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LA COMMUNICATION HYPNOTIQUE CONTRE L’ENNUI ET LES IDÉES NOIRES

Isabelle Célestin-LhopiteauDirectrice de l’IFPPC (Institut Français des Pratiques PsychoCorporelles)Responsable du DU Hypnose et Anesthésie, du DU Hypnose clinique et médicale Responsable du DU des pratiques psychocorporelles, Faculté de médecine, Paris XIPrésidente de l’association « Thérapies d’Ici et d’Ailleurs »Psychologue-Psychothérapeute, CETD CHU Bicêtre

LE PATIENT EN REANIMATION

L'amélioration de la qualité de vie des patients de réanimation est un objectif de soins à part entière (au préalable en faire l'évaluation)

Douleur, Soif et Manque de Sommeil sont souvent rapportés par les patients de réanimation.

La vie des patients en réanimation est aussi décrite comme une source de traumatismes psychiques fréquents, répétitifs, avec des effets à court et à long terme.

Le stress psychique amplifie les complications organiques.

MIEUX VIVRE EN REANIMATION

Différentes pistes: L'adaptation de l'environnement des patients

Moins de bruit et respect du sommeil ou des phases de repos pour diminuer la vulnérabilité psychologique.

Attention à la lumière Présence des proches Penser à une horloge

La musique La stimulation multisensorielle La communication hypnotique verbale et non verbale L’hypnose pendant les soins et auto-hypnose

LA DOULEUR ?

Définition de l'International Association for the Study of Pain (IASP), la douleur est :

"une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou décrites en des termes évoquant de telles lésions".

PLUS ON EST STRESSÉ, PLUS ON A MAL!

La complexité de la douleur justifie le « réflexe pluridisciplinaire » de sa prise en charge. La douleur est multidimensionnelle et « filtrée » par les émotions, le savoir et la mémoire du sujet. La clinique nous montre que plus on a peur, plus on a mal et que l’anticipation de la douleur en accroît l’intensité.

IMPORTANCE DE LA COMPOSANTE ÉMOTIONNELLE

Une des études récentes menées par le Centre de recherche sur la neuroscience, la psychologie et la musique, à l’université de Montréal, tend à montrer que « la musique atténue bien la douleur et que l’effet positif n’est pas lié à la distraction suscitée par la musique, mais à l’émotion qu’elle induit… » (Baril 2006)

IMPACT DES DIFFÉRENTS INCONFORTS La douleur, l’inconfort (la soif, le manque de

sommeil…), le stress, l’angoisse ne modifient pas seulement la relation de la personne souffrante à son propre corps mais aussi aux autres et au monde qui l’entoure.

LE JEUX DES POSTURES

Le maintien de la position couchée conduit à une forme de déprivation sensorielle: altération de la perception visuelle, kinesthésique, olfactive

APPROCHE RELATIONNELLE

Certains auteurs rapportent un phénomène d’inhibition corticale générale du traitement des informations sensorielles, du ressenti émotionnel (émotions positives et négatives) et donc des réponses comportementales, lors du passage de la position verticale/assise à la position couchée

Benvenuti et al. Brain Cognition 2013

Sensory stimulation for patients with disorders of consciousness: from stimulation to rehabilitation Carlo Abbate, Pietro D.Trimarchi, Isabella Basile, Anna Mazzucchi and Guya Devalle

Human Neuroscience Aout 2014

IMPORTANCE DE LA COMMUNICATION Le patient se trouve dans une position de

suggestibilité très importante, devient très récepteur de tous les signes verbaux et non verbaux du soignant et il est facile de comprendre alors l’importance dans cet état d’une communication adaptée afin d’éviter toutes suggestions directes nocives.

Hypnose, une nouvelle

communication soignant / soigné

LA COMMUNICATION HYPNOTIQUE A L’HOPITAL

Quand les aspects relationnels et communicationnels ne sont pas pris en compte, on entend : « Ça ne fait pas mal » ou «C’est bientôt terminé » (quand on n’a pas encore commencé le soin). L’inadéquation entre les paroles et les gestes du soignant casse la communication, la relation et augmente l’angoisse.

Hôpital = lieu anxiogène Utiliser la communication hypnotique,

l’hypnose avec les patients pour les aider à mieux gérer Leurs peurs : de séparation, des piqûres,

d’avoir mal, de la mort… Leurs douleurs : aiguës et / ou chroniques,

provoqués par les soins, en lien avec la maladie, une chirurgie…

LA COMMUNICATION HYPNOTIQUE À

L’HÔPITAL

UNE COMMUNICATION SOIGNANT / SOIGNÉ

Attention à certains mots ou négations qui ne sont pas entendus par le cerveau : « ne pensez pas à un éléphant rose »

Eviter de dire « n’aie pas peur…tu n’auras pas mal » « ne t’inquiète pas… » « essaie de… »

Activer les ressources du patients Stimuler les perceptions sensorielles

UNE ATTENTION PARTICULIÈRE DU PRATICIEN POUR S’AJUSTER ET S’ADAPTER AU PATIENTLA COMMUNICATION HYPNOTIQUE ET L’HYPNOSE RENVOIE AU POUVOIR TRANSFORMATEUR DE L’ATTENTION

S’ajuster au comportement du patient L’attention et l’ajustement au non verbal du

patient (au style sensoriel, respiration, posture, mouvement…)

L’attention et l’ajustement au langage et au comportement du patient

Les pratiques psychocorporelles sont de plus en plus intégrées dans le parcours de soins de nombreux patients, et font l’objet de nombreuses recherches

Elles sont des pratiques avant tout relationnelles et améliorent la communication soignant-soigné

Elles permettent une prise en charge globale lors du soin, abordant à la fois la douleur et l’émotionnel, en complémentarité avec les autres traitements ou techniques.

ET DU COTÉ DU SOIGNANT

« Nous sommes ce que nous répétons chaque jour »

Aristote

Est-ce que l'hypnose est

différente ou identique à

l'imagination.

Des études d'imagerie cérébrale ont permis d’y répondre de manière claire en comparant par exemple l’activité du cortex cingulaire antérieur dans trois conditions expérimentales différentes.

Szechtman et al., 1998

En présentant un stimulus auditif à un sujet, on voit que cette région s'active. Lorsque l’on demande à ce même sujet d'imaginer ce stimulus auditif, on observe une réduction de l’activité de cette zone

Si l’on place ce sujet en état d'hypnose et que la suggestion hypnotique est d'entendre le même stimulus auditif, on observe la même activité que lorsque le sujet l’entendait vraiment

Par conséquent, l'hypnose semble être plus proche de la « réalité » que ne l'est l'imagination.

INDICATIONS DE L’HYPNOSE POUR LA DOULEUR

Différentes études contrôlées ainsi que des méta-analyses montrent de façon significative les bénéfices antalgiques de l’hypnose:

Dans l’accompagnement de soins douloureux(ponction lombaire, myélogramme, injection, suture,

changement de pansements), Pour les douleurs chroniques ou aiguës(dans le traitement de la migraine, des crises

drépanocytaires …), Lors d’examens médicaux (cystographie…), En pré ou post-opératoire. Lors de phobie des soins. Hypnosédation

Hôpital = lieu anxiogène Utilité d’utiliser l’hypnose avec les

patients pour les aider à mieux gérer Leurs peurs : de séparation, des piqûres,

d’avoir mal, de la mort… Leurs douleurs : aiguës et / ou chroniques,

provoqués par les soins, en lien avec la maladie, une chirurgie…

L’hypnose à L’hôpital

UNE COMMUNICATION SOIGNANT / SOIGNÉ

Apprendre à parler selon les circonstances, le contexte, de manière positive Posée « tranquillement,

progressivement… » Créative (ex. raconter des histoires…)

Croire dans les ressources des patients

Quelle que soit la pratique psychocorporelle proposée, le changement se fait au sein d’une rencontre : chaque séance va se construire à travers une attention particulière du praticien qui lui permet un ajustement permanent vis-à-vis du patient. Chaque pratique psychocorporelle, loin d’être seulement une technique, apparait comme une autre façon de communiquer et d’être en relation avec les patients.

LA PERCEPTION DOULOUREUSE EST LIÉE AUX FONCTIONS CÉRÉBRALES QUI GOUVERNENT LE COMPORTEMENT ET LA PRISE DE DÉCISION.

Attente : phénomènes d’anticipation. Attention . Apprentissage.

La peur, le stress, la dépression, le catastrophisme augmentent la perception de la douloureuse.

ASPECT MULTIDIMENSIONNEL DE LA DOULEUR

PR PIERRE RAINVILLEMÉCANISMES CÉRÉBRAUX DE LA MODULATION DE

LA PERCEPTION DE LA DOULEUR PAR L’HYPNOSE. P. RAINVILLE ET COLL. SCIENCE 1997; 277 : 968

Les suggestions hypnotiques d’analgésie diminuent de façon significative l’activité des régions corticales impliquées dans la douleur.

MODULATION DE LA PERCEPTION DE LA DOULEUR P. RAINVILLE ET COLL. SCIENCE 1997; 277 : 968

Chaque sujet à la main plongée dans de l’eau à 47°

Suggestions d’intensité sensorielle : « Vous pouvez tourner un bouton imaginaire pour diminuer la force de la sensation » : diminuent le cortex somato-sensoriel (gyrus post-central et opercule pariétal)

Suggestions visant à atténuer spécifiquement le désagrément : « Vous êtes de plus en plus confortable, cette sensation demeure agréable » : diminuent le cortex cingulaire antérieur, région reliée au système limbique et aux émotions.

PR AMIR RAZ PSYCHIATRY INSTITUTE COLUMBIA UNIVERSITY NY STATE

Etude en IRMf du cerveau sous hypnose pendant un test de Stroop

Une communication qui a aussi un impact pour le soignant

Prévention du burn-out Diminution du stress et de l’anxiété Meilleure communication en équipe

PR PIERRE RAINVILLEMÉCANISMES CÉRÉBRAUX DE LA MODULATION DE

LA PERCEPTION DE LA DOULEUR PAR L’HYPNOSE. P. RAINVILLE ET COLL. SCIENCE 1997; 277 : 968

Les suggestions hypnotiques d’analgésie diminuent de façon significative l’activité des régions corticales impliquées dans la douleur.

MODULATION DE LA PERCEPTION DE LA DOULEUR P. RAINVILLE ET COLL. SCIENCE 1997; 277 : 968

Chaque sujet à la main plongée dans de l’eau à 47°

Suggestions d’intensité sensorielle : « Vous pouvez tourner un bouton imaginaire pour diminuer la force de la sensation » : diminuent le cortex somato-sensoriel (gyrus post-central et opercule pariétal)

Suggestions visant à atténuer spécifiquement le désagrément : « Vous êtes de plus en plus confortable, cette sensation demeure agréable » : diminuent le cortex cingulaire antérieur, région reliée au système limbique et aux émotions.

PR AMIR RAZ PSYCHIATRY INSTITUTE COLUMBIA UNIVERSITY NY STATE

Etude en IRMf du cerveau sous hypnose pendant un test de Stroop

APPROCHE RELATIONNELLE

Accueil au bloc opératoire à Bicêtre:

Relation « Soignant Debout vs Soignant Assis »

Sandrine Bustamente, infirmière d’accueil et de la coordination du bloc opératoire de Bicêtre

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