le fascisme et le nazismele nazisme est une idéologie d'extrême droite faisant l'objet...
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Le fascisme et le nazisme
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SommaireIntroduction
Problématique
I- Naissance du fascisme :
1- Environnement historique
2- Environnement politique
3- Le fascisme selon Mussolini
II- Le rapport fascisme / totalitarisme:
1- Caractéristiques du fascisme
2- Caractéristiques du totalitarisme
3- Le rapport entre fascisme et totalitarisme
III- Le fascisme en Europe de 1922-1945
A- Le fascisme en Italie :1- La montée du fascisme en Italie2- Le développement du fascisme italien3- L’Italie délivrée du fascisme
B- Le nazisme en Allemagne1- La montée du nazisme en Allemagne2- L’Allemagne sous le nazisme3- Le déclin du nazisme en Allemagne
IV- Evolution et tendances actuelles du fascisme et du néofascisme :
1- Evolution du fascisme dans les différents pays européen :
2- Le néofascisme
3- La présence actuelle du fascisme
Conclusion
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Bibliographie
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Le fascisme et le national-socialisme sont suffisamment proches l’un de l’autre pour que l’onpuisse affirmer qu’il s’agit d’une seule idéologie. Il y a des différences, certes, mais l’on peut àjuste titre considérer le nazisme comme une variante du fascisme plus que comme unmouvement de nature fondamentalement différente.
Nous identifions le fascisme avec Benito Mussolini, c’est un mouvement fondé en Italie en1919 et un système politique érigé en 1922 après la prise du pouvoir par le chef de cemouvement. Il s’applique par extension à divers partis, mouvements et organisations dontl’action s’est développée dans la quasi-totalité des pays européens entre la fin de la premièreguerre mondiale et la fin de la seconde guerre mondiale.Le régime fasciste entend faire de la nation une communauté unique rassemblée derrière unseul homme, avec un individu qui doit s'effacer devant l'Etat. Rejetant les droits de l'homme, ils'accompagne d'un Etat policier fort et sécuritaire, et d'une méfiance envers les étrangers.
Le fascisme est une des formes du totalitarisme. Au-delà du régime mussolinien, le terme"fasciste" sert souvent à qualifier des régimes autoritaires, totalitaires, proches dans leur formedu fascisme italien.
Elaboré par Adolphe Hitler, le nazisme est fondé sur le principe de la supériorité de "la racearyenne", sur la conquête d'un "espace vital" pour l'Allemagne et sur l'extermination de "races"et de peuples considérés comme "inférieurs”. Raciste et antisémite, le nazisme est hostile à laliberté de la presse, à la démocratie, au suffrage universel, au syndicalisme, au libéralisme etsurtout au communisme. Il cherche à rallier la classe ouvrière en prônant l'union des classessociales dans une même communauté nationale homogène.
Le nazisme est une idéologie d'extrême droite faisant l'objet de deux interprétations possiblespar les historiens :- un système totalitaire spécifique, essentiellement et raciste
- l’une des formes du fascisme.
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Le fascisme et le nazisme furent-ils des systèmes totalitaires ? Existe-ilune menace fasciste aujourd’hui ? Autrement dit Le fascisme est-iltoujours présents dans l’idéologie contemporaine ?
Pour tenter de répondre à ces questions nous traiterons dans unepremière le contexte historique ainsi que les caractéristiques de cesrégimes en Allemagne et en Italie, puis nous verrons dans un deuxièmetemps l’évolution et les tendances actuelles de ces mouvements.
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I- Naissance du fascisme :
Le fascisme est un mouvement politique d'origine italienne apparu en 1919. Au sens
strict, le fascisme désigne le mouvement politique fondé par Benito Mussolini, ainsi que
le régime qui était en vigueur sous la monarchie italienne quand Mussolini était au
pouvoir, de 1922 à 1945 Adversaire de la démocratie, du parlementarisme, du socialisme
et du marxisme, le fascisme mussolinien est autoritaire et nationaliste, et recourt à la
violence. Au sens large, le terme fascisme a pris un sens générique. Il s'est étendu à tout
mouvement politique s'appuyant sur un pouvoir fort, les métiers organisés en
corporations, l'exaltation du sentiment nationaliste, le rejet des institutions
démocratiques et libérales, la répression de l'opposition et un contrôle politique extensif
de la société civile.
1-Le contexte historique :
a- Le fascisme naissant a profité des résultats de la guerre :
-L’Italie et la victoire « mutilée »
En 1915, par le traité de Londres les puissances de l’entente promettent à l’Italie de
nombreuses concessions territoriales alors que l’Italie était, jusqu’à cette date, alliée à
l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie par le traité de la triple alliance.
Face à l’incapacité du gouvernement italien à résoudre le problème des frontières
orientales et des colonies, un sentiment de malaise commence à agiter le pays qui est
alimenté par la presse et les intellectuels. Dans de nombreux milieux se répand la
conviction que les six cent mille morts de la guerre ont été trahis, et que les trois ans de
souffrances n'ont servi qu'à détruire l'Empire des Habsbourg aux frontières de l'Italie
pour en construire un nouveau, plus hostile encore.
-En Allemagne
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Le traité de Versailles (Signé le 28 juin 1919) sanctionne durement l'Allemagne afin de
la contraindre à participer à la reconstruction des pays qu'elle avait envahis. Les pays
vainqueurs évaluent ainsi la dette allemande à 132 milliards de marks-or de 1914, dont
52% versés au seul profit de la France, alors que la richesse du pays n'atteint que 3
milliards de marks.
b- Le bouleversement de la société, provoqué par une grave crise économique :
-En Italie :
Sur le plan économique, les caisses de l'État sont presque vides, la lire a perdu une
grande partie de sa valeur et le coût de la vie a augmenté de 450 %. Les matières
premières manquent et l'industrie ne réussit pas à transformer la production de guerre en
production de paix pour absorber l'abondante main-d'œuvre qui a augmenté en raison du
retour des soldats du front. La gigantesque dépense engagée par l'Etat pour financer la
guerre constitue une dette soldée seulement dans les années 1970.
-En Allemagne :
La grave Crise économique des années 1920/1923 (crise du Mark et l’hyperinflation)
en Allemagne avait des conséquences plus tragiques elle a appauvrit les salariés et ruiné
les classe moyennes et puis la baisse du niveau de vie de ces classes suite à
l’hyperinflation qu’a connu le pays en ces années.
Le dollar, qui valait 75 marks en janvier 1921 représente 7 260 deux ans plus tard. En
septembre 1923, un dollar valait 160 000 000 marks. Les prix, qui ont été multipliés par
14 entre 1913 et juin 1921, le sont par 35 en six mois, puis par 1 475 en une année.
Pendant l'année 1923, le cours du dollar par rapport au Papier mark augmente ainsi de
5,79 × 1010. Le prix au détail passe de l'indice 1 en 1913 à 750 000 000 000 en
novembre 1923. Les prix des repas servis aux restaurants varient selon l'heure de la
commande et l'heure à laquelle l'addition est présentée. Les ménagères souhaitant faire
1
leurs courses amènent des liasses de billets en landau et brûlent les billets de banques
pour chauffer leur cheminée, le bois était plus onéreux. La monnaie allemande plonge de
613 000 marks par seconde, les prix doublent toutes les 49 heures.
+ Conséquence :
La petite bourgeoisie désemparée grossit les rangs fascistes et nazis, par crainte d’une
prolétarisation découlant d’une éventuelle révolution « socialiste ». Les classes
moyennes fournissent les gros bataillons et les cadres dirigeants des partis fascistes qui
multiplient les violences contre les partis marxistes, les syndicats, grâce à leurs
organisations paramilitaires.
2-le contexte politique :
- La catastrophe de la guerre :
• En 1914, La social-démocratie européenne éclate : à l'exception de la Russie et de
l'Italie, elle soutient majoritairement la guerre (Mussolini rompt avec le PSI après avoir
adopté des positions bellicistes).
• Des millions de morts. Quatre ans de souffrances. Accoutumance des castes d’officiers
et de sous officiers aux meurtres de masse.
• L'Allemagne est vaincue, l'Autriche-Hongrie démantelée, l'Italie (qui est dans le camp
des "vainqueurs" mais a fait militairement piètre figure) n'a pas pu faire valoir toutes ses
prétentions "irrédentistes" sur la Croatie et l'Albanie.
• La révolution éclate en Allemagne et en Hongrie, prenant comme modèle explicite la
Révolution russe. Ecrasement par les troupes locales (Allemagne) ou étrangères
(Hongrie).
• Remontée au premier plan du mouvement ouvrier. En Allemagne, elle survient après
quatre ans "d'union sacrée", et se traduit par l'éclatement de la social-démocratie (SPD)
1
en deux fractions et l'émergence du Parti Communiste (KPD). En Italie, les grèves avec
occupation et conseils d'usine, ou les occupations de terres traduisent un mouvement
plus social qu'immédiatement politique.
3-Le fascisme selon Mussolini :
« Le fascisme est praxis et pensée sa forme s'infléchira donc selon les contingences de
temps et de lieu. L'homme du fascisme est un individu qui est nation et patrie, loi morale
soudant en lui individus et générations dans une tradition, dans une mission qui suspend
la tendance de la vie à s'enfermer dans le cercle étroit du plaisir, pour instaurer dans le
devoir une forme supérieure d'existence affranchie des limites de l'espace et du temps;
existence où l'individu par le sacrifice des intérêts particuliers, par la mort même, réalise
cette forme d'existence toute spiritualisée où réside sa pleine valeur d'homme.
Conception spirituelle.
Le fascisme veut l'homme actif, engagé dans l'action de toutes ses énergies. Il conçoit
l'existence comme une lutte, convaincu qu’il appartient à l'homme de se conquérir une
vie véritablement digne de lui en créant lui-même d'abord les instruments, nécessaires à
cette édification. D'où la valeur suprême de la culture sous toutes ses formes et
l'importance primordiale de l'éducation. D'où également la valeur du travail par lequel
l'homme triomphe de la nature et crée un monde humanisé. La vie telle que la conçoit le
fasciste est sérieuse, austère, religieuse....le fascisme est une conception historique selon
laquelle l'homme n'est ce qu'il est que dans le cadre du groupe familial et social, dans
celui de la nation et de l'histoire que contribuent à forger tous les peuples. Hors de
l'histoire, l'Homme n'est rien. Anti-individualiste, le fascisme est pour l'Etat et il est pour
l'individu dans la mesure où celui-ci coïncide avec l'Etat...Le fascisme réaffirme l'Etat
comme la vraie réalité de l'individu... Le fascisme est pour l'unique liberté sérieusement
définie: la liberté de l'Etat et de l'individu dans l'Etat. Car pour le fasciste, tout est dans
l'Etat, et rien d'humain, de spirituel n'existe en dehors de l'Etat. C'est pourquoi le
fascisme s'oppose au socialisme qui durcit le mouvement historique de la lutte des
classes et ignore l'unité de l'Etat. C'est pourquoi le fascisme s'oppose à la démocratie qui
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rabaisse le peuple au niveau du plus grand nombre; mais il est la forme la plus pure de la
démocratie puisque le peuple est conçu qualitativement et non quantitativement. »
II- Le rapport totalitarisme /fascisme :
1) Les caracteristiques du fascisme :
On ne peut se faire une idée précise de ce qu’est réellement le fascisme sans rechercher
les caractéristiques communes aux différents mouvements qu’il a animés. Cette analyse
permet de constater la répétition des mêmes phénomènes à divers niveaux : conception,
politique générale, organisation, éthiques.
La pensée politique :
Les doctrines fascistes se définissent par le rejet des principes du libéralisme
traditionnel, par la condamnation des institutions et des usages de la démocratie
parlementaire et par la remise en cause des valeurs de l’individualisme tel que l’avait
codifié, autour de la notion de droits naturels, la pensée philosophique du 18eme siècle.
Le fascisme apparait ainsi comme un refus systématique de l’ordre politique,
économique et social qui s’était progressivement instauré, au cours du 19 eme siècle,
dans la plupart des sociétés occidentales et dans le parlementarisme, le multipartisme, la
garantie des droits et des libertés individuelles, la pratique du « laisser faire laisser
passer » constituait les caractères essentiels. Refusant avec la même violence les
principes du socialisme d’inspiration marxiste, le système de pensée fasciste s’organise
positivement autour d’affirmation de certaines thèmes : exaltation, et souvent
sacralisation de la valeurs nationale considérée comme la valeur suprême dans l’ordre
politique ( il s’agit a la fois de renforcer a l’intérieur l’unité et la cohésion de la nation et
de développer a l’extérieur sa grandeur et sa puissance) : volonté d’instaurer un état fort
faisant prévaloir son autorité sur les droits et sur les libertés des personnes ; affirmation
de la nécessité d’un nouvel ordre social intégrant plus étroitement l’individu a la
collectivité et mettant notamment fin aux aliénation de la condition prolétarienne (c’est
1
dans ce sens que les divers mouvements fascistes se prétendent socialistes et proclament
leur volonté d’associé l’affirmation de ce socialisme a celle de leur nationalisme ) ; culte
du chef, de l’homme providentiel, du saveur, incarnation de la collectivité toute entière
et ayant pour mission de guider son destin( c’est ce qu’il est convenu de designer du
terme allemand est fuhrerprinzip).
Les structures d’organisations :
Les mouvements fascistes présentent des caractères originaux, nettement différenciés par
rapport aux parties politiques traditionnelles liées aux fonctionnements normaux des
régimes de démocratie parlementaire.
Il s’agit de parties fortement centralisé, doté d’une structure très hiérarchisée et ou toute
l’autorité, toutes les responsabilités émanent d’un chef unique. Ce sont aussi des parties
militarisées, non seulement parce qu’ils sont soumises a une stricte discipline, mais bien
parce qu’ils présentent tout les caractères extérieurs de l’institution militaires.
L’uniforme, les symboles (drapeaux, insignes), le rituel (salut, défilé) font des parties
fascistes de véritables armés combattant, a l’intérieur de la société civile, au service
d’une idéologie politique. Dans c’est perspectives, l’usage de la violence est considérée
comme un moyen normal de l’action politique.
Les mouvements fascistes sont enfin et surtout « monopolistiques », dans la mesure ou
ils entendent, a plus ou moins longue échéance, se réserver le monopole de l’activité
politique, tout partie fasciste est animé de la volonté de conquérir l’état et de le façonné
a son image : par conséquent, de faire en sorte que son idéologie deviennent l’idéologie
de l’état et par là même celle de la collectivité toute entière.
Ethiques et sensibilité :
Le fascisme ne vise pas seulement a instauré un nouvel ordre politique et sociale, il vise
aussi a modeler, a créer un nouveau type d’homme. Aussi tend-il à exalter un certain
nombre de valeurs affectives et moral.
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Le fascisme célèbre d’abord les valeurs de l’héroïsme guerriers, la discipline,
l’obéissance, l’abnégation, mais il glorifie aussi la volonté de lutte, l’énergie, et la force,
les vertus de la fidélité, de camaraderies et de solidarité qui sont celles du combattants.
Les hommes qu’il entend façonner doivent renoncer les joies paisibles de l’existante et a
la poursuite du bonheur individuel ; ils devront être prêt a la lutte et au sacrifice, dur,
musclé tendu (croire, obéir, combattre) tel est la devise que Mussolini propose aux
jeunes fasciste italien.
La jeunesse est également exalté par le fascisme, comme un absolu et comme un bien en
soit. Son culte ne cesse d’être entretenu par l’image et par le champ. Face à un vieux
moindre que l’on représente comme usée et sclérosé, la jeunesse apparait comme le
symbole du renouveau, de l’énergie créatrice et de la toute-puissance, des forces de vie.
Le recrutement :
Les mouvements fascistes sont des mouvements de masse. D'abord des bandes armées
(officiers, anciens combattants nationalistes, chômeurs...) Et puis, très vite, recrutement
dans la petite-bourgeoise frappée par la guerre et la crise, l'inflation, le développement
du grand capitalisme.
Parallèlement, tentative d'influencer et de gagner une partie de la classe ouvrière
(discours populistes de l'ancien socialiste Mussolini, drapeau rouge du parti nazi "des
travailleurs allemands"...). Cette tentative se heurte à la réalité des alliances de classe,
mais rencontre un certain succès chez les travailleurs les moins politisés et les chômeurs.
2) Les caracteristiques du totalitarisme :
Le Totalitarisme est un phénomène politique typique du XXe siècle, qui a vu le jour
avec le communisme et le nazisme des systèmes politiques qui se proposaient, au nom
d’une idéologie de changer en recourant à la terreur généralisée, l’histoire de l’humanité
et l’homme lui-même. Le mot fortement polémique, est utilisé à la fois par des
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personnages politiques et par des théoriciens. Son histoire concerne le « bref XXe siècle
», celui qui va de la Première Guerre mondiale à la fin du communisme européen.
Au début des années 1920, le terme est utilisé en Italie, d’abord par des opposants au
fascisme qui lui reprochent de vouloir dominer « totalement » le système politique. Puis
Benito Mussolini qui proclame sa volonté de créer un « État total », le reprend à son
compte. Dans les années 1930, « totalitaire » est utilisé par le socialiste français Léon
Blum, entre autres, pour désigner les fascismes alors qu’il parle de dictature pour le
régime soviétique. Mais, dès avant la Seconde Guerre mondiale, des théoriciens
rapprochent le système stalinien et le nazisme, que ce soient des communistes
antibolchevistes, comme Otto Rühle (1874-1943), ou des libéraux, par exemple Karl
Popper (1902-1994).
Le totalitarisme peut être défini comme une société plus ou moins asservie à un parti-
Etat, régnant par l’idéologie et par la terreur. Il est ainsi un système politique caractérisé
par la soumission complète des existences individuelles à un ordre collectif que fit
régner un pouvoir dictatorial. Le totalitarisme apparaît donc comme l’exact contraire de
la démocratie libérale : à l’individu libre il oppose l’unité du peuple incarné par le parti
unique et le Chef aux droits de l’homme. Il oppose l’Etat tout puissant à l’idéal de
pacification des rapports sociaux par la médiation de la démocratie représentative il
oppose une vision du monde et de l’histoire fondée sur la lutte des classes ou des races.
Le totalitarisme se caractérise par la fusion des pouvoirs exécutif, législatif et
judiciaire, l’existence d’un parti unique, la diffusion d’une idéologie hégémonique, la
mobilisation des masses, le contrôle policier, l’élimination de catégories de la population
désignées comme bouc émissaire sont des traits partagés par les régimes totalitaires. Il se
définit essentiellement par cinq caractères à savoir :
L’existence d’un parti-Etat, généralement dominé par un chef charismatique et qui
comprenne un noyau dévoué d’activistes, Les totalitarismes mobilisent la population
autour de dirigeants charismatiques, admirés et respectés pour leur action.
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Une idéologie d’Etat promettant l’accomplissement de l’humanité (les fameux «
lendemains qui chantent ») ayant un sens millénariste et qui doit être acceptée
passivement par tout le monde, Un appareil policier recourant à la terreur de masse, Une direction centrale de l’économie dont la planification est la forme habituelle, Le monopole par le parti-Etat des moyens de communication de masse.
Ce qui définit une société totalitaire, c’est l’isolement de l’individu face à l’Etat :
privé de droit, l’individu est aussi déraciné, coupé de ses liens sociaux traditionnels et
traité par le régime comme un objet d’expérimentation sociale. Dans cette société
composée d’individus isolés face à un Etat tout puissant, la politique n’existe plus que
sous la forme d’un besoin d’unité : c’est ce qui permet au dictateur de rassembler les
masses derrière lui en jouant sur des émotions élémentaires (la haine de classe, la
violence antibourgeoise ou la haine de race, l’antisémitisme). Ceci fait appel à la
mobilisation de la population qui est un caractère essentiel reposant sur l’idée d’une
société en rupture avec le passé. L’éducation de la jeunesse est à ce titre un aspect
fondamental du projet totalitaire. La formation dispensée vise à la promotion d’un
Homme nouveau, le pouvoir contrôle jusqu’à la vie privée de chacun, organisation des
loisirs, des activités, le parti intervient même dans l’intimité familiale.
Les états totalitaires contrôlent étroitement la vie politique et les partis d’opposition
sont supprimés. Presse, cinéma et radio travaillent sous les contraintes de la censure. Les
grandes libertés disparaissent tandis que les adversaires du pouvoir tentent comme ils
peuvent d’échapper aux poursuites organisées contre eux (Communistes en Allemagne et
en Italie, Koulaks en URSS…).
La terreur n’est donc pas circonstancielle comme dans une simple tyrannie, elle est
l’instrument naturel du parti, elle est essentielle, totale : elle est moins destinée à briser
les oppositions qu’à les inventer. Et elle est exercée au nom de tous, par tous, sur tous.
Elle est exercée au nom du peuple, de la volonté générale. Elle est exercée sur des
ennemis sans cesse changeants, sans cesse renouvelés, c’est-à-dire que nul n’est à l’abri
de celle-ci. La police du parti déploie un zèle tout particulier à traquer les ennemis
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supposés ou réels que le régime désigne : NKVD en URSS, Gestapo en Allemagne,
OVRA en Italie…. Et les manifestations de violence sont quotidiennes.
3) Le rapport entre le fascisme et le totalitarisme :
Le totalitarisme Nazi
Hitler, arrivé légalement au pouvoir, transforme le régime en une dictature. Une dictature
de nature totalitaire. Caractérisée par l’existence d’un parti et d’une idéologie uniques,
par l’extension de la puissance étatique à tous les domaines (vie privée, professionnelle,
économique et culturelle) et par l’existence d’un appareil de terreur pour exercer la
domination totale sur les individus.
Il faut rappeler que le traité de Versailles fut ressenti par les Allemands comme un
véritable diktat et Hitler, lui-même très choqué par la défaite allemande, a beaucoup
utilisé cet événement. Ensuite, le contexte de l’époque fut, à un moment donné,
favorable aux nationaux-socialistes. Enfin, l’Etat allemand traversa une crise qui a pu
contribuer aussi à la prise du pouvoir des nazis. Et, contrairement à une idée reçue, le
grand capital n’a jamais soutenu la marche d’Hitler au pouvoir.
En Allemagne, Hitler atteint le pouvoir il transforme alors le régime en une dictature
de nature totalitaire. Dans le national-socialisme d’Hitler on retrouve d’abord le primat
de l’idéologie, la nature idéocratique du régime : le pouvoir de l’idée est absolu,
l’idéologie officielle ne souffre d’aucune contestation. Le but est clairement affirmé c’est
produire un monde nouveau et un homme nouveau. Tous ceux qui n’adhèrent à cette
vision de l’histoire sont des ennemis qu’il faut détruire. L’Allemagne a également connu
le racisme qui est un système totalitaire spécifique du Nazisme au regard de ses voisins
italiens et soviétiques. L’idéologie hitlérienne développe l’idée d’une pureté raciale
menacée par les pratiques de métissages propres à certaines populations.
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1
Le totalitarisme fasciste :
Le fascisme italien était-il un totalitarisme ? On attribue souvent la paternité du
totalitarisme au fascisme même si un certain nombre de critères du totalitarisme étaient
tout simplement absents dans le régime mussolinien. Le fascisme initial était-il alors un
totalitarisme ?
Le fascisme apparaît comme un totalitarisme inachevé : malgré sa dimension
révolutionnaire initiale, le fascisme n’a pas aboli les institutions traditionnelles, la
monarchie et plus encore l’Eglise catholique. Pour les fascistes, l’individu n’a ni
volonté, ni liberté, ni pouvoir, et par conséquent, il n’a aucun droit. Seul l’État est une
personne spirituelle douée de volonté, de liberté et de puissance.
Sur le plan politique le fascisme est caractérisé par un parti unique strictement
hiérarchisé, un chef unique qui est le symbole de l’Etat qui concentre tous les pouvoirs.
Dans le fascisme il n’y a pas de délibération ni d’opposition.
Au niveau social le fascisme interdisait toute association excepte le parti unique, il y
avait aussi une abolition de toutes les libertés individuelles. Mussolini voulait changer la
société en modelant un nouveau type d’être humain.
Sur le plan économique les totalitaristes italiens se rapprochent du monde industriel et
financier (auxquels ils garantissent la stabilité et l’ordre public). Mussolini séduise les
classes moyennes et la petite bourgeoisie inquiète du spectre révolutionnaire. Le Parti
propose à ces milieux souvent modestes des occasions de promotion.
Raymond Aron (philosophe, sociologue, politologue, journaliste français) écrivit : « Le
fascisme ne fut jamais totalitaire. » Au contraire, pour Emilio Gentile(professeur
d'histoire contemporaine à l'université de Rome « La Sapienza ».Ses
travaux portent principalement sur le fascisme italien, le totalitarisme
et le concept de religion politique), le fascisme fut le premier totalitarisme du
XXe siècle. Confrontation des points de vue.
1
Le totalitarisme désigne le fonctionnement de tout Etat qui prétend régler non seulement
la vie publique mais aussi la vie privée des individus. Les constantes d’un tel régime
sont l’existence d’un parti unique, l’exercice d’un monopole idéologique, l’extension de
ce monopole et des prérogatives de l’Etat dans le domaine privé, la militarisation de la
vie politique, l’absence de séparation entre l’Etat et la société civile et enfin
l’instauration d’un appareil de terreur visant à la domination totale des individus. Cette
définition s’applique-t-elle au fascisme historique?
Raymond Aron soulignait que la vie culturelle fut relativement libre sous le fascisme. Ce
dernier ne visait en effet pas à façonner, à dicter l’inspiration, le style et les idées des
œuvres intellectuelles. une architecture moderne parvint à se développer tout à fait
librement. Quant aux artistes futuristes, bien que fascistes, ils travaillèrent selon leurs
goûts, sans se soumettre à des consignes officielles.
Sur le plan culturel encore, la période fasciste fut longtemps classée, dans le domaine
cinématographique, comme celle des films de propagande. En réalité, elle se révéla plus
complexe et plus diverse. La censure du cinéma n’était pas vigilante.
Un groupe d’intellectuels antifascistes parvint à publier dans la presse une réponse à un
« Manifeste des intellectuels fascistes » afin de dénoncer l’engagement de leurs
confrères. La publication d’un tel document aurait été impossible dans des régimes
authentiquement totalitaires, comme l’URSS ou l’Allemagne nazie. Les universités,
l’Eglise, de très nombreuses entreprises artisanales et commerciales, les exploitants
agricoles purent garder une indépendance relative mais certaine.
Mais Emilio Gentile souligne cette remarque de 1938 d’un observateur communiste :
« Il n’y a pas moyen d’y échapper. Celui qui vit en Italie se doit d’arborer l’étiquette
fasciste. » En 1941, le fascisme contrôlait totalement la population. Le 31 juillet 1924 fut
mis en place un ministère de la Presse et de la Propagande. La plupart des journaux
d’opposition fut supprimée et les grands quotidiens nationaux furent mis au pas. Les
journalistes étaient organisés au sein d’un syndicat fasciste et c’est de ce syndicat
qu’étaient issus les directeurs des quotidiens. Cependant, une réelle résistance existait.
1
Au vu de tous ces éléments de réflexion, quelle conclusion pourrait-on tirer ? On ne peut
certainement pas placer le fascisme sur le même plan que le totalitarisme. Le fascisme
n’est jamais allé aussi loin dans l’horreur et dans le mal. Des zones de liberté, relative,
certes, existaient. Il n’est donc pas possible de considérer le fascisme comme un
totalitarisme au sens plein. Il appartient au domaine des régimes antidémocratiques, mais
pas non plus à celui des totalitarismes les plus violents et les plus meurtriers que
l’histoire n’ait jamais connu.
III- Le fascisme en Europe
A- Le fascisme en Italie :1- La montée du fascisme
Benito Mussolini accède à la tête du gouvernement italien en octobre 1922.
Dans les semaines qui suivent, il se fait attribuer les pleins pouvoirs par la Chambre des
députés et le Sénat. Enfin, il modifie les lois électorales en vue de donner à son parti, le
Parti National Fasciste, la majorité parlementaire que les électeurs s'obstinent à lui
refuser.
En avril 1924, grâce à cette loi mais aussi aux subsides patronaux et aux manœuvres
d'intimidation des miliciens fascistes (les Chemises noires), le parti de Mussolini
recueille 65% des suffrages et devient majoritaire à la Chambre des députés.
Les Chemises noires n'hésitent plus à brutaliser les opposants. Le 10 juin 1924, ils
enlèvent en pleine rue le chef du parti socialiste à la Chambre des députés, Giacomo
Matteotti (39 ans), principal opposant à Mussolini. On ne retrouvera son cadavre que
deux mois plus tard. Cet assassinat provoque une vague d'indignation en Italie et à
l'étranger. Le fascisme perd une bonne part de la sympathie qu'il s'était acquise dans les
milieux intellectuels et politiques.
1
Mussolini, qui n'avait pas souhaité la mort de Matteotti pas plus que d'aucun autre
opposant, n'en couvre pas moins les responsables. Le 3 janvier 1925, il revendique la
responsabilité de l'enlèvement ! C'est sa façon d'annoncer la mise en place d'une
dictature.
Pour mettre fin aux protestations, son ministre de la Justice Rocco promulgue à
l'automne 1926 des lois de défense de l'État, dites «lois fascistissimes». Elles instaurent
un parti unique, le parti fasciste évidemment, établissent la censure, suppriment les
syndicats et mettent en place une police politique, l'OVRA.
Le roi reste en place mais c'en est fini du régime parlementaire. On peut dès lors parler
de dictature.
2- Le développement du fascisme italiena- L'État fasciste
Dès lors, le régime mussolinien va devenir le modèle de l'État «totalitaire», ainsi appelé
parce que tout est soumis à l'État. Face à ce dernier, l'individu ne compte pas, il n'est
rien.
L'État est personnifié par la personne de Mussolini, surnommé le «Duce» (en français, le
Guide, d'après une racine latine qui signifie conduire et que l'on retrouve dans
conducteur... ou duc). La propagande du régime encourage le culte de la personnalité par
le biais de tous les nouveaux médias (affiches, photos, cinéma, radio, parades....). «Il
Duce ha sempre ragione» (Le Duce a toujours raison), l'un des slogans les plus rabâchés,
témoigne du côté quelque peu ridicule de la mise en scène fasciste.
Mussolini est épaulé par le Grand Conseil fasciste, constitué de fidèles militants et de
personnalités ralliées au régime. Toutes les administrations sont noyautées par les
membres du parti fasciste.
1
Dans les faits, les fonctionnaires soucieux de leur carrière s'inscrivent au Parti même s'ils
n'en partagent pas la doctrine. Très vite, le Parti fasciste arrive à compter 3 millions de
membres et, trop lourd, perd son efficacité. Sa Milice arrivera à compter 700.000
membres.
Les travailleurs sont encadrés par les corporations professionnelles, établies par la loi du
3 avril 1926 et la Carta del Lavoro, ou Charte du Travail, fondée le 21 avril 1927. Ces
corporations, qui réunissent patrons et salariés sous l'égide de l'État, mettent en place la
législation sociale qui jusque-là faisait défaut à l'Italie.
En-dehors du travail, les adultes sont encadrés dans une organisation fasciste appelée
Opera nazionale Dopolavoro (Après le travail), qui gère les stades, les maisons de la
culture,...
Les jeunes ne sont pas oubliés. Ils sont embrigadés dès l'âge de 4 ans dans l'Opera
Nazionale Balilla (du nom d'un jeune héros génois qui en 1746 avait donné le signal de
la révolte contre les Autrichiens). On leur enseigne les règles de la vie sociale ainsi que
l'amour de la patrie et le maniement des armes.
Les récalcitrants sont emprisonnés ou relégués dans les îles Lipari, dans la mer
Tyrrénienne, qualifiées non sans quelque exagération de «bagnes de feu»... Rien à voir,
notons-le, avec la répression meurtrière et les massacres de masse que connaît le régime
communiste au même moment en URSS.
L'objectif affiché de la propagande fasciste est l'avènement d'un «Homme nouveau»,
héritier des valeurs viriles de la Rome antique et porteur d'une conscience nationale
italienne (sans aucun relent raciste, soulignons-le).
Un demi-siècle après l'unification politique de la péninsule italienne, cette conscience
nationale reste à inventer.
1
Mussolini s'y emploie en exaltant à tout va la grandeur de la civilisation latine (le turc
Moustafa Kamal, son émule, n'agit pas différemment). Il prolonge son action dans le
domaine économique.
b- Une politique dirigiste
Quand Mussolini a pris le gouvernement de l'Italie en 1922, celle-ci était encore un État
fragile, écartelé entre un Nord industriel et un Sud arriéré, vidé de sa substance par
l'émigration vers les Amériques, tenu en faible estime par les autres puissances
européennes....
Sans s'embarrasser de circonvolutions, le Duce réforme tambour battant le pays. Il mène
une politique dirigiste tout en laissant les entreprises et les terres à leurs propriétaires
(pas question de les nationaliser comme en URSS).
Il lance de grands travaux en vue d'employer les chômeurs et d'améliorer les
infrastructures : construction de monuments, stades, logements, autoroutes.... L'Italie est
en 1923 le premier pays européen à se doter d'autoroutes (en dépit d'un parc automobile
très restreint).
En 1933, le gouvernement crée une société à capitaux publics, l'IRI (Istituto per la
Ricostruzione Industriale), en vue de financer et soutenir le développement de
l'industrie, avec un réel succès.
Le gouvernement est moins inspiré dans son souci d'autarcie. Par fierté nationale,
Mussolini veut en effet que l'Italie se suffise à elle-même en matière agricole. Il lance en
grande pompe la «bataille du blé» en 1925.
Les marais Pontins, près de Rome, sont asséchés et bonifiés (tranformés en terres
agricoles). Ces terres et beaucoup d'autres sont consacrées à la culture du blé... au
détriment de cultures d'exportation plus rentables (agrumes....).
1
Pour accroître la puissance de l'Italie, Mussolini encourage la natalité par des aides
publiques aux familles nombreuses et un gros effort de propagande. Il interdit aussi
l'émigration. De 1929 à 1945, le pays voit sa population passer de 38 millions à 45
millions d'habitants.
3-L’Italie delivrée du fascisme :
Le 10 juillet 1943, les Anglo-Saxons débarquent en Sicile. Ils débarquent également en
Calabre le 3 septembre et en Campanie le 9 septembre 1943. À Rome, c'est la panique.
Dans la nuit du 24 au 25 juillet 1943, le Grand Conseil fasciste relève Mussolini de sa
charge et le roi Victor-Emmanuel III l'assigne à résidence.
Le maréchal Badoglio prend la direction du gouvernement et s'empresse de négocier un
armistice avec les envahisseurs. Celui-ci est rendu public le 8 septembre 1943 dans la
plus grande confusion.
Hitler ne veut pas laisser l'Italie sortir de la guerre. Il dépêche 30 divisions de la
Wehrmacht en Italie pour neutraliser les troupes italiennes et contenir l'avance des Alliés.
Et malgré les ennuis que lui a causés Mussolini, il fait délivrer celui-ci à la faveur d'un
raid audacieux.
Empêché par le Führer de prendre sa retraite en Allemagne, Mussolini doit regagner très
vite l'Italie du nord et se mettre à la tête d'une éphémère et dérisoire «République sociale
italienne». Celle-ci est implantée à Salo, sur le lac de Garde (cette station thermale est le
pendant italien de... Vichy).
Pendant ce temps, les Anglo-Saxons piétinent sur la ligne Gustav.
Un corps expéditionnaire français est engagé en Italie dès novembre 1943, constitué
d'officiers de la France Libre et de soldats en majorité originaires d'Afrique du Nord,
1
sous les ordres du général Alphonse Juin. C'est à lui que revient l'honneur de débloquer
la situation par une manœuvre audacieuse autour du monastère du mont Cassin, entre
Naples et Rome, le 17 mai 1944.
Les Alliés font leur entrée à Rome le 4 juin suivant mais il leur faudra encore près d'une
année avant de libérer complètement l'Italie du nord. C'est seulement en avril 1945 qu'ils
peuvent lancer leur ultime offensive dans la péninsule.
Le 25 avril a lieu l'insurrection générale des partisans antifascistes. Le Duce est exécuté
par des partisans le 28 avril 1945, ainsi que sa compagne Clara Petacci. Hitler le suivra
dans la mort deux jours plus tard.
B- Le nazisme en Allemagne :
1- La monté du nazisme en Allemagne :
Ce n’est qu’en octobre 1918, alors que l’on ne pouvait plus douter de la défaite militaire
de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, qu’eut lieu un changement
constitutionnel décisif : le Chancelier dépendait désormais de la confiance que lui
accordait le Reichstag. Cette démocratisation devait inciter les démocraties occidentales
victorieuses à dicter des conditions moins rigoureuses pour conclure la paix et prévenir
une révolution venue d’en bas. Cette tentative resta sans succès. Les opposants à la
démocratie avaient désormais toute latitude pour dénoncer le système parlementaire
comme étant un système « occidental » et « non allemand ».
Les réformes d’octobre n’existant que sur le papier, la révolution venue d’en bas
éclata en novembre 1918 ; en effet, une grande partie de l’armée n’était pas disposée à se
soumettre à un pouvoir politique incarné par un gouvernement responsable devant le
Parlement. Mais on ne saurait compter la révolution allemande de 1918-19 parmi les
grandes révolutions classiques de l’histoire mondiale : en 1918, l’Allemagne était déjà
trop « moderne » pour une transformation politique et sociale radicale, à la manière de la
1
révolution française de 1789 ou de la révolution russe en octobre 1917. Dans un pays qui
connaissait depuis un demi siècle le droit de vote égal et général pour les hommes, on ne
pouvait pas envisager la création d’une dictature révolutionnaire visant à éduquer le
peuple. Seul un approfondissement de la démocratie entrait en ligne de compte.
Concrètement, cela signifiait accorder le droit de vote aux femmes, démocratiser le droit
de vote dans les différents Etats, cantons et communes, et imposer définitivement le
principe d’un gouvernement responsable devant le Parlement.
Depuis 1919, l’Allemagne devient une république démocratique, plus avancée
même que la France (ex : Vote des femmes). Le Nazisme s’est imposé en peu de
temps et par les élections : Comment donc expliquer une telle dérive ?
La république de Weimar : 1919–1933
La continuité entre l’Empire et la République de Weimar, telle qu’elle émergea de
la chute de la monarchie en novembre 1918 et des élections à l’Assemblée constituante
en janvier 1919, était remarquable. D’une certaine manière, l’institution du monarque
persistait sous une autre forme : le président du Reich élu par le peuple était doté de
telles compétences que des contemporains parlaient déjà d’un « ersatz impérial » ou
d’un « empereur de rechange ». On n’assista pas non plus à une rupture morale avec
l’Empire. Il n’y eut pas de réflexion sérieuse sur la responsabilité de la guerre bien que
les documents allemands aient été explicites : le gouvernement impérial avait
intentionnellement aggravé la crise internationale surgie après l’assassinat de l’héritier
du trône d’Autriche-Hongrie à Sarajevo le 28 juin 1914, portant ainsi une responsabilité
majeure dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Cette absence de
discussion sur la responsabilité de la guerre nourrit le mythe de l’innocence de
l’Allemagne en la matière. Avec la légende du coup de poignard dans le dos (selon
1
laquelle la trahison à l’intérieur aurait conduit à la défaite allemande), elle contribua à
miner la légitimité de la première démocratie allemande.
Le traité de Versailles, que l’Allemagne signa le 28 juin 1919, fut ressenti par
presque tous les Allemands comme une injustice criante en raison des amputations
territoriales, en particulier au profit de la Pologne nouvellement créée, en raison de la
charge que représentaient les réparations, de la perte des colonies et des restrictions
militaires, toutes conditions fondées sur la responsabilité de l’Empire allemand et de ses
alliés dans l’éclatement de la guerre. On estimait également injuste que l’on interdit à
l’Autriche de s’unir à l’Allemagne. Après qu’ait disparu le principal obstacle à la
réalisation de la grande Allemagne avec le déclin de la monarchie des Habsbourg, les
gouvernements révolutionnaires à Berlin et à Vienne s’étaient prononcés en faveur d’une
réunion immédiate des deux républiques germanophones. Ils pouvaient être certains de
la popularité de cette demande dans les deux pays. Cette interdiction inscrite dans les
traités de Versailles et de Saint-Germain ne parvint pas à endiguer la résurgence du rêve
d’une grande Allemagne. Il s’associait à l’idée de recréer le vieil empire ; comme
l’Allemagne était vaincue sur le plan militaire et souffrait des conséquences de cette
défaite, elle n’en était que plus sensible aux attraits d’un passé paré des plus belles
couleurs.
Après 1918, les forces politiques de droite, surtout, se référaient à cet héritage et
attribuaient une nouvelle mission à l’Allemagne : elle devait être en Europe le fer de
lance de la lutte contre la démocratie occidentale et le bolchevisme oriental. Cette
démocratie parlementaire qu’était la République de Weimar n’a vécu que onze ans. Fin
mars 1930, le dernier gouvernement majoritaire conduit par le socialdémocrate Hermann
Müller éclata en raison d’un conflit sur la réforme de l’assurance-chômage. A la place de
la grande coalition au pouvoir, un cabinet conservateur minoritaire fut constitué sous la
direction de Heinrich Brüning, membre du parti catholique Zentrum. A partir de l’été
1930, ce cabinet gouverna par décrets émis par le président du Reich, le vieux maréchal
1
Paul von Hindenburg. Après que le NSDAP d’Adolf Hitler fut devenu le deuxième parti
lors des élections au Reichstag le 14 septembre 1930, la social-démocratie représentée
par le SPD, qui était encore le parti le plus puissant, se mit à tolérer le gouvernement
Brüning. Elle voulait éviter un nouveau glissement à droite dans l’Empire et préserver la
démocratie en Prusse, le plus grand Etat allemand, où le SPD gouvernait avec les
démocrates et le Zentrum catholique, le parti de Brüning. Depuis l’instauration d’un
système de décrets pris par le président de l’Empire, le Reichstag disposait de moins de
compétences comme organe législatif que dans la monarchie constitutionnelle de
l’Empire. Cet affaiblissement du Parlement représentait une large exclusion des électeurs
et favorisait l’essor des forces anti-parlementaires de droite et de gauche.
Hitler, son parti, ses idées : 1933–1945
Depuis que les sociaux-démocrates soutenaient Brüning, Hitler pouvait présenter
son mouvement comme étant la seule véritable alternative populaire à tous les types de«
marxisme », qu’il soit bolchevique ou réformiste. Il pouvait à la fois mobiliser les
ressentiments contre la démocratie parlementaire, qui avait effectivement échoué, et
réclamer le droit de participation du peuple garanti depuis l’époque de Bismarck par le
droit de vote, auquel les trois régimes présidentiels – Brüning, Papen et Schleicher au
début des années 1930 – avaient enlevé toute efficacité politique. Hitler n’est pas arrivé
au pouvoir à la suite d’une grande victoire électorale, mais il ne serait pas devenu
chancelier de l’Empire s’il n’avait pas été à la tête du parti le plus puissant en janvier
1933. Lors des dernières élections au Reichstag pendant la République de Weimar, le 6
novembre 1932, les nazis avaient perdu deux millions de voix par rapport aux élections
du 31 juillet 1932, alors que les communistes avaient obtenu 600 000 voix de plus et le
nombre mythique de 100 sièges au Reichstag. Le succès des communistes (KPD) attisait
la crainte d’une guerre civile. Cette crainte devint le meilleur allié d’Hitler, en particulier
auprès des élites dirigeantes conservatrices. C’est grâce à leur intervention auprès de
Hindenburg que le président de l’Empire nomma Hitler chancelier le 30 janvier 1933, le
1
plaçant à la tête d’un gouvernement en majorité conservateur. La persécution des
dissidents n’aurait pas suffi pour s’imposer au pouvoir pendant les 12 ans que dura le
IIIe Reich. Hitler obtint le soutien d’une grande partie de la classe ouvrière car il parvint
à résorber un chômage massif en quelques années, grâce surtout à une reprise stimulée
par une politique de réarmement
2- L'Allemagne sous le nazisme :
Hitler savait jouer avec virtuosité, avait un impact important sur les Allemands
cultivés. Hitler avait besoin de leur soutien pour faire de l’Allemagne une grande
puissance européenne ; quant à eux, ils avaient besoin de ce Führer charismatique car
personne d’autre ne semblait être en mesure de réaliser leur rêve d’un grand empire
allemand.
Dans les couches cultivées et possédantes, chez les paysans, les petits
commerçants et les artisans, les préjugés antisémites étaient répandus mais les exactions
anti-juives mal vues. Pourtant, la privation des Juifs de leurs droits par les lois de
Nuremberg en septembre 1935 ne souleva guère de protestation puisque la forme légale
était respectée. Les actes de violence de la « nuit de cristal » le 9 novembre 1938 étaient
impopulaires ; par contre, la confiscation des biens des Juifs – une immense
redistribution de la richesse dont on ressent les effets aujourd’hui encore – ne l’était pas.
On en savait plus que le régime souhaitait sur l’Holocauste, l’assassinat systématique
parfaitement organisé sur le plan bureaucratique et industriel, de six millions de Juifs
européens.
Les Gitans, les Tziganes, les homosexuels et tous ceux jugés « indésirables » ou «
indignes de vivre » furent également victimes des nazis. En application d’un programme
d’extermination difficilement imaginable, toutes ces personnes furent humiliées,
exploitées, torturées et tuées dans les usines de la mort ou les camps de concentration.
1
Ladiffusion d’une idéologie antisémite et raciste, la privation progressive des Juifs de
tous leurs droits, la confiscation de leurs biens et leur ghettoïsation avaient précédé leur
assassinat. Toutes les instances de l’Etat contribuèrent directement ou indirectement à
l’Holocauste, de même que les élites militaires, industrielles, bancaires et scientifiques.
Chronologie de l’installation de la dictature nazie :
Avant même leur prise du pouvoir, les nazis persécutaient les juifs allemands.
Après janvier 1933, l’antisémitisme devient une politique officielle et prioritaire
de l’état nazi
1933 : Campagnes de boycott des magasins et entreprises juives
1935 : LOIS DE NUREMBERG : séparation raciale définitive des juifs et des
aryens
1935-1939 : Série des lois d’exclusions sociales, professionnelles et spatiales (EX
: Métiers, parcs, magasins interdits aux juifs, suppression du permis de
conduire…)
Novembre 1938 : Kristall Nacht( « nuit de cristal ») une émeute anti juive est
organisée dans toute l’Allemagne par les Nazis (synagogues brûlées, juifs tués,
arrêtés et envoyés dans les camps de concentration). A partir de cette date, la
violence anti-juive devient légale.
La politique de « pureté de la race » a aussi des conséquences pour la population
non juive : Les handicapés mentaux sont éliminés discrètement à partir du début
de 1939.
La deuxième guerre mondiale comme conséquence : 1939
1
Pour appliquer sa politique d’expansion par la guerre, A.Hitler a besoin de casser
les obligations du traité habilement, il agit progressivement sans réactions fortes de la
SDN, de la France et du R.U :
1935 : rétablissement du service militaire
1936 : remilitarisation de la Rhénanie
1936/1939 : intervention en Espagne aux côtés de Mussolini et de Franco
Mars 1938 : ANSCHLUSS : annexion de l’Autriche
Ce projet est appuyé par un programme de réarmement massif lui aussi en
violation du traité de Versailles.
En 1938, Hitler réclame le rattachement des Sudètes à l’Allemagne. Malgré
l’importance de la Tchécoslovaquie, France et R.U préfèrent négocier et cèdent lors de la
conférence de Munich le 30/09/38. Ces accords ne sont même pas respectés et Hitler
envahit Prague et sa région : La Tchécoslovaquie a cessé d’exister.
La France et le R.U ont enfin compris la réalité du danger nazi et accélèrent leur
réarmement.
En envahissant la Pologne le 1er septembre 1939, Hitler déclenche la Seconde
Guerre mondiale. La France et le R.U déclarent la guerre à l ‘Allemagne dans les jours
qui suivent. Elle coûtera la vie à 60 millions de personnes et détruira une grande partie
de l’Europe et de l’est de l’Asie.
3-Déclin du nazisme en Allemagne : 1945
Dans l’histoire de l’Allemagne, l’effondrement du grand Reich de Hitler en mai
1945 représente une césure bien plus profonde que la fin de l’Empire en novembre 1918.
L’Empire avait subsisté en tant que tel après la Première Guerre mondiale. Après
la capitulation sans condition à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les quatre pays
d’occupation
1
Les Etats-Unis, l’Union soviétique, la Grande- Bretagne et la France – assumèrent
le pouvoir et décidèrent de l’avenir de l’Allemagne. Contrairement à 1918, l’élite
politique et militaire fut chassée du pouvoir et, dans la mesure où ses représentants
vivaient encore, mise en accusation devant le tribunal militaire international de
Nuremberg (procès de Nuremberg). Les grands propriétaires fonciers à l’est de l’Elbe
avaient – plus que toute autre élite dirigeante – contribué à la chute de la République de
Weimar et au transfert du pouvoir à Hitler. Ils perdirent leurs biens en raison, d’une part,
de la séparation des territoires à l’est de l’Oder et de la Neisse et de leur placement sous
administration polonaise (ou soviétique dans le cas du nord de la Prusse orientale) et,
d’autre part, en raison de la « réforme agraire » dans la zone d’occupation soviétique.
Après 1945, la légende voulant que l’Allemagne n’ait aucune responsabilité dans
l’éclatement de la guerre et celle du coup de poignard dans le dos ne trouvèrent guère
d’écho, contrairement à ce qui s’était passé après 1918. Il était manifeste que
l’Allemagne nazie avait provoqué la Seconde Guerre mondiale et n’avait pu être vaincue
que de l’extérieur grâce à la supériorité des forces alliées. Dans la Première comme dans
la Seconde Guerre mondiale, la propagande allemande avait présenté les démocraties
occidentales comme des ploutocraties impérialistes, et le régime allemand Comme
l’expression de la plus grande justice sociale. Après 1945, de nouvelles attaques contre
la démocratie occidentale auraient été insensées. Le prix que l’on avait payé pour avoir
méprisé les idées politiques de l’Ouest était trop élevé pour qu’un recours aux slogans du
passé puisse avoir du succès.
IV. Evolution et tendances actuelles du fascisme et du néofascisme :
1-Evolution du fascisme dans les différents pays européen :
Les innombrables mouvements, plus ou moins inspirés de l’exemple
mussolinien, qui se développent, surtout après 1930, dans tous les pays européens
s’inscrivent dans la même perspective. Il convient de citer la Phalange espagnole de José
Antonio Primo de Rivera, le rexisme belge de Léon Degrelle, les Gardes de fer du
Roumain Codréanu, le Mouvement britannique d’Oswald Mosley, etc. En France même, le
1
fascisme se trouve représenté par quelques «ligues» comme le Francisme ou la Solidarité
française; il s’étend, d’autre part, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans certains
milieux intellectuels, dont Robert Brasillach et Drieu La Rochelle constituent les meilleurs
interprètes.
La multiplicité des mouvements fascistes apparus en Europe entre 1919 et 1939,
si elle donne la mesure de l’ampleur du phénomène, permet toutefois d’y déceler quelques
nuances. À cet égard, un certain nombre de critères de différenciation peuvent être établis, à
partir desquels il est possible de dresser une typologie des différents fascismes.
Il faut d’abord tenir compte du contexte historique. Les mouvements fascistes
apparaissent dans des pays différents, à des dates différentes et dans des circonstances
différentes. Ils portent donc tout naturellement la marque des traditions politiques et
idéologiques des pays dans lesquels ils se développent. Beaucoup d’observateurs
contemporains ont insisté sur le caractère spécifiquement italien du fascisme mussolinien;
d’autres sur les sources spécifiquement germaniques du national-socialisme allemand. Ces
mouvements ne peuvent manquer, d’autre part, d’être influencés par les problèmes
particuliers du temps et de la société dans lesquels leur idéologie s’est trouvée élaborée.
Le contenu doctrinal peut également varier. Des facteurs essentiels comme
le racisme et l’antisémitisme ne se retrouvent pas au même titre dans tous les fascismes
européens; d’autre part, les divers mouvements n’ont pas toujours la même attitude à l’égard
des droits de la personne humaine ou des problèmes religieux. Si le national-socialisme
allemand, par exemple, se montre violemment hostile aux Églises chrétiennes, ce n’est le
cas ni du phalangisme espagnol, ni des Gardes de fer roumains.
Les composantes sociales des mouvements fascistes peuvent aussi
présenter d’importantes divergences. Le pourcentage respectif des éléments bourgeois,
ouvriers et paysans varie selon les dates et selon les pays. La prédominance agraire est
sensible dans le fascisme roumain, alors que le fascisme norvégien présente une importante
base ouvrière.
1
Enfin, le degré de contestation révolutionnaire à l’égard de l’ordre établi
n’est pas toujours le même: certains mouvements fascistes peuvent se trouver en opposition
violente avec les partis conservateurs; d’autres, au contraire, se présentent comme des
défenseurs de l’ordre social traditionnel et associent leur action à celle des forces
conservatrices anciennes. Le fascisme italien lui-même, très proche, dans les premiers mois
de son existence, de l’idéologie du syndicalisme révolutionnaire, apparaît ensuite comme le
garant de l’ordre social menacé.
a. Le Faisceau :
Le Faisceau (1925-1928), dont le nom fait référence au fascisme italien, fut le premier
parti fasciste français.
Le Faisceau fut fondé au terme d'une réunion salle Wagram le 11 novembre 1925 par
Georges Valois et Jacques Arthuys, à la suite d'une scission avec l'Action française dont
ils jugeaient les positions archaïques. Sa direction rassemblait Georges Valois, Jacques
Arthuys (vice-président), le lieutenant André d'Humières (délégué général et responsable
de l'organisation paramilitaire), Philippe Barrès (délégué à la propagande, fils de Maurice
Barrès) et Serge André (administrateur).
Structure :
Le parti était composé de quatre « faisceaux » :
le « Faisceau des combattants » ou « légions », regroupant les anciens combattants
de la Première Guerre mondiale et des guerres coloniales, organisés en
compagnies, sections et groupes ;
le « Faisceau des producteurs », composé de corporations ;
le « Faisceau des jeunes » avec les « Jeunesses fascistes » et le « Faisceau
universitaire » ;
Le « Faisceau civique ».
1
Le Faisceau disposait d'un journal (Le Nouveau Siècle, fondé le 26 février 1925), d'un
uniforme et de rituels (défilés paramilitaires).
Cette ligue, qui se revendiquait ouvertement d'un fascisme inspiré du modèle italien,
entendait faire la synthèse du nationalisme et du socialisme, c'est-à-dire d'instaurer une
dictature nationale au-dessus de toutes les classes sociales, avec un chef proclamé par les
anciens combattants (supposés représenter une élite morale) et acclamé par la foule. Il
s'agissait de combiner un modèle antiparlementaire, dominé par un exécutif fort, avec un
syndicalisme totalement libre (d'où différence fondamentale avec le fascisme italien).
L'idée d'une forme politique dominée par un pouvoir exécutif puissant et personnifié par
le chef de l'Etat (nécessairement un homme d'action) qui aurait pour base électorale les
déçus du parlementarisme constituait déjà le projet des boulangistes en 1889.
De telles idées ont permis au Faisceau de recruter des intellectuels attirés par l'aspect
alors moderne, jeune, non-conformiste et révolutionnaire de ce fascisme à la française
(Philippe Lamour, Philippe Barrès, Paul Nizan).
b. Le mouvement britannique :
Le brillant ministre britannique Oswald Mosley constate l'échec du libéralisme politique
des années 1930 et participe à la volonté fasciste de briser le libéralisme bourgeois, le
socialisme prolétarien et marxiste, les antagonismes de classes.
Mosley s'emploie ainsi à entraîner le Parti travailliste vers le national-socialisme, il
constituera la British Union of Fascists. En mars 1931, il jette les bases d'une nouvelle
formation politique, le New Party, qui évolue progressivement vers le fascisme.
La British Union of Fascists (BUF, en français Union britannique des fascistes) était un
parti politique d'inspiration fasciste, fondé le 1 er octobre 1932, par Oswald Mosley suite à
une entrevue avec Benito Mussolini, l’union britannique des fascistes se dota rapidement
de tout le décorum de l'époque : un siège (la Maison noire), un hebdomadaire (La
1
Semaine fasciste, puis La Chemise noire, puis de nouveau Action), un service d'ordre
militarisé (les Chemises noires). En 1934, le mouvement comptait déjà 40 000 adhérents.
c- La Phalange espagnole :
La Phalange est une organisation politique fascisante prône la constitution d’un État
nationaliste .fondé le 29 octobre 1933 par José Antonio Primo de Rivera, fils de Miguel
Primo de Rivera, ancien dictateur d'Espagne de 1923 à 1930 ,ce partie tire son nom des
formations militaires de la Grèce antique et s’inspire du fascisme italien, Il monte une
structure embryonnaire sous le nom de Mouvement Syndicaliste Espagnol (MES) il
affiche que son mouvement est en rupture avec les institutions en place et appelle à un
renouveau profond de la politique espagnole. Il rejette à la fois le capitalisme comme
solution économico -sociale et souligne les défauts du parlementarisme. Il propose une «
conception nouvelle de l’homme et de la société » qui s’illustre en éléments fondateurs :
• Irrévocable unité de l’Espagne
• Disparition des partis politiques
• Respect des valeurs éternelles de la personne humaine
• Participation du peuple au pouvoir a travers des entités naturelles (famille, la commune,
la corporation)
• Défense du travail de tous et pour tous
• Respect de l’esprit religieux, clé de voûte de l’histoire de l’Espagne ; mais néanmoins
distinction de l’Eglise et de l’Etat
• Restitution à l’Espagne du sens universel de sa culture et de son histoire
• La violence après avoir épuisé tous les autres moyens
• Une nouvelle manière d’être : « Il faut adopter dans la vie entière l’esprit de service et
de sacrifice, le sens ascétique et militaire de la vie »
Après avoir tisser un premier réseau de militants au travers du pays, Le 13 février 1934
Jose Antonio unifie son mouvement avec les J.O.N.S, dirigé par Ramiro Ledesma Ramos.
1
De nature révolutionnaire, la phalange espagnole devient la F.E. de las
J.O.N.S. « Phalange espagnole traditionaliste et les Juntes d’offensive nationale-
syndicaliste ». Ils sont 2500 militants. A la veille des élections de février 1936, ils sont 12
à 15 000 membres. les J.O.N.S rejette toute connivence avec les monarchistes. Cette
fusion permet d’encrer la phalange sur une troisième voie alternative à la gauche
anarchiste et / ou marxiste et à la droite conservatrice.
Contraint plus qu'enthousiaste, Primo de Rivera rejoint au dernier moment la conspiration
militaire et la rébellion nationaliste qui tente un coup de force le 17 juillet 1936, marquant
le début de la guerre civile espagnole.
c. La Garde de fer :
C’est le parti fasciste roumain qui s’appuie sur un antisémitisme combatif et après 1933,
sur la propagande nationale- socialiste. La Garde de fer est fondée par un jeune capitaine,
Corneliu Zelea Codreanu le 24 juillet, et dirigée par lui même jusque sa mort en 1938,
ses adhérents ont continué, malgré les divers changements de nom de l'organisation, à se
référer au nom de « Légionnaires » et du Mouvement légionnaire
Dans la première partie de son histoire, la Garde de Fer est un mouvement très
minoritaire et persécuté par le pouvoir de la monarchie parlementaire roumaine, pro-
alliée et membre de la Petite Entente. Il séduisit surtout des étudiants et des jeunes
d'origine modeste, révulsés par la corruption et facilement manipulables. La police royale
en emprisonna beaucoup et en abattit quelques-uns lors de plusieurs incidents. Cela
radicalisa les Légionnaires qui basculèrent dans la violence politique et raciste.
Dans le contexte de l'ascension des fascismes dans toute l'Europe, la Garde de Fer
commence alors à séduire des électeurs (d'autant que n'étant pas athée, mais au contraire
chrétienne affichée, elle ne choque pas les anciennes générations et notamment les
anciens combattants) et en 1937, elle devient le 3e parti au Parlement. En réponse, en
février 1938, le roi Carol II dissout le parlement.
1
Les chefs de la garde de fer sont traduits devant les tribunaux, Codreanu condamné a
neufs ans de prison est abattu a la fin de 1938 au cours d’une tentative d’évasion, en
1939, le président du conseil, Calinesco, tombe sous les balles de la garde de fer ,celle ci
prendra sa revanche complète, en 1940 avec l’arrivé au pouvoir du maréchal Ion
Antonescu, qui imposera au pays l’abdication du roi Charles II , l’alliances allemande et
l’antisémitisme systématique.
d. Le rexisme en belge :
Un des plus importants mouvements politique d'extrême droite d'avant-guerre en
Belgique francophone est Rexisme, il créé par Léon Degrelle, Il était proche du fascisme
italien.
Le Rexisme devint un réel mouvement politique, rival du parti catholique, lors des
élections législatives du 24 mai 1936. Après un véritable succès électoral, le mouvement
rexiste subit une lourde défaite le 11 avril 1937, lorsque Degrelle fut battu par Paul Van
Zeeland lors d'une élection législative à Bruxelles. Marginalisé dans la vie politique belge
et en proie à de graves divisions internes, Rex devint de plus en plus fasciste et fut le
symbole de la collaboration belge avec l'occupant allemand.
Rex s'établit en tant que parti en 1936, année où il obtint vingt et un sièges à la Chambre
des représentants. Très vite après l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en Allemagne, il
commença à s'allier avec les intérêts allemands, à incorporer un antisémitisme de style
fasciste dans son programme et à recevoir des aides financières des partisans du
Troisième Reich.
Après la chute du Troisième Reich, Degrelle s'enfuit vers l'Espagne du generalísimo
Francisco Franco. Il fut jugé pour trahison envers la Belgique et fut condamné à mort par
contumace, mais les demandes formulées à l'Espagne pour l'extrader furent rejetées.
Degrelle mourut à Málaga en 1994.
1
La pensée rexiste n'est cependant pas éteinte et des mouvements tels que le Front de la
Jeunesse en sont les premiers héritiers maintenant incorporés dans le Front National
belge.
2- Le néofascisme :
Le terme néofascisme désigne les mouvements ou les tendances politiques d'extrême
droite postérieures à la Seconde Guerre mondiale, qui s'inspirent du fascisme italien
d'entre les deux guerres ou qui se revendiquent de cette idéologie.
Il se caractérise par le nationalisme, l'anticommunisme et l'opposition au système
parlementaire et à la démocratie libérale.
Le nom « néofascisme » a pu être appliqué à tous les mouvements politiques se
revendiquant plus ou moins de cette idéologie mais étant postérieurs à la Seconde Guerre
mondiale. Le néofascisme est parfois assimilé ou confondu avec le néonazisme, et le
qualificatif peut être attribué par leurs opposants à divers mouvements nationalistes,
nationaux-révolutionnaires ou nationaux-bolchéviques ou, plus largement, d'extrême-
droite. Le qualificatif de néofasciste, comme celui de fasciste, demeure d'un usage
polémique, et n'est pas toujours explicitement revendiqué par les mouvements rangés
dans cette catégorie.
Des tentatives de confédérations européennes des mouvements néofascistes ont eu lieu
sans grand succès, en 1949 avec le Front européen de libération animé au Royaume-Uni
par l'américain Francis Parker Yockey, puis en 1951 avec le Mouvement social européen,
qui subit la même année une scission avec la naissance du Nouvel ordre européen. Jeune
Europe, créé en 1962, fait figure de tentative comparable, mais tendant davantage vers
l'activisme violent.
a. Italie :
1
Le mouvement le plus important en Italie été le Mouvement social italien (MSI), fondé
en 1946 et reconnu par le néofascisme. le MSI a échappé à la sanction judiciaire visant la
reconstitution du Parti national fasciste, et a connu une longue présence sur la scène
politique italienne, le MSI a renoncé progressivement à ses référents néofascistes pour
devenir en 1995 Alliance nationale, parti politique de droite plus modérée.
b. France :
le courant néofasciste a été représenté par des mouvements comme Jeune Nation et
L’Œuvre française, fondés respectivement en 1949 et en 1968 par Pierre Sidos, ainsi que
par l'éphémère Parti nationaliste, créé en 1958 et dissout au bout de quelques jours.
Ordre nouveau a été, de 1969 à 1973, l'un des mouvements français les plus importants
pouvant être rattaché au néofascisme. Une partie de ses membres a participé à la création
du Front national, puis du Parti des forces nouvelles.
c. Royaume-Uni :
Au Royaume-Uni, l'un des principaux mouvements rattachés au néofascisme a été
l'Union Mouvement, animé par Oswald Mosley, déjà responsable avant-guerre de la
British Union of Fascists. Le parti a existé de 1948 à 1973.
Le qualificatif de néofasciste est parfois attribué à des mouvements comme le Parti
national britannique, ou le Front national britannique.
d. Espagne :
En Espagne, le néofascisme est surtout assimilé aux mouvements politiques se réclamant
du franquisme, comme Fuerza Nueva ou les différents partis se présentant comme
héritiers de la Phalange espagnole
3. La présence actuelle du Fascisme :
1
A la grande consternation des survivants de la seconde guerre mondiale, le fascisme
demeure vivant et il pourrait être prêt pour un nouvel dangereux réveil.
En effet, la défaite d’Hitler dans la seconde guerre mondiale signifiait la défaite militaire
du fascisme, mais une idéologie ne peut pas être vaincue par des militaires, car elle
renaisse et elle sort dans d’étranges formes nouvelles. Le scandale majeur de la pensé
contemporaine est que, malgré la première guerre mondiale et l’holocauste, le patrimoine
intellectuel du fascisme n’a jamais été répudié.
Le progrès de l’historiographie du fascisme au cours des trois dernières décennies s’est
soldé par une ample révision de l’image qu’avaient donné du phénomène les
interprétations dominantes jusqu’au début des années 1960.
On a assisté après cette période à un enrichissement continu des connaissances, à un
renouvellement profond des perspectives d’analyse, à une notable amplification des
thèmes et des domaines de recherche. Mais le progrès essentiel réside dans la différence
de sensibilité culturelle, dans la vision plus historique et plus réaliste, toujours moins
conditionnée par les schémas idéologiques et les préjugés politiques, avec lesquelles on
s’est mis à observer et analyser le phénomène fasciste dans toute la complexité de ses
aspects pour acquérir une conscience critique toujours plus grande de ce qu’il a été dans
l’histoire contemporaine.
Le renouvellement le plus significatif est peut être celui qui a touché l’étude de
l’idéologie du fascisme et, eu sens large, de sa culture. Les nouvelles recherches sur
l’univers idéologique et mythologique fasciste, toujours plus orientées vers l’analyse
concrète de la réalité historique, se sont accompagnées d’un débat, pas toujours exempt
d’abstractions et de verbosités, auquel ont participé des historiens et des spécialistes des
sciences sociales. Et la discussion porta, entre autres choses, sur le rôle que l’idéologie a
eu dans la formation et le succès du fascisme, sur ses matrices, ses contenus et sur le rôle
assigné à l’idéologie dans l’élaboration d’une définition théorique du phénomène fasciste.
1
Aujourd’hui le mot fasciste est essentiellement un populaire péjoratif utilisé pour décrire
quelqu’un qui est très patriote, un raciste, celui qui prône moins des politiques non-
socialistes, économiques ou une adhésion à fondamentaliste (ce qui signifie
fondamentaliste : c’est la croyance en une transcendance déité et absolue d’éthique).
Appeler quelqu’un de fasciste est une façon courante de diffamer un adversaire dans un
débat politique. Et ce qui est ironique, c’est ceux qui respectent aujourd’hui les croyances
principales du fascisme, sont extrêmement belliqueux si ils sont considérés comme des
fascistes.
Donc les renseignements sur la situation actuelle du fascisme dans le monde manquent de
cohérence. On entend parler du renouveau des ce mouvement en Allemagne, au Japon,
aux Etats-Unis, en Espagne et en Amérique latine.
Le nombre d’adhérents relativement modeste que comptent les partis fascistes rend toute
analyse de la situation actuelle extrêmement difficile ; n’attirant guère l’attention, ce
mouvement semble peu important. Néanmoins, les mouvements fondés par Hitler et
Mussolini firent des débuts forts obscurs et restèrent modestes pendant de longues
années. Aussi ne peut-on exclure la création d’un grand mouvement fasciste. Il est
important que pareil mouvement naisse en l’absence de conditions engendrant beaucoup
d’agitation, d’insatisfaction et de besoin d’ordre. Or ces conditions existent dans de
nombreux pays, dont les Etats-Unis. Des chefs populaires pourraient parfaitement surgir
dans un nombre illimité de pays et s’imposer par le biais de mouvement fasciste, qu’il
porte cette étiquette ou non.
Pour qu’un tel mouvement triomphe, il faudra davantage qu’une simple insatisfaction ou
qu’un désir d’ordre. Il faudra un sujet chargé d’un grand poids émotionnel, comme
l’inflation ou le problème racial.
Aussi serait-il faux de croire que le fascisme est mort, malgré l’absence apparente de
grands mouvements.
1
Aujourd’hui comme hier, la gauche ne peut lutter contre le fascisme car elle se place sur
le même terrain de la politique étatique et autoritaire. Les nouvelles formes autoritaires de
pouvoir naîtront de la décomposition du système politique démocratique. Les récentes
mobilisations antimondialisation, où se côtoient dans la plus grande confusion,
nationalismes et protectionnismes de toute sorte, montrent que le danger existe. Ce
nouveau fascisme n’est peut-être pas là où l’on croît le reconnaître. En tout cas, les
conceptions fascistes défendant la formation d’un grand empire Europe opposé au capital
financier américain, partagées par Francis Yockey et ses acolytes, sont loin d’être
éloignées de notre présent.
Le fascisme d’aujourd’hui : le post fascisme :
Les post fascistes tentent de réaliser quelque chose d’analogue. . Ils sont aidés par un
phénomène qui prévaut aujourd’hui : l’extrémisme du centre. Comment comprendre cette
contradiction ? Suite à l'effondrement du communisme il y a dix ans, le monde a connu
des bouleversements. Hier, la société bourgeoise était attaquée en permanence sur sa
droite et sur sa gauche ; aujourd'hui, seul le capitalisme est au bout du tunnel politique.
Le système économique international encourage le post-fascisme Les luttes pour des
salaires plus élevés ou de meilleures conditions de travail n'ont plus à faire face à la
violence ou aux briseurs de grève, mais se trouvent confrontées à la fuite des capitaux et
aux réprimandes des institutions financières internationales. Le seul choix restant aux
pauvres est le départ ou l'exode, et c'est la fonction du post-fascisme que de s'y opposer.
Les attaques contre le sous-prolétariat, où qu'il se trouve, donnent au post-fascisme sa
dimension populiste.
Les mouvements postfascistes existent partout, mais plus particulièrement en Europe
avec ses mouvements anti-immigrés. Cet extrémisme centriste, le post fascisme, ne
menace pas la démocratie libérale, mais il est incompatible avec l’idée des lumières de la
citoyenneté universelle. Le danger du post fascisme n’est pas le risque de l’autoritarisme,
mais la confiscation de la citoyenneté au seul profit d’une minorité.
1
Aujourd’hui, la situation est différente. La crise économique et politique est moins
profonde. Le patronat a plutôt besoin d’une politique forte et néolibérale au lieu d’une
politique protectionniste. Alors que le fascisme classique se basait sur le mécontentement
de la classe moyenne (les petits particuliers, les agriculteurs,...), ces couches pèsent
aujourd’hui beaucoup moins lourd dans la société. C’est en fonction de ce contexte que
l’on doit situer ce que l’on appelle aujourd’hui le post fascisme.
A cause de l’absence d’une base sociale active, les postfascistes se tournent vers le
populisme et l’électoralisme, vers le soutien passif. Cela se remarque très clairement avec
la défense d’un programme patronal et néolibéral mais qui peut surtout grandir grâce au
mécontentement contre la politique antisociale des partis traditionnels. Ainsi, de même
que la défaite du mouvement des travailleurs dans les années vingt et trente a créé
l’espace pour le fascisme, l’absence d’un parti large qui défende les intérêts des
travailleurs et de leurs familles est une opportunité pour le succès électoral des
postfascistes.
Le capitalisme et ses crises créent un contexte de pauvreté qui forme la base sur laquelle
des fascistes peuvent se construire.
Une lutte antifasciste ne peut être un succès que si le mouvement des travailleurs met en
avant une alternative face au système capitaliste.
Donc d’après l’étude des régimes fascistes d’Hitler (Allemagne), Mussolini (Italie),
Franco (Espagne), Suharto (Indonésie), et Pinochet (Chili), le Dr. Lawrence Britt
(Politologue) a trouvé qu'ils avaient 14 éléments en commun et qui caractérisent même le
fascisme moderne :
1. UN NATIONALISME PUISSANT ET CONSTANT : Les régimes fascistes ont
tendance à faire un usage incessant de maximes, slogans, symboles, et chants
patriotiques. Les drapeaux sont partout, ainsi que les symboles de drapeaux sur les
vêtements et les affichages publics.
1
2. LE MÉPRIS POUR LA RECONNAISSANCE DES DROITS DE LA
PERSONNE : Par peur d'ennemis et par besoin de sécurité, les gens dans les régimes
fascistes sont persuadés que les droits de la personne peuvent être ignorés dans certains
cas, " par nécessité ". Les gens ont tendance à regarder ailleurs ou même à approuver la
torture, les exécutions sommaires, les assassinats, les longues incarcérations de
prisonniers, etc.
3. L'IDENTIFICATION D'ENNEMIS OU DE BOUCS ÉMISSAIRES COMME
CAUSE D'UNITÉ : Le besoin d'éliminer la menace ou l'adversaire communément
perçus, minorités raciales, ethniques ou religieuses, libéraux, communistes, socialistes,
terroristes, etc., rassemble les gens dans une frénésie patriotique.
4. LA SUPRÉMATIE DE L'ARMÉE : Même quand les problêmes intérieurs sont
nombreux, l'armée se voit accorder un montant disproportionné des fonds
gouvernementaux et les programmes intérieurs sont négligés. On valorise les soldats et le
service armé.
5. UN SEXISME RÉPRESSIF : Les gouvernements des nations fascistes ont tendance
à être presque exclusivement dominés par les hommes. Sous les régimes fascistes, les
rôles sexués traditionnels sont plus rigides. L'opposition à l'avortement est élevée ainsi
que l'homophobie, et la législation et les politiques nationaux anti-gays.
6. DES MÉDIAS DE MASSE SOUS CONTRÔLE : Quelquefois, les médias sont
directement contrôlés par le gouvernement, mais dans d'autres cas, les médias sont
contrôlés indirectement par une réglementation gouvernementale ou par des porte-parole
et des dirigeants sympathiques (aux vues du gouvernement).
7. UNE OBSESSION AVEC LA SÉCURITÉ NATIONALE : La peur est utilisée par
le gouvernement comme instrument pour motiver les masses.
1
8. L’AMALGAME DE LA RELIGION ET DU GOUVERNEMENT : Les
gouvernements des nations fascistes ont tendance à utiliser la religion la plus répandue de
la nation comme outil de manipulation de l'opinion publique. Les dirigeants du
gouvernement font un usage courant de la rhétorique et de la terminologie religieuses,
même quand les principaux credo de la religion sont diamétralement opposés aux
politiques et aux actions du gouvernement.
9. LA PROTECTION DU POUVOIR DES ENTREPRISES : C'est souvent
l'aristocratie de l'industrie et des affaires d'une nation fasciste qui a mis les dirigeants du
gouvernement en place, créant ainsi une relation avantageuse entre les affaires et le
gouvernement et pour l'élite du pouvoir.
10. LA SUPPRESSION DU POUVOIR DES TRAVAILLEURS : Parce que la seule
menace pour un gouvernement fasciste est le pouvoir des organisations de travailleurs, les
syndicats sont soit entièrement supprimés soit sévèrement réprimés.
11. LE MÉPRIS POUR LES INTELLECTUELS ET LES ARTS : Les nations
fascistes ont tendance à promouvoir et à tolérer une hostilité ouverte envers l'éducation
supérieure et le milieu universitaire. Il n'est pas rare de voir des professeurs et autres
universitaires censurés ou même arrêtés. La libre expression dans les arts est ouvertement
attaquée et les gouvernements refusent souvent de financer les arts.
12. UNE OBSESSION DU CRIME ET DU CHATIMENT : Dans les régimes
fascistes, la police obtient des pouvoirs presque illimités pour faire respecter la loi. Les
gens acceptent souvent de fermer les yeux sur les abus de la police et même de renoncer à
des libertés civiles au nom du patriotisme. Le pouvoir de la police nationale est souvent
pratiquement illimité dans les nations fascistes.
13. LE REGNE DU FAVORITISME ET DE LA CORRUPTION : Les régimes
fascistes sont presque toujours gouvernés par des groupes d'amis et d'associés qui se
nomment à des postes au gouvernement et utilisent l'autorité et le pouvoir du
1
gouvernement pour protéger leurs amis de l'obligation de rendre des comptes. Dans les
régimes fascistes, il n est pas rare que les dirigeants au pouvoir s'approprient ou volent
carrément des ressources ou même des trésors nationaux.
14. DES ÉLECTIONS FRAUDULEUSES : Quelquefois, les élections dans les nations
fascistes sont complètements factices. D'autres fois, les élections sont manipulées grâce à
des campagnes de salissage contre les candidats de l'opposition, voire leur assassinat,
l'utilisation de la législation pour contrôler le nombre des votants ou les limites des
circonscriptions et la manipulation des médias. Les nations fascistes utilisent aussi
systématiquement leur système judiciaire pour manipuler ou contrôler les élections
Et pour conclure, on souhaiterait simplement citer un extrait d’une étude sur le fascisme.
« Le fascisme et le nazisme ne sont pas mort. Des régimes et des organisations qui s’en
inspirent, ou qui emploient les méthodes qu’ils n’ont rendues que trop célèbres,
continuent d’agir sur les cinq continents.».
1
Dés le début des années trente, la crise économique mondiale qui touche l’Europe
secoue l’équilibre. Elle engendre l’apparition des nationalismes, l’établissement de
la dictature Hitlérienne en Allemagne, et l’instauration d’un nouvel ordre européen
imposé par le fascisme en Italie.
Le fascisme et le nazisme sont des formes de dictatures qui ont été très présentes
avant et pendant la 2e guerre mondiale, et que l'on peut encore identifier à certains
régimes de nos jours. Leurs origines remontent à l'entre-deux-guerres, à une
époque où l'Europe était dévastée par les ravages faits par la première guerre
mondiale.
Pour la génération qui a connu la seconde guerre mondiale, les mots de fascisme,
de national-socialisme (le nazisme) évoquent des images d’une brutalité et d’une
atrocité proprement inhumaines. Pour ceux qui ont grandi après la guerre, l’horreur
associée aux camps de concentration s’est quelque peu dissipée. Aujourd’hui, les
gens ont tendance à traiter de fascistes tous ceux qu’ils n’aiment pas, c’est devenu
un synonyme d’autoritarisme. Mais le fascisme et le nazisme ont été et restent des
idéologies précises dont le contenu va bien au-delà de l’autoritarisme. Le fascisme
et le national-socialisme sont loin d’être morts. Les idées comme les mouvements
restent vivants dans de nombreux pays, les mouvements sont petits mais actifs.
1
M. Bardèche, qu'est ce que le fascisme?, Paris, 1960
Allemagne fait et réalité de Dtsachen Uber Deutschland
Adolf Hitler - Testament Politique (William Pitt, Churchill, Sparta, Italie,
Colonisation, Islam, Evola, Guerre, Arabes, Juifs, Jews, Japon, Allemagne,Germany, Führer)
Dr. Lawrence Britt ("Fascism Anyone?", Free Inquiry, printemps 2003).
Angelo Del Boca et Mario Giovanna, « Fascisme Today ».
Emilio Gentile Qu’est ce que le fascisme? (histoire et interprétation)
Les dictatures de notre époque - Réponse à M. Cambó, intégré en 1935 dans une
brochure uruguayenne sur le fascisme (Critiqua del fascismo).
www.thucydide.over-blog.net
www.objectifbrevet.free.fr
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