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REPUBLIQUE DU BENIN ************ MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE ************* INSTITUT NATIONAL DES RECHERCHES AGRICOLES DU BENIN CENTRE DE RECHERCHE AGRICOLE BASE A AGONKANMEY ************ PROGRAMME ANALYSE DE LA POLITIQUE AGRICOLE *********** SOUS PROGRAMME ANALYSE POLITIQUE SECTORIELLE *********** Rapport final Réalisé par : Patrice Y. ADEGBOLA Laurent OLOUKOÏ Hervé C. SOSSOU Arouna AMINOU Juin 2005 ANALYSE DES EFFETS DE LA FILIERE ANACARDE AU BENIN: UNE APPLICATION DU TABLEAU ENTREES- SORTIES T.E.S

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REPUBLIQUE DU BENIN ************

MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE

*************

INSTITUT NATIONAL DES RECHERCHES AGRICOLES DU BENIN

CENTRE DE RECHERCHE AGRICOLE BASE A AGONKANMEY

************

PROGRAMME ANALYSE DE LA POLITIQUE AGRICOLE

*********** SOUS PROGRAMME ANALYSE POLITIQUE SECTORIELLE

***********

Rapport final

Réalisé par:

Patrice Y. ADEGBOLA Laurent OLOUKOÏ Hervé C. SOSSOU Arouna AMINOU

Juin 2005

ANALYSE DES EFFETS DE LA FILIERE ANACARDE AU BENIN: UNE

APPLICATION DU TABLEAU ENTREES-SORTIES T.E.S

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Résumé

Au Bénin, l’intensification et la diversification des cultures constituent deux enjeux à

plus d’un titre. La noix d’anacarde, qui est une culture d’exportation, se trouve très bien

placée pour répondre à ces enjeux majeurs. En effet la culture de l’anacarde offre plusieurs

opportunités tant nationales qu’internationales. Des études ont montré que la filière dégage

une rentabilité financière positive pour un plus grand nombre d’acteurs (producteurs,

commerçants, etc.). Cependant, si l’apport de la filière aux acteurs qui y sont est connu, son

importance pour les autres acteurs qui sont hors de la filière et donc pour l’économie

nationale reste inconnue. Or la mesure de l’importance économique de la filière pourra aider

les décideurs à choisir des politiques adéquates susceptibles de faire prospérer la filière et

par conséquent l’économie dans son ensemble.

Cette étude vise principalement à évaluer l’apport économique de la filière au plan

national. Le Tableau entrées sorties TES pour le Bénin qui a été désagrégé compte tenu des

objectifs visés est utilisé. Cet outil d’analyse permet de montrer les interactions existant entre

les secteurs de l’économie et de suivre les flux des consommations intermédiaires entre les

différentes branches d’activités. Pour y parvenir, une enquête quantitative auprès des

différents acteurs de la filière a été réalisée. Il ressort des résultats que:

- la filière anacarde dégage une balance commerciale excédentaire;

- les taxations directe et indirecte restent faibles dans la filière;

- la valeur de la production est inégalement répartie;

- le taux d’intégration de la filière dans l’économie nationale est faible;

- la valeur ajoutée indirecte générée par la filière anacarde est faible.

A la lumière de ces résultats, on peut donc conclure que la filière anacarde n’est pas

encore intégrée dans l’économie nationale. La capacité de la filière à générer des valeurs

ajoutées hors de la filière est faible.

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Table des matières

RESUME ................................................................................................................................... 1

TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 2

1- INTRODUCTION ................................................................................................................ 3

2- APERÇU SUR LA FILIERE ANACARDE AU BENIN ........ .......................................... 4

2-1- ANALYSE DE LA PRODUCTION .......................................................................................... 4 2-1-1- Origine et évolution de la culture de l’anacarde au Bénin ..................................... 4 2-1-2- Organisation de la production ................................................................................ 4 2-1-3- Appui technique et financier ................................................................................... 5 2-1-4- Organisation de la vente ......................................................................................... 6

2-2- SECTEUR DE LA COMMERCIALISATION ............................................................................. 7 2-2-1- Les acteurs ............................................................................................................... 7 2-2-2- Les circuits de commercialisation ........................................................................... 7

3- PRESENTATION DE L’ETUDE ....................................................................................... 8

3-1- CONTEXTE, PROBLEMATIQUE ........................................................................................... 8 3-2- OBJECTIFS ET HYPOTHESES ............................................................................................ 10 3-3- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE ..................................................................... 10

3-3-1- Définition des concepts ......................................................................................... 10 3-3-2- Méthodes d’analyse ............................................................................................... 14

4- RESULTATS ET DISCUSSION ...................................................................................... 17

4-1- QUELQUES RESULTATS DE CADRAGE ............................................................................. 17 4-2- RESULTATS D’ IMPACT .................................................................................................... 19

5- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ................................................................ 21

REFERENCES ....................................................................................................................... 23

ANNEXE ................................................................................................................................. 25

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1- Introduction

L’économie béninoise est une économie embryonnaire. Son taux de croissance de est

estimé à 3% en 2004 avec un taux d’inflation de 1,5%. Ce niveau du taux d’inflation favorise

la collecte de l’épargne qui est un moteur de la croissance économique. Cependant,

l’utilisation de cette épargne sous forme d’investissement n’est pas encore effective. En effet,

le manque de projets d’investissement rentables, les taux d’intérêt élevés, les problèmes liés à

l’asymétrie informationnelle, etc. amènent les institutions financières à n’octroyer que des

crédits à court terme. Les recettes engendrées par les finances publiques sont passées de

163,372 milliards de FCFA en 2003 à 163,427 milliards en 2004 (INSAE, 2004).

L’économie du Bénin repose essentiellement sur l’agriculture (PNUD, 1999). Cette

dernière participe pour une grande part (39%) à la formation du PIB. Elle emploie environ

70% de la population active (DPDR, 2001). Selon INSAE (2004), le taux de croissance du

secteur primaire est de 2,2% en 2003. Cette baisse par rapport à l’année 2002 (2,5%) peut

s’expliquer par la baisse de la production agricole. Ces performances de l’agriculture ont été

pendant longtemps le fait des cultures vivrières du point de vue de leurs superficies (80%) et

de leur production (90%) (Houndékon, 1996). Mais l’on observe de plus en plus un intérêt de

l’Etat pour les cultures d’exportation parmi lesquelles l’anacarde.

Cette étude se propose alors de montrer l’importance économique de la filière

anacarde par une analyse de ses effets sur l’économie nationale.

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2- Aperçu sur la filière anacarde au Bénin 2-1- Analyse de la production 2-1-1- Origine et évolution de la culture de l’anacarde au Bénin L’anacardier (Anacardium occidentale) est une plante à intérêt multiple et varié (Aina, 1996).

Son aire d’origine est l’Amérique du Sud, plus précisément la région de Ceara au Nord-est du

Brésil où elle est présente en vastes peuplements naturels (Gagnon,1998). Son introduction en

Afrique a été faite par les Colons Portugais dès les 16ème et 17ème siècles.

Au Bénin, l’anacardier s’est retrouvé à l’état subspontané dans la région soudanienne

du littoral, particulièrement entre Pahou et Ouidah (Gagnon, 1998). Mais son extension à

d’autres régions, notamment celles des anciens départements du Zou, du Borgou, et de

l’Atacora, a véritablement débuté dans les années 1960 sous forme de champs collectifs grâce

au concours du budget national appuyé dans son action par l’aide américaine (Aina, 1996) .

Ainsi, selon Gagnon (1998) cité par Singbo et al (2003), les premières plantations

d’anacardiers à grande échelle ont été réalisées entre 1962 et 1965. Par la suite, la

Commission des Communautés Européennes a appuyé un vaste programme de

développement de l’anacardier. Ce programme, qui a été réalisé en deux phases, a permis

l’installation de 5322,95 ha de plantations domaniales et 4503 ha de plantations privées

(Gagnon, 1998). Ce programme a également favorisé l’implantation de l’usine de traitement

de la noix d’anacarde à Parakou en 1974. Mais déjà en 1987, ces plantations domaniales ont

régressé jusqu’à 2752 ha (MDR ,1994).

2-1-2- Organisation de la production

Les semences utilisées pour la plantation d’anacardier proviennent des anciennes

plantations. Le choix des semences se fait à partir des critères bien définis. En effet, les noix

de grosses tailles sont préférées par le paysan aux noix de petites tailles.

A Bantè par exemple, un projet de DEDRAS/PADSE fournit des plants aux

producteurs à 125 Fcfa l’unité. Mais malheureusement, le constat est que les producteurs,

pour la plupart n’utilisent pas encore de plants issus de pépinière. Le semi direct est la

méthode culturale dominante pour l’installation des plantations. Les opérations culturales

comprennent le défrichement, le semi d’une culture annuelle, le semi direct des noix

d’anacarde, le piquetage pour l’anacarde. Les opérations d’entretien sont le fauchage, le

sarclage, le regarnissage, l’élagage, la coupe d’éclaircie, le nettoyage, la fumure, le traitement

phytosanitaire. L’entretien permet aux producteurs d’obtenir de bons rendement.

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La densité des plantations varie d’un producteur à un autre. Le nombre moyen de plants à

l’hectare est de 122 plants. Les équipements utilisés par les producteurs sont la houe, le

coupe-coupe, les piquets, les plantoirs, etc.

La main-d’œuvre familiale reste la principale source de force de travail. Les autres sources de

main-d’œuvre sont l’embauche à temps partiel et l’entraide.

D’une manière générale, trois types de main-d’œuvre interviennent dans la production

de l’anacarde : la main-d’œuvre familiale, la main-d’œuvre occasionnelle et la main-d’œuvre

d’entraide. Ces trois catégories de main-d’œuvre sont utilisées dans diverses opérations. Ainsi

on note la main-d’œuvre pour la mise en place de la plantation, la main-d’œuvre pour

l’entretien des plantations et la main-d’œuvre pour la récolte.

2-1-3- Appui technique et financier

Dans la plupart des zones de production, les producteurs bénéficient rarement de

l’appui technique des agents des secteurs du CERPA qui est la structure publique d’appui

technique aux agriculteurs. Seulement quelques ONGs et projets de développement présents

au Bénin intéressés par la culture de la noix cajou apportent leurs assistance aux producteurs.

Ainsi dans la région de Bantè, par exemple, les producteurs reçoivent l’appui dans la

fourniture de plants sélectionnés et dans les techniques de semis de la part de l’ONG

DEDRAS.

Dans la Commune de Ouessè, les acteurs intervenant dans le secteur sont : le PADSE

(entre 2000 et 2003) pour la production de plants et l’encadrement technique ; l’URF (2000-

2003) au niveau de l’encadrement technique. L’ONG DEDRAS pilote les actions de

PADSE dans certaines régions productives du pays. Les organisations intervenant dans le

Secteur sont l’UPAZ (Union des producteurs d’anacarde du Zou qui avait une bonne assise),

l’ONS (Cotonou), les GV (Groupement Villageois) anacarde au niveau des villages et l’Union

des producteurs d’anacarde de Ouèssè.

Enfin, pour ce qui est du financement, certains producteurs bénéficient de crédits

auprès des grossistes, des collecteurs ou de certaines structures d’exportation. Le paiement est

fait lors de la récolte et en nature, c’est-à-dire avec les noix cajou. La quantité de noix donnée

en contrepartie doit correspond au montant du crédit. Le prix du kilogramme, dans ce cas, est

souvent inférieur au prix du marché.

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2-1-4- Organisation de la vente

Les producteurs sont les premiers concernés par la commercialisation des noix. Les

stratégies adoptées par ces derniers dépendent de leur capacité financière. En réalité, la grande

majorité des producteurs vendent leurs produits avant le démarrage les récoltes à cause des

conditions socio-économiques défavorables. De plus, le problème de mise en marché des

noix d’anacarde est une préoccupation importante des producteurs (Singbo et al, 2003).

Certains, ayant besoin de liquidité pour financer les entretiens des plantations prennent des

avances auprès des commerçants ou des collecteurs à des taux pouvant atteindre 100%

(Lakoussan, 2002). En fait, une partie importante de la production est commercialisée sous

forme de remboursement des avances à un prix de cession nettement inférieur au cours du

marché. Au cours de la campagne 2002-2003, un prix plancher de 200FCFA/kg a été fixé par

le gouvernement au lancement de la campagne en Mars. Selon les producteurs, la période de

fixation du prix devrait intervenir plus tôt. Certains producteurs ont déjà vendu leur

production à bas prix avant la fixation du prix plancher. Au début de la récolte le prix est

d’environ 150FCFA/kg. Le début de la récolte ne coïncide pas avec le début de la campagne.

Pour pallier cette situation, Lakoussan (2002) a rapporté qu’une expérience de

commercialisation collective organisée par le Groupement des Exploitants Agricoles du Bénin

(GEA) a eu un impact réel sur le prix d’achat au producteur. Ces difficultés auxquelles sont

confrontés les producteurs peuvent être surmontées si l’Etat s’impliquait d’avantage dans la

fixation des prix d’achat des noix. En effet, le prix est librement fixé par les commerçants

locaux ; l’Etat n’intervenant que dans la fixation des prix plancher (Gagnon, 1998). Les

producteurs souhaitent que le prix plancher soit fixé au début du mois de janvier, c’est-à-dire

avant la première récolte. Le tableau 15. dresse la répartition des commerçants suivant le

mode d’information et la source. Selon Singbo et al (2004), l’information sur le prix, dans la

zone d’étude, circule des indo-pakistannais aux producteurs en passant par une multitude

d’intermédiaires ; ce qui crée des distorsions sur le prix. L’accès à l’information sur les prix

reste difficile aux producteurs.

Les commerçants, dans leur grande majorité (78%), ne marchandent même pas le prix

d’achat avec les producteurs ; ces derniers sont obligés de vendre leurs produits sans

discussion de prix. En fait cette situation est due à l’inorganisation de la commercialisation

entraînant du coup la faiblesse des prix de vente qui s’observent. D’autres facteurs qui

expliquent le faible niveau des prix de vente sont le manque d’entente entre les producteurs

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vis-à-vis des acheteurs et l’absence d’un organisme ayant pour mission la fixation et la

vulgarisation des prix de vente.

2-2- Secteur de la commercialisation 2-2-1- Les acteurs

Le système actuel de commercialisation des noix d’anacarde est complexe. Ainsi,

plusieurs acteurs existent entre le producteur et les négociants Indo-Pakistannais. On distingue

les producteurs qui participent à la production ; les courtiers qui travaillent pour le compte

d’un collecteur, d’un grossiste ou d’un exportateur ; les semis-grossistes ; les grands

grossistes et les exportateurs.

Equipements et instruments de mesure

La principale unité de mesure est le kilogramme. Les instruments de mesure sont les

pesons, les balances et les sacs. Il existe une gamme variée d’unités de mesure locales en

fonction des localités et de la culture des populations.

2-2-2- Les circuits de commercialisation

Les circuits de distribution concernent un seul produit, la noix brute. Plusieurs acteurs

y interviennent. On distingue les producteurs, les organisations professionnelles, les

commerçants ou acheteurs et les exportateurs. Les associations professionnelles paysannes

regroupent les UCP (Union Communale des Producteurs), les OP (Organisations Paysannes),

les services de courtage comme Agro Services Conseil de Dassa-Zoumé qui négocient

directement la commercialisation des produits des producteurs qu’elles représentent avec les

exportateurs ou les grossistes pour leur garantir des meilleurs prix. Les commerçants

regroupent les opérateurs tels que les collecteurs, les semi-grossistes, les grossistes (Offre

National, 2003).

Au Bénin, la campagne de commercialisation s’ouvre officiellement au cours du mois de mars.

la période officielle de l’exportation de l’anacarde au Bénin est fixée chaque année par le

gouvernement et généralement comprise entre le 15 mars et le 15 octobre (JITAP,2003 ). Les

entreprises exportatrices localisées sur le territoire national démarrent officiellement leurs

opérations au niveau du port de Cotonou. Mais les autres acteurs (producteurs, collecteurs,

courtiers, grossistes) démarrent déjà les transactions en janvier à l’intérieur du Pays.

La commercialisation des noix d’anacarde suit au Bénin des circuits non officiels. La

multiplicité des réseaux de commercialisation, au fonctionnement indépendant, entraîne une

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forte concurrence sur le terrain ; ce qui, parfois favorise la hausse des prix au producteur

(Singbo et al, 2004).

3- Présentation de l’étude

3-1- Contexte, problématique

Dans le cadre de la diversification de la production agricole et des sources de revenus

des populations rurales, un accent est mis, par le gouvernement sur la promotion des

nouvelles cultures industrielles d’exportation. Le Bénin affirme ainsi sa volonté de réduire sa

dépendance vis-à-vis des importations et de diversifier l’offre d’exportation via l’amélioration

de la compétitivité et une meilleure gestion de la qualité dans les filières de production. Le

tableau 1 présente quelques exportations du Bénin entre 1992 et 1999. Il ressort de l’analyse

de ce tableau que la valeur FOB des exportations a connu une augmentation d’environ 482%

entre 1992 et 1999. Cette performance peut s’expliquer par l’augmentation des parts du coton

et dans une moindre mesure de l’anacarde.

Mais la filière coton au Bénin connaît d’énormes problèmes (baisse continue des prix

au producteur et du cours mondial) depuis 1998 (PAPA, 2003). En effet, après un

accroissement de 6,2% en 2001, la production intérieure brute (PIB) a connu une décélération

pour atteindre 4,4% en 2002, 3,9% en 2003 et 3% en 2004. Ce ralentissement s’explique entre

autres raisons par la baisse de la production cotonnière pour la campagne 2003/2004. Cette

crise cotonnière, selon INSAE (2004), a aussi eu pour conséquence un ralentissement de la

croissance du secteur secondaire.

Dans la perspective de diversification des productions agricoles et des sources de

revenus pour les populations actives, la filière anacarde apparaît comme l’une des plus

intéressantes à étudier et à développer (Agro- Ind., 2002). Les productions agricoles tournées

vers l’exportation et/ou susceptibles d’être valorisées pour le marché national sont ainsi

encouragées.

Considéré au niveau paysan comme culture de rente, l’anacardier remplit d’autres rôles à

caractères socio-économiques majeurs pour le paysan (Aina, 1996). Ainsi, il distingue quatre

objectifs définis par le paysan concernant l’anacardier :

⇒ l’anacardier comme affirmation du statut foncier ;

⇒ l’anacardier comme mode de transfert du capital à la descendance ;

⇒ l’anacardier comme source certaine du revenu et

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⇒ l’anacardier comme gage dans les transactions monétaires.

Le secteur béninois de noix d’anacarde revêt une importance certaine pour l’économie

nationale. Divers faits contribuent aujourd’hui à la réussite du secteur anacardier au Bénin.

L’environnement tant national que international reste favorable à la commercialisation de

l’anacarde. Agro-Ind (2002) écrit : « Malgré un engouement particulièrement marqué à la fin

des années 1990 qui s’explique par la forte augmentation des prix payés aux producteurs,

cette activité, qui représente la deuxième exportation du pays après le coton, est très mal

connue.».

En effet, la qualité de l’anacarde béninois n’est plus à démontrer. Même le plus gros

importateur mondial qu’est l’Inde l’a reconnue. Les techniques de production sont maîtrisés.

Elles s’apparentent aux techniques de production biologique qui ont l’avantage de préserver

l’environnement. Dans le domaine de la transformation, l’on note de plus en plus une volonté

des acteurs béninois à implanter des usines de transformation qui sont aujourd’hui au nombre

de trois (3). Des marchés internationaux existent et sont intéressés par l’achat des noix du

Bénin. Les barrières tarifaires à l’entrée des pays importateurs ne sont pas contrayant comme

le montre le tableau 2 de l’annexe.

Cependant, la crise du secteur cotonnier, le manque d’engagement de tous les acteurs de la

filière (Etat, OP, producteurs, commerçants, transformateurs, exportateurs, etc.) et la pression

démographique qui s’observe de plus en plus sont entre autres des facteurs qui peuvent

entravés le développement de la filière. Par exemple, Singbo et al (2004) écrit «Tous les

agents de la commercialisation de la noix d’anacarde gagnent plus de deux (2) fois le montant

investi dans l’activité. Environ 60% des coûts de revient (coûts de production+coûts de

transaction) de la noix d’anacarde sont supportés par les producteurs contre 40% pour les

commerçants. Par contre, environ 70% des bénéfices générés reviennent aux commerçants

contre seulement 30% pour les producteurs.». Cette situation pose le problème de la

répartition de la valeur ajoutée issue de la filière et par conséquent peut freiner le

développement de la filière. Aussi, il convient de constater que les effets induits de la filière

anacarde ne sont pas encore connus. Au stade actuel, le poids de la filière dans l’économie

national n’est pas connu.

En effet, il urge pour le Bénin de mesurer l’importance économique de la filière anacarde

et de savoir ses effets réels sur l’économie nationale.

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3-2- Objectifs et hypothèses L’objectif global pour cette étude est de mesurer l’importance économique de la filière

anacarde au Bénin. Cette mesure passe par l’analyse des effets de la filière sur l’économie

nationale. De cet objectif global, se dégagent deux (2) objectifs spécifiques :

1. Quantifier l’impact économique de la filière anacarde;

2. Proposer des politiques indispensables au développement de la filière.

Deux hypothèses de base sont formulées:

1. L’importance économique de la filière anacarde n’est pas connue des acteurs;

2. Des instruments de politiques capables de stimuler le développement de la filière et

donc de l’intégrer dans l’économie nationale existent.

3-3- Cadre théorique et méthodologique 3-3-1- Définition des concepts

L’appellation «filière» recouvre des contenus forts larges et parfois différents. Elle

englobe un ensemble de notions parfois plus précises telles celles de chaîne, circuit, branche

ou secteur d’activités, marché, système, etc. (Lebally et al., 2000). Chacun dispose de sa

propre définition et des limites qu’il entend donner au mot « filière ». La littérature regorge

d’une diversité de définitions plus ou moins proches : Ledent (1986), Duruflé (1988),

Montigaud (1992), Malassis (1996), Lebailly (2000) etc.

Même si ce terme est connu depuis longtemps par les économistes, la notion

« moderne » de filière commence à apparaître aux Etats-Unis après la seconde Guerre

Mondiale, à la suite des travaux effectués par la «Havard Business School» pour montrer le

poids économique mais aussi politique du secteur agricole (Montigaud, 1992 cité par

Gnimadi, 2003). Quelques définitions de la filière sont données à titre indicatif :

Le filière désigne l’ensemble des actes de production, transformation, distribution

relatifs à un produit (pomme de terre, sucre, bois, etc.) ou à un groupe de produits homogènes

(céréales, fruits et légumes, viandes de boucherie, produits laitiers, etc.) et concourrant à la

satisfaction d’un même besoin final issu de la consommation. (Ledent, 1986).

Selon Duruflé (1988) repris par Fabre (1993), «On entend par filière de production,

l’ensemble des agents (ou fraction d’agents) économiques qui contribuent directement à la

production, puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un

même produit agricole». Les filières permettent de décrire, de l’amont à l’aval l’ensemble des

opérations de transformation et de répartition qui valorisent les ressources d’un pays.

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Montigaud (1992) définit la filière comme «l’ensemble des activités étroitement

imbriquées, liées verticalement par l’appartenance à un même produit (ou des produits très

voisins) et dont la finalité consiste à satisfaire le consommateur », reliant ainsi la notion de

filière à celle de la performance du marché.

De Bandt (1996), assimile la filière à «un mésosystème productif, c’est-à-dire un

«système organisé de relations défini par référence aux champs d’actions stratégiques des

agents», par opposition à la notion statique de filière conçue comme une succession de stades

de fabrication reliés par des flux d’échanges.

Selon Malassis (1996), «La filière se rapporte aux itinéraires suivis par un produit (ou

groupe de produits) au sein de l’appareil agroalimentaire; elle concerne l’ensemble des agents

(entreprises et administrations) et des opérations (de production, de répartition, de

financement) qui concourent à la formation et au transfert du produit jusqu’à son stade final

d’utilisation, ainsi que les mécanismes d’ajustement des flux des produits et des facteurs de

production le long de la filière et à son stade final.».

Dans son cours d’économie rurale, Henry de Frahan (2004) définit la filière comme

« un ensemble d’agents économiques (producteurs, négociants, transformateurs, grossistes,

détaillants et consommateurs) qui sont engagés dans différentes activités apportant à chaque

étape une valeur ajoutée.». Il la compare à un pipeline ou ligne d’assemblage avec des

intrants, des extrants et des valves dans lequel différentes fonctions sont exercées et de la

valeur est ajoutée aux nombreuses étapes successives.

Ainsi, La notion de filière peut être considérée comme une notion souple à géométrie

variable. Cette variabilité a une dimension temporelle (évolution du concept dans le temps)

mais aussi technique, qui traduit la diversité des objectifs de recherche et des méthodes

d’analyse utilisées : analyse structurelle, analyse fonctionnelle, filière produit, filière demande

finale etc.

Lebailly (2000) fait remarquer à juste titre : «Il apparaît que le concept de filière et ses

champs d’application diffèrent selon l’angle sous lequel on s’y intéresse et les utilisations que

l’on veut en faire».

La valeur ajoutée est la Richesse réellement créée par l'entreprise. Elle est la différence

entre la production brute et la somme des consommations intermédiaires. La production brute

ici est l’ensemble formé par la production vendue et non vendue. Les consommations

intermédiaires représentent l’ensemble des produits utilisés et qui ont été détruits dans le

processus de production ; elles ont ainsi servi à produire l’output final. La valeur ajoutée

directe est la valeur ajoutée liée à la filière et la valeur ajoutée indirecte est celle générée hors

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de la filière. Quant à la valeur ajoutée incluse, elle représente la somme des valeurs ajoutées

directe et indirecte. Elle mesure la contribution de la filière au produit intérieur (ou national)

brut. Les importations incluses sont la somme des importations directe et indirecte.

La balance commerciale est la différence entre exportations et importations. Elle

représente une composante du Produit Intérieur Brute (PNB). Elle sera qualifiée

d’excédentaire lorsque le niveau des exportations est supérieur à celui des importations. Elle

est déficitaire dans le cas contraire.

La taxation se définit comme l’ensemble des taxes et subventions respectivement perçues

et accordées par un Etat, une collectivité locale, etc. Selon LAROUSSE, la taxation est

l’action de taxer. Noudjènoumè (2001), définit la taxe comme « un prélèvement pécuniaire

opéré au profit de l’Etat, des collectivités locales, ou des établissements publics administratifs

(ce qui la distingue de la parafiscalité ) par voie de contrainte (ce qui la distingue du prix ) sur

le bénéficiaire d’un avantage particulier procuré à l’occasion du fonctionnement d’un service

public (ce qui la distingue de l’impôt) sans corrélation nécessaire avec le coût du service (ce

qui la distingue de la redevance ).». Les subventions à l’opposé des taxes, sont selon le

Dictionnaire Universel, « toute somme versée à fonds perdus par l’Etat, une collectivité

locale, un organisme, un mécène à une collectivité publique, une entreprise, un groupement,

une association, un individu, pour lui permettre d’ entreprendre ou de poursuivre une activité

d’intérêt général.». Selon KRAUGMAN et OBSTFIELD (2001), le subside à l’exportation est

un paiement fait à une firme ou un individu qui vend des biens à l’étranger. Selon VARIAN

(1999), la taxe est la différence entre le prix que le demandeur paie et le prix que l’offreur

reçoit. En effet, la taxe a pour impact la diminution de la quantité vendue, l’augmentation du

prix payé par les demandeurs et la diminution des prix reçus par les offreurs.

Le taux d’intégration est la part de la valeur ajoutée du produit dans la production de toute

l’économie. C’est un indicateur de mesure d’impact macroéconomique d’une filière. Sa

faiblesse témoigne de la non intégration de la filière dans l’économie nationale. Lorsqu’elle

est inférieure à 50%, la filière étudiée est dite extravertie donc peu développante. Un taux

d’intégration supérieur à 90% indique une filière dont les activités font essentiellement appel

aux ressources nationales. On considère en général qu’au-dessus de 70%, la filière est bien

intégrée dans l’espace économique national. Mais l’analyse doit prendre en considération le

pays (particulièrement sa «taille économique») et les spécificités de la filière étudiée

(spécificités techniques, caractéristiques du marché international du produit).

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13

Les agents nationaux sont des résidents de l’économie nationale. S’ils sont sur le territoire

national, ils y exercent leurs activités depuis au moins un (1) an. S’ils sont à l’étranger, ils s’y

sont établis depuis moins d’un an. Les non résidents regroupent les nationaux ayant déjà passé

plus d’un an à l’étranger et les étrangers établis sur le territoire national il y a moins d’un an.

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14

3-3-2- Méthodes d’analyse 3-3-2-1- Modèle théorique

Les modèles macroéconomiques, comme les modèles keynésiens, ne présentent pas

d’éléments détaillés sur les nombreux secteurs d’activités qui, dans l’agriculture, l’industrie et

les services, constituent une économie.

Les interactions ou liaisons entre ces secteurs sont d’une importance fondamentale pour

les planificateurs, qui doivent, pour assurer la cohérence, surveiller parallèlement les

équilibres macroéconomiques d’ensemble.

L’outil conçu pour mener à bien ces tâches est le tableau entrée sortie (TES). Ses deux

inventeurs en reflètent la souplesse et l’utilité. D’origine russe , l’économiste Wassily

Leontief mit au point les tableaux d’échanges intersectoriels à Harvard, dans les années 1930,

pour permettre une meilleure compréhension du fonctionnement d’une économie moderne,

et, par la suite, faciliter la planification aux Etats-Unis après la guerre. L’économiste russe

Leonid Kantorovitch élabora le même outil, à peu près à la même époque, mais par une

recherche distincte, en intégrant à la fois la demande finale et l’emploi des biens

intermédiaires dans l’industrie, afin d’aider les services de planification de son pays à fixer les

objectifs quantitatifs de l’économie soviétique. Le travail des deux économistes vaudra à

chacun le prix Nobel.

Le TES est aussi appelé Tableau d’échanges intersectoriels, ou encore Tableau input-out-

put (terminologie anglo- saxonne), l’input étant le facteur de production, et l’output la

production. L’input c’est ce qui est acheté par l’entreprise, et l’output c’est ce qui, est vendu

par l’entreprise (HICKS, 1937).

Le TES est formé de la juxtaposition de tableaux. Il est destiné à décrire la structure de la

production nationale. Il présente sous forme synthétique : les comptes de production et

d’exploitation des branches qui sont lus en colonne ; et les équilibres ressources – emplois sur

biens et services.

Le tableau entrée sortie sert à montrer les flux de production d’un secteur d’activités vers

un autre, et des secteurs d’activités vers l’usager final (consommateur, investisseur et

exportateur).

Le TES est un instrument de projection utilisé pour les prévisions à court terme ( année en

cours et année suivante) et à moyen terme ( planification à 5 ans). Son utilité ne se limite pas

à ce aspect. Il est en mesure d’apprécier les conséquences pour l’économie nationale des

variations de certains prix et des progrès de productivité.

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15

Rajemison et Younger (2000) ont utilisé le tableau Entrée-Sortie (TES) de 1995 pour

évaluer l’incidence des principales taxes indirectes en vigueur à Madagascar. Il ont aboutit à

la conclusion que le système d'impôts indirects reste largement progressif à Madagascar, sauf

dans le cas du pétrole lampant qui reste nettement régressif.

Desjardins (2003) a évalué à l’aide du modèle entrées sorties, l’apport économique total

du secteur des pêches au Nouveau Brunswick au plan provincial. Des résultats de son étude,

on retient que L’apport économique du secteur du hareng sur la côte est du Nouveau-

Brunswick est très important. En effet, l’auteur écrit «Si l’on combine les effets direct,

indirect et induits, l’on constate que ce secteur a des retombées de près de 1000 emplois,

mesurés en années-personnes. Le secteur génère des revenus de plus de 25 millions de dollars

et des ventes de plus de 86 millions de dollars. Sa contribution au produit intérieur brut de la

province des de 36,5 millions de dollars. Le secteur génère des revenus gouvernementaux de

l’ordre de 4,8 millions de dollars pour le fédéral et de près de 3,7 millions de dollars pour le

provincial».

Le modèle d’analyse utilisé dans le travail est un modèle d’équilibre général à plusieurs

produits ou secteurs. Ils s’agit du TES de 1999 à contenu importations avec les coefficients

inclus de branches. Des simulations sont faites dans le but de tirer certaines conclusions utiles

pour l’étude. Ce modèle répond bien aux exigences de l’étude. Il permet de mener des

comparaisons entre plusieurs filières, pays, politiques économiques, etc. Le TES permet donc

de mesurer les effets directs, indirects et secondaires d’une filière dans une économie

données. La forme schématique du TES est la suivante :

Produits Emplois

Agric Mfg Svc Demande finale Total emplois Agric

P1X11

P1X12

P1X13

P1F1

P1X1

Mfg

P2X21

P2X22

P2X23

P2F2

P2X2

Svc

P3X31

P3X32

P3X33

P3F3

P3X3

Valeur ajoutée

Main-d’oeuvre

Taxes

Total ressources P1X1 P2X2 P3X3

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16

Où:

Xj est la production totale de la branche j

Xi le total des emplois de la branche i

Xij la production de la branche i absorbée comme entrée dans la branche j

Fj les utilisations finales

Pi le niveau général des prix dans le secteur i

Les emplois sont en ligne et représentent les sorties courantes pour chaque branche.

Les ressources en colonnes sont les entrées courantes pour chaque branche.

3-3-2-2- Modèle empirique Techniques de collecte de données

La revue documentaire a permis de faire l’assemblage, l’exploitation, l’analyse et la

synthèse de la documentation disponible sur la filière. Ainsi, les statistiques de production,

d’importation de noix d’anacarde, etc. sont collectées.

Les données secondaires relatives à l’étude documentaire sont collectées au niveau des

institutions nationales et internationales: MAEP, ONASA, INSAE, CAPE, ONG, MICPE,

ONS, FAO, etc.

Les informations collectées au cours de cette étape, ont servi à confectionner des

guides d’entretien semi-structuré et des questionnaires pour la collecte des données. Un

questionnaire est administré à chaque acteur (producteurs, commerçants, transformateurs,

consommateurs, etc.).

Méthodes de calculs

Des calculs sont faits dans le but d’adapter l’outil aux besoins de l’étude. En fait, le

TES du Bénin n’est pas désagrégé. Ainsi donc, la colonne comportant les productions

végétales a été scindée en deux. Une colonne pour la production de la noix d’anacarde et une

seconde colonne pour les autres productions végétales. La production X11 qui est égal à

0,1026 milliards de FCFA a été calculée en multipliant la quantité de semences utilisées par

hectare par la superficie totale du Bénin en noix d’anacarde. La production X41 est la quantité

de noix d’anacarde absorbée comme entrées par les autres branches de l’économie nationale.

Elle est égale à la différence entre la production totale de l’anacarde et la production X11. Les

importations de noix d’anacarde sont obtenues par la différence entre les exportations et la

production. La valeur ajoutée est la différence entre la production et les consommations

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intermédiaires. Le niveau des taxes est le cumul des taxes perçues le long de la filière. La

valeur ajoutée directe et les importations directes se lisent directement dans le TES. Par

contre, la valeur ajoutée indirecte, les importations indirectes, les taxes indirectes sont

calculées par des méthodes itératives avec l’utilisation des coefficients techniques du TES. La

part de la valeur ajoutée qui est allée aux agents nationaux au Bénin est obtenue par la somme

des valeurs ajoutées directe et indirecte. La valeur ajoutée directe représente la part de la

production réservée aux agents nationaux hors Bénin et aux agents étrangers au Bénin. Les

importations représentent la part de la production pour les agents étrangers hors Bénin.

4- Résultats et discussion

4-1- Quelques résultats de cadrage

La valeur de la production d’anacarde en 1999 s’élève à 5,7 milliards de FCFA. Les

exportations sont estimées à environ 9 milliards. Cette hausse des exportations par rapport à la

production s’explique par la différence entre les prix intérieurs et ceux à l’exportation mais

aussi et surtout par des importations en provenance des Pays limitrophes du Bénin (Togo,

Nigeria, etc.). Par exemple, selon JITAP (2003), le Bénin réexporte des noix importées du

Nigeria et se classe à ce titre parmi les petits pays importateurs et exportateurs de l’anacarde.

Agro-Ind (2002) a aussi constaté que d’importantes transactions informelles s’opèrent avec

les pays limitrophes. Pour PAPA (2004), le mélange de noix béninoises avec celles en

provenance du Nigeria dans la seule commune de Bantè peut être estimé entre 3 et 8% des

noix commercialisées. Pour l’année 1999, la valeur ajoutée indirecte est d’environ

0,20177671 milliards de FCFA. La valeur ajoutée directe est 5,6998974 milliards de FCFA.

Donc la valeur ajoutée indirecte représente seulement environ 3,6% de la valeur ajoutée

directe. Cette situation démontre que pour la seule année 1999, la valeur ajoutée générée hors

de la filière est faible. La même tendance s’observe entre 1999 et 2004 (cf. figure 1). En effet,

les valeurs ajoutées indirectes restent faibles et pratiquement invariables entre 1999 et 2004.

Dans le même temps, la valeur ajoutée directe, qui a connu un accroissement en 2000, a

baissé progressivement entre 2000 et 2003 avant de se stabiliser entre 2003 et 2004 autour

d’environ 7 milliards de FCFA. Tout ceci montre que la filière anacarde, bien qu’étant une

filière porteuse ne parvient pas encore au stade actuel à générer des revenus aux acteurs qui

sont en dehors des activités de la filière. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation

notamment la durée très courte des opérations de commercialisation, la situation socio-

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économique défavorable qui obligent les producteurs à prendre des avances auprès des

producteurs, le manque de synergie entre les différents secteurs de l’économie nationale, etc.

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Figure 1: Evolution des valeurs ajoutées directe et indirecte entre 1999 et 2004

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

1999 2000 2001 2002 2003 2004

Année

Val

eur

ajou

tée

(Mill

iard

s de

FC

FA

)

Valeur Ajoutée Incluse Valeur Ajoutée Directe

Source: compilation données PAPA (2005) et TES (1999)

4-2- Résultats d’impact La figure 2 présente l’évolution des taxes indirectes, de la balance commerciale et du taux

d’intégration entre 1999 et 2004.

Figure 2: Evolution des taxes indirectes et de la balance commerciale et du taux

d’intégration entre 1999 et 2004

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

1999 2000 2001 2002 2003 2004

Année

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

Tau

x d'

inté

grat

ion

(%)

Taxes indirectes Balance commerciale Taux d'intégration (%)

Source: compilation données PAPA (2005) et TES (1999)

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En 1999, la balance commerciale de la filière est excédentaire de 5,529 milliards de

FCFA. Les importations d’anacarde représentent 0,67% des importations totales de

l’économie et les exportations 2% des exportations totales. Ce qui traduit du coup un

accroissement des gains en devises du pays durant la même période dans un pays à balance

commerciale déficitaire (-9,2961 milliards de FCFA en 1999). La balance commerciale, après

avoir connu une augmentation en 2000, a baissé pour connaître une constance d’environ 8

milliards entre 2001 et 2002. Depuis 2003 elle est d’environ 7 milliards de FCFA. L’extérieur

dépend du Bénin en matière de consommation des noix d’anacarde. L'anacarde est un bon

exemple de diversification car le surplus qu’elle dégage contribue à atténuer les effets du

déficit commercial global de la Nation et à augmenter le PIB agricole.

Le montant des taxes s’élève à 0,282225188 milliards de FCFA. Il représente seulement

0,00018357% de la totalité des recettes fiscales de l'Etat et 0,028% de la valeur ajoutée

dégagée par la filière. La faiblesse de la taxation c’est à dire des recettes tirées de la filière par

l’Etat démontre que tous les acteurs impliqués dans la filière ne bénéficient pas encore des

retombées financières de cette filière. Les taxes indirectes sur importations et sur la valeur

ajoutée sont très faibles (respectivement 0,18302093 et 0,28222493 milliards de FCFA). Le

total des taxes indirectes pour l’année 1999 s’élève à 0,46524586 milliards de FCFA.

L’examen de la figure 2 montre que le niveau des taxes indirectes est faible sur l’ensemble de

la période allant de 1999 à 2004. La filière anacarde apporte donc peu de recettes à l’Etat. En

effet, les transactions informelles en provenance des pays voisins, les comportements des

acteurs à fuir les taxes, etc. sont les facteurs explicatifs de ces résultats. Ceci empêche du coup

l’Etat de jouer son rôle de contrôle et d’assistance dans la filière. D’où le besoin de mesurer

l’importance économique des taxes, des subventions et en général du budget de l’Etat dans

une économie et définir un niveau de taxation optimale. En effet, selon l’économiste

américain LAFFER cité par MUZELLEC (1997), les recettes fiscales tendraient vers zéro

lorsque le taux serait nul, mais aussi lorsqu’il serait fortement augmenté. La politique

budgétaire peut être utilisée dans un système de taux de change fixe pour influencer la

production. Ces recettes pourront servir de subventions et/ou d’investissements par l’Etat dans

la filière. En termes généraux, un impôt a pour effet de transférer un pouvoir d’achat réel des

ménages vers le gouvernement (Rajemison et Younger, 2000). L’ “incidence” de l’impôt se

rapporte à la question de savoir le pouvoir d’achat de qui baisse lorsque le gouvernement

vient à décider l’impôt.

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Le taux d’intégration s’élève à environ 0,37% en 1999; ce qui est faible. Donc la

filière anacarde n'est pas suffisamment intégrée dans l'économie nationale cette année là. L’on

observe sur la figure 2 que ce taux a connu un pic en 2000. Mais depuis, elle est en nette

diminution pour se stabiliser autour de 0,3% en 2004. Cette tendance confirme le fait que la

filière n’est pas encore intégrée dans l’économie nationale. La filière ne joue donc pas encore

un rôle moteur pour l’économie nationale. Les raisons qui peuvent expliquer cet état de chose

sont diverses que variées. En plus des raisons évoquées dans le paragraphe 4-1, on peut citer

la faiblesse de la taxation. Les montants des taxes perçus par l’Etat lui permettent de mener à

bien sa politique de redistribution de revenus.

La figure 3 ci-après montre la répartition de la valeur de la production selon l'origine

de la création de valeur ajoutée.

Figure 3: Répartition de la valeur de production selon l’origine de la création de valeur

ajoutée

Répartition de la valeur de production selon l'origine de la création de valeur

ajoutée

VAANB44%

VAANHB10%

VAAEB10%

VAAEHB36%

Source: compilation données PAPA (2005) et TES (1999)

L’analyse de cette figure montre que seulement 44% de la valeur créée sont détenues par les agents économiques nationaux au Bénin. Les 56% restant sont réparties entre les agents étrangers (46%), et les agents nationaux hors Bénin (10%).

5- Conclusion et recommandations

L’apport économique de la filière anacarde dans l’économie nationale n’est pas encore

très important. Si l’on combine les effets directe, indirecte et induit, l’on constate que la filière

a des retombées faibles. En effet, en 2004, la filière a généré une valeur ajoutée indirecte de

près de 21.892.188 de FCFA. Le gain en devises généré par ce secteur est d’environ

6.790.000.000 de FCFA. Le taux d’intégration de la filière dans l’économie nationale est de

près de 0,3%.

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Néanmoins, la filière anacarde au Bénin recèle d’énormes potentialités même si son

état actuel ne permet pas de les apprécier et de les exploiter entièrement. Les activités de

production, de commercialisation des noix d’anacarde représentent des activités importantes

dans le pays.

Malgré ses goulots d’étranglement, l’avenir de la filière ne présente aucune ambiguïté

et les chances de son développement restent intactes.

Les actions à mener sont de plusieurs ordres et peuvent être présentées comme suit.

• Augmentation de la valeur ajoutée directe

Les résultats de l’étude ont montré que la filière a un taux d’intégration faible. Le taux

d’intégration étant le rapport entre la valeur ajoutée incluse (somme des valeurs ajoutées

directe et indirecte) de la filière et le produit intérieur brute (PIB) de l’économie, tout

relèvement de ce taux passe par une augmentation accélérée de la valeur ajoutée incluse de la

filière. Pour atteindre ce but, l’action qu’il convient de mener est de favoriser la création

d’organisations de producteurs au niveau de chaque village. Ces derniers pourront organiser

des ventes groupées des noix. Ainsi leur pouvoir de décision sur les prix sera important, leur

capacité d’avoir des informations utiles sur l’évolution des prix au niveau national et

international sera renforcée. Aussi, il faudra mettre sur pieds des structures de crédit aux

producteurs; cela évitera aux producteurs de brader leur production pour cause de difficultés

financières. Et pour finir, il sera utile de procéder à une réorganisation de toute la filière et

voir dans quelle mesure supprimer certains acteurs de la chaîne de commercialisation.

• Augmentation de la valeur ajoutée indirecte

Comme cela est signalé dans les résultats, la valeur ajoutée générée hors filière est très faible.

Il convient alors de prolonger la durée de la commercialisation, d’augmenter le revenu des

producteurs par des politiques de subvention, etc. La promotion et la création d’unités locales

de transformation sont aussi importantes.

• Augmentation du niveau de la taxation

La taxation ici doit dépasser son caractère essentiellement fiscal pour devenir une taxation

incitative capable d’infléchir les comportements. Les montants issus de cette taxation

pourront servir à financer la production, la recherche, etc. Une autre forme de taxation sera

d’amener les commerçants, les exportateurs à verser une partie de leurs bénéfices

commerciaux sous forme d’aides aux producteurs. Il importe ici de montrer aux acteurs

l’importance économique des taxes.

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opportunités de marché. Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du Diplôme

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Annexe Tableau 1: Principaux produits d’exportation du Bénin en valeur (milliards de FCFA)

Année

Produits

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999

Exportations FOB 23,2 49,6 86,6 88,9 132,3 108,4 137,1 135,1

Exportation des cinq principaux groupes de produits

Coton égrené 8,2 36,0 54,3 62,1 104,1 84,6 104,2 103,8

Graines de coton 1,7 1,7 6,8 4,3 6,3 5,4 11,1 7,2

Noix de cajou (Anacarde) 0,3 2,0 2,3 2,6 3,0 4,0 2,9 9,3

Huiles brutes de pétrole ou de minéraux bitumeux

3,3 4,5 5,8 4,6 5,8 1,9 1,4 0,9

Graines de karité 0,4 0,3 1,2 0,3 0,5 0,4 2,1 0,9

Source: INSAE (2002) Tableau 2: Tarifs appliqués dans les principaux pays importateurs en 2002

Pays Codes spécifiques Droits de douane Ad valorem

Arabie Saoudite Chine Inde Inde Indonésie Iran Japon Malaisie Mexique Russie Union Européenne Etats-Unis

08013000 080130 080131 080132

080131000 080131

080131000 080131000 08013101 080131000 080131000 08013200

0.12 0.3 0

0.4 0.05 0.1 0 0

0.23 0.05

0 0

Source : JITAP (2003)

Page 27: Analyse des effets de la filiere anacarde au Benin une …brmnbenin.org/base/docs_de_rech/Analyse_des_effets_de_la_filiere... · Résumé Au Bénin, l’intensification et la diversification

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Tableau 3: Tableau entrées sorties simplifié pour Bénin 1999 (en milliards de FCFA)

Noix de cajou autres P. végétales P. animales Autres Total CI Adm Ménages FBCF

Var stock Export

Noix de cajou 0,1026 0 0 0 0,1026 0 0,171 0 0 9309,758143 autres P. végétale 0 110257,197 0 168228,9 278486,097 0 379410,1 0 -49 33883,2419 P. animales 0 0 50,4 23385,5 23435,9 0 124423 5459 0 27998,8 Autres 5597,4 29279,5 1729 620862,403 657570,8 128939 640770,5 269287,9 14580,9 374164,3 Total CIL 5597,5026 139536,697 1779,4 812476,803 959492,9 128939 1144603,6 274746,9 14531,9 445356,1 Importations 3609,758143 6546,8 25886,9 502272,7419 538316,2 Taxes 0,282225188 118,017775 2 153619,2 153739,5 VA 5699,8974 435672 114946,2 918218,1 1469861,3 Production 5700 580183 116726 1244718 1947327

Source: Compilation données INSAE 1999 et enquêtes PAPA 2005 Tableau 4 : Evolution de quelques indicateurs (en milliards de FCFA) de 1999 à 2004 Année 1999 2000 2001 2002 2003 2004Valeur Ajoutée Indirecte 0,20177671 0,28147099 0,2519644 0,25019644 0,21892188 0,21892188 Valeur Ajoutée Directe 5,5974 8,875125 7,889 7,889 6,902875 6,902875Valeur ajoutée incluse 5,79917671 9,15659599 8,1409644 8,13919644 7,12179688 7,12179688Taxes directes 0,282225188 0,3864 0,384 0,384 0,384 0,384Taxes indirectes 0,18302093 0,150153872 0,21514115 0,19527807 0,01479907 0,01479907Balance commerciale 5,529 8,73 7,76 7,76 6,79 6,79Taux d'intégration (%) 0,37 0,53 0,43 0,40 0,32 0,30