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Le vieillissement de la population :une charge ou une chance ?

4e rencontres de géronto-psychiatrie et de psycho-gériatrieHenry Noguès

Angers, jeudi 11 octobre 2007

Plan de la conférenceLe vieillissement de la population

La facture « vieillesse » : une lourde charge

Mais aussi une chance pour les individus

Si nous savons la saisir…

Le vieillissementde la population

4

Le “vieillissement de la population” selon Alfred SAUVYLe “vieillissement de la population” selon Alfred SAUVY

Il s’agit de l’augmentation de

la part de la population âgée

de plus d’un certain âge (65,

60, 70) dans l’ensemble de la

population d’un pays.

5

Un phénomène séculaire et international “Growing Old”, Cummings et Henry, 1961

Un phénomène séculaire et international “Growing Old”, Cummings et Henry, 1961

en France

La France en 1740une vraie pyramide

6

Source :H. LeridonINED, 2004

La France en 2000 :Une poupée russe ?

7

La population française en 2000 : effet de la mortalité décroissante

8

Source :H. LeridonIned, 2004

9

Le recul de la mortalité, d’abord, au premier âge génère plus de jeunes que de vieux

Le recul de la mortalité, d’abord, au premier âge génère plus de jeunes que de vieux

La population française en 2000 : effet de la seule fécondité décroissante

10

Source :H. LeridonIned, 2004

Source : Chris Wilson, Gilles Pison,Pop. Et Soc. N°405, Oct. 2004

La moitié de la populationdu Monde vit désormais

dans un pays où lapopulation ne se remplace

plus totalement…

12

13

Aujourd’hui, on observe donc un “vieillissement par le haut”

Aujourd’hui, on observe donc un “vieillissement par le haut”

14

L’avenir : la nouvelle “société des retraités”

L’avenir : la nouvelle “société des retraités”

15

Une intensité variable selon les départementsUne intensité variable selon les départements

16

Mais un phénomène international à un rythme variable selon les pays

Mais un phénomène international à un rythme variable selon les pays

Une charge ?

OUI

Revenu des personnes âgées et théorie du cycle vital

Revenu des personnes âgées et théorie du cycle vital

ConsommationRevenu

Naissance

1er âge

Désépargne

3ème âge

Désépargne

2ème âge

Epargne

Mort

Consommation

EntréeVie active

Retraite

Revenu

?

Créent un système complexe d’échanges entre les générations

Créent un système complexe d’échanges entre les générations

CapitalDette

Naissance

1er âge

Désépargne

3ème âge

Désépargne

2ème âge

Epargne

Mort

0Héritage

EntréeVie active

Retraite

La véritable nature du "risque vieillesse“ : la vie longue…

La véritable nature du "risque vieillesse“ : la vie longue…

CapitalDette

Naissance

1er âge

Désépargne

3ème âge

Désépargne

2ème âge

Epargne

Mort

0

Assistance

EntréeVie active

Retraite

La réponse pertinente : une rente viagère ou "l’assurance vieillesse"

La réponse pertinente : une rente viagère ou "l’assurance vieillesse"

ConsommationRevenu

Naissance

1er âge

Désépargne

3ème âge

Désépargne

2ème âge

Epargne

Mort

Consommation

EntréeVie active

Retraite

Revenu

Rente viagère

ÂGE

Production

Consommation

0 20 40 60 80

D’après A. SAUVY

- Cycle de vie -

TRANSFERTSTRANSFERTS

DéficitDéficit

Production

L’homme consomme avant de produire.

Consommation

SURPLUS

Ensuite, il produit plus qu’il ne consomme.

Enfin, il consomme plus qu’il ne produit.

A chaque période et selon différents moyens, le surplus réel des actifs est redistribué aux inactifs.

Allocations familiales, prévoyance, prêt étudiant, retraite, etc… des transferts

Allocations familiales, prévoyance, prêt étudiant, retraite, etc… des transferts

23

Le rapport Charpin prévoit un coût des retraites de 16% à 17% du PIB en 2040.

Est-il possible de fi-nancer 5-6 pts en supplément en 40 ans comme nous l’avons fait de 7 pts depuis 30 ans ?

1960 1970 1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040 0

10%

20%

5,1%

6,5%

9,7%

11,7%

12,3%

14%

15,1% 15,9%

16,4%

Poids des retraites dans le PIB (en % du PIB)

+ 7,2%

+ 5,1%

Source : SESI, calcul Noguès, 1999

Le coût des retraites va donc exercer une forte pression

Le coût des retraites va donc exercer une forte pression

Les plus âgés, plus souvent hospitalisés

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

18-29 30-44 45-59 60-74 75 etplus

Hommes

Femmes (y c. gyn.Obs.)

F (hors gyn obs)

Source : Enquête décennaleSanté 2002-2003, Insee

Source : SERMET C., CREDES, 2002

En raison d’une morbidité croissante en fin de vie

Les plus âgésconsommenttrois à quatrefois plus desoins que lesjeunes…

0

50

100

150

200

250

300

350

400

1 3,5 10 20 30 40 50 60 70 80 90

Ensemble

Hommes

Femmes

Source : CREDES, Enquête 1980

Les personnes âgées dépensent-elles trop en matière de soins ?

Source : La Vie n°2563, 13 octobre 1994

La dépendance : un risque tardif minoritaire et plus féminin

4,66,3

11,3

23,2

33,7

4,17,8

15,5

28

38,7

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

75 80 85 90 95 et plus

Hommes

Femmes

Source :Enquête HIDDREES,2000

Pourcentage de personnes dépendantes

0-20 ans 20-40 ans 40-60 ans 60-70 ans 70 ans +Hommes RR 0 1 1 1 3Femmes RR 0 1 1 1 6Ensemble RR 0 1 1 1 4

Incidence 1999 par classe d'âge

0

100

200

300

400

500

600

700

800

0-09

ans

10-1

9 ans

20-2

9 ans

30-3

9 ans

40-4

9 ans

50-5

9 ans

60-6

9 ans

70-7

9 ans

80-8

9 ans

90 et

+

0

200

400

600

800

1000

1200

Tau

x p

our

100.

000

Source : O. Busson,Urcam PdL, 2000

La montée des troubles mentaux avec l’âge

81,477,7

65,362,8

40,4

17,913,5

17,2

26,327,7

47,9

62

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

60-74 ans 75-79 ans 80 ans et +

H couple

F couple

H seul

F seule

Source :Insee, RGP-1999

Aux conséquences aggravées par l’isolement

Incertitudes sur le nombre de personnes en situation d’incapacité

+ 90%

+ 20%

+ 47%

Facture Vieillesse

Coût des retraites (13% du PIB)+

Coût des soins (10% : 2 = 5% du PIB)+

« Prix de la dépendance » (1% du PIB)

Soit 40% des prélèvements obligatoires

Une image très négative de la vieillesse

«Politiquement et psychologiquement, levieillissement se traduit par le conserva-tisme, l’attachement aux habitudes, le défaut de mobilité et l’inadaptation àl’évolution du monde actuel.»

Rapport Laroque, 1961

Une chance ?

OUI

En un siècle, 65% de vie en plus !En un siècle, 65% de vie en plus !

+ 34 ans+ 34 ans

+ 30 ans+ 30 ans

Recul du travail des hommes et transformation du travail des femmes

Recul du travail des hommes et transformation du travail des femmes

La déformationdu temps de lavie :Travail : - 8ans

Loisir : +17 ans

37

Pourquoi ce qui est une chanceest-il vu comme une catastrophe ?

Pourquoi ce qui est une chanceest-il vu comme une catastrophe ?

1900 2000 2100

0

200

400

600

800Heuresx 1000

Source : Commission Européenne

41% = Temps devie incompressible

40 000 h70 000 h

150 000 hTemps de travail

440 000 h

640 000 h

700 000 h

Durée de la vie

11% 6%

34%

Pour les européens,Pour les européens,

260 000 heures de 260 000 heures de plus à plus à

vivre en un siècle et vivre en un siècle et demi.demi. Pendant la mêmePendant la même

période, 110 000 période, 110 000 heures heures

de travail en de travail en moins !moins !

L’impact du vieillissement sur les dépenses de soins est une fonction des arguments suivants :

EV = Espérance de vie

EVSI = Espérance de vie sans incapacité

EVSP = Espérance de vie sans pathologie chronique.

La relation vieillissement-dépenses de santé est complexe

La relation vieillissement-dépenses de santé est complexe

Si l’augmentation de l’espérance de vie (EV) est égale à l’augmentation de l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) et à celle de l’espérance de vie sans pathologie chronique (EVSP)

Alors, l’effet du vieillissement sur la dépense de santé serait nul.

Un cas d’école pourrait exister sans effet du vieillissement

Un cas d’école pourrait exister sans effet du vieillissement

Ne pas noircir excessivement le tableau !

Ne pas noircir excessivement le tableau !

Espérance de vie sans incapacité (France, 1981-1991)

1981 1991 Variation

Hommes Espérance de vie (totale) 70,4 72,9 2,5dont : - avec incapacité sévère 1,5 1,2 -0,3- avec incapacité légère 8,1 7,9 -0,2

Espérance de vie sans incapacité 60,8 63,8 3,0

Femmes Espérance de vie (totale) 78,6 81,1 2,5dont : - avec incapacité sévère 2,3 2,3 0,0- avec incapacité légère 10,4 10,3 -0,1

Espérance de vie sans incapacité 65,9 68,5 2,6

Source : Robine et Mormiche (1993)

L’espérance de vietotale s’accroît…l’espérancede vie sans inca-pacité aussi…À peine plusplus lentement

Source : SERMET C., CREDES, 2002

Car l’incapacité recule surtout aux âges les plus élevés

Par rapport au risque

moyen, chaque année

il est majoré de plus de

10% avec un revenu

mensuel inférieur à

1300 € et réduit de plus

de 10% quand le revenu

est supérieur à 3120 €…

Index of risk for life (standardized by sex and age) by level of income (France, 2000)

Monthly income Relative riskof the household (€)

< 840 1,12840-990 1,15990-1300 1,12

1300-1600 1,061600-1900 0,991900-2210 0,982210-2520 1,042520-3120 0,923120-4650 0,88

> 4650 0,86

Source : CREDES, 2001

Des inégalités encoreface à la mort

générant certaines inégalités d’espérance de vie et donc de retraite…

générant certaines inégalités d’espérance de vie et donc de retraite…

Mortality in 1990-95 of men aged 30-64 years in 1990 (France)

Repartition Mortality in 1990-95: Life expectancy

Groupe socioprofessionnel Social class (%) ratio to managers at age 35 (yrs)

Agriculteurs exploitants Farmers 6 1,3 43,0Artisans, commerçants Craftsmen, tradesmen 11 1,3 41,5Cadres, profess. libérales * Senior managers, liberal 17 1 44,5Professions intermédiaires Middle classes 21 1,3 42,0Employés Non manual employees 9 2,2 40,0Ouvriers qualifiés Skilled manual workers 26 2,0 38,5Ouvriers non qualifiés Unskilled manual workers 10 2,4 37,0

Ensemble All 100 - 40,0

* Cadres de la fonction publique,professions intell. ou artistiques 46,0Source : INSEE, EDP panel. Données sociales 1999

Générant des inégalités d’espérance de vie

Avec le recul de la pauvreté,La vieillesse n’est plus indigente

Avec le recul de la pauvreté,La vieillesse n’est plus indigente

20 40 60 80 1000%

10%

20%

30%

40%

âge

Proportion de ménages pauvres

Source : Enquête Revenus fiscaux, CERC

1975

1990

"En 1970, 28% des "En 1970, 28% des

retraités se trouvaient retraités se trouvaient

en dessous du seuil de en dessous du seuil de

pauvreté. En 1997, ils pauvreté. En 1997, ils

sont moins de 5% en sont moins de 5% en

pareille situation."pareille situation."Source : J-M. Hourriez, N.

Legendre et R. Le Verre,

Insee-Première, n°761, mars 2001.

Selon l’INSEE, en 1995, le

niveau de vie moyen des

retraités était de 103 900 F

par u.c. contre 105 000 F

pour les actifs ; soit un écart

de 1% seulement...

Cependant, les revenus du

patrimoine représentent le

quart du revenu des premiers

et seulement le dixième pour

les seconds. Source : A. PARANT

Population et sociétés n° 356, av. 2000.

Pr. H. NOGUES LEN-CEBS - Université de Nantes

La surprise des années 90…

-18

-7

-3-0,5

5

8

13

3

80

85

90

95

100

105

110

115

Moinsde 26ans

26 à30 ans

31 à40 ans

41 à50 ans

51 à60 ans

61 à65 ans

66 à70 ans

71 anset

plus

Revenu disponible par u.c base 100 ensemble des ménages

Source : CERC

Titre de la revue Challenges, novembre 1994

Mais des responsabilités

Aussi

Les réformes sont-elles possibles ?

Sans un appauvrissement insupportable ?

Source : Le FIGARO, 18-19 mars 2006

Ou une rupture de l’équité…

Dessin deSEILER

51

Les simulations du Conseil d’Orientation des Retraites (COR)

Les simulations du Conseil d’Orientation des Retraites (COR)

52

Cotisations

actifs

+ 0 point

Baisse du ratio de 0

point

Départ

retardé de

9 ans

53

Cotisations

actifs

+ 15 points

Baisse du ratio de 0

point

Départ

retardé de

0 ans

54

Baisse du ratio de 36 points

Cotisations

actifs

+ 0 points

Départ

retardé de

0 ans

55

Baisse du ratio de

14 points

Départ

retardé de

6 ans

Cotisations

actifs

+ 0 points

56

Baisse du ratio de

14 points

Départ

retardé de

0 ans

Cotisations

actifs

+9,5 points

57

Baisse du ratio de 14 points

Départ

retardé de

2 ans

Cotisations

actifs

+ 6 points

F

58

MESURESMESURES

1-1- Allonger la durée Allonger la durée de cotisation.de cotisation.

2- Réduire le montant 2- Réduire le montant des retraites.des retraites.

par la par la désindexation.désindexation.

par les règles de par les règles de calcul.calcul.

3- Augmenter les taux 3- Augmenter les taux de cotisation.de cotisation.

A chaque solution, un groupe # supporte le coût

A chaque solution, un groupe # supporte le coût

GROUPE GROUPE SUPPORTANT LA SUPPORTANT LA

CHARGECHARGE

1-1- Les futurs Les futurs retraités.retraités.

2- Les retraités.2- Les retraités.

Tous les retraitésTous les retraités

Les futurs retraitésLes futurs retraités

3- Les actifs actuels 3- Les actifs actuels et futurs.et futurs.

5,1

5,4

6,7 6,7

6,2

5,44,7

4,3

0

1

2

3

4

5

6

7

8

1984 1989 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Dépenses nettes d’aide sociale pour personnes âgées àdomicile en milliards de francs constants 1999.

Source : ODAS, DREES, mai 2001

- 35%

L’effet P.S.D.

Le contre-sens de la P.S.D.

60

11568

9773

9357

6838

3910

2460

5194

4573

3823

Source : Rapportde la Cour des Comptes, 2005

7403

4908

3109

Tarif horaire 50% prestataire 50% gré à gré = 12,57€

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

14000

7756 14400 21600 28800 36000 43200

GIR1=105h

GIR2= 88h

GIR3= 69,5

GIR4= 44h

Avec l’APA, le « reste à charge » est encore souvent trop lourd

Reste à charge selon le GIR en euros par an

61

Source :Enquête HID1998 et 1999Insee, étudeset résultats n°22

Comme le risque d’être en Gir 1 à 3 est variable selon la CSP

Pourcentage de plus de 60 ans*

* corrigé de la structure par âge et par sexe

Proportion de personnes en GIR 1 à 3 en % des 60 ans et +

2,2

3,43,8

4,6

5,4

0

1

2

3

4

5

6

Cadres et prof.intellectuellessupérieures

Professionsintermédiaires

Employés Agriculteurs Ouvriers

62

"Reste à charge" en % du revenu

Source : Rapportde la Cour des Comptes, 2005

Ceux qui ont le plus besoinde s’assurer ne pourront pastoujours le financer

Tandis que ceux qui pour-ront toujours s’assurer pourraient s’en passer…

67

55

4740

3023

59

47

3932

2317

49

3831

24

1611

3225

1812

9 70

10

20

30

40

50

60

70

80

7756 14400 21600 28800 36000 43200

GIR 1

GIR 2

GIR 3

GIR 4

Revenu annuel en euros

Une réponse assurantielle peu adaptée…

Source : Dutheil N., Etudes et Résultats n°142, nov. 2001Enquête HID 99 à domicile

7%

53% 51%

63%

40%

25%24%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

GIR 1-3 GIR 4 GIR 5-6

Aide informelle

Aide mixte

Aideprofessionnelle

7%

La complémentarité des formes d’aides…

30%

64

Les risques d’épuisement des Les risques d’épuisement des

proches ne sont pas proches ne sont pas

négligeables…négligeables…

« La famille aurait besoin de davantage d’aide qu’elle n’en apporte elle-même.»Selon Alan WALKER, [1982], “A caring community” in The Future of the Welfare State, H. Glennester (ed.), Heinemann, London.

« Si cette charge ré-sulte de l’insuffisancedes autres solutions,alors il est possible del’analyser comme une taxe sur certaines fa-milles au bénéfice desautres.» GLENNERSTER H.,[1985], Paying for Welfare, BasicBlackwell, Oxford, p. 164.

Un autre regard sur la solidaritéfamiliale est nécessaire

« La nature a pourvu les hommes de

remarquables verres grossissants,(…)

à travers lesquels toutes les petites con-

tributions semblent de grands préjudices ;

mais il leur manque les lunettes d’appro-

che (...) qui leur permettraient de voir les

misères (...) qui ne sauraient être évitées

sans de telles contributions.»

Thomas HOBBES

Le Léviathan, 1651

Les philosophes nous invitent à la réflexion

Les philosophes nous invitent à la réflexion

« Travailler le bien penser.telle est la source de toute morale »

Blaise Pascal

Merci de votre attention….

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