aigaliers - le mas de la coste · 2018. 1. 5. · fabuleux, que l’oncle de l’auteur, robert...

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Aigaliers Distance : 10,5 km par la D136, direction Serviers et la D115. Le parcours proposé est assez long et, pour l’essentiel, accessible au cyclotourisme, empruntant des routes asphaltées peu fréquentées, dans un paysage de collines boisées. Une commune atypique Étalée sous une colline protégée par un château fort en ruine, Aigaliers tire évidemment son nom du latin aqua traduisant ainsi la présence de l’eau. Les textes anciens la mentionnent sous le nom d’Aquilerium en 1108 et 1384, d’ Aquilerio en 1211, d’Aigaliez en 1694, d’Aigualies au XVIII e siècle, sans oublier les variantes orthographiques, Aigalliers ou Eygaliers. L’eau, le plus souvent souterraine sourd en de très nom- breux endroits de la commune qui s’est développée en multiples hameaux sur cette ressource, plutôt que sur le modèle du village fortifié. Elle est compte onze hameaux : Le Chabian, Bruyès, Bourdiguet, Aigaliers, Marignac, La Bruyerette, Lacré, Gattigues, Champ de Baumes, Foussargues et Le Mas Pontier. Quand seigneur fauché, seigneur verrier L’une des principales richesses du village résidait dans ses bois puisqu’ils occupaient plus de la moitié du territoire. Ils constituaient la principale ressource de la communauté et lui permettaient de payer la taille et autres impositions. On trouve trace de jugements condamnant des habitants de villages voisins, venus voler du bois sur Aigaliers. Bien avant l’arrivée des charbonniers, d’autres prédateurs s’y attaquèrent avec une rare rapacité, les verriers. Il est probable que vers 1100, le chevalier d’Aigaliers ait eu à financer sa participation à une croisade en Terre Sainte, peut-être même en accompagnant son seigneur uzétien, Raymond-Decan mais il en serait revenu défait, ruiné. Contraint de vendre tout ou partie du château à des co-seigneurs, ce qui expliquerait la complexité du plan du Castellas, il lui fallut aussi trouver une activité lucrative. Suite aux privilèges accordés au XIII e siècle à des nobles « ayant perdu leurs biens dans les guerres de Saint-Louis qui les a autorisés à exercer leur art pour rétablir leur fortune » (privilèges renouvelés par les successeurs de Saint-Louis), la profession de verriers (établie comme un art libéral) est depuis toujours réservée en France à des gentilshommes pauvres. Un document daté du 24 janvier 1399 stipule que « droicts et privilèges sont donnés à tous gens travaillant aux fours à verre. Permission est donnée aux nobles de naissance d’exercer le mestier de verrier sans déroger à leur noble estat ». En 1445, Charles VII octroie des privilèges particuliers aux verriers du Languedoc dont les marchandises et matières premières circulent désormais librement, sans péages et autres subsides. Les « gentilshommes verriers » sont exemptés d’impôts, y compris sur les achats et ventes de bétail, blé ou produits agricoles. Ils doivent néanmoins s’acquitter des obligations militaires dévolues à la noblesse mais peuvent payer un autre gentilhomme pour les remplacer. Dans ces familles nombreuses, les fils qui ne peuvent s’employer aux verreries servent dans l’armée ou entrent en religion. Leurs matières premières et le bois sont payés de gré à gré, sans enchères. Nul verrier étranger ne peut importer sa marchandise en Languedoc. Pour prix de ces exclusivités, chaque four en activité paye au Roi une rente annuelle de 40 sols tournois. Les verriers

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  • AigaliersDistance : 10,5 km par la D136, direction Serviers et la D115. Le parcours proposé est assez long et, pour l’essentiel, accessible au cyclotourisme, empruntant des routes asphaltées peu fréquentées, dans un paysage de collines boisées.

    Une commune atypiqueÉtalée sous une colline protégée par un château fort en ruine, Aigaliers tire évidemment son nom du latin aqua traduisant ainsi la présence de l’eau. Les textes anciens la mentionnent sous le nom d’Aquilerium en 1108 et 1384, d’ Aquilerio en 1211, d’Aigaliez en 1694, d’Aigualies au XVIIIe siècle, sans oublier les variantes orthographiques, Aigalliers ou Eygaliers. L’eau, le plus souvent souterraine sourd en de très nom-breux endroits de la commune qui s’est développée en multiples hameaux sur cette ressource, plutôt que sur le modèle du village fortifié. Elle est compte onze hameaux : Le Chabian, Bruyès, Bourdiguet, Aigaliers, Marignac, La Bruyerette, Lacré, Gattigues, Champ de Baumes, Foussargues et Le Mas Pontier.

    Quand seigneur fauché, seigneur verrierL’une des principales richesses du village résidait dans ses bois puisqu’ils occupaient plus de la moitié du territoire. Ils constituaient la principale ressource de la communauté et lui permettaient de payer la taille et autres impositions. On trouve trace de jugements condamnant des habitants de villages voisins, venus voler du bois sur Aigaliers. Bien avant l’arrivée des charbonniers, d’autres prédateurs s’y attaquèrent avec une rare rapacité, les verriers. Il est probable que vers 1100, le chevalier d’Aigaliers ait eu à financer sa participation à une croisade en Terre Sainte, peut-être même en accompagnant son seigneur uzétien, Raymond-Decan mais il en serait revenu défait, ruiné. Contraint de vendre tout ou partie du château à des co-seigneurs, ce qui expliquerait la complexité du plan du Castellas, il lui fallut aussi trouver une activité lucrative. Suite aux privilèges accordés au XIIIe siècle à des nobles « ayant perdu leurs biens dans les guerres de Saint-Louis qui les a autorisés à exercer leur art pour rétablir leur fortune » (privilèges renouvelés par les successeurs de Saint-Louis), la profession de verriers (établie comme un art libéral) est depuis toujours réservée en France à des gentilshommes pauvres. Un document daté du 24 janvier 1399 stipule que « droicts et privilèges sont donnés à tous gens travaillant aux fours à verre. Permission est donnée aux nobles de naissance d’exercer le mestier de verrier sans déroger à leur noble estat ».En 1445, Charles VII octroie des privilèges particuliers aux verriers du Languedoc dont les marchandises et matières premières circulent désormais librement, sans péages et autres subsides. Les « gentilshommes verriers » sont exemptés d’impôts, y compris sur les achats et ventes de bétail, blé ou produits agricoles. Ils doivent néanmoins s’acquitter des obligations militaires dévolues à la noblesse mais peuvent payer un autre gentilhomme pour les remplacer. Dans ces familles nombreuses, les fils qui ne peuvent s’employer aux verreries servent dans l’armée ou entrent en religion. Leurs matières premières et le bois sont payés de gré à gré, sans enchères. Nul verrier étranger ne peut importer sa marchandise en Languedoc. Pour prix de ces exclusivités, chaque four en activité paye au Roi une rente annuelle de 40 sols tournois. Les verriers

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  • du Languedoc fabriquent surtout des verres à boire, de la vaisselle, des flacons, des objets de décoration (boutons, bijoux, perles, ornements de coiffure). Bien entendu, les seigneurs d’Aigaliers ne soufflent pas le verre eux-mêmes. Le métier nécessite une longue formation pratique auprès des confrères les plus renom-més. Commençant leur apprentissage à 13 ans, les gamins-verriers deviennent ouvriers entre 20 et 25 ans, selon leurs aptitudes. Le travail est exténuant ; l’espérance de vie des souffleurs de verre est courte, la chaleur

    entraînant des accidents pulmonaires et des brûlures à la gorge et aux joues. Au XVIe siècle, de nombreux verriers du Languedoc embrassent la religion protestante. De ce fait, ils paient un lourd tribut à la répression, mais les d’Aigaliers, pourtant huguenots, restent bien présents dans la région. Fortement dépendantes de la ressource en bois et en eau, les verreries se déplacent. Vers 1600, une verrerie est créée à la fontaine des Fumades. Gérée par le Sieur d’Aigaliers en 1745, elle fonctionne encore en 1748. En 1695, Jean d’Aigaliers installe une verrerie avec deux associés à La Calmette. En 1706, on trouve un Moïze d’Aigaliers à Méjannes. Le nom d’Aigaliers apparaît à proximité de Lussan.S’ils consomment d’importantes quantités de bois pour chauffer leurs fours, les verriers épuisent moins de forêts que les propriétaires de fours à chaux que l’Administration n’inquiète pas. Quand apparaissent des pénuries de bois pour le chauffage des populations urbaines et la construction navale en Languedoc, ver-riers et chèvres sont montrés comme des fléaux. En même temps que la disparition totale des troupeaux de chèvres, le pouvoir ordonne en 1725 le déplacement des verreries vers les montagnes boisées et réduit leur temps de travail autorisé à 6 à 7 mois par an. Les verriers résistent, recherchent des compromis puis tentent de se faire oublier. Face à cette résistance, l’Administration incite au remplacement du bois par le charbon (de terre), comme c’est l’usage en Angleterre et en Normandie depuis un siècle. Les verriers tergiversent de crainte d’un verre noirci par la fumée du charbon. En 1732, un certain Louis Gilly, propriétaire d’une mine, décide de remplacer l’emploi du bois par le char-bon dans ses ateliers (forges, filatures, teintureries et verreries) et pour le chauffage des maisons. Il équipe sa verrerie de fours au charbon de terre et adapte en conséquence les techniques de fabrication du verre. De 1758 à 1761, il fait établir des certificats par les autorités afin de faire reconnaître son « invention ». Mais Gilly est roturier et doit rapidement s’associer à des gentilshommes-verriers pour continuer à exploiter sa verrerie. En 1762, il reçoit une forte subvention en soutien de ses efforts pour utiliser le charbon. En 1772, l’adjoint de l’Intendant du Languedoc inspecte la verrerie et constate que le verre produit est « aussi beau et brillant que dans les autres verreries [chauffées au bois]. » Pierre Gilly succède à son père et la verrerie est alors exploitée par Louis d’Aigaliers, qui est aussi concessionnaire de mines de charbon à Alès. En 1782, les deux hommes se brouillent et Louis d’Aigaliers se concentre sur sa verrerie du Mas Labadie, sur la com-

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  • mune de St-Jean. Pour chauffer ses fours, il achète du charbon à Pierre Gilly au prix d’extraction. En 1785, Gilly cesse de le fournir et d’Aigaliers lui intente un procès. En 1784, Pierre Gilly ne trouvant plus de gen-tilshommes-verriers pour exploiter sa verrerie demande l’autorisation de l’exploiter lui-même, autorisation qui lui est refusée en 1787, sous la pression de Louis d’Aigaliers, au motif que « son but principal n’est pas de faire du verre mais de vendre du charbon, privilège exclusif du frère du roi, vicomte de Portes ». La même année, Jean-François d’Aigaliers, précédemment établi à St-Brès dont il a épuisé les bois, demande à installer près de la Grand Combe une verrerie fonctionnant au charbon. L’autorisation lui est très vite accordée, d’autant plus que l’emplacement choisi est proche de la mine de la Levade appartenant au vicomte de Portes (frère du roi Louis XVI). Dans la foulée, Jean-François d’Aigaliers obtient d’être le seul verrier dans un rayon de 40 kilomètres autour d’Alès afin que soient fermées les verreries à bois qui épuisent la ressource.La Révolution mettra un terme définitif à ces chicanes.

    Personnalités liées à la communePierre de LaudunPoète gentilhomme huguenot né en 1575 au château d’Aigaliers, Pierre de Laudun d’Aigaliers résida longtemps à Uzès, place aux Herbes. Ami de Ronsard et des esprits les plus renommés de Paris où il se rendait fréquemment, il écrivit d’abord en « patois languedocien » et remporta l’églantine d’or aux jeux floraux de Toulouse. Comme tous les écrivains de son temps – les droits d’auteur n’existaient pas – le jeune poète dut se chercher des mécènes. Le premier fut le duc d’Uzès et son épouse Diane de Crussol. C’est ainsi qu’à l’âge de 21 ans, il composa sa tragédie Diane qu’il dédia à sa bienfaitrice. Il obtint aussi un petit emploi auprès de l’évêque d’Uzès, puis le soutien du duc de Joyeuse, pair de France, dont il devint le poète attitré. S’il est jugé sans indulgence par la postérité, il annonce dans son Art poétique paru en 1596, la grande réforme de la poésie française prônée par Malherbe. En 1619, il alla assurer Louis XIII que ses sujets protestants du Bas Languedoc lui demeuraient fidèles. Il mourut de la peste dans son château de la Brugueirette, à Aigaliers, en 1629, âgé de 54 ans. Son Art poétique, tout comme son œuvre majeure, La Franciade, figuraient dans la bibliothèque de Viollet-Leduc, qui les décrits ainsi.

    L’Art poetique francois de Pierre Delaudun Daigaliers, divisé en cinq livres. Paris, Ant. Dubreuil , 1598.Daigaliers, dans son art poétique en prose, comme tous les précédents, cite souvent la préface de la Franciade de Ronsard ; il s’appuie aussi sur Peletier du Mans, et donne quelques préceptes échappés à ses prédéces-seurs, notamment sur la composition de la comédie et de la tragédie. Du reste, Daigaliers, dit-il, n’a point écrit pour les savants, mais pour les écoliers ; aussi s’attache-t-il à la forme plus qu’au fond. A l’exemple des auteurs didactiques qui avant lui avaient traité cette même matière, il invite à l’étude des Grecs et des Latins, mais en proscrivant les traductions dans la crainte de faire oublier les originaux, et il s’élève contre l’emploi des mots nouvellement pris ou com-posés du grec et du latin dont Ronsard avait fait usage. A cela près du petit nombre d’idées qui lui sont propres, l’art poétique de Daigaliers n’est qu’un recueil assez bien coordonné de tout ce qui avait été prescrit sur ce sujet avant lui.

    La Franciade de Pierre Delaudun, sieur d’Aigaliers,divisée en neuf livres , au roy très chretien de France et de Navarre Henry IV, Paris, Anthoine du Breuil,1604.Le Poème de la Franciade paraît être un ouvrage de sa jeunesse : car, dans sa préface, il se compare au prudent nautonier, qui n’ose, du premier coup, vo-guer sur les gouffres de la mer, etc. Or Delaudun a composé beaucoup d’autres poésies, un Poème en trois livres intitulé la Diane, deux tra-gédies, Diocletian et Horace, des mélanges, etc., et il n’eut pas dit « naviguer du premier coup », s’il eût écrit la Franciade après tant d’autres ouvrages.Quoiqu’il en soit, ce poème, fruit de recherches

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  • nombreuses, mais mal dirigées, est d’un insupportable ennui, et je vais laisser l’auteur lui-même en faire l’argument.« Le sujet de mon présent œuvre est la guerre de Francus, seizieme roy des Sicambriens contre Domitius, Calvinius et Asinius Pollio, consuls romains, l ’an 3929 de la création du monde et quinze ans avant la venue de Nostre Sei-gneur ; partie de laquelle des guerres je descris avec la généalogie et récit de nos roys, depuis Marcomir jusqu’à Henry IV, etc. » Il est facile de concevoir que Delaudun n’a pu établir une telle filiation que sur des documents fabuleux, que l’oncle de l’auteur, Robert Delaudun, son commentateur, a bien voulu appuyer de son auto-rité, sans doute fort révocable. C’est cependant la seule partie de ce livre qui puisse offrir quelque intérêt de curiosité, car le texte ne contient pas une apparence de poésie qui ne soit pillée de Ronsard ou de du Bartas.Delaudun d’Aigaliers est né à Uzès ; il fut avocat au parlement de Toulouse, et mourut de la peste en 1629, dans son château d’Aigaliers. C’est un écrivain correct, mais ce n’est certainement pas un poète, quoiqu’il eut inventé le demi-sonnet, petite pièce composée de sept vers, un quatrain et un tercet ; mais cette inven-tion n’eut aucun succès.

    Jacques de RosselJacques-Jacob de Rossel, baron d’Aigaliers, né à Montpellier en 1671, joua un rôle majeur dans la guerre des Camisards en 1704. Quoique protestant, il organise une rencontre secrète à Nîmes entre Jean Cavalier et le maréchal de Villars qui commandait les troupes royales. C’est cette réunion qui aboutit à la reddition de Cavalier et de la plus grande partie de ses hommes. Par la suite, le baron d’Aigaliers recruta des soldats protestants pour créer une légion disciplinée qui opéra de concert avec les troupes de Villars pour sou-mettre les derniers groupes rebelles.Le roi lui octroiera une pension, mais devant son refus obstiné de se convertir, finit par l’exiler. Il part pour Genève en septembre 1704 et se met au service du prince Sapieha. Arrêté par les Autrichiens, il est emprisonné pendant deux ans ans. Il revient à Genève en 1707. Emprisonné sur de fausses accusations en Bourgogne, il est enfermé au fort de Loches. En mai 1708, il tente de s’enfuir en tuant une sentinelle avec un barreau arraché à la fenêtre de sa cellule mais est lui-même tué par un garde. Il avait 37 ans.

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  • Le moulin à ventÀ Serviers, au rond-point, prendre à gauche la D981 en direction d’Alès. Prenez la deuxième route route à droite, la D715, en direction d’Aigaliers, à hauteur du lac de pêche à la truite. prendre ensuite le premier chemin à gauche, le chemin du Moulin à Vent (accessible en 4x4 ou en vélo). Le moulin est en pleine forêt, à la croisée des chemins.

    La mine de ligniteÀ pied, depuis le moulin, descendez le petit chemin de gauche. En 4x4 ou en vélo, descendez le grand chemin de gauche et traversez la vigne sur votre droite en lisière de forêt.La mine, située sur la commune de Serviers-Labaume, fait partie de la concession d’Aigaliers qui fut accor-dée par ordonnance royale du 18 avril 1830, aux sieurs Garel, Robernier (Bruno Maiffredy de Robernier était le fils de Sylvestre et de Guillemine Verdier-de-Serviers) et Dupont. Elle fut peu exploitée jusqu’à ce que la Compagnie des Lignites d’Aigaliers soit créée et équipée pour l’exploitation d’une machine à vapeur et d’un puits en 1883. En 1890, la société change de statut et devient la S.A des Mines et Lignites

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  • d’Aigaliers, mais suite à des difficultés, l’exploitation est arrêtée puis vendue à Hilarion De Roux en 1895. Elle sera à nouveau vendue et reprise entre 1923 et 1935 par la S.A Française des Essences et Pétroles, qui crée un second site d’extraction minière à 250 mètres du premier, mais l’établissement sera une nouvelle fois vendu à Joseph Mouret qui l’exploitera de manière artisanale pendant la guerre. Les mineurs étaient dispensés du STO. Les installations seront démontées vers 1960. Sur le site ne restent aujourd’hui que des pans de murs et un trou, le reste d’un puits. Des bâtiments de 1923 ne subsistent que des murs de béton ou de brique, un transformateur, un hangar, les vestiges de la salle des machines, la dalle qui servait de base à l’atelier de préparation, et le petit bâtiment des compresseurs. L’endroit semble toujours fréquenté par la

    jeunesse locale. Le site fut utilisé pour l’une des premières rave de la région. Il n’y eut aucun incident mais les échos de la sono s’entendaient jusqu’à Aubussarges.

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  • Un accident tragique à la mine de lignite de Serviers-LabaumeSamedi 1er juillet 1922, six mineurs travaillant à la réfection du boisage de la mine de lignite située à proxi-mité du Mas Pontier ont été victimes d’un tragique accident. Cette équipe, dirigée par Armand Boule de Serviers, devait terminer son travail à 16 heures. Vers 17 heures, la femme de Julien Brousse ne voyant pas son mari revenir, se rendit à bicyclette jusqu’à la mine. Quand elle arriva, elle constata qu’une épaisse fumée accompagnée d’une odeur âcre se dégageait du plan incliné qui donnait accès aux galeries d’exploitation.. Elle appela aussitôt au secours. M. Léonce Brahic qui travaillait dans un champ voisin, répondit à ses cris de détresse et tenta de pénétrer dans la galerie au péril de sa vie. Il parvint à atteindre le corps inanimé d’Armand Boule auprès duquel brûlait encore la lampe à acétylène portative, mais il ne put le ramener à la surface. Il faillit lui-même être asphyxié et regagna difficilement l’air libre. Entretemps, le tocsin avait sonné et de nombreuses personnes des environs affluèrent sur les lieux, mais faute de matériel adapté à la situation, ils ne purent organiser aucune tentative efficace de sauvetage. Vers 19 h 30, le Maire de Serviers avertit la gendarmerie d’Uzès. Quelque temps après Marcel Martin, conseil-ler d’arrondissement, tenta d’organiser les secours et fit réunir les appareils nécessaires pendant qu’on allait chercher le docteur Blanchard, médecin à Uzès qui arriva rapidement accompagné de M. Meineu, chirurgien. Entretemps, MM. Bertharion père et fils, ingénieurs et directeurs de la mine étaient arrivés sur le carreau de celle-ci. M. Bertharion père se fit attacher par la ceinture pour descendre au fond de la mine. Il fut suivi de M. Ribot, instituteur et de M. Martin. dues à un fort dégagement de monoxyde de carbone, survenu à la suite d’un feu qui De 22 heures à minuit, les sauveteurs réussirent à extraire les cadavres d’Armand Boule (37 ans, père de 4 enfants), Julien Brousse (32 ans, père de 2 enfants), et d’Auguste France (65 ans, père de 7 enfants). M. Roux, ingénieur, contrôleur des mines à Alais, arriva vers 1 heure du matin. Il prit part aux recherches en parcourant les galeries à la recherche des dernières victimes et pour tenter de déterminer les causes de ce dramatique accident. Il fallut attendre le matin pour sortir les corps de Joseph Darbousset (59 ans, père de 7 enfants) et d’Auguste Méjean (25 ans, célibataire). Le sixième accidenté, Henri Chazel, âgé de 17 ans, était tombé non loin du puits d’aération et les sauveteurs le retirèrent encore en vie, bien que paraissant inanimé. Le docteur Devèze d’Uzès lui prodigua les premiers soins et parvint à le ranimer. Cette asphyxie était due à un incendie qui couvait depuis plusieurs jours. Le gaz avait dû s’accumuler et trouvant enfin une issue avait brusquement envahi la mine.

    Le lavoir de Gattigues

    Poursuivez le grand chemin jusqu’à la D981 et empruntez la en tournant à gauche, en direction de Ser-

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  • viersTournez à gauche, direction Aigaliers, par la D115. Traversez La Bruyerette. À l’entrée de Gattigues, tournez à gauche en direction de Foissac par la D125. Juste à la sortie du village, un petit chemin à droite vous amène au lavoir, en contrebas de la route.

    Ce lavoir a été utilisé jusqu’en 1959. A l’origine, il était couvert et une pompe à bras était installée sur la toiture plate de l’édifice protégeant la source. Les murs qui soutenaient la toiture ont été détruits en 1970. Construit en 1850, il est alimenté par une source coulant toute l’année. Les bugadières (lavandières en provençal) poussaient la brouette pour venir y laver leur linge au savon de Marseille. Il était brossé sur des planches rainurées pour l’écoulement de l’eau sale. Dans le bassin d’arrivée, elles disposaient des bâtons en travers, autour desquels le linge était suspendu pour le rincer à l’eau claire. Puis il était mis à sécher sur des

    chênes kermès.

    Le lavoir le SauzilContinuez votre route sur le petit chemin asphalté en tournant à droite et montez jusqu’au lavoir suivant, à l’entrée du chemin de Lacré.

    Ce lavoir été construit vers 1845 et restauré dans les années 1990. Il était encore utilisé en 1959. A l’inté-rieur, le bassin de plan rectangulaire en pierre de taille et moellons calcaires est divisé en deux compar-timents. Un canal suspendu l’alimentait en eau à partir de deux sources.

    Aigaliers-villageContinuez tout droit dans le chemin de l’Ancien Puits pour gagner Aigaliers. Garez-vous sous ou en face de l’Ancien Temple.

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  • L’Ancien Temple Laissé à l’abandon après un incendie vers 1930, il a été rénové dans les années 1990 pour abriter aujourd’hui des chambres d’hôtes.Stéphane HesselInutile de présenter l’auteur d’Indignez-vous ! Dans les an-nées 1980, il avait acheté dans le haut du village, la maison de l’« Ancienne École », qui servit également de lieu de réunion du conseil municipal. Ce fut sa maison de campagne pendant près de vingt ans. En 2013, l’ancienne route du Castellas est devenue la route Stéphane Hessel.

    Le CastellasÀ la sortie du village, direction Bourdiguet, vous trouverez, sur votre droite, la montée du Castellas, qu’il vaut mieux affronter à pied. Au bout de la rue bordée de belles maisons anciennes, un sentier escarpé

    permet de gagner les ruines. Il est interdit au public mais rien n’empêche de l’emprunter avec de bonnes chaussures. Les premiers cent mètres vous donneront accès à un panorama à 200° sur la région. Monter plus haut sur un sentier non sécurisé vous demandera des efforts mal récompensés. Vous ne verrez que des pans de murs envahis par la végétation.Vous aurez une meilleure vue du site en reprenant la D115 en direction de Bourdiguet. Garez-vous sur le grand dégagement sous une falaise à droite et montez un peu plus haut pour apercevoir l’ensemble des ruines.

    Vers la fin du XIe siècle, Uzès se fortifie et se dote de maisons fortes en pierre et autres castels dans ses environs. C’est probablement à cette époque qu’est bâti le château d’Aigaliers (Castel de Aquilerio pour certains), comme celui de Baron, éléments défensifs de la seigneurie d’Uzès. Il est donc très vraisemblable que le château d’Aigaliers ait été commandé par un chevalier dépositaire de l’autorité du seigneur d’Uzès

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  • et non par un seigneur indépendant.Il présente une physionomie originale, sur un modèle complexe comparable au château d’Allèges (Al-lèges-les-Fumades). Il disposait d’une ferme dans la plaine, ferme qui a donné naissance au hameau de

    la Bruyérette. Cette ancienne ferme, qui conserve la seule inscription gallo-romaine de la commune, est aujourd’hui une habitation. Le site castral compte les ruines d’une chapelle romane dont le cœur en cul de four demeure visible et de bonne facture, tout comme la base du donjon, qui aurait renfermé, d’après

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  • les légendes locales, un cachot. Cet édifice communiquait par un système de feux avec la tour à signaux de Saint-Médiers vers l’est (et donc vers Uzès) et avec le donjon de l’Arque de Baron (à l’ouest et donc vers

    Vézénobres), Uzès et Vézénobres étant les deux grands vassaux locaux du comte de Toulouse.Il semblerait que le château ait été détruit lors de la révolte des Tuchins, vers 1380.

    Le pont de BourdiguetPoursuivez sur la D115 et traversez le hameau de Bourdiguet.

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  • Ce pont du XVIIIe siècle enjambe par une série de quatre arcs en plein cintre superposés le lit du ruisseau

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  • intermittent le Bourdiguet. C’est un grand ouvrage d’art élevé en moellons calcaires et en pierres de taille, renforcé par des contreforts.

    L’oppidum de la dame de BruyèsJuste après le pont, tournez à gauche dans le chemin de Bruyès et continuez jusqu’au niveau du cimetière. L’oppidum se trouve à votre gauche, nous ne l’avons pas exploré.

    Le sommet aplati de la colline de la Dame de Bruyès est occupé au nord par un oppidum dominant le ruisseau Bourdiguet. Le site a vraisemblablement été occupé dès l’âge du Fer jusqu’au haut Moyen Âge, en passant par la période romaine et l’occupation des Volques Arécomiques. Sept murs concentriques entourent la colline du côté sud et épousent les courbes du terrain. Ces murailles se réunissent entre elles et enferment une superficie d’un hectare. L’une d’elle est une véritable muraille cyclopéenne en pierre sèche d’une hauteur d’environ 4 m.

    Le sommet nivelé de la butte est entouré d’une enceinte à peu près circulaire où était bâtie une chapelle avec une nécropole que l’on datait d’abord comme de l’époque romaine mais qui plus vraisemblablement aurait été érigée au XIe siècle. À quelques mètres subsiste une seconde enceinte avec mortier et vestiges d’habitation. Un chemin aménagé dans le roc permettait d’aller puiser l’eau dans le ruisseau en contrebas.

    Le «château» de l’amiral de Brueys Si vous poursuivez sur le chemin (non asphalté), vous atteindrez un gros mas. Un sentier à gauche permet d’accéder à l’oppidum.« Sous l ’actuel village de Bourriquet, se dresse un gros mas, en contrebas de l ’oppidum de la Dame, d’origine chevale-resque. Il a produit des officiers supérieurs de terre et de mer, et un contre-amiral célèbre, qui périt glorieusement au com-bat d’Aboukir en 1798, l ’Amiral François Paul de Brueys. »

    François-Paul de Brueys, comte d’Aigaliers, est né à Uzès le 11 février 1753. Il fait ses études à Beaucaire puis à Uzès et s’engage dans la Marine à l’âge de 13 ans. Il part au Levant (Syrie, Liban, Iran) comme volon-taire sur le vaisseau Le Protecteur. Ensuite, il est nommé lieutenant de la Marine royale sous l’Ancien Régime et

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  • participe à la guerre d’indépendance des États-unis. Au commencement de la révolution, quoique noble, il n’émigre pas, et est promu capitaine de vaisseau à la fin de 1792. Il commande un vaisseau de l’escadre conduite par le contre-amiral Truguet qui dirige les forces navales de la Méditerranée et qui croise sur les côtes de Naples et de Sardaigne. Frappé par la loi qui excluait les nobles des emplois civils et mili-taires, il est destitué en 1793. Il est rappelé sous le ministère de Truguet, devenu Ministre de la Marine et des Colonies du Directoire, et réintégré en 1795. Il est nommé Major Général sous le commande-ment de l’amiral Justin Bonaventure Morard de Galles pendant l’expédition d’Irlande en 1796. Pro-mu contre-amiral en novembre 1796, Truguet lui donne l’ordre d’aller croiser dans l’Adriatique, mais lorsqu’il arrive à Venise, la paix avec l’Autriche a été conclue. De ce fait, il fait voile vers les îles Ioniennes, et est obligé, pour y rester un certain temps, d’avoir recours à Ali Pacha de Janina (qui est le gouverneur de la région de l’Épire pour le compte de l’Empire ottoman). Il s’empare des îles ioniennes et des navires vénitiens mouillés à Corfou puis retourne à Toulon. Napoléon Bonaparte le remarque et le nomme commandant en chef de la flotte (194 navires et 19.000 hommes) destinée à transporter l’Expédition d’Égypte Il prit Malte en juin 1798 et se dirigea ensuite vers Alexandrie, tout en échappant plusieurs fois, parfois de justesse à la flotte anglaise de l’amiral Nelson. Sur le chemin du retour, il arrive dans la rade d’Aboukir à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest d’Alexandrie le 27 juillet 1798. Brueys considère ce mouillage comme très sûr mais positionne mal ses navires. Le 1er août, la flotte française composée de treize vaisseaux, est attaquée par Nelson qui dispose de 14 vaisseaux. Lors de l’approche, la flotte britannique se scinda et une partie passa entre les navires français et la côte tandis que l’autre ouvrit le feu depuis le large. Pris au piège par le tir croisé, les navires français de l’avant-garde durent capituler au bout de trois heures d’un combat acharné tandis que le centre fut capable de repousser la première attaque britannique. Néanmoins, il fut de nouveau attaqué par les Britanniques ayant reçu des renforts et à 22 heures, le navire-amiral français, l’Orient explosa. Avec la mort de Brueys et l’avant-garde et le centre anéantis, l’arrière-garde de la flotte française tenta de s’échapper mais seuls deux navires de ligne et deux frégates y parvinrent sur un total de 17 navires engagés. Les pertes des deux côtés furent immenses. Du côté français outre l’explosion de l’Orient, le Timoléon de 74 canons brûla, la frégate l’Arthémise fut coulée bas et neuf autres bateaux furent pris. Les pertes des Anglais, de leur propre aveu, furent de 1.000 hommes tués et 1.800 blessés, dont l’amiral Nelson.

    Les charbonnièresFaites demi-tour pour regagner la D115 au niveau du pont. Tournez à gauche en direction de Le Chabian. Très vite, un panneau vert vous indiquera l’emplacement des charbonnières, à 50 m en contrebas (parking

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  • à gauche de la route). Une meule de charbonniers avait été reconstituée, mais seule subsiste actuellement une cabanne qui témoigne des conditions de vie épouvantables de ses occupants.Jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’activité de charbonnage est surtout pratiquée par les paysans et les arti-sans qui exploitent la forêt selon leurs besoins et cette activité n’est pas considérée comme un métier à part entière. L’activité des charbonniers devient une spécialité dans la seconde moitié du XIXe siècle, d’abord aux mains des Auvergnats, puis dans celles des Italiens. L’immigration italienne s’intensifie entre 1870 et 1914, d’abord pour les travaux saisonniers, puis pour fuir la misère sociale.Le charbon de bois est obtenu en carbonisant du bois en atmosphère contrôlée par pyrolyse (en l’absence d’oxygène). Le procédé permet d’extraire du bois, par élévation de la température, les fractions liquéfiables et gazéifiables, son humidité et toute matière végétale ou organique volatile, afin de ne laisser que le car-bone et quelques minéraux.

    Les charbonniers réunissaient d’abord le bois de chêne. On laissait l’arbre abattu avec tout son feuillage pendant 15 jours avant de le débiter, pour éliminer le maximum d’eau par évaporation. Pour obtenir 1

    quintal de charbon, il fallait 5 quintaux de bois coupé en tronçons de 80 cm environ. On amassait d’abord les rondins autour de la place, et on les triait, en commençant par les plus gros et en allant en diminuant jusqu’aux plus minces, de la taille d’un poignet.

    Construction de la meuleOn plantait 4 piquets côté pente, pour limiter l’emplacement de la meule.- Les 4 plus gros troncs plantés en carré au centre, verticalement, formaient la cheminée.- Les rondins étaient empilés de chaque côté en oblique, la partie la plus grosse tournée vers la cheminée, sur une hauteur de 3 m au centre, en 2 ou 3 étages, en donnant à l’ensemble une forme hémisphérique.- Le tout était recouvert d’une couche de 20 cm d’épaisseur de fougères ou de feuillages et, par dessus, d’une couche de terre fine tamisée de 20 cm aussi, crue autant que possible.

    Combustion- Pour la mise à feu, on introduisait à la pelle dans la cheminée du menu bois allumé.- Pendant 2 ou 3 jours, on ajoutait, 4 ou 5 fois par jour, la quantité suffisante de combustible pour chauffer le bois, en fermant la cheminée par une dalle de pierre. Au début, on assistait à la suée ou sortie de l’humidité, puis la fumée prenait peu à peu une teinte bleuâtre.

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  • - On bourrait alors la cheminée à fond, en la laissant ouverte.- Quand on voyait que le bois de la cheminée était consumé, on utilisait une longue perche pour faire tom-ber les tisons au fond, et on regarnissait la cheminée, au moyen d’échelles posées contre le flanc de la meule.- Lorsque tout le bois de la meule avait pris, en progressant de haut en bas, on bourrait la cheminée de combustible, et on l’obstruait avec des feuilles et de la terre.- Quand la fumée, de bleue, devenait transparente, signe que la carbonisation était terminée au sommet, on ouvrait tout autour 7 ou 8 évents à 30 cm au-dessous, on ajoutait du gros bois dans la cheminée, qui était rebouchée. Dès que la fumée redevenait à nouveau transparente, on bouchait les premiers évents, on en ouvrait d’autres en dessous, et ainsi de suite jusqu’au pied de la meule.- Tous les jours, on tâtait la consistance de la meule à mesure que la cuisson descendait. Quand la couche cédait, c’était cuit.- Il fallait que le côté du talus brûle avant l’autre; on ouvrait alors les évents du côté de la rive.- La meule était cuite lorsque le feu atteignait la base, au bout de 3 semaines environ. Pendant toute cette période, le charbonnier gardait la meule nuit et jour, et couchait à proximité dans une hutte de branchages, pour pouvoir intervenir à tout moment dans cette longue et patiente lutte contre le feu, qu’il fallait maîtriser entièrement.

    La récolte du charbon- Avec des râteaux on enlevait la couche de terre et de feuilles et on regarnissait avec de la terre cuite chaude pour que la meule ne refroidisse pas trop vite,- Au bout d’un à deux jours de refroidisse-ment on commençait à retirer du charbon de base en évitant de faire effondrer la meule à l’aide de râteaux spéciaux à pointes trés longues,- On brisait les rondins au fur et à mesure (environ 10 sacs par jour) et on rebouchait pour que le feu ne reprenne pas.- Il fallait surveiller le charbon retiré pour qu il ne se rallume pas. S’il prenait feu on l’éteignait avec de la terre chaude,- La démolition de la meule durait 4 ou 5 jours. Le charbon devait rendre un son cristallin : s’il sonnait mat il était trop cuit. Le charbon bien à point avait une belle couleur bleu acier. On rejetait les parties mal cuites ou celles qui l’étaient trop.

    Les immigrés italiens de la commune d’Aigaliers étaient majoritairement originaires de la région de Ber-game. Les « Bergamasques » étaient spécialisés dans le bûcheronnage, puis dans la production du charbobn de bois. D’abord seuls, puis avec leur famille qu’ils ont fait venir d’Italie, les charbonniers d’Aigaliers s’installent au plus près de la ressource en bois. Leur vie est particulièrement rude ; femme et enfants tra-vaillent avec le père de famille, en Le toutes saisons. Ils construisent des cabanes en pierres à proximité des charbonnières pour les surveiller tout au long de leur combustion. Le charbon de bois a fourni en énergie les véhicules à gazogène des années 1940.Aujourd’hui le métier de charbonnier appartient au passé, mais les familles qui se sont installées durable-ment dans les villages alentours, peuvent encore témoigner de leur labeur et de leur vie dans les bois d’Ai-galiers, d’où ils ne « sortaient » que pour aller à la messe le dimanche et pour certains enfants pour aller à l’école, ce qui ne les dispensaient pas de travailler au bois avant et après la classe. Le travail des charbonniers était un métier dur et très pénible. Ils respiraient constamment une âcre fumée qui noircissait inexorable-ment leur peau et leurs vêtements de velours épais imprégnés d’une odeur de suie malgré tous les lavages.

    Le lavoir de Font de l’EscoulePoursuivez sur la D115, direction Le Chabian. Arrêtez vous juste avant le petit pont, traversez le et descen-dez le sentier à votre gauche. Le lavoir est bien caché et l’endroit est parfait pour un pique-nique.Dans ce lavoir construit au XIXe siècle, les dames du hameau Le Chabian faisaient la lessive 2 à 3 fois par semaine. Pour l’apporter au lavoir, le linge était mis dans un tissu de lin puis déposé dans une brouette ou sur une charrette tractée par des bœufs.Font signifie source.

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  • Le lavoir du Mas RobertIl est temps de faire demi-tour et de regagner Bourdiguet par la D115, puis Aigaliers et enfin Gattigues par la D715. En vue du village, dans la route de l’église, vous trouverez le lavoir sur votre gauche.Ce lavoir est placé dans le lit du ruisseau temporaire, le Lisson. Il est construit à 1,50 mètre environ en contrebas du niveau du sol, on y accède par un escalier en pierre de taille calcaire. L’hiver, les bugadières appréciaient ce lavoir car il est protégé du mistral. De plus les agriculteurs amenaient les animaux de trait

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  • à la pise (abreuvoir creusé dans la pierre) à côté du lavoir.

    L’église de GattiguesL’église Notre-Dame de Gattigues est datée du XIIe siecle, comme en atteste son style roman. De plan allongé, elle est dépourvue de transept et se termine par un chevet semi-circulaire, avec un portail à vous-sures sur la façade ouest. Un clocher-mur s’élève au-dessus de la nef. Sa construction est attribuée aux moines casadéens. Cette congrégation de la casa dei (devenue la Chaise-Dieu) ont bâti des prieurés le long de la voie Régordane (du Puy-en-Velay à Nîmes) et le long de la voie menant à la foire de Beaucaire, siège de la Sénéchaussée. Les prieuré offraient le gîte et le couvert aux moines mais surtout aux commerçants qui revenaient de Beaucaire chargés de tissus d’orient et de produits méditerranéens dont l’abbaye de la Chaise-Dieu raffolait, contribuant ainsi à sa magnificence. L’église de Gattigues, proche de la voie Régor-dane, était probablement la chapelle du prieuré, dont ne subsiste que le jardin. Elle fut largement remaniée, notamment par l’adjonction d’un porche au XIVe siècle, suite probablement à un tremblement de terre qui fut ressenti à Uzès, et qui causa des dégâts importants dans la région.Plus récemment, des fouilles lors de la construction de la route départementale ont révélé la présence de

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  • fondations d’une église primitive de plan octogonal, comme le Saint Sépulcre de Jérusalem, et qui remon-terait au IXe siècle. Au cours des années 90, un projet de rénovation de l’intérieur de l’édifice a révélé des peintures murales d’inspiration naïve.

    Retour par la D125 et la D115 par Serviers.

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