fonte au sable fonte à cire perdue
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Fonte au sable
Fonte à cire perdue
La rivalité du XIXème s.
Biblio.: Elisabeth Lebon, fonte au sable - fonte à la cire perdue, histoire
d’une rivalité, INHA, éd. Ophrys, 2012
Schématiquement
Ancien Régime : cire perdue (le terme n’existe pas )
Après la révolution, au XIXème s. : perfectionnement de la fonte au sable.
Dernières décennies du XIXème s. : réhabilitation de la cire perdue
Deux idées fausses :
1 la fonte au sable n’existait pas avant le XIXème
Les fondeurs de l’ancien régime se qualifient de « fondeur en sable ou en terre »
2 la cire perdue avait disparu au XIXème s.
Germain Boffrand, Description de ce
qui a été pratiqué pour fondre en
bronze d'un seul jet la figure équestre
de Louis XIV, élevée par la ville de
Paris dans la place de Louis le Grand,
en 1699, Paris, Guillaume Cavelier,
1743,
Repris dans Ch. Fremont, Evolution de
la fonderie de cuivre d’après les
documents du temps, Paris, 1903.p.
312-320.
Balthazar Keller, gravure
d'après le tableau de
Hyacinte Rigaud,
repris dans Magasin
Pittoresque, janvier 1846, p. 1
Fonte à la terre
« [Les fondeurs de cloches] étaient
obligés, pour chaque cloche, de faire un
modèle particulier qui ne devait servir
qu’une fois, et qui devait être détruit dans
l’opération du moulage. Lorsqu’ensuite
l’usage des bouches-à-feu a été introduit,
on a porté dans les fonderies de canons
les procédés des fondeurs de cloches ; et
quoique, dans un même établissement, on
dût couler un assez grand nombre de
pièces de même calibre, on a toujours
conservé l’usage de former, pour chaque
canon, un modèle en terre, qu’il faut
détruire pour vider le moule, ce qui
occasionne un travail inutile et une perte
de temps considérable »
1794 Monge, Description de l’art de
fabriquer les canons, p. 60.
Comparaison
Cire perdue
Modèle intègre
Noyau et moule réfractaire
Cire remplacée par le bronze en fusion
Action de l’artiste sur la cire
Production limitée
Fonte au sable
Découpage du modèle
Conservation du modèle
Sable
Tiré d’épaisseur
Affranchissement de l’artiste
Production industrielle de série
Bouleversements révolutionnaires
Faire face à la défense nationale
Production accélérée de canons
Mise à profit des travaux du savant Gaspard Monge : application de la fonte au sable pour équiper l’artillerie, notamment au CREUSOT en 1787
= Abandon de la fonte en terre
= Modèles en cuivre ou en fer. Canons coulés d’un seul jet en plein dans des chassis empilés par assise. Les canons pleins sont ensuite forés.
Transformations révolutionnaires
Cours révolutionnaires de Monge en février 1794
« description de l’art de fabriquer des canons »
Envoi en région d’un délégué politique associé à un ou deux techniciens instruits
Création rapide de fonderies : fer (marine) et bronze (terre)
- à Paris (6) -> fonderie des Frères Périer à Chaillot
- et en Province (13)
L’invention de la fonte d’art statuaire au sable
Jeunes fondeurs révolutionnaires et entreprenants
Reconversion après l’apaisement politique
Amélioration et développement du procédé
Encouragés par Vivant Denon directeur du Louvre et administrateur des arts sous
Napoléon 1er
Jean Baptiste Launay
Honoré Gonon
HONORE GONON
1803 : statuette de 138 cm (2/3 de l’original) des
Trois Grâces d’après Germain Pilon
1804 : Jeanne d’Arc pédestre par Gois
fils pour Orléans (2m) en un seul jet pour un
coût maîtrisé et réalisé dans un délai très
court.
1806 Fonte en plomb des figures de Lemot
pour le Carrousel du louvre (?)
Jean-Baptiste LAUNAY
Jeune capitaine d’artillerie
cours révolutionnaires
Fonderie ambulante
1794 nommé tête fonderie de Breteuil
1801 nommé par Emmanuel Cretet pour
prendre la direction des fontes des premiers
ponts en fers parisiens (Pont des arts)
Jean-Baptiste LAUNAY et « L’affaire VENDOME »
Commande fonte de fer (gloire sidérurgie française)
1805 contrat Launay - Denon
Académie -> fonte de bronze
Rationnalise l’organisation de l’atelier de sa fonderie
1806 et 1809 guirlandes de la base et statue de l’empereur
par Chaudet
Mais nombreux problèmes techniques
- titrage de l’alliage
- Déformation des reliefs
- Derniers reliefs livrés tâchés et soufflés = refusés
=> réquisition de son atelier par l’état en 1809 pour
dédommagement
« fonderie de la foire saint Laurent »
Manuel du fondeur 1827
Les Bourbons (à partir de 1815)
et la cire perdue
Retour aux valeurs de l’ancien régime
Commande idéologique d’une statue équestre d’Henri IV
au sculpteur François-Frédéric Lemot
La fonte à la cire perdue s’est imposée pour les mêmes raisons idéologiques
Assistance du fondeur Getti puis Piggiani (son gendre)
En réalité seul le cheval fondu à la cire perdue (au roule) et fort mal venu. Le cavalier au sable sans publicité par Honoré Gonon dès le début des opérations (à saint-Laurent).
Deux erreurs communément admises :
- Sous l’ancien régime, les bronzes sortaient d’un seul jet et sans défauts = voir la mauvaise qualité de fonte des esclaves de Louis XIV par Desjardins (1682)
- La technique de la cire perdue était oubliée = notamment le Napoléon destiné à couronner la colonne de la grande armée à Boulogne-sur-mer : modèle commandé à Houdon, Fonte par Getti entre 1806 et 1812.
+++ Honoré Gonon dans un revirement opportun s’établira comme fondeur à la cire perdue en 1829
Aquarelle de Lemot 1818
1830 à 1871
suprématie de la fonte au sable
Amélioration constante de la technique
Ex 1817, colonel Dussaussoy (artilleur polytechnicien) : mise au pooint d’un moyen d’aérer les moules
au sable en créant de micro-évents par percement du moule par de fines aiguilles => meilleure
répartition du métal en fusion : faible épaisseur, fidélité du modèle, rapidité, maîtrise des coûts.
- Dès début du 19ème s., Développement d’un marché de la statuette, dessus de cheminée, horlogerie
= établissements de bronziers.
- Secret d’atelier fait place aux brevets.
- Ouvrages de diffusion :
Publications de la société d’encouragement à l’industrie nationale à partir de 1802.
Manuels d’atelier en édition bon marché (manuels Roret dès 1825).
- Expositions : produits de l’industrie 1827 - Crystal Palace à Londres en 1851.
=> on se passe même des ciseleurs chargés de la réparure. Cf ligue contre le fondeur Soyer et ses bronzes
de haute qualité commandés par le sculpteur animalier Barye.
Catalogue Susse 1855 = Catalogue des modèles en bronze et plastiques, anciens
et modernes, édités par la maison Susse Frères, fabrique
de bronzes d’art pour pendules et ameublement :
Œuvres de Pradier, Cumbervorth, Mélingue, Antonin
Moine, Duret, Comte de Nieuverkerke, Marochetti,
Lequesne, Coinchon,
Moignez, etc…, exposition publique au 1ère étage /
éditeur Maison Susse Frères (Paris) – 1855
Lien : notice du catalogue :
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40354206m
Portes en bronze de l’église de La Madeleine, Paris
Fonte au sable dans le domaine monumental
1834 Commande au sculpteur Le baron Henri de Triquéti,
sculpteur proche de la famille d’Orléans
1836-37 Réalisation modèles avec H. Maindron
Scènes des dix commandements
Modèle : Porte de Ghiberti à Florence
Fondeur Louis Richard, ciseleur Eck et monteur Durand
Légères et plus grandes que les portes de St Pierre de Rome, 4
fois plus grandes que celles du Baptistère
=> Sculpteur officiel de Louis Philippe
UN SEUL JET !!!
Fonte au sable par Soyer
Du chapiteau monumental (26m de circonférence) et du génie de la
liberté
Modèle d’A. Dumont
Colonne de juillet, Place de la Bastille
1836
Un des nombreux exemples de fonte au sable
monumentale d’un seul jet
Hiérarchisation
Fonte au sable Petite bourgeoisie
Fontes de qualité constante = Objet de série
Industrialisation et concurrence
commerciale avec la diffusion des
machines à réduire
Nombreux entrepreneurs :
Maison Barbédienne
Maison Siot-Decauville
Maison Susse
Fonte à la cire perdue Elite
Fontes uniques différenciées
Gonon Père et fils à partir des années 1830
Ex magistral : le surtout de table commandé au sculpteur Barye et fondu pour une partie par H Gonon
Après 1870, Le retour de la fonte à la cire perdue
Concours pour le monument à la République
Le sculpteur jules Dalou propose une œuvre refusée par le jury mais retenu par le conseil municipal pour orner la Place de la Nation.
Commande 1880
L’insoumis, le communard propose la cire perdue
Choix politique de rivaliser avec les grandes réalisations et
le rayonnement de l’ancien régime, véritable emblème à la dignité ouvrière
Confié en 1885 au fondeur Lorrain Bingen « ce triste personnage » Nombreux retards => deux inaugurations :
1889 (centenaire) plâtre patiné
Reprise par Thiébault en 1895
Et donc finalement fondue au sable
1899 pour la version définitive.
Et dans le même temps, par Eugène GONON
Bas-relief de Mirabeau répondant à Dreux-Brézé (2,5m x 6,50 m)
« 23 juin 1789 « nous sommes ici par la volonté du peuple et n’en sortirons que par la force des baïonnettes »
Commandé en 1881 par l’état à travers Gambetta au même Aimé-Jules Dalou pour la chambre des députés
Seconde commande idéologique
Fonte confiée à Gonon en 1883 et terminée en 1889
Rapports difficiles entre les deux hommes
Fonderie Hébrard 1902-1937
Aurélien-Adrien Hébrard (1865-1937)
Ingénieur chimiste de formation
Collectionneur fortuné issu de la presse
Chef d’entreprise avisé
1ère entreprise efficace et rentable, gand luxe, qualité
époustouflante … Cire perdue
Stratégie commerciazle : numérotation des épreuves
Fait venir Marcello Valsuani, puis Albino Palazzolo,
fondeur italien.
Réintroduit folklore et moulage au pinceau
Cercle de fortunés
La cire perdue est relancée
2ème entreprise
Claude VALSUANI, fils du précédent
Issu du milieu ouvrier
Travail à la commande
Sans faux-semblant
Numérotation rigoureuse
Aujourd’hui
Fonderie Coubertin (Vallée de chevreuse) crée en 1963 (cire perdue)
Améliorations techniques nombreuses : élastomères, coques en céramique
Et la fonte au sable ?
le sable est devenu synthétique mais la main-d’œuvre spécialisée a disparu.
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