la machine a démonter le temps et l'espace 004 — preview
Post on 24-Jul-2016
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Je n'ai jamais très bien compris cet éperdu
besoin de reconnaissance dont souffrent la plu-
part des gens (ni, à l'opposé, le désir impérieux
de l'autre majorité de bipèdes polluant cette
terre de se fondre dans une masse indistincte).
Par exemple, j'apprécie grandement les comé-
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dies salaces avec Lino Banfi ou Alvaro Vitali,
j'en regarde volontiers, j'en possède des dizai-
nes en DVD et je peux aisément vous dire ce
que j'y trouve de plaisant (outre la plastique
souvent parfaite des interprètes féminines).
Pour autant, si vous ne partagez pas mon avis,
peu m'en chaut. Je ne vais clamer nulle part
qu'il s'agit là du meilleur filon de la cinémato-
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graphie internationale et encore moins consa-
crer une publication entière à ce genre dénigré
pour essayer, numéro après numéro, d'imposer
mes enthousiasmes au reste du monde (comme
les connards de «Mad Movies» ou d'«HK» l'ont
fait ou continuent de le faire depuis des années
pour leur genre de prédilection).
De même, je n'ai jamais été très convaincu par
les subites réécritures de l'histoire de l'art, qu'il
s'agisse de celle du cinéma ou de n'importe
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Ce qu'il y a de génial au «MUDAC», comme il
n'y a strictement rien à y voir (et encore moins
à y ressentir — à part peut-être si vous êtes col-
lectionneur de vieilles horloges ringardes), c'est
que les peigne-zizis branchés qui le fréquentent
squattent le milieu des salles (qui sont vastes)
pour y raconter leurs vacances passées ou leur
prochain week-end. Ça change de ces musées
austères où les vieux cons aigris (dans mon
genre) espèrent un minimum de silence pour
s'imprégner de la beauté (ou non) des objets
exposés.
Sinon, la raison de ma visite en cet antre du
bluff «comptant pour rien» était motivée, non
par une volonté de trouver une excuse pour
regretter là où s'engloutit une partie de mes
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impôts (je n'en paie de toute façon pas) ni par
ce trend très «feminesque» du «j'ai testé pour
vous», mais parce que les navrants de l'institu-
tion, à l'instar de beaucoup d'autres navrants du
même genre, inconsciemment conscients de la
médiocrité de ce qu'ils proposent habituelle-
ment, cherchent à récupérer la culture popu-
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Répondez juste à la question ci-dessous et gagnez, si vous êtes
tiré au sort, l'un des deux coffrets DVD «Guy Milliard, L'in-
time et le monde» (édité par «Earthling Productions») :
A quel vidéaste new yorkais, Guy Milliard rendait-il hom-
mage en réalisant son court métrage «Une vidéo-correspon-
dance (lettre quatre)» ?
Envoyez votre (si possible bonne) réponse à vstphane@ymail.
com, d'ici au premier novembre et espérez ! Les gagnants se- ront avisés personnellement. Aucun droit de recours possible.
Ça partait plutôt mal à la base : un Fulci en
bout de course, miné par divers graves pro-
blèmes de santé, que la non-reconnaissance de
son travail autant que l'idolâtrie aveugle vouée
à sa (brève) période gore aigrissait, une in-
dustrie italienne toujours aussi crapuleuse mais
de moins en moins compétitive, préférant jouer
la carte de la facilité et du recyclage, des
tournages éclairs non plus en trente-cinq mais
en seize millimètres (que le tirage souvent aléa-
toire des copies d'exploitation faisait apparaître
encore plus misérables à l'écran) et, globale-
ment, une société en pleine déliquescence, à la
violence, à l'égoïsme et à la laideur insuppor-
table (voir par exemple le bouquin de Manuela
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Fugenzi, dans la collection «Storia fotografica
della società italiana» : «Il mito del benessere»,
chez «Editori riuniti»).
Pourtant, ce bon Lucio, loin de louper son coup
comme cela a pu lui arriver précédemment (là,
je laisse un blanc pour que chacun puisse y
glisser les titres des films qui lui déplaisent le
plus dans la carrière du «maestro» — comme
écrivent les critiques franchouillards qui croient
parler couramment latin ! — Allez-y,
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LA FAMILLE TAPEDUR, par Janet et Allan Ahl-
berg
En voilà un petit livre singulier ! Une histoire
dont on peut aussi bien apprécier le caractère
loufoque (la famille au complet qui porte des
gants de boxe, même pour jouer du piano ou
aux dames, le boxeur paresseux qui préfère lire
le journal, boire de la bière et manger des
gâteaux à la crème) que regretter peut-être la
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Les faux amateurs de jazz sont de vrais con-
nards, j'en ai encore eu la preuve l'autre soir à
l'«AMR», lors du concert d'Enrico Pieranunzi,
où la moitié de la salle transpirait dans une
somnolence extatique assez insupportable. Par
chance, avec les deux lascars qui vont se pro-
duire à la «Cave 12» le trente septembre, le
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légendaire Peter Brötzmann et le non moins
passionnant Steve Noble, impossible de s'as-
soupir. Une écoute, même distraite (si tant est
que cela soit possible), de leur remarquable CD
«I am here where are you» (paru chez «Trost»,
en deux mille treize et disponible sur la page
«Bandcamp» du label) devrait vous en convain-
cre facilement.
https://trostrecords.bandcamp.com/album/i-am-here-where-are-you
http://www.cave12.org/PETER-BROTZMANN-STEVE-NOBLE-
DUO
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La machine à démonter le temps et l'espace est éditée par «Les éditions de la saucisse et du saucisson» et paraît dix fois par année. Numéro 4, octobre 2015 Tous les textes sont de Stéphane Venanzi. Quant aux photos, qui demeurent la propriété exclusive de leurs ayant-droits, elles sont reproduites ici uni-quement à titre d'exemple. Abonnement pour 1 année (10 numéros) : 20 francs suisses à verser sur le CCP 87-190546-6 au nom de Stéphane Venanzi.
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