fabuleux montréal
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Guides de voyage Ulysse
Vivez la passion de Montral!
Voici une odysse captivante parmi les plus beaux et les plus vivants attraits de la mtropole qubcoise, louvrage idal pour rver de balades historiques dans le Vieux-Montral et de promenades dans le magnifique parc du Mont-Royal, pour planifier un sjour color au sein de quartiers larchitecture et lambiance unique, pour garder en mmoire une population accueillante et bigarre ou tout simplement pour offrir les charmes de Montral en cadeau!
De magnifiques photographies pour partir dj un peu.
Des encadrs thmatiques pour en apprendre plus.
Des textes fouills sur de grands thmes pour mieux comprendre.
Des cartes au graphisme tudi pour s'y retrouver.
Une prsentation anime et colore pour vivre toute la passion de cette grande ville authentique et chaleureuse!
29,95 $ 24,99 TTC en France
Fabuleux Montral
Vivez la passion de Montral!
ISBN: 978-289464-463-8
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Fabuleux Montral
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Fabuleux MontralVivez la passion de Montral!
Guides de voyage Ulysse
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diteurOlivier Gougeon
DirecteurdeproductionAndr Duchesne
Misejour(extraitsduguideUlysseMontral)etrechercheiconographiqueMarie-Jose Guy
CorrectionetcollaborationlardactionPierre Daveluy
Infographistes Pascal BietMarie-France DenisPierre Ledoux
PhotographiedelapagecouvertureStphan PoulinStatue dun des anges musiciens veillant sur la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.
RemerciementsLes Guides de voyage Ulysse tiennent remercier particulirement Philippe B., Ligue nationale dimprovisa-tion; Danilo Baltodano, Maison Pierre du Calvet; Bernard Beauchemin, Club Mount Stephen; Linda Beaudin, Centre de commerce mondial de Montral; Nathalie Belland, La Ronde; Pascale Bergeron, Univers culturel de Saint-Sulpice; Suzanne Blais, Biosphre Environnement Canada; Nicole Bordeleau, Services immobiliers Bentall; Lise Buisson, RBC; Marie Caron, Place Ville Marie; Stphane Chagnon, Maison nationale des Patriotes; Nathalie Cooke, Tohu La Cit des arts du cirque; Mlanie Crpeau, Quartierephemere.org; Rhodnie Dsir, Les Grands Ballets Canadiens de Montral; Jean-Louis Desrosiers, Collge Mont-Saint-Louis; Laurie Devine, Cline Poissant, Universit McGill; Sophie Dupont, Muse du Chteau Dufresne; Claire Ferland, Socit du parc Jean-Drapeau; Marie-Jolle Fillion, Jardin botanique et Insectarium de Montral; Pierre Gaufre, Socit de dveloppement de Montral; Andr Gauvreau, Centre dhistoire de Montral; Julie Gazaille, Universit de Montral; ric Gervais, Saute-Moutons; Sara Gigure, Muse du Chteau Ramezay; ric Giroux, comuse du fier monde; Ginette Gratton, Socit Radio-Canada; Ccile Grenier, Communaut Milton Parc; Mlissa Harvey, Biodme et Plantarium de Montral; Hans J. Hofman, Muse Redpath; Nathalie Juteau, Socit du Vieux-Port de Montral; Valrie Lafleur, Muse Marguerite-Bourgeoys; Gilbert Langlois, Muse des Hospitalires de lHtel-Dieu de Montral; Elizabeth Laurinaitis, Socit de la Place des Arts; A. Lgar, Socit du boulevard Saint-Laurent; Claude Lord, Office national du film du Canada Photothque; Martin Maillet, Quartier internatio-nal de Montral; Erin Mark, Universit Concordia; Heather McNaab, Nike Langevin, Muse McCord dhistoire canadienne; Audrey Messier Morissette, Juste Pour Rire; Andrew Mitchell, Centre Canadien dArchitecture; Valrie Molenaar, Molson Canada; Sylvia Neider Deschnes, Muse Stewart; Coline Niess, Cinmathque qubcoise; Catherine Ordi, Bibliothque nationale du Qubec; Wanda Palma, Marie-Claude Saia, Linda-Anne DAnjou, Muse des beaux-arts de Montral; Mike Parente, Plaza Saint-Hubert; Cline Perreault, Tourisme Montral; Chantal Potvin, Cirque loize; Stphan Poulin; Normand Prieur, Grand Prix du Canada; Francine Quesnel, Muse de Lachine; Marie-Claude Ravary, Fondation du patrimoine religieux du Qubec; Tudor Radulescu, Kanva Architecture; Philippe Renault; Cristophe Riffaud, Quartier des spectacles; lisabeth Pouliot-Roberge, Pointe--Callire, muse darchologie et dhistoire de Montral; Nancy Robert, Centre CDP Capital; Johanne Robitaille, Archives-HEC Montral; Andrew Ross, Ville de Westmount; Monique Tairraz & Cie, Maison Saint-Gabriel; Franoise Thberge, Institut de tourisme et dhtellerie du Qubec; Alain Tittley, arrondissement dOutremont; Rjean Tremblay, Orchestre symphonique de Montral; Nadine Viau, Ex-Centris.
Les Guides de voyage Ulysse reconnaissent laide financire du gouvernement du Canada par lentremise du Programme daide au dveloppement de lindustrie de ldition (PADI) pour leurs activits ddition.
Les Guides de voyage Ulysse tiennent galement remercier le gouvernement du Qubec Programme de crdit dimpt pour ldition de livres Gestion SODEC.
CatalogageavantpublicationdeBibliothqueetArchivesCanada
Vedette principale au titre : Fabuleux Montral (Fabuleux) Comprend un index. ISBN 978-2-89464-463-8 1. Montral (Qubec) - Guides. 2. Montral (Qubec) - Ouvrages illustrs. I. Collection.FC2947.18.F32 2007 917.1428045 C2006-941280-4
Toute photocopie, mme partielle, ainsi que toute reproduction, par quelque procd que ce soit, sont formellement interdites sous peine de poursuite judiciaire.
Guides de voyage Ulysse inc. Tous droits rservsBibliothque et Archives nationales du QubecDpt lgal Troisime trimestre 2007ISBN 9782894644638Imprim au Canada
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Les couleurs chatoyantes du Palais des congrs de Montral. Chantelle516 | Dreamstime.com
Le Portrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Les attraits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Le Vieux-Montral. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41Les lesSainte-Hlneet Notre-Dame . . . . . . . . . . . . . . 66Le centre-ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73Le Golden Square Mile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101Le quartier Milton-Parc et la Main . . . . . . . . . . . . . . . 112Le VillageShaughnessy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118Westmount et le Sud-Ouest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Le Quartier latin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130Le Village . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138Hochelaga-Maisonneuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145Le Plateau Mont-Royal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152Le montRoyal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158Outremont et le Mile-End . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165La Petite Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
les grands thmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177Les saisons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178Les loisirs dt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182Les loisirs dhiver . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186Arts et culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188Larchitecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
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Liste des cartesLle de Montral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Montral dans le monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
Le Vieux-Montral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Les les Sainte-Hlne et Notre-Dame . . . . . . . . . . . . 67
Le centre-ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Le Golden Square Mile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Le quartier Milton-Parc et la Main . . . . . . . . . . . . . . 113
Le Village Shaughnessy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Westmount et le Sud-Ouest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Le Quartier latin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Le Village . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
Hochelaga-Maisonneuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
Le Plateau Mont-Royal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Le mont Royal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
Outremont et le Mile-End . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
La Petite Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
La nuit venue, les rues du centre-ville sirisent de mille feux.
Grandmaison | Dreamstime.com
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La promenade du Vieux-Port, une aire de dtente entre le fleuve et la cit. Stanicat | Dreamstime.com
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WashingtonD.C.
Ottawa
FrederictonHalifax
Charlottetown
Montral Sherbrooke
Saguenay
Gasp
Sept-les
Trois-Rivires
NiagaraFalls
Toronto
New York
Boston
PopulationRgion mtropolitaine: 3 574 000 habitantsle de Montral: 1 814 170 habitants
Superficiele de Montral: 499 km
FuseauhoraireUTC 5
ClimatMoyenne des tempratures: Janvier: 10C (record de froid: 37,8C en 1957)Juillet: 21C (record de chaleur: 37,6C en 1975)Moyenne des prcipitations:214 cm de neige736 cm de pluie
PointleplushautNaturel: le mont Royal, avec 233 mUrbain: ldifice du 1000 De La Gauchetire, avec 205 m
LanguesMontral est la deuxime ville francophone du monde aprs Paris.Population de langue maternelle franaise: 67,7%Population de langue maternelle anglaise: 12,6%Population allophone: 19,7%
DiversitculturellePlus du quart de la population montralaise est issue de limmigration.Les plus importantes communauts sont les Italiens, les Irlandais, les Anglais, les cossais, les Hatiens, les Chinois et les Grecs.
Montral dans le monde
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Ville exceptionnelle, latine et nordique, cos-mopolite et bilingue, Montral est avant tout la mtropole du Qubec et la seconde ville francophone du monde aprs Paris. Ceux qui la visi-tent lapprcient dailleurs pour des raisons souvent fort diverses, si bien que, tout en parvenant ton-ner les voyageurs doutre-Atlantique par son carac-tre anarchique et sa nonchalance, Montral russit charmer les touristes amricains par son cachet europen.
Il faut dire quon y retrouve dabord ce quon y recherche, et assez facilement dailleurs, car la ville est bien souvent en quilibre entre plus dun monde: solidement amarre lAmrique tout en regardant du ct de lEurope, revendique par le Qubec et le Canada, et toujours, semble-t-il, en pleine muta-tion conomique, sociale et dmographique.
Elle est donc plutt difficile cerner, cette ville. Si Paris possde ses Grands Boulevards et ses places, New York, ses gratte-ciel et sa clbre statue de la Libert, quest-ce qui symbolise le mieux Montral? Ses nombreuses et belles glises? Son Stade olympi-que? Ses somptueuses demeures victoriennes?
En fait, bien que son patrimoine architectural soit riche, on laime sans doute dabord et avant tout pour son atmosphre unique, attachante. De plus, si lon visite Montral avec ravissement, cest avec eni-vrement quon la dcouvre, car elle est gnreuse, accueillante et pas mondaine pour un sou.
En outre, lorsque vient le temps dy clbrer le jazz, le cinma, lhumour, la chanson ou la fte nationale des Qubcois, cest par centaines de milliers quon envahit ses rues pour faire de ces vnements de chaleureuses manifestations populaires. Montral, une grande ville reste lchelle humaine? Cer-tainement. Dailleurs, derrire les airs de cit nord-amricaine que projette sa haute silhouette de verre et de bton, Montral cache bien mal le fait quelle est dabord une ville de quartiers, de bouts de rue, qui possdent leurs propres glises, leurs commer-ces, leurs restaurants, leurs brasseries, bref, leurs caractres, faonns au fil des annes par larrive dune population aux origines trs diverses.
Fuyante et mystrieuse, la magie quopre Montral nen demeure pas moins vritable. Et elle se vit avec passion au jour le jour ou loccasion dune simple visite.
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Le portrait 15LA GOGRAPHIE
Pour saisir la place quoccupe Montral dans lhistoire du continent amri-cain, il faut avant tout sattarder aux formidables avantages dont dispose son site. tablie sur une le du fleuve Saint-Laurent, la principale voie de pn-tration du Nord-Est amricain, Montral stend un endroit o la circulation maritime rencontre un premier obstacle majeur: les rapides de Lachine. Ces rapides, qui bloquent alors toute navigation, ont jadis impos un arrt oblig Montral quiconque voulait aller plus en amont sur le fleuve.
Du point de vue conomique, ce caprice de la gographie a confr ce site, tant lpoque amrindienne que sous les rgimes franais et britanni-que, un avantage indniable: celui davoir t le premier lieu de transborde-ment obligatoire sur le fleuve. La nature a ainsi irrmdiablement choisi la vocation de Montral, en faisant du site la clef de vote dun vaste territoire, et ncessairement un lieu dchanges denvergure continentale.
Montral bleu
Lle de Montral est forme par le fleuve Saint-Laurent et la rivire des Prai-ries, qui se jette dans le fleuve lest de lle. Ces deux superbes cours deau sont reconnus pour les nombreuses les qui les parsment.
Entre le lac Saint-Louis, louest de lle, et le quartier de Pointe-aux-Trem-bles, lest, le fleuve Saint-Laurent, qui coule vers locan Atlantique, longe la cte sud de lle. Il se voit soudainement transformer, devant larrondisse-ment LaSalle, en eaux tumultueuses: les rapides de Lachine.
Entre le lac des Deux Montagnes, louest de lle, et le quartier de Rivire-des-Prairies, lest, la rivire des Prairies borde quant elle la cte nord de lle. Elle voit son dbit contrl par la centrale hydrolectrique de la Rivire-des-Prairies devant le secteur du Sault-au-Rcollet.
Par ailleurs, plusieurs ponts routiers ou ferroviaires, incluant le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, desservent lle de Montral depuis lle Jsus et les rgions de la Montrgie et de Lanaudire. De plus, deux tunnels pour le mtro relient lle aux deux grandes villes qui lavoisinent: Laval, au nord, et Longueuil, au sud.
Le majestueux fleuve Saint-Laurent confre la mtropole du Qubec tout son caractre insulaire. Stphan Poulin
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LARCHIPEL DE MONTRAL
Il y a environ 11 500 ans mergeaient de la mer de Champlain les plus hauts sommets des collines Montrgiennes, dont fait partie le mont Royal. Le continent se relevant peu peu, ces collines formrent des les de plus en plus grandes. Cest ainsi que lle de Montral se retrouva hors de leau 3 500 ans plus tard, au beau milieu de ce que lon nomme la plaine de Montral.
prsent, larchipel de Montral compte plus de 300 les, la plupart se situant au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivire des Outaouais, comme lle Jsus (Laval), la deuxime en importance aprs lle de Montral. Le territoire mme de Montral se com-pose de quelque 80 les dont les principales sont, par ordre d-croissant de taille, lle de Montral, lle Bizard, lle des Surs, ainsi que les les Sainte-Hlne et Notre-Dame, toutes deux amnages par lhomme pour lExpo 67.
De petites les ont souvent t englouties ou submerges, ou mme utilises comme piliers, tel llot Normant. Servant aujourdhui de fondation au quai Alexandra, dans le Vieux-Port de Montral, cet lot se trouvait en face de la place Royale. Ennoy sous les flots, il ne cachait probablement pas de trsor, mais peut-tre une belle page dhistoire, maintenant disparue. Cette petite le, qui porte lun des prnoms de Louis Normant de Faradon, suprieur des sulpiciens au XVIIIe sicle, apparat sur diverses cartes anciennes reprsentant le port de Montral, sous une quinzaine dappellations diffrentes dont lle du March, lle aux Hutres
Montral en 1892, avec son port trs frquent grce au profond chenal creus le long du fleuve Saint-Laurent partir de la ville de Qubec. M984.210 / Muse McCord, Montral
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Le portrait 17
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Montral vert
Tout autour de lle de Montral, une partie des berges du fleuve Saint-Lau-rent et de la rivire des Prairies ont t depuis quelques annes converties en espaces verts. Ces parcs riverains publics, connus sous le nom de parcs-nature, sajoutent aux grands parcs urbains et la multitude de petits parcs qui ponctuent chacun des quartiers de lle.
Le plus connu et le plus visible des grands parcs de Montral est, bien sr, le parc du Mont-Royal, dont la masse spectaculaire, au centre de lle, attire invitablement lil. En toutes saisons, les citadins grimpent au sommet de la montagne, pour le plaisir, pour la vue quelle offre depuis ses belvdres, ou encore pour garder la forme.
Mariant la nature sauvage et la nature domestique, le Jardin botanique de Montral, lun des plus grands au monde, situ dans le centre-est de lle, accueille les visiteurs, et de nombreuses espces doiseaux, tout au long de lanne. Pour sa part, lArboretum Morgan, une immense rserve forestire situe dans louest de lle, abrite divers animaux ltat sauvage, tels que mammifres, reptiles, amphibiens et autres oiseaux, en plus de magnifiques arbres.
Le mont Royal appartient la chane des Montrgiennes, qui accentuent au loin la plaine du Saint-Laurent. Stphan Poulin
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MOntRAL Et sOn HIstOIRE
Les origines
Avant que lquilibre rgional ne soit rompu par larrive des explorateurs europens, ce quon nomme aujourdhui lle de Montral tait peupl dAmrindiens de la nation iroquoise. Ceux-ci avaient vraisemblablement saisi les possibilits exceptionnelles de cet emplacement, qui leur permettait alors de prosprer en dominant la valle du Saint-Laurent titre dinterm-diaire commercial pour toute la rgion.
Dabord en 1535, puis en 1541, Jacques Cartier, navigateur malouin au ser-vice du roi de France, devient le premier Europen parcourir ce site. Lors de ces voyages, il en profite pour gravir la montagne occupant le centre de lle, quil baptise mont Royal. (Le mot royal, au XVIe sicle, se dit aussi ral, do la contraction de mont Royal donnant mont Ral ou Montral, comme on lutilise aujourdhui.)
Dans son journal de bord, Cartier note galement une courte visite quil effectue dans un grand village amrindien situ, semble-t-il, sur les flancs de la montagne. Regroupant environ 1 500 Iroquois, ce village est constitu dune cinquantaine de grandes habitations que protge une haute palis-sade de bois. Tout autour, on cultive le mas, les courges et les haricots, qui assurent lessentiel de lalimentation de cette population sdentaire. Malheureusement, Cartier ne laisse quun tmoignage incomplet, et parfois contradictoire, sur cette communaut amrindienne. On ignore donc encore actuellement o slevait exactement ce village, de mme que le nom par lequel les Amrindiens le dsignaient: Hochelaga ou Tutonaguy?
Jacques Cartier rencontre pour la premire fois en 1535 les Amrindiens dHochelaga, dont Champlain ne retrouvera aucune trace en 1603. M19656 / Muse McCord, Montral
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Le portrait 19
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aitUn autre mystre qui subsiste concerne les raisons de ltonnante et rapide disparition de ce village la suite des visites de Cartier. De fait, quelque 70 ans plus tard, en 1603, lorsque Samuel de Champlain parcourt la rgion, il ne retrouve aucune trace de la communaut iroquoise rencontre par Jacques Cartier. Lhypothse la plus courante veut que les Amrindiens de lle de Montral aient t victimes, entre-temps, des pressions de rivaux commerciaux, qui les auraient finalement vincs de lle.
Quoi quil en soit, Champlain, le pre de la Nouvelle-France, sintresse trs tt au potentiel du site. Trois annes seulement aprs la fondation de la ville de Qubec et de la Nouvelle-France, soit en 1611, il ordonne le dfriche-ment dune aire sur lle, dsigne du nom de Place Royale, afin dy tablir une nouvelle colonie ou un avant-poste pour la traite des fourrures.
Ce projet doit cependant tre remis plus tard, car les Franais, allis aux Algonquins et aux Hurons, font face aux offensives de la Confdration des Cinq Nations iroquoises. Soutenue par les marchands hollandais de La Nou-velle-Amsterdam (qui allait devenir New York), la Confdration tente de sapproprier le contrle exclusif du commerce des fourrures sur le continent, au dtriment des Franais et de leurs allis.
La fondation de Montral sera donc retarde de plusieurs annes et ne pourra tre attribue aux efforts de Samuel de Champlain, dcd en 1635.
La terra de Hochelaga nella Nova Francia, dessine par Giovanni Battista Ramusio en 1565, daprs la description quen a fait Jacques Cartier. Bibliothque et Archives Canada / NMC-1908
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Ville-Marie (1642-1665)
La traite des fourrures est, cette poque, le motif essentiel qui pousse la France dployer des efforts pour coloniser le Canada. Pourtant, ce nest trangement pas ce lucratif commerce qui est lorigine de la fondation de Montral.
Dabord baptis Ville-Marie, son tablissement est plutt luvre dun groupe de dvots franais fortement influencs par les mouvements de renouveau religieux touchant alors lEurope et par les rcits quavaient faits les jsuites de leurs sjours en Amrique. Pousss par lida-lisme, ils dsirent tablir une pe-tite colonie sur lle dans lespoir dy vangliser les Amrindiens et de crer une nouvelle socit chrtienne.
Pour mener cette entreprise bien, on choisit Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, qui sera galement dsign comme gouverneur de la nouvel-le colonie. Cest la tte dune expdition dune cinquantaine de personnes, dont Jeanne Mance, que Maisonneuve aborde les ctes de lAmrique en 1641 et quil fonde Ville-Marie en mai de lanne suivante. Ds le dpart, de grands efforts sont dploys pour que soient trs tt riges les principales institutions sociales et religieuses qui formeront le cur de cette ville. En 1645 commence la construction de lHtel-Dieu, cet hpital dont avait rv Jeanne Mance. Quelques annes plus tard, la premire cole est ouverte sous la direction de Marguerite Bourgeoys. Puis, en 1657, sinstallent les pre-miers prtres du Sminaire de Saint-Sulpice de Paris, qui auront par la suite, et pour longtemps, une influence dterminante sur le dveloppement de la ville. Par contre, le but premier de la fondation de Ville-Marie, la conversion des Amrindiens, doit rapidement tre mis de ct; seulement un an aprs leur arrive, les Franais doivent dj affronter les Iroquois, qui craignent que la prsence des colons ne perturbe le commerce des fourrures.
Trs tt, un tat de guerre permanent sinstalle, menaant plusieurs repri-ses la survie mme de la colonie. Mais finalement, aprs pratiquement un quart de sicle dune existence prilleuse, le roi Louis XIV, qui, depuis deux ans, administre lui-mme la Nouvelle-France, y envoie des troupes pour en garantir la protection. Ds lors, Ville-Marie, quon a dj pris lhabitude de dsigner du nom de Montral, peut commencer se tourner vers les richesses du continent.
20 Le portrait
Jeanne Mance (1606-1673), fondatrice de lHtel-Dieu de Montral. Bibliothque et Archives Canada / C-012329
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MAISONNEuVE, fONDATEuR DE MONTRALLa traite des fourrures est, au XVIIe sicle, le motif essentiel qui pousse la France coloniser le Canada. Pourtant, ce nest pas ce lucratif commerce qui sera lorigine de la fondation de Montral, mais plutt la conversion des Amrindiens.
Pour mener cette entreprise bien, on choisit Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, n en 1612 au sud-est de Paris, qui sera galement dsign comme premier gouverneur de la nouvelle co-lonie. Cest la tte dune expdition dune cinquantaine de per-sonnes, les Montralistes de la Socit Notre-Dame dont fait partie Jeanne Mance, que Maisonneuve quitte la France en mai 1641. Le navire de Jeanne Mance atteint Qubec trois mois plus tard, sans graves problmes.
Maisonneuve ne fut pas aussi chanceux et rencontra de violentes temptes. Il arriva si tard que la fondation de Montral fut remise lanne suivante. Les Montralistes passrent lhiver Qubec. Le 17 mai 1642, Maisonneuve fonde Ville-Marie, sur lle de Montral. Quelques annes plus tard, le nom de Montral supplantera celui de Ville-Marie.
En 1665, le gouverneur de Montral est rappel en France ind-finiment. Il quitte ses fonctions et sa ville bien-aime dans une at-mosphre de tristesse. Il se retire alors Paris, chez les pres de la Doctrine chrtienne, et y meurt en 1676. Il est probablement inhum dans la chapelle (aujourdhui disparue) des pres, qui se trouvait aux environs du 17, rue du Cardinal-Lemoine, dans le Ve arrondissement.
Souverainement intelligent, le fondateur de Montral fut un gentil-homme de vertu et de cur. Le monument Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, rig en 1895, slve sur la place dArmes, au cur du Vieux-Montral.
Maisonneuve fonde Ville-Marie, sur lle de Montral, le 17 mai 1642, en prsence des Montralistes de la Socit Notre-Dame. M976.179.3 / Muse McCord, Montral
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La traite des fourrures (1665-1760)
partir de 1665, bien que la hirarchie ecclsiastique conserve toujours son autorit et que la vocation mystique de la ville persiste dans les esprits, la protection offerte par ladministration royale permet Montral de prosprer en tant que centre militaire et commercial.
Lenvoi de troupes franaises et la pacification des Iroquois qui sensuit, surtout partir de 1701, anne de la signature du trait de paix de Montral, permettent enfin de tirer parti des avantages de la ville en ce qui concerne la traite des fourrures. Montral tant lagglomration la plus en amont sur le fleuve, une fois la paix assure, elle dame aisment le pion la ville de Qubec pour devenir le pivot de ce lucratif commerce.
En outre, cette poque, la traite des fourrures prend un nouvel lan grce de jeunes Montralais, surnomms coureurs des bois, qui sont nombreux quitter la ville pour saventurer profondment dans larrire-pays, souvent pour plus dune anne, afin de ngocier directement avec les fournisseurs autochtones de fourrures. Lgalise ds 1681, cette pratique organise sin-tensifie progressivement, les coureurs des bois devenant, pour la plupart, des travailleurs salaris la solde de grands marchands montralais. Dans la mme foule, Montral, situe la porte du continent, devient ncessaire-ment le point de dpart dexplorations intensives de lAmrique du Nord.
Les expditions franaises, notamment celles menes par Jolliet, Marquette, La Salle et La Vrendrye, repoussent toujours plus loin les frontires de la Nouvelle-France. la faveur de ces grandes explorations, un Montralais dorigine, Pierre Le Moyne dIberville, fonde en 1699 une toute nouvelle co-
LA GRANDE PAIX DE MONTRAL DE 1701Au moment o Lamothe de Cadillac fonde le poste militaire de Dtroit lt 1701, le trait de la Grande Paix de Montral met fin aux conflits qui opposent les Franais et leurs allis les nations de la rgion des Grands Lacs aux Cinq Nations de la Ligue iro-quoise. Pendant les ngociations se sont rassembls quelque 1 300 dlgus amrindiens reprsentant 40 nations autochtones, Iro-quois inclus, avec qui tous taient en guerre depuis un sicle. La paix durera 50 ans.
Kondiaronk, le chef des Hurons-Wendat, dcd le 2 aot 1701, soit deux jours avant la ratification du trait, fut lun des grands arti-sans de cette paix. En son hommage, la Ville de Montral a donn son nom au belvdre du Chalet du Mont-Royal en 1997.
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lonie franaise, plus au sud, nomme la Loui-siane. De fait, la Fran-ce revendique cette poque la plus grande part de ce qui est alors connu de lAmrique du Nord, un immense territoire lui permettant de contenir lexpan-sion des colonies an-glaises du sud, beau-coup plus peuples, entre lAtlantique et les Appalaches.
Soutenue par lad-ministration royale, Montral continue se dvelopper au long de ces annes. Ds 1672, on la dote dun plan dlimitant prcisment pour la premire fois certaines de ses artres, dont les principales sont la rue Notre-Dame et la rue Saint-Paul. Puis, entre 1717 et 1741, on renforce sa protection en remplaant la palissade de bois qui lentoure par une muraille de pierres de plus de 5 m de haut.
La croissance dmographique, somme toute assez lente, entrane nanmoins lmergence de faubourgs lextrieur de lenceinte compter des annes 1730. Aussi, graduellement, une nette distinction sociale stablit entre les habitants de ces faubourgs et ceux du centre, o, la suite dincendies d-vastateurs, seules les constructions en pierres sont autorises. Le centre de la ville, protg par ses murailles, est surtout constitu de splendides demeures des membres de la noblesse locale et des riches marchands, ainsi que des institutions religieuses et sociales, alors que les faubourgs sont principale-ment peupls dartisans et de paysans. Bref, ds le milieu du XVIIIe sicle, Montral a dj toute lallure et latmosphre dune paisible petite ville fran-aise. Li au lucratif commerce des fourrures, son avenir semble assur.
La guerre de Sept Ans, qui fait rage en Europe, entre 1756 et 1763, a toute-fois des rpercussions colossales en Amrique. Les puissances europennes soppressant sur le Vieux Continent, principalement la France et lAngle-terre, luttent galement pour le contrle de lAmrique. Qubec (en 1759) et Montral (en 1760) tombent alors aux mains des troupes anglaises. Lors-quen Europe la guerre se termine, la France, par le trait de Paris, cde of-ficiellement lAngleterre le contrle de la quasi-totalit de ses possessions en Amrique du Nord, signant par l la fin de la Nouvelle-France. Le destin de Montral et de sa population, qui slve alors 5 733 habitants, sen trouve irrmdiablement chang.
Au XVIIIe sicle, Montral constitue un important lieu dchanges pour la traite des fourrures. Bibliothque et Archives Canada / C-011013
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LES fEMMES DE LA NOuVELLE-fRANCE
Montral ne serait pas ce quelle est aujourdhui si elle navait su compter, au nombre de ses fondateurs et bienfaiteurs, des femmes courageuses, inspires par la foi et le dvouement. Mi-noritaires dans un monde dhommes, ces femmes russiront, malgr tout, imposer leurs ides et leur vision. Qui plus est, elles joueront un rle de premier plan et participeront active-ment au dveloppement de la communaut. Et ce, sans oublier les Filles du Roy,
des femmes dtermines se faire une nouvelle vie, qui figurent parmi les anctres dune majorit de Montralais.
Jeanne Mance arrive Montral le 17 mai 1642. Bras droit du sieur de Maisonneuve, elle est associe aux fondateurs de Ville-Marie dans la socit de Notre-Dame de Montral. Mandate par sa pro-tectrice, la bienfaitrice Madame de Bullion, elle tablit en octobre 1642 lHtel-Dieu de Montral et en 1659 ramne de France des Hospitalires de Saint-Joseph.
Partie de France avec la Grande Recrue, Marguerite Bourgeoys sinstalle Montral en 1653. Elle fait riger une chapelle de bois sur lemplacement actuel de la chapelle Notre-Dame-de-Bon- secours. En 1658, elle ouvre la premire cole pour filles Ville-Marie, et, en 1671, elle obtient les lettres patentes de la Congr-gation Notre-Dame.
Veuve un jeune ge, Madame dYouville (Marie-Marguerite Du-frost de Lajemmerais) fonde, le 31 dcembre 1737, les surs de la Charit de Montral appeles Surs Grises, premire com-munaut religieuse fonde par une Canadienne. Mre dYouville sengage alors, avec trois compagnes, se dvouer aux pauvres.
Marguerite Bourgeoys M930.50.8.136 / Muse McCord, Montral
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Des annes de transition (1763-1850)
Les premires dcennies suivant la Conqute (1759-1760) scoulent sous le signe de lincertitude pour la communaut montralaise. Dabord, bien quun gouvernement civil soit rtabli en 1764, les citoyens de langue fran-aise sont officiellement exclus des hautes sphres dcisionnelles jusquen 1774, alors que le contrle du commerce des fourrures tombe trs vite entre les mains des conqurants, notamment dun petit groupe de marchands dorigine cossaise.
Lincertitude saccentue lorsquen 1775-1776 la ville est une fois de plus envahie, mais cette fois par des troupes amricaines, qui ne restent que quelques mois. La guerre de lIndpendance amricaine a toutefois de plus importantes consquences: cest avec la fin de cette guerre et la dfaite britannique quarrivent Montral et au Canada les premires vagues im-portantes dimmigrants de langue anglaise, les loyalistes, ces colons am-ricains dsirant rester fidles la Couronne britannique. Suivent plus tard, partir de 1815, dimportants contingents provenant des les Britanniques, particulirement de lIrlande, qui est alors durement frappe par la famine. Paralllement ces vagues migratoires, la population canadienne-franaise connat une croissance dmographique remarquable, la faveur dun taux de natalit trs lev.
La population de Montral et du Canada connat donc une croissance im-portante, aux effets bnfiques sur lconomie montralaise, alors que se resserrent les liens dinterdpendance entre la ville et la campagne. Ainsi, le monde rural, en pleine expansion, surtout dans cette partie du territoire qui allait devenir lOntario, constitue dsormais un march suffisamment lucratif
Centre de commerce, le port de Montral attire en 1830 aussi bien les grands voiliers europens que les canots amrindiens. M303 / Muse McCord, Montral
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pour une foule de produits fabriqus Montral. La production agricole du pays, notamment le bl, qui transite obligatoirement par le port de Montral avant dtre expdi vers la Grande-Bretagne, assure de son ct une crois-sance des activits portuaires montralaises. Dailleurs, en 1825, un vieux rve est ralis lorsquon inaugure un canal permettant dviter les rapides de Lachine.
Lconomie montralaise est dj, cette poque, trs diversifie, et elle ne se ressent presque aucunement de labsorption, en 1821, de la Compagnie du Nord-Ouest, qui reprsente les intrts montralais dans la traite des fourrures, par la Compagnie de la Baie dHudson. Longtemps le pivot de son conomie, le commerce des fourrures ne devient plus pour Montral quune activit marginale.
Au cours des annes 1830, Montral mrite le titre dagglomration la plus peuple du pays, surpassant ce chapitre la ville de Qubec. Larrive mas-sive de colons de langue anglaise en fait basculer lquilibre linguistique, et cest ainsi que pendant 35 ans, compter de 1831, la population de Montral sera majoritairement anglophone.
Les groupes ethniques ont dailleurs dj tendance se regrouper selon un modle qui persistera longtemps par la suite: les francophones habitent principalement lest de la ville, les Irlandais, le sud-ouest, et les Anglais et cossais, louest. La cohabitation sur un mme territoire ne se fait toutefois pas sans heurt. Ainsi, lorsque clatent les rbellions des Patriotes en 1837-1838, Montral devient le thtre de violents affrontements opposant les membres du Doric Club, qui regroupent des Britanniques loyaux, aux Fils de la Libert, composs de jeunes Canadiens franais. Cest dailleurs la suite dune meute interethnique, provoquant un incendie qui dtruit son parlement, que Montral perd en 1849 le titre de capitale du Canada-Uni, quelle dtenait depuis six ans seulement.
Enfin, si le paysage urbain montralais na pas connu daltrations impor-tantes au cours des premires annes du Rgime anglais, les annes 1840 voient graduellement apparatre des constructions dinspiration britannique.
Montral perd son statut de capitale du Canada-Uni, quelle dtient depuis 1844, la suite de lincendie de son parlement en 1849. M11588 / Muse McCord, Montral
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Le portrait 27
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Cest galement cette poque que les plus riches commerants de la ville, principalement des Anglais et des cossais, quittent peu peu le quartier Saint-Antoine pour aller stablir au pied du mont Royal. Ainsi, moins dun sicle aprs la Conqute (1759-1760), la prsence britannique est dsormais un lment incontournable de la dynamique montralaise, alors que dbute une priode cruciale du dveloppement de la ville.
Industrialisation et puissance conomique (1850-1914)
En raison de lindustrialisation rapide quelle connat au cours des annes 1840, laquelle se poursuivra en plusieurs va-gues successives, Montral vit, de la seconde moiti du XIXe sicle jusqu la Premire Guerre mondiale, la plus forte croissance de son histoire. Elle slve ds lors au rang de m-tropole inconteste du Canada et devient le vritable centre du dveloppement du pays.
Llargissement du march in-terne canadien, dabord avec la cration du Canada-Uni en 1840, puis, surtout avec lav-nement de la Confdration canadienne de 1867, renforce lindustrie montralaise, dont les produits se substituent de plus en plus aux importations.
Les principales forces qui seront longtemps le cur de lconomie de la ville sont alors les secteurs de la chaussure, du vtement, du textile, de lalimen-tation et des industries lourdes, en particulier le matriel roulant de chemin de fer et les produits du fer et de lacier. La concentration gographique de ces industries, proximit des installations portuaires et des voies ferres, a pour effet de modifier considrablement laspect de la ville.
Les abords du canal de Lachine, berceau de la rvolution industrielle au Ca-nada, ensuite les quartiers Sainte-Marie et Hochelaga, se couvrent dusines, puis de rsidences bon march destines loger les ouvriers. Lindustriali-sation de Montral bnficie largement de sa position avantageuse, en tant que ple des systmes de transport et de communication pour lensemble du territoire canadien, une position quelle sefforce daccentuer tout au long de cette priode. Ainsi, compter des annes 1850, un chenal est creus dans le fleuve entre Montral et Qubec, permettant, ds lors, de plus grands ocaniques de remonter le fleuve jusqu la mtropole et liminant du coup la plupart des avantages dont bnficiaient encore les installations portuaires de Qubec.
Annonce de la plus vieille fonderie tablie Montral: lEagle Foundry, fonde en 1823. M930.50.3.134 / Muse McCord, Montral
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LE CANAL DE LACHINE: DHIER AujOuRDHuIPivot de lindustrialisation de Montral, le canal de Lachine, dune longueur de 14,5 km, sinscrit dans le patrimoine de la mtropole qubcoise depuis que son creusement et la construction de ses cluses, aux XIXe et XXe sicles, ont permis de contourner les tu-multueux rapides de Lachine, aprs quelques tentatives infructueu-ses.
En 1689, le suprieur des sulpiciens, Franois Dollier de Casson, fut le premier croire au projet dun canal qui permettrait dviter les rapides et de naviguer jusquaux Grands Lacs. Son projet sera abandonn en cours de route, faute de fonds suffisants. Aprs la Conqute, les Britanniques soumettent un projet similaire Lon-dres, tudes, tractations et requtes stalant sur sept ans, entre 1812 et 1819.
Cest alors que des marchands montralais forment la Compagnie des propritaires du Canal de Lachine pour enfin raliser le canal actuel. En 1821, la compagnie fait faillite, mais le gouvernement du Bas-Canada prend le contrle du projet et amorce les travaux. Les largissements du canal ainsi que la restauration ou lajout dcluses nauront de cesse entre son ouverture, en 1825, et linauguration de la Voie maritime du Saint-Laurent, en 1959. En 1970, le canal de Lachine sera compltement ferm la circulation maritime. Depuis 2002, il est rouvert la navigation de plaisance pendant la belle saison.
Le canal de Lachine, creus entre le port de Montral et le lac Saint-Louis Lachine, est le berceau de lindustrie canadienne. M984.273 / Muse McCord, Montral
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De plus, le rseau ferroviaire qui commence stendre sur le territoire canadien fa-vorise Montral, en faisant de la ville le centre de ses activi-ts. La production industrielle montralaise dispose en effet dun accs privilgi aux mar-chs du sud du Qubec et de lOntario, par le rseau du Grand Tronc, et de louest du Canada, grce celui du Ca-nadien Pacifique, qui atteint Vancouver en 1887. Autant en ce qui a trait au commerce intrieur quau commerce in-ternational, Montral occupe une place dominante au Ca-nada pendant cette priode.
Sur le plan dmographique, son essor est tout aussi excep-tionnel, car, entre 1852 et 1911, sa population passe de 58 000 468 000 personnes (528 000 si lon inclut la banlieue). Cet-te pousse remarquable tient du fabuleux pouvoir dattrac-tion quexerce dsormais cette ville en pleine croissance co-nomique. Les vagues dimmi-gration massive en provenance des les Britanniques, qui avaient pris forme au dbut du XIXe sicle, se poursuivent pendant quelques annes encore, avant de ralentir notablement au cours des annes 1860. Elles sont par la suite largement compenses par lexode des paysans de la campagne qu-bcoise, attirs Montral par le travail offert dans les usines.
Larrive de cette population principalement de langue franaise est dailleurs lorigine dun nouveau renversement de lquilibre linguistique de Montral, qui redevient dfinitivement une ville majorit franaise partir de 1866. Dautre part, un phnomne tout fait nouveau commence voir le jour vers la fin du XIXe sicle, lorsque Montral devient le thtre dune immigration extrieure autre que franaise ou britannique. Les plus nombreux venir ten-ter leur chance Montral sont dabord des Juifs dEurope de lEst, fuyant les perscutions dont ils faisaient lobjet dans leur pays; ils se regroupent, dans un premier temps, surtout le long du boulevard Saint-Laurent.
Un nombre apprciable dItaliens stablissent galement Montral et se retrouvent, quant eux, dans le nord de la ville. Ces vagues migratoires font en sorte que, avec plus de 10% de sa population dorigine autre que franaise ou britannique, Montral est dj, en 1911, une ville caractre fortement multiethnique.
Montral, le Grand Tronc rige sur le fleuve le pont Victoria, inaugur en 1860, pour crer un lien ferroviaire avec la cte Atlantique. M969.81 / Muse McCord, Montral
Au dbut du XXe sicle, les rsidants de Montral, qui se dveloppe un rythme effrn, voient apparatre un enchevtrement de fils lectriques. MP-0000.813.1 / Muse McCord, Montral
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Lurbanisation rsultant de cette croissance d-mographique a pour consquence un tale-ment urbain sans cesse grandissant, un phno-mne que la mise en place dun rseau de tramways lectriques permet daccentuer partir de 1892. La ville sort ainsi, plusieurs reprises, de ses ancien-nes limites, annexant jusqu 31 nouveaux territoires entre 1883 et 1918.
Des efforts damnagement sont paralllement entrepris pour offrir la population certains espaces de loisirs, entre autres, en 1874, avec le parc du Mont-Royal. Dans le domaine de la construction rsidentielle, les styles dinspiration britannique simposent, notamment dans les quartiers popu-laires o dominent dsormais les maisons en range, au toit plat et la devanture en briques.
En outre, pour offrir des logements bon march aux familles ouvrires, ces maisons sont de plus en plus souvent construites sur deux ou trois tages, et conues pour loger au moins autant de familles. De leur ct, les riches Montralais sont toujours plus nombreux sinstaller sur les flancs du mont Royal, y dveloppant un quartier quon aura tt fait de nommer le Golden Square Mile (le Mille carr dor) en raison de la prodigieuse richesse dont disposent ses habitants. La rvolution industrielle a dailleurs eu pour effet daccrotre les clivages socioconomiques au sein de la socit montra-laise. Ce phnomne oppose en outre, de faon presque dichotomique, les principaux groupes ethniques en cause, car, alors que la haute bourgeoisie est presque essentiellement constitue de protestants anglais, la masse des ouvriers non spcialiss se compose surtout de Canadiens franais et dIr-landais catholiques.
De la Premire la seconde Guerre mondiale
De 1914 1945, plusieurs vnements denvergure internationale viennent modifier lvolution et la croissance de la ville. Dabord, avec le dbut de la Premire Guerre mondiale, en 1914, lconomie montralaise stagne pen-dant un certain temps la suite de la chute des investissements; mais elle reprend trs tt de la vigueur grce lexportation de produits agricoles et de matriel militaire destins la Grande-Bretagne.
Cette priode de guerre est toutefois surtout marque, Montral, par laf-frontement politique que se livrent anglophones et francophones au sujet de leffort de guerre, un domaine o les deux groupes linguistiques ne sen-
Lobservatoire du mont Royal, voisin du belvdre en 1906, fera place au chalet en 1931. MP-0000.1750.8.2 / Muse McCord, Montral
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tendent vraiment pas. En fait, les francophones se sont depuis longtemps levs contre toute participation canadienne dans les guerres de lEmpire britannique, envers lequel ils entretiennent des sentiments plutt mitigs. Ils sopposent donc farouchement une conscription obligatoire des citoyens canadiens.
loppos, les anglophones, dont les liens avec la Grande-Bretagne sont souvent rests trs tenaces, se montrent favorables un engagement total du Canada. Lorsque, en 1917, le gouvernement canadien tranche finalement et impose la conscription obligatoire, la colre des francophones clate, et Montral est secoue par de vives tensions.
Quelques annes de rajustement conomique succdent la guerre, suivies de ce quon a appel les annes folles, une phase de croissance soutenue stalant de 1921 1929. Montral poursuit alors son dveloppement, amor-c dans la priode davant-guerre, tout en conservant son rle de mtropole canadienne, bien que Toronto, favorise par les investissements amricains et par le dveloppement de lOuest canadien, commence dj revendiquer une place plus importante.
Dans le centre des affaires montralais, on voit graduellement apparatre des tours de plus en plus hautes, qui sinspirent, dans leur conception, de courants architecturaux amricains. La ville reprend galement sa croissance dmographique, si bien quelle abrite, la fin des annes 1920, une popula-tion de plus de 800 000 personnes, alors que lle a dj dpass le million dhabitants. Tant par limportance de sa population que par laspect de son centre des affaires, Montral a donc, ds cette poque, tous les attributs dune grande cit nord-amricaine.
Le 24 mai 1917, un dfil anti-conscription traverse dans le calme le centre-ville de Montral pour se diriger vers le square Victoria. Bibliothque et Archives Canada / C-006859
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Mais la crise amricaine, qui frappe durement lconomie mondiale ds 1929, a des effets dvastateurs Montral, dont la fortune repose en bonne partie sur les exportations. Pendant toute une dcennie, la misre se gnra-lise dans la mtropole, o le chmage touche jusquau tiers de la population en ge de travailler.
Cette priode sombre ne prendra fin quavec le dbut de la Seconde Guerre mondiale, en 1939. Mais, ds le dbut de ce conflit, la polmique entourant leffort de guerre refait surface et divise encore une fois les populations fran-cophone et anglophone de la ville. Le maire de Montral, Camillien Houde, qui soppose la conscription obligatoire, sera dailleurs fait prisonnier entre 1940 et 1944. Finalement, le Canada sengage pleinement aux cts de la Grande-Bretagne, en mettant sa disposition sa production industrielle et son arme de conscrits.
Un retour la croissance (1945-1960)
Aprs tant dannes de pnurie et de bouleversements dfavorables, lco-nomie montralaise, sortie de la guerre plus forte et plus diversifie que ja-mais, donne enfin lieu une priode faste o les dsirs de consommation de la population peuvent tre assou-vis. Ainsi, pendant plus dune dcen-nie, le chmage est presque inexistant Montral, alors que le niveau de vie gnral de la population monte en fl-che.
Du point de vue dmographique, la croissance est tout aussi remarquable, si bien quentre 1941 et 1961 la population de lagglomration montralaise double littralement, passant de 1 140 000 2 110 000 habitants, la ville en tant que telle franchissant le cap du million en 1951. Cette explosion dmo-graphique procde de plusieurs sources. Tout dabord, le mouvement scu-laire dexode des populations rurales vers la ville reprend de plus belle aprs une pause presque complte pendant les annes de la Grande Dpression et de la Seconde Guerre mondiale. Mais limmigration reprend aussi de la vi-gueur, les plus importants contingents provenant dsormais principalement de lEurope du Sud, particulirement de lItalie et de la Grce.
Enfin, cette augmentation de la population montralaise tient galement dune forte pousse des naissances, dun vritable baby-boom qui touche tout autant le Qubec que le reste de lAmrique du Nord. Pour parvenir loger cette population, des quartiers situs lgrement en priphrie se cou-vrent rapidement de milliers de nouvelles rsidences. De plus, une banlieue toujours plus loigne du centre-ville merge, favorise par la popularit de lautomobile comme objet de consommation de masse, et commence mme se dvelopper lextrieur de lle, sur la rive sud du fleuve, aux abords des ponts daccs, et au nord, sur lle Jsus. Dans un mme temps, le cen-
Portion de la rue Sherbrooke situe au cur de la mtropole, au milieu des annes 1950. MP-1984.6.1.1 / Muse McCord, Montral
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tre-ville connat lui aussi des changements importants, alors que le quartier des affaires quitte graduellement le Vieux-Montral pour se dplacer prs du boulevard Dorchester (aujourdhui le boulevard Ren-Lvesque), o sl-vent des gratte-ciel toujours plus imposants.
cette mme poque, la mtropole est touche par un vent de rformes sociales visant notamment mettre fin au rgne de la pgre. Car Montral a alors la rputation, dailleurs bien fonde, dtre depuis des annes un lieu o fleurissent la prostitution et les maisons de jeux grce lassentiment de policiers et de politiciens corrompus. Une enqute publique, mene entre 1950 et 1954, o sillustrent particulirement les avocats Pacifique Plante et Jean Drapeau, conduit une srie de condamnations et un assainissement notable du climat social.
Dautre part, les aspirations au changement ne sarrtent pas l. Chez les intellectuels, les journalistes et les artistes montralais francophones, on cherche par tous les moyens branler lautorit toute-puissante de lglise catholique et du conservatisme ambiant. Le phnomne le plus marquant de
LE Refus globalLes amis du rgime nous souponnent de favoriser la Rvolution. Les amis de la Rvolution de ntre que des rvolts: ...nous protestons contre ce qui est, mais dans lunique dsir de le transformer, non de le changer. Extrait du Refus global, 1948 Paul-mile Borduas et 15 autres signataires
Le Refus global, germe de la Rvolution tranquille des annes 1960, se prsente comme un manifeste dnonant le confor-misme politique et religieux des annes 1940, qui faisait du Qu-bec un milieu touffant et hostile aux manifestations de crativit individuelle ou collective. Sign en 1948 par le peintre Paul-mile Borduas (1905-1960) et 15 autres artistes dont Jean Paul Riopel-le, il marqua le dbut de grandes transformations dans la socit qubcoise. la suite de la publication, svrement condam-ne, de sa profession de foi, Borduas, lpoque professeur lcole du meuble de Montral, sera congdi, puis, quelques annes plus tard, sexilera Paris.
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lpoque reste nanmoins la prise de conscience naissante des Montralais de langue franaise de toute origine face leur alination. En effet, au fil des annes, hormis certaines exceptions, sest tiss un clivage socioconomique trs clair entre les deux principaux groupes linguistiques de la ville.
Les francophones ont, de fait, des revenus moyens moins levs que leurs compatriotes anglophones, occupent plus souvent des postes subalternes et sont bafous dans leur ascension sociale. Montral, dont la population est en grande majorit de souche franaise, projette du reste limage dune ville anglo-saxonne par son affichage commercial, souvent uniquement en an-glais, et par la domination de la langue anglaise dans les principales sphres de lactivit conomique. Il faudra cependant attendre le dbut des annes 1960 pour que les aspirations au changement prennent la forme dune srie de mutations acclres.
De 1960 nos jours
Les annes 1960 connaissent un vent de rforme sans prcdent au Qubec, une vritable course la modernisation et aux transfor-mations dans diffrentes sphres dactivit, quon aura tt fait de dsigner du de Rvolution tran-quille. Il faut dire que le baby-boom des dcennies prcdentes a augment considrablement la population qubcoise, tant dans la mtropole que dans les rgions. Les banlieues de plusieurs villes se parent dun nombre consid-rable de jeunes couples. Or, pour Montral notamment, il devient impratif de ramnager lespace urbain pour maintenir une co-nomie florissante. Toutefois, au milieu des annes 1970, Montral se fait ravir son titre de mtropole canadienne par Toronto, qui b-nficie, depuis longtemps dj, dune croissance plus forte. En revanche, comme en tmoigne lmergence de gratte-ciel de plus en plus nombreux au centre-ville, lconomie montralaise poursuit nan-moins son essor.
Outre lexode vers les banlieues, on assiste au phnomne du retour la terre. En effet, cette mode, qui perdure jusquau dbut des annes 1980, runit en communes des jeunes de tous les horizons, principalement ceux des villes. Ces communes renferment gnralement plusieurs familles qui se partagent les travaux de la ferme dans un esprit douverture et de partage.
La Biosphre, ancien pavillon des tats-Unis de lExpo 67. Yanive Nizard Lafrance | Dreamstime.com
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Paralllement, Montral, alors dirige par le maire Jean Drapeau, rayonne de plus en plus sur la scne internationale grce la mise sur pied du mtro et la tenue de plusieurs vnements denvergure, les plus remarquables tant lExposition universelle de 1967, les Jeux olympiques de 1976 et les Floralies in-ternationales de 1980.
Dans la mouvance des changements conomi-ques, le rayonnement linguistique et culturel francophone prend de lam-pleur. Au fil des annes, le poids de la population dexpression franaise se fait de plus en plus sentir Montral. Plusieurs manifestations de mcon-tentement sont menes par des groupes syndicaux et tudiants. De plus, la clbre phrase Vive le Qubec libre!, lance par le gnral de Gaulle du balcon de lhtel de ville de Montral, cristallisera lide maintenant bien dfinie dun Qubec souverain.
Depuis 1963, le Front de libration du Qubec (FLQ) mne dans la mtropo-le une srie dattentats terroristes. Le point culminant de sa lutte sera la crise doctobre 1970, avec lenlvement du diplomate britannique James Cross, qui sera libr deux mois plus tard, et la mort du ministre du gouvernement qubcois Pierre Laporte. Prs de 40 ans aprs son avnement, cette sombre page de lhistoire du Qubec nourrit encore des dbats passionns.
Limage de la ville se modifie sensiblement, lorsque laffichage commercial, qui se faisait jusqualors en anglais, ou au mieux dans les deux langues, devient exclusivement franais grce ladoption de lois linguistiques par les gouvernements qubcois successifs. Mais pour plusieurs anglophones, ces lois combines lascension du nationalisme et de lentrepreneuriat qu-bcois sont des changements trop difficiles accepter, et plusieurs quittent dfinitivement Montral pour dautres villes canadiennes ou amricaines.
Durant les annes 1980 et 1990, de nombreux secteurs dactivit ayant mar-qu depuis plus dun sicle linfrastructure industrielle de la ville dclinent, puis se voient partiellement remplacs par des investissements massifs dans des secteurs de pointe tels que laronautique, linformatique et les produits pharmaceutiques. Cette croissance profite cependant plus une banlieue toujours plus loigne du centre.
Dautre part, en accueillant aux cours des dernires dcennies des immi-grants provenant dsormais dun peu partout dans le monde, la ville de Montral senrichit dune mosaque culturelle de plus en plus complexe. Plus que jamais, elle est donc devenue un vritable carrefour des nations, tout en tant couronne du titre enviable de mtropole francophone des Amriques.
LExposition universelle de Montral: Expo 67. Le Qubec en images
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DEs cOMMUnAUts MOntRALAIsEs
Samedi soir, rue Durocher, Outremont, des dizaines de Juifs hassidim (or-thodoxes), habills de leurs vtements traditionnels, se pressent vers la sy-nagogue toute proche. Quelques heures plus tt, comme dhabitude, une partie de la grande communaut italienne montralaise stait donn ren-dez-vous au march Jean-Talon afin de ngocier lachat des produits direc-tement imports dItalie ou simplement pour socialiser entre compatriotes, et discuter du dernier match de football opposant lquipe de Milan celle de Turin.
Ces scnes bien connues de tous les Montralais ne sont que des exem-ples parmi tant dautres de la vie communautaire, souvent trs intense, de plusieurs groupes ethniques de la ville. En fait, on compte Montral din-nombrables lieux de rencontre et associations destins aux membres des diverses communauts ethniques. Dailleurs, il suffit dune brve incursion sur le boulevard Saint-Laurent, la Main, servant de limite entre louest et lest de la ville, bord de restaurants, dpiceries et dautres commerces aux cou-leurs et spcialits internationales, pour se convaincre de la richesse et de la diversit de la population montralaise.
Montral projette dailleurs souvent limage dun regroupement htroclite de villages qui, sans tre des ghettos, sont principalement habits par les membres de lune ou lautre des communauts. En fait, ce dcoupage de lespace territorial avait dj t amorc ds le XIXe sicle par les Montralais de souches franaise et anglaise, une division qui, dans une certaine mesure, marque toujours la ville.
Ainsi, lEst demeure encore aujourdhui largement francophone, alors que lOuest est plutt anglophone et que les nantis des deux communauts occupent souvent les versants opposs du mont Royal: dun ct, Outre-
MONTRAL MuLTICuLTuRELLE
Prs de la moiti des immigrants montralais, qui comptent pour en-viron 30% de la population de la ville, sont dorigine italienne. Mais cette ethnie nest quune des 125 communauts culturelles recen-ses Montral. Dailleurs, la plupart des Montralais reconnaissent lapport de ces communauts la prosprit conomique, sociale et culturelle du Qubec, et ils ont dvelopp, avec leurs concitoyens venus de diffrents horizons, des affinits dans divers domaines.
Ces nouveaux Qubcois, dont la majorit sintgre la socit montralaise, ne demandent qu trouver leur place sous le soleil. Ils doivent gnralement apprendre le franais, parfois reprendre des tudes, souvent lutter contre les prjugs. Or, les Montralais aiment les ctoyer, participer leurs festivals, se rgaler de leur gastrono-mie
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mont, et de lautre, Westmount. Mais plusieurs nouveaux villa-ges sont graduellement venus simbriquer dans cette mosaque avec larrive dune population aux origines diverses. Trs tt, une petite communaut chinoise, venue travailler au pays lors de la construction des chemins de fer, a lu domicile aux abords de la rue De La Gauchetire, louest du boulevard Saint-Laurent, crant ainsi un Chinatown qui conserve toujours aujourdhui une atmos-phre un peu mystrieuse pour les non-initis.
Limportante communaut juive, pour sa part, sest dabord regrou-pe un peu plus haut sur le bou-levard Saint-Laurent, pour ensuite se concentrer vers louest de lle, notamment dans certains secteurs dOutremont, de Cte-des-Neiges et de Snowdon, et Cte-Saint-
Luc et Hampstead, o ses institutions fleurissent. De son ct, la Petite Italie, un endroit souvent trs anim et color o prosprent de multiples cafs, restaurants et boutiques, occupe un large secteur, prs de la rue Jean-Talon et non loin de la ville de Saint-Lonard, laquelle est habite par un bon nombre dItaliens.
Les Italiens forment dailleurs la plus importante communaut ethnique de Montral et donnent une impulsion indniable cette ville. Enfin, certaines autres communauts arrives plus rcemment ont aussi eu tendance se regrouper dans certains lieux, comme, par exemple, les Grecs le long de lavenue du Parc, les Hatiens dans le quartier Saint-Michel, les Portugais aux abords de la rue Saint-Urbain et les Jamaquains dans la Petite-Bourgogne. Montral, on peut presque passer dun pays un autre, dun univers un autre, par la langue, les odeurs, lamnagement, les commerces, subitement, en lespace de quelques rues seulement.
communauts ethniques
Qui plus est, aujourdhui les Italiens nhabitent plus la Petite Italie et les Chinois nhabitent plus le Chinatown. La plupart des quartiers de Montral se caractrisent par la prsence de plusieurs communauts ethniques qui cohabitent dans une belle harmonie. Non pas que les frictions, causes par des malentendus ou des prjugs, soient ici compltement absentes, les ajustements, notamment dans les coles, tant rgulirement ncessaires, mais, somme toute, Montral dgage une relle bonne entente. Cette mosa-que culturelle reprsente lune des plus belles richesses de la ville.
Lune des immenses arches multicolores du Quartier chinois rappelant la Chine impriale. iStockphoto.com
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Une promenade au gr des rues troites du Vieux-Montral vous fera dcouvrir un environnement historique et culturel incontournable qui donnera du relief votre escapade.
Au XVIIIe sicle, Montral tait, tout comme Qu-bec, entoure de fortifications en pierres. Entre 1801 et 1817, cet ouvrage dfensif fut dmoli linstigation des marchands, qui y voyaient une entrave au dveloppement de la ville. Cependant, la trame des rues anciennes, comprime par prs de 100 ans denfermement, est demeure en place. Ainsi, le Vieux-Montral daujourdhui correspond peu de chose prs au territoire couvert par la ville fortifie.
Le Vieux- Montral
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Au XIXe sicle, la cit devient le noyau commercial et financier du Canada. Y sont rigs de somp-tueux siges sociaux de banques et de compagnies dassurances, ce qui entrane la destruction de la quasi-totalit des btiments du Rgime franais.
Puis, au XXe sicle, aprs une p-riode dabandon de 40 ans au pro-fit du centre-ville moderne, le long processus visant redonner vie au Vieux-Montral est enclench avec les prparatifs de lExposition uni-verselle de 1967, se poursuivant, de nos jours, avec de nombreux pro-jets de recyclage et de restauration. Cette revitalisation connat mme un second souffle depuis la fin des annes 1990. Des htels de marque sont amnags dans des difices his-toriques, alors que plusieurs Mont-ralais renouent avec la vieille ville en y dmnageant leurs pnates.
Aujourdhui, une diffrence appr-ciable apparat dans le tissu urbain entre le centre-ville moderne, o se dressent des tours en verre et en acier bordant de larges boulevards,
et le secteur de la vieille ville, o la pierre prdomine le long des rues troites et compactes.
La rue Saint-Jacques a t pendant plus de 100 ans lartre de la haute finance canadienne. Cette particula-rit se reflte dans son architecture riche et varie, vritable encyclop-die des styles de la priode 1830-1930. Les banques, les compagnies dassurances, tout comme les grands magasins et les compagnies ferro-viaires ou maritimes du pays, taient alors contrls, pour une bonne part, par des cossais devenus Mon-tralais, attirs par les perspectives denrichissement quoffraient les co-lonies.
Il faut pntrer dans le hall de lan-cien sige social de la Banque Roya-le pour admirer les hauts pla-fonds de ce temple de la finance, rig une poque o les banques devaient se doter de btiments im-posants afin de donner confiance lpargnant. remarquer, sur le pourtour du hall en pierres de Caen, les armoiries des 10 provinces cana-diennes ainsi que celles de Montral
Une balade travers les rues paves du Vieux-Montral est un rendez-vous avec lhistoire. iStockphoto.com / Victor Kapas
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44 Les attraitsLe
Vie
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(croix de Saint-Georges) et dHalifax (oiseau jaune), o la banque a t fonde en 1861. Entrepris en 1928 selon les plans de spcialistes du gratte-ciel new-yorkais, le btiment demeure un des derniers immeubles avoir t rig au cours de cette priode faste. La tour de 23 tages est pose sur un podium sinspirant des palais florentins et respectant lchelle des btiments voisins.
La Banque Molson a t fonde en 1853 par la famille Molson, clbre pour sa brasserie mise sur pied par lanctre John Molson (1763-1836) en 1786. Ldifice, achev en 1866, est un des premiers exemp
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