lorenzo - mais qu’il avait navigué depuis sans problème. j’aurais...

Post on 09-Oct-2020

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C’est l’histoire d’un gars qui vend son Sangria pour lequel quelque chose comme 2000 heures de travail a été nécessaire pour le rendre plus beau et mieux préparé qu’un Sangria qu’on verrait sortir de chez Jeanneau en 1971.L’idée avait mûri : ce Sangria nommé Clico était trop petit pour envisager l’éventuel et futur grand départ.Le minimum idéal, c’est à partir de neuf mètres.

De là, je suis parti à la recherche du voilier accessible suivant mon budget. Je ne pouvais tomber que sur un bateau à l’age certain.

Un jour, j’apprends l’existence du Fleur de mer.Un voilier peu connu de part sa faible production : 103 unités en l’espace de 5 ans.Une recherche sur internet fait apparaître une annonce des plus alléchantes :Un Fleur de mer était à vendre 10000 euros du côté de Toulon.La méditerranée, le séjour des voiliers petits prix pour cause d’encombrement…Le voilier était en vente par l’entremise d’un courtier.Les propriétaires désireux de se séparer de leurs navires en très mauvais état passent souvent par une tierce personne. C’est difficile de mentir sur son propre bébé.

A l’époque, Clico n’était toujours pas vendu et je n’avais aucune raison de presser le pas.C’est ainsi que j’ai dû téléphoner deux fois de suite en l’espace deux mois.À ma requête pour l’obtention de photos et précisions supplémentaires, il était répondu le mini-mum et les photos ne sont jamais arrivées.C’était plutôt bon signe, ce voilier ne semblait pas vouloir se vendre.

Intrigué que j’étais par une photo laissant apparaître une semelle de lest à l’état douteux, je demandais si ce voilier n’avait pas subi quelque avarie grave, on me répondait qu’il avait talonné, mais qu’il avait navigué depuis sans problème. J’aurais dû me méfier…

Donc mi-juillet, le Sangria est vendu.Chouette, j’étais en mesure d’acheter le Fleur de mer.Il fallait le ramener du côté de Rennes.Pas évident.Après réflexion, le plus “raisonnable ” semblait être de l’amener par camion jusqu’à Castelsarrazin puis de le remettre à l’eau. À partir de là, les 1,50m de tirant d’eau du fleur de mer ne posaient plus de problème.

D’après les devis fournis par quelques sociétés de transport, il me fallait proposer un prix à la baisse pour le Fleur de mer.Je proposais 9000 euros à 14 heures.L’affaire était entendue à 20 heures.

Une matinée sous le soleil éclatant de la méditerranée, heureux de retrouver une contrée de la France que j’avais quittée 20 ans auparavant, je me retrouvais sur le lieu de séjour du Fleur de mer. Un chouya inquiet par ce que j’allais voir.De loin, le Fleur de mer était tel qu’on le montrait sur l’annonce :un beau voilier à la carène réussie qui laisse présager performance et sécurité.Malgré des rondeurs et un franc bord élevés, voici un voilier qui ne manque pas d’éléganceet son architecte à l’époque était, sur de nombreux points, en avance sur son temps.

Pas mal ce profil, non ?

C’est évidemment vers le lest que mon inspection devait commenceret je ne devais pas être déçu…

le lest dépasse d’environ 1cm

Ce que je croyais d’emblée être l’avant de la semelle du lest s’avérait en fait être une ligne de brisure de la partie avant.

Imaginez le choc nécessairepour en arriver là…

le lest dépasse d’environ 1cm

Ce constat fait, je n’avais qu’une envie: c’était bien sûr d’aller voir du côté des renforts intérieurs.

Dans un premier temps, je ne vous montrerai que les dégats structurels.Les plus inquiétants, d’autant plus qu’il est impossible de faire un état des lieux sans démonter ces fameux contremoulages qui permettent de réaliser les aménagements intérieurs au galop.

Voici ce qui m’est apparu à l’ouverture de la descente :

Contremoulage structureldéchiré. Là mon enthousiasme s’est fait la malle en quatrième vitesse : il faut vraiment une déformation énorme de la coque pour que de telles “fractures” aient lieu.

les mêmes que précédemment

Une déchirure d’un renfort sur la coque.

On s’est contenté d’une injection de mousse à haute densité pour réparer.Que trouvera t’on derrière ?

Un renfort, oméga plat, sans doute fissuré.

Des renforts de boulons de fixation de lest bien attaqués par la rouille, sans qu’il ne soient (trop) affaiblis (à première vue)Tout comme les écrous.

De bon moments de rigolades à passer en cas de démontage…

Je vous passe pour l’instant les autres dégats à l’intérieur.L’inspection du pont allait faire apparaitre un autre blème des plus désastreux.

Cette ligne blanche figure approxima-tivement la ligne normal du pont.

C’est sans doute ce qu’il y a de plus inquiètant dans le constat en cours: Pour ainsi déform-mer le pont d’un voilier réputé très solide, il a falllu une secousse vio-lente dont on se dit qu’elle a forcément laissé des séquelles sur la coque et tous ses renforts

Toute la zone de fix-ation de la cadène de bas-hauban a été restratifiée. De toute évidence par le pro-priétaire et non un chantier vu l’état de finition…

La cadène babord a subi également le même traitement, dans une moindre mesure.

Voici maintenant l’état des renfort de cadène coté coque.

On voit bien ici le creux généré par le choc.

La peau intérieure s’est déplacée, créeant une ondulation.

Babord

Cette zone avec ces deux troux est assez énigmatique. On voit appa-raitre une espèce de rectangle.Les deux trous visibles présents aussi sur l’autre bord, ont peut être été faits pour une injection de produit afin de reconstituer l’âme du sandwich.

Une stratification a été réalisée sur cette zone de reprise. J’imagine la belle fissure derrière…

cette fissure, je m’en suis aperçu en regardant les photos. Selon toute vraisemblance ce plat d’inox est là pour assurer la liaison coque/pont

Sur tribord, là où la déforma-tion est la plus importante.

une fissure ?

Tribord

De ce coté,la strat de réparation s’est décollée.

Du gros lourd, j’en ai vu d’autre le lendemain, lors d’une inspection plus minutieuse.

Ci-dessus, c’est un fleur de mer en superbe état. Mario, et Françoise, propriétaire de Scobo3 peuvent en être fiers.Remarquez la ligne noire que j’ai tracée, en haut, au dessus de la cloison.

La même ligne sur le Fleur de mer en quête de sauveurs.

Le vernis très terni: infiltration d’eau.

Fissure

Les photos qui vont suivent font états de dégâts moins préjudiciables (quoique) car moins struc-turels.Mais leur nombre pèse autant dans la balance.

Certaines me font croire très fortement à l’hypothèse suivante :Ce voilier aurait subi deux avaries très graves, puisque des réparations effectuées après la première auraient lâché à la deuxième.

Je ne saurais sans doute jamais la vérité là dessus.Ce voilier a reçu « grave de chez grave », pour causer actuel.J’imagine qu’un talonnage contre une digue (version officielle), voilier lancé à toute vitesse, peut causer de tels dégâts, mais on entreverrait plutôt cela avec un drossage à la cote, des plus mouvementés.Et j’imagine que le propriétaire ne voudra jamais dire la vérité,celle qui pourrait annuler toute décision d’achat…

Un des bobos les plus acceptables.L’aileron de safran, rapporté.Fissure au niveau de la jonction.

Le bas du safranLa bome cassée nette,sans déformation

Je serais prêt à parier que cette ferrure de pataras a bougé.

Ici, il y a un beau creux. Pas très visible sur cette photo.Offficiellement, ce serait une mauvaise manipulation du chantier lors d’un gru-tage. J’ai des doutes vu l’endroit où se trouve l’impact.

Cette zone est bom-bée :en fait, le boulon a été remplacé. L’écrou se trouve de ce coté-ci. On peut facilement imaginer que sous le choc, la tête de la vis métal précédente a abimé la semelle du lest et qu’il a fallu enlever ce boulon et mettre à la place un écrou et une rondelle afin de reprendre la semelle.

En preuve irréfutable, la tête de vis métal (tète H) ici tout à fait visible coté renfort intérieur.

Le pied de mât, on pouvait s’en douter a été abimé. Le pourtour du mât a été stratifié.Qu’y a t’il dessous ?

Que reste t’il de cette pièce de fonte d’alu ?En très bonne état ici sur Scobo3, le Fleur de mer de Mario et Françoise.

Le balcon avant qui bouge très facilement semble avoir “reçu” lui aussi.

Des soudures prouvent qu’il a dû y avoir de la casse.

Le balcon arrière babord est tordu.En blessure visible, l’emplanture et la réparation coté pont. De toute évidence, à revoir.

Retournons à l’intérieur :

Encore une marque du choc reçu : ce sont les deux épontilles/main courantes situées à la descente.On suppose qu’elles se sont désolidarisées du roof pour qu’on soit amené à revoir leur fixation.

Le contremoulage dans la cabine avant, faisant office de support de matelas.Fissuré à plein d’endroits.J’en reviens à mon hypothèse énoncée au début:voilà une zone qui a été réparée puisqu’on aperçoit plusieurs strats peintes. Or, celles-ci se sont fissurés. Je vous signale qu’il faut une belle déformation de la coque pour qu’une telle répercution est lieu.

Cabine avant.

Autres preuves de déformation,cette espace, qu’on trouve sur les fleurs de mer, mais ici, les contremoulages de supports de matelas ne sont plus paral-lèles à la cloison.

En vrac, quelques photos…

Table à cartes

Voilà à peu près établie l’expertisepersonnelle que j’ai faite sur ce voilier meurtri.

A mon avis, il a subi deux chocs espacés :De toute évidence la carène a été revue et un magnifique joint au sika a été posé en même temps. Mais ce fut avant ce qui a provoqué le déplacement du lest sinon ce joint aurait tenu compte du décalage. C’est l’ancien constructeur de voilier qui cause.

La question dont on n’aura pa la réponse tant que la bateau ne sera pas ausculté avec travaux:ne serait il pas trop abimé ?

A la vue de ce qu’on voit déjà, on peut pens-er tout à fait légitimement qu’il l’est.

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