pÉriodique mensuel d'information des...
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PÉRIODIQUE MENSUEL D'INFORMATION DES SALÉSIENS COOPÉRATEURS D'AMPSIN
18ème année
N° 172
Septembre-Octobre 2008
Éditeurs responsables : F. & G. COLLET Rue Militaire, 6 - 4540 AMPSIN
Mail : coop.donbosco.ampsin@skynet.be
Site Web : http://users.skynet.be/coop-donbosco-ampsin-bes
Blog : http://coop-donbosco-ampsin-bes.skynetblogs.be
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RAPPORT DE LA RÉUNION C.D.B.A. du mardi 16 sep 2008 Présents : Père Joseph Levante - Rolande & Félix Hérion - Jacqueline Dony
Anne-Marie Merelle - Ginette & Francis Collet - Jeanne Van Dijck
Arlette Bona - Carine Lambotte - Nicole Naniot.
*
* *
La prière ouvre le cœurLa prière ouvre le cœurLa prière ouvre le cœurLa prière ouvre le cœur jusqu’à ce qu’il soit capablejusqu’à ce qu’il soit capablejusqu’à ce qu’il soit capablejusqu’à ce qu’il soit capable de contenir Dieu Luide contenir Dieu Luide contenir Dieu Luide contenir Dieu Lui----mêmemêmemêmemême
Mère TeresaMère TeresaMère TeresaMère Teresa
Béni sois-tu Dieu
Pour l'amour dont tu nous combles,
Béni sois-tu Dieu
Pour la vie que tu nous donnes,
Pour les frères et sœurs
Avec qui nous cheminons,
Pour la mission que tu nous confies.
Accorde-nous
De ne jamais nous lasser
De boire à ta source,
d'écouter ton souffle en nous,
De te voir dans ceux et celles
Qui nous entourent,
De rendre grâce pour tes bienfaits,
De nous pardonner les uns les autres,
Nos faiblesses et nos erreurs,
Et d'accueillir chaque jour
Dans la foi, l'Espérance
Et la charité.
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Chantons Tu es là au cœur de nos vies
Et c'est toi qui nous fait vivre
Tu es là au cœur de nos vies
Bien vivant oh ! Jésus-Christ.
LE SOLEIL DU JOUR Extrait de "Aimer"
De Phil BOSMANS
Accepte chaque nouveau matin comme un cadeau,
comme un don
et si possible comme une fête !
Le matin, ne te lève pas trop tard !
Regarde-toi dans la glace
et souris-toi à toi-même,
et dis bonjour :
tu auras alors un peu d'entraînement
pour le dire aussi aux autres !
Si tu connais les ingrédients du "soleil"
tu peux toi-même le fabriquer
aussi bien que ta soupe quotidienne.
Prends une bonne portion de bonté,
ajoutes-y beaucoup de patience ;
patience avec toi-même,
patience avec les autres.
N'oublie pas le soupçon d'humour
qui fait digérer les contretemps.
Mélanges-y une bonne dose d'ardeur au travail
et verse sur le tout un grand sourire,
et tu obtiens
le soleil du jour !
Chantons Les mains ouvertes devant toi, Seigneur,
Pour t'offrir le monde !
Les mains ouvertes devant toi, Seigneur,
Notre joie est profonde.
err
rr
4
Seigneur, toi qui fais toutes choses nouvelles … Quand passe le vent de l'Esprit,
Viens encore accomplir tes merveilles aujourd'hui.
Donne-nous la grâce D'une écoute libre sans préjugés,
Sans interprétations hâtives, ni crainte.
Donne-nous de discerner dans les paroles des autres
Ce qui pourrait être une invitation
A inventer, à oser, à créer.
Donne-nous la grâce
D'un regard libre et renouvelé
Qui ne s'arrête pas à la surface des choses,
A l'image que nous avons des autres,
Ni au souci de notre propre image.
Donne-nous la grâce D'une intelligence libre, ouverte, aventureuse
Capable de replacer toute chose
Dans un contexte plus large,
Sans esprit de système,
Sans désir de puissance.
Donne-nous la grâce
D'une parole libre et respectueuse des autres ;
Donne-nous d'offrir aux autres
Une présence qui délivre.
Donne-nous l'audace de projets ambitieux
Et la patience de la mise en œuvre ;
Délivre-nous de l'instinct du propriétaire
Sur les projets que nous formons.
Cela nous pouvons le recevoir de toi.
Françoise Le Corre
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Bonne nouvelle !!!
Bonne nouvelle !!!
Bonne nouvelle !!!
Le mardi 16 septembre, peu de temps avant la 1ère réunion de l’année, Carine nous téléphone pour nous demander si elle peut passer avant la réunion. Nous acceptons, bien sûr, mais assez intrigués nous faisons mille suppositions sur les motifs de sa visite alors qu’on devait se voir une petite demi heure plus tard. Dring ! Enfin nous allons savoir !
Carine s’assied tout sourire et laisse un peu planer le mystère
en nous regardant tour à tour, des étoiles plein les yeux.
« Et bien voilà ! » nous dit-elle. « Je voulais vous voir avant la réunion pour vous annoncer que je demande à entamer la formation en vue de faire ma promesse et je prendrai le temps qu’il faudra, un an, deux ans, si c’est nécessaire… Je voudrais aussi que vous soyez mes parrain et marraine... »
QUELLE SURPRISE !!! QUELLE JOIE !!! pour nous mais aus-si pour toute la Famille Salésienne.
C’est donc le cœur tout joyeux que nous sommes partis tous
les trois pour cette 1ère rencontre de l’année, annoncer la super bonne nouvelle au groupe.
Que Don Bosco accompagne Carine tout au long de sa for-
mation mais aussi tout au long de sa vie de coopératrice. Nous la confions à vos prières.
Ginette et Francis
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Première ébauche du programme de l’année du Centre d’Ampsin
Après des vacances trop courtes pour certains, trop longues pour
d’autres (rares il est vrai !) septembre est arrivé avec son cortège de re-
prises : reprise scolaire, reprise chorale, reprise caté et surtout reprise
coops.
Quand je dis reprise coops, je ne suis pas dans le vrai. Je devrais plu-
tôt dire : reprise des réunions coops car il est évident qu’on n’arrête pas
d’être salésien pendant les vacances, les WE et les jours fériés. Quand
on est coop, c’est partout et tout le temps. C’est un mode de vie et pas
une activité complémentaire.
Je rectifie donc : nous avons repris nos réunions mensuelles en déter-
minant le calendrier de l’année et croyez-moi, ce n’est pas toujours le
plus facile à faire vu l’agenda « surbooké » de chacun et chacune.
Voici les dates que nous avons arrêtées au cas où l’envie géniale de
vous joindre à nous pointerait le bout de son nez :
• 15 octobre 2008 : Comment réveiller et réchauffer la Famille
Salésienne en Belgique (1ère partie)
par le Père Paul Belboom
• 26 novembre 2008 : animée par le Père André Penninckx (?)
• 30 décembre 2008
• 10 janvier 2009 : journée de retraite au Prieuré de SCRY
• 27 janvier 2009 : Fête de Don Bosco
• 17 février 2009
• 04 mars 2009 : Comment réveiller et réchauffer la Famille
Salésienne en Belgique (2ème partie)
par le Père Paul Belboom
• 31 mars 2009
• 28 avril 2009
• 26 mai 2009
• 30 juin 2009 : Clôture de l’année
Cette année nous avons choisi de ne pas déterminer de thème
« fil rouge ». A la demande du groupe, nous allons privilégier des ren-
contres animées par des invités extérieurs. Ceux-ci n’ayant pas encore
été tous contactés, ce programme sera adapté dès que possible.
Avanti donc.
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POUILLE, un temps fort dans notre vie salésienne.
Il est difficile et périlleux de traduire en mots ce qui est du domaine de l'émotion, aussi est-ce avec beaucoup d'humilité que je vais tenter de vous faire part de ce que nous avons vécu lors de la semaine de retraite de la Fa-mille Salésienne prêchée par notre Recteur Majeur don Chavez à Pouillé (Anger – France) en août dernier.
Notre délégation belge comptait une vingtaine de salésiens dont six coopérateurs ce qui, proportionnellement à la centaine de participants, était quand même très représentatif.
Nous avons découvert un vrai père en la personne de don Pascual Chavez, un père à l'écoute de ses en-fants, de leurs difficultés, de leurs hésitations, mais aussi attentif à les encourager, à les faire grandir. Il parle vrai, sans faux-fuyants, sans condescendance et ses mots trouvent sans difficulté le chemin de nos cœurs de sa-lésiens. Quant à ses yeux, ils plongent en vous et vous retournent l'âme. Chacun en particulier se sent aimé par lui et son discours, bien que général, s'adressait vraiment à chacun de nous. Un homme aux dimensions d'une Famille Salésienne qu'il veut présen-te et active au sein de l'Eglise d'aujourd'hui, auprès des jeunes en priorité, tel que l'a voulu notre fondateur don Bosco dont il est assurément le digne suc-cesseur.
Tout au long de la semaine, il a insisté sur le travail nécessaire en Fa-mille Salésienne, chacun apportant à l'autre, les richesses de sa spécificité. Il nous faut repartir du "Da mihi animas et caetera tolle" et plonger au cœur de ce monde, à la rencontre des jeunes et de toutes leurs pauvretés qui ont pour noms "exclusion", "racisme", "drogue", "alcool" … (n’hésitant pas à ouvrir de nouveaux fronts d'action en réponse au vécu d'aujourd'hui). �
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Au-delà de ces enseignements, nous avons vécu une belle semaine de rencontres, de partages, des petites pépites de vie qui nous laissent au cœur un petit goût d'Alléluia.
Tout au long de cette semaine, la nouvelle Province franco-belge FRB s'est construite petit à petit jusqu'au point culminant de la fête de l'Union du samedi où nous n'étions plus des inconnus les uns pour les au-tres, mais des membres d'une même famille, heureux de célébrer ensemble et fiers de l'essentiel de notre charisme.
Que Don Bosco nous accompagne chaque jour de notre vie nous rappelant sans cesse que notre principale raison d'être, c'est le bonheur des jeunes.
Pour Pierre, Anne-Marie, Francis, René et Renée
Ginette
Don Chavez entouré des Coopérateurs belges et français
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COULEURS SALESIENNES C’est à l’école Don Bosco de Remouchamps, à St Rafaël exactement, que nous avons vécu ce samedi 11 octobre l’édition 2008 la journée « Couleurs salésiennes ». Rolande, Anne-Marie, Carine, Francis et moi étions de la partie.
Le thème de cette année était la prévention de la violence. L’accueil que nous avons reçu dans cette école salésienne a été
particulièrement chaleureux. Des jeunes de l’établissement n’ont pas hésité à s’investir alors qu’ils auraient pu profiter, comme tout un cha-cun, de leur week-end. Leur sourire et leur disponibilité, miroirs d’une école où Don Bosco a toute sa place, nous ont rappelé l’accueil que nous avions reçu l’année passée à Huy.
Trois témoignages dont deux de personnes travaillant dans l’éco-le et l’internat et un d’Isabelle Defaut ont ponctué la matinée et ont donné lieu à des carrefours de partages riches et profonds.
Réchauffés par une bonne assiette de potage et ragaillardis par un superbe buffet varié et copieux, nous étions prêts à aborder le pro-gramme de l’après-midi.
Pierre Dessy nous a proposé un texte autobiographique de Don Bosco et nous a demandé de partager à son sujet.
Le soleil était de la partie et c’est tout naturellement que les carre-fours se sont installés dans la cour.
Une belle eucharistie est venue telle un point d’orgues à cette journée, non pas comme un point final, mais comme un véritable en-voi à repartir vers nos familles, nos frères, nos communautés parois-siales, forts de ce que nous avions vécu ensemble.
L’année prochaine nous rassemblera à Verviers.
Dommage de devoir attendre encore un an. C’est si agréable de se retrouver en Famille et de découvrir les uns et les autres, chacun avec sa couleur, chacun avec son cœur.
Ginette
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Une réunion coops, un mercredi !!! Du jamais vu.
Et pourtant tout le monde était là y compris un groupe de coops du
Centre de Liège qui nous a fait la joie de nous rejoindre. Seule man-
quait à l’appel notre pauvre Jeanne qui, bien malade, nous a téléphoné
pour nous assurer qu’elle serait de communauté de cœur avec nous.
Notre invité ? Le Père Paul BELBOOM
ou plutôt Paul comme il s’est présenté
lui-même. Paul est responsable de la
Communauté de Tournai. Il fait partie du
Conseil Provincial de la nouvelle provin-
ce unifiée FraBel (France-Belgique), pro-
vince dont il est également conseiller-
délégué. Il est aussi accompagnateur du
post noviciat, le maître des novices étant
le Père Daniel Federspiel.
Malgré toutes ces casquettes et tous les
trajets qu’elles lui occasionnent, Paul a
accepté de répondre à une invitation de
venir animer notre petit groupe, invitation que Francis et moi lui
avions lancée à Pouillé lors de la retraite de la Famille Salésienne que
nous avons vécue au mois d’août avec le Père Chavez.
Il a d’ailleurs accepté de venir deux fois au cours de notre année
et, au vu de l’après-midi que nous avons vécue avec lui, nous regret-
tons de ne pas avoir abusé plus de sa disponibilité !
RAPPORT DE LA RÉUNION C.D.B.A. du mercredi 15 oct 2008 Présents : Père Joseph Levante - Rolande & Félix Hérion - Jacqueline Dony
Anne-Marie Merelle - Ginette & Francis Collet
Arlette Bona - Carine Lambotte - Nicole Naniot.
Nous ont rejoints : A-M & Franz Goossens - Lucienne Thibaut
Nicole & Jacques Delanaye
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* *
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Le thème de la rencontre était :
Comment réveiller et réchauffer la Famille Salésienne en Belgique.
Et en parlant de réchauffement, c’est tout d’abord dans nos cœurs
qu’il a rallumé une flamme qui avait trop tendance à se mettre en
mode « veilleuse ».
Pas de prière proprement dite cette fois, c’est l’après-midi (trop
vite passé) qui a lui-même été prière riche et profonde. Un chant fil
rouge a ponctué chacune des parties de son exposé. En fait, je répu-
gne à utiliser le terme « exposé » en parlant de ce que nous avons
vécu tant ce terme évoque quelque chose d’un peu froid et rigide, ce
qui ne correspond en rien à notre réalité. Certes Paul avait un texte
qu’il avait préparé et qu’il nous a partagé, mais il l’a tellement entre-
coupé d’exemples et de commentaires vivants et parlants que nous
ne savions plus quand commençait la conférence et quand finissait
l’anecdote.
Heureusement, Paul nous a communiqué son texte et cela m’a
permis de participer sans avoir à prendre des notes. Toutefois, je re-
grette un peu de ne pas l’avoir fait, tant ses commentaires étaient
passionnants.
Je ne peux donc vous transmettre que son texte ou plutôt la moi-
tié de celui-ci car le temps a passé trop vite et les nécessités d’un
train à prendre l’ont obligé à reporter la suite au prochain épisode
soit au mois de mars.
Le mot de la fin revient à Arlette :
« Quel dommage de rester sur sa fin et
devoir attendre mars pour avoir la suite »
« Quel dommage aussi que les gens de
la paroisse n’aient pas été présents, tout ce
qu’il nous a dit était passionnant
et pouvait s’étendre à toute l’Eglise. »
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Chant fil rouge (sur l’air de “Marie-Dominique”)
Il faut marcher de très longues routes
Pour rencontrer les fleurs du printemps. Il faut marcher, traverser le doute Pour retrouver son cœur d’enfant.
Il faut marcher et franchir la peine Pour découvrir que tu es la joie. Il faut mourir, dépasser la haine
Pour te connaître et vivre avec toi.
Il faut aller au bout de sa peine Pour allumer l’espoir comme un feu. Il faut aller au bout de soi-même Pour découvrir le cœur de Dieu.
Il faut aller au bout de sa vie Pour retrouver son premier amour Et pour chanter d’une âme éblouie La symphonie de l’Eternel retour.
err rr
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Exposé
Evangile selon Jean 21, 1-14
Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord du lac de Tibériade, et voici comment. Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas (dont le nom signifie: Jumeau), Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disci-ples. Simon-Pierre leur dit: “Je m’en vais à la pêche.” Ils lui répon-dent : “Nous allons avec toi.” Ils partirent et montèrent dans la barque; or, ils passèrent la nuit sans rien prendre. Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus les appelle : “Les enfants, auriez-vous un peu de poisson?” Ils lui répondent : “Non.” Il leur dit : “Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez.” Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le ra-mener, tellement il y avait de poisson. Alors, le disciple que Jé-sus aimait dit à Pierre : “C’est le Seigneur!” Quand Simon-Pierre l’entendit déclarer que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivent en barque, tirant le filet plein de poissons; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. En débarquant sur le rivage, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : “Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre.” Simon-Pierre monta dans la barque et amena jusqu’à terre le filet plein de gros poissons: il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus dit alors : “Venez déjeuner.” Aucun des disciples n’osait lui demander : “Qui es-tu?” Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
La barque : image de l’Eglise, de la communauté chrétienne,
de la Famille salésienne.
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Quatre parties :
Le premier temps, dans la nuit, sur le lac. Décontenancés par la mort de Jésus, n’ayant pas encore retrouvé
leur unité, les apôtres se rendent à la pêche ensemble, plus par né-
cessité que par amour. L’unité véritable n’est pas encore rétablie
entre eux : cette absence de cohésion, cette juxtaposition des per-
sonnes ont pour toile de fond la nuit, le sentiment d’un immense
malaise, la fatigue, le découragement, le froid, la frustration car
ils n’ont rien pris. C’est l’état des hommes qui mènent une vie di-
sloquée, stressée, éparpillée, encombrée, énervée, où les raisons
de rester ensemble sont trop ténues, où les résultats obtenus, sont
trop inconsistants pour que s’établisse un lien entre les personnes.
Ce manque d’unité entre les hommes, à l’intérieur de l’homme,
dans l’Eglise, dans nos communautés, dans la Famille salésienne,
est représenté par la pêche des apôtres dans la nuit : ils sont côte
à côte certes, mais non pas reliés les uns aux autres par le feu de
l’amour ; il se sentent plutôt obligés de travailler ensemble ; peut-
être même se disputent-ils dans la nuit, parce qu’ils n’ont pas pris
de poissons, accusant Pierre de les avoir entraînés, ou se repro-
chant mutuellement de n’avoir pas su faire. Les voilà donc ensem-
ble, mais éparpillés, dispersés intérieurement.
Le deuxième temps, à l’aube, sur le rivage. Jésus apparaît sur le bord du lac, il réanime, recompose peu à peu
l’unité, le sens qu’a le fait d’être ensemble. Il commence par leur
présenter une suggestion ; puis il accomplit un geste miraculeux,
surprenant et, pour finir, il se fait reconnaître. La communauté se
recompose alors, elle acquiert force et enthousiasme.
Le troisième temps, autour du repas.
Jésus les invite à la même table, et se manifeste comme étant vrai-
ment le Seigneur de la communion entre eux. Bien sûr, se profile
derrière ce repas l’eucharistie, c’est-à-dire toute l’activité de com-
mune union du Christ dans son Eglise, dans la communauté, dans
la Famille salésienne.
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Le quatrième temps, la rencontre avec Pierre. Jésus investit Pierre de la charge de servir la communion. C’est
l’appel à la conscience pastorale de Pierre : il doit être serviteur
de la communion.
Le premier temps, dans la nuit, sur le lac.
01 Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord du lac de Ti-
bériade, et voici comment.
02 Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas (dont le nom signifie :
Jumeau), Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux
autres disciples.
03 Simon-Pierre leur dit : « Je m'en vais à la pêche. » Ils lui répon-
dent : « Nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la
barque ; or, ils passèrent la nuit sans rien prendre.
Ces trois versets, c’est l’homme qui cherche Dieu, qui cherche un sens
à sa vie. Nous nous tenons du côté de Pierre : Que cherche-t-il ?
Que veut-il faire ? Que cherchons-nous ? Qu’est-ce qui nous pousse,
qu’est-ce que nous vivons, qu’est-ce que nous expérimentons en nous-
mêmes, entre nous, quelle est notre aspiration essentielle, notre désir
le plus profond ?
Se trouvent réunis Simon Pierre, Thomas qu’on appelle Didyme, Na-
thanaël de Cana en Galilée, les fils de Zébédée (Jacques et Jean), et
deux autres. Ils sont donc sept. Une question : comment se fait-il
qu’ils ne soient que sept, et non pas onze (laissons Judas à part) ?
Pourquoi ont-ils reformé cette communauté après la résurrection de
Jésus, s’efforçant d’aller ensemble de l’avant ? Où sont les autres dis-
ciples ?
Reconstituer la communauté n’est pas chose facile. Jésus agit donc
avec patience. Il prend les personnes une à une. Le grand travail de Jé-
sus est de faire de nous une communauté, une Eglise, une famille ;
mais il le sait, c’est une chose difficile, éprouvante, aussi nous prend-
ils tels que nous sommes. Ici, il en aborde sept, il commence avec le
peu qu’il trouve. Tous, nous aspirons à une existence commune, à une
vie de communion, à faire communauté, une grande famille salésien-
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ne, et nous nous attristons car cela ne se réalise pas comme nous le vou-
lons. Il importe donc de partir de ce qui est, sans regretter ce qui n’est
pas. Si les sept s’étaient mis à faire le procès des autres, ils seraient res-
tés inactifs, et Jésus ne se serait pas manifesté. Nous aussi, nous pour-
rions nous écrier : nous sommes cinquante, nous sommes cent, c’est un
bon nombre, certes, mais où sont les autres ?
Il y a Simon-Pierre ; Simon, c’est le nom donné à sa naissance ; Pierre
est son nom de baptême. Puis vient Thomas, appelé Didyme, Nathanaël
de Cana en Galilée, les fils de Zébédée. Comment se fait-il qu’à la fin
de l’Evangile, il soit nécessaire de rappeler que Thomas est appelé Di-
dyme, que Nathanaël vient de Cana en Galilée, que Jacques et Jean sont
les fils de Zébédée ? L’évangéliste veut nous rappeler que chacun d’eux
a une histoire, un caractère, qu’il est un personnage représentatif. Il
existe une très grande variété de tempéraments.
Cette variété des tempéraments souligne qu’il existe pour tous et pour
chacun une vocation. Personne ne peut prétendre avoir un tempérament
qui ne convienne pas. Il y a un appel qui s’adresse aux plus enflammés,
au plus colériques, comme il y a un appel aux plus simples, aux plus
calmes, en un mot, à tous. Au point de départ, peu importe où nous en
sommes, qui nous sommes, il y a cette tranquille conviction que Jésus
m’accepte tel que je suis, m’aime tel que je suis.
Et que font-ils ? Simon-Pierre leur dit : « Je m'en vais à la pêche. »
Cette façon de s’exprimer a quelque chose d’étrange. S’ils formaient
vraiment un groupe, Pierre aurait dû dire : Allons à la pêche ! Mais s’il
dit : « Je vais pêcher », attendant la réplique : « nous allons aussi avec
toi », c’est qu’il est en train de rétablir une influence qu’il avait perdue.
Nous sommes à l’heure de la difficile reconstruction de la communauté.
Mais pourquoi Jean nous raconte-t-il cela ? Il n’y a rien d’extraordinaire
à ce que des pêcheurs s’embarquent pour aller pêcher. C’est simple :
c’est la dynamique de l’homme qui veut toujours faire quelque chose,
qui forme toujours un projet ou un autre. Nous sommes instinctivement
des sources de projets et d’actions.
Ils reprennent donc leur ancien métier, comme si rien ne s’était passé.
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Le train-train quotidien les reprend. Pourtant, ces pêcheurs habiles et
compétents rentrent bredouilles. Ils se demandent : Que se passe-t-il ?
C’est notre métier ! Aurions-nous une autre vocation ? A partir de cet-
te inquiétude, ils se mettent à comprendre que ce qui leur paraissait
une vocation évidente, tout à fait normale, « allons pêcher », n’était
pas leur véritable vocation.
Jésus se sert de l’échec pour les purifier, afin qu’ils comprennent que
leur bonheur est ailleurs, qu’il ne consiste pas à faire une pêche abon-
dante ou un copieux repas. Tout cela, ce sont de bonnes choses que
Jésus ne méprise aucunement (il leur préparera lui-même le repas)
mais le désir qu’ils sentent au-dedans d’eux-mêmes et qui les pousse à
agir, à faire quelque chose est beaucoup plus grand que tout cela. Leur
vocation est bien plus large que tout ce qu’ils ont déjà fait.
Or, ils passèrent la nuit sans rien prendre. Revenons sur ce petit
mot : « la nuit ». On pêchait la nuit sur le lac, avec des lanternes. Les
poissons au fond du lac croyaient que le jour était levé, qu’ils allaient
pouvoir attraper mouchettes et moustiques pour se nourrir et mon-
taient à la surface. Il suffisait de jeter le filet. Les poissons ont été dans
la primitive église l’image des chrétiens, de ceux qui sont pêchés par
l’Evangile. Si les disciples n’ont rien pris c’est qu’ils n’étaient pas as-
sez lumineux, porteurs de la lumière du ressuscité, pas assez crédibles,
pas assez visibles, sans identité chrétienne bien marquée. Ils étaient
allés à la pêche, à la rencontre des jeunes, ne sachant que faire d’autre,
car ils étaient tristes et n’avaient pas de projet de vie plus important.
Deux indications importantes :
1. L’être humain est mû par des désirs. C’est ce qui distingue l’être
humain de tout le reste : l’homme n’est jamais fatigué de désirer,
de vouloir, il reste toujours insatisfait. Et nous pouvons en tirer
une conséquence : si nous voulons être vraiment nous-mêmes, si
nous voulons être vraiment authentiques, capables d’aimer, ils
faut nous rendre maîtres de ces désirs, les ordonner, les clarifier,
les dominer sans les éteindre. Les étouffer serait la mort. Il nous
arrive de rencontrer des personnes qui ont supprimé leurs désirs :
tout leur est indifférent, tout provoque leur scepticisme. Ils ne
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sont plus vivants. Mais par ailleurs, on ne peut pas non plus lâcher
la bride aux désirs, les laisser aller de façon désordonnée, ils ris-
queraient alors de tout détruire, nous-mêmes et les autres. C’est la
raison pour laquelle la prière est une activité humaine essentielle ;
elle ordonne les désirs, les assume, les oriente vers le bien. La priè-
re nous aide à ne pas les étouffer. C’est une question de vie ou de
mort, car sans désirs, nous ne ferions, nous ne construirions absolu-
ment rien. Ceci est donc notre premier point de repère : l’homme
est en proie à des désirs à l’intérieur desquels il doit mettre de l’or-
dre.
2. L’échec nous permet de voir la distance entre l’infini de nos désirs
et le pouvoir de les réaliser. Revenir bredouilles de la pêche fait
naître dans les disciples l’amer sentiment qu’il ne suffit pas de jeter
le filet pour réussir. La distance est énorme entre la puissance de
nos désirs et leur réalisation concrète. Désillusion salutaire car elle
nous permet de rétablir l’ordre en nos propres désirs ; mais elle
peut aussi être très dangereuse, provoquant des réactions négatives
et dramatiques. Il nous faut reconnaître qu’il y a dans notre vie bien
des pêches infructueuses. C’est la nuit sur le lac. Et l’évangile ne
dit pas tout ; car en remontant le filet vide, ils se mettaient sans
doute à se faire des reproches : « C’est ta faute. Qui nous a fait ve-
nir ? » C’est le déferlement des sentiments négatifs. La recherche
d’un bouc émissaire. Il nous faut nous arrêter, nous asseoir pour ré-
fléchir et comprendre que l’important ne consiste pas à « aller pê-
cher », mais à se savoir appelés à quelque chose de plus, et que Jé-
sus, par notre échec, peut nous révéler ce « quelque chose de
plus », à savoir devenir lumineux comme lui, à nous laisser transfi-
gurer par lui.
Quelques questions :
Quels sont les désirs qui me poussent dans les choses les plus impor-
tantes de ma vie ? Comprendre pourquoi je fais ce que je fais. Pour
quelle raison ? Quelles sont les racines de ma façon de vivre actuel-
le ? Pourquoi je mène tel genre de vie ? Pourquoi j’attends ceci ou ce-
la ? Ai-je bonne conscience en face de ces désirs ?
Y a-t-il en moi des désirs profonds ? Des désirs grands et nobles que
je suis en train d’étouffer ? Ai-je une véritable estime de moi-même ?
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Tant de personnes ne s’estiment pas elles-mêmes ; elles ont telle-
ment réduit et abaissé le niveau de leurs désirs qu’elles en éprouvent
de la honte et restent mécontentes. Elles n’ont pas compris l’am-
pleur de leurs désirs, qui est infinie.
Quelles sont mes réactions quand je ne prends pas de poissons ? Est-
ce que je me culpabilise, jusqu’à me traiter de façon masochiste ?
Est-ce que je m’estime incapable de tout, incapable de réussite, sans
aucune valeur ? Ou, au contraire, par des formes inconscientes de
sadisme, est-ce que j’accuse les autres, la société, l’Eglise, ma com-
munauté, mon groupe, mes frères ? Ou bien est-ce que je réagis de
façon raisonnable en me posant la question : Mes désirs étaient-ils
bien orientés ? Une question qui englobe un peu tout : où est-ce que
je me sens vraiment moi-même ? Autrement dit : où est-ce que je
me sens vraiment à ma place ? De quelle manière mes désirs s’har-
monisent-ils en vérité ?
Le deuxième temps, à l’aube, sur le rivage
04 Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples
ne savaient pas que c'était lui.
05 Jésus les appelle : « Les enfants, auriez-vous un peu de pois-
son ? » Ils lui répondent : « Non. »
06 Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouve-
rez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n'arrivaient pas à le ra-
mener, tellement il y avait de poisson.
07 Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C'est le Sei-
gneur ! » Quand Simon-Pierre l'entendit déclarer que c'était le Sei-
gneur, il passa un vêtement, car il n'avait rien sur lui, et il se jeta à
l'eau.
La question qui correspond à cette parole de Dieu est : Est-ce que je
sais reconnaître Jésus ? Ai-je la patience nécessaire pour le reconnaî-
tre ? De fait la reconnaissance de Jésus implique une patiente appro-
che.
Quand et comment Jésus se présente-t-il ? Au lever du jour, Jésus
était là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était
lui.
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A l’aube, c'est-à-dire lorsque la lumière est en train de naître, à l’heure
matinale où l’on voit sans voir. L’angoisse de la nuit se dissipe, mais le
soleil ne rayonne pas encore. A cela s’ajoute ce que dit le texte : les dis-
ciples ne savaient pas que c'était lui. Jésus se présente, mais de loin et
on ne sait pas qui il est. On perçoit bien quelqu’un, un visage aux
contours imprécis, comme un pressentiment. Le Ressuscité choisit cette
façon voilée d’apparaître. « Leurs yeux sont empêchés de le reconnaî-
tre » dit saint Luc (24,16). Cela signifie que reconnaître Jésus lorsqu’il
se présente à nous, Ressuscité, n’est pas chose aussi facile que de le re-
connaître lorsqu’il semblait n’être qu’un simple homme et qu’on pou-
vait le toucher. L’approche est plus longue. Il y a une distance à parcou-
rir. C’est pourquoi il faut de la patience pour reconnaître Jésus.
Il ne s’agit pas de quelque chose qui dépend purement et simplement de
nos yeux. Il ne s’agit pas d’une évidence physique, mais bien d’une évi-
dence intérieure qui exige de nous une démarche, un cheminement, qui
dure la vie durant.
Si tant d’hommes affirment que Dieu n’existe pas, si nous sommes ten-
tés de devenir athées, c’est précisément parce que connaître Dieu ce
n’est pas connaître quelque chose. Il s’agit de « con-naître » de « naître
avec ». La connaissance de Dieu exige de notre part une démarche qui
nous élève insensiblement, progressivement à notre être authentique ;
puis au fur et à mesure que nous devenons nous-mêmes, nous recon-
naissons cette mystérieuse présence. Dieu est présent quand l’homme
est présent. Si Dieu aujourd’hui dans nos sociétés n’est pas évident,
c’est parce que l’homme non plus n’est pas évident. S’il semble absent,
c’est parce que bien souvent je suis absent à moi-même. Homme, es-tu
là ? Adam, où es-tu ? Premier mot de Dieu à l’homme dans la Bible,
une question. La question !
C’est un cheminement qui implique une dynamique des désirs se déve-
loppant de manière ordonnée ; cela vaut aussi dans le domaine éducatif
et « pastoral ». Il ne suffit pas de dire les choses, de les affirmer, il faut
encore aider l’enfant, le jeune, à prendre ce chemin qui le conduira en
vérité à reconnaître Jésus, dans sa propre vie, avec ses capacités et sa
culture personnelle.
21
La présence de Jésus est voilée, mais réelle, elle invite à la recherche,
à sortir de soi, de ses repaires, repères, pour aller vers l’autre. Jésus
veut provoquer cette recherche, car elle est essentielle pour chacun de
nous. Le cheminement du désir purifié est fondamental si nous vou-
lons devenir ce que nous sommes.
Il nous arrive de nous satisfaire de nos réclamations, lorsque nous de-
mandons au Seigneur de se manifester plus clairement. Nous nous
plaignons qu’il laisse tant de conflits naître dans l’Eglise, qu’il ne
nous précise pas comment agir, qu’il ne nous dise pas ce qu’il veut.
Mais peu à peu nous comprenons que Jésus désire que nous cher-
chions et que nous grandissions par cette recherche même.
Devenir de vrais chercheurs de Dieu suppose que nous grandissions
dans la capacité de dialoguer avec une patience qui sait accueillir et
écouter. C’est ainsi que nous grandissons. Sinon nous ne serions que
des marionnettes, avec un programme déjà tout élaboré par Dieu, il
n’y aurait alors plus aucun problème. Nous serions formatés une fois
pour toute!
En réalité, nous sommes les acteurs de notre vie, et nous grandissons
dans le Royaume de Dieu si nous assumons nos responsabilités, re-
cherchant humblement la volonté de Dieu et purifiant nos désirs dans
cette recherche.
Si beaucoup en arrivent à ne pas croire en Dieu, ce n’est pas parce que
nous leur donnons plus ou moins d’argument, mais parce qu’ils ont
négligé cette recherche, ils ont renoncé à leur vrai métier d’homme,
qui consiste à devenir vraiment soi-même.
Voilà ce que signifie la présence de Jésus sur le rivage où il laisse ses
apôtres à leurs inquiétudes. Mais pourquoi ne dit-il pas qui il est ? Jé-
sus leur demande de poser d’abord certains actes, après seulement ils
pourront comprendre que c’est bien lui.
Que dit Jésus ? « Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? » Ils
lui répondent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à
droite de la barque, et vous trouverez. »
22
Très peu de mots, mais lourds de sens. Il s’agit d’acquiescer à la réalité,
reconnaître ce qui est, sortir de l’illusion.
L’expression « les enfants », qui ouvre ce dialogue, ne se trouve nulle
part ailleurs dans l’Evangile. Jean l’utilise, une fois ou l’autre, mais il
s’agit des « petits enfants » (Jn 4,49 ; 16,21) Cette expression « les en-
fants » traduit l’affection, la tendresse paternelle, elle ouvre une porte
dans le cœur des apôtres découragés.
La question « auriez-vous un peu de poisson » est pleine de finesse. Il
pose une question comme poussé par un besoin de personnel : J’ai faim,
auriez-vous un peu de poisson à me donner ? Il ne se moque pas d’eux,
de leur pêche infructueuse, il ne leur reproche pas de s’être trompés sur
leur vocation.
Avec une infinie délicatesse, Jésus les aide à pressentir l’inconsistance
de leur travail, mais en se mettant de leur côté.
Voilà comment Jésus s’y prend avec nos désirs, avec ce flots de désirs,
partiellement et partiellement ambigus, qui nous entraînent et concer-
nent notre existence, notre travail, nos relations, notre pastorale, notre
besoin de se sentir bien en communauté, d’être reconnus, appréciés, de
faire notre chemin dans la vie…
Jésus ne nous aborde pas brutalement, il nous prend par la main : Tu
pourrais peut-être m’aider, toi aussi, avec tous tes désirs, nous pourrions
travailler ensemble. Jésus nous encourage, nous stimule, suscite en nous
le désir du bien.
« Jetez le filet et vous trouverez ». Parole rassurante, elle nous fait com-
prendre que si nous laissons entrer Jésus dans notre vie et la transfor-
mer, tout ira bien, même sur le plan humain.
Jésus veut que notre pêche soit abondante, mais il veut que nous agis-
sions en lui permettant d’entrer dans notre façon de voir pour la corri-
ger.
Un ennemi, quelqu’un nous voulant du mal, aurait agit tout autrement :
23
il aurait commencé par des reproches, pour étouffer nos désirs. Il nous
aurait accusés, il aurait diminué tout ce que nous portons de bien et de
bon. Souvent cet ennemi est en nous-mêmes, lorsque nous laissons
agir cette voix destructrice, quand nous nous accusons, nous culpabili-
sons ; quand nous cherchons à camoufler la réalité, nos échecs, pour
sauver la face. Cette voix ne cesse de nous montrer nos côtés négatifs,
nos erreurs, nos incapacités.
En revanche, les mots encourageants de Jésus sont riches de sens, car
ils rappellent d’autres paroles de l’Evangile : « Frappez, on vous ou-
vrira ; cherchez et vous trouverez ; demandez et vous recevrez ». C’est
la patience, la persévérance que Jésus nous recommande : ne jamais
prêter le flanc, en nous-mêmes, dans la communauté, dans la Famille,
aux voix défaitistes, pessimistes.
Comment les apôtres pouvaient-ils réagir à ces paroles de Jésus ?
Trois réponses possibles :
1. Le refus et la dérision. Qui es-tu ? Que nous veux-tu ? Que veux-
tu nous apprendre à nous qui sommes des pêcheurs profession-
nels ? Connais-tu le lac ? C’est notre attitude lorsque nous nous
disons : Quelle connaissance Dieu a-t-il de ma vie ? C’est moi, et
moi seul qui sais si je me trompe ou non ; que lui importe mes
projets, mes désirs ? Nous avons là, un refus pratique de Dieu, re-
fus facile : Il n’y a personne, ni Dieu ni homme, à qui faire
confiance. C’est le choix du nihiliste, du sceptique. Tant de per-
sonnes vivent aujourd’hui ainsi.
2. L’indifférence et le défaitisme. Bof, laissons-le parler ; un de plus
qui nous donne des conseils. Il n’y a plus rien à faire pour moi, ni
pour le bien de la communauté, rien à faire pour notre Province
religieuse, pour la Congrégation, pour la Famille salésienne, pour
L’Eglise., rien à faire pour le monde. Que chacun s’arrange. Sau-
ve qui peut ! Que chacun profite le mieux possible. Refus de gran-
dir, refus d’accepter qu’on ne connaît Dieu que par la confiance
et l’amour, et non pas en s’enfermant dans la froideur.
3. Faire confiance aux pressentiments, aux signes, c’est cela qui
nous permet de reconnaître Jésus. Les apôtres perçoivent que les
mots entendus ont une sonorité, une chaleur, un je ne sais quoi,
24
qui leur rappelle quelque chose de profond qu’ils sont incapables
d’expliquer. Cela vaut la peine de l’écouter, après tout ; peut-être a-
t-il raison ? Pour reconnaître concrètement Jésus dans notre vie, il
faut faire confiance aux signes et donc s’engager, s’impliquer, jeter
le filet, le lancer plus au loin, l’ouvrir davantage encore, avancer en
eaux profondes, avec une plus grande confiance, une plus grande
attention.
Voilà le chemin. Jésus ne pouvait être reconnu par des disciples en
proie à la tristesse, à l’amertume, à la méfiance. Il devait leur redonner
un peu d’enthousiasme, un peu d’énergie. Nous ne connaissons pleine-
ment Dieu que lorsque nous commençons à être nous-mêmes, lorsque
nous laissons jaillir en nous des sources d’enthousiasme, d’espérance,
de disponibilité, d’amour, au moment où nous commençons à faire
confiance à un autre. Jésus demande la même confiance que celle de-
mandée à Pierre lors de la première rencontre : « Avance en eau profon-
de et jetez les filets… » et Pierre dit : « Sur ta parole, je vais jeter les
filets » (Luc 5,4-5) :
Être patient et faire confiance !
La suite
le mercredi
04 mars 2009
25
La collaboration laïcs-religieux
Au cours de la retraite à Pouillé, prêché par le P. Pascual Chavez en aout 2008, celui-ci évo-que la collaboration entre laïcs et religieux :
« Il y a un aspect important à considérer dans la nouveauté apportée par le Concile, et qui touche de près la présence des laïcs dans no-
tre Famille. Le fait qu’il y ait des laïcs en mission avec nous, et certains d’entre nous en mis-sion avec eux, n'est pas une simple somme quantitative de forces, et encore moins une sup-pléance incontournable pour compenser nos pertes et nos absences. Il s'agit d'une commu-nion mutuellement enrichissante entre vocations distinctes mais complémentaires dans l'Égli-se. Un échange mutuel de valeurs, qui améliorent la qualité respective des vocations, en ren-force l’identité, en affine le caractère et en enrichissent l’actualisation. Évidemment, il est nécessaire de savoir insérer entre laïcs et consacrés une vraie commu-nion ecclésiale de vocations complémentaires, fondée sur le Christ, mue par son Esprit, nourrie de foi convaincue, de témoignage mutuel, d'engagement assumé, concret et opéra-tionnel ; c'est-à-dire, qu’il s'agit d'une communion en profondeur dans la même spiritualité apostolique. Le laïc réalise sa vocation ecclésiale en évoluant depuis l’intérieur des valeurs séculières, de-puis la base du monde vers le sommet de l'attitude religieuse. Le SDB réalise sa vocation en évoluant depuis le cœur de sa consécration pour le monde, du sommet religieux vers les va-leurs humaines. Si nous n’oublions pas l'affirmation expresse de Gaudium et Spes qu'il faut « pouvoir expliquer toutes les activités terrestres, en unifiant les efforts humains, domestiques, professionnels, scientifiques et techniques en une seule synthèse vitale d’ensemble avec les biens religieux, sous la haute direction desquels tout se coordonne à la gloire de Dieu » (43), nous comprendrons la différence de mouvement des deux vocations et aussi leur mutuelle complémentarité. Le laïc, en partant chrétiennement de l’intérieur des valeurs séculières, en-richit le SDB ; et vice versa le SDB, en partant de l’intérieur des valeurs religieuses, enrichit le laïc qu’il rencontre dans le même service les jeunes. Parmi les laïcs en mission avec nous, et parmi ceux des nôtres en mission avec eux, le but commun est l'apostolat populaire auprès des jeunes. Tous puisent ensemble le même esprit évangélique de Don Bosco, mais ils le font avec une tonalité et une particularité différentes et corrélées : ils s'enrichissent mutuellement, comme dans l’échange entre célibat pour le Royaume et mariage dans le Christ. Don Bosco a vécu et nous a enseigné par expérience une semblable et précieuse communion. Nous sommes nés et avons grandi historiquement en communion avec les laïcs, et eux avec nous. Comment pourrions-nous, après un Concile qui a approfondi et lancé cette immense valeur ecclésiale, ne pas nous engager à croître, à améliorer la qualité de la communion et à en augmenter le nombre de membres ? Cependant il nous faut justement, parler, vivre et témoigner du Christ ensemble ! Il s'agit d'une commune vocation chrétienne, même si diversifiée, d'authentiques disciples du Sei-gneur.
P. Pascual Chavez, « Motiver pour travailler dans la vigne »
26
Sœur Emmanuelle
Sœur Emmanuelle ! Qui ne la connaît ? Une petite belge au cœur inversement proportionnel à sa taille, un cœur aux dimensions des pauvres, des plus pauvres, qu’elle a placés au centre de sa vie. Une grande fête se préparait pour fêter ses 100 ans, mais, à l’ima-ge de sa simplicité, elle a préféré partir avant sur la pointe des pieds pour aller retrouver ce Dieu qu’elle aimait tant et qui a com-blé toute sa vie. Une grande dame toute pétillante qui, quand elle prenait la parole, vous faisait oublier son âge. Une grande dame qui faisait l’unanimité auprès des jeunes et des moins jeunes, des chrétiens et des autres, tant son message d’amour était universel. Remercions le Seigneur de nous avoir envoyé un témoin de cette en-vergure, un sacré petit bout de bonne femme qui vous retournait l’âme en quelques mots, pour qui l’amour, la justice, le partage étaient des évidences, qui débordait de vie, de cette longue vie qu’elle a entièrement donnée dans la joie.
Yallah !
27
FMA : passage de relais
Le 31 août, Sr Geneviève Pelsser a terminé son mandat de provinciale des salésiennes de « Belgique-sud ».
Sr Bénédicte Pitti lui succède. Extrait d’un article de DBA 978 :
DBA : Sr Bénédicte, dans quel état d’esprit avez-vous accepté votre nouvelle mis-sion?
Sr Bénédicte : Je me sens trop jeune pour la mener comme il faudrait ; pourtant je suis paisible : j’y vois un encouragement de la part du Seigneur ! Ne répète-t-il pas 365 fois dans la bible : « Je serai avec toi » ?! Notre province est petite, mais unie et très dynamique. Je compte, avec l’aide de mes sœurs, poursuivre sur la lancée de ces dernières années : unir nos forces au service des jeunes, réunir souvent les res-ponsables de communautés, rencontrer régulièrement les jeunes sœurs et les sœurs aînées. Les distances de notre petite Belgique rendent possibles ces échanges si importants pour garder l’unité des esprits et des cœurs !
DBA : Avez-vous un souhait particulier ?
Sr Bénédicte : Quand je vois la joie profonde de mes sœurs d’être totalement don-nées à Dieu et, en même temps, le « désert éducatif » dans lequel grandissent tant de jeunes, je ne peux que souhaiter de nombreuses vocations d’éducateurs, de salé-siennes, salésiens, salésiens coopérateurs, etc ! J’ai beaucoup d’autres souhaits, par exemple : pouvoir rester en lien avec les familles et les jeunes de Louvain-la-Neuve de qui j’ai reçu ... infiniment depuis sept ans !
MERCI à vous-deux et à bientôt !
Sr Bénédicte Sr Geneviève
28
Notre futur :
Prochaine réunion :
Mardi 25 novembre à 20 Hr
animée par le Père André PENNINCKX (?)
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