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Post on 03-Apr-2015

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Les changements climatiques ne semblent pas avoir perturbé ce cycle immuable, si ce n’est que les pluies sont plus abondantes. Par rideaux successifs qui s’ouvrent, se referment ou se déchirent sans aucune raison apparente, ces pluies déferlent sur l’immensité herbeuse. Elles arrivent parfois sans crier gare, déversent des trombes d’eau tiède et disparaissent malicieusement, aussi soudainement qu’elles ont surgit. Aux premières loges, loin de la barbarie

humaine, ce spectacle est de toute beauté. Pur et naturel. Captivant et envoûtant. Lorsque l’on prend pleinement conscience de cette beauté, des frissons nous parcourent le corps en tous sens, engendrant un sentiment de

plénitude aussi infinie que la savane qui s’étend à nos pieds.

Fin octobre 2007. Plateau des Kundelungu, Katanga.

Les toutes premières pluies arrosent délicieusement l’immense savane du plateau des Kundelungu qui toise le sud Katanga du haut de ses 1700 m. Ces pluies sont normales; c’est leur saison et elle durera 6 mois. Il en va ainsi depuis

des milliers d’années.

Mais ce matin, au départ, le ciel est bleu clair, la route est ocre clair, la végétation est vert clair, l’air est transparent clair, mes idées sont claires malgré l’absence claire de gouvernement belge, bref tous les

ingrédients sont clairement réunis pour que cette petite expédition à la Lofoï soit un succès franc clair.

Ce jour-là, notre petit convoi

se faufile entre les gouttes et c’est avec une joie

évidente que le camping de la Lofoï nous accueille.

Après presque 10 heures de route, c’est la moindre

des choses

La vie au camp s’organise vite. Tente, feu, barbecue, tout est installé en 2 temps,

3 mouvements, d’autant plus qu’un orage s’annonce…

En camping en pleine brousse, rien n’est plus agréable que de se lever tôt, avec les tout premiers rayons de soleil, avec les hurlements des premières cigales, avec le murmure de la rivière toute proche, avec le

crépitement du feu que les enfants ont fièrement ranimé sans allumette, rien qu’avec leur souffle.

Puis vient le moment de se mettre en route, traversant et longeant la rivière Lofoï

On déambule dans un magnifique décor de brousse, de savane boisée, de gorges pour finalement tomber sur les chutes de la Lofoï, 347m d’un seul jet, les 2èmes au monde pour leur hauteur

Plus haute que la tour Eiffel, la chute s’écrase dans une crique faite de rocs et de végétation verdoyante. En prenant le temps de suivre des yeux cette eau qui

n’en finit pas de tomber, on croirait voir un film au ralenti …

On se dirige ensuite vers le sommet de la chute d’où l’on découvre le canyon sensationnel où serpente la rivière Lofoï

Devant moi, un peu à droite, commence un saut vertigineux de 347 m. N’ayant pas de matériel

d’alpinisme, on en verra pas plus mais être aussi prêt est un moment magique

Pendant de longues minutes, tel Tintin au Temple du Soleil, je m’amuse à passer derrière la cascade en amont à quelques dizaine de mètres du grand saut … Fabuleux moment d’intimité avec l’eau tiède et la paroi rocheuse

Puis on regagne le camp, en reprenant le même sentier qu’à l’aller, mais en ne reconnaissant pas du tout le paysage, tant il est varié. Trois heures de balade en brousse font transpirer, et un bain

s’impose

Sur cette image, on voit un typique porteur wallon francophone ne

voulant pas être rattaché à la France, portant la trousse de bain de sa

maîtresse hindoue et la menant à une proche cascade congolaise pour un

bain bien mérité …

Le bain annoncé à toute l’équipe n’est en fait qu’un prétexte à une séance photos, ce qui ne déplaît pas au brave porteur wallon ne voulant décidément pas être rattaché à la France.

Et après le bain, le travail … toujours pour les mêmes …

Le lendemain, on reprend la piste; direction: chutes de la Lutshipuka

On s’arrête au camp de base, Katwe, plus précisément en face de l’infirmerie d’une part pour essayer d’avoir des nouvelles du man-que de gouvernement, et d’autre part pour soigner notre voiture gravement malade: plus d’huile de frein et donc panne totale de frein. Le mécanicien du conservateur n’ayant pas de ce liquide vital et moi ne connaissant pas trop cet aspect du moteur, je lui

demand de l’huile de cuisine … Il m’en dissuade et prépare une solution à base d’eau mélangée à du savon en brique … et mes freins re-fonctionnent … pendant au moins 3 minutes … La fuite d’huile (ou plutôt d’eau savonnée) est trop importante. Il ne me

reste plus qu’à freiner au frein moteur. On reprend la piste en oubliant complètement de demander des nouvelles de l’absence de gouvernement.

Une heure plus tard, on atteint le camping de la Lutshipuka; il s’agit de l’un des plus beau camping que j’aie jamais vu: une vue à

couper le souffle, un panorama grandiose; la vallée s’étend à l’infini, couverte d’arbres, sans aucune trace humaine; durant un bref instant, je crois découvrir le monde au moment même de sa création. Epoustouflant.

A droite du camping, en léger contrebas coule la Lutshipuka; cette photo est prise sur un rocher de la rivièrequi, en cette fin de saison sèche, n’est pas encore recouvert d’eau. En faisant trois pas vers l’avant, on aperçoit …

… cette superbe crique où Adam et Eve se sont sûrement baignés, il y a quelques siècles, au temps béni où il n’y avait pas de gouvernement ni de frontière linguistique. Les photos suivantes, qui terminent ce power point,

montrent les alentours de cette crique enchantée.

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