lemu* ou 4e AevAure».

Kou» allons » présent rencontrer fréquemment cette der-

nière expression qui ne nous avait DM encore autant frappés,bien que l'usage 4M taUte» ou dM trail» auxquels elle corres-

pond *olt général, que l'on emploie le burin, te plume ou te

ersjron pour modeler 4M formM naturelte». CM* étant, «I l'on

jette te» yeux sur quelque ancien plan grevé où l'on a cherché

à exprimer le relier par dM ombra», on reconnaîtra aisément

In tendance de l'artiste à diriger CM lalltos, «M hachura» dan»

I» «en* do I» pente du terrain! Mutement tes teinte» et, par

conséquent, te» hachura» y «ont plus forte» du coté opposé a

te lumière (eqret. par exempte, le plan de Charleroy. parLe liante», fit, VI) ; nott» noue trouvons, dans ce cas, en pré*«ence du système de te lumière oktique.

Sur la Carte 4e Ceeslnl et sur celtes «uxqueltes elle a servi

4e modèle, on constate également cette tendance instinctive

k diriger IM hachura» suivant IM pentes, mate sans préoccu-

pation 4» l'éMMmge. e'e*t-e-dire en adoptant la même teinte

pourtouiMlMorlentations,dans touslMazimuu.eten accen-

tuent seulement te» pentM IM plu» fortM par dM hachures

plu» groMMt en un mot» on trouve lé une première ébauche

du système 4» ta lumière verticale, et il faut convenir que le

résultai n'MtpM Mltefoteant* l'aspect général 4e la Carte de

Ctsslnl qae non» «opposons en cause étant, sans contredit,

peu. »gré»bte. Hall il fout «usai reconnaître que IM conditions

den» lè^uellM cette csrte avait été exécutée par des opéra-teurs improvisés étaient bien défovorablM. Le côté artistique,si cher aux inf^ieurs-géograpliM et aux ofliders du géniede ce tempe, y était sbsoiument négligé, et c'était sûrement ce

qui avait tant Indisposé d'Arçon (/»/•* la note p. ajoj.Nous ne contestons ps» que la Carte de Cessini ait fait grand«• Sérit, t. ru. »,

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«t» », tavasiear.

iMKweurauxastrwioeaMlranMtequioete^sioo, In biangulallOB h plu» vaste qui col été entreprise jus-qu'atora» ni même que rouvre, prise 4»n» «on ensemble, fitrecemuuutdabte et qu'elle «Jt rendu bMueoup 4» servIcM,nuls non» n'aUoo» PM jusqu'il en admirer tes détails qui MMbten teré^teunèMqu1teeiu«entété»sl l'vo avait eu te bon

e*prit4»eoo|pMeetteQMivreaft^4M «nombres 4e deux corps 4ont te tatenl était éprouvé (•),

Mou» donnons (fif,X) un spédmen de cette carte en enga-geant In lecteur A te comparer «v» tes pltncbM antérieuresextraitM du Gruud Bemutteu et «»1l te veut bien;, avec I» Carte4e tlfo de te llajtutiqu» dont l'exécution est relativement

récente» «ai» 4ont te» élément» avalent été réuni» par te»

lngénleun4McamMetara)ées,

Reprenon»* âpre» «eue n^reasion nécessaire, l'faiswrlqoe4M lransrornu)tions du dessin lopogrspblque au point où nousl'avons tenue.

^y 4|wei*d—ssJ^ejn^en«^eeVavant j^ratvtnmaijteja tpfwmfln»lel.™TvW|»^PgPueuJnivmmsê>jjrmammnmmajsmrapSMSMM»SBMJ»^ss»»m^mmmmmynmss^mmpssmpsjgmaja*

iffejMMef, a ramais) 4a Txint ave» se asi» «ttrtSM par les aiguillasus»amasiusjsnuuaSJpwwjpsVjS/ara»emmsnmnv»»ssipvmmmmnmmwammpcm/emw»»p-^moqjepnvW^eMmrs»ir

jaajntejmxtwvw stè^ljae». aura y» ha»n»yaj^agffldM»m>Os

ajejsj»j»my.na^MF»vmsee»eneewBnjeu/asm*Fananmepenresn»p^fjmeus/ewapg*»^Fsa^wm^nejjppeneam*saemr^témtéê t*wmto*rg,jr»r la «awvètnr wlwaiuus(Patft, i-rfitt-fiS},ameliaimbmi»iUvratri»f^smmismns;erasnmuasyemreaunmjvU1!asm,4U>^MS>smwejmepwwmssmwerejesaHeeem?nM/Meamvmeemnsjmmtff*gkfUMMjÀljfa^à^gtgVfjfcmg«v\IWamaY*mnmnemnasenmrannerme»nme^atwm/£jmqMpssir

ledMnrtlw* Mente, et^^s^ssssjsTs^ssswamymmvsmsHSiessnrasanepsens/muFansmn/»pmejejsjmnm^FmçeajUsgjime1wnvmamne*namam1att'véa, canianTgte an pNante dam l'Ivarummuntrt *#r»Mr, «a matrvir ésairtei tasainifhiaêas cej la larNte'aal isMSteaWan naturel. »— * *-—<*»<*-ilfliy f if iftl l*t» —*t àMd MSÊMàM HmamiJUtollli—^^™SVwV**^UUWiW^mjiPWi^^^^P^»pgfl»^^»^TwpP»^l^PPWV^PffTW^^P^^^^P^^^PW^^P^P^PWPPW»PJ^^^^^«tt* tanna la 4éHm» te csenUM as Itiafaia egiat, starlpar far-balte, sàSU »M aHMetlses sas rflMNata lartatoiin riaanialiaa tti^V^ra^Y*^j|m^"^^™^^^P^rW^jp.T^^P^PPw^^ vppp^m^^w^vp^nv^pp^^p^a»*^^^Uf^^pr^*vwT"^

4tf1l a *e me entajmai|p*JM», > I* Owta éa la temutte *• SiamtaiWMVta «s»»,te sis» M ceattet M eavaliria «Mai arai 4» navres, aa i*pvkvbt omMéaicat saraMtnMÉal Liait XV.wt é*itintM*etawtarrwaM fw»r» ssaata «epal» Mas» sir» aar ne ta$lipJiera*gp««rafMr-

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UppaT•* »*Up™a(pXeflS»je^Uflenq».)mvmjmBT»emjB»pejnmjemmsjmwmjnnjejenjsjgrsm»e^SparSjsjmsin^snj

v^a^umTgj«™xe^mjmggMium)p*wnmgfnsnp/^»psppsjsjâjMgj.Meagejs}jrmmyejujpsmB'sjajgaaemmnmmsja)ammjsj

In précédé 4M hachure» en propo»wtrormc4tettMnt4e4irigercettee-cl suivant 1M U&m eV plu» gnuuk peut», on te»

tracent OnM nu en tes renforcent, en te» espaçant ou en te»

rapprochant» selon te degré variable 4M pente».Il n'étett plu» queotlon, dan» ce système que l'on n Impro-

prement qualifié de lumière verticale, ni d'orientation 4M

tetete» ni 4'éel»lnge, et aon appUeetion eût été «MM dilue**

et toujours très lmpsrn»ms»Mlwveutioo 4M eourbM bort*

pW^^ajM^snjnmunomm1mfrnraamvwuiVene^^Wnsnee*wajejnmjPajLuueMjpjpuyfi

Quoique nous oyons rapporté A NMe do AféxIèrM et A

Heusnter en partieuuer l'honneur devoir montré l'utilité do

CM eourbM pour lésoudre te problème du dénJement, c'est

seulement en nuvemMieV»quefoiMécutete/Mvm«r/»nvanO/eté pur tourbe* kort$0*tute* d'un pays do montagne».Ce plan émit celui de te Infect d'Aofo, sur le Cblw >, A l'un

4eè dénouehé* du lyrol sur te LomMrdo^Vénétie, levé sous

I» érection du chef do bataillon du génie Uédot, chargé

d'eHuo^leproJe4a>oWeflMdecette|Msition(*).A te mémo époque, te service du génie venait dtorganteer

Mite ertgude topogrepktque pour exécuter IM lever* déulilés

dM pteeee forte» et du terrain environnant; l'École de l'Artil-

lerie et du Génie était Insultée AMet» et, dès son origine» te

professeur d'Architecture militaire Dobenbelm y fttesftétebllr

tesoiojeu)Minwtin^itenMrdM/»nin# nivelée par eourbM

horizoniéte» («)j enfln, te Commission chargée 4e simplifieret 4'uolfornuMr tes slgttM et IM conventions en ussge dan»

te» carie», IM pten» et lès dessins tepographlqoM avait été

également Instituée en iftes, comme nous l'avons dit plu»haut

(•) AcaeVAT,Ktmt UtHrtem ter le Jartl/keih*, Me,(•) L'AmierairtadiaMp». «al estait eearlaat a» 17»!,«ait «net» «

m te arriéra; las aiMailai m Haas» f étalant Mitant «n benaenr «tl'an f Mettrait ha araaiiawe te pMhanat au MoyenA»en» atau etatpjpflfcp)<Citai an stapta» tant me h eealtaiae Chrev Inirpjabft h«MttrodiM et COMA»été coartae de alveaa.

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»•$ A. UCSSK»4V.

Cette coïncidence n'était pw fortuite; on éprouvait partoutle liesoto de donner à l'art de reprise terrain,ai pvéeteox pour te» Ingénieur» et pour te» militaires, une

direction Ala fol» nette et rigoureuse.few porter dMexeellMUc^nseitedonnM par la Commis-

alun touchant te» méthode» et Ma instrument» léodésiquea è

adopter dans tes dîneront» servicM publics et selon tes elr-

consuneM, te préférence A donner au tUveoudele mer pour

y rapporter toute» IM hauteur* et IM profon4eure (•), et le

choix 4M échelle» qui devaient «ire tou'ea décimales (»),nous empruntons au procés<verbal de ta» conférences deux

passage» qui M rapportent Immédiatement A notre sujet et

qui prouvent l'heureuse Influence qu'avaient eue sur se» dé-

cision» fo» ingénleurs-géograpbe» cmlnenis qui en fétssteni

parti», Becler-Dalbe(»), Jacotln, iarUé du Bocage, Manne-

quin, etc. A propos de» projections et du dessin en général,« le CoomuMten, y est-il du, pense qu'il MI irn^souvent nécessaire, en Topographie comme dans tous IM art»,

d'ajouter à la projectJoa horizontale que donné te plan oui»

carte, dM//. "J'rttotu verUtoh* oupenpeetives; elle désire

qu'on no néglige Jamais de le foire» toutes les foia que le tempsI» pemeure, ter» mémo qu'on ne verrait LM, dan» «Instant,

l'utilité que CM projections peuvent «voir un Jour (), » Oit

Imagine aisément, d'aprè» este, te M» que cette Commission

eût fait de l'emploi de te Photographie, mate n'Insistons pas en

ce moment.

(•) 0» avaHfcha n*pm taatnalstpUpftMt. ter Iwaartoa aurise*. ha

aamt esaaemx la OJahet 4sa raina et CbeapitM, hâta 4'sa •l*m+mmlgàeinlHU^^êBmtttjtyifwtM^Uimnimimtt^omp'Mm à inrtlr 4>a «4a» de «mpemkte mû MaMaar et arawaiip. ce

rtattttttfMlM ImaaMa ImelM MefMeux artau he élu éhr*».(») On sait «sa, «MUabeaMal S «a atlaefs», aa a «êehi slaa taré aear

leVhrie 4» ffo* remana «a tris» et «Vie 0*4*1^0*»* a*

KMaf^éSSaT1 * ^,to^^nwt»«mt

J*} *&:*!!£*& *i*?"J2!Lffftt""*• v**»* <^tvm-tem 4»

seaaearte* fcvial, "•«£.**•««»é» MsM», était aafejvaftyeWm

(•) MUmeHti efe Dieti de le Om**, t, U, p, u.

Page 128: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

M* ixpTwmorra, us aérsse*» m u eeats» vaeeeetraiotsa. »»*

Quelques membres 4e te ComnOsaton avalent bien essayé

4éjA, A cette époque» 4e faire admetiro l'égaliié 4M teinte»

4aos toute» te» orientation», e'est-à-dire ce que l'on a appelé te

lumière verticale, mate cette convention avait été rejetée, «t ta

préférence accordéeaux tetmlea naturelle* éiêli (Ondée aurde.

considérations qui méritent 4'étre reproduites tel, In etlemo :

« En général, la Commission pense que, pour atteindre te

perfection, chaque dessinateur doit s'attacher 4 produireeut le* cette* le même effet qno /unit un relie/per/aUdu terrain, ou plutôt te nature elle-même revêtu» de ses

formes et de ses couleur», mata) réduites eux dimension» de

l'échelle (').a Cette supposition, on déterminant te but dont il faut appro-

cher s'il n'est pas permis de l'atteindre, fournit un terme de

comparaison pour déterminer queltes doivent être, aur une

carte donnée, te fora» et le dégradation 4M teinte».a U CommlsskHi panse d'ailleurs qu'il sera ire» utile, pour

vendre sensible cette maniera d'envUager tes cartM.dedonner

suite A te proposition 4» U. Hennequln, do mettre sou» les

yeux 4M desslnaieura 4M relie/» modèle» de différent* *ltu

naturel», accidenté», et dan* lu conitructton detqueU on

approchera le plu» pouihte de «s nature.

e U» teintes dérivent do I» lumière. Le type idéal que te

Commission vient d'Indiquer exige, pour que IM teinte» qull

s'agit d'imirw soteni déterminée», qu'on «oppose ce relief ou

cette nature ainsi réduite éclairée par un» lumière eonstonte

et Use de position.

<M.0«PMlM»Mre«pdt4eal4taUiaa*leUe.Me«tnU«r*Ml«tâl»«ten •*•» tenu* **» «rtulee. Qnthjaai Ittam aapanvaal, h arMee-vertalte cpatmaitae» areave pies apnatelaaaear» Beat-ehe; « 6a peat,p*p»ha Mate», ewstejar une «mlèer anhe* «« h» e»alear» mHaea es» et*Jeta.la pneaUipanalèr»eeeaUtae hOattlaesftaaral; efatt hetceeS»er> éWtofp» la raialar». U 4itfr 4M*e»(r h aïe» «na4 e*M MMNIU*,4eu.feer 1er tertm «mm* eemr k* MMMKV.epfatwr » araurer le»teinta ImeeMeat caler**»: «Met ce netif MI hit a*» h deaiaileeleRettetk* mmétgré Wtettàt ee pie* à ta pvftctb* det carte* /««**q*èe*K» de»«ft/tw à la pinrn», qoebiae lu»et raalr» geare exercentet «eériteat «•exercerh lahal 4e» ate» habile» awUaateare. »

Page 129: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

me a. t«»ea»MV.

Mvtprasifpfa«nnmniamsmjm)e^upajnjas'sjspmajsmspgjmjajaajajBmjamwjm»ims*eelwmBjpmBjJajssaraàmW^u•^mxaM^ampjB'mr»»^»#»»»snrervawas^amjgfp^nupe^pajejppjugua!vaTupavgejnma^myummpqvqPVJp

noire* qui eAnfeta^

PuM»MJmame*jeHBis^6**JrerAnfwnmjfeWPnHpnflree Le luntiére *»M4*»JI»mim»eoM I»

gauche 4e» spectateurs, e'est-A-dlrean Nord-Ouest, te méri-dlen coupant A angle 4roit te haut et te ba» de te carte. •

LM prlnctee» 4e I» Topogresbte te plus expressive et te

plut parfaite que l'on puisse Imsgtoer se trouvaient exposéseuasJ ctelrement nue nffttlhte dans fSttr dérision ** fnmmh ilww»"-^P'MtpW^«"PT"pj^Pf1ajp^^wppp>pprpi»rPB^apppppfWifwwjr^TPPPfPjpp'pjni»"iwsip»swpjanpp»ppppp™slon avait eu soin d'écarter déOnlUvemeothaVe^c'esi-e-dlre le mélange 4M projection» ou 4M pevspeetivMIndloéM avec te» projections hc^bwoiete» déjà génératemantUM^PëvsjafjsnjgnmaTp vgfuj4m*np*p™JewSmar4a^smammW^mmj(eKaarara/a^âjpqnjârqa^Pmmm»pm}VM»wrg>CnrMtten, chef 4u storenu iiiiiosunalniio 4u ilmtelèro 4M^TP»f >PP"PI*P;pTVPFi^»fPt^TP*m^e*T"^"»*pjepg^^r^BB'T»"*lpp»pajpprppr*>. ^ppjp^ppps^pnppïPp:^PPPP»*retetions extérieures, avait donné dM asedcte» gravé* 4c

pp^amBjBjnamtvjra>ejajaarsn^paymmg*V^p^p)efn»jgjgs^pgpsmB^pgajgje£H»ipmmmmjj|sja)g^njLsjiPeiqe^a^WUsnBrpJi

ente et accident* du terrain."J whamwqpamarUCTpUsun^sjgsmrtgfliapjnmjpumj^gvBjjpgemamm.VUsmjKfapê^^syomjsjapgfjp^VarV

cramodétesque forent «xécutM, au lte>HMteClu«rremcliM

plusieurs éditeur» de Pirte,lMbdtescartMe4lMAtiMms>>

ulrMdMtooMpvoMiwrteplushaet(p.sno).C'est aussi en 4onu*at Aleur* mviveun 4M modctes samnV •^f P"PFW^^P^TPFJP1WTPPI^(pp?"»»p»pp«wnFppanapejaajpjpP«P»"J™"sjejap***»•^j"'P"^ppT"FPjPFPatP*^PPPP»PP)

e".e»syp»j»em»«y(gBjejmmmmmjmçp^i^B^nmjs^sgem9Mw^nf9ee^f^eff»pq»}s]pJalûn*™JVw'Uj»w/sjsnmsjnjp» j>aj

quêtes U^teurs-hvdroa^DhM porti» 44 l'École fbtetemV

nJqoe ont tell et continuent Afaire exécuter leOgoré dM cétM

sur tes excellentM cartes qu'Us ont levée» eux-niémM avM

un art et un solo admirantes et qui Jouteeent, dan» I» monde

entier, d'une cl grande et si légitime réputation, due A leur

exactitude en «Mme temM nu'A radrament du modelé 4e te^^^ppF"Pfp|pPFint,P^epp*ppprp»;p""rpfJWW»*BPJPS'VSJPP)PBIlejpppppjpPHPP'ppprçBP»^PP1PPHTPP^P»»PIPW"IPP

p»jejwpmpp)»ppa"*ppiaMMip<»pjp*»pipa»apje»mpBp^^

f•%ftp*gcttfafghaltaMlgfteâà ÉgalgMjpnMas4teMf_WJLyumfcfcgggtUg^gl'gtas|%U*Jgm|*^njyq eT*rmimmipprear«UMeaamrwmirnara)omamaam^Bms»a»sB»rmsBsmjpam*mumm^epnmanaeesssmjr^raseas^mf»»!Jujajmm^ns»BPapmrsneWjamgqeeiMjspsnmmmm/snm>snmjg»SjeW«MSpesesmBMmmp'gampg^semmsmmyepeTa»hêx*»^ssr»»»»p»»iEpm»smee|smwg^nnsmgwwpMem)sssnnera^njojpsjnT^mxWUssm*SMnmpmfffmBfvammaaren»cerfs: awtett tfavaJUaRm a»Bpffi dm flatte» tt fhai4a ni itattapiM ttaiah»4pltha aïinliBlpi UiaTuSeâ taaaaiilai lasaa't«e |am*ppalMnm»saphmmt ewcrarenr» attaala 4a hirvUmaharaeSerta aaar eeetealr h rigaitause 4a hure 4avaaehta*

Page 130: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

^Sa^Wuâmrqssweiqf'mMwn*^*i»fmjummjJpJr^L^pajn»pmmmâwmWAarWu^WB^âWajnlVnpP*»Fv^rBraamu**ûi»s>Ala Carte de la Martinique, PL IX).

'»™'Ja^*'^teëm»Pn»ts>nmymjsjupgfmBja^sjemmjpamBj»}enSalM)qvpuTanâwe»*mw(M*e*e^ke/omJHeeQj»l^o4* ifei, deux paye étranger» seutement, te Butera et I» «é-

mont, adoptèrent la matière oblique pour figurer te relief du

terrain. rôteHre UMMI pns hors 4e propM 4e rappeler quete général thifour, qulBtenuepfendreMdkit>ilacc«struetionde te belle Carte 4e te Butera A l'eebeUe déeimate 4e TjnfVvt»•Mit été français et élève de l'École Polytechnique d'où il était

cortl 4sn» te Qénte» et que l'un 4M id^ c^lèbrM tos^nteura-

géograpbM plémootsis, Iteggetti, avait aussi servi «n franco

pendant toute I» durée de l'Empire ( ').

En France même et malgré I» latent de m» graveur* quiavalent su admirablement Interpréter te» règtea étaUtee par te

Corruntesioa, au point que te» savants étnogers venaleni sou*

vent four demander leur concours <•)» malgré l'habitude

cmuncuteAI'»Vdel\>^yt»chDlque et à l'École 4e ftelni-Cyr,•an» parler du Dépôt de ta Guerre où étalent préparées tesminute» des cartes gravé»»» une réslsuneeinsliendueetesaex

•seMjjgnMnaaj^njaBBB^PPUJFgnmmmuja^pnaajgajPjBjujggg^»ui#qpmmyWepKrSsvjgejfSjujja^gfgfsjnmjènlVmsrWl'on avait donné te préférence A te lumière verticale, te pré*texte mis en avant était «le peu de succès que tes été VM

O»I!»)< iuriiWP^eipnPpiiie^,ppp»|ppepJp^

(OapfsaUl avait an aamiraah tajaat #aamipllhtei M renaeteat «aMae* ara» la ftaaa 4a eaanajM iea^lewffeenatt». KejeJMânt'avaitelnittappifcejerptt^ al 4*e dans êatfpre»asrenmm par rarppp fteaesh», eeiliêatiereaaietpa Halte U aaatara 4e»awyraa es tesgâtM aat eaaiWraah. On aa peu vair M Maate de Ver*gggUgggftwggammtgarniggugMlpjfk^hkÀp^glpBMxIgâtegelglàmmm'âfeajk tflggèWUMamaVitgam_auJ.ii

jaiirvailliaeia M«r^lM»nefwlepteé «s est tab* aeriefWe. MMde S»eal été siavéa» et M teraveat * la SttUiU»Hp»fWhpah, «•« letitra ieîrmdm^meymjm» #/mft» a» igajj »f iSafr ijetete*par »w5*F4l»aj*^^re'»nnBsmj|a»mmmqgipnjnjis^aBg^gmjnpmngjaW*JPPa^Pp»PWuaîurqmfa^eeemmm^PemjjjrepOjgcMTnjima»,^PPMemenmSSMJweearssmena^aTvnjsmEaaypa»:^pm^rmmjsmjnjomy»Mj|#mj^»mxm»gqiupsPjurajaYunpjKpj'eMwavait* an retearé hlratiUM ppjf*etrp»»UUlalm«*«wa4r*eV><i«ifM dm Jaunie a«p«a 4sa» aetre pan et eal a aktate aie ravivée parrmëdhate ta> ià rel Uak-rai»ef» àe teaeerrer h saJahee Tetatlfte»«ne»eMmde teneur» fraaaéaat,» aartamltetil, pKhr-Oilaeet <pei-ajam as|M\M feai i*|raltwtachera réel*»m whlhn» avee h aarvtca hamwahiaaa 4e nraate.

(MCT«tila«l«MUefpHpes^^a^traUf^«waMMhGaftoi^eeasae 4* Oh 4e TfctfrUe, far Wtrra laréhe, al l'a» inenalt ctter angraa4 aeetare pfrplrmemaqiaw et 4a aeet» 4a graveur» 4htlagvi».

Page 131: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

:**».;".-";^-: "•;;*v-:t'***a*nat, ;,

obtenaient dans l'exécution dé» plans levés », attribué au

* mnii<|ue d'uniformité entre les systèmes suivis pour te dessin

de lu carie dans les différente» écoles ».

Ainsi, parce que le» élève» de la seule école où la lumière

verticale était en usage nef réussissaient pas dans l'esécu-

ilon des levés, il fallait tout bouleverser, et une nouvelleCommission fut nommée en" 1826, expressément dans le but

Rétablir de l'uni for mité dan* le mode de figurer le relie/duterrain*

Au fond, cela signifiait : dans te but de donner satisfactionau voeu de l'école d'application, en prescrivant l'emploi gé-néral PI exclusif de la lumière verticale, et voilà peut-être

pourquoi la Carte de France dite de l'Éul-lfajor n'a pas été

exécutée dans le système si artistique ei Si français de la lu-

mière oblique.A la vérité, pour justifier Al'avance l'abandon de la lumière

oblique, on avait encore allégué que le Carte deCasslni et te

Carte des Chasses étalent exécutées dans le système que l'on

continuait à qualifier al improprement de lumière verticale, et

qu'à l'éiranger ce système était a peu prè* le seul qui fut

employé; enfin, on prétendait que plusieurs ingénieurs-géo-

graphes, à l'exemple du colonel Bonne, n'obéissaient qu'avec

répugnance aux prescriptions de la Commission de 180». On

reconnaissait toutefois que Poissant et Chréslten de la Croix,tous les deux si compétents en pareille matière» a'éialenl

énergiqiienient prononcés en faveur du maintien de te lumière

oblique.Mais cela ne touchait guère les membre» de la Commission

(dont Puissant avait été écarté) qui avaient pris où fait

prendre l'initiative de la prétendue réforme, et, dans l'avant*

propoé du procès-verNI auquel nous empruntons ces rensei-

gnement ( •), on trouve celte phrase incidente qui donné te

clé de toute la campagne entreprise pour proscrire la lumière

oblique:* En présence de deux systèmes opposés, M était

difficile que le maint rationnel prévalut entièrement A une

(*) WmorM dit Dépôt di le O'wrr», l. IV, e. ,1{-«l «iilv.; R*»nnt«iAn*pïteiimlan» «I *ktnl**l»fi>n#ttefe fïommliulnn.

Page 132: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ta» ntàmvaxxvs, tas Menuets ET ut êtes» toramuratesea. agi

époque où l'élude dM Sciences exactes était en quelque sorte

devenue populaire. »

Celte opinion était celle d'hommes d'une grande autorité,comme le général llaxo, et il est aisé de voir qu'elle leur avait

été suggérée par la faveur croissante de l'emploi des courbe»de niveau dont ifs appréciaient avec raison les importantes

propriétés; mais, en voulant les étendre encore et en se ré-

clamant de la popularité de» Science* exacte*, ils en vinrent

à sacrifier complètement les effets naturels, si habilementobtenus A force de talent par nos artistes, A une convention

terne, aride, qu'ils qualifièrent de rationnelle.

La plus grand» partie des séances de la Commission fut, en

effet, consacrée, très utilement d'ailleurs, A étudier et a fixer

l'importance des courbe» horizontales et la manière de les

utiliser pour représenter le relief du terrain. Soit seules sur les

plan» a grandes échelles, soit comme directrices de» hachures

ou des lignes de plus grande pente sur les cartes.

Ainsi, il fut décidé:

Que les plans horisontaux dans lesquels les courbes sont

comprises devraient être équidistanis;

Que les courbe» horizontales seules seraient regardéescomme suffisantes pour exprimer le relief du terrain dans le»

cartes et plans dont tes échelles varient dé rvW A 4ST exclu-

sivement) •

Que, peur les caries depuis l'échelle de TÎJW inclusivement

jusqu'au tiVvt et au delà, le» courbes seules seraient regar-dées comme Insuffisantes |

Que, pour les cartes dont le» échelles n'expriment ps* un

rapport plus petit que n&rf on écarterait toute consldé-

ration de lumière soit oblique, soti verticale.

Il avait encore été convenu que l'espacement dM hachures

serait en raison inverse de la rapidité des pentes ttégal au

quart de la cotangenle moyenne de t angle de pente,c'est-à-dire au quart de la distance prise sur la carte entredeux courbes consécutives.

Le résumé des discussions et décisions de te Commission

était accompagné de planches gravées reproduisant de» essai»

d'expression du relief du terrain faits sur de» cartes et de»

Page 133: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

xpr- ». I>A»S»*»AV. >

plsn» A dM écbellM variées et suivent différents systèntM.Ceux-ci né comprenaient toutefoi» que «te* courbes horixon-

tete» seulesi où dM hachures produisant des teintes réglées

par dM dtapaton* (*) différents, abstraction faite de toute

prétention A dra effets de lumière.

Convoquée de nouveau en i8a8, et Invitée par le M'listre

A compléter son oeuvre, te Commission avait eu As'occuperde la rédaction d'un Recueil général de signes conventionnels

sdsptés aux besoins de fou» tes services p. blfcs et A examiner

Anouveau quelques-unes de SM première décision».

Jtes opinions exprimées psr la majorité des membres rela-

tivement su choix du système de représentation du relief du

terrain furent non seulement maintenue»» mal» accentuée»

et, dans la suite du Rétamé adressé au Ministre, Il était dit

encore plus affirmativement que, « pour toutes le» cartes,

quelle que toit leur échelle, on écarterslt toute considéra-

tion de lumière soit oblique, soit verticale ».

En un mot, on ne voulait plus entendre parler d'effets na-

turels» et c'était aux lecteur» de* carte» Atraduire parle rai-

sonnement ce qu'ils y voyaient, traduction prétendue facile,

mais qui n'exigesit pas moins un effort peu fait pour rendre

attrayant l'aspect de la carte.

La ftialton du dtaparon de» teinte» était devenue dès lors

I» seule question A résoudra, et Dieu sait le nombre de» éluco-

bration» auxqueltee elle * donné Heu, en France et à l'étranger,et les difficultés qu'elle a présentée» quand, après te» pays de

collines dont on s'était surtout occupé d'abord, il fallut aborder

les pays de hautes montagne». Ceux-ci, de beaucoup le» plu»

pitioresquM et les plu» intéressants sur les carte» A l'effet,

devenaient insupportables A regarder sur celte» qui en étaient

dépourvues, par suite de l'exagération inévitable de» teintes

qui noircisaalenl foui. Ajoutez Acela que la variété de» dia-

pason» danr IM différents pays rendslt très pénible le passage

d'une carte A ui.«* autre, enfin que te» graveurs, devenu» des

msehinM, perdaient le goot dé leur art et s'abatardfssaleni.

(M Ortie esfrpMSm, qui •'easlkim lartottl ras***» et mlajaefph saserahwra, avait et» «tant attenta» aax teinte» pskr «r Axerh» noeant.

Page 134: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

tes narrasmorr», us sArmops» a» u «cas» TonenAraiovn. ip*

CM conséquencM avalent été prévue» par dM raprliséclairé». Puissant entre autre», moins prévenus que ne l'étaient

dM hommM, tout aussi distingués d'ailleurs, mai» dominé»

par l'idée qu'en adoptant dM règles suppoeées très simplM, on

irriverait,d'un cété, Arunlformlté rêvée dM conventions dans

IM services publics (' ) et, d'un autre côté, A faciliter aux

JeunM officier» et aux jeunes Ingénieurs l'exécution de» Mîtes

topographlquM. Aucun de ces résultats ne fol atteint, et, en

ce qui concerne te» élève» dM écoles militaires ou civile», il

arriva ce qui arrivera toujours en pareil cas : quelques-uns

parmi les plus adroite et les plus patients réussirent et le plu»

grand nombre échoua. Pourquoi, d'ailleurs, exiger de Jeunes

gens qui avalent bien d'autres chosM Aapprendre, de s'exercer

A Part ou plutôt A la technique du graveur dont II» n'avaient

que faire» et combien il eut été préférable de leur donner A la-

ver rapidement A l'effet les csrtMqu'Ils couvraient péniblementde hachures.

Mou» pouvons non* arrêter Ici, car l'histoire du Dessin to-

pographique manuscrit ou gravé, considéré au point de vue

des méthodes de représentation du relief du terrain, ne va

DM plus loin. Tout ce que l'on a fait en France et Arétranger

depuis t8tB ou i83orenlredan» l'une dMdernlérMttiégortes

que nous avons spédnee».On a employé e.* "on emploie bMucoup,on pourrait dire

trop, tes roorbm de niveau »eu(M, même pour de» carte»

A dm échellM bien InférieurM A rrVn*On continue Aemployer, avec moins d'enthousiasme toute-

fois, iMhochurMdirigéMRulranllMlrgnMdeplusgrande pente

plus ou moins espacées, fégére» ou renforcée», sans aucune

considération de lumière oblique ou verticale (système de la

Commission de ifhf >, EnAn, on revient, en France et dans

<•) fn iSfrf, «as «pire Cpmmfeeh*, prM»Jè» par le général MtM, etpeftt renteer «cette Relies fat h •«.•stèle», a ssenarvl h mtm e*f-roér». «ene rettef»4re davantage.fca<rapUlM4nifM»p(pRvrateneor»raA«4* ceîh» itnt lai prit h pfae 4» teiaae, Wen MaUleawftt. Le eeeréUIre n'arf'eiHepr»rien k M npMeper.ear II jreealiaf bs eUnlenefaU êtpHrtmM,te risajee 4e mécontenter ee» cpMègw*«al éhfcnt taa» aes ipaerieare.

'

Page 135: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

:*»».'/...; *. uaasBaav,

quelque» autre» pays, aux hachures, toujours dirigées suivant

IM lignes de plus grande pente, mai» produisant ou tendant A

produire des teinte» naturellea déierminéM par la lumière

oblique dirigée du Nord-Ouest au Sud-Ouest (système de te

Commission de léos, de l'École des ingénieurs-géographM et

dèsingénleurs-hydrographM) (»),

Ajoutons que ce» teintes peuvent être obtenues, sur le»

cartM manuscrites, A l'aide du lavis et, sur les cartes gravéesou iithogràphiées, par dM procédés assez simple» auxquelson a recours aujourd'hui.

Vil. — Conctuttan.

Non» avons essayé, dan» cette Étude entreprise, comme

nous l'avons dit, A propos de l'application de te Photographieau lever dés plans (*), de nous rendre un compte exact des

progrès et des vicissitudes d'un art qui, nécessairement partide l'fmiutkin de la nature, s'en est éloigné et y est revenu al-

ternativement, lantoi associant la Perspective A la projectionhorizontale du terrain, tantôt séparant ces deux modes de re-

présentetiOn, mais le» conservant pour les placer l'un Acôté

de l'autre, enfin excluant foui A fait le premier et repous-

(•) Cette réaction e'etl prononcéeen France deanl» ataad* vingtaine»»,dan» h carpe 4» Oé*i*.0» sent «lier, par eiémal», le* teenx modelé*deCarte* letp^anlajnee «'an* partie de» Aie*»-Maritime»,4a eomntaftdaatdopai* IreafcimaUeOfonet4a génie Wagner, ofltefcrd'nne rare dhlinetlon,mort arémalorément; h Carte 4» Fraaeodn Servie» du (Mnie, à l'échellede friffft en capitaine dopai* IteuieaaaHieionel Prudent, et eaSn les«•safa an capitaine depnle générai 4* la Koé«tola même cherché * donnerde* règfc* pônr gnteer le* graveur*. Slgnalon*eneoro h Carte de Prane*a l'échelle 4e tfim> 4***** •*>Stiahtére de l'Intérieur fer H. Anthpine,Ingénieur de» Arts et Htmbetoti*, et VAllas4e Géographiemoderne deMM.Sefareper,Prnécnl etAnlhefne. palna par kmai^ fléchette. frP»rH.

Ma», en eomtetantee reioar ans seine» tradition» et té» sregree déjàaccomplie, ne cweon* pa« de *oaheiter <|p»h» graveur» redeviennent devéritaMe»artiste», car le» Indication»et même le» rente* plue an moinsrréei*** et jutllftée» i|ai peuvent lenr «redonnée* petir le»guider n* «al-«mat famalset neaanralent *e «ntaliluer avanUgeaeement, aa contraire,an goal «ai fait aimer as métier délicat.

(')t!»marl»ed*itt(e programme du Congre»des SciencesgéographhiBw»tenu» Londres en Juillet iSj*.

Page 136: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

u» isnataKvrs, u» **THOWWCT tx nasais vornotMpNiQira». «p?

sont «ter* jusqu'à l'intention de produire sur la projectionhorizontale lés effet» naturel* A l'aide de teintes appli-

quées sur la carte considérée elle-même comme un tableau

etécuté d'après un modèle en relief du terrain convenablement

éclairé. /."';Sans méconnaître les efforts très Intéressants tentes pen-

dant assez longtemps dans d'autre» pays et notamment en

llaCe, mais eu nous en tenant à ceux qui ont fait tant d'hon-

neur au nôtre, surtout depuis l'organisation du corps des

Ingénieurs-géographes, nous avons vu s'accentuer la tendance

tout A fait remarquable à réaliser uneTopographle pittoresque,

attrayante, qui n'en conservait pas moins te rigueur géomé-

trique dans ses moindre» détails. Malheureusement, a deux

reprises, et pour l'exécution des grandes cartes qui ont eu

ant de réputation, parce qu'elles répondaient à des besoins

ImmédIaW, la Carie de Cassinl cl celle dite de l'Élal-Major,les méthodes élaborées si patiemment et si habilement par les

membre» de ce corps ct par certains officiers du génie qui riva-

lisaient avec eux furent méconnues et abandonnées.

C'est à peu près au moment où la Carte de Cassini venait

d'être achevée et en même temps que le Cadastre général de

la France était décrété en 1791, que le corps des ingénieurs-

géographes fut supprimé une première fois, sous le prétexte

qu'il était devenu inutile, '.-:-';;';"?-;;:'-'"v;:-.;:,-

Quand,en 1753, sur la demande pressante de nefs de no»

armées, on reconnut la nécessité de le rétablir, presque tous

se» membres étalent dispersés <• )f «•» pour le recruter, il fal-

lui recourir A quelque jeunes gens instruit», soumis Ade»

examens sommaires et rapidement exercés, et y Introduire un

certain nombre d'Ingénieurs du Cadastre, formés eux-même»

dans l'École dirigée par Prony. 1^» anciennes traditions sem-

blaient bien compromises? cependant elles ne tardèrent pas A

renstire, et le ilépét de la fiuerre, auquel était rattaché te

(«) Moiileor» parmi le» pi«w<J'»t«ng»ié*voyageaientan MB, le* «n»

embornuè*et rendant de grand* cervlce*Anoopïo* Htastre»navigateur»,•opgamvlltoèi le comte îastaing» d'antre» parcourant l'Inde, te Celifor-Ole,etc. {Mémorial dabiptodtla Ooerre, t. I,p. ISS.)

Page 137: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ap*''

i;:.-.t*»»»**»T."-.;;

nouvMU corps, IM vit bientét, A l'exempte de leurs devan-

ciers, se passionner pour leur art, comme en témoignent IM

oeuvres citées et te» délibération» 4è la Commission de 18V».

La nécessité d'une nouvelle Carte de France ayant été gé-néralement reconnue dès IM premièrM années de la ftMtau-

ration ( la Carte de Cessinl «valt lait son temps) ( • ), celle de

recourir A un nombreux personnel militaire «'Imposait. Préci-

sément te corps d'Éttt-M«Jor venait d'être créé en 1816, et

IM officiers qui le composaient devant être exercés Afaire dé»

reconnaissancM, on pensa A les charger de compléter IM

Certes do Cadastre réduitM A l'échelle 4e f^f, puis de xjfcpet d'y figurer te relief du terrain A l'aide do courbe» horizon-

talM rattachées A de» repères exacts qui leur étalent donnés

et qu'ils devaient mnlliplter selon tes localité» plu» ou moins

accidenté» où Ils opéraient.

Nousn'enireronspMdsnsledéisilderexécuilondeIsCsrtede France A l'échelle de rry»» qui est emre IM mains de tout

le monde et dont Ira qualités et IM défaut» lui ont valu tour

A tour dés éloge»et de» critiquM exagérés.

{•) Noos ne sanrkm* axez répéter une celte carte, malgré «es Imper-feetfons, méritait fa favear donttll» a Joui, mal* ceh ne non» empêche«sa de maintenir la réaerve fonnella qae non* avpfts bile aa *a|et de hmanière 4onl elle était de»*lnéc.ne*ti**Me»rleBidallleor* de volreom-Men elle a été eppréeiée dlveraement à 4e» éponoe*pen éloignée* fane4» ravtr». fn iSa», par exemple, 4ana «a Nùtkt Mtnrkje* *»r /* Dépitdtlè Qmrn, le général dn féal» PMoatVallongpe, directeur-adjoint d*cet ètaWHpNttMBl,athit fapstrl éertre ï* La Topograpkk avait Jatttn-care ptm de jtregrétj tue eUèèdWt te Cette de CèuM poar paraîtreavec lent iavMfag» fie a» grand et M Ouvragelai a donné *ar tout te«rule'était f*Hen e» genre dea* lé reste de iKarefo et »nr pre*|ue toutce «pu a*é»thit defpk • Tandt* qu'en téa», dan* aae «pire Notice «arta «limita» de Dépôt4e h Oawrre,m Ironve ce jagement.'cL'nlilllé d'unerwavelle Gtrte 4* Franceest généralement ntconniie; «ellede Ce**lnln'é-lalt pa* établie «or do»leee» raflteamMeat exacte*; elle memineit d'indl*cette»» aéwaaalre» menupnnée»dan» tenta» le» carte» moderne* pnUlée»par h» geeverneiwent*étranger» ; 4'aalre part, laew&gmrtah* dm ttr-ndeee etémleU amtmmitdriti, » Cetalnlétait nalarellemenl pli» In-dulgent pooretm eravre, mal» Il comprenait cependant <|uil fui iMiHpMit«awlejaèebe*a dVseaenlM.* II ne mamtoeralt plu* «pian nivellement deMat» h:'fra'«e» pser; Jager de h pomlMIlU do Ion* le* pndet* gne l'onptéaeate an HlnMéTe,disait-Il; cette enirepri**, ml «irait présentementira» 4te»a*dlea»è,élaK «mtultefe eeuedelaCertede France, il le*Ing*.niear» avalent en de» Imlruateftl* poar prendre de* angles de hantear. •

Page 138: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ut» ixmtmnrr», us n«rnot>xs «v u ewsm TorMuraioex*- m»

LM Ingénieurs-géographM, supprimés définitivement en

I63I, avaient eu encore te très grand mérite d'effectuer le»

opérations fondamentate» de ta mesure dM bases, de la trian-

gulation du premier ordre, d'une grande partie du deuxième

ordre et du nivellement géodésique correspondant; ce furent

eux aussi qui commencèrent Adessiner te Carte, en se confor-

mant aux décisions de I* Commission de 18*8; enfin, ce furent

(M derniers représentants de ce corps, Peytier, Levret, Ser-

vter, Coutbaud, Hossard, qui eurent Aguider IM officiers d'état-

major chargés dM triangulations du deuxième et du troisième

ordre, A vérifier leurs travaux, A assembler et A corr^er les

minutes souvent discordant» des levers par courbes hor%/»n-

tates et A diriger te gravure 4M caries dont ils parvinrent A

obtenir l'harmonie dan» I ensemble, en dépit des difficultés

presque Insurmontabte» que faisait naître A chaque Instant

l'emploi suppMé si simple dM diapasons.Tout ce que nous disons de la Carte de France de l'État-

Major pourrait s'étendre aux oeuvres c alogues exécutée»dans IM autres pays de l'Europe, le plu» souvent sous lamême rubrique des États-Majors. En IM comparant tes unesaux autres, on constate que la nôtre est encore l'une dM plusréussies, mais cette satisfaction d'amour-propre ne doit pasnous faire perdre de vue la nécessité qui s'impose aujourd'huide falru mieux. Nous «avons au surplus que déjà (voir la notede la p. xgti) IM cartes spéciales entreprises pour IM besoinsde nos principaux services publies sont exécutée» A dMécheltes décimales et que te relief du terrain y est exprimédans te système de te lumière oblique. Mai» nous espéronsque l'on ira plus loin et qu'une nouvelle grande Cane de

France, A une échelle supérieure aux précédente*, sera levéeavec tourna IM ressource dont on dispose aujourd'hui ctrecouverte de teinte* naturelle», selon l'expression de teCommission de 180*, pour foire mieux saisir te relief. Nous

espérons même que l'on en viendra A reprendre la vieille etexcellente tradition dM profil» ou vues pittoresques dont la

Photographie facilite tant l'obtention rigoureuse, vues quiseraient non seulement dM illustrations comme cette* donton fait on si grand usage dan* IOOIM IM publications tno-

Page 139: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

3oo .'''':• A. lAeaasBAY. -'^.7

demes ( • ), relation» de voyages, monographies descriptivesdM pays les plus connus, etc., mal» de véritables documentssur l'intérêt desquels nous insisterons dans le Chapitresuivant.

Nous terminerons celui-ci par deux remarques, ou plutôtpar deux renseignements qui nous semblent décisifs.

Le premier se rapporte A la comparaison immédiate quel'on peut faire entre le résultat auquel on est arrivé pour la

représentation du relier du terrain sur la Carte de France

d'après h yrfeVw de la Commission de ifod et celui que l'on

pouvait atteindre et» employant te tyttême de la lumière

oblique.La PI. XI ifig.a) est One reproduction de la région dès

puys d'Auvergne, d'après la Carie de France de l'État-Major,et la même planche (Jtg. b) représente celle même régionobtenue par l'excellent professeur Bardln A l'aide d'un relief

en plâtre qu'il avait exécuté lui-même en se servant de»

courbe» de niveau des minutes de la Carte d'État-Major,relief recouvert de* détails topographfques et des écritures

(par l'application habile d'une épreuve sur papier de te gra-vure avant les hachures), puis éclairé selon la règle de la

Commission dé 180*.

Nous ne croyons devoir rien ajouter Acette démonstration,

par te fait» de la supériorité Incomparable du système de la

lumière oblique sur l'autre.

Notre secondeobservalton consiste également dans la consta-

tation de cet autre fait que no» Ingénleurs-hydrographM, dont

IM cartM sont si universellement estimées et admirées, em-

ploient depuis longtemps A la fols la lumière oblique pour

exprimer le relief du terrain sur IM côte» et de» vues pitto-

resques dévetoppéM de ces cotes prises de pointe habilement

choisis. '

Nous reviendrons sur cette dernière remarqué, précisément

{') îloo» n'iurfon* «,ae l'embarras du choix *i nos» roullon*citer te»Ouvrage*rie ce genre, et non* non* contentée* de wtvojer le lecteur aaTour de Mmtt, ubll* depuis aaer*nte*cln<tan* déjà par la mahrnnHachette.

Page 140: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LE»ixstacaaxTs, XBSaSraomu BT ta ottasi!»ToroeaaraïQCK». 3ÔI

à propos des applications importantes qui ont été faite» de ces

vues par le plus célèbre dès Ingénieurs-hydrographes, Beau*

temps-Beaupré ( *), et de» conséquences qu'elles oni eues déjAct qu'elles doivent avoir dan» l'avenir.

(Atutvre.)

() Non*avon* en l'occasion dodire que le service des Carte» hydrogra-phique* i|nl date de tois MVéUlt primitivement conHéa un personnel quinaviguait rarement. Il * avait eu toutefois de très honorable*exceptions,et il eufirait de citer le nom de Pleurleu pour rappeler que les excel-lente* tradition* de no* Ingénieurs-hydrographe»actuel* remontent assezhaut. Il conviendrait aussi de rappeler le nom de Borda,a la folshommo descience, Inventeur célèbre et brave marin, qui, en employant le premierson cercle a réflexion, montra ton! le parti que l'on en pouvait tirer enlevant une belle Carte desCanaries et de ta cote d'Afrique. Maison sali, etnous ne sattrion* trop le répéter, que c'est» partir des expéditions deReautemM-Beaiipréavee D'Kntreresleaux,en lîgis et ijitf, que l'art de Fin-génleor-hydrographe a acqof* toute M perfection, entretenue depuis cetteépoque par les Ingénieurs sorti» de l'École Polytechnique.

Sono rappellerionsencore, an besoin,que le* Instruction* pour le voyagede LaPérou» et pour celui deD'Rnlreeasleaux, qui en fut ta Mite, avalentété rédigée» par Pleurfeu qui doit être considéré comme l'Inspirateur detoutea les mesures ayant te plus contribué eux progrés de la Navigationet de l'Hydrographie.Mal*non* craindrions de nous éloigner de noire sujeten énuméranl lés services considérables de cet homm" érainent.

*• Série,!. VII.

Page 141: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

MOflrUMMB, POOR L4MUÉE iSfS-M,

DES COURS PUBLICS ET ORATtlTS DE HAUT EN3Rir,\R'!ENT

ntl CO»*E«VAVOIBBSATIOJMI,»B*A»t* I» MKIIB**(')-

Oéométrl» appliqué» ans Arts <les lundis et jeudis, à neuf

heures). — M. A. LAC»MD*r,professeur ; M. Ch. B«t*»t, pro-fesseur suppléant.

Orandenr et ligurede la Terre.—Certes géographiques et topographtques.— Instrument* de lever et 4e nivellement. — Méthodes régulières, mé-thodes rapide*, lever des plan* » l*We do la Photographie, — Cadastre.—Étude des formes générales do terrain. — Tracé de» votes de eommnnl-cation et des travaux fart. — Calent de» enrfac* , de* déblais et des rem-blai*. — But de la Topographie et de la Cartographie en France et A

. l'étranger. '

OéomAtrle descriptive (les lundis et jeudis, A sept heures

trois quarts). — M. E. Rocca*, professeur.

I*x Ptrtpttth* tavalttr* et la Charpente..— Assemblages, croupedroit» mi biais», escalier* en bot», etc.

éttnfque appliqaé» ans Art» (les lundis et jeudis, A septhe"-es trois quarts).

— M. J. Hiascn, professeur.

Mnchine$à vapeur/txe*. - Éléments do la théorie méeanlqne do lachaleur. — Utilisation 4e la vapeur dans le* machine*. -> Imposition» etproportions générale». — Construction de* organes. —. lissai*, aehal,conduit» et entretien.

Constructions dvilM (les lundis et jeudi*, A neuf heures).— M. I. Fiu.tr, professeur.

fiHm*nt*d'AreMtetlnre.~U*ittnnt\\«*mm\nrct; leur décoration.— Le*colonnes, te* ordre* et les «orfiqne* plafonné*.— |*j arcade», lesvont** et tes portique*vonté*. - Le*illiqoes et le*comblé*. — Le»esca-lier*. '

Principe* do composition de» édlnces; exemples divers.• *'p»»»*e»sPMip««ip»*Majp»apa»»jaiMap^

, *>ton* ce* cours ont lieu te «olr et lenr durée réglementeir* «'étenddu 3 novembre au 3o avril.

Page 142: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

pa«pa*»*« «as cees» roua L'ARMÉ» IS-JJ-ISOA "M

Physique appliqué» «u Art» (IM lundis et jeudis, A neuf

heures).— M. J. VIOLU, professeur.

Êketrkité. — Loisfondamentale»des phénomènesétectrique»et magné-tique*.— Instruments démesure. — Magnétismeterrestre, — Boussole».— Sources d'électricité. — Machine*électriques. — Pile*. — Accumu-lateurs. — Machine*dynamo-éléclrlqueset megnéto-éleelrlque*.—Trans-formateurs. — Courantspotypba»Vs.— Application»de Iélectricité. —-

Galvanoplastie.— Productionet transport de l'énergie. — télégraphie. —

Téléphonie.— Éclairageélectrique. — Klecirleltéatmosphérique.

filsctricité industrielle (les mercredis et samedis, A septheures trois quarts).

— M, Marcel Itoratz, professeur.

Théoriedes machinesdynaroo-éleitrique*. — Descriptiondes types em-ployés dan* l'industrie. — Calcul îles dimensions d'une machine devantsatisfaire t de* conditionsdonnées. — Desmoteurs éleciriqc-s. —Trans-mission électrique de U totea el se* applications.—Calcul de l'éteMIsse-mênt d'une transmission de force. — Machine*» courant alternatif, leurthéorie ; leurs applications.—Accessoire*desmachinesdynamo-électriques.— Appareilsde mesure, conducteurs, canalisation*. — Éclairage élec-trique

Chimte générai» dan» «M rapporta avec l'Industrie (lesmercredis et samedis, A neuf heures). — M. É. iveontiscn,

professeur.

Chimie organique. — Définition*el notion* générale*. — Principe*immédiats des êtres vivant»; méthode*générales applicables» leur élude.— Classificationdes composés organique»...-» Histoire particulière déssnbsiam»* organique*les plus usitée* dans l'industrie : carbures d'hy.lrogène, elcwds, élher*. phénol*, aldéhyde»,aeMe», matière* eiotée*; pro-priétés, réaction», application»,notion* analytiques.

Chimte industrielle (les mardis et vendredis, A neur heures)— M. Aimé tira AR», professeur; M. E. Soait, professeur

suppléant.

Fabricationde*chlornre*décolorant*. - Produit*chimique»fertlItsanlV"— Alant, matièrescolorante* inorganique*.

Métallargfe et travail 4M métaox (les mardis *t vendre-

dis, A sept heures trois quarts). — M. U, Lx Vasatra, profes-'' *eur.

Kturfedes procédé*nièlallurgtqnes. — Procédésde traitement des mi-nerais par voie *éebe el par vole humide; grillage, réduction, etc. —

Application*de ('électricité * la métallurgie. — Procédé*de travail de*mélAU*» chaud cl * froid ; lamina»»'.m«rtel*a>,emboutissage,et.-.

Page 143: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

3of paoeSAMMB b»s coca» roc» L'AHMÉK rSgS-iSge.

Cbimia appliquée auxlnda«triMde te T«inture,delà Cér«-

miqua et de la Verrerie (les lundis ei jeudis, i sept heure»/ trois quarts). -- JJtV.¥.;»».l^t^

-

rV<vc/-/c.~ Des silicates, leur réfe dans la préparation des mélangesviiriSaftte*. — Classlflcatloflde*virre». — Verre, cristal. - Fours deverrerie, — Procédé*mécanique*de «oufflageet de coulage. — Verrescolorés, émaux. ^:M**Ùpté.-*> Vitra»»»,-:-:'.

Céramique. — fies tntikm, leur» variété*. — Pâtes céramique*, plasti-cité. —Classineallondes poteries. — Terres cuites, faïences, grés, porce-laines. — raçontwtrc,cuisson, déeômilondés poièrfes.

Chimie agricole et Analyse chimique (les mercredis et same-

dis, à neufheures)» :-.-'-- M. th. &*ui»i,vt,, professeur ;M. Th. fcawtsiso fils, professeur suppléant.

Applicationde te Chimie * rétu.le descnHuresspéciales. — AlimenUllon'dlàpélaif/

Anatysoimmédiate appliquée a te détermination des principe* les plusrèpandosrfan* tes plantes.— Anal}»*gatométrique.

Aflricnltnre (les martlls et vendredis, à neuf heure? ). —

:::v^.'.L.:0«ASMAte, professeur.

Alimentation dut bétail. — Rationd'élevant d>ngr»lsscmcnl, de lacta-tion, de travail, — Culture*expérimentâtes dit Pare dm, Prince». •->Culture dé l'avoine..-*tngrai* vert»;. >

Travaux agricolM et Oénl» rural (les mercredis et seme>

dis, A sept heures trels quarts). -- M. f^. «« Co«ax«oi»s«,

.;.:>profçM(éur.;v.;;

im Êaité HMtterntùm»«l«*/>er/ft<c//«.—Déboisementet rebot*emeni.<—Travail mécanique et chimique de IVao.. :Application* Ï Drainage.», Cureg»,.-»•.Dessèchements; grand*

'travaux ":

dé défi-nse.et'de reconstitution de*,terré*. —Théorie cl pratiqua dé*Irri- ;•'

fitetare et TiSMge (les mardis ct vendredis, A sept heures

trois quarts).;^~'M,. '|,:l*te»pr^^

'.'"''"filfcr»»tSs^tttp*'«tftte.:--'r-1"'ifaii**^de*:4i*»•*»vPrw^té»iC»mp»rée# d#*;principale*«fer*»textiles. - Sole. —Magnanerie*.-«Mure»;et nwiilinage*.des#W. -~ fcstraeiifM»dékgwn^lês;«are» Vèfélate*.—.Whjnagedés hmp:Min* '#-»Plbr黫altirèitea en masse confuse, laines et roton». — fardan*•et pctg*»g*aHlomalique*.":«.Étiriigede^ r1ï*âilWBb^«»/::

Page 144: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

Moskanu» e«« coeaa «o« a *.'»»*»« i«95-1896. 3o4

EconÔmia polftiqua et Léatelatlon indostrtelle (te» mardis

et vendredis, Asept heures trois quarta). — M. É. LavASssia,

professeur. -

fji Comtommatio* d*$ recto****.— Inventelredoa rfehe**e*—Épargneet caisse» d'épargne. — Dépense*d'éducation. -- Consommation*perten-nelles, budget do te famille. — Condition d« la vie, lu». — Emploiducapital. — Consommation reproductive*. — Assurance. — Faillite.- —Consommalloode l'SUt. -- Impote. — Poputatioft.

fteonomie Industrielle «t Statistique (les mardis et vendredis,A neuf heures). — M. André LttasB, professeur (').

LAPRODCCTIOJisDvsrnnttLa at «as tik**xn.~-Le* Agent* natmrel*et leur description : Continente, mer», fleuves, montagnes, climat*. — In-fluencedes milieux sur le» groupements humains. — Centres industriel»,— L'Homme : Son travail musculaire et son travail mental. — Son aettonsur ta nature. — Inventions. — Dlu>r«nUtypes d'cMreprftea Industrielle*.— L'industrie houillère. —Statistique* 4e production.

Droit commercial (les mercredis, Aneuf heures). — M.É. At>

oLAVs,chargé de cours.

De*Sotktéi. — L'individu et le» groupement» soelau*. — Comparaisondes société*commerciale» avec te» sociétés civile*, tes syndicats, te* di-verse* associations. — Importance économique el rote social de* société*commerciale*.— Lesdiverses espèces de société* commerciale* : m nomcollectif, en commandite, anonyme», en participation. — Formation etfonctionnement do ces sociétés.

Economi» »oeial» (les «arnedi», A neuf heures). — M.P.BBAC-

«UAa», chargé de cours.

Modalitésdu Mtelre. — Majoration des salaires. — Pariteipathm eu*bénéfices. — Instruction, moralité, hygiène. — Société» coopératives. —Caisse*d'épargne.

( ') Le programme des leçonsdonnée* par M.AndréLtose, depuis flnan-guratfon de son Cours a te date du mardi »février i*>»,a été te suivant ;

Cte*el«e*llendes Industrie». - U grande indiuHri»e>teJWVMoipbiiientde* machine*. — La petite industrie. — LenlwtrlPAnalnsIrlM» et te»élément* du prit de revient. — Le»moyen*dlnlferâwOon"el I» sufBliqne.— Généralité*sur les crises Industrielles el commerciales. , -. '

.<

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TABLE DES MATIÈRES

*-.. «•NTauvaa »*«»

U TUMB gKniE^H I* U OtOJXJtJiB StiJE.

la vte et le» travaux «te roscuar, par M. teCsbailA. LACSAWAT. |

aa Anïériqpt. par M. Krnnrt LoBnontrr.......................... tf.

:^a»^»^ei^n^i^f^^niPB**9P»ppspunaas^^^aiLfpv9^n||f#p^aam».«snmuan^sonpnn'.TSU".nnp-uemnmenajejsmmngj«j*»T-r.*u*«(l~raiU*}, par M. te ColpielA. UUMDAT..............; «0

U vte et te» travaju 4* Mous. f*r ai ^ §»'•'L» vte 1 te» travans 4» Tusses, pat M. t» C»l«ail «. UCT»»»AV... m?

V*»p|lgmmi*atp^':

et Miter*; tecoa 4'adteu, da hindi 5 noveaabro tft», 4a M. laPtoaitaw nonoralr» Smlte TnitAT.............................. tO?

U vte et toa travaiu do raoMEsv, par N. te ColonelA. LACSSBBAV.I»

ÉteatocomparaUvo 4» radmintelnUon 4a tlnuigntamnl aaimatr»dan* te» «pu» dvillséa, par H. B. LOTAS»***..................... IM

Otecpar»pr*u*nrt te Tï Juiltet l«*3, «au» tefraM annjpJUsaalro4»:.-;.ta «araanno, à ta dtetrilmUon 4aa prte ap» Wvoa a> t'Acolonatter

natealea Ajte4é^raUfa,parM. teCp)**^ tSt

taaaffsrpUoa dn apM«n»*«l 4a 0Y>o»*niiiACi.T,te 7 Juiltet 1S99,a«Canpirv*tolro4oaArt» «t atetter». — pteo*pr«4a M.Tp.amuxaarap,4» M. teColanal A-Uvptmur.p* H. Aeh. MSvts, et 4a ai. André

Le feu etatfrpjp* et la :r***pap«U*p du dtenant. par M. Beart :':

./tepnpM*....*;..-..,......^ m

Page 147: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

30» •' «««ta •«• UAViiaas.

mm%**mmWt**mWlVÊÏ!•• {ptmtslt»^^ P*P»îlfWMM- «ll-|(l4»Ntp)ijiMMSMLW'''

Btau^asunvu^m«^*m-aftaxufcjsasmnlKS».«liai A^^^ÉnaanajamatmftaaftaAaa^n<rAn4m» fiAdaaML^avaai'B^^nam': k^aira-M»»-!^ l»x

AairpWte)«priant aa» pâtit» ftpaarala pré» 4» raaaaa*.

enr*«r»mmCagaai«aMaanaa»,«t «aaaaal» 4» a^ncaaavns «jaaaaaa.

M #r. - «te 4a atapa 4» •*««««*. 41»»^ BapaHre.

•PJ*V*"***rnTpmf4NI1V9g$fp)alfWIutmm Y|laVfj»WMCWPMPV4Tp^pW»>m^nUpUM*

Arf*Fqfp«*»pTlNt4jff?Jg>«Jgf>|fe*/Jg|g>gjffGemMTieffety»(OffaM |fa>N^Mlera

IV. rM~VMM<aaim«MViaea«N*^

M. vrn. — tn*m4rpj»»j«tteMVMM

#*. «T. - Carte 4* IHa 4* la Mprtia^n^ r*«(^ te n*fpt 4« cajta* *tpjfjajgam'—Wk'MUftff»*

*fcJ% — t^tetaa 4M aum«Tkvtmipm'fii^m^ffS^^é»f%\ul'

«ajert £g. », 4fl*pi»ean raJtef pttaai» eMjm«njp««i* ^v^V

et. A (»wun). — J.-SLMamiMA«tT<t»|MBpWi.^

V Ht

<^PPPP^Pa^pappfPa»»ppp«ppippn|Pa^»pp^pppp»p»^- -

^l< r lamflrtamptMy ft§!>««<

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AnuasMCemaavAiwMM*Aatsv>Haro»». i*Sttic,T.VII,Pi.IV.

Fiasdusiège4sBttbaae,d'aprèsBetalica.

Page 151: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

>imaMContuvAiwan»*mut*n Menu*. *•*tit>.T.VII,PI.V.

PreOIeuvaegénéraleé*lavilledeBètltud;d'aprèsBeaalwa.

Page 152: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

Assoit*M.'COMXSVATOUEtu AMSrt Maria»*, v Mnc.T.VII,Pi.VI

Plan« tuedelavilledeCbarlcroy,d'aptr.\* P»ntrr.

Page 153: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

A»ui«4««l»i>n<iK>[UM4A»t.ttMttu»>- »*Sivic,T.VILti-VU.

Page 154: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

AaSAAMa»Co«Mav*TouxaaaAmrrMatin*. «•Série.T.VII.1*1.VIII.

Caried'an*partiedePAndalepafe,d'aprè*Hieroaya»Cbiave*.Ititrai»*»rAUn4*0r«éM««.I

Page 155: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

.\X1MI*I» l"u>*«»V»T»»»«M*A*T**TMÉTIS»». »•Série,T. VII. PI. IV

Carie .le l'Ile de I» Martinique,.t'aprè»le Oépolde»carte»et |>lwi»de la Marine,

Page 156: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

AssALtjni-C»s«»Tit9iaaa«*Aai*«rMinus.•Série,T.VU,PI.X.

'VraimentUUCari*>l»Cattini.

Page 157: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

A53ALUGCCOMMVATOIMDUA»T<CTX .As »«Série,T.VII,PI.XI.

fif. a. —Chaînerfe«pu;».IWtiMijne.EliraitdelaCarie>leIî:ui-«jj.ir.

fïf. é.—Cbafa*.Icipat>•).Invertee,drapése»relieféebire»bliq<i«m«rtt.

Page 158: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895
Page 159: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

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Tout I : Tkermodjnamofue théorique et application*, la machine A

vapeur et le* métaux qui y sont employé*.Puutanee des machine*,dia-grammes indicateur*.Freins. Dynamomètre*.Calealet dispositionsdesanene* d'urne machine à vapeur. IVgtdation, épures de détente et derégulation. Théorie de* méeanisme*de distribution, détente et change-ment de marche. CoadenseJim, alimentation. Pompesde service.Volonvde M-fo4 pa|p»tavee4t»rig.; i»ai....>................... aofr.

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4» ter « l'Ecole a*» Ponts et Chaussée»,avait fait autograpbier *es Leçons;mais cet Op*v*«eest épais* députe longtemps, — et d'ailleurs, si «rendeqp**ilété té valeur, il ne serait pins au courant des progrès réalisé»depuiscette époque.AussiM. Prfcin a-i-il rendu sa icrvice signaléa ton*Veut qui•'n^térnseM« Fart 4e l'fagéaïear ea publiant te travail considérablequenousa»«p»«9sj*%etfui aoÉttent non seulement les matière*4n cours oral, mai*beépcoupde qpMmu*et bien An détailsque les Leçon*ne pearent donner;•n «toitsiftitafevsjotamraentl'étade développéeet très neuvedes enclettcbemenu, qaeslio» em«uUèJtepour te sécuritépublique.

Cettedrarre émaneAu* hommequi o »htoeo*pfaii, beaucoupvu faire, etqui maintenantdirige Pa» 4e» trtap* service*des cheminsde 1erde l'Etal,ea même temps qu'il enseignéA no» rotor* ingéatenn I* plus difficiledes

Ctttesde tenr art. C'ert dire qu'elle apport* une puissantecontribution S

te» les question»relatives«ai chemisadefer.

Ollâtta (t.), Ingénieur principal dn Service eentwl de la Compagniedu Midi, Profeasear du Cours de Cfcetnin»de 1er è l'Reole Central» desArt» et Mojiuteetares.et POUff (Ah Mgéaieor de» Art» et Manutee-tnriH, Ipe^nteBr-Inapectenrprincipalde rAtelier canlral du Chemindefer du Nord. — Clataites «e ter. Matériel ipatent. léatstaaea dmtrams, frastten. Da volumegrand ïn-i de xiu-if 1 paire»,avec «>ïfi-gure»et t «tanche; i»&».(K.wrctortMB ix»r»r«iftu«, fondéepar .V.-C.Lerhahtf, Inspecteur général de»Ponteet Cgmseéea) rS fr.

Page 160: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

LIMUIRIK GiU'TIHER.VILUKS Et FILS,OVtl l>K»G«»VD»-ACOC*tlX3,5V A MBI».

HENRY ^Erseait, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Directeur:iln |*rs<mMet ,-ui Ministère des Travail* nubile». — Foat» anus-rail*.Ponte-roates à travées métalttqne» lapafeaadaataa. Forantes, Bi-téiaa» «t TaMeabx- CalcnU ra/iUe* ,/< i anmieatfjnrchi**ani* et effort t.irivichiuti* pnir te* ponts *uppnrtani de* voiet ferrites de largeur nnr-mute, de* votes de au mètre, de* route* et chemin* vûumux. Urand rrt-J*«le viii-»>li page», avec a»»; ligure»; I»J|. (E. '«'. P.).......... 40 fr.Calcul* rapide* puur IYlal>li**eme*ldes projets rf-s,»«oi«métallique» et poer

le roatrAlc de ces projet*, sait* emploi des méthode* anUlvliques ai de te si,-Itqne gtaphique, *ro»>mteîle tempset certitude de ne pas commettre d'evrenr* .

i>t Outra*;* a pour tnit de «•pprimer le» iteherehr*. le* calcul» on le-f pur.* qne comporte actuellement la i|èt.crmma|ton des moments Sechiwant.Ct «l«*cGorl* tranchant».

Le»ebarn* Mutante* prëiucs, uni pour les pool* sous-rail* que pour le*|mni*-r«aie*, sort celles qui ont été prescrite* par te règlement ministériel•la ^ août t*f|i.

JOARMIS ( A.>, Professeur a la l'acuité des Science* de fardeau*.. Chargéde cours a la Faculté de» Sciences de Paiis. — Traité de Chlaus or§a-nUraa appliquée. » volume» grand In-S, so rendant séparément. fKsct-•LorcDic |.xDt*miKtLC, fondé» par .17.-6*.Ijeshala*, Lispccleur généralde* Pont* et Chaussées en rcliaile.)

Ton I : Généralité* Carbure*. Alcool*. Phénol*. Êthers. AUéhydtS.Céloues. Quiaonet. Sarre». Volume de 6*8 page», avec Sg- ; ibr/> -m fr.

Toaa II : Hydrate»de cartoae. Acides. AtcaHs organiques, dmidet.Moites. Compote» asotauei. Radicaux orgnnnosétalbqaes. Matière* at-tnuninontes. fermentation*. Matières alimentaire» {Sout preste. )

LAPPARElfT 1Henri 4e 1, Inspecteur général de t'Açrieulturc lot Tinit l'Eau-4a-Vta 4a via. Introduction. Influence des cépages, des cli-mat*, de* sots, etc., sur M qualité da vin. Ije raisin, le* vendanges,l'inijfcation. Cuverie et ehàts. Le uin après le déewuge. gau-dC'Vie.Écnomie et tfgitUttion. Grand in S de XII-VJÎ pages, avec m figure*et A«carte* dan* le leste; 1S0». (E. I.) tafr.IKtns -et etcellent Ouvrage, qui sera lu par tous les viiièuUeui* soucient

dé leurs iutètèis. l'Auteur a retracé le» propre» les plu» récent* dans l'art defabriquer te viu el l'eau-fte-tie. Apres une impartiale appréciation de* terri-toires viuieoles, question tlèlicale, que M position et l'affectueuse estime d*monde agricole lui permettaient de faire, l'Auteur passe en revue le* diverse* .opération* -lui continuent l'an ,1efabriquer le vin; le ratstn. les vendange»,U rini/teatlon, les coterie* et ehnis, te fin après I*.détnvage, te if», en Sou-léttltt font l'objet d'autant de Chapitre* oii le* propriétaires trouveront tentnsen <leréaliser de grande» amélioration* et de rtefles èmnomies.

Viennent «e«nite ta fabrication de IVa«nle-»ie. la «talisliiwe de la produc-tion ri de la run«>mmatiu» (vins et eana-de-tie), les pris de revient, l'étude.lélailU'e <fncommerce et tin transport de* «in*, la législation AVale, le ré-gime douanier, le* tarifs des chemins de fer, etc. Vingt-huit Caries détailléeset minudrii«ement etaete» des régions «inteole* accornpa^neui et complètentrelie oeuvre magistrale.

lnY,1 Psr» - ts-ruurh »All»tt»fIllA»* tt IRA. «Mt«Mtr*b»AtMWIt<.3*.

Page 161: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ANNALES1

.sa

CONSEMATOIRE

PUBLIÉES PAR LES PROFESSEURS.

2'SÉftifi. -TOIIE VII.

3* FASCICVIE.

aeetnXAtnji.

faa*gur*fiiadu Maammat4>B»c*srtioAciv*aCaaaarvateir*éwArbnVimnr

Oiseau» 4* «Y-th. Scutouu*.

Dteeaur*4* M. U CetenelA. LurtsenAv,'

Ptessurs 4» ai. Aeh.Murrt,. ' Dneoam4* M. AndréLino».

M. itaart Matasu». - U hur «leetriqn»et te nproeVtioa. 4» dteawal

PARIS,

OAOTHI8R-VII.URS Rf FILS, IMPHIMKUHS-LIBRAIBKS

an eomsavATwaa NATtosAt.«u A«V»KT airixa»,

Qaai des tkanda-Antiutina, SS.

f»»5

Page 162: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

HAUT nnsuoittisBif* DO conasavATomn.

Oéométrlo Appliquée «as Art». — U. le Colonel LACMBOAV,de TAtailéroie des Science», directeur du Conservatoire. — Sup-pléent : M. Cb. Baisse, professeur à l'Eeolo Centrale daa Arts «tManufacture*. .

Géométrie descriptive. — M, K. itooeni, examinateur de sortiei l'École Polytechnique. -

feeaaJqne appliquée aax Arts. — M. J. Ili»*cn, ingénieur enChef, professeur a f Écolo nationale fie» Ponte ct Chaussée».

Conairaettoa* civile*. — II. J. PIUBT, professeur A i'ficole natio-nale des Beaax-Arls.

Phjralqne appliquée ans Art*. — M. J. Vioita, maître de confé-rences à l'Kcolo Normalo supérieure.

Êléetrielte indaatrlelle. — M. Marcel Dav««x( de l'Académie de»Séisme».

Chimie générale daoa sas rapporta a»«c i'Iaâaatrl». —•

M. R. Jc.vurutscn, de l'Acailémie de Médecfne.Chimie Industrielle. — M. Aimé OIBABD,de l'Académie de» Sciences.

— Suppliant : M. E. SOBBE,ancien ingénieur des Manufacture» del'État.

Métallarglo «t Travail de**in*taas.~ M. V. U Viaaiia, ingénieuren chef, professeur è l'École nationale supérieure des Mine».

Cklmle appliqué* ans Industrie» de la Teinture, de In Céra-

mique «t de la Yerrerle. —- if. V. «a Letucs, directeur deSerVko scieotiriqnc de» Dbnane*.

Chlotte «nrleote et Aaal*** eblalqne. — H. Th. ScnLOnitto,, de l'Académie de* Science*.

Agriculture. — H. L. Gnixoan-, doyen honoraire delà Faculté de»Sciences de Nancy.

Traveas; agrleot**et Oéale raral. — M. Ch. oc Coasaaonisa,professeur a l'École Centrale des Arts el Manufactures,

rtlatare «t Tfaaag*. — M. J. Isa», ingénieur civil.

fcepaosnie politique «t Législation fadaetrlelle. — M. fi. LKVAS-S«ca, de l'Académie de* Sciences morale* «t politiques,

ftcoaomf* iadaatrlella et Statistique. — M. André Lissas,professeur a FÉeela spéemle d"Architecture.

Droit oommerelal. — Caeroé i» cent» : M. t.. AUIAVB, professeur tFaFaculté de Droit de Parie,

teoaoaile noetale,—Cierge «Vtour» : M. P. B«toato\iD, professeura la Faculté de Droit de IMria.

PnfeftMtt hnoreirtt:

V. Emile TaitAT, dépoté de la Seine, directeur de l'École spécialed'Architecture.

U. A. M POVIUB, directeur de l'Administration des Monnaieset Médaille*.

Page 163: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

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Broché a fr. îoe. I Cartonné 1 fr

ASPARf (E.>, Ingénieur hydrographe ,]a |d Marine. — Les chronomètresda marine.

ARIE8 (8.;, Conducteur dos Ponts ct Chaussées, Attaché à la Directiondes Eaux do Parte. — Cnbatare des terrassée et «wavaaiaat desterrée., avee one Préface de M. MAHICRO'OCAOMR,Ingénieur des Pontset Chaussées.

ARD (A.}, Répétiteur à l'École PoiyleehnkjMO.— Las aottvellea théo-ries etrindqnea.

ACQOffT(LoaiSr, Ingénieur de* Arts ct Manufactures. — La fabricatioada» eaax-da-vte).

BAUhTBPLOTIItEL(da), do l'observatoire d'Astronomie phvsii|iio deMeirdon. — la théorie 4»e proeédéa photanvaphtauM.

TJTÊt M.>,Membre de f Institut, et BERAADf A. >,Injc&iietiren chef de*Poudras et Hainéira». — Trantoaission par eAble» aMtaltiqttas.

OTHB, ingénieur civil.—la teacttoaaemrat des «nmhraa* 4 vapeur.MIL (P.), Ingénieur do* Constructions navales. — Régularisation desétant» dM «tachtea* éipatriqaaa.

IEVTAWSLOWSII IG.-H.). - AppUcaUon» aei«atii<|«M 4a la Pho-tographia.

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0CQ0I8 (X.). — AnaiyM des ateoela «i dM «e«s-4*-«i*.

IDIRSKT (D.), Ingénieur chimiste. — Palarltttian «t «aecharimétri».ML lt. >,ancien fnténienr île» Manufacture» do l'État. — la raetifl-eation 4* r alcool

OtJSAflD(P.>, Ueutenant-Cofonel du Génie en retraite. — La Topo-graphie.OILLT fAl.j. Ingénieur des Arts ct Ibnufaeiure», Répétiteur à l'Éeol,'Centrale. — flpamitrte) dMcripUv*. * volumes petit in-8.VRSAQIT (Iaariv,Chrmtet« à lu Compagnie de* Chemins de fer du Nord:— Cateal data**»* d» y*** *a Photographie.

Page 164: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

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Page 165: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

ANNALES

ONSERVATORE

DBS ARTS M MÉTIP3,

PUBLIÉES PAR LES PROFESSEURS.

2* SÉRIE. -TOa.fi VII.

4* P.tSKiCfrie.

aoMMAmti.

X. te Cetouei A. LACSSÏOAT.— ftetlurreaea *ur tes hutre-

nanb, te* nMlbede»et te drsria lepogYepkbnrt (suit*).

PrvBTsjnve, peur ift)3-i*/,r des Cours publie* et gta-tatts 4e ha*l essMis^sarnt 4a Ce«*ervataire 4e* Art* *t

•' Mette». .

TableJe» «atiérm île terne VII de te y Sert».

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Quai de* Oraoïda-AUgiisUns, 56.

1199

Page 166: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

>BAt>? nMuoirnft»*T no consamvATotnn,

O40B4trl« appllqn** ans Art*. — M. le Colonel I.ACSSBDAT,de l'Académie des Sciences, directeur du Conservatoire. — Sup-plient : M. Ch. Baisse, professeur à l'Ecole Centrale dea Arts etManufacture*.

CMoaaetrl* de*crlpUvr*.—M. E. Roccné, de l'Académie de» Science»,examinateur de sortie à l'Ecole Polytechnique.

«féeaniqae appliqué* ans Art*. — M. J. Htascn, ingénieur en

chef, professeur a f Ecole nationale des Ponts ct Chaussée».

Oonatraotlon* eivlle*. — Ai. J. PIUCT, professeur i l'Ecole natio-nale dos BçauA-Aris.

Phjralqne appllqn4* «tu Art*. —M. J. Viotix, maître de confé-rences Al'Ecole Normale supérieure.

tleetrtelte ladostriell*. — M. Marcel Iterau, de l'Académie de»Sciences.

Chimie «jénéral* dans «• «apporta avec l'tadaatrl*. —

M. E, Ja.vortatscn, do l'Académie de Médecine.

Chimie Indnatrlelle.—M. Aimé GIBABO,«tel'Académie des Science».— Supplient : M. B. Sonn, ancien ingénieur de* Manufacture» riel'Etat.

Métallttrffjl* et Travail dan métans.— M.U. I.« Vraman, ingénieuren chef, professeur à l'Ecole nationale .supérieure des Mines.

Gbiml* appllqaee ans ladastrlsa d* la Telutor*, d* la Cara-

mlqne et de la Verrern». — M. V. DK LU SES, directeur duService scicnlinqae des Douanes.

Chimie agricole «t Analjras chlmiqn*. — M. Th. Scnuasixc,de l'Académie de» Science».—Supplient : ht. Th. SCHUBSIK»ttb, ingé-nieur de» Manufacture» do l'Etat.

AgrievJtarp.' — M. I.. GatSBCAV, doyen honoraire delà Faculté desSciences de Nancy.

Travaux agricole* et Geai» raural. — M. Ch. DE Coa«s«ocss«,

professeur à l'Ecole Centrale des Arts ct Manufacture».

riUtnr* et Tissa*». — M. J. las», ingénieur civil,

fteoaoale polltlqa* et Législation Industrielle. — M. £. I.SVAS-saca, de l'Académie de» Sciences morales et poiitii|ries.

Economie ladastrielle «t tatlatlqae, — M, André LICMB,professeur a l'Ecole spéciale d'Architecture.

Droit oomoi*rclal. — Chargé 4e etnr» s M. E. ALOLAVB,professeur 4la Faculté de Droit de Pari*.

Éeeaosai* sociale. —»Chargé et court : M. P. BBAOBCSIBI»,professeura fa Faculté de Droit de Partes

PmfetttuT» honoruirtt:

M. Emile TaetiT, député d* la Seine, directeur d* l'Ecole spécialed'Architecture.

M. A. me FOVIUB, da l'Académie de» Srfeoces morale* et polfttqve»,iiircctenr de l'Administration dM Monnaies et Médailles.

Page 167: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

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UREOAROfll,), Professeur aaréiçé à TEcole supérieure de Pharmacie,ssisiant eu Mnséum. — U niicrascopa M SM applisaiion».Lf (B. 4»), Ingénieur au Corp» des Mine». — FahriMtioa da te Foat*.

ORLET(C), Ancien Elève de l'Ecole Normale supérieure, Ikwtenr esSciences nwlhémaltrjues, Professeur au Lycée Henri IV. — Traité daaBteyctes et 4M Biayslettee, suivi 4'aaa applicatlea Ala eoistraettea4M VèlodroatM.

PARI (8.), Ingénieur hydrographe de la Marine. — LM ehroncmétraSdeauriM.

RltS<0.>, Con liclepr do» Pont* et Chaussées, attaché à la Directionde* Eaux de Parte. — Cohatare 4M tanassM «t «Mavtsttat 4Mterres.

ARB ( A. i. Répétiteur à l'Etolc Polytechnique.— tes aonvellM taée-riMehladqaM.6QVXT (iMi»), Ingénienr de* Arts et Manufactures. — La fabrieatloa4*s aanx-se-Vi*.

BAOhTBFLovfiiii (4«>, do lYhservaloire d'Astronomie phy»H|tHyrleMeudon. — la tksorte 4M procé4éa pliotaoraplMeaM.AOTt ( B. ). Membre de I"Institut, el BltUlDf A. \ Ingénieur en cher desP'xtdres et Ste.'pétrvs. — Traaaartestea far «Ahbs atttaltl*]***.

PTM, l.iixéniciir civil. — L» tmi«iieaaia»»at 4M aiachlaM à vapra.mtLfP.i. Ingénieur des Constrnclion* navales, '— RégalarisaUon 4M«tetaara 4M atMhfaMe éleetrlfiM.IBWWOLÛfmi (».-.). - Applteettens MterttqaM 4« la Pho-tefrofti*.UB il.) et 1411? fB.)t MéiliWiiw-tmjor* de l'Armée, Lauréats de

I Académie de MéaWitt*. — Examan 4«s allarata saasMte, avec unePréface da M. le Professeur J. Aaaotu». Médecin inspecteur de l'Armée.Membre correspondant de l'Académie de Méiteeine.

OBJ (%.). — AMIVM 4M «Icool* «t 4M Mat-de-vte.RSXT (0.), Ingénieur chimiste. — PotarfeatiM «t saMbarfaiétrl*.

RIL f E.). ancien Ingénieur de» Manufacture» de l'Etat. — La ractit-satiradai'ahMl.

Page 168: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

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Page 170: Annales Du Conservatoire Des Arts Et Metiers 1895

La vie et les travaux de PONCELET, par M. le Colonel A. LAUSSEDATL'industrie manufacturière aux Etats-Unis et l'exportation française en Amérique, par M. Ernest LOURDELETRecherches sur les instruments, les méthodes et le dessin topographiques (1er Partie), par M. le Colonel A. LAUSSEDATLa vie et les travaux de MORIN, par M. le Colonel A. LAUSSEDATLa vie et les travaux de TRENGA, par M. le Colonel A. LAUSSEDATL'enseignement des Constructions civiles au Conservatoire des Arts et Métiers; leçon d'adieux, du lundi 5 novembre 1891, de M. le Professeur honoraire Emile TRELATLa vie et les travaux de FROMENT, par M. le Colonel A. LAUSSEDATEtude comparative de l'administrative de l'Enseignement primaire dans les Etats civilisés, par M. E. LEVASSEURDiscours prononcé le 27 juillet 1895, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, à la distribution des prix aux élèves de l'Ecole nationale des Arts décoratifs, par M. leColonel A. LAUSSEDATInauguration du monument de BOUSSINGAULT, le 7 juillet 1896, au Conservatoire des Arts et Métiers. - Discours de M. Th. SCHLOESINO, de M. le Colonel A.LAUSSEDAT, de M. Ach. MUNTE, et de M. André LEBONLe four électrique et la reproduction du diamant, par M. Henri MOISSANRecherches sur les instruments, les méthodes et le dessin topographiques (2e Partie), par M. le Colonel A. LAUSSEDATProgramme des cours du Conservatoire des Arts et Métiers, pour l'année -1896

PLANCHES.Pl. I. - Les instruments, les méthodes et le dessin topographiques: Astro portant une petite boussole près de l'ann.Pl. II. - Cercle hollandais, et boussole de poche avec g.Pl. III. - Siège de la Rochelle, d'après Callet.Pl. IV. - Plus du siège de Béthune, d'après .Pl. V. - Profil en vue générale de la ville de Béthune, d'après .Pl. VI. - Plan et vue de la ville de Charleroy, d'après Le Poutre.Pl. VII. - Vue du château de Vincennes, d'après Van der .Pl. VIII. - Carte d'une partie de l'Andalsie, d'après Hyme Ches.Pl. IX. - Carte de l'Ile de la Martinique, d'après le Dépôt des cartes et de la Marine.Pl. X. - Fragment de la Carte de .Pl. XI. - Chaîne des pays d'Auvergne: fig. a, Carte de l'Etat-Major: fig. b, d'après un relief éclairé obli.Pl. A (p. 190). - J.-B. BOUSSINGAULT (18-18).Pl. B (p. 206). - Monument de BOUSSINGAULT.