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AGENTS D’EROSION ET FORME DE RELIEF 22 août 2014
1 Chap. 11
EROSION ET MODELES DES CÖTES
- Distinguer côte et littoral ;
- Déterminer les agents d’érosion des côtes ;
- Déterminer les formes d’ablation et les formes de dépôt.
INTRODUCTION
(Voir schéma p. 197, Géographie 2e Hachette)
On appelle littoral tout l’espace sous influence directe ou indirecte de la mer. Il se compose de
plusieurs éléments : l’avant-pays maritime ; l’estran (portion du littoral comprise entre les
plus basses et les plus hautes mers) ; la côte et l’arrière-pays continental. La côte est le
domaine qui est directement soumis aux actions marines. Elle est souvent considérée comme
la zone en relief dominant l’estran et située au-dessus du niveau des marées hautes.
La côte a un relief qui lui est propre. Sur les côtes sans plate-forme continentale1, le dessin des
côtes est dû essentiellement aux influences tectoniques. Les variations du niveau de la mer
sont sans effet importants sur l’évolution du littoral. Lorsque la plate-forme existe, la côte
subit des processus érosifs tantôt d’ablation (falaises vives, destruction de plages), tantôt
d'accumulation (allongement ou épaississement de flèches littorales) ou de bioconstruction
(reliefs de coraux).
Fig. VII.1: physiographie des océans le long d'un transect schématique E-W.
1 Relief sous-marin, horizontal et plat, légèrement incliné, à proximité d'un continent ou d'une falaise. Le plateau
continental se prolonge sous la surface de la mer : cette plate-forme littorale, d'une largeur moyenne de 30 km,
descend en pente douce jusqu'à 200 m de profondeur.
Elle est très large dans le Nord de la Norvège, dans l’Ouest des îles britanniques, sur la côte nord-est des Etats-
Unis et du Canada, sur les côtes de l’Argentine et à l’Est de l’Indonésie ; elle est très étroite ou manque
totalement le long des Andes, des cordillères du Pacifique, de l’Inde et de l’Afrique.
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I- LA PREPONDERANCE2 DE L’ABLATION SUR LES COTES A FALAISES
Une falaise est, au sens strict, une portion de littoral abrupt3, dominant les eaux d'au moins
quelques mètres.
Rivage australien
Falaises de la côte sud-est de l'Australie, situées près de Port Campbell, dans l'État de Victoria. Elles sont
bordées de hauts rochers, qui sont connus sous le nom des Douze Apôtres.
Randy Wells/Tony Stone Images
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Cap de Bonne-Espérance
Le cap de Bonne-Espérance est la pointe sud-ouest de l'Afrique du Sud. Il s'élève à une hauteur de 256 m au-
dessus du niveau de la mer.
George Holton/Photo Researchers, Inc.
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2 Domination
3 Dont la pente est très forte Synonyme: escarpée
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3 1. Les agents et processus d’érosion des falaises
Les falaises subissent divers processus érosifs. Ces processus sont physiques. Ici interviennent
des agents érosifs tels que les vagues qui, chargées de galets et de grains de sable, mitraillent
la base de la falaise, creusant et érodant la roche. Cette érosion à la base s'exerce au moment
et au niveau de la marée haute. Quand la falaise est formée de matériaux durs, il y a
apparition d'une encoche4 de sapement
5. L’altération physique de la falaise est également
provoquée par l’action du gel au-dessus du niveau des basses mers et des glaciers aboutissant
à la mer qui crée des diaclases6 sur la falaise. Par ailleurs, les courants de marée et de
décharge creusent et approfondissent les chenaux. Il y a aussi les tempêtes qui projettent les
sédiments vers le haut de plage sur les côtes basses.
Les falaises calcaires subissent également une érosion chimique. La dissolution des calcaires
est active sur toute la plate-forme découverte à chaque marée (encoches, chenaux) et dans la
zone des embruns7.
Ces deux processus sont associés aux processus biologiques (l'action des animaux et des
végétaux) : les algues et certains coquillages pholades, patelles) taraudent certaines roches, ou
les dissolvent à l’aide des acides qu’ils sécrètent.
2. Les modelés issus de la dégradation des falaises
(Voir fig. 11 p. 139 livre photocopié de géographie)
Les processus sus mentionnés participent à la dégradation des falaises et aboutissent à leur
recul. En effet, ces processus provoquent des écroulements de pans entiers et le recul de ces
falaises. Des débris provenant de la partie émergée s'amassent au pied de la falaise, la
protégeant un temps. Lorsque les vagues peuvent emporter tous les matériaux produits par les
processus subaériens8, les falaises ont tendance à être abruptes. Lorsque, au contraire, la
capacité d'enlèvement des vagues est inférieure à la production des processus subaériens, par
exemple après un glissement de terrain important, les falaises sont en pente plus douce.
La chute des débris fait reculer peu à peu la falaise. Ce recul se mesure généralement en
mètres par siècle, et peut aller jusqu'à plus de 100 m. Lorsque les falaises reculent, elles
laissent devant elles une plate-forme rocheuse (ou platier) taillée par les vagues. C’est une
surface d’abrasion, c’est-à-dire une surface d’érosion marine.
Lorsque la résistance de la roche est variable (souvent sur les caps), des portions de la falaise
sont isolées par son recul et le développement de la plate-forme. Ces restes forment des piliers
à parois abruptes appelés pinacles9 ou aiguilles
10.
4 Entaille (pratiquée dans quelque chose)
5 Destruction d’un relief par la base due à l’action d’un cours d’eau.
6 Fissure de petite taille, affectant les roches, mais sans déplacement des deux compartiments.
7 Fines particules d'eau de mer transportées par le vent
8 Qui est placé au contact direct de la couche inférieure de l’atmosphère.
9 Ornement de forme conique ou pyramidale
10 Sommet montagneux, s'élevant en pointe, aux parois plus ou moins verticales
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4
Falaises d'Étretat (France)
Façonnées dans le même type de craie que les blanches falaises de Douvres (Angleterre), les falaises d'Étretat,
situées dans le pays de Caux, sont caractéristiques du littoral normand. Les arches11 résultent de l'action
dissolvante de l'eau et des coups de boutoir des vagues sur une partie moins résistante de la roche.
Alan Carr/Robert Harding Picture Library
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Grotte marine
Les vagues ont creusé cette grotte près du cap San Lucas (Basse-Californie, Mexique). La voûte à l'entrée
mesure environ 4 m de haut. Du sable est déposé par les vagues et la marée.
G. G. Dimijian/Photo Researchers, Inc.
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II- PREPONDERANCE DE L’ACCUMULATION DE SABLES MARINS : PLAGES12
CORDONS LITTORAUX ET DUNES
11
Construction monumentale en forme d'arc
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5 1. Les plages
Les débris déplacés par les vagues sont repris par les courants de marées qui cheminent le
long des rivages. Leur étalement dans une baie13
occasionne le dépôt des sables et des
galets14
à l'origine des plages.
Les matériaux grossiers produisent une plage à pente plus raide : les plages de galets et
cailloux peuvent atteindre des angles allant jusqu'à 20 °. Les plages à matériaux fins comme le
sable sont plus plates, avec un angle typiquement de 2° à 5°.
En bordure des mers à marée, le profil d’une plage comprend trois parties (Voir schéma 12 p.
139 livre photocopié de géographie):
- au sommet, la crête de plage, en double pente vers la terre et la mer ; bourrelet de matériaux
grossiers accumulés par les tempêtes ; plusieurs crêtes constituent le cordon littoral ;
- puis le plan incliné du bras de plage, qui subit le va-et-vient de la marée et des vagues ; il
s’agit des gradins de plage, sortes d’escaliers correspondant aux niveaux des différentes
marées.
- enfin le bas de plage sableux, portant des rides15
et des ondulations dues aux déferlements16
et au clapotis17
des vagues.
Profil de plage
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12
Etendue de sable ou de galets au bord de la mer, sur la rive d’un cours d’eau, d’un lac. 13
Une baie est une partie d'un océan ou d'un lac partiellement entourée de terres. Une baie se forme quand l'eau
envahit des terrains qui se sont affaissés à la suite d'un mouvement de la croûte terrestre ou d'une élévation du
niveau de la mer. Une baie est en général plus petite qu'un golfe. Leurs eaux étant relativement calmes et
protégées, les baies constituent souvent d'excellents ports. 14
Caillou poli et arrondi par l’action de la mer, des torrents et des rivières ou glaciers.
15
ondulation de surface 16
Arrivée impétueuse (d'une masse liquide) qui vient se briser avec force en roulant 17
Bruit léger des petites vagues qui se heurtent les unes contre les autres
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6 2. Cordons littoraux
On appelle cordon littoral un remblai de sables, de galets accumulés par un courant côtier en
une bande parallèle à la côte, à peu de distance d'elle. De fait, la plupart du temps, les
sédiments se déposent en bancs allongés, s’appuyant à un cap ou à un îlot rocheux. Lorsqu’ils
émergent, ils forment des cordons ou des flèches littorales18
.
Les sédiments constituant ces formations sont déposés parce qu'ils sont arrachés aux eaux peu
profondes et transportés vers les eaux plus profondes à énergie moindre de la baie ou de
l'estuaire.
Les flèches s'étendent souvent à partir d'un cap, auquel elles sont fixées à une extrémité, et
s'avancent à travers la baie ou l'estuaire. Elles sont normalement parallèles au rivage et de
forme incurvée, le côté convexe vers le large. Les flèches sont souvent rebroussées sur elles-
mêmes à leur extrémité libre. Cela est dû à la réfraction des vagues en arrière de la pointe.
Lorsqu'une flèche ferme presque complètement une baie, elle est parfois appelée barre. En
fonction de la position, on distingue les barres de tête de baie, de milieu de baie et d'entrée de
baie. Lorsqu'une flèche ou une barre relie deux îles ou une île et la côte voisine, elle est
appelée tombolo.
Lagunes conséquences des cordons littoraux
Lorsqu'un cordon littoral (ou plusieurs cordons s'appuyant sur des îles) parvient à fermer
l'ouverture sur la mer d'une baie ou d'un estuaire, il se forme une lagune, vaste étendue d'eau
calme, peu profonde, généralement faite de plans d'eau19
allongés parallèlement au rivage.
Le cordon littoral s'appelle alors un lido, du nom de celui qui limite la lagune de Venise. Les
passages ouverts au sein du lido permettent l'accès à la mer. Les lagunes s'étendent parfois
sur des dizaines de kilomètres (Languedoc, Frise), voire des centaines (comme dans le golfe
du Mexique, le golfe de Guinée ou encore en Sibérie). Elles peuvent être plus ou moins
ouvertes sur le large.
Lagune d'Aveiro (Portugal)
La lagune d'Aveiro s'étend sur une zone d'environ 50 000 ha et s'étire sur environ 50 km du nord au sud. Elle
atteint sa largeur maximale de 8 km devant l'embouchure du rio Vouga et est reliée à la mer par un chenal
artificiel conçu par Oudino en 1806.
age fotostock
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Cordon littoral parallèle à la côte 19
Etendue d’eau sur laquelle on peut, notamment, pratiquer les sports nautiques.
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7
3. Les dunes littorales
Un vent soufflant du large sur une plage sèche à une vitesse supérieure à 5 m/s transporte les
particules de sable vers l'intérieur. Le sable avance le plus souvent par sauts successifs, un
mode de déplacement appelé saltation. Tout obstacle se trouvant sur le haut de la plage, une
épave par exemple, ralentit le vent et le force à déposer une partie du sable. De petits
monticules se forment, ils sont appelés dunes embryonnaires.
Lorsque ces monticules apparaissent au-dessus du niveau des plus hautes marées, ils sont
colonisés par des plantes tolérantes au sel, en particulier Agropyron junceforme (chiendent
des sables). Ces plantes constituent des pièges à sédiments très efficaces et les dunes
embryonnaires croissent rapidement ; elles se réunissent les unes aux autres pour former des
avant-dunes, cordons bas et étroits situés au bord de la plage.
L'accrétion20
continuant, l’Ammophilia arenaria (gourbet) arrive à pousser et favorise une
accrétion encore plus importante, jusqu'à ce qu'une grande dune apparaisse, parallèle à la
côte. Lorsque la côte s'avance par accrétion, plusieurs lignes de dunes peuvent se former ainsi.
Si la couverture végétale d'une dune disparaît, le mouvement du sable peut reprendre et des
brèches en forme de chaudron, les caoudeyres, peuvent apparaître. Si ce processus s'étend, les
dunes littorales peuvent dégénérer en des dunes paraboliques plus petites.
III- PREPONDERANCE DE L’ACCUMULATION FLUVIO-MARINE : MARAIS ET
DELTAS
Tandis que la mer forme des plages aux aspects variés, les fleuves qui se jettent dans la mer
construisent des marais et deltas.
1. Les marais maritimes
Dans les eaux abritées des lagunes, des estuaires, des fonds de golfes ou de baies, le processus
dominant est constitué par les courants de marée. Leur action trie les sédiments disponibles,
déposant la vase au plus près du rivage, dans la zone intertidale, domaines de faible
profondeur protégés de la houle, pour former des bancs de vase. Si l'accrétion est suffisante,
ces bancs sont colonisés par la végétation pour produire des marais21
maritimes : la mangrove
à palétuviers colonise les côtes des pays tropicaux ; les salicornes, l’obione, la spartine dans
les régions tempérées préparent l’herbu ou pré-salé.
20
Accroissement d’une région continentale ou océanique par apport de matériaux. 21
Terrain dénué d'arbres où la nappe d’eau, stagnante et peu profonde, affleure la surface du sol, juste au-dessus
ou juste au-dessous.
La végétation des marais est composée de plantes dont les racines poussent dans un sol couvert ou saturé d'eau et
dont les feuillages poussent au-dessus du niveau de l'eau. Un autre genre de marais, typique des régions plates
élevées soumises à de fortes précipitations, mais pas nécessairement à proximité de plans d'eau ouverts, est le
marais tourbeux.
.
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8 Ces formations, de même que leurs équivalents tropicaux, les mangroves, supportent des
écosystèmes parmi les plus productifs du monde.
2. Les deltas
Au contraire des estuaires, les deltas se forment lorsque le dépôt d'alluvions par les fleuves
permet l'avancée de la terre ferme sur la mer. Le delta est une accumulation de terre et de
limon qui se forme à l'endroit où un cours d'eau se déverse dans un cours d’eau plus
important, un lac, une mer ou un océan. Le delta est ainsi nommé en raison de sa forme
triangulaire qui évoque la lettre grecque delta. La forme triangulaire et la large base du delta
sont dues à l'obturation de l'embouchure du fleuve par le dépôt d'alluvions, qui entraîne la
formation constante de bras faisant un angle avec le cours original.
La formation d'un delta nécessite la convergence, pendant un temps assez long, de nombreux
paramètres : la charge alluviale du fleuve doit être importante (les deltas sont plus fréquents
aux latitudes basses et hautes, où l'érosion du continent est active) ; des deltas, comme celui
du Danube, en mer Noire, peuvent aussi se former quand les marées ou les houles sont faibles.
Lorsque ces conditions sont réunies, les sédiments du fleuve se déposent en avant de
l'embouchure, puis sont recouverts. Des chenaux22
sous-marins se développent, séparés par
des levées23
qui peu à peu émergent ; cette construction sous-marine provoque la formation
d'une barre sableuse à son avant, laquelle freine alors l'entraînement des matériaux. Les
chenaux se comblent et sont remplacés par d'autres, bientôt recouverts, et le delta émerge
ainsi progressivement. En avançant, les deltas isolent étangs et marécages.
Sous la mer, en avant de la marge deltaïque, le front deltaïque s'achève par un talus en pente
variable, de 1 à 10°, qui conduit au plateau continental.
Delta de l'Èbre
Archivo Fotografico Oronoz
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22
Passage étroit aménagé pour la navigation entre des terres, des écueils ou des hauts-fonds et conduisant
souvent du port vers la haute mer 23
Digue bordant un cours d'eau destinée à protéger ses rives des crues
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9
Delta du fleuve
M. Bertinetti/Photo Researchers, Inc.
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Delta du Mackenzie (Territoires du Nord-Ouest, Canada)
Le fleuve Mackenzie est situé dans le nord-ouest du Canada. Long de 1 120 km (4 241 km avec ses affluents),
le cours d'eau prend sa source dans le Grand Lac des Esclaves (dans le sud des Territoires du Nord-Ouest), puis
s'écoule vers le nord-ouest en direction de la baie du Mackenzie ; il se jette finalement dans la mer de Beaufort
par un vaste delta (dont on peut voir une partie sur la photographie).
John Foster/Masterfile
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Delta du Pô (Italie)
Le Pô forme à partir de la ville de Ferrare un grand delta (couvrant une superficie de plus de 400 km2) avant de
se jeter dans l'Adriatique. Celui-ci a avancé dans la mer de près de 25 km depuis l'époque romaine.
Archivio Zannier/Archivi Alinari
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10 IV- LES CONSTRUCTIONS CORALLIENNES
Des organismes vivants construisent par accumulation des reliefs sous-marins dans les mers
chaudes. Ces reliefs sont appelés récifs coralliens.
Encadrant des zones peu profondes, les récifs coralliens sont formés d'une accumulation
d'exosquelettes24
calciques25
de corail26
, d'algues rouges et de mollusques. Construits par
dépôts successifs donnant un aspect rocheux, ils s'élèvent de 1 à 100 cm par an et se
développent dans la zone intertropicale, là où la température de l'eau de surface n'est jamais
inférieure à 16 °C et où les eaux sont suffisamment claires pour laisser passer la lumière.
Colonie de coraux
Les polypes27 de corail, dont la plupart sont coloniaux, sécrètent un squelette externe, calcaire, qui forme sous
l’eau de magnifiques structures arborescentes rigides, elles-mêmes appelées corail.
Laurence Gould/Oxford Scientific Films
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24
Squelette situé à l'extérieur du corps (de certains invertébrés) Exemple : la carapace du crabe fait partie de son
exosquelette 25
Qui contient du calcium. 26
Classe d'invertébrés marins ayant pour caractéristique commune un squelette externe calcaire ou corné. Ce
squelette protecteur est souvent lui-même appelé « corail ». 27
Animal invertébré marin, en forme de tube fixé à sa base et portant des bras (ou tentacules) à son sommet,
correspondant à l'une des deux phases du cycle de vie des cnidaires, l'autre étant la phase méduse. Beaucoup de
cnidaires, tels que les hydres, les coraux et les anémones de mer, passent l'essentiel de leur vie sous cette forme
fixée.
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11
Corail Tubastrea aurea
Ce corail (Tubastrea aurea) aux polypes de couleur jaune-orangé vit sur la Grande Barrière de Corail, au large
de l'Australie, et dans la mer des Caraïbes.
Gregory G. Dimijian, M.D./Photo Researchers, Inc.
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À l'intérieur de ceux-ci se développent des algues unicellulaires sphériques appelées
zooxanthelles. Un squelette calcique, à la fois vivant et mort, contenant des algues
filamenteuses vertes, se trouve sous ces polypes et les entoure. Ces algues, avec d'autres
végétaux associés, constituent les producteurs primaires.
Certains récifs forment des îles élevées, taillées en marche d’escalier, qui témoignent de
soulèvements de la région : dès qu’ils sont exondés28
, les coraux meurent, et la mer y taille
des falaises.
Parfois, on trouve des plates-formes immergées profondément : ce sont encore des coraux,
morts à cause de la rapidité d’enfoncement du fond de l’océan ou de remontée du niveau
marin.
Mais, le plus souvent, on observe des coraux vivants accrochés aux continents et aux îles
volcaniques : ils forment des récifs-frangeants29
.
A quelque distance des côtes, une barrière30
, plus ou moins continue, limite les eaux vertes du
lagon31
et les eaux bleues des grandes profondeurs. Cette barrière paraît éloignée par suite de
l’ennoyage progressif de l’ensemble.
Si un enfoncement très lent fait disparaitre le pointement volcanique, qui très souvent sert de
support aux coraux, il ne subsiste plus que la couronne du récif-barrière entourant le lagon :
c’est un atoll32
.
28
Se découvrir en parlant d’une terre immergée. 29
Ils s'étendent sur une côte non-corallienne. 30
Les récifs-barrières se situent au large de la côte, dont ils sont séparés par un lagon ou un chenal. 31
Zone d'eau salée et peu profonde située au centre d'un atoll ou protégée de l'océan par un récif corallien 32
Les atolls (les plus répandus des édifices annulaires) sont des îles coralliennes formées généralement d'un récif
étroit en forme de fer à cheval et au milieu duquel se trouve un lagon peu profond
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Types de récifs
Les récifs sont frangeants lorsqu'ils longent la côte d'une île ou d'un continent, barrières lorsqu'ils se forment au
large des côtes et annulaires lorsqu'ils isolent un lagon. On distingue la partie interne de l'atoll (revers), la
partie externe (front) et la partie émergée (platier).
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CONCLUSION
L’action de la mer tend ainsi à régulariser les côtes : érosion des pointes et des caps,
comblement des baies et des golfes. Mais, ce travail est irrégulier dans le temps : une falaise
peut cesser de reculer (on parle de « falaise morte » si un cordon littoral l’isole de la mer) ; en
outre, les variations du niveau de la mer remettent constamment en question l’équilibre
atteint. En fait, la mer est un des agents d’érosion parmi les autres (glaciers, froid, vent, eaux
courantes) ; son action est restreinte à la plate-forme littorale qui n’est toujours pas observable
sur les cartes.
SOURCES :
- Géographie 2e
- « Littoral » in http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/littoral/66298
- "érosion." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.
- "littoral." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft Corporation, 2008.