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PAULIN SOUMANOU VIEYRA Numéro 004 Octobre 2015

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Quelques pages de ce quatrième numéro dont le sommaire complet comprend : un long article sur la redécouverte des films de Paulin Soumanou Vieyra, ainsi que des textes sur les formats de projection, l'exposition «Extra Ball» au «Mudac» de Lausanne, l'«artiste» Micol Hebron et le «Nightmare concert» de Lucio Fulci. Sans oublier les habituelles rubriques «A l'ombre du bananier», «Pour ceux qui ne veulent pas rester chez eux...» et le second fascicule consacré aux enquêtes du détective privé Bernardo Otero. Plus d'infos ici : http://saucisse-et-saucisson.blogspot.ch/2015/09/lmad-04-octobre-2015.html

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PAULIN SOUMANOU VIEYRA

Numéro 004 Octobre 2015

Je n'ai jamais très bien compris cet éperdu

besoin de reconnaissance dont souffrent la plu-

part des gens (ni, à l'opposé, le désir impérieux

de l'autre majorité de bipèdes polluant cette

terre de se fondre dans une masse indistincte).

Par exemple, j'apprécie grandement les comé-

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dies salaces avec Lino Banfi ou Alvaro Vitali,

j'en regarde volontiers, j'en possède des dizai-

nes en DVD et je peux aisément vous dire ce

que j'y trouve de plaisant (outre la plastique

souvent parfaite des interprètes féminines).

Pour autant, si vous ne partagez pas mon avis,

peu m'en chaut. Je ne vais clamer nulle part

qu'il s'agit là du meilleur filon de la cinémato-

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graphie internationale et encore moins consa-

crer une publication entière à ce genre dénigré

pour essayer, numéro après numéro, d'imposer

mes enthousiasmes au reste du monde (comme

les connards de «Mad Movies» ou d'«HK» l'ont

fait ou continuent de le faire depuis des années

pour leur genre de prédilection).

De même, je n'ai jamais été très convaincu par

les subites réécritures de l'histoire de l'art, qu'il

s'agisse de celle du cinéma ou de n'importe

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Ce qu'il y a de génial au «MUDAC», comme il

n'y a strictement rien à y voir (et encore moins

à y ressentir — à part peut-être si vous êtes col-

lectionneur de vieilles horloges ringardes), c'est

que les peigne-zizis branchés qui le fréquentent

squattent le milieu des salles (qui sont vastes)

pour y raconter leurs vacances passées ou leur

prochain week-end. Ça change de ces musées

austères où les vieux cons aigris (dans mon

genre) espèrent un minimum de silence pour

s'imprégner de la beauté (ou non) des objets

exposés.

Sinon, la raison de ma visite en cet antre du

bluff «comptant pour rien» était motivée, non

par une volonté de trouver une excuse pour

regretter là où s'engloutit une partie de mes

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impôts (je n'en paie de toute façon pas) ni par

ce trend très «feminesque» du «j'ai testé pour

vous», mais parce que les navrants de l'institu-

tion, à l'instar de beaucoup d'autres navrants du

même genre, inconsciemment conscients de la

médiocrité de ce qu'ils proposent habituelle-

ment, cherchent à récupérer la culture popu-

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Répondez juste à la question ci-dessous et gagnez, si vous êtes

tiré au sort, l'un des deux coffrets DVD «Guy Milliard, L'in-

time et le monde» (édité par «Earthling Productions») :

A quel vidéaste new yorkais, Guy Milliard rendait-il hom-

mage en réalisant son court métrage «Une vidéo-correspon-

dance (lettre quatre)» ?

Envoyez votre (si possible bonne) réponse à vstphane@ymail.

com, d'ici au premier novembre et espérez ! Les gagnants se- ront avisés personnellement. Aucun droit de recours possible.

Ça partait plutôt mal à la base : un Fulci en

bout de course, miné par divers graves pro-

blèmes de santé, que la non-reconnaissance de

son travail autant que l'idolâtrie aveugle vouée

à sa (brève) période gore aigrissait, une in-

dustrie italienne toujours aussi crapuleuse mais

de moins en moins compétitive, préférant jouer

la carte de la facilité et du recyclage, des

tournages éclairs non plus en trente-cinq mais

en seize millimètres (que le tirage souvent aléa-

toire des copies d'exploitation faisait apparaître

encore plus misérables à l'écran) et, globale-

ment, une société en pleine déliquescence, à la

violence, à l'égoïsme et à la laideur insuppor-

table (voir par exemple le bouquin de Manuela

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Fugenzi, dans la collection «Storia fotografica

della società italiana» : «Il mito del benessere»,

chez «Editori riuniti»).

Pourtant, ce bon Lucio, loin de louper son coup

comme cela a pu lui arriver précédemment (là,

je laisse un blanc pour que chacun puisse y

glisser les titres des films qui lui déplaisent le

plus dans la carrière du «maestro» — comme

écrivent les critiques franchouillards qui croient

parler couramment latin ! — Allez-y,

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LA FAMILLE TAPEDUR, par Janet et Allan Ahl-

berg

En voilà un petit livre singulier ! Une histoire

dont on peut aussi bien apprécier le caractère

loufoque (la famille au complet qui porte des

gants de boxe, même pour jouer du piano ou

aux dames, le boxeur paresseux qui préfère lire

le journal, boire de la bière et manger des

gâteaux à la crème) que regretter peut-être la

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Les faux amateurs de jazz sont de vrais con-

nards, j'en ai encore eu la preuve l'autre soir à

l'«AMR», lors du concert d'Enrico Pieranunzi,

où la moitié de la salle transpirait dans une

somnolence extatique assez insupportable. Par

chance, avec les deux lascars qui vont se pro-

duire à la «Cave 12» le trente septembre, le

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légendaire Peter Brötzmann et le non moins

passionnant Steve Noble, impossible de s'as-

soupir. Une écoute, même distraite (si tant est

que cela soit possible), de leur remarquable CD

«I am here where are you» (paru chez «Trost»,

en deux mille treize et disponible sur la page

«Bandcamp» du label) devrait vous en convain-

cre facilement.

https://trostrecords.bandcamp.com/album/i-am-here-where-are-you

http://www.cave12.org/PETER-BROTZMANN-STEVE-NOBLE-

DUO

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La machine à démonter le temps et l'espace est éditée par «Les éditions de la saucisse et du saucisson» et paraît dix fois par année. Numéro 4, octobre 2015 Tous les textes sont de Stéphane Venanzi. Quant aux photos, qui demeurent la propriété exclusive de leurs ayant-droits, elles sont reproduites ici uni-quement à titre d'exemple. Abonnement pour 1 année (10 numéros) : 20 francs suisses à verser sur le CCP 87-190546-6 au nom de Stéphane Venanzi.