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1 Publication: Mouvement ATD Quart Monde C.P 16 1733 Treyvaux Tél. 026 413 11 66 • Fax 026 413 11 60 CCP 17-546-2 • IBAN CH64 0900 0000 1700 0546 2 [email protected] www.quart-monde.ch Paraît 4 fois par an / Abonnement CHF 10.- Information Agir tous pour la dignité Juin 2015 – Nr. 183 Editorial Ancienne résistante et déportée, Geneviève de Gaulle Anthonioz, qui fut présidente d’ATD Quart Monde en France pendant 34 ans, est l’une des quatre personnalités qui sont entrées au Panthéon le 27 mai der- nier. Une vie de résistance et d’engagement « Moi, une héroïne ? Sûrement pas. Les héros et les héroïnes sont des gens d’exception. J’appartiens à ce qu’on peut appeler les braves gens, je suis une brave femme, pas beaucoup plus » disait-elle lors d’une interview. Geneviève de Gaulle Anthonioz pratiquait la modestie. Pourtant, en cette année où l’on célèbre le 70 e anniversaire de la libération des camps, la République lui rend un hommage très solennel. Le 27 mai dernier, Jour de la Résistance, aux côtés de trois autres personnalités, elle a été « panthéonisée », c’est-à- dire que son cercueil a été symboli- quement transféré au Panthéon. C’est à vingt ans que Geneviève de Gaulle, nièce du général, s’engage dans la Résistance. Le 20 juillet 1943, elle tombe dans un piège. Arrêtée et emprisonnée, elle est déportée le 3 février 1944 au camp des femmes de Ravensbrück. Elle y restera jusqu’au 20 avril 1945. Dans «La Traversée de la nuit» (Ed. du Seuil, 1998) elle peut enfin évo- quer les jours passés enfermée dans le bunker du camp décrivant les conditions inhumaines mais aussi les gestes de solidarité et d’affection de ses compagnes. En 1946 elle épouse Bernard Antho- nioz. André Malraux, un proche de son mari, est nommé ministre de la culture. Il demande au couple de le rejoindre. Bernard Anthonioz devient chargé de mission et Gene- viève s’occupe de la recherche scien- tifique. C’est en octobre 1958 que Gene- viève de Gaulle Anthonioz ren- contre Joseph Wresinski lors d’un dîner chez une amie commune qui voulait lui faire connaître ce curé atypique. Ce jour-là elle ne le sait pas, mais sa vie va prendre un autre tour. Joseph Wresinski, qui a fondé ATD (Aide à Toute Détresse) un an et demi plus tôt, insiste pour qu’elle vienne visiter le bidonville de Noisy- le-Grand où il vit aux côtés de familles dans le plus profond dénue- ment. Lorsque, près de deux ans plus tard, deux enfants meurent dans un incendie à Noisy, c’est le point de rupture. Geneviève de Gaulle Anthonioz décide de s’engager à fond contre « la déshumanisation » à l’œuvre chez les plus pauvres comme chez les déportés. Désormais Joseph Wresinki et Gene- viève de Gaulle Anthonioz font route commune. Un tandem impro- bable. Lui, dans les rencontres, ne prend pas toujours de gants. Elle, du fait de son histoire et de son nom, a ses entrées partout. Et elle est écou- tée. En 1964, la voilà propulsée à la tête du Mouvement en France. En même temps, cette femme qui fréquente Aragon, Le Corbusier ou Chagall, est acceptée par les plus démunis avec qui elle n’hésite pas à dialoguer à chaque occasion. «Nous, les pauvres, on a surtout envie d’être considérés. Elle ne disait que du positif et comprenait nos humilia- tions», disait d’elle Marie Jahrling, une militante du Quart Monde. Dans les années 90, c’est essen- tiellement son travail au Conseil économique et social (CES) qui l’occupe. A la mort de Joseph Wre- sinski en 1988, elle a pris sa suite et bataille pour obtenir une loi contre les exclusions. Dix ans de lutte mar- qués par des hauts et des bas. Après le vote de cette loi d’orienta- tion, le 9 juillet 1998, elle décide de se retirer et elle demande à devenir volontaire permanente du Mouve- ment. (extraits d’un article paru dans «Feuille de route» France) Voir aussi Invitation en page 4 www.genevievedegaulle.org www. editionsquartmonde.org Rome 1982, Geneviéve de Gaulle Anthonioz, entourée de son mari et de Joseph Wresinski « L’alliance » : des engagements à décou- vrir ATD Quart Monde rassemble des personnes très différentes qui se distinguent notamment selon la nature de leur engagement. Au cœur du Mouvement il y a les personnes et familles ayant l’expérience de la grande pauvreté; militantes, elles s’engagent dans un combat collectif et avec le souci des personnes les plus démunies. Engagés pleinement et dans la durée, directement à leur côté, les volontaires permanents se font leur « miroir » et leur porte- parole. Passeurs de frontière entre des humanités qui ne se rejoignent plus, ils permettent au Mouvement de demeurer « en route » et en recherche. Ce numéro d’Information Quart Monde met en valeur le troisième type d’engagement, qu’on a d’emblée appelé « l’alliance ». A la lecture des témoignages qui suivent, on se rend compte de la très grande diversité des « alliés » et de leurs engagements. En voici quelques facettes illustrées par l’un ou l’autre de ces témoignages. Les alliés sont d’abord des « braves gens » ordinaires (comme l’exprime Geneviève de Gaulle Anthonioz), qu’une rencontre avec la grande pauvreté confronte à leurs propres valeurs et représentations. Les alliés sont amenés à faire des choix, à s’exprimer, à prendre des responsabilités potentiellement dans toutes leurs communautés d’appartenance : propre famille, école, entreprise, organisations, etc. Le Mouvement leur offre un cadre où inscrire leur action, où se former, où partager leurs propres savoirs. Dans la société, leur alliance avec les familles du Quart Monde dérange parfois, mais questionne imman- quablement, et ouvre quelquefois des espaces de rencontre. Dans le cadre du Mouvement ils ont, avec le temps, l’opportunité de développer une relation de réciprocité avec les personnes vivant dans une grande précarité. Enfin ils peuvent être amenés à prendre, en commun avec les autres membres, toutes sortes de responsabilités au sein même des équipes et actions du Mouvement. Nous vous souhaitons de belles découvertes à la lecture de ces témoignages. Jean-Luc Martrou Equipe d’animation

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Page 1: Agir tous pour la dignité - Accueil - ATD Quart Monde · cer mon métier. Je suis logopé- ... politiques et de droit me guideront ... que je veux mener aux côtés du Mouvement,

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Publication: Mouvement ATD Quart MondeC.P 161733 TreyvauxTél. 026 413 11 66 • Fax 026 413 11 60CCP 17-546-2 • IBAN CH64 0900 0000 1700 0546 [email protected]

Paraît 4 fois par an / Abonnement CHF 10.-

Information

Agir tous pour la dignitéJuin 2015 – Nr. 183

Editorial

Ancienne résistante et déportée, Geneviève de Gaulle Anthonioz, qui fut présidente d’ATD Quart Monde en France pendant 34 ans, est l’une des quatre personnalités qui sont entrées au Panthéon le 27 mai der-nier.

Une vie de résistance et d’engagement

« Moi, une héroïne ? Sûrement pas. Les héros et les héroïnes sont des gens d’exception. J’appartiens à ce qu’on peut appeler les braves gens, je suis une brave femme, pas beaucoup plus » disait-elle lors d’une interview. Geneviève de Gaulle Anthonioz pratiquait la modestie. Pourtant, en cette année où l’on célèbre le 70e anniversaire de la libération des camps, la République lui rend un hommage très solennel. Le 27 mai dernier, Jour de la Résistance, aux côtés de trois autres personnalités, elle a été « panthéonisée », c’est-à-dire que son cercueil a été symboli-quement transféré au Panthéon.

C’est à vingt ans que Geneviève de Gaulle, nièce du général, s’engage dans la Résistance. Le 20 juillet 1943, elle tombe dans un piège. Arrêtée et emprisonnée, elle est déportée le 3 février 1944 au camp des femmes de Ravensbrück. Elle y restera jusqu’au 20 avril 1945.

Dans «La Traversée de la nuit» (Ed. du Seuil, 1998) elle peut enfin évo-quer les jours passés enfermée dans le bunker du camp décrivant les conditions inhumaines mais aussi les gestes de solidarité et d’affection de ses compagnes. En 1946 elle épouse Bernard Antho-nioz. André Malraux, un proche de son mari, est nommé ministre de la culture. Il demande au couple de le rejoindre. Bernard Anthonioz devient chargé de mission et Gene-viève s’occupe de la recherche scien-tifique.

C’est en octobre 1958 que Gene-viève de Gaulle Anthonioz ren-contre Joseph Wresinski lors d’un dîner chez une amie commune qui voulait lui faire connaître ce curé atypique. Ce jour-là elle ne le sait pas, mais sa vie va prendre un autre tour. Joseph Wresinski, qui a fondé ATD (Aide à Toute Détresse) un an et demi plus tôt, insiste pour qu’elle vienne visiter le bidonville de Noisy-

le-Grand où il vit aux côtés de familles dans le plus profond dénue-ment.Lorsque, près de deux ans plus tard, deux enfants meurent dans un incendie à Noisy, c’est le point de rupture. Geneviève de Gaulle Anthonioz décide de s’engager à fond contre « la déshumanisation » à l’œuvre chez les plus pauvres comme chez les déportés. Désormais Joseph Wresinki et Gene-viève de Gaulle Anthonioz font route commune. Un tandem impro-bable. Lui, dans les rencontres, ne prend pas toujours de gants. Elle, du fait de son histoire et de son nom, a ses entrées partout. Et elle est écou-tée.En 1964, la voilà propulsée à la tête du Mouvement en France. En même temps, cette femme qui fréquente Aragon, Le Corbusier ou Chagall, est acceptée par les plus démunis avec qui elle n’hésite pas à dialoguer à chaque occasion. «Nous, les pauvres, on a surtout envie

d’être considérés. Elle ne disait que du positif et comprenait nos humilia-tions», disait d’elle Marie Jahrling, une militante du Quart Monde.

Dans les années 90, c’est essen-tiellement son travail au Conseil économique et social (CES) qui l’occupe. A la mort de Joseph Wre-sinski en 1988, elle a pris sa suite et bataille pour obtenir une loi contre les exclusions. Dix ans de lutte mar-qués par des hauts et des bas.

Après le vote de cette loi d’orienta-tion, le 9 juillet 1998, elle décide de se retirer et elle demande à devenir volontaire permanente du Mouve-ment. (extraits d’un article paru dans «Feuille de

route» France)

Voir aussiInvitation en page 4www.genevievedegaulle.orgwww. editionsquartmonde.org

Rome 1982, Geneviéve de Gaulle Anthonioz, entourée de son mari et de Joseph Wresinski

« L’alliance » : des engagements à décou-vrirATD Quart Monde rassemble des personnes très différentes qui se distinguent notamment selon la nature de leur engagement. Au cœur du Mouvement il y a les personnes et familles ayant l’expérience de la grande pauvreté; militantes, elles s’engagent dans un combat collectif et avec le souci des personnes les plus démunies. Engagés pleinement et dans la durée, directement à leur côté, les volontaires permanents se font leur « miroir » et leur porte-parole. Passeurs de frontière entre des humanités qui ne se rejoignent plus, ils permettent au Mouvement de demeurer « en route » et en recherche.Ce numéro d’Information Quart Monde met en valeur le troisième type d’engagement, qu’on a d’emblée appelé « l’alliance ». A la lecture des témoignages qui suivent, on se rend compte de la très grande diversité des « alliés » et de leurs engagements. En voici quelques facettes illustrées par l’un ou l’autre de ces témoignages.

Les alliés sont d’abord des « braves gens » ordinaires (comme l’exprime Geneviève de Gaulle Anthonioz), qu’une rencontre avec la grande pauvreté confronte à leurs propres valeurs et représentations. Les alliés sont amenés à faire des choix, à s’exprimer, à prendre des responsabilités potentiellement dans toutes leurs communautés d’appartenance : propre famille, école, entreprise, organisations, etc. Le Mouvement leur offre un cadre où inscrire leur action, où se former, où partager leurs propres savoirs.Dans la société, leur alliance avec les familles du Quart Monde dérange parfois, mais questionne imman-quablement, et ouvre quelquefois des espaces de rencontre. Dans le cadre du Mouvement ils ont, avec le temps, l’opportunité de développer une relation de réciprocité avec les personnes vivant dans une grande précarité. Enfin ils peuvent être amenés à prendre, en commun avec les autres membres, toutes sortes de responsabilités au sein même des équipes et actions du Mouvement.

Nous vous souhaitons de belles découvertes à la lecture de ces témoignages.

Jean-Luc MartrouEquipe d’animation

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«L’engagement d’allié vaut la peine...»

Alliée depuis1987, j’ai eu l’occa-sion de me former progressive-ment au sein du Mouvement à la connaissance des familles qui vivent la grande pauvreté. Cela a influencé ma manière d’exer-cer mon métier. Je suis logopé-diste dans l’enseignement spé-cialisé.

Pour moi, les temps forts de ces for-mations ont été les Universités Populaires Quart Monde à Treyvaux, une session «Croisement des regards et des pratiques» à Paris, et le sémi-naire «L’école de tous les enfants» rassemblant parents militants d’ATD et professionnels de l’enseignement à Genève. Ces rencontres m’ont appris qu’il est important de cher-cher d’abord à comprendre la logi-que de la personne en face de soi, qu’il n’y a pas qu’une manière d’aborder une situation. Il faut savoir adopter un instant le regard de l’autre, saisir son propre système de valeurs. Seulement alors, il sera pos-sible de construire un projet ensem-ble pour aider l’enfant à réussir.Il se trouve que le partenariat avec les familles est aussi une valeur cen-trale de la Fondation qui m’emploie depuis 18 ans. Mais le fait qu’une valeur soit inscrite dans une charte n’empêche pas qu’il faille veiller quo-tidiennement à ce qu’elle soit res-pectée.

Etre alliée pour moi, dans mon travail, c’est donc « veiller » à réagir devant le dérapage éventuel d’un collègue au cours d’une conver-sation dont je trouve les paroles irrespectueuses à l’égard d’une famille. C’est « veiller » encore à ce que les parents, peu à l’aise avec l’école, se sentent en confiance lors d’un entretien, en en adaptant la forme ou en valorisant toute initia-tive de leur part dans le domaine de l’éducation de leur enfant. C’est veiller encore à ce que les efforts et les moyens mis en place pour accompagner un enfant, por-teur d’un handicap, soient les meilleurs possibles, quelle que soit l’origine culturelle ou sociale et la formation des parents. Le risque est grand d’accorder plus d’attention aux demandes de parents plus diplômés qui expriment plus facile-ment et fortement leurs exigences. C’est rappeler lors d’une synthèse réunissant plusieurs professionnels, où est évoquée la solution d’un pla-cement pour un enfant, que cette option ne doit être prise qu’en der-nier recours, en cas de danger réel pour l’enfant, et quand tous les moyens de soutien à la famille ont été envisagés.

Etre alliée, c’est finalement un jeu constant d’équilibre, entre ma mission professionnelle, mes obligations et les limites de mon champ d’intervention, entre les valeurs que j’entends défendre et un sentiment de ne pas disposer de suffisamment de temps, car les séances de logopédie sont une «petite goutte» dans l’accompagne-ment scolaire de l’enfant.

Isabelle Samson

«Comment je m’engage chaque jour et comment les valeurs de lutte contre la misère habitent mon quotidien ? Grand ques-tionnement.

Je m’interroge d’ailleurs sans cesse à ce sujet. Je me demande souvent comment mes études de sciences politiques et de droit me guideront sur le chemin de l’engagement, quel qu’il soit. J’ai ce désir de m’engager et de pouvoir compléter ma soif de justice – que j’étanche plus que jamais depuis le Palais fédéral à Berne où j’accomplis un stage - à celle de justice sociale et de lutte contre la misère. Comment lutter chaque jour pour un monde plus juste ? J’essaie, dans mon travail au quotidien, d’y apporter ma petite pierre, tout en en gardant une bonne réserve dans ma poche d’allié afin de construire un chemin avec ATD. Et puis je suis, à l’aube de mon engagement professionnel, en plein questionnement quant à la lutte que je veux mener aux côtés du Mouvement, selon mes moyens et mes disponibilités. Une chose est sûre, l’énergie et l’envie d’avancer sont plus que jamais débordantes chez moi !».

Florent Bielmann

J’ai 32 ans. J’ai grandi dans la région de Fribourg. Je suis ouvrier du bâtiment. J’aime bricoler, aller en montagne, faire de la photo-graphie et… participer au Mou-vement ATD Quart Monde. A Treyvaux, j’y suis engagé depuis quatre ans.

La première fois que j’ai rencon-tré le Mouvement, c’était lors d’un après-midi avec des jeunes. Amandine Houma (que je connais-sais déjà avant) m’avait demandé si je voulais bien aller faire de l’esca-lade avec un groupe de jeunes. Ensuite, j’ai rencontré ma compa-

gne qui est volontaire permanente comme Amandine et qui, à l’épo-que, était aussi engagée avec les jeu-nes. J’ai alors eu envie de prendre un mois de congé non payé, pour découvrir le Mouvement, rencon-trer les membres engagés tout en me rendant utile. Souvent, je me demande comment les personnes qui créent de belles choses, surtout celles qui ont la vie difficile, peuvent être reconnues par la société à tra-vers ce qu’elles sont et ce qu’elles font.

Aujourd’hui, je suis notamment engagé dans la dynamique jeu-

nesse. Depuis cette année, je sou-tiens les jeunes qui ont voulu être autonomes dans l’organisation de la semaine de chantier de cet été. Ensemble, ils font l’effort de devenir acteurs et non consommateurs d’activités.

En 2014, avec des membres d’ATD de tous âges et situations de vie différentes, nous avons mis sur pied des journées de chantier autour de la maison de Treyvaux. Cela permet de partager notre quotidien, mais aussi de dis-cuter de beaucoup de choses, de se sentir à l’aise en prenant des initiati-ves. Ces journées sont aussi des moments où l’on peut «s’appro-prier » la maison pour s’y sentir comme chez soi.

Ce qui m’enthousiasme dans le Mouvement, c’est la liberté don-née. Cette liberté de pouvoir faire avec les autres et prendre des initia-tives ensemble. Ce qui me plaît, c’est de voir des jeunes qui commencent à prendre des engagements et de savoir qu’ils ont acquis de l’assurance à l’intérieur du Mouvement.

J’apprécie aussi tous les moments et les discussions que j’ai avec les autres dans la maison de Treyvaux. Cette maison, pour moi, permet de ren-contrer des gens que je n’aurai pas forcément croisés ailleurs dans ma vie quotidienne. J’aime bien ces temps de rencontres avec les per-sonnes qui y passent. Elles viennent de partout et ont des parcours de vie différents. Cela peut être autour d’un café ou dans l’atelier, ou assis sur un banc dehors, mais c’est tou-jours de manière naturelle et spon-tanée. A chaque fois que j’y viens, je ne sais pas à l’avance quelle rencon-tre je vais faire et ce qu’elle va m’ap-porter.

Quand je pense au futur d’ATD Quart Monde en Suisse, je rêve d’un projet qui peut réunir tout le monde. Un projet enthousiasmant qui nous pousse vers l’avenir. Je sou-haite que tous les jeunes, avec qui je suis actuellement, trouvent leur place dans le monde du travail et acquièrent leur autonomie, mais aussi que leurs aînés aient un meilleur quotidien. Que chaque personne soit fière d’elle-même,

tout en étant fière de transmettre son expérience à d’autres.

Ce que je vis dans cet engage-ment me permet d’être de plus en plus attentif dans la société et d’affirmer mes convictions, même si ce n’est pas si facile d’en parler à mon entourage et de dire pourquoi c’est important pour moi. En général, je préfère inviter les gens à venir faire connaissance avec les personnes que je rencontre. J’essaie de créer des liens afin d’abattre les préjugés.

En tout cas, à ceux qui ne connais-sent pas encore le Mouvement ATD Quart Monde, je voudrais dire que l’engagement d’allié vaut la peine car on se laisse interpeller par la vie des plus démunis tout en étant soi-même et en partageant sa propre expérience de vie.

De penser et d’agir ensemble, dans une même coresponsabi-lité, de pouvoir s’affirmer et ainsi tenter de faire évoluer la société, c’est ça qui donne de la force à chacun !

Christian Menoud

En 1999, j’ai passé une année de stage avec le Mouvement ATD Quart Monde à Treyvaux, j’y ai rencontré beaucoup de person-nes, j’y ai vécu de sacrées expé-riences. Suite à cela, il ne m’était pas possible de continuer à vivre comme avant…

J’ai choisi le métier d’enseignante afin de rencontrer des enfants de tous les milieux et j’ai le plaisir cha-que jour de leur prouver à quel point chaque enfant est important au sein de la classe.Dans le Jura, il y avait un groupe de dames qui vendaient des car-tes de vœux et qui faisaient d’autres actions, elles avaient créé un groupe « d’alliés d’ATD Quart Monde ». Je n’ai pas hésité longtemps avant de les rejoindre. L’énergie de ces dames et l’envie de mener des actions m’ont poussée à imaginer et à organiser des activités dans notre canton.

Chaque été, nous organisons une semaine d’activités en plein air dans un quartier de Porrentruy : « Les Elé-phantaisies ». Au début, nous avons commencé avec une vingtaine d’en-fants et quelques pinceaux. L’année passée, des sportifs, des danseuses, des journalistes, des artistes sont venus animer des ateliers. Les enfants viennent aussi des villages environ-nants. La victoire de l’an passé a été qu’un jeune du quartier (qui, enfant, avait participé aux éléphantaisies) a animé son atelier foot.

Pour moi, être alliée, c’est tous les jours, c’est aussi dans mes dis-cussions, dans mes rencontres… penser aux plus démunis et essayer de leur faire une place. C’est aussi montrer aux moins démunis tout ce que les plus pauvres ont à nous apporter…

Audrey Chèvre

Audrey Chèvre (à gauche) lors des «Eléphantaisies» à Porrentruy

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«Chaque personne est précieuse...»

Tout a commencé par une lec-ture de « La Gaffe de Dieu » de Francine de la Gorce en 1980, et la découverte de ces familles vivant dans la pauvreté tout près de chez moi.

Je me suis alors engagée dans les Bibliothèques de rue où j’ai rencon-tré des enfants avides d’apprendre, bien différents de l’image d’eux qu’en avait l’école. Plus tard ce furent les week-ends Tapori, moments de vie, de partage et de respect qui redon-nent confiance en l’avenir. Et durant ces années, j’ai tellement appris ! Mais l’histoire se répète, et les discri-minations subsistent: être alliée, pour moi, c’est continuer de s’indi-gner, de garder les oreilles et les yeux ouverts, c’est faire circuler l’informa-tion, c’est être membre d’un Mou-vement où chacun a sa place, et où les invisibles de nos sociétés se met-tent debout et prennent la parole…

Béatrice Gex Calloz

Dans la région de Bâle, les pro-jets avec les personnes sociale-ment démunies sont menés conjointement avec des alliés et coordonnés par le noyau de res-ponsables, « Kerngruppe ».

Les alliés sont des amies et amis qui portent les idéaux d’ATD Quart Monde et s’en font les ambassa-deurs dans leur entourage profes-sionnel, politique, économique… Selon leurs disponibilités ils s’enga-gent également activement dans les projets du Mouvement et prennent des responsabilités diverses.

Dans leur engagement bénévole, les amis se veulent être sur un pied d’égalité avec les personnes tou-chées par la pauvreté. Ils apprennent d’eux, partagent leurs préoccupa-tions dans la lutte contre la pauvreté et les portent vers la société.

Régulièrement, les personnes amies du groupe régional de Bâle reçoi-vent les publications d’ATD Quart Monde Suisse et les informations sur les activités à Bâle. Elles peuvent donc s’engager sporadiquement dans un des projets (par exemple la bibliothèque de rue) ou prendre part activement aux divers événe-ments bâlois.

Le samedi 14 février dernier, neuf personnes de Bâle et région ont participé à une rencontre d’alliés.

Lors des présentations, la diversité des parcours et des engagements des uns et des autres au sein du Mouvement était palpable. Ce tour de table a été un moment riche d’informations lors duquel nous avons appris beaucoup sur chaque participant.Les témoignages de trois membres du groupe régional ont illustré de façon impressionnante autant la diversité que les limites des engage-ments d’alliés.

Ensuite une discussion animée a suivi l’introduction au thème : « Comment les alliés et amis sont-ils intégrés au Mouvement ATD Quart Monde et au groupe régional de Bâle ? ». Ce fut l’occasion de soulever plusieurs questions importantes.

Après un dîner pizza commun, agré-menté de moments conviviaux d’échange, nous avons fait un voyage, illustré par des photos, à tra-vers toutes les activités du groupe régional en 2014.

Lors de la clôture de la journée, enthousiasmées par les nombreuses propositions des militants et leur lparticipation active, deux person-nes ont émis le vœu de lancer leur propre projet avec des membres du groupe régional. Nous avons convenu de présenter les deux pro-jets à la prochaine rencontre du groupe et selon les réactions de les planifier plus sérieusement.

Après cette journée de travail riche et intensive, il était clair pour tous que : «ATD Quart Monde a besoin, aux côtés du volontariat perma-nent, de l’engagement des mili-tants et de celui des alliés, afin que le Mouvement vive et tienne aussi dans l’avenir ! »

Christine Lindt

J’’ai 33 ans et je suis ingénieur. Mes parents ayant été volontai-res puis alliés au sein du Mouve-ment ATD Quart Monde, j’ai donc été, en tant qu’enfant, sou-vent au contact des plus dému-nis en Suisse avant tout. J’ai eu ainsi l’occasion de participer à plusieurs séjours de vacances fami-liales et j’ai donc tissé des liens d’amitiés avec d’autres enfants. Ce lien entre enfants de milieux sociaux différents est pour moi très impor-tant, car c’est ce qui a fait défaut chez beaucoup d’adultes, et les enfants d’aujourd’hui sont les adul-tes de demain !

En 2001, les week-ends Tapori ont été mis sur pied en Suisse et on m’a alors proposé d’intégrer l’équipe d’animation. J’avais alors 19 ans et j’ai accepté sans hésiter. Pour moi c’était l’occasion d’offrir à des enfants ce que j’avais moi-même vécu. Etant le plus jeune animateur de l’équipe, j’ai rapidement eu un lien privilégié avec les enfants, car ils ne me considéraient pas vraiment comme un “adulte”. Dans l’équipe d’animation ma situation particu-lière permettait de faire le pont entre enfants et adultes. Aujourd’hui, près de 14 ans après le premier week-end, je fais toujours partie de l’équipe et nous avons la chance d’avoir avec nous, en tant qu’animateurs, trois anciens “Tapori”. Ce sont eux qui aujourd’hui font ce lien entre enfants et adultes.

«Chaque personne est précieuse,

chaque personne a des capacités

et mérite la dignité»

Pour moi, c’est la plus belle réus-site de cette action que de voir d’anciens participants vouloir conti-nuer d’animer ces week-ends qui bâtissent l’amitié et la solidarité entre enfants.

Guillaume Cary

Je connais ATD Quart Monde depuis plus de 30 ans et, tou-jours encore, je découvre com-bien les personnes touchées par la pauvreté font preuve de capa-cités. Bien sûr il fallait un lieu et des personnes qui croyaient en elles et leur donnaient des possibilités d’épanouissement.

Ici, à Winterthour au «Treff- punkt Vogelsang», je constate également tout l’engagement des personnes qui connaissent la pauvreté. C’est un lieu de ren-contre digne avec une très belle réception où l’on peut utiliser Inter-net gratuitement. Des salariés à temps partiel et des bénévoles sont là pour aider aussi, dans un atelier d’écriture, à rédiger des demandes

d’emploi. Depuis peu des cours d’utilisation de l’ordinateur sont proposés et l’on y trouve aussi des ateliers de création. Ce lieu est tou-jours en mutation et il peut arriver qu’il soit surchargé. C’est pourquoi la reconnaissance commune et le soutien financier de beaucoup d’organisations, des deux Eglises, de la Ville et de la politique sont indispensables. Depuis la créa-tion de l’association de soutien, je fais partie du comité en tant qu’allié d’ATD Quart Monde. (voir aussi : http :// treffpunktvogelsang.ch/)

Le 17 octobre 2014, à travers la ville de Winterthour comme au « Treffpunkt Vogelsang », plu-sieurs actions commémoraient la Journée mondiale du refus de la misère. Ainsi, un stand d’infor-mation présentait les diverses orga-nisations engagées à Winterthour. Les panneaux d’exposition d’ATD Quart Monde étaient très expressifs et réussis.

Dans la rue les gens ont égale-ment été abordés sur le thème de la pauvreté et les réactions ont été très diverses. Le lieu de rencon-tre était ouvert et des discussions animées ont eu lieu autour d’un café et de gâteaux. A côté d’un très chouette atelier créatif le film «Armut- Winti steht zusammen». (Pauvreté- à Winti, on se serre les coudes) a été projeté. En soirée nous nous sommes rendus au théâtre « am Gleis » et avons pu assister à une interview avec Hedi Blum et le Conseiller municipal en charge des affaires sociales, Nicolas Galladé. Le chœur mixte «Natürlich gemischt» a fait une grande impres-sion avec ses chants aux textes engagés. L’association « Läbesruum » avait préparé un apéro riche et un déli-cieux punch.Akina Mc Kenzie et son groupe « Raw Scales » ont clos avec une Jam Session cette journée mémorable.

Oui, nous avons tous eu beaucoup de plaisir et oui, tout le monde a les mêmes besoins.

J’ai à nouveau pris conscience que beaucoup de personnes s’engagent. Ensemble nous sommes forts et pouvons faire bouger les choses. Cela donne de l’espoir. C’est avec plaisir que je parle à ces gens de ce qu’ATD Quart Monde fait depuis longtemps et cela me réjouirait que ces personnes engagées puissent présenter leur travail et partager leur savoir une fois au centre national à Treyvaux. Malheureusement pour beaucoup les frais de transport sont trop élevés. C’est une raison impor-tante pour laquelle les normes de la CSIAS ne devraient pas être dimi-nuées.

Depuis de nombreuses années je travaille au Globetrotter Travel Ser-vice et parfois je me sens en porte-à-faux car je propose des voyages que les personnes qui vivent dans la pré-

carité ne peuvent pas s’offrir. J’ai aussi personnellement le privilège de voyager. Dernièrement j’étais en route en Amérique du Sud et natu-rellement j’étais sensibilisé aux conditions de vie des gens de là-bas.

Ici en Suisse je n’ai souvent pas assez de temps pour m’engager davan-tage. C’est pourquoi je suis heureux de pouvoir compter sur le soutien d’autres personnes et sur celui du centre national à Treyvaux.

Jörg Bernhard

Pourquoi soutenir financière-ment ATD-Quart Monde ? Depuis la fin des années 60, nous connaissons le Mouvement et il nous est apparu à mon mari et à moi, que nous devions le sou-tenir financièrement. En effet, ATD porte sur la pauvreté un regard neuf. Les familles en diffi-culté et leurs jeunes en formation n’ont pas seulement besoin de sou-tien matériel, elles ont un ardent désir que leur vie soit prise en compte et que leur expérience et leur souffrance soient reconnues. Cette approche fut pour nous très révélatrice et formatrice dans l’éducation de nos enfants. Sortir de la «charité» comme on la com-prenait alors, nous paraissait essen-tiel. Nous avons donc décidé de partager un peu de notre avoir matériel. Soutenir financièrement les volontaires qui travaillent à lon-gueur d’année avec les familles est une autre façon de s’investir. A l’heure actuelle, alors que les pou-voirs publics resserrent toujours plus les cordons de la bourse pour les plus faibles de notre société, apporter notre soutien matériel au Mouvement reste pour nous une priorité. C’est aussi, nous l’espérons un encouragement pour les volon-taires et alliés qui s’engagent dans le Mouvement.

Marie-Madeleine Prongué

Page 4: Agir tous pour la dignité - Accueil - ATD Quart Monde · cer mon métier. Je suis logopé- ... politiques et de droit me guideront ... que je veux mener aux côtés du Mouvement,

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Américaine d’origine, Suisse d’adoption, Janet Nelson est une “ citoyenne du monde ”. Pas uni-quement parce qu’elle fréquente les aéroports, mais parce que son cœur ne connaît pas les frontières. Janet, fille de missionnaires, a jusqu’à ses 15 ans grandi au Congo belge, dans une tout autre culture que celle de son Mississippi d’origine. Janet a appris au village une manière de vivre ensemble, dans une grande simplicité et beaucoup de chaleur humaine. Elle a aussi senti les souf-frances dues à l’humiliation, au mépris lié à la colonisation.

« L’ONU est un outil qui peut faire bouger, faire pression. » Membre du conseil d’administration du Mouvement international ATD Quart Monde depuis 2006, Janet Nelson en est devenue la Vice-présidente depuis janvier 2015. En tant que représentante du Mouvement à l’ONU, à Genève, elle continue son travail de pro-motion des Principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme (adoptés par l’ONU en 2012), afin que ceux-ci deviennent un vrai levier pour l’application universelle des Droits de l’Homme.

Lorsqu’elle rentre dans le sud des États-Unis, elle découvre une réalité aussi bouleversante : «J’ai été très choquée de voir comment les Noirs étaient traités. J’ai eu un grand sentiment de révolte face à l’ex-ploitation des gens, contrairement au respect pour tous observé dans ma communauté depuis ma petite enfance.» Alors à l’Université, elle participe aux manifestations contre la ségrégation raciale, dans la grande lutte portée par Martin Luther King.Elle choisit d’étudier les rela-tions internationales dans le secteur de la communication. Recrutée plus tard par l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’En-fance), elle se retrouve alors entou-rée de personnes qui partagent ses idéaux. Pendant des années, elle y lutte contre toutes les discrimina-tions et pour le respect des droits de chaque individu, avec une atten-tion particulière pour ceux des enfants, à cause de l’impact énorme de ces années d’enfance sur le reste de la vie.

Devenue mère de famille, elle porte avec plus de force l’ambi-tion que tous les enfants du monde, y compris dans les coins les plus reculés, aient accès à l’éducation, aux soins, et puissent

vivre avec leur famille, et dans la paix. «Pour moi, raconte-t-elle, der-rière toutes les statistiques sur l’alpha-bétisation, la santé, il y aura toujours des visages, ceux que j’ai découverts au Congo belge, en Zambie, en Tuni-sie».

Janet Nelson n’a jamais supporté que certains soient laissés pour compte et sa rencontre avec ATD Quart Monde, en 1990, lors du Sommet mondial sur les enfants, lui a fait prendre conscience encore davantage de la «différence entre pauvres et très pauvres. Lorsque l’at-teinte à la dignité est telle que c’est encore plus difficile de s’en sortir».

.A sa retraite en 2002, le Mouve-ment lui propose de mettre ses compétences à son service. A Genève, Janet soutient les volon-taires permanents chargés des rela-tions avec l’ONU et de temps en temps aide l’équipe Tapori à répon-dre au courrier. A New York, elle aide l’équipe en lien avec l’ONU à la préparation de rapports, d’aide-mé-moire. Dans les deux lieux, Janet participe à des actions avec des familles en dif-ficulté. Pour la première fois de sa vie, elle est en contact direct avec la pauvreté dans des pays économi-quement prospères.

Au sein du Conseil des Droits de l’Homme à l’ONU, une de ses priorités a été d’œuvrer à l’élabora-tion des Principes directeurs sur l’ex-trême pauvreté et les Droits de l’Homme avec la contribution de délégués d’ATD Quart Monde de nombreux pays (Pologne, Bolivie, France, Belgique, Pérou, Grande Bre-tagne, Irlande, Thaïlande, Sénégal, Cameroun, Suisse, Madagascar).

Dès l’adoption du texte en 2012 par l’Assemblée des Nations Unies à New York, Janet s’est atte-lée, avec un groupe de travail et en partenariat avec les Franciscains International à la réalisation d’un manuel pour guider la mise en œuvre de ces Principes directeurs. Ce document, disponible en juin, sera destiné aux associations et au personnel du secteur public tra-vaillant directement avec les per-sonnes en situation de pauvreté.

A quoi servent les organisations internationales ? «Si elles n’exis-taient pas, répond Janet Nelson, il n’y aurait aucun lieu pour discuter devant tout le monde des différentes formes de discrimination, et de la mondiali-sation qui accroît les disparités de façon obscène. Au cours de mes 29 ans de carrière, j’ai vu des sujets autrefois tabous tel que le travail des

enfants ou le mariage précoce être abordés ouvertement. C’est lent mais l’ONU est un outil qui peut faire bou-ger, faire pression.».

En janvier 2015, Janet Nelson a repris la vice-présidence du Mouvement international ATD Quart Monde.

A ce propos elle nous dit : «J’étais très touchée par ce signe de confiance en moi, et si le Mouvement pensait que je pouvais lui être utile dans ce rôle, je voulais le tenter. Aussi, après toutes ces années de travail auprès des Nations Unies, j’étais heureuse d’avoir l’occasion de m’approcher davantage des équipes nationales et de les soutenir dans leurs efforts.».

Notre équipe de rédaction la félicite de cette nomination et lui souhaite beaucoup de satisfaction dans ce nouvel engagement.

Sur le site du Mouvement international

www. atd-quartmonde.org vous pouvez

également voir et écouter l’interview de

Janet Nelson sur son engagement et son

travail pour promouvoir les Principes direc-

teurs sur l’extrême pauvreté et les droits de

l’homme.

Agrandir le cercle de nos amis, c’est vital ... aidez-nous. Merci. A ATD Quart Monde, nous ne trouvons pas nos amis à travers de coûteuses campagnes de communications ou en achetant des fichiers d’adresses à d’autres associations. L’es-sentiel de nos amis ont été gagnés, un par un, parce que des personnes parlent d’ATD Quart Monde autour d’elles. Aidez-nous à faire grandir ce réseau d’amis en nous indiquant les coordonnées de proches qui pourraient être intéressés à recevoir Information Quart Monde gratuitement pendant un an. Merci. Vous pouvez nous retourner le coupon ci-des-sous avec une ou plusieurs adresses par courrier postal, ou utiliser notre adresse internet ou le fax ou même nous téléphoner.

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Invitation

Vendredi 26 juin à 18h30 à la Maison Joseph Wresinski à Genève pour un temps de dialogue et d’échange autour de

« Geneviève de Gaulle Anthonioz :

le refus de l’inacceptable »

En présence de Didier Robert, volontaire permanent, qui l’a bien connue. Des membres du Mouvement s’exprimeront sur ce que veut dire aujourd’hui encore « refuser l’inacceptable » face aux situations de détresse et de misère à travers le monde..

Pour plus d’informations: 022 344 41 15

A l’agenda de cet été 20155 juillet : Fête d’été des membres et amis d’ATD Quart Monde au centre national à Treyvaux

6-17 juillet: Bibliothèque de rue à Bâle

7-9 juillet: Festival des Savoirs à Genève

24-26 juillet: Week-end familial avec des familles de Zurich à Treyvaux

9-16 août: Chantier international de jeunes à Treyvaux

Pour plus d’information: 026 413 11 66 /[email protected]