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Revue de presse « Défense »
(contact : adulou@numericable.fr)
Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous
pouvez soit contacter directement le responsable de thème de Défense soit réagir en
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L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance
et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues.
Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse :
http://www.union-ihedn.org/les-actualites/revue-de-presse/
Déploiement de chars Leclerc au Yémen (photographie issue de « Ultima ratio »)
.
Date : 7 juillet 2017
Prochaine diffusion le 17 juillet 2017
Sommaire des articles proposés
1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : • Publication du rapport au Parlement 2017 sur les exportations
d’armement
• Une troisième frégate multimission admise au service actif
• Adoption d’un traité d’interdiction des armes nucléaires
2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : • Discours du ministre fédéral des affaires étrangères, Sigmar Gabriel
• Pour une diplomatie bleue
• Trump – Poutine : premier rendez-vous sous haute tension au G 20
3) Armements - Industries - Économie : • Des canons téléopérés de 20mm pour le BPC « Tonnerre »
• Sous-marins Scorpène : et si l’Inde se laissait à nouveau séduire
• Le Royaume-Uni commande trois frégates Type 26
• Ventes d’armes françaises et américaines dans le Golfe : Mirages au royaume des Saoud
4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie : • Chammal : la cybersécurité au levant, un point névralgique dans la lutte
contre le groupe terroriste Daech
• Feux de forêt : l’armée de terre engagée
• L’apnée dans la formation des officiers-élèves de la mission Jeanne d’Arc 2017
• Premier vol du Reaper en France
5) Zones de conflits : • Nouvelle donne en Asie Centrale : l’Etat islamique face à l’Amou-Daria
• Mali : la stratégie du JNIM mise à mal
• La mission impossible de la Cour pénale spéciale en Centrafrique
• Egypte : attaque terroriste dans le Nord-Sinaï, 26 soldats morts et blessés
6) Renseignements et menaces : • Libérer Mossoul, et après ? La longue errance des sunnites d’Irak
• Nuages à venir sur la relation Washington-Séoul
• « Le G 20 a rarement été aussi important »
• L’ONU fait le point sur la cybersécurité à l’échelle mondiale
7) Sécurité intérieure : • Un policier du Val-de-Marne mis en examen dans une enquête liée au
terrorisme
8) Énergie environnement climat : • Accord gazier Total-Iran : des enjeux énergétiques, économiques et
stratégiques
• Le sol de Mars capable d’éliminer la moindre bactérie
• Nicolas Hulot : « Nous visons la fin de la vente des voitures à essence et diesel d’ici à 2040 »
9) Géopolitique de la culture : • « La Corée du Nord et les Etats-Unis ont intérêt à maintenir une
apparente tension ».
• Laurent Bouvet : « l’insécurité culturelle est toujours là »
10) Géopolitique de l’information : • Sécurité du Web : let’s Encryt annonce l’arrivée des certificats génériques
• Pour Fujitsu, la France se trouve à la pointe de « la nouvelle vague de la technologie »
• Notpetya : une facture de plus de 100M€ pour le groupe pharmaceutique Reckitt
• Les auteurs de NotPetya font miroiter une clé de déchiffrement à 100bitcoins
• Des failles critiques affectent les logiciels embarqués des stations Dell
11) Jour après Jour : le 7 juillet
12) Revue de presse internationale en langue étrangère :
• Russia’s T-50 Super Jet Preparing to Soar Wuth Next-Gen Engine
• New Boeing KC-46 tanker reaches testing milestone
• Australia commissions Austral patrol boat
• Hackers Are Targeting Nuclear Facilities, Homeland Security Dept, and FBI Say
• Pence vows ’new era’ in US space exploration, but few details
• Could America shield Alaska from a N.Korean missile?
13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.
***** Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous
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adulou@numericable.fr, ou au webmaster du site « union-ihedn.org ».
1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS – MISSIONS
•THEME 1 - 1 : Publication du rapport au Parlement 2017 sur les exportations d’armement Source, journal ou site Internet : Dicod
Date 7 juillet 2017
Auteurs : communiqué de presse Adressé par Jean-Claude Tourneur
Le ministère des Armées publie aujourd’hui le rapport au Parlement 2017 sur les exportations
d’armement. Avec 14 milliards de prises de commande en 2016, l’équipe France confirme son
efficacité pour faire rayonner à l’international l’expertise et le savoir-faire français. Florence
Parly, ministre des Armées, aura l’occasion de le souligner à Cherbourg dimanche prochain, où
elle accueillera le Premier ministre australien, M. Turnbull, dans le cadre de l’accord
intergouvernemental avec l’Australie (sous-marins). Les exportations de matériels militaires
s’inscrivent dans la politique de défense et de sécurité de la France. Vitales pour notre industrie
de défense et l’équipement de nos forces armées, elles contribuent également à l’autonomie
stratégique et au rayonnement de notre pays. L’industrie de défense comprend une dizaine de
grands groupes et 4 000 petites et moyennes entreprises (PME). Elle emploie aujourd’hui 165
000 personnes. Ce nombre devrait atteindre 200 000 dans les 10 prochaines années. Alors que
la France réalisait 4 à 7 milliards d’euros de prises de commande avant 2014, l’année 2016
confirme les succès à l’exportation, avec 14 milliards d’euros de prises de commande, qui
s’inscrivent dans l’ordre de grandeur de l’année 2015. La réinjection de 10 à 20% du chiffre
d’affaire des exportations de matériels militaires dans la recherche et développement, assure
l’avance technologique française et maintient des emplois de haute technicité, non-
délocalisables. La signature de l’accord intergouvernemental avec l’Australie, relatif aux sous-
marins à vocation océanique, le 20 décembre dernier, engage un partenariat stratégique entre
nos deux pays, qui bénéficiera durablement à la base industrielle française. Ce contrat qui
s’ajoute aux succès du Rafale en Inde et du Caracal au Koweït, démontre l’efficacité de l’action
coordonnée des autorités politiques, de la Direction générale de l’armement (DGA), des armées
et de tous les industriels concernés. Plusieurs prospects sont actuellement en cours, en Asie ou
au Moyen-Orient, premières zones d’exportation de la France depuis 2012. Florence Parly,
ministre des Armées, est pleinement engagée à la tête de l’équipe France pour le développement
des exportations. D’ores et déjà, jeudi dernier à Bruxelles, la ministre a signé une déclaration
d’intention sur la vente de véhicules blindés à la Belgique dans le cadre du programme
Scorpion. La France prend ses responsabilités et mène une politique d’exportation d’armement
transparente et rigoureuse, dans le strict respect de ses engagements internationaux.
Retrouvez le rapport ici :
http://www.defense.gouv.fr/content/download/508792/8598747/version/1/file/
RAP_2017.pdf
•THEME 1 - 2 : Une troisième frégate multimission admise au service actif Source, journal ou site Internet : le Marin
Date 5 juillet 2017
Auteur : Adressé par François Jouannet
L'arrivée de la frégate Fremm « Languedoc » à Toulon en mars 2016. (Photo : Marine
nationale)
Le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Christophe Prazuck, a admis au service actif la
frégate multimission Languedoc le mardi 4 juillet. C’est la troisième frégate multimission
(Fremm) à être déclarée apte aux opérations par la Marine nationale. La Fremm Languedoc est
basée à Toulon. Elle a été livrée en mars 2016 à la Marine nationale. Son admission au service
actif intervient six mois après son premier déploiement de longue durée, qui s’est déroulé en
Atlantique nord et en Arctique entre août et novembre. Les deux premières Fremm de la Marine,
l’Aquitaine et la Provence, sont basées à Brest. Au total, la Marine nationale doit recevoir huit
frégates multimissions, dont deux avec des capacités antiaériennes étendues (Fremm-DA).
Quatre bâtiments ont été livrés à l’heure actuelle, le dernier en date étant la Fremm Auvergne,
basée à Toulon, et réceptionnée en avril. Les frégates multimissions sont des frégates furtives
de dernière génération fortement armées. Elles remplacent progressivement la plupart des
anciennes frégates anti-sous-marines. Elles assurent une grande diversité de missions. Les
frégates Fremm sont dotées de capacités importantes dans les trois grands domaines de lutte :
luttes antinavire, anti-sous-marine et anti-aérienne. Avec le missile de croisière naval, elles
disposent d’une capacité inédite de frappe à terre.
•THEME 1 - 2 : Adoption d’un traité d’interdiction des armes nucléaires Source, journal ou site Internet : déclaration de la porte parole du
ministère de l’Europe et des affaires étrangères
Date 7 juillet 2017
Auteur : communiqué de presse
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Un traité d'interdiction des armes nucléaires a été adopté le 7 juillet à New York.
Il s'agit d'un texte inadapté au contexte sécuritaire international, caractérisé par des tensions
croissantes et la prolifération des armes de destruction massive, dont témoigne notamment la
menace nucléaire nord-coréenne. La France n'a pas participé aux négociations de ce traité et
elle n'entend pas y adhérer. Ce traité ne nous lie pas et ne crée pas de nouvelles obligations. La
décision d'un grand nombre d'Etats, dotés, possesseurs ou non d'armes nucléaires, de ne pas
participer aux négociations, en Europe et en Asie notamment, illustre avec force ce décalage.
La politique de sécurité et de défense de la France, tout comme celle des alliés et d'autres
partenaires proches, repose sur la dissuasion nucléaire. La dissuasion vise à protéger notre pays
de toute agression d'origine étatique contre ses intérêts vitaux, d'où qu'elle vienne, et quelle
qu'en soit la forme. Le contexte international n'autorise aucune faiblesse. Un traité d'interdiction
des armes nucléaires risque à cet égard d'affecter la sécurité de la région euro-atlantique et la
stabilité internationale. Ce traité est également susceptible de fragiliser le traité sur la non-
prolifération des armes nucléaires, pierre angulaire du régime de non-prolifération. Le
désarmement nucléaire ne se décrète pas, il se construit. La France demeure pour sa part
déterminée à mettre en œuvre les prochaines étapes concrètes du désarmement nucléaire,
conformément à ses engagements au titre du traité sur la non-prolifération des armes. Les
prochaines étapes prioritaires du désarmement nucléaire sont la négociation d'un traité
interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes nucléaires et l'entrée en
vigueur rapide du traité d'interdiction complète des essais nucléaires. La réduction des arsenaux
nucléaires russes et américains, qui représentent 90% du stock mondial d'armes nucléaires, est
un autre objectif important. La France a déjà pris des mesures concrètes et substantielles de
désarmement nucléaire, notamment en réduisant de moitié son arsenal nucléaire, en arrêtant les
essais nucléaires, en ratifiant le traité d'interdiction complète des essais nucléaires, et en fermant
de manière irréversible ses installations de production de matières fissiles pour des armes
nucléaires. Nous poursuivrons également nos efforts en faveur de la sécurité et de la stabilité
internationales, y compris dans la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.
2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN :
•THEME 2 - 1 : Discours du ministre fédéral des affaires étrangères, Sigmar Gabriel Source, journal ou site Internet : Auswartiges Amt
Date 6 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
4 juil. 2017
Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs, Chers collègues,
Je tiens en premier lieu à vous remercier de vous consacrer, en dépit de la pause politique
estivale proche et d’autres décisions importantes que nous avons déjà prises aujourd’hui, à un
sujet qui, de prime abord, peut paraître un peu abstrait, mais qui cache – je crois que nous le
savons tous – un très grand nombre de destins concrets de personnes qui, au milieu des guerres
et des conflits, luttent tout simplement pour leur survie. Après de longs débats et discussions,
menés non seulement au Parlement mais aussi faisant appel à l’engagement citoyen, nous
venons d’adopter les lignes directrices du gouvernement fédéral intitulées « Prévenir les crises,
gérer les conflits, promouvoir la paix ».
Le nombre de personnes obligées de fuir la violence représente un indicateur très cruel de
l’évolution actuelle. Il n’y a jamais eu autant de réfugiés et de personnes déplacées : 65 millions
à la fin de l’année dernière! Même si, dans notre pays, ce thème a été et reste lié à des défis,
nous devons savoir que nous ne sommes pas, loin s’en faut, ceux qui supportent la plus lourde
part du fardeau, mais que ce sont de nombreux autres pays du monde car les personnes qui
s’exilent cherchent en grande majorité à se réfugier à l’intérieur de leur pays d’origine ou
effectuent un va-et-vient entre les pays pauvres. Vu ce qui se passe dans le nord de l’Ouganda
ou au centre de la République démocratique du Congo, loin de l’attention du grand public, il
nous faut redouter un nouveau record négatif en 2017. Et permettez-moi de le dire ici
ouvertement, nous entendons ces jours-ci précisément parler d’un nombre massif de réfugiés
concernant de nouveau l’Italie. J’ai entendu mentionner ce chiffre aujourd’hui : 20 000 réfugiés
en l’espace de quelques jours à peine. À mes yeux, le premier message à l’endroit de l’Europe
doit être que nous n’avons pas le droit d’abandonner nos amis, nos partenaires italiens. C’est
inacceptable. Quels que soient les débats sur la politique migratoire menés dans l’Union
européenne, nous devons faire en sorte que tous en Europe, et non seulement quelques pays, se
montrent solidaires avec les Italiens sur cette question. Il est inacceptable de les laisser seuls
face à ce problème pour au bout du compte devoir affronter de nouveau des mouvements
migratoires complètement confus à l’échelle européenne. Mesdames, Messieurs, dans ce
monde, les îlots de sécurité et de liberté se rétrécissent. En revanche, le nombre de pays ne cesse
d’augmenter dans lesquels les tensions, la violence, la guerre et l’exil font partie du quotidien.
Si nous voulons non seulement affronter ces réalités mais aussi, en tant que République fédérale
d’Allemagne, prendre la responsabilité de faire évoluer la situation, il nous faut savoir
exactement comment nous y prendre. Quel comportement et surtout avec quels moyens
voulons-nous, en tant que République fédérale d’Allemagne, et en tant que gouvernement
fédéral, contribuer à empêcher la violence et les déplacements forcés de prendre de plus en plus
d’ampleur ? C’est la question que nous nous sommes posée, mon prédécesseur, l’actuel
président fédéral Frank-Walter Steinmeier, déjà avant moi. Et une chose est claire : nous ne
devons pas nous surestimer, nous le savons, mais nous ne devrions pas non plus sous-estimer
ce qu’un pays comme l’Allemagne peut faire, justement dans la perspective de la coopération
en Europe.
La politique de paix – et cela aussi fait partie de la vérité – exige parfois aussi que l’on ait
recours aux moyens militaires. Il doit y avoir des interventions, des Nations Unies notamment,
dans le cadre desquelles, il faut également employer, dans certaines circonstances, les moyens
militaires pour faire cesser ou prévenir les excès de violence. C’est l’enseignement que nous
avons tiré par exemple des événements survenus il y a quelques années au Rwanda, lorsque le
monde entier s’est contenté de regarder car il n’était pas décidé à intervenir. Des centaines de
milliers voire des millions de personnes l’ont payé de leur vie et de leur santé. Mais pendant les
dernières décennies, nous avons également appris ceci : les interventions militaires de
l’extérieur, même si elles relèvent des meilleures intentions possibles, ne mènent pas forcément
à une pacification durable ; les militaires sont d’ailleurs les premiers à nous le dire. Dans nos
efforts de paix, nous avons donc besoin d’un attachement sans équivoque au primat du
politique, à l’action non militaire, civile, en particulier lorsque l’engagement civil doit se greffer
sur des conflits militaires inévitables, et ce, non seulement parce que la Loi fondamentale nous
engage à ne pas fonder notre politique étrangère sur la puissance militaire, mais sur la
diplomatie, sur l’équilibre et sur l’engagement civil, mais aussi simplement du fait de
l’expérience que font justement nos soldats dans des missions difficiles : ils nous disent que, en
cas de doute, seule cette combinaison, seules de telles interventions peuvent au final déboucher
sur la stabilité et une paix durable. Compte tenu des crises complexes de notre époque, il nous
faut avant tout agir en matière de prévention mais aussi fournir un soutien rapide pour travailler
avec efficacité et de façon coordonnée. Mesdames, Messieurs, en adoptant ces lignes
directrices, nous fixons donc le cap vers une diplomatie de paix moderne. Dans ce contexte, il
est très important pour moi – premièrement – que notre travail de réflexion se soit appuyé,
d’une part, sur un état des lieux critique et, d’autre part, comme je l’ai déjà dit auparavant, sur
un dialogue avec la société civile et les milieux scientifiques, associatifs et économiques. De
nombreux collègues du Bundestag allemand ont également participé à ce processus. J’estime
que le déroulement de ce débat n’a pas seulement permis d’aboutir à un produit convaincant. Il
a surtout mis en évidence toute la force et la vivacité de ce que j’appellerais la « communauté
de paix » dans notre pays. Nous lui devons à elle aussi beaucoup. Nous sommes bien entendu
reconnaissants à ceux qui prennent part aux missions – les soldats, les coopérants, etc. –, mais
aussi à la communauté dans notre pays qui veut défendre l’Allemagne comme puissance de
paix. Je trouve que c’est une bonne nouvelle à une époque où l’on parle partout dans le monde
plutôt de réarmement et de conflits.
Deuxièmement, ces lignes directrices reposent sur l’idée qu’il est nécessaire de disposer de
stratégies politiques intelligentes ainsi que d’outils efficaces et efficients, mais aussi et surtout
d’objectifs réalistes. Nous ne pouvons-nous attendre à voir du jour au lendemain les régions en
crise devenir des démocraties stables. Le plus bel optimisme et la plus grande détermination ne
doivent pas nous faire oublier ceci : instaurer la paix n’est pas une science exacte. Encaisser les
échecs en fait partie au même titre que la volonté de prendre des risques calculés précisément
lorsque l’on aborde cette tâche avec des idées nouvelles comme nous voulons le faire avec ces
lignes directrices. Il importe de ne pas se laisser décourager par les échecs. Ceux-ci doivent au
contraire nous inciter à explorer de façon réfléchie et perspicace comment l’Allemagne peut
apporter à long terme une contribution au renforcement de la paix et de la sécurité. Je me
permettrai une remarque concernant les exportations d’armements, un sujet très délicat. Il m’a
fallu apprendre ces dernières années en particulier ceci : il est toujours faux de penser avoir fait
le bon choix parce qu’on livre des armes ou au contraire parce qu’on n’en livre pas. On peut
être responsable dans les deux cas : en livrant des armes ou en n’en livrant pas. L’histoire des
Yézidis, qui auraient sinon pour ainsi dire été livrés à l’extermination, en est la preuve. Pour
toutes ces questions, il est donc sage de bien peser le pour et le contre suivant le cas, de ne pas
nous isoler à l’échelle internationale, et avant tout de ne pas proclamer avoir la certitude d’être
moralement dans le vrai, que l’on ait adopté une attitude ou l’autre. J’estime que nous devons
toujours être conscients de la responsabilité issue de l’une ou l’autre de nos décisions et que
nous devons aussi voir clairement le risque que nous puissions avoir tort avec les deux
décisions.
Cela fait partie à mon sens de l’ouverture et de la sincérité du débat.
Mesdames, Messieurs, j’en viens au troisième point. Les lignes directrices dessinent des marges
de manœuvre possibles. Elles nous montrent comment et avec quelles méthodes nous pouvons
exploiter ces marges de manœuvre pour agir en faveur de la paix. La promotion de l’état de
droit en fait partie. De même que le travail de nos policières et policiers, y compris ceux qui
donnent des conseils en matière de justice. Car, bien entendu, le travail de ces agents de police
vise également à assurer, dans des pays difficiles, la mise en place d’instruments fondés sur
l’état de droit et, par ailleurs, la création d’une police qui considère pour ainsi dire ces
instruments un but à atteindre. J’ai visité quelques-uns de ces projets de police, par exemple au
Mali, et je trouve que nous pouvons vraiment être fiers du travail que ces agents de police y
accomplissent pour nous avec un grand engagement afin de mettre en place des structures d’état
de droit et une gouvernance organisée sur cette base. Un dernier aspect : le gouvernement
fédéral s’engage de façon très concrète à développer encore ses propres capacités de gestion
des conflits. Pour ce faire, nous voulons approfondir également nos partenariats avec nos amis
européens, avec les Nations Unies, mais aussi avec des organisations régionales comme l’Union
africaine. Car il est clair que les Allemands auront beau fournir seuls le maximum d’efforts, ils
ne parviendront à un résultat durable qu’en agissant de concert avec les autres.
Mesdames, Messieurs, ces lignes directrices serviront de cap à l’Allemagne vers une diplomatie
de paix moderne. Chacun de nous au parlement sait cependant qu’un cap ne suffit pas en lui-
même mais qu’il nous faut aussi disposer pour ainsi dire du matériel, des instruments et aussi
toujours pour finir de l’argent nécessaire. Je vous le dis donc en toute franchise : ces dernières
semaines et ces derniers mois, j’ai participé comme vous tous au débat sur l’objectif des 2 %
du PIB à consacrer à la défense dans les pays de l’OTAN. Je n’ai pas l’intention d’entrer dans
les détails, mais j’ai constaté que deux points sont totalement absents de la discussion.
Premièrement, lorsque le monde entier parle de réarmement, l’Allemagne et l’Europe se doivent
de reparler de désarmement et de contrôle des armements. Ce sujet ne peut pas ne plus être
abordé. Nous organisons ces jours-ci un dernier hommage à Helmut Kohl. Helmut Schmidt et
Helmut Kohl ne sont pas à tort régulièrement cités en rapport avec la Double décision de
l’OTAN. À cette époque, il y avait d’un côté la capacité de défense, et de l’autre les propositions
de désarmement. Il y a quelques jours, j’ai participé en Islande à une conférence de plusieurs
États européens et j’ai eu l’occasion de visiter la maison Blanche à Reykjavik où Mikhaïl
Gorbatchev et Ronald Reagan ont préparé un traité dont nous sommes encore aujourd’hui les
bénéficiaires, à savoir le traité FNI, le traité entre les États-Unis et l’Union soviétique sur les
forces nucléaires à portée intermédiaire. Or, ce traité justement est en danger actuellement,
d’une part en raison des inquiétudes suscitées par ce que les Russes font en ce moment, et
d’autre part parce que les Américains disent ne pas pouvoir accepter à la longue ce qui se passe.
Nous devons en revenir à une discussion dans laquelle nous disions oui à la capacité de défense,
mais oui aussi s’il vous plaît aux offres offensives de contrôle des armements et de désarmement
que nous soumettrons, nous les Allemands justement, et en Europe justement, Mesdames,
Messieurs. Cela joue aussi un rôle important. De même que les instruments de financement bien
entendu. C’est pourquoi, à mes yeux, le débat sur les 2 % est un peu biaisé, car il faudrait en
fait avant tout se demander quel usage on veut faire de quelque chose. Tant que l’on n’en est
pas capable, il est difficile de dire combien il nous faut, surtout quand on sait que les Européens
atteignent 45 % des dépenses de défense des États-Unis mais, par comparaison, seulement 15
% de leur efficacité. Il est important aussi que nous évitions de prendre part au processus funeste
qu’est une augmentation des dépenses s’accompagnant d’une réduction de l’aide au
développement et de la prévention des crises. Au contraire, pour chaque euro que nous
investissons dans la capacité de défense, nous devrions en fait investir 1,50 euro dans l’aide au
développement et la prévention des crises.
Je vous remercie de votre attention.
•THEME 2 - 2 : Pour une diplomatie bleue Source, journal ou site Internet : IRIS
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Jean-François Frier*
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
*agent honoraire du ministère français des Affaires étrangères
La Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) adoptée à Montego Bay en
1982 et entrée en vigueur il y a 23 ans réforme de fond en comble le droit international de la
mer, en créant au-delà des eaux territoriales des Zones économiques exclusives (ZEE) et leurs
prolongements, où les Etats côtiers sont seuls propriétaires des ressources biologiques et
minérales ; ce qui entraine un quasi doublement des surfaces exploitables du globe. En une
vingtaine d'années, la moitié de ces zones - qui correspondent peu ou prou aux plateaux
continentaux- a déjà été répartie et mise en exploitation. L'autre moitié est en cours de
délimitation, soit pour préciser les limites d'extension des ZEE au titre du plateau continental,
soit dans l'attente de délimitation des frontières maritimes entre Etats bénéficiaires où persistent
des différends de souveraineté sur les terres émergées ouvrant droit à ZEE. Le plus médiatisé
d'entre eux a concerné le rejet des prétentions chinoises à régenter l'essentiel de la mer de Chine.
Ce Traité réglemente aussi l'exploitation des ressources biologiques et minérales des autres
espaces, appelée "la Zone", correspondant à la haute mer, soit 60% des océans. Il crée pour cela
une instance internationale, l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui répartit les
permis d'exploitation et en administre les ressources pour le bénéfice de tous.
Ce Traité international qui bouleverse les paradigmes du développement économique doit
nécessairement s'accompagner d'une évolution de l'ordre politique mondial. Il doit tenir mieux
compte de la situation faite à la Chine et à l'Inde qui accueillent plus du tiers de l'humanité et
se voient doter par la géographie de ZEE d'assez modeste envergure au regard de leurs besoins
(l'île Maurice a par exemple un domaine maritime plus important que le leur). Le doublement
des surfaces du globe progressivement mises en exploitation contribue au réchauffement
climatique et à la dégradation de l'environnement qui affecte désormais de plein fouet le biotope
marin. La communauté internationale a parallèlement multiplié les initiatives pour créer un
cadre réglementaire propice à la gestion durable de l'océan et à la protection de l'environnement
marin. Reste à coordonner à l'échelle régionale ce corpus réglementaire et à lui donner un
caractère contraignant et les moyens, nécessairement régionaux, d'en imposer le respect. Ces
évolutions amorcées dans le cadre onusien se prolongent dans le développement des approches
multilatérales de la diplomatie contemporaine. Une diplomatie bleue pour l'Océan aurait donc
pour double objectif de solutionner les différends de souveraineté entre Etats sur les terres
ouvrant droit à ZEE et de promouvoir des politiques régionales de gestion de la mer dans le
respect des engagements internationaux, dont tous les pays riverains seraient coresponsables.
L'urgence océanique
C'est dans le cours de nos vies que s'amorce cette révolution. La première Conférence
internationale de l'ONU consacrée aux océans n'a en effet été réunie que 15 ans après le sommet
de la terre de Rio, du 5 au 9 juin dernier. Venant après la Conférence internationale de Paris sur
le climat, elle a surtout eu pour objectif de dresser un bilan. Il a été l'occasion de rappeler la
prééminence de l'environnement marin (71% de la surface du globe, 97% de l'eau terrestre
alimentant le cycle de la pluie et régulant le climat, 50% de l'oxygène produit et 30% du CO2
absorbé). Les représentants des 193 pays partenaires ont souligné son importance économique
(5% du PIB mondial, source première de protéine pour plus de 3 milliards de personnes, 200
millions d'emplois, 30% de la production d'énergies fossiles). Ils ont réitéré l'objectif de
développement arrêté à Rio pour l'horizon 2030 : « conserver et exploiter de manière durable
les océans, les mers et les ressources marines aux fins de développement durable » mais ont
cette fois plus fermement tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation accélérée du milieu :
blanchiment de 20% du corail, développement des zones maritimes sans oxygène et donc sans
vie, réduction de la biodiversité, surexploitation de 30% des stocks halieutiques, pollution
terrestre des zones côtières, dégradation de 40% du milieu marin. Une attention particulière a
été portée au problème du rejet en mer des plastiques qu'absorbent oiseaux de mer, tortues et
mammifères. L'ONU lance un appel à l'action et a ouvert un registre des contributions
volontaires auquel se sont déjà inscrits plus de 1 300 organisations et institutions. Elle lance un
appel à l'action et engage à l'adoption de mesures concrètes légalement contraignantes, au
premier rang desquelles une plus grande maitrise des subventions aux industrie de la pêche
jugées « destructrices » et une incitation à la création d'aires marines protégées ou de zones
interdites à la pêche sur 14,4% des espaces maritimes d'ici 2020. L'UNESCO de son côté a
lancé son projet de « décennie de l'océanologie » pour développer les connaissances et la
recherche appliquée et fixer l'objectif de cartographier le fond des océans. Le Secrétaire général
a lancé un vibrant plaidoyer pour l'inversion du cycle de déclin des milieux océaniques et conclu
: « Nous devons résoudre nos problèmes de gouvernance et trouver une nouvelle vision
stratégique ». La présente tribune a l'ambition de contribuer à cet objectif.
Faire de la France une vraie puissance maritime
L'archipel France, présent dans 4 des 5 océans et bénéficiaire du second domaine maritime au
monde, pourrait concourir à la gestion durable des océans en s'engageant dans un projet à la
hauteur des responsabilités que lui confèrent les 11,5 millions de km2 de son domaine maritime.
Cet avantage, déterminant pour l'avenir, est politiquement et diplomatiquement encore
insuffisamment consolidé ; ce dont notre Stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML),
adoptée en février 2017, ne tient pas un compte suffisant. Elle n'a de plus pas pris toute la
mesure des conséquences de la sentence de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye (CPA)
sur la mer de Chine qui fragilise certaines des ZEE de nos îles inhabitées dans l'océan Indien, à
Clipperton et dans l'Antarctique ; ni exploré toutes les potentialités de la cogestion pour en
limiter l'impact. Sans une politique extérieure active et novatrice, la France risque de perdre une
part importante de ses ZEE. La SNML ne prend pas non plus assez la mesure de ce que ce
domaine est à 97% situé dans les outremers, pour 50% dans le Pacifique et pour 25% dans
l'océan Indien. Or, certains de ces territoires peuvent être tentés par l'indépendance (Nouvelle
Calédonie, Guyane ...), tandis que dans le Pacifique, Wallis et Futuna ainsi que la Polynésie
bénéficient déjà de gouvernements autonomes directement responsables de la politique de la
mer. Notre stratégie doit donc associer plus vigoureusement nos outremers à la définition de
notre politique de la mer et contribuer plus énergiquement encore à la protection et à la gestion
de notre planète mer. La stratégie pour la mer du programme d'Emmanuel Macron prend bien
en compte ces objectifs. Elle souligne que ce secteur contribue pour 14% à la richesse nationale
et crée 820 000 emplois, mais elle relève également que notre flotte de pêche est très réduite,
que 85% des produits de la mer consommés en France sont importés et que moins d'un
conteneur sur deux arrive en France par un port français. Cela conduit naturellement à la
formulation d'un objectif prioritaire : garantir la souveraineté alimentaire de notre pays. Notre
flotte marchande est au 30ème rang mondial, nos ports stagnent et ne traitent que 5% du trafic
des conteneurs en Europe, alors même que le trafic maritime a quadruplé en 20 ans et connait
sa plus forte expansion dans l'océan Indien dont nous sommes riverains. De plus, alors que
l'océanologie est l’un des fleurons de la recherche française, le budget que nous y consacrons
est inférieur à 600 millions d'euros. La perception de l'urgente nécessité de repenser notre
politique de la mer se traduit dans le programme d'Emmanuel Macron par nombre de projets de
long terme (« programme décennal », « stratégie portuaire nationale », « plan décennal pour la
mer », « stratégie de long terme pour exploiter la mer dans le respect de l'environnement », «
contrats de développement durable passé entre l'Etat et les régions »…). Une proposition
particulière retient l'attention, celle d'organiser une Conférence mondiale sur la biodiversité
marine dans un département d'outremer. C'est en effet l'une des priorités de l'agenda monde. Le
riche biotope marin est fortement affecté par l'activité humaine. On connait de plus assez mal
la vie qu'il héberge puisque seules 200 000 espèces sont identifiées, alors qu'on suppute qu'elles
se comptent par millions. Il faut d'urgence arrêter des politiques de préservation plus
rigoureuses à l'échelle de la planète. Il reste que l'agenda international a déjà retenu que cette
4ème conférence mondiale sur la biodiversité marine se tiendra à Montréal du 13 au 16 mai
2018. Nous devons donc prendre date pour 2021 ou 2022. Il serait de ce fait opportun que la
France initie dès 2019 une action originale apte à mettre en application quelques-unes des
multiples préconisations internationales sur la préservation et l'exploitation durable de l'océan
pour nous inscrire dans la dynamique de l'injonction du SGNU à passer à l'action : la
gouvernance régionale des océans.
Vers une gouvernance régionale des océans
Cette initiative est ambitieuse mais à notre portée. Notre domaine maritime nous rend
directement responsables de la gestion de 3% de la surface des océans, de 10% des récifs, de
20% des atolls et de 10% de la biodiversité marine. Nous conduisons déjà une politique active
dans tous les fora régionaux concernés mais un trop grand nombre de conventions régionales
ou internationales enchevêtrent leurs compétences respectives sans qu'une véritable
coordination régionale permette à leurs effets de se conjuguer. Nous sommes membres de tous
les organismes régionaux qui le permettraient. Il serait de l'intérêt de notre pays de porter un
projet de rationalisation des moyens et de coordination des efforts à l'échelle régionale sur les
bassins maritimes où notre présence est forte. Il est proposé qu'une conférence nationale sur la
mer soit rapidement organisée dans un département d'outremer pour que notre doctrine à
l'international soit adossée à une SNML actualisée développée dans une concertation étroite
avec les responsables ultramarins et pour que nous fassions le choix d'une première région
d'application pour ce projet global. Le Traité de Montego Bay provoque en effet un véritable
bouleversement de la face du monde. Certes, 60% des mers demeurent patrimoine commun de
l'humanité mais force est de constater que 90% des ressources halieutiques et 87% des réserves
d'hydrocarbure offshore sont situées dans des ZEE en cours d'appropriation par les Etats côtiers,
auxquels Chine et Inde n'ont qu'un accès limité. Il est donc impératif de poursuivre une
concertation active avec ces grands partenaires là où nous le pouvons et, s'ils l'accueillent
favorablement, de les associer dès l'origine au projet d'une gouvernance régionale de l'océan
Indien dont ils sont riverains ou proches pour en entreprendre avec eux l'exploitation
raisonnable et durable sans renoncer à nos droits propres dans nos ZEE. Il est également urgent
de prendre toute la mesure de la fragilité relative de ces droits en développant toutes les
possibilités de cogestion de ces zones avec les Etats îliens qui entretiennent avec nous des
différends de souveraineté. Nous pourrions engager cette dynamique par un projet de
gouvernance régionale de l'océan Indien, région où ont été enregistrées sur 20 ans les plus fortes
hausses du trafic maritime mondial et qui présente la particularité d'une assez grande
homogénéité de son climat et de son peuplement biologique. Il offrirait une possibilité de
gestion à l'échelle d'un bassin maritime tout entier, la première de ce type, pour rationaliser et
coordonner des moyens déjà importants mais dispersés entre les compétences nationales,
régionales et internationales. Il offrirait à la Grande-Bretagne l'occasion d'apaiser son différend
de souveraineté avec Maurice sur l'archipel des Chagos, dans lequel est situé la base militaire
de Diego Garcia qu'elle loue aux Etats Unis. Il permettrait d'associer les deux grandes
puissances régionales, Inde et Chine, à une action coordonnée avec l'Union européenne, le
Royaume-Uni et les Etats-Unis et de mobiliser nos trois collectivités d'outremer dans cette
région du monde pour l'exploitation durable et la préservation de leur environnement maritime,
condition d'un renforcement de leur ancrage dans la République. Deux espaces maritimes sont
concernés. Le premier dans le Sud-Ouest de l'OI est presque en totalité partagé entre les ZEE
des pays développés et celles des Etats Iliens. Le second dans le Nord-Est de l'OI accueille la
ZEE de l'Inde et une partie de celles de l'Australie et de l'Indonésie. Cette partie de l'OI est
composée pour moitié d'espaces maritimes de haute mer dont les fonds sont administrés par
l'AIFM, si bien que l'agence pourrait s'associer à cette phase du projet. L’Union européenne,
les Etats membres et le RU pourraient initier en partenariat avec les autres nations riveraines un
projet de gouvernance régionale du Sud-Ouest de l'OI déjà largement engagé dans les faits au
travers de sa coopération avec un organisme régional, la Commission de l'océan Indien (COI).
La France a déjà une politique active de préservation de l’environnement marin dans ses bassins
propres du Sud-Ouest de l’océan Indien à la Réunion, à Mayotte, dans les Glorieuses et dans
les terres australes. Cogérer une partie de nos ZEE dans cette zone serait le moyen de dépasser
les différends de souveraineté que nous entretenons encore avec Madagascar, les Comores et
Maurice, ainsi que de mieux coordonner nos politiques de préservation de l'environnement
marin. Nos frontières maritimes avec la ZEE des Seychelles sont quant à elles agréées de part
et d'autre. Cette première initiative pourrait être étudiée dans le prolongement de la Conférence
nationale pour la mer évoquée plus haut et se tenir à Saint-Denis de la Réunion, autour du chef
de l'Etat et des membres du gouvernement concernés, des représentants élus de tous les
départements et territoire d'outremer, des experts et responsables académiques spécialistes des
questions maritimes, ainsi qu'avec nos entrepreneurs français du domaine de l'économie bleue
et ceux des pays riverains. Elle accueillerait enfin les représentants ministériels et les experts
de ces pays pour étudier la faisabilité d'une initiative régionale pour la gouvernance de la totalité
de l'océan Indien au sein de l'organisation régionale qui pourrait la porter : l'Indian Ocean Rim.
Cette initiative pourrait être étendue ultérieurement à la Caraïbe et au Pacifique.
•THEME 2 - 3 : Trump – Poutine : premier rendez-vous sous haute tension au G 20
Source, journal ou site Internet : Le Figaro
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Philippe Gélie correspondant à Washington
Adressé par Elie Billaudaz
Après les démonstrations d'amitié de «l'âme de l'Europe» à Varsovie, Donald Trump s'aventure
ce vendredi en terrain plus miné. Le défenseur de l'Occident chrétien et capitaliste, applaudi en
Pologne, s'expose à une autre ambiance à Hambourg, où il est conspué par la rue en colère et
isolé face aux dirigeants du G20 sur les enjeux du commerce et du climat. En marge du sommet,
il peut s'attendre à des discussions délicates avec la chancelière allemande Angela Merkel ou le
président chinois Xi Jinping. Surtout, son voyage sera dominé par sa première rencontre avec
Vladimir Poutine, dans un contexte particulièrement chargé. Voilà bientôt deux ans que ces
deux hommes au tempérament macho et à l'ego sensible se livrent à une danse de Saint-Guy.
Après s'être réjoui durant la campagne que le président russe lui trouve «du génie», avoir fait
miroiter une «merveilleuse entente» pour réduire en cendres le groupe État islamique, Trump a
décrit en avril une relation «au plus bas historique», dans la foulée de tirs de missiles américains
contre l'armée syrienne soutenue par Moscou. En parallèle, une enquête fédérale le harcèle pour
des soupçons non démontrés de collusion avec le Kremlin, limitant sa marge de manœuvre. «Il
ne peut pas sortir de la réunion en proclamant: nous sommes amis, l'ennemi, c'est l'État profond
et les médias», note Michael McFaul, ancien ambassadeur américain à Moscou. Donald Trump
n'en garde pas moins son admiration envers «l'homme fort» Poutine, au pouvoir depuis dix-sept
ans. «Le président m'a demandé d'entamer le processus de réengagement avec la Russie, a
expliqué en juin le secrétaire d'État, Rex Tillerson. Il a été très clair: le contexte politique (aux
États-Unis) ne doit pas entraver cette relation.» Un désir de coopération -et un échec- partagé
par ses trois prédécesseurs. Les responsables ayant eu affaire à Poutine voient cette soif d'amitié
comme une faiblesse, renforcée par la réputation d'impréparation de Trump. Un «épais dossier»
a été remis au chef de la Maison-Blanche, contenant notamment un «profil psychologique
détaillé» de son homologue, établi par les agences de renseignement. Mais, comme le
destinataire n'aime pas beaucoup lire, on lui a résumé les points clés en formules «de la taille
d'un tweet».
«Un maître de la manipulation»
La partie américaine avance «sans agenda spécifique», selon le conseiller à la sécurité nationale
H. R. McMaster: «La discussion portera sur ce que voudra le président.» Cela aussi inquiète les
experts: «Poutine sera très bien préparé pour cette rencontre, prévient Derek Chollet, ancien
secrétaire adjoint à la Défense. Et c'est un maître de la manipulation.» John Herbst, ancien
ambassadeur en Ukraine, rappelle que «Poutine fut et reste un officier du KGB, expert dans
l'art de la persuasion». En l'espèce, estime-t-il, l'objectif du président russe serait de convaincre
Trump que la Russie ne représente pas un danger et que l'Otan n'est «pas aussi important» que
le prétendent ses conseillers. «Je crains que Poutine ne se joue de lui, renchérit Evelyn Farkas,
ex-responsable de la Russie et de l'Ukraine au Pentagone. Notre président semble réceptif aux
compliments et à la flatterie, et Poutine paraît avoir très bien saisi sa psychologie.» Pour les
rassurer, Fiona Hill, chargée de la Russie au Conseil de sécurité nationale, auteur d'un livre sans
concession sur Poutine, fait partie du voyage. C'est à elle qu'il est échu de «briefer oralement»
ce président qui, s'il n'aime pas lire, aime écouter. Ses déclarations, jeudi en Pologne, sur le
«comportement déstabilisateur» de la Russie ont été jugées encourageantes à Washington. Le
Congrès, en particulier, dominé par un fort sentiment antirusse dans les deux Chambres, attend
que le président dise son fait à Poutine sur ses interférences dans la campagne présidentielle -
dont Trump ne semble qu'à moitié convaincu, soucieux avant tout de ne pas ternir sa victoire.
La Maison-Blanche ne s'est d'ailleurs pas engagée sur ce point: si Trump l'évoque, «il ne devrait
pas s'appesantir», dit un conseiller. Pas plus que sur le respect des droits de l'homme en Russie
ou en Tchétchénie, soulignant le contraste avec le duo Macron-Poutine à Versailles. «Je
m'attends à un niveau olympien de postures machistes entre ces deux dirigeants qui
comprennent la puissance des symboles», prédit Derek Chollet. Au-delà des postures, des
dossiers lourds les attendent, qu'ils ne devraient qu'effleurer: la Syrie, où plane une menace de
confrontation directe et où, dans une déclaration mercredi soir, Rex Tillerson a paru proposer
une partition implicite en zones d'influence; l'Ukraine, singulièrement absente des trois
conversations téléphoniques entre les deux hommes jusqu'ici, alors que la Maison-Blanche
s'efforce de ralentir de nouvelles sanctions du Congrès contre Moscou; enfin la Corée du Nord,
à laquelle Trump a promis mercredi de s'opposer «très fermement» après le test d'un missile
intercontinental, mais où Poutine fait équipe avec la Chine, prônant le dialogue tout en œuvrant
contre les sanctions.
3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE •THEME 3 - 1 : Des canons téléopérés de 20mm pour le BPC « Tonnerre » Source, journal ou site Internet : Le Marin
Date : 5 juillet 2017
Auteur : Jean-Marc Tanguy
Adressé par François Jouannet
Le BPC « Tonnerre » subit actuellement un arrêt technique de trois mois à Toulon.
(Photo : Jean-Marc Tanguy)
Le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre subit actuellement son deuxième
arrêt technique, après dix ans de service, à Toulon. Le chantier d’une durée de trois mois
comprend l’intégration de deux canons téléopérés Narwhal de 20 mm de Nexter. Le Narwhal
est commandé depuis le PC opérations du navire, ce qui évite d'exposer ses servants au feu
adverse. Un affût est implanté à l'avant bâbord, et l'autre à l'arrière tribord, pour lutter
principalement contre les menaces aériennes mais aussi de surface. Le Tonnerre est le
deuxième BPC à être doté du système Narwhal après le Dixmude. Il restera encore à en équiper
le Mistral. Le Narwhal a déjà été retenu par les marines égyptiennes et libanaises. La marine
française l'a aussi commandé pour les frégates Fremm et les frégates de défense aérienne.
Tourelleaux optroniques
Deux tourelleaux optroniques EOMS de Safran pour la détection de cibles et la désignation
d’objectifs doivent également être installés lors de l'arrêt technique du Tonnerre. Par ailleurs,
les ballasts feront l’objet d’un chantier anticorrosion qui n'était pas prévu à l'origine sur les
BPC. Mais le problème avait néanmoins été détecté dès le Mistral, premier de la famille.
Le Tonnerre ne recevra pas la capacité d’emport de drone, en tout cas pas pour l’instant. Celle-
ci reste réservée au BPC Dixmude, qui partira à l’automne dans le golfe de Guinée avec un
drone Serval, une première pour un BPC. Le bâtiment de projection et de commandement vient
de changer de pacha. Le capitaine de vaisseau Ludovic Poitou a remplacé le capitaine de
vaisseau Laurent Sudrat. Le Tonnerre doit partir à l’hiver dans l’océan Indien.
L’embarquement d’une compagnie de marines américains est prévu.
•THEME 3 - 2 : Sous-marins Scorpène : et si l’Inde se laissait à nouveau séduire Source, journal ou site Internet : la Tribune
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Michel Cabirol à Bombay
Adressé par Jean-Claude Tourneur
La marine indienne souhaite acheter trois Scorpène supplémentaires de nouvelle génération.
(Crédits : REUTERS/Shailesh Andrade) Naval Group a réussi à indianiser les six sous-marins
Scorpène vendus en 2005 à hauteur de 30%. Avec son partenaire indien, il vise une commande
de trois Scorpène supplémentaires survitaminés de nouvelle génération (2.800 tonnes). Il reste
à convaincre le ministère de la Défense...
Le Premier ministre indien l'a demandé aux industriels de l'armement étrangers, Naval Group
(ex-DCNS) l'a réalisé avant tout le monde ou presque. De quoi parle-t-on? De la politique
"Make in India" exigée depuis trois ans environ par Narendra Modi. En signant en 2005 un
important transfert de technologies (ToT) en faveur du chantier naval indien Mazagon Dock
Ltd (MDL) dans le cadre de la vente de six Scorpène évaluée à plus de 3 milliards d'euros,
Naval Group a été un pionnier du "Make in India" en anticipant sans le vouloir la politique de
Narendra Modi. Le groupe naval français a réussi à "indianiser" environ 30% de la charge de
travail de la construction des sous-marins de New Delhi. Le premier Scorpène "indianisé" va
être livré à la marine indienne sauf nouvel imprévu dès cet été (août ou septembre) alors
qu'initialement il devait l'être en 2012. Les autres seront remis aux forces armées tous les neuf
mois. Le dernier sous-marin qui sera livré fin 2019, début 2020, sera peut-être équipé d'un
système de propulsion anaérobie (Air Independent Propulsion), développé par l'organisme de
recherche indien, le DRDO. Dans le cadre du contrat signé, Naval Group est responsable du
design ainsi que de la performance opérationnelle des deux premiers sous-marins Kalvari et
Khanderi (vitesse, profondeur de plongée ou encore niveau de bruit) tandis que MDL est
responsable de la construction des six Scorpène.
Des Scorpène réalisés à Bombay
Les six Scorpène (1.775 tonnes en immersion) sont tous réalisés dans le chantier de Bombay
chez MDL. Dans le cadre du partenariat entre les deux groupes, le chantier naval indien a
développé des compétences uniques, qui lui permettent d'ores et déjà de maîtriser en partie la
construction d'un sous-marin conventionnel. Ils se sont d'ailleurs progressivement améliorés
dans la gestion du programme. Alors que 165 défauts ont été répertoriés pendant la construction
du premier sous-marin fabriqués (Kalvari), seuls 14 défauts l'ont été sur le sixième, qui est
réalisé à plus de 50%. Mais que de chemin parcouru pour MDL qui est parti de très, très loin
en 2006 avec des infrastructures inexistantes ou datant de Mathusalem. Ce qui explique en
partie le retard de cinq ans du programme Scorpène en Inde. Tout comme la perte des
compétences acquises lors de la construction par MDL de deux sous-marins allemands de type
209 Shalki et Shankul mis en service en 1992 et 1994. Par ailleurs, la complexité d'un
programme de sous-marins a également été un facteur de retard. D'autant plus que New Delhi
a souhaité faire les six sous-marins, y compris le premier, en Inde. Enfin, la difficile et très
longue négociation entre 2007 et 2009 d'un contrat d'environ 700 millions d'euros portant sur
la vente d'outillages et des moteurs des sous-marins a fait perdre plus de deux ans au
programme. Le groupe français a donc su avec beaucoup de patience former les Indiens à
construire des sous-marins Scorpène. Il leur a par exemple appris à fabriquer les coques des
Scorpène en soudant de l'acier élastique sur plusieurs centimètres d'épaisseur. Au total, 124
soudeurs ont été formés, dont 48 maîtrisent totalement cette compétence. Toutefois, la
fabrication des coques des sous-marins est en grande partie terminée depuis très longtemps,
rappelle-t-on à La Tribune. Il leurs reste encore à faire quelques travaux d'assemblage de
sections de sous-marins. Pour autant, MDL continue d'entretenir les compétences de ces
soudeurs en attendant une éventuelle commande supplémentaire.
Trois nouveaux Scorpène?
En attendant le lancement lointain du programme P75 I (six sous-marins), la marine indienne a
souhaité jusqu'en mars dernier"acheter trois Scorpène supplémentaires mais de nouvelle
génération" sans passer par un appel d'offres, a indiqué lors d'une rencontre avec la presse
internationale le capitaine Rajiv Lath, le patron des sous-marins chez MDL. Mais l'accélération
récente du programme P75 I a jeté un trouble, semble-t-il chez les marins indiens, qui rêvent de
ce projet depuis si longtemps (2007). Pour autant, selon le capitaine Rajiv Lath, une commande
reste attendue "très rapidement", "dans les prochains mois". Fin 2016, MDL avait adressé une
proposition non sollicitée à New Delhi portant sur la vente de sous-marins supplémentaires
survitaminés. A l'image des six premiers Scorpène, ces trois sous-marins seraient également
fabriqués par le chantier public sur le site de Bombay. Du "Make in India" cher au Premier
ministre indien. Par ailleurs, ces sous-marins seraient très nettement plus grands que les six
premiers Scorpène alors qu'initialement la marine indienne voulait trois sous-marins de plus,
identiques aux six premiers. Actuellement on évoque des bateaux de 2.800 tonnes armés de
missiles de croisière (MdCN). Cette commande permettrait au chantier naval indien de
maintenir le savoir-faire et les compétences qu'il a acquis à travers la fabrication des premiers
Scorpène dans le cadre du transfert de technologies entre DCNS et MDL. Ces trois sous-marins
supplémentaires seraient équipés du nouveau AIP développé actuellement par l'Inde (DRDO).
Mais pour l'heure, le ministère de la défense indien (MoD) fait actuellement la sourde oreille.
L'Inde veut acheter plus de 24 sous-marins
New Delhi a rappelé à plusieurs reprises que 24 sous-marins devaient être achetés par la marine
indienne dans le cadre d'un plan de construction à 30 ans, dont six ont déjà été commandés à
MDL et son partenaire Naval Group. Toutefois, compte tenu des programmes de construction
de sous-marins dans d'autres pays, le ministre de la Défense Manohar Parrikkar avait estimé fin
novembre que l'Inde devrait repenser son programme et renforcer sa flotte au-delà des 24 sous-
marins prévus. Il a rappelé l'appel d'offres (RFP) en cours dans le cadre du programme P75 (I)
qui concerne l'acquisition de six nouveaux sous-marins. Un programme lancé depuis... 2007.
Ces bâtiments doivent être construits avec l'aide du secteur privé (Reliance ou Larsen &
Toubro) sous l'égide d'un partenariat stratégique. Les partenaires étrangers doivent être
prochainement sélectionnés. A suivre
•THEME 3 - 3 : Le Royaume-Uni commande trois frégates Type 26 Source, journal ou site Internet : Le Marin
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Adressé par François Jouannet
La plus récente vue d'artiste de la future frégate Type 26. (Image : BAE Systems)
Le Royaume-Uni vient de commander trois frégates d’un nouveau type, les Type 26, à BAE
Systems pour 3,7 milliards de livres (4,2 milliards d’euros). La découpe de la première tôle doit
intervenir courant juillet au chantier BAE Systems de Govan, en Écosse. Signé le 29 juin, le
contrat était attendu de longue date. Il couvre la mise en chantier de la première tranche (Batch
1) du programme Global Combat Ship, qui doit comprendre au total huit navires. La seconde
tranche de cinq navires sera négociée au début des années 2020. La réalisation des trois
premières frégates Type 26 « représentera 1 700 emplois qualifiés dans la construction
navale en Écosse et 1 700 autres emplois dans toute la chaîne d’approvisionnement en
Grande-Bretagne jusqu’en 2035 », souligne le ministère de la Défense britannique. Les
frégates Type 26 doivent prendre la relève des frégates Type 23 à partir du milieu de la
prochaine décennie. Ces navires de 6 900 tonnes fortement armés auront pour vocation
première la lutte anti-sous-marine. Ils assureront la protection des sous-marins nucléaires
lanceurs d’engins britanniques et des nouveaux porte-avions de la classe Queen Elizabeth. À
l’origine, le programme Global Combat Ship devait comporter treize frégates Type 26, dont
cinq dans une version d’emploi général. Mais la revue stratégique conduite en 2015 par le
gouvernement britannique a abouti à une réduction de la cible. En compensation, il a été décidé
de lancer un programme de frégates d’une nouvelle classe, le Type 31. Cinq frégates Type 31
doivent être construites. Ces navires polyvalents seront plus légers et moins coûteux.
Cependant, le programme n’est pas encore lancé.
•THEME 3 - 4 : Ventes d’armes françaises et américaines dans le Golfe : Mirages au royaume des Saoud Source, journal ou site Internet : Le Monde diplomatique
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Philippe Leymarie
Adressé par Jean-François Mazaleyrat
« La France n’a pas vendu tant que cela à l’Arabie saoudite », avait soutenu en avril dernier
Emmanuel Macron, qui n’était encore que candidat à la présidentielle, promettant de revoir les
relations avec les pétromonarchies du Golfe. Il n’en a rien fait, pour le moment. Et s’apprête à
recevoir, dans la cadre de la fête nationale du 14-Juillet, le président américain Donald Trump,
qui prétend de son côté avoir décroché il y a quelques semaines à Riyad des contrats
d’armements records.
Faramineux ! Astronomique ! Historique ! — « Incroyable », se gaussait le numéro un
américain lui-même. Une hotte à 380 milliards de dollars, dont 110 pour la défense : le petit
monde de l’industrie mondiale de l’armement, réuni récemment au salon aéronautique du
Bourget, n’en finit pas de digérer l’hyper-méga-contrat décroché en mai dernier par les
Américains en Arabie saoudite. Les Saoud avaient alors cassé leur tirelire pour les beaux yeux
de Donald Trump, « contrepartie sonnante et trébuchante du réalignement stratégique des
États-Unis sur les priorités de l’Arabie saoudite », analysait Le Monde (23 mai 2017). Pour son
premier déplacement à l’étranger, le nouveau chef de l’exécutif américain – en butte à de
nombreux tourments domestiques – n’était pas fâché de décrocher le jackpot à Riyad, avec à la
clé une pluie de milliards pour le grand business de son pays, et un début de réconciliation avec
un ancien allié plutôt maltraité par Barack Obama. Pour l’occasion, l’homme à la houpette
orange s’était livré à une « danse du sabre » avec le vieux roi Salman, et s’était félicité de
cette « journée formidable ». Lors de la cérémonie de signature pour les 110 milliards affectés
aux contrats d’armement, un responsable américain avait expliqué que ces derniers « visaient à
soutenir à long terme la sécurité de l’Arabie saoudite et de la région du Golfe face aux menaces
de l’Iran ». Ce qui, avait-il ajouté, « réduirait la charge de la conduite de ces opérations par
l’armée américaine », notamment en matière d’antiterrorisme. La démarche revenait également
à choisir clairement son camp dans le conflit opposant l’Arabie saoudite aux rebelles houthistes
du Yémen, soutenus par l’Iran. Et à prendre le parti des Saoudiens dans la crise avec le Qatar,
accusé de faire cause commune avec l’Iran, donc de « soutenir le terrorisme international »,
etc. (1) L’Arabie saoudite, deuxième client mondial en matière d’armement, consacre en
moyenne 7 à 8 milliards par an à ses achats d’armes aux États-Unis. Et Obama ou pas, elle est
restée un client de choix pour Washington, qui y place chaque année un dixième de ses
exportations. Si bien que durant ses deux mandats, en huit ans, le président Obama aura vendu
pour 112 milliards d’armement à ce pays. Pour les faire approuver par le Congrès, il avait
négocié avec Israël la cession de matériels lui garantissant une avance stratégique sur les pays
arabes. L’accord passé par Donald Trump de mai dernier va-t-il faire sauter la banque ? Le
5 juin, déjà, le Pentagone a donné son feu vert pour la vente d’un système radar Lockheed
(1,4 milliard), et le 13 juin, le Sénat a approuvé un contrat de vente à l’Arabie saoudite de
16 000 bombes guidées Paveway pour une valeur de 510 millions de dollars, en dépit des
critiques sur l’usage qui pourrait en être fait contre les civils au Yémen dans le cadre de la
guerre que Riyad y mène contre la rébellion houthiste. Depuis le début de ce conflit, usage de
bombes à sous-munitions, rapports alarmistes d’Amnesty international, 3 millions de déplacés,
etc), l’exécutif américain fournit une assistance militaire à l’armée saoudienne, et lui a
notamment transféré plus de 3 milliards de dollars d’armement et de munitions.
Des contrats-mirage ?
Lire aussi Andrew Cockburn, « Au Pentagone, la peur pour carburant », Le Monde
diplomatique, février 2017. Pour Bruce Riedel, ancien de la CIA, aujourd’hui consultant à la
Brookings Institution, l’accord global décroché par le président Donald Trump est plutôt à
ranger au magasin des « fake news » (L’Express, 6 juin 2017) : une partie des contrats avaient
été conclus sous Obama ; d’autres sont le plus souvent des lettres d’intérêt ou d’intention, dont
rien ne garantit qu’elles déboucheront sur des contrats en bonne et due forme.
Tous les grands fabricants d’armes américains sont cependant sur les rangs :
• Lockheed Martin annonce 28 milliards de commandes, avec son système de défense
antimissile sol-air, des frégates LCS, des missiles. 150 hélicoptères Black Hawk S-70 seront
construits sur place, après la création d’une filiale en collaboration avec Taqnia, un opérateur
saoudien. Des discussions sont en cours sur l’acquisition du système de défense Thaad.
• Boeing compte placer en Arabie des hélicoptères CH-47 Chinook, des systèmes de missiles
guidés, des avions de patrouille maritime P-8 Poseidon, ainsi que des gros porteurs civils.
• Raytheon vendra des munitions, des systèmes de Command-Control, ainsi que des moyens de
cybersécurité.
• BAE Systems remplacera les 150 blindés perdus au cours des deux premières années de guerre
au Yémen, etc.
D’anciens contrats en cours d’exécution avec des industriels américains ont contribué à faire
de la Royal Saudi Air Force (RSAF) l’armée de l’air la plus puissante de la région, avec
notamment la livraison de 150 chasseurs F-15 neufs ou modernisés, et d’une flotte
d’hélicoptères de combat Black Hawk et Apache. L’armée saoudienne — la troisième de la
région en termes d’effectifs (derrière l’Irak et l’Iran) — sera donc plus que jamais dépendante
de son parrain américain, une partie de ces matériels étant inutilisables de manière
autonome, « tant pour des raisons de maintenance, de paramétrage que d’intégration »,
expliquait la lettre spécialiséeTTU en avril 2016.
Guerre des princes
C’est peut-être ce qui a suscité à nouveau l’intérêt pour les matériels français, Paris - selon TTU
- ayant « toujours cherché à se démarquer en permettant aux pays clients d’utiliser et de faire
évoluer leur matériel selon leurs propres besoins opérationnels, en leur donnant accès aux
codes sources et aux bases de menaces, dans le cadre d’une relation de partenariat plutôt que
de vassalisation ». Ce qui aurait permis par exemple aux Émirats arabes unis et à l’Égypte de
mener des opérations aériennes autonomes contre l’Organisation de l’État islamique (OEI) au
dessus de la Libye grâce à leurs Mirage 2000. Depuis dix ans, l’Arabie saoudite est le premier
acheteur d’armement en France : 12 milliards au total, loin devant le Qatar (8 milliards), même
si en 2016, comme Emmanuel Macron l’avait affirmé au cours de sa campagne pour l’élection
présidentielle, « la France n’a pas vendu tant que cela en Arabie saoudite » (Europe 1, 11 avril
2017). On attend toujours la « redéfinition » promise de la relation entre la France et les
pétromonarchies du Golfe, et notamment la révision des accords fiscaux avantageux pour les
riches Qataris. La conjoncture est cependant morose en Arabie saoudite pour les entreprises
françaises. Elles ont échoué dans tous les grands contrats civils envisagés ces dernières années :
les métros de La Mecque et Riyad, le TGV Djeddah-Medine, l’usine de production de
médicaments dérivés du plasma, les avions gros porteurs, les centrales nucléaires. Qui plus est :
l’Office français d’exportation d’armement (ODAS), consortium semi-public chargé de
commercialiser, négocier et gérer les contrats d’armement d’État à État entre le Proche-Orient
et la France, et tout particulièrement avec l’Arabie saoudite et le Liban, a perdu ces dernières
années son monopole sur les contrats franco-saoudiens (2), ayant apparemment choisi le
mauvais cheval, dans la lutte que se livraient les princes héritiers — laquelle a été remportée en
juin dernier par l’un des fils du roi, Mohamed Ben Salman, déjà ministre de la défense,
considéré comme un « dur » dans la lutte contre « l’impérialisme persan-chiite », la rébellion
houthiste au Yémen, le « soutien du Qatar au terrorisme », etc.
Mauvais cheval
En dépit des gros contrats signés ailleurs en 2016 (ventes de Rafale à l’Inde, de sous-marins à
l’Australie ), l’Arabie saoudite est cependant restée en tête pour le montant des armes françaises
effectivement livrées, avec une moyenne de 2,8 milliards sur ces cinq dernières années. Après
un « flop » du premier ministre Manuel Valls, annonçant en octobre 2015 en conclusion d’une
visite à Riyad avoir engrangé une dizaine de milliards de contrats (dont la plupart ne s’étaient
pas concrétisés), le gouvernement français s’était fortement impliqué en 2016 : tournées à
répétition du ministre de la défense Jean-Yves le Drian (lire « Cocorico, M. Le
Drian »), déplacement du président Hollande à Riyad pour présenter ses condoléances après la
mort du roi Abdallah, puis en mai comme invité d’honneur au sommet du Conseil de
coopération du Golfe (CCG). En misant sur Riyad, et sur le prince Mohamed Ben Nayef, la
France avait déjà fait un pari risqué… avant qu’en juin 2017, le nouveau roi ne choisisse
finalement de faire d’un de ses plus jeunes fils son successeur, et que la rupture des relations
entre l’Arabie saoudite et le Qatar — les deux grands clients-partenaires de Paris dans le Golfe
— n’achève de mettre la France en fâcheuse position.
Orient compliqué
Lire aussi Fatiha Dazi-Héni, « Drôle de guerre dans le Golfe », Le Monde diplomatique,
juillet 2017. Témoin des aléas dans cet « Orient compliqué », le réaménagement du méga-
contrat DONAS de 3 milliards pour le rééquipement de l’armée libanaise — avec des armes
françaises, mais un financement saoudien — qui avait commencé d’être mis en œuvre par cette
fameuse société française d’exportations d’armement, l’ODAS, mais a été suspendu pour cause
de brouille avec un gouvernement libanais jugé trop inféodé au Hezbollah — contrat finalement
repris à son compte par Riyad et réorienté au profit des armées saoudiennes, sous l’appellation
de Saudi-French Military Contract (SFMC). Notre confrère Jean Guisnel qualifiait en mars
dernier la France de « super-marché d’Arabie saoudite » à la suite de l’autorisation donnée par
les autorités françaises de vendre à Riyad pour 455 millions d’armes diverses. Officiellement,
rien n’empêchait Paris de livrer les matériels demandés à un pays de la coalition anti-OEI,
l’embargo décrété par l’ONU par sa résolution 2216 ne concernant que les armes à destination
des houthistes du Yémen et leurs alliés ; mais les volumes demandés par les Saoudiens avaient
attiré l’attention de divers ministères. Le Quai d’Orsay et Matignon redoutaient que ces armes
ne servent surtout contre les civils et les houthistes yéménites, tandis que le ministère de la
défense estimait nécessaire de soutenir sans restriction l’allié saoudien, ne serait-ce qu’au nom
de la lutte antiterroriste. Ce qui a finalement fait pencher la balance en faveur du contrat, au
grand dam de ceux qui invoquaient l’autre volet de la résolution 2216 des Nations unies :
l’interdiction du bombardement de cibles civiles, le respect du droit humanitaire et des droits
humains, etc.
Combat proven
Le patron de l’ODAS, l’amiral Édouard Guillaud, ancien chef d’état-major des armées
françaises, reconnaissait lors d’une conférence à l’IFRI, le 21 mars dernier, que sa société
n’avait enregistré que peu de gros contrats ces cinq dernières années, mais affirmait qu’il fallait
compter avec un flux permanent d’affaires lié à la maintenance opérationnelle, ainsi qu’avec
des campagnes de modernisation d’anciens matériels vendus à ce pays, comme les
frégates Sawari. Ironiquement, l’ancien chef militaire, évoquant les trois raisons expliquant la
bonne santé des vendeurs d’armes français (qui ont engrangé 20 milliards d’euros de
commandes l’an dernier, record battu), plaçait, en un, « les bonnes personnes, les bonnes
méthodes » (en donnant l’exemple de l’implication de Jean-Yves Le Drian) ; en deux,
l’importance du « Combat proven » (par exemple, les raids de Rafale en Libye en 2011) ; mais,
en trois, la nécessité de « vendre au bon moment » (en identifiant bien la nécessité de
renouvellement des matériels, les capacités de financement, etc.), et de « s’adapter au
partenaire », citant l’exemple d’une Arabie saoudite touchée par la baisse des dividendes du
pétrole, « qui commence à son tour à demander des financements »… Relevons, pour finir, que
Washington ne craint pas, de son côté, d’armer en même temps deux camps aujourd’hui
opposés : le 15 juin dernier, quelques semaines après l’annonce des contrats-records en Arabie
saoudite, et une dizaine de jours seulement après que Donald Trump se soit félicité d’avoir
soutenu Riyad et désigné le Qatar comme un parrain du terrorisme international, à l’instar de
l’Iran, la vente de chasseurs F 15 était conclue avec Doha pour une douzaine de milliards de
dollars…
(1) Dans Dr. Saoud et Mr. Djihad. La diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite (Robert
Laffont, 2016), Pierre Conesa détaille les rapports étroits entre le wahhabisme et le salafisme,
antichambre du djihadisme, et rappelle que Riyad consacre chaque année 6 à 7 milliards de
dollars à la promotion de l’islam dans le monde, soit autant que ses achats moyens d’armement
— une diplomatie religieuse qu’Alex Alexiev, chercheur au Center for Security Policy (CSP),
cité dans ce livre, qualifie de « plus importante campagne de propagande jamais montée dans
le monde ». Cf. « Lectures du terrorisme », Le Monde diplomatique, mars 2017.
(2) « Le ministère saoudien de la défense fait part de son désir de mettre fin à toute relation
avec la société française ODAS », avait écrit le ministre Mohamed Ben Salman à son
homologue français.
4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie
•THEME 4 - 1 : Chammal : la cybersécurité au levant, un point névralgique dans la lutte contre le groupe terroriste Daech Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 7 juillet 2017
Auteur : EMA
Adressé par André Dulou
Alors que les attaques de hackers se mondialisent et impactent fortement divers secteurs
d’activités, les experts militaires de la sécurité informatique œuvrent au Levant pour assurer la
sécurité des opérations de lutte contre Daech. Ces spécialistes de la cyberdéfense agissent pour
fiabiliser nos réseaux et ainsi, assurer la continuité des opérations. Focus sur une des spécialités
névralgiques soutenant l’opération Chammal, versant français de l’opération Inherent Resolve.
La cyber-sécurité : un soutien capital
Dans le cadre des opérations, le contexte de guerre électronique amène les armées à déployer
depuis de très nombreuses années un Commandement des systèmes d’information et de
communication interarmées de théâtre (COMSICIAT) dans le but de fournir aux forces
combattantes des réseaux adaptés et sécurisés. « Cette structure SIC (Système d’Information et
de communication) est responsable de tous les projets visant à fiabiliser les réseaux et à fournir
le meilleur service au personnel déployé », explique le LCL Christophe, responsable du soutien
SIC de l’opération. Sur le théâtre irako-syrien, l’équipe du COMSICIAT est composée d’une
dizaine d’officiers et de sous-officiers dirigeant fonctionnellement près de 70 personnes
réparties sur les cinq pays du théâtre (Koweït, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie et Irak).
Tous ces spécialistes opèrent, au quotidien, au sein des états-majors ou unités déployées, afin
d’assurer « le maintien en condition opérationnelle des SIC et leur maintien en condition de
sécurité. Leurs travaux en continu apportent plus de sécurité, de résistance aux réseaux et aux
systèmes déployés ainsi que plus de bande passante (comprendre de capacités de transmission
de données) pour les opérateurs sur le terrain », souligne le lieutenant-colonel. « Ils permettent
de fluidifier et de sécuriser le transfert des données entre les différents sites du théâtre et la
métropole, contribuant ainsi pleinement à la conduite des opérations ».
Une technologie de pointe au service de l’opérationnel
Pour garantir un soutien à la hauteur du besoin opérationnel, chaque site est relié à la métropole
par liaison satellite et/ou fibre optique. « Nous travaillons avec des satellites militaires et civils.
Cela nous permet d’avoir un potentiel en connectivité informatique et téléphonique de haut
niveau, de manière classique ou satellitaire, avec ou sans moyen de chiffrement » poursuit le
LCL Christophe. Ces moyens contribuent à fournir tous les réseaux classifiés, internes aux
armées, permettant de communiquer de façon sécurisée à chaque instant, et de déployer les
logiciels « métiers » pour que les chaines opérationnelles et le soutien réalisent leurs missions
dans les meilleures conditions.
L’amélioration continue essentielle
Dans un souci constant de fournir un soutien de qualité aux opérations, le LCL Christophe
affirme qu’un des enjeux passe par l’optimisation de la desserte SIC du théâtre. « S’assurer que
les réseaux sont déployés en toute sécurité, adaptés aux besoins et aux évolutions des moyens
déployés à travers tout le théâtre, nécessite parfois d’engager de nouveaux matériels.
Prochainement, nous allons déployer des stations satellites de nouvelle génération afin
d'apporter plus de fluidité et de redondance aux états-majors sur le théâtre. Nous allons
également redéployer différemment moyens satellitaires et mettre en place des réseaux de
faisceaux hertziens pour créer de nouveaux supports de communication entre les différents
sites. Ces travaux ont deux objectifs très clairs : assurer une meilleure résilience du service
rendu et optimiser nos ressources satellitaires militaires. Les ressources économisées pourront
ainsi être réservées à un autre usage ou à un autre théâtre », détaille-t-il.
La cyberdéfense de l’opération
Ce maintien en condition opérationnel et l’optimisation constante des ressources participent
grandement à la sécurisation des réseaux. Mais leur action ne s’arrête pas là. Officier de lutte
informatique défensive (OLID) pour l’opération Chammal, le COMSICIAT entretient des
liaisons très fortes avec le centre opérationnel de surveillance cyber au Levant (security
operation center, SOC Levant) pour assurer la défense de ses réseaux. « À l’aide de sondes
déployées sur les réseaux, le SOC Levant supervise et analyse le moindre évènement suspect.
Cela peut être une attaque directe, via par exemple un cheval de Troie ou un déni de service
(un nombre important de requêtes est envoyé à un élément du réseau qui, submergé, finit par
se bloquer, rendant ainsi l’élément et le reste de son réseau indisponibles) ou bien des incidents
relevant d’une configuration réseau perfectible. », nous explique le LCL Benoît, chef du SOC
Levant. Sur l’opération Chammal, le COMSICIAT et le SOC Levant travaillent en
interdépendance. Dès lors qu’un incident concerne l’opération, le COMSICIAT en est
directement informé. Ensemble, ils valident les actions de remédiation à mettre en place pour
améliorer la sécurité des réseaux et ainsi, apporter la meilleure résistance aux attaques. Le
soutien précieux réalisé par le COMSICIAT, lui-même soutenu par le SOC Levant, permet un
fonctionnement optimal de l’opération luttant activement contre le groupe terroriste Daech. Au
sein de la Coalition internationale, comprenant 63 pays, la bonne transmission des informations
est vitale. La communication et la coordination qui en découlent sont essentielles à la réussite
des missions aériennes et d’artillerie menées chaque jour, en appui des forces alliées qui
combattent Daech au sol. Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal
représente la participation française à l’OIR (Opération Inherent Resolve) et mobilise
aujourd’hui près de 1 200 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination
avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux
piliers complémentaires : un pilier « formation », au profit d’unités de sécurité nationales
irakiennes et un pilier « appui », consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au
sol contre Daech grâce aux forces aériennes et à l’artillerie, ou par des frappes en profondeur contre les
activités du groupe terroriste.
•THEME 4 - 2 : Feux de forêt : l’armée de terre engagée Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 7 juillet 2017
Auteur : armée de terre « au contact »
Adressé par André Dulou
Comme chaque année, l’armée de Terre participe activement depuis le 26 juin à l’opération
Héphaïstos visant à prévenir et lutter contre les feux de forêt en zone méditerranéenne. Pendant
toute la période estivale, les militaires mobilisés mettront en œuvre leurs capacités et savoir-
faire particuliers dans les domaines de la sécurité civile, du génie et de la maîtrise de la troisième
dimension, au profit de la population.
Depuis plus de trente ans, l’armée de Terre participe chaque été à la mission interministérielle
Héphaïstos. Durant tout l’été, les militaires de l’armée de Terre déployés dans l’hexagone ont
pour mission de couvrir les 21 départements de la zone de défense et de sécurité Sudauxquels
il faut ajouter l’Ardèche et la Drôme, départements dans lesquels les feux de forêt représentent
une véritable menace pendant la période estivale. Pour cette édition 2017, ce ne sont pas moins
de 650 sapeurs des formations militaires de la sécurité civile (ForMiSC) qui sont mobilisés en
Corse et sur le continent. Sur l’Île de Beauté, huit sections dédiées aux feux de forêt et deux
détachements d’interventions spécialisés (DIS) renforcent les moyens locaux. Sur le continent,
les sapeurs de la sécurité civile sont répartis dans deux éléments d’appui de génie pour
l’aménagement des sites d’intervention, deux détachements d’intervention retardant (DIR) pour
la protection des points sensibles et un détachement d’intervention héliporté (DIH) pour
l’intervention dans les secteurs inaccessibles par voies terrestres. Ils appuient les moyens des
services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) et sont positionnés dans le Var, le
Gard et l’Aude. Ce dispositif de sécurité civile est complété par des moyens relevant
directement du ministère des armées. Les « sapeurs bleus » de la sécurité civile sont ainsi
épaulés par plus de cinquante militaires de l’armée de Terre et de l’Air. Disposant de 3
hélicoptères (2 Puma et 1 Gazelle), leurs missions est de mettre en œuvre leurs compétences
spécifiques dans le domaine du génie et de la maitrise de l’espace aérien.
Des compétences au service de la population
Dans le cadre de cette mission, les compétences des soldats de l’armée de Terre sont
particulièrement utiles, notamment celle du génie et de la 3D. Aussi, cet été, un détachement
d’hélicoptères est en permanence à disposition des unités de sécurité civile. Ce sont
les 3e et 5e régiment d’hélicoptères de combat qui assurent la composante aérienne héliportée
en se partageant la période estivale. Une capacité génie, composée de soldats du 19e régiment
du génie, est également déployée. Grâce à leurs engins terrestres spécialisés dans
l’aménagement de coupe-feux, les sapeurs peuvent être envoyés au cœur des zones à risques.
Les soldats de l’armée de Terre sont donc directement intégrés aux ForMiSC pour leur
permettre d’assurer leurs missions de DIH et d’aménagement opérationnel du terrain. Enfin,
une capacité de surveillance est mise en place en Corse. Il s’agit du 2e régiment étranger de
parachutistespositionné à Calvi qui a pour mission de surveiller les massifs de Haute-Corse.
Les chiffres 2016 :
Nombre de jours de déploiement :
- 103 jours du 23/06 au 03/10.
Nombre de feux :
- 75 (dont 50 interventions en Corse).
Surface brûlée par les feux où les ForMiSC sont intervenues :
- 8911 ha (dont 843 en Corse).
Nombre d’engagements (1 section/jour d’inter) de sections ForMiSC sur feu :
- 134 dont :
13 engagements DIH (détachement d'intervention héliporté) sur 7 feux (2015 : 10
engagements sur 4 feux, 2014 : 1 engagement sur 1 feu);
20 engagements DIS (détachement d'intervention spécialisé) sur 11 feux (2015 : 25
engagements DIS sur 10 feux)
28 engagements DIR (détachement d'intervention retardant) sur 21 feux (2015 : 18
engagements DIR sur 13 feux).
•THEME 4 - 3 : L’apnée dans la formation des officiers-élèves de la mission Jeanne d’Arc 2017 Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 7 juillet 2017
Auteur : marine nationale/Sirpa Marine
Adressé par André Dulou
La traversée du groupe Jeanne d’Arc entre Guam et Darwin fut l’occasion pour les officiers-
élèves (OE) volontaires commandos marine et plongeurs démineurs de s’entraîner à l’apnée.
Les enseignes de vaisseau ont ainsi été placés entre les mains expertes du lieutenant de vaisseau
(R) Christian, entraineur de l’équipe de France d’apnée qui a pu leur apprendre à repousser
progressivement leurs limites, et ce en toute sécurité. Cet entraînement leur sera par la suite très
précieux pour augmenter leurs chances de réussite aux différents cours de l’École de
plongée (cours Plongeur de bord (PLB), cours Plongeur démineur (PLD) et cours Nageur de
Combat (NC)) », et leur fournir toutes les clés pour des entraînements en sécurité. La maîtrise
de l’apnée est une véritable plus-value à la fois pour augmenter l’aisance aquatique des
candidats, mais également pour améliorer leurs réactions face à un cas non conforme sous l’eau,
comme une panne d’air ou un dysfonctionnement du recycleur. La formation s’est articulée
autour d’un ensemble de séances à sec, en mer, dans le radier du BPC Mistral et en piscine,
mêlant cardiotraining et apnée. Fortement inspirée par les valeurs militaires chères au LV (R)
Christian (surveillance mutuelle par binôme, esprit de cohésion, dépassement de soi), cette
formation a permis aux officiers-élèves de progresser considérablement. Son approche
particulière a permis à ces candidats plongeurs d’arme d’atteindre un niveau qui leur paraissait
hors d’atteinte initialement. L’un d’entre eux a ainsi passé la barre des 5’ en apnée statique, au
sec (hors de l’eau), alors qu’il avait commencé l’entraînement sous la minute. Cette initiation
n’a cependant pas été réservée aux seuls volontaires commandos et démineurs, des officiers
mariniers candidats PLB ont aussi pu en bénéficier. L’équipage du Mistral a également pu
profiter des conseils et de la riche expérience du LV (R) Christian en termes de gestion du
stress, de prévention des troubles musculo-squelettiques et de contrôle de l’alimentation.
Coïncidant avec la mi-mission du Task Group Jeanne d’Arc, son passage à bord est ainsi arrivé
à point nommé pour prodiguer des conseils aux uns et aux autres sur la manière de gérer au
mieux la fatigue pour la fin de mission. Cela a été unanimement apprécié, comme en témoigne
la participation importante aux différentes conférences qu’il a animées à bord. Cette expérience
ouvre des perspectives tant en termes d’entraînement des futurs plongeurs de la Marine que de
gestion de la fatigue d’un équipage en mission longue durée.
•THEME 4 - 4 : Premier vol du Reaper en France Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 6 juillet 2017
Auteur : armée de l’air
Adressé par André Dulou
Piloté depuis la base aérienne (BA) de Cognac, le drone MQ-9 Reaper n°612 a réalisé mardi 4
juillet 2017 son premier vol au-dessus du territoire national. Pendant 5h10, le petit nouveau de
l’escadron de drones 1/33 «Belfort» a évolué au nord de la BA 709, sur laquelle il est stationné
depuis quelques semaines.
Cette grande première visait à tester le bon fonctionnement de la machine et de ses deux cabines
(calibration des paramètres de secours, vérification des liaisons satellitaires, etc.) et à proroger
les qualifications LRE (Launch and Recovery Element - personnel apte à faire décoller et atterrir
le Reaper) des équipages français. Objectifs atteints pour le «Belfort», qui va désormais pouvoir
mettre en œuvre le Reaper en métropole presque quotidiennement, offrant ainsi à l’Armée de
l’Air une autonomie pour la formation de ses équipages. À l’horizon 2019, l’escadron de drones
1/33 comptera douze appareils exploités par 30 équipages. Avec le n°612, six machines sont
désormais opérationnelles au 1/33 «Belfort». Les cinq autres avions de la flotte sont positionnés
sur la base aérienne projetée de Niamey. Ils fournissent des capacités de renseignement et
d’appui au profit de l’opération Barkhane, mais aussi des forces spéciales. Depuis leur
engagement en BSS en janvier 2014, ils ont déjà effectué plus de 15 000 heures de vol. Les
prochains jours s’annoncent denses pour les équipages Reaper stationnés à Cognac. De
nombreuses missions sont d’ores et déjà notées dans leur tablettes, à commencer par leur
participation au dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) du défilé du 14 Juillet à Paris.
5/ ZONES DE CONFLITS •THEME 5 - 1 : Nouvelle donne en Asie Centrale : l’Etat islamique face à l’Amou-Daria Source, journal ou site Internet : Diploweb
Date : 5 juillet 2017
Auteur : René Cagnat*, David Gaüzere**
Adressé par Jean-Claude Tourneur
*colonel (ER), docteur en sciences politiques, chercheur associé à l’IRIS.
**chercheur associé au Centre Montesquieu de Recherche Politique - Université de Bordeaux
(EA 4192).
La mêlée est de plus en plus indescriptible d’un bout à l’autre de l’Afghanistan. Depuis
l’invasion de l’Afghanistan par les soviétiques (1979) le pays a connu un engrenage de
violences. A la suite des attentats du 11 septembre 2001, l’intervention des Etats-Unis et de
leurs alliés n’a pas apporté la paix. Après le retrait de plusieurs alliés des Etats-Unis, la situation
reste chaotique. Pour les forces djihadistes cette situation représente une aubaine.
L’Afghanistan risque de sombrer dans l’aventure en emportant avec lui des pans entiers de
l’Asie centrale. Ce qui préoccupe notamment la Russie. Illustré d’une carte réalisée par Grégory
Marchand.
DEPUIS LE DEBUT de juin 2017, la situation semble évoluer rapidement sur le cours moyen
de l’Amou-Daria, à la frontière turkméno-afghane, au gré de l’imbrication d’événements à la
fois internationaux régionaux et locaux, réactivant le « Grand Jeu » en Asie centrale.
I. OCS contre OTAN, la réactivation du « grand jeu »
L’Inde et le Pakistan ont rejoint à part entière, depuis le 12 juin 2017, l’Organisation de
Coopération de Shanghai (OCS) [1]. L’entrée de ces deux poids lourds internationaux bouscule
désormais considérablement les équilibres démographiques, géopolitiques, économiques
(notamment énergétiques) et militaires et place dorénavant « l’Occident atlantique » en
« infériorité de puissance » dans certains domaines-clé (démographie, économie, énergie) face
aux puissances continentales du « Heartland ». Depuis, de nouveaux comportements aussi
inhabituels qu’alarmants ont été observés au nord de l’Afghanistan et en Asie centrale, ainsi
que dans les coulisses feutrées de la diplomatie régionale. Des combats ont redoublé d’intensité
dans la Province afghane de Djaozdjan entre l’Etat Islamique (EI) et l’armée gouvernementale
afghane (les « Gouvernementaux »), ainsi qu’avec les Taliban [2]. Si les combats entre
« Gouvernementaux » afghans et les Taliban étaient jusque-là habituels, l’irruption de la « 3e
force » de l’EI change la donne par le recul que l’organisation djihadiste inflige aux Taliban.
L’aversion des populations locales turcophones et tadjikophones pour les Taliban
pachtounophones expliquerait sans doute ces soudains revirements militaires sur le terrain.
Dans la foulée, les Russes ont décidé face au rapprochement du risque terroriste de leur pré
carré de recadrer l’Organisation militaire du Traité de Sécurité Collective (OTSC) et de
renforcer le dispositif de défense des frontières méridionales de l’espace post-soviétique [3].
Nikolaï Bordiouja, l’ex-Secrétaire de l’OTSC, a déjà laissé entendre voici un an que son
organisation défendrait s’il le fallait le Turkménistan. Le statut de « neutralité éternelle »
d’Achgabat pourrait être sacrifié au nom de la sécurité du pays.
Une vague d’arrestation d’officiers turkmènes jugés trop religieux se serait produite, ces
derniers jours (faits rapportés le 27 juin 2017) à Serdar, près de la capitale [4].
Les chercheurs islamologues kyrgyzes Mars Sariev et Iqbol Mirsahitov s’inquiètent du
recrutement discret de Dounganes ou Huis (musulmans sinophones) dans l’est du Kyrgyzstan
(Karakol) et du Kazakhstan (Taldy-Kourgan) [5] par des agents de l’EI, avant qu’on les envoie
soit en Syrie-Irak, soit dans le nord de l’Afghanistan, avec pour objectif final d’aller frapper la
Chine [6]. Ce point est capital, car pour la première fois, les combattants djihadistes de Chine
ne sont plus exclusivement des Ouighours turcophones et comprennent un nombre, en
croissance rapide, de Dounganes. Quoique assez intégristes (refusant par exemple de prier dans
les mêmes mosquées que les Ouighours), les Dounganes n’en étaient pas moins jusqu’ici
légalistes. Leur début de radicalisation constitue donc un fait nouveau et une menace plus grave
que celle provenant des Ouighours car les Huis, qui sont une quinzaine de millions en Chine, y
occupent de vastes espaces, parfois en communautés importantes comme au Yunnan. Ils
pourraient élargir ainsi la répartition de cellules clandestines islamistes à de larges pans de
territoire. Un certain activisme américain plus ou moins discret est depuis peu de temps
perceptible au Turkménistan. Très ostensible fut tout d’abord la lettre de félicitations de Donald
Trump adressée à Gourbangouly Berdymoukhamedov, le Président turkmène, pour lui faire
part de ses félicitations à l’occasion de la fin du Ramadan. Cette lettre a surpris notamment les
Azéris qui n’ont rien reçu du Président américain à cette occasion [7]. Bien moins visible (et
interdite d’accès par les Turkmènes), la récente « agence d’information
alternative » Al’ternativnye Novosti Tourkmenistana (ANT)diffuse depuis peu en russe et en
anglais des informations du point de vue américain sur le Turkménistan. Le fait qu’elle soit
aussi récente que discrète (Qui l’héberge ? Où ? Quels fonds sont utilisés ?) renforce le mystère
et aiguise la partie d’échecs actuellement en cours entre puissances régionales et mondiales sur
les rivages de la Caspienne [8]. L’idée américaine (quelque peu fumeuse…) serait d’accéder
directement aux richesses pétrolières et gazières de l’ouest du Kazakhstan, domaine où la Petite-
Horde (rétive au pouvoir de la Grande-Horde présidentielle) est majoritaire et de barrer ainsi la
route des hydrocarbures aux Russes et aux Chinois. Dans les Etats à faible tradition
démocratique, mais à forte tradition clanique ou tribale, Washington entend clairement jouer
avec l’islamisme et les oppositions locales pour se tailler un accès privilégié aux matières
premières.
Vers un nouveau front militaire aux frontières méridionales de l’Asie centrale post-soviétique ?
La montée en puissance d’Omar Namangani au sein du Mouvement Islamiste d’Ouzbékistan
(MIO) est tout aussi significative. Omar est le fils de Djouma Namangani - l’un des fondateurs
du MIO et ancien chef militaire prestigieux de cette organisation. A peine âgé de 23 ans, Omar
disposerait déjà du statut de « cheikh » et commanderait une unité sur le terrain en
Afghanistan [9] face à l’Ouzbékistan. Notons que le MIO, comme nous le verrons, combat
aujourd’hui aux côtés de l’EI au Djaozdjan. Longtemps hostiles à la Russie, les Taliban s’en
rapprochent désormais diplomatiquement. Leurs difficultés militaires face à l’EI sur le terrain
expliquent ce revirement d’alliance, constaté lors des pourparlers secrets de Doha au Qatar
depuis 2016 [10]. La position américaine est, elle, plus ambiguë. A l’évidence, les Etats-Unis
cherchent d’un côté à endiguer les influences russe et chinoise dans la région, mais, d’un autre
côté, la faiblesse militaire des « Gouvernementaux », qu’ils soutiennent à bout de bras avec un
effectif militaire limité (8 800 hommes) les obligent à trouver une porte de sortie diplomatique
honorable et donc à s’entendre sur un modus vivendi avec les Taliban. Par ailleurs, les modalités
très obscures de l’arrivée de l’EI en Afghanistan et sa progression fulgurante vers le nord
interrogent sur le positionnement américain face à cette nouvelle force militaire [11]. La
conséquence la plus directe de ces évolutions préoccupantes est l’activation, depuis quelques
jours, d’un nouveau front militaire aux frontières méridionales de l’Asie centrale post-
soviétique.
Carte. Les activités des Taliban et de l’Etat islamique en Afghanistan en 2016-17
II. L’activation d’un nouveau front nord
Maria Zakharova, la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de
Russie, rapportait, le 23 juin 2017, qu’une cinquantaine de combattants terroristes de l’EI
auraient été transportés, au vu et au su de tous, jusqu’au nord-est de l’Afghanistan (Nangarhar),
plus exactement près des grottes de Tora-Bora, par des hélicoptères non identifiés (américains
selon le député provincial Zahir Kadyr). D’autres déplacements héliportés antérieurs ont là
encore confirmé l’implantation progressive de combattants de l’EI et l’apparition en cours d’un
nouveau front dans les provinces septentrionales de Djaozdjan, Faryab et Sar-i-Poul [12].
Amplifiées de manière alarmiste par les Russes, ces informations sont pourtant confirmées du
côté afghan : le Gouverneur Mohammad Zahir Wahdat de Sar-i-Poul aurait aussi mentionné de
telles pratiques dès mai 2017 [13]. De fait, ces va-et-vient incessants en hélicoptères non
identifiés à partir de la province de Nangarhar, où l’EI est solidement implanté, mais aussi en
provenance du sud du pays en direction des régions afghanes septentrionales datent de près
d’un an et se déroulent encore au moment même où se met en place un nouveau front nord. 5
000 hommes, solidement armés et pour beaucoup fraîchement débarqués du théâtre syro-
irakien, tiennent désormais le Djaozdjan. Ils appartiennent pour l’essentiel à l’EI. Depuis le 21
juin 2017, l’EI, pourtant récemment parvenu au nord du pays, semble déjà tenir la totalité de la
frontière nord de la Province de Djaozdjan face au Turkménistan. Si les « Gouvernementaux »
sont encore maîtres de Chibirgan, la capitale provinciale, ils semblent déjà anticiper une débâcle
et, au même titre que leurs adversaires traditionnels taliban, s’en émeuvent fortement [14]. Il
est vrai que si Chibergan était saisi durablement par l’EI, ce serait la première fois qu’une
capitale provinciale tomberait entre des mains d’insurgés qui de plus ne seraient pas taliban !
Cela explique que 5 000 hommes, solidement armés et pour beaucoup fraîchement débarqués
du théâtre syro-irakien, tiennent désormais le Djaozdjan. Ils appartiennent pour l’essentiel à
l’EI. Mais, des troupes du Mouvement Islamiste d’Ouzbékistan (dit aussi du Turkestan) les
complètent. L’ensemble de ces guerriers se distingue des Taliban traditionnels par des objectifs
militaires « internationalistes ». En effet, si les Taliban sont des fondamentalistes musulmans,
ils intègrent leur combat dans les limites nationales de l’Afghanistan [15]. L’EI, lui, vise à terme
à l’établissement du « califat mondial », dont chaque front actuel constitue une « province ».
Après avoir perdu ses « provinces de Syrte et du Chams » (Syrie-Irak), Daech a l’intention de
transférer ses actions en direction de sa « province » du Khorasan, qui regroupe l’Iran,
l’Afghanistan et l’Asie centrale [16]. L’EI vise, à court terme, trois objectifs militaires.
1. Il cherche à établir, dans un premier temps, un sanctuaire dans les régions non-
pachtounophones du nord de l’Afghanistan en délogeant les « Gouvernementaux » et les
Taliban.
2. Ensuite, au-delà, il chercherait à déstabiliser le Turkménistan, facile à atteindre par la maîtrise
du combat d’infiltration en zones désertiques que l’organisation possède [17]. En ce sens, les
autorités turkmènes s’alarment des risques de sabotage ou d’incursion-contrôle du gazoduc
sino-turkmène de Galkynych, situé à quelques dizaines de kilomètres de la frontière.
3. Enfin - mais cet objectif est beaucoup plus nébuleux et quasi irréalisable - l’EI attendrait le
moment de l’élection présidentielle au Kyrgyzstan (autour de la période du 15 au 22 octobre
2017) pour attaquer, depuis le Turkménistan via les vallées ouzbèkes de Kachka-Daria et de
Sourkhan-Daria. Il s’installerait alors dans le Ferghana et déstabiliserait cette grande vallée,
avant d’étendre le chaos au Kyrgyzstan et au Tadjikistan voisins. Spécialiste éminent de l’Asie
centrale, Aleksandr Knyazev ne dissimule plus son pessimisme sur l’avenir de l’Afghanistan,
insistant notamment sur la « guerre des services étrangers », qui se jouent des dissensions
ethniques et religieuses, plus particulièrement au nord du pays, où ils encadrent et forment les
différentes factions en lutte [18]. L’auteur évoque notamment le soutien militaire d’officiers du
renseignement turc (MIT) aux miliciens essentiellement ouzbeks et turkmènes du Milli-
Djoumbech du Général Rachid Abdoul Dostom, l’homme fort du nord du pays, qui combat en
toute « autonomie » aux côtés des « Gouvernementaux ». Le soutien discret d‘Ankara au Milli-
Djoumbech irrite le Djamaat-Islami tadjikophone de feu le Commandant Massoud [19], l’autre
force importante du nord du pays. Il existe un fort contentieux entre ces deux partis qui explique
l’évolution actuelle de la guerre civile. Le point culminant de cette exacerbation fut atteint
lorsqu’en juin 2016 le parti de Dostom n’avait pas hésité à s’allier aux Taliban pour infliger une
défaite au Gouverneur local du Faryab, du même parti que lui, mais jugé à son goût trop
favorable au Djamaat-Islami. Puis, le même mois et dans la même province de Faryab, des
éléments du Milli-Djoumbech de Dostom s’étaient attaqués à des éléments du Djamaat-Islami,
ravivant de vieux conflits interethniques jamais éteints entre peuples turcophones et
tadjikophones. Depuis, ces luttes intestines se sont étendues au Djaozdjan voisin et
expliqueraient, en partie, la vulnérabilité actuelle de la province par ses divisions
ethniques [20]. La dernière recomposition du paysage géopolitique régional, on le voit, crispe
et dévoie toujours plus les Etats en présence. L’impuissance de Washington face aux Taliban
et à l’EI en Afghanistan est si réelle que Pékin en profite pour implanter « en douceur » une
présence économique et militaire visible dans le pays et consolider, en même temps, son
installation par son projet « One Belt, One Road ». La Russie qui ne souhaite pas une
intervention en Afghanistan, mais ne saurait se désintéresser d’un pays si menaçant pour son
pré carré centre-asiatique, essaye, comme d’ailleurs l’Iran, de jouer la carte des Taliban
afghans. Islamabad, de son côté, tente de forcer les « Gouvernementaux » de Kaboul à ne plus
mener une subversion en territoire pakistanais avec les terribles Taliban du Terek-e-Taliban
Pakistan (TTP)... La mêlée est finalement, de plus en plus indescriptible d’un bout à l’autre de
l’Afghanistan qui risque de sombrer dans l’aventure en emportant avec lui des pans entiers de
l’Asie centrale.
[1] http://thediplomat.com/2017/06/its-official-india-and-pakistan-join-shanghai-cooperation-
organization/. L’Iran pourrait prochainement devenir membre de l’organisation.
[2] https://rus.ozodlik.org/a/28573846.html
[3] https://www.pravda.ru/world/21-06-2017/1339070-mekhtiev-0/
[4] https://www.timesca.com/index.php/news/18251-army-officers-in-turkmenistan-
reportedly-convicted-for-practicing-non-traditional-islam
[5] Les diasporas dounganes sont, depuis leur installation en 1878, importantes au sud-est du
Kazakhstan et au nord-est du Kyrgyzstan.
[6] http://kazislam.kz/ru/component/k2/item/13807-igil-podkhodit-k-rubezham-eaes
[7] https://www.trend.az/casia/turkmenistan/2771604.html
[8] https://habartm.org/
[9] « Омар Намангани, всего 23 года, а уже "шейх"... Впрочем, жизнь бывает коротка... »
(« Omar Namangani, à 23 ans, est déjà « cheik ». Certes, la vie est courte… », annonce le
spécialiste de l’Afghanistan Aleksandr Knyazev, le 01/07/2017.
[10] http://thediplomat.com/2017/01/the-rise-of-taliban-diplomacy/
[11] https://nuz.uz/antiterror/23894-aleksandr-knjzev-v-afganistane-nabludaetgj-ocherednoj-
vitok-mejetnicheskofo-protivostojnia.html
[12] https://tvzvezda.ru/news/vstrane_i_mire/content/201706221112-vb9q.htm
https://topwar.ru/116861-neizvestnye-samolety-i-vertolety-snabzhayut-igil-v-afganistane.html
[13] http://ariananews.af/russia-questions-reports-of-unidentified-helicopters-sighted-in-
afghanistan/
http://www.aopnews.com/security/military-choppers-land-in-sar-e-pul-to-equip-militants/
[14] L’alerte est d’abord venue des autorités gouvernementales en déroute du Djaozdjan,
notamment du Secrétaire de presse de l’administration provinciale, Mouhammet Gapouri, ou
encore du Chef de la police de la province, RahmatoullaTourkoustan, confirmée depuis par
d’autres sources locales, russes et américaines - http://www.tolonews.com/afghanistan/20-
daesh-insurgents-killed-jawzjan-clash +http://kazislam.kz/ru/component/k2/item/13807-igil-
podkhodit-k-rubezham-eaes + https://www.voanews.com/a/can-flourishing-islamic-state-be-
stopped-in-afghanistan/3913716.html
[15] Ces limites englobent les zones tribales pakistanaises et l’Oasis turkmène de Pandjeh. En
effet, les Taliban, essentiellement pachtouns, ne reconnaissent pas la Convention anglo-russe
de 1885 qui fonde les frontières actuelles de l’Afghanistan (fixant la ligne Durand au sud-est
de l’Afghanistan et abandonnant l’Oasis de Pandjeh à l’Empire russe). Ils avaient, à ce titre,
déjà tenté par deux fois en 2014 et 2015 de s’emparer du gazoduc de Galkynych, situé en
territoire turkmène à une trentaine de kilomètres de la frontière, tuant à l’époque 12, puis 24
gardes-frontières turkmènes.
[16] Les combattants de l’EI présents en Afghanistan s’auto-nommeraient « combattants de
l’EI-Khorasan ».
[17] L’EI refuse, pour le moment encore, de viser l’Asie centrale par le Piandj et les zones
montagneuses du Tadjikistan. La méconnaissance des terrains montagneux et la présence
permanente de la 201e Division de Fusiliers Motorisés russe sur la frontière en seraient
probablement les raisons.
[18] http://www.gumilev-center.af/archives/2110 (première partie)
http://www.gumilev-center.ru/mezhehtnicheskoe-izmerenie-afganskojj-vojjny-2/ (seconde
partie)
http://www.gumilev-center.af/archives/2525 (troisième partie).
[19] Parti dirigé aujourd’hui par Atta Mohammad Nour, le Gouverneur de Balkh.
[20] http://www.gumilev-center.af/archives/2511
•THEME 5 - 2 : Mali : la stratégie du JNIM mise à mal
Source, journal ou site Internet : TTU Online
Date 6 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat
Le JNIM a revendiqué, samedi 1er juillet, à travers son agence de presse, As Zallaqua, une
nouvelle attaque sur les forces françaises au nord du Mali, dans la région d’Ansongo-Menanka,
et a surtout, dans une vidéo, rappelé à la communauté internationale qu’il détenait toujours six
otages occidentaux, dont la Française Sophie Pétronin. L’attaque fait vraisemblablement
référence aux combats qui ont débuté le 29 juin au matin à Inalakam, à 60 km au nord du village
d’Afoud, sur l’axe conduisant à Ménaka. Cette zone fait l’objet d’intenses ratissages de la part
des forces françaises soutenues par les combattants touaregs de Moussa ag Acharatoumane du
Mouvement pour le Salut de l’Azawad (également ambassadeur du Mali à Niamey) et du
général Gamou du GATIA, qui se sont rapprochés de Paris après leur visite en France le 18 mai
dernier. Ces deux proxies des Forces armées maliennes cherchent actuellement à reprendre le
contrôle de la zone, en outre frontalière avec le Niger. C’est ici qu’opère le groupe de l’Etat
islamique au Mali, dirigé par Adnane Abou Walid al Sahraoui, un ancien du Mujao, proche de
Mokhtar Belmokhtar. C’est l’opération meurtrière de début juin contre la base militaire
nigérienne d’Abala, derrière la frontière malienne, qui a systématisé la coopération entre les
forces françaises et les deux groupes armés touaregs. Près de quinze combattants de l’Etat
islamique auraient ainsi été neutralisés après l’attaque d’Abala. La veille de l’attaque du 29
juin, Gamou et Acharatoumane auraient tous les deux reçu une lettre de menaces émanant
d’Adnane Abou Walid les dissuadant de collaborer avec l’Etat français. Ces menaces ne sont
pas prises à la légère puisqu’en mars dernier, le chef militaire du GATIA, Almahdi al Iengach,
avait été assassiné à son domicile. Cette triple entente est particulièrement problématique pour
la nébuleuse djihadiste. Géographiquement, le GATIA est largement implanté à Kidal et sur la
frontière algérienne, et le MSA, qui représente, lui, les Touaregs Daoussak, à Menaka et Gao.
Une présence qui leur permet d’exercer une pression importante sur les flux logistiques venant
de Libye… et d’ailleurs. Sociologiquement parlant, cette alliance de tribus vassales est une
véritable entaille dans la stratégie du JNIM. Car, par delà l’opportunité en termes de
renseignement humain, si les djihadistes promettent la justice sociale aux Touaregs par
l’application de la charia, dans les faits, la rébellion islamiste sert avant tout les intérêts de la
tribu suzeraine des Ifoghas, au sein de laquelle Iyad ag Ghali incarne la noblesse d’épée, et non
des anciens serfs touarègs ou songhaï. En outre, le général Gamou est un très grand connaisseur
de la psychologie de Iyad ag Ghali pour avoir combattu pendant plusieurs années avec lui au
sein de la Légion Verte de Kadhafi. Pourtant cette attaque n’a pas été revendiquée par l’Etat
islamique mais bien par le JNIM, sans doute dans le but de reprendre l’initiative médiatique,
trois jours avant la seconde visite au Mali d’Emmanuel Macron.
•THEME 5 - 3 : La mission impossible de la Cour pénale spéciale en Centrafrique Source, journal ou site Internet : le Monde
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Christophe Châtelet
Adressé par Elie Billaudaz
Dans un climat d’impunité généralisé, Abdoulaye Hissène, chef de l’ex-Séléka accusé de graves
crimes, ne craint pas l’action de la CPS, censée débuter ses enquêtes en octobre.
Des combattants de l’ex-Séléka près de la ville de Kuango, au sud de la Centrafrique, en juin
2014. Goran Tomasevic / Reuters
Le pedigree d’Abdoulaye Hissène fait de lui un bon client pour la Cour pénale spéciale (CPS)
chargée d’instruire et de juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis en Centrafrique
depuis 2003. Ce chef de milices de l’ex-Séléka est accusé par la justice de son pays de meurtres,
tortures et pillages commis en septembre 2015 à Bangui. Ce n’est là – environ 70 morts – que
le cas le plus documenté de ses exactions. Mais son dossier résume également la mission quasi
impossible, à ce jour, que la CPS est censée accomplir. Comment rendre justice aux victimes
d’Abdoulaye Hissène dans un pays livré aux groupes armés ? Rencontré début juin à Bria,
théâtre d’affrontements meurtriers entre milices qui se déchirent et prospèrent en l’absence de
toute autorité étatique, Abdoulaye Hissène vivait en effet sa vie de chef de guerre entouré
d’hommes en armes, dont des mercenaires tchadiens ou soudanais. Serein. Son inscription, un
mois plus tôt, sur la liste des sanctions des Nations unies ne le perturbait pas. Abdoulaye
Hissène avait d’autres soucis à gérer que l’hypothétique action des juges d’une CPS
embryonnaire, très loin de Bria. Abdoulaye Hissène est président du Conseil national de défense
et de sécurité du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l’héritière
d’une Séléka (rébellion originaire du nord musulman de la RCA) qui ne cesse de se diviser
après avoir occupé brièvement le pouvoir en Centrafrique de 2013 à 2014. Son titre est ronflant
au sein d’une organisation rebelle et illégale. Mais il traduit toutefois le poids de cet homme
dans le tourbillon des luttes fratricides et meurtrières auxquelles s’ajoutent celles contre ses
adversaires « naturels » et chrétiens anti-Balaka. Sans oublier l’exploitation houleuse des
« diamants de sang » de la région.
Une litanie d’horreurs
En mars 2016, Abdoulaye Hissène s’était d’ailleurs évadé de sa cellule de la Section de
recherche et d’investigation (SRI) à Bangui grâce à l’intervention d’un commando lourdement
armé. C’était au lendemain de son arrestation. Il faut dire qu’il n’y a pas de prison à Bangui.
Pas vraiment de police non plus. Quant à Bria, et à une grande partie du pays, Abdoualye
Hissène n’a à craindre que la vengeance de ses nombreuses victimes ou les ambitions et autres
convoitises de ses « amis ». Mais pas grand-chose des quelque 12 000 casques bleus de la
Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). La CPS ? Le Comité des sanctions aux
Nations unies ? La Cour pénale internationale ? Les crimes de guerre ? Autant de réalités
virtuelles pour lui. « Par manque d’autorité de l’Etat, je suis obligé d’agir à Bria comme un
gouverneur. Ici, je n’ai pas de prison. Si je prends quelqu’un en train de tirer, soit il lève les
mains en l’air, soit il prend une balle dans la tête », explique-t-il, candidement dirait-on si la
vie d’hommes, de femmes ou d’enfants n’en dépendait. Le problème pour la stabilisation de la
Centrafrique est que ce pays enclavé, exsangue après des décennies de guerres et de
prévarication, regorge d’Abdoulaye Hissène que l’on retrouve dans tous les camps : policiers,
militaires, groupes politico-militaires liés aux ex-présidents François Bozizé ou Michel
Djotodia… En mai, un rapport des Nations unies recensait les milliers de crimes commis en
Centrafrique depuis 2003. Une litanie d’horreurs reproduites, année après année, régime après
régime, dont le dénominateur commun est l’immunité qui protège leurs auteurs. Un rapport de
Human Rights Watch (HRW), publié mardi 4 juillet, estime que « la CPS a le potentiel de
briser la longue tradition d’impunité du pays pour les atrocités ». Tout comme la Cour pénale
internationale, qui est compétente et mène des enquêtes sur les personnes portant la plus grande
responsabilité pour des crimes graves. Sauf que deux ans après la promulgation de la loi
établissant la CPS, « les progrès vers sa mise en œuvre ont été lents », regrette l’organisation
de défense des droits humains.
Des zones grises mises en coupes réglées
Le 30 juin, le procureur de la CPS, Toussaint Muntazini Mukimapa, un magistrat du Congo-
Kinshasa, et cinq juges ont certes prêté serment à Bangui. Au final, elle comptera onze juges
étrangers – parmi lesquels ont déjà été nommés une Française, une Burkinabée et un Canadien
– ainsi que treize juges centrafricains. La Cour devrait commencer ses enquêtes vers le mois
d’octobre. Comment mener cette mission à bien, comment protéger les témoins dans ce pays
de 4,5 millions d’habitants où « les groupes armés contrôlent quatorze des seize provinces »,
selon l’estimation du porte-parole du gouvernement, Théodore Jousso ? Moins que de contrôle,
sans doute faut-il parler davantage de zones grises mises en coupes réglées par des organisations
concurrentes, voire des groupes criminels. Mais, au total, c’est 80 % de ce territoire grand
comme la France et la Belgique réunis d’où l’Etat centrafricain est totalement absent et où la
Minusca est incapable de maintenir la paix. Au problème sécuritaire pour cette cour spéciale
s’ajoute celui des ressources humaines (magistrats locaux, police judiciaire…) ainsi que du
financement. Début juillet, « le gouvernement et l’ONU n’avaient pas encore recueilli
suffisamment de fonds [5,2 millions de dollars sur les 7 nécessaires] pour les quatorze premiers
mois de la création de la CPS », s’inquiète HRW. « La viabilité financière à plus long terme
reste incertaine », ajoute l’organisation.
Une équation à multiples inconnues
Surtout, cet objectif de justice est violemment contrarié par la question de l’amnistie qui sous-
tend les négociations de paix. Comment convaincre les chefs de guerre de transformer leurs
organisations en mouvements politiques, d’imposer un cessez-le-feu puis de participer au
processus de désarmement et d’intégration s’ils sentent planer au-dessus de leurs têtes la
menace d’une inculpation pour crimes de guerre ? Comment les faire venir à Bangui, créer une
dynamique de réconciliation s’ils craignent d’être arrêtés ? Cela revient à résoudre cette
équation à multiples inconnues : guerre, justice et paix. La communauté internationale est
divisée sur ce sujet. Si l’ONU s’y oppose, l’Union africaine est nettement plus ouverte sur cette
question. Quant au pouvoir centrafricain, HRW note que le président Félix Archange
Touadéra « insiste beaucoup plus sur la sécurité et la réconciliation que sur la justice ». Le
chef de l’Etat est coincé. Il subit d’un côté la pression des dirigeants de la sous-région qui
prônent l’amnistie de leurs affidés en RCA et, de l’autre, celle de l’opinion publique
centrafricaine qui n’en peut plus de ce système où le meurtre sans conséquence est devenu la
norme. Dans sa grande maison de Bria, Abdoulaye Hissène, voix de stentor et rire tonitruant,
peut encore ironiser et jouer les bravaches sur son inculpation qu’il ramène à « une manœuvre
d’intimidation, un faux ». Ce n’est probablement pas demain que la police judiciaire
centrafricaine sonnera à sa porte avec un mandat de la CPS. Il faudra sans doute deux à trois
ans avant de clore les premiers dossiers d’instruction. « Mais aucune immunité centrafricaine,
ni amnistie ne protégera indéfiniment les criminels de guerre pour des faits imprescriptibles
sur le plan international », rappelle Florent Geel, responsable Afrique à la Fédération
internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Abdoulaye Hissène connaît sans aucun
doute sa petite histoire des grands criminels de guerre de la région. Dont celle du Congolais
Jean-Pierre Bemba rattrapé par la justice internationale treize ans après les faits. En 2016, il a
été condamné par la CPI à dix-huit ans de prison pour des crimes de guerre et contre l’humanité
commis en 2002-2003 en…. Centrafrique.
•THEME 5 - 4 : Egypte : attaque terroriste dans le Nord-Sinaï, 26 soldats morts et blessés Source, journal ou site Internet : RFI
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Alexandre Buccianti Adressé par André Dulou
Un véhicule militaire égyptien dans le nord du Sinaï, en
mai 2015 (photo d'illustration)REUTERS/Asmaa Waguih
En Egypte, une attaque terroriste contre une position militaire dans le Nord-Sinaï vendredi 7
juillet a fait 26 morts et blessés selon le porte-parole de l’armée. La riposte des militaires a fait
une quarantaine de morts et de blessés parmi les terroristes, a ajouté le porte-parole.
L’attaque contre un barrage militaire près de la frontière avec Gaza a eu lieu tôt vendredi 7
juillet. Un kamikaze a foncé avec une voiture piégée contre la position de l’armée. L’explosion
a tué et blessé des dizaines de militaires D’autres agresseurs ont ensuite attaqué la position à
bord de 4x4 armés de mitrailleuses et de lance-grenades. Selon le porte-parole militaire,
l’attaque a été repoussée. Les hélicoptères d’attaque Apache sont alors intervenus et ont détruit
6 véhicules des agresseurs. Une vaste opération de ratissage a été lancée dans la zone située
près de la frontière, à 15 kilomètres de Gaza. Une zone tampon de 500 000 mètres a été vidée
de ses habitants du côté égyptien pour mieux détecter et détruire les tunnels partant de la bande
palestinienne vers le Sinaï. Le Nord-Sinaï est depuis des années le théâtre de combats
opposant l’armée à des jihadistes qui ont prêté allégeance au groupe Etat Islamique.
6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES : •THEME 6 - 1 : Libérer Mossoul, et après ? La longue errance des sunnites d’Irak Source, journal ou site Internet : Orient XXI
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Myriam Bernard
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Au terme de huit mois d’une offensive militaire sans relâche et sanglante, les troupes irakiennes
et leurs alliés ont lancé l’assaut final sur la partie occidentale de Mossoul aux mains de
l’organisation de l’État islamique. La bataille a profondément fragmenté la société et touche
plus particulièrement les Arabes sunnites démunis — même si le conflit ne saurait être réduit à
une simple confrontation entre sunnites, chiites et Kurdes. La montée en puissance de
l’organisation de l’Etat islamique (OEI) et les violences qui ont suivi illustrent l’étendue des
replis communautaires dans le pays, devenus de véritables « murs » intérieurs. Mais les clivages
autour de la redéfinition de l’Irak sont bien plus profonds qu’il n’y paraît de prime abord et tout
aussi intenses au sein de la communauté sunnite elle-même. Si les observateurs avertis
s’accordent sur le fait que toute normalisation du statut des Arabes sunnites est un prérequis au
retour de l’Irak à la sécurité et la stabilité et à la reconstruction d’un État et d’une citoyenneté
actuellement en lambeaux, cette perspective est incertaine. Les conditions ayant entouré
l’ascension de l’OEI courant 2014 sur fond d’une ample contestation dans les villes et provinces
arabes sunnites, n’ont en effet pas fondamentalement évolué. La suspicion ou l’hostilité envers
les élites au pouvoir demeurent identiques et questionnent au premier plan le sentiment
d’appartenance national des populations locales. Leur situation au plan socioéconomique est
déplorable et se trouve accentuée par les déplacements massifs suscités par l’onde de choc
djihadiste ; la perception de leur marginalisation, voire de leur abandon, est toujours aussi vive,
surtout parmi la jeunesse.
Des divisions multiples
Les Arabes sunnites sont divisés quant à la possibilité d’un destin dans cet ensemble irakien en
pleine déliquescence. Le primat exercé par l’OEI pendant de long mois a exacerbé leurs
dissensions, de même que les logiques revanchardes et autres représailles qui couvent entre eux.
Au moment où le groupe djihadiste perd tous ses bastions, ces dynamiques promettent d’être
brutales, à la fois entre partis politiques, factions armées, tribus et clans, civils en quête de
vengeance et de justice, et parmi les familles elles-mêmes, dont certains membres ont rejoint
ses rangs. Il importe de jeter la lumière sur cet état de fragmentation en ce qu’il soulève
d’importantes questions. Les développements critiques de l’année 2014 ont, à ce titre, souvent
été appréhendés sur le mode du sensationnalisme, au travers d’une couverture médiatique plus
concernée par l’immédiateté que par l’histoire. Or, les circonstances ayant précipité la chute de
Mossoul méritent un regard rétrospectif ; elles interrogent autant cette séquence révolue que
celle qui s’annonce alors que les combats entre djihadistes, troupes irakiennes et forces de la
coalition font rage. On touche ici aux deux récits-clés terriblement réducteurs qui ont structuré
cette énième crise : celui tout d’abord, de la « guerre éclair » conduite par l’OEI qui, dans les
faits, laisse entrevoir a posteriori un processus bien plus étalé dans le temps ; celui ensuite du
soutien indéfectible apporté par les Arabes sunnites aux djihadistes, en particulier à Mossoul.
Un regard plus nuancé permet de mettre en exergue que les réalités de terrain ont été et
demeurent beaucoup plus complexes. L’ancien premier ministre chiite Nouri Al-Maliki avait
sous-estimé l’attrait de l’OEI et de son entreprise panislamiste auprès de larges segments de la
population, et plus encore sa détermination à en découdre avec les forces fédérales. Après lui,
la classe politique irakienne, à commencer par son successeur Haïdar Al-Abadi, a quant à elle
négligé le fait que ces mêmes Arabes sunnites n’avaient pas tous accueilli à bras ouverts ce
projet. À Mossoul, la population s’est au contraire partagée dès l’entrée des djihadistes entre
soutiens actifs, habitants passifs ou indifférents, et adversaires déclarés. Ces attitudes
contrastées reflètent des divisions qui demeurent d’actualité. Beaucoup de sunnites rejetant
l’OEI ont fui en accusant l’armée de les avoir abandonnés, et même d’avoir littéralement «
vendu » leur cité. D’autres sont restés par dépit ou incapacité de trouver refuge ailleurs, mais
aussi pour subvenir aux besoins de leurs proches en raison de l’incertitude du lendemain et par
peur d’une situation intenable.
Ancrage local de l’OEI
Au-delà d’une conjoncture mouvante, l’OEI est un phénomène ancré localement et dont la
rémanence ne devrait pas surprendre. Les revers militaires et humains qu’elle a essuyés n’ont
ainsi qu’en partie remis en question son implantation et sa prétention à abattre les frontières de
la nation irakienne. Cet ancrage a permis aux djihadistes de convaincre une partie des sunnites
du bien-fondé de leur « califat », notamment une jeunesse laissée pour compte et séduite par
son discours révolutionnaire. Les Irakiens qui aux côtés d’Abou Moussab Al-Zarkaoui1 ont
joué un rôle central dans la structuration du groupe restent les premiers combattants. La
sociologie du mouvement parle d’elle-même : en 2017, les « locaux » forment 90 % de ses
rangs, complices et sympathisants inclus. L’« irakification » de l’OEI, initiée dès 2005, n’a
jamais laissé place à la constitution d’un corps militant étranger. Le groupe djihadiste a toujours
représenté plus qu’une simple insurrection ; il est une réalité sociopolitique à part entière en
Irak. Plusieurs facteurs rendent compte de cette résilience, à commencer par l’atomisation de la
communauté arabe sunnite et la crise de leadership en son sein. Ces faits expliquent en grande
partie pourquoi certains ont pu voir dans la sécession djihadiste une alternative au vide. En
l’absence d’autres options politiques, l’utopie unificatrice de l’OEI continuera de résonner, plus
particulièrement parmi les jeunes Irakiens qui n’ont pas connu l’ère baasiste. Les autorités
américaines et irakiennes reconnaissent cette assise générationnelle et le fait que l’OEI s’est
bâti sur la pauvreté, le chômage et le manque d’éducation de la jeunesse. Cette génération est
aussi le produit du long processus de désocialisation débuté pendant la décennie d’embargo et
prolongé sous l’occupation, lequel a achevé de banaliser la violence, de la consacrer comme
une quasi-norme. Beaucoup de ces jeunes sunnites sont d’ailleurs issus des tribus qui ont fait
allégeance à l’OEI. Par exemple, en juin 2015, le clan des Joumaïli à Fallouja s’y était
publiquement lié en évoquant son rejet de l’intervention américaine et des discriminations
continuelles exercées par Bagdad à l’encontre des Arabes sunnites, notamment les réfugiés de
Ramadi. L’implication militaire de milices chiites associées à l’Iran et présentes au sein des
Forces de la mobilisation populaire (FMP) a compté dans ce ralliement. D’autres tribus sunnites
se sont soumises aux djihadistes par crainte de subir le même sort que celles qui s’y étaient
opposées, comme les Albou Nimr, dont plusieurs centaines de membres ont été sommairement
exécutés fin 2014. Cet ancrage, y compris dans les sanctuaires qui lui ont été officiellement
repris depuis 2015 (Tikrit, Ramadi, Fallouja…), a permis à l’OEI de poursuivre sa stratégie de
guerre civile. Les années d’exercice du pouvoir sur des pans entiers du territoire irakien ont
exacerbé les tensions intercommunautaires. À cet égard, la radicalisation accrue des djihadistes
a eu pour corollaire celle, réactive, des acteurs militaires et paramilitaires chiites. Les milices,
animées d’un puissant sentiment anti-sunnite, se sont rendues responsables d’exactions contre
les civils sunnites, le plus souvent dans un climat de totale impunité. Cet engrenage n’est pas
nouveau, milices et djihadistes s’étant longuement affrontés au cours de la dernière décennie.
La période récente s’est néanmoins traduite par une hausse vertigineuse des faits d’armes et des
abominations. Il est utile de rappeler que ces milices n’étaient pas supposées prendre part aux
combats dans les plaines de Ninive et que les oppositions sunnites ont été vives. Comme
d’autres acteurs, elles ne suivent pas un agenda proprement irakien mais des intérêts bien
compris, en l’espèce un accroissement permanent de leur sphère d’influence. Certaines se sont
de facto substituées à l’État dans les territoires repris à l’OEI. Les miliciens les plus radicaux
ont par ailleurs infiltré des unités des forces régulières, infusant leur esprit communautaire. Les
FMP ont enfin été institutionnalisées aux côtés de l’armée irakienne en novembre 2016 par une
loi controversée du Parlement.
Quel État post-djihadiste ?
Pareille intrusion dans les affaires de zones ordinairement éloignées des réalités chiites est
vécue par les populations locales comme intolérable et alarmante. Partout où elles ont posé le
pied, les milices chiites se sont ainsi mis à dos de nombreux civils. Mossoul constitue de ce
point de vue une poudrière qui n’attend que le retrait des derniers djihadistes pour exploser : la
présence chiite y était historiquement quasi inexistante et la montée en force du chiisme
politique après 2003 y est vécue avec consternation. Plus son influence s’étend, plus des acteurs
sunnites pourraient être tentés de faire volte-face, y compris ceux qui coopèrent avec les forces
irakiennes et la coalition. L’Irak n’est pas étranger à ces alliances de circonstance, par nature
friables. Dans l’ensemble, les Arabes sunnites n’ont pas confiance dans la énième « libération
» qui leur est promise, ni dans la capacité de Bagdad à assurer leur sécurité face à leurs prétendus
« libérateurs ». Le fort ressentiment répandu parmi les sunnites face aux abus de l’armée et des
milices combiné aux destructions engendrées par les bombardements dans leurs régions les a
poussés dans bien des cas à soutenir l’OEI. Comme dans toute guerre civile, ces violences
accumulées sont autant de ressources pour le groupe djihadiste qui cherche à se reconstituer.
Les griefs et revendications que l’organisation avait su exploiter pour s’assurer l’appui d’une
partie des populations n’ont guère évolué et sont aujourd’hui exacerbés en raison de la crise
humanitaire. En 2014, c’est autour de la perte de confiance des Arabes sunnites dans le système
politique que l’OEI a bâti une ample part de son succès. Il avait promis à ceux qui rejoindraient
ses rangs un nouvel État face à la déréliction des institutions, à la corruption, à la carence de
services publics et à l’attitude de l’armée. Les habitants de Mossoul se plaignaient de ces dérives
et des pénuries organisées par le gouvernement. À ce titre, les engagements des djihadistes
étaient multiples : améliorer les conditions de vie, rétablir l’ordre public, restituer l’autorité à
ceux qui s’en sentaient dépossédés, les tribus en particulier. Symboliquement, les bâtiments du
conseil provincial de Ninive ont été conquis dès les premières heures de la chute de la ville,
alors que le gouverneur Athil Al-Noujaifi s’enfuyait. La promesse de l’OEI n’était du reste pas
nouvelle : dès l’automne 2006, le groupe djihadiste (ou plutôt son "ancêtre", Al-Qaida en Irak)
était entièrement tourné vers la création d’un État sunnite dissident. Alors déjà en porte-à-faux
avec un centre politique perçu comme aux mains de partis chiites ultra-communautaires, de
nombreux Arabes sunnites ont vu dans ce projet l’horizon d’un retour au pouvoir et d’une
réparation collective. Les affrontements à Mossoul et dans d’autres parties du pays sont pour
l’heure loin d’être éteints, au-delà du récit victorieux mis en avant par Bagdad et la coalition.
Les séquelles du règne de l’OEI sont omniprésentes. Les habitants qui ont vécu de longs mois
sous son joug témoignent d’une gestion à la fois étroite et féroce. L’enthousiasme de ceux qui
avaient voulu croire en cet État s’est amplement étiolé, laissant place au désenchantement, à la
confusion et à la dévastation. Au milieu de ce chaos émergent des potentats, véritables « États
dans l’État ». Or, les civils livrés à eux-mêmes souhaitent principalement le retour à l’ordre et
à la sécurité. Sur quels fondements, selon quel partage du pouvoir, avec quelle administration,
par quelles forces ? Aucun aspect relatif à la gouvernance post-djihadiste et aux relations entre
les groupes engagés dans la bataille n’a été négocié avant le lancement des opérations à
l’automne 2016. Ce sont au contraire des logiques brutales de conquête qui semblent avoir pris
le pas, chaque belligérant nourrissant une vision sélective du nouveau modèle national à édifier,
avec peu de chances d’emporter l’adhésion des populations.
•THEME 6 - 2 : Nuages à venir sur la relation Washington-Séoul Source, journal ou site Internet : Asialyst
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Barthélémy Courmont
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Les sourires crispés et convenus ne trompent que les naïfs. Derrière une unité de façade face à
la menace nord-coréenne – le contraire eut été surprenant ! – Donald Trump et son homologue
sud-coréen, Moon Jae-in, ont bien peu de terrains sur lesquels ils vont pouvoir s’entendre.
Récemment élu, le 9 mai dernier, et bénéficiant d’un soutien populaire important, le démocrate
Moon Jae-in est le nouveau visage de la République de Corée. Un visage qui rompt avec ses
deux prédécesseurs conservateurs, Lee Myung-bak et plus encore la présidente déchue Park
Geun-hye. Un visage qui semble également déplaire à Donald Trump, le nouvel homme fort de
Séoul étant très critique de l’accord sur le déploiement du bouclier antimissile THAAD – qu’il
a stoppé à peine entré en fonction dans la Maison-Bleue – et se montrant disposé à renouer le
contact avec Pyongyang et à réparer les dégâts avec Pékin. En clair, la visite du président sud-
coréen à Washington avait tout d’une rencontre entre alliés certes cordiale – mais pas vraiment
amicale. En témoigne le fait que Trump n’a pas invité son homologue dans sa résidence en
Floride à Mar-a-Lago, comme il l’avait fait avec le Premier ministre japonais Abe Shinzo ou le
président chinois Xi Jinping. Ambiance…
PYONGYANG MON AMOUR
Au-delà des symboles, qui ont leur importance quand on sait que le président américain y est
particulièrement attaché, c’est cependant sur le fond que les divergences semblent
particulièrement fortes. Dans leur communiqué officiel conjoint, les deux hommes annoncent
être en accord sur la nécessité de réengager le dialogue avec Pyongyang, à condition que le
régime nord-coréen lâche du lest sur la question nucléaire. Mais s’il s’agit clairement de la ligne
affichée par Moon depuis son entrée en fonction, peut-on en dire autant de Trump ? En fait,
bien malin celui qui peut deviner quelle est exactement la politique coréenne du président
américain, tant cette dernière semble osciller au gré de l’actualité et des humeurs de l’occupant
de la Maison-Blanche. Moon est venu chercher à Washington un soutien à sa politique de
réengagement avec la Corée du Nord, et c’est ce qu’il a obtenu. Mais peut-il faire confiance à
un partenaire qui a alterné le chaud et le froid avec tant d’insistance ces derniers mois qu’on ne
sait plus vraiment quelle est la température à laquelle la situation sécuritaire dans la péninsule
coréenne est jugée menaçante pour Washington ? D’ailleurs, Trump a martelé en compagnie de
son invité que « la patience stratégique avec le régime nord-coréen a échoué. Honnêtement, la
patience est terminée. » Réengager avec Pyongyang sur cette base relève de l’équilibrisme. Le
président coréen a suffisamment d’expérience pour savoir que si le degré de confiance accordé
à Pyongyang doit être proche de zéro, il est désormais à peine plus élevé dans le cas de
Washington. La question de savoir quelle attitude adopter si Pyongyang oppose une fin de non-
recevoir à cette doléance – et ce sera sans doute le cas – n’est pas non plus soulevée, parce que
c’est justement sur ce point que Washington et Séoul sont en total désaccord. Moon souhaite
renouer le dialogue, coûte que coûte, parce que c’est l’absence de dialogue qui a pourri tout
effort de négociation depuis une décennie, et c’est sur cette base que la question nucléaire
pourra être abordée. Mais côté américain, on semble faire de la dénucléarisation de la Corée du
Nord un préalable à toute négociation. Bref, les deux alliés vont avoir du mal à s’entendre, et
on attend presque avec impatience les réactions américaines si Moon réussit son pari, à savoir
renouer le dialogue avec Kim Jong-un. Le président sud-coréen est resté en retrait sur ce point
à Washington, sans doute conscient que ce n’était ni le moment, ni le lieu, pour détailler sa
stratégie nord-coréenne. Affaire à suivre donc.
« STILL MADE IN KOREA »
Si le dossier nord-coréen est plus épineux que jamais, c’est cependant sur la relation avec la
Corée du Sud que Donald Trump a jeté des braises, en critiquant vivement l’accord de libre-
échange entre les deux pays, qui selon lui profite plus à Séoul qu’à Washington. Le diagnostic
n’est pas mauvais, les chiffres l’attestent, et sur ce point le constat de Trump ressemble à celui
qu’il avait fait avant d’annoncer le retrait des États-Unis du TPP. La méthode laisse cependant
sérieusement à désirer, et aura des conséquences fâcheuses sur la relation entre les deux Etats.
« Nous sommes en train de renégocier un accord commercial qui sera, je l’espère, équitable
pour les deux parties », a précisé le président américain. Allusion faite à l’accord actuel, signé
sous l’administration Bush et entré en vigueur en 2012, pendant la présidence Obama, et que
Trump a qualifié d’ « horrible ». Côté coréen, cet accord n’est pas perçu de la même manière,
l’excédent commercial n’en étant que renforcé. Mais Trump a demandé une plus grande
ouverture du marché sud-coréen dans des secteurs comme l’automobile et l’acier, espérant que
les consommateurs coréens roulent dans des voitures américaines. Dans ces deux secteurs, la
balance commerciale est très fortement à l’avantage de la Corée du Sud, qui exporte en très
grande quantité vers les États-Unis. En clair, l’accord « équitable » espéré par Trump se résume
à un rétablissement de cette balance, et donc soit à la mise en place de mesures protectionnistes
côté américain, soit à la hausse des importations de produits américains en Corée du Sud. Dans
les deux cas, ces déclarations auront très peu de portée, sinon à faire du tort à la relation entre
les deux pays. Les habitudes de consommation des Coréens, qu’on peut qualifier de patriotisme
économique, ne vont pas être modifiées simplement parce que le président des États-Unis en a
émis le souhait. Ou alors c’est très mal connaître la société sud-coréenne – et ne nous voilons
pas la face, c’est de cela dont il s’agit. De l’autre côté, renforcer le protectionnisme américain
vis-à-vis des importations de produits coréens serait non seulement une violation de l’accord
de libre-échange entre les deux pays, mais aurait en plus pour conséquence de pousser Séoul
vers d’autres partenaires économiques et commerciaux, la Chine en tête. On comprend dès lors
pourquoi Moon a préféré rester silencieux sur ce sujet sensible, pour ne pas contredire son hôte,
et en pensant sans doute que l’idée lui passera.
MOON N’EST PAS LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE
Et il ne le sera jamais. Pas plus qu’il ne représente les intérêts de la Chine quand il se déplace à
Washington. C’est pourtant à Pékin que Donald Trump semble s’être adressé lors de la
déclaration conjointe, plus qu’à son allié sud-coréen, qui ne s’y attendait sans doute pas. A
moins justement que Trump n’ait cherché, en pointant du doigt les responsabilités de Pékin sur
les sanctions à l’égard de Pyongyang, à faire pression sur son invité. Car Moon est désireux
d’apaiser les tensions de son pays avec la Chine, très fortes depuis que le THAAD est venu
s’inviter dans les débats sécuritaires dans la région. Trump a un agenda, Moon a le sien, et ils
ne convergent que sur quelques éléments de langage. En touchant à la question commerciale
avec Séoul, c’est également Pékin que l’administration Trump a en tête. D’ailleurs, l’un des
conseillers économiques du président américain, Gary Cohn, a évoqué cette question avec ses
interlocuteurs coréens lors de leurs rencontres à la Maison-Blanche, faisant mention des «
pratiques prédatrices de la Chine », et se montrant curieux de savoir comment la Corée du Sud
s’y prend avec son puissant voisin. Cette discussion est éclairante à deux égards. D’une part,
elle est révélatrice des difficultés qu’éprouve la Maison-Blanche à définir sa relation
économique et commerciale avec Pékin, au point d’aller demander conseil à un allié, qui est
par ailleurs un pays engagé dans une relation commerciale très étroite avec la Chine. D’autre
part, elle ne fait que confirmer l’idée selon laquelle l’obsession de l’administration Trump dans
la région est la Chine, et que la politique asiatique de Washington est en fait une politique
chinoise, tout le reste n’étant qu’accessoire. Pas nécessairement le genre de message que Moon
souhaitait entendre.
UNE POLITIQUE ASIATIQUE À PLUSIEURS VITESSES ?
Donald Trump a décidé de donner un grand coup de pied dans la politique asiatique de
Washington, on le sait. Et il n’a pas véritablement de ligne directrice, on ne peut que le déplorer.
Mais il y a en parallèle aux gesticulations du président américain des constances, et l’alliance
des Etats-Unis avec le Japon et la Corée du Sud en font partie. Lors de leur entrevue, les deux
chefs d’Etat ont sans doute évoqué leurs divergences, mais ils ont choisi de les laisser de côté
pendant leur déclaration commune. C’était cependant sans compter sur Donald Trump, qui a
profité de cet épisode pour se mettre en position de force et mettre en avant ses exigences, sans
entendre celles de son invité, comme si celles-ci n’avaient pas la moindre importance. Si la
Corée du Sud n’était pas un des alliés les plus proches et les plus solides de Washington – il
conviendra cependant de s’interroger sur la fiabilité et la solidité de ce partenariat à l’avenir –
et si Monsieur Moon n’était pas poli et expérimenté en politique, l’incident diplomatique était
proche. Les différentes vitesses dans le traitement de la question coréenne à Washington sont
également le fait de l’ancien président américain, Barack Obama, qui s’est rendu à Séoul juste
après la visite de Moon aux États-Unis, pour y rencontrer des dirigeants coréens, actuels et
passés. On imagine que les propos tenus par Obama n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de
Trump, et que l’ancien président se voit « en mission » pour tenter de sauver la relation avec
Séoul. Un vœu pieux, peut-être, mais pas nécessairement une bonne idée, qui en plus ne fait
pas les affaires de Washington. Car un pays qui montre le visage d’une politique étrangère
ambivalente et dissonante est un pays qui voit son influence et sa crédibilité menacées. Or, vu
la situation actuelle dans la péninsule coréenne et de manière élargie en Asie, c’est justement
sur ce terrain précis que les États-Unis ont de sérieux efforts à produire.
•THEME 6 - 3 : « Le G 20 a rarement été aussi important » Source, journal ou site Internet : Abendblatt
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Sigmar Gabriel Adressé par Jean-Claude Tourneur
Interview du ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel sur le sommet du G20 à
Hambourg et la menace d’un affrontement avec les États-Unis, parue le 6 juillet 2017 dans le
quotidien « Hamburger Abendblatt ».
Monsieur le Ministre, l’état d’exception règne à Hambourg, plus de 20 000 policiers sont
mobilisés, 100 000 manifestants sont attendus. Une question revient souvent à ce sujet :
un tel sommet vaut-il vraiment la peine, est-il encore dans l’air du temps ?
Cela fait des années que je m’indigne contre l’ampleur du dispositif sécuritaire devenu
nécessaire pour ce genre de réunions, mais force est de constater que sans elles, le monde serait
encore plus en déroute qu’il ne l’est déjà. Ce forum a rarement été aussi important que
maintenant. Regardons autour de nous. Cela saute de partout, l’ordre mondial risque de se
désintégrer de plus en plus. Au lieu de la primauté du droit, c’est le droit du plus fort qui est de
retour. Nombreux sont ceux qui réagissent par le réarmement et le repli sur soi. Les partisans
du « mieux vaut rester chez soi et baisser les bras » tirent un trait sur le monde. Et ce n’est pas
en nous limitant à communiquer par Twitter et par mégaphone que nous changerons quoi que
ce soit.
Comprenez-vous les manifestants ?
Je comprends le mécontentement des gens face au fonctionnement actuel du monde. Moi aussi,
je suis mécontent. Les guerres, la faim, l’injustice – tout cela suscite un désespoir et même une
colère tout à fait compréhensibles. C’est bien pour cela que les Allemands et les autres
Européens s’engagent à Hambourg en faveur d’un monde plus pacifique et plus juste dans
lequel la croissance ne profite pas uniquement aux riches et aux requins de la finance. C’est
certes difficile et les résultats se font souvent attendre. Mais les simples contestations et le refus
du dialogue sont en fait une capitulation face à la réalité.
En bref, quels sont, du point de vue allemand, les principaux objectifs du sommet ? À quoi
ressemblerait un succès ? Et quand parleriez-vous d’un échec ?
Le dialogue du G20 est essentiel pour la survie de notre monde et de notre avenir. Sous la
présidence allemande, nous avons mené des préparatifs intensifs en amont de ce sommet.
Lancer de nouvelles initiatives pour l’Afrique, maintenir la protection du climat malgré la sortie
des États-Unis de l’accord de Paris, s’engager pour plus d’équité et de justice dans le commerce
international et œuvrer sans relâche pour instaurer des cessez-le-feu, mener des négociations et
mettre fin aux guerres et aux guerres civiles : voilà nos sujets. Je ne sais pas jusqu’où nous
avancerons, mais en tant que social-démocrate fort d’une tradition de 150 ans, j’ai appris qu’une
vie meilleure ne se fait pas toute seule et que chaque pas doit être franchi, aussi petit soit-il.
Quelle est la contribution particulière de l’Allemagne à ce sommet, en tant que pays hôte
? Son leadership s’est-il accru à travers la présidence du G20 ?
Le contexte du G20 n’a peut-être jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui. L’Allemagne est
l’hôte idéal dans ces circonstances. À travers le monde entier, on nous estime et nous respecte
en tant que médiateur honnête. Je le constate régulièrement au cours de mes voyages, que ce
soit en Arabie saoudite, en Chine ou aux États-Unis. Et lorsqu’on est prêt à assumer la
présidence du G20 et à aborder des sujets difficiles à une époque comme la nôtre, cela témoigne
forcément d’un certain leadership. Ce qui ne veut pas dire pour autant que nous tentons de
gonfler notre importance. Nous connaissons notre place et souhaitons apporter une contribution
productive.
De nombreux regards se tournent vers Donald Trump. Il a dénoncé plusieurs ententes du
G20 et torpillé l’accord de Paris. Qu’attendez-vous de lui à Hambourg ?
Sans aucun doute, Donald Trump arrivera à Hambourg muni de son slogan diplomatique «
America first ». Nous avons l’intention de lui expliquer que « America first » ne signifie pas «
America only ». La politique menée actuellement par les États-Unis part du principe que les
accords internationaux sont devenus superflus et qu’il faudrait les remplacer par des ententes
bilatérales. Autrement dit, ce sont toujours les avantages et les inconvénients pour chaque pays
qui sont en jeu et c’est au plus fort de s’imposer. À cela, nous rétorquons que des règles
internationales fiables sont plus bénéfiques à toutes les parties prenantes que la somme des
intérêts individuels. Elles garantissent l’équité, stimulent la concurrence sur la base de principes
partagés et créent surtout des normes communes, notamment concernant les droits de l’homme
et les libertés. Et nous estimons que la liberté et la responsabilité sont les deux faces d’une
même médaille. Car en fin de compte, c’est bien cela, la pensée occidentale et européenne,
pensée que nous défendrons, quoiqu’en dise le gouvernement étasunien. Je ne dis pas que notre
propre politique est dépourvue d’intérêts. Mais ils doivent être axés sur nos valeurs. Aux États-
Unis, il semble que c’est plutôt l’inverse actuellement.
Quelle valeur aurait un accord sur le climat sans Donald Trump ?
La réaction de la communauté internationale a montré très clairement que celle-ci reste
fermement attachée à cet accord. On ne peut pas tout simplement inverser le mouvement.
D’ailleurs, nombre de citoyens, d’États fédéraux, de communes et d’entreprises outre-
Atlantique sont du même avis. Nous allons continuer à coopérer étroitement avec eux et avec
le reste de la communauté internationale.
L’Allemagne pourrait-elle se permettre un affrontement ouvert avec les États-Unis ?
Nous ne voulons pas d’affrontement, au contraire. Il n’est pas question cependant de paraître
soumis, et nous ne devons pas craindre de défendre clairement nos positions. Loin d’être les
subalternes d’une politique quelconque, les Allemands font partie d’une Europe forte. Car en
dépit des problèmes que peut connaître notre continent, une chose reste certaine : l’Europe est
un havre de liberté, de démocratie et de sécurité unique au monde. Il n’y a pas lieu d’être
timorés.
En cas de conflit ouvert avec les États-Unis, l’Europe serait-elle suffisamment unie ? Et
qu’en est-il, globalement, de l’unité européenne lors de ce sommet ?
Je ne pense pas qu’il faille aborder la question de l’unité de l’Europe par le biais de nos rapports
avec les États-Unis, qui sont et resteront pour nous un partenaire essentiel. Ce qui compte
beaucoup plus, c’est que nous autres, les Européens, nous soulignions régulièrement, et
notamment sur la scène internationale, que nous avons une Europe commune, que nous sommes
liés par des valeurs communes. Voilà ce qu’il nous faut comprendre et mettre en œuvre, surtout
les Allemands. L’Europe se portera bien lorsque nous discuterons d’égal à égal, sans nous
laisser diviser. Afin d’affronter les enjeux planétaires tels que le changement climatique, nous
devons défendre ensemble nos objectifs.
Au niveau des relations transatlantiques, les signaux n’ont guère été encourageants
jusqu’à présent. Risquons-nous une guerre commerciale avec les États-Unis ? Au point
où nous en sommes, comment empêcher les obstacles à l’importation ?
Les signaux qui nous arrivent de Washington concernant la politique commerciale sont
dangereux et tournés vers le passé, en effet. Les échanges commerciaux ne sont pas un jeu à
somme nulle où les bénéfices des uns se font aux dépens des autres. Au contraire, tous les pays
concernés profitent des chaînes de valeur de plus en plus mondialisées. Le problème n’est pas
la lutte entre les pays riches qui se disputent les parts du gâteau; la vraie question, c'est comment
faire en sorte que les pauvres eux aussi puissent enfin y goûter. L’objectif de la mondialisation
doit enfin être la justice pour tous et non la richesse pour quelques-uns.
Le président des États-Unis fait escale à Varsovie avant le sommet. Le message est clair.
Que pensez-vous de cette visite ?
Notre continent ne se laissera pas scinder en deux camps, il n’y aura pas d’affrontement entre
la « vieille » et la « nouvelle » Europe. Il est normal d’effectuer des visites bilatérales en marge
des grands sommets multilatéraux. La Pologne est un pays important d’Europe centrale et
s’inquiète face à la politique de la Russie. Cette visite précoce de la part du président du premier
partenaire de l’OTAN est un donc signal fort pour tous les habitants de l’Europe centrale et
orientale. Évidemment, il serait encore plus important que Donald Trump rencontre son
homologue russe Vladimir Poutine. Nous avons grand besoin d’un renouveau pour la détente
et le désarmement.
Ce sera la première entrevue entre MM. Trump et Poutine. Vous qui avez parlé à M.
Poutine et au secrétaire d’État américain, qu’attendez-vous de cette rencontre directe ?
J’attends d’eux des accords concrets sur la coopération future en Syrie et en vue d’une solution
du conflit ukrainien, ainsi que des échanges sur le contrôle des armements et le désarmement.
Nous ne devons pas les décharger de cette responsabilité.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est vu refuser une intervention publique à
Hambourg, ce qui a contribué à ternir encore davantage les rapports avec la Turquie.
Comment le gouvernement fédéral, comment le chef de la diplomatie gèrent-ils cette
situation ?
S’il est vrai que les relations bilatérales avec la Turquie ont rarement été faciles, nous avons dû,
cette fois, tracer une ligne claire compte tenu des différends politiques majeurs qui existent
actuellement entre nos deux pays. Précisément parce que l’Allemagne est un pays ouvert et
tolérant, nous n’accepterons pas que des conflits soient importés ici et que notre société soit
divisée, ce qui, d’ailleurs, ne concerne pas uniquement la Turquie, mais tous les agents publics
étrangers. Cela ne signifie pas pour autant que nous mettons un terme à la coopération avec la
Turquie, notamment au sujet des migrations. Il ne faut pas oublier que cela vaut pour les deux
côtés. L’Europe est importante pour la Turquie. Non seulement dans le domaine des relations
commerciales, mais aussi en tant que partenaire politique.
•THEME 6 - 4 : L’ONU fait le point sur la cybersécurité à l’échelle mondiale Source, journal ou site Internet : ZDnet
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Louis Adam
Adressé par Elie Billaudaz
La cybersécurité n’est pas qu’une affaire de patches et de sociétés. À l’échelle des
gouvernements, c’est tout un ensemble de facteurs politiques, législatifs et organisationnels
qu’il convient de prendre en compte pour protéger correctement les infrastructures et leurs
usagers. C’est précisément ce que cherche à évaluer l’ONU à travers son Global Cybersecurity
Index : à travers un sondage envoyé à la plupart des pays, l’Organisation des Nations Unies
tente de déterminer le développement de plusieurs points. L’étude est structurée autour de cinq
point précis : la présence d’un cadre légal, de compétences techniques, d’une organisation
dédiée des services de cybersécurité, mais aussi l’implication au sein des structures de
coopérations interétatiques ainsi que le potentiel de montée en gamme des pays sondés. Au
total, 134 pays sur les 193 pays membres ont accepté de répondre au sondage envoyé par l’ONU
aux sondés. Les pays qui n’ont pas pris la peine de répondre aux questions posées ne sont pour
autant pas exclus du classement : les auteurs du rapport se sont appuyés sur des données en
source ouvertes pour « combler les blancs » et intégrer l’ensemble des pays membres de l’ONU
au sein de l’étude.
L’Estonie reste en tête
Les pays classés selon leur score obtenu suite aux réponses du GCI.
Sans surprise, les pays africains sont à la traîne sur ces sujets. Si dans l’ensemble, l’Europe et
l’Amérique du Nord sont parmi les mieux classés au sein de l’index, l’Asie et l’Amérique du
Sud présentent des résultats plus disparates avec certains pays jouant le rôle de leader, tandis
que d’autres accusent de graves lacunes. En Europe, c’est évidemment l’Estonie qui décroche
la première place du podium. Ce pays a en effet décidé de placer le développement de
l’informatique et des réseaux au cœur de sa politique, et l’attaque informatique massive subie
en 2007 en a fait un précurseur sur le plan de la cybersécurité. C’est d’ailleurs en Estonie, dans
la ville de Tallinn, que se trouve le centre de coopération de cyberdéfense de l’Otan. La France
décroche de son côté la seconde place de ce classement, les auteurs du rapport saluent ainsi les
efforts de l’Anssi, et notamment le score du pays en terme de capacité à monter en gamme et à
sensibiliser sur les questions de cybersécurité. Outre Atlantique, les États Unis mènent la danse,
suivis de près par le Canada. Le Mexique décroche la troisième position, mais accuse un écart
sensible avec les scores des deux premiers dans plusieurs catégories. En Afrique, c’est la
république de l’île Maurice qui décroche la première place, suivi par le Rwanda en deuxième
position et le Kenya en troisième. Au Moyen-Orient, c’est le Sultanat d’Oman qui décroche la
première place, tandis que Singapour rafle la première place du classement pour les régions
asiatiques. Le guide incite donc les pays à développer leur prise en compte de ces
problématiques, et rappelle qu’un haut niveau de déploiement des réseaux et de l’informatique
ne signifie pas automatiquement que cet investissement se répercute sur les capacités du pays
en matière de cybersécurité.
7/ SECURITE INTERIEURE •THEME 7 - 1 : Un policier du Val-de-Marne mis en examen dans une enquête liée au terrorisme Source, journal ou site Internet : Le Figaro
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Anne-Laure Frémont, avec AFP
Adressé par Elie Billaudaz
Le gardien de la paix, en poste au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) a été mis en examen
samedi. Crédits photo : CHARLY TRIBALLEAU/AFP
Un policier de la région parisienne a été mis en examen pour «association de malfaiteurs» et
«escroquerie» en lien avec une entreprise terroriste, confirme ce vendredi une source judiciaire
au Figaro. Il est soupçonné d'avoir aidé son frère impliqué dans une filière djihadiste et d'être
partisan de l'Etat islamique. Le gardien de la paix, en poste au Kremlin-Bicêtre (dans le Val-
de-Marne), a été mis en examen samedi après avoir été arrêté le 27 juin alors qu'il venait de
prendre son service au commissariat. Il est soupçonné d'avoir aidé son frère incarcéré depuis
un an pour des liens avec des djihadistes en Syrie, indique à l'AFP une source proche de
l'enquête, confirmant une information d'Europe 1.
Libre sous contrôle judiciaire
Le fonctionnaire de police est accusé d'avoir consulté des fichiers de police sans lien avec son
poste d'agent à la brigade accidents et délits routiers et d'avoir utilisé de faux papiers pour tenter
de récupérer des colis. Il est aussi accusé d'avoir exprimé son adhésion à l'idéologie de Daech.
Dans la foulée de son arrestation, les services de renseignements ont mené des perquisitions,
notamment au commissariat du Kremlin-Bicêtre. Le policier a été placé sous contrôle judiciaire
à l'issue de sa garde à vue, avec notamment l'interdiction de porter une arme. Selon nos
informations, le parquet de Paris a fait appel du placement sous contrôle judiciaire du gardien
de la paix pour réclamer son placement en détention.
8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT •THEME 8 - 1 : Accord gazier Total-Iran : des enjeux énergétiques, économiques et stratégiques Source, journal ou site Internet : IRIS
Date : 6 juillet 2017
Auteur : interview de Francis Perrin
Adressé par Jean-François Mazaleyrat et Jean-Claude Tourneur
Lundi 3 juillet, le groupe français a signé un accord de projet gazier avec l’Iran. L’analyse de
Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS.
Quels enjeux stratégiques cet accord présente-t-il pour Total ? Plus généralement, quelle
relation énergétique la France entretient-t-elle avec l’Iran ?
Total est un groupe né au Moyen-Orient il y a environ un siècle, la région a donc toujours été
très importante pour le groupe français. Le Moyen-Orient est en effet la région clef pour
l’industrie pétrolière et gazière. Selon les estimations du groupe British Petroleum (BP), le
Moyen-Orient représenterait aujourd’hui environ 48% des réserves de pétrole dans le monde et
un peu plus de 40% des réserves de gaz naturel. En son sein, plusieurs pays arabes ont
d’importantes réserves pétrolières et gazières : l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le
Koweït, l’Irak, Oman, le Yémen, le Qatar... L’Iran a la particularité d’être un géant à la fois
pétrolier et gazier : il est le 4ème pays au monde ayant les réserves pétrolières les plus
importantes, après le Venezuela, l’Arabie saoudite et le Canada. Quant aux réserves de gaz,
l’Iran est le n°1 mondial devant la Russie. Total souhaite renforcer sa présence déjà importante
dans la région. Dans cette stratégie, l’Iran est un élément clef. Total Elf a été le premier groupe
pétrolier international à signer un contrat de développement avec Téhéran après la révolution
islamique en 1995. Le groupe a ensuite obtenu quatre contrats de développement dans le pays,
aucune autre compagnie pétrolière n’a autant de succès en Iran. Néanmoins, le groupe a dû, de
façon forcée, quitter le pays du fait des sanctions européennes mais il a toujours pensé y revenir
un jour. Après l’accord sur le programme nucléaire du 14 juillet 2015 et son entrée en vigueur
avec une levée partielle des sanctions (notamment la levée des sanctions extraterritoriales
américaines mi-janvier 2016), Total a signé un accord d’achat de pétrole brut iranien en 2016
et a entamé des négociations sur divers projets. Cette volonté s’est concrétisée par l’accord sur
la phase 11 du champ de South Pars, un important projet gazier d’une valeur d’un peu moins
de 5 milliards de dollars qui débouchera sur une production de près 400 000 barils équivalent
pétrole par jour, sur une durée de 24 ans. Dans le cadre mondial actuel, notamment avec le
changement climatique, un certain nombre de compagnies pétrolières entendent renforcer leur
portefeuille d’actifs gaziers aux dépens de leur portefeuille d’actifs pétroliers. Le gaz est en
effet la moins sale des trois énergies fossiles - pétrole, charbon et gaz naturel -, le charbon étant
la plus polluante avant le pétrole. Il est donc stratégique pour les compagnies pétrolières de se
positionner comme des acteurs responsables sur le plan environnemental, tout en continuant à
satisfaire la croissance des besoins énergétiques mondiaux en faisant monter en puissance le
gaz, une énergie qui peut accompagner la transition énergétique. Celle-ci verra monter en
puissance les énergies renouvelables mais pour l’heure, elles ne peuvent pas couvrir l’essentiel
des besoins énergétiques mondiaux. On aura donc encore besoin longtemps des énergies
fossiles. L’Iran est un marché très important au Moyen-Orient avec ses 80 millions d’habitants,
ainsi qu’une démographie et une économie en croissance depuis la levée partielle des sanctions
européennes en 2016. De nombreux pays européens, l’Allemagne en tête, sont désireux de se
(re)placer sur ce marché. Des visites à haut niveau ont eu lieu avec les ministres du commerce,
de l’économie, etc., accompagnés de chefs d’entreprises. Avec cet accord de Total, la France
profite du succès du groupe et espère un effet d’entrainement pour développer des relations
d’affaires avec Téhéran. L’Iran présente aussi un enjeu stratégique pour la France par sa
position géographique : riverain de la mer Caspienne, proche de l’Asie centrale et de l’Europe…
La France va donc se placer dans le sillage de Total pour développer une relation stratégique
tant sur les plans politique, économique et énergétique avec la superpuissance énergétique
qu’est l’Iran.
Côté iranien, quels sont les bénéfices de cet accord et que change–t-il sur la scène régionale
?
L’Iran y voit plusieurs bénéfices. Téhéran négocie depuis début 2016 avec plusieurs
compagnies pétrolières mondiales – exceptées les américaines puisqu’elles sont interdites de
travailler en Iran du fait des sanctions. Une forte concurrence souhaite donc négocier avec
Téhéran. Le pays attendait avec impatience ce contrat en espérant un effet d’entraînement pour
attirer d’autres compagnies. En relation difficile avec les conservateurs, l’administration
Rohani et le ministre du pétrole Bijan Namdar Zanganeh ont eu à cœur de présenter ce contrat
comme un succès de la politique de négociation avec les compagnies pétrolières étrangères.
D’autant plus que les États-Unis sont en train de réviser leur politique envers Téhéran, il vaut
mieux signer un accord aujourd’hui plutôt que d’attendre un éventuel durcissement de la
position américaine. L’Iran marque donc non seulement un point par rapport aux États-Unis
mais aussi par rapport aux pays arabes du Golfe. L’hostilité entre l’Iran, les États-Unis et les
pays arabes du Golfe avec à leur tête l’Arabie saoudite s’est considérablement accrue. Téhéran
ne va pas manquer de tirer profit de cet accord avec Total d’un point de vue politique et de
communication, en disant « vos tentatives visant à m’isoler politiquement et économiquement
ont échoué ». Par ailleurs, ce projet gazier est destiné à la satisfaction des besoins du marché
iranien intérieur ; il n’est pas prévu d’exporter le gaz qui sera produit par la phase 11 de South
Pars. Bien que contrôlant des réserves gazières considérables, l’Iran a parfois des difficultés
d’approvisionnement de son marché gazier, notamment en hiver dans certaines régions. Il est
donc important pour le gouvernement de montrer qu’il s’intéresse à la satisfaction des besoins
énergétiques de la population, en résorbant les pénuries de gaz qui ont lieu régulièrement dans
le pays.
Cet accord de Total risque-t-il de tendre la relation entre la France et les États-Unis
compte-tenu de la position très hostile de Donald Trump envers Téhéran ?
Très clairement, Washington ne va pas sabrer le champagne pour célébrer cet accord… Ceci
étant, l’administration Trump ne peut pas accuser Total d’avoir violé les lois américaines car
cet accord est parfaitement légal. En effet, suite à l’accord sur le programme nucléaire iranien
de 2015, l’administration Obama avait accepté fin janvier 2016 de lever les sanctions
extraterritoriales frappant les sociétés non-américaines qui commerceraient avec l’Iran. Durant
sa campagne, Trump a constamment fustigé l’accord sur le nucléaire. Une fois élu, la position
officielle de l’administration consistait à dire que l’accord n’est pas bon mais étant compliqué
à remettre en cause, il sera respecté de façon stricte tout en surveillant de près Téhéran. Par la
suite, le Département d’État américain a annoncé un réexamen global de l’ensemble des
politiques américaines concernant l’Iran, y compris l’accord sur le nucléaire. Ce réexamen a
débuté en avril et est toujours en cours, sans que l’on sache ses débouchés. Il pourrait mener à
un durcissement de la position américaine et au rétablissement de certaines sanctions
extraterritoriales. Pour Total et pour Téhéran, il était donc important de signer cet accord
aujourd’hui sans attendre un éventuel durcissement des États-Unis. Quant à savoir si l’accord
de Total va pousser les États-Unis à revenir à des sanctions extraterritoriales, rappelons que les
compagnies pétrolières américaines ne peuvent pas commercer avec l’Iran, ni investir dans le
secteur pétrolier et gazier dans le pays. Elles sont donc dans une situation de concurrence qui
leur est très défavorable par rapport aux compagnies non-américaines. Cela pourrait faire
monter la température à Washington et pousser l’administration Trump à revenir des sanctions
extraterritoriales. Puisque l’accord de Total est légal, les États-Unis n’ont aucune raison
rationnelle d’en vouloir à la France ou à l’Union européenne. Néanmoins, nous savons que
l’administration Trump n’est pas forcément des plus rationnelles…
•THEME 8 - 2 : Le sol de Mars capable d’éliminer la moindre bactérie Source, journal ou site Internet : le Monde
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Benoît Crépin
Adressé par Elie Billaudaz
Des chercheurs d’Edimbourg le confirment : la surface de la Planète rouge est
recouverte d’un cocktail toxique.
Le sol martien apparaît désormais encore plus hostile à la vie bactérienne. AGENCE
SPATIALE INTERNATIONALE
1971. Dans un de ses célèbres refrains, David Bowie interroge l’humanité sur une énigme qui
la fascine : y a-t-il de la vie sur Mars ? Objet des plus vives spéculations, la question occupait
déjà l’esprit d’astronomes du XIXe siècle. Les récents travaux d’une équipe de chercheurs de
l’Université d’Edimbourg, au Royaume-Uni, pourraient mettre un terme aux doutes que
certains pouvaient encore nourrir. Publiée jeudi 6 juillet par Jennifer Wadsworth et Charles S.
Cockell dans Scientific Reports, l’étude s’inscrit dans la droite ligne d’une théorie qui circulait
depuis plusieurs décennies déjà : la surface martienne serait toxique, capable d’éliminer la
moindre bactérie. « On sait depuis les analyses menées par les atterrisseurs Viking, dans les
années 1970, que le sol martien a une réactivité très particulière qui est restée longtemps
inexpliquée », explique Olivier Poch, chercheur au Center for Space and Habitability de
l’Université suisse de Berne. Mais les scientifiques écossais viennent d’identifier un mécanisme
chimique inédit qui confirmerait cette hypothèse. Principaux responsables : les ions
perchlorates, des molécules formées d’atomes de chlore et d’oxygène. Leur détection sur le sol
de Mars ne date pas d’hier. « Les perchlorates ont été identifiés sur Mars en 2008, avec la
mission de la NASA Phoenix, puis par Curiosity en 2015, et confirmé encore plus récemment
par des observations en orbite », éclaire Hervé Cottin, professeur d’astrochimie à l’Université
Paris-Est Créteil et membre du Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques
(LISA). Mais la découverte va plus loin.
Irradiation permanente par les ultraviolets
En compagnie de substances oxydantes, les perchlorates forment en effet un cocktail chimique
auquel l’action des rayons UV confère de puissantes capacités bactéricides. Elles apportent
ainsi aux terrains leur pouvoir antimicrobien. Les expériences se sont concentrées sur une
souche bactérienne particulière, Bacillus subtilis, qui prolifère bien souvent sur les engins
spatiaux envoyés depuis la Terre. Les scientifiques ont reproduit en laboratoire une des
caractéristiques principales de l’environnement martien : l’irradiation permanente par les
ultraviolets. Sous l’action de ces rayons, les ions perchlorates ont révélé leur potentiel
stérilisateur inattendu. Trente secondes ont en effet suffi aux UV pour réduire à néant une
colonie de bactéries Bacillus subtilis mise en solution en présence de perchlorate de
magnésium. Obtenir le même effet sous l’action seule du rayonnement lumineux, en l’absence
de ces ions, nécessite deux fois plus de temps. Les chercheurs ont ensuite confirmé ce potentiel
dans des conditions plus représentatives encore du contexte martien : surface rocailleuse,
absence d’oxygène, ou encore faible température. Bien que ralentie ou atténuée, l’action
bactéricide demeure, quel que soit le paramètre considéré. Il en va de même sous l’action d’un
rayonnement polychromatique, comparable à la lumière naturelle, alors que l’action des UV
seuls avait dans un premier temps été testée. Afin d’explorer l’intégralité du champ des
conditions expérimentales, les auteurs des travaux ont aussi considéré d’autres types de
perchlorates : les perchlorates de calcium et de sodium. Ils ont également étudié les interactions
possibles entre ces composés et divers constituants du sol martien : sulfates, oxydes de fer ou
encore peroxyde d’hydrogène (plus connu sous le nom d’eau oxygénée). Ils ont testé plusieurs
combinaisons et ont de nouveau observé une diminution de la viabilité de la culture
bactérienne. « Nous avons d’ailleurs été surpris : l’effet bactéricide des perchlorates est encore
plus puissant lorsqu’ils sont irradiés en combinaison avec les autres composants de la surface
de Mars », commente Jennifer Wadsworth, coauteure des travaux. Les chercheurs concluent
ainsi que c’est l’interaction entre le rayonnement ultraviolet, les substances oxydantes du sol de
Mars, et surtout les perchlorates qui confère à la surface de la Planète rouge tout son potentiel
toxique. « Je pense qu’il s’agit de la première étude poussée sur le pouvoir antibactérien de la
combinaison entre UV et perchlorates », affirme Hervé Cottin.
La prudence reste de mise
Ces résultats permettent avant tout de réduire les craintes d’une contamination biologique de la
quatrième planète de notre système solaire par des microbes terrestres. Alors que la course à la
conquête de Mars bat aujourd’hui son plein, d’infinies précautions sont prises pour assurer la
stérilité des engins envoyés vers la Planète rouge. Comme l’exige l’ONU, dans son Traité relatif
à l’espace extra-atmosphérique, chaque mission spatiale se doit en effet d’éviter toute
contamination de l’astre visé. Le CNES a par exemple défini des normes strictes : pas plus de
trois cents spores bactériennes par mètre carré à la surface d’un module martien. Dix fois moins
même pour les équipements destinés à la recherche biologique, sur lesquelles moins de trente
spores sont tolérées. Ces exigences impliquent des procédures de désinfection lourdes et
coûteuses : traitements chimiques, thermiques ou même irradiations. La découverte inédite des
astrobiologistes de l’Université d’Edimbourg pourrait ainsi changer la donne dans le domaine
de la protection planétaire, et plus particulièrement d’une potentielle contamination
microbienne de Mars. Mais la prudence reste de mise. « Il faut aussi noter que les UV sont
absorbés à la surface. Si les bactéries sont rapidement “enterrées”, elles pourraient donc être
protégées », met en garde Hervé Cottin. Les conclusions des chercheurs pourraient aussi tirer
un trait définitif sur tout espoir de vie indigène sur Mars. Peut-être la réponse ultime à la
question soulevée dans les seventies par le tube de David Bowie : non, définitivement non, pas
de vie sur Mars.
•THEME 8 - 3 : Nicolas Hulot : « Nous visons la fin de la vente des voitures à essence et diesel d’ici à 2040 » Source, journal ou site Internet : Le Monde
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Adressé par Elie Billaudaz
Le ministre de la transition écologique présente jeudi le « plan climat » du gouvernement qui
vise notamment à traduire en actes la volonté d’Emmanuel Macron de défendre l’accord de
Paris. Le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot a présenté, jeudi 6 juillet, un plan
climat en six grands thèmes et 23 axes, qui sera « structuré sur les cinq ans à venir ». « La
menace pour nos concitoyens est diffuse, aléatoire, et l’échéance exacte ne peut pas être
déterminée scientifiquement, a affirmé M. Hulot dans un propos liminaire. Ce n’est pas un sujet
qui spontanément passe toujours au premier plan dans l’écran radar. Notre responsabilité,
c’est de faire que ce sujet prime sur tous les autres. » Soucieux de préserver
le « leadership » de la France en la matière, Nicolas Hulot a notamment annoncé l’engagement
du pays dans la neutralité carbone et annoncé la fin des véhicules diesel et essence à l’horizon
2040. Le ministre a également annoncé la fin, d’ici à 2022, de la production d’électricité
provenant du charbon et des investissements à hauteur de 4 milliards d’euros pour lutter contre
la précarité énergétique.
• Prime pour l’achat d’un véhicule moins polluant
Première annonce importante, les ménages les plus modestes vont bénéficier d’une prime pour
se débarrasser de leurs voitures polluantes au profit d’un véhicule plus propre. M. Hulot n’a
toutefois pas précisé le montant de cette « prime de transition ». Elle sera proposée pour
remplacer les voitures à essence d’avant 1997 ou à diesel d’avant 2001 - dans son discours, le
ministre avait interverti les deux dates par erreur. Nicolas Hulot souhaite ainsi « faire la
démonstration que la contrainte climatique soit une amélioration du quotidien des Français ».
• 4 milliards pour lutter contre la précarité énergétique
Les « passoires thermiques », bâtiments mal isolés et consommant trop d’énergie, doivent être
éradiqués dans les « dix ans » à venir, a déclare le ministre. « Dans ce (…) délai de dix ans, on
va faire disparaître tout ce qu’on appelle les passoires thermiques », a-t-il dit, relevant que « le
sujet de l’efficacité énergétique est un sujet où tout le monde gagne ». « Je considère que ce ne
sont pas des dépenses mais des investissements », a-t-il ajouté, évoquant l’utilisation de
4 milliards d’euros du « plan d’investissement »annoncé par Edouard Philippe. Dans le secteur
du logement, un autre « objectif est d’éradiquer complètement la précarité énergétique. Nous
avons dix ans pour satisfaire cet objectif », a-t-il encore dit. « Le gouvernement va proposer à
tous les Français modestes un diagnostic aux locataires et propriétaires en situation de
précarité énergétique, qui ont du mal à se chauffer », a-t-il précisé.
• S’engager dans la neutralité carbone, en finir avec les énergies fossiles
M. Hulot a annoncé que, « d’ici à 2022 », la France cesse « toute production énergétique à
partir du charbon », principale source d’émission de CO2 sur la planète. Pour « faire en sorte
qu’il n’y ait pas de perdants », le gouvernement prévoit de « mettre en place des contrats de
transition ». Le premier ministre Edouard Philippe avait déjà fixé à 2050 l’horizon pour arriver
à une « neutralité carbone », c’est-à-dire pour que le niveau des émissions de gaz à effet de
serre ne soit pas plus élevé que les émissions capturées.
• Mettre fin aux permis d’exploitation de pétrole et de gaz
Une loi sera proposée « à la fin de l’été ou au début de l’automne », afin « d’arrêter tout
nouveau permis d’exploitation », de pétrole, de gaz, et de charbon y compris pour toutes les
énergies non conventionnelles.
• Le prix de la tonne de carbone dépassera 100 euros
Le ministre veut aussi « donner un prix à la pollution »en renforçant le prix de la tonne
carbone : « on introduit ainsi un avantage compétitif à la production qui n’est pas carboné »,
moyen également de doper« massivement » l’économie verte. Ce prix n’est pas encore fixé
et « dépendra de la future loi de finance », mais l’objectif est qu’il dépasse 100 euros en 2030.
• Fin des véhicules diesel et à essence d’ici à 2040
Le gouvernement entend aussi en finir avec la commercialisation des voitures roulant à
l’essence ou au gazole en France d’ici 2040, objectif fixé à 2030 par l’Inde, a précisé M. Hulot,
reconnaissant que cet objectif est « lourd », notamment pour les constructeurs
automobiles. « C’est pour moi une véritable révolution », a toutefois ajouté le ministre. A plus
court terme, M. Hulot a confirmé la promesse annoncée par le candidat Macron durant la
campagne qui est de « faire converger la fiscalité entre le diesel et l’essence avant la fin du
quinquennat ».
• Passer à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique en 2025
M. Hulot a confirmé que le gouvernement souhaitait respecter l’objectif de loi sur la transition
énergétique adoptée en 2015 sur la réduction de la part du nucléaire dans la production
d’électricité à 50 % en 2025. Mais il n’a pas précisé quelles centrales il souhaitait fermer. « Sur
ce sujet, je ne veux pas avoir une approche dogmatique. Nous allons fermer un certain nombre
de réacteurs. Je dois identifier avec mes services quels réacteurs nous allons fermer en fonction
des critères de sécurité, sociaux et économiques. Mais je n’ai pas encore tous les éléments », a-
t-il affirmé.
• Rendre irréversible l’accord de Paris
Le ministre veut « associer les citoyens » au suivi du plan climat de « manière innovante »,
c’est-à-dire à travers un panel de citoyens, car « les politiques ont à s’inspirer de la société
civile », a dit M. Hulot. Un budget participatif sera élaboré.
9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE : •THEME 9 - 1 : « La Corée du Nord et les Etats-Unis ont intérêt à maintenir une apparente tension ». Source, journal ou site Internet : L’Express
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Pascal Boniface Adressé par Jean-Claude Tourneur
En quoi le tir de mardi diffère-t-il des précédents essais nord-coréens ?
Vu le temps de tir et sa distance, il semble en effet qu'on soit en face d'un essai de tir d'un genre
nouveau, d'un missile balistique intercontinental. Si c'est bien le cas, la Corée du Sud serait en
mesure d'attaquer, depuis son territoire, le sol américain, bien que l'Alaska ne soit pas des plus
peuplés... Mais il faut relativiser ce risque: d'une part parce que, même si le missile était
effectivement capable d'atteindre l'Alaska, rien ne dit que la Corée du Nord soit capable de
monter dessus une tête nucléaire, très lourde. D'autre part, parce que les deux pays ont intérêt à
maintenir l'apparence d'une montée des menaces. La Corée du Nord pour se maintenir
politiquement et les Etats-Unis pour justifier l'augmentation du budget de l'armée et dire aux
Américains qu'ils doivent toujours mieux se protéger.
Donc le tir ne change pas fondamentalement la menace ?
Pas fondamentalement. C'est spectaculaire aujourd'hui parce que Trump est à la Maison
Blanche et que Pyongyang a choisi de tirer le jour de la Fête nationale américaine, mais il n'y a
pas de nouvelle menace.
Face aux provocations de Kim Jong-Un, que peuvent faire les Américains et les Sud-
coréens ?
Le nouveau président sud-coréen n'a pas intérêt à hausser le ton face à Pyongyang, car il ne
veut pas risquer de compromettre ses relations avec la Chine. Donald Trump, de son côté, a
choisi d'augmenter la pression sur Pékin. Personne ne veut faire un pas vers une réelle agression,
car tous savent qu'ils ont beaucoup à y perdre. Ce qui est sûr, c'est que le régime Nord-coréen
ne renoncera jamais à son programme d'armement nucléaire, car le régime ne veut pas subir le
sort de Mouammar Kadhafi et de Saddam Hussein
•THEME 9 - 2 : Laurent Bouvet : « l’insécurité culturelle est toujours là » Source, journal ou site Internet : Figarovox
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
Selon l'enquête « Fractures françaises » parue il y a quelques jours, 65% des Français estiment
qu'il y a trop d'étrangers en France et seuls 40% des citoyens ont une opinion positive de l'islam.
Laurent Bouvet analyse les raisons du silence des politiques sur ces questions pourtant cruciales
FIGAROVOX.- Une enquête réalisée fin juin 2017 révèle notamment que 65% des
Français estiment qu'il y a trop d'étrangers en France et qu'ils sont 61% à estimer que les
étrangers ne font pas d'efforts pour s'intégrer. Qu'est-ce que cela vous inspire?
Laurent BOUVET.- Une double réflexion. La première, c'est que ces chiffres sont élevés et
qu'ils témoignent d'une difficulté, pour dire le moins, de la part de la majorité de nos concitoyens
à appréhender l'immigration comme un sujet neutre de politique publique (c'est-à-dire ni
comme un bien ni comme un mal en soi). On en reste à un doute qui non seulement concerne
les populations étrangères qui arrivent et s'installent en France mais encore à l'égard des
pouvoirs publics dans la gestion de cette immigration. La seconde réflexion tient au fait que le
sujet n'a pas été abordé pendant la campagne présidentielle, pas davantage que les enjeux, plus
larges, du «commun», de ce que c'est aujourd'hui qu'être Français, des frontières du pays, de
notre «identité nationale». Et que cette occultation n'a pas fait disparaître cet enjeu fondamental
pour nos concitoyens, contrairement à ce qu'ont voulu croire certains observateurs ou certains
responsables politiques.
Comment expliquez-vous un tel décalage entre les hommes politiques et les électeurs?
Pour la présidentielle, les candidats ont fait campagne sur l'économie et ont délaissé le
sujet de l'immigration...
Il y a plusieurs attitudes, plusieurs explications à cet «économisme» très dominant chez les
politiques aujourd'hui. D'abord, la conviction, érigée en véritable dogme chez certains, que les
enjeux économiques sont premiers et déterminent tous les autres. C'est le cas aussi bien dans
l'héritage marxiste à gauche: «l'infrastructure» détermine la «superstructure», les rapports de
force dans la production déterminent la nature de l'État autant que les rapports moraux et les
clivages politiques que dans l'héritage libéral: l'individu est réduit à un homo oeconomicus dont
les besoins, les capacités et les intérêts déterminent les rapports sociaux, dans une société
«civile» qui est avant tout un lieu d'échange, à la manière d'une place de marché. L'État lui-
même n'étant que le régulateur extérieur de ce lieu premier, assurant son bon fonctionnement.
Pour ces deux faces de la même médaille, économiciste, politique, religion, morale… sont des
conséquences de l'économie. Donc tout changement ou toute conservation passe par cette
sphère première de l'activité humaine. Toute solution, y compris à une question comme celle
de l'immigration, est économique Ensuite, il y a la crainte d'aborder des enjeux tels que
l'immigration ou la place de la religion dans la société par exemple. Crainte de «faire le jeu du
FN» dans le langage politique de ces 20 dernières années suivant un syllogisme impeccable: le
FN est le seul parti qui parle de l'immigration dans le débat public, le FN explique que
«l'immigration est une menace pour l'identité nationale», donc parler de l'immigration, c'est dire
que «l'immigration est une menace pour l'identité nationale»! La seule forme acceptable
d'aborder le sujet étant de «lutter contre le FN» en expliquant que «l'immigration est une chance
pour la France» et non une menace. Ce qui interdit tout débat raisonnable et raisonné sur le
sujet. Enfin, les partis et responsables politiques qui avaient prévu d'aborder la question ont été
éliminés ou dans l'incapacité concrète de le faire: songeons ici à Manuel Valls et François
Fillon. Et notons que le FN lui-même n'a pas joué son rôle pendant la campagne, en mettant de
côté cette thématique de campagne pour se concentrer sur le souverainisme économique,
notamment avec la proposition de sortie de l'euro. Tout ceci a déséquilibré le jeu politique et la
campagne, et n'a pas réussi au FN d'ailleurs qui s'est coupé d'une partie de son électorat potentiel
D'après cette enquête, seuls 40% des Français ont une opinion positive de l'islam, et 74%
d'entre eux pensent que les musulmans veulent imposer leur fonctionnement aux autres.
Emmanuel Macron a déclaré lors de la clôture du ramadan que «personne ne pouvait
faire croire que l'islam n'était pas compatible avec la République», balayant ces
inquiétudes...
L'opinion majoritairement négative de l'islam de la part de nos compatriotes vient de
l'accumulation de plusieurs éléments. Le premier, ce sont les attentats depuis le début 2015, à
la fois sur le sol national et de manière plus générale. Les terroristes qui tuent au nom de l'islam
comme la guerre en Syrie et en Irak ou les actions des groupes djihadistes en Afrique font de
l'ensemble de l'islam une religion plus inquiétante que les autres. Même si nos compatriotes
font la part des choses et distinguent bien malgré ce climat islamisme et islam. On n'a pas
constaté une multiplication des actes antimusulmans depuis 2015 et les musulmans tués dans
des attaques terroristes depuis cette date l'ont été par les islamistes. Un deuxième élément, qui
date d'avant les attentats et s'enracine plus profondément dans la société, tient à la visibilité plus
marquée de l'islam dans le paysage social et politique français, comme ailleurs en Europe. En
raison essentiellement de la radicalisation religieuse (pratiques alimentaires et vestimentaires,
prières, fêtes, ramadan…) d'une partie des musulmans qui vivent dans les sociétés européennes
- l'enquête réalisée par l'Institut Montaigne l'avait bien montré. Enfin, troisième élément de
crispation, de nombreuses controverses de nature très différentes mais toutes concernant la
pratique visible de l'islam ont défrayé la chronique ces dernières années, faisant l'objet de
manipulations politiques tant de la part de ceux qui veulent mettre en accusation l'islam, que
d'islamistes ou de partisans de l'islam politique qui les transforment en combat pour leur cause.
On peut citer la question des menus dans les cantines, celle du fait religieux en entreprise, le
port du voile ou celui du burkini, la question des prières de rue, celle de la présence de partis
islamistes lors des élections, les controverses sur le harcèlement et les agressions sexuelles de
femmes lors d'événements ou dans des quartiers où sont concentrées des populations
musulmanes, etc.
En plus de tout cela et peut-être à cause de tout cela, cette enquête montre aussi que la
plupart des Français ne font pas confiance aux institutions politiques. La classe politique
est-elle de plus en plus déconnectée de la réalité du pays? Jusqu'où pourrait aller cette
crise de légitimité?
C'est une question très importante, très grave devrait-on dire, qui dépasse évidemment le cadre
de la gestion plus ou moins réussie de l'immigration. La défiance se concentrait jusqu'ici sur
l'économie justement, nos compatriotes jugeant majoritairement que les responsables politiques
ne pouvaient plus (pour des raisons d'évolution de la mondialisation) ou ne voulaient plus (pour
des raisons idéologiques par adhésion au libéralisme ou au projet européen notamment) agir
politiquement, qu'ils étaient ou qu'ils s'étaient en fait dépossédés de leur pouvoir, et donc de la
légitimité possible que l'on pouvait leur accorder. Aujourd'hui, cette défiance s'étend à de
multiples sujets, notamment aux enjeux sur l'identité commune et à l'immigration. Et, de ce
point de vue, l'occultation de ces enjeux à laquelle on a pu assister pendant ces derniers mois,
pendant la campagne dont cela aurait dû être un des points essentiels, est une très mauvaise
nouvelle. Cela va encore renforcer cette défiance aux yeux de nos concitoyens car non
seulement les responsables politiques ne peuvent ou ne veulent plus agir sur l'économie mais
en plus ils tournent la tête dès lors qu'il s'agit d'immigration ou de définition d'une identité
commune pour le pays et ses citoyens
10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : •THEME 10 - 1 : Sécurité du Web : let’s Encryt annonce l’arrivée des certificats génériques Source, journal ou site Internet : Silicon
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Jacques Cheminat
Adressé par Elie Billaudaz
L’autorité de certification gratuite, Let’s Encrypt a annoncé la disponibilité au début 2018 de
certificats génériques. Un seul certificat sera valable pour plusieurs sites d’un domaine. La
sécurité du web passe par le développement des sites en HTTPS et les initiatives comme Let’s
Encrypt ont permis d’avancer sensiblement dans cette voie. Aujourd’hui, Let’s Encrypt va plus
loin en annonçant la disponibilité à partir de janvier 2018 de certificats génériques ou
dénommés « wildcards » par l’organisation. Ces certificats privilégiés permettront à quiconque
exploite un domaine de lier un certificat unique à plusieurs sous-domaines et des noms d’hôte.
Ce certificat est gratuit et il peut être utilisé pour fournir un chiffrement HTTPS des pages sur
plusieurs serveurs ou de plusieurs sous-domaines hébergés sur un serveur unique. A travers
cette proposition, Let’s Encrypt veut effacer les barrières à l’adoption de HTTPS sur les sites
web personnels et ceux des petites entreprises. Dans un blog, Josh Aas, directeur d’ISRG
(Internet Security Research Group), indique que les certificats wildcard seront disponibles via
l’upgrade du protocole ACME (Automated Certificate Management Environement). Il s’agit
d’une API capable de déployer des clés de chiffrements aux serveurs.
Une aide pertinente à la sécurisation du Web
Aujourd’hui, Let’s Encrypt fournit des certificats gratuits pour chaque adresse web individuelle.
L’organisation revendique 46 millions de sites Web qui utilisent HTTPS grâce à cela. Le 29
juin dernier, elle a émis son 100 millionième certificat. Un effort qui porte ses fruits.
Actuellement, 58% des pages web visités sont chiffrées via HTTPS. Quand Let’s Encrypt
démarre ses activités en 2015, le chiffrement des pages web en HTTPS affichait un taux de
39,5%. Si l’organisation, dont les membres sont l’Electronic Frontier Foundation (EFF), la
Fondation Mozilla, Akamai, Cisco, PlanetHoster et OVH, a sans conteste fait évoluer les
mentalités en proposant un service gratuit de certificat, la politique de référencement de Google
a été aussi importante. Le moteur de recherche a averti les sites que son algorithme de
référencement prendrait en compte le fait que le site soit en HTTPS.
•THEME 10 - 2 : Pour Fujitsu, la France se trouve à la pointe de « la nouvelle vague de la technologie » Source, journal ou site Internet : Silicon
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Reynald Fléchaux
Adressé par Elie Billaudaz
Lors de son World Tour, Fujitsu est revenu sur son partenariat avec Polytechnique et l’Inria
autour de l’IA. Un domaine où les atouts de la France ont séduit le Japonais. Organisée la
semaine dernière dans les locaux du 104, le centre d’événements situé dans le
19ème arrondissement parisien, l’étape hexagonale du Fujitsu World Tour 2017 a été l’occasion
de matérialiser l’importance qu’est en train de prendre la France pour le groupe japonais. Un
rapprochement symbolisé par l’investissement de 50 millions d’euros que le nippon va
consacrer à l’innovation en France sur 5 ans. « C’est ma quatrième visite en France en un an,
explique le président de Fujitsu, Tatsuya Tanaka, qui avait fait le déplacement pour l’étape
parisienne du World Tour. Nous trouvons en France de nombreux talents, en particulier en
maths et en IA. C’est la nouvelle vague de la technologie ! », lance le patron japonais en
référence à ses amours cinématographiques de jeunesse. De facto, c’est bien autour de l’IA que
se concentrent les investissements du Japonais dans l’Hexagone. En particulier autour de la
création d’un centre d’excellence sur le sujet, dans les locaux de Polytechnique, à Saclay.
Localisé dans l’incubateur de l’X, le Drahi X-novation center, ce centre vise à associer étudiants
et chercheurs de l’école d’ingénieurs aux projets concrets sur lequel Fujitsu est sollicité par ses
clients. Selon Axel Mery, le directeur technique de Fujitsu en France, cette structure a déjà
travaillé sur un premier projet, en réalisant un prototype d’une application d’IA pour les points
de vente.
IA : déjà des projets
A ce centre d’excellence, s’ajoute un partenariat, en cours de finalisation, avec l’Inria, et en
particulier avec l’équipe DataShape, spécialisée dans l’analyse topologique des données. « Ce
type d’analyse est par exemple intéressante avec données temporelles. Les capteurs connectés,
par exemple, génèrent souvent des données assez chaotiques, sur lesquelles les approches
topologiques permettent d’extraire des descripteurs », résume Frédéric Chazal, directeur de
recherche à l’Inria. Si le sujet reste encore largement du domaine de la recherche pure, Fujitsu
est déjà mobilisé sur des projets tout à fait concrets d’IA, si on se fie aux témoignages de certains
de ses clients sur le World Tour. Ainsi, Total qui travaille sur un projet pilote de reconnaissance
d’images en station service. « L’objectif est d’améliorer la sécurité et les aspects opérationnels
tout en optimisant l’expérience client, notamment dans le merchandising », dit Gilles
Cochevelou, le Chief Digital Officer du groupe pétrolier. Du côté de British American Tobacco,
société britannique figurant parmi les principaux producteurs de tabac au monde, c’est un
chatbot pour faciliter l’accès au Service Desk de la DSI qui est en cours de finalisation. « Il y a
encore seulement un an, j’étais sceptique sur notre capacité à délivrer pareil outil, explique le
DSI, Jean-Pierre Cussac. Nous serons pourtant en production dès ce mois de juillet, avec une
interface façon Skype. »
•THEME 10 - 3 : Notpetya : une facture de plus de 100M€ pour le groupe pharmaceutique Reckitt Source, journal ou site Internet : Silicon
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Reynald Fléchaux
Adressé par Elie Billaudaz
Le groupe britannique Reckitt s’attend à une baisse de ses ventes de plus de 110 millions
sur un seul trimestre en raison des dommages causés par NotPetya. Il faudra plus d’une
double dose de Nurofen pour éradiquer la grosse migraine que doit entretenir la direction du
groupe Reckitt Bensicker, suite au passage de NotPetya. Le groupe pharmaceutique, qui
commercialise notamment le Nurofen, les produits d’entretien Dettol ou les préservatifs Durex,
a expliqué que le passage du malware pourrait se traduire par un manque à gagner de plus de
100 millions de livres (environ 114 millions d’euros). Sans même parler des dépenses engagées
pour lutter contre cette crise, un coût que l’entreprise n’a pas divulgué pour l’instant. Comme
d’autres, le groupe britannique a été touché par NotPetya mardi dernier, le jour où cette souche
infectieuse s’est répandue très rapidement, depuis l’Ukraine, au sein de diverses organisations.
Une semaine après, certaines applications clefs de Reckitt ne sont toujours pas pleinement
fonctionnelles et certaines usines n’ont pas pu redémarrer leur production à 100%. Si l’attaque
en elle-même a pu être contenue, les mesures drastiques qui ont été prises par Reckitt pour
minimiser l’impact de NotPetya ont eu des conséquences sur la production et la gestion des
commandes, ce qui amputera le chiffre d’affaires du groupe de 2 points de croissance environ
(sur un total de 3 prévus pour ce trimestre). Le groupe pharmaceutique indique effectuer « des
progrès rapides » pour ramener les systèmes et applications à leur fonctionnement nominal et
assure que son activité reviendra à la normale prochainement, sans toutefois donner d’échéance
précise.
Difficultés de production « persistantes »
« L’attaque a perturbé la capacité de l’entreprise à fabriquer et à distribuer des produits à des
clients sur de multiples marchés. Par conséquent, nous n’avons pas pu expédier et facturer des
commandes aux clients avant la clôture du trimestre », se justifie Reckitt Bensicker, qui
emploie 37 000 personnes dans le monde. La société affirme qu’elle évalue toujours l’impact
financier total de l’attaque. Si elle espère rattraper une partie du manque à gagner au cours du
prochain trimestre, elle précise que « les difficultés de production persistantes dans certaines
usines signifient que nous nous attendons à perdre des revenus supplémentaires » au cours des
prochains exercices. Plusieurs multinationales continuent à se débattre avec les conséquences
de NotPetya, qui s’est répandu comme une traînée de poudre le 27 juin dernier, en partant
d’Ukraine. Le n°1 mondial du transport maritime Maersk, qui a dû fermer plusieurs sites,
affirme désormais que ses principales applications fonctionnent de nouveau normalement et
que l’ensemble de son système d’applications sera sur pied en début de semaine prochaine.
Saint-Gobain espère également être en mesure de restaurer un fonctionnement normal de
l’ensemble de ses activités à la même échéance.
TNT Express au ralenti
TNT Express, filiale de FedEx, reste elle aussi handicapée par le passage de NotPetya. « Nous
mettons en œuvre aussi rapidement que possible les mesures d’assainissement de notre système
d’information ; nos clients subissent une interruption limitée des opérations de ramassage et
de livraison ainsi que des difficultés dans l’accès au système de suivi », explique le groupe de
logistique dans un communiqué.
•THEME 10 - 4 : Les auteurs de NotPetya font miroiter une clé de déchiffrement à 100bitcoins Source, journal ou site Internet : Silicon
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Jacques Cheminat
Adressé par Elie Billaudaz
Le groupe à l’origine de NotPetya donne de ses nouvelles en proposant une clé de déchiffrement
de son ransomware au prix de 100 bitcoins. Après avoir bloqué beaucoup de serveurs et de PC
dans le monde, le groupe à l’origine du malware NotPetya se lance dans une opération de
communication ou plutôt dans une nouvelle phase d’extorsion, diront certains. En effet, le
groupe offre aux victimes une clé de déchiffrement pour la modique somme de 100 bitcoins,
soit environ 250 000 dollars. La proposition a été faite sur les sites DeepPaste et Pastebin.
« Envoyez-moi 100 bitcoins et vous obtiendrez ma clé privée pour déchiffrer tous les disques
durs (sauf les disques de boot) ». Le message comprend aussi deux adresses sur mega.nz, ainsi
que différents éléments d’authentification. Dans un entretien avec Motherboard, un des pirates
lié au groupe justifie la forte somme demandée, car la clé est censée « déchiffrer tous les
ordinateurs » infectés par le malware. Une information qui laisse à penser que « quelqu’un
dispose d’une clé privée pour déchiffrer les données verrouillées par le malware NotPetya »,
constate Anton Cherepanov, chercheur chez Eset. Dans son analyse, ce dernier précise que « les
fichiers de démarrage sont chiffrés avec une méthode différente de celle employée pour les
autres fichiers des disques durs ». Or, dans son offre, le groupe de hackers indique bien que la
clé vendue sert à déchiffrer tous les disques durs sauf les secteurs de boot.
Simple arnaque ?
En début de semaine, la plupart des analystes voyait en NotPetya un malware ayant pour
principal objectif le sabotage des PC et des serveurs et non l’appât du gain. Les experts
considéraient que même en payant la rançon d’un montant très peu élevé (0,3 bitcoin soit 200
dollars), il n’y avait, techniquement, aucune chance de récupérer les données. In fine, le retour
sur investissement a été relativement faible pour les auteurs de la souche infectieuse, car le
portefeuille des cybercriminels a atteint 3,96 bitcoins, soit un peu plus de 10 000 dollars. Les
spécialistes ont d’ailleurs remarqué, en milieu de semaine, le transfert de cet argent virtuel vers
une autre adresse d’origine inconnue. La nouvelle proposition intervient également quelques
heures après un raid de la police ukrainienne contre la société Intellect Service vendant le
logiciel de comptabilité Medoc, considéré comme le vecteur de propagation initial de NotPetya.
Les autorités ukrainiennes affirment que la société a travaillé avec la Russie pour « porter
atteinte à la souveraineté ukrainienne » et qu’ils « étaient au courant qu’un virus était présent
sur leur logiciel, mais n’ont pas réagi ». Même l’OTAN est intervenue sur cette affaire en
expliquant que l’attaque pourrait constituer un acte de guerre, capable d’activer l’article 5
prévoyant l’assistance des pays touchés par les autres membres de l’organisation.
•THEME 10 - 5 : Des failles critiques affectent les logiciels embarqués des stations Dell Source, journal ou site Internet : silicon
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Christophe Lagane
Adressé par Elie Billaudaz
Les failles découvertes par Talos affectent des logiciels de sécurité et d’optimisation
embarqués par défaut dans des stations Dell.
Des failles critiques affectent des logiciels Dell préinstallés sur certains systèmes du
constructeur. Sont concernés l’anti-malware Invincea-X, la solution de protection des
terminaux Invincea Dell Protected Workspace et Dell Precision Optimizer, une solution
d’optimisation des stations de travail. « Les vulnérabilités présentes dans ces applications
pourraient permettre aux attaquants de désactiver les mécanismes de sécurité, d’accroître les
privilèges et d’exécuter du code arbitraire dans le contexte applicatif de l’utilisateur », alerte
Talos, la division de veille sécuritaire de Cisco. Selon le chercheur en sécurité Marcin ‘Icewall’
Noga, un risque d’accès à des privilèges administrateur affecte le pilote SboxDrv.sys.
Référencée CVE-2016-9038, la vulnérabilité se déclenche par l’envoi de données spécialement
conçues dans \Device\SandboxDriverApi. « Une exploitation réussie entraîne l’écriture d’une
valeur arbitraire dans l’espace mémoire du noyau, ce qui peut entraîner une escalade des
privilèges locaux », indique le chercheur dans sa publication. Sont affectés Invincea-X et Dell
Protected Workspace 6.1.3-24058.
Une DLL non vérifiée
Protected Workspace est également touché par une brèche (CVE-2016-8732) du composant
InvProtectDrv.sys inclus dans la version 5.1.1-22303. Face aux restrictions limitées des canaux
de communication du driver et de faibles systèmes de validation, une application contrôlée par
un attaquant pourrait exploiter le pilote pour désactiver certains des mécanismes de protection
du logiciel. Dell a apporté un correctif dans sa mise à jour 6.3.0. Enfin, au démarrage du service
Dell PPO de l’application Dell Precision Optimizer, le système charge par défaut le fichier
atiadlxx.dll. Une bibliothèque qui peut-être remplacée alors qu’aucune vérification de signature
n’est effectuée pour s’assurer de son intégrité. La encore, « cela peut conduire à l’exécution
d’un code arbitraire si un attaquant fournit une DLL malveillante du même nom », souligne
Talos. Les Dell Precision Tower 5810 sont potentiellement affectés. Là aussi, Dell a réalisé un
correctif sous forme d’une nouvelle version de son logiciel d’optimisation.
Corriger ou supprimer
Il est paradoxal de constater que des logiciels de sécurité peuvent remettre en cause l’intégrité
d’un système. En conséquence, Talos recommande aux utilisateurs d’appliquer les correctifs au
plus vite. Ou de les désinstaller s’ils ne sont pas utilisés. « Comme pour tout logiciel inutilisé,
son élimination supprime les vulnérabilités associées et élimine le paquet supplémentaire des
programmes de correctifs », rappelle Icewall plein de bon sens.
11/ JOUR Par JOUR ... le 7 juillet 2017 •THEME 11 - 1 : Evénements dont c’est aujourd’hui l’anniversaire Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Adressé par André Dulou
1438
7 juillet
Publication de la "Pragmatique sanction"
Le roi de France Charles VII promulgue à Bourges la "Pragmatique sanction". Elle limite
l'autorité du pape qui n'est plus désormais en droit de choisir les évêques français. Ce
choix revient au roi qui exerce dans le même temps un contrôle sur leurs activités.
1445
7 juillet
Bataille de Souzdal
Le 7 juillet 1445 est la date de la bataille de Souzdal qui s'est déroulée à Kamenka, une
petite ville russe de l'oblast de Penza. Au cours de cette bataille, le prince de Moscou
Vassili II sera fait prisonnier par les Mongols de Kazan et leur souverain Olug Moxammat.
Un an après, il sera même aveuglé par ses bourreaux. Il se vengera quelques années
plus tard en venant à bout de ses adversaires.
1520
7 juillet
Victoire de Cortés sur les Aztèques à la bataille d'Otumba
Le 7 juillet 1520 a lieu la bataille d'Otumba qui oppose les troupes d'Hernán Cortés à un
contingent de guerriers aztèques. Malgré un rapport des forces très inégal (moins de 5
000 soldats espagnols font face à près de 40 000 guerriers Aztèques), Hernan Cortes joue
le tout pour le tout en se lançant, avec quelques cavaliers, dans un assaut désespéré
contre celui qui leur semble être le chef des Aztèques. Ce dernier est tué, semant le trouble
auprès des autres guerriers, qui finissent par prendre la fuite.
1585
7 juillet
Henri III interdit le culte protestant
Depuis la mort du duc d’Alençon, jeune frère du roi, les Guise sont effrayés à l’idée de voir
monter sur le trône le protestant Henri de Navarre, seul héritier légitime (futur Henri IV).
Le roi de France Henri III finit alors par céder aux pressions de la Ligue et signe le traité
de Nemours. Ce dernier retire aux protestants tous leurs privilèges et interdit leur culte,
rendant impossible l’accès d’Henri de Navarre au trône.
1628
7 juillet
Début du siège de la ville de Stralsund par Wallenstein
Suite à la défenestration de Prague en 1618, l'Europe est plongée dans la guerre de
Trente Ans. Le duc de Friedland, Albrecht Wallenstein, généralissime des armées du
Saint-Empire romain germanique, va créer une armée de 50 000 hommes en 1623. Après
quelques coups d'éclats, il commence le siège de la ville hanséatique de Stralsund, ville
allemande du Mecklembourg-Poméranie. Wallenstein sera obligé de le lever au bout de
11 semaines faute de renforts.
1688
7 juillet
Le problème de Molyneux
William Molyneux, homme de lettres irlandais, est né le 17 avril 1656. Après avoir effectué
ses études au Trinity College à Dublin, il entre dans la Royal Society. Il devient célèbre
grâce à la publication d'un pamphlet en 1698, "The Case of Ireland being bound by acts
of Parliament to England Stated". Il envoie au philosophe John Locke une lettre dans
laquelle est évoquée une question philosophique: le problème de Molyneux. Ce dernier
soulève la question de ce que pourrait voir un aveugle de naissance s'il retrouvait la vue
et s'il serait capable de reconnaitre des objets qu'il ne connaissait que par le toucher.
1732
7 juillet
En Perse, Nâdir Shâh destitue Tahmsap II, place Abbas III et se proclame régent
Nâdir Shâh (1688-1747) est un Châh d'Iran fondateur de la dynastie Afsharides. En 1719,
il soutient Tahmsap II lors de l'invasion afghane. En 1730, il mettra les Afghans hors du
pays. Il destitue alors Tahmsap II en 1732 et place le fils de celui-ci encore enfant. Il se
proclame régent d'Abbas III. En 1736, il monte sur le trône et prend le titre de Nâdir Shâh.
1738
7 juillet
Naissance de César-Guillaume de La Luzerne.
César-Guillaume de La Luzerne est né à Paris le 7 juillet 1738. Il est un homme à la fois
d'Eglise et d'Etat français. Il devient évêque de l'Eglise catholique le 30 septembre 1770.
Il officie principalement à Langres. Le 28 juillet 1817, après s'être exilé en Suisse, en
Autriche ainsi qu'à Venise, il revient en France et est nommé cardinal par le pape Pie VII.
La même année, on lui attribue le poste de ministre d'Etat. Il s'éteint le 21 juin 1821.
1752
7 juillet
Naissance de Joseph-Marie Jacquard
Joseph-Marie Jacquard naît à Lyon le 7 juillet 1752. Après avoir exercé plusieurs
professions liées au domaine de la soie et de l'imprimerie, il invente le métier à tisser
programmable en 1801. Cette innovation, qui est souvent considérée comme l'un des
ancêtres de l'ordinateur, lui vaut le prix des inventeurs de l'Académie de Lyon en 1805. Il
est également fait chevalier de la Légion d'honneur en 1819. Il meurt le 7 août 1834.
1798
7 juillet
Début de la Quasi-guerre des États-Unis contre la France pour des raisons économiques
Après la mort de Louis XVI, les relations entre les Etats-Unis et la France se détériorent
et donnent lieu à la Quasi Guerre qui débute le 7 juillet 1798. Le congrès des Etats-Unis
décide d'annuler les traités signés auparavant avec la France. John Adams ne souhaitant
pas débuter une guerre, il instaure un embargo sur tous les produits français. Il soutient
la révolution contre les colons français à Haïti et fait passer des ordres aux soldats de la
marine afin qu'ils s'emparent des bateaux français.
1807
7 juillet
Traité de Tilsit
Napoléon Ier et le tsar de Russie Alexandre Ier signent le traité de paix de Tilsit (Russie)
à la suite de la victoire française de Friedland en juin. La Russie s'engage à jouer un rôle
de médiateur avec l'Angleterre. Elle doit persuader les Britanniques de restituer à la
France les colonies qu'elle occupe sous peine de déclaration de guerre. En échange le
tsar s'empare de la Finlande et de la Suède et se partage avec Napoléon l'Empire
ottoman.
1860
7 juillet
Naissance de Gustav Mahler
Gustav Mahler naît à Kališt? dans l'Empire d'Autriche. Il doit sa célébrité à sa carrière de
chef d'orchestre, ainsi qu'à son statut de compositeur. Durant sa carrière, il occupe
différents postes d'importance tels que celui de directeur de l'opéra de Vienne, de directeur
de l'orchestre philharmonique de New-York ou son statut de premier chef à l'opéra de
Hambourg. Son œuvre jouit encore aujourd'hui d'une grande renommée. Il est décédé à
Vienne le 18 mai 1911 des suites d'une endocardite.
1875
7 juillet
Bataille espagnole de Treviño
La bataille de Treviño (province de Burgos), durant la Troisième guerre carliste (1872-76),
voit la victoire des forces gouvernementales du général Quesada sur l'armée rebelle
carliste du général Don José y Pérula de La Parra. Treviño est reprise. Le carlisme,
mouvement légitimiste qu'on pourrait qualifier de « traditionalisme politique et religieux »,
trouva sa source dans les provinces périphériques de la péninsule, et notamment au nord,
jusqu'à la prise sanglante de la capitale du mouvement, Estella, en Navarre (1876), qui
mit fin à la guerre civile espagnole.
1887
7 juillet
Naissance de Marc Chagall
Le peintre français, Marc Chagall, de son nom russe Moïshe Zakharovitch Chagalov, est
né le 7 juillet 1887 à Liozna, en Biélorussie. Ses œuvres ne sont pas spécifiques à un
style, même s'il est associé au surréalisme et au néo-primitivisme. Les thèmes demeurent
sa vie intime autour du folklore russe et du village juif. Il s'installe en France en 1910, où
il décède le 28 mars 1985 à Saint-Paul de Vence.
1898
7 juillet
Les Etats-Unis annexent Hawaï
En guerre contre l'Espagne dans le Pacifique, les Américains profitent du conflit pour
annexer l'archipel d'Hawaï déjà sous leur protectorat. Hawaï deviendra le cinquantième
état des Etats-Unis en 1959.
1904
7 juillet
Les congrégations religieuses interdites d'enseigner
Le Président du Conseil Emile Combes fait adopter une loi interdisant à toutes les
congrégations religieuses d'enseigner. Près de 2500 établissements religieux sont
contraints de fermer.
1930
7 juillet
Mort de Sir Arthur Conan Doyle, romancier britannique
Arthur Conan Doyle est né le 22 mai 1859 à Edinburgh. Cet écrivain a rédigé des ouvrages
dans des styles divers (poésie, théâtre), mais s'est surtout illustré dans les romans
policiers mettant en scène le détective Sherlock Holmes, qui a réellement révolutionné le
genre. Ce personnage inspiré d'un enseignant d'université de Conan Doyle a enchanté le
public, et est devenu une véritable légende. L'ouvrage le plus connu qui le met en scène
est Le chien des Baskerville. Arthur Conan Doyle est mort le 7 juillet 1930.
1932
7 juillet
Salazar instaure la dictature au Portugal
L'ancien ministre des Finances portugais, Antonio de Oliveira Salazar, est nommé Premier
ministre. Il profite de cet accès au pouvoir pour instaurer un régime dictatorial et fonde
l'Etat nouveau (O estado nôvo), national et chrétien. Salazar impose un parti unique,
l'Union nationale, et s'appuie sur une police omniprésente qui réprime toute opposition.
Un attaque cérébrale le contraindra à quitter le pouvoir en 1968, pour laisser la place à
son dauphin Marcelo Caetano après plus de trente-cinq ans au pouvoir. Le Portugal sortira
définitivement de la dictature militaire imposée par Salazar en avril 1974 avec "la
révolution des œillets". Le Portugal sortira définitivement de la dictature militaire en avril
1974 avec "la révolution des œillets".
1936
7 juillet
Desgrange commence son dernier Tour de France
Fondateur de la course, Henri Desgrange suit comme pratiquement chaque année le
parcours des coureurs. Malheureusement, de graves problèmes de santé le contraindront
à interrompre ses activités dès la seconde étape, à Charleville. Il laissera la place à
Jacques Goddet, rédacteur du journal « l’Auto », qui occupera ses fonctions jusqu’en
1962.
1937
7 juillet
Début de la guerre Sino-Japonaise
L’incident du pont Marco Polo, à proximité de Pékin, marque le début de la guerre Sino-
japonaise. Suite à la disparition d’un de leur soldat, les Japonais décident de fouiller la
ville. Face à la résistance chinoise, ils font venir les renforts. Le 28 juillet, Pékin sera entre
leurs mains. En réalité, l’armée japonaise était installée en Mandchourie depuis 1931,
mais ce n’est qu’à partir de cette attaque qu’elle affiche sa volonté de conquérir la Chine.
Sa progression sera dès lors très rapide. Toutefois, elle sera fortement ralentie au nord
par la guérilla menée par les communistes, tandis que le Kouo-min-tang livrera quelques
batailles importantes.
1944
7 juillet
Assassinat de Georges Mandel
Georges Mandel, ancien ministre de l'Intérieur de Paul Reynaud, est abattu de sept balles
dans la poitrine par des miliciens français dans la forêt de Fontainebleau. Il avait été
déporté en novembre 1942 dans le camp d'Oranienburg puis rapatrié au mois de mai. Sa
prise de position contre la collaboration et le régime de Vichy est à l'origine de son
assassinat.
1985
7 juillet
Boris Becker jeune champion
A 17 ans, l'allemand Boris Becker est le plus jeune joueur de tennis à remporter le titre du
simple messieurs des internationaux de Grande-Bretagne de Wimbledon. Il bat l'américain
Kevin Curren en quatre manches : 6/3, 6/7, 7/6, 6/4. Becker, champion d'Allemagne junior
deux ans auparavant, disputait sa première finale d'un tournoi du Grand Chelem. Cette
victoire annonce le début d'une grande carrière qui s'arrêtera en juillet 1999 sur le même
gazon de Wimbledon.
2005
7 juillet
Le terrorisme islamiste frappe Londres
Alors que Londres fête sa désignation pour organiser les Jeux Olympique de 2012 et que
le sommet du G8 a cours en Ecosse, quatre explosions successives ébranlent les
transports londoniens. Trois déflagrations se produisent dans le métro à l’heure
d’embauche, tandis qu’un bus à impérial explose une heure plus tard. Le bilan de 56 morts
endeuille l’Angleterre et annonce un durcissement des mesures anti-terroristes dans un
pays qui avait jusqu’ici joué la carte de la tolérance avec les islamistes radicaux.
12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en langue étrangère
•THEME 12 - 1 : Russia’s T-50 Super Jet Preparing to Soar Wuth Next-Gen Engine Source, journal ou site Internet : Sputnik
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
Flight tests of Russian newest PAK FA (T-50) fighter aircraft with a standard engine will start
in the near future, General Designer of the United Aircraft Corporation (UAC) Sergei Korotkov
said Wednesday. So far the prototypes of the aircraft have been equipped with the so-called
Izdeliye 117 - an engine of the "first stage," which has already been put into production, while
the engine of the "second stage" is being developed. "Testing of T-50 aircraft with the next-
generation engine, which was initially created for this aircraft, will start in the near future,"
Korotkov said. Russian Sukhoi T-50 (PAK FA) is the fifth-generation stealth fighter. It is a
single-seat, twin-engine multirole jet fighter designed for air superiority and attack roles. The
first flight of the aircraft took place in 2010.
Russia's New 5th Generation Fighter Jet Just Turned Into a Deadly 'Ship Slayer'
Russia's new Sukhoi T-50 PAK-FA fighter jet has just been given another ability - the means
to destroy surface warships. Sputnik spoke to military expert Andrei Golovatyuk to find out
whether it's now appropriate to add 'ship slayer' to the fifth-generation aircraft's list of
capabilities. On Wednesday, Russia's Izvestia newspaper reported that the Kh-35UE tactical
cruise missile, an upgrade of the Kh-35 jet-launched subsonic anti-ship missile, has been
incorporated into the Sukhoi T-50's array of potential armaments. The weapon, capable of
targeting and destroying everything from landing craft to aircraft carriers, as well as ground
targets, including hard points, warehouses and even mobile military equipment, is able to
bypass missile defense interceptor systems, as well as advanced electronic jamming, thanks to
its dual-band active/passing homing guidance system. It is the ability to target an array of
ground-based targets, along with a shorter intake and folding wings, which distinguish the Kh-
35EU from its predecessor. Experts speaking to Izvestia said that the Kh-35UE's successful
incorporation into the T-50's arsenal effectively turns it into a 'multifunctional fighting machine'
whose characteristics go far beyond those of a mere fighter aircraft. Nikolai Vasilyev, chief
designer of the Kh-35UE at the Korolev-based Tactical Missiles Corporation, told Izvestia that
testing of the cruise missile on the T-50 has already been completed, with the weapon proving
fully compatible with the plane's onboard equipment. When deployed, the cruise missile will
be mounted underneath the T-50's wings. Vasilyev also reminded the newspaper that the Kh-
35UE has demonstrated itself effectively on the carrier-based variants of the MiG-29K and
MiG-29KUBR fighter planes, and on the Ka-52 attack helicopter. Asked to comment on this
development, Andrei Golovatyuk, a retired colonel and respected Russian military analyst, told
Radio Sputnik that he found it unsurprising that the Kh-35UE, a universal cruise missile, has
found its way into the T-50's arsenal. The military analyst recalled that Russia's fifth-generation
fighter uses the latest stealth and avionics technology, "and, accordingly, more modern
armaments, both those that exist and those being developed by our engineers." Overall, "this is
an airplane that's entering a new, fundamentally more advanced level," he said. "As for the [Kh-
35UE], it is simply unique," Golovatyuk added. For one thing, "this is a universal cruise missile,
and can be placed on a variety of platforms -from ships, to airplanes, to helicopters, to coastal
defense missile systems. In other words, the T-50 is considered as one of most promising
platforms for this missile." "What is the special know-how of this missile in combination with
the T-50?" the analyst asked. "They can enter the target's zone of destruction without entering
the perspective enemy's zone of air defense. The missiles are used according to the principle
that upon launch, the missile instantly finds its target and independently directs itself toward
it." "In other words, the methodology here is 'launch it and forget about it'; the missile itself
finds its target. Therefore the name 'slayer of ships' is in this case fully justified," Golovatyuk
concluded. Planned to be introduced into service with the Aerospace Defense Forces next year,
the T-50, officially designated as a stealth air superiority fighter, is meant to eventually replace
the Sukhoi Su-27 fourth-generation multirole fighter, in service with the Soviet and Russian
militaries since the mid-1980s. Since its first flight in the early 2010s, the T-50, part of the
Prospective Airborne Complex of Frontline Aviation (PAK-FA) program, has receiving a vast
series of upgrades to its avionics, stealth and armaments. On Wednesday, United Aircraft
Corporation General Designer Sergei Korotkov confirmed that engineers are busy working on
the creation of a next-generation engine for the plane, one that boasts increased thrust and fuel
efficiency, lower cost, and improved reliability compared to the existing engine. With six
machines expected to be delivered into the Russian Aerospace Defense Forces by next year, the
military plans to equip the air force with about 55 T-50 fighters by 2020, with mass production
beginning after that.
•THEME 12 - 2 : New Boeing KC-46 tanker reaches testing milestone Source, journal ou site Internet : UPI
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
Boeing announced on Tuesday it now has a total of six KC-46A tanker aircraft for its testing
program, pending production and eventual deliveries to the U.S. Air Force. "Adding another
tanker will help us to become even more efficient and significantly improve our ability to
complete test points going forward," Jeanette Crop, Boeing KC-46A tanker test team director,
said in a press release. "We are also re-configuring one of our 767-2C aircraft into a tanker,
which means we soon will have four KC-46 tankers in testing." The newest of the planes, which
is the second in the initial low-rate production, had its first flight on April 26. A significant part
of the testing will ensure that the tanker can stand up to electromagnetic fields -- radars and
powerful radio towers are capable of scrambling aircraft electronic systems if they are not
carefully shielded. "This first flight is another important step for the KC-46 program toward
verifying the aircraft's operational capabilities," said Col. John Newberry, Air Force KC-46
System program manager. "Adding this aircraft brings key capabilities to the test fleet and helps
move us closer to delivering operational aircraft to the warfighter." So far the system has
completed more than 1,600 hours of flight testing, as well as more than 1,200 refueling tests
with a variety of Air Force planes, including the F-16, C-17, and A-10. Tankers play a vital role
in long-range operations, refueling aircraft in midair in order to extend their range and keep
them in the air longer. The KC-46 is a multirole tanker based off the civilian 767 airliner and is
designed to carry passengers, cargo and patients. Boeing is expected to build 179 KC-46 tankers
for acquisition by the U.S. Air Force. They will be built in Everett, Wash.
•THEME 12 - 3 : Australia commissions Austral patrol boat Source, journal ou site Internet : UPI
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
The first of two Cape-class patrol boats designed, built and delivered to the Royal Australian
Navy by Austal is now in service. Austal says the ADV Fourcroy was officially named in a
recent ceremony at a base in Western Australia. "Austal is delighted to deliver Cape Fourcroy,
the first of two Cape-class patrol boats for the Royal Australian Navy, and we look forward to
completing this current contract with the on-time, on-budget delivery of Cape Inscription later
this month." Austal Head of Design Gordon Blaauw said. "We're exceptionally proud of the
proven Cape-class platform, which has set a new benchmark in patrol boat design and
operability. These Austal-designed and built vessels are helping secure and protect Australia's
extensive maritime borders, with eight operated by the Australian Border Force and two to be
operated by the RAN." The vessel was constructed under a $47.4 million contract from the
Australian government. The vessel is about 190.2 feet long, has a top speed of 26 knots and an
operational range of up to 4,000 nautical miles.
Austal is currently bidding with German designer Fassmer to design and build 12 new Offshore
Patrol Vessels for the Australian Navy.
•THEME 12 - 4 : Hackers Are Targeting Nuclear Facilities, Homeland Security Dept, and FBI Say Source, journal ou site Internet : The New York Times
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
The Wolf Creek Nuclear power plant in Kansas in 2000. The corporation that runs the plant
was targeted by hackers. Since May, hackers have been penetrating the computer networks of
companies that operate nuclear power stations and other energy facilities, as well as
manufacturing plants in the United States and other countries. Among the companies targeted
was the Wolf Creek Nuclear Operating Corporation, which runs a nuclear power plant near
Burlington, Kan., according to security consultants and an urgent joint report issued by
the Department of Homeland Securityand the Federal Bureau of Investigation last week. The
joint report was obtained by The New York Times and confirmed by security specialists who
have been responding to the attacks. It carried an urgent amber warning, the second-highest
rating for the sensitivity of the threat. The report did not indicate whether the cyberattacks were
an attempt at espionage — such as stealing industrial secrets — or part of a plan to cause
destruction. There is no indication that hackers were able to jump from their victims’ computers
into the control systems of the facilities, nor is it clear how many facilities were breached. Wolf
Creek officials said that while they could not comment on cyberattacks or security issues, no
“operations systems” had been affected and that their corporate network and the internet were
separate from the network that runs the plant. In a joint statement with the F.B.I., a spokesman
for the Department of Homeland Security said, “There is no indication of a threat to public
safety, as any potential impact appears to be limited to administrative and business networks.”
The hackers appeared determined to map out computer networks for future attacks, the report
concluded. But investigators have not been able to analyze the malicious “payload” of the
hackers’ code, which would offer more detail into what they were after. John Keeley, a
spokesman for the Nuclear Energy Institute, which works with all 99 electric utilities that
operate nuclear plants in the United States, said nuclear facilities are required to report
cyberattacks that relate to their “safety, security and operations.” None have reported that the
security of their operations was affected by the latest attacks, Mr. Keeley said. In most cases,
the attacks targeted people — industrial control engineers who have direct access to systems
that, if damaged, could lead to an explosion, fire or a spill of dangerous material, according to
two people familiar with the attacks who could not be named because of confidentiality
agreements. The origins of the hackers are not known. But the report indicated that an
“advanced persistent threat” actor was responsible, which is the language security specialists
often use to describe hackers backed by governments. The two people familiar with the
investigation say that, while it is still in its early stages, the hackers’ techniques mimicked those
of the organization known to cybersecurity specialists as “Energetic Bear,” the Russian hacking
group that researchers have tied to attacks on the energy sector since at least 2012. Hackers
wrote highly targeted email messages containing fake résumés for control engineering jobs and
sent them to the senior industrial control engineers who maintain broad access to critical
industrial control systems, the government report said. The fake résumés were Microsoft Word
documents that were laced with malicious code. Once the recipients clicked on those
documents, attackers could steal their credentials and proceed to other machines on a network.
The daily Bits newsletter will keep you updated on the latest from Silicon Valley and the
technology industry, plus exclusive analysis from our reporters and editors. In some cases, the
hackers also compromised legitimate websites that they knew their victims frequented —
something security specialists call a watering hole attack. And in others, they deployed what
are known as man-in-the-middle attacks in which they redirected their victims’ internet traffic
through their own machines. Energy, nuclear and critical manufacturing organizations have
frequently been targets for sophisticated cyberattacks. The Department of Homeland Security
has called cyberattacks on critical infrastructure “one of the most serious national security
challenges we must confront.” On May 11, during the attacks, President Trump signed an
executive order to strengthen the cybersecurity defenses of federal networks and critical
infrastructure. The order required government agencies to work with public companies to
mitigate risks and help defend critical infrastructure organizations “at greatest risk of attacks
that could reasonably result in catastrophic regional or national effects on public health or
safety, economic security, or national security.” The order specifically addressed the threats
from “electricity disruptions and prolonged power outages resulting from cybersecurity
incidents.” Jon Wellinghoff, the former chairman of the Federal Energy Regulatory
Commission, said in an interview last week that while the security of United States’ critical
infrastructure systems had improved in recent years, they were still vulnerable to advanced
hacking attacks, particularly those that use tools stolen from the National Security Agency. “We
never anticipated that our critical infrastructure control systems would be facing advanced
levels of malware,” Mr. Wellinghoff said. In 2008, an attack called Stuxnet that was designed
by the United States and Israel to hit Iran’s main nuclear enrichment facility, demonstrated how
computer attacks could disrupt and destroy physical infrastructure. The government hackers
infiltrated the systems that controlled Iran’s nuclear centrifuges and spun them wildly out of
control, or stopped them from spinning entirely, destroying a fifth of Iran’s centrifuges. In
retrospect, Mr. Wellinghoff said that attack should have foreshadowed the threats the United
States would face on its own infrastructure. Critical infrastructure is increasingly controlled by
Scada, or supervisory control and data acquisition systems. They are used by manufacturers,
nuclear plant operators and pipeline operators to monitor variables like pressure and flow rates
through pipelines. The software also allows operators to monitor and diagnose unexpected
problems. But like any software, Scada systems are susceptible to hacking and computer
viruses. And for years, security specialists have warned that hackers could use remote access to
these systems to cause physical destruction.
•THEME 12 - 5 : Pence vows ’new era’ in US space exploration, but few details Source, journal ou site Internet : AFP
Date : 7 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
US Vice President Mike Pence vowed Thursday to usher in a "new era" of American leadership
in space, with a return to the Moon and explorers on Mars, but offered few details. Pence, who
was recently named to head a government advisory body called the National Space Council,
said the group would hold its first meeting "before the summer is out." He also toured NASA's
Kennedy Space Center to see progress in constructing a NASA spaceship destined for deep
space and privately built capsules designed to send astronauts to low-Earth orbit in the coming
years. "Our nation will return to the Moon, and we will put American boots on the face of
Mars," Pence told the cheering crowd of about 800 NASA employees, space experts and private
contractors, but gave no specifics. "We did win the race to the Moon," he added, recalling the
Apollo missions of the 1960s and 1970s which sent men -- one of whom, Buzz Aldrin, sat in
the audience -- to the surface of the Moon. NASA earlier this year announced it is exploring a
project called the Deep Space Gateway, which could send astronauts into the vicinity of the
Moon using a massive new rocket, known as the Space Launch System, or SLS, being
developed by NASA. And propelling people to Mars by the 2030s was a key feature of US
space policy under the previous administrations of Barack Obama and George W. Bush.
- Shuttle era -
The United States lost the ability to send astronauts to the International Space Station when the
shuttle program was retired in 2011. Since then, Americans have been forced to hitch rides
aboard Russia's Soyuz spacecraft, at a cost of more than $80 million per seat. SpaceX and
Boeing are hard at work on space capsules that will start sending people to low-Earth orbit as
early as 2018. Pence, who spoke in front of a previously flown SpaceX Dragon cargo capsule
and a Boeing Starliner spaceship model, said he would continue to foster cooperation with
private industry to make space travel cheaper, safer and more accessible than before. "It was
heartening to see him allude to growing public-private partnerships, but the lack of policy
details, personnel and budgetary priorities is concerning," Phil Larson, a former White House
space advisor under Obama who also worked for SpaceX, told AFP after the speech. "Usually
you have a leader visit, tour and give a speech to roll out a detail-oriented policy after it's been
developed. This is backwards." President Donald Trump's proposed budget, released in March,
called for $19.1 billion for NASA, a 0.8 percent decrease from 2017. It called for NASA to
abandon plans to lasso an asteroid and cut several missions to study climate change and Earth
science. But NASA would emerge largely unscathed compared to deep cuts proposed at other
agencies like the Environmental Protection Agency. Lawmakers are still hammering out their
adjustments to the proposed budget, which should be decided on later this year
•THEME 12 - 6 : Could America shield Alaska from a N.Korean missile? Source, journal ou site Internet : AFP
Date : 6 juillet 2017
Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur
It is every Alaskan's nightmare: finding themselves within range of a North Korean missile. As
that fear came one step closer to reality this week, America's ability to block an incoming attack
is under scrutiny. On Tuesday the northwestern US state awoke to the news that Pyongyang
had test-fired an intercontinental ballistic missile which -- though it came crashing down in the
Sea of Japan -- had a probable range of over 5,500 kilometers (3,400 miles), enough to reach
Alaskan shores. The US military has faith that its high-tech defensive systems could fend off
any attack from North Korea -- at least for now. "It's something we have confidence in," said
Pentagon spokesman Navy Captain Jeff Davis, who called the latest development a "nascent
threat." But other observers are not so sure, rattled by the pace of Kim Jong-Un's missile
program and his stated aim of building a nuclear-tipped ICBM. "Now more than ever, it's
imperative for Alaskans and the rest of the nation that we be prepared," tweeted Senator Dan
Sullivan, one of several Alaskan congressmen who backed a bipartisan bill last month aimed at
expanding US missile defenses. The state of 750,000 people already hosts a key element of the
country's current defense system. The Ground-based Midcourse Defense (GMD) system --
installed at Fort Greely, about 100 miles outside Fairbanks in Alaska, and California's
Vandenberg Air Force Base -- will comprise 44 missile interceptors by the end of the year. But
if the backers of the Advancing America's Missile Defense Act of 2017 have their way, the
government would authorize an additional 28 ground-based interceptors at Fort Greely. Among
the bill's co-sponsors is Alaskan Congressmen Don Young, who believes "the recent actions by
North Korea, a rogue and irrational regime, underscores the importance of Alaska's missile
defense systems," his office said in a statement.
- Missile 'leakage' -
The catastrophic scenario of having to stop an incoming ICBM as it hurtles through space was
put to the test in May, when the military successfully launched a GMD interceptor from the
California base. The missile blasted outside Earth's atmosphere and smashed into a dummy
ICBM target, destroying it in a direct collision -- a move akin to hitting a bullet with another
bullet. But the GMD system has had a checkered record in previous tests -- failing in earlier
launches against slower-moving targets. And it could be overwhelmed by a barrage of incoming
missiles. That is why Joel Wit, a co-founder of the 38 North program of the US-Korea Institute
at Johns Hopkins University, said he was not fully confident in US anti-missile capabilities. He
sees a risk that Kim could build enough missiles to overwhelm US defenses -- and that one
could slip through the defensive net in a phenomenon known as "leakage." "In the case of a
conflict, leakage with nuclear weapons is not a good thing," Wit told AFP. Wit had previously
said he didn't think North Korea would be able to deploy any nuclear-tipped ICBMs until late
2020 or soon after, but all bets are off given the latest test. "It's quite possible the North Koreans
could deploy much sooner than then, and do that for the shock effect," he said. Experts do not
think Kim has managed to miniaturize a warhead to put on an ICBM, though Kim has repeatedly
stated that is his goal. "Clearly they are working on it," Pentagon spokesman Davis said.
- What other defenses? -
Aside from the GMD, the US and its allies also have at their disposal what is known as the
Aegis Ballistic Missile Defense System (AEGIS). The ship-based system's highly sensitive
radars and sensors feed ICBM-tracking data to the GMD facilities in California and Alaska,
and AEGIS is itself capable of intercepting shorter-range missiles. Retired vice admiral Pete
Daly, who now leads the United States Naval Institute, said the AEGIS system may also one
day have a limited ability to intercept ICBMs. "There is some progression and capabilities here
that folks are working on," he told AFP. In the meantime, the US military this year began
deploying the Terminal High Altitude Area Defense (THAAD) system to South Korea, capable
of destroying short, medium and intermediate-range missiles in their final phase of flight. The
move infuriated China, which has argued the deployment would further destabilize the situation
on the Korean peninsula. The US and its allies South Korea and Japan also have Patriot
Advanced Capability-3 interceptor batteries. But these are designed to protect against a regional
threat and would have limited effect against an ICBM. Integrating all three systems -- THAAD,
Aegis and Patriot -- is another key proposal in the legislation championed by Sullivan and
Young.
13/ Titres des articles pouvant être demandés à l’adresse adulou@numericable.fr, qui vous les adressera dans la journée de la demande. Ces articles n’ont pu être insérés dans la revue de presse. Pour recevoir un ou plusieurs articles, il suffit d’adresser un message électronique à l’adresse :
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de rendre les tumeurs plus agressives
2) Articles en langue étrangère : • China heavy-lift carrier rocket launch fails: state media (AFP)
• Philippines, US hold joint patrol in dangerous waters (AFP)
• North Korea crisis could 'get out of control': China's UN envoy(AFP)
• Greece demands withdrawal of 'occupying troops' from Cyprus(AFP)
• Russia's 'Sova' Atmospheric Satellite Starts Flight Tests - Research
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• IAI test fires new surface-to-surface missile (UPI)
• Lockheed, Tata agree to move F-16 production line to India (UPI)
• New SM-6 missile variant to begin at-sea testing (UPI)
• Foreign Policy In Focus- Trump and the Rush to Deploy THAAD
• Israel shows off F-35 stealth fighters for first time (AFP)
• BAE hits milestone with new F-15 electronic warfare system (UPI)
• BAE hits milestone with new F-15 electronic warfare system (UPI)
• China's military pact with N.Korea looks shaky AFP
• To talk or not to talk to North Korea? (AFP)
• South Korea coast Guard receives second S-92 helicopter (UPI)
• NYT: Accepting North Korean Realities
• NYT: In North Korea, ‘Surgical Strike’ Could Spin Into ‘Worst Kind of
Fighting’
• Switzerland orders Saab's anti-tank weapon (UPI)
• Trump pledges support for NATO, says transatlantic bonds strong (AFP)
3) Liens intéressants à consulter : http://www.lefigaro.fr/international/2017/07/04/01003-20170704ARTFIG00148-le-lexique-de-la-crise-nucleaire-nord-coreenne.php http://www.lefigaro.fr/international/2017/07/05/01003-20170705ARTFIG00025-pour-kim-jong-un-le-test-de-missile-nord-coreen-est-un-cadeau-aux-salauds-d-americains.php
https://www.letemps.ch/sciences/2017/07/04/loubli-vertu-capitale-memoire?utm_source=Newsletters&utm_campaign=09fa164081-newsletter_alaune&utm_medium=email&utm_term=0_56c41a402e-09fa164081-109494845
https://theconversation.com/brexit-la-voie-etroite-de-la-sortie-80400?utm_medium=email&utm_campaign=Des%20nouvelles%20de%20The%20Conversation%20pour%205%20juillet%202017%20-%2077716155&utm_content=Des%20nouvelles%20de%20The%20Conversation%20pour%205%20juillet%202017%20-%2077716155+CID_b353dea62637175b3e2409d3fe5e46c2&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Brexit%20%20la%20voie%20troite%20de%20la%20sortie http://www.defensenews.com/articles/turkeys-increasing-reliance-on-drone-systems
http://www.defensenews.com/articles/pentagon-seeks-increased-p-8-ties-with-norway-uk
https://www.arcep.fr/index.php?id=2124&tx_gsactualite_pi1%5Buid%5D=2066&tx_gsactualite_pi1%5Bannee%5D=&tx_gsactualite_pi1%5Btheme%5D=&tx_gsactualite_pi1%5Bmotscle%5D=&tx_gsactualite_pi1%5BbackID%5D=24&cHash=53eb81bc3970d6d228ef788f4105ee03 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=53D88EB1B17B2D45D1B6F4B05B7F84CE.tpdila18v_1?cidTexte=JORFTEXT000035130586&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000035130430 http://www.defensenews.com/articles/the-trump-effect-defense-buys-in-eastern-europe-expected-to-ramp-up
Union-ihedn.org
http://www.union-ihedn.org/les-actualites/revue-de-presse/
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