nous avons des chevaux, tout l été en liberté dans la montagne,dans ces zones de pâturage que l...

Post on 04-Apr-2015

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Nous avons des chevaux, tout l ’été en libertédans la montagne,dans ces zones de pâturageque l ’on appelle « la montagne à vaches ».;

Un peu de tourisme en passant : ici, on aperçoit la célèbresilhouette du Pic du Midi d ’Ossau, point culminant desPyrénées Françaises.

Simplement, pour que chacunreconnaisse les siens - toutde même ! - ils sont marquésà la peinture indélébile endébut de saison.

Nous avons lesvaches. Notre célèbre Blonde d ’Aquitaine aété primée auSalon de l ’Agri-culture à Paris.

Elle donne une très bonne viande, mais c ’est aussiune bonne laitière. Pas de beurre dans la région, maisdes fromages réputés.

Nous avons desporcs. Mêmeencore, même enville, beaucoup defamilles font « laprovision » : un cochon, ou un demi-cochon, pré-paré selon d ’ances-trales recettes.Les jeunes du foyer travaillent, et n ’ont plus le temps

ou la science nécessaires à cette entreprise ? Qu ’àcela ne tienne ! Il y a toujours, restée à la ferme, unemémé, une belle-maman, une grand-tante qui le fera !

Et, croyez-le, c’est tout un art ! Il y la le confit, les délicieuxpâtés, le jambon, salé et fumé sous le manteau de l ’âtreou conservé au saloir, les saucisses pendues au plafonden chapelets, le boudins parfumés, d ’un noir luisant, à la peau craquante, le « coustou », ces os des côtes, qui restentune fois prélevée la viande du confit et qui, bien grillés,sont un pur délice. Je dois en oublier. Et l ’andouille ! Une seule andouille par cochon, mais un mets de roi ! Oui, oui ! Rien de tel qu’un Béarnais pour faire l’andouille ! Prenez-le comme vous voulez ! Moi, je vous dirai simplement,comme le roi d Angleterre : Honni soit qui mal y pense ! »

Et surtout il y a les moutons.

Le berger est attentif à sontroupeau, mais aussi àses chiens !

La valeur; le savoir-faire de nos bergers sont mondialementréputés. Chaque famille a son « américain », terme générique pour tous ceux qui étaient partis bergers, en Amérique ou enAustralie et ont fait leur vie là-bas. A ma connaissance, tousont réussi. Tous s ’y sont installés, et revenaient auxvacances… ou pour la donation-partage des biens familiaux.Ils y ont fait souche, et rares sont ceux qui n ’ont pas decousins au-delà des océans ! L ’informatique permetmaintenant les retrouvailles ou le rapprochement, et jeconnais des familles qui vont partir l ’été prochain retrouver les leurs outre-Atlantique !

Les troupeaux passent l ’hiver dans leur bergerie, près dela ferme. Mais, dès les premiers beaux jours, à eux laliberté, les grands espaces, l ’herbe parfumée !

Les brebis nous donnentleurs si doux agneaux - iln ’y a rien à faire, je nepuis pas en manger…- etleur lait. On fait desfromages de lait de brebis pur, ou mélangé avec dulait de vache. Chacun a sesconnaisseurs. Ma foi… ilssont bons tous les deux !

Evidemment, le fromage d ’été, qui se fait sur l ’estive,est un pur brebis. Et la traite, qui est manuelle, n ’estpas un mince travail !!!

Les brebis nous donnent également leur laine,et le jourde la tonte est un jour d ’activité intense, où chacun s ’active,où l ’émulation entre tondeurs entre en jeu !

Non, non, ne confondez pas ! C ’est le mouton que l ’ondoit tondre ! Quoi que...

Des aboiements, un bruitde piétinement, d ’aigresbêlements, un carillon mul-tiple de sonnailles secoue levillage encore endormi.A vos fenêtres, bonnes gens !C ’est le départ pour latranshumance ! En route pour plusieursjournées de route au rythme lent des animaux.

Actuellement, le départ pour la transhumance tend à devenirune fête folklorique, une grande fête où le troupeau est roi.Cette fête rapproche touristes et paysans dans une mêmecommunion d ’allégresse , et je crois que celui qui avu s ’ébranler la lente cohorte des animaux, de leurs bergers,de leurs chiens et de leurs ânes, dans l ’agitation, les cris,les aboiements, celui-là ne s ’énervera plus lorsqu’il serabloqué, sur la route, par quelque troupeau en route pourles vertes prairies. La connaissance amène la compréhension.

Je voudrais pouvoir vous montrer la dextérité de ces petitschiens labris pour rassembler le troupeau, le soir, en vuede la traite !

Et si le troupeau s ’égaille dans le brouillard, ne vous inquiétez pas, le chien saura bien les retrouver toutes!

On voit également à nouveaudans nos montagnes le Patou, aussi gros qu’un bélier, chiendébonnaire… pour autant que l ’on ne touche pas le troupeau!La réinsertion de l ’ours dansnos montagnes oblige en effetles bergers à un surcroît deprudence, et cette réimplantationdonne lieu à bien despolémiques...

Le berger va passer plusieurs mois dans ses montagnes,seul avec ses bêtes...

Les soirées fraîchissent, les premières neiges coiffent lessommets pyrénéens… C ’est le moment du retour !

Les fougères roussissent les premiers contreforts, lessonnailles se sont tues…La montagne est rendue àson apparente solitude.Mais, l ’an prochain, le cyclerecommencera, comme lesannées précédentes, commeles prochaines années. Ainsi va la vie immuable dans nos Pyrénées...

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la PaixJacky.questel@gmail.comhttp://jackydubearn.over-blog.com/Site : http://www.jackydubearn.fr/

Photos de Jean-Paul FalguièresTexte : JackyChant traditionnel béarnais : aqueres mountagnes

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