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Analyse biomécanique du risque de traumatisme crânio- cérébral léger lors de la pratique du soccer par Caroline LECOURS MÉMOIRE PRÉSENTÉ À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE COMME EXIGENCE PARTIELLE À L’OBTENTION DE LA MAÎTRISE AVEC MÉMOIRE EN GÉNIE MÉCANIQUE M. Sc. A. MONTRÉAL, LE 31 MAI 2017 ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE UNIVERSITÉ DU QUÉBEC ©Tous droits réservés, Caroline Lecours, 2017

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Analyse biomécanique du risque de traumatisme crânio-cérébral léger lors de la pratique du soccer

par

Caroline LECOURS

MÉMOIRE PRÉSENTÉ À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE COMME EXIGENCE PARTIELLE À L’OBTENTION DE

LA MAÎTRISE AVEC MÉMOIRE EN GÉNIE MÉCANIQUE M. Sc. A.

MONTRÉAL, LE 31 MAI 2017

ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE UNIVERSITÉ DU QUÉBEC

©Tous droits réservés, Caroline Lecours, 2017

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PRÉSENTATION DU JURY

CE MÉMOIRE A ÉTÉ ÉVALUÉ

PAR UN JURY COMPOSÉ DE : M. Éric Wagnac, directeur de mémoire Département de génie mécanique à l’École de technologie supérieure M. Yvan Petit, codirecteur de mémoire Département de génie mécanique à l’École de technologie supérieure M. David Labbé, président du jury Département de génie logiciel et des TI à l’École de technologie supérieure M. Louis de Beaumont, membre du jury Département de chirurgie de la Faculté de médecine à l’Université de Montréal

IL A FAIT L’OBJET D’UNE SOUTENANCE DEVANT JURY ET PUBLIC

LE 15 MAI 2017

À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE

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REMERCIEMENTS

J’aimerais remercier Éric Wagnac et Yvan Petit pour m’avoir proposé ce projet de maîtrise

en lien avec ma passion pour le soccer. Je vous remercie pour votre ouverture d’esprit, vous

avez écouté mes idées et laissé construire ce projet stimulant, ce fut très gratifiant. Tout au

long de ce projet, vous m’avez offert votre temps, vos conseils et surtout votre confiance, je

vous en suis très reconnaissante. Merci spécialement à Éric pour ton support dans mes

nombreux moments d’inquiétudes et pour la rapidité de tes actions, ce fut grandement

apprécié.

Je remercie Éric Wagnac et Yvan Petit, l’École de technologie supérieure de même que le

CRSNG et le FRQNT pour le soutien financier qui m’a permis de me consacrer entièrement

au projet de recherche.

Lucien Diotalevi, ton humour et tes nombreuses péripéties ainsi que ton obsession à trouver

une chanson pour chacune de tes péripéties ont su me divertir et ensoleiller mes journées.

Merci de tes précieux conseils, de tes encouragements au quotidien et aussi de m’avoir

écoutée, tu es un ami remarquable. Élisabeth Laroche, merci pour ton aide lors des séances

d’acquisition, ce fut une belle après-midi. Tu as proposé ton aide dans tous les aspects de ce

projet et tes idées ont permis d’améliorer le projet. Tu as été présente tout au long de ma

maîtrise et tu as été une amie extraordinaire, merci pour tout ce que tu as fait pour moi.

J’exprime aussi une grande gratitude à Anne-Laure Ménard, pour tout le temps que tu m’as

offert et les documents que tu m’as partagés. Grâce à toi, j’ai développé de nouvelles

connaissances en statistiques et je n’aurais pas réussi à compléter ce mémoire sans ton aide et

tes précieux conseils. Je tiens à remercier Sylvie Gervais, merci pour vos conseils qui ont su

me guider tout au long du projet.

Je tiens à remercier ma famille, Pierre, Lucie et Stéphanie pour votre support et vos

encouragements tout au long de la maîtrise. Merci spécialement à Pierre pour toutes les idées

proposées, et parfois excentriques, qui m’ont aidée à concevoir ce projet. Merci à vous trois

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d’avoir cru en moi depuis le début de mon parcours scolaire. Merci à mes grands-parents qui

sont toujours plus encourageants chaque jour et qui ne cessent de me dire à quel point ils sont

fiers de mon travail, Gaëtan et Hélène, je vous dédie ce mémoire.

Ce projet de maîtrise n’aurait pas été aussi merveilleux sans la présence d’un excellent

caméraman et surtout d’un complice extraordinaire. Merci de m’avoir accompagnée et

conduite aux multiples séances d’acquisition tard le soir et de les avoir rendus agréables.

Merci pour toutes les fois que tu es allé nous chercher des friandises pour nous divertir durant

ces longues heures. Merci d’être resté avec moi, lorsqu’il faisait très froid à l’extérieur, de

même que lorsque nous nous faisions attaquer par les moustiques et que nous avions terminé

la soirée à la pharmacie. Merci d’avoir pris le temps de lire et de relire à maintes reprises

toutes les sections du mémoire et de m’avoir donné ton opinion et tes conseils. Merci d’avoir

été présent à chaque étape du projet, de m’avoir encouragée, supportée (voire endurée) et

écoutée lors des bons moments et des moments plus difficiles. Je ne te remercierais jamais

assez pour tout ce que tu as fait pour moi lors de ce projet et depuis plusieurs années, merci à

toi, mon complice, ma tendre moitié, Gabriel Felx.

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ANALYSE BIOMÉCANIQUE DU RISQUE DE TRAUMATISME CRÂNIO-CÉRÉBRAL LÉGER LORS DE LA PRATIQUE DU SOCCER

Caroline LECOURS

RÉSUMÉ

La pratique du soccer, comme la pratique de tous sports, comporte un risque de blessure. Le traumatisme crânio-cérébral léger (TCCL) est une blessure particulièrement fréquente dans la majorité des sports. Un des mécanismes lésionnels les plus importants du TCCL est l’accélération de la tête. Au soccer, l’accélération de la tête est engendrée par des impacts volontaires (techniques de tête) et des impacts involontaires. Or, dans la littérature actuelle, il existe peu de données sur la cinématique de la tête lors de situations de jeu telles qu’un entraînement ou un match de compétition de soccer. C'est pourquoi l’objectif principal de ce projet de recherche était d’évaluer le risque de TCCL lors de situations de jeu au soccer. Pour répondre à cet objectif, les accélérations de la tête de joueurs et de joueuses de soccer âgés de plus de 18 ans ont été mesurées lors d’entraînements et de matchs de compétition. Ainsi, un total de 8 joueurs évoluant dans la ligue provinciale AAA et un total de 16 joueuses évoluant dans la ligue régionale A ont participé à ce projet de recherche. Les participants ont porté un bandeau instrumenté du SIM-G (Triax Technologies, Norwalk, Ct, É.-U.) permettant la mesure de différents paramètres de la tête, tels que l’accélération linéaire, l’accélération angulaire, la vitesse angulaire et le mouvement de la tête lors d’un impact supérieur à 10g. Ensuite, le risque de TCCL a été identifié en confrontant les amplitudes des accélérations aux critères des seuils de risque de TCCL établis par Zhang, Yang et King (2004) et par Rowson et al. (2012). Les résultats obtenus ont permis d’identifier un plus grand risque de TCCL lors des matchs de compétition comparativement aux entraînements. Aussi, les joueurs et les joueuses ayant le rôle de défenseur ont été plus à risque de subir un TCCL que les joueurs et les joueuses ayant le rôle d’attaquant et de milieu de terrain. Les techniques de tête ont engendré un plus grand risque de TCCL que les impacts involontaires. Ces résultats ont permis d’identifier la présence d’un risque de TCCL lors de la pratique du soccer, et ce, bien que ce sport soit considéré sans contact. Les situations observées au cours de ce projet de recherche ont permis de démontrer l’importance de conscientiser les entraîneurs, les joueurs et les joueuses de même que leurs parents sur le risque de TCCL lors de la pratique du soccer. C’est pourquoi la Fédération de soccer du Québec devrait insister sur le risque, les symptômes et les conséquences des TCCL lors des formations des entraîneurs. Mots clés : traumatisme crânio-cérébral, commotion cérébrale, accélération de la tête, situation de jeu en temps réel, soccer

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BIOMECHANICAL ANALYSIS OF THE RISK OF MILD TRAUMATIC BRAIN INJURIES DURING SOCCER PLAY

Caroline LECOURS

ABSTRACT

Playing soccer, as for the practice of all sports, carries a risk of injury. Mild traumatic brain injury (MTBI) is a particularly common injury in most sports. One of the most important mechanisms of MTBI is the acceleration of the head. In soccer, acceleration of the head is caused by voluntary impacts (heading techniques) and involuntary impacts. However, in the current literature, there is little data on the kinematics of the head when the impact occurs in a real-time situation, such as a soccer training or a soccer game. Therefore, the main objective of this research project was to assess the risk of MTBI in real-time soccer game. To achieve this goal, head accelerations of male and female soccer players over 18 years old were measured during training and soccer games. A total of 8 male players in the AAA provincial league and a total of 16 players in the A regional league, participated in this study. Participants wore a headband instrumented with a SIM-G (Triax Technologies, Norwalk, Ct,USA) to measure various head parameters such as linear acceleration, angular acceleration, angular velocity and head movement, when the impact was greater than 10g. The risk of MTBI was identified by comparing the acceleration amplitudes with the MTBI risk thresholds established by Zhang, Yang et King (2004) and by Rowson et al. (2012). The results showed that there was a greater risk of MTBI in soccer games as opposed to training. As well, the defense players were more at risk to suffer from a MTBI than forwards and midfielders. Also, heading techniques have resulted in a greater risk of MTBI than involuntary impacts. These results demonstrated that despite the fact that soccer is considered a non-contact sport, there is a significant risk of MTBI while playing soccer. The situations observed during this research project showed the importance of awareness and education about the risk of MTBI in soccer for coaches, players and parents. For this reason, the Fédération de soccer du Québec should emphasize on the risk, the symptoms and the consequences of MTBI during coach training. Keywords : mild traumatic brain injury, concussion, head acceleration, real-time field events, soccer

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TABLE DES MATIÈRES

Page

INTRODUCTION .....................................................................................................................1

CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTÉRATURE ...............................................................5 1.1 Définitions......................................................................................................................6

1.1.1 Blessures ..................................................................................................... 6 1.1.2 Traumatisme crânien et traumatisme crânio-cérébral ................................. 7

1.2 Anatomie de l’encéphale................................................................................................7 1.2.1 Encéphale .................................................................................................... 8 1.2.2 Protection de l’encéphale .......................................................................... 10

1.2.2.1 Crâne .......................................................................................... 10 1.2.2.2 Méninges .................................................................................... 12 1.2.2.3 Liquide cérébospinal .................................................................. 13

1.2.3 Tissu nerveux ............................................................................................ 13 1.3 Mouvements et muscles du segment tête-cou ..............................................................15 1.4 Traumatisme crânio-cérébral léger ..............................................................................15

1.4.1 Physique du mouvement associée aux mécanismes de TCCL ................. 16 1.4.2 Énergie ...................................................................................................... 18 1.4.3 Accélération de la tête ............................................................................... 19

1.4.3.1 Accélération linéaire et accélération angulaire de la tête ........... 19 1.4.3.2 Seuils de risque .......................................................................... 21

1.5 Mécanismes des TCCL au soccer ................................................................................23 1.5.1 Impacts volontaires : techniques de tête ................................................... 23

1.5.1.1 Types de technique de tête ......................................................... 25 1.5.1.2 Phases des techniques de tête ..................................................... 28

1.5.2 Impacts involontaires ................................................................................ 29 1.6 Facteurs d’influence sur le risque de TCCL au soccer ................................................29

1.6.1 Âge et genre des joueurs ........................................................................... 30 1.6.2 État physique et psychologique des joueurs et des joueuses .................... 31 1.6.3 Compétition............................................................................................... 32 1.6.4 Équipements de protection ........................................................................ 33

1.6.4.1 Protecteur buccal ........................................................................ 34 1.6.4.2 Bandeau de protection ................................................................ 34

1.6.5 Environnement .......................................................................................... 35 1.7 Conséquences des TCCL .............................................................................................36

1.7.1 Conséquences à court terme...................................................................... 36 1.7.2 Conséquences à long terme ....................................................................... 38

1.8 Études sur les TCCL au soccer ....................................................................................39 1.8.1 Études statistiques ..................................................................................... 40

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1.8.2 Études en laboratoire et par MÉF ............................................................. 40 1.8.3 Études en situation de jeu en temps réel ................................................... 41

1.8.3.1 Étude de Hanlon et Bir (2012) ................................................... 41 1.8.3.2 Étude de McCuen et al. (2015) .................................................. 44 1.8.3.3 Étude de Lynall et al. (2016) ...................................................... 46

1.9 Résumé .........................................................................................................................48

CHAPITRE 2 PROBLÉMATIQUE DU PROJET DE RECHERCHE .............................51 2.1 Problématique ..............................................................................................................51 2.2 Hypothèses ...................................................................................................................52 2.3 Objectifs .......................................................................................................................53 2.4 Bénéfices attendus du projet de recherche ...................................................................53

CHAPITRE 3 MÉTHODOLOGIE....................................................................................55 3.1 Méthodologie expérimentale .......................................................................................55

3.1.1 Critères d’inclusion et d’exclusion ........................................................... 55 3.1.2 Informations sur les participants ............................................................... 56 3.1.3 Résumé des caractéristiques des participants du projet de recherche ....... 57 3.1.4 Matériel utilisé lors des séances d’acquisition .......................................... 58

3.1.4.1 SIM-G et SKYi .......................................................................... 59 3.1.4.2 Fiches d’informations et autres matériels .................................. 61

3.1.5 Acquisitions des données .......................................................................... 63 3.1.5.1 Entraînements de la saison d’été ................................................ 64 3.1.5.2 Matchs de compétition de la saison d’été et de la saison

d’automne .................................................................................. 64 3.1.6 Évaluation du risque de TCCL lors des séances d’acquisition ................. 66

3.2 Méthodologie de l’analyse statistique ..........................................................................66 3.2.1 Filtrage préliminaire des données ............................................................. 66 3.2.2 Visionnement des séances d’acquisition et filtrage final des données ..... 67 3.2.3 Analyse post-acquisition ........................................................................... 68 3.2.4 Analyse statistique .................................................................................... 70

3.2.4.1 Démarche de l’analyse statistique .............................................. 70 3.2.4.2 Régressions ................................................................................ 72

CHAPITRE 4 RÉSULTATS .............................................................................................75 4.1 Nombres et durée des séances d’acquisition ................................................................75

4.1.1 Accélérations et vitesses de la tête mesurées chez les joueurs ................. 76 4.1.2 Accélérations et vitesses de la tête mesurées chez les joueuses ............... 78

4.2 Évaluation des situations présentant un risque de TCCL ............................................81 4.2.1 Risque de TCCL identifié chez les joueurs ............................................... 82

4.2.1.1 Entraînements de la saison d’été ................................................ 82 4.2.1.2 Matchs de compétition de la saison d’été .................................. 84 4.2.1.3 Fréquence des types de techniques de tête ................................. 87 4.2.1.4 Fréquence des types d’impacts involontaires ............................ 89 4.2.1.5 Fréquence du mouvement de la tête ........................................... 92

4.2.2 Risque de TCCL identifié chez les joueuses ........................................... 100

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XIII

4.2.2.1 Matchs de compétition de la saison d’été ................................ 100 4.2.2.2 Matchs de compétition de la saison d’automne ....................... 103 4.2.2.3 Fréquence des types de techniques de tête ............................... 105 4.2.2.4 Fréquence des types d’impacts involontaires .......................... 107 4.2.2.5 Fréquence du mouvement de la tête ......................................... 110

4.3 Évaluation des facteurs d’influence sur la fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires .................................................................................................116 4.3.1 Fréquence en fonction du temps de jeu ................................................... 116 4.3.2 Influence de la période de jeu ................................................................. 117 4.3.3 Influence du rôle et de la position sur le terrain ...................................... 118 4.3.4 Influence des facteurs reliés aux participants ......................................... 121

4.3.4.1 Paramètres anthropométriques du segment tête-cou ................ 122 4.3.4.2 Paramètre du poids des participants ......................................... 122

4.3.5 Influence de l’environnement ................................................................. 123 4.3.5.1 Température de l’air ambiant ................................................... 123 4.3.5.2 Paramètres physiques des ballons de soccer ............................ 124 4.3.5.3 Type de terrain ......................................................................... 125

4.4 Régressions ................................................................................................................126

CHAPITRE 5 DISCUSION ............................................................................................131 5.1 Discussion générale sur le projet de recherche ..........................................................131 5.2 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires .................................132 5.3 Amplitude des accélérations linéaires et des accélérations angulaires ......................135 5.4 Évaluation des situations présentant un risque de TCCL ..........................................138 5.5 Facteurs d’influence sur la fréquence des techniques de tête et des impacts

involontaires ...............................................................................................................144 5.6 Activations des bandeaux instrumentés sous les seuils de risque de TCCL ..............146 5.7 Conscientisation au risque de TCCL .........................................................................148 5.8 Limites du projet de recherche ...................................................................................149 5.9 Portée du projet de recherche .....................................................................................150

CONCLUSION ......................................................................................................................153

RECOMMANDATIONS ......................................................................................................157

ANNEXE I FICHES D’INFORMATIONS SUR LES PARTICIPANTS ..................161

ANNEXE II FICHES SUR LES SÉANCES D’ACQUISITION .................................163

LISTE DE RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES.............................................................165

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LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1.1 Seuils de risque de TCCL associés à l’accélération linéaire et à l’accélération angulaire de la tête ..............................................................22

Tableau 1.2 Seuils de risque de TCCL associés à l’accélération angulaire et à la vitesse angulaire de la tête .........................................................................23

Tableau 1.3 Regroupement des impacts involontaires chez les joueurs et les joueuses de niveau secondaire et de niveau universitaire ..........................29

Tableau 1.4 Taux de TCCL par exposition de 1000 joueurs et joueuses de niveau secondaire et de niveau universitaire .........................................................33

Tableau 1.5 Limites des paramètres physiques du ballon de soccer définies par la FIFA ...........................................................................................................35

Tableau 1.6 Nombre d'impacts selon le type de session pour les joueuses de niveau secondaire et universitaire ..........................................................................45

Tableau 3.1 Caractéristiques des joueurs de l’équipe masculine U18-AAA .................58

Tableau 3.2 Caractéristiques des joueuses de l’équipe féminine sénior-A ....................58

Tableau 3.3 Caractéristiques physiques du SIM-G .......................................................60

Tableau 4.1 Nombre d’heures d’acquisition selon le genre et le type de séance ..........76

Tableau 4.2 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon le type de séance d’acquisition chez les joueurs ............................................76

Tableau 4.3 Nombre moyen, par séance d’acquisition, de techniques de tête, d'impacts involontaires et d'activations des bandeaux instrumentés chez les joueurs ..................................................................................................77

Tableau 4.4 Valeurs minimales, maximales et moyennes des accélérations linéaires et des accélérations angulaires des joueurs selon le type de séance d’acquisition ...............................................................................................77

Tableau 4.5 Valeurs minimales, maximales et moyennes des vitesses angulaires de la tête des joueurs selon le type de séance d’acquisition ...........................78

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XVI

Tableau 4.6 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon le type de séance d’acquisition chez les joueuses ..........................................79

Tableau 4.7 Nombre moyen, par séance d’acquisition, techniques de tête, d'impacts involontaires et d'activations des bandeaux instrumentés chez les joueuses ......................................................................................................79

Tableau 4.8 Valeurs minimales, maximales et moyennes des accélérations linéaires et des accélérations angulaires de la tête des joueuses selon le type de séance d’acquisition ...................................................................................80

Tableau 4.9 Valeurs minimales, maximales et moyennes des vitesses angulaires de la tête des joueuses selon le type de séance d’acquisition .........................80

Tableau 4.10 Nombres de techniques de tête et d'impacts involontaires des joueurs ayant franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des entraînements ...........................................................84

Tableau 4.11 Nombres de techniques de tête et d'impacts involontaires des joueurs ayant franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs de compétition .............................................86

Tableau 4.12 Techniques de tête et impacts involontaires ayant franchi les seuils de risque du critère de Rowson et al. (2012) pour les joueurs lors des matchs de compétition ...............................................................................87

Tableau 4.13 Nombre maximal d'activations des bandeaux instrumentés ayant franchi les seuils de risque par joueur selon le type de séance d'acquisition .........87

Tableau 4.14 Nombres des types de techniques de tête ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des entraînements et des matchs de compétition ................................................................................................89

Tableau 4.15 Nombres des types de techniques de tête ayant franchi le critère de Rowson et al. (2012) lors des entraînements et des matchs de compétition ................................................................................................89

Tableau 4.16 Nombres des types d’impacts involontaires ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des entraînements et des matchs de compétition ................................................................................................91

Tableau 4.17 Nombres des mouvements de la tête des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des entraînements et des matchs de compétition .....................99

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XVII

Tableau 4.18 Nombres des mouvements de la tête des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi le critère de Rowson et al. (2012) lors des entraînements et des matchs de compétition ................................99

Tableau 4.19 Nombres de techniques de tête et d'impacts involontaires des joueuses ayant franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs de compétition de la saison d’été ...............102

Tableau 4.20 Techniques de tête et impacts involontaires ayant franchi les seuils de Rowson et al. (2012) pour les joueuses lors des matchs de compétition de la saison d’été ......................................................................................102

Tableau 4.21 Nombres de techniques de tête et d'impacts involontaires des joueuses ayant franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs de compétition de la saison d’automne ......104

Tableau 4.22 Techniques de tête et impacts involontaires ayant franchi les seuils de Rowson et al. (2012) pour les joueuses lors des matchs de compétition de la saison d’automne .............................................................................105

Tableau 4.23 Nombre maximal d'activations des bandeaux instrumentés par joueuse lors d'une séance d'acquisition selon le type de séance d'acquisition ......105

Tableau 4.24 Nombres des types de techniques de tête ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs compétition de la saison d’été et de la saison d’automne ................................................................107

Tableau 4.25 Nombres des types de techniques de tête ayant franchi le critère de Rowson et al. (2012) lors des matchs compétition de la saison d’été et de la saison d’automne .............................................................................107

Tableau 4.26 Nombres des types d’impacts involontaires ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs compétition de la saison d’été et de la saison d’automne ................................................................109

Tableau 4.27 Nombres des mouvements de la tête des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne .............................................................................115

Tableau 4.28 Nombres des mouvements de la tête des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi le critère de Rowson et al. (2012) lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne ................................................................................................115

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XVIII

Tableau 4.29 Fréquence moyenne (écart-type) des techniques de tête et des impacts involontaires par 60 minutes de jeu selon le type de séance d’acquisition chez les joueurs ..................................................................116

Tableau 4.30 Fréquence moyenne (écart-type) des techniques de tête et des impacts involontaires par 60 minutes de jeu selon le type de séance d’acquisition chez les joueuses ................................................................117

Tableau 4.31 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon la période de jeu pour les joueurs ................................................................118

Tableau 4.32 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon la période de jeu pour les joueuses et selon le type de séance d’acquisition .............................................................................................118

Tableau 4.33 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon le rôle des joueurs ....................................................................................119

Tableau 4.34 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon la position des joueurs..................................................................................119

Tableau 4.35 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon le rôle des joueuses et selon le type de séance d’acquisition ...................120

Tableau 4.36 Proportion des joueuses en fonction du rôle sur le terrain et selon le type de séance d’acquisition ................................................................121

Tableau 4.37 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon la position des joueuses et selon le type de séance d’acquisition ................121

Tableau 4.38 Proportion des joueuses en fonction la position sur le terrain et selon le type de séance d’acquisition ................................................................121

Tableau 4.39 Valeurs moyennes et écarts-types des paramètres anthropométriques normalisés du segment tête-cou des participants .....................................122

Tableau 4.40 Valeurs minimales, maximales et moyennes des températures de l’air ambiant lors des séances d’acquisition pour les joueurs et les joueuses ....................................................................................................124

Tableau 4.41 Paramètres physiques des ballons de soccer lors des matchs de compétition des joueurs ...........................................................................125

Tableau 4.42 Paramètres physiques des ballons de soccer lors des matchs de compétition lors de la saison d’été et de la saison d’automne des joueuses ....................................................................................................125

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XIX

Tableau 4.43 Résultats des régressions simples et des régressions multiples pour la fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires ................127

Tableau 4.44 Résultats des régressions multiples pour les amplitudes des accélérations linéaires et des accélérations angulaires des techniques de tête .......................................................................................................129

Tableau 5.1 Comparaison du nombre de techniques de tête et d’impacts involontaires ayant franchi les seuils de risque lors des entraînements et des matchs de compétition des joueurs ................................................140

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LISTE DES FIGURES

Page

Figure 1.1 Encéphale .....................................................................................................8

Figure 1.2 Neurofibres et noyaux basaux ......................................................................9

Figure 1.3 Substance blanche et substance grise du cerveau ......................................10

Figure 1.4 Os du crâne ................................................................................................11

Figure 1.5 Fosses crâniennes .......................................................................................11

Figure 1.6 Méninges : dure-mère, arachnoïde et pie-mère ..........................................12

Figure 1.7 Neurones ....................................................................................................13

Figure 1.8 Composantes d’un neurone ........................................................................14

Figure 1.9 Microtubule ................................................................................................14

Figure 1.10 Mouvement de la tête et du cou .................................................................15

Figure 1.11 Force résultante passant par le centre de gravité .......................................17

Figure 1.12 Force résultante ne passant pas par le centre de gravité ............................18

Figure 1.13 Technique de tête offensive .......................................................................25

Figure 1.14 Technique de tête de déviation ..................................................................26

Figure 1.15 Technique de tête : tête plongeon ..............................................................26

Figure 1.16 Technique de tête : passe rapide ................................................................27

Figure 1.17 Technique de tête défensive .......................................................................27

Figure 1.18 Technique de tête : contrôle du ballon avec la tête ....................................28

Figure 1.19 Système HITS ajusté sur un Hybrid III et identification des accéléromètres ............................................................................................42

Figure 1.20 Dispositif xPatch ........................................................................................44

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XXII

Figure 3.1 Mesures anthropométriques du segment tête-cou ......................................57

Figure 3.2 Instrument de mesure SIM-G .....................................................................59

Figure 3.3 a) Port du bandeau instrumenté en vue frontale b) Port du bandeau instrumenté en vue latérale ........................................................................60

Figure 3.4 SKYi (Triax Technologies inc., Norwalk, CT) ..........................................61

Figure 3.5 a) Montage caméra b) Vue sur le terrain de soccer ...................................62

Figure 3.6 SKYi sur le banc des joueuses ...................................................................63

Figure 3.7 Terrain de soccer pour le jeu 11 contre 11 et le jeu 7 contre 7 ..................65

Figure 4.1 Accélérations des techniques de tête et des impacts involontaires de la tête des joueurs lors des entraînements : a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2) ..................................................................................83

Figure 4.2 Accélérations des techniques de tête et des impacts involontaires de la tête des joueurs lors des matchs de compétition : a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2) ..................................................................................85

Figure 4.3 Fréquence des types de techniques de tête lors des entraînements et lors des matchs de compétition ..................................................................88

Figure 4.4 Fréquence des types d’impacts involontaires lors des entraînements et lors des matchs de compétition ..................................................................91

Figure 4.5 Identification du mouvement de la tête en vue de face et en vue latérale ........................................................................................................92

Figure 4.6 Identification du mouvement de la tête en vue de dessous et en vue de dessus .........................................................................................................93

Figure 4.7 Identification du mouvement de la tête en vue arrière ...............................93

Figure 4.8 Exemple d’activation du bandeau instrumenté engendrant un mouvement de la tête de la catégorie avant centre ....................................94

Figure 4.9 Fréquence du mouvement de la tête lors des entraînements et lors des matchs de compétition : a) techniques de tête et b) impacts involontaires ...............................................................................................95

Figure 4.10 Accélérations des techniques de tête en fonction du mouvement de la tête des joueurs : a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2) ..........................97

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XXIII

Figure 4.11 Accélérations des impacts involontaires en fonction du mouvement de la tête des joueurs a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2) ........................98

Figure 4.12 Accélérations des techniques de tête et des impacts involontaires des joueuses lors des matchs de compétition de la saison d'été : a) linéaires (g) b) angulaires (rad/s2) ........................................................101

Figure 4.13 Accélérations des techniques de tête et des impacts involontaires des joueuses lors des matchs de compétition de la saison d'automne : a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2) ....................................................103

Figure 4.14 Fréquence des types de techniques de tête lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne ........................106

Figure 4.15 Fréquence des types d’impacts involontaires lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne ........................109

Figure 4.16 Fréquence du mouvement de la tête lors des matchs de compétition de la saison d'été et d'automne : a) techniques de tête et b) impacts involontaires .............................................................................................111

Figure 4.17 Accélérations des techniques de tête en fonction du mouvement de la tête des joueuses a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2) ........................113

Figure 4.18 Accélérations des impacts involontaires en fonction du mouvement de la tête des joueuses a) linéaires (g) b) angulaires (rad/s2) ...................114

Figure 4.19 IMC des joueurs et des joueuses ..............................................................123

Figure 5.1 Joueuse en période de récupération .........................................................147

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LISTE DES ABRÉVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ÉTS École de technologie supérieure g Accélération gravitationnelle FIFA Fédération Internationale de Football Association H Hypothèse HITS Head Impact Telemetry System IMC Indice de masse corporel MÉF Modèle par éléments finis NFL National Football League NITs Non-Impact Transcients OS Objectif spécifique SIM Smart Impact Monitor TCC Traumatisme crânio-cérébral TCCL Traumatisme crânio-cérébral léger

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LISTE DES SYMBOLES ET UNITÉS DE MESURE

UNITÉS GÉOMÉTRIQUES

Longueur

m mètre mm millimètre km kilomètre pi pied

UNITÉS MÉCANIQUES

Vitesse

m/s mètre par seconde rad/s radian par seconde

Accélération

m/s2 mètre par seconde carré rad/s2 radian par seconde carré

Angle plan

° degré

UNITÉS DE MASSES

kg kilogramme g gramme

UNITÉS DE TEMPS

ms milliseconde

Contrainte, pression

kPa kilopascal bar bar

Angle solide Fréquence Hz hertz

UNITÉS CALORIFIQUES

°C degré celsius

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INTRODUCTION

La pratique d’un sport engendre inévitablement un risque de blessure, et ce, peu importe le

niveau de compétition. Chaque sport étant unique, le type de blessure et les régions du corps

à risque d’être lésées varient généralement en fonction du sport pratiqué. Toutefois, une

blessure est observée dans la majorité des sports : le traumatisme crânien. Le traumatisme

crânien englobe différentes catégories de blessure, dont le traumatisme crânio-cérébral

(TCC), qui implique une atteinte au cerveau. Le TCC est aussi divisé en trois catégories

selon la gravité de l’atteinte au cerveau : le TCC léger (TCCL), aussi nommé commotion

cérébrale, le TCC modéré et le TCC sévère. Au Canada, entre 2007 et 2010, chez les 5 à 19

ans, les TCCL représentaient 3,5 % des blessures totales au soccer, 5,6 % au football et

10,9 % au hockey (SCHIRPT, 2010). Malgré l’avancement technologique des équipements

sportifs, le TCCL est toujours considéré comme un fléau dans le monde sportif. En effet, la

compréhension des mécanismes lésionnels engendrant les TCCL est très complexe. Cette

complexité s’explique par l’influence de plusieurs facteurs tels que les caractéristiques du

tissu nerveux, la régénération des neurones et les caractéristiques uniques de chaque impact

comme l’amplitude de la force résultante et l’amplitude des accélérations de la tête.

Depuis le début des années 2000, grâce aux études menées sur le TCCL, le monde sportif a

pris conscience des conséquences importantes à court et long terme de cette blessure.

Plusieurs études ont démontré que les TCCL peuvent non seulement engendrer des troubles

mineurs et passagers de l’attention, de la mémoire ou du langage, mais aussi entraîner la mort

(Comstock et al., 2015; Gessel et al., 2007; Marar et al., 2012). Les études des TCCL se sont

concentrées principalement sur les sports de contact tels que le football (Pellman et al., 2003)

et le hockey (Wennberg et Tator, 2008). Toutefois, même si le TCCL n’est en général pas

associé aux sports considérés sans contact, les joueurs de soccer ne sont pas épargnés. Par

exemple, le nombre de TCCL rapporté au soccer universitaire féminin est équivalent au

nombre rapporté au hockey universitaire masculin (Hootman, Dick et Agel, 2007). Le TCCL

en lien avec la pratique du soccer est un sujet pour lequel l’intérêt ne cesse d’augmenter.

Ainsi, la US Youth Soccer, fédération des jeunes joueurs de soccer des États-Unis, impose

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2

depuis novembre 2015 une loi interdisant les techniques de tête chez les jeunes de moins de

10 ans (NBC Sports, 2015).

Plusieurs études statistiques ont permis de quantifier le nombre de TCCL subi lors de la

pratique du soccer selon différents groupes d’âge et selon le genre des joueurs (Cusimano et

al., 2013; Giannotti et al., 2010; O'Kane et al., 2014). Afin d’améliorer la compréhension des

mécanismes lésionnels engendrant les TCCL, des études ont été réalisées à l’aide de modèles

par éléments finis (Hassan et Taha, 2015) et en laboratoire (Gennarelli, Adams et Graham,

1981; Shewchenko et al., 2005a). Ces études ont permis d’identifier l’accélération de la tête

comme un des mécanismes lésionnels régissant la gravité des TCCL et ont décelé des

facteurs d’influence tels que les paramètres physiques du ballon, la température de l’air

ambiant et le type de terrain. Malgré l’apport important de connaissances, les études en

laboratoire comportent des limites, car certains facteurs comme le facteur de compétition

entre joueurs ne peuvent être inclus. Il est donc nécessaire d’effectuer la collecte de données

sur le terrain, lors d’entraînements et lors de matchs de compétition de soccer, pour

approfondir la compréhension des TCCL. Mais, la mesure des accélérations de la tête de

joueurs en temps de jeu réel présente une difficulté technique. En effet, les instruments de

mesure nécessitent en général l’usage de fils, ce qui restreint le déplacement des joueurs lors

des entraînements ou des matchs de compétition. Le développement technologique des

dernières années a permis de surmonter cette restriction et, au regard des connaissances

actuelles, seulement trois études ont été réalisées en situation de jeu en temps réel depuis

2010. La première étude consistait en des matchs intra-équipe lors d’entraînements et était

composée d’une cohorte de joueuses âgées de 13 à 14 ans (Hanlon et Bir, 2012). Les deux

autres études consistaient en des entraînements et des matchs de compétition chez des

joueuses de niveau secondaire âgées de plus de 14 ans et de niveau universitaire d’âge moyen

de 19 ans (Lynall et al., 2016; McCuen et al., 2015). Il y a donc une absence de données pour

plusieurs groupes d’âge comme les jeunes enfants et les adultes, sans compter qu’aucune

étude n’a ciblé les équipes masculines de même que les diverses ligues (niveaux) de

compétition. Aussi, plusieurs facteurs tels que la température de l’air ambiant et les

propriétés physiques du ballon n’ont pas été étudiés au cours de ces études.

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3

L’objectif de ce projet de recherche était d’évaluer le risque de TCCL lors de la pratique du

soccer. De manière spécifique, les objectifs étaient : 1) mesurer les accélérations linéaires et

les accélérations angulaires de la tête de participants lors d’entraînements et de matchs

compétition; 2) déterminer le risque de TCCL associé aux amplitudes des accélérations

linéaires et des accélérations angulaires mesurées; 3) identifier le type de techniques de tête,

le type d’impacts involontaires et les mouvements de la tête susceptibles d’engendrer un

risque de TCCL; 4) étudier la relation entre différents facteurs pouvant influencer la

fréquence et l’amplitude des accélérations de la tête tels que la période de jeu, le rôle et la

position du participant sur le terrain, le résultat final du match de compétition, les paramètres

anthropométriques du segment tête-cou, l’indice de masse corporelle, la température de l’air

ambiant, les paramètres physiques des ballons de soccer et le type de terrain.

Ce projet de recherche a été réalisé avec la collaboration de l’Association Régionale de

Soccer de la Rive-Sud. Les équipes participantes étaient une équipe masculine U18 de la

ligue provinciale et une équipe féminine sénior de la ligue régionale. Les acquisitions ont été

réalisées sur une période de deux mois lors de la saison d’été, et ce, pour les deux équipes.

L’équipe féminine a aussi été suivie pour une période de trois mois lors de la saison

d’automne. Un total de 8 joueurs de l’équipe masculine a participé à ce projet de recherche,

le nombre étant limité par l’âge minimum requis de 18 ans. Pour l’équipe féminine, le

nombre de joueuses était de 16 pour la saison d’été et de 13 pour la saison d’automne. Les

acquisitions des accélérations de la tête des participants ont été réalisées avec un bandeau

instrumenté du SIM-G (Triax Technologies, Norwalk, Ct), lors d’entraînements et de matchs

de compétition pour les joueurs et lors de matchs de compétition pour les joueuses.

Le mémoire se divise en cinq chapitres. Le premier chapitre présente une revue de la

littérature regroupant les thématiques essentielles à la compréhension du contexte de ce

projet de recherche. Le deuxième chapitre présente la problématique, les hypothèses, les

objectifs et les bénéfices du projet de recherche. Le troisième chapitre regroupe les

méthodologies expérimentales et d’analyses statistiques. Finalement, les résultats du projet

de recherche et la discussion sont présentés aux chapitres quatre et cinq.

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CHAPITRE 1

REVUE DE LA LITTÉRATURE

Le soccer est un sport populaire, principalement auprès des jeunes, avec plus de 200 millions

de joueurs et de joueuses à travers le monde (Petraglia, Bailes et Day, 2015). Au Canada, le

soccer est le sport le plus pratiqué par les jeunes de 3 à 17 ans (SRG, 2014). Le rapport

annuel de l’Association canadienne de soccer indique que plus de 824 181 joueurs et de

joueuses, juniors et séniors, ont été enregistrés en 2014 et que 183 711 de ces joueurs et

joueuses étaient du Québec (Association canadienne de soccer, 2014). Aux États-Unis, le

nombre de jeunes joueurs et de jeunes joueuses dépasse les trois millions (US Youth soccer,

2014).

La pratique du soccer implique toutefois un risque de blessures. Ainsi, entre 2001 et 2005,

plus de 169 000 blessures nécessitant une hospitalisation causée par la pratique du soccer ont

été répertoriées aux États-Unis (Ashare et Ziejewski, 2014). Au Canada, le Système canadien

hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes a enregistré près de

12 000 blessés âgés de 5 à 19 ans entre 2007 et 2010 (SCHIRPT, 2010). Les blessures les

plus fréquentes sont l’étirement et le déchirement musculaire ou ligamentaire au bas du corps

et représentent de 29 % à 60 % des blessures totales au soccer (Giannotti et al., 2011). Le

segment tête-cou n’est pas épargné, étant impliqué dans 4 % à 22 % des blessures au soccer

(Giannotti et al., 2011; Lees et Nolan, 1998; Mehnert, Agesen et Malanga, 2005).

Bien que moins fréquentes, les blessures au segment tête-cou ont des conséquences à court et

long terme considérables. Par exemple, un traumatisme crânio-cérébral léger (TCCL) qui

n’est pas pris en charge correctement risque de prolonger la période de troubles

neurocognitifs. Cela signifie que le joueur ou la joueuse peut éprouver une difficulté mineure

ou majeure de l’attention, de la mémoire ou du langage. Si un joueur ou une joueuse souffre

d’un TCCL et continue la pratique du soccer ou un autre sport, le risque d’un second TCCL

augmente et peut être multiplié de quatre à six fois (Iverson et al., 2004).

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Au soccer, les blessures au segment tête-cou se produisent lors d’impacts volontaires et lors

d’impacts involontaires. Les impacts volontaires sont associés aux techniques de tête et sont

définis comme l’action volontaire de rediriger le ballon avec la tête. Les impacts

involontaires sont observés lors d’un contact entre joueurs ou entre joueuses ou d’un contact

avec le sol, les poteaux de but ou le ballon. Le risque de subir un TCCL varie selon le joueur

et la joueuse, car chaque personne possède des caractéristiques anatomiques, physiologiques

et musculaires différentes.

Cette revue de la littérature rassemble les notions essentielles à la compréhension de ce projet

de recherche. Elle débute en présentant les définitions des différents termes entourant le

TCCL. Par la suite, l’anatomie de l’encéphale et le fonctionnement du segment tête-cou sont

abordés. Le TCCL est ensuite décrit à l’aide de principes physiques. L’accélération de la tête,

identifiée comme un mécanisme lésionnel important pour les TCCL, est aussi traitée. Les

mécanismes des TCCL spécifiques au soccer tels que les impacts volontaires (techniques de

tête) et les impacts involontaires sont ensuite détaillés. Les facteurs qui ont une influence sur

le risque de subir un TCCL ainsi que les conséquences reliées aux TCCL sont aussi

présentés. Ce chapitre se termine par une discussion sur les différentes études réalisées sur

les TCCL lors de la pratique du soccer.

1.1 Définitions

Cette section présente les définitions des termes suivants : blessure, traumatisme crânien et

traumatisme crânio-cérébral. Ces définitions sont essentielles à la compréhension du contexte

de ce projet de recherche.

1.1.1 Blessures

Les blessures se définissent par les dommages subis aux tissus du corps en réponse à un

traumatisme physique (Whiting et Zernicke, 2008). Les blessures peuvent être classées selon

différentes typologies identifiées en fonction du temps de réaction et de la région touchée.

Les blessures en fonction du temps de réaction sont les blessures primaires et secondaires.

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7

Les blessures primaires sont les conséquences immédiates telles qu’une fracture du crâne.

Les blessures secondaires sont caractérisées par un délai à la suite d’un traumatisme initial tel

qu’une ischémie cérébrale (Whiting et Zernicke, 2008). Les blessures en fonction de la

région touchée sont les blessures locales et diffuses. Les blessures locales sont situées dans

une région précise du cerveau et les blessures diffuses sont répandues sur plusieurs régions

du cerveau.

1.1.2 Traumatisme crânien et traumatisme crânio-cérébral

Un traumatisme crânien est un impact direct ou indirect (impulsion) au niveau du crâne

pouvant causer des blessures à l’encéphale. Le traumatisme crânio-cérébral (TCC), quant à

lui, désigne les blessures à la tête telles que : le TCC léger (TCCL), le TCC modéré et le

TCC sévère (Paquette, s.d.). Le TCCL, aussi nommé commotion cérébrale, correspond à

l’altération temporaire du fonctionnement du cerveau (Marieb et al., 2010). D’un point de

vue clinique, le TCCL est défini en deux temps, soit par une blessure primaire au cerveau et

par une blessure secondaire qui se caractérise par une cascade neurométabolique (Henry,

Tremblay et De Beaumont, 2016). Les symptômes récurrents des TCCL sont : la nausée, les

vomissements, les vertiges, la confusion et les maux de tête (Parachute - ThinkFirst Canada,

s.d.). Le TCC modéré est caractérisé par des petits saignements au cerveau et par une

confusion qui peut persister plusieurs jours (Paquette, s.d.). Les saignements au cerveau sont

plus importants lors d’un TCC sévère, ce qui peut causer un coma profond et de longue durée

(Paquette, s.d.). Le diagnostic des TCC se fait généralement à l’aide de technique d’imagerie

médicale et plus précisément par tomodensitométrie. Cette technique permet d’identifier la

présence d’anomalies ou de saignements des tissus du cerveau (Tremblay et al., 2017).

1.2 Anatomie de l’encéphale

Cette section présente une brève description des éléments anatomiques de l’encéphale et les

différentes protections qui l’entourent. Les caractéristiques du tissu nerveux qui compose

l’encéphale sont aussi traitées.

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1.2.1 Encéphale

L’encéphale est la région supérieure du système nerveux qui englobe le tronc cérébral, le

cervelet et le cerveau, tel que présenté à la Figure 1.1, (Larousse Encyclopédie, s.d.). La

masse de l’encéphale varie entre l’homme (environ 1,60 kg) et la femme (environ 1,45 kg).

Cette différence correspond à un ratio proportionnel entre la tête et la masse corporelle totale

de la personne (Marieb et al., 2010). Le tronc cérébral permet le lien entre le cerveau et la

moelle épinière. Le cervelet est responsable de la coordination et de la contraction des

muscles nécessaires à l’équilibre et au mouvement du corps (Larousse Encyclopédie, s.d.).

Le cerveau est la structure anatomique prédominante pour les traumatismes crâniens et les

TCCL. Par conséquent, le cerveau est identifié comme la structure anatomique d’intérêt pour

ce projet de recherche. Le cerveau se subdivise en hémisphère cérébral et en diencéphale. Les

hémisphères cérébraux contrôlent l’activation volontaire des muscles et participent aux

fonctions intellectuelles et aux réactions émotionnelles. Le diencéphale régit la température

corporelle, l’apport alimentaire ainsi que les pulsions biologiques, et ce, principalement grâce

au centre de régulation des fonctions physiologiques (hypothalamus) et grâce aux glandes

(hypophyse) (Marieb et al., 2010).

Figure 1.1 Encéphale Tirée de Marieb et al. (2010, p. 492)

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Les hémisphères sont constitués de trois régions fondamentales : le cortex cérébral, la

substance blanche et les noyaux basaux. Le cortex cérébral est composé de substance grise

renfermant les corps cellulaires tels que les neurones. La substance blanche, quant à elle,

permet la communication entre les hémisphères grâce aux neurofibres. Les neurofibres et les

noyaux basaux constituent la substance blanche et sont présentés à la Figure 1.2 (Marieb et

al., 2010). La Figure 1.3 présente la différence entre la substance blanche et la substance

grise, ces deux substances ont des densités et des propriétés mécaniques différentes

(Petraglia, Bailes et Day, 2015).

Figure 1.2 Neurofibres et noyaux basaux Tirée de Marieb et al. (2010, p. 503)

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1.2.2 Protection de l’encéphale

L’encéphale est protégé principalement par les os du crâne, mais les méninges (membrane) et

le liquide cérébrospinal (coussin aqueux) assurent aussi une protection (Marieb et al., 2010).

Les structures protégeant l’encéphale sont traitées dans cette sous-section.

1.2.2.1 Crâne

Le crâne est composé de huit os : l’os frontal, l’os occipital, l’os sphénoïde et l’os ethmoïde

ainsi que les os pariétaux et les os temporaux, tel que présenté à la Figure 1.4. La cavité

crânienne, bornée par les fosses crâniennes, est occupée par l’encéphale, voir Figure 1.5.

L’os frontal forme une grande partie de la cavité crânienne antérieure et les os temporaux

constituent la cavité crânienne moyenne. Les os pariétaux couvrent les régions latérales et

supérieures du crâne, ces régions constituent la plus grande partie de la cavité crânienne

nommée cavité crânienne postérieure (Marieb et al., 2010).

Figure 1.3 Substance blanche et substance grise du cerveau Tirée de Fondation La main à la pâte (2013)

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Figure 1.5 Fosses crâniennes

Figure 1.4 Os du crâne

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1.2.2.2 Méninges

Les méninges sont divisées en trois membranes de tissu conjonctif : la dure-mère,

l’arachnoïde et la pie-mère, tel que présenté à la Figure 1.6. Ces membranes recouvrent et

protègent l’encéphale, la moelle épinière et les vaisseaux sanguins. La membrane dure-mère

est la plus résistante. Elle pénètre dans l’encéphale, ce qui génère des sections

supplémentaires dans la cavité crânienne et, par le fait même, restreint les mouvements de

l’encéphale. L’arachnoïde est la membrane intermédiaire. La pie-mère est la membrane la

plus profonde et elle épouse la forme de l’encéphale. L’arachnoïde et la pie-mère sont

séparées l’une de l’autre par l’espace subarachnoïdien. Cet espace est rempli de liquide

cérébrospinal et renferme les plus gros vaisseaux sanguins de l’encéphale ainsi que les

racines des nerfs crâniens (Marieb et al., 2010).

Figure 1.6 Méninges : dure-mère, arachnoïde et pie-mère Tirée de Marieb et al. (2010, p. 525)

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1.2.2.3 Liquide cérébospinal

Le liquide cérébrospinal est présent à l’intérieur et autour de l’encéphale. Il permet d’alléger

le poids de l’encéphale de 97 %. Le liquide cérébrospinal permet aussi de réduire les impacts

et les mouvements subis par l’encéphale et par la moelle épinière (Marieb et al., 2010).

1.2.3 Tissu nerveux

Le système nerveux (encéphale, moelle épinière et nerfs) est composé principalement de

tissu nerveux, lui-même composé principalement de deux types de cellules : les neurones et

les gliocytes. Les neurones émettent et acheminent les influx nerveux, alors que les gliocytes,

non-conductrices, protègent les neurones. Les neurones sont composés d’un corps cellulaire

et de plusieurs prolongements, voir Figure 1.7. Les prolongements responsables de conduire

les influx nerveux sur de longues distances sont nommés axones, voir Figure 1.8. Les

microtubules présents à l’intérieur de ces axones sont responsables du déplacement des

molécules, tel que présenté à la Figure 1.9 (Marieb et al., 2010).

Figure 1.7 Neurones Tirée de Marieb et al. (2010, p. 156)

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Figure 1.8 Composantes d’un neurone Tirée de NDLS (2014)

Figure 1.9 Microtubule Tirée de DANA Foundation (2005)

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1.3 Mouvements et muscles du segment tête-cou

Les mouvements du segment tête-cou sont : la flexion, l’extension, l’inflexion latérale et la

rotation, tel que présenté à la Figure 1.10. Les muscles du cou permettant la flexion et la

rotation de la tête sont principalement les sternocléidomastoïdiens. Lorsque les muscles de

chaque côté du cou sont activés, la tête est en flexion. La contraction d’un seul

sternocléidomastoïdien génère la rotation de la tête. Les trapèzes, muscles du dos,

contribuent aussi à l’extension de la tête lorsque la scapula est immobile (Marieb et al.,

2010).

1.4 Traumatisme crânio-cérébral léger

Cette section décrit les principes physiques impliqués dans le mécanisme lésionnel général

du TCCL. L’accélération de la tête est ensuite présentée, car elle est identifiée comme un

mécanisme lésionnel important pour les TCCL.

Figure 1.10 Mouvement de la tête et du cou Adaptée de Clover Desain (2014)

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1.4.1 Physique du mouvement associée aux mécanismes de TCCL

Le TCCL est une blessure complexe, car chaque trauma est unique. En effet, l’impact direct

ou l’impulsion ne survient pas toujours à la même vitesse, dans la même direction et au

même endroit anatomique (Petraglia, Bailes et Day, 2015). Il est possible d’expliquer le

mécanisme lésionnel général du TCCL à l’aide de deux lois physiques : la seconde loi de

Newton présentée à l’équation (1.1) et la conservation de la quantité de mouvement présentée

à l’équation (1.3) (Petraglia, Bailes et Day, 2015).

La seconde loi de Newton illustre le phénomène d’impact (force) qui génère le déplacement

ainsi que l’accélération de la tête et du cerveau (Petraglia, Bailes et Day, 2015). Il existe une

relation de proportionnalité entre la force appliquée et l’accélération de la tête, car la masse

de la tête d’un même joueur ou d’une même joueuse reste constante. De ce fait, plus la force

de l’impact est grande, plus l’accélération de la tête est élevée. Lorsque la force est appliquée

dans la ligne directrice du centre de gravité, l’accélération est dite linéaire (m/s2), voir Figure

1.11. L’application d’une force qui ne se trouve pas sur cette ligne directrice produit un

couple, tel que présenté à la Figure 1.12. Ce couple engendre une accélération angulaire

(rad/s2), voir l’équation (1.2).

Les paramètres « i » et « f » de l’équation (1.3), représentent respectivement l’instant initial

et l’instant final d’un impact entre un joueur ou une joueuse et un objet. La loi de

conservation de la quantité de mouvement démontre l’importance de la contraction des

muscles du cou et du dos tels que les sternocléidomastoïdiens et les trapèzes. Ces muscles,

lorsqu’ils sont contractés, permettent à la tête et au reste du corps de former une seule unité.

Lorsqu’un joueur ou une joueuse ne prépare pas ses muscles lors de l’impact, la masse du

corps tend vers zéro. La quantité de mouvement est alors totalement transférée à la tête, ce

qui entraîne une accélération de la tête plus importante que lors de la contraction des

muscles.

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[ ] = [ ] ∙ [ / ] (1.1)

[ ∙ ] = [ ] ∙ [ ] [ ∙ ] = [ ∙ ] [ / ] (1.2)

[ / ] ∙ [ ] [ / ] ∙ ê [ ] = [ / ] ∙ [ ] , ê [ / ] ∙ ê [ ], [ / ] ∙ [ ] (1.3)

Figure 1.11 Force résultante passant par le centre de gravité

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1.4.2 Énergie

Deux principes gouvernent l’énergie, la conservation et le transfert d’énergie. Ces principes

dépendent des propriétés mécaniques des tissus du corps humain. Lors d’un match de

compétition de soccer, les joueurs et les joueuses sont en mouvement et possèdent tous une

certaine quantité d’énergie conservée dans leur corps. Lorsqu’un joueur ou une joueuse entre

en contact avec un ballon en mouvement, il y a un transfert d’énergie entre le joueur ou la

joueuse et le ballon. Le transfert peut aussi se produire lors d’un impact entre deux joueurs

ou deux joueuses. Le transfert d’énergie est la cause la plus fréquente des blessures, car

l’énergie transférée peut dépasser la tolérance des tissus du corps humain, ce qui engendre

des blessures. C'est pourquoi l’énergie est identifiée comme un élément critique dans la

biomécanique des blessures (Whiting et Zernicke, 2008).

Les impacts à la tête sont différents des impacts au reste du corps humain. De manière

générale, lors d’un impact frontal ou latéral au corps, les blessures engendrées sont

similaires, peu importe la région du corps. Au niveau de la tête, le crâne possède une

Figure 1.12 Force résultante ne passant pas par le centre de gravité

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meilleure résilience (capacité d’un matériau à absorber de l’énergie lorsqu’il se déforme) lors

d’un impact frontal comparativement à un impact latéral, et ce, pour une même quantité

d’énergie (Zhang, Yang et King, 2001). En effet, l’impact latéral cause une déformation du

crâne plus importante que l’impact frontal, une pression intracrânienne plus élevée et une

déformation transversale plus grande (Zhang, Yang et King, 2001). L’accélération angulaire

de la tête est aussi plus importante lors d’un impact latéral que lors d’un impact frontal

(Hodgson, Thomas et Khalil, 1983). Ainsi pour un même impact, la région de la tête qui

reçoit l’impact a une influence sur le type de blessure subséquent.

1.4.3 Accélération de la tête

L’accélération de la tête causée par un coup direct ou une impulsion génère des blessures

diffuses plutôt que locales. D’autre part, l’accélération de la tête est considérée par plusieurs

auteurs tels que Gennarelli, Adams et Graham (1981) et repris par le National Highway

Traffic Safety Administration, comme le mécanisme lésionnel le plus important pour les

blessures à la tête (NHTSA, 1983).

Cette sous-section débute par la description de l’accélération linéaire et de l’accélération

angulaire subies à la tête, puis présente les seuils de risque des amplitudes des accélérations

de la tête pouvant causer un TCCL.

1.4.3.1 Accélération linéaire et accélération angulaire de la tête

Gennarelli, Adams et Graham (1981) ont rapporté que le type d’accélération subi à la tête

influence grandement le dysfonctionnement neurologique subséquent. Cette affirmation peut

être expliquée par les propriétés mécaniques du cerveau. Avec un module de compressibilité

d’environ 2 000 000 kPa, le cerveau peut être considéré comme incompressible, ce qui

suppose une résilience du cerveau envers l’accélération linéaire (Ommaya, Goldsmith et

Thibault, 2002).

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Cependant, pour l’accélération angulaire, le module de cisaillement est considérablement

plus faible avec une valeur de 68,95 kPa (Ommaya, Goldsmith et Thibault, 2002). La valeur

du module de cisaillement peut s’expliquer par la différence entre les densités de la substance

blanche et de la substance grise qui composent le cerveau. Le déplacement des substances ne

se fait pas à la même vitesse lorsque le cerveau est soumis à une accélération angulaire. Il y a

création d’un gradient de vitesse dont l’amplitude diminue des couches extérieures vers le

centre du cerveau. Ces déplacements différentiels sont la cause du cisaillement des tissus

nerveux et des cellules. De plus, ce cisaillement est à l’origine des lésions axonales diffuses

qui sont identifiées comme une blessure sévère et sont caractérisées par l’enflure et la

dégénérescence des axones (Ommaya, Goldsmith et Thibault, 2002; Petraglia, Bailes et Day,

2015).

Comme mentionné précédemment, l’axone est le prolongement des neurones et permet

d’acheminer l’influx nerveux sur de longues distances. Le cisaillement des axones, qui cause

les lésions axonales diffuses, restreint l’influx nerveux, ce qui peut survenir dès les cinq

premières minutes suivant l’impact et qui peut durer jusqu’à six heures (Petraglia, Bailes et

Day, 2015). Le cisaillement des axones engendre aussi des blessures secondaires comme des

changements biologiques entraînant la détérioration des microtubules des cellules. Cette

détérioration survient en moyenne de 6 à 24 heures après l’impact et engendre une

inflammation locale perturbant l’influx nerveux (Meythaler et al., 2001). Un phénomène de

boursouflure sur certaines régions de l’axone peut aussi être observé. Ce phénomène, qui est

un signe de séparation entre l’axone et le neurone, peut durer plusieurs jours et même

plusieurs semaines (Petraglia, Bailes et Day, 2015). D’autre part, le mouvement de rotation

du cerveau cause aussi des hémorragies locales dues au déchirement des cellules. Un des

problèmes majeurs des lésions axonales diffuses consiste en la difficulté à diagnostiquer cette

blessure, car l’imagerie du cerveau peut sembler normale. En effet, Meythaler et al. (2001)

ont rapporté que les caractéristiques typiques des lésions axonales diffuses sont retrouvées

chez seulement 10 % des patients lors d’évaluation par tomodensitométrie.

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1.4.3.2 Seuils de risque

Comme les différences physiologiques, anthropométriques et musculaires ainsi que

l’historique de TCCL varient d’un joueur et d’une joueuse à l’autre, il n’est pas possible

d’identifier des valeurs uniques d’accélération linéaire et d’accélération angulaire de la tête

engendrant systématiquement un TCCL. Afin d’identifier le risque de subir un TCCL,

Zhang, Yang et King (2004) ont reconstruit des situations de jeu ayant causé des TCCL lors

de matchs de football de la National Football League (NFL). Ces situations reproduites en

laboratoire étaient des impacts de type casque contre casque. Un modèle par éléments finis

(MÉF) de la tête a permis de prédire la distribution de la pression intracrânienne, des

contraintes et des déformations locales en fonction d’un impact qui était associé ou non à un

TCCL. Des analyses statistiques, plus précisément des régressions logistiques, ont été

effectuées dans le but d’établir une relation entre les blessures résultantes et les dommages

aux tissus du cerveau ainsi qu’une relation entre les blessures résultantes et la cinématique de

la tête (Zhang, Yang et King, 2004). Ces analyses ont permis d’identifier les seuils de risque

de TCCL en fonction des accélérations linéaires et des accélérations angulaires mesurées au

centre de gravité de la tête.

Le Tableau 1.1 regroupe les valeurs des accélérations du centre de gravité de la tête pour les

trois seuils de risque qui ont été définis : 25 %, 50 %, 80 % (Zhang, Yang et King, 2004). Par

exemple, le risque de TCCL a été estimé à 25 % lorsqu’une personne subit une accélération

angulaire de la tête d’environ 4 600 rad/s2. Le temps de tolérance estimé pour les seuils de

risque des accélérations linéaires était de 10 à 16 ms. Cela signifie que les seuils de risque

des accélérations ont été définis selon un cadre expérimental spécifique et ce cadre prévoit

qu’une personne pouvait subir, de manière continue, une accélération linéaire pour un laps de

temps de 10 à 16 ms. Pour l’accélération angulaire, le temps de tolérance estimé était de 10 à

30 ms spécifiquement lors des impacts entre casques de football ou entre casques de

protection avec rembourrage (Zhang, Yang et King, 2004).

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Tableau 1.1 Seuils de risque de TCCL associés à l’accélération linéaire et à l’accélération angulaire de la tête

Tiré de Zhang, Yang et King (2004, p. 9)

Seuils de risque Accélération linéaire Accélération angulaire 25 % 66g 4 600 rad/s2 50 % 82g 5 900 rad/s2 80 % 106g 7 900 rad/s2

Rowson et al. (2012) ont proposé des seuils de risque de TCCL lors de la pratique du football

universitaire. Les joueurs de football ont porté un instrument de mesure à l’intérieur de leur

casque lors des saisons 2007 à 2009. Un total de 286 636 impacts supérieurs à 14,4g a été

enregistré et 57 TCCL ont été diagnostiqués par une équipe médicale. Les analyses

statistiques, plus précisément des régressions logistiques, ont ensuite permis d’identifier cinq

seuils de risque de TCCL : 10 %, 25 %, 50 %, 75 % et 90 %, tel que présenté au Tableau 1.2.

Les seuils de risque de TCCL ont été associés à l’accélération angulaire et à la vitesse

angulaire de la tête. Les auteurs ont choisi l’accélération angulaire, car elle est la cause

principale des blessures diffuses au cerveau. De plus, les auteurs ont mentionné que sans la

vitesse angulaire, il est difficile d’interpréter une relation entre l’accélération angulaire de la

tête et la tolérance aux blessures (Rowson et al., 2012). Contrairement à Zhang, Yang et King

(2004) qui ont utilisé un temps de tolérance de 10 à 30 ms pour l’accélération angulaire,

Rowson et al. (2012) ont utilisé un critère à double seuil en incluant la vitesse angulaire qui

permettait d’obtenir les informations de la composante temporelle. La vitesse angulaire a été

sélectionnée, car elle possède une relation plus importante avec le mouvement relatif du

cerveau que tout autre paramètre cinématique (Rowson et al., 2012).

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Tableau 1.2 Seuils de risque de TCCL associés à l’accélération angulaire et à la vitesse angulaire de la tête

Tiré de Rowson et al. (2012, p. 7)

Seuils de risque Accélération angulaire Vitesse angulaire 10 % 5 260 rad/s2 23,3 rad/s 25 % 5 821 rad/s2 25,8 rad/s 50 % 6 383 rad/s2 28,3 rad/s 75 % 6 945 rad/s2 30,8 rad/s 90 % 7 483 rad/s2 33,2 rad/s

Les seuils de risque de 25 % et 50 % de Zhang, Yang et King (2004) présentaient des

amplitudes d’accélérations angulaires légèrement plus faibles que les amplitudes de Rowson

et al. (2012). Pour le seuil de risque de 80 % de Zhang, Yang et King (2004), l’amplitude

d’accélération angulaire était plus élevée que l’amplitude proposée au seuil de 75 % de

Rowson et al. (2012).

Les seuils de risque présentés dans cette section ont été établis spécifiquement pour des

joueurs de football, lors d’impacts impliquant le port d’un casque de protection. Bien que les

joueurs et les joueuses de soccer ne portent pas de casque de protection, ces seuils de risque

de TCCL peuvent toutefois être utilisés comme un indicateur de risque tel que suggéré par

Hanlon et Bir (2012).

1.5 Mécanismes des TCCL au soccer

Lors de la pratique du soccer, les accélérations de la tête sont causées par deux types

d’impacts : les impacts volontaires et les impacts involontaires. Ces mécanismes sont

présentés dans cette section.

1.5.1 Impacts volontaires : techniques de tête

Lors de la pratique du soccer, les principales actions sont la passe, le botté, la réception du

ballon, les actions défensives (attaque de l’équipe adverse) et les impacts volontaires

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(techniques de tête). Parmi ces activités, les impacts volontaires (techniques de tête) ont été

identifiés comme l’activité causant le plus grand nombre de blessures à la tête lors de la

pratique du soccer (Comstock et al., 2015; Marar et al., 2012). Par exemple, au niveau

secondaire, les techniques de tête sont responsables de plus de 30 % des TCCL chez les

joueurs et de 25 % chez les joueuses (Comstock et al., 2015).

Les impacts volontaires entre la tête d’un joueur ou d’une joueuse et le ballon sont nommés

techniques de tête. La fréquence des techniques de tête lors des matchs de compétition de

soccer est influencée par les conditions météorologiques, les conditions de la surface de jeu

et l’espace sur le terrain. La pluie peut altérer la surface du terrain naturel et former des

mares d’eau et de boue, tandis que le temps chaud peut assécher la surface du terrain et ainsi

générer du relief. Ces conditions ne sont pas idéales pour effectuer des passes au sol, alors les

joueurs et les joueuses optent davantage pour le jeu aérien, ce qui augmente la probabilité

d’exécuter des techniques de tête (Lennox et al., 2006).

Au soccer, dès l’âge de 13 ans, les joueurs et les joueuses pratiquent le soccer sur un terrain

pour le jeu 11 contre 11 (ARSRS, 2016; US Youth soccer, 2012). Mais, lors de la saison

d’automne et d’hiver, les matchs de compétition se déroulent à l’intérieur de stades, car les

terrains extérieurs sont inaccessibles. À l’intérieur, les joueurs et les joueuses de tout âge,

dont les adultes, jouent sur les terrains pour le jeu 7 contre 7, et ce, même si ces terrains sont

normalement réservés aux joueurs et joueuses de soccer de moins de 13 ans. Le jeu aérien est

donc favorisé par la restriction de l’espace et le nombre de techniques de tête tend à

augmenter (Lennox et al., 2006).

Janda, Bir et Cheney (2002) ont déterminé que les joueurs de soccer âgés de 10 à 13 ans

pouvaient réalisés plus de 450 techniques de tête en une année. Chez les professionnels, les

techniques de tête sont généralement utilisées de cinq à six fois par match de compétition.

Ainsi, pour une carrière de 15 ans, plus de 5 000 techniques de tête seront exécutées par un

joueur professionnel, et ce, lors des matchs de compétition uniquement (Mehnert, Agesen et

Malanga, 2005).

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Figure 1.13 Technique de tête offensive Tirée de Talk Football (2016)

1.5.1.1 Types de technique de tête

Il existe plusieurs scénarios et situations de jeu pour lesquels la tête peut être utilisée pour

rediriger le ballon. D’abord, la technique de tête offensive est souvent employée pour

marquer des buts. Le ballon est dirigé vers le bas et le joueur peut être obligé de sauter afin

d’atteindre le ballon, voir Figure 1.13. Une variante de la technique de tête offensive est la

technique de tête de déviation, voir Figure 1.14. Il s’agit de toucher le ballon de manière

excentrique, afin de changer la trajectoire initiale du ballon. Cette technique est

particulièrement utilisée par les joueurs et les joueuses se trouvant dans la zone de but lors

d’un coup de pied de coin. Le changement de direction soudain du ballon nécessite un

mouvement de rotation de la tête. Une autre technique de tête employée dans la zone des buts

est la tête plongeon, voir Figure 1.15. Cette technique de tête est caractérisée par un saut

pratiquement à l'horizontale et par un atterrissage sur les bras et sur la poitrine.

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La passe rapide avec la tête est présentée à la Figure 1.16. Elle consiste à recevoir sur la tête

un ballon ayant passé au-dessus d’un joueur ou d’une joueuse adverse. L’impact du ballon se

fait sur le haut de la tête et un mouvement vers l’arrière est réalisé par le joueur ou la joueuse

afin de rediriger le ballon vers un troisième joueur ou une troisième joueuse. La technique de

tête défensive présentée à la Figure 1.17, est similaire à la technique de tête offensive. Par

contre, le saut pour atteindre le ballon est moins fréquent. Pour cette technique de tête,

l’intensité de la force d’impact recherchée entre la tête et le ballon est maximale, car

l’objectif est de ramener le ballon dans la zone adverse. Un mouvement de rotation de la tête

peut aussi s’ajouter, car le joueur ou la joueuse doit diriger le ballon vers les côtés du terrain

et non au centre. Finalement, il y a la technique de tête de contrôle qui permet d’utiliser la

Figure 1.14 Technique de tête de déviation Tirée de Talk Football (2016)

Figure 1.15 Technique de tête : tête plongeon Tirée de Talk Football (2016)

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tête pour arrêter la course du ballon et le ramener au pied du joueur ou de la joueuse, voir

Figure 1.18 (Complete Soccer Guide, 2010).

Figure 1.16 Technique de tête : passe rapide Tirée de Talk Football (2016)

Figure 1.17 Technique de tête défensive Tirée de Talk Football (2016)

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1.5.1.2 Phases des techniques de tête

Trois phases composent les techniques de tête : l’instant avant l’impact, le contact avec le

ballon et la continuation. Lors du contact avec le ballon, l’impact avec la tête doit se faire sur

le front et au niveau de la ligne des cheveux (Lennox et al., 2006). La continuation

correspond à la poursuite du mouvement du joueur à la suite de l’impact entre la tête et le

ballon.

Lors du contact avec le ballon, le joueur ou la joueuse doit aller vers le ballon. Il s’agit d’une

étape importante, car il ne faut pas que le ballon entre en contact avec le joueur ou la joueuse

(Harves, 2015). Si le joueur ou la joueuse se laisse frapper par le ballon, son corps absorbera

l’énergie totale du ballon. Comme mentionnée à la section 1.4.2 Énergie, la quantité

d’énergie absorbée peut être supérieure à la tolérance des tissus du corps du joueur ou de la

joueuse et ainsi causer des blessures.

En 2014, des parents de jeunes joueurs et de jeunes joueuses de soccer ont intenté un recours

collectif contre la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), la US Youth

Soccer, fédération des jeunes joueurs et joueuses de soccer des États-Unis, et l’American

Youth Soccer Organization, organisation nationale des jeunes joueurs et jeunes joueuses de

soccer des États-Unis. Ce recours collectif a été déposé pour négligence dans le traitement et

Figure 1.18 Technique de tête : contrôle du ballon avec la tête Tirée de Talk Football (2016)

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la surveillance des blessures à la tête (Strauss, 2015). C’est pourquoi, en novembre 2015, la

US Youth Soccer a imposé une loi interdisant les techniques de tête chez les jeunes de moins

de 10 ans (NBC Sports, 2015).

1.5.2 Impacts involontaires

Les types d’impacts involontaires tels que les contacts entre joueurs et entre joueuses et les

contacts avec le ballon, le sol et les structures de but varient principalement en fonction de

l’âge et du genre des joueurs et des joueuses. Par exemple, chez les 5 à 19 ans, le taux de

blessure à la tête causé par le contact entre joueurs et entre joueuses augmente en fonction de

l’âge et à l’inverse, le contact avec le sol et les structures de but diminue avec l’âge

(Giannotti et al., 2010).

Toujours chez les 5 à 19 ans, le contact avec le ballon est plus important chez les joueuses

que chez les joueurs. À l’inverse, le taux de contact entre joueurs est plus important que le

taux de contact entre joueuses (Comstock et al., 2015; Giannotti et al., 2010). Le Tableau 1.3

regroupe les taux d’impacts involontaires reliés aux TCCL répertoriés chez les joueurs et

chez les joueuses de niveau secondaire et de niveau universitaire.

Tableau 1.3 Regroupement des impacts involontaires chez les joueurs et les joueuses de niveau secondaire et de niveau universitaire

Tiré de Comstock et al. (2015)

Contact avec un autre joueur Contact avec ballon Contact avec le sol Joueurs 68,8 % 17 % 13,3 % Joueuses 51,3 % 29 % 19,2 %

1.6 Facteurs d’influence sur le risque de TCCL au soccer

Cette section traite des facteurs qui ont une influence sur le risque de subir un TCCL. Parmi

ces facteurs, il y a l’âge et le genre des joueurs (Petraglia, Bailes et Day, 2015) de même que

l’état physique (Reilly, 1997) et psychologique (Chamard et al., 2013) des joueurs et des

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joueuses. Le facteur de compétition (Gessel et al., 2007) et les équipements de protections

(Naunheim et al., 2003; Takeda et al., 2005) sont aussi importants, car ils concernent tous les

joueurs et les joueuses de soccer peu importe l’âge. Enfin, l’environnement des joueurs et des

joueuses incluant le choix du ballon (FIFA, 2016), la température de l’air ambiant (Wiart et

al., 2011) et le type de terrain (Turfgrass Resource Center, 2006) est aussi identifié comme

un facteur considérable sur le risque de subir un TCCL.

1.6.1 Âge et genre des joueurs

Le développement musculaire n’est pas le même chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte. En

effet, les forces musculaires varient en fonction de la période de croissance. De manière

générale, les forces musculaires du cou et du dos sont moindres chez l’enfant et l’adolescent

que chez l’adulte. Le risque de subir un TCCL est donc plus important, car les jeunes joueurs

et les jeunes joueuses ont plus de difficulté que les joueurs et joueuses adultes à maintenir

l’unité formée par la tête et le reste du corps, ce qui augmente les accélérations subies à la

tête (Backous et al., 1988; Collins et al., 2014; Mansell et al., 2005).

Le développement musculaire permet aussi d’expliquer que les joueuses ont un plus grand

risque que les joueurs de subir un TCCL. Tierney et al. (2005) ont rapportés que l’activation

des muscles du cou se faisait plus rapidement chez les participants féminins. Malgré ce

constat, la tête des participantes subissait une accélération angulaire maximale plus élevée de

50 % comparativement aux participants masculins. Ces auteurs ont aussi mentionné que les

participants féminins de cette étude présentaient une force isométrique du cou inférieure de

49 % en comparaison aux participants masculins, une circonférence du cou inférieure de

30 % et une masse du segment tête-cou inférieure de 43 %. Ces paramètres ont engendré une

rigidité inférieure du segment tête-cou de 29 %, ce qui s’est traduit par une instabilité plus

importante du segment tête-cou chez les participants féminins (Petraglia, Bailes et Day,

2015). Vasavada, Danaraj et Siegmund (2008) ont obtenu non seulement des conclusions

semblables, mais ils ont aussi affirmé que le cou des participants féminins et des participants

masculins ne possédait pas une géométrie similaire. Vasavada, Danaraj et Siegmund (2008)

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ont aussi affirmé que le poids des participants avait une influence sur les paramètres

anthropométriques du segment tête-cou des participants.

1.6.2 État physique et psychologique des joueurs et des joueuses

L’état physique et psychologique des joueurs et des joueuses est un facteur particulier, car il

varie tout au long des entraînements et des matchs de compétition. Par exemple, l’état

physique d’un joueur ou d’une joueuse peut être modifié au cours d’un entraînement ou d’un

match de compétition si la température de l’air ambiant est élevée et si le joueur ou la

joueuse ne s’hydrate pas adéquatement. Lors de matchs de compétition se déroulant à une

température de l’air ambiant élevée, les joueurs et les joueuses peuvent perdre jusqu’à 3 litres

d’eau (Reilly, 1997). Par exemple, une perte d’eau d’environ 3 % de la masse corporelle a été

mesurée à une température de l’air ambiant de 33 °C et une humidité relative de 40 %, et à

une température de l’air ambiant de 26,3 °C et une humidité relative de 78 % (Reilly, 1997).

Lors d’un match de compétition, il est aussi possible que le nombre de joueurs et de joueuses

soit limité, ce qui peut augmenter de façon importante le temps de jeu et, par le fait même, la

distance parcourue par les joueurs et les joueuses. Par exemple, les joueurs et les joueuses à

la position de milieu de terrain parcourent environ 10 km lors d’un match de compétition

(Reilly, 1997). La température de l’air ambiant et l’effort physique continu peuvent avoir une

influence sur la fatigue physiologique des joueurs et des joueuses, ce qui pourrait se traduire

par une difficulté à former l’unité entre la tête et le reste du corps lors des techniques de tête

et des impacts involontaires. Rahnama, Reilly et Lees (2002) ont déterminé que chez les

joueurs professionnels, le plus grand nombre d’activités qui pouvaient causer une blessure

(contact entre joueurs, technique de tête et botter du ballon) survenait lors des 15 premières et

des 15 dernières minutes de chaque période de jeu. L’intensité du jeu des joueurs a été

proposée par les auteurs pour justifier les actions en début de période de jeu et la fatigue des

joueurs a été proposée par les auteurs pour justifier les actions en fin de périodes de jeu

(Rahnama, Reilly et Lees, 2002).

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L’état psychologique des joueurs et des joueuses correspond plutôt à l’état de concentration.

Par exemple, un joueur peut être distrait par des problèmes personnels ou de la fatigue

psychologique. L’historique de TCCL peut aussi influencer les réactions des joueurs et des

joueuses en situation de jeu. En effet, les altérations microstructurales présentent dans la

substance blanche à la suite d’un ou de plusieurs TCCL peuvent influencer la transmission

des informations au cerveau qui permet la prise de décision adéquate (Chamard et al., 2013).

L’état psychologique est aussi important que l’état physique, car un joueur ou une joueuse

qui est distrait peut être moins conscient des conséquences associées à leur décision lors des

situations de jeu.

1.6.3 Compétition

Comme tous les sports, le soccer est pratiqué dans le but de se divertir. Toutefois, la

compétition reste un élément important dans ce sport. La compétition peut se traduire par

l’intensité du jeu, qui consiste en l’énergie des joueurs et des joueuses et en la démonstration

de leur présence envers l’équipe adverse (Rahnama, Reilly et Lees, 2002). Par exemple, au

cours d’un match de compétition, si une équipe perd, elle tentera d’augmenter son intensité

de jeu afin d’égaliser le nombre de buts. Elle peut se traduire par des contacts entre joueurs

ou entre joueuses et par des courses de grande intensité. L’intensité du jeu dépend aussi de la

ligue dans laquelle l’équipe participe. Au Québec, il existe plusieurs ligues : locale,

régionale A, interrégionale AA et provinciale AAA (ARSRS, 2016). Les ligues locales

acceptent tous les joueurs et joueuses, alors la compétition est de type amical. Les ligues

régionales A sont accessibles dès l’âge de huit ans. Les joueurs et les joueuses participent à

des camps de sélection pour faire partie de ces équipes, il y a donc présence de compétition.

Les ligues interrégionales AA concernent les joueurs et les joueuses ayant au moins 10 ans.

Les équipes de ces ligues représentent plusieurs villes et même plusieurs régions, ce qui

augmente la quantité de joueurs et de joueuses participants aux camps de sélection et, par le

fait même, le niveau de compétition. La ligue provinciale AAA inclut des joueurs et des

joueuses de plus de 14 ans. Elle est composée d’équipes provenant de partout à travers le

Québec. Le niveau de compétition est le plus élevé dans cette ligue, car les recruteurs des

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universités canadiennes et américaines sélectionnent les joueurs et les joueuses participant à

cette ligue. Par conséquent, l’intensité du jeu est toujours au maximum.

Le facteur compétition varie non seulement dans les ligues de soccer, mais aussi entre les

entraînements et les matchs de compétition. Lors des entraînements, les joueurs ne veulent

pas blesser leurs coéquipiers avec un contact physique. De ce fait, l’intensité du jeu diminue

lors des entraînements et augmente lors des matchs de compétition. L’intensité du jeu

influence le risque de TCCL pour tous les joueurs et les joueuses de soccer. Par exemple,

chez les professionnels, les matchs de compétition engendrent un risque de subir un TCCL

78 fois plus élevé que les entraînements (Nilsson et al., 2013). Chez les joueurs et joueuses

de niveau secondaire et de niveau universitaire, les matchs de compétition présente aussi un

taux plus élevé de TCCL que les entraînements, tel que présenté au Tableau 1.4 (Gessel et

al., 2007).

Tableau 1.4 Taux de TCCL par exposition de 1000 joueurs et joueuses de niveau secondaire et de niveau universitaire

Tiré de Gessel et al. (2007)

Secondaire Universitaire Joueurs Joueuses Joueurs Joueuses

Entraînements 0,04 0,09 0,24 0,25 Matchs de compétition 0,59 0,97 1,38 1,80

1.6.4 Équipements de protection

Les équipements pour la protection de la tête sont limités lors de la pratique du soccer. Les

équipements acceptés par la FIFA sont le protecteur buccal et le bandeau de protection et

sont présentés dans cette sous-section.

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1.6.4.1 Protecteur buccal

Le protecteur buccal est utilisé principalement dans les sports de contact comme la boxe, le

hockey et le football. Il permet de protéger les dents et la mâchoire, mais Takeda et al. (2005)

ont démontré que le protecteur buccal permet aussi de réduire l’accélération linéaire de la

tête. D’autres études, tels que Narimatsu et al. (2015), ont déterminé que le port d’un

protecteur buccal peut réduire le risque de subir un TCCL spécifiquement lors de la pratique

du soccer. En effet, le port du protecteur buccal combiné au serrement des dents engendre

une plus grande activité musculaire des sternocléidomastoïdiens et, par le fait même, une

réduction des accélérations de la tête (Narimatsu et al., 2015).

1.6.4.2 Bandeau de protection

Bien que le soccer se pratique sans casque de protection, les joueurs et les joueuses peuvent

porter des bandeaux de protection. Le port de bandeaux de protection est toutefois

grandement controversé. En effet, certaines études ont déterminé que les bandeaux

permettaient de réduire le risque de subir un TCCL lors de la pratique du soccer (Delaney et

al., 2008), alors que d’autres études ont rapporté l’inverse (Elbin et al., 2015; Naunheim et

al., 2003; Tierney et al., 2008).

Naunheim et al. (2003) ont étudié des bandeaux de protection en vente libre et ont conclu que

ces bandeaux ne permettaient pas d’atténuer les impacts à la tête spécifiquement lors d’un

contact entre la tête et le ballon de soccer. Le problème concerne la rigidité relative entre les

bandeaux de protection et le ballon. De manière générale, les casques de protection tels que

le casque de football permettent d’atténuer les impacts entre la tête et un objet très rigide

comme le casque de protection d’un autre joueur ou le sol. Les matériaux souples à

l’intérieur du casque de football se déforment et permettent de dissiper l’énergie lors des

impacts. Ces matériaux augmentent la durée nécessaire pour transférer le moment cinétique à

la tête, ce qui réduit les accélérations de la tête lors des impacts. Sans le casque de protection,

la dissipation d’énergie ne serait pas possible lors des impacts entre la tête et un objet rigide.

La tête absorberait alors l’énergie et se déformerait. Au soccer, le ballon se déforme lors des

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impacts entre la tête et le ballon, ce qui permet la dissipation de l’énergie. Par conséquent,

Naunheim et al. (2003) ont rapporté qu’un bandeau de protection idéal permettrait

l’augmentation de la durée du transfert du moment cinétique à la tête. Les auteurs ont

mentionné que cette augmentation serait possible seulement si un bandeau de protection peut

se déformer autant que le ballon et si le bandeau de protection ne se comprime pas

entièrement. Ils ont ajouté qu’un bandeau de protection souple d’une épaisseur considérable

serait comprimé en totalité avant que le ballon ait complété l’impact avec la tête. De ce fait,

le bandeau de protection ne permettrait pas de réduire les accélérations de la tête (Naunheim

et al., 2003).

Tierney et al. (2008) ont aussi rapporté que le risque de subir un TCCL est augmenté lors du

port de bandeau de protection, et ce, principalement chez les joueuses. Le bandeau de

protection ajoute un poids à la tête, ce qui peut avoir des répercussions sur la formation de

l’unité entre la tête et le reste du corps lors d’un impact et ainsi causer une augmentation des

accélérations de la tête.

1.6.5 Environnement

L’utilisation d’un ballon qui a une masse ou une pression trop importante augmente le risque

de blessure à la tête. C’est pourquoi la FIFA impose des limites sur plusieurs paramètres

physiques caractérisant le ballon de soccer, voir Tableau 1.5.

Tableau 1.5 Limites des paramètres physiques du ballon de soccer définies par la FIFA

Tiré de FIFA (2016, p. 29)

Paramètres Valeurs Circonférence 680 - 700 mm

Masse 410 - 450 g Pression 0,6 - 1,1 bar

Absorption d’eau ˂ 20 % de la masse du ballon Matériau Cuir synthétique ou autre matériau adapté

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La température de l’air ambiant peut aussi modifier les propriétés dynamiques du ballon de

soccer (Wiart et al., 2011). Lorsque la température de l’air ambiant est élevée, pour une

même distance de parcourt, la force appliquée au ballon est réduite en comparaison avec

celle nécessaire lorsque la température de l’air ambiant est plus faible. De plus, à haute

température, le ballon voyage plus rapidement et possède un déplacement vertical plus

important (Wiart et al., 2011).

Le soccer est pratiqué sur des terrains composés de gazon naturel ou artificiel (synthétique).

Mais, le terrain synthétique est grandement critiqué pour son absorption de chaleur qui

augmente considérablement la température de l’air ambiant sur le terrain. Les températures

de l’air ambiant enregistrées pour les terrains naturels varient de 26 à 31 °C contre 47 à 69 °C

pour les terrains synthétiques (Turfgrass Resource Center, 2006). Ces températures de l’air

ambiant plus élevées peuvent avoir des conséquences sur les propriétés dynamiques du

ballon et sur l’état physique des joueurs et des joueuses, tel que mentionné à la section 1.6.2

État physique et psychologique des joueurs.

1.7 Conséquences des TCCL

Cette section présente les conséquences à court et long terme des accélérations de la tête sous

les seuils de risque de TCCL et présente les conséquences des TCCL multiples chez un

joueur et une joueuse.

1.7.1 Conséquences à court terme

Les impacts répétitifs engendrant des accélérations de la tête de faible amplitude peuvent

entraîner des modifications anatomiques (Lipton et al., 2013) et physiologiques (Meythaler et

al., 2001) de l’encéphale. Les impacts répétitifs qui engendrent des accélérations de la tête de

faible amplitude peuvent altérer des protéines se trouvant dans le cerveau et peuvent aussi

causer des micros-déchirures des axones. Ces impacts répétitifs ont pour conséquence

d’augmenter la vulnérabilité du cerveau à subir un TCCL comparativement à un impact

unique de grande intensité (Petraglia, Bailes et Day, 2015). Des études réalisées à l’aide de

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modèles animaux ont permis d’établir que les impacts répétitifs qui engendraient des

accélérations de la tête de faible amplitude occasionnaient des lésions axonales diffuses, et

ce, sans changement du comportement ou de l’état de conscience des sujets (Petraglia, Bailes

et Day, 2015).

Lipton et al. (2013) ont réalisé une étude sur les modifications microstructurales de la

substance blanche du cerveau chez des joueurs et des joueuses pratiquant le soccer amateur.

Les auteurs ont précisé que les joueurs et les joueuses qui ont subi un TCCL à la suite d’un

impact unique de grande intensité peuvent récupérer complètement de cette blessure, car les

mécanismes de régénération du tissu nerveux fonctionnent adéquatement lors de ce type

d’impact. Cependant, ces mécanismes de régénération seraient surpassés par la quantité et la

fréquence des micros-blessures causées par les impacts répétitifs causant des accélérations de

la tête de faible amplitude (Lipton et al., 2013). Une étude a révélé que l’exécution de

techniques de tête causait des symptômes de TCCL chez des jeunes joueurs de soccer (Janda,

Bir et Cheney, 2002). Dans cette étude, une relation de proportionnalité inverse entre le

nombre de techniques de tête et l’apprentissage verbal a été déterminée. Malgré ces constats,

des études telles que Lovell (2004), Colvin et al. (2009) et O’Kane (2016) affirment que les

techniques de tête ne peuvent pas être considéré comme un facteur de risque.

Dans l’étude de Iverson et al. (2004), les joueurs qui avaient subi des TCCL répétitifs

souffraient d’un plus grand nombre de symptômes et étaient six fois plus susceptibles de

souffrir de troubles de mémoire que les joueurs ayant subi un seul TCCL. D’autre part, la

période de résolution des symptômes est plus longue chez les adolescents que chez les

adultes. Par exemple, le temps moyen de résolution des symptômes et de résolution des

troubles de la mémoire chez les jeunes du secondaire est de 10 à 14 jours contre 5 à 7 jours

chez les joueurs universitaires, et de 2 à 5 jours chez les professionnels (Petraglia, Bailes et

Day, 2015). Les symptômes peuvent persister plus longtemps chez certaines personnes. En

effet, 14 % des jeunes de 6 à 18 ans souffrent de symptômes 3 mois après un TCCL et 2,3 %

des enfants et des adolescents (18 ans et moins) vivent toujours avec des symptômes un an

après le TCCL (Barlow et al., 2010; Petraglia, Bailes et Day, 2015). Une personne peut être

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asymptomatique, mais le cerveau peut toutefois présenter des anomalies

électrophysiologiques (Theriault et al., 2009) et des altérations microstructurales (Chamard et

al., 2013), ce qui augmente la vulnérabilité de subir de nouveaux TCCL.

Dans l’étude de De Beaumont et al. (2012), les participants qui avaient subi plusieurs TCCL

présentaient une augmentation persistante d’un neurotransmetteur inhibiteur associé à la

suppression de la plasticité synaptique. La plasticité synaptique correspond à la propriété des

connexions des neurones à se modifier et s’adapter, au fil du temps, en réponse à

l’augmentation ou la diminution de leur excitation (TERMIUM Plus, 2016). De Beaumont et

al. (2012) avaient conclu que chez les participants ayant subi plusieurs TCCL, la suppression

de la plasticité synaptique était associée à une réduction de l’apprentissage moteur implicite.

Aussi, les participants de l’étude de Theriault et al. (2011) qui souffraient de plus de trois

TCCL ont présenté une anomalie électrophysiologique reliée à la mémoire visuo-spatiale

plus importante que les participants ayant subi un ou deux TCCL.

Des conséquences de nature hormonale ont aussi été détectées à la suite de TCCL comme

une insuffisance hypophysaire qui peut persister sur une période de 12 mois (Acerini et al.,

2006). L’hypothalamus est le centre de régulation des fonctions physiologiques et

l’hypophyse est une glande régulée par l’hypothalamus; ils sont importants dans le

développement de l’enfant et de l’adolescent. Les déficiences hormonales peuvent avoir des

conséquences considérables sur le développement normal de l’enfant et de l’adolescent de

même que chez l’adulte (Acerini et al., 2006).

1.7.2 Conséquences à long terme

Les TCCL multiples peuvent avoir des conséquences importantes au cerveau, et ce, même si

la personne est asymptomatique. De Beaumont et al. (2007) ont démontré que les résultats

d’examens neuropsychologiques étaient équivalents entre les participants qui avaient subi

plusieurs TCCL et les participants qui n’avaient subi aucun TCCL ou un seul TCCL. Mais le

cerveau des participants ayant subi plusieurs TCCL présentait des modifications

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électrophysiologiques, malgré que le dernier TCCL datait de plus de trois ans (De Beaumont

et al., 2013; De Beaumont et al., 2007). Des modifications électrophysiologiques similaires

ont aussi été identifiées chez des participants asymptomatiques dont le dernier TCCL datait

de plus de 30 ans (De Beaumont et al., 2009).

En plus des modifications électrophysiologiques, des altérations structurales peuvent aussi

survenir à long terme. Par exemple, dans l’étude de Tremblay et al. (2014), des participants

cliniquement sains, et dont le dernier TCCL datait de plus de 24 ans, ont présenté des

anomalies diffuses de la substance blanche.

L’encéphalopathie traumatique chronique est une maladie reliée aux dommages du cerveau.

Elle se définit comme un syndrome neurodégénératif progressif qui peut résulter d’un impact

unique ou d’impacts répétitifs engendrant l’accélération du cerveau (Petraglia, Bailes et Day,

2015). Cette maladie se développe généralement au cours de plusieurs années à la suite de

TCCL. Les symptômes récurrents sont des troubles de l’humeur, des troubles

neuropsychiatriques de même qu’une déficience cognitive (Petraglia, Bailes et Day, 2015). À

ce jour, il n’existe pas de traitement pour contrer cette maladie neurodégénérative (Albayram

et al., 2016).

En Ontario, une étude réalisée sur une période de 20 ans a évalué le risque de suicide à la

suite de TCCL. Fralick et al. (2016) avaient conclu qu’à la suite d’un seul TCCL, le taux de

suicide dépassait trois fois la norme de la population. Les auteurs ont aussi affirmé que pour

chaque TCCL supplémentaire, le risque de suicide augmentait de 30 %. Le délai moyen entre

le TCCL et le suicide était d’environ 5,7 ans (Fralick et al., 2016).

1.8 Études sur les TCCL au soccer

Cette section recense les diverses études reliées aux TCCL lors de la pratique du soccer. Les

types d’études abordées sont des études statistiques, en laboratoire, numériques et les études

réalisées en situation de jeu en temps réel.

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1.8.1 Études statistiques

Les études statistiques ont permis de quantifier la fréquence des TCCL chez les enfants

(Giannotti et al., 2010), les adolescents (Gessel et al., 2007) et les adultes (Nilsson et al.,

2013) pratiquant le soccer. Les TCCL causés par la pratique du soccer ont engendré 15 % des

hospitalisations des joueurs canadiens et des joueuses canadiennes âgés de 5 à 19 ans pour

les années 1994 à 2004 (Giannotti et al., 2010). Pour les adolescents, chez les joueurs, les

TCCL correspondent à 15,4 % des blessures totales et 21,5 % chez les joueuses (Gessel et al.,

2007). Chez les adultes professionnels, les TCCL causent 2,2 % des blessures totales

(Nilsson et al., 2013). Les mécanismes des TCCL spécifiques au soccer tels que les

techniques de tête, le contact entre joueurs et entre joueuses et le contact avec le ballon, le sol

et les structures de but ont aussi été identifiés par les études statistiques. Par exemple, les

techniques de tête causent plus de 30 % des TCCL chez les joueurs et plus de 25 % des

TCCL chez les joueuses de niveau secondaire (Comstock et al., 2015). Les statistiques de

l’étude de Comstock et al. (2015) concernant le contact entre joueurs et entre joueuses, le

contact avec le ballon et avec le sol sont regroupées au Tableau 1.3.

1.8.2 Études en laboratoire et par MÉF

Les études en laboratoire sont réalisées à l’aide de modèle animaux (Ommaya et Hirsch,

1971), de mannequins anthropomorphes (Bartsch et al., 2012; Zhang, Yang et King, 2004) et

de participants humains (Gutierrez, Conte et Lightbourne, 2014; Rowson et al., 2012). Ces

études ont permis d’identifier les amplitudes des accélérations de la tête pouvant causer des

dommages au cerveau qui ont été défini comme des seuils de risque, tel que présenté au

Tableau 1.1 (Zhang, Yang et King, 2004) et au Tableau 1.2 (Rowson et al., 2012). La relation

entre la force d’impact et les forces musculaires du segment tête-cou provient aussi de ces

études (Ommaya, Goldsmith et Thibault, 2002). D’autre part, les facteurs d’influence sur le

risque de subir un TCCL tels que les paramètres physiques du ballon (Shewchenko et al.,

2005b), le type de terrain (Turfgrass Resource Center, 2006) et les protections des joueurs et

des joueurs (Tierney et al., 2008) ont été décelés grâce à ces études.

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Bien que les études en laboratoires ont permis d’améliorer les connaissances des TCCL lors

de la pratique du soccer, certains facteurs ne peuvent pas être inclus dans ces études. Par

exemple, lors d’étude avec des participants humains, le facteur de compétition entre les

joueurs et entre les joueuses ne peut pas être répliqué, car il ne s’agit pas de match de

compétition. D’autres paramètres, tels que la vitesse de déplacement du ballon, sont aussi

modifiés afin de minimiser le risque de blessure. Par exemple, la vitesse du ballon est

généralement de 6 à 8 m/s en laboratoire alors qu’elle est environ de 18 m/s chez les joueurs

de niveau secondaire lors de match de compétition (Shewchenko et al., 2005a).

Les études numériques via l’exploitation de MÉF sont généralement utilisées conjointement

avec les études en laboratoire. L’utilisation des MÉF a permis de proposer les seuils de risque

de TCCL selon les accélérations subies à la tête (Rowson et al., 2012; Zhang, Yang et King,

2004), d’étudier la biomécanique du segment tête-cou lors d’une impulsion à la tête

(Ommaya, Goldsmith et Thibault, 2002) et d’évaluer les blessures résultantes au cerveau

telles que les lésions axonales diffuses (Chatelin et al., 2011).

1.8.3 Études en situation de jeu en temps réel

Les mesures des accélérations de la tête des joueurs et des joueuses en temps de jeu réel sont

restreintes principalement par les instruments de mesure qui nécessitent généralement l’usage

de fils. Ces fils limitent les déplacements des joueurs et des joueuses, ce qui ne permet pas

l’utilisation de ces instruments de mesure lors des entraînements et des matchs de

compétition. Plusieurs technologies, telles que le Head Impact Telemetry System (HITS)

(Simbex, Lebanon, NH) et le xPatch (X2 biosystem, Seattle, WA) ont été développées au

cours des dernières années. Ces technologies ont permis la réalisation de trois études en

situation de jeu en temps réel.

1.8.3.1 Étude de Hanlon et Bir (2012)

La première étude, réalisée par Hanlon et Bir (2012), utilisait le système HITS. Le système

HITS est grandement utilisé au football et est populaire auprès de la NFL. Ce système,

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composé de six accéléromètres, est intégré dans les casques de protection utilisés au football.

Comme le soccer est un sport se pratiquant sans casque de protection, Hanlon et Bir (2012)

ont inséré les accéléromètres à l’intérieur d’un bandeau de protection, voir Figure 1.19. Le

système a été validé avec un mannequin Hybrid III et le coefficient de corrélation pour les

accélérations linéaires était de 0,94 et de 0,92 pour les accélérations angulaires (Hanlon et

Bir, 2010). Le système HITS ne peut plus être utilisé pour les études des TCCL lors de la

pratique du soccer, car il est maintenant exclusif aux études en lien avec le football.

Un total de 24 joueuses âgées de 13 et 14 ans a participé à l’étude de Hanlon et Bir (2012).

Le but de cette étude était de mesurer en temps de jeu réel les accélérations de la tête des

joueuses. Les acquisitions des accélérations se sont déroulées lors de matchs intra-équipes

réalisés au cours de six entraînements de soccer. Certaines joueuses ont participé à plus d’une

séance. Hanlon et Bir (2012) ont choisi de compter ces joueuses comme de nouvelles

joueuses lors des autres entraînements. Les auteurs ont aussi séparé les activations des

bandeaux de protection instrumentés du système HITS en technique de tête et en impacts

involontaires. Les impacts involontaires ont été classés selon différentes catégories comme le

contact entre joueuses et le contact au sol. Toutes les activations ont été classées selon la

région de la tête impliquée lors des techniques de tête et lors des impacts involontaires.

Figure 1.19 Système HITS ajusté sur un Hybrid III et identification des accéléromètres Tirée de Hanlon et Bir (2012, p. 1103)

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43

Un total de 47 techniques de tête et de 20 impacts involontaires ont été enregistrés. Le

nombre maximum d’activations du système HITS pour une joueuse lors du même

entraînement a été de quatre. Les accélérations linéaires et les accélérations angulaires de la

tête des joueuses lors des techniques de tête ont varié respectivement de 4,5g à 63g et de

179,5 rad/s2 à 8 869 rad/s2 (Hanlon et Bir, 2010). Pour les impacts involontaires, les

accélérations linéaires et les accélérations angulaires de la tête des joueuses ont varié

respectivement de 5,0g à 56,7g et 497,5 rad/s2 à 5 179,5 rad/s2 (Hanlon et Bir, 2010). Le

contact entre joueuses a été la cause la plus fréquente des impacts involontaires. Pour les

régions de la tête impliquée lors des techniques de tête, le front a été la région la plus

fréquente. Lors des impacts involontaires, trois régions ont obtenu le même nombre

d’activations du système HITS soient le front, le côté gauche et le dessus de la tête.

Les amplitudes des accélérations de la tête ont été confrontées aux seuils de risque de TCCL

proposés par Zhang, Yang et King (2004), voir Tableau 1.1. Comme pour les études en

laboratoire, le facteur de compétition n’était pas présent dans cette étude, car il ne s’agissait

pas de match de compétition. Malgré l’absence de ce facteur, les amplitudes des

accélérations angulaires de la tête des joueuses mesurées ont été considérables. Les

accélérations angulaires de la tête des joueuses engendrées par les techniques de tête ont

atteint plus de 4 000 rad/s2 et même 8 869 rad/s2, dépassant le risque de 80 % de subir un

TCCL selon le critère de Zhang, Yang et King (2004) (Hanlon et Bir, 2012). Pour les impacts

involontaires, la valeur maximale mesurée de l’accélération angulaire de la tête des joueuses

était de 5 179,5 rad/s2, dépassant le risque de 25 % de subir un TCCL selon le critère de

Zhang, Yang et King (2004) (Hanlon et Bir, 2012). Les auteurs ont conclu que les techniques

de tête engendraient des accélérations de la tête des joueuses plus importantes que les

impacts involontaires. Hanlon et Bir (2012) ont mentionné qu’aucun TCCL n’a été

diagnostiqué au cours de cette étude.

Le but de l’étude de Hanlon et Bir (2012) était de mesurer en temps réel les accélérations de

la tête de joueuses de soccer. La fréquence des techniques de tête et la fréquence des impacts

involontaires ont été analysées dans cette étude. Les types d’impacts involontaires ainsi que

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la région de la tête impliquée lors des techniques de tête et lors des impacts involontaires ont

aussi été étudiés. Cependant, le type de techniques de tête de même que l’influence du rôle et

de la position des joueuses sur le terrain, de la température de l’air ambiant, du type de

terrain, des propriétés physiques du ballon, du facteur de compétition et des paramètres

anthropométriques du segment tête-cou des joueuses n’ont pas été analysés dans cette étude.

1.8.3.2 Étude de McCuen et al. (2015)

La seconde étude, réalisée par McCuen et al. (2015), utilisait le système xPatch. Le xPatch

est un dispositif installé sur le processus mastoïde droit (région inférieure de l’os temporal) à

l’aide d’un adhésif, voir Figure 1.20. Ce dispositif est composé de six degrés de liberté et

dispose d’une capacité d’enregistrement allant jusqu’à six heures. Le xPatch enregistre en

continu. Les données sont ensuite filtrées pour conserver seulement les accélérations

supérieures à 10g. Le dispositif a été validé pour le football et le soccer. Pour le soccer, le

mannequin Hybrid III a été utilisé. Lorsque le xPatch se trouvait au processus mastoïde droit,

l’erreur quadratique moyenne maximale obtenue était de 40,1 % pour l’accélération linéaire

maximale et de 48,1 % pour l’accélération angulaire maximale (McCuen et al., 2015). Par

conséquent, tel que mentionné par McCuen et al. (2015), lorsqu’un impact engendrait une

accélération linéaire de 40g, le xPatch pouvait faire une lecture variant de 20g à 60g.

Figure 1.20 Dispositif xPatch Tirée de Soper (2015)

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Dans l’étude de McCuen et al. (2015), 29 joueuses de niveau secondaire âgées de 15,7 ans

ont été sélectionnées ainsi que 14 joueuses de niveau universitaire âgées de 18,7 ans. Le but

de cette étude était de quantifier les amplitudes des accélérations linéaires et des

accélérations angulaires de la tête des joueuses de niveau secondaire et de niveau

universitaire. Les entraînements et les matchs de compétition ont été regroupés sous forme de

session individuelle. Les auteurs ont choisi d’utiliser un seuil minimal de 20g afin d’éliminer

les accélérations de faible amplitude.

Pour cette étude, les joueuses de niveau secondaire ont subi en moyenne 2,1 impacts par

session, ce qui inclut les entraînements et les matchs de compétition. La moyenne

d’accélération linéaire était de 37,6g et de 7 523 rad/s2 pour l’accélération angulaire (McCuen

et al., 2015). Les joueuses de niveau universitaire ont subi en moyenne 4,6 impacts par

session incluant aussi les entraînements et les matchs de compétition. La moyenne

d’accélération linéaire de la tête des joueuses était de 39,3g et de 7 713 rad/s2 pour

l’accélération angulaire (McCuen et al., 2015). Les nombres d’activations du xPatch selon les

entraînements et les matchs de compétition pour les joueuses de niveau secondaire et de

niveau universitaire sont regroupés au Tableau 1.6.

Tableau 1.6 Nombre d'impacts selon le type de session pour les joueuses de niveau secondaire et universitaire

Tiré de McCuen et al. (2015, p. 3722)

Type de session Secondaire Universitaire Entraînements 1,69 3,52

Matchs de compétition 2,85 4,59

Selon les seuils de risque de TCCL proposés par Zhang, Yang et King (2004), voir Tableau

1.1, les accélérations linéaires de la tête des joueuses ne dépassaient pas le seuil du 25 % de

risque de subir un TCCL, et ce, pour les joueuses de niveau secondaire et de niveau

universitaire. Par contre, les accélérations angulaires de la tête des joueuses de niveau

secondaire et de niveau universitaire dépassaient le risque de 50 % de subir un TCCL.

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46

Le nombre de sessions n’a pas été spécifié par les auteurs, de même que le nombre total

d’activations du xPatch et le nombre d’activations du xPatch en fonction du type de session.

Comme le but de cette étude était de quantifier les amplitudes des accélérations de la tête de

joueuses de soccer de niveau secondaire et de niveau universitaire, les auteurs n’ont pas

étudié l’influence du rôle et de la position des joueuses sur le terrain, ou si les activations du

xPatch survenaient au début ou en fin de session. De plus, l’analyse des activations du xPatch

a été documentée par session, ce qui ne permettait pas d’étudier l’influence du temps de jeu.

Par exemple, un joueur peut être sur le terrain peu de temps et subir une activation du xPatch,

alors qu’un autre joueur peut rester sur le terrain tout au long de la session et aussi subir une

seule activation du xPatch. Ces joueurs auront donc le même nombre d’activations pour la

session sans toutefois avoir le même temps de jeu. Le type de techniques de tête et d’impacts

involontaires de même que l’influence du rôle et de la position des joueuses sur le terrain, le

résultat final du match de compétition, de la température de l’air ambiant, du type de terrain,

des propriétés physiques du ballon et des paramètres anthropométriques du segment tête-cou

des joueuses n’ont pas été analysés dans cette étude. Finalement, McCuen et al. (2015) n’ont

pas spécifié si des TCCL ont été diagnostiqués lors de cette étude.

1.8.3.3 Étude de Lynall et al. (2016)

La troisième étude a été réalisée par Lynall et al. (2016) et le système xPatch a aussi été

utilisé. Dans cette étude, les 22 joueuses âgées de 19 ans ont été sélectionnées d’une équipe

de niveau universitaire évoluant en première division. Le but de cette étude était de quantifier

la fréquence et les amplitudes des accélérations linéaires et des accélérations angulaires de la

tête des joueuses de soccer de niveau universitaire. Les auteurs ont choisi d’utiliser un seuil

de 10g, car des études réalisées en laboratoire suggèrent que les courses et les sauts

n’engendrent pas d’accélérations linéaires supérieures à 10g (Lynall et al., 2016). Le nombre

d’activations du xPatch lors des entraînements et le nombre d’activations lors des matchs de

compétition ont été analysés en fonction du temps de jeu par joueuse. Les matchs de

compétition ont aussi été évalués par 90 minutes de jeu soit le temps total d’un match de

compétition. Pour cette étude, l’acquisition des données a été réalisée lors de 39

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entraînements et lors de 18 matchs de compétition. Pour les 57 séances, un total de 2 899

impacts a été enregistré dont 1 564 lors des entraînements et 1 335 lors des matchs de

compétition. Le nombre moyen d’activations du xPatch regroupant toutes les joueuses pour

les entraînements était de 40,1 et de 74,2 pour les matchs de compétition. Les auteurs ont

déterminé que les joueuses subissaient en moyenne, lors des matchs de compétition, 7,2

impacts par 90 minutes de jeu.

Les joueuses qui ont généré le plus grand nombre d’activations sont celles qui avaient le rôle

de défenseure avec 526 activations en comparaison avec le rôle de milieu de terrain avec 513

activations et d’attaquante avec 295 activations. Les joueuses à la position ailier ont aussi

généré plus d’activations en comparaison à celles à la position centre avec 754 activations

contre 581 activations. Le nombre d’activations était plus important lors de la deuxième

période de jeu avec 690 activations en comparaison à la première période avec 645

activations. Lors de la première période de jeu, les amplitudes des accélérations linéaires de

la tête des joueuses étaient plus élevées que les amplitudes lors de la deuxième période de jeu

(Lynall et al., 2016).

Pour les amplitudes des accélérations de la tête, Lynall et al. (2016) ont choisi les intervalles

des accélérations linéaires suivants : 10 à 19,9g, 20 à 29,9g, 30 à 39,9g et supérieure à 40g.

Pour les accélérations angulaires les intervalles étaient les suivants : inférieure à 2 499 rad/s2,

2 500 à 7 499 rad/s2, 7 500 à 12 499 rad/s2 et supérieure à 12 500 rad/s2.

Pour les entraînements, les accélérations linéaires de la tête des joueuses mesurées ont varié

de 10g à 125,3g et de 359,78 rad/s2 à 16 555,7 rad/s2 pour les accélérations angulaires

(Lynall et al., 2016). Pour les matchs de compétition, les accélérations linéaires qui ont été

mesurées variaient de 10g à 66,1g et les accélérations angulaires de 318,0 rad/s2 à

15 667,5 rad/s2 (Lynall et al., 2016). Pour les matchs de compétition, 89,7 % de toutes les

activations du xPatch étaient de 10 à 19,9g pour les accélérations linéaires de la tête. Pour les

accélérations angulaires de la tête, 58,4 % de toutes les activations étaient inférieures à

2 499 rad/s2. Les auteurs ont identifié une différence significative entre les amplitudes des

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accélérations linéaires et des accélérations angulaires lors des entraînements et des matchs de

compétition.

Selon les seuils de risque de TCCL proposés par Zhang, Yang et King (2004), les

accélérations linéaires et les accélérations angulaires de la tête qui ont été mesurée lors des

entraînements dépassaient le risque de 80 % de subir un TCCL. Lors des matchs de

compétition, les accélérations linéaires obtenues étaient associées à un risque de 25 % et les

accélérations angulaires dépassaient 80 % de risque de subir un TCCL. Aucun TCCL n’a été

diagnostiqué lors de cette étude (Lynall et al., 2016).

Le but de l’étude de Lynall et al. (2016) était de quantifier la fréquence ainsi que les

amplitudes des accélérations linéaires et des accélérations angulaires de la tête des joueuses

de soccer de niveau universitaire. Cependant, le type de techniques de tête et le type

d’impacts involontaires de même que l’influence du rôle et de la position des joueuses sur le

terrain, le résultat final du match de compétition, de la température de l’air ambiant, du type

de terrain, des propriétés physiques du ballon et des paramètres anthropométriques du

segment tête-cou des joueuses n’ont pas été analysés dans cette étude.

1.9 Résumé

Le TCCL est engendré par un impact direct ou indirect (impulsion) au niveau du crâne et

cause l’altération temporaire des fonctions du cerveau (Marieb et al., 2010). Un joueur ou

une joueuse qui a subi un ou plusieurs TCCL s’expose à des conséquences importantes à

court et long terme, telles que des troubles de mémoire (Iverson et al., 2004), des anomalies

électrophysiologiques (Theriault et al., 2009), des troubles hormonaux (Acerini et al., 2006)

et même des maladies neurodégénératives (Petraglia, Bailes et Day, 2015).

L’accélération de la tête a été identifiée comme un des mécanismes les plus importants pour

les TCCL (Gennarelli, Adams et Graham, 1981). Par exemple, l’accélération angulaire

engendre des blessures diffuses au cerveau, car les substances composant le cerveau ne

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possèdent pas les mêmes densités, ce qui cause des déplacements différentiels entre ces

substances. Ces déplacements engendrent des micro-déchirures des axones et des micro-

blessures répandues à travers le cerveau (Ommaya, Goldsmith et Thibault, 2002).

Spécifiquement au soccer, l’accélération de la tête est générée par des techniques de tête et

des impacts involontaires comme des contacts entre joueurs et entre joueuses ou des chutes

au sol. Lors de la pratique du soccer, les amplitudes des accélérations de la tête sont

influencées par plusieurs facteurs dont ceux directement reliés aux joueurs et aux joueuses

telles que l’âge et le genre (Petraglia, Bailes et Day, 2015), l’état physique (Reilly, 1997) et

psychologique (Chamard et al., 2013) ainsi que les paramètres anthropométriques du

segment tête-cou (Tierney et al., 2005). Il existe d’autres facteurs d’influence qui ne sont pas

reliés aux joueurs et aux joueuses tels que la température de l’air ambiant (Wiart et al., 2011),

les paramètres physiques du ballon (FIFA, 2016), le type de terrain (Turfgrass Resource

Center, 2006) ainsi que le niveau de compétition, qui augmente selon la ligue dans laquelle

participe un joueur ou une joueuse (Rahnama, Reilly et Lees, 2002) et qui augmente aussi

lors d’un match de compétition comparativement à un entraînement (Nilsson et al., 2013).

Plusieurs études statistiques (Giannotti et al., 2010), en laboratoire (Shewchenko et al.,

2005b) et numérique (Chatelin et al., 2011) ont été réalisées en lien avec le TCCL lors de la

pratique du soccer. Les études en temps de jeu réel consistent à la prochaine étape et jusqu’à

présent trois études ont été réalisées (Hanlon et Bir, 2010; Lynall et al., 2016; McCuen et al.,

2015). Ces études ont analysé différents paramètres tels que la fréquence et les amplitudes

des accélérations subies à la tête de joueuses lors d’entraînements et lors de matchs de

compétition. Toutefois, plusieurs facteurs n’ont toujours pas été étudiés comme l’influence

de la température de l’air ambiant, du type de terrain, des propriétés physiques du ballon, des

différentes ligues de compétition et des paramètres anthropométriques du segment tête-cou

des joueuses. Finalement, les études actuelles incluent seulement des joueuses, aucun joueur

n’a participé à ces études.

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CHAPITRE 2

PROBLÉMATIQUE DU PROJET DE RECHERCHE

Ce chapitre présente d’abord la problématique et les hypothèses de ce projet de recherche. Il

présente ensuite les objectifs et les bénéfices du projet de recherche.

À noter que le terme participant est utilisé pour regrouper les joueurs et les joueuses de

soccer qui ont participé à ce projet de recherche.

2.1 Problématique

La revue de la littérature a permis de poser les constats suivants :

• l’accélération linéaire et l’accélération angulaire de la tête sont les mécanismes

lésionnels les plus importants concernant les blessures à la tête (Gennarelli, Adams et

Graham, 1981; NHTSA, 1983);

• au soccer, les accélérations de la tête sont causées par des techniques de tête et des

impacts involontaires;

• il existe toutefois peu de données sur la cinématique de la tête lorsqu’une technique

de tête ou un impact involontaire se produit lors d’un entraînement ou lors d’un match

de compétition;

• ce manque de données limite la compréhension des mécanismes lésionnels et

l’identification du risque de TCCL spécifiquement au soccer;

• à ce jour, le risque de TCCL est évalué en confrontant les données cinématiques de la

tête de joueurs et de joueuses de soccer aux valeurs cinématiques de la tête identifiée

à risque lors de la pratique du football. Cependant, la correspondance entre les valeurs

cinématiques identifiées à risque et les mécanismes de TCCL au soccer n’a pas été

démontrée à ce jour (Rowson et al., 2012; Zhang, Yang et King, 2004);

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• les acquisitions en temps de jeu réel des accélérations linéaires et des accélérations

angulaires de la tête de joueurs et de joueuses de soccer lors de techniques de tête et

lors d’impacts involontaires permettront d’améliorer la compréhension des

mécanismes lésionnels spécifiques au soccer et, par le fait même, du risque de TCCL

lors de la pratique du soccer.

2.2 Hypothèses

L’analyse des informations présentées dans la revue de la littérature a permis de dégager

deux hypothèses (H). L’étude réalisée par Tierney et al. (2005) et l’étude réalisée par

Vasavada, Danaraj et Siegmund (2008) ont démontré que le cou des hommes et le cou des

femmes comportaient des différences anthropométriques importantes qui se traduisaient par

une instabilité du segment tête-cou chez les femmes. C’est pourquoi pour ce projet de

recherche, il est attendu que les amplitudes des accélérations linéaires moyennes (H1-1) et

des accélérations angulaires moyennes (H1-2) de la tête causées par les techniques de tête et

par les impacts involontaires mesurées chez les joueuses de soccer soient significativement

plus importantes que celles mesurées chez les joueurs lors des matchs de compétition de la

saison d’été uniquement.

Le facteur de compétition entre les joueurs et entre les joueuses de soccer influence la

fréquence des TCCL lors de la pratique du soccer. Ce constat a été démontré par l’étude de

Gessel et al. (2007) et l’étude de Nilsson et al. (2013), dans lesquelles le taux de TCCL était

plus élevé lors des matchs de compétition que lors des entraînements. C’est pourquoi pour ce

projet de recherche, il est attendu que la fréquence des techniques de tête (H2-1) et des

impacts involontaires (H2-2) dépassant les seuils de risque lors des matchs de compétition

soit plus importante que la fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires lors

des entraînements.

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2.3 Objectifs

L’objectif de ce projet de recherche était d’évaluer le risque de TCCL lors de la pratique du

soccer. Les objectifs spécifiques (OS) étaient les suivants :

OS1 : Mesurer les accélérations linéaires et les accélérations angulaires de la tête de

participants lors d’entraînements et lors de matchs de compétition de soccer;

OS2 : Déterminer le risque de TCCL associé à l’amplitude des accélérations linéaires et des

accélérations angulaires mesurées;

OS3 : Identifier le type de techniques de tête, le type d’impacts involontaires et les

mouvements de la tête susceptibles d’engendrer un risque de TCCL;

OS4 : Étudier la relation entre différents facteurs pouvant influencer la fréquence et

l’amplitude des accélérations de la tête tels que la période de jeu, le rôle et la position du

participant sur le terrain, le résultat final du match de compétition, les paramètres

anthropométriques du segment tête-cou, l’indice de masse corporelle (IMC) des participants,

la température de l’air ambiant, les paramètres physiques des ballons de soccer et le type de

terrain.

2.4 Bénéfices attendus du projet de recherche

Ce projet de recherche permettra de quantifier la fréquence des accélérations et l’amplitude

des accélérations de la tête causée par des techniques de tête et des impacts involontaires

chez des joueurs et des joueuses de soccer âgés de plus de 18 ans. Le risque de subir un

TCCL sera évalué selon des seuils de risque pour les accélérations linéaires et les

accélérations angulaires subies à la tête. Ce projet de recherche permettra aussi d’évaluer les

paramètres d’influence tels que la période de jeu, le rôle et la position du participant sur le

terrain, les paramètres anthropométriques du segment tête-cou, l’IMC des participants, la

température de l’air ambiant et les paramètres physiques des ballons de soccer. Il s’agit d’un

avancement important dans les connaissances des TCCL lors de la pratique de sports

considérés sans contact tels que le soccer. À la suite de cette étude, des recommandations

seront aussi proposées à la Fédération de soccer du Québec de même qu’aux dirigeants et aux

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entraîneurs des ligues de soccer dans le but d’informer et de conscientiser les joueurs et les

joueuses de soccer sur les situations à risque de TCCL. Des approches minimisant ces risques

aux répercussions graves sur le cerveau seront aussi proposées.

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CHAPITRE 3

MÉTHODOLOGIE

Ce chapitre présente les méthodologies expérimentales et d’analyses statistiques utilisées

dans le cadre de ce projet de recherche.

3.1 Méthodologie expérimentale

Cette section présente les participants qui ont été ciblés pour ce projet de recherche et les

différentes informations recueillies auprès de ces participants. Cette section présente aussi les

instruments de mesure utilisés lors des séances d’acquisition. Finalement, le déroulement des

séances d’acquisition est détaillé.

Le projet de recherche a été approuvé par le comité d’éthique de la recherche de l’École de

technologie supérieure (ÉTS) (H20160603).

3.1.1 Critères d’inclusion et d’exclusion

Les critères d’inclusion de ce projet de recherche étaient les suivants :

• faire partie d’une équipe de soccer;

• être âgé de plus de 18 ans.

Le projet de recherche comportait aussi des critères d’exclusion tels que :

• être blessé au dos ou au cou;

• avoir subi un TCCL et ne pas présenter un avis médical (billet) indiquant la

possibilité d’un retour au jeu;

• avoir joué un minimum de deux saisons à titre de joueur actif et non comme

remplaçant ou à titre de joueuse active et non comme remplaçante.

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3.1.2 Informations sur les participants

Une rencontre préliminaire a été organisée pour expliquer le projet de recherche, le protocole

expérimental et le bandeau instrumenté aux participants. Le formulaire d’information et

consentement a aussi été remis aux participants, qui ont été invités à le lire, à poser des

questions au besoin, et par la suite, à le remplir.

Lors de cette rencontre, plusieurs fiches d’informations ont été complétées et sont présentées

à l’ANNEXE I. Il s’agit des fiches regroupant les informations concernant l’admissibilité du

participant (voir Tableau-A I-1), les informations du participant (voir Tableau-A I-2), les

données anthropométriques du segment tête-cou (voir Tableau-A I-3), le choix du bandeau

(Triax Technologies inc., Norwalk, CT) et l’attribution de l’instrument de mesure SIM-G

(Triax Technologies inc., Norwalk, CT) au participant (voir Tableau-A I-4).

La fiche d’admissibilité du participant a permis de déterminer si le participant répondait aux

critères d’inclusion sans toutefois répondre aux critères d’exclusion. La fiche d’information

sur le participant regroupait les caractéristiques du participant telles que l’âge, le poids et la

taille. Le poids des participants a été mesuré avec un pèse-personne mécanique (Balance

mécanique, Starfrit balance). La taille des participants a été mesurée à l’aide d’un mètre à

ruban rigide (Power lock 16 pi, Stanley). Les techniques de mesure anthropométrique du

segment tête-cou qui ont été utilisées ont été établies par de Vasavada, Danaraj et Siegmund

(2008). Comme pour Vasavada, Danaraj et Siegmund (2008), les données anthropométriques

mesurées dans le cadre de ce projet de recherche étaient la circonférence, la largeur, la

hauteur et la profondeur du cou, tel que présenté à la Figure 3.1. Ces mesures

anthropométriques ont été réalisées avec un mètre à ruban souple (Tailorform). La fiche

d’attribution du SIM-G permettait d’indiquer la taille du bandeau choisi par le participant

(petit 527,05 mm; moyen entre 527,05 et 552,45 mm; grand plus de 552,45 mm) et le numéro

de série du SIM-G attribué de manière aléatoire. Pour chaque séance d’acquisition, les

participants ont utilisé le même SIM-G et le même bandeau. À la fin de la première

rencontre, un identifiant a été assigné à chaque participant, et ce, de manière aléatoire. Enfin,

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un profil pour chaque équipe et un profil pour chaque participant ont été créés sur la plate-

forme Cloud dashboard (Triax Technologies inc., Norwalk, CT).

3.1.3 Résumé des caractéristiques des participants du projet de recherche

Un total de 24 participants, 8 joueurs et 16 joueuses de soccer, a participé à ce projet de

recherche. L’équipe masculine évoluait dans la ligue provinciale AAA et dans la catégorie

U18 qui inclut des joueurs âgés de 17 et 18 ans. Les caractéristiques des joueurs sont

regroupées au Tableau 3.1. L’équipe féminine évoluait dans la ligue régionale A et dans la

catégorie sénior qui inclut des joueuses âgées de 18 ans et plus. Les caractéristiques des

joueuses sont présentées au Tableau 3.2.

Figure 3.1 Mesures anthropométriques du segment tête-cou Reproduite et adaptée avec l’autorisation de Triax Technologies inc. (2016)

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58

Tableau 3.1 Caractéristiques des joueurs de l’équipe masculine U18-AAA

Paramètres Moyenne Écart-type Âge

(années) 18,0 0,0

Poids (kg)

73,7 9,5

Taille (m)

1,73 0,10

Nombre d’années d’expérience (années)

12,4 1,6

Tableau 3.2 Caractéristiques des joueuses de l’équipe féminine sénior-A

Paramètres Moyenne Écart-type Âge

(années) 24,1 1,4

Poids (kg)

63,5 7,8

Taille (m)

1,63 0,06

Nombre d’années d’expérience (années)

16,4 2,9

3.1.4 Matériel utilisé lors des séances d’acquisition

Le matériel utilisé lors des séances d’acquisition était composé de bandeaux instrumentés du

système de mesure nommé SIM-G, d’un dispositif d’acquisition nommé SKYi, d’une

caméra, d’un thermomètre, d’un manomètre, d’une balance numérique, d’un mètre ruban

souple et des fiches d’informations. Cette sous-section présente les détails du matériel utilisé

lors des séances d’acquisition.

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59

3.1.4.1 SIM-G et SKYi

Le Smart Impact Monitor (SIM-G) de la compagnie Triax Technologies inc. (Norwalk, CT,

États-Unis) a été utilisé lors des séances d’acquisition de ce projet de recherche. Le SIM-G

est composé d’un gyroscope à trois axes et de deux accéléromètres à trois axes. Un

accéléromètre à trois axes est utilisé pour les faibles accélérations et un second pour les

grandes accélérations. Installé à l’intérieur d’un bandeau ceinturant la tête, le système a été

validé par le Neurotrauma Impact Science Laboratory de l’Université d’Ottawa avec une tête

de mannequin Hodgson-WSU de National Operating Committee on Standards for Athletic

Equipment et un cou de mannequin Hybrid III (Anna Oeur, Karton et Blaine Hoshizaki,

2016; Karton, Anna Oeur et Blaine Hoshizaki, 2016). Un système de pendule simple a été

utilisé pour générer les impacts à la tête du mannequin. La tête du mannequin était composée

de neuf accéléromètres. Les accélérations mesurées au centre de gravité de la tête du

mannequin ont ensuite été comparées aux accélérations mesurées par le SIM-G. Le

coefficient de corrélation entre le bandeau instrumenté du SIM-G et la tête du mannequin

était supérieur à 0,90 pour les accélérations linéaires et les accélérations angulaires (Karton,

Anna Oeur et Blaine Hoshizaki, 2016). L’erreur quadratique moyenne normalisée maximale

obtenue était de 11,5 % (Triax Technologies inc., 2014). Le SIM-G est présenté à la Figure

3.2 et ses caractéristiques physiques sont regroupées au Tableau 3.3. Un exemple de joueuse

portant le bandeau instrumenté du SIM-G est présenté à la Figure 3.3 a) et à la Figure 3.3 b).

Figure 3.2 Instrument de mesure SIM-G Tirée de Triax Technologies inc. (2016)

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60

Tableau 3.3 Caractéristiques physiques du SIM-G Tiré de Triax Technologies inc. (2014, p. 1)

Paramètres Valeurs Longueur (mm) 27 Hauteur (mm) 34

Profondeur (mm) 8 Masse (g) 11,5

Le SIM-G permet la mesure des accélérations linéaires, des accélérations angulaires et des

vitesses angulaires du centre de gravité de la tête. Il mesure également le mouvement et

l’angle de la tête des participants au moment de l’acquisition. Par la suite, ces mesures sont

envoyées au dispositif d’acquisition nommé SKYi (Triax Technologies inc., Norwalk, CT)

qui est présenté à la Figure 3.4. Le SKYi permet de compiler et de visualiser le nombre

d’impacts et les amplitudes des accélérations de la tête de chaque participant lors des séances

d’acquisition.

Figure 3.3 a) Port du bandeau instrumenté en vue frontale b) Port du bandeau instrumenté en vue latérale

a) b)

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61

Le SIM-G est seulement activé lorsque l’accélération linéaire de la tête est supérieure à 10g.

Lorsque l’enregistrement est mis en marche, le SIM-G enregistre les informations 10 ms

avant l’activation du SIM-G à 10g et les 52 ms après l’activation du SIM-G à 10g. La

fréquence d’acquisition du SIM-G est de 1000 Hz. Les données sont communiquées au SKYi

lorsque le participant se trouve dans un rayon de 137 m. Si le participant se trouve à

l’extérieur de ce rayon, le SIM-G peut enregistrer jusqu’à 140 impacts. Lorsque le participant

est de nouveau à une distance de 137 m, les données sont automatiquement transférées au

SKYi. Les paramètres du SKYi ont été configurés pour que le SKYi se connecte

automatiquement à un réseau internet spécifique. Ainsi, lorsque le SKYi est mis en marche et

qu’il est à proximité de ce réseau, les données sont automatiquement transférées sur la plate-

forme Cloud dashboard.

3.1.4.2 Fiches d’informations et autres matériels

Durant les séances d’acquisition, plusieurs informations étaient consignées dans la fiche

d’information sur la séance d’acquisition, dont une copie se trouve au Tableau-A II-1 à

l’ANNEXE II. Les informations sur la séance d’acquisition étaient : le type de séance

Figure 3.4 SKYi (Triax Technologies inc., Norwalk, CT)

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(entraînement ou match de compétition), la température de l’air ambiant mesuré à l’aide d’un

thermomètre à cadran (BIOS Weather), le type de terrain (naturel ou synthétique) ainsi que la

date et l’heure de la séance d’acquisition. Chaque séance d’acquisition était filmée à l’aide

d’un caméscope (HDR CX405, Sony) installé sur trépied (Manfrotto). L’utilisation d’un seul

caméscope impliquait un déplacement manuel de la caméra dans le but de suivre le

déplacement du ballon. Un exemple de montage de la caméra est présenté à la Figure 3.5 a)

et à la Figure 3.5 b). Un exemple de l’emplacement du SKYi lors des séances d’acquisition

est présenté à la Figure 3.6.

Figure 3.5 a) Montage caméra b) Vue sur le terrain de soccer

a) b)

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63

Lors des matchs de compétition, la fiche d’information sur les ballons utilisés lors de la

séance d’acquisition était aussi complétée, dont une copie se trouve au Tableau-A II-2 à

l’ANNEXE II. Les informations consignées sur les ballons étaient : la pression mesurée à

l’aide d’un manomètre à ballon (Performance Pressure gauge, Adidas), la masse mesurée

avec une balance numérique de capacité minimale de 2 g (Cucina, Think Kitchen) et la

circonférence mesurée à l’aide du mètre à ruban souple (Tailorform). Ces paramètres

physiques des ballons correspondaient aux paramètres qui comportaient des limites imposées

par la FIFA (FIFA, 2016). Les informations sur les ballons n’ont pas été consignées lors des

entraînements, car le nombre de ballons utilisés était trop important pour identifier lequel

serait responsable de l’activation du SIM-G.

3.1.5 Acquisitions des données

Cette sous-section présente le déroulement des acquisitions lors des entraînements et des

matchs de compétition pour ce projet de recherche.

Figure 3.6 SKYi sur le banc des joueuses

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64

3.1.5.1 Entraînements de la saison d’été

Les acquisitions des accélérations de la tête lors des entraînements ont été réalisées

seulement pour l’équipe masculine. Lors de chaque entraînement, les joueurs devaient

effectuer un échauffement supervisé par les entraîneurs. Lors de cet échauffement, les SIM-G

étaient mis en marche et insérés à l’intérieur des bandeaux. Les bandeaux instrumentés

étaient ensuite distribués aux joueurs respectifs. Les joueurs avaient pour consigne de jouer

comme à l’habitude. L’heure et le temps des pauses d’eau étaient notés afin d’éliminer les

données expérimentales obtenues hors entraînement. La durée d’un entraînement variait entre

60 et 75 minutes.

3.1.5.2 Matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne

À chaque match de compétition, les joueurs et les joueuses devaient effectuer un

échauffement supervisé par les entraîneurs. Lors de cet échauffement, les SIM-G étaient mis

en marche et insérés à l’intérieur des bandeaux. Les bandeaux instrumentés étaient ensuite

distribués aux joueurs et joueuses respectifs. Les joueurs et les joueuses avaient pour

consigne de jouer comme à l’habitude. À chaque début et fin de période de jeu, l’heure était

notée dans le but d’éliminer les données expérimentales obtenues hors match de compétition.

Pour les joueurs, la ligue provinciale AAA impose une limite de trois changements de joueur

en temps de jeu réglementaire lors d’un match de compétition et un nombre illimité de

changements lors de la mi-temps. De ce fait, les changements ont été notés afin d’identifier le

temps de jeu de chaque joueur. Pour les joueuses, la ligue régionale A n’impose aucune

limite de changement. Par conséquent, les entraîneurs ont noté tous les changements des

joueuses afin d’identifier le temps de jeu de chaque joueuse.

Lors de la saison d’été et lors des matchs de compétition, les participants ont joué sur des

terrains de soccer normalisés pour le jeu 11 contre 11. Les matchs de compétition étaient

composés de 2 périodes de jeu de 45 minutes. Lors de la saison d’automne des joueuses, les

matchs de compétition se sont déroulés sur les terrains de soccer normalisés pour le jeu 7

contre 7. Ces matchs de compétition étaient composés de 2 périodes de jeu de 35 minutes. La

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Figure 3.7 présente le terrain normalisé pour le jeu 11 contre 11 et pour le jeu 7 contre 7. Les

normes pour les dimensions du terrain pour le jeu 11 contre 11 sont de 65 m à 68 m pour la

largeur et de 100 m à 105 m pour la longueur (Gionet, 2005). Pour le jeu 7 contre 7, les

normes sont de 25 m à 45 m pour la largeur et de 45 m à 65 m pour la longueur (Gionet,

2005). La surface du terrain pour le jeu 7 contre 7 est environ 3 fois plus petite que la surface

du terrain pour le jeu 11 contre 11. De plus, le rapport entre l’espace disponible sur le terrain

pour chaque joueur et chaque joueuse, voir équation (3.1), du jeu 11 contre 11 et du jeu 7

contre 7 est environ de 1,5.

[ / ] = [ ][ ] (3.1)

L’état des ballons et le respect des limites des paramètres physiques des ballons devaient être

vérifiés par les arbitres lors des matchs de compétition. Les arbitres devaient aussi imposer

une pause d’eau à la moitié de la période de jeu lorsque la température de l’air ambiant était

élevée (Fédération de soccer du Québec, 2016; FIFA, 2016).

Figure 3.7 Terrain de soccer pour le jeu 11 contre 11 et le jeu 7 contre 7

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66

3.1.6 Évaluation du risque de TCCL lors des séances d’acquisition

Au cours des entraînements et des matchs de compétition, lorsque l’amplitude des

accélérations de la tête dépassait les seuils de 50 % de risque de subir un TCCL selon le

critère de Zhang, Yang et King (2004), tant pour les accélérations linéaires, soit 82g, que

pour les accélérations angulaires, soit 5 900 rad/s2, le joueur ou la joueuse ainsi que les

entraîneurs étaient informés au moment opportun. Lorsque le seuil de 50 % de risque de subir

un TCCL du critère de Rowson et al. (2012) était dépassé, 6 383 rad/s2 et 28,3 rad/s, le joueur

ou la joueuse et les entraîneurs étaient aussi informés au moment opportun. L’intervention ne

devait pas perturber le déroulement des entraînements et des matchs de compétition. La ligue

provinciale AAA impose la présence d’un physiothérapeute lors des matchs de compétition.

Ainsi, lorsque les amplitudes des accélérations de la tête dépassaient les seuils de risque de

50 %, les joueurs étaient invités à consulter le physiothérapeute.

À la fin de chaque séance d’acquisition, les SIM-G étaient éteints à distance à l’aide du

SKYi. Par la suite, les joueurs et les joueuses remettaient les bandeaux instrumentés afin que

ces derniers soient lavés et que chaque SIM-G soit rechargé à l’aide de la borne de recharge.

3.2 Méthodologie de l’analyse statistique

Cette section présente les méthodes d’analyse post-acquisition et les méthodes statistiques

employées pour ce projet de recherche.

3.2.1 Filtrage préliminaire des données

À la suite de chaque acquisition, un nettoyage préliminaire des données était réalisé sur la

plate-forme Cloud dashboard. Pour les entraînements, ce nettoyage consistait à utiliser la

fonction Non-Impact Transcients (NITs) pour les activations du bandeau instrumenté des

joueurs avant ou après les entraînements et lors des pauses d’eau. La fonction NITs

permettait de retirer les activations du bandeau instrumenté de la plate-forme Cloud

dashboard sans toutefois les effacer complètement. Ils étaient donc toujours accessibles au

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67

besoin. Pour les matchs de compétition, les activations du bandeau instrumenté éliminé

étaient celles survenues avant et après une période de jeu et pendant la période de repos des

participants sur le banc.

3.2.2 Visionnement des séances d’acquisition et filtrage final des données

Les vidéos étaient ensuite visionnées et les activations du bandeau instrumenté étaient

répertoriées dans un tableau d’analyse, dont une copie se trouve au Tableau-A II-3 à

l’ANNEXE II. Ce tableau regroupait l’identifiant du participant et son temps de jeu, de

même que le nombre de techniques de tête et d’impacts involontaires de la séance

d’acquisition. Pour chaque activation du bandeau instrumenté, les informations suivantes

étaient aussi notées : l’accélération linéaire, l’accélération angulaire, le mouvement de la tête,

le type de techniques de tête ou le type d’impacts involontaires et la période de jeu. Lorsque

l’activation du bandeau instrumenté n’était pas justifiée, par exemple lorsque le bandeau était

enlevé et manipulé par les participants, les activations du bandeau instrumenté étaient aussi

identifiées comme NITs sur la plate-forme Cloud dashboard.

La plate-forme Cloud dashboard générait un fichier Excel résumé de toutes les activations

des bandeaux instrumentés selon le participant. Les informations retrouvées dans les fichiers

résumés Excel étaient : l’accélération linéaire maximale, l’accélération angulaire maximale,

la vitesse angulaire maximale, le mouvement de la tête ainsi que l’angle azimut et l’élévation.

L’angle azimut correspond à l’angle de ±180 ° dans le plan horizontal où l’oreille droite est

identifiée comme l’angle positif et l’oreille gauche comme l’angle négatif. L’élévation

correspond à l’angle de ±90 °, dans le plan horizontal, où le dessus de la tête est identifié

comme l’angle positif et le menton comme l’angle négatif.

La plate-forme Cloud dashboard générait aussi un fichier Excel par activation du bandeau

instrumenté qui comportait le détail pour les 10 ms avant l’activation du SIM-G à 10g et les

52 ms après l’activation du SIM-G à 10g. Le fichier Excel des activations des bandeaux

instrumentés individuels générait l’amplitude de l’accélération linéaire, de l’accélération

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angulaire et de la vitesse angulaire à chaque milliseconde. Les fichiers Excel ainsi que les

tableaux d’analyses ont été enregistrés et archivés selon les règles de conformité du comité

d’éthique de l’ÉTS.

3.2.3 Analyse post-acquisition

Afin de répondre à l’objectif OS1, toutes les données des accélérations linéaires et des

accélérations angulaires ont été regroupées sous le terme d’activation des bandeaux

instrumentés. Pour répondre à l’objectif OS2, les activations des bandeaux instrumentés ont

été confrontées aux seuils de risque des critères de Zhang, Yang et King (2004) et de Rowson

et al. (2012). À noter que lors d’une activation du bandeau instrumenté, l’accélération

maximale a été confrontée aux deux critères. Mais, le critère de Zhang, Yang et King (2004)

a été validé pour un laps de temps spécifique (entre 10 et 30 ms), alors l’utilisation de la

valeur d’accélération maximale uniquement suppose que l’analyse du risque de TCCL a été

plus conservatrice que l’analyse du risque établi par Zhang, Yang et King (2004). L’analyse

du risque selon le critère de Rowson et al. (2012) n’a pas été influencé par l’utilisation de la

valeur maximale d’accélération, car le temps de tolérance a été considéré par la vitesse

angulaire. Par la suite, les activations des bandeaux instrumentés ont été catégorisées en

techniques de tête et en impacts involontaires pour répondre à l’objectif OS3.

Pour répondre à l’hypothèse H1, les amplitudes des accélérations moyennes de la tête des

joueuses lors des matchs de compétition de la saison d’été ont été comparées aux amplitudes

des accélérations moyennes de la tête des joueurs lors des matchs de compétition de la saison

d’été, et ce, pour les techniques de tête et pour les impacts involontaires. Toutefois, l’analyse

comparative détaillée entre les joueurs et les joueuses n’a pas été réalisée, car les différences

entre les deux populations telles que l’âge (18 ans contre 24 ans) et le niveau de compétition

(ligue régionale A contre ligue provinciale AAA) étaient considérables. Pour répondre à

l’hypothèse H2, le nombre de techniques de tête et le nombre d’impacts involontaires

dépassant les seuils de risque lors des entraînements ont été comparés au nombre des matchs

de compétition.

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L’analyse des résultats a été réalisée avec MATLAB 2015b. En résumé, les paramètres qui

ont été utilisés pour l’analyse des résultats étaient les suivants :

• temps total des acquisitions;

• fréquence totale des activations des bandeaux instrumentés :

o lors des entraînements pour les joueurs;

o lors des matchs de compétition de la saison d’été pour les joueurs et les

joueuses;

o lors des matchs de compétition de la saison d’automne pour les joueuses;

o selon la période de jeu (première ou deuxième demie) pour les joueurs et les

joueuses;

o en fonction de chaque joueur et de chaque joueuse;

o en fonction du rôle (attaquant, milieu de terrain et défenseur) des joueurs et

des joueuses sur le terrain;

o en fonction de la position (centre et ailier) des joueurs et des joueuses sur le

terrain;

o par heure de jeu, pour chaque joueur et chaque joueuse;

o dépassant les seuils de risque des accélérations de la tête pour les joueurs et

les joueuses;

• les valeurs minimales, maximales et moyennes des :

o accélérations linéaires de la tête;

o accélérations angulaires de la tête;

o vitesses angulaires de la tête;

• fréquence des mouvements de la tête;

• fréquence des types d’impacts involontaires;

• fréquence des types de techniques de tête.

Pour répondre à l’OS4, les mesures anthropométriques du segment tête-cou des participants

ont été normalisées en fonction de la taille de chaque participant. L’équation (3.2) représente

le calcul du rapport de la longueur du cou. Les rapports des mesures anthropométriques selon

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70

la taille des participants ont été analysés avec les participants du même genre afin d’évaluer

un lien possible entre les mesures anthropométriques du segment tête-cou et l’amplitude des

accélérations de la tête. L’IMC a été calculé, voir équation (3.3) (Santé Canada, 2012), pour

chaque participant et a été analysé dans le but d’évaluer le lien possible entre l’IMC et

l’amplitude des accélérations de la tête. L’IMC a été calculé afin d’obtenir une normalisation

du paramètre du poids des participants, car l’IMC peut avoir une influence sur les paramètres

anthropométriques du segment tête-cou des participants, tel que mentionné par Vasavada,

Danaraj et Siegmund (2008). Les rapports des mesures anthropométriques et les IMC ont

aussi été analysés entre les joueurs et les joueuses afin d’identifier les paramètres ayant une

différence significative entre les deux populations.

[−] = [ ][ ] (3.2)

[ / ] = [ ][ ] (3.3)

3.2.4 Analyse statistique

L’analyse statistique a été réalisée avec Statgraphics. Les moyennes et les écarts-types ont été

calculés pour les paramètres suivants :

• paramètres des participants : âge, poids, taille, nombre d’années d’expérience;

• paramètres anthropométriques du segment tête-cou normalisé selon la taille du

participant : circonférence, largeur, hauteur et profondeur.

3.2.4.1 Démarche de l’analyse statistique

Les données reliées aux joueurs et aux joueuses, telles que les rapports des mesures

anthropométriques et les IMC, étaient de type indépendant. Par conséquent, pour effectuer la

comparaison entre les données reliées aux joueurs et les données reliées aux joueuses, la

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normalité des données a d’abord été vérifiée. Le test de Student a ensuite été réalisé avec un

risque de première espèce de 5 %.

Les données obtenues lors des séances d’acquisition de ce projet de recherche, telles que les

accélérations de la tête et les vitesses angulaires de la tête, étaient de type apparié. Pour tous

les tests statistiques effectués, le risque de première espèce était de 5 %. La démarche suivie

pour l’analyse statistique des données appariées était la suivante :

1) vérification de la normalité des données;

2) analyse statistique entre deux échantillons :

i. deux échantillons suivant la loi normale :

• test de Student apparié;

ii. un ou les deux échantillons ne suivant pas la loi normale :

• test des rangs signés de Wilcoxon;

3) analyse statistique de plus de deux échantillons :

• test de Friedman.

Les comparaisons ont été réalisées entre :

• la fréquence totale des activations des bandeaux instrumentés lors :

o des entraînements et des matchs de compétition des joueurs;

o des matchs de compétition de la saison d’été des joueuses;

o des matchs de compétition de la saison d’automne des joueuses;

• les accélérations (linéaires et angulaires) moyennes de la tête des participants lors

des techniques de tête et des impacts involontaires;

• les vitesses moyennes de la tête des participants lors des techniques de tête et des

impacts involontaires;

• la fréquence totale des activations des bandeaux instrumentés en fonction du

temps de jeu lors :

o des entraînements et des matchs de compétition des joueurs;

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o des matchs de compétition de la saison d’été des joueuses;

o des matchs de compétition de la saison d’automne des joueuses;

• la fréquence totale des activations des bandeaux instrumentés en fonction de la

période de jeu lors des matchs de compétition :

o des joueurs;

o de la saison d’été des joueuses;

o de la saison d’automne des joueuses;

• la fréquence totale des activations des bandeaux instrumentés en fonction du rôle

et de la position des joueurs lors des matchs de compétition :

o des joueurs;

o de la saison d’été des joueuses;

o de la saison d’automne des joueuses;

• les paramètres anthropométriques normalisés du cou et l’IMC des joueurs et des

joueuses;

• les paramètres physiques des ballons et les températures de l’air ambiant mesurés

lors des matchs de compétition des joueurs et des joueuses.

3.2.4.2 Régressions

Concernant l’OS4, des régressions simples et des régressions multiples de type pas-à-pas

descendant ont été réalisées pour identifier une relation entre les différents paramètres

mesurés au cours du projet de recherche et la fréquence ou l’amplitude des accélérations de

la tête. Pour l’analyse des régressions, le facteur des paramètres et la valeur-p ont été utilisés

afin d’identifier les paramètres ayant la plus grande influence.

Pour la fréquence des accélérations de la tête des participants :

• pour les entraînements des joueurs, la fréquence des techniques de tête et la

fréquence des impacts involontaires ont été étudiées. Une régression simple a été

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73

réalisée avec le paramètre de la température de l’air ambiant pour chacune des

fréquences;

• pour les matchs de compétition des joueurs et des joueuses, la fréquence des

techniques de tête et le nombre de techniques de tête ayant dépassé les seuils de

risque ont été étudiés. Les paramètres utilisés pour ces régressions multiples

étaient :

o le rôle des joueurs et des joueuses;

o la position des joueurs et des joueuses;

o la température de l’air ambiant;

o les paramètres du ballon : circonférence, masse, pression;

o le résultat final du match de compétition.

• pour les matchs de compétition des joueurs et des joueuses, la fréquence des impacts

involontaires a aussi été étudiée. Les paramètres utilisés pour ces régressions

multiples étaient :

o le rôle des joueurs et des joueuses;

o la position des joueurs et des joueuses;

o la température de l’air ambiant;

o le résultat final du match de compétition.

Pour les amplitudes des accélérations de la tête des participants :

• pour les entraînements des joueurs et pour les techniques de tête seulement, les

amplitudes des accélérations linéaires et des accélérations de la tête angulaires ont été

étudiées de même que les amplitudes des accélérations dépassant les seuils de risque.

Les paramètres utilisés pour ces régressions multiples étaient :

o le mouvement de la tête;

o les paramètres anthropométriques du segment tête-cou normalisé :

circonférence, largeur, hauteur et profondeur;

o l’IMC des participants.

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• pour les matchs de compétition des joueurs et des joueuses, et pour les techniques de

tête seulement, les amplitudes des accélérations linéaires et des accélérations

angulaires de la tête ont été étudiées de même que les amplitudes des accélérations

dépassant les seuils de risque. Les paramètres utilisés pour ces régressions multiples

étaient :

o le mouvement de la tête;

o les paramètres anthropométriques du segment tête-cou normalisé :

circonférence, largeur, hauteur et profondeur;

o l’IMC des participants;

o les paramètres du ballon : circonférence, masse, pression.

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CHAPITRE 4

RÉSULTATS

Ce chapitre présente d’abord les résultats des séances d’acquisition. Il présente ensuite les

risques de TCCL qui ont été observés lors des séances d’acquisition et qui ont été évalués

selon les critères de Zhang, Yang et King (2004) et de Rowson et al. (2012). L’évaluation des

facteurs d’influence est aussi présentée.

À noter que le terme fréquence indique le nombre d’occurrences observé pour la totalité des

séances d’acquisition réalisées au cours de ce projet de recherche.

4.1 Nombres et durée des séances d’acquisition

Un total de 8 joueurs et de 16 joueuses de soccer âgés de plus de 18 ans ont participé à ce

projet de recherche au cours de la saison d’été et de la saison d’automne 2016. Lors de la

saison d’été, les joueurs ont participé à 14 séances d’acquisition, dont 7 entraînements et 7

matchs de compétition. Les joueuses ont participé à neuf matchs de compétition lors de la

saison d’été. Lors de la saison d’automne, des 16 joueuses ayant participé au projet de

recherche de la saison d’été, 13 ont participé à 8 matchs de compétition.

Au total, 42,7 heures d’acquisition ont été réalisées, dont 19,9 heures chez les joueurs et 22,8

heures chez les joueuses. Le nombre d’heures d’acquisition par genre et par type de séance

est détaillé au Tableau 4.1.

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Tableau 4.1 Nombre d’heures d’acquisition selon le genre et le type de séance

Joueurs Joueuses

Entraînements saison d’été

Matchs de compétition saison d’été

Matchs de compétition saison d’été

Matchs de compétition

saison d’automne 7,9 heures 12,0 heures 13,5 heures 9,3 heures

Total 19,9 heures Total 22,8 heures

4.1.1 Accélérations et vitesses de la tête mesurées chez les joueurs

Chez les joueurs, 303 activations des bandeaux instrumentés ont été enregistrées, dont 64 lors

des entraînements et 239 lors des matchs de compétition, tel que présenté au Tableau 4.2. La

fréquence des activations des bandeaux instrumentés a été significativement plus élevée lors

des matchs de compétition (p = 0,02) que lors des entraînements. Les techniques de tête ont

été responsables de 104 des 303 (34,3 %) activations des bandeaux instrumentés contre 199

(65,7 %) pour les impacts involontaires, tel que présenté au Tableau 4.2. La fréquence des

impacts involontaires a été significativement plus importante (p = 0,002) que la fréquence

des techniques de tête.

Tableau 4.2 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon le type de séance d’acquisition chez les joueurs

Séance d’acquisition Techniques de tête Impacts involontaires Total Entraînements 12 52 64

Matchs de compétition 92 147 239 Total 104 199 303

Le nombre maximal d’activations des bandeaux instrumentés pour un joueur a été de 14 lors

d’une même séance d’entraînement et de 22 lors d’un match de compétition. Le nombre

moyen d’activations des bandeaux instrumentés par séance d’acquisition était de 4,6 lors des

entraînements et de 14,9 lors des matchs de compétition, tel que présenté au Tableau 4.3.

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77

Tableau 4.3 Nombre moyen, par séance d’acquisition, de techniques de tête, d'impacts involontaires et d'activations des bandeaux instrumentés chez les joueurs

Séance d’acquisition Techniques

de tête Impacts

involontaires Activations

des bandeaux Entraînements 1,7 7,4 4,6

Matchs de compétition 11,5 18,4 14,9

Les valeurs minimales, maximales et moyennes des accélérations linéaires et des

accélérations angulaires de la tête des joueurs lors des entraînements et lors des matchs de

compétition sont présentées au Tableau 4.4. Lors des entraînements, les accélérations

linéaires moyennes et les accélérations angulaires moyennes des techniques de tête n’ont pas

été significativement différentes des accélérations linéaires moyennes (p = 0,48) et les

accélérations angulaires moyennes (p = 0,15) des impacts involontaires. Mais, lors des

matchs de compétition, les accélérations linéaires moyennes et les accélérations angulaires

moyennes des techniques de tête ont été significativement plus importantes que les

accélérations linéaires moyennes (p < 0,05) et les accélérations angulaires moyennes

(p < 0,05) des impacts involontaires.

Tableau 4.4 Valeurs minimales, maximales et moyennes des accélérations linéaires et des accélérations angulaires des joueurs selon le type de séance d’acquisition

Entraînements saison d’été

Matchs de compétition saison d’été

Techniques de tête

Impacts involontaires

Techniques de tête

Impacts involontaires

Accélération Lin. (g)

Ang. (rad/s2)

Lin. (g)

Ang. (rad/s2)

Lin. (g)

Ang. (rad/s2)

Lin. (g)

Ang. (rad/s2)

Minimum 16,0 600 15,2 800 14,7 1 000 15,0 600 Maximum 76,2 9 600 36,8 5 800 68,1 15 000 82,9 12 000 Moyenne 24,0 2 483 18,5 1 773 35,5 4 175 19,8 1 964

Les valeurs minimales, maximales et moyennes des vitesses angulaires subies à la tête des

joueurs lors des entraînements et lors des matchs de compétition sont présentées au Tableau

4.5. Lors des entraînements, les vitesses angulaires moyennes des techniques de tête n’ont

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78

pas été significativement différentes des vitesses angulaires moyennes (p = 0,08) des impacts

involontaires. Toutefois, lors des matchs de compétition, les vitesses angulaires moyennes

des techniques de tête ont été significativement plus importantes que les vitesses angulaires

moyennes (p < 0,05) des impacts involontaires.

Tableau 4.5 Valeurs minimales, maximales et moyennes des vitesses angulaires de la tête des joueurs selon le type de séance d’acquisition

Entraînements saison d’été

Matchs de compétition saison d’été

Techniques de tête

Impacts involontaires

Techniques de tête

Impacts involontaires

Minimum 3,0 rad/s 2,8 rad/s 4,5 rad/s 2,4 rad/s Maximum 45,1 rad/s 18,7 rad/s 39,1 rad/s 41,8 rad/s Moyenne 11,5 rad/s 8,2 rad/s 15,5 rad/s 9,1 rad/s

4.1.2 Accélérations et vitesses de la tête mesurées chez les joueuses

Chez les joueuses, 294 activations des bandeaux instrumentés ont été enregistrées, dont 139

lors des matchs de compétition de la saison d’été et 155 lors des matchs de compétition de la

saison d’automne, tel que présenté au Tableau 4.6. La fréquence des activations des

bandeaux instrumentés lors des matchs de compétition de la saison d’automne n’a pas été

significativement différente (p = 0,24) de la fréquence des matchs de compétition de la saison

d’été. Les techniques de tête ont été responsables de 208 des 294 (70,8 %) activations des

bandeaux instrumentés contre 86 (29,3 %) pour les impacts involontaires, tel que présenté au

Tableau 4.6. La fréquence des techniques de tête a été significativement plus importante

(p = 0,001) que la fréquence des impacts involontaires.

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Tableau 4.6 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon le type de séance d’acquisition chez les joueuses

Séance d’acquisition Techniques de tête Impacts involontaires Total Matchs de compétition

saison d’été 97 42 139

Matchs de compétition saison d’automne

111 44 155

Total 208 86 294

Le nombre maximal des activations des bandeaux instrumentés pour une joueuse a été de

cinq lors d’un match de compétition de la saison d’été et de neuf lors d’un match de

compétition de la saison d’automne. Le nombre moyen des activations des bandeaux

instrumentés par séance d’acquisition était de 7,7 lors des matchs de compétition de la saison

d’été et de 9,7 lors des matchs de compétition de la saison d’automne, tel que présenté au

Tableau 4.7.

Tableau 4.7 Nombre moyen, par séance d’acquisition, techniques de tête, d'impacts involontaires et d'activations des bandeaux instrumentés chez les joueuses

Séance d’acquisition Techniques

de tête Impacts

involontairesActivations

des bandeaux Matchs de compétition

saison d’été 10,8 4,7 7,7

Matchs de compétition saison d’automne

12,3 4,9 9,7

Les valeurs minimales, maximales et moyennes des accélérations linéaires et des

accélérations angulaires de la tête des joueuses lors des matchs de compétition de la saison

d’été et de la saison d’automne sont regroupées au Tableau 4.8. Lors de la saison d’été, les

accélérations linéaires moyennes et les accélérations angulaires moyennes des techniques de

tête ont été significativement plus importantes que les accélérations linéaires moyennes

(p < 0,05) et les accélérations angulaires moyennes (p = 0,001) des impacts involontaires.

Lors de la saison d’automne, les accélérations linéaires moyennes et les accélérations

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80

angulaires moyennes des techniques de tête ont aussi été significativement plus élevées que

les accélérations linéaires moyennes (p < 0,05) et les accélérations angulaires moyennes

(p = 0,003) des impacts involontaires.

Tableau 4.8 Valeurs minimales, maximales et moyennes des accélérations linéaires et des accélérations angulaires de la tête des joueuses selon le type de séance d’acquisition

Matchs de compétition saison d’été

Matchs de compétition saison d’automne

Techniques de tête

Impacts involontaires

Techniques de tête

Impacts involontaires

Accélération Lin. (g)

Ang. (rad/s2)

Lin. (g)

Ang. (rad/s2)

Lin. (g)

Ang. (rad/s2)

Lin. (g)

Ang. (rad/s2)

Minimum 15,6 700 15,3 600 15,0 1 000 15,0 700 Maximum 65,4 9 100 67,3 8 200 65,0 12 900 46,4 9 700 Moyenne 32,8 3 334 21,2 2 095 31,7 3 486 20,1 2 382

Les valeurs minimales, maximales et moyennes des vitesses angulaires subies à la tête des

joueuses lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne sont

regroupées au Tableau 4.9. Lors de la saison d’été, les vitesses angulaires moyennes des

techniques de tête ont été significativement plus élevées que les vitesses angulaires moyennes

(p = 0,02) des impacts involontaires. Lors de la saison d’automne, les vitesses angulaires

moyennes des techniques de tête ont aussi été significativement plus importantes que les

vitesses angulaires moyennes (p = 0,005) des impacts involontaires.

Tableau 4.9 Valeurs minimales, maximales et moyennes des vitesses angulaires de la tête des joueuses selon le type de séance d’acquisition

Matchs de compétition saison d’été

Matchs de compétition saison d’automne

Techniques de tête

Impacts involontaires

Techniques de tête

Impacts involontaires

Minimum 3,4 rad/s 3,1 rad/s 3,1 rad/s 3,0 rad/s Maximum 30,2 rad/s 27,6 rad/s 31,3 rad/s 29,1 rad/s Moyenne 13,1 rad/s 10,1 rad/s 14,3 rad/s 10,1 rad/s

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Pour répondre à l’hypothèse H1-1 et à l’hypothèse H1-2, les amplitudes des accélérations de

la tête des joueuses lors des matchs de compétition de la saison d’été ont été comparées aux

amplitudes des accélérations moyennes de la tête des joueurs lors des matchs de compétition

de la saison d’été, et ce, pour les techniques de tête et pour les impacts involontaires. Pour les

amplitudes des accélérations linéaires moyennes (H1-1) :

• les moyennes des joueuses n’ont pas été significativement différentes des moyennes

des joueurs pour les techniques de tête (p = 0,18);

• les moyennes des joueuses n’ont pas été significativement différentes des moyennes

des joueurs pour les impacts involontaires (p = 0,59);

Pour les amplitudes des accélérations angulaires (H1-2) :

• les moyennes des joueuses ont été significativement différentes des moyennes des

joueurs pour les techniques de tête (p = 0,008);

o les moyennes des joueuses n’ont pas été plus élevées des moyennes des

joueurs pour les techniques de tête;

• les moyennes des joueuses n’ont pas été significativement différentes des moyennes

des joueurs pour les impacts involontaires (p = 0,62).

4.2 Évaluation des situations présentant un risque de TCCL

Cette section présente les accélérations linéaires et les accélérations angulaires subies à la

tête des joueurs et des joueuses lors des séances d’acquisition qui ont été confrontées aux

seuils de risque de TCCL établis par Zhang, Yang et King (2004) et par Rowson et al.

(2012). Les seuils de risque de TCCL ont été présentés au Tableau 1.1 pour le critère de

Zhang, Yang et King (2004) et au Tableau 1.2 pour le critère de Rowson et al. (2012).

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82

4.2.1 Risque de TCCL identifié chez les joueurs

Cette sous-section présente les accélérations linéaires et les accélérations angulaires mesurées

à la tête des joueurs lors des entraînements et lors des matchs de compétition qui ont été

confrontées aux seuils de risque établis par Zhang, Yang et King (2004) et par Rowson et al.

(2012). Elle présente aussi la fréquence des types de techniques de tête, la fréquence des

types d’impacts involontaires et la fréquence des mouvements de la tête des joueurs.

Au cours de ce projet de recherche, aucun TCCL n’a été diagnostiqué chez les joueurs.

4.2.1.1 Entraînements de la saison d’été

La Figure 4.1 présente les accélérations linéaires et les accélérations angulaires de la tête des

joueurs lors des 64 techniques de tête et impacts involontaires qui ont été observées lors des

entraînements et qui ont été confrontées au critère de Zhang, Yang et King (2004).

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83

Le Tableau 4.10 regroupe le nombre de techniques de tête et le nombre d’impacts

involontaires qui ont dépassé les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004) selon le

type d’accélération subi à la tête des joueurs lors des entraînements.

Figure 4.1 Accélérations des techniques de tête et des impacts involontaires de la tête des joueurs lors des entraînements : a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2)

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84

Tableau 4.10 Nombres de techniques de tête et d'impacts involontaires des joueurs ayant franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des

entraînements

Accélération linéaire Accélération angulaire

Seuils de risque Techniques

de tête Impacts

involontairesTechniques

de tête Impacts

involontaires 25 % 1 - - 2 50 % - - - - 80 % - - 1 -

Pour les entraînements, les observations principales étaient les suivantes :

• des 64 activations des bandeaux instrumentés :

o quatre ont franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King

(2004), dont deux étaient des techniques de tête et deux étaient impacts

involontaires;

o une seule technique de tête a dépassé les seuils de risque du critère de Rowson

et al. (2012);

o aucun impact involontaire n’a franchi les seuils de risque du critère de

Rowson et al. (2012) lors des entraînements;

• la technique de tête qui a dépassé le seuil de risque de 80 % d’accélération angulaire

du critère de Zhang, Yang et King (2004) a aussi franchi le seuil de risque de 90 % du

critère de Rowson et al. (2012) avec une accélération angulaire de 9 600 rad/s2 et une

vitesse angulaire de 45,1 rad/s;

4.2.1.2 Matchs de compétition de la saison d’été

La Figure 4.2 présente les accélérations linéaires et les accélérations angulaires de la tête des

joueurs lors des 239 techniques de tête et impacts involontaires qui ont été observées lors des

matchs de compétition et qui ont été confrontées au critère de Zhang, Yang et King (2004).

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85

Le Tableau 4.11 regroupe le nombre de techniques de tête et le nombre d’impacts

involontaires qui ont dépassé les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004) selon le

type d’accélération subi à la tête des joueurs lors des matchs de compétition. Le Tableau 4.12

regroupe les accélérations angulaires et les vitesses angulaires des techniques de tête et des

impacts involontaires ayant franchi les seuils de risque du critère de Rowson et al. (2012). Le

nombre maximum d’activations des bandeaux instrumentés dépassant les seuils de risque par

joueur selon le type de séance d’acquisition est présenté au Tableau 4.13.

Figure 4.2 Accélérations des techniques de tête et des impacts involontaires de la tête des joueurs lors des matchs de compétition : a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2)

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Pour les matchs de compétition, les observations principales étaient les suivantes :

• des 92 techniques de tête :

o 36 ont franchi les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004);

o huit ont dépassé les seuils de risque de Rowson et al. (2012);

• des 147 impacts involontaires :

o sept ont franchi les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004);

o deux ont dépassé les seuils de risque de Rowson et al. (2012);

• le nombre maximal d’activations des bandeaux instrumentés dépassant les seuils de

risque chez un joueur lors d’une séance d’acquisition était de :

o deux lors des entraînements;

o quatre lors des matchs de compétition.

Tableau 4.11 Nombres de techniques de tête et d'impacts involontaires des joueurs ayant franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004)

lors des matchs de compétition

Accélération linéaire Accélération angulaire

Seuils de risque Techniques

de tête Impacts

involontairesTechniques

de tête Impacts

involontaires 25 % 3 1 13 3 50 % - 1 10 - 80 % - - 10 2

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Tableau 4.12 Techniques de tête et impacts involontaires ayant franchi les seuils de risque du critère de Rowson et al. (2012) pour les joueurs lors des matchs de

compétition

Techniques de tête Impacts involontaires

Seuils de risque Accélération

angulaire (rad/s2)

Vitesse angulaire

(rad/s)

Accélération angulaire (rad/s2)

Vitesse angulaire

(rad/s)

10 % 9 600 8 400

23,8 24,3

- -

25 % 7 400 7 900 6 200

27,4 28,2 28,9

- -

50 % 9 800 29,6 - - 75 % - - - -

90 % 15 000 8 200

34,9 39,1

11 600 12 000

41,2 41,8

Tableau 4.13 Nombre maximal d'activations des bandeaux instrumentés ayant franchi les seuils de risque par joueur

selon le type de séance d'acquisition

Séance d’acquisition Activations des bandeaux Entraînements 2

Matchs de compétition 4

4.2.1.3 Fréquence des types de techniques de tête

Les 104 techniques de tête identifiées lors des entraînements et des matchs de compétition

ont été regroupées en 5 catégories, tel que présenté à la Figure 4.3. Les types de techniques

de tête qui ont dépassé les seuils de risque selon le critère de Zhang, Yang et King (2004)

sont regroupés au Tableau 4.14 et au Tableau 4.15 selon le critère de Rowson et al. (2012).

Les principales observations concernant les fréquences des types de techniques de tête étaient

les suivantes :

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• le type de techniques de tête le plus fréquent a été le saut, tant pour les entraînements

que pour les matchs de compétition;

• lors des matchs de compétition, des 64 techniques de tête de la catégorie saut, 23

(35,9 %) ont été réalisées en présence d’au moins un joueur adverse;

• aucun saut n’a été effectué en présence d’un autre joueur lors des entraînements;

• lors des entraînements, une seule technique de tête de la catégorie saut a franchi les

seuils de risque :

o ce saut a dépassé le seuil de risque de 25 % pour l’accélération linéaire et le

seuil de risque de 80 % pour l’accélération angulaire selon le critère de Zhang,

Yang et King (2004). Pour le critère de Rowson et al. (2012), ce saut a franchi

le seuil de risque de 90 %;

• le type de techniques de tête qui a engendré le plus grand risque de TCCL lors des

matchs de compétition a été le saut :

o pour le critère de Zhang, Yang et King (2004) le saut qui a dépassé le seuil de

risque de 25 % de l’accélération linéaire a aussi dépassé le seuil de risque de

80 % de l’accélération angulaire;

o pour le critère de Rowson et al. (2012), six des huit techniques de tête qui ont

dépassé les seuils de risque ont été engendrés par des sauts.

Figure 4.3 Fréquence des types de techniques de tête lors des entraînements et lors des matchs de compétition

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Tableau 4.14 Nombres des types de techniques de tête ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des entraînements et des matchs de compétition

Entraînements

saison d’été Matchs de compétition

saison d’été

Seuils de risque Accélération

linéaire Accélération

angulaire Accélération

linéaire Accélération

angulaire

25 % 1 saut - 1 saut

1 redirection 1 stable

11 sauts 2 stable

50 % - - -

7 sauts 1 redirection

1 stable 1 déséquilibre

80 % - 1 saut - 7 sauts

3 stables

Tableau 4.15 Nombres des types de techniques de tête ayant franchi le critère de Rowson et al. (2012) lors des entraînements et

des matchs de compétition

Seuils de risqueEntraînements

saison d’été Matchs de compétition

saison d’été 10 % - 2 sauts

25 % - 1 saut

1 stable

50 % - 1 saut

1 stable 75 % - - 90 % 1 saut 2 sauts

4.2.1.4 Fréquence des types d’impacts involontaires

Les 199 impacts involontaires identifiés lors des entraînements et lors des matchs de

compétition ont été regroupés en 10 catégories, tel que présenté à la Figure 4.4. Les types

d’impacts involontaires qui ont dépassé les seuils de risque des accélérations du critère de

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90

Zhang, Yang et King (2004) sont regroupés au Tableau 4.16. Les principales observations

concernant les fréquences des types d’impacts involontaires étaient les suivantes :

• selon le critère de Zhang, Yang et King (2004), lors des entraînements et lors des

matchs de compétition, sept impacts involontaires différents ont franchi les seuils de

risque des accélérations linéaires et des accélérations angulaires. Six des sept impacts

involontaires ont impliqué le même joueur;

• le type d’impacts involontaires le plus fréquent :

o lors des entraînements a été la course de décélération;

o lors des matchs de compétition a été le contact entre joueurs;

• le type d’impacts involontaires le plus à risque de causer un TCCL :

o lors des matchs de compétition, et pour le critère de Zhang, Yang et King

(2004), a été le contact entre joueurs;

o lors des entraînements, aucun type d’impacts involontaires n’a été identifié

comme étant le plus à risque de causer un TCCL;

• lors des matchs de compétition, deux impacts involontaires ont dépassé à la fois les

seuils de risque des accélérations linéaires et des accélérations angulaires du critère de

Zhang, Yang et King (2004) :

o le premier impact involontaire était un contact entre joueurs et il a dépassé le

seuil de risque de 50 % d’accélération linéaire et le seuil de risque de risque

de 80 % d’accélération angulaire;

o le second impact involontaire provenait de la catégorie déséquilibre et

identifié par une cheville tordue lors d’une course d’accélération. Ce

déséquilibre a causé une accélération linéaire de la tête du joueur dépassant le

seuil de 25 % et une accélération angulaire supérieure au seuil de 80 %;

o ces deux impacts involontaires correspondaient aux impacts involontaires qui

ont dépassé le seuil de risque de risque de 90 % du critère de Rowson et al.

(2012).

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Tableau 4.16 Nombres des types d’impacts involontaires ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des entraînements et des matchs de compétition

Entraînements

saison d’été Matchs de compétition

saison d’été Seuils de

risque Accélération

linéaire Accélération

angulaire Accélération

linéaire Accélération

angulaire

25 % 1 décélération 1 chute 1 déséquilibre 2 contacts entre

joueurs 1 chute

50 % - - 1 contact entre

joueurs -

80 % - - - 1 contact entre

joueurs 1 déséquilibre

Figure 4.4 Fréquence des types d’impacts involontaires lors des entraînements et lors des matchs de compétition

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92

4.2.1.5 Fréquence du mouvement de la tête

Les différentes catégories utilisées pour l’analyse du mouvement de la tête sont présentées à

la Figure 4.5, à la Figure 4.7 et à la Figure 4.6. Un exemple d’activation du bandeau

instrument, causé par une technique de tête et qui a engendré un mouvement de la tête de la

catégorie avant centre est présenté à la Figure 4.8.

Figure 4.5 Identification du mouvement de la tête en vue de face et en vue latérale Reproduite et adaptée avec l’autorisation de Triax Technologies inc. (2016)

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93

Figure 4.7 Identification du mouvement de la tête en vue arrière Reproduite et adaptée avec l’autorisation de

Triax Technologies inc. (2016)

Figure 4.6 Identification du mouvement de la tête en vue de dessous et en vue de dessus

Reproduite et adaptée avec l’autorisation de Triax Technologies inc. (2016)

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94

La Figure 4.9 présente la fréquence des mouvements de la tête en fonction des techniques de

tête (a) et des impacts involontaires (b) lors des entraînements et lors des matchs de

compétition chez les joueurs. Les principales observations concernant les mouvements de la

tête étaient les suivantes :

• le mouvement de la tête le plus fréquent pour les techniques de tête, lors des

entraînements et lors des matchs de compétition, a été la catégorie avant centre;

• le mouvement de la tête le plus fréquent pour les impacts involontaires, lors des

entraînements et lors des matchs de compétition, a été la catégorie menton.

Figure 4.8 Exemple d’activation du bandeau instrumenté engendrant un mouvement de la tête de la catégorie avant centre

Reproduite et adaptée avec l’autorisation de Triax Technologies inc. (2016)

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95

Les Figure 4.10 et Figure 4.11 présentent les accélérations linéaires et les accélérations

angulaires en fonction des catégories du mouvement de la tête des techniques de tête et des

impacts involontaires, respectivement, mesurées lors des entraînements et lors des matchs de

compétition qui ont été confrontées au critère Zhang, Yang et King (2004).

Figure 4.9 Fréquence du mouvement de la tête lors des entraînements et lors des matchs de compétition : a) techniques de tête et b) impacts involontaires

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96

Les mouvements de la tête associés aux techniques de tête et aux impacts involontaires qui

ont franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004) sont regroupés au

Tableau 4.17 et sont regroupés au Tableau 4.18 pour le critère de Rowson et al. (2012). Les

principales observations concernant les mouvements de la tête dépassant les seuils de risque

de TCCL étaient les suivantes :

• selon le critère de Zhang, Yang et King (2004), le mouvement de la tête qui a

engendré le plus de risque de causer un TCCL lors des entraînements et lors des

matchs de compétition a été :

o la catégorie avant droit pour les techniques de tête;

o la catégorie avant gauche pour les impacts involontaires;

• selon le critère de Rowson et al. (2012), les mouvements de la tête qui ont engendré le

plus de risque de TCCL lors des entraînements et lors des matchs de compétition ont

été :

o la catégorie avant centre et la catégorie avant droit pour les techniques de tête;

o la catégorie arrière gauche et la catégorie arrière droit pour les impacts

involontaires.

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97

Figure 4.10 Accélérations des techniques de tête en fonction du mouvement de la tête des joueurs : a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2)

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98

Figure 4.11 Accélérations des impacts involontaires en fonction du mouvement de la tête des joueurs a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2)

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99

Tableau 4.17 Nombres des mouvements de la tête des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des

entraînements et des matchs de compétition

Techniques de tête Impacts involontaires

Seuils de risque Accélération

linéaire Accélération

angulaire Accélération

linéaire Accélération

angulaire

25 % 2 avant droit

2 dessus

1 avant centre 4 avant droit 3 côté droit

4 dessus 1 menton

1 avant gauche

1 avant centre 2 avant gauche

1 dessus 1 menton

50 % -

3 avant centre 2 avant droit 1 côté droit

2 dessus 1 arrière gauche

1 menton

- -

80 % -

2 avant centre 4 avant droit

3 avant gauche 1 dessus

- 1 arrière droit

1 menton

Tableau 4.18 Nombres des mouvements de la tête des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi le critère de

Rowson et al. (2012) lors des entraînements et des matchs de compétition

Seuils de risque Techniques de tête Impacts involontaires

10 % 1 avant centre 1 avant droit

-

25 % 1 avant centre 1 avant gauche

-

50 % 1 avant gauche 1 avant droit

-

75 % - -

90 % 1 avant centre 1 avant droit

1 arrière centre

1 arrière gauche 1 arrière droit

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100

4.2.2 Risque de TCCL identifié chez les joueuses

Cette sous-section présente les accélérations linéaires et les accélérations angulaires de la tête

des joueuses lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne qui

ont été confrontées aux seuils de risque établis par Zhang, Yang et King (2004) et par

Rowson et al. (2012). Elle présente aussi la fréquence des types de techniques de tête, la

fréquence des types d’impacts involontaires et la fréquence des mouvements de la tête des

joueuses.

Au cours de ce projet de recherche, aucun TCCL n’a été diagnostiqué chez les joueuses.

4.2.2.1 Matchs de compétition de la saison d’été

La Figure 4.12 présente les accélérations linéaires et les accélérations angulaires de la tête

des joueuses lors des 139 techniques de tête et impacts involontaires qui ont été observées

lors des matchs de compétition de la saison d’été et qui ont été confrontées au critère de

Zhang, Yang et King (2004).

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101

Le Tableau 4.19 regroupe le nombre de techniques de tête et le nombre d’impacts

involontaires qui ont dépassé les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004) selon le

type d’accélération subi à la tête des joueuses lors des matchs de compétition de la saison

d’été. Le Tableau 4.20 regroupe les accélérations angulaires et les vitesses angulaires des

techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi les seuils de risque du critère de

Rowson et al. (2012). Pour les matchs de compétition de la saison d’été, les principales

observations étaient les suivantes :

Figure 4.12 Accélérations des techniques de tête et des impacts involontaires des joueuses lors des matchs de compétition de la saison d'été : a) linéaires (g) b) angulaires (rad/s2)

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102

• des 97 techniques de tête :

o 20 ont franchi les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004);

o trois ont dépassé les seuils de risque de Rowson et al. (2012);

• des 42 impacts involontaires :

o quatre ont franchi les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004);

o deux ont dépassé les seuils de risque de Rowson et al. (2012).

Tableau 4.19 Nombres de techniques de tête et d'impacts involontaires des joueuses ayant franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004)

lors des matchs de compétition de la saison d’été

Accélération linéaire Accélération angulaire

Seuils de risque Techniques

de tête Impacts

involontairesTechniques

de tête Impacts

involontaires 25 % - 1 14 - 50 % - - 3 2 80 % - - 3 1

Tableau 4.20 Techniques de tête et impacts involontaires ayant franchi les seuils de Rowson et al. (2012) pour les joueuses lors des matchs de compétition

de la saison d’été

Techniques de tête Impacts involontaires

Seuils de risque Accélération

angulaire (rad/s2)

Vitesse angulaire

(rad/s)

Accélération angulaire (rad/s2)

Vitesse angulaire

(rad/s)

10 % 9 100 7 600

23,7 25,7

6 200 25,1

25 % - - 8 200 27,6 50 % 8 200 30,2 - - 75 % - - - - 90 % - - - -

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103

4.2.2.2 Matchs de compétition de la saison d’automne

La Figure 4.13 présente les accélérations linéaires et les accélérations angulaires des 155

techniques de tête et impacts involontaires qui ont été observées lors des matchs de

compétition de la saison d’automne et qui ont été confrontées au critère de Zhang, Yang et

King (2004).

Figure 4.13 Accélérations des techniques de tête et des impacts involontaires des joueuses lors des matchs de compétition de la saison d'automne : a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2)

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104

Le Tableau 4.21 regroupe le nombre de techniques de tête et le nombre d’impacts

involontaires qui ont dépassé les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004) selon le

type d’accélération subi à la tête des joueuses lors des matchs de compétition de la saison

d’automne. Le Tableau 4.22 regroupe les accélérations angulaires et les vitesses angulaires

des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi les seuils de risque du critère

de Rowson et al. (2012). Le nombre maximum d’activations des bandeaux instrumentés

dépassant les seuils de risque par joueuses lors d’une séance d’acquisition est présenté au

Tableau 4.23. Pour les matchs de compétition de la saison d’automne, les principales

observations étaient :

• des 111 techniques de tête :

o 25 ont franchi les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004);

o neuf ont dépassé les seuils de risque de Rowson et al. (2012);

• des 44 impacts involontaires :

o cinq ont franchi les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004);

o deux ont dépassé les seuils de risque de Rowson et al. (2012);

• le nombre maximal d’activations des bandeaux instrumentés dépassant les seuils de

risque chez une joueuse lors d’une séance d’acquisition était de :

o trois lors des matchs de compétition de la saison d’été;

o trois lors des matchs de compétition de la saison d’automne.

Tableau 4.21 Nombres de techniques de tête et d'impacts involontaires des joueuses ayant franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004)

lors des matchs de compétition de la saison d’automne

Accélération linéaire Accélération angulaire

Seuils de risque Techniques

de tête Impacts

involontairesTechniques

de tête Impacts

involontaires 25 % - - 15 2 50 % - - 4 2 80 % - - 6 1

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105

Tableau 4.22 Techniques de tête et impacts involontaires ayant franchi les seuils de Rowson et al. (2012) pour les joueuses lors des matchs de compétition de la

saison d’automne

Techniques de tête Impacts involontaires

Seuils de risque Accélération

angulaire (rad/s2)

Vitesse angulaire

(rad/s)

Accélération angulaire (rad/s2)

Vitesse angulaire

(rad/s)

10 % 5 300 6 000 6 600

23,4 24,3 25,1

7 000 23,7

25 % 7 000 9 400

26,7 27,4

- -

50 % 11 300 6 500 7 900

28,4 28,6 30,3

9 700 29,1

75 % 12 900 31,3 - - 90 % - - - -

Tableau 4.23 Nombre maximal d'activations des bandeaux instrumentés par joueuse lors d'une séance d'acquisition

selon le type de séance d'acquisition

Séance d’acquisition Activations des bandeaux Matchs de compétition saison été 3

Matchs de compétition saison automne 3

4.2.2.3 Fréquence des types de techniques de tête

Les 208 techniques de tête identifiées lors des matchs de compétition de la saison d’été et de

la saison d’automne ont été regroupées en 5 catégories, tel que présenté à la Figure 4.14. Les

types de techniques de tête qui ont dépassé les seuils de risque selon le critère de Zhang,

Yang et King (2004) sont regroupés au Tableau 4.24 et au Tableau 4.25 selon le critère de

Rowson et al. (2012). Les principales observations étaient les suivantes :

• lors des matchs de compétition de la saison d’été :

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106

o 16 des 97 (16,5 %) techniques de tête ont été exécutées lors d’une remise en

jeu en touche;

o le type de technique de tête le plus fréquent a été le saut;

o pour la catégorie saut, 17 des 39 (43,6 %) ont été réalisées lors de la présence

d’au moins une joueuse adverse;

• lors des matchs de compétition de la saison d’automne :

o 51 des 111 (45,9 %) techniques de tête ont été exécutées lors d’une remise en

jeu en touche;

o le type de technique de tête le plus fréquent a été la redirection du ballon;

o pour la catégorie saut, 10 des 34 (29,4 %) ont été réalisées lors de la présence

d’au moins une joueuse adverse;

• le type de techniques de tête qui a engendré le plus grand risque de TCCL a été :

o la redirection du ballon, pour le critère de Zhang, Yang et King (2004), lors de

la saison d’été et de la saison d’automne;

o le saut, pour le critère de Rowson et al. (2012), lors de la saison d’été;

o la redirection du ballon et le saut, pour le critère de Rowson et al. (2012), lors

de la saison d’automne.

Figure 4.14 Fréquence des types de techniques de tête lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne

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107

Tableau 4.24 Nombres des types de techniques de tête ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs compétition de la saison d’été et de la saison d’automne

Matchs de compétition

saison été Matchs de compétition

saison automne

Seuils de risque Accélération

linéaire Accélération

angulaire Accélération

linéaire Accélération

angulaire

25 % -

3 sauts 3 stables

7 redirections 2 passes

2 instables

- 8 redirections

5 stables 2 instables

50 % - 1 stable

2 instables -

3 sauts 1 redirection

80 % - 3 sauts -

1 saut 3 redirections

1 passe 1 instable

Tableau 4.25 Nombres des types de techniques de tête ayant franchi le critère de Rowson et al. (2012) lors des matchs compétition de la saison d’été et

de la saison d’automne

Seuils de risque Matchs de compétition

saison d’été Matchs de compétition

saison d’automne

10 % 1 saut

1 déséquilibre 2 sauts 1stable

25 % - 1 redirection

1 saut

50 % 1 saut 2 redirections

1 passe 75 % - 1 déséquilibre 90 % - -

4.2.2.4 Fréquence des types d’impacts involontaires

Les 86 impacts involontaires identifiés lors des matchs de compétition de la saison d’été et de

la saison d’automne ont été regroupés en 9 catégories, tel que présenté à la Figure 4.15. Le

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108

Tableau 4.26 regroupe les types d’impacts involontaires qui ont dépassé les seuils de risque

des accélérations linéaires et des accélérations angulaires selon le critère de Zhang, Yang et

King (2004). Les principales observations concernant les types d’impacts involontaires

étaient les suivantes :

• le type d’impacts involontaires le plus fréquent a été le contact entre joueuses lors des

matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne;

o lors de la saison d’été, aucun type d’impacts involontaires n’a été identifié

comme étant le plus à risque de causer un TCCL;

o le contact entre joueuses a aussi été le type d’impacts involontaires le plus à

risque d’engendrer un TCCL lors de la saison d’automne;

• lors des matchs de compétition de la saison d’été :

o pour le Zhang, Yang et King (2004), le contact avec le ballon qui a franchi le

seuil de risque de 25 % d’accélération linéaire a aussi franchi le seuil de risque

de 80 % d’accélération angulaire;

o pour le critère de Rowson et al. (2012), ce contact avec le ballon a atteint le

seuil de risque 25 %;

o le second impact involontaire qui a dépassé les seuils de risque du critère de

Rowson et al. (2012) a dépassé le seuil de risque de 10 % et a été causé par un

changement de direction;

• lors des matchs de compétition de la saison d’automne :

o deux impacts involontaires ont atteint les seuils de risque du critère de

Rowson et al. (2012). Ces impacts involontaires ont été engendrés par des

contacts entre joueuses et ont franchi le seuil de risque de 10 % et le seuil de

risque de 50 %.

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Tableau 4.26 Nombres des types d’impacts involontaires ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs compétition de la saison d’été et de la saison

d’automne

Matchs de compétition

saison été Matchs de compétition

saison automne

Seuils de risque Accélération

linéaire Accélération

angulaire Accélération

linéaire Accélération

angulaire

25 % 1 contact avec

le ballon - -

1 contact entre joueuses

1 contact avec le ballon

50 % -

1 contact entre joueuses

1 changement direction

- 1 contact entre

joueuses 1 déséquilibre

80 % - 1 contact avec

le ballon -

1 contact entre joueuses

Figure 4.15 Fréquence des types d’impacts involontaires lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne

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110

4.2.2.5 Fréquence du mouvement de la tête

Comme pour les joueurs, les différentes catégories utilisées pour l’analyse des mouvements

de la tête sont présentées à la Figure 4.5, à la Figure 4.7 et à la Figure 4.6.

La Figure 4.16 présente la fréquence du mouvement de la tête en fonction des techniques de

tête (a) et des impacts involontaires (b) lors des matchs de compétition de la saison d’été et

lors des matchs de compétition de la saison d’automne. Les principales observations

concernant les mouvements de la tête étaient les suivantes :

• lors des matchs de compétition de la saison d’été, le mouvement de la tête le plus

fréquent a été :

o la catégorie avant centre pour les techniques de tête;

o la catégorie menton pour les impacts involontaires;

• lors des matchs de compétition de la saison d’automne, le mouvement de la tête le

plus fréquent a été :

o la catégorie avant droit pour les techniques de tête;

o la catégorie arrière centre pour les impacts involontaires.

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111

Figure 4.16 Fréquence du mouvement de la tête lors des matchs de compétition de la saison d'été et d'automne : a) techniques de tête et b) impacts involontaires

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112

Les Figure 4.17 et Figure 4.18 présentent les accélérations linéaires et les accélérations

angulaires en fonction des catégories du mouvement de la tête des joueuses des techniques de

tête et des impacts involontaires, respectivement, mesurées lors des matchs de compétition de

la saison d’été et lors de la saison d’automne qui ont été confrontées au critère Zhang, Yang

et King (2004).

Les mouvements de la tête associés aux techniques de tête et aux impacts involontaires qui

ont franchi les seuils de risque du critère de Zhang, Yang et King (2004) sont regroupés au

Tableau 4.27 et sont regroupés au Tableau 4.28 pour le critère de Rowson et al. (2012). Les

principales observations concernant les mouvements de la tête dépassant les seuils de risque

étaient les suivantes :

• selon le critère de Zhang, Yang et King (2004), le mouvement de la tête qui a

engendré le plus de risque de causer un TCCL lors des matchs de compétition de la

saison d’été et de la saison d’automne a été :

o la catégorie avant droit pour les techniques de tête;

o la catégorie côté gauche pour les impacts involontaires;

• selon le critère de Rowson et al. (2012), le mouvement de la tête qui a engendré le

plus de risque de causer un TCCL lors des matchs de compétition de la saison d’été et

de la saison d’automne a été :

o la catégorie avant gauche pour les techniques de tête.

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113

Figure 4.17 Accélérations des techniques de tête en fonction du mouvement de la tête des joueuses a) linéaires (g) et b) angulaires (rad/s2)

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114

Figure 4.18 Accélérations des impacts involontaires en fonction du mouvement de la tête des joueuses a) linéaires (g) b) angulaires (rad/s2)

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115

Tableau 4.27 Nombres des mouvements de la tête des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi le critère de Zhang, Yang et King (2004) lors des matchs de

compétition de la saison d’été et de la saison d’automne

Techniques de tête Impacts involontaires Seuils de

risque Accélération

linéaire Accélération

angulaire Accélération

linéaire Accélération

angulaire

25 % -

5 avant centre 9 avant droit

7 avant gauche 1 côté droit

3 côté gauche 3 dessus

1 arrière gauche

1 avant centre 1 côté gauche

1 arrière centre

50 % -

1 avant droit 4 avant gauche 1 côté gauche

1 dessus

-

1 côté droit 1 dessus

1 arrière droit 1 menton

80 % -

4 avant droit 2 côté gauche

1 dessus 2 arrière droit

- 1 avant centre 1 côté gauche

Tableau 4.28 Nombres des mouvements de la tête des techniques de tête et des impacts involontaires ayant franchi le critère de Rowson et al. (2012)

lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne

Seuils de risque Techniques de tête Impacts involontaires

10 % 13 avant gauche 2 côté gauche

1 menton 1 côté droit

25 % 1 côté gauche 1 arrière droit

-

50 % 1 côté gauche 2 avant droit 1 arrière droit

1 avant centre 1 côté gauche

75 % 1 avant droit - 90 % - -

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116

4.3 Évaluation des facteurs d’influence sur la fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires

Cette section présente l’influence du temps de jeu, de la période de jeu, du rôle et de la

position du participant sur le terrain. Elle présente aussi l’influence des facteurs reliés aux

participants et ceux reliés à l’environnement. Cette section est conclue par la présentation des

régressions ayant permis d’identifier les facteurs qui ont eu le plus d’influence sur les

fréquences des techniques de tête et les fréquences des impacts involontaires de même que

les amplitudes des accélérations de la tête engendrées par les techniques de tête.

4.3.1 Fréquence en fonction du temps de jeu

En moyenne pour les entraînements et pour les matchs de compétition, la fréquence des

activations des bandeaux instrumentés était de 1,7 par 60 minutes de jeu pour les joueurs

(écart-type de 2,5 par 60 minutes de jeu). Lors des entraînements, la fréquence des

activations des bandeaux instrumentés était en moyenne de 0,8 par 60 minutes de jeu et lors

des matchs de compétition de 2,7 par 60 minutes de jeu, tel que présenté au Tableau 4.29. La

fréquence des activations des bandeaux instrumentés lors des matchs de compétition a été

significativement plus importante (p = 0,01) que la fréquence lors des entraînements.

Tableau 4.29 Fréquence moyenne (écart-type) des techniques de tête et des impacts involontaires par 60 minutes de jeu selon le type de séance d’acquisition

chez les joueurs

Séance d’acquisition Techniques

de tête Impacts

involontairesActivations

des bandeaux

Entraînements 0,2

(0,25) 1,4

(1,9) 0,8

(1,5)

Matchs de compétition 1,7

(1,1) 3,6

(4,1) 2,7

(3,1)

Lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne, la fréquence

d’activations des bandeaux instrumentés était en moyenne de 1,0 par 60 minutes de jeu pour

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117

les joueuses (écart-type de 1,1 par 60 minutes de jeu). Pour les matchs de compétition de la

saison d’été, la fréquence d’activations des bandeaux instrumentés était en moyenne de 0,7

par 60 minutes de jeu et pour les matchs de compétition de la saison d’automne de 1,4 par 60

minutes de jeu, tel que présenté au Tableau 4.30. La fréquence des activations des bandeaux

instrumentés lors de la saison d’automne a été significative plus importante (p = 0,003) que la

fréquence lors de la saison d’été.

Tableau 4.30 Fréquence moyenne (écart-type) des techniques de tête et des impacts involontaires par 60 minutes de jeu selon le type de séance d’acquisition

chez les joueuses

Séance d’acquisition Techniques

de tête Impacts

involontairesActivations

des bandeaux Matchs de compétition

saison d’été 1,0

(0,7) 0,4

(0,3) 0,7

(0,6) Matchs de compétition

saison d’automne 2,1

(1,6) 0,8

(0,9) 1,4

(1,4)

4.3.2 Influence de la période de jeu

Chez les joueurs, 239 activations des bandeaux instrumentés ont été enregistrées lors des

matchs de compétition, dont 104 (43,5 %) lors de la première période de jeu et 132 (55,2 %)

lors de la deuxième période de jeu, tel que présenté au Tableau 4.31. Trois activations n’ont

pas été classées, car ils sont survenus lors d’un second échauffement dirigé par l’entraîneur

au cours d’un match de compétition. Les activations des bandeaux instrumentés lors de la

deuxième période de jeu n’ont pas été significativement plus élevées (p = 0,17) que les

activations lors de la première période de jeu.

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118

Tableau 4.31 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon la période de jeu pour les joueurs

Période de jeu Techniques de tête Impacts involontaires Total 1 35 69 104 2 57 75 132

Total 92 144 236

Chez les joueuses, 139 activations des bandeaux instrumentés ont été enregistrées lors des

matchs de compétition de la saison d’été, dont 80 (57,6 %) lors de la première période de jeu

et 59 (42,4 %) lors de la deuxième période de jeu, tel que présenté au Tableau 4.32. Les

activations des bandeaux instrumentés lors de la première période de jeu ont été

significativement plus élevées (p = 0,04) que les activations de la deuxième période de jeu.

Lors des matchs de compétition de la saison d’automne, 155 activations des bandeaux

instrumentés ont été enregistrées, dont 75 (48,4 %) lors de la première période de jeu et 80

(51,6 %) lors de la deuxième période de jeu, tel que présenté au Tableau 4.32. Les activations

des bandeaux instrumentés lors de la deuxième période de jeu n’ont pas été significativement

plus importantes (p = 0,3) que les activations lors de la première période de jeu.

Tableau 4.32 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon la période de jeu pour les joueuses et selon le type de séance d’acquisition

Matchs de compétition

saison d’été Matchs de compétition

saison d’automne Période de jeu

Techniques de tête

Impacts involontaires

TotalTechniques

de tête Impacts

involontaires Total

1 57 23 80 50 25 75 2 40 19 59 61 19 80

Total 97 42 139 111 44 155

4.3.3 Influence du rôle et de la position sur le terrain

Pour les 239 activations des bandeaux instrumentés lors de matchs de compétition des

joueurs, 44 (18,4 %) activations ont été réalisées par les attaquants, 87 (36,4 %) par les

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119

milieux de terrain et 108 (45,2 %) par les défenseurs, tel que présenté au Tableau 4.33. La

fréquence des activations des bandeaux instrumentés n’a pas été significativement différente

entre les attaquants, les milieux de terrain et les défenseurs (p = 0,2).

Les joueurs à la position centre ont généré 162 (67,8 %) des 239 activations des bandeaux

instrumentés contre 77 (32,2 %) activations pour les joueurs à la position ailier, tel que

présenté au Tableau 4.34. La fréquence des activations des bandeaux instrumentés des

joueurs à la position centre a été significativement plus élevée (p = 0,03) de la fréquence des

joueurs à la position ailier.

Tableau 4.33 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon le rôle des joueurs

Rôle Proportionde joueurs

Techniquesde tête

Impacts involontaires

Total

Attaquant 12,5 % 8 36 44 Milieu de terrain 50,0 % 27 60 87

Défenseur 37,5 % 57 51 108 Total - 92 147 239

Tableau 4.34 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon la position des joueurs

Position Proportion de

joueurs Techniques

de tête Impacts

involontaires Total

Centre 75 % 71 91 162 Ailier 25 % 21 56 77 Total - 92 147 239

Pour les 139 activations des bandeaux instrumentés lors des matchs de compétition de la

saison d’été des joueuses, 39 (28,1 %) activations ont été réalisées par les attaquantes, 41

(29,5 %) par les milieux de terrain et 59 (42,4 %) par les défenseures, tel que présenté au

Tableau 4.35. La fréquence des activations des bandeaux instrumentés n’a pas été

significativement différente entre les attaquantes, les milieux de terrain et les défenseures

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(p = 0,4). Pour les 155 activations des bandeaux instrumentés lors de matchs de compétition

de la saison d’automne, 20 (12,9 %) activations ont été réalisées par les attaquantes, 58

(37,4 %) par les milieux de terrain et 77 (49,7 %) par les défenseures, tel que présenté au

Tableau 4.35. Les activations des bandeaux instrumentés des défenseures ont été

significativement plus importantes (p = 0,001) que les activations des attaquantes et non

significativement différentes des milieux de terrain (p = 0,27). Les proportions des joueuses

en fonction du rôle sur le terrain sont présentées au Tableau 4.36.

Lors de la saison d’été, les joueuses à la position centre ont généré 48 (34,5 %) des 139

activations des bandeaux instrumentés contre 91 (65,5 %) activations pour les joueuses à la

position ailier, tel que présenté au Tableau 4.37. La fréquence des activations des bandeaux

instrumentés des joueuses à la position ailier a été significativement plus importante

(p = 0,002) que les joueuses à la position centre. Lors de la saison d’automne, les joueuses à

la position centre ont généré 81 (52,3 %) des 155 activations des bandeaux instrumentés

contre 74 (47,7 %) activations pour les joueuses à la position ailier, tel que présenté au

Tableau 4.37. La fréquence des activations des bandeaux instrumentés des joueuses à la

position centre n’a pas été significativement plus importante (p = 0,34) que les joueuses à la

position ailier. Les proportions des joueuses en fonction de la position sur le terrain sont

présentées au Tableau 4.38.

Tableau 4.35 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon le rôle des joueuses et selon le type de séance d’acquisition

Matchs de compétition

saison d’été Matchs de compétition

saison d’automne

Rôle Techniques

de tête Impacts

involontairesTotal

Techniquesde tête

Impacts involontaires

Total

Attaquante 26 13 39 16 4 20 Milieu de

terrain 31 10 41 49 9 58

Défenseure 40 19 59 46 31 77 Total 97 42 139 111 44 155

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Tableau 4.36 Proportion des joueuses en fonction du rôle sur le terrain et selon le type de séance d’acquisition

Matchs de compétition

saison d’été Matchs de compétition

saison d’automne Rôle Proportion de joueuses Proportion de joueuses

Attaquante 18,8 % 7,6 % Milieu de terrain 43,8 % 46,2 %

Défenseure 37,4 % 46,2 %

Tableau 4.37 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires selon la position des joueuses et selon le type de séance d’acquisition

Matchs de compétition

saison d’été Matchs de compétition

saison d’automne

Position Techniques

de tête Impacts

involontairesTotal

Techniques de tête

Impacts involontaires

Total

Centre 36 12 48 58 23 81 Ailier 61 30 91 53 21 74 Total 97 42 139 111 44 155

Tableau 4.38 Proportion des joueuses en fonction la position sur le terrain et selon le type de séance d’acquisition

Matchs de compétition

saison d’été Matchs de compétition

saison d’automne Position Proportion de joueuses Proportion de joueuses Centre 31,3 % 38,5 % Ailier 68,7 % 61,5 %

4.3.4 Influence des facteurs reliés aux participants

Cette sous-section présente les paramètres anthropométriques du segment tête-cou et du

paramètre du poids des participants. L’influence de ces paramètres sera par la suite évaluée

lors de l’analyse des régressions.

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4.3.4.1 Paramètres anthropométriques du segment tête-cou

Les paramètres anthropométriques du segment tête-cou ont été normalisés en fonction de la

taille de chaque joueur et de chaque joueuse afin d'identifier le paramètre ayant le plus

d’influence sur l’amplitude des accélérations de la tête des participants. Les moyennes et les

écarts-types des paramètres anthropométriques normalisés du segment tête-cou des

participants sont présentés au Tableau 4.39. La seule différence significative qui a été

identifiée correspond à la différence entre la circonférence normalisée du cou des joueurs et

des joueuses. La circonférence normalisée du cou des joueurs a été significativement plus

élevée (p = 0,02) que la circonférence normalisée du cou des joueuses.

Tableau 4.39 Valeurs moyennes et écarts-types des paramètres anthropométriques normalisés du segment tête-cou des participants

Joueurs Joueuses Paramètres Moyenne Écart-type Moyenne Écart-type

Circonférence 0,212 0,012 0,202 0,011 Largeur 0,074 0,005 0,074 0,006 Hauteur 0,080 0,009 0,085 0,008

Profondeur 0,072 0,007 0,074 0,008

4.3.4.2 Paramètre du poids des participants

L’IMC de chaque joueur et chaque joueuse est présenté à la Figure 4.19, les lignes pointillées

représentent les limites proposées par Santé Canada (Santé Canada, 2012). L’IMC moyen

pour les joueurs était de 24,6 (écart-type 2,54), ce qui indiquait un poids normal. Un total de

trois joueurs a présenté un excès de poids. L’IMC moyen pour les joueuses était de 24,0

(écart-type 2,77), ce qui indiquait aussi un poids normal. Pour les joueuses, six ont présenté

un excès de poids. Les IMC des joueurs n’ont pas été significativement plus élevés (p = 0,32)

que les IMC des joueuses.

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123

4.3.5 Influence de l’environnement

Cette sous-section traite des facteurs environnementaux tels que la température de l’air

ambiant, les paramètres physiques des ballons de soccer et le type de terrain.

4.3.5.1 Température de l’air ambiant

Le Tableau 4.40 présente les valeurs minimales, maximales et moyennes des températures de

l’air ambiant mesurées lors des séances d’acquisition des joueurs et des joueuses. La pluie

n’a pas été présente lors des séances d’acquisition. Les températures moyennes de l’air

ambiant mesurées :

• lors des matchs de compétition des joueurs ont été significativement plus élevées que

celles mesurées lors des entraînements (p = 0,002);

Figure 4.19 IMC des joueurs et des joueuses

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• lors de matchs de compétition de la saison d’été des joueurs ont été significativement

plus élevées que celles mesurées lors des matchs de compétition de la saison d’été des

joueuses (p = 0,004);

• lors de matchs de compétition de la saison d’été des joueuses n’ont pas été

significativement différentes de celles mesurées lors de matchs de compétition de la

saison d’automne (p = 0,14).

Tableau 4.40 Valeurs minimales, maximales et moyennes des températures de l’air ambiant lors des séances d’acquisition pour les joueurs et les joueuses

Joueurs Joueuses

Entraînements saison d’été

Matchs de compétitionsaison d’été

Matchs de compétitionsaison d’été

Matchs de compétition

saison d’automne Minimum 15 °C 12 °C 18 °C 19 °C Maximum 26 °C 45 °C 25 °C 22 °C Moyenne 20,8 °C 25,6 °C 21,5 °C 20,4 °C

4.3.5.2 Paramètres physiques des ballons de soccer

Les valeurs minimales, maximales et moyennes des paramètres physiques des ballons de

soccer qui ont été définis comme la circonférence, la masse et la pression sont regroupées au

Tableau 4.41 pour les matchs de compétition des joueurs et au Tableau 4.42 pour les matchs

de compétition des joueuses. Les principales observations concernant les paramètres

physiques des ballons étaient :

• la limite maximale de la FIFA pour la circonférence du ballon a été dépassée à trois

reprises lors des matchs de compétition de la saison d’automne des joueuses;

• la limite minimale de la FIFA pour la masse du ballon n’a pas été respectée à trois

reprises lors des matchs de compétition des joueurs;

• la limite minimale de la FIFA pour la pression du ballon n’a pas été respectée :

o à une reprise lors d’un match de compétition de la saison d’été pour les

joueuses;

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125

o à quatre reprises lors des matchs de compétition de la saison d’automne des

joueuses.

• chez les joueuses :

o la circonférence moyenne des ballons n’a pas été significativement différente

lors de la saison d’été (p = 0,95) que lors de la saison d’automne;

o la masse moyenne des ballons n’a pas été significativement différente lors de

la saison d’été (p = 0,15) que lors de la saison d’automne;

o la pression moyenne des ballons n’a pas été significativement différente lors

de la saison d’été (p = 0,12) que lors de la saison d’automne.

Tableau 4.41 Paramètres physiques des ballons de soccer lors des matchs de compétition des joueurs

Circonférence

(mm) Masse

(g) Pression

(bar) Minimum 680 379 0,60 Maximum 690 436 0,80 Moyenne 688 420 0,68

Tableau 4.42 Paramètres physiques des ballons de soccer lors des matchs de compétition lors de la saison d’été et de la saison d’automne des joueuses

Matchs de compétition saison d’été

Matchs de compétition saison d’automne

Circonférence (mm)

Masse (g)

Pression (bar)

Circonférence (mm)

Masse (g)

Pression (bar)

Minimum 685 411 0,55 690 434 0,40 Maximum 695 446 0,70 730 439 0,80 Moyenne 691 431 0,63 702 436 0,53

4.3.5.3 Type de terrain

Le nombre de séances d’acquisition des entraînements chez les joueurs a été de sept, de ce

nombre six ont été réalisés sur un terrain synthétique et un seul sur un terrain naturel. Tous

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126

les matchs de compétition se sont déroulés sur un terrain synthétique pour les joueurs et les

joueuses. Ce facteur n’a donc pas été évalué.

4.4 Régressions

Le Tableau 4.43 regroupe les résultats des régressions simples et des régressions multiples de

type pas-à-pas descendant des facteurs qui ont pu influencer la fréquence des techniques de

tête, le nombre de techniques de tête supérieures aux seuils de risque de Zhang, Yang et King

(2004) et la fréquence des impacts involontaires chez les joueurs et chez les joueuses. À noter

que le nombre de techniques de tête qui a été détectée par le critère de Rowson et al. (2012)

n’a pas été suffisant pour permettre l’analyse de l’influence des paramètres selon ce critère.

Les principales observations concernant les facteurs qui ont eu une influence sur les

fréquences étaient :

• pour les techniques de tête :

o chez les joueurs, les paramètres physiques du ballon ont influencé la

fréquence des techniques de tête et le nombre de techniques de tête

supérieures aux seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004);

o chez les joueuses, les paramètres physiques du ballon ont aussi influencé la

fréquence des techniques de tête, mais le rôle et la position des joueuses sur le

terrain ont influencé le nombre de techniques de tête supérieures aux seuils de

risque de Zhang, Yang et King (2004);

• pour les impacts involontaires :

o chez les joueurs, le résultat final du match de compétition a influencé la

fréquence des impacts involontaires;

o chez les joueuses, la position des joueuses a influencé la fréquence des

impacts involontaires.

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Tableau 4.43 Résultats des régressions simples et des régressions multiples pour la fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires

Fréquence des

techniques de tête

Nombre de techniques de tête supérieure aux

seuils de risque du critère de Zhang, Yang

et King (2004)

Fréquence des impacts

involontaires

Joueurs entraînements

saison d’été

Paramètre : Température de

l’air ambiant Facteur : 0,09

Valeur - p : 0,015

-

Paramètre : Température de

l’air ambiant Facteur : 0,36

Valeur - p : 0,028

Joueurs matchs de

compétition saison d’été

Paramètre : Circonférence du

ballon Facteur : 117,7

Valeur - p : 0,028

Paramètre : Pression du ballon

Facteur : 3,32 Valeur - p : 0,043

Paramètre : Résultat final du match

de compétition Facteur : 4,77

Valeur - p : 0,047

Joueuses matchs de

compétition saison été

Paramètre : Pression du

ballon Facteur : 17,82

Valeur - p : 0,0015

Paramètres : Rôle et position

des joueuses Facteur :

3,66 et 2,54 Valeurs - p : 0,04 et 0,029

Paramètre : Position des joueuses

Facteur : 3,22 Valeur- p : 0,0012

Joueuses matchs de

compétition saison automne

Paramètre : Masse du ballon

Facteur : 0,03 Valeur - p :

0,00001

Paramètre : Position des joueuses

Facteur : 2,35 Valeur - p : 0,0004

Paramètre : Température de

l’air ambiant Facteur : 0,27

Valeur - p : 0,018

Le Tableau 4.44 présente les résultats des régressions multiples de type pas-à-pas descendant

pour l’amplitude des accélérations linéaires, des accélérations angulaires et des accélérations

angulaires supérieures aux seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004). À noter que le

nombre d’accélérations linéaires dépassant les seuils du critère de Zhang, Yang et King

(2004) n’a pas permis l’analyse des paramètres selon ce critère. Les principales observations

concernant les facteurs qui ont eu une influence sur les amplitudes des accélérations étaient :

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128

• pour les amplitudes des accélérations linéaires :

o chez les joueurs et chez les joueuses, la circonférence du cou normalisée à la

taille du participant a eu une influence importante sur les accélérations

linéaires;

• pour les amplitudes des accélérations angulaires :

o chez les joueurs, la largeur normalisée du cou a eu le plus d’influence sur les

accélérations angulaires des impacts involontaires;

o chez les joueuses, la circonférence du cou normalisé des joueuses a eu une

influence importante sur les accélérations angulaires;

o chez les joueurs et chez les joueuses, la circonférence du cou normalisé du

participant a eu le plus d’influence sur les accélérations angulaires dépassant

les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004).

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Tableau 4.44 Résultats des régressions multiples pour les amplitudes des accélérations linéaires et des accélérations angulaires des techniques de tête

Accélérations

linéaires Accélérations

angulaires

Accélérations angulaires supérieures aux seuils de risque du critère de Zhang, Yang

et King (2004)

Joueurs entraînements

saison d’été

Paramètre : Mouvement de la

tête Facteur : 19,5

Valeur - p : < 0,05

Paramètre : Largeur du cou

normalisé Facteur : 22 949

Valeur - p : < 0,05

-

Joueurs matchs de

compétition saison d’été

Paramètre : Circonférence du

cou normalisé Facteur : 85,6

Valeur - p : < 0,05

Paramètre : Hauteur du cou

normalisé Facteur : 17,79

Valeur - p : < 0,05

Paramètre : Circonférence du cou

normalisé Facteur : 29,68

Valeur - p : < 0,05

Joueuses matchs de

compétition saison été

Paramètre : Circonférence du

cou normalisé Facteur : 823

Valeur - p : 0,0085

Paramètre : Circonférence du

cou normalisé Facteur : 117 663 Valeur - p : 0,04

Paramètre : Circonférence du cou

normalisé Facteur : 27 341

Valeur - p : 0,007

Joueuses matchs de

compétition saison automne

Paramètre : Circonférence du

cou normalisé Facteur : 1 156

Valeur - p : < 0,05

Paramètre : Circonférence du

cou normalisé Facteur : 296 952 Valeur - p : < 0,05

Paramètre : Masse du ballon

Facteur : 10,9 Valeur - p : < 0,05

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CHAPITRE 5

DISCUSION

Ce chapitre présente une discussion générale sur le projet de recherche. Il présente aussi une

discussion concernant la fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires,

l’amplitude des accélérations de la tête des participants et l’évaluation des situations qui ont

engendré un risque de TCCL. L’évaluation des facteurs d’influence reliés à la fréquence des

techniques de tête et des impacts involontaires est ensuite abordée. Ce chapitre discute aussi

des activations des bandeaux instrumentés sous les seuils de risque des TCCL et de la

conscientisation au risque de TCCL lors de la pratique du soccer. Enfin, il traite des limites et

de la portée de ce projet de recherche.

5.1 Discussion générale sur le projet de recherche

Ce projet de recherche a permis de mesurer la fréquence et les amplitudes des accélérations

linéaires et des accélérations angulaires de la tête de joueurs et de joueuses de soccer, et

d’établir le risque de TCCL lors de la pratique du soccer en temps de jeu réel. Trois études

(Hanlon et Bir, 2012; Lynall et al., 2016; McCuen et al., 2015) ont été réalisées dans le but

d’identifier le risque de TCCL lors de la pratique du soccer en temps de jeu réel. Ces études

comportaient toutefois certaines limites. Par exemple, dans l’étude de Hanlon et Bir (2012),

le facteur de compétition n’était pas présent, les séances d’acquisition consistant uniquement

en des matchs intra-équipe lors d’entraînements. Dans l’étude de McCuen et al. (2015), les

entraînements et les matchs de compétition ont été regroupés ensemble, sous forme de

session, ce qui ne permettait pas de déterminer l’influence du facteur de compétition et du

temps de jeu. Dans l’étude de Lynall et al. (2016), les techniques de tête et les impacts

involontaires ont été regroupés en un seul groupe, ce qui ne permettait pas d’étudier

l’influence du type d’impacts (volontaires ou involontaires).

Ce projet de recherche s’est démarqué à plusieurs égards. En effet, ce projet a inclus des

participants masculins, ce qui n’avait pas été réalisé lors des études de Hanlon et Bir (2012),

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McCuen et al. (2015) et Lynall et al. (2016). Il a aussi permis d’étudier, chez des joueuses

adultes, l’influence de la restriction de l’espace en évaluant la pratique du soccer sur un

terrain pour le jeu 7 contre 7, qui est normalement destiné aux joueurs et aux joueuses de

moins de 13 ans. Également, ce projet de recherche a été le premier à comparer le risque de

TCCL chez des joueurs et des joueuses de soccer selon deux seuils de risque différents. Il a

permis d’évaluer l’influence de plusieurs paramètres tels que le résultat final du match de

compétition, la température de l’air ambiant, les propriétés physiques du ballon, les

paramètres anthropométriques du segment tête-cou et l’IMC des participants.

L’instrument de mesure (SIM-G) utilisé pour ce projet de recherche avait une erreur

quadratique moyenne normalisée maximale de 11,5 % (Triax Technologies inc., 2014). Pour

les trois études antérieures, deux instruments de mesure ont été utilisés. L’instrument de

mesure (HITS) de l’étude de Hanlon et Bir (2012) présentait des coefficients de corrélations

supérieures à 0,92 pour les accélérations linéaires et pour les accélérations angulaires.

Cependant, cet instrument de mesure ne peut plus être utilisé pour des études sur les TCCL

lors de la pratique du soccer (Hanlon et Bir, 2010). Pour les études de McCuen et al. (2015)

et de Lynall et al. (2016) l’instrument de mesure (xPatch) utilisé avait une erreur quadratique

moyenne maximale dépassant les 40 %, et ce, pour les accélérations linéaires et pour les

accélérations angulaires (McCuen et al., 2015). L’instrument de mesure SIM-G semble donc

être le plus approprié pour l’évaluation du risque de TCCL lors de la pratique du soccer.

5.2 Fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires

Chez les joueurs, la fréquence totale des activations des bandeaux instrumentés de même que

la fréquence moyenne des activations des bandeaux instrumentés par 60 minutes de jeu ont

été significativement plus importantes lors des matchs de compétition que lors des

entraînements. Ce résultat était attendu puisque lors des matchs de compétition, le facteur de

compétition entre les joueurs était plus important que lors des entraînements. Ce résultat était

soutenu par l’étude de Nilsson et al. (2013) qui ont déterminé que les matchs de compétition

engendraient un risque de TCCL 78 fois plus élevé que les entraînements. Les impacts

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133

involontaires les plus fréquents lors des entraînements ont été les courses de décélérations,

alors qu’un seul contact entre joueurs a été observé. L’inverse s’est produit lors des matchs

de compétition, les contacts entre joueurs étant les impacts involontaires les plus fréquents.

Ce résultat tend à démontrer que le facteur de compétition était moindre lors des

entraînements, les joueurs ne voulant pas blesser leurs coéquipiers avec un contact physique.

Chez les joueurs, les impacts involontaires ont été significativement plus fréquents que les

techniques de tête. L’intensité de jeu a pu justifier ce résultat. En effet, l’intensité de jeu peut

être caractérisée par l’énergie des joueurs et par la démonstration de leur présence envers

l’équipe adverse, tel que rapporté par Rahnama, Reilly et Lees (2002). Elle peut donc se

traduire par des contacts entre joueurs et par des courses de grande intensité. Ainsi, chez les

joueurs, la fréquence cumulée d’impacts involontaires causée par des contacts entre joueurs,

des courses d’accélération et de décélération ainsi que des changements de direction a été

supérieure à la fréquence des techniques de tête.

Chez les joueuses, la fréquence totale d’activations des bandeaux instrumentés a été

légèrement, mais non significativement plus élevée lors des matchs de compétition de la

saison d’automne que lors des matchs de compétition de la saison d’été. Toutefois, lors de la

saison d’automne, la fréquence moyenne des activations des bandeaux instrumentés par 60

minutes de jeu a été deux fois plus élevée que la fréquence moyenne par 60 minutes de jeu de

la saison d’été, ce qui représentait une différence significative. Cette différence observée

entre les deux saisons peut s’expliquer par la restriction de l’espace. En effet, lors de la

saison d’automne, les joueuses ont joué sur des terrains adaptés au jeu 7 contre 7 et qui était

environ 3 fois plus petit que les terrains de la saison d’été adaptés au jeu 11 contre 11. Aussi,

le rapport de l’espace disponible sur le terrain par joueuse entre le jeu 11 contre 11 et le jeu 7

contre 7 était environ de 1,5. La restriction de l’espace a pu favoriser le jeu aérien et

augmenter le nombre de techniques de tête, tel que mentionné par Lennox et al. (2006). De

plus, le jeu 7 contre 7 était beaucoup plus rapide que le jeu 11 contre 11. Il présentait donc

une intensité de jeu plus élevée. Avec moins d’espace sur le terrain pour se déplacer, une

augmentation de la fréquence des contacts entre joueuses, des courses de décélération et des

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134

changements de direction a été observée lors de la saison d’automne comparativement à la

saison d’été.

Chez les joueuses, lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison

d’automne, les techniques de tête ont été significativement plus fréquentes que les impacts

involontaires. Les techniques de tête ont aussi été la cause la plus fréquente des activations de

l’instrument de mesure (HITS) dans l’étude de Hanlon et Bir (2012). Aussi, pour ce projet de

recherche, le nombre maximal d’activations des bandeaux instrumentés chez une joueuse lors

d’une même séance d’acquisition a été de cinq lors de la saison d’été et de neuf lors de la

saison d’automne. Ces résultats sont été légèrement plus élevés que ceux de Hanlon et Bir

(2012), qui ont déterminé un maximum de quatre activations chez une joueuse lors d’une

même séance. Cette différence peut s’expliquer par l’absence du facteur de compétition dans

l’étude de Hanlon et Bir (2012).

Chez les joueuses, les techniques de tête exécutées lors d’une remise en jeu en touche sont

passées de 16,5 % lors de la saison d’été à 45,9 % lors de la saison d’automne. Cette

augmentation semble avoir été causée par la diminution de l’espace de jeu lors du jeu 7

contre 7. En effet, aucune différence significative n’a été observée pour les autres paramètres

d’influence qui aurait pu aussi justifier cette augmentation tels que la température de l’air

ambiant et les paramètres physiques des ballons de soccer.

La redirection du ballon a été le type de techniques de tête le plus fréquent lors de la saison

d’automne comparativement à la technique de tête de type saut lors de la saison d’été, ce qui

était consistant encore une fois avec la restriction de l’espace. En effet, comme mentionné

précédemment, cette restriction favorisait le jeu aérien et engendrait davantage de techniques

de tête. Aussi, cette restriction obligeait les joueuses à être en constant déplacement afin de

s’éloigner des joueuses adverses pour recevoir le ballon. La joueuse qui réalisait la technique

de tête devait donc rediriger (mouvement de rotation) le ballon pour le passer à une

coéquipière.

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Lors des matchs de compétition de la saison d’été et de la saison d’automne, le type

d’impacts involontaires le plus fréquent a été le contact entre joueuses, ce qui a aussi été

observé par Hanlon et Bir (2012). Lors des saisons d’été et d’automne des joueuses, une

moyenne de 7,7 et de 9,7 activations des bandeaux instrumentés se sont respectivement

produites par séance d’acquisition. Ces activations ont été légèrement supérieures au nombre

moyen d’activations identifié par l’étude de McCuen et al. (2015), avec une moyenne de 4,6.

Cependant, le nombre d’activations moyen de McCuen et al. (2015) regroupait les

entraînements et les matchs de compétition, ce qui a pu réduire la moyenne observée.

Les impacts involontaires ont été le mécanisme engendrant le plus grand nombre

d’accélérations à la tête des joueurs. Chez les joueuses le mécanisme a plutôt été les

techniques de tête. Cette différence peut s’expliquer par les paramètres caractérisant les

joueurs et les joueuses de ce projet de recherche qui diffèrent au niveau de l’âge moyen (18

ans contre 24 ans) et du niveau de compétition (ligue provinciale AAA contre ligue régionale

A), ce qui peut expliquer, au moins en partie, la différence de mécanisme d’activations des

bandeaux instrumentés entre les joueurs et les joueuses.

5.3 Amplitude des accélérations linéaires et des accélérations angulaires

Chez les joueurs et les joueuses, lors des matchs de compétition, les amplitudes moyennes

des accélérations linéaires, des accélérations angulaires et des vitesses angulaires des

techniques de tête ont été significativement plus élevées que les amplitudes moyennes des

impacts involontaires. La comparaison entre les types de techniques de tête et les types

d’impacts involontaires les plus fréquents permet d’expliquer les différences observées entre

les amplitudes moyennes des accélérations et des vitesses angulaires générées par les

techniques de tête et par les impacts involontaires. D’abord pour les techniques de tête, le

type le plus fréquent a été le saut chez les joueurs et chez les joueuses de la saison d’été. Lors

de la saison d’automne des joueuses, la redirection du ballon a été le type de techniques de

tête le plus fréquent. Lors d’un saut, les joueurs et les joueuses se trouvaient dans une

position de déséquilibre, ce qui a pu influencer la stabilité de la contraction musculaire lors

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du contact avec le ballon. De plus, 35,9 % des sauts chez les joueurs, 43,6 % des sauts lors de

la saison d’été chez les joueuses et 29,4 % des sauts lors de la saison d’automne chez les

joueuses ont été réalisés lors de la présence d’au moins un joueur adverse ou une joueuse

adverse. La présence d’un autre joueur ou d’une autre joueuse adverse impliquait parfois un

contact léger entre les joueurs et entre les joueuses, ce qui a pu aussi avoir une influence sur

la stabilité du joueur et de la joueuse exécutant la technique de tête. Concernant la redirection

du ballon chez les joueuses, cette technique de tête implique un mouvement de rotation de la

tête pouvant causer un couple résultant important à la tête, malgré la stabilité des pieds des

joueuses au sol. Ensuite pour les impacts involontaires, le contact entre joueurs et le contact

entre joueuses ont été les types d’impacts involontaires les plus fréquents lors des matchs de

compétition des joueurs et des joueuses lors de la saison d’été et de la saison d’automne. Lors

des contacts entre joueurs ou entre joueuses, le joueur ou la joueuse pouvait se stabiliser plus

facilement, même en position de déséquilibre, car les pieds étaient directement en contact

avec le sol. Alors, les amplitudes des accélérations de la tête générées par les techniques de

tête, chez les joueurs et chez les joueuses, ont été plus importantes que les amplitudes des

impacts involontaires. Et cette différence a pu être expliquée par le type de techniques de tête

et le type d’impacts involontaires les plus fréquents.

Chez les joueuses, les amplitudes des accélérations linéaires des techniques de tête ont varié

de 15,0g à 65,4g, ce qui s’apparente à celles de Hanlon et Bir (2012) qui ont obtenu un

intervalle de 4,5g à 63g. Les amplitudes des accélérations angulaires des techniques de tête

ont pour leur part varié de 700 rad/s2 à 12 900 rad/s2, ce qui représente un intervalle plus

élevé que celui obtenu par Hanlon et Bir (2012) avec des accélérations angulaires variant de

179,5 rad/s2 à 8 869 rad/s2.

Pour ce projet de recherche, les amplitudes des accélérations linéaires et des accélérations

angulaires lors d’impacts involontaires ont varié de 15,0g à 67,3g et de 600 rad/s2 à

9 700 rad/s2. Ces amplitudes ont été plus élevées que celles mesurées par Hanlon et Bir

(2012) qui ont obtenu des intervalles de 5g à 56,7g pour les accélérations linéaires et de

497,5 rad/s2 à 5 179,5 rad/s2 pour les accélérations angulaires.

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137

Les amplitudes des accélérations linéaires des activations des bandeaux instrumentés

mesurées lors de ce projet de recherche ont été soutenues par Lynall et al. (2016) qui ont

obtenu un intervalle de 10g à 66,1g lors des matchs de compétition. Pour les accélérations

angulaires, les amplitudes de Lynall et al. (2016) ont été plus élevées que celles mesurées

lors de ce projet de recherche avec un intervalle de 317,95 rad/s2 à 15 667,5 rad/s2 lors des

matchs de compétition. Les écarts observés entre les amplitudes des accélérations mesurées

lors de ce projet de recherche et lors des études de Hanlon et Bir (2012) et de Lynall et al.

(2016) concernent principalement les amplitudes des accélérations angulaires de la tête. Deux

facteurs d’influence ont pu justifier ces écarts. Premièrement, le facteur de compétition qui se

traduisait par l’intensité de jeu était différent dans chacune des études. Pour ce projet de

recherche, les joueuses ont participé à des matchs de compétition dans la ligue régionale A,

ce qui correspondait à des matchs plus compétitifs que les matchs intra-équipe réalisés lors

des séances d’entraînement de l’étude de Hanlon et Bir (2012). À l’inverse, les joueuses de

l’étude de Lynall et al. (2016) ont participé à des matchs de compétition dans la ligue

universitaire américaine en première division, ce qui correspondait à des matchs plus

compétitifs que les matchs de compétition de la ligue régionale A. C’est pourquoi les

amplitudes des accélérations angulaires ont été plus élevées pour ce projet de recherche

comparativement à celles mesurées par Hanlon et Bir (2012), mais moindre comparativement

à celles mesurées par Lynall et al. (2016). Deuxièmement, l’âge était différent dans chacune

des études. En effet, les joueuses de ce projet de recherche étaient âgées de 24,1 ± 1,4 ans,

alors que les joueuses de Hanlon et Bir (2012) étaient âgées de 13 et 14 ans et les joueuses de

Lynall et al. (2016) de 19,1 ± 0,1 ans. Par ailleurs, la variation du développement musculaire

en fonction de l’âge, pourrait expliquer que les écarts observés étaient seulement reliés aux

amplitudes des accélérations angulaires qui nécessitent une plus grande stabilisation

musculaire comparativement aux accélérations linéaires.

Au CHAPITRE 2, deux hypothèses ont été émises. La première était la suivante : il est

attendu que les amplitudes des accélérations linéaires moyennes (H1-1) et des accélérations

angulaires moyennes (H1-2) causées par les techniques de tête et par les impacts

involontaires mesurées chez les joueuses de soccer soient significativement plus importantes

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que celles mesurées chez les joueurs. Les amplitudes des accélérations linéaires moyennes de

la tête des joueuses n’ont pas été significativement différentes des amplitudes des

accélérations linéaires moyennes de la tête des joueurs. L’hypothèse H1-1 n’a donc pas été

confirmée pour les joueuses de ce projet de recherche. Les amplitudes des accélérations

angulaires moyennes de la tête des joueurs ont été plus élevées que les amplitudes des

accélérations de la tête des joueuses, alors l’hypothèse H1-2 n’a pas été confirmée.

L’hypothèse H1 n’a donc pas été confirmée. Le niveau de compétition (ligue) et l’intensité

de jeu ont pu en être la cause. En effet, les joueurs évoluaient dans la ligue provinciale AAA

dans laquelle l’intensité de jeu était toujours au maximum, car des recruteurs des universités

canadiennes et américaines pouvaient être présents lors des matchs de compétition. Quant

aux joueuses, elles évoluaient dans la ligue régionale A et la majorité d’entre elles avaient un

emploi à temps plein. Au cours du projet de recherche, plusieurs joueuses ont mentionné

qu’une blessure comme une blessure à la cheville ou un TCCL pourrait les empêcher de

travailler. Ces joueuses ont volontairement choisi de jouer dans une ligue de niveau de

compétition et d’intensité de jeu moindre dans le but de réduire leur risque de blessure, ce qui

a pu influencer les amplitudes des accélérations de la tête.

5.4 Évaluation des situations présentant un risque de TCCL

Le nombre maximal d’activations des bandeaux instrumentés qui ont franchi les seuils de

risque pour un joueur lors d’une même séance d’acquisition a été de deux lors des

entraînements et de quatre lors des matchs de compétition. Ce résultat était aussi attendu, car

lors des matchs de compétition, le facteur de compétition entre les joueurs était plus

important que lors des entraînements. Ces résultats sont soutenu par Gessel et al. (2007) qui

ont identifié un taux de TCCL supérieur lors des matchs de compétition que lors des

entraînements chez les joueurs de niveau secondaire et de niveau universitaire.

Tel que précisé précédemment, chez les joueurs, la fréquence des impacts involontaires a été

supérieure à la fréquence des techniques de tête lors des entraînements et lors des matchs de

compétition. Mais, lorsque les critères des seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004) et

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de Rowson et al. (2012) ont été pris en compte, le nombre des techniques de tête considérées

à risque a été équivalent au nombre d’impacts involontaires considérés à risque lors des

entraînements et a été supérieur au nombre d’impacts involontaires lors des matchs de

compétition. Chez les joueuses, le nombre de techniques de tête était toujours supérieur au

nombre d’impacts involontaires après la confrontation des amplitudes des accélérations aux

seuils de risque. Les techniques de tête ont donc été le mécanisme qui a généré le plus grand

nombre d’accélérations de la tête considérées à risque, selon les deux critères, chez les

joueurs et chez les joueuses, et ce, malgré les différences entre les deux populations. Ces

résultats ont été supportés par Comstock et al. (2015) et par Marar et al. (2012) qui ont

identifié les techniques de tête comme l’activité causant la plus grande proportion des

blessures à la tête. Ces résultats ont démontré que les techniques de tête doivent être

considérées comme un facteur de risque de TCCL lors de la pratique du soccer, ce qui était

en opposition avec les études de Lovell (2004), Colvin et al. (2009) et O’Kane (2016).

La seconde hypothèse émise au CHAPITRE 2 était la suivante : il est attendu que la

fréquence des techniques de tête (H2-1) et des impacts involontaires (H2-2) dépassant les

seuils de risque lors des matchs de compétition soit plus importante que la fréquence des

techniques de tête et des impacts involontaires lors des entraînements. Afin de simplifier

l’analyse de l’hypothèse H2-1 et de l’hypothèse H2-2, le Tableau 5.1 a été créé. Ce dernier

reprend les informations qui ont été présentées au CHAPITRE 4. Selon les critères de Zhang,

Yang et King (2004) et de Rowson et al. (2012), le nombre de techniques de tête qui a

franchi les seuils de risque lors des matchs de compétition a été supérieur au nombre lors des

entraînements. La conclusion a été la même pour le nombre d’impacts involontaires. Par

conséquent, l’hypothèse H2-1 et l’hypothèse H2-2 ont été confirmées pour la population de

joueurs de ce projet de recherche.

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Tableau 5.1 Comparaison du nombre de techniques de tête et d’impacts involontaires ayant franchi les seuils de risque lors des entraînements et des matchs de compétition

des joueurs

Techniques de tête Impacts involontaires

Entraînementssaison d’été

Matchs de compétitionsaison d’été

Entraînementssaison d’été

Matchs de compétitionsaison d’été

Accélération linéaire Zhang, Yang et King

(2004) 1 3 0 2

Accélération angulaire Zhang, Yang et King

(2004) 1 33 2 5

Rowson et al. (2012) 1 8 0 2

Les critères de Zhang, Yang et King (2004) et de Rowson et al. (2012) ont été utilisés dans le

but d’identifier le type de techniques de tête et le type d’impacts involontaires les plus

susceptibles d’engendrer un risque de TCCL. Le type de techniques de tête le plus à risque de

causer un TCCL chez les joueurs a aussi été le type de techniques de tête le plus fréquent soit

le saut. Chez les joueuses et lors des deux saisons, le type de techniques de tête ayant causé le

plus de risque de TCCL a été la redirection du ballon. Ces résultats pourraient être causé par

la différence de stabilité du segment tête-cou entre les joueurs et les joueuses, tel que

démontré par Tierney et al. (2005) et Vasavada, Danaraj et Siegmund (2008). En effet, chez

les joueurs, le saut, qui engendre un déséquilibre et une instabilité de la contraction

musculaire, a été le type de techniques de tête le plus fréquent et le plus à risque. Cependant,

chez les joueuses, le saut et la redirection du ballon ont été les deux types de techniques de

tête les plus fréquents lors des deux saisons. Mais le type de techniques de tête ayant causé le

plus de risque de TCCL a été la redirection du ballon, qui offre généralement une stabilité au

sol. Ceci pourrait signifier que même si la redirection du ballon offre une plus grande

stabilité que le saut, le mouvement de rotation de la tête semble causer un couple résultant

plus important à la tête que l’instabilité générée par le saut.

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Concernant le type d’impacts involontaires le contact entre joueurs et le contact entre

joueuses ont été identifiés comme les types d’impacts involontaires les plus à risque

d’engendrer un TCCL. Ces résultats ont été soutenus par Comstock et al. (2015) qui ont

obtenu ces mêmes résultats chez les joueurs et les joueuses de niveau secondaire et de niveau

universitaire.

Les critères de Zhang, Yang et King (2004) et de Rowson et al. (2012) ont aussi été utilisé

pour identifier les mouvements de la tête qui ont engendré le plus de risque de causer un

TCCL chez les joueurs et chez les joueuses. Pour les techniques de tête, le mouvement de la

tête qui a engendré le plus de risque de causer un TCCL chez les joueurs et chez les joueuses

a été l’avant droit. Lors d’une technique de tête, le contact entre le ballon et la tête se fait

généralement au front et à la ligne des cheveux, ce qui correspond à la catégorie avant centre.

Mais, lorsque le joueur ou la joueuse souhaitait rediriger le ballon, le contact entre le ballon

et la tête devait se faire davantage sur les côtés du front, ce qui a possiblement engendré une

rotation de la tête plus importante que lors du contact au front et à la ligne des cheveux. Ce

résultat a aussi été soutenu par les types de techniques de tête qui ont engendré le plus de

risque de TCCL. En effet, l’instabilité générée par le saut et le mouvement de rotation causé

par la redirection du ballon ne permettait pas d’effectuer une technique de tête dite idéale,

soit au front et à la ligne des cheveux.

Pour les impacts involontaires, le mouvement de la tête qui a engendré le plus de risque de

TCCL a été l’avant gauche chez les joueurs et le côté gauche chez les joueuses. Le type

d’impacts involontaires le plus à risque, identifié par le contact entre joueurs et le contact

entre joueuses, combiné au mouvement commun de la tête partant de la gauche de la tête ont

semblé démontrer que les participants avaient une instabilité musculaire plus importante du

côté gauche que les impacts dans le plan frontal (avant centre, arrière centre, menton). Cette

justification a été soutenue par Hodgson, Thomas et Khalil (1983) qui ont mentionné que

l’accélération angulaire de la tête était plus importante lors d’un impact latéral que lors d’un

impact frontal.

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Lors de ce projet de recherche, le risque de TCCL a été évalué à l’aide des critères de Zhang,

Yang et King (2004) et de Rowson et al. (2012). Afin d’obtenir une comparaison juste entre

ces deux critères, seule l’accélération angulaire de Zhang, Yang et King (2004) a été comparé

au critère de Rowson et al. (2012). Le critère de Zhang, Yang et King (2004) a été construit

pour un laps de temps de spécifique (10 à 30 ms), alors que seule la valeur maximale

d’accélération angulaire a été confrontée au critère lors de ce projet de recherche. Cette

différence supposait que l’analyse du risque de TCCL au cours de ce projet a été plus

conservatrice que l’analyse du risque établi par Zhang, Yang et King (2004). Mais, de

manière générale, le critère de Zhang, Yang et King (2004) a été identifié comme un critère

conservateur et le critère de Rowson et al. (2012) comme un critère permissif. En effet, le

critère de Zhang, Yang et King (2004) a détecté davantage de risque de TCCL que le critère

de Rowson et al. (2012). Par exemple, la différence entre le nombre de techniques de tête qui

a franchi les seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004) et de Rowson et al. (2012) a été

considérable, et ce, autant chez les joueurs que chez les joueuses. En effet, chez les joueurs,

lors des matchs de compétition, l’écart entre le nombre de techniques de tête détecté par les

deux critères était de 28 occurrences chez les joueurs, et de 17 et 16 occurrences chez les

joueuses lors de la saison d’été et d’automne respectivement. Les écarts observés pourraient

être justifiés par les méthodes de construction des seuils de risque. Par exemple, les

accélérations angulaires du critère de Rowson et al. (2012) sont légèrement différentes des

accélérations angulaires du critère de Zhang, Yang et King (2004), mais la construction du

critère de Rowson et al. (2012) impliquait aussi la vitesse angulaire, ce qui a restreint

considérablement l’identification du risque de TCCL lors de ce projet de recherche,

contrairement au critère de Zhang, Yang et King (2004). La vitesse angulaire permettait de

relier avec plus de précision les accélérations angulaires subies à la tête et la tolérance aux

blessures, puisqu’une accélération angulaire de grande amplitude peut être tolérée lors d’un

court laps de temps (Rowson et al., 2012). Le critère de Rowson et al. (2012) permettrait

donc une plus grande probabilité d’un vrai diagnostique de TCCL que le critère de Zhang,

Yang et King (2004).

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Cette comparaison entre les deux critères a soulevé deux éléments de questionnement.

Premièrement, les deux critères ont été établis spécifiquement pour l’évaluation du risque de

TCCL lors de la pratique du football et lors de contacts impliquant le port d’un casque de

protection. Naunheim et al. (2003) ont expliqué que le casque de football permettait

d’atténuer les impacts avec des objets très rigides comme le casque d’un autre joueur ou le

sol et que les matériaux souples à l’intérieur du casque de football augmentaient la durée

nécessaire du transfert du moment cinétique au crâne, ce qui réduisait les accélérations de la

tête lors d’un impact. Comme le soccer ne se pratique pas avec le port d’un casque de

protection, les accélérations sont transmises directement à la tête, sans intermédiaire. C'est

pourquoi l’amplitude des accélérations pouvant engendrer un risque de TCCL pourrait être

moindre au soccer qu’au football. Par conséquent, l’utilisation d’un critère permissif comme

le critère de Rowson et al. (2012) limiterait l’identification du risque possible de TCCL.

Aussi, les instruments de mesure ont tous des erreurs de mesure, ce qui pourrait avoir une

influence sur l’identification du risque possible de TCCL lors de l’utilisation d’un critère

permissif pour la pratique du soccer.

Deuxièmement, l’utilisation d’un critère permissif permettrait une plus grande probabilité

d’un vrai diagnostique de TCCL, mais les différences d’âge et du genre, les différences

anthropométriques du segment tête-cou, les différents niveaux de compétition, l’état

physiologique et l’historique de TCCL des joueurs et des joueuses sont des paramètres non

compris dans la construction du critère actuel de Rowson et al. (2012). Chaque joueur et

chaque joueuse sont différents et l’état général d’un joueur ou d’une joueuse peut varier au

cours d’un même match de compétition. Ainsi, le critère de Zhang, Yang et King (2004) a été

identifié comme un critère conservateur dans ce projet de recherche, mais avec le peu

d’informations actuelles sur les TCCL lors de la pratique du soccer, la simple présence d’un

risque de TCCL est suffisant pour suggérer à un joueur ou à une joueuse de consulter un

professionnel de la santé lorsque l’accélération de la tête dépasse les seuils de risque du

critère de Zhang, Yang et King (2004).

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144

5.5 Facteurs d’influence sur la fréquence des techniques de tête et des impacts involontaires

Chez les joueurs et chez les joueuses, le rôle de défenseur et de défenseure a généré le plus

grand nombre d’activations des bandeaux instrumentés. Ces résultats ont été soutenus par

Lynall et al. (2016) qui ont aussi déterminé que les défenseures avaient engendré le plus

grand nombre d’activations des instruments de mesure (xPatch). De plus, chez les joueuses,

le rôle de milieu de terrain a aussi engendré plus d’activations des bandeaux instrumentés que

les attaquantes, ce qui a aussi été observé par Lynall et al. (2016).

Concernant la position des joueurs, les joueurs à la position centre ont généré deux fois plus

d’activations des bandeaux instrumentés que les joueurs à la position ailier. Toutefois, ce

résultat a pu être influencé par la proportion plus importante (75 %) de joueurs qui évoluaient

à la position centre. Lors de la saison d’été, les joueuses à la position ailier ont généré près de

deux fois plus d’activations des bandeaux instrumentés que les joueuses à la position centre.

Ce résultat a pu être influencé par la plus grande proportion de joueuses qui évoluaient à la

position ailier (68,7 %). Lynall et al. (2016) ont aussi observé un plus grand nombre

d’activations des instruments de mesure (xPatch) chez les joueuses à la position ailier que les

joueuses à la position centre. Lors de la saison d’automne, les joueuses à la position centre

ont généré plus d’activations des bandeaux instrumentés que les joueuses à la position ailier,

et ce, même si seulement 38,5 % des joueuses évoluaient à cette position. La position des

joueuses qui a généré le plus d’activations n’a pas été la même lors de la saison d’été et lors

de la saison d’automne. Ce résultat pourrait être expliqué par la différence entre le style de

jeu lors du jeu 11 contre 11 et du jeu 7 contre 7. D’abord, lors du jeu 11 contre 11, les

joueuses avaient de l’espace pour faire des passes sur les côtés du terrain et des changements

d’ailes définis par le botté du ballon d’un côté à l’autre du terrain de soccer de manière

diagonale. Alors, lors de la saison d’été, les joueuses à la position ailier ont été plus

sollicitées que les joueuses à la position centre, augmentant ainsi la probabilité d’activer les

bandeaux instrumentés. Ensuite, lors du jeu 7 contre 7, le jeu était beaucoup plus rapide que

le jeu 11 contre 11, puisque les joueuses avaient environ 3 fois moins d’espace sur le terrain

pour effectuer des passes sur les côtés ou des changements d’ailes. Ainsi, lors de la saison

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d’automne, les joueuses à la position centre étaient plus sollicitées, puisqu’elles permettaient

d’effectuer les changements d’ailes plus rapides, ce qui a pu augmenter les activations des

bandeaux instrumentés.

L’analyse des régressions a permis d’identifier les paramètres des ballons de soccer comme

les facteurs ayant eu le plus d’influence sur la fréquence des techniques de tête, et ce, autant

chez les joueurs que chez les joueuses. Le paramètre de la circonférence du ballon a été le

paramètre avec la plus grande valeur du facteur, ce qui a semblé indiquer que ce paramètre

devrait être vérifié davantage par les arbitres lors des matchs de compétition. Le rôle et la

position des joueuses ont aussi été deux facteurs d’influence concernant le nombre de

techniques de tête dépassant les seuils de risque et la fréquence des impacts involontaires

chez les joueuses. Chez les joueurs, le résultat final du match de compétition a été le

paramètre avec le plus grand facteur lors des impacts involontaires. Par conséquent, le

résultat final du match de compétition identifié comme paramètre ayant le plus d’influence

chez les joueurs lors des impacts involontaires a confirmé que l’intensité de jeu était plus

importante chez les joueurs que chez les joueuses.

La température de l’air ambiant a eu peu d’influence sur la fréquence des techniques de tête

et des impacts involontaires. Cependant, des températures de 45 °C ont été mesurées, ce qui

représentait un risque de déshydratation. En effet, Reilly (1997) ont mesuré une perte d’eau

d’environ 3 % de la masse corporelle à une température de 33 °C et une humidité relative de

40 % ainsi qu’à une température de 26,3 °C et une humidité relative de 78 %. Lors du match

de compétition joué à une température de 45 °C, les arbitres n’ont pas imposé de pauses

d’eau, tel que suggéré par la Fédération de soccer du Québec (2016) lors de température

élevée. Aussi, lors de ce match de compétition, le nombre d’impacts involontaires observé a

été le plus élevé avec 34 impacts involontaires.

L’analyse des régressions a aussi permis d’identifier les paramètres anthropométriques du

segment tête-cou comme les facteurs ayant eu le plus d’influence sur l’amplitude des

accélérations linéaires et des accélérations angulaires des techniques de tête, et ce, autant

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chez les joueurs que chez les joueuses. La circonférence du cou normalisée a été le paramètre

ayant le plus d’influence sur les amplitudes des accélérations linéaires et accélérations

angulaires des techniques de tête et les facteurs les plus élevés ont été observés chez les

joueuses. Bien que la circonférence du cou normalisée ait été le seul paramètre

significativement plus élevé chez les joueurs que chez les joueuses, ce paramètre semble

avoir eu une influence importante pour les joueurs et les joueuses. Ceci suppose que le

développement musculaire des muscles du cou et du dos, tels que les sternocléidomastoïdiens

et les trapèzes, des joueurs et des joueuses de ce projet de recherche n’était peut-être pas

adéquat.

5.6 Activations des bandeaux instrumentés sous les seuils de risque de TCCL

Les critères des seuils de risque de Zhang, Yang et King (2004) et de Rowson et al. (2012)

ont permis d’identifier le risque de TCCL en fonction des amplitudes des accélérations subies

à la tête de joueurs et de joueuses de soccer. Par contre, qu’arrive-t-il lorsqu’un joueur ou une

joueuse subit un nombre important d’activations des bandeaux instrumentés sous les seuils de

risque de TCCL lors d’un entraînement ou d’un match de compétition, tel que constaté au

cours de ce projet de recherche? Par exemple, un joueur a activé le bandeau instrumenté à 14

reprises lors d’un entraînement de 60 minutes. Ce même joueur a activé le bandeau

instrumenté à 22 reprises lors d’une période de jeu de 45 minutes lors d’un match de

compétition. Les critères actuels n’ont pas permis de considérer la fréquence d’activations

des bandeaux lors d’un court laps de temps, tel qu’un entraînement ou un match de

compétition, comme un facteur de risque. Pourtant, plusieurs études telles que Lipton et al.

(2013), Meythaler et al. (2001) et Petraglia, Bailes et Day (2015) ont rapporté que des

impacts répétitifs sous les seuils de risque de TCCL peuvent engendrer des modifications

anatomiques et physiologiques de l’encéphale.

Aussi, aucun diagnostic de TCCL n’a été fait chez les joueuses au cours de ce projet de

recherche, mais deux joueuses se sont plaintes d'étourdissements, de maux de tête, de maux

de cœur et de sensibilité à la lumière à la suite d’un match de compétition de la saison

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d’automne. Chez l’une des joueuses, les symptômes tels que des étourdissements et des maux

de tête ont été présents dès la première période de jeu de ce match de compétition. Cette

joueuse avait subi un impact involontaire et effectué trois techniques de tête lors de la

première période de jeu, dont deux techniques de tête qui ont dépassé les seuils de risque de

Zhang, Yang et King (2004). Au cours de la première période de jeu, la joueuse a dû se

coucher au sol afin de diminuer les étourdissements, voir Figure 5.1. Mais malgré les

conseils de l’entraîneur qui lui a suggéré de rester au banc, la joueuse a décidé de retourner

au jeu quelques minutes plus tard. La seconde joueuse a ressenti les symptômes après le

match de compétition. Cette joueuse n’a subi aucune activation du bandeau instrumenté lors

de la première période de jeu, mais elle a effectué quatre techniques de tête lors de la

deuxième période, dont une qui dépassait les seuils de Zhang, Yang et King (2004). Les deux

joueuses n’ont pas participé au match de compétition la semaine suivante. Elles ont affirmé

que les symptômes ont persisté au cours des deux semaines suivant le match de compétition

en question. De plus, ces joueuses ont été identifiées comme les deux joueuses ayant effectué

le plus de techniques de tête au cours de ce projet de recherche. Le lien entre les techniques

de tête et la présence de symptôme similaires aux TCCL a été soutenu par Janda, Bir et

Cheney (2002) qui ont déterminé que l’exécution de techniques de tête causait des

symptômes de TCCL chez des joueurs de soccer.

Figure 5.1 Joueuse en période de récupération

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5.7 Conscientisation au risque de TCCL

Au cours de ce projet de recherche, les joueurs et les joueuses de même que les entraîneurs

ont été informés lorsque les activations des bandeaux instrumentés étaient supérieures aux

seuils de risque de 50 % des deux critères. Lors d’une séance d’acquisition, un joueur a été

rencontré dans le but de l’informer qu’il était à risque de subir un TCCL. Ce joueur a

mentionné qu’il était épuisé par un manque de sommeil causé par des problèmes personnels.

Ce joueur a aussi affirmé que cette situation avait une influence sur sa préparation mentale et

sa concentration lors des matchs de compétition. Un joueur distrait peut être moins conscient

des conséquences associées aux décisions prises lors de situations de jeu. Ainsi, ce joueur a

continué à jouer le match de compétition, avec l’accord de son entraîneur, sans rencontrer les

physiothérapeutes présents lors du match de compétition. Cette décision démontre un

manque de conscientisation auprès des joueurs et des entraîneurs de soccer. Par ailleurs, ce

joueur a été le joueur qui a subi le plus d’activation du bandeau instrumenté dépassant les

seuils de risque avec un total de 13 activations pour temps de jeu de 6,5 heures.

Lors d’une autre séance d’acquisition, un joueur et son entraîneur ont été informés, à la

période de la mi-temps, que le joueur avait subi un impact involontaire ayant engendré une

accélération linéaire de la tête de 82,9g, dépassant le seuil de risque de 50 %, et une

accélération angulaire de 12 000 rad/s2, dépassant le seuil de risque de 80 % du critère de

Zhang, Yang et King (2004). Le joueur ne semblait pas présenter de symptômes de TCCL.

L’entraîneur et lui ont alors convenu ensemble qu’il retournerait au jeu. Cette décision a été

prise sans la consultation des physiothérapeutes présents lors du match de compétition, ce qui

démontre encore une fois un manque de conscientisation auprès des joueurs et des

entraîneurs de soccer. Au cours de ce match de compétition, sur un total de 90 minutes de

jeu, le joueur a subi un total de 12 activations du bandeau instrumenté, de ce nombre il y a eu

8 impacts involontaires dont un dépassait les seuils de risque de TCCL et 4 techniques de tête

dont 2 dépassaient les seuils de risque de TCCL.

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L’élément le plus marquant de ce projet de recherche a été le manque de conscientisation du

risque de TCCL chez les joueurs, les joueuses et même les entraîneurs lors de la pratique du

soccer. Tout au long du projet de recherche, les joueurs, les joueuses et les entraîneurs

posaient beaucoup de questions sur le sujet et désiraient comprendre quelles situations

pouvaient engendrer ce risque et les actions à prendre lorsque ces situations survenaient.

Aussi, les entraîneurs ont suivi des formations afin de pouvoir diriger une équipe, mais ces

formations ne mettaient pas l’accent sur le risque de TCCL. Les entraîneurs ont mentionné

que dans ces formations, l’exemple typique était celui d’un joueur ou d’une joueuse

inconscient(e) au sol à la suite d’un impact. Mais les symptômes du TCCL peuvent aussi être

des vertiges, de la confusion et des maux de tête, troubles de mémoire et ne sont pas les

mêmes selon le joueur ou la joueuse, tels que rapporté par Iverson et al. (2004), Janda, Bir et

Cheney (2002) et Parachute - ThinkFirst Canada (s.d.).

5.8 Limites du projet de recherche

Lors de ce projet de recherche, les acquisitions ont été réalisées à l’extérieur lors de la saison

d’été. Par conséquent, plusieurs paramètres tels que la température de l’air ambiant et la

vitesse du vent ne pouvaient être contrôlés. De plus, la grande demande pour l’accès aux

terrains n’a pas permis l’utilisation du même terrain pour tous les entraînements des joueurs.

Pour les matchs de compétition, le terrain variait en fonction du statut de receveur ou de

visiteur de l’équipe et de la provenance de l’équipe adverse. Par conséquent, les terrains

n’ont pas toujours été les mêmes et la qualité de la surface des terrains a pu varier au cours

du projet de recherche.

Les principales limites de ce projet de recherche ont été le nombre de joueurs, le nombre de

séances d’acquisition et les différences entre les deux populations. Le nombre de joueurs a

été une limite, car selon un test de puissance (β = 80 %, α = 5 %), le nombre de participants

pour chaque population devait être de 10 et seulement 8 joueurs ont participé au projet de

recherche. Le nombre de séances d’acquisition a aussi été considéré comme une limite, car

l’acquisition des données tout au long de la saison aurait permis d’obtenir davantage

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d’informations sur les paramètres d’influence tels que la température de l’air ambiant et les

paramètres physiques des ballons de soccer. Une analyse comparative détaillée entre les

joueurs et les joueuses n’a pu être réalisée, car les différences entre les deux populations

telles que l’âge (18 ans contre 24 ans) et le niveau de compétition (ligue provinciale AAA

contre ligue régionale A) étaient considérables.

5.9 Portée du projet de recherche

À la suite de ce projet de recherche, cinq points clés ont été soulevés pour la réalisation

d’études futures. Premièrement, les critères actuels devraient être adaptés spécifiquement

pour la pratique du soccer. Ce projet de recherche a confirmé qu’il existe un risque de TCCL

lors de la pratique du soccer, comme stipulé par Hanlon et Bir (2012). De ce fait, le soccer

devrait avoir un critère composé de seuils de risque construit spécifiquement pour ce sport,

car les différences entre le soccer et le football ne sont pas négligeables.

Deuxièmement, ce projet de recherche a permis de démontrer que les types de techniques de

tête et les types d’impacts involontaires les plus fréquents et causant le plus de risque de

TCCL étaient différents selon l’âge et le niveau de compétition. Même si les séances

d’acquisition réalisées dans ce projet de recherche ont contribué à augmenter le nombre de

données pour la littérature actuelle, plusieurs nouvelles populations de joueurs et de joueuses

du même âge et évoluant dans la même ligue de compétition permettrait d’étudier l’influence

du genre sur le risque de TCCL lors de la pratique du soccer.

Troisièmement, les nouvelles populations suggérées seraient des joueurs adolescents et des

joueuses adolescentes. Ces populations permettraient l’étude de nouveaux facteurs

d’influence tels que l’influence des accélérations sous les seuils de risque de TCCL sur les

régulations hormonales qui ont été identifiés lors de TCCL par Acerini et al. (2006) et qui

peuvent avoir des répercussions sur le développement normal de ces populations. Un autre

facteur d’influence à étudier serait l’évaluation de l’apport d’électrolyte au cours d’un

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entraînement et d’un match de compétition pour contrer la fatigue physiologique des joueurs

et des joueuses.

Quatrièmement, ce projet de recherche a permis d’identifier le segment tête-cou comme un

des facteurs ayant le plus d’influence sur les amplitudes des accélérations subies à la tête, et

ce, autant chez les joueurs que chez les joueuses. Par conséquent, le développement

d’entraînements musculaires simple ciblant les muscles du cou et du dos pour augmenter la

stabilité du segment tête-cou et spécifiquement pour des joueurs et des joueuses de soccer

amateurs devrait être une étude prioritaire.

Cinquièmement, tel que mentionné précédemment les critères actuels ont été construits

seulement en fonction de l’amplitude des accélérations subie à la tête et ne considèrent pas la

fréquence des techniques de tête ou des impacts involontaires lors d’un court laps de temps

comme un entraînement ou un match de compétition. Ces seuils de risque ont permis

d’identifier le risque immédiat de TCCL à la suite d’un impact générant une grande

accélération à la tête. Toutefois, de nouveaux seuils devraient être construits afin d’identifier

le risque de TCCL en fonction de la fréquence et des amplitudes des accélérations subies à la

tête lors d’un court laps de temps. Ce projet de recherche a démontré la nécessité d’établir de

nouveaux critères identifiant le risque de TCCL, car les participants du projet ont subi un

nombre important d’accélérations à la tête supérieures à 10g, lors des entraînements et des

matchs de compétition, ce qui a aussi été confirmé par Hanlon et Bir (2012) et McCuen et al.

(2015). Ces seuils de risque ont aussi été justifiés par Lipton et al. (2013) qui ont précisé

qu’un joueur ou une joueuse ayant subi un TCCL à la suite d’un impact unique de grande

intensité peut récupérer complètement de cette blessure, car les mécanismes de régénération

du tissu nerveux fonctionnent adéquatement lors de ce type d’impact. Ces mécanismes

seraient surpassés par la quantité et la fréquence des micros-blessures causées par les impacts

répétitifs présentant des accélérations sous les seuils de risque.

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CONCLUSION

La pratique du soccer, comme la pratique de tous sports, implique un risque de blessures.

Une blessure en particulier est observée dans la majorité des sports et elle est identifiée par le

TCCL. Un des mécanismes lésionnels les plus importants en lien avec les TCCL est

l’accélération de la tête. Au soccer, l’accélération de la tête est engendrée par des techniques

de tête et des impacts involontaires. Or, dans la littérature actuelle, il existe peu de données

sur la cinématique de la tête lorsqu’une technique de tête ou un impact involontaire est

réalisé lors de situations réelles de jeu. Ce manque de données limite donc la compréhension

des mécanismes lésionnels et l’identification du risque de TCCL lors de la pratique de ce

sport.

L’objectif de ce projet de recherche était d’évaluer le risque de TCCL lors de la pratique du

soccer. Les objectifs spécifiques consistaient à : 1) mesurer les accélérations de la tête de

participant lors d’entraînements et de matchs de compétition de soccer; 2) déterminer le

risque de TCCL associé à l’amplitude des accélérations mesurées; 3) identifier le type de

techniques de tête, le type d’impacts involontaires et les mouvements de la tête susceptibles

d’engendrer un risque de TCCL et 4) étudier la relation entre différents facteurs pouvant

influencer la fréquence et l’amplitude des accélérations de la tête telles que la période de jeu,

le rôle et la position du participant sur le terrain, les paramètres anthropométriques du

segment tête-cou, l’IMC des participants, la température de l’air ambiant, les paramètres

physiques des ballons de soccer, le résultat final du match de compétition et le type de

terrain.

Deux équipes de soccer, une masculine évoluant dans la ligue provinciale AAA et une

féminine évoluant dans la ligue régionale A ont participé à ce projet de recherche. Les

joueurs et les joueuses de ces équipes ont porté un bandeau instrumenté du SIM-G permettant

la mesure de différents paramètres de la tête tels que l’accélération linéaire, l’accélération

angulaire, la vitesse angulaire et le mouvement de la tête lors d’un impact supérieur à 10g.

Ces acquisitions ont ensuite été confrontées aux critères des seuils de risque de TCCL établis

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par Zhang, Yang et King (2004) et par Rowson et al. (2012). Ces acquisitions ont permis

d’identifier le type de techniques de tête, le type d’impacts involontaires, les mouvements de

la tête et les facteurs d’influence qui ont engendré le plus de risque de TCCL lors de ce projet

de recherche.

Ce projet de recherche a apporté plusieurs éléments de nouveauté comme la participation de

joueurs masculins, l’étude de facteurs pouvant avoir une influence sur le risque de TCCL tels

que le résultat final du match de compétition, la température de l’air ambiant, les propriétés

physiques du ballon, les paramètres anthropométriques du segment tête-cou et l’IMC des

participants. Ce projet de recherche a aussi permis l’étude de deux styles de jeu, soit le jeu 11

contre 11 et le jeu 7 contre 7 sur une même population.

L’acquisition des accélérations linéaires et des accélérations angulaires de la tête des joueurs

a été réalisée lors d’entraînements et de matchs de compétition de la saison d’été. Chez les

joueuses, elle a été réalisée uniquement lors de matchs de compétition des saisons d’été et

d’automne. Ces acquisitions ont permis d’identifier chez les joueurs une plus grande

fréquence d’activation des bandeaux instrumentés lors des matchs de compétition que lors

des entraînements. Chez les joueuses, les matchs de compétition de la saison d’automne ont

présenté une plus grande fréquence d’activation des bandeaux instrumentés comparativement

aux matchs de compétition de la saison d’été. Ces résultats pourraient s’expliquer par le

facteur de compétition, plus important lors des matchs de compétition que lors des

entraînements chez les joueurs, et par la restriction de l’espace, qui a favorisé le jeu aérien

lors de la saison d’automne chez les joueuses.

L’analyse des situations qui ont présenté un risque de TCCL lors de la pratique du soccer a

permis d’identifier que les techniques de tête engendraient plus de risque de TCCL que les

impacts involontaires, et ce, pour les joueurs et les joueuses de ce projet de recherche. De

manière plus spécifique, le type de techniques de tête ayant causé le plus de risque de TCCL

a été le saut chez les joueurs et la redirection du ballon chez les joueuses. Concernant les

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impacts involontaires, les types d’impacts ayant engendré le plus de risque de TCCL étaient

le contact entre joueurs et le contact entre joueuses.

L’analyse des facteurs d’influence sur la fréquence des techniques de tête et des impacts

involontaires a permis d’identifier que les joueurs et les joueuses ayant le rôle de défenseur

ont généré plus d’activations des bandeaux instrumentés que les rôles d’attaquant et de

milieu de terrain. De plus, les paramètres des ballons de soccer, plus précisément la

circonférence du ballon a été identifiée comme le facteur ayant eu le plus d’influence sur la

fréquence des techniques de tête chez les joueurs et chez les joueuses. Concernant les

amplitudes des accélérations de la tête lors des techniques de tête, les paramètres

anthropométriques du segment tête-cou, plus précisément la circonférence du cou normalisée

à la taille, a été le facteur ayant eu le plus d’influence sur les amplitudes des accélérations de

la tête des joueurs et des joueuses.

Ce projet de recherche a aussi permis de soulever plusieurs points clés pour des recherches

futures telles que l’adaptation des critères de risque actuels de Zhang, Yang et King (2004) et

de Rowson et al. (2012) au soccer et la construction de nouveau critère de risque. Ces critères

devraient impliquer non seulement l’amplitude des accélérations subies à la tête, mais aussi

la fréquence de ces accélérations lors d’un laps de temps déterminé comme un entraînement

ou un match de compétition. Le besoin de nouveaux critères se justifie par le nombre

important d’activations des bandeaux instrumentés observé chez les participants, lors des

entraînements et lors des matchs de compétition. Également, de nouvelles populations de

joueurs et de joueuses du même âge et évoluant dans la même ligue de compétition

permettrait d’étudier l’influence du genre sur le risque de TCCL. Les populations suggérées

ont été des joueurs adolescents et des joueuses adolescentes afin d’évaluer si les accélérations

de la tête sous les seuils de risque de TCCL ont une influence sur les régulations hormonales.

Finalement, les paramètres anthropométriques du cou des participants ont été identifiés

comme les facteurs ayant le plus d’influence sur le risque de TCCL, ce qui a démontré

l’urgence de développer des entraînements musculaires simples, ciblant les muscles du cou et

du dos, et adaptés spécifiquement pour des joueurs et des joueuses de soccer amateurs.

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RECOMMANDATIONS

Ce projet de recherche a permis de dégager différentes recommandations. Les

recommandations spécifiques au projet de recherche sont les suivantes :

• l’acquisition de données chez des joueurs adolescents et des joueuses adolescentes de

soccer au cours de plusieurs saisons permettrait d’étudier l’influence du

développement hormonal sur les risques de TCCL;

• l’acquisition de données chez des joueurs et des joueuses adultes de soccer au cours

de plusieurs saisons permettrait d’étudier l’influence à long terme des accélérations

de la tête sous les seuils de risque de TCCL causées par les techniques de tête et les

impacts involontaires;

• la participation de nouvelles populations de joueurs et de joueuses de soccer

provenant de niveau de compétition différent permettrait d’améliorer les

connaissances des mécanismes lésionnels de TCCL spécifique à chacune des

populations;

• de nouveaux facteurs d’influence devraient être étudiés tels que l’influence de l’âge,

du niveau de compétition, des hormones, de la fatigue physiologique (par la mesure

du taux de glycémie) et de la consommation d’électrolyte dans le but d’établir une

relation entre ces facteurs et le risque de TCCL lors de la pratique du soccer;

• l’acquisition de données chez des joueurs et des joueuses de soccer portant un

protecteur buccal devrait être réalisée en temps de jeu réel. Cette recommandation est

justifiée par les études réalisées en laboratoire telles que Takeda et al. (2005) et

Narimatsu et al. (2015) qui ont démontré que le port du protecteur buccal réduit

l’accélération linéaire de la tête et permet de réduire le risque de TCCL

spécifiquement lors de la pratique du soccer;

• une étude impliquant plusieurs associations régionales de soccer de même que des

sports-études de niveau secondaire et des équipes universitaires permettrait d’obtenir

suffisamment de données sur la cinématique de la tête des joueurs et des joueuses de

soccer. En plus, l’évaluation des joueurs et des joueuses selon des examens

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neuropsychologiques jumelés à des données d’imageries du cerveau permettrait

d’adapter ou de créer des seuils de risque de TCCL spécifiquement pour le soccer;

• ce projet de recherche a analysé les accélérations maximales de chacune des

activations des bandeaux instrumentés. Cependant, chaque activation du bandeau

instrumenté a aussi généré des données pour tous les paramètres (accélération

linéaire, accélération angulaire, vitesse angulaire, etc.) pour les 10 ms avant

l’activation du SIM-G à 10g et 52 ms après l’activation du SIM-G à 10g. L’analyse

détaillée de chacune des activations du bandeau instrumenté pourrait permettre la

construction de nouveaux seuils de risque spécifiquement pour des joueurs âgés de 18

ans et de joueuses âgées de 22 à 26 ans amateurs;

• plusieurs paramètres ont été mesurés au cours de ce projet de recherche. Mais, ce ne

sont pas tous les paramètres qui ont été analysés, comme le mouvement de la tête qui

était aussi décomposé en angles nommés azimut et élévation. L’analyse

complémentaire de ces angles permettrait d’identifier l’influence des angles de la tête

sur les amplitudes des accélérations subies à la tête. D’autre part, il serait suggéré

d’étudier les angles de la tête dans le but d’établir un facteur de tolérance

complémentaire, comme le critère de Rowson et al. (2012), qui a utilisé la

composante temporelle en incluant la vitesse angulaire dans la construction du critère.

Cette suggestion est justifiée par Hodgson, Thomas et Khalil (1983) qui ont

mentionné que l’accélération angulaire de la tête était plus importante lors d’un

impact latéral que lors d’un impact frontal.

Des recommandations générales ont aussi été identifiées :

• le nombre de techniques de tête effectuées lors d’une remise en jeu en touche est

passé de 16,5 % lors de la saison d’été à 45,9 % lors de la saison d’automne. C'est

pourquoi il serait recommandé d’étudier la possibilité de modifier les règlements de

jeu afin que la remise en jeu du ballon en touche soit convertie en une passe au sol;

• les observations qui ont été faites au cours de ce projet de recherche ont permis de

conclure que les entraîneurs, les joueurs et les joueuses de même que leurs parents ne

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sont pas tous conscientisés sur le risque de TCCL lors de la pratique du soccer. Lors

des formations des entraîneurs, la Fédération de soccer du Québec et les dirigeants

des ligues de soccer devraient insister sur la conscientisation des joueurs et des

joueuses aux risques et aux conséquences des TCCL. Aussi, les joueurs, les joueuses

et leurs parents devraient être informés et conscientisés sur les symptômes pouvant

indiquer un risque de TCCL et les procédures à suivre lors de ces situations. Il est

donc recommandé que les entraîneurs proposent et présentent aux joueurs, aux

joueuses et à leurs parents, des documents explicatifs sur les risques, les symptômes

et les conséquences des TCCL en début de saison;

• la Fédération de soccer du Québec et les dirigeants des ligues de soccer devraient

insister sur le fait que le comportement des entraîneurs ne devrait pas influencer les

décisions des joueurs et des joueuses. Il est suggéré que le comportement des

entraîneurs reste neutre et qu’il est de leur responsabilité de retirer tout joueur ou

toute joueuse du terrain si un risque de TCCL est identifié, et ce, peu importe le

niveau de compétition;

• l’étude du risque de TCCL lors de la pratique du soccer en est à ces débuts. La

fréquence et les amplitudes des accélérations à la tête causées par les techniques de

tête et les impacts involontaires ne provoqueront pas les mêmes conséquences chez

l’adulte que chez l’enfant. C’est pourquoi, il est fortement recommandé d’étudier la

possibilité de modifier les règlements de jeu pour les jeunes joueurs et les jeunes

joueuses comme la US Youth Soccer l’a fait, en imposant depuis novembre 2015 une

loi interdisant les techniques de tête chez les jeunes de moins de 10 ans.

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ANNEXE I

FICHES D’INFORMATIONS SUR LES PARTICIPANTS

Tableau-A I-1 Fiche d’admissibilité du participant

Prénom et Nom

Blessures actuelles Cou

Dos

Autre ___________

Aucune

Traumatisme crânien léger (Commotion cérébrale)

Oui

Non

Plus de 2 saisons comme joueur officiel

Oui

Non

Note : Si un participant est exclu de ce projet de recherche, la fiche complétée sera détruite

Tableau-A I-2 Fiche d’informations sur le participant

Identifiant (#)

Genre (F/M)

Poids (livres)

Taille (m)

Âge

Rôle du joueur (Défense, Milieu, Attaquant)

Position (Centre, Ailiers)

Niveau de compétition (local, A, AA, AAA)

Nombres d’années d’expériences

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162

Tableau-A I-3 Données anthropométriques du segment tête-cou

Identifiant (#)

Circonférence (mm)

Largeur (mm)

Longueur (mm)

Profondeur (mm)

Tableau-A I-4 Attribution du SIM-G

Identifiant (#)

Numéro SIM-G Taille du bandeau

(S, M, L)

Figure A- I-1 Mesures anthropométrique du segment tête-cou

Tirée de Vasavada, Danaraj et Siegmund (2008)

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ANNEXE II

FICHES SUR LES SÉANCES D’ACQUISITION

Tableau-A II-1 Fiche d’informations sur la séance d’acquisition

Séance d’acquisition

(#)

Type de séance

(Entraînement ou Match de

compétition)

Date de la séance:

(JJ, MM, AAAA)

Température de l’air ambiant

(°C)

Type de terrain

(Naturel ou Synthétique)

Heure de Début

Heure de Fin

Tableau-A II-2 Fiche d'informations sur les ballons utilisés lors de la séance d’acquisition

Pression (Bar)

Masse (g)

Circonférence (mm)

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Tableau-A II-3 Analyse de la séance d’acquisition

Identifiant (#)

Temps de jeu (min)

Nb impacts

Acc. Linéaire

(g)

Acc. Angulaire

(rad/s2)

Type d’impact

Dir. tête

Période Nb

techniques de tête

Acc. Linéaire

(g)

Acc. Angulaire

(rad/s2)

Type d’impact

Dir. tête

Période

164

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