alain badiou article le monde 2015

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A L'ABORDAGE ! JEAN-PIERRE ANSELME 307 contacts 0 édition 133 billets 0 article d'édition 634 commentaires journaliste-peintre Edwy Plenel Laurent Mauduit Velveth Jean-Louis Legalery Mithra-Nomadeblues_ Ellemra Armenante Benjamin Stora pol Philippe Corcuff 1/31 » 700 Indiens campent à Brasilia 65 Réactions alerter Partager @Envoyer Imprimer Augmenter Réduire THÉMATIQUES DU BLOG Pour une révolution démocratique et sociale A L'ABORDAGE ! Le Rouge et le Tricolore 29 JANVIER 2015 | PAR JEANPIERRE ANSELME « La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation sur ordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé Alain Badiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitié pour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de son auteur que nous en publions ici la version originale. 1. ARRIÈRE PLAN La situation mondiale Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure du capitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui le régente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figure reconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idée communiste (la construction intenable, terroriste, d’un « communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi un conformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à la fois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futur autre que la répétition déployée de ce qu’il y a. Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique et horrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalisme corrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque, manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers les identités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre- identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de « l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre « l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent, d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individus surarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelques dieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de la démocratie, des expéditions militaires internationales sauvages, détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye, Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant des milliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec les bandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits, des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrent les grandes compagnies. Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main du destin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc la nouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idée Rechercher : CONNEXION UTILISATEUR ok mot de passe oublié Sam. 31 Jan En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation des cookies pour améliorer votre navigation. Gérer mes cookies . X Page 1 / 20

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Page 1: Alain Badiou Article Le Monde 2015

A L'ABORDAGE !

JEAN-PIERRE ANSELME307 contacts0 édition133 billets0 article d'édition634 commentairesjournaliste-peintre

Edwy Plenel

Laurent Mauduit

Velveth

Jean-Louis Legalery

Mithra-Nomadeblues_

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Benjamin Stora

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THÉMATIQUES DU BLOG

Pour une révolution démocratique et sociale

A L'ABORDAGE !

Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Pour une révolution démocratique et sociale

A L'ABORDAGE !

Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

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31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

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31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Page 5: Alain Badiou Article Le Monde 2015

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THÉMATIQUES DU BLOG

Pour une révolution démocratique et sociale

A L'ABORDAGE !

Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Pour une révolution démocratique et sociale

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

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31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

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31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

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31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

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31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

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31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Page 7: Alain Badiou Article Le Monde 2015

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Pour une révolution démocratique et sociale

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

TOUS | LES + DISCUTÉS | LES + RECOMMANDÉS | ORDRE CHRONOLOGIQUE

TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Page 9: Alain Badiou Article Le Monde 2015

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Pour une révolution démocratique et sociale

A L'ABORDAGE !

Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Page 10: Alain Badiou Article Le Monde 2015

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

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31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

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31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

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31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

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31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Pour une révolution démocratique et sociale

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

TOUS | LES + DISCUTÉS | LES + RECOMMANDÉS | ORDRE CHRONOLOGIQUE

TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Page 13: Alain Badiou Article Le Monde 2015

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Pour une révolution démocratique et sociale

A L'ABORDAGE !

Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Page 14: Alain Badiou Article Le Monde 2015

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

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31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

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31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

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31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

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31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

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31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

TOUS | LES + DISCUTÉS | LES + RECOMMANDÉS | ORDRE CHRONOLOGIQUE

TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Page 17: Alain Badiou Article Le Monde 2015

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Pour une révolution démocratique et sociale

A L'ABORDAGE !

Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Page 18: Alain Badiou Article Le Monde 2015

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

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31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

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31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

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31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Pour une révolution démocratique et sociale

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

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TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

ALERTER

31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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Le Rouge et le Tricolore29 JANVIER 2015 |  PAR JEAN­PIERRE ANSELME

« La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Étatappelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester.Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation surordre de l’État ! » s'insurge le philosophe et penseur engagé AlainBadiou, dans un tribune récente du Monde. Réduite de moitiépour sa publication, c'est avec l'aimable autorisation de sonauteur que nous en publions ici la version originale.

1. ARRIÈRE PLAN

La situation mondiale

Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure ducapitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui lerégente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figurereconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle :celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idéecommuniste (la construction intenable, terroriste, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communismeréalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation del’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi unconformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à lafois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futurautre que la répétition déployée de ce qu’il y a.

Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique ethorrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalismecorrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque,manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers lesidentités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de« l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre« l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent,d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individussurarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelquesdieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de ladémocratie, des expéditions militaires internationales sauvages,détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye,Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant desmilliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec lesbandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits,des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrentles grandes compagnies.

Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main dudestin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc lanouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idéecommuniste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échellemondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats àl’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstractionmonétaire, et finalement les identités et contre-identités quiravagent les esprits et en appellent à la mort.

La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – sinous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où touteidentité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes,y compris formellement contradictoires) sera intégréeégalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanitégénérique.

2. DÉTAILS FRANÇAIS

Charlie-Hebdo et la « République ».

Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdoest devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de« nouveaux philosophes », d’économistes impuissants etd’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de laDémocratie, de la République, de la Laïcité, de la Libertéd’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre,bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation,qui est comme le vieillissement des esprits au fil descirconstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.

Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en Francedès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemiintérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans lafoulée de diverses lois scélérates poussant la « libertéd’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, denouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvellesfranchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte derivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Frontnational, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racismecolonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes,le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenule mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmesle musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds decommerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peucomme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de« Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…)venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises deParis.

Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établiparlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, àsavoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favreet autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt milleouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel sesont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que setramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines dela périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujoursenvoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peupléles prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeuneshommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les« bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, laRépublique, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavagerequis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. CetEmpire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les« suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgadeafricaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarationsdu même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacterépublicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » dela France.

Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplentnos banlieues, outre leurs louches activités et leur manqueflagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicainen’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincreque c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont desparents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venusd’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souventde religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, ensomme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernantde sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous ladirection éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrêmeque de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que voussoyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore unejeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisquec’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alorsneuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue parnotre police démocratique et très souvent retenu dans uncommissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce quiveut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’estprobablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.

On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman ensoi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’estobjectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit unepaire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul deMahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, ciblepermanente de ces stupidités, serait-il un terroristecontemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politiqueque ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « libertéd’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visantl’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’unracisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter derire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation« occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, nonseulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditionsdramatiques, mais envers une très large fraction du peuplelaborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie lavaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accéléréeles chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures dumatin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuplequi, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, sesvoyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesseexistentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraiepolitique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, etmême, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.

Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles,antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaientdonné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez lesobscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelled’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, cepoème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienneautorise à dire que les vraies et fortes lumières de la penséecritique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage.Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceuxqui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, etn’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Ilnous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratiquefrançaise est d’être, le sachant ou non, soit du côté constammentprogressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté del’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, quiétait comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurscapable, parfois, d’authentiques combats.

Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – commedu reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bienplus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne deBécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionneavec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire aupetit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même,l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.

3. CE QUI EST ARRIVÉ

1 / Le crime de type fasciste

Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?

Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfactiongénérale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de lasituation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussiun trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la purevengeance publique, dans le style des westerns.

S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il fautappeler un crime de type fasciste.

J’appelle crime de type fasciste un crime qui a troiscaractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parceque sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce quiveut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale,communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, lesassassins avaient visiblement comme cibles trois identitéssouvent visées par le fascisme classique : les publicistes considéréscomme du bord opposé, les policiers défendant l’ordreparlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans lepremier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétenduerace dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême,assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’unedétermination froide et absolue, qui du reste inclut de façonsuicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect«Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions.Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet desurprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et àalimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, desréactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et deleurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentatsanglant.

Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui lesmanipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eulieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des servicessecrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple,tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par lafascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitairessauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armessophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes depouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, ona vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisantscapables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour desraisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendantl’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciensembauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolutionnationale ».

Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ceportrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisantl’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative quela société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façondont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questionsidentitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, dedéterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates deségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pasl’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleinsd’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, àéchelle internationale, des propositions politiques hors consensus,de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiserces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politiquerationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pourmodifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fonden comble la logique politique dominante, qu’on aurait puraisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de cequi se passait, et subordonner l’action policière, toujoursdangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une consciencepublique éclairée et capable.

Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactementtout le contraire.

4. CE QUI EST ARRIVÉ

2 / L’État et l’Opinion

Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesuréeet extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime àmotivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivationidentitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposésans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de« l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi enFrance qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour riendans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que dureste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsquenos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organesmédiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de lasinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effetsdévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ».C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, onn’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtirleur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.

La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait,de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au paysde la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre del’État ! On avait de bonnes raisons de se demander si Vallsn’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là,ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous auronsvraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nosdirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaientimaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelquesde personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » etnourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain etde la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que lecriminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rangdes manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion etla paix civile.

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmaitau contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’êtrefrançais c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, lamême opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci,d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui quiconsiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, àmaudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétairesmusulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparervirilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a mêmeentendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive :« nous sommes tous des policiers ».

Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « libertéd’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près,la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mainsde grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il quenotre «pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’ons’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère,que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêtsprivés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !

Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle dela pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté engénéral, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action,de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenirunanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelquesdizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle dessuspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant lessombres «cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’onfit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâchecentrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bienplutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunesprolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles,voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politiqueneuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ontpas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanités’emparant enfin de son propre destin ? Une politique quienvisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, lesriches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?

Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types demanifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeautricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petitesbandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclamentdes formes sectaires de la religion musulmane, de l’identiténationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sontpas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, quisont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut fairerevenir.

Alain Badiou

(Philosophe, dramaturge et écrivain)

• Dans le dernier numéro de « Contre-courant », sur Mediapart,Alain Badiou et Aude Lancelin reçoivent l'historienne SophieWahnich. Après les attentats, après la réaction des manifestantsdu 11 janvier, quel regard portent-ils sur ces événements ?

VIDEO (60 minutes) :http://www.mediapart.fr/journal/france/240115/alain-badiou-contre-courant-apres-la-tuerie

TOUS | LES + DISCUTÉS | LES + RECOMMANDÉS | ORDRE CHRONOLOGIQUE

TOUS LES COMMENTAIRES

29/01/2015, 15:56 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER

Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étapehistorique de l’Idée communiste (la construction intenable, TERRORISTE, d’un« communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant lapolitique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »).Je ne comprends pas ce que signifie "terroriste" ni à quoi il renvoie.

ALERTER

29/01/2015, 16:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE POTTIER LE

29/01/2015 À 15:56

Je lis une critique du « communisme d'État » (URSS, pays de l'Est...) quis'est construit par une pratique terroriste (le stalinisme...). « Constructionintenable », à tous égards, qui s'est achevée par un effondrement (la chutedu Mur de Berlin)

ALERTER

29/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

29/01/2015 À 16:11

Merci pour la réponse. Je ne partage pas cette analyse.ALERTER

30/01/2015, 08:42 | PAR BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

L'exemple de caricature choisi par Badiou me questionne à un autre niveau. Lefemmes, et les féministes organisées, ont été bien silencieuses sur l'aspectprofondément sexiste et violent à l'égard des femmes, de Charlie Hebdo. Lesraisons en sont profondes, et multiples. Mais il est étonnant qu'alors qu'on metla dignité de la femme au premier plan des discours critiques vis-à-vis de l'islam,il ait été fait l'impasse total sur le discours de Charlie hebdo sur les femmes !Je repense à une caricature dessinée par je ne sais qui après les attentats, maisdans le style Charlie Hebdo. On y voyait un groupe de musulmans - terroristesbien sûr, cela allait de soi - venir au paradis chercher "leurs" vierges. Cesdernières, à poil bien sûr et tous nichons dehors, dans des pauses qu'on imagine,rigolaient derrière saint Pierre, qui répondait : "Elles sont toutes parties avecles dessinateurs" !J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par des femmes,sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'a semblé trèsinquiétant.

ALERTER

30/01/2015, 19:44 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

Si on lit régulièrement Charlie Hebdo, on observe qu'il caricature aussibien les hommes que les femmes, et pas que les musulmans.Cette caricature, moi qui pense avoir autant de respect pour les femmesque ceux qui luttent contre le sexisme*, elle m'a fait rire. Si ça avait étéune djihadette qui était venu chercher 70 beaux puceaux, j'aurais ri toutpareil. Les musulmans, "terroristes, bien sûr" ? Ben, ceux qui ont tué à CHet au Kacher n'ont pas crié Obama est grand, que je sache. Bon, il est vraique certains pensent qu'il s'agit en fait d'agents du Mossad, qu'ils n'ont pasétés tués mais exfiltrés par les Chinois du FBI au service d'Israël, le Maîtredu Monde.* Il y avait dans chaque numéro de CH une rubrique consacrée audémontage de pubs. Le plus souvent, elle fustigeait leur sexisme.(Heu... donner des vierges comme récompenses, c'est du sexisme, non ?Alors si l'Islam est sexiste, moi je ne crois plus à rien, là !)

ALERTER

30/01/2015, 19:18 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE BEATRICE.SCULIER@CLUB­INTERNET.FR

LE 30/01/2015 À 08:42

J'ai été stupéfaite que cette caricature soit mise en circulation par desfemmes, sans aucune distance. Leur aveuglement, car c'en était un, m'asemblé très inquiétant.Vous pouvez demandez leur avis à Zyneb El Rhazaoui, à Catherine, quibossent à CH. Ainsi qu'à Elsa Cayat. Mias pour elle, ça va être dur.Ainsi qu'à Laurence Roudière, qui a bossé à CH et dirige maintenantCausette, un magazine pas vraiment proche de Ludivine de laProutmachère.

ALERTER

30/01/2015, 13:49 | PAR HÉLÈNE OUVRARD

Merci d'avoir publié ce texte d'Alain Badiou, dans son intégralité C'esttoujours un plaisir et un enrichissement... !

ALERTER

30/01/2015, 19:27 | PAR CLOPINETTE

Dommage que cette version longue n'ait pas paru aussi dans Le Monde. Il étaittemps que soit dite la vérité sur Charlie.Les terroristes, " la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer,mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute desélèves."Dommage qu'Alain Badiou ne dise pas que le gouvernement utilise aussi lesattentats pour casser encore un peu plus l'Ecole publique et précipiter laprivatisation massive du secteur éducatif, avec ses dizaines à centaines demilliards d'euros d'espérance de profits pour les officines privées d'enseignementet le secteur des prêts bancaires aux études. D'une manière générale, on n'entend pas assez monsieur Badiou dire ce qu'ilpense de l'Ecole et surtout de ce qu'elle devrait être, lui qui est quand mêmeune sorte de quintessence de ce que l'Ecole française a pu produire. Ce silencedevient gênant. Il n'aide pas les enseignants français - dont pas mal ne sont quedes prolétaires fils de prolétaires ayant pour élèves des fils de prolétaires- qui seramassent des scuds en pleine gueule de tous côtés (voir l'affaire Chazerans,dernière en date). Ramasser aussi des scuds de sa part à lui, Alain Badiou (qui,que nous sachions, n'a pas voué sa vie à l'institutorat émancipateur dans le 9.3.),c'est un peu fort de café...

ALERTER

31/01/2015, 08:28 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 30/01/2015 À

19:27

C'est en effet une des faiblesses de cette tribune.ALERTER

31/01/2015, 09:56 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

08:28

D'aucuns pourraient y voir une faute.ALERTER

30/01/2015, 16:23 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

À BONNE ÉCOLE ?

Par Jemma Bent Seghir, enseignanteDepuis deux semaines, des enseignant-e-s, mes collègues donc, abondammentrelayé-e-s par les médias, construisent la figure de l’élève supposé-emusulman-e et qui serait réti-f/ve aux « valeurs de la République », complicedu terrorisme, antisémite et foncièrement obscurantiste. Tous ces témoignagesvisent à construire aussi en creux, par différence, l’image d’une institutionscolaire et de ses membres qui seraient, eux, du bon côté de la frontièrecivilisationnelle, à savoir humanistes, éclairé-e-s, progressistes...

LIRE la suite sur Les Mots sont importants :

http://lmsi.net/A-bonne-ecole

ALERTER

30/01/2015, 17:42 | PAR HÉLÈNE OUVRARD EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

30/01/2015 À 16:23

Merci aussi, pour ce lien ! ...ALERTER

30/01/2015, 18:51 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

Merci pour ce lien intéressant. Je ne doute pas que sauront en tirer tout leparti utile ceux qui ruinent jour après jour la possibilité d'avoir dans cepays une école publique qui vise à l'émancipation de tous.La vérité, c'est qu'aujourd'hui, quoi qu'il se passe ou non à l'école publique,cela lui est reproché. Mais bientôt, il n'y aura plus d'école publique. Il y aura sous ce nom unegarderie ludique pour pauvres. Pour avoir une école où apprendre, il faudras'endetter privément.

ALERTER

31/01/2015, 09:10 | PAR FOVOIR EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 30/01/2015 À

16:23

.. Vous nous la faites "Decoq" ? La prof beurette déguisée répoublicaine,assistante de la ministre sur les plateaux télé (elle a même besoin de 2coqs pour faire bien Français) ? Les discours débiles de certains de nosélèves n'existent pas ? Et ce depuis plus de dix ans ? Pas besoin des meutresdu 7 janvier pour en parler, mais à l'époque il ne fallait pas faire de vague,laisser filer ; on a vu ce que ça donne !

ALERTER

30/01/2015, 18:42 | PAR MISSFAFF

Personne ne peut rester indiffèrent à l’horrible assassinat chez Charlie Hebdo.« Nous sommes Charlie » n’est pas mon slogan car il écrase les différences et lesdifférends.Ce n’est pas l’universalité que de voir toute l’humanité « embrigadée » dans unecause, même la plus juste.Nous ne sommes pas tous pareils et « l’union » que l’on nous prêche n’est pas lamienne.Pour moi être unis doit être dans le respect de nos différences et de nos libertésindividuelles et pas autrement.

Je crains que tout cela soit déjà récupéré et ne se termine comme aux Etats Unis(rappelons-nous 11 septembre, ses suites et ses excès)...

Le défilé de tant de millions de personnes et la présence de la quarantaine dechefs d’Etats, ont fait croire à Hollande et Valls qu’ils ont les mains libres pourrestreindre cette liberté pour laquelle ils ont tous défilé…Il n’est plus permis de penser que l’on n’est pas Charlie ou même d’émettre lemoindre « mais » ou bémol. Nous nous dirigeons vers des interdits à tendances"républiques totalitaires"

ALERTER

30/01/2015, 19:11 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

!ALERTER

31/01/2015, 08:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À

18:42

D'accord, sauf avec "ont fait croire à Hollande et Valls...". Il ne faut quandmême pas les prendre pour des naïfs.Ce serait d'une certaine façon être bien naïf soi-même.

ALERTER

30/01/2015, 21:17 | PAR MISSFAFF

A-il manifesté?http://www.mediapart.fr/journal/france/300115/un-journaliste-interpelle-au-petit-matin-pour-diffamation« Ils m’ont réveillé devant ma femme et ma fille et m’ont embarqué dans leursbureaux, puis dans les cellules au rez-de-chaussée du tribunal de grandeinstance de Marseille »,

ALERTER

30/01/2015, 22:13 | PAR PILHAOUER

Une autre analyse sur le blog de Laurent MucchielliPourquoi ont-ils attaqué Charlie-Hebdo?par Jacques LE BOHEC

ALERTER

31/01/2015, 00:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

Soyez rassuré : CH, s'il reparaît*, ne publiera plus que Arthur et Zoé,Martine, Fripounet et Marisette.Citation désabusée de Gérard Biard : nous avions fait un pari surl'intelligence de nos lecteurs...* A leur place, j'arrêterais de parier sur l'intelligence de gens comme vouset j'irais élever des chèvres dans les Cévennes. S'il faut en croire le livred'Eric Dupin, Voyage en France, c'est un des endroits les pays les plussolidaires. Et la chèvre, quoiqu'un peu têtue, est un animal paisible.

ALERTER

31/01/2015, 08:09 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 00:02

D'abord, si vous aviez lu les 14 pages du lien proposé, vous répondriez parles arguments que votre intelligence supérieure vous permettraitd'exposer.L'éditorial de Gérard Biard est dans l'esprit "Val Charlie 2" mais pas dansl'esprit de "Charlie 1".Il aurait fait un pari sur l'intelligence de ses lecteurs, ce qui explique sansdoute pourquoi Charlie ne tirait plus qu'à 30 000 exemplaires sauf lorsqu'ilproduisait des caricatures d'un certain type, ce qui faisait bondir ses ventes.Avant le drame, ce n'est pas sur l'intelligence de ses lecteurs que Charliepariait mais plutôt sur celle de François Hollande dont il avait sollicitél'aide.L'esprit Charlie des débuts, ce n'était pas de se retenir de critiquer pourrespecter le deuil, c'était de s'interdire le respect.Vous réagissez donc très exactement comme ceux qui n'ont pas supportéCharlie au point de tuer. Comme quoi, même un(e) charliste peut afficher"je suis kouachi"Pour ce qui est de l'intelligence du lecteur, si vous en étiez et comme vouspensez peut-être en être pourvu, je ne doute pas que vous saurezm'expliquer, ces deux ou trois caricatures (je n'ai pas pris lepire, mais jepeux)

La chèvre béguète . On dit aussi qu'elle bêle !ALERTER

CE COMMENTAIRE A ÉTÉ DÉPUBLIÉ PAR SON AUTEUR.

31/01/2015, 08:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:09

Monica et Virgill Brill se sont usée à vous expliquer, à partir de ces dessins,la notion de second degré, et que Charb n'était pas pro-CRIF mais pro-palestinien, vous pensez bien que je ne vais pas me lancer !En tout cas, j"aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça !

ALERTER

31/01/2015, 09:34 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 08:59

« En tout cas, j'aurai appris que je suis Kouachi, c'est au moins ça ! »C'était peut-être du troisième degré , alors ...Comme vous le savez sans doute , le premier dessin avait pour but d'inciterà protester contre le massacre de 1400 frères musulmans en deux jours parun dictateur ami ... ... car un bouquin de merde ne protège pas les abrutisdes balles, c'est connu. En regardant le présentoir des PMU, qu'est-ce qu'ons'est marré, parce que nous les pauvres qu'on vote FN on est très con.Mais c'est sûr que la petite bourgeoisie a bien compris le second degré ets'est aussitôt mobilisée ... on a vu !Selon l'exégèse d'un des analystes que vous citez, ça donnait au seconddegré :« Vous ne comprenez pas cet humour triste, cette ironie, qui sont le strictcontraire de l'apologie du meurtre »« Il y a eu un massacre en Égypte. Les victimes étaient musulmanes. »« La métaphore ironique dit que le fait d'être musulmanes (de se référer aucoran) ne les a pas protégées. »« Je vous le répète, les plus grands ennemis des musulmans aujourd'huisont musulmans. »Mais oui! Sissi n'est pas un dictateur ! Il est musulman.Et direz-vous, vous qui nous prenez pour des truffes, que Madame Albrightest musulmane, elle qui a justifié la mort de 500 000 enfants irakiens,"parce que c'était le prix à payer ", ce qui la place bien avant Sissi surl'échelle du crime ?

ALERTER

31/01/2015, 06:18 | PAR SANYET EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À 22:13

merci pour ce lienALERTER

31/01/2015, 08:40 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:13

Remarquable analyse, en effet, merci !ALERTER

30/01/2015, 22:38 | PAR PILHAOUER

L’ATTENTAT CONTRE CHARLIE HEBDO : L’OCCULTATION POLITIQUE ETMEDIATIQUE DES CAUSES, DES CONSEQUENCES ET DES ENJEUX Par SaïdBouamamaTueries à Charlie Hebdo et porte de Vincennes : ne pas s’interdire de réfléchir,agir pour ne pas subir Par Julien Salingue

ALERTER

30/01/2015, 23:23 | PAR JEAN­CLAUDE POTTIER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Un texte très juste de Saïd Bouamama.ALERTER

31/01/2015, 08:43 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 30/01/2015 À

22:38

Merci pour ces deux liens !ALERTER

30/01/2015, 22:51 | PAR MISSFAFF

Aisne : un enfant de 9 ans auditionné pour apologie du terrorismehttp://www.liberation.fr/societe/2015/01/30/aisne-il-porte-plainte-apres-l-

audition-de-son-fils-de-9-ans-pour-apologie-du-terrorisme_1192527

Le procureur lui-même estime que les faits reprochés à l'enfant sont«totalement infondés». Le père a porté plainte.

ALERTER

30/01/2015, 23:59 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MISSFAFF LE 30/01/2015 À 22:51

On est vraiment chez les dingues ! J'espère que la plainte du pèreaboutira !

ALERTER

31/01/2015, 07:18 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À

23:59

Pire encore, on est dans un pays où, sur ordre de la sous-ministre del'Éducation d'un gouvernement et d'un parti d'imposteurs, dans un Étatfrançais en voie de reconstitution avancée, on fait la chasse aux enfants.

ALERTER

31/01/2015, 08:05 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 30/01/2015 À 23:59

Non, c'est normal ! Il ya des adeptes de Gilbert Bourdin ou des charlistespartout; à l'Educ'Nat', au comico, et pas que .

ALERTER

31/01/2015, 08:53 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:05

Les bienfaits de la pédagogie charliste :« Après les attentats meurtriers contre Charlie Hebdo. Une vagued'attentats psychologiques prend place sur notre territoire. Les musulmansfaut penser vraiment à aller vivre en Musulmanie. »« 1. le terrorisme expliqué aux enfants. Dans une classe de cm2 »« madame c'est quoi le terrorisme ? »« La prof répond, imaginez qu'Amine (un enfant de 10 ans) ne soit pascontent du dessin que je fais au tableau. Qu'il prenne un fusil et il me tiredessus et sur vous aussi. »« Depuis Amine ne veut plus aller à l'école parce qu'il a peur de faire dumal aux gens de son école... C'est un papa qui m'a demandé conseil. »racisme les faits remontent

ALERTER

31/01/2015, 09:02 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 08:53

Plus encore que la faute de cette enseignante maladroite, c'est celle desdémagogues qui nous gouvnernent, et ont enjoint aux éducateurs de faireun travail pour lequel ils ne sont pas formés

ALERTER

31/01/2015, 09:47 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À 09:02

"enseignante maladroite"Appelons un chat un chat : pas maladroite, au mieux stupide, au pireraciste, et c'est une employée, pas une enseignante !C'est Amine qui prend un fusil, comme par hasard, ce n'est pas Pierre ouPaul, et si elle n'avait pas pensé à Amine, elle aurait pensé à Ahmed.C'est Amine qui est intolérant et facho comme l'écrit Badiou. Forcément !Certains prof's sont de bons petits soldats racistes.Avec des clichés plein latête. Et qu'on ne me dise pas que c'est à cause de l'émotion et de laproximité du drame. Il faut remonter bien plus loin.

ALERTER

31/01/2015, 07:15 | PAR MARIELLE BILLY

La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire,à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous,sous la houlette de l’Etat, la même opinionComme dans sa discussion avec Sophie Wahnish, Alain Badiou reprend cetteaffirmation ; et comme S. Wahnish, je souligne que cette affirmation n'est pasdu tout si évidente ! J'ai rendance à penser que c'est un éccrasement du sens dece qui s'est passé.Ce que je reproche à ce texte, c'est de procéder par affirmations beaucoup plusque par questions : nous ne sommes pas des idiots, nous pouvons réfléchir à nosinterprétations, et là, plus que des affirmations, ce sont les leviers que sont lesquestions, qui ouvrent la pensée.

ALERTER

31/01/2015, 07:28 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 07:15

Le texte d'Alain Badiou est une tribune qui exprime un point de vue,motivé par une analyse, destiné à susciter la réflexion des lecteurs.L'exact contraire de la propagande fascisante du gouvernement et desmédias, depuis des semaines, laquelle croisade de désinformation etd'endoctrinement non seulement nous prend pour des idiots mais vise ànous rendre idiots.

ALERTER

31/01/2015, 07:40 | PAR PASCAL B EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:28

Badiou et vous considérez que celles et ceux qui ont manifesté sont desagents de l Union nationale en marche. Marielle Billy ou moi en idiotsinutiles de l État. C'est faux mais la dialectique n est pas sosouhaitée surce fil comme sur bien d autres.

ALERTER

31/01/2015, 07:57 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PASCAL B LE 31/01/2015 À

07:40

Des « agents de l'union nationale en marche » !?... Je ne crois pas que ceuxet celles qui sont descendus dans la rue ont voté pour l'union nationale oul'union sacrée, ce que je constate c'est, qu'en leur nom, des politiciens sansvergogne veulent nous faire avaler leurs noirs desseins liberticides, etqu'il serait peut-être temps que vous et ceux qui pensent comme vous seréveillent, car le cauchemard a commencé !

ALERTER

31/01/2015, 08:54 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:57

Ce n'est peut-être pas aussi simple.Eut-il été préférable que ne se retrouvent dans la rue que les seuls adeptesdu tricolore et de la marseillaise ?Je ne crois pas justement que cela aurait été favorable à l'expressionnécessaire et d'une certaine façon salutaire des dissenssions.

Et par ailleurs, il ne faut pas exagérer... nous n'étions que 4 millions... à ceque l'on dit.A faire le procès de ces 4 millions, n'y aurait-il pas autant de questions à seposer sur tous les autres ?Non, ce n'est vraiment pas aussi simple.

ALERTER

31/01/2015, 08:23 | PAR MARIELLE BILLY EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:28

Mais ce que j'attends, en tant que citoyenne douée d'un peu de réflexion,ce n'est pas "L'exact contraire de la propagande fascisante dugouvernement et des médias" mais ce qui peut questionner ce qui sepasse.Car pour le moins, on peut repérer très facilement la tentation derécupération, et ce qui lui échappe : et c'est là que c'est intéressant et queça peut donner naissance à un travail de réflexion.Il me semble que cette façon de poser son opinion n'est pas fécond, car aulieu de faire réfléchir, il suscite deux postures : d'accord et je me rangederrière vos propos // ou pas d'accord, ce qui est dit est erronné ; tout ceciprocédant par affirmations juxtaposées.Le réflexion se forge par questionnement, enfin ce dont je suis convaincuejusqu'à ce jour. On peut à la fois avoir une conviction et être exigeant avecle processus de fabrication de pensée.

ALERTER

31/01/2015, 08:56 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE MARIELLE BILLY LE

31/01/2015 À 08:23

Pas mieux.ALERTER

31/01/2015, 07:47 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

Le gouvernement français

ouvre officiellement

la chasse aux musulmans

Par Philippe Alain, blog MediapartIl n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappéParis pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lanceofficiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol . Sous prétexte de« continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », legouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internetwww.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié siInternet avait existé à l’époque.

LIRE : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/300115/stopdjihadisme-le-gouvernement-francais-ouvre-officiellement-la-chasse-aux-musulmans?onglet=commentaires#comment-5933985

ALERTER

31/01/2015, 09:33 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

07:47

Et bientôt le STO sera rétabli par sondage puisqu'il paraît que les Rançaissont pour l'établissement du service civique obligatoire.

ALERTER

31/01/2015, 10:01 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE

31/01/2015 À 07:47

Oui, c'est une réaction que nous sommes assez nombreux je pense àpartager.

Mais, paradoxalement, ne peut-on considérer, comme pourrait le laisserpenser ce sondage post attentat selon lequel les deux tiers des françaisconsidèrent leurs concitoyens de confession musulmane comme depaisibles français, que ces tristes évènements et peut-être encored'avantage les réactions outrageusement xénophobes et sécuritaires qu'ilsont suscitées, auront été un "moment pédagogique" ?

Qu'il faut bien sûr prolonger par la critique.ALERTER

31/01/2015, 10:28 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

10:01

(Avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique de l'opinion . Ilfaudra vérifier ce qu'induisaient les questions.)Certes, le jugement des Français sur l'Islam aurait évolué vers plus detolérance, mais la demande tend vers :

Plus de répression, moins de liberté . Dans le détail, les Français sont 95% àvouloir "durcir les conditions de détentiondes détenus qui contribuent àpropager les idées extrémistes dans les prison". Toujours selon cetteenquêteIpsos/Sopra-Steria pour Le Monde et Europe 1, réalisée les 21 et 22janvier*, 90% des Français sont favorables à la "déchéance de nationalitédes Français qui partent faire le djihad en Syrie". Très préoccupés par leursécurité, ils sont aussi 89% à vouloir "restreindre la liberté d’opinion surinternet en cas de propagation des idées djihadistes".Et cela est toujours dans l'intérêt du pouvoir, quel qu'il soit, et trèsopportun dans un contexte économique et social ou une majoritécomprend que le réformisme est synonyme de régression.

ALERTER

31/01/2015, 10:33 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À

10:28

Certes.Et bien entendu, "avec toutes les réserves sur les sondages et la fabrique del'opinion ."

ALERTER

31/01/2015, 10:37 | PAR WALDA BEY

Merci pour cette analyse.« il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au

« musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate.Lescandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’aservi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dansles tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thèmesoit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande etles Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé parBush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui leseffets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est toutjuste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les genssoit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir auson du clairon en Syrie. » C'est en partie pour cela que je ne suis pas allé manifester et ne me suis pasinscrite dans cet élan "je suis charlie" comme je ne suis pas "midi libre", "lemonde" ou "le point" .J'ai dis à des collègues qui m'interpellaient concernant la minute de silence, queje n'avais pas attendu qu'un politique quel qu'il soit me l'impose. Le silence c'estle 07 Janvier, lorsque je suis rentré chez moi et ai retrouvé mes enfantsterrorisés de ce qu'ils avaient entendu à l'école que je l'ai faite et sanschrono.Triste et écueurée que dans mon pays, le pays de Descartes, l'irrationneldevienne Roi. Les agressions verbales dont ils ont été victimes, des sommations à choisir dansquel camp ils étaient sont du meme ressort que ce que j'ai connu à l'école de larépublique.A mon époque nous ne devions pas espérer faire d'études vu nos origines et nosmilieux sociaux et derrière, l'idée que nous repartirions, quel joli mythe envérité. A leur époque, c'est encore pire. Au delà de faire des études, c'est carrément leurprojet de vie en france, pays où sont nés leur parents et morts leur grandsparents qui est remis en question.C'est fou, j'ai élevé mes enfants en citoyen du monde, et c'est à l'école de larépublique qu'on cherche à tout prix à les coller à une identité fantasmée.

ALERTER

31/01/2015, 11:24 | PAR JEAN­PIERRE ANSELME

OUVRIR L'ÉCOLE À LA DIVERSITÉ

EN LA LAISSANT S'ADAPTER

LOCALEMENT

31 janvier 2015 | Par La rédaction de Mediapart

Suzanne Citron, historienne et écrivain, et Anne-Marie Vaillé, ex-professeurd’histoire-géographie et ancienne présidente du Conseil national del’innovation pour la réussite scolaire (CNIRS), souhaitent « la mise en routed’une école laïque du XXIe siècle au service de tous nos enfants ».

L'ensemble de cette excellente tribune sur le site du monde.fr

ALERTER

31/01/2015, 11:47 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­PIERRE ANSELME LE 31/01/2015 À

11:24

Cette tribune n'a rien d'excellent.C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation et la territorialisation maximum du secteur éducatifpour le plus grand profit des officines d'enseignement privé, du patronatlocal et du secteur bancaire fournisseur de prêts étudiants. Ah oui : l'éducation est la grande AFFAIRE du quinquennat Hollande :plusieurs centaines de milliards d'euros de profits à l'horizon ! Seuls seront cocus le porte-monnaie des citoyens et l'intérêt public. Continuez, chers concitoyens, cher Alain Badiou, à cracher sur l'écolepublique : vous verrez à la longue combien il vous en coûtera de ce petitplaisir mille fois renouvelé. Votre endettement privé et celui de vosenfants pour avoir accès à une éducation. Elle arrive, la soumission decette dernière à une offre locale privée, inféodée à la gattazerie ambiantequi vous imposera d'être passé par la boîte de formation X pour travailler àl'emploi Y, qui vous imposera ses tarifs ("diversité", "adaptation locale" onvous dit... Sauf qu'on ne vous dit pas que ce sera à vous de vous adapter oubien d'aller crever ignare ailleurs).

ALERTER

31/01/2015, 12:20 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

11:47

Je comprends bien votre réaction et en partage la tonalité... disonscolériqueMais, si je puis me permettre (et je le fais), je crois et suis assez désolé pourma part de constater, qu'en arrière plan de toutes ces saisies de l'école dansdes discours pour le moins hasardeux, il y a une profonde confusion selonlaquelle, assez communément, parlant d'école, on croit parlerd'éducation et, parfois même avoir fait le tour de la question.

Moyennant quoi, c'est en réalité à une très insuffisante et très dépolitiséeréflexion sur l'éducation (qu'est-ce que c'est, à quoi ça sert, quelle peut oudoit être sa fonction dans une société à visée démocratique, et in finequels sont les moyens qui devraient y être consacrés, selon quellesarticulations à la société) que nous avons à faire.

ALERTER

31/01/2015, 12:43 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:20

Le jour où monsieur Badiou daignera avoir une réflexion publique sur l´école et ses fonctions, vous aurez peut-être réponse à vos questions. Enattendant, faites comme tout le monde, débrouillez-vous tout seul. Parceque les normaliens agrégés de philosophie ont quand même autre chose àfaire que vous enseigner la philosophie de l'éducation.Ce qui est clair en tout cas, c'est que quand Hollande ou madame Citronvous parlent d'école, ce n'est pas d'éducation ni d'instruction qu'ils vousparlent mais de pognon qui luit à l'horizon pour des officines privées, lepatronat local et les banquiers qui vous fourniront des prêts étudiants.C'est tout ce qui les intéresse, parce que ce sont là leurs donneurs d'ordre.Et casser la qualité de l'école publique pour en arriver là, bien sûr (à quoiles historiens reconnaîtront que Peillon ou Hamon, ces purs escrocs, sesont employés plus encore qu'Allègre sous Jospin, ce qui n'est pas peudire !).

ALERTER

31/01/2015, 12:51 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

12:43

Vous êtes vraiment en colère.

Avez-vous lu la récente lettre de Montagner à Najat, publiée ici parSébastien Rome.Elle est un peu longue et bien sûr déterminée par l'approche"chronobiologiste", mais il y dit quand même des choses tout à faitintéressantes.Y compris je crois, un jugement un "peu plus" nuancé que le vôtre àl'endroit de certain ministre... qu'il ne s'agit pas d'exonérer pour autant deses erreurs.

ALERTER

31/01/2015, 13:05 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

La chronobiologie n'est qu'un des prétextes qui ont été utilisés par lenéolibéral Peillon pour soumettre les rythmes de l'école, des enfants et desmaîtres aux rythmes des décideurs locaux et territoriaux, soumission quipréfigure ce que je dénonce Eet qui va s'accroître dans les années quiviennent quand non seulement le primaire mais l'ensemble du systèmescolaire public, universités comprises, sera territorialisé. Vous continuez àappeler "erreurs" les mensonges d'un ex-minsitre qui a trompé les Françaiset s'en est trouvé comme Moscovici récompensé par une place dans lesinstitutions Europeéennes ? Vous êtes naïf. Peut-être vous réveillerez-vous quand votre endettement privé pour assurer l'éducation de vosenfants vous deviendra insupportable ?

ALERTER

31/01/2015, 13:09 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

13:05

Excusez moi de vous avoir dérangée, et merci pour vos leçons decertitudes.

ALERTER

31/01/2015, 14:22 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

13:09

La réalité se chargera bien d'ébranler les vôtres. C'est une faute de croireavoir affaire à des gentils parce que vous avez affaire à des polis. Hollandeest très normalement poli mais ni lui ni ses ministres ne sont gentils pourautant. Ils en veulent à votre pognon et croyez-moi, ce n'est pas enrefusant d'appeler un chat un chat que vous vous tirerez de la vasteentreprise d'extorsion à la tête de laquelle ils sont. Maintenant s'il vousplaît d'être dépouillé tranquillement de tout, avoirs et savoirs, c'est autrechose.

ALERTER

31/01/2015, 14:42 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À

14:22

Ecoutez... si vous avez lu ici l'expression de ma part de certitudes... libre àvous.Mais je n'ai que faire de leçons de votre part assénées du haut de je ne saisquel piédestal, et il ne me plaît que d'écouter des gens qui ont auminimum l'intelligence et le souci de faire partager leur convictions enrespectant leur auditoire ou en l'occurrence leurs lecteurs.Et libre à vous de vous rendre vous-même inaudible.

ALERTER

31/01/2015, 15:09 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

14:42

C'est bien vous qui voulez qu'il soit question de moi dans cette histoire...Pffff.... On parle de l'école. Manifestement, ce sujet auquel vous n'entendezrien ne vous intéresse pas non plus.

ALERTER

31/01/2015, 13:50 | PAR QUOIQUE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE JEAN­CLAUDE CHARRIÉ LE 31/01/2015 À

12:51

NVB n'est ni meilleure ni pire qu'un/e autre, c'est juste qu'elle est là pourboucher le trou laissé par Peillon-Hamon les météores carriéristes et pourfaire carrière elle aussi (dans une vraie démocratie un ministre serait làpour des années, prenant le temps d'acquérir un savoir-faire et celui demater une haute administration qui le voit arriver goguenarde en pensantau moment où il repartira sans avoir dérangé son train-train de médiocre).Clopinette ne parle pas vraiment comme Michel Drucker (ce qui est undétail), mais je partage sa vision : ce gouvernement comme les autres n'aaucune vraie envie d 'une éducation nationale de qualité, laisse pourrir unsystème auquel sont condamnées les masses laborieuseschômeusespendant que l'élite (dont sa progéniture) aura les meilleures écoles privées(et par privés je ne vise pas que les confessionnelles, toutes ne sont pas desnids à bigots, j'en connais qui ont un vrai souci des enfants en déshérence).Leur soutien aux enseignants et à leur autorité, c'est du pipeau, de la com 'cynique comme rarement. Sinon ils auraient volé au secours du prof dephilo de Poitiers mouchardé par des crétins de gosses soutenusaveuglément par leurs parents. Ils rappelleraient à ces parents un principefondamental : en cas de désaccord avec un enseignant, on commence paraller le voir.Ah oui mais des parents ça vote... Bande de pleutres officiels !

ALERTER

31/01/2015, 14:46 | PAR JEAN­CLAUDE CHARRIÉ EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE QUOIQUE LE 31/01/2015 À

13:50

Oui, j'entends bien, mais votre intervention aurait été autre si vous aviezsuivi le lien que j'indiquais.

ALERTER

31/01/2015, 12:40 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 11:47

« C'est une apologie de la transformation de l'école publique en garderieludique de proximité pour les pauvres derrière laquelle arrive la promotionde la privatisation »Où trouve-t-on cette apologie, dans ce texte ?

ALERTER

31/01/2015, 12:54 | PAR CLOPINETTE EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE PILHAOUER LE 31/01/2015 À 12:40

On ne la trouve que si on la cherche. Mais si on la cherche, on la trouve.Pour la chercher, il faut être un peu averti des projets actuels deterritorialisation de l'école (et du contexte de paupérisation dramatique deladite école, de plus en plus privée de moyens, soumise aux injonctionscontradictoires de sa hiérarchie, dénigrée en permanence dans les médiasdepuis des années, cela par volonté gouvernementale même). Sinon, on nevoit évidemment dans de tels propos que belles aspirations désirables àquoi bien entendu souscrire des deux mains. On ne vous dit pas lebackground des deux dames signataires, mais personnellement j'aimeraissavoir qui finançait la commission dont l'une fut Présidente. On y auraittrouvé des représentants de la gattazerie que cela ne m'étonneraitnullement. Cette CNIRS avait Luc Ferry pour initiateur.

ALERTER

31/01/2015, 13:13 | PAR PILHAOUER EN RÉPONSE AU COMMENTAIRE DE CLOPINETTE LE 31/01/2015 À 12:54

Excuses pour mauvaise lecture.Votre critique concernait aussi A. Badiou et, fixé sur le sujet, j'ai confonduet pensé qu'il s'agissait de sa tribune (une seule allusion à l'Ecole).

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31/01/2015, 11:45 | PAR PILHAOUER

Charlie Hebdo : du sacré des « Damnés de la terre » et de sa profanationpar Houria Bouteldja, membre du PIRCharlie vu par les Arabes et les Noirs des quartierspar Aya Ramadan, membre du PIR

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31/01/2015, 12:04 | PAR PILHAOUER

Les premiers fruits amers de l’unité nationale : Guerres, peurs, humiliation,mises sous surveillance

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