rencontre inattendue à saint-laurent-du-maroni

Rencontre inattendue à Saint-Laurent

Par une coïncidence extraordinaire, deux camarades d’école se sont rencontrés, dans les années 90, sur le territoire où mon grand-père paternel finit ses jours, en tant que relégué, un demi-siècle plus tôt.

1/Contexte : Dans le cadre de la rédaction d’une biographie familiale éditée en début d’année 2014 (1) , j’ai consacré un chapitre à l’histoire de mon grand-père paternel, condamné à la relégation (2) en 1934 et décédé à l’hôpital de Saint-Laurent- du Maroni à trente-neuf ans, alors qu’il venait tout juste d’obtenir le statut de relégué individuel. J’ai pu reconstituer une partie de ce parcours avec l’aide de l’historien Jean-Lucien- Sanchez (3) et d’acteurs locaux tel que Daniel Gimenez, secrétaire de l’Association Meki Wi Libi Na Wan (4) située à Saint-Jean-du-Maroni.

À la lecture de ces écrits, l’un de mes camarades d’école, Claude Fournier, fut interpellé par cet épisode pour avoir fait plusieurs séjours en Guyane et plus particulièrement dans la commune de Saint-Laurent. Il rapporte ici un formidable témoignage de solidarité et de fraternité qui prouve s’il en est besoin que Métropolitains et Guyanais partageons les mêmes valeurs de savoir-vivre, de moralité…malgré la distance qui nous sépare. Mais son aventure ne s’arrête pas là : par une coïncidence extraordinaire, il rencontra à l’occasion de l’un de ses voyages, un autre de nos condisciples, Jean-Claude Diaz. Tous trois avons fréquenté la même classe à l’École Militaire Préparatoire Technique de Tulle en Corrèze, appartenant à la dernière génération des élèves appelés « Enfants de Troupe (5) » dans les années 60. 2/ Première partie du témoignage de Claude Fournier : de l’accueil de jeunes Guyanais jusqu’à l’exploration de leur territoire.

Petit résumé de son parcours professionnel : La vocation première de Claude était de devenir pilote. Après son séjour à Tulle, où, tous ses camarades s’en souviennent, il faisait partie des « matheux »et se distinguait par son esprit scientifique, il prépara l’École de l’Air au Prytanée National Militaire de la Flèche (6). Il eut l’occasion d’y côtoyer le célèbre astronaute (7), de notre génération. Claude passa avec succès le concours d’entrée mais à son grand désespoir, des problèmes ophtalmologiques, détectés sur la base de critères draconiens, l’empêcheront de réaliser son rêve. Il se replia alors vers une maîtrise de physique pour devenir enseignant au lycée de Chaumont, dans le département de la Haute-Marne.