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AMBASSADE DE FRANCE AU VIETNAM 57, rue Tran Hung Dao - Hanoi Téléphone: (84-4) 943 77 19 Télécopie : (84-4) 943 96 55 Pour nous écrire : [email protected]

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AMBASSADE DE FRANCE AU VIETNAM57, rue Tran Hung Dao - HanoiTéléphone: (84-4) 943 77 19Télécopie : (84-4) 943 96 55Pour nous écrire : [email protected]

L'EAU, LA FRANCEET LE VIETNAM

L'EAU, LA SANTEET L'ACTIONSOCIALE

L'EAU, LA PRODUCTIONET L'ACTIONECONOMIQUE

L'EAU, L'ENVIRONNEMENTET L'AMENAGEMENTDU TERRITOIRE

L’EAU, LE VIETNAM ET LA FRANCE

Le Vietnam est façonné par l’élément aquatique. Pêche, aquaculture, riziculture, tourisme, énergie hydroélectrique : l’eau constitue l’une des richesses sur lesquelles le Vietnam assoit sa tradition et sur lesquelles il peut appuyer son remarquable développement. Mais cette richesse est fragile et peut facilement être altérée dans les changements rapides que connaît le pays.

Les institutions publiques et les entreprises françaises ont développé de nombreux savoir-faire dans les métiers de l’eau. La France a fait de ce secteur une priorité de son aide au développement au niveau mondial.

De la rencontre entre ce besoin de développement au Vietnam et cette offre de savoir-faire française est née une coopération originale et diversifiée. Cette exposition vise àprésenter au grand public un ensemble de projets mis en œuvre dans le cadre de cette coopération, représentatif de la diversité des objectifs, des partenariats et des méthodes de la coopération française au Vietnam.

Les six prochains panneaux proposent des éléments de cadrage sur cette coopération :

- Pourquoi une exposition sur la coopération franco-vietnamienne ?- Le Vietnam : un grand pays confronté aux défis d’un changement rapide- L’eau au Vietnam : au cœur de la tradition et des défis de l’avenir- La France et l’eau : un savoir-faire prestigieux pour relever un défi mondial- La coopération française au Vietnam : les acteurs et les chiffres clefs- 20 projets représentatifs de la coopération franco-vietnamienne

La France entretient avec le Vietnam une relation forte, fondée à la fois sur une histoire commune et un engagement partagé pour un monde multipolaire et respectueux de diversité.

Cette relation de confiance repose en partie sur les échanges entre nos deux Etats ; elle s’appuie également sur les liens directs tissés entre nos deux sociétés. Collectivités territoriales, organisations de solidarité internationale, universités, centres de recherche, hôpitaux, etc. : au total, ce sont plus de 500 structures françaises qui ont su nouer des partenariats avec leurs homologues vietnamiennes et qui échangent avec elles expériences et savoir-faire, souvent sur la base du bénévolat et de l’engagement personnel.

Les 20 projets, tous relatifs à l’eau, présentés ici montrent comment la coopération française, dans sa diversité, peut aider le Vietnam à faire face aux défis de son développement, tout en aidant nos opérateurs à s’ouvrir au monde :

- La recherche et la formation, le transfert de techniques et l’aide aux investissements aident nos partenaires vietnamiens à mettre en œuvre des solutions durables aux défis du développement. - Ils permettent dans le même temps aux structures françaises de développer leur expérience internationale, de porter un regard extérieur sur leurs pratiques et de se positionner dans un une région en pleine émergence, appelée à jouer un rôle croissant dans le monde.

Chacun de ces 20 projets fait ainsi vivre la relation entre nos deux pays, une relation où la solidarité et l’influence se complètent au mieux de nos intérêts réciproques.

A l’heure où le Président de la République a fait de l’augmentation de l’aide publique au développement une priorité pour la France, j’espère que cette exposition aidera le public à mieux connaître et soutenir le travail des hommes et des femmes qui animent notre coopération sur le terrain de façon dévouée, transparente et efficace.

Bien cordialement,

Antoine PouillieuteAmbassadeur de France au Vietnam

POURQUOI UNE EXPOSITION SUR LACOOPERATION FRANCO-VIETNAMIENNE ?

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Le Vietnam : un grand pays confrontéaux défis d’un changement rapide

Densément peuplé, le Vietnam est un pays rural en voie d’urbanisation

Le Vietnam compte 80 millions d’habitants pour une superficie égale à 0,6 fois celle de la France. Les zones montagneuses sont peu peuplées tandis que dans les plaines, la densité de population est très élevée. Le pays est à 75% rural, mais le nombre de citadins devrait doubler d’ici à 2020.

Le Vietnam s’étend sur 2 000 km du nord au sud. Il s’élargit au nord autour du delta du Fleuve rouge et au sud sur le delta du Mékong, tandis qu’il se resserre au centre sur une étroite bande côtière où sa largeur tombe à 70 km. Ses frontières sont bordées de zones montagneuses très escarpées. Montagnes et hauts plateaux occupent les deux tiers du territoire.

La population compte 80 millions d’habitants. Elle se concentre pour une large part dans les zones de plaines, où les densités démographiques sont très élevées, jusqu’à 1000 habitants par km2.

La majeure partie de la population vit encore à la campagne(75 %) et de l’agriculture (60% de l’emploi) mais la forte pression sur les terres limite les perspectives de croissance dans ce secteur. Les villes se développent rapidement : Ho Chi Minh Ville au sud, capitale économique, compte plus de 5 millions d’habitants et Hanoi au nord, capitale politique, près de 3 millions pour un total de 20 millions de citadins. Le nombre d’habitants des villes devrait atteindre 40 millions en 2020, ce qui représente un défi en termes d’infrastructure et de création d’emplois.

Le « Doi Moi » ou le renouveau du Vietnam après quatre décennies de guerre

Le Vietnam a été marqué par une succession de conflits meurtriers. A partir de 1986, il inaugure une ère de paix qui va permettre d’amorcer une ouverture économique et politique rapide du pays sur la région et sur le monde : c’est le« doi moi » ou renouveau qui transforme profondément le pays.

Le Vietnam contemporain a été profondément marqué par l’histoire : à partir de 1945, il va être emporté dans une succession de conflits tragiques : lutte pour l’indépendance (1945-1954), lutte pour la réunification (1954-1975), participation aux conflits régionaux (1975-1986). Ces conflits ont prélevé un lourd tribu sur la population et sur la société.

A partir de 1986, il inaugure une nouvelle ère de paix. Celle-ci est l’occasion de lancer la stratégie du « renouveau », qui amorce la libéralisation économique et politique du pays. L’économie collectiviste est abandonnée au profit d’une « économie de marché à orientation socialiste », dans laquelle l’Etat reste un acteur économique majeur mais où le jeu des forces du marché est rétabli.

Les terres agricoles ont ainsi été redistribuées aux familles tandis que des réformes sont menées pour faciliter l’investissement privé national, attirer les investissements étrangers et mettre le Vietnam en conformité avec les règles commerciales internationales ; aboutissement de cette démarche, le Vietnam négocie actuellement son adhésion à l’organisation mondiale du commerce.

La progression des inégalités : un nouveau défi pour l’avenir

Le Vietnam reste un pays pauvre. En dépit des efforts du gouvernement, les fruits de la croissance se répartissent inégalement et les disparités augmentent rapidement. Le maintien de la cohésion sociale dans une modernisation rapide est un nouveau défi pour le pays.

Les réformes ont permis au Vietnam d’obtenir des résultats spectaculaires : 7% de croissance économique au cours de la décennie, une progression très rapide des exportations. Cette progression a largement bénéficié à la population, entraînant une diminution de la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté : celle-ci est passée de 58 % en 1993 à 19% en 2002.

Ces résultats spectaculaires ne doivent pas faire oublier que 15 millions de personnes vivent encore dans la pauvreté. Dans les provinces reculées, les populations n’ont pas toujours accès aux infrastructures de base. Les services de santé et d’éducation sont devenus payants. En ville, les nombreux migrants clandestins sont exclus du système social. Partout, la dégradation de l’environnement expose les plus démunis à des risques croissants.

Ainsi, après quatre décennies de guerre et deux décennies de croissance rapide dont les fruits ont été largement partagés, les inégalités se creusent et le Vietnam est confronté à un nouveau défi : assurer une juste répartition des fruits de la croissance afin que la richesse retrouvée du pays ne débouche pas sur une fracture sociale.

La contrainte démographique a poussé la population à occuper les terres les plus inaccessibles : rizières en terrasses dans les montagnes.

Après deux décennies de paix, les traces de la guerre se font rares : vestiges d’un bombardier américain abattu au dessus de Hanoi.

La croissance économique pose de nouveaux problèmes : croissance des inégalités, dégradation de l’environnement et… embouteillages.

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L’eau au Vietnam : au cœur de latradition et des défis de l’avenir

Mer, fleuve et lagunes : l’eau structure les paysages

L’eau est partout présente au Vietnam : il compte plus de 3200 kilomètres de côtes marines et abrite les deltas de deux grands fleuves : le Fleuve Rouge et le Mékong. Les pluies torrentielles de la mousson alimentent ce système et rythment la vie du pays. Partout, l’eau est ainsi au cœur des paysages.

Le Vietnam possède plus de 3200 km de côtes et un territoire maritime d’un million de km2. Celui-ci est exploité par un système de pêche traditionnelle qui se concentre sur la zone proche des côtes et ne valorise encore que 10% du territoire maritime.

Deux fleuves marquent le pays de leur empreinte : le Fleuve Rouge, provenant de Chine, se jette dans le golfe du Tonkin. Ce fleuve impétueux doit son nom aux sédiments argileux qui colorent ses eaux. Le delta du fleuve rouge (16.000 km2) est le berceau de la civilisation vietnamienne, c’est la zone la plus peuplée du pays qui abrite également la capitale, Hanoi. Le Mékong qui prend ses sources dans l’Himalaya se jette au sud du Vietnam après un trajet de 4200 km. Le vaste delta du Mékong (36.000 km2) est la zone la plus fertile du pays où se produisent une large part des exportations agricoles. Le centre du pays, bande étroite et montagneuse, héberge des fleuves courts aux variations brutales et parfois meurtrières.

Enfin, le Vietnam est marqué par l’abondance des pluies et un système de mousson qui marque des saisons contrastées et rythme les activités agricoles.

L’eau au cœur de la culture et de l’organisation traditionnelle

La vie et la tradition du Vietnam se sont organisées autour de l’eau : l’eau est omniprésente dans la géomancie traditionnelle et dans l’art populaire. Son exploitation millénaire pour la culture du riz et pour la pêche a profondément marqué les paysages du pays et les modes de vie de ses habitants.

L’eau tient une place importante dans la tradition vietnamienne : les aménagements des villes et des forteresses, mais aussi des palais et tombeaux impériaux, déterminés par la géomancie, lui accordent une place primordiale. Les légendes (génies des fleuves) et l’art populaire (peinture et marionnettes sur l’eau) lui réservent une place de choix.

L’eau joue également un rôle essentiel dans la vie quotidienne du village : le riz est l’aliment de base des Vietnamiens et sa production dépend entièrement de l’approvisionnement en eau ; la nécessité de vivre près de l’eau pour produire le riz a modelé les paysages : villages perchés sur les buttes au milieu des rizières dans les plaines, aménagements en terrasse dans les montagnes. La maîtrise de l’eau, l’endiguement des fleuves a été une préoccupation récurrente des régimes impérial, colonial ou communiste, qui se sont succédé à la direction du pays.

De même, la nécessité pour les pêcheurs et les bateliers d’exploiter la richesse des fleuves et des côtes a donné lieu aux villages flottants et aux sampans, barques servant d’habitation abritant une population de pêcheurs et d’artisans.

La modernisation du pays accroît la pression sur la ressource

Les usages de l’eau se multiplient avec l’urbanisation, l’industrie et l’agriculture intensive. Ces nouveaux besoins engendrent de nouvelles menaces : pollution, surexploitation des ressources et appellent de nouvelles solutions : aménagement du territoire, gestion du risque, partage de la ressource.

L’agriculture est le premier consommateur d’eau, avec le développement de l’irrigation qui a permis de réaliser 2 voire 3 cultures par an. Près de la moitié des superficies cultivées au Vietnam sont irriguées. L’irrigation représente 90 % de la consommation totale et augmente de 3% par an. L’aquaculture se développe également : elle occupe aujourd’hui environ 1 million d’hectares, pour moitié en eaux douces, pour moitié en eaux salées, permettant au Vietnam d’être le 5è exportateur mondial dans ce secteur (essentiellement poisson-chat et gambas). La production hydroélectrique liée à la construction des barrages est importante : un quart seulement du potentiel du pays est exploité à ce jour. Les besoins de l’industrie et des villes augmentent très rapidement avec la croissance économique.

La multiplication des utilisateurs augmente la pression sur la ressource. Elle pose le problème de la quantité d’eau disponible et donc du partage de la ressource entre utilisateurs. Elle pose surtout le problème de la qualité de l’eau : agriculture, industrie et villes sont de gros pollueurs et seulement 10% des rejets sont aujourd’hui traités.

Rizières dans le delta du fleuve rouge : c’est le berceau de la civilisation vietnamienne et la zone la plus peuplée du pays.

L’architecture accorde une place importante à l’eau : ici, un théâtre de marionnettes aquatiques face à l’antique pagode du maître.

Le fleuve Rouge à Hanoi : la tradition et la modernité se retrouvent au bord du fleuve et se conjuguent pour en exploiter les ressources.

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La coopération française au Vietnam :des acteurs nombreux et diversifiés

La France est le second pays partenaire d’aide au développement du Vietnam

Chaque année, la France engage environ 100 millions d’euro pour le développement du Vietnam. Pays à la fois pauvre et émergeant, inclus en 1998 dans la Zone de Solidarité Prioritaire de la France, le Vietnam bénéficie de l’apport de l’ensemble des instruments et opérateurs français de coopération.

Septième bénéficiaire de l’aide publique au niveau mondial (2 milliards d’euro en 2003), le Vietnam est le onzième bénéficiaire de l’aide française (pour 100 millions d’euro en 2003). Trois services sont principalement en charge de cette coopération :

- Le Service de Coopération et d’Action culturelle, relevant du ministère des Affaires étrangères intervient dans les domaines de la formation, de la recherche, de la culture et des réformes institutionnelles. C’est également l’interlocuteur de la coopération décentralisée et des associations de solidarité internationale.- La Mission Economique intervient sous forme de dons ou de prêts grâce au Fonds d'Etudes et d'Aide au secteur privé (FASEP) et aux protocoles financiers (Réserve Pays Emergents). Elle favorise le transfert des technologies et des savoir-faire français pour répondre aux besoins de développement du Vietnam.- L’Agence Française de Développement (AFD) intervient sous la forme de prêts concessionnels au gouvernement vietnamien dans le secteur de l’eau, des infrastructures urbaines et de la modernisation du secteur des finances.

Cinq priorités de l’aide française pour l'appui au développement du Vietnam

Adopté en 2002 en comité interministériel, le Document Stratégique Pays pour le Vietnam a permis de définir 5 axes qui correspondent à la fois aux priorités du Vietnam, au savoir-faire de nos opérateurs et aux objectifs de la France dans ce pays : solidarité, influence et présence économique.

- Accompagner le Vietnam dans sa transition juridique et politique, par un appui aux réformes modernisant le système juridique, la formulation de nouvelles politiques de développement, la formation des cadres publics ; - Soutenir la modernisation du système éducatif et de recherche, par des programmes bilatéraux (enseignement supérieur, recherche scientifique) ou multilatéraux (classes bilingues et filières universitaires francophones) ;- Promouvoir une coopération culturelle fondée sur l’échange et le transfert de savoir-faire, par un soutien à la création artistique, le développement de l’ingénierie culturelle et la protection du patrimoine ;- Accompagner la mutation de l’économie en développant les interactions avec les entreprises françaises, par l’appui à la modernisation économique et aux investissements dans les secteurs prioritaires ;- Contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des acquis sociaux, par la formation des médecins, le soutien aux ONG intervenant en zones rurales, l’aide au désenclavement des régions pauvres.

La coopération de proximité est une dimension originale de notre action

En complément de la coopération publique, plus de 500 organisations françaises : associations, collectivités, universités, hôpitaux… ont développé des partenariats de terrain avec leurs homologues vietnamiens. Ce dense réseau de partenariats contribue à la force de notre coopération.

Parmi les acteurs intervenant en coopération au Vietnam, on recense pas moins de 180 organisations de solidarité internationale, 220 structures d’enseignement et de recherche, 60 collectivités territoriales, 50 structures de santé, ainsi que des structures à vocation économique ou consulaire.

Malgré une grande variété de nature et de mode d’intervention, ces structures ont en commun d’inscrire leurs projets dans une relation entre homologues exerçant le même métiers – même si c’est dans un contexte radicalement différent - plutôt que dans un rapport de donateur à assisté ou d’expert à client. Beaucoup bénéficient de soutiens publics directs ou indirects et ont une assise territoriale marquée, en France et au Vietnam.

Les projets de coopération de proximité sont présents dans 51 des 64 provinces du Vietnam. Ils constituent ainsi un réseau unique de connaissance de la société vietnamienne et d’influence sur ses transformations. Des Assises bi-annuelles, dont les dernières ont eu lieu à Toulouse en octobre 2003, permettent à tous ces acteurs d’échanger leur expérience et de dégager des pistes de travail communes.

La coopération complète une relation politique active : les Champs Elysées pavoisés lors de la visite du Président de la République vietnamienne en 2002

La formation est une des priorités de la coopération française au Vietnam : laboratoire du programme de formation d’ingénieurs d’excellence.

La coopération française se caractérise par les nombreux acteurs présents directement sur le terrain auprès de leurs homologues.

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Promouvoir l’éducation sanitaire enapportant l’eau potable à l’école

Un accès à l’eau potable insuffisant par manque d’infrastructures

La province de Nam Dinh est dépourvue d’ouvrages modernes d’approvisionnement en eau. Elle ne bénéficie que de 20 mini-réseaux d’eau potable qui ne couvrent que 9% des besoins de la population. L’eau y est particulièrement polluée, notamment par l’activité agricole, entraînant de nombreuses maladies.

La province de Nam Dinh est située au cœur du delta du fleuve Rouge, au nord Vietnam. Elle compte 1,9 millions d’habitants dont 80% de ruraux. La densité rurale est de 1200 habitants/km2, une des plus élevées du pays et la population rurale est très pauvre.

La majorité de la population utilise des sources d’eau traditionnelles (puits et mares) mais celles-ci sont de plus en plus polluées. Il en résulte de nombreuses maladies comme les diarrhées, les parasitoses et les gastro-entérites ou encore le trachome (conjonctivite pouvant conduire à la cécité). Ces maladies, qui entraînent des dépenses de santé et des pertes de revenus, augmentent encore la précarité de la vie des familles les plus modestes.

Le gouvernement vietnamien a fait de l’approvisionnement en eau pour tous une de ses priorités. Il vise à ce que, d’ici 2010, 80% des populations rurales accèdent à l’eau potable. Toutefois, les habitants n’ont pas des revenus suffisants pour construire seuls des ouvrages modernes. Avec l’appui du syndicat des eaux d’Ile de France, l’association EAST aide à mettre en place des infrastructures bon marché pour répondre aux besoins urgents.

Une approche globale de la problématique de l’eau à Nam Dinh

Le programme s’appuie sur les écoles pour toucher les populations villageoises. Il vise à donner accès à l'eau potable aux villageois mais également, par la formation des écoliers, à réduire les risques de contamination de l’eau : rappel des règles d’hygiène publique, création de latrines.

Le projet vise plusieurs objectifs simultanément : d’une part, la construction des mini-réseaux d’adduction d’eau communaux dont la rentabilité assure le fonctionnement et la pérennité des ouvrages ; d’autre part, la mise en place d’un dispositif d’animation et de sensibilisation sanitaire en matière d’hygiène, d’eau potable et de santé. Ce dispositif permet d’accompagner les habitants dans leurs ouvrages d’assainissement. Il fonctionne notamment autour des écoles ; enfin, la mise en place d’un modèle de gestion, facilement reproductible afin de rentabiliser et donc d’entretenir et renouveler à long terme les équipements de production et de distribution de l’eau.

Les communes partenaires du projet développent donc des ressources propres. Elles reversent à leur tour une partie des montants perçus sur les factures d’eau pour accroître la capacité d’autofinancement du Centre National de l’Eau Potable et de l’Hygiène en Milieu Rural et permettre un réinvestissement vietnamien dans l’accès à l’eau potable des zones rurales les plus pauvres.

Le développement de l’accès à l’eau potable

80.000 personnes bénéficient d’un accès à une eau de qualité et à de meilleures conditions sanitaires grâce à la construction de 10 mini réseaux d’adduction d’eau, l’équipement de 48 écoles en points d'eau et la création d’un laboratoire d’analyses pour le suivi de la qualité de l’eau.

Ce programme novateur a contribué au développement de la province et à la réduction de la pauvreté par le biais de l'installation d'ouvrages de traitement des eaux mais aussi, et surtout, par le biais de son volet d’animation et de sensibilisation sanitaire, qui a permis une nette amélioration de l'hygiène et l'assainissement individuel et collectif.

Nam Dinh est également l’une des premières provinces du delta du Fleuve Rouge à avoir initié la vente de l’eau, ce qui est un aspect important et novateur du programme puisque cette facturation permet d’assurer la pérennité du système d’approvisionnement en eau potable. Le programme a également établi les bases d’un système de gestion de l’eau et de l’assainissement à l’échelle provinciale en renforçant les compétences des partenaires locaux.

Enfin, la création d’un Fonds de solidarité eau, sur le modèle de celui du Syndicat des Eaux d'Ile de France, permet aux premiers bénéficiaires des installations d’aider, à leur tour, les villages démunis. Le fonds a d’ores et déjà permis de financer 2 des 48 points d’eau installés dans les écoles.

Au premier plan, les anciennes latrines scolaires insalubres utilisées par les enfants avant la construction de nouvelles (en arrière plan).

La station de traitement, ici vue depuis les bassins de décantation, a permis l’alimentation en eau potable de 9.300 personnes.

Des salles de bain ont été construites par les habitants avec l’appui du partenaire français. Elles respectent les conditions d’hygiène élémentaires.

NAM DINH

Qui fait quoi ?Le coût total du projet est de 1.380.000 €

Du côté vietnamienLes partenaires sont les autorités de la province, des districts et des communes, le Centre National de l’Eau Potable et de l’Hygiène en Milieu Rural (CEPHMR) et sa branche provinciale, le Programme de l’Eau Rurale. La partie vietnamienne assure 48% du financement du projet.

Du côté français Le chef de file du projet est l’association Eau, Agriculture et Santé en milieu Tropical (EAST), opérateur chargé de la mise en œuvre du programme. Depuis 1994, EAST a mis en œuvre 9 programmes de développement socio-sanitaire axés sur l’adduction d’eau potable et l’hygiène dans plusieurs provinces, en montagne puis en plaine, en zone périurbaine comme en zone rurale. Contact : en France :EAST, 35 rue Broca, 75000 Paris.Loïc Monjour, [email protected] Au Vietnam : Karl Deville, [email protected]

Le Syndicat des Eaux d’Ile de France (SEDIF) appuie la création et le fonctionnement de structures de gestion de l’eau potable en milieu rural, participe à la mise au point d’installations types de traitement et de distribution de l’eau, et finance la réalisation d’adductions, dans des communes de 5.000 à 10.000 habitants. Le SEDIF finance 38% du projet. Les actions de coopération internationale du SEDIF sont financées par un prélèvement de solidarité de 1 centime d’euro par m3 d’eau vendue.

Le Ministère des Affaires Etrangères contribue au volet scolaire du programme par des cofinancements de la Mission de Coopération Non Gouvernementale soit 9% du budget total

L'Agence de l'Eau Seine Normandie participe au programme à hauteur de 5% L'EAU, LA FRANCE

ET LE VIETNAM

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Combattre les effets du fluor sur la santépar l’adduction d’eau potable

Un excès de fluor localisé, néfaste et inexpliqué

Pour des causes naturelles encore mal connues, le sol de la commune de Ninh Thuong (province de Khanh Hoa) recèle un excès de fluor qui contamine l’eau des puits. Ses 8.000 habitants sont victimes de fluorose chronique, qui abîme les dents et touche particulièrement les enfants.

Pour résoudre ce problème, les autorités locales ont contacté L’Appel, une association française qui travaille depuis 30 ans sur l’hygiène hospitalière au Vietnam et a également développé une expertise dans le domaine des systèmes d’adduction d’eau propre dans les villages montagnards (provinces de Lam Dong et Khanh Hoa).

La commune de Ninh Thuong ne présente pas les caractéristiques habituelles des zones où l’association intervient (minorités ethniques, dénuement extrême). Sa particularité géologique, et le problème de santé publique qu’elle entraîne, ont cependant justifié une intervention. L’objet social de l’intervention reste par ailleurs présent, avec la volonté de rendre l’eau potable accessible aux plus démunis des habitants comme aux plus aisés, et en particulier à la minorité ethnique Raglai.

De l’eau potable et pure à proximité de toutes les habitations

A partir d’une source non contaminée située à 12 km du village, un réseau d’eau a été installé en 2003. Les travaux ont été réalisés par les villageois avec l’appui technique de l’Appel. Les habitants aisés acheter une borne individuelle, les autres ont accès à des bornes collectives réparties dans le village.

L’eau est captée et amenée par gravité jusqu’à un réservoir avec bassins de décantation et de filtration, puis jusqu’à 10 bornes fontaines et 32 poteaux robinets répartis dans le village. L’ensemble des villageois a ainsi accès à une eau pure, tout comme les centres de santé et les établissements scolaires.

Cet accès à une eau sans fluor permet une amélioration des conditions sanitaires de la population. Il est complété par une formation dispensée aux villageois : une quarantaine de personnes, chefs de famille et leaders de la communauté, ont participé à des séminaires de trois à quatre heures, espacés de quelques mois, animés par un médecin et le responsable superviseur du projet sur les thèmes de l’hygiène, de l’utilisation rationnelle de l’eau et de l’assainissement.

Un réseau géré localement et dont la maintenance est assurée

L’association a sensibilisé la population à la bonne utilisation de l’eau et des comités de gestion ont été formés. Une redevance sur l’eau permet de prendre en charge les coûts de maintenance, assurant la pérennité du dispositif. Une extension à 4.000 habitants supplémentaires est prévue par les autorités locales.

Des équipes d’agents villageois de maintenance ont été constituées et formées. La prise en charge par les responsables villageois de l’entretien du réseau de distribution d’eau s’est faite ainsi : le chef de village et les chefs de hameaux perçoivent une redevance versée par les familles, au prorata de leur consommation, et utilisent des fonds récoltés pour l’indemnisation des agents de maintenance et l’achat de petites pièces détachées.

Lors des visites des représentants de l’Appel, ainsi que du correspondant local, une demande systématique, exprimée par les autorités locales, de suivi, de maintenance et d’éducation à l’usage de l’eau des populations, a amené l’association à envisager un projet complémentaire de formation associé à la réalisation proprement dite des adductions d’eau.

Deux enfants de la commune de Ninh Thuong montrent leurs dents abîmées à cause de l’excès de fluor dans l’eau qu’ils boivent.

Les poteaux robinets, plus pratiques que les bornes fontaines, sont très appréciés des habitants. Un travail d’éducation est cependant nécessaire pour que l’eau ne soit pas gaspillée.

Les habitants de Ninh Thuong utilisent l’eau d’une borne fontaine « Bayard » installée avec sa dalle de propreté pour laver leurs habits.

Qui fait quoi ?Le montant global du projet est de 150.000 €. Plusieurs partenaires le financent :

Les partenaires vietnamiens Les collectivités locales vietnamiennes apportent 64.000 € dont un tiers représente la valorisation du travail des villageois.

Les partenaires françaisLe chef de file du projet est l’association l’Appel, aide aux enfants victimes de conflits. L’Appel est l’une des plus anciennes associations françaises actives au Vietnam (depuis 1969). Elle intervient dans différents domaines : santé infantile, parrainages d’enfants, systèmes d’adduction d’eau (10 depuis 1993, permettant d’approvisionner 20.000 personnes). L’association travaille directement au niveau local avec des partenaires vietnamiens (Comités populaires, hôpitaux, etc.). Elle est présente dans de nombreuses régions.

Contact : En France : l’Appel, 89 avenue de Flandre, 75019 Paris. Dr Jacques Lalande. [email protected] Au Vietnam : Monsieur Bui Van Binh, responsable des systèmes d'adduction d'eau, Dalat.

Le Fonds Social de développement de l’Ambassade de France au Vietnam cofinance le projet à hauteur de 66.000 €, Les autres co-financeurs de l’Appel : Commission Européenne, Fondation Suez et Compagnie Générale des Eaux contribuent à hauteur de 20 000 €.

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Traiter les rejets hospitalierspour réduire les risques sanitaires

Les déchets de l’hôpital, un risque sanitaire de premier plan

Les conditions d’hygiène de l’hôpital de Yen Bai sont précaires malgré les efforts du personnel. Les déchets hospitaliers très contagieux, ne sont pas traités et risquent à tout moment de contaminer les usagers de l’hôpital (personnel, patients, visiteurs) et les populations avoisinantes.

Au cours des missions de diagnostic réalisées en 1998, les experts du Conseil général du Val-de-Marne et leurs homologues vietnamiens ont pu constater que les eaux usées de l’hôpital, en provenance des WC, douches, infirmerie, laboratoire, salles d’opération, et contenant donc les germes pathogènes des malades, étaient recueillies dans des fosses peu étanches puis rejetées sans traitement dans l’environnement, voire directement déversées dans le système d’évacuation des eaux de pluie vers le milieu naturel. Les déchets solides infectieux (aiguilles, compresses) étaient pour leur part stockés à l’air et exposés aux eaux de pluies qui emportaient au passage leurs jus toxiques dans le sol et les nappes phréatiques. Enfin, il est apparu que l’eau distribuée dans l’hôpital était stockée dans des réservoirs en béton non étanches ni couverts, en contact avec l’air, les insectes et autres animaux.

L’ensemble de ces constats faisait craindre que l’hôpital de Yen Bai, principal centre de traitement médical dans la province, devienne également une source de contamination, pour le personnel et les patients mais aussi pour les populations avoisinantes.

Une approche intégrant prévention, traitement et formation

Le programme vise une amélioration générale des conditions d’hygiène et de santé publique de cet hôpital très fréquenté par la distribution d’eau potable, le traitement des eaux usées, l’incinération des déchets hospitaliers à risques infectieux et la formation du personnel à l’hygiène hospitalière.

Le programme prévoit un ensemble complémentaire de mesures liées à l’approvisionnement en eau potable et au traitement des eaux usées : d’une part la rénovation du système de distribution d’eau (installation de canalisations neuves et conformes aux normes internationales depuis le réseau de la ville jusqu’aux bâtiments de l’hôpital ; aménagements de 4 réservoirs d’une capacité totale de 120 m3), d’autre part, la création d’un réseau complet de collecte et de transport de l’eau, et l’installation d’une station d’épuration.

Il prévoit également la fourniture d’équipements pour la collecte et le transport des déchets solides, la création de bâtiments techniques et zones de stockage ainsi que l’installation d’un incinérateur performant.

Ces installations sont complétées par l’organisation de formations des personnels techniques chargés de l’entretien des installations et de la collecte des déchets et le développement d’actions d’information et de prévention quant aux risques sanitaires liés à une utilisation non maîtrisée de l’eau, à destination du personnel

Equipements et formation pour une solution durable aux problèmes de l’hôpital

L’hôpital est aujourd’hui équipé d’une station d’épuration (diminution de 90% de la pollution), d’un incinérateur de déchets traitant 300 kg de déchets par jour et d’équipements de protection du personnel. La formation permet à l’équipe de l’hôpital de gérer et entretenir cet ensemble de façon autonome.

Toutes ces installations aménagées au sein d’un véritable complexe technique dans l’enceinte de l’hôpital, ont été inaugurées le 27 octobre 2003. Le projet a également fourni l’équipement des laboratoires du centre de prévention à la santé de la province avec un matériel neuf pour l’analyse des eaux, et la formation du personnel spécialisé de Yen Bai.

Ces installations sont relativement coûteuses dans leur fonctionnement pour le seul budget de l’hôpital (combustible pour l’incinérateur, produits chimiques nécessaires au fonctionnement de la station) : elles font actuellement l’objet de recherches de financements en Europe et au Vietnam pour les deux premières années de fonctionnement. Il est envisagé de mettre en place un circuit de collecte des déchets hospitaliers de toutes les unités sanitaires situées dans un rayon de 20 km autour de l’incinérateur. De même, il est envisagé de raccorder à la station de traitement des eaux usées deux établissements hospitaliers voisins : l’hôpital de médecine traditionnelle (60 lits) et l’hôpital psychiatrique (35 lits).

Tous les déchets hospitaliers étaient collectés dans des corbeilles rudimentaires ou des sacs en plastique et enlevés vers une décharge à ciel ouvert détériorant l’environnement.

La station d’épuration installée à l’hôpital décontamine les eaux usées à 99%. Elles sortent claires, sans odeur et peuvent être renvoyées dans l’environnement sans danger.

Les éléments solides sont séparés des eaux par la station et sont ensuite incinérés. La technologie de cet appareil garantit qu’il n’y a aucune fumée, odeur ni éléments toxiques.

Qui fait quoi ?Le coût total du projet est de 330.000 €.

Partenaires vietnamiens Le Comité Populaire de la province, la direction régionale de la santé et la direction de l’hôpital de Yen Bai. Co-élaboration et co-pilotage du projet. Financement 3 000 €.

Partenaires français Le chef de file du projet est le Conseil général du Val de Marne, qui assure la co-élaboration et le co-pilotage du projet, pour un montant de 150.000 € pour la période 2000-2003. Depuis 1998, le Conseil général du Val-de-Marne mène plusieurs actions de coopération avec la Province de Yen Bai, dans les domaines du traitement des eaux, de la collecte, du tri et du traitement des déchets solides, et dans le domaine de l’hygiène et de la santé publique.

Contact : En France : Karine Trystram. Hôtel du Département. Avenue du général de Gaulle. 94011 cédex Créteil. [email protected] Vietnam : Nicolas Osbert, chef de projet à Yen Bai, [email protected]

Le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie a assuré le financement des missions de médecins.

Le Ministère des Affaires Etrangères a contribué au financement des achats de matériel médical à hauteur de 130.000 €.

L’Agence de l’Eau Seine Normandie a assuré la prise en charge de l’étude diagnostique des réseaux d’eau et achat des réservoirs. Financement : 45.000 €

Le Centre National de formation aux métiers de l’eau et de l’environnement (CNEE) : suivi de la mise en œuvre des travaux, formation des personnels.

YEN BAI

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Réduire les risques sanitairesliés aux engrais et pesticides

La pollution de l’eau par les résidus des traitements agricoles

Les producteurs de thé de la province de Yen Bai utilisent des engrais et des pesticides qui contaminent les cours d’eau et les lacs. Cette pollution semble responsable de troubles neurologiques et de nombreux avortements spontanés ainsi que de conséquences sur la faune et la flore.

Dans les eaux du fleuve rouge qui traverse la province de Yen Bai, comme dans l’ensemble des cours d’eau et lacs de cette région montagneuse, le centre provincial de prévention sanitaire a constaté un fort taux de pollution émanant de deux sources : d’une part, des particules non solubles et des matières organiques dissoutes, qui peuvent provoquer de nombreuses pathologies (hépatites, diarrhées, notamment chez les nourrissons…), d’autre part, des résidus de produits de traitement des cultures (insecticides et fongicides), pouvant entraîner des pathologies comportant des symptômes neurologiques, ou des taux anormalement fort d’avortements spontanés.

La province est en effet spécialisée dans la culture du thé et possède de larges zones de culture, en pleine expansion (le thé occupe 11 % de l'ensemble des zones cultivées de la province). Le projet se propose donc d’une part d’étudier les pratiques des producteurs de thé, en particulier l’utilisation des produits phytosanitaires et leurs modes d’épandage, ainsi que leurs conséquences sur la santé des habitants et sur l’environnement.

La nécessité de modifier les conditions de culture du thé

Les partenaires du projet ont travaillé sur deux tâches complémentaires : la réalisation d’une étude épidémiologique dans les 3 districts pilotes de la province et la mise en place de techniques agricoles alternatives pour une culture des théiers ayant un impact maîtrisé sur l’environnement.

Des données médicales ont été recueillies dans les unités de soin, une enquête épidémiologique a été réalisée auprès de 1300 foyers des zones de culture du thé et des prises de sang et des prélèvements d’eau, de sols et de légumes ont été effectués. Ces prélèvements seront analysés dans les laboratoires du centre de prévention à la santé, grâce aux équipements fournis par le Conseil général du Val-de-Marne, en particulier un chromatographe à haute pression. Les analyses portent sur la recherche de résidus de pesticides.

Les experts agronomes de la Région Toscane, associés au projet, et leurs homologues de Yen Bai ont analysé les modes de culture du thé dans la province au niveau des techniques agricoles et de la gestion des productions. Des formations de cadres et de techniciens agricoles vietnamiens ont été organisées sur la base des résultats du diagnostic, en vue de mieux utiliser les pesticides et de diffuser largement les mesures de protection nécessaires. Pour inciter les agriculteurs de la province, des kits de protection complets ont été fournis à une centaine de responsables de production.

Une campagne de sensibilisation va être menée

Les habitants comme les professionnels concernés (médecins, paysans, etc.) vont être largement informés des risques que fait encourir l’utilisation de produits toxiques. Ils pourront adapter leur comportement, ce qui améliorera sensiblement la santé publique à Yen Bai à moyen et long terme.

L’étude épidémiologique a permis de mieux connaître les conditions dans lesquelles les populations des zones de culture du thé sont affectées par les produits phytosanitaires : intoxication directe ou intoxication indirecte liée à la migration des substances toxiques par l’eau dans les sols.

Avec la base de données médicales recueillies dans les centres de soin de la province et par la maîtrise des méthodes d’enquête épidémiologique, les experts locaux seront à l’avenir capables de mieux interpréter les symptômes observés chez les personnes malades. Ils pourront détecter rapidement les risques d’épidémie, faire le lien entre des symptômes et une pratique agricole à risque, ou encore déceler la circulation sur le marché agricole d’un produit phytosanitaire toxique et dangereux.

Les résultats de l’enquête contribueront, avec les conclusions tirées des activités sur l’agriculture, à déterminer les contenus d’une campagne d’information et de prévention des habitants. Celle-ci permettra aux populations rurales de mieux appréhender les risques de retour par l’eau des produits toxiques utilisés pour favoriser les rendements.

Qui fait quoi ?Le coût total du projet est de 948.000 €, il bénéficie d’un financement européen de 500.000 € dans le cadre du projet « Asia Urbs » qui vise à renfocer la coopération directe entre collectivités locales d’Europe et de d’Asie. La région Toscane, associée au projet, apporte pour sa part 67000 €.

Partenaires vietnamiens La province de Yen Bai et ses services de la santé et de l’agriculture. Ils contribuent au projet à hauteur de 40.000 €.

Partenaires françaisLe chef de file est le Conseil général du Val de Marne. Sa contribution (financière et en équivalent de mise à disposition d’expert) est estimée à 208.000 €. Depuis 1998, le Conseil général du Val-de-Marne mène plusieurs actions de coopération avec la Province de Yen Bai, dans les domaines du traitement des eaux, de la collecte, du tri et du traitement des déchets solides, et dans le domaine de l’hygiène et de la santé publique.

Contact : En France : Karine TrystramHôtel du Département. Avenue du général de Gaulle. 94011 cédex Créteil. [email protected] Au Vietnam : Nicolas Osbert, chef de projet à Yen Bai, [email protected].

Les autres partenaires français : SIAAP, SAGEP, ville de Chevilly-la-Rue, Croix Rouge française, Centre de Pneumologie apportent des contributions financières ou en nature estimées à 133.000 €

YEN BAI

La culture de thé dans la province montagneuse de Yen Bai contribue à polluer l’eau qui descend ensuite vers les centres urbains, situés dans les vallées.

Un aménagement permet d'isoler l'eau de source naturellement filtrée, de l'eau de ruissellement polluée.

La distribution des outils de protection à Yen Binh lors d’une formation phyto sanitaire.

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Réduire l’impact des inondationspour les habitants de Hué

La région de Hué, victime périodique d’inondations meurtrières

La côte du Centre-Vietnam est la région la plus exposée aux typhons et aux inondations, particulièrement la plaine inondable qui entoure la grande lagune de Hué (80 km de long). En novembre 1999, 375 personnes ont péri dans la province de Hué, du fait d’une montée particulièrement rapide des eaux.

Située au pied des montagnes, en bord de rivière et près de la lagune, la ville de Hué est particulièrement menacée par les inondations. Pendant la période des moussons, les pluies très intenses donnent lieu à une montée rapide des eaux, tandis que les vents qui poussent la mer vers la lagune empêchent l’évacuation des crues. Les habitations modestes sont également mises à mal : les sampans (barques légères qui servent d’habitation ) ainsi que les maisons des plus modestes, dont les murs sont faits de cannes tressées s’envolent sous la pression du vent. Les bilans, meurtriers, concernent avant tout les noyades d’enfants et de personnes âgées.

Ces inondations étant récurrentes dans le centre du Vietnam, du fait de la topographie et de la violence des typhons et très difficiles à prévenir, il a semblé nécessaire de concevoir un ensemble de mesures permettant de limiter les pertes humaines en cas d’inondation : des abris qui puissent servir de refuge en cas de montée des eaux et un dispositif d’alerte permettant de prévenir les habitants de l’arrivée des crues et d’aller les secourir.

L’expérimentation de moyens simples de protection et de sauvetage

Le projet comprend quatre volets : construction de refuges hors d’eau dans les villages les plus exposés ; mise en place d’un réseau d’alerte rapide ; construction de trois bateaux de sauvetage dans les communes riveraines de la lagune ; sensibilisation des communautés à la gestion des risques.

Le projet a décidé de construire des bâtiments publics en dur comportant un étage, et pouvant servir de refuge en cas d’inondation : quatre villages ont choisi de construire des écoles maternelles surélevées, équipement qui faisait défaut jusqu’ici. Dans un village ayant subi d’importants dégâts en 1999, c’est le marché central qui a été reconstruit avec un étage pouvant servir de refuge.

Un réseau de communication a été conçu pour alerter rapidement villages et bateaux. Il s’appuie notamment sur un système d’alerte pour le cordon lagunaire, avec un phare, des feux et des sirènes sur pylônes : tout point de la lagune est ainsi en vue de plusieurs signaux.

Enfin, le projet a conçu des bateaux de sauvetage de 7x3 m rendus insubmersibles par une double coque et des caissons latéraux remplis de polystyrène. Leur stabilité avec 20 personnes pesant d’un seul côté a été vérifiée. Un programme de formation mené par la Croix Rouge de la province a touché chaque commune pour aider les habitants à tirer le meilleur parti des équipements de secours. Il a été complété par des exercices grandeur nature.

Renforcer la capacité d’organisation des habitants

La formation des populations apparaît comme une priorité pour réduire l’impact des inondations à court terme. A long terme, la prévention doit prendre en compte d’autres éléments : reboisement et modification des pratiques agricoles en amont, révision des plans d’urbanisme et d’occupation des sols…

Ce projet s’est appuyé sur les communautés de base, c’est-à-dire les villages, tout en travaillant étroitement avec les échelons officiels : les communes, le district et la province. Complémentaire à d’autres projets visant le renforcement des habitations, il a donné l’exemple de constructions hors d’eau sur pilotis.

Ce type de construction, courant dans l’habitat précaire, est malheureusement abandonné lors des constructions en dur. C’est pourtant une alternative crédible au relogement sur des zones plus élevées, les habitants étant très réticents à quitter leurs rizières humides et leurs habitudes de pêche pour des zones sableuse plus arides. Il y a donc tout un travail sur les pratiques et les mentalités à effectuer.

Ce projet a aussi tenté de traiter de la sécurité des bateaux, du moins des sampans de la lagune et des rivières. Ces bateaux légers et peu stables, qui servent souvent d’habitat, sont les premières victimes des tempêtes. Des refuges hors d’eau ont été choisis en association à des havres naturels, balisés par le projet, pouvant ainsi servir de refuges aux sampans.

Codev Viet PhapAssociation decoop rationavec le Vietnam

THUA THIEN HUE

Un village de la lagune de Hué lors de la crue historique en novembre 1999 qui a détruit plus de 27 500 maisons à Thua Thien Hué.

Codev Viet Phap a construit un phare et disposé des mâts de signalisation le long de la lagune pour alerter les pêcheurs en cas de danger (inondations, tempêtes)

Quatre écoles maternelles ont été construites sur pilotis pour constituer des refuges au centre des villages lors des crues.

Qui fait quoi ?Le projet, d’un montant de 220.000 €, est entièrement financé par le Bureau Humanitaire de la Commission Européenne, programme de « préparation aux catastrophes ».

Partenaires vietnamiensLe projet est conduits avec deux organismes vietnamiens, la Croix Rouge de la province, présente dans chaque commune, et le Comité de gestion des projets de la rivière des Parfums (co-directeur du projet).

Le Comité provincial de lutte contre les inondations et tempêtes, le Bureau de signalisation fluviale, les Comités Populaires de la province, du district et des communes ont été aussi associés.

Partenaires françaisLe chef de file de ce projet est l’association Codev Viet Phap. Contact : Codev-Viet Phap - 5 chemin des Coutures. Ecuelles. 77250 Moret-sur-Loing. Présidente : Mme Evin Responsable du projet : MM Jean Brunot de Rouvre et Michel Ho Ta Khanh [email protected]

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Favoriser l’accès à la santé grâceaux bateaux dispensaires

Une région de 12 millions d’habitants où le transport terrestre est limité

Les provinces du delta du Mékong, grenier du Vietnam, sont très peuplées. Beaucoup d’habitants vivent dans des zones isolées où le bateau est le seul moyen pour se déplacer et pour secourir les populations lors des inondations qui causent régulièrement de nombreuses pertes humaines et matérielles.

Le delta du Mékong, zone agricole la plus riche du pays, n’est pas la plus pratique : il est sillonné de canaux et le bateau est souvent le seul moyen d’y circuler. Parmi les 12 millions d’habitants du Delta, beaucoup n’ont pas accès aux services de santé, faute de revenus, mais aussi à cause des distances trop longues entre le domicile et le centre médical le plus proche.

Le projet de bateaux dispensaires consiste donc à amener le centre de santé vers les bénéficiaires par le seul chemin d’accès : les canaux du delta. Les dispensaires flottants sont adaptés à l’environnement fluvial, sous les eaux une grande partie de l’année et pauvre en infrastructures routières.

Les provinces de Ca Mau et de Kien Giang où se déroule le projet sont soumises chaque année aux pluies violentes de la mousson et aux typhons. Elles font partie des 5 provinces qui ont été les plus touchées par les inondations de 2000 et appartiennent pour cela au plan de réhabilitation défini par la Croix-Rouge Vietnamienne. Les bateaux dispensaires doivent ainsi être conçus pour pouvoir porter secours en cas d’inondation.

Trois bateaux spécialement conçus pour le Delta du Mékong

A fond plat pour passer partout, ces bateaux dispensaires peuvent circuler sur les canaux et les rivières pour aller au plus proche des habitants. Ils sont équipés de matériel médical et de secours et ont à leur bord deux médecins et une infirmière, qui dispensent soins et formation.

Une étude des bateaux en service dans le Delta du Mékong a d’abord été réalisée avant le démarrage du projet pour identifier les caractéristiques souhaitables du bateau. Une série d’améliorations a été définie afin de dessiner les plans de bateaux les mieux adaptés possibles à leur mission de santé dans cet environnement très particulier. La réflexion a été menée tant en termes de navigation (maniabilité, solidité) que d’accueil des patients.

Les caractéristiques techniques des trois bateaux ont été arrêtées comme suit : structure monocoque en composite, longueur : 13.50 m, largeur : 4.50 m. Ces bateaux bénéficient de façon standard des équipements suivants : moteur, système permettant de préparer de l’eau potable à partir de l’eau du fleuve, climatiseur, système de direction hydraulique, générateur électrique, système de froid, annexe motorisée de transport d’urgence.

Le succès technique est tel que le fabriquant vietnamien envisage de recycler le concept du bateau dispensaire pour proposer sur le marché des bateaux de plaisance pour la visite, très prisée, des canaux du delta.

27.000 consultations par an pour des populations enclavées

Les trois bateaux fonctionnent depuis janvier 2004. Chacun d’entre eux doit permettre d’effectuer 9000 consultations par an. Le prix des consultations permet en moyenne de couvrir les frais de fonctionnement mais les soins sont gratuits pour les indigents enregistrés sur les listes communales.

Pour chaque bateau, les services de santé prévoient une moyenne de 50 consultations par jour, comme dans un dispensaire rural fixe. Le taux d’activité des bateaux prévu est de 2 semaines par mois, ce qui représente 9.000 consultations par an et par bateau. Chaque bateau bénéficie d’une équipe médicale composée d’un médecin, d’un spécialiste de médecine traditionnelle et d’une infirmière. Outre les soins, l’équipe a également une mission de formation des populations.

L’équipement médical du bateau comprend du matériel de consultation occidentale et de médecine traditionnelle, du matériel de sauvetage tels que bouées, gilets de sauvetage, cordes, etc., du matériel de formation et de diffusion de messages de santé primaire et de secourisme et un bateau de taille réduite permettant d'atteindre les plus petits bras du fleuve quand le niveau d’eau ne permettra pas au bateau principal de passer sous les ponts (cette navette interviendra comme une ambulance et pourra assurer le transport de blessés vers les dispensaires ou vers l’hôpital le plus proche).

Inauguration en décembre 2003 dans le delta du Mékong du bateau de navigation fluviale « sampan sanitaire » de la Croix Rouge française avec 20 personnes à son bord.

Dans le delta du Mekong, toute l'activité économique se déroule sur l'eau et le bateau est le moyen de transport privilégié.

Un tableau détaillant la population des districts concernés par les consultations des bateaux-dispensaires dans les provinces de Ca Mau et Kien Giang.

Provinces concernées(et populationtotale en 2002)

Population totale des districts(en 2002)

146 887 188 482 85 396

13/13 10/10 7/9

9 000 9 000 9 000

Nombre de communes concernéespar le projet

Nombre de consultationsestiméespar bateau/an

Districts concernés Ngoc Hien Tran Van Thoi Kien Luong

Ca Mau(1.176.100 habitans)

Kien Giang(1.565.900 habitans)

CA MAU

KIEN GIANG

Qui fait quoi ?Le coût total du projet est de 275.000 € pour une durée de 2 ans.

Partenaires vietnamiensLes branches provinciales de la Croix Rouge vietnamienne et les autorités sanitaires des deux provinces sont les acteurs principaux du projet. Les autorités sanitaires ont la responsabilité du fonctionnement médical et général des bateaux. La Croix Rouge vietnamienne est responsable de la mise en place d’un réseau de secouristes dans les villages bénéficiaires, secouristes qui sont les relais et acteurs des actions de sensibilisation à la santé.

Partenaires françaisLe chef de file du projet est la Croix-Rouge française, qui apporte une assistance technique et financière. Depuis 1990, la Croix Rouge française mène un programme de soutien aux dispensaires et de formation de secourisme communautaire et de secourisme nautique, en collaboration avec la Croix-Rouge Vietnamienne. Ce programme fait partie du programme global de Préparation aux catastrophes mené par la Croix rouge vietnamienne avec la Fédération Internationale des Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Contacts : En France. Croix-Rouge Française: 1 place Henri Dunant, 750384 Paris Cedex 08. Président : Marc GentiliniDirecteur des Opérations Internationales : Antoine Peigney Au Vietnam : Gérard Lautrédou [email protected]

La Mission de la coopération non gouvernementale du Ministère des Affaires étrangères cofinance le projet à hauteur de 50 %.

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Aider à l’insertion économique etsociale des habitants des sampans

Des conditions de vie précaires pour une population marginalisée

Considérés comme des nomades, les sampaniers habitent sur leur barques. Vivant de la pêche et de l’extraction du sable, ils travaillent dans des conditions particulièrement difficiles. L’insalubrité de leur habitat et les carences de leur alimentation aggravent la précarité de leur situation.

Les sampans sont de petites embarcations mues par un moteur ou à la godille avec un habitacle en dôme permettant d'y séjourner. A la périphérie de la ville de Hué, en bordure de la Rivière des Parfums, 1500 familles vivent sur ces embarcations dans des conditions de travail et d’hygiène particulièrement mauvaises.

Leurs habitants travaillent dans une eau froide et polluée, le plus souvent à l’extraction du sable au fond de la rivière, ce qui provoque de fréquentes maladies respiratoires, cutanées et digestives. Aux problèmes de santé s’ajoute une marginalisation sociale : les sampaniers sont pauvres et possèdent un niveau d’instruction faible, leurs enfants ne sont pas, ou irrégulièrement, scolarisés. En 1996, seuls 12% des sampaniers étaient alphabétisés.

L’amélioration des conditions de vie pour les sampaniers passe par une sédentarisation, permettant tout à la fois une meilleure insertion dans la vie communautaire, l’accession à un habitat individuel « en dur », garant de meilleures conditions d’hygiène et de santé et la formation permettant d’accéder à de meilleurs débouchés professionnels.

Un sampan sanitaire pour toucher sur place les plus défavorisés

Mis en service en 1993, le sampan sanitaire visite chaque jour un groupe de sampaniers. Il vise prioritairement la prise en charge des enfants (90% ont été vaccinés) et l’information des parents. Un suivi gynécologique et la prévention des maladies sexuellement transmissibles sont également assurés.

La ville de Hué a défini en 1993 un programme prioritaire d’amélioration des conditions de vie des sampaniers. Cela passe par du relogement, mais également par une action sanitaire pour les populations en attente d’être relogées. Pour atteindre cet objectif, l’association Bretagne-Viet Nam a fait construire un sampan sanitaire et en assure le fonctionnement. Son équipage est composé d’un médecin à plein temps, de 2 infirmières et de 2 pilotes/gardiens.

Cinq jours par semaine, l’équipage du sampan se consacre principalement à soigner les enfants : établissement de carnets de santé, vaccinations, dépistage des parasitoses et des carences alimentaires, traitement des pathologies aiguës simples. Il s’y ajoute un travail d’information et de conseil en hygiène et nutrition auprès des parents. Les médicaments sont délivrés gratuitement.

Le samedi, le sampan permet, avec un gynécologue de l’Hôpital Central à bord, le dépistage des affections gynécologiques (très fréquentes dans cette population) et des actions de santé publique tournées vers les maladies sexuellement transmissibles et la contraception.

La sédentarisation pour un meilleur accès à l’éducation et la santé

Un programme de relogement intégré a été mené pour un groupe de sampaniers. Celui-ci comprend 50 logements types, un dispensaire, un marché couvert, un groupe scolaire (maternelle et primaire) et un centre professionnel comprenant un collège technique et quatre ateliers d’apprentissage.

La ville de Hué a mis à disposition du projet trois sites viabilisés, aménagés en parcelles constructibles. Elle a sollicité l’association Bretagne Vietnam pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme pilote de développement intégré, qui a été conduit en deux phases (1994-1998 et 1999-2004).

Les 50 logements individuels, livrés au début de 1997, ont été construits sur des parcelles de 100 m2 avec point d’eau, raccordement au réseau électrique et évacuation des eaux usées. Egalement ouvert en 1997, le groupe scolaire comprend 4 classes de maternelle et 5 classes de niveau primaire (dont une classe francophone). Un système de parrainage assure actuellement la prise en charge de 520 enfants.

Environ 300 personnes ont pu être relogées et se sont très bien acclimatées à leur nouvel environnement, ce qui était incertain au début du projet. Cette intégration a été facilitée par le fait que le lotissement de Kim Long se situe près d’un bras du fleuve, ce qui a permis aux sampaniers qui le souhaitaient de poursuivre leur activité traditionnelle.

Le déchargement du sable par un jeune sampanier de 12 ans. Pauvres, les sampaniers ont un niveau d’instruction modeste et les enfants travaillent jeunes.

Sampan sanitaire construit dès 1993 par Bretagne-Viet Nam qui en assure depuis le fonctionnement : un médecin, 2 infirmières et 2 pilotes/gardiens.

La vue partielle des 50 logements à Kim Long. Ces maisons de 30 m2

chacune destinées aux sampaniers leur permettent de « mettre pied à terre »

AssociationBretagneVietnam

THUA THIEN HUE

Qui fait quoi ?Le coût total du projet est de 400.000 €

Partenaire vietnamienLe partenaire vietnamien est la ville de Hué, qui contribue par la mise à disposition de terrains viabilisés et le raccordement du quartier pour 55.000 €.

Partenaires françaisLe chef de file du projet est l’association Bretagne-Vietnam. L’association a été créée à Rennes en 1990, elle a choisi de concentrer ses actions sur Hué et sa province. Elle assure notamment un soutien sanitaire : elle expédie chaque année un container de 40 à 60 m3 de médicaments et de matériels médicaux à l’Hôpital Central, au sampan sanitaire et à différents dispensaires, une aide à l’éducation et un soutien à la francophonie, une aide à la formation professionnelle des adolescents. La contribution propre de l’association a été de 49.000 €. Elle est animée exclusivement par des bénévoles.

Contact : Association Bretagne-Viet Nam Présidente : Mme Françoise Le Godec28 rue Robidou, 35000 Rennes. [email protected]

L’association Bretagne Vietnam a sollicité et obtenu pour ces réalisations, le partenariat de : la Communauté Européenne pour 65.000 € ; la Ville de Rennes pour 95.000 € ; le Conseil Régional de Bretagne pour 85.000 € ; le Ministère des Affaires Etrangères français pour 47.000 €.

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Une activité rémunératrice mais qui rencontre des obstacles

Dans le delta du fleuve Rouge, des pisciculteurs élèvent des poissons en cages dans les lacs. Ils en tirent 30 à 60% de leurs revenus monétaires. Mais la pisciculture reste contrainte par les faibles superficies exploitables, la prévention insuffisante des maladies et surtout le manque d’alevins.

Avec le progrès socio-économique rapide de la dernière décennie, les dépenses alimentaires vont en priorité vers les produits de diversification alimentaire, notamment le poisson.

Dans la zone du delta du fleuve rouge, la densité de la population est très élevée et les superficies disponibles par agriculteur sont très faibles (moins de 1000 m2 en moyenne). La production de riz ne fournit que peu de revenus et les paysans cherchent à diversifier leur action vers des productions plus rentables. La pisciculture est l’une des principales activités de diversification en zones rizicoles.

Elle se heurte toutefois à plusieurs problèmes : manque de connaissances des pisciculteurs débutants et des formateurs agricoles eux-mêmes ; difficulté de financement pour lancer la production, notamment pour aménager les mares et acheter les alevins ; faible disponibilité des alevins, qui contraint fortement le développement de l’activité. Pour surmonter ces contraintes, il faut aider les pisciculteurs à s’organiser en réseaux pour mieux accéder à l’information et aux marchés.

Former des professionnels et appuyer la production d’alevins

A la suite du travail précédent ayant permis de structurer les pisciculteurs en groupes, il a été procédé à deux projets : formation de 20 techniciens qui formeront ensuite 400 familles dans des zones défavorisées ; appui financier à deux groupes de femmes (200 au total) pour produire des alevins.

En 1999, une dizaine de groupes sont formés comptant près de 500 membres, dont une centaine sont spécialisés dans la production d’alevin. La production est bien maîtrisée mais les associations sont faibles, ce qui incite à engager les projets, qui se sont déroulés en 2000-2001 dans les provinces de Vinh Phuc et Phu Tho : le premier projet permet de former 17 pisciculteurs ou vulgarisateurs communaux et 3 ingénieurs de la station de vulgarisation de district.

Il constitue une base de départ pour un appui technique aux pisciculteurs, car jusqu’ici, il n’y avait aucune personne formée à cette spécialité dans le district concerné, comme dans la plupart des districts. La formation des techniciens a été élaborée avant la période d’alevinage : 20 matinées de formation ont été réalisées en donnant la priorité aux communes les plus défavorisées du district, près de la montagne de Tam Dao.

Le deuxième projet a permis de travailler avec deux groupes de femmes productrices (200 au total). La production d’alevins a été améliorée de façon à développer la production de poissons en cages sur des lacs proches du Fleuve Rouge.

Améliorer les revenus en produisantdu poisson au village

Des progrès techniques pour une augmentation durable des revenus

Les progrès techniques des producteurs ont permis de développer la production d’alevins et de réduire les maladies, débouchant sur une augmentation de revenus et créant les conditions institutionnelles d’une poursuite des progrès grâce aux clubs de vulgarisation et fonds tournants de micro-crédit.

Le projet débouche sur des résultats très concrets. A Ha Hoa, le nombre de cages est passé de 80 à 1000 en 3 ans. Pendant la même période, le rendement de l’élevage en cage est passé de 200 à 500 kg tandis que le taux de maladie s’est réduit de 50 à 10 %. A Tam Duong, avant l’intervention du Gret, les 2 groupes de producteurs d’alevins constitués de 5 familles produisaient 900 kg d’alevins. Avec l’introduction de nouvelles espèces et de nouvelles pratiques d’élevage et grâce à une meilleure organisation de la production, les 24 groupes d’alevineurs composés de 75 familles ont produits 21 tonnes d’alevins. En 5 ans, la production a été multipliée par 23.

Depuis 2000, le GRET met l’accent sur l’autonomie des associations de producteurs par la mise en place de comités de gestion, le renforcement des compétences techniques des paysans relais et la constitution de comités de pilotage de la pisciculture au niveau de chaque commune : celles-ci facilitent l’accès au foncier (attribution de parcelles, autorisation de convertir des rizières en mares) et coordonnent les actions des associations.

Qui fait quoi ?Le coût total du projet est de 25.000 €

Les partenaires vietnamiensLes principaux partenaires vietnamiens sont l’Institut National des Sciences Agronomiques (VASI) en ce qui concerne l’appui technique et scientifique, et les stations de vulgarisation des districts concernés, qui assurent la relation directe avec les pisciculteurs. Leur contribution est estimée à 10.000 €.

Les partenaires françaisLe chef de file est le Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET). Le GRET anime un programme de recherche pour le développement rural au nord du Vietnam depuis 1989, qui a permis d’introduire de nombreuses innovations dans les campagnes vietnamiennes et de former de jeunes chercheurs dans les instituts agronomiques du pays.

Contact : En France : GRET 213 rue La Fayette, 75010 Paris M. Pierre-Michel Rosner, responsable du suivi des projets Viêt Nam, [email protected] Au Vietnam : M. Damien Thibault représentant du [email protected]

L’association Coup de Pouce, association de bénévoles intervenant dans le domaine social apporte un appui financier à ce projet.

La contribution totale des partenaires français est estimée à 15.000 €.

VINH PHUCPHU THO

La grande densité de la population pousse les habitants du delta à utiliser au maximum l’espace et les ressources offerts par le fleuve (ici, une cage flottante surmontée d'un espace d'habitation)

Des ingénieurs du Gret devant les filets de pêche servant à la capture des alevins. Des rizières de qualité médiocre ont été transformées en mares à poissons.

Les élevages de poissons nécessitent une attention constante, que ce soit pour l’alimentation (comme sur la photo) ou le suivi sanitaire.

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Lutter contre la surexploitation desressources en poissons du Mékong

Une forte demande à satisfaire, des défis à relever

La filière vietnamienne du poisson chat présente un fort potentiel de croissance. Deux obstacles se présentent pourtant : d’une part, les alevins sont pêchés en milieu naturel, ce qui engendre des coûts élevés (55% des coûts de production), d’autre part, l’alimentation des poissons est problématique.

La production vietnamienne de poissons et crustacés était évaluée, en 2001, à 1.880.000 tonnes dont 1.200.000 tonnes pour la pêche et 680.000 tonnes pour l’aquaculture, dont une large partie est produite en eaux douces. Les principaux systèmes d’élevage aquacole sont : la rizipisciculture (conversion de tout ou partie d’une rizière en élevage de poissons), les étangs, traditionnels ou intensifs, les cages flottantes et, plus récemment, les enclos en bordure des bras du Mékong. La principale espèce d’élevage est le poisson-chat du Mékong.

La dimension des unités de production varie beaucoup, depuis la petite production familiale intégrée aux autres activités agricoles jusqu’à la production de 1000-2000 tonnes réalisée par des entreprises privées ou semi-publiques. L’intégration du Vietnam dans le marché régional et mondial lui permet de vendre ces productions : 75% de la production de poisson du sud du pays est exportée. Mais la production est limitée par la rareté et le prix des alevins, qui jusqu’à récemment devaient être cueillis dans la nature.

Une reproduction artificielle liant commerce et développement durable

Le projet vise à développer la production tout en préservant les ressources naturelles. Il s’organise selon deux axes de recherche : la production d’alevins en grand nombre par la reproduction en captivité ; l’amélioration de la productivité par un contrôle de la qualité de l’eau et de l’alimentation.

Le projet vise un ensemble d’objectifs complémentaires : mettre au point la reproduction en captivité du poisson-chat pour pallier la diminution du stock d’alevins en milieu naturel ; améliorer la productivité de l’aquaculture en étudiant et réduisant les contraintes sanitaires de ce type d’élevage (amélioration de la qualité de l’eau) ; améliorer l’alimentation des poissons-chats afin d’optimiser la fixation des protéines ; analyser la qualité des ressources alimentaires, notamment les matières premières entrant dans la composition des rations alimentaires ; et diversifier la production par la domestication d’espèces indigènes.

En 1994, des poissons géniteurs sont placés dans des cages et des étangs expérimentaux. En 1995, pour la première fois au monde, le poisson-chat du Mékong est reproduit en captivité et 30.000 alevins sont produits.

Des recherches complémentaire ont permis de déterminer les condition de l’élevage en nurserie, permettant des taux de survie très supérieurs à ceux de la nature (jusqu’à 90% pour une espèce) et ouvrant la porte à la production des alevins à grande échelle.

Une production multipliée par sept, 25.000 emplois créés

Activité majeure du delta, la pisciculture a été profondément modifiée par ces travaux : la production de poissons chats est passée de 30.000 à 220.000 tonnes en 10 ans ; la filière a un chiffre d’affaires annuel de 90 millions de dollars (surtout à l’exportation) et a créé de nombreux emplois.

Trois mois après l’éclosion des 30.000 premiers alevins, plusieurs écloseries privées voient le jour. La production de larves dépasse les 500 millions en 2000 et la balance commerciale, qui accusait un déficit de 3 millions de dollars en raison de l’importation d’alevins du Cambodge, devient excédentaire.

La production s’intensifie : le tonnage moyen des cages passe de 30 à 80 tonnes. A côté des étangs traditionnels (500 m2)apparaissent des étangs d’une superficie de 5000 à 6000 m2. La recherche permet le développement d’une aquaculture intensive avec des rendements en étangs compris entre 200 et 650 tonnes par hectare et par an.

A l’avenir, la recherche portera sur deux axes : d’une part, la recherche sur des poissons pouvant consommer des protéines végétales car le poisson chat est carnivore et l’explosion de la production entraîne de forts prélèvements sur l’environnement du fleuve pour nourrir les poissons-chats ; et, d’autre part, l’augmentation de la compétitivité de la filière par la réduction des pertes liées aux maladies et par l’amélioration de la qualité des productions.

Un alevin (jeune poisson destiné au peuplement des cages et des étangs) et un poisson-chat Ca Tra Pan à l’âge adulte.

Des pêcheurs de poissons-chats en pleine action. Dans le delta du Mékong, la pisciculture joue un rôle socio-économique majeur.

Les cages flottantes servant à l’élevage des poissons-chats. 1 m3 de cages abrite 100 à 200 kgs de poissons en fin de cycle d’élevage (un cycle : un an).

Qui fait quoi ?Le coût global de la recherche de 770.000 € a été assuré pour les deux-tiers environ par le CIRAD, un quart par la société Agifish et le restant par le Ministère français des Affaires étrangères et la Commission européenne.

Partenaires vietnamiensLes partenaires vietnamiens sont : la société vietnamienne Agifish (An Giang Fishery Import-Export), l’Université de Can Tho et l’Université agronomique et forestière de Thu Duc à Ho Chi Minh ville.

Partenaires françaisLe Chef de file de ce projet est le CIRAD, Département Elevage et médecine vétérinaire tropicale, Groupe Aquaculture. Le CIRAD est un organisme de recherche spécialisé dans la recherche agronomique pour le développement. Avec 18 chercheurs résidents au Vietnam, c’est l’institut français le mieux représenté dans le pays, ce qui s’explique par la place importante qu’y tiennent encore l’agriculture et l’élevage.

CIRAD (Centre de Coopération Internationale de Recherche Agronomique pour le Développement),Contact : En France : Campus international de Baillarguet cedex 5. 34398 Montpellier. Au Vietnam : Gilles Mandret, directeur régional pour l'Asie du Sud-Est continentale [email protected] Jean-Charles Maillard, responsable élevage, [email protected].

La traçabilité des produits aquacoles, indispensable à l’exportation pour pouvoir garantir l’origine et la qualité des produits, est abordée en partenariat avec deux entreprises, française (Ledun) et vietnamienne (Agifish) dans le cadre d’un

DELTA DU MEKONG

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Soutenir les petits producteurs de gambasen respectant l’environnement

Un fort potentiel à l’exportation mais un marché exigeant

Secteur prioritaire pour les autorités vietnamiennes, l’exportation des gambas se heurte à des difficultés : les prix sur les marchés internationaux sont instables ; la crainte de surproduction est permanente ; la qualité du produit et le respect de l’environnement laissent parfois à désirer.

Les produits aquacoles constituent un secteur stratégique pour les exportations vietnamiennes. En 2001, le montant des exportations a atteint 780 millions de dollars. Le ministre de la pêche a annoncé l’objectif de 500.000 hectares d’élevage pour 2005.

Néanmoins, l’instabilité des prix sur les principaux marchés mondiaux est un obstacle important : par exemple, le prix de la «crevette tigre» a baissé de 3 dollars par kilo au cours des trois dernières années. La qualité des produits vietnamiens est également en question : des containers ont été bloqués en douane parce que les crevettes contenaient des traces de produits toxiques (dues à la pollution des fleuves) ou des antibiotiques non conformes à la réglementation européenne.

Il est donc nécessaire de réduire les prix de revient tout en améliorant la qualité. Cela implique une adaptation des pratiques aux particularités de l’écosystème, une meilleure formation des aquaculteurs et une augmentation du nombre de techniciens qui les appuient : ceux-ci ne sont que 4 pour 10.000 producteurs dans la province de Quang Nam.

Former autorités, scientifiques et producteurs à une aquaculture durable

Le projet vise une meilleure connaissance de l’existant : diagnostic environnemental, analyse des pratiques socio-économiques, travail de cartographie, constitution d’une base de données, etc. La dissémination des résultats passe ensuite par la rédaction de manuels et l’organisation de formations.

Le projet vise à caractériser les sites : plusieurs sites ont été choisis dans deux provinces très différentes : Tra Vinh et Ca Mau. Les chercheurs ont défini des indicateurs permettant d’établir à la fois un diagnostic de l’environnement et une estimation du potentiel de production aquacole de cet environnement ; la réalisation d’une cartographie de la mangrove, de l’occupation et de la nature de ses sols, des aires de pénétration de l’eau marine, des zones dévolues à l’aquaculture ou aux autres activités de production. Création d’une base de données écologiques destinée à permettre un suivi régulier de ces paramètres.

Par ailleurs, il analyse les pratiques de culture et le contexte socio-économique des zones aquacoles pour moduler les recommandations en fonction des sites.

Enfin, il assure la rédaction de manuels, la mise au point d’outils de dissémination des résultats permettant aux partenaires vietnamiens de reproduire la méthodologie employée, grâce également à la formation des scientifiques et des autorités locales, relais auprès des producteurs.

Privilégier la qualité plutôt que l’intensité de l’élevage

Les études ont montré la dégradation de la mangrove due à un élevage trop intensif de crevettes. Une campagne de sensibilisation a été menée pour développer un élevage moins dense favorisant la qualité, pour un coût de revient faible et une dépendance moindre vis-à-vis du marché extérieur.

Le projet a permis de produire des guides pratiques dans deux domaines : le diagnostic écologique pour les services de la pêche et la gestion économique d’une ferme pour les producteurs ainsi qu’un système d’information géographique.

Les conclusions opérationnelles des travaux sont les suivantes : la disparition graduelle de la mangrove naturelle a provoqué un appauvrissement de la faune aquatique, préjudiciable à l’aquaculture comme à la pêche. Une intensification de l’aquaculture risque d’amener à une stérilisation du milieu et à des problèmes techniques et sanitaires, obligeant à une consommation croissante d’aliments importés ou de produits sanitaires, coûteux pour les producteurs.

En revanche, un élevage à faible densité, reposant en premier lieu sur les larves présentes dans le milieu, associé à de bonnes pratiques d’élevage, est une voie sûre, plus respectueuse de l’environnement, permettant de produire moins mais aussi moins cher, et des produits de meilleure qualité. Les politiques publiques devraient encourager cette option ainsi que la diversification des types de productions.

La production de gambas souffre d’une très grande irrégularité de quantité et de qualité dans le delta du Mekong.

La prise d’échantillons a permis de relier productions, pratiques et indicateurs écologiques pour expliquer les performances variables entre les sites.

Cartes de la zonation écologique et des types de systèmes aquacoles, s’appuyant respectivement sur 35 stations et 160 fermes.

Qui fait quoi ?Ce projet est financé par la Direction du Développement de la Commission Européenne à hauteur d’un million d’euros, dont une large partie a été attribuée aux partenaires vietnamiens.

Partenaires vietnamiensLe chef de file vietnamien du projet est et l’Institut Océanographique de Nha Trang. Les autres partenaires vietnamiens sont le RIA2 (Research Institute of Aquaculture N°2, Saigon) et l’IFEP d’Hanoi (Institute for Fisheries Economy and Planning), ainsi que les services des pêches des provinces de Tra Vinh et Ca Mau. L’AIT (Asian Institute of Technology) de Bangkok participe à la formation des chercheurs vietnamiens et mène un travail d’expertise des pratiques culturales.

Partenaires françaisLe chef de file du projet est l’Institut français de recherches sur la mer (Ifremer). Contact : Ifremer - 155 rue J-J. Rousseau92138 Issy les Moulineaux Cedex- Centre de Brest, BP70, 29280 Plouzane Responsable du projet : Jacques Populus [email protected] http://www.com.univ-mrs.fr/IRD/gambas http://gambas.vn.refer.org/

Les autres partenaires français sont le Cedem (Centre de Droit et d’Economie de la Mer) de Brest pour les études socio-économiques, l’Université de Toulouse pour l’écologie terrestre et la pédologie et l’Institut de recherches pour le développement (IRD) pour l’écologie planctonique.

CA MAU

TRA VINH

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Le delta du fleuve rouge : une zone agricole extrêmement peuplée

Le delta du Fleuve Rouge est constitué de zones rurales très densément peuplées. En réponse à la pression démographique, l’exploitation de la terre par l’homme est poussée à l’extrême, avec une moyenne de 2,4 cultures par an (deux récoltes de riz et souvent une culture supplémentaire, légumes ou mais).

L’agriculture du delta du Fleuve Rouge, vitale à l’équilibre alimentaire des 15 millions de Vietnamiens qui y vivent, est faite de petites exploitations agricoles familiales dont la superficie est comprise entre 2500 et 3000 m2 par famille.

Les rendements moyens en riz sont élevés et dépassent 4,5 tonnes par hectare et par saison de culture. Ces bons résultats ne pourraient être obtenus sans une gestion très élaborée de l’eau pour la mettre au service de l’agriculture, comprenant des aménagements techniques, des organisations et règles collectives et des systèmes de production adaptés à l’irrigation.

Comme le reste du Vietnam, l’économie du delta est en mutation rapide et son agriculture n’échappe pas à la règle. Cette évolution remet en cause les organisations traditionnelles indispensables à la gestion de l’irrigation. La compréhension des dynamiques techniques, économiques et sociales liée à la gestion agricole de l’eau et de leurs mutations doit permettre l’élaboration de propositions de développement adaptées à l’écologie du polder et à sa situation socio-économique.

La gestion de l’eau au cœur des changements de l’agriculture

Le projet vise à décrire, évaluer et améliorer les systèmes agricoles du polder de Bac Hung Hai. Pour cela, il faut étudier les aménagements hydrauliques permettant l’irrigation et le drainage des rizières et comprendre la répartition des tâches et les règles collectives de la gestion de l’eau.

Un polder est un territoire normalement inondé, qui a été ceinturé de digues de protection contre les eaux pour être mis en culture. L’ensemble du delta du fleuve rouge est découpé en 30 polders. Le polder de Bac Hung Hai englobe 15 districts de 4 provinces, pour une superficie totale de 200.000 ha et plus de 2 millions d’habitants.

Ce projet a étudié le dispositif technique et le fonctionnement des aménagements hydrauliques permettant l’irrigation et le drainage des rizières. Il a également précisé l’ensemble des organisations impliquées dans la gestion de l’eau et les règles collectives en matière de prise de décision, de réalisation et de financement des activités d’irrigation et de drainage. Il a enfin décrit les systèmes de production agricole du polder et pour en apprécier la performance technique et économique au regard du potentiel du milieu.

Une base de données a été créée pour regrouper les informations sur les 354 communes du polder (statistiques collectées entre 1991 et 1996). Un Système Informatique Géographique combine ces données avec des cartes digitalisées.

Un Atlas pour anticiper et accompagner le changement

Les données collectées ont permis la publication en 2001 d’un atlas qui indique les possibilités de diversification agricole en fonction des contraintes liées à la gestion de l’eau. Plusieurs options existent pour diversifier la production par la plantation d’arbres fruitiers ou l’aquaculture.

L’Atlas explore l’organisation spatiale du polder : ses cultures, ses routes et ses villes, ses structures hydrauliques. Il permet de mieux comprendre comment s’organise et se transforme la production.

Il montre que la distribution de l’eau par les sociétés d’Etat ne représente plus que 50% de l’approvisionnement. Les petites stations de pompage se développent fortement, en réponse au mauvais fonctionnement des stations étatiques, mais aussi à la volonté des producteurs de disposer d’une plus grande autonomie dans le choix et le calendrier des productions, ce que ne permet pas le système collectif.

Il montre également une forte diversification agricole, avec une diminution de la production de riz au profit des arbres fruitiers en particulier. Cette diversification est particulièrement importante à proximité des zones urbaines. Le projet a identifié plusieurs modalités de transformation des rizières en vergers (parfois associés à des mares) correspondant à des niveaux d’investissement, de rentabilité et de risque variable dont la connaissance permet d’apporter un conseil adapté à toutes les catégories d’agriculteurs.

Des paysages de rizières. On voit en particulier en haut à gauche la technique traditionnelle d’irriguation par écopage.

Quatre exemples d’infrastructures : stations de pompage et stations hydraulique

Cartes du système d’irrigation et de drainage issues de l’Atlas du polder de Bac Hung Hai. Ces cartes aident les services locaux à aménager les canaux.

Qui fait quoi ?Cette étude s’insère dans le projet international de recherche Deltas qui s’intéresse aux évolutions comparées de la gestion hydraulique et à la diversification des systèmes de production agricole dans trois deltas d’Asie : Fleuve Rouge, Mékong et Chao Praya (Thaïlande).

Les autres partenaires de ce projet sont l’Université de Can Tho au Vietnam, de Kasetsart en Thailande, de Mayence an Allemagne, de Louvain la Neuve en Belgique, et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en France. Ce projet est financé par la Commission Européenne.

Partenaires vietnamiensLe principal partenaire vietnamien est l’Institut National des Sciences Agronomiques du Vietnam (VASI) ainsi que les comités populaires des districts et provinces concernés.

Partenaires françaisLe chef de file côté français est le groupe de recherches et d’échanges technologiques (GRET). Le GRET mène au Vietnam, depuis 1989, un programme combinant des activités de recherche et de formation avec la promotion, chez les producteurs ruraux, d’innovations techniques, économiques et sociales : c’est le Programme Fleuve Rouge.

Contacts : En France : GRET : 213 rue La Fayette, 75010 ParisResponsable du suivi des projets Vietnam : M. Pierre-Michel Rosner [email protected] Vietnam, représentant :M. Damien Thibault, [email protected]

POLDER DE BAC HUNG HAIComprendre l’évolution de l’agriculture

irriguée pour accompagner sa transformation

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Développer l’agriculture irriguéeen contrepartie de l’aide alimentaire

Un pays qui reste confronté aux crises alimentaires localisées

Le Vietnam reste touché par des crises alimentaires ponctuelles, notamment lors des inondations. L’aide alimentaire accordée par la France à cette occasion vise à apporter une réponse d’urgence aux situations de crise mais aussi à apporter une réponse à long terme à l’insécurité alimentaire.

Le Vietnam, grand exportateur sur le plan agricole, reste néanmoins victime de crises alimentaires localisées, généralement liées à des inondations qui détruisent les récoltes et les stocks de vivres des populations et les laissent démunies. Ces crises appellent deux types de réponse.

La première réponse est une réponse d’urgence sous forme d’appuis financiers, permettant de racheter au Vietnam de la nourriture, des équipements et des semences pour les donner rapidement aux populations sinistrées.

La seconde réponse, structurelle, prend la forme d’aide alimentaire. Dans le cadre de la convention de Londres sur l’aide alimentaire, la France s’est en effet engagée à fournir chaque année, au niveau mondial un quota d’aide alimentaire en nature, sous forme de farine de blé essentiellement. Cette aide, acheminée depuis la France, arrive après les situations d’urgence. Elle n’est donc pas distribuée gratuitement, mais vendue sous contrôle du gouvernement. Les bénéfices de la vente alimentent un « fonds de contrepartie » qui finance des projets permettant de réduire la vulnérabilité des populations des zones concernées.

Vendre du blé pour améliorer la situation alimentaire

Le Vietnam a bénéficié d’aides alimentaires à l’occasion des inondations catastrophiques de 1994, 1997, 1999 et 2000. Au total, il a bénéficié de la livraison de 10.000 t de farine de blé, dont la vente a rapporté 1.75 million d’euro destinés à l’amélioration de la sécurité alimentaire.

L’aide au titre de l’année 1994 a été de 3000 tonnes de farine de blé livrées en 1997 ; l’aide au titre de l’année 1997 a été de 3000 tonnes de farine de blé livrées en 2000 ; enfin, l’aide au titre des années 1999 et 2000 a été de 4000 tonnes, livrées au début 2002.

Cette farine est vendue sur le marché local : si le Vietnam est un important exportateur de riz, il est déficitaire en blé dont les importations augmentent régulièrement pour satisfaire la demande des consommateurs désireux de diversifier leur alimentation. Les dons de farine ne concurrencent donc pas directement les producteurs vietnamiens, qui ne produisent pas de blé, mais contribuent plutôt à améliorer la balance commerciale du pays.

C’est le ministère vietnamien des finances qui est en charge des opérations de réception et de vente, tandis que le ministère du Plan et de l’Investissement sélectionne les projets. Une fois que l’aide alimentaire a été donnée, les fonds appartiennent au gouvernement vietnamien. L’Ambassade de France reste toutefois associée aux décisions concernant la mise en œuvre du fonds de contrepartie.

Deux projets d’irrigation financés par le fonds de contrepartie

L’aide alimentaire liée aux inondations de 1997, livrée et vendue en 2000, a permis de financer les travaux de réhabilitation de deux périmètres irrigués et des formations, donnant une meilleure maîtrise de la production agricole aux populations concernées. Les travaux se sont achevés en 2003.

Le projet de Song Thao vise à renouveler le réseau hydraulique agricole (les canaux et stations de pompage) dans quatre communes du district, à optimiser la gestion du réseau des quatre communes grâce à la formation des agents techniques en charge de l’exploitation, à sensibiliser la population à un usage rationnel et économe de l’eau et à établir un plan de développement stable pour les quatre communes, visant notamment l’augmentation des rendements agricoles et du revenu des paysans, garantie d’une sécurité alimentaire.

Les objectifs du projet de Lien Son sont de rénover les stations de pompage de ce périmètre irrigué très ancien, mis en place dans les années 20, à distribuer l’eau d’irrigation rationnellement et raisonnablement, à économiser l’eau d’irrigation, augmenter le rendement des cultures, améliorer les conditions d’utilisation de l’eau de la population de la localité et améliorer les conditions de travail des exploitants du système. Les travaux ont été achevés en 2002. Les formations des techniciens en charge du fonctionnement des installations du périmètre se poursuivent à ce jour.

A Lien Son, le fonds de contrepartie de l’aide alimentaire a permis de remettre en état les infrastructures hydrauliques d’un grand périmètre irrigué

Les fonds ont permis de rénover les stations de pompage qui contrôlent le niveau de l’eau au sein du polder.

Les fonds mobilisés ont également permis de rénover les canaux de distribution, permettant de limiter les pertes et d’améliorer la qualité du service.

Qui fait quoi ?Au cours des 10 dernières années, les dons en nature d’aide alimentaire ont représenté une contre-valeur de 1.75 million d’euro.

Les partenaires vietnamiensLa direction des aides multilatérales du ministère vietnamien des Finances assure la réception et la vente aux enchères de l’aide alimentaire. Le Ministère du Plan et de l’Investissement assure la sélection des projets retenus. La direction des finances extérieures assure la gestion du fonds et le paiement des projets. Les autorités locales vietnamiennes assurent la préparation et la mise en œuvre des projets.Les partenaires vietnamiens du projet Song Thao sont le comité populaire de la province de Phu Tho, le comité populaire du district de Song Thao, le comité de gestion du projet, la Compagnie d’exploitation de l’hydraulique agricole de Song Thao. Les partenaires vietnamiens du projet Lien Son sont le comité populaire de la province de Vinh Phuc, l’Institut National de Recherches Hydrauliques, la Compagnie d’irrigation de Lien Son.

Les partenaires françaisL’aide alimentaire est gérée en France par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche et des Affaires rurales. La livraison et la vente de l’aide alimentaire, ainsi que la mise en œuvre du fonds de contrepartie se font sous la supervision du service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Vietnam.

Contact : Service de coopération et d’action culturelle, Ambassade de France 57, Tran Hung Dao, HanoiSerge Snrech [email protected]

LIEN SON

AMBASSADEDE FRANCE AU VIETNAM

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Qui fait quoi ?Le montant total des projets réalisés dans le secteur de l’eau potable représente 76 millions d’euros.

Partenaires vietnamiensLes bénéficiaires de cette aide sont les Comités Populaires des municipalités concernées, et les Régies des Eaux, dépendant du Ministère de la Construction vietnamien en charge de l’approvisionnement en eau de la population. Les projets sont choisis en collaboration avec le Ministère du Plan et de l’Investissement (MPI) qui arbitre entre les nombreuses demandes émanant des collectivités, et fixe ainsi les priorités.

Partenaires françaisLes financements sont négociés par le Ministère français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie avec le MPI. Ils sont ensuite mis en œuvre par la partie vietnamienne, en partenariat avec la mission économique, pour le choix des contractants et la réalisation des travaux.

Contact :Mission économique de Hanoi 198 Tran Quang Khai Mme Carole LABBE [email protected]

Développer le traitement des eauxdans les villes vietnamiennes

L’approvisionnement en eau : une priorité au Vietnam

En 2001, un habitant sur deux n’avait toujours pas accès à l’eau potable en milieu rural, qui rassemble deux tiers de la population, ce taux s’abaissant à un sur quatre en milieu urbain. Le gouvernement vietnamien a donc fait de l’accès à l’eau potable pour le plus grand nombre, une de ses priorités.

Le gouvernement vietnamien prévoit, dans un plan directeur, qu’en 2010, 85% de la population rurale disposera de 60 litres d’eau potable par jour et par habitant et que le taux de couverture urbaine passera à 95% avec 150 l/j/hab.

Néanmoins, à l’heure actuelle, seul le tiers des communes (soit environ 150 sur 560) est équipé d’un système de réservoirs d’eau potable alimentés par les eaux pluviales. De gros efforts restent ainsi à faire, tant dans l’alimentation des populations rurales, que dans la gestion des réseaux urbains où le taux de fuite atteint fréquemment 60%.

La rénovation et la construction de nouvelles infrastructures de traitement et de distribution d’eau potable représentent, au Vietnam, un enjeu majeur du développement économique et social, qui ne pourra être réalisé, vu son ampleur, que par un recours à des partenariats entre services publics et entreprises privées étrangères. Etre présent sur ce marché d’avenir est donc non négligeable pour les sociétés françaises, dont certaines sont à la pointe du secteur.

L’aide au transfert de technologie par les entreprises françaises

La mission économique de l’Ambassade de France apporte son soutien aux sociétés françaises dont le savoir-faire est reconnu dans le secteur de l’eau, pour des projets de rénovation et de création de réseaux de distribution d’eau, ainsi que de construction d’usines de production d’eau potable.

La mission économique propose des financements mis en place par le Ministère français de l’Economie, des Finances et de l’Industrie sous deux formes : d’une part, le FASEP (Fonds d’Aide au Secteur Privé) est une aide non remboursable (don) permettant de financer des études en amont de futurs projets, et d’autre part, des prêts à taux concessionnels appelés « protocoles » qui apportent au gouvernement vietnamien un financement attractif pour la réalisation de ces projets.

Dans le secteur de l’eau, la mission économique a financé des projets de rénovation et de création de réseaux de distribution d’eau, ainsi que la construction d’usines de traitement d’eau potable.

Ces financements visent à promouvoir le savoir-faire de nos entreprises dans un pays émergent, tout en permettant à ce dernier de se doter d’infrastructures de qualité, avec des conditions financières attractives. Une fois la notoriété des entreprises françaises impliquées acquise dans le pays, ces dernières sont alors à même de s’y implanter.

Les réalisations soutenues par la Mission économique

Entre 1989 et 1998, 35 protocoles financiers ont été signés avec plusieurs provinces du pays, rendant ainsi possible l’accès des populations à l’eau propre et l’implantation de nombreuses entreprises françaises du secteur. Depuis 1998, le traitement des eaux usées fait partie des nouvelles priorités du MINEFI.

Les aides accordées représentent un montant total de 76 millions d’euros. Elles se répartissent sur l’ensemble du pays de la façon suivante : 52% dans le Nord du Vietnam, 30% dans le Centre et 18% dans le Sud.

De nombreuses sociétés françaises ont pu bénéficier de ces contrats, telles que les bureaux d’ingénierie du secteur de l’eau potable : Beture, Safege et Sade pour les études et la supervision des chantiers, les grands équipementiers : Degrémont et OTV pour les équipements des stations de traitement d’eau potable et Pont à Mousson pour les tuyaux et les vannes, ou SAUR pour la gestion de l’eau. Certaines de ces entreprises, fortes de cette première implantation ont ensuite pu participer, avec succès, à des appels d’offres internationaux lancés par les autorités vietnamiennes.

Parallèlement à ces grandes sociétés, bénéficiaires directs de ces contrats, des petites et moyennes entreprises françaises ont également travaillé dans le cadre des protocoles octroyés par le MINEFI, en tant que sous-traitants : Schlumberger pour les compteurs d’eau, Salmson pour les pompes etc. appartiennent à cette catégorie et continuent de travailler au Vietnam.

A Hué, bassin de décantation construit par l’entreprise française OTV. De1991 à 1994, OTV a réalisé de nombreux projets sur protocoles pour un montant total de 35 millions de francs.

Yen Bai : arrivée d’eau brute : système de filtration également réalisé par la société OTV

Base d'un château d’eau, dans la province de Son La, dont le design a été réalisé par l’entreprise française SAFEGE.

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Renforcer la formation des techniciensde l’eau et de l’environnement

50 000 employés des services des eaux d’ici 2020

Les services des eaux vietnamiens emploient 16.000 personnes pour moins de 50 % de la population ayant accès à l'eau courante. Un programme du gouvernement devrait permettre de fournir l’eau courante potable à toute la population d’ici 2020. Cela nécessitera alors d’employer 50 000 professionnels.

Le Vietnam est encore peu équipé pour le traitement de l’eau de consommation, qui ne concerne encore qu’un habitant sur deux, et moins encore pour le traitement des eaux usées, qui ne touche qu’un habitant sur 10. Les besoins du pays, accrus par l’augmentation rapide des villes, sont très importants et donnent lieu à de nombreuses interventions de coopération qui concernent la réhabilitation d'équipements anciens et l'installation de nouvelles stations de traitement.

Si les sociétés étrangères sont fortement associées à la construction et à la réhabilitation des installations de traitement et distribution des eaux, les sociétés des eaux restent pour leur part exclusivement vietnamiennes et publiques. Dans ces sociétés des eaux, la formation technique du personnel est souvent très déficiente et ne permet pas de valoriser les investissements importants consentis par l’Etat dans des usines modernes.

La formation continue du personnel aux nouvelles avancées du secteur de l’eau est une priorité du ministère vietnamien de la Construction, aussi bien sur le plan de la production d’eau que de sa distribution.

Une formation professionnelle adaptée au secteur vietnamien de l’eau

Le Centre national de formation aux métiers de l’eau et de l’environnement (CNEE) offre des formations professionnelles qui s’appuient sur les savoir-faire des industriels français. Il s’adresse aux personnels techniques, aux gestionnaires et aux responsables des stations de traitement des eaux.

Afin de répondre au déficit de compétence, la France et le Vietnam ont décidé de créer en commun, en 1997, le Centre national de formation aux métiers de l’eau et de l’environnement, ou CNEE. Celui-ci vise à assurer la formation continue des personnels en poste dans les compagnies des eaux pour accroître le rendement des installations, améliorer la qualité de l’eau fournie aux habitants et réduire le gaspillage d’eau. Il vise également à établir un modèle pour la formation des techniciens vietnamiens aux technologies étrangères grâce à l’invitation régulière de spécialistes français.

Après avoir formé plus de 800 stagiaire entre 1997 et 2000 (soit 200 par an), le centre a fait l’objet en 2001 d’un projet d’extension visant à en faire un centre national de référence. Le projet associe le Ministère de la Construction, les entreprises françaises et l’Ambassade de France. Il vise à installer le centre dans de nouveaux locaux et à le doter d’un ensemble de technologies de pointe et d’une équipe de formateurs permanents capables d’assurer la formation de 1000 stagiaires par an à l’horizon 2006.

Un centre de référence au niveau national pour la technologie et la gestion

Le nouveau centre a démarré ses formations en 2004 et les installations techniques devraient être achevées en fin d’année. L’année 2005 sera consacrée à la formation des formateurs et l’augmentation progressive du rythme des formations, permettant au centre d’atteindre un équilibre financier dès 2006.

Après deux ans de travaux, les bâtiments du nouveau centre sont désormais achevés. De nombreux équipements ont été reçus des donateurs français, par exemple plus de 20 modèles de pompes différentes (dons de la société Salmson et de l’association Aquassistance » et un ban d’étalonnage de compteurs d’eau (Schlumberger). L’équipe franco-vietnamienne du centre est également en train d’assembler les éléments d’une station de traitement des eaux dont l’ingénierie a été fournie par la société Degrémont, qui alimentera le centre et les 5000 habitants du quartier avoisinant qui bénéficieront ainsi d’un service de qualité. Cette installation fournira ainsi au centre un outil pédagogique «grandeur nature» unique au Vietnam ainsi qu’une source accessoire de revenus.

La politique pédagogique se met en place avec le recrutement et la formation des formateurs et la publication d’ouvrages de référence traduits en langue vietnamienne, afin de favoriser l’accès du plus grand nombre aux informations technologiques. La première formation du nouveau centre s’est déroulée début 2004.

Une station d’approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées alimentera le centre et les quartiers environnants. L’eau sera revendue aux habitants du quartier.

Dans le laboratoire d’analyses du CNEE, 4 formations données par des professeurs français assistés de vietnamiens sur l’analyse de la qualité de l’eau ont concerné une centaine d’élèves.

Le 22 avril 2002, le Cnee a été inauguré dans la banlieue d'Hanoi sur un terrain de trois hectares et de 5000 m2 de bâtiments (bureaux, salles de cours, logement des stagiaires et bâtiments techniques).

Qui fait quoi ?Le CNEE a bénéficié de financements du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie de 1997 à 1998, puis du ministère des Affaires étrangères de 1998 à 2004, mais aussi de financements importants du ministère vietnamien de la Construction et des entreprises françaises. Le montant total du projet est de 5 millions € depuis 1997 dont 40% sont financés par les fonds publics français, 30% par les entreprises françaises et 30% par les autorités vietnamiennes.

Partenaires vietnamiensLe ministère vietnamien de la Construction, très engagé dans le projet, a financé la construction du centre sur un terrain de 3 ha et assure le recrutement et le paiement des salaires du personnel ainsi que les frais de fonctionnement du centre (eau, électricité, entretien). Il assurera également la connexion de la station de traitement des eaux du centre avec les habitations du quartier, permettant au centre d’accéder à une source durable de recettes.

Partenaires françaisEnviron 50 entreprises françaises, pour la plupart des PME, sont associées pour fournir des matériels techniques de pointe (matériel technique pour la mise en place des stations d’approvisionnement en eau potable et de traitement des eaux usées, équipements de laboratoires, documentation de référence, mise à disposition de formateurs)

Les crédits du fonds de solidarité prioritaire assurent la mobilisation d’un expert à plein temps, la mise en place de la politique pédagogique du centre et la formation des formateurs vietnamiens.

Contact : CNEE (Centre National des Métiers de l’Eau et de l’Environnement) Yen Thuong, Gia Lam, HanoiM. Claude Mauvais, conseiller technique [email protected].

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Qui fait quoi ?Le coût du programme est d’environ 250.000 € par an au Vietnam, incluant deux chercheurs de l’IRD à plein temps.

Les partenaires vietnamiensLe principal partenaire est l’institut national des sols et des fertilisants dépendant du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural. De nombreuses collaborations et formations de chercheurs et ingénieurs sont développées avec l’Institut vietnamien des Sciences Agricoles, l’Académie vietnamienne des Sciences naturelles et de la Technologie et l’Université de Hanoi.

Les partenaires françaisLe chef du file du projet est l’Institut de recherche pour le développement (IRD). L’IRD mène des recherches au Vietnam dans plusieurs domaines notamment l’agriculture et l’environnement, la nutrition infantile et la lutte contre le sida. Il dispose de 6 chercheurs résidents dans le pays.

Contact : Au Vietnam : 19 Han Thuyen, HanoiCoordinateur : Jacques Berger [email protected]. Projet ECU-049 au Vietnam : Didier Orange et Pascal Podwojewski.

Cette étude est incluse dans le cadre du projet régional de consortium sur la gestion de l’érosion de l’Institut international de la gestion de l’eau (IWMI). Ce consortium regroupe un réseau d’organismes scientifiques de 6 pays d’Asie et de deux pays d’Europe (France et Allemagne). Il a été financé par la Banque Asiatique de Développement à hauteur de 12 millions de dollars de 1999 à 2003. L’IWMI supporte le projet depuis 2003 à raison de 100 000 $ par an (dont 10% pour le Vietnam).

HOA BINHComprendre et maitriser les causes de l’érosion sur les terres agricoles

L’érosion : une menace pour une agriculture durable

L’érosion est une contrainte majeure pour une agriculture durable, dans les zones de fortes pentes. Ses effets sont multiples : perte de fertilité, dégradation de la qualité des sols… Dans les plaines et les vallées, elle peut entraîner des glissements de terrain ou le comblement des barrages.

Sur une très forte pente, l’érosion est due à plusieurs phénomènes qui se combinent au début de la saison des pluies : alors qu’en fin de saison sèche les sols ne sont plus couverts par la végétation du fait du travail de préparation du sol (labour) pour la saison agricole, les premières averses de la saison des pluies sont souvent agressives, notamment lors du passage de typhons.

Jusqu’à présent, peu d’études scientifiques ont quantifié les différents paramètres contribuant à l’érosion. Depuis une dizaine d’années, les scientifiques et institutions de recherche ont lancé une étude portant simultanément sur une approche physique du paysage, en l’occurrence un bassin versant (c’est-à-dire la plus petite entité hydrologique englobant le terroir à étudier), et une approche socio-économique de la communauté concernée, à savoir les producteurs agricoles mais aussi les décideurs locaux.

Seule une telle approche, à la fois physique et socio-économique, peut en effet permettre d’identifier des options réalistes pour une gestion durable des terres agricoles sur pentes.

Une étude approfondie du phénomène d’érosion

Le projet porte sur l’analyse et la quantification des différents paramètres contribuant à l’érosion des sols sur fortes pentes cultivées dans 7 pays d’Asie du sud-est. Il prend en compte les aspects climatiques et biophysiques mais aussi les techniques agricoles et les stratégies paysannes.

Au Vietnam, l’étude s’appuie sur un bassin versant de 50 hectares dans la province de Hoa Binh, à 60 km de Hanoi. L’ensemble du bassin a été soumis durant ces trois dernières décennies successivement à des cultures intensives de riz pluvial, de maïs puis de manioc, sur de très fortes pentes, générant une forte augmentation de l’érosion et une rapide diminution de la fertilité des sols. La partie aval est constituée de parcelles de riz irrigué régulièrement enrichies par ces apports de sédiments issus de la partie amont.

La première phase du programme, entre 1999 et 2003, a permis l’identification et quantification des facteurs provoquant l'érosion des sols ainsi que la standardisation des méthodes de mesure des flux hydriques, de pertes en terre et en éléments fertilisants du sol.

La seconde phase (2003-2007) utilise la modélisation hydrologique, géochimique et hydraulique pour déterminer les dynamiques érosives spatiales et temporelles au sein d’un paysage en fonction des changements d’usage. Enfin l’analyse des stratégies de décision devrait permettre la création d’un outil d’aide à la décision.

Une meilleure connaissance de l’érosion pour des propositions adaptées

Une fois les causes de l’érosion identifiées, il est possible de proposer aux producteurs des modes de cultures qui permettent de réduire l'érosion, de conserver les sols et l’eau tout en développant de nouveaux débouchés, comme l’agroforesterie ou l’établissement de pâturages pour l’élevage laitier.

Les recherches ont montré une grande variabilité de l’érosion d’une année à l’autre, dépendant à la fois de la variabilité des pluies (en quantité et intensité) et du type de cultures. Les résultats montrent que la pente a moins d’importance pour l’érosion que le couvert végétal, en particulier au début de la saison des pluies.

Des techniques anti-érosives existent mais les travaux ont montré que les agriculteurs n’ont pas le temps d’appliquer ces techniques car elles sont complexes et ils cultivent avant tout du riz irrigué dans la plaine, l’agriculture sur pente étant une activité complémentaire. La meilleure option pour limiter l’érosion semble l’établissement de pâturages permanents sur les pentes, qui limite l’érosion et permet l’installation de vaches laitières, un marché en plein développement.

A long terme, le projet permettra le développement d’un réseau de 34 bassins versants équipés en Asie du Sud-Est pour évaluer l’efficacité et la durabilité comparées de techniques agricoles nouvelles. Il permettra également le développement de modèles hydrologiques et d’érosion contribuant à la création de systèmes d’aide à la décision.

Paysage d’érosion constitué par une culture de manioc sur pentes très fortes, avant une nouvelle plantation.

Vue du collecteur principal du village de Dong Cao, deux jours après de très fortes pluies. L’eau, chargée de sédiments en suspension, est de couleur brune.

Vue du village de Dong Cao. Rizières en terrasse et cultures de manioc sur les pentes les plus proches de la rizière. Les traces d’érosion sont visibles dans le champ sur la droite.

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Une décharge urbaine sur rivière à Hanoi : une des causes de pollution des eaux dans les agglomérations.

Une station de mesure automatique de la qualité des eaux embarquée sur un petit bateau.

Un prototype de traitement par photocatalyse solaire des eaux polluées par les rejets de teinturerie développé au laboratoire LACE, Lyon, et en attente de financement.

Comprendre et traiter la pollutiondes eaux douces par les rejets urbains

90% des eaux usées ne sont pas traitées

L’absence quasi totale de traitement concerne aussi bien les eaux usées domestiques, agricoles, les effluents industriels que les déchets hospitaliers. C’est une cause majeure de pollution des rivières, mais aussi des nappes phréatiques. De sérieux problèmes de santé publique en découlent.

Les sources de pollution sont nombreuses au Vietnam et s’ajoutent les unes aux autres pour fournir un tableau alarmant, particulièrement dans les périphéries urbaines qui cumulent les pollutions urbaines, industrielles et agricoles.

En zone urbaine, les réseaux d’évacuation sont anciens et insuffisants pour canaliser les volumes croissants d’eaux usées rejetées par les villes, domestiques, artisanales ou hospitalières, qui sont directement renvoyées dans le milieu naturel. A Hanoi, seulement 10% de 18500 m3 d’eaux usées rejetées quotidiennement sont traités. Dans le domaine industriel, de nombreuses entreprises rejettent directement les eaux usées dans les cours d’eau environnants, sans traitement préalable. En matière agricole, les eaux d’irrigation, lourdement contaminées par les produits de traitement phytosanitaires et les engrais, se déversent dans les cours d’eau.

La rivière To Lich, une petite rivière qui traverse la ville de Hanoi et s’est transformé, au fil des années, en véritable égout urbain à ciel ouvert de Hanoi, est un exemple de ce cumul des pollutions.

Former des professionnels vietnamiens, lancer des filières de traitement

Une zone de recherches pluridisciplinaires a été définie au sud-ouest de Hanoi. Elle permet de mener des études nécessaires sur la pollution de l’eau et de former sur le terrain les chercheurs et les ingénieurs en développant des recherches sur le traitement de certains effluents industriels.

L’étude menée sur la rivièreTo Lich permet ainsi d’identifier les sources de pollution et la nature des polluants ; de comprendre et modéliser les transformations de polluants dans les eaux et les sédiments ; de caractériser les transferts dans la chaîne alimentaire (algues, coquillages, poissons) et leur toxicité ; d’élaborer un modèle pour étudier l’impact d’aménagements sur l’évolution de la qualité des eaux.

Par ailleurs, plusieurs filières de traitement des rejets de teinturerie sont en développement sur les centres d’Ho Chi Minh ville et de Hanoi, avec des unités de recherches françaises. Elles concernent des technologies classiques : l’oxydation (combustion) des composés organiques en milieu aqueux ; l’absorption sur des fibres naturelles disponibles localement à faible coût telles que le jute ou les fibres de coco… ainsi que des techniques avancées telles que la photocatalyse solaire (réaction chimique due à la lumière) et la filtration par membrane.

Toutes les techniques testées ont été retenues car elles sont bon marché, ce qui augmente leur chance d’être adoptées à grande échelle.

Un travail de recherche aboutissant à des résultats concrets

Les premières stations automatiques mesurant la pollution des eaux de surface ont été installées et une base de données publiée sur CD-Rom. L’analyse systématique de la dépollution des effluents de teinturerie a pu être effectuée. Des étudiants vietnamiens et français ont bénéficié d’une formation.

Dans le cadre du volet « étude de la qualité des eaux » des indicateurs simples de suivi de la qualité des eaux et des biocapteurs adaptés à la mesure des concentrations de pesticide dans les eaux ont été développés. Les premiers test de toxicité dus aux rejets de métaux lourds, importants dans les effluents industriels, ont été élaborés.

Dans le domaine du traitement des rejets de teinturerie, des avancées importantes ont eu lieu dans le développement de méthodes d’absorption sur charbons actifs fabriqués à partir de fibre de cocos et dans celui de la photocatalyse. Des prototypes de traitement des eaux usées par photocatalyse ou par usage de membranes ont été développés et sont en attente de financement pour être réalisés.

Enfin, la formation est un résultat indirect, mais important du projet. 7 thèses ont démarré dont 2 ont déjà abouti, 23 stagiaires vietnamiens ont été formés dans les unités de recherches françaises, pour un total de 86 mois. Réciproquement, 12 étudiants Français (écoles d’ingénieurs, DEA) ont effectué leurs stages de fin d’étude au Vietnam pour un total de 48 mois.

Qui fait quoi ?Le montant total du projet est de 760.000 €.

Partenaires vietnamiensLe projet est piloté par l’Académie Nationale des Sciences et Technologies avec ses campus à Hanoi et à HoChiMinh Ville et par le Ministère de la Science et la Technologie, notamment sa branche de Hanoi.

Partenaires françaisLe chef du file du projet est le CNRS, dont plusieurs laboratoires sont associés au projet. Le CNRS est un important partenaire de la recherche scientifique vietnamienne avec plus de 30 secteurs de coopération, allant de l’astrophysique à l’ethnographie et de l’économie à la chimie des plantes. Sur ce projet, le CNRS a investi 100.000 € et y a consacré l’équivalent de 4 pleins temps (valorisés à 250.000 €).

Contact : Laboratoire d’étude des Transferts en Hydrologie et Environnement UMR CNRS 5564, Grenoble [email protected] Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement, UMR CNRS 6008, Poitiers [email protected]

Le projet bénéficie également de financements du Ministère des Affaires Étrangères grâce au fonds de solidarité prioritaire (260.000 €) et du Groupe d’amitié France-Vietnam du Sénat, qui a financé l’achat d’équipements (75.000 €). Le ministère français de la Recherche a contribué à hauteur de 50.000 € et la Région Poitou-Charentes à hauteur de 25.000 €.

HANOI

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Qui fait quoi ?Le coût de l'ensemble des projets d’électrification rurale de CVP, depuis 1995, s’élève à environ un milliom d'euro.

Partenaires vietnamiensLa politique générale de promotion des énergies renouvelables est menée avec le Centre des énergies renouvelables de l’Université polytechnique de Hanoi, l’Institut national d’hydraulique lié au Ministère de l’agriculture et du développement rural et l’Institut de l’Energie d’Electricité du Vietnam.

Les études d’aménagements hydrauliques ont été réalisées par les partenaires vietnamiens avec l’aide technique de CVP. Les décisions d’investissement d’électrification ont été prises dans des comités de pilotage des projets associant les autorités locales vietnamiennes et CVP.Les comités de gestion des villages ou des communes assurent la maintenance et l’exploitation des équipements en utilisant la redevance mensuelle versée par les bénéficiaires.

Partenaires françaisLe chef de file du projet est l’association Codev Viet Phap. L’association travaille en premier lieu sur les questions liées à l’énergie électrique mais aussi sur l’enseignement du français et la lutte contre les inondations. Contact : Codev-Viet Phap, 5 chemin des Coutures. Ecuelles. 77250 Moret-sur-Loing. [email protected], Présidente : Françoise Evin, Responsable du projet : Pierre Spiteri

Des contacts ont été noués avec un service des Nations Unies et la Banque Mondiale. Les projets de CVP ont reçu le soutien financier d’EDF, de la Caisse centrale des activités sociales d’EDF, du ministère français des Affaires étrangères, de la Commission Européenne, de l’Institut de l’Energie des Pays Francophones (IEPF).

NGHE AN

PHU THO

SON LADonner accès à l’électricité aux villagesisolés grâce à l’énergie hydraulique

20% des Vietnamiens n’ont pas accès au réseau électrique

Ils peuvent difficilement satisfaire des besoins élémentaires : éclairage, télévision, etc. Hors du réseau national, les familles utilisent de petites turbines hydroélectriques ou des batteries rechargeables. La qualité des installations laisse souvent à désirer et elles peuvent être dangereuses.

En dépit d’un plan ambitieux de développement de la desserte électrique du territoire, Electricité du Vietnam manque de moyens pour étendre le réseau national à tout le pays.

En 2000, 96% des chefs lieux de district, 77% des communes, et environ 65% des foyers étaient raccordés au réseau national de distribution d’électricité. A la fin de 2010, il est prévu que seulement 400 communes sur plus de 10 000 ne seront pas connectées au réseau. Cela représentera néanmoins 6 millions d’habitants et le recours à l’électrification décentralisée restera nécessaire.

En effet, dans les zones les plus reculées, compte-tenu de la dispersion géographique et des faibles consommations électriques des familles rurales (environ 20 kWh par mois), l’électrification à partir du réseau national est très coûteuse et peu rentable. Une politique de production électrique décentralisée (énergie hydroélectrique, solaire ou petits générateurs diesel) s’avère économiquement plus appropriée pour la desserte des populations enclavées, avec des coûts d’investissement initial pouvant être divisés par 10.

Les énergies renouvelables au secours des ruraux

Codev Viet Phap appuie le recours aux énergies renouvelables, principalement l’hydraulique. Les petites centrales hydroélectriques permettent l'amélioration des conditions de vie des habitants, l’organisation du village autour d’une fonction d’intérêt général et la préservation de l’environnement.

L’association intervient au Vietnam depuis 1995 en appuyant la définition d’un programme directeur d’électrification décentralisée faisant appel aux diverses formes de production (solaire, thermique, hydraulique…). Le recours à l’électricité hydraulique est plus aisé en régions centre et nord Vietnam.

Elle a contribué à définir des installations types de production décentralisée d’électricité, capables de satisfaire les besoins de base en milieu rural pour les bâtiments collectifs et les familles. Ceux-ci sont estimés à 60 W par famille, correspondant à quelques ampoules électriques, permettant aux enfants de faire leurs devoirs le soir, un ventilateur ou encore une télévision.

Ces installations font appel à des matériels peu coûteux, disponibles sur le marché. Les coûts d’investissement sont compris entre 200 et 360 euro/famille. Ils sont fonction des disponibilités locales en énergie renouvelable et de la dispersion des habitations. CVP a mis en place tout au long de ses projets un schéma d’organisation de l’exploitation et de la maintenance des équipements qui est totalement pris en charge par les bénéficiaires de l’électrification.

L’installationde centrales hydroélectriques

L’objectif est de fournir un service électrique “ de base ” généralisé, c’est à dire de permettre à toute famille d’avoir au moins 2 points d’éclairage et une télévision fonctionnant 4 heures par jour, avec un coût d’investissement minimal et un coût d’exploitation adapté aux revenus des familles.

A Hanoi, l’association mène des essais en laboratoire pour mesurer les performances hydrauliques et électriques des très petites turbines existant sur le marché vietnamien, en collaboration avec l’Université polytechnique et Electricité de France, afin d’identifier et de certifier les meilleurs produits.

Dans la province de Nghê An, elle assure l’organisation de sessions de formation de techniciens communaux chargés de l’installation et de l’exploitation de très petites turbines (200 à 1000 W) et réalisation de réseaux électriques collectifs pilotes dans les zones enclavées, en appui à un programme des Nations-Unies qui vise à l’éradication des cultures illicites en aidant au développement des zones pauvres.

Dans la province de Phu Tho, elle assure la réalisation d’une centrale hydroélectrique de 3 kW alimentant un village de 41 familles et une école à partir de la fabrication d’un mini-barrage. Dans la province montagneuse de Son La, elle mène une étude pour l’aménagement d’une centrale hydroélectrique de 20 kW permettant d’alimenter collectivement 3 villages.

Installation précaire de trois turbines familiales à hélice, bien adaptées aux faibles dénivelés des rizières.

Amélioration de l’alimentation d’une petite turbine hydroélectrique grâce à une conduite d’eau en PVC. Cette turbine est adaptée aux zones montagneuses.

Un exemple d’utilisation de l’électricité produite grâce aux turbines installées par Codev Viet Phap : l’éclairage d’une maison rurale pour les devoirs.

Codev Viet PhapAssociation decoop rationavec le Vietnam

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Concilier environnement et développement dans la lagune de Hué

Les lagunes de Thua Thien Hué : un écosystème menacé

La province de Thua Thien-Hue dispose du système de lagunes le plus vaste d’Asie du Sud-Est. Il est aujourd’hui fragilisé par l’activité des hommes et les variations fréquentes du milieu. Les ressources aquatiques naturelles ont diminué presque de moitié, par rapport à celles des années 60.

�Les lagunes sont des étendues d’eau saumâtre (mélange d’eau douce et d’eau de mer) très fertiles. La lagune de Hué a une surface totale de 21 600 ha pour une longueur de 68 km. Environ 300.000 habitants vivent sur ses bords des activités agricoles et de l’exploitation de ses ressources aquatiques. Elle abrite également une population de pêcheurs qui vivent sur leurs bateaux : les sampaniers.

Le milieu lagunaire se modifie sous l’effet de l’érosion et des alluvions apportées par les rivières, qui modifient les connexions entre la lagune et la mer. Les changements éventuels dans les connexions (ouverture/fermeture des passes entre la lagune et la mer) lors d'inondations dans le bassin versant de la rivière des parfums peuvent non seulement causer d'importants dégâts matériels et humains et par ailleurs modifier sensiblement les propriétés physiques et biologiques du milieu. La lagune souffre également du développement rapide des pollutions agricoles, industrielles, urbaines, et de l’excès de matières en suspension.

Enfin, l’activité aquacole se multiplie. Les superficies qui y sont consacrées représentent 3.500 ha environ (soit 15% du total). Cette activité est peu diversifiée, commence à exercer un impact négatif sur la biodiversité et les ressources aquatiques, et affecte le développement durable du milieu.

Des nouveaux métiers pour limiter la dégradation de l’environnement

Pour améliorer la vie des habitants et diminuer l’intensité de l’exploitation des ressources naturelles, le projet introduit de nouvelles espèces et techniques. Il propose ainsi de nouveaux métiers aux habitants. Ces recommandations sont basées sur une étude scientifique détaillée de la lagune.

Le projet vise en premier lieu la mise en place de nouvelles techniques d’exploitation et d’aquaculture en vue de mieux protéger l’environnement et les ressources lagunaires. En effet, l’élevage très intensif des crevettes dans la lagune présente un risque élevé sur sa biodiversité. Parmi les nouvelles espèces introduites, on trouve l’élevage semi-intensif des crevettes Rao, de moules vertes, d’huîtres et d’huîtres perlières ou d’escargots parfumés.

Il apporte également conseils et propositions au Comité Populaire de la Province sur le statut et sur la gestion de la lagune en insistant sur la concertation interdisciplinaire et le renforcement des collaborations entre les parties concernées : scientifiques, autorités locales et habitants.

Enfin, il développe un approche intégrée de la conservation de l’environnement lagunaire en établissant une banque de données sur l’environnement, sur les ressources biologiques au service des décisions relatives à la gestion et l’aménagement des ressources lagunaires, mais aussi en sensibilisant les habitants sur leur rôle primordial dans ce domaine.

Une meilleure connaissance de la lagune et l’amélioration des conditions de vie de ses habitants

Le projet a permis d’augmenter la production aquacole et les revenus des populations tout en développant des techniques et sources de diversification de la production respectueuses de l’environnement. Il a également permis de former une équipe de scientifiques et de techniciens vietnamiens qui peut poursuivre ces travaux.

L’étude des lagunes a porté sur leurs caractéristiques physiques et chimiques (température, salinité, oxygène) et biologiques (étude des bactéries, du plancton, de la nature des sédiments, de la hauteur de vase). Cette première base de données permettra aux équipes vietnamiennes formées par le projet de suivre l’évolution de la lagune.

Les études ont permis de définir de nouveaux modes de production, qui ont contribué à la diversification de l’économie de la province et au développement de l’emploi. L’élevage mixte poissons-crevettes permet de répondre à la variation annuelle de la salinité des eaux tandis que l’élevage sur sable permet de mieux exploiter les cordons littoraux. 600 bassins d’élevage sont aujourd’hui en construction. L’élevage des moules offre des emplois et des revenus importants et celui des huitres perlières est prometteur. La filière d’élevage de moules s’est propagée dans les provinces voisines.

Les conditions de vie des habitants s’améliorent spectaculairement. Ils sont mieux logés, mieux équipés. Les enfants sont scolarisés et de nombreux sampaniers se sont sédentarisés.

La lagune de Tam Giang-Cau Hai est connue comme l’étendue d’eau saumâtre la plus importante de l’Asie du Sud-Est, avec une superficie de 21.600ha, et d’une longueur de 68km le long de la mer.

Un élevage d’huîtres perlières sur le site expérimental de Loc Binh. 679 perles (valeur : 20 et 50 €) ont été récoltées en février/mars 2002.

Bassin d’élevage de monodons (crevettes) sur sable sur le site de Dien Loc. Ces bassins construits sur sable avec des bâches sont alimentés en eau de mer.

Qui fait quoi ?Le coût total du projet est d’environ 700 000 €.

Partenaires vietnamiensLe chef de file est le Comité populaire de la Province de Thua Thien Hué. Les principaux opérateurs techniques sont le service provincial de l'Aquaculture et la Faculté des Sciences de Hué.

Partenaire françaisLe chef de file de ce projet est le Conseil régional du Nord-Pas de Calais, qui a subventionné à la hauteur de 686 770 €. Le Conseil régional développe depuis 1993 un programme de coopération avec trois provinces du centre Vietnam : Danang, Quang Nam et Thua Thien Hué. Les actions pluriannuelles de coopération sont menées principalement dans les domaines recouvrant les champs de compétences et d'expertise régionales : l’environnement, l'aménagement urbain, le développement rural, la culture, l'éducation et la francophonieContact : en France : Conseil Régional du Nord-Pas de Calais, Anne Waxin [email protected] : Antoine Erout [email protected]

Les travaux techniques et de recherches ont été menés par l’Université des Sciences et technologies de Lille 1 (pour la partie de recherche environnementale) et par le Centre de Recherche Mèze Hérault (CEREMHER) pour la partie aquaculture. Le ministère des Affaires étrangères a cofinancé ce programme à hauteur de 219.600 €.

THUA THIEN HUE

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Prévoir et gérer les inondations dans le bassin du Fleuve Rouge

Les dangers du climat au Vietnam

Le débit du Fleuve Rouge en période de mousson peut augmenter plus de 20 fois. Les inondations sont fréquentes, provocant des pertes importantes en vies humaines (plus de 1000 morts dans le Delta de 1986 à 1995) ainsi qu’en infrastructure et freinant le développement économique du pays.

Le Fleuve Rouge est un des plus grands fleuves d’Asie du Sud-Est. Long de 1200 km, il prend sa source en Chine, aux confins de l’Himalaya, et achève son parcours dans un delta très peuplé, où se trouve notamment Hanoi, la capitale du Vietnam, après avoir parcouru 200 km en territoire vietnamien.

Du fait du système montagneux dont il provient, c’est un fleuve très impétueux, capable de crues violentes : son débit a ainsi déjà atteint une valeur de 45,000 m3/s, représentant 20 fois son débit moyen. Le développement de l’irrigation dans le delta (90% des superficies agricoles sont irriguées) a conduit à endiguer le fleuve dans l’ensemble du delta : son lit étroit ne peut faire face à de telles augmentations de débit et les inondations sont récurrentes créant des dégâts considérables aussi bien humains que physiques

Le fleuve connaît également des périodes de basses eaux qui constituent une autre menace. Elles entraînent en effet un manque d’eau pour l’irrigation, pour l’industrie et la production d’énergie, des problèmes de navigation et la détérioration de la qualité de l’eau due à une décharge de polluants insuffisamment dilués.

Développement d’un outil pour la prévision et la gestion des crues

Le projet a pour objectif de développer un outil d’aide à décision dans la lutte contre les inondations en Asie du Sud-Est, permettant de mieux comprendre et anticiper la formation des crues et de gérer leurs conséquences humaines et économiques. Le bassin versant du fleuve Rouge sert de zone test.

Le projet vise à développer un outil pilote d’aide à décision pour prévoir et gérer les variations du fleuve, particulièrement ses crues. En effet, les décideurs publics peuvent décider la rupture délibérée de digues pour épandre la crue sur les zones agricoles peu peuplées et protéger certaines zones sensibles, notamment les agglomérations mais ont besoin pour cela de connaître l’ampleur des crues et les implications pour les zones inondées.

Sur une période de 30 mois, le projet prévoit ainsi d’élaborer un modèle hydrologique qui détermine comment se forment les crues, un modèle de gestion des crues qui détermine l’impact de ruptures de digues sur le niveau maximum des crues et un modèle socio-économique qui permet de mesurer l’impact des crues et des scénarios possibles pour gérer leur épanchement.

L’élaboration de ces modèles a permis de déterminer les données disponibles, et celles qu’il faut collecter en priorité pour améliorer les capacités de prévision et de gestion des crues. Elle a également permis d’améliorer les capacités des partenaires vietnamiens et chinois dans la recherche concernant la lutte contre les inondations.

Un travail essentiel de recueil et d’organisation de l’information

La première phase de ce projet a permis de réaliser un travail d’inventaire des données disponibles permettant la création d’une base de données de référence du bassin du Fleuve Rouge. Elle a par ailleurs réuni les éléments d’un outil pilote d’aide à décision pour la prévision et la gestion des crues.

Le projet a réalisé un travail de recueil et d’inventaire systématique de l’information sur le bassin du Fleuve Rouge incluant des mesures météorologiques (pluie, humidité, évaporation) dans 100 stations ; des mesures hydrologiques (mesure du débit du fleuve dans 21 stations, des niveaux d’eaux dans 75 stations) ; des mesures géométriques et bathymétriques du système du Fleuve Rouge ; des cartes digitalisées de couvertures des terrains et d’usage des sols.

Par ailleurs, un outil pilote d’aide à décision a été développé. Il inclut un modèle de prévision de débits et hauteurs d’eaux dans le système du fleuve Rouge et des modèles étudiant plus spécifiquement la propagation des crues, leur diversion dans des zones de rétention, l’évolution des brèches dans les digues, les crues dues aux éventuelles ruptures de barrages ou de digues ; un troisième modèle permet d’évaluer l’impact socio-économique des inondations, naturelles ou liés à la gestion de crues ; les images satellitaires permet de suivre les zones inondées. Cet ensemble permet de proposer des mesures de gestion de crues à court et long termes en tenant compte de leur impact.

Les ravages des inondations dans le delta du fleuve Rouge.

Une brèche dans une digue secondaire le long du Fleuve Rouge. Le projet vise à étudier les zones où déverser les eaux en faisant le moins de dégâts humains et matériels possibles.

Carte des déversoirs prévus et à l’étude. La zone est préparée et l’on sait où effectuer des brèches en cas d’urgence.

Déversoirs en cas d’urgenceZones préparées

Déversoirs réalisés

Nouveaux déversoirs

à l étude

Qui fait quoi ?Le projet, d’un montant de 1.350.000 € pour l’ensemble du bassin (Chine et Vietnam) est financé à hauteur de 900.000 € par la Commission Européenne.

Partenaires vietnamiensLe chef de file est l’Institut de Mécanique (qui mène les études sur la propagation des inondations et sur les zones côtières), ainsi que le Département du contrôle des inondations et de gestion des systèmes de digues, faisant partie du Ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

Partenaires françaisLe chef de file est l’Université de Caen. Elle développe le modèle de diversion de crues et participe à l’amélioration du modèle de la propagation de crues dans le Fleuve Rouge.

Contact : Université de Caen Basse-Normandie, campus II. Bd Maréchal Juin B.P.5186. 14032 Caen Cedex Coordinateur : Dan Nguyen [email protected]

Le projet associe également l’Institut National Polytechnique de Toulouse et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). L’INPT développe un autre modèle hydrologique. L’IRD développe les logiciels permettant d’établir les cartes de couverture de terrain à partir des images satellitaires.

BASSIN DU FLEUVE ROUGE

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Aménager le bassin du FleuveRouge de façon intégrée

Le Fleuve rouge, axe structurant du nord Vietnam

Le bassin du Fleuve Rouge représente 80 000 km2 au Nord du Vietnam et concentre près d’un tiers de la population totale du pays. La gestion des ressources en eau y est complexe étant donné les pratiques d’agriculture irriguée intensive, les fréquentes inondations succédant aux périodes de sécheresse.

La région du bassin du Fleuve Rouge est une zone de concentration de la population, qui reste marquée par une relative pauvreté, touchant principalement les petits agriculteurs. L’agriculture fournit encore 35% de la richesse de cette zone, et reste la première activité en terme d’emploi.

Les exploitations sont de petite taille et la pression foncière importante. Dans ces conditions, deux ou trois cycles de cultures sont indispensables dans les exploitations qui sont donc très dépendantes d’un bon accès aux ressources en eau.

Du fait de l’irrigation, l’agriculture est une forte consommatrice en eau : dans le bassin du Fleuve Rouge, elle représente 78% de la consommation. Mais les autres usages progressent : l’industrie représente déjà 18% de la consommation et l’usage domestique 4%. Etant donnée l’importance du rôle de l’eau pour l’ensemble de ces activités la gestion de la ressource du bassin du Fleuve Rouge requiert une approche d’aménagement concertée pour le bénéfice des divers utilisateurs, aussi bien pour gérer la quantité d’eau que pour préserver sa qualité.

Des projets multiples pour une gestion intégrée de l’ensemble du bassin

L’Agence française de développement s’est associée à plusieurs bailleurs de fonds internationaux pour financer un ensemble concerté de projets concernant la réhabilitation ou la création d’infrastructures hydrauliques pour accroître la productivité de l’agriculture et lutter contre les inondations.

Le principal volet concerne les infrastructures : il prévoit la rénovation de systèmes d’irrigation et d’assainissement, la réhabilitation ou la réalisation d’infrastructures de protection contre les crues (renforcement des digues) ainsi que des projets en amont du bassin (amélioration de la rétention d’eau par le développement de systèmes de culture adaptés et la reforestation). Les travaux lourds seront accompagnés par la mise en place d'un fonds de développement rural permettant aux populations de réaliser des petits projets qu'elles définiront elles-mêmes.

Un volet institutionnel complète ce programme d’investissement. Il vise à sensibiliser et former les populations à la bonne gestion de l’eau, à promouvoir l’aménagement des bassins versants et à la prévention des inondations, et à assurer un suivi de la qualité des eaux. Un projet pilote vise à établir des droits sur les eaux de surface, les eaux souterraines et le rejet des eaux usées dans le bassin de la rivière Cau, particulièrement touchée par la pollution. Par ailleurs, le projet apporte un appui institutionnel et de gestion aux compagnies hydrauliques.

L’amélioration des conditions de vie des habitants du bassin du Fleuve Rouge

Le projet permettra le développement de la gestion de l’eau par une approche de bassin, incluant l’ensemble des activités de l’amont du fleuve (lutte contre l’érosion dans les montagnes) jusqu’à l’aval (contrôle des rejets polluants) et gérant la distribution de la ressource entre les utilisateurs.

Sur le plan environnemental, le projet permettra un renforcement du système de protection contre les inondations dues aux crues du Fleuve Rouge, un meilleur suivi de la qualité des eaux et l’expérimentation d’une nouvelle approche institutionnelle pour réguler l’accès à l’eau et le rejet des polluants, qui pourrait être étendue à l’ensemble du bassin.

Sur le plan économique et social, le projet permettra l’amélioration des infrastructures d’assainissement et d’irrigation de la zone du delta, dont continue à dépendre la majorité de l’emploi. De ce fait, il contribuera à la réduction de la pauvreté dans une zone géographique très densément peuplée, à l’amélioration des conditions de vie des populations et de leurs moyens de production.

Enfin, sur le plan institutionnel, la décentralisation d’une partie de la maîtrise d’ouvrages (les population assureront directement l’organisation et le suivi des constructions d’ouvrages), la formation et le développement de petits projets d’investissement contribuera à renforcer les dynamiques d’organisations locales.

Paysage de rizière dans le delta. L’agriculture intensive est grande consommatrice des ressources en eau de la région.

Réahabilitation d’un petit périmètre irrigué dans la province de Cao Bang. L’AFD soutient les infrastructures rurales dans 23 provinces défavorisées.

Digues de la rivière Duong permettant la protection contre les inondations.

Qui fait quoi ?Le projet global d’aménagement du Bassin du Fleuve Rouge, d’un montant total de 156,2 millions de dollars est divisé en deux parties : - un volet de réhabilitation et construction d’infrastructures hydrauliques, pour un montant total de 144 millions de dollars, cofinancé par la Banque Asiatique de Développement (44%), l’AFD (19%), le gouvernement vietnamien (24%) et les bénéficiaires (9%).- un volet d’accompagnement institutionnel d’un montant de 11 millions de dollars, cofinancé par la coopération néerlandaise et le gouvernement vietnamien.L’AFD intervient par un prêt concessionnel de 35 millions d’euro.

Partenaires vietnamiensLe bénéficiaire du projet est le Ministère de l’Agriculture et du développement Rural. Les autres partenaires sont les départements de l’agriculture et du développement rural des provinces concernées, et des organisations non gouvernementales pour le volet “ appui au développement rural ”.

Partenaires françaisL’Agence française de développement est présente au Vietnam depuis 1994. Elle intervient principalement sous forme de prêts concessionnels au gouvernement vietnamien dans trois secteurs prioritaires : l’agriculture et le développement rural, l’eau et les infrastructures urbaines, l’appui au secteur financier. Contact : en France : AFD, rue Roland Barthes, 75 732 Paris CEDEX 12Au VietnamDirecteur de l’agence : Luc Bonnamour Responsable du secteur eau : Olivier Gilard [email protected]

BASSIN DUFLEUVE ROUGE

LES CAHIERS DE LA COOPERATION FRANÇAISE AU VIETNAM

Ce document est un hors série des Cahiers de la coopération française au Vietnam. Cette collection vise à faire connaître les objectifs,les méthodes et les enseignements des actions de coopération menées par des acteurs français au Vietnam. Animée par l'équipe du Service de coopération et d'action culturelle, elle est ouverte à tous. Elle présente aussi bien des bilans par secteur d’activité, que des résultats d’étudeset de projets originaux.

L’action de la France : Faits et Chiffres (n°4 – 2003)

Cahiers thématiques

La coopération française dans le domaine de la santé au Vietnam (n°8 – 2002)Action de la France pour le développement urbain au Vietnam (n°9 – 2002)L’action de la France dans le domaine de la formation des ressources humaines (n°1 – 2003)La France et la langue française au Vietnam (n°3 – 2003)L’action des collectivités françaises au Vietnam (n°5 – 2003)L’action de la France pour l’agriculture et développement rural (n°6 – 2003)

Etudes et projets

Enseignement et formation supérieurs au Vietnam (Jacques Hallak) (n°2 – 2002)Le développement péri-urbain à Hanoi : nouveaux enjeux (Collectif) (n°5 – 2002)La Cité Sino-vietnamienne : quelques réflexions sur le statut et le rôle de Hanoi à l’époque classique (Philippe Papin) (n°6 – 2002)Quelle politique d’innovation au Vietnam ? (Frédérique Sachwald, Thierry Paulmier) (n°7 – 2002)Le logement social à Ho Chi Minh Ville (Villes en transition) (n°10 – 2003)Fasevie : une solution originale au problème de la malnutrition infantile au Vietnam (GRET, IRD) (n°1 – 2004)Actes du colloque Paopa « Des approches innovantes au service du développement agricole » (2003)

La plupart de ces documents sont disponibles en trois langues (français, vietnamien, anglais) et téléchargeables à partir du site :www.ambafrance-vn.org