adrastia conférence lyon 16 juin

Post on 22-Jan-2018

174 Views

Category:

Data & Analytics

3 Downloads

Preview:

Click to see full reader

TRANSCRIPT

Crises, environnement, climat, rupture,

des fatalités à affronter et dépasser

L’énergie, c’est tout !

L’énergie, c’est tout,

parce que l’énergie

c’est le mouvement

Photo : Edward Burtynsky

L’humanité, animée par

un apport d’énergie considérable

a transformé son environnement

« En l’espace d’une vie, une personne née dans les années 30 avu la population passer de 2 milliards à 7 milliards !

Au cours du 20ème siècle, la consommation d’énergie a étémultipliée par 10, l’extraction de minéraux industriels par 27et celle de matériaux de construction par 34. L’échelle et lavitesse des changements que nous provoquons sont sansprécédent dans l’histoire. »

Comment tout peut s’effondrer, P. Servigne & R. Stevens, Seuil, 2015

Photo : Edward Burtynsky

Une voiture de 1,5 tonnes, c’est 100 tonnes

de matériaux déplacés

Un ordinateur portable, c’est 300 kg

Une montre, 20 kg

Il y a 10 000 ans, la biomasse cumulée des animauxd’élevage et des êtres humains représentait 0.1 % de labiomasse totale des mammifères terrestres.

Aujourd’hui, les animaux d’élevage en constituent 60 %,et si l’on ajoute les 7 milliards d’humains, le chiffre s’élèveà 90 %.

Science et Vie numéro 1139 du mois d’août 2012, page 86

« En 2003, une étude estimait que 90 % de la biomasse desgrands poissons avait disparu depuis le début de l’èreindustrielle.

Ces chiffres, qui laissaient bon nombre de scientifiquesincrédules à l’époque, sont aujourd’hui confirmés. Lesocéans se sont littéralement vidés. »

Comment tout peut s’effondrer, P. Servigne & R. Stevens, Seuil, 2015

Source FAO Nations Unies

L’humanité, animée par

un apport d’énergie considérable

va être confrontée à des limites

Fin des ressources

- 2048 : effondrement du stock de poissons

Fin des ressources

- 2048 : effondrement du stock de poissons

- Saturation des terres agricoles : surexploitation,empoisonnement aux pesticides, érosion, salinisation oudé-fertilisation des sols… les rendements stagnent déjà.

Fin des ressources

- 2048 : effondrement du stock de poissons

- Saturation des terres agricoles : surexploitation,empoisonnement aux pesticides, érosion, salinisation oudé-fertilisation des sols… les rendements stagnent déjà.

- Pénurie d’eau : « En 2025, pour la majorité des habitantsde la planète, l’approvisionnement en eau pourrait être« insuffisant » voire « dramatiquement insuffisant ».Source OCDE

Fin des ressources

- Phosphate : « D’ici la fin du siècle, les gisementsmondiaux de phosphore, indispensable aux cultures,pourraient s’épuiser. » Pic prévu : 2030 – 2040, Journal ofApplied Ecology

Fin des ressources

- Phosphate : « D’ici la fin du siècle, les gisementsmondiaux de phosphore, indispensable aux cultures,pourraient s’épuiser. » Pic prévu : 2030 – 2040, Journal ofApplied Ecology

- Métaux : entre 2020 et 2050, fin de l’argent, du plomb, duzinc, de l’or… tous métaux avant la fin du siècle

Fin des ressources

- Phosphate : « D’ici la fin du siècle, les gisementsmondiaux de phosphore, indispensable aux cultures,pourraient s’épuiser. » Pic prévu : 2030 – 2040, Journal ofApplied Ecology

- Métaux : entre 2020 et 2050, fin de l’argent, du plomb, duzinc, de l’or… tous métaux avant la fin du siècle

- Nous allons manquer de sable pour les routes, le béton,le verre, les microprocesseurs, les panneaux solaires…

Fin des ressources...

… en énergie !

- Pétrole, charbon…

Fin du pétrole

Fin du charbon

(Schéma Manicore – J.M. Jancovici)

Fin des ressources...

… en énergie !

- Pétrole, charbon…

- … et toutes les autres ressources énergétiques ensuite

Taux de Retour Energétique et chaîne de dépendance des énergies

TRE (EROEI) = ratio entre l’énergie investie etl’énergie récupérée, utilisable

Par exemple : nombre de baril de pétrole récupérépour chaque baril investi

Energie nette : ce qui reste à la société pourfonctionner

TRE du pétrole

- 1900 = 100:1

- 1990 = 35:1

- Aujourd’hui entre 10 et 20 pour 1

(Sables bitumineux entre 2:1 et 4:1, agrocarburants entre 1:1 et 1,6:1 pétrole deschiste environ 5:1 et gaz naturel environ 10:1)

Références sur l’énergie et le TRE : site avenir-sans-pétrole.org, Benoît Thévard

Taux de Retour Energétique et chaîne de dépendance des énergies

- Hydroélectricité = entre 35 et 45:1 mais déjà saturé, au maximum 18 % de la production mondiale

- Nucléaire = autour de 10:1, dépendant d’une société riche

- Eolien = 3,8:1 (sans tenir compte de l’intermittence et du problème de stockage)

- Solaire = entre 1,6 et 2,5:1

Comment tout peut s’effondrer, P. Servigne & R. Stevens, Seuil, 2015

Taux de Retour Energétique et chaîne de dépendance des énergies

La possibilité et la vitesse du développement de

l’humanité au 20ème siècle ont été directement liées

à l’énergie qui a eu initialement le meilleur Taux de

Retour Energétique : le pétrole

Taux de Retour Energétique et chaîne de dépendance des énergies

Le TRE (énergie nette) permettant la soutenabilité

des sociétés bénéficiant du plus grand confort est

estimé entre 12 et 14

EROI of Global Energy Resources, College of Environmental Science

and Forestry, 2012

Taux de Retour Energétique et chaîne de dépendance des énergies

Le Taux de Retour Energétique de toute autre

ressource que le pétrole étant inférieur à 12-14:1,

les sociétés les plus riches ne peuvent compter ni

sur le nucléaire ni sur les énergies renouvelables

pour être stables (le charbon, à 50:1, n’étant pas un

substitut au pétrole)

À elle seule

la fin des ressources,

en particulier énergétiques,

implique un déclin

Les déchets générés par l’utilisation

de l’énergie qui a permis le

développement de l’humanité

impliquent aussi un déclin

Énergie et climat

- CO2 = de 280 ppm en 1850 à 400 ppm aujourd’hui(480 ppm eq. CO2)

Énergie et climat

- CO2 = de 280 ppm en 1850 à 400 ppm aujourd’hui

- Réchauffement actuel (2015) : 0,85 °C

Énergie et climat

- CO2 = de 280 ppm en 1850 à 400 ppm aujourd’hui

- Réchauffement actuel (2015) : 0,85 °C

- 93 % du réchauffement est absorbé par les océans

Énergie et climat

- CO2 = de 280 ppm en 1850 à 400 ppm aujourd’hui

- Réchauffement actuel (2015) : 0,85 °C

- 93 % du réchauffement est absorbé par les océans

- Réchauffement inéluctable : 1,5 à 2 °C (estimation basse)

Énergie et climat

- CO2 = de 280 ppm en 1850 à 400 ppm aujourd’hui

- Réchauffement actuel (2015) : 0,85 °C

- 93 % du réchauffement est absorbé par les océans

- Réchauffement inéluctable : 1,5 à 2 °C (estimation basse)

- 0,85 °C de réchauffement = 1,5 à 2,5 °C sur les terres, enparticulier en altitude et aux pôles

Énergie et climat

- 0,85 °C = fonte irrémédiable de l’essentiel des glacespolaires (débâcle globale, observations NASA)

Amount of old ice in Arctic, 1987-2013 – NOAA Climate.org

Énergie et climat

- 0,85 °C = fonte irrémédiable de l’essentiel des glacespolaires (débâcle globale, observations NASA)

- 0,85 °C = les rendements agricoles déjà en baisse, blé, riz,maïs (Science et Vie n° 1168 : Rendements agricoles, lagrande panne)

Énergie et climat

- 0,85 °C = fonte irrémédiable de l’essentiel des glacespolaires (débâcle globale, observations NASA)

- 0,85 °C = les rendements agricoles déjà en baisse, blé, riz,maïs (Science et Vie n° 1168 : Rendements agricoles, lagrande panne)

- 0,85 °C = papillons et libellules perdent leurs couleurs

Énergie et climat

- 0,85 °C = fonte irrémédiable de l’essentiel des glacespolaires (débâcle globale, observations NASA)

- 0,85 °C = les rendements agricoles déjà en baisse, blé, riz,maïs (Science et Vie n° 1168 : Rendements agricoles, lagrande panne)

- 0,85 °C = papillons et libellules perdent leurs couleurs

- Réchauffement trop rapide : la forêt amazonienne ne peutplus absorber de CO2. Réchauffement accéléré.

Énergie et climat

- 0,85 °C = acidification des océans : 30 % plus acide (PH8,15 8,05)

- Baisse de la capacité d’absorption du CO2, (70 % moinsefficace qu’avant 1850) = réchauffement accéléré

- Extinction massive de la vie. Pour une baisse du PHcomparable, lors de l’extinction du Permien(volcanisme, -252 millions d’années), 96 % des espècesmarines avaient disparu

Énergie et climat

- Les experts pensent que nous suivons un des piresscénarios envisagés (GIEC, NASA…) : 5, 6, peut-être 8 °Cde réchauffement à terme

Graphique futura-sciences.com

Énergie et climat

- Les experts pensent que nous suivons le pire scénarioenvisagé (GIEC, NASA…) : 5, 6, peut-être 8 °C deréchauffement à terme

- Rythme de réchauffement estimé : 0,25 °C, puis 0,5 °C pardécennie

Énergie et climat

- Les experts pensent que nous suivons le pire scénarioenvisagé (GIEC, NASA…) : 5, 6, peut-être 8 °C deréchauffement à terme

- Rythme de réchauffement estimé : 0,25 °C, puis 0,5 °C pardécennie

- À ce rythme, la déforestation de l’essentiel des terres estinéluctable

Énergie et climat

- Les experts pensent que nous suivons le pire scénarioenvisagé (GIEC, NASA…) : 5, 6, peut-être 8 °C deréchauffement à terme

- Rythme de réchauffement estimé : 0,25 °C, puis 0,5 °C pardécennie

- À ce rythme, la déforestation de l’essentiel des terres estinéluctable

- Contrairement à ce qui est dit, 2 °C de réchauffementn’ont jamais été un seuil garanti de « sécurité »

Énergie et climat

- Selon le dernier document publié en mai 2015 par leGIEC, l’ONU, l’Organisation Météorologique Mondiale etle Hadley Center, à partir de 1,5 °C de réchauffement lechangement climatique entrerait déjà dans une phased’évolution non linéaire, aux effets globaux irréversibles etparticulièrement hostiles à la vie dans son ensemble

Énergie et climat

- Selon le dernier document publié en mai 2015 par leGIEC, l’ONU, l’Organisation Météorologique Mondiale etle Hadley Center, à partir de 1,5 °C de réchauffement lechangement climatique entrerait déjà dans une phased’évolution non linéaire, aux effets globaux irréversibles etparticulièrement hostiles à la vie dans son ensemble

- Inertie climatique : nous ne pourrons pas éviter unréchauffement d’au moins 1,5 °C, quoi que nous fassions(pour certaines estimations : 2 degrés vers 2040)

Décalage psychologique de 80 ans

Énergie et climat

- 0,85 °C 1,5 à 2,5 °C sur les terres

- + 2 °C + 4 °C

- + 4 °C + 10 °C

Énergie et climat

- 0,85 °C 1,5 à 2,5 °C sur les terres

- + 2 °C + 4 °C

- + 4 °C + 10 °C

- + 2 °C = baisse de 30 % des rendements agricoles

- + 4 °C = baisse de 60 %

Énergie et climat

Anecdote :

Même la compagnie pétrolière SHELL est inquiète :

La compagnie pétrolière Shell reconnaît dans un documentinterne que la planète risque de se réchauffer de 4 degrés. Ledocument de l’entreprise anglo-britannique se réfère auxprévisions de l’Agence Internationale de l’Energie (l’AIE), quienvisage une augmentation de la température de 4 degrés àcourt terme (2100), suivi par un réchauffement de 6 degrés.

The Guardian, 17 mai 2015

Un modèle global et fiable : le rapport Meadows

Pourquoi

ne parvenons-nous pas

à modifier le cours

de cette évolution ?

"Il y a deux manières d'ignorer les choses : lapremière, c'est de les ignorer ; la seconde, c'est deles ignorer et de croire qu'on les sait. La seconde estpire que la première."

Victor Hugo

Nous ne savions pas, et personne n’est à blâmer deson ignorance

Nous ne savions pas, et personne n’est à blâmer deson ignorance

Nous ne savions pas ?

Nous ne savions pas, et personne n’est à blâmer deson ignorance

Nous ne savions pas ?

- S. Carnot, 1824

Nous ne savions pas, et personne n’est à blâmer deson ignorance

Nous ne savions pas ?

- S. Carnot, 1824

- J.B. Lamarck, 1820

« En détruisant partout les grands végétaux qui protégeaient

le sol, pour des objets qui satisfont son avidité du moment, il

(l’homme) amène rapidement à la stérilité ce sol qu’il habite,

donne lieu au tarissement des sources, en écarte les animaux

qui y trouvaient leur subsistance, et fait que de grandes

parties du globe, autrefois très fertiles et très peuplées à

tous égards, sont maintenant nues et stériles, inhabitables et

désertes. (…) On dirait que l’homme est destiné à

s’exterminer lui-même après avoir rendu le globe

inhabitable. » J. B. Lamarck, naturaliste, 1820

Nous ne savions pas, et personne n’est à blâmer deson ignorance

Nous ne savions pas ?

- S. Carnot, 1824

- J.B. Lamarck, 1820

- E. Huzar, 1855

« La main humaine, en frappant les forêts, peut amener desrévolutions dans l'état atmosphérique, des débordementsdes fleuves, des inondations, [...] des épidémies. »

« Ces centaines de billions d'acide carbonique et d'oxyde decarbone pourront bien troubler un peu l'harmonie dumonde. »

Eugène Huzar, La fin du monde par la science, 1855

Introduction à une théorie écologique de l’esprit, lessavoirs dissimulés derrière des croyances :

- Les systèmes isolés existent (bilan carbone,zone naturelle protégée…)

Introduction à une théorie écologique de l’esprit, lessavoirs dissimulés derrière des croyances :

- Les systèmes isolés existent (bilan carbone,zone naturelle protégée…)

- Les ressources sont illimitées

Introduction à une théorie écologique de l’esprit, lessavoirs dissimulés derrière des croyances :

- Les systèmes isolés existent (bilan carbone,zone naturelle protégée…)

- Les ressources sont illimitées

- Nous pouvons réparer les dégâts infligés àl’environnement (non réversibilité)

- Les ENR ne réduisent pas les émissions de CO2 et ne survivront pas au pétrole

- Les émissions sont strictement cumulatives

- Les impacts de notre activité, même réduite, restent cumulatifs (impossible de retirer le CO2

de l’atmosphère)

Comment avons-nous pu avoir de telles croyances,malgré les modèles et les données ?

- Loi de la dichotomie à l’axe : nous avonscollectivement traité l’information de façonparcellaire et clivée

Dichotomie à l’axe et injonctions paradoxales :

- COP21 sponsorisée par des industriels dont nousconsommons les produits

- La finance serait responsable des crises… maisnotre niveau de vie (emprunts divers, servicespublics, assurances…) dépend d’elle

- Clivages politiques : toujours la faute d’un autre

En utilisant l’ignorance et le doute à l’inverse duprincipe de précaution et en nous défaussantsystématiquement de notre responsabilité commune,nous allons passer directement de :

« Nous ne savons pas » ou « Nous n’y croyons pas » ou « C’est la faute des autres »

à

« Il est trop tard »

Que reste-t-il à faire ?

« Agir, c'est devenir complice d'une réalité immaîtrisable »

L. Tengelyi, philosophe

Ethique Adrastia

- Malgré tout, ne pas lâcher prise !

- Tenir un discours rationnel

Ethique Adrastia

- Malgré tout, ne pas lâcher prise !

- Tenir un discours rationnel

- Ne pas nous infliger de double peine : à la fois subir ledéclin et nous sentir coupables de ne pas avoir réussi àl’éviter

- Ne plus confondre les solutions avec les aménagements(fantasmes, procrastination)

Programme Adrastia

- Atteindre la singularité écologique : prise de conscience généralisée des difficultés écologiques globales

Programme Adrastia

- Favoriser les échanges entre tous les acteurs des communautés (entre les élites et les peuples) et entre les communautés afin de lutter contre la déréliction et de réduire les tensions inhérentes à la réduction du confort et de la sécurité (concernant notamment la santé)

- Promouvoir et suivre l’évolution des institutions : abandon du paradigme de la croissance, adaptation à la gestion d’une crise prolongée et irréversible

Programme Adrastia

- Favoriser l'abandon des faux espoirs et de toute impasse écologique et économique

- Accompagner la simplification des modes de production industriels et agricoles, construire un modèle économique plus résilient et « low tech »

Moyens mis en place (à développer)

- Observatoire

- Recueil d’opinions

- Groupes locaux et groupes de travail, par exemplesur l’éducation et l’enseignement : Comment direaux enfants ? Que doit-on enseigner ? Quel métierchoisir ?

Après le « développement durable »,le dernier oxymore :

Après le « développement durable »,le dernier oxymore :

Nous allons devoir, tous ensemble,

construire un déclin

top related