memoire du village

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Livre de photographie par Gabriel Soussan

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Mémoire du VillageArs en ré 1977-2007

PhotographiesGabriel-Axel soussan

Mémoire du Village

Gabriel-Axel soussan

Au royaume de la photo, il y a les portraits « volés ». Ils trahissent l’affût, la vélo-cité du chasseur, sa cruauté parfois. Bons ou mauvais, ils font la Une des journaux, la cou-verture des livres. Il y a aussi les portraits « arrangés », naguère par les petites mains des retoucheuses dans la pénombre des labos, aujourd’hui par tout un chacun, en pleine lu-mière, en quelques clics. Tentation de l’art pour l’art ou manie d’une impossible perfection : on s’éloigne des humains tels qu’ils sont. Et puis il y a les portraits « au naturel », faits dans la foulée d’une rencontre et qui ne vont pas sans l’empathie, sans la confiance, sans le res-pect. J’allais dire sans l’amitié naissante.

Gabriel Soussan, («Gabs » pour son épouse, pour sa famille, pour tous ses copains d’Ars ou d’ailleurs), photographie les gens qu’il croise et dont les traits, le regard, les expressions le touchent, et ce depuis maintenant près d’un demi-siècle. Cela fait beaucoup d’albums, beaucoup de boîtes ; cela fait une belle histoire, cela fait des trésors.

Quand, d’un peu loin, on voit Gabs à l’œuvre ou quand on est soi-même au bout de son objectif, on ose à peine parler de « séance photo », tant la chose avec lui est fluide, légère, comme un bref et discret moment de grâce dans le déroulé d’un échange, d’une conversa-tion. Ce pourquoi j’hésite à dire qu’il « prend » les gens en photo car il y a quelque chose de dur dans ce verbe : on se saisit d’un visage, on s’en empare. Ce n’est pas ce qu’il fait. Il faudrait employer le mot à l’envers, le retourner, l’utiliser comme dans la formule : « Vous prendrez bien un petit café ? ». Oui, c’est ainsi que fait Gabs : « Vous prendrez bien une petite photo ? » Lui ne prend rien, il vous fait cadeau de son regard amical et, du coup, on se prête au jeu toute garde baissée, sans pose, sans effet, sans gêne ni sourire forcé : on est et l’on reste soi-même – et bien sûr cela se verra sur la photo qu’il va développer dès ce soir pour vous l’offrir sans tarder. Portraits « au naturel »…

Il débarque à Ré vers le milieu des années 70. Coup de foudre troublant pour celui qui porte en lui toute la mémoire de son Maroc natal : les maisons chaulées des villages rétais se superposent, dans son esprit, à d’autres maisons d’un blanc pur, la Conche des Ba-leines à Bouznika, la grande plage voisine de Casa, la baie du Fier à la lagune de Oualidia, proche d’Essaouira. « C’était, dit-il, le même Atlantique et la même blancheur éclatante ! Je fus pris d’un léger vertige, mais délicieux. J’embrassais ce paysage de toute mon âme. »

Ecoutant Gabs, je songeais au grand peintre et écrivain rochelais, Eugène Fromentin. En 1862, après trois séjours en Afrique du Nord, il débarque pour la première fois dans l’île de Ré. On n’allait pas à Ré, à l’époque. On n’avait rien à y faire. On pensait n’y avoir rien à dé-couvrir et personne à qui parler. Les bour geois de La Rochelle auraient pu reprendre à leur compte ce que dirait plus tard De Gaulle d’une île que je ne nommerai pas : « Une bande de sable peuplée d’une bande ce c… ». Fromentin tomba des nues : il fit à Ré, plus encore que dans ses lointains voyages, l’expérience du plus complet dépaysement. Les gens l’étonnèrent : il fut charmé par leur politesse, par leur honnêteté, par leurs mœurs. Les pay-sages le bouleversèrent. Voici ce qu’il écrit, venant du hameau de La Rivière et regagnant le phare de Vauban par la plage qui s’appellerait plus tard la Conche des Baleines : « On

marche avec plaisir et comme avec scrupules sur cet admirable tapis, dont la souplesse et la propreté ont je ne sais quoi de luxueux (…) un seul cordon d’écume fait le tour du golfe et s’y déploie pour ainsi dire à la même seconde comme un rouleau étincelant (…) Je pen-sais que ceci est bien réellement un des bouts du monde (…) Je n’ai jamais rien vu de plus exotique et qui ressemble plus à ce qu’on lit dans les voyages. » Et il ajoute, notation inouïe : « Ciel égyptien ».

Retour à Gabs : l’île qu’il découvre lui apparaît presque familière, mais familière justement par ce que Fromentin eût appelé son exotisme, cette manière qu’a Ré de se dire, de se montrer, de se sentir loin de tout, en dépit du siècle écoulé, de la géographie immuable, de la nouveauté du pont, de l’invasion des « Parisiens », loin de tout et proche d’un ailleurs à la fois palpable et rêvé, où Ré vivrait sa vie au cœur de l’Atlantique, quelque part du côté des Açores d’où vient le beau temps perpétuel, - du continent, hissant le seul pavillon blanc du sel et de la chaux. Alors Gabs enfourche son vélo, dit « Bonjour » à ces gens d’ailleurs dont il aime, dit-il, « la simplicité, l’ironie et jusqu’à la méfiance envers les étrangers », des gens qui ne ferment jamais leur porte mais ne se donnent pas facilement, des gens avec qui il faudra beaucoup parler, et beaucoup rire aussi, avant de leur tirer le portrait « au na-turel ».

Sa démarche, soyons clair, n’est celle ni d’un ethnographe, ni d’un historien, ni d’un archi-viste. Et Gabs refuserait sans doute l’appellation d’artiste, alors même que beaucoup de ses clichés seraient dignes d’un futur Musée national du Portrait, qu’on souhaiterait aussi émouvant et magnifique que celui de Londres ! Ce qui fait la vraie beauté des photos de Gabs, c’est bien sûr un grand talent et une longue expérience de cet art, mais c’est surtout que l’homme, comme il le dit lui-même, est « en chemin ». En chemin dans les rues d’Ars ou de Saint-Clément, dans les champs alentour, sur les bosses des marais, sur l’estran, sur les digues, et le regard toujours attentif, toujours bienveillant, dans l’attente d’un « Bon-jour », d’un échange et d’un nouveau portrait à ajouter à son Grand Livre des Rencontres : l’époque, le hasard, la couleur du ciel, ont bien sûr leur part dans cet album. Tout le monde n’y figure pas et l’auteur de cette préface est le premier à regretter de ne pas y voir des personnages qui ont enchanté son enfance comme Gaudin Magnificat et son cheval Bijou, comme Goumard le Tambour, comme Madame Hélène, la mère de Jean Mouilleron, qui disait en riant sous sa coiffe, rue du Corneau, qu’elle n’était jamais allée « en France ». Mais le temps était déjà passé par là…

C’est dire combien ce regard simple et amical posé par Gabs sur les Casserons – Casse-rons de toujours et Casserons « rapportés », si le demi-siècle fait brevet ! – qu’il a croisés « chemin faisant » est précieux pour nous, précieux aussi pour ceux qui viendront après nous, et qui verront dans ces portraits le peu qui change avec les années – une manière de s’habiller, de se coiffer, de garder son sérieux, peut-être – et l’essentiel qui demeure et qui se lit dans tous ces visages, grâce au regard aimant de Gabs : l’humanité profonde qui nous réunit au-delà du temps.

Jérôme Dumoulin

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Remerciements

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