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Agence Française de Développement Réalisation et gestion des forages équipés d’une pompe à motricité humaine en Afrique subsaharienne Ouvrage collectif coordonné par : • Karine Fouin, Agence Française de Développement division Eau et Assainissement [email protected] ou [email protected] • et le Programme Solidarité Eau [email protected] G UIDE MÉTHODOLOGIQUE septembre 2011

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Page 1: Agence Française de Développement septembre 2011 · de référence de l’ingénieur conseil du projet. Abstract Summary of the methodological guidebook: "Design, construction and

Agence Française de Développement

Réalisation et gestion des forages équipés d’une

pompe à motricité humaineen Afrique subsaharienne

Ouvrage collectif coordonné par :

• Karine Fouin, Agence Française de Développementdivision Eau et [email protected] ou [email protected]

• et le Programme Solidarité [email protected]

GUIDEMÉTHODOLOGIQUE

septembre 2011

Page 2: Agence Française de Développement septembre 2011 · de référence de l’ingénieur conseil du projet. Abstract Summary of the methodological guidebook: "Design, construction and

Introduction

Remerciements

L’Agence Française de Développement tient à exprimer ses vifs remerciements auxnombreux décideurs et experts qui ont contribué fondamentalement à la rédaction de ce guide en partageant leurs expériences de terrain.

Elle remercie également toute l’équipe du PS-Eau pour sa mission d’animation des échanges et de capitalisation des bonnes pratiques.

Enfin, l’Agence Française de Développement tient à remercier les bureaux Antea et Vergnet Hydro pour leur relecture approfondie du présent document.

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 3

Les Nations Unies ont inscrit en 2007 l’accès à l’eau potable et à l’assainissementau cœur des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Cet engagement seretrouve à travers l’objectif n° 7 : « Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentagede la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eaupotable ni à des services d’assainissement de base ». Au rythme actuel, l’Afriquesubsaharienne atteindra difficilement cet objectif : 330 millions de personnesn’ont toujours pas accès à un approvisionnement en eau potable. La grandemajorité d’entre elles vit en zones rurales.

Dans ces zones, les forages et les puits équipés d’une pompe à motricité humaineconstituent les principaux modes d’approvisionnement en eau potable. Suite auxsécheresses des années 1970, les financements internationaux se sont multipliés :différents types de pompes ont été installés et les modes de mise en œuvre desprojets se sont diversifiés. Les approches quantitatives ont été privilégiées, souventau détriment des diligences sociales et économiques nécessaires à la durabilité desinvestissements. Il en résulte des ouvrages de qualité insuffisante et des modes degestion du service non pérennes.

Le présent guide vise à capitaliser les enseignements tirés de vingt ans de finan -cement de projets d’hydraulique villageoise, notamment par l’AFD. L’analyse ciblela réalisation et la gestion des forages équipés d’une pompe à motricité humaineen Afriques subsaharienne. Le guide valorise les bonnes pratiques et souligne leserreurs constatées. Ces éléments permettront aux décideurs des pays en déve lop -pement, à leurs partenaires techniques et financiers et aux bureaux d’ingénierietechnique et sociale de mieux concevoir des programmes d’hydraulique villageoiserépondant à la demande des bénéficiaires et de mettre en place des modes degestion adaptés.

Dov Zerah

Préface

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RésuméEn Afrique subsaharienne, les principaux modes d’approvisionnement en eau potable en milieu ruralsont les puits protégés et les forages équipés d’une pompe à motricité humaine. Pour viser les Objec -tifs du Millénaire pour le Développement, des efforts doivent être faits pour augmenter le rythmede réalisation des ouvrages hydrauliques, mais aussi pour mettre en place des systèmes de gestiondes points d’eau améliorés plus performants et durables.

Après un rappel des principales caractéristiques des pompes à motricité humaine et des principauxfacteurs déterminant la pérennité des points d’eau améliorés, le présent guide abordera successivementles principales composantes d’un programme d’hydraulique villageoise : la mobilisation sociale desusagers, l’implantation des points d’eau, l’exécution des forages et le captage des nappes, la fournitureet la pose des pompes à motricité humaine, l’aménagement des points d’eau, la formation desacteurs, et enfin la promotion des comportements hygiéniques. Certaines de ces activités sont àmettre en œuvre de façon concomitante.

En annexe, le lecteur trouvera des éléments clés devant figurer dans les termes de référence duconsultant en charge de l’étude de faisabilité d’un projet d’hydraulique villageoise et dans les termesde référence de l’ingénieur conseil du projet.

AbstractSummary of the methodological guidebook: "Design, construction and management of wellswith human-powered pumps in Sub-Saharan Africa"

Covered wells and boreholes, equipped with a human-powered pump, supply most drinking water in the ruralenvironment of Sub-Saharan Africa. To satisfy the Millennium Development Goals, the rhythm of creatinghydraulic structures should be accelerated, but it will be equally necessary to set up more successful andsustainable management systems for such improved water-supply points.

The present guidebook starts with a reminder of the main characteristics of human-powered pumps and of theprincipal factors determining the durability of improved water points, followed by successive descriptions of themain components of a water-supply programme to villages. These include: the social mobilization of the users,the siting of the water points, the drilling of wells and the tapping of aquifers, the supply and installation of hu-man-powered pumps, the development of the water points, the training of users, and, finally, the promotion ofhygienic behaviour. Some of these activities will be concomitant. In an appendix, the reader finds the keyelements that should be included in the terms of reference for the consultant in charge of a feasibility study fora village-water-supply project, and in those for the engineer supervising the project.

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne4

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 5

sommaire

7 Introduction

11 1. Cadrage d'un projet

11 Les particularités d’une pompe à motricité humaine12 Facteurs déterminants de la pérennité du point d'eau15 Eau et santé15 Articulation entre les phases du projet

16 2. Mobilisation sociale et modalités de participation au projet

16 Décider en connaissance de cause17 Contribution financière des populations

20 e Idées à retenir

22 3. Implantation des points d’eau

22 Les recherches bibliographiques22 Les investigations géologiques et hydrogéologiques de terrain23 La prospection géophysique

25 e Idées à retenir

28 4. Exécution des forages et captage des nappes

28 Les pratiques d’exécution des travaux de foration à moindre coût29 Exécution des travaux de foration30 Tubage du forage et son développement32 La qualité de l’eau33 Quelques notions de coût d’un forage

34 e Idées à retenir

35 5. Fourniture et pose des pompes à motricité humaine

35 Choix du modèle de pompe à motricité humaine38 Une question de qualité39 La passation de marché pour la fourniture de la pompe à motricité humaine39 La pose de la pompe40 Quelques notions de coût d’une pompe à motricité humaine

41 e Idées à retenir u

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne6

Sommaire

42 6. Aménagement des points d’eau

42 Modèles de superstructures

44 e Idées à retenir

45 7. Gestion des points d'eau

45 Les différentes organisations de la gestion des points d’eau47 La structure de gestion des points d’eau du village48 Le prix de l’eau et les modalités de paiement50 La formation des gestionnaires et prestataires

56 e Idées à retenir

58 8. Promotion de comportements hygiéniques

59 Une préoccupation disproportionnée pour la propreté de l’abord du point d'eau

59 Les techniques participatives ne peuvent compenser une démarche dirigiste60 Conséquences pour l’animation

60 e Idées à retenir

62 9. Conclusion

63 Animation64 Artisans réparateurs et dépositaires de pièces détachées64 Vers de nouveaux montages pour la mise en œuvre des projets

d’hydraulique villageoise

67 Annexes

68 1. Normes pour aciers galvanisés et aciers inoxydables

69 2. Eléments de termes de références : 1) du consultant en charge de l’étude de faisabilité ; 2) de l’ingénieur-conseil du projet

84 Références bibliographiques

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Les ressources en eau souterraine, provenant desystèmes aquifères plus ou moins profonds, consti-tuent le principal mode d’approvisionnement eneau des populations rurales d’Afrique. La répartitiontrès inégale de ces ressources (dans l’espace –selon le contexte hydrogéologique - et dans letemps – variations annuelles et saisonnières im-portantes) et parfois leur grande rareté sont l’undes drames du Sahel, dont la ceinture s’étend,d’ouest en est, de l’Atlantique à la mer Rouge, enpassant par la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, leBurkina, le Niger, le Tchad et le Soudan.

En Afrique subsaharienne (qui regroupe lesrégions d’Afrique de l'Est, d’Afrique australe,d’Afrique de l'Ouest et d’Afrique centrale), lesprincipaux points d’eau traditionnels dans denombreuses zones rurales sont de petits étangsou marigots et des puits non protégés. La con -sommation d’eau provenant de ces sites, géné-ralement pollués et souvent temporaires (sourcesasséchées en période sèche), est source de ma-ladies, notamment diarrhéiques.

Pour assurer un approvisionnement pérenne eneau, les autorités des pays d’Afrique subsaharien -ne réalisent depuis plusieurs décennies des projetsd’hydraulique villageoise, avec des tech nologiesde pompage très variées pour extraire l’eau sou-terraine. On distingue les systèmes de pompageselon leur source d’énergie :– à motricité humaine (pompes manuelles ou àpédales) ;

– thermique (groupe électrogène) ;

– photovoltaïque ;

– mixte ;

– électrique ;

– éollien.

L’utilisation des pompes à motricité humaineest largement diffusée pour équiper les forageset les puits cimentés1, permettant de disposerd’un point d’eau potable (sous réserve desanalyses physico-chimiques) et pérenne (sousréserve d’un entretien régulier de la pompe) auniveau du village. Ce sont les systèmes de pompageles plus courants en Afrique subsaharienne, mêmesi les taux d’accès sont très variables d’un villageà l’autre.

L’Afrique subsaharienne est la région du mondequi rencontre le plus de difficultés à accroîtrel’utilisation de points d’eau améliorés. En 2008,en Afrique subsaharienne, le taux de desserteen eau potable pour le milieu rural était de47%2. Et, pour plus d’un quart de la populationdans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, lacollecte de l’eau (à un point d’eau dit « amé-lioré »3) prend plus d’une demi-heure par voyagealler-retour4. Or les recherches montrent queceux qui passent plus d’une demi-heure, aller-retour, par voyage, pour alimenter leur familleen eau, réduisent progressivement les quantitéscollectées et finissent même par ne plus couvrir

Introduction

1. Catégorie des points d’eau dits « modernes » selon la définitionde l’Organisation mondiale de la santé et de l’Unicef, Progrès enmatière d’assainissement et d’alimentation en eau potable, rapport2010.

2. Progrès en matière d’assainissement et d’alimentation en eaupotable, Organisation Mondiale de et Unicef, rapport 2010.

3. Selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé et del’Unicef, Progrès en matière d’assainissement et d’alimentation eneau potable, rapport 2010 : « robinets ou bornes-fontaines publics,puits tubulaires ou forages, puits protégés, sources protégées ou col-lecte des eaux de pluie » ou « raccordement de la famille à un réseaud’adduction d’eau avec branchement dans l’habitation, la parcelle oula cour de l’usager ».

4. Progrès en matière d’assainissement et d’alimentation en eaupotable, Organisation mondiale de la santé et Unicef, rapport 2010.

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne8

la totalité des besoins5.

Les Objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD) visent, entre autres, à réduire de moitié,entre 2007 et 2015, la proportion de la populationqui n’a pas d’accès durable à de l’eau potable.

Pour être sur la route de réalisation des OMDpour l’eau potable, l'Afrique subsaharienne devraconstruire presque 43 000 points d’eau par an surla période 2007-2015 (soit un total de plus de385 000 forages7). Dans beaucoup de pays, celanécessite de doubler le rythme actuel de réalisa-tion de forages dotés d’une pompe à motricitéhumaine ou de puits cimentés, mais aussi, de met-tre en place des systèmes de gestion des pointsd’eau plus performants et durables. Dorénavant,il s'agit donc de réaliser des points d’eau plus viteet mieux, tout en veillant à leur pérennité et à unréel impact sur le plan sanitaire.

Il est donc opportun de capitaliser les enseigne-ments et bonnes pratiques issus des expériencesde terrain. A cet effet, l’Agence française deDéveloppement (AFD) a initié une étude visantà préciser les prescriptions techniques pour la

réalisation de forages équipés d’unepompe à mot ricité humaine au vu desprincipaux enseignements des vingt der-nières années. Il ne s’agit pas de réécrireles stratégies sectorielles mais de valori-ser les démarches qui ont fait leurspreuves, celles qui paraissent promet-teuses et de mettre en exergue leserreurs basiques. Ce document présenteles informations, données ou méthodesà préconiser et celles qui sont catégori-quement à exclure en raison de leurmanque de pertinence, des biais qu'ellessont susceptibles de générer, ou encoredes surcoûts inutiles dans le contexte del'hydraulique villageoise.

Bien que ce guide vise plus à capitaliser surles projets de réalisation des forages équipés

d’une pompe à motricité humaine que sur lesprojets de réhabilitation desdites pompes ou deréalisation de puits modernes, le lecteur y trouverade nombreux éléments opérationnels égalementutiles pour ces sujets (notamment sur les mé-thodes d’animation).

Les expériences analysées sont principalementissues de projets réalisés en milieu rural dansdes pays d’Afrique subsaharienne. Néanmoins,les enseignements tirés de ces expériences peuventavoir une portée bien plus importante en termegéographique. Certains contextes particuliersdemanderaient cependant l’élaboration d’unautre guide (par exemple pour l’Asie en raisonde ses caractéristiques propres en termes dedensité de population, d’organisation sociale,

5. Hutton G, Haller L, Evaluations of the cost and benefits of waterand sanitation improvements at the global level. Genève, Organisa-tion mondiale de la santé, 2004.

6. Atteindre l’OMD relatif à l’eau potable et à l’assainissement, leDéfi urbain et rural de la Décennie, Organisation mondiale de la santéet Unicef, 2007.

7. Unicef, 2009.

� Tendance 2005-2015 de la desserteen eau en Afrique subsaharienne

L’Afrique subsaharienne reste la région où la situation demeure la plus préoccupante : malgréune progression de 7 % de l’appro vi sionne ment eneau amélioré entre 1990 et 2004, le nombre effectifde personnes qui restent privées d’accès à l’eaupotable a aug menté de 60 millions. L’évolutionactuelle de la couverture indique que, d’ici à 2015, le nombre de personnes non desser vies vaaugmenter de 47 millions dans cette région.

Source : Organisation Mondiale de la Santé et Unicef, 2007. 6

Introduction

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

Introduction

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de développement du tissu industriel, d’électri-fication, etc.).

Pour produire le présent guide, l’Agence françaisede Développement a confié en 2005 la réalisationd’une première analyse au Programme SolidaritéEau (pS-Eau). A cette fin, le pS-Eau a consultéune vingtaine d’experts en 2006. A chacun ontété adressés des questionnaires composés dequelques questions fermées et d’une questionouverte.

La consultation a porté sur :

• les études d’implantation des points d’eau ;

• les travaux de foration ;

• la fourniture et la pose des pompes et l’amé-nagement du point d’eau ;

• la préparation au jeu d’acteurs pour la gestiondu point d’eau et le service après-vente ;

• la participation à la réalisation du projet ;

• la promotion de l’hygiène.

Le guide méthodologique issu de ce processusde concertation a ensuite été approfondie et ac-tualisée en 2010 par l’Agence française de Dé-veloppement, avec l’appui des bureaux Antea etVergnet-Hydro. Certaines références datant de2004 à 2006 ont été maintenues dans le textedu fait de leur caractère intemporel. D’autres,

en particulier au Tchad, ont été mises à jour, no-tamment avec le concours du bureau d’étudesIgip-Burgeap.

Une note pratique à l’attention des responsablesde projets est annexée au présent document.Elle présente des éléments de termes de référencei) du consultant en charge de l’étude de faisabilitéet ii) de l’ingénieur-conseil du projet (intégrantles volets mobilisation sociale, formation et tra-vaux).

Bien que l’exercice visait à aboutir à l’élaborationun guide le plus opérationnel possible, il connaîtdes limites :

• les questionnaires étaient succincts ; les expertsavaient peu de marges pour faire valoir leurspréoccupations. Il ne s’agit donc pas d’un son-dage, ni d’une enquête. Il en résulte que certainspoints n’ont pas été traités. Par exemple, lesquestions liées au fonçage de puits cimentés àgrand diamètre et à leur aménagement n’ont pasété abordées.

• le présent guide catégorise les points discutésavec les experts selon qu'ils font l'objet, ou non,d'un consensus. Cette approche peut parfois êtrelimitative, mais elle permet néanmoins de re-centrer et faciliter les débats sur des énoncésprécis.

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Cette partie vise à rappeler quelques notions (particularités d’une pompe à motricité humaine etfacteurs déterminants de sa pérennité, rapport eau et santé) indispensables pour identifier lescomposantes d’un projet d’hydraulique villageoise.

Pour contribuer à ses objectifs, « une meilleure qualité de vie pour l’ensemble de la population » et plusspécifiquement « la réduction de la mortalité infantile liée aux diarrhées endémiques », le projet doitclairement afficher les résultats qui en sont attendus :

a. des points d’eau potable pérennes sont situés à proximité des domiciles ;

b. les acteurs en charge de la gestion et de la maintenance des points d’eau accomplissent correcte-ment leurs rôles ;

c. les usagers utilisent une eau saine et en quantité suffisante pour leurs besoins hygiéniques de base.

11Guide méthodologique

e Le cadrage d'un projet d’hydraulique villageoise

1. Les particularités d’une pompe à motricité humaine

Outre le fait que les pompes à motricité humaineutilisent une source d’énergie humaine (pompesmanuelles ou à pédales), elles ont comme prin-cipales caractéristiques :

• un faible coût d’investissement ;

• une « facilité » d’installation et de maintenance ;

• une profondeur d’installation limitée ;

• une durée de vie assez longue estimée enmoyenne à 30 ans (mais variable selon les four-nisseurs) ;

• un débit d’exploitation limité qui ne permet dedélivrer qu’une quantité limitée d’eau ;

• une bonne protection de la ressource si l’ou-vrage est bien exécuté.

La majorité des pompes à motricité humaine sontdes pompes volumétriques à piston im mergé et

commandées par une tringlerie mécanique ouhydraulique (cas de la baudruche hydrauliqueVegnet-Hydro).

Forage équipé d'une pompe à motricitéhumaine.

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Certaines sont capables de refouler l’eau surune hauteur de plus de 60 m (la partie 5.1apporte plus d’éléments pouvant orienter lechoix d’un modèle).

Les autorités des pays définissent des tauxd’accès à l’eau potable sur la base d’un calculqui prend en compte le nombre d’habitantspar pompe à motricité humaine et la distancequi sépare le point d’eau du domicile del’utilisateur final.

12 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

� Exemples de bases de calcul des taux d’accès à l’eau potable en milieu rural

• Au Mali : «Un point d’eau moderne pour 400personnes disposant de 20 litres par jour. »

• Au Burkina Faso : «Un point d'eau moderne pour 300 personnes disposant de 20 litres par jour, à une distance de 1000 m au maximum de leurhabitation. »

2. Facteurs déterminants de la pérennité du point d'eau

L’expérience montre que la pérennité du pointd'eau dépend essentiellement de quatre fac-teurs :

• la demande solvable des usagers ;

• la réalisation du forage et l’installation de lapompe dans les règles de l’art ;

• une gestion responsable du point d’eau ;

• un service après-vente réactif et perfor-mant.

Une demande solvable des usagers

La demande solvable dépend de la qualité duservice et de l’eau en comparaison avec lescaractéristiques que présentent les sourcesd’eau alternatives :

• la qualité du service est surtout considéréedu point de vue de la proximité du pointd'eau, du temps d'attente au point d’eau (quidépend du débit de la pompe et du nombred'usagers qui l’utilisent) et de la facilité d'uti-lisation de l'installation ;

� Exemple au Tchad de forages équipés d’une pompe à motricitéhumaine et abandonnés

En 2006, une étude-bilan de plusieurs projets de bailleurs de fonds exécutés en 2003-2004 (G. Lafortune8) dressait un bilan négatif du fonc -tionnement des pompes à motricité humaine duTchad, pour des réalisations datant de 5 à 15 ans. Si 80 % des villages disposaient d’une caisse « eau »gérée par le Comité de Gestion du Point d’Eau et alimentée par cotisa tion (53 % des cas), par lavente de l’eau à la consommation (39 % des cas) ou par cotisation en cas de panne (8 % des cas),dans l’ensemble des cas, le montant disponible auniveau de la caisse était insuffisant pour faire faceaux réparations.

Toutefois, l’inventaire des ouvrages hydrauliques encours en 2010-2011, montre qu’un forage en panneest d’abord abandonné parce que la popu lationdispose de solutions alternatives pour accéder àl’eau (comme dans le sud du Tchad). Dans lesrégions où l’eau est rare, ou diffi cile d’accès etcoûteuse (Est, Kanem, Bahr El Gaze), les villa geoispaient la réparation (cotisation à la panne) même sila caisse est vide au jour de la panne. 8. Etude bilan des programmes d’hydraulique villageoise

effectuée au Tchad en 2006 et cofinancée par le Pnud (pro-gramme Gedel) et l’AFD.

eMobilisation sociale et participation au projet

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• la qualité de l'eau est appréciée par les usagerspour son goût et sa clarté9. Généralement laperception des risques sanitaires joue peu sur lechoix de créer un nouveau point d'eau (saufdans les localités qui ont connu le choléra ou lever de Guinée). Mais cette perception peut êtreamenée à évoluer suite à des actions de sensibi-lisation, motivant alors les usagers à utiliser lenouveau point d'eau. Une fois le choix du pointd'eau effectué, la quantité d'eau utilisée dépendraà la fois de son prix de vente et des modalités depaiement.

La contribution financière des populations auprojet n’est pas nécessairement un indicateurd’une réelle demande solvable (voir partie 2.2).

La réalisation du forage et l’installation de la pompe dans les règles de l’art

La pérennité d’un forage équipé d’une pompe àmotricité humaine dépend tout d’abord de laqualité de la réalisation du forage. Le forage

doit être réalisé dans les règles de l’art et équipéde façon à satisfaire une augmentation de la po-pulation si son débit le permet (voir partie 5).Ensuite, le type de la pompe à motricité humainedoit répondre aux attentes de la population etsa qualité doit être satisfaisante afin que lespannes soient les moins fréquentes possibles(voir partie 5).

Une gestion responsable du point d’eau

La gestion d'un point d’eau dépend de quatrefacteurs :

• Le leadership de l’autorité villageoise dépendà la fois du respect inspiré par la chefferie tradi-tionnelle mais aussi de sa volonté d'améliorerles conditions de vie du village.

• Les pouvoirs publics sont l’Etat et les collecti-vités territoriales. Le maire – si les compétencesen matière d’eau et les ouvrages hydrauliques luiont été transférés – assure un rôle de maitred’ouvrage. Des assistants à maitrises d’ouvrages(Etat ou structures privées) peuvent permettreau maire d’acquérir plus rapidement des capaci-tés de gestion des points d’eau.

13Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

Plus de 30 000 pompes à motricité humaine existentau Burkina Faso et leur taux de panne est de 23 %(16 % en panne et 7 % abandonnées).

Les principaux problèmes rencontrés dans la gestiondes pompes à motricité humaine sont :• le manque d’argent pour assurer la réparation encas de panne ;• une contribution financière des usagersuniquement en cas de panne et donc des pannessouvent longues ;• l’absence de maintenance préventive des ouvra ges

qui se détériorent et qui doivent être remplacés,alors qu’une pompe pourrait avoir une durée de vieillimitée si la maintenance était assurée de façonrégulière et que les pièces usées étaient remplacées àtemps. Cette absence de maintenance préventive aégalement l’inconvénient de renchérir le coût desréparations ;• le manque de transparence dans la gestion par les comités de points d’eau puisqu’il n’y a pas decontrôle.

Source : Antea, 2006

9. C'est-à-dire l'absence de couleur (exemple : comme le rougeprovenant des éléments ferreux), et non pas la potabilité.

�Descriptif des forages en panne au Burkina Faso

eMobilisation sociale et participation au projet

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• Les membres de la structure de gestion10

doivent se montrer responsables (reconnais-sent l'intérêt de la maintenance préventive,de la salubrité du point d'eau) et capables derendre compte (restituer les états des re -cettes et dépenses, sécuriser l'épargne, etc.).

• La cohésion sociale du village peut s'avérerun facteur déterminant. Si la cohésion socialeest forte, les règles d'utilisation (comme lepaiement de l'eau) sont mieux respectées. Ily a un risque qu’elles ne le soient pas s'il y ades conflits entre sous-groupes du village(conflits entre grandes familles, générations,autochtones et nouveaux arrivants, castesou ethnies, etc.).

Un service après-vente réactif et performant

Aux yeux des usagers, la qualité d’un serviceaprès-vente se mesure avant tout au sa-voir-faire de l’artisan-réparateur, à sa réac-tivité et au rapport qualité/prix de sa pres-tation :

• l’artisan-réparateur doit être tout sim-plement capable de réparer une pompe,et de veiller à son entretien préventif. Sonsavoir-faire s’avère primordial. Son savoir-être (ses relations avec les usagers) s’avèreégalement, très souvent, être à la base desrelations de confiance qu’il bâtira avec lesusagers ;

• les facteurs qui déterminent la réactivitéde l'artisan-réparateur sont : son mode dedéplacement (par rapport à l'étendue duterritoire qu'il a à couvrir), la disponibilitédes pièces détachées et la certitude d’êtrerémunéré pour la tâche accomplie.

14 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

Une association des usagers de l’eau (une couleur par groupe de représentants des quartiers duvillage) discutant avec les autorités communales au Burkina Faso. Source : Support visuel du Programme d’Appli cation de la Réforme, Burkina Faso, 2004-2009.

10. Souvent appelée Comité de Gestion des Points d’eau ouComité de Point d’Eau mais parfois Associations d’Usagersde l’Eau, avec des différences sensibles en terme de compo-sition et d’organisation.

� L'exemple d'un échec en Guinée

En Guinée, en 1998, à l’issue de quatre projets financés par l’Agence française de Développement, 1661 pompes à motricité humaine ont été installées,85 artisans-réparateurs ont été formés et huit dépôtsde pièces de rechange ont été ouverts. Quelques an-nées plus tard, plus de 80 % des pompes fonction-nent, le réseau d’artisans-réparateurs semble opérationnel et les magasins sont régulièrement approvisionnés.

En revanche, les comites de gestion des points d’eau ne semblent pas assumer le rôle qui leur a été dévoluet la majorité des artisans-réparateurs sont motivéspar le sentiment qu’ils ont d’accomplir un devoir plutôt que par celui d’exercer un nouveau métier.Pour les usagers, le retour aux points d’eau tradition-nels en saison des pluies est quasi systématique. Trèsclairement, les objectifs en termes (i) de responsabili-sation des populations et (ii) de santé n’ont pas étéatteints.

Source : Evaluation rétrospective des projetsd’hydraulique villageoise réalisés en Guinée, 1998

eMobilisation sociale et participation au projet

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3. Eau et santé

Les études épidémiologiques démontrent clai-rement que l’accès à 25 litres d’eau potable parjour et par personne a une incidence directe surle taux de prévalence du choléra, de la dracun-culose et de certains parasites intestinaux. Aussi,c'est le lavage des mains (avant de manger etaprès défécation) qui réduit significativementl'incidence des diarrhées endémiques (souventfatales pour les enfants de moins de cinq ans).Par ailleurs, le lavage du visage et des yeux réduit

l'incidence de la conjonctivite. Le fait de se laverrégulièrement et de maintenir propre sa cuisineet plus largement son habitation, nécessite unequantité suffisante d'eau propre.

Les facteurs qui motivent les usagers pour seprocurer la quantité d’eau nécessaire aux mesuresd'hygiènes sont essentiellement la distance quisépare le point d'eau du ménage (proximité) etle temps d'attente au point d'eau.

15Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

Les facteurs déterminants de la pérennitédes équipements et de l’amélioration desconditions sanitaires sont à prendre en compteà chacun des temps forts qui jalonnent lamise en œuvre d’un projet d’hydraulique vil-lageoise, en l'occurrence :

a. la mobilisation sociale (partie 2) ;

b. l'implantation des points d'eau (partie 3) ;

c. l’exécution des forages et le captage desnappes (partie 4) ;

d. la fourniture et la pose des pompes à motri-cité humaine (partie 5) ;

e. l'aménagement des points d'eau (partie 6) ;

f. la formation des acteurs (partie 7) ;

g. la promotion des comportements hygié-niques (partie 8).

Les liens existants entre les étapes du projetet les facteurs déterminants de la pérennitédes équipements et des gains sanitaires (nu-mérotés de a à g) sont multiples.

4. Articulation entre les phases d’un projet d’hydraulique villageoise

Mise en œuvre du projet a b c d e f g

Facteurs déterminants

Proximité du point d’eau s s s

Durée d'attente au point d’eau s s s

Risques sanitaires s s s s s�

Prix de vente de l’eau s s s s s

Modalité de paiement de l’eau s s

Leadership du village s s s

Capacité de la structure de gestion s s

Cohésion sociale du village� s s s

Savoir faire de l'artisan-réparateur s s

Réactivité de l'artisan-réparateur s s

Disponibilité des pièces détachées s s

Tableau 1. Liens entre les étapes de la mise en œuvre d’un projet d’hydraulique villageoise et facteurs déterminants de la pérennité des équipements et des gains sanitaires.

eMobilisation sociale et participation au projet

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rMobilisation sociale et modalités

de participation au projet

1. Décider en connaissance de cause

Pour que les usagers et les responsables locauxpuissent accepter de participer au projet enconnaissance de cause, l’équipe chargée de lamobilisation sociale est appelée à informer lesresponsables villageois :

• des options techniques possibles dans leurlocalité en fonction de la nature de la ressourceen eau et de la population à desservir, tout ens’alignant sur les normes techniques existantesdans la politique nationale sectorielle le caséchéant ;

• des coûts des réalisations et du montant de lacontribution financière des populations ;

• des frais récurrents qui sont entièrement à lacharge des usagers et du "prix de l’eau" qui endécoule ;

• des modalités de paiement possibles (paiementau volume ou cotisation forfaitaire périodique) ;

• de la clé de répartition des coûts de renouvel-lement entre le village et la puissance publique(Etat et collectivités territoriales).

Ce travail consiste essentiellement à transmettreet expliquer aux usagers les renseignements etles données issus des études technico-écono-miques préliminaires, notamment le compted'exploitation prévisionnel et le montant desprovisions annuelles pour le renouvellement del’équipement de pompage. Les données transmisessont spécifiques à chaque contexte (typed’exhaure, profondeur, qualité de l’eau, etc.).

L'exercice ne doit pas susciter des attentes irréa-listes par rapport au prix de l'eau, ni engendrerune "négociation malsaine" avec les représentantscommunautaires.

Malheureusement les résultats ne sont pas tou-jours à la hauteur des attentes. Par exemple :

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne16

La "mobilisation sociale" vise à (i) informer lapopulation, les responsables villageois et les pou-voirs publics de l’existence du projet et des condi-tions pour en bénéficier et (ii) les impliquer pourfaire émerger une demande solvable sur la based’un choix informé.

Cette étape est déterminante pour atteindrecertaines conditions de pérennité du point d’eauprésentées à la partie 1.2 : une demande solvable

des usagers, une gestion responsable du pointd’eau et un service après-vente réactif et per-formant. La participation des populations et res-ponsables villageois à un projet se traduit tropsouvent seulement par le fait de choisir un typed’équipement (puits cimentés, pompe à motricitéhumaine, etc.), d’apporter une contribution fi-nancière et de s’engager à recouvrer les coûtsd’exploitation.

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• la chefferie ou l’autorité territoriale peuventdécider d’adhérer au projet sans connaître/com-prendre les frais récurrents qui seront à la chargedes usagers ;• l’accompagnement du projet consiste trop sou -vent à récupérer la contribution financière du vil-lage plutôt qu’à former et suivre le travail de lastructure de gestion (cf. partie 2.2) ;• la diversité des opinions, sur un même sujet,entre les différents groupes cibles démontre àquel point les messages véhiculés par les animateursne sont pas bien compris par la communauté.

Souvent la démarche du projet se limite à vérifierque, parmi un ensemble de localités retenues à

priori, les usagers sont réellement demandeursd’un point d’eau amélioré qu’ils acceptent deprendre en charge. Cela s’explique en partie parle nombre très limité de solutions techniquespour un lieu donné. En effet, même si un villagepréfère un puits à grand diamètre à un forageéquipé d’une pompe à motricité humaine (carplus facile à utiliser et à entretenir et mieuxadapté à des usages multiples), les « projets » nesatisfont pas toujours leur demande et les « in-citent » à accepter un forage doté d’une pompeà motricité humaine pour des raisons de santépublique (l’eau du forage est moins susceptibled’être polluée).

2. Contribution financière des populations

Un apport financier de la part des usagers estsouvent un prérequis au déclenchement de l’in-vestissement public. Parfois, une contributionfinancière peut être demandée à la collectivitéterritoriale et non aux usagers, mais au final,c’est toujours les usagers qui la payent. Le montantn’est pas déter minant puisqu’il n’est en généralpas in dis pensable à l’équilibre financier du projet.Le montant est rarement utilisé pour le finance-ment des investissements mais souvent pour ali-menter une caisse d’entretien et de maintenancede la pompe à motricité humaine installée etparfois pour le suivi-post projet.

Les contributions financières des populations sonten principe destinées à financer les travaux. Des fac-teurs limitent l’application de ce principe :

– il y a parfois des incertitudes sur les montants quiseront réellement perçus ;

– les contributions sont réunies progressivement, aufur et à mesure de l’avancement de l’animation et destravaux et même après ; il est donc difficile d’envisagerqu’elles puissent financer les entreprises ;

– le dispositif comptable ne permet pas toujours l’ap-provisionnement des contributions sur un compte

commun servant à recevoir les financements et àpayer les prestataires ou entreprises.

Selon les projets, les modalités de dépôt des fondsvarient : sur un compte projet, sur un compte trésor,ou sur autant de comptes de caisses bancaires deproximité qu’il existe de structures de gestion.

Source : Rapport de capitalisation du Programme d’applicationde la réforme, Burkina Faso, mai 2010

D’une manière générale, les contributions finan-cières demandées sont le plus souvent forfai -taires (de l’ordre de 2 à 5 % au maximum ducoût de l’investissement) et définies par la poli-tique nationale sectorielle. Elles ne sont généra-lement pas différenciées par des orientationspolitiques (par exemple pour favoriser des zonesdéshéritées ou un type d’ouvrage préférentiel).

En pratique, au village, il semble qu’inévitable-ment l’animation se focalise sur la collecte de lacontribution financière. Sont relégués au secondplan les aspects suivants :

• le montant annuel des frais récurrents à recou-vrer sur le « prix de l’eau » pour chacune desoptions techniques possibles ;

rMobilisation sociale et participation au projet

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 17

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18 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

rMobilisation sociale et participation au projet

Modalités de participation Avantages et inconvénients

L’achat de la pompe se fait par le village auprès du revendeur depièces détachées.

Risque que les forages ne soient pas équipés.

Pompe répondant au souhait des populationsmais pas nécessairement au meilleur rapportqualité-coût.

Pour les fournisseurs de pompes, cetteprocédure impose un rythme aléatoire de posedes pompes et donc du paiement associé à laréception provisoire.

La structure de gestion reçoit un carnet de bons d’achats, àutiliser auprès de l’artisan-réparateur ou du distributeur depièces détachées, en contrepartie de la contribution financière.Le montant du carnet varie d’une valeur de 80 000 Fcfa à 100 000 Fcfa.

Ce système appliqué autrefois au Tchad, n’apas fait ses preuves car dans plus de 25 % descas, le bon n’a pas été reconnu par l’artisan-réparateur ou le revendeur de piècesdétachées.

Dans l’est du Tchad, les 150 000 Fcfa de la participation initialesont répartis de la manière suivante :

– 25 000 Fcfa pour rémunérer l’artisan-réparateur qui installe lapompe en présence du fournisseur ;

– 25 000 Fcfa remis à l’Association d’Usagers de l’Eau lors de la formation à la gestion

– 45 000 Fcfa servent à financer le kit de pièces détachées ;– 20 000 Fcfa pour les visites d’entretien (2 fois par an) ;– 20 000 Fcfa pour les deux premiers mois de salaires dufontainier (10 000 Fcfa/mois) ;

– 15 000 Fcfa pour le fond de caisse.

L’utilisation de la participation initiale esttransparente pour l’Association des usagers del’Eau. A chaque étape de l’animationcorrespond une utilisation d’une partie de laparticipation initiale.

De plus, un kit de pièces détachées estdisponible sur place.

Le montant de la contribution villageoise est affecté au suivi post-projet.

Le cas de référence est celui du Servicenational d’aménagement des points d’eau(Snape) qui est fortement soutenu par l'Unicefen Guinée : le suivi post-projet est assuré par leSnape, une entité publique à autonomiefinancière. Au Burkina, dans le cadre d’unprojet d’hydraulique villageoise surfinancement AFD, les contributions villageoisesont permis la prise en charge d’un consultantpour un suivi post projet.

Affectation de la contribution financière à la mise en réseau desacteurs de la maintenance : – pose pompe : 25 000 Fcfa ; – formation bureau : 25 000 Fcfa ; – 2 visites de maintenance préventive + kit pièces d’usures : 25 000 Fcfa ;

– acquisition d’une pièce vitale pour la pompe : 75 000 Fcfa.

L’argent est utilisé pour des paiementsconcrets de prestations qui font vivre lesrelations prestataires-clients entre les acteurspost-projet.

Tableau 2. Exemples de contributions financières des populations à un projet.

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19Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

rMobilisation sociale et participation au projet

• les modalités de paiement de l’eau (paiementau volume ou cotisation forfaitaire périodique) ;

• la clé de répartition qui définit la part qui in-combe aux usagers pour le renouvellement deséquipements et la part revenant à la puissancepublique (Etat et collectivités territoriales).

Le fait qu’un village s’acquitte de sa contributioninitiale n’est pas nécessairement un indicateurd’une réelle demande solvable de la part desusagers car c’est souvent un notable, un migrantou un petit groupe d’individus qui s’acquitte dela somme demandée. Les ingénieurs-conseils de-vraient renforcer leur capacité d’analyse de lademande et leur créativité en la matière.

Le fait qu’un groupement villageois ne parviennepas à mobiliser la contribution initiale illustreson incapacité à mobiliser des montants impor-tants ou son refus de participer au projet (maisn’informe pas sur la solvabilité des ménages carles plus pauvres, par exemple, ayant une dispo-nibilité monétaire réduite peuvent être capablesde payer des petits montants quotidiennement).

Les moyens nécessaires pour récupérer et comp-tabiliser la somme convenue auprès des villagessont importants et cette activité est consomma-trice de temps. Certains projets ont passé plusde temps à relancer les usagers pour rassemblerles contributions financières des populationscibles qu’ils en ont consacré au renforcementdes capacités des structures de gestion à gérerl’équipement collectif.

La mobilisation de la contribution financière auxinvestissements auprès des villages, le suivi desdépôts sur des comptes, les remboursements destrop-versés sont des opérations coûteuses en termede mobilisation de ressources humaines.

Pour mobiliser le montant des contributions, la plu-part des villages activent leur réseau de relations ouutilisent une épargne existante. Il est très rare qu’ilsprocèdent à la collecte de cotisations auprès desménages. La relation entre la qualité de la prise enchar ge des ouvrages et le versement de contribu-tions aux investissements n’est pas prouvée.

Le transfert aux communes de la maîtrise d’ouvragedes infrastructures d’alimentation en eau potableintroduit un changement de perspectives. Si les com-munes ont la propriété et la responsabilité desouvrages, il sera sans doute nécessaire de leur trans-férer également la responsabilité de mobiliser lescontributions aux investissements.

Source : Rapport de capitalisation du Programme d’Application de la Réforme, Burkina Faso, mai 2010

En définitive, pour valider la demande, l’indicateur« contribution initiale des usagers » est biaisédans la majorité des cas.

En revanche, la contribution financière des usagersest souvent révélatrice de leur capacité à s’orga-niser (qualité de la chefferie, cohésion sociale,etc.). Elle constitue une porte d’entrée pour fa-voriser les discussions sur l’importance ou non,d’avoir un point d’eau et le fait que l’informationcircule ou non parmi les usagers.

En Guinée, le programme d’appui aux collectivitésvillageoises a défini des règles en termes de partici-pation du village et de la collectivité rurale de déve-loppement au financement des travaux : 20 % à lacharge des collectivités locales, dont 5 % à la chargede la collectivité rurale de développement (enespèces et inscrit à son budget), et 15 % à la chargedu village (en nature ou en espèces).

Source : COLLIGNON et DIALLO, 2004

Aujourd’hui, le principe d’une contribution finan-cière est remis en cause par les pouvoirs publicscar le résultat en est discutable. Dans de nom-breux projets, les montants versés diffèrent selonles villages, symptomatique du fait que l’encadre-ment est défaillant et/ou du fait du manque demotivation du village et/ou du fait du manque dedisponibilité monétaire des ménages.

L’apport en nature a tendance à disparaître car ilest peu adapté à la mise en œuvre des projets degrande envergure et n’a pas démontré de meilleursrésultats que la contribution financière en termesd’appréciation de la demande.

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20 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

rMobilisation sociale et participation au projet

Consensus existant

• L'étude de référence (éléments des termes deréférence en Annexe 2.B ), menée préalablementà l’étape de mobilisation sociale devra permettrede :

– caractériser les catégories socio-économiquesde l’ensemble des usagers afin de mieux apprécierla diversité de la demande et de sa solvabilité ;

– faire ressortir les spécificités de chaque village,notamment en ce qui concerne les éventuelsconflits internes.

• Lors de la mobilisation sociale, l’animationdevrait se focaliser sur les thèmes suivants :

– pour chacune des options techniques possibles,le montant annuel des frais récurrents à recouvrirsur le « prix de l’eau » ;

– les modalités de paiement de l’eau : paiementau volume ou cotisation forfaitaire périodique ;

– la clé de répartition qui définit la part qui in-combe aux usagers pour le renouvellement deséquipements et celle revenant à puissance pu-blique (Etat et collectivités territoriales).

• Participation : adhésion au projet.

– En cas de contribution forfaitaire, le montantsera fixé en fonction du niveau de service (puitscimentés, pompe à motricité humaine ou pom-

page mécanisé, etc.), et dans le cas de la pompeà motricité humaine, il pourrait être établi enfonction du prix de la pièce détachée la pluschère de la pompe (ou selon les dispositionsnationales le cas échéant).

– La remise de la contribution financière du vil-lage doit se manifester par son déplacementauprès du projet ou autre structure/comptedésigné par le projet (exemple : caisse bancairede proximité). Cela démontre un premier signed’adhésion.

– Le montant de la contribution financièredevrait « quitter le village » et être déposé dansun compte bancaire avec double signature(structure de gestion et maire par exemple) aunom de la structure de gestion.

• Les erreurs à éviter

– Lors de la mobilisation sociale, rencontreruniquement la chefferie du village qui décided’adhérer au projet sans connaî tre et comprendreles frais récurrents qui seront à la charge desusagers.

– Focaliser l’animation sur la mobilisation de lacontribution financière auprès des usagers.

– Prévoir une contribution en nature pour laréalisation d’un point d’eau.

– Remettre la contribution financière du villagedirectement à l’animateur du projet.

– Verser la contribution financière dans un seulet même compte désigné par l’équipe projetpour l’ensemble des villages participant au projet(proximité avec les usagers nécessaire). Mais sitel est le cas, il est nécessaire de fédérer lesstructures de gestion d’une même zone pour

e Idées à retenir

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décider d’une utilisation commune de cefonds.

– Verser la contribution financière des usagersdans la « caisse de maintenance » de lastructure de gestion (s’il en existe au momentdu paiement de la contribution financière)sans y définir un usage immédiat (l’effet enest le plus souvent néfaste : la pompe estneuve donc son entretien ne coûte pas cher,la caisse de maintenance est pleine et chacunse démobilise).

– Imposer une seule solution technique dansun projet.

Absence de consensus

• Rôle des pouvoirs publics et contributionfinancière au projet : les usagers – à titre indi-viduel – peuvent être dispensés d’une cotisa-tion financière directe au projet. Il revientalors à la collectivité territoriale de contribuerfinancièrement au projet pour le compte desusagers, quitte à ce qu'elle organise unecontribution au niveau du village ou desménages, tout en faisant jouer la solidarité auprofit des plus démunis.

• Les aménagements (puisard d’infiltration,muret de protection, dispositif d’épandage,etc.) peuvent être financés par la contributionfinancière des usagers.

• Chaque fois que les conditions hydrogéolo-giques et d’accès au site le permettront, il seraplus judicieux de réaliser un forage à la placed’un puits cimenté, car il offre une bien meil-leure sécurité vis-à-vis de la qualité de l’eau.

21Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

rMobilisation sociale et participation au projet

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Puisque la proximité au point d’eau est l’un desindicateurs primordiaux de qualité du service (voirpartie 1.2) et gage à la fois de la pérennité de sonfonctionnement et de son impact sur le plan sa-nitaire, l’enjeu primordial est de réaliser un (ouplusieurs) point(s) d'eau à proximité du villageavec un débit adapté non seulement au fonction-nement d'une pompe à motricité humaine maisaussi au nombre d'habitants à desservir.

Dans le cas contraire, les femmes limitent le vo-lume d’eau puisé et ramené à domicile. C’estautant d’eau qui n’est pas à « portée de main »pour des comportements clés comme le lavagedes mains avec du savon avant de manger etaprès défécation.

Très généralement, en Afrique subsaharienne,dans les zones de socle, l’eau est difficile à trouveret souvent peu abondante, ce qui constitue unecontrainte pour le positionnement des pointsd’eau par rapport aux lieux d’habitation. En re-vanche dans les zones sédimentaires, l’implantationd’un point d’eau est souvent plus aisée en raisond’un aquifère généralisé. Pour autant, l’aquifèrepeut être très profond (exemple : certainesrégions du Niger) et donc l’eau peu accessible.

Pour réduire les risques de forage sec tout en re-cherchant une implantation la plus proche possibledu village, les études bibliographiques, les inves-tigations géologiques et hydrogéologiques deterrain et la prospection géophysique précèdentl’implantation des forages11.

Malgré un effort de prospection important, les tauxd'échecs des forages peuvent dépasser 50 % dans lesaquifères discontinus du socle, lequel couvre près de62 % de l'Afrique centrale et orientale.

Source : Diagana, 1990.

1. Les recherches bibliographiques

Il s’agit de collecter toutes les données existantessur le contexte hydrogéologique de la zone d’in-tervention, auprès des administrations, des col-lectivités territoriales, des ingénieurs conseils,des foreurs, etc. Les éventuelles bases de donnéesexistantes mises à jour, les cartes hydrogéolo-giques12 ainsi que les photographies aériennes(voire l’imagerie satellitaire) sont très utiles.

2. Les investigations géologiques ethydrogéologiques de terrain

Les investigations géologiques et hydro-géolo-giques de terrain visent :

• la localisation d'accidents géologiques dans lesformations à porosité de fracture (calcaires, gra-nites, grés, etc.) ;

• la précision de la structure géologique des for-mations alluviales (épaisseur du recouvrement,localisation du substratum et détection de paléo-chenaux) ;

• la localisation de nappes salées ;

22 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

t Implantation des points d’eau

11. Nous n’abordons pas ici l’implantation de puits cimentés.12. De nombreuses régions du continent africain sont dotées decartes hydrogéologiques mais elles ne sont pas toujours complètes.

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• la mesure des niveaux statiques des foragesenvironnants ;

• la localisation des zones préférentielles de réa-limentation ;

• etc.

3. La prospection géophysique

La prospection doit être initiée après réceptiond’une demande formelle des villageois marquantleur adhésion aux conditions du projet. Enfonction du contexte et des données disponibles,l’hydrogéologue apprécie la nature de la formationsouterraine et évalue son aptitude à contenir del’eau. A cet effet, il dispose d’un arsenal de mé-thodes d’investigations géophysiques.

Utilisée classiquement depuis les années 50, laméthode des résistivités électriques à courantcontinu ou traînés consiste à estimer la résistivité

des terrains. Le sondage électrique permet uneinvestigation en profondeur pour explorer lasuccession des couches du sous-sol. Le traînéélectrique permet d’identifier, à profondeur d’in-vestigation constante, les variations horizontalesdu sous-sol. La réalisation de plusieurs traînéspermet de dresser des cartes de résistivités quifont ressortir les zones les plus favorables sur leplan des potentialités hydrauliques. Traînés etsondages électriques sont le plus souvent com-plémentaires. Il est difficile de dire qu'une méthodeest plus satisfaisante que l'autre. En pratique,dans une zone donnée, si la profondeur de lanappe n’est pas connue, le sondage électriqued’étalonnage permet d’identifier au préalable laprofondeur d’investigation du traîné.

Ces dernières années, de nouvelles méthodessont apparues, avec pour objectif d’améliorer laqualité des études :

• l’électromagnétisme léger (EM31et EM34)remplace les traînés électriques de différenteslongueurs de ligne. Pour l’hydraulique villageoise,seul l’EM34 est adapté. Il permet une double in-vestigation sans problème de contact d’électrodeau sol, avec de très faibles effets latéraux et avecune réponse type pour les conducteurs verticaux(failles, filons, etc.). Il s’agit d’une méthode beau-coup plus rapide et performante que celle destraînés. Malheureusement, il existe peu ou pasd’appareil en état en Afrique actuellement etcela nécessite l’importation temporaire ou l’achatde ces équipements ;

• le TDEM (Time Domain Electro Magnetism)et la MT (Magnétotellurie) sont des méthodesde sondage électromagnétique à source contrôléeet/ou naturelle. Ces méthodes utilisent la pro-priété qu’ont les champs magnétiques variantdans le temps, d’induire des courants dans lessols conducteurs. Ces courants induits engendrentà leur tour des champs magnétiques secondairesque l’on mesure en surface. La méthode MTn’est adaptée qu’aux grandes profondeurs (tranchedes 200 à 1000 m). Le TDEM est adapté aux

23Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

tImplantation des points d'eau

Exemple au togo

Au Togo, deux grandes formationshydrogéologiques se partagent les eauxsouterraines : le socle (couvrant 94 % du pays) et le bassin sédimentaire côtier.

Le socle est composé de roches granito-gneissiques et de roches sédimentaires anciennes(indurées) déterminant des aquifères discontinusdans les fractures ou les zones d’altération.

Le bassin sédimentaire côtier comprend unsystème multicouches. Les aquifères côtierssurexploités deviennent irrémédiablement saléspar intrusion d’eau de mer, ce qui est déjà le cas de l’aquifère autour de Lomé.

Source : Organisation des Nations unies pourl’Alimentation et l’Agriculture, 2010. 13

13. www.fao.org/nr/water/aquastat/countries/togo/indexfra.stm

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terrains très conducteurs (biseau salé, zones ar-gileuses, etc.) ;

• le VLF (Very Low Frequency) est une autreméthode électromagnétique dont la sourced’émission est indépendante de l’opérateur.TDEM et VLF peuvent être utilisées, si les niveauxsuperficiels ne sont pas trop conducteurs, c’està dire argileux et/ou humides, mais dans la pra-tique, leur emploi reste marginal ;

• la méthode des panneaux électriques (2D ou3D) fournit une coupe de la répartition des ré-sistivités qui sont interprétées en fonction de laprofondeur. Les panneaux sont très performantsmais compliqués à mettre en œuvre (lourds àmanipuler et donc plus coûteux à mettre en œu-vre) et nécessitent une formation spécifique dequalité ;

• la RMP (résonances magnétiques des protons)est une méthode encore en développement quin’a guère eu d’échos en dehors du milieu uni-versitaire. Particulièrement adaptée dans leszones de biseau sec (périphérie de nappe), soncoût reste prohibitif pour l’hydraulique villa-geoise ;

• la polarisation spontanée permet d’étudier lapropagation des courants naturels liés à l’élec-tro-filtration. Elle est très adaptée en contextevolcanique ;

• la méthode Radon ne semble pas avoir signifi-cativement fait ses preuves actuellement. Lesgaz mesurés peuvent migrer sous une couvertureargileuse et sortir latéralement, loin de la verticalede la zone de meilleure circulation sous-jacente.De plus, cette méthode reste chère et est tributairede nombreux paramètres ;

• la méthode électrosismique n’a pas fait lapreuve d’une véritable fiabilité à ce jour ;

• la sismique réfraction n’est adaptée qu’à de ra -res contextes de nappes alluviales reposant surdes substratum résistants (sables sur marno-cal-caires, galets sur granite ou calcaire franc, etc.).De plus, elle nécessite l’utilisation d’explosifs au-

delà de 15 m d’investigation, ce qui la rend trèsdélicate à mettre en œuvre dans certains pays ;

• la sismique réflexion communément utiliséeen prospection pétrolière est préférentiellementutilisée pour la recherche de forages à gros débitset à très grandes profondeurs. Elle coûte chèreet est donc inadaptée au contexte de l’hydrauliquevillageoise ;

• la microgravimétrie n’est adaptée qu’à certainscontextes géologiques très rarement en lien avecl’hydraulique villageoise.

Le tableau 3 (cf. page 28) propose une classifica-tion des méthodes les mieux adaptées en fonc-tion du contexte hydrogéologique. Attention, ilne s’agit que d’une approche méthodologiquegénérale qui ne doit jamais devenir une métho-dologie en soit.

Pour la pose d’une pompe à motricité humaine,un débit de 1 m3/heure sera considéré commesatisfaisant. En réalité, dans certaines zones ou

24 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

� Implantation des points d'eau

Sondage électrique

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les sources alternatives sont rares, un foragepourrait être équipé s'il fournit un débit de seu-lement 500 litres/heure. En conséquence, lesméthodes dites électriques (sondage et traîné)s’avèrent souvent suffisantes et elles comptentparmi les méthodes les moins coûteuses. Le re-cours à des méthodes alternatives, souvent pluscoûteuses, doit nécessairement être justifié parl’ingénieur-conseil sur la base d’un argumentairesolide (zones peu fracturées et faible pluviométrienotamment).

Quelle que soit la méthode utilisée (électriqueou magnétique), seul le recours à un hydrogéo-logue ayant une expérience prouvée de la zone

d’investigation permettra d’estimer quelle mé-thode est réellement adaptée à la problématiqueposée et - dans bien des cas - de réduire le tauxde forages négatifs.

Attention aux implantations qui ne seront pasacceptées par les villageois, dans les cimetières,une zone fétiche ou sacrée ou encore une pro-priété privée par exemple. Pour éviter cela,l’équipe chargée de la mobilisation sociale devraprévoir un temps fort permettant au village devalider les zones préférentielles d’implantationspar rapport à des considérations sociales. Et ce,avant que le village ait « payé » sa contributionfinancière.

25Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

tImplantation des points d'eau

e Idées à retenir

Consensus existant

• Etablir avec des méthodes participativesune carte du village, dessinée à mainlevée, sur laquelle apparaissent les prin-cipaux quartiers et les sources d’eau exis-tantes, les sites d’implantation possibles,les secteurs non pourvus et les empla-cements préférés par les villageois.

• La structure de gestion est chargéed’identifier les meilleurs lieux d’implan-tation du point d’eau (et de valider lacontreproposition éventuelle des expertsen fonction des contraintes hydrogéo-logiques) et d’en définir les règles d’accès(en lien avec les dispositions nationalesle cas échéant).

Exemple de carte de localisation des points d’eau, de l’habitat et des infrastructures, réalisée à mainlevée.

• Bien définir le programme de géophysique (méthodo-logie, quantitatif et explication détaillée du contexte). Ilest de la responsabilité d’un hydrogéologue. Après cestade, le projet est rarement modifiable et la campagned’hydraulique villageoise, si elle part sur de mauvaisesbases, est plus ou moins condamnée en termes de tauxde succès.

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• Privilégier l’usage des méthodes dites élec-triques (sondage et traîné). D’autres méthodesalternatives doivent être justifiées par un argu-mentaire solide.

• Privilégier le recours à un hydrogéologue ougéophysicien expérimenté ayant une expériencedans la zone d’investigation.

• Privilégier la formation et l’encadrement desgéophysiciens locaux.

• Privilégier la réalisation systématique d’uneimplantation au plus près du village.

• Si le cahier des charges de l’équipe d’implan-tation impose la méthode électrique pourréaliser la prospection, il précisera la longueurdes lignes AB maximales (ce qui oblige les en-treprises à utiliser un matériel d’une puissancesuffisante pour réaliser les mesures). La longueurdes lignes AB dépendant de la profondeur dusocle, les entreprises préciseront leur métho-dologie et quel pas elles retiennent à AB constant(plus le pas est petit, plus le diagnostic estprécis).

• Le cahier des charges de l’équipe d’implanta-tion ne doit jamais préciser le matériel ou lelogiciel à utiliser, mais les résultats attendus14.

• Pour rendre compte des résultats, le presta-taire indiquera :– les conditions de réception des sondages pré-sentant une longueur des lignes AB inférieureaux spécifications demandées ;– la direction des lignes AB par rapport auxfractures étudiées ;– le nombre minimal de mesures à réaliser parsite d’implantation.

• Pour parer aux implantations inadaptées, leszones d'implantation retenues devront être

"validées" par les responsables villageois, avantla campagne géophysique.

De façon générale, l'ingénieur-conseil doit :

• fournir les coordonnées géographiques dessites relevées au GPS (pour pallier un éventuelproblème de non-concordance entre la topo-nymie des sites dans les listes des termes deréférences et la toponymie des bases de donnéesdisponibles).

• éventuellement mettre à jour une carte d'ex-ploitabilité des eaux souterraines à l'échelle ré-gionale.

• remettre les données brutes au client sousformat électronique pour pouvoir les traiter, lecas échéant, avec un autre logiciel, afin deréaliser des analyses statistiques.

Absence de consensus

• L'efficacité de la méthode des panneaux élec-triques est telle qu'elle en vaut le surcoût (lechoix de cette méthode est finalement dictépar le niveau de difficulté de la zone).

• Les prérequis pour initier une démarche tech-nique au niveau du village :– « validation » par les responsables du villagedes lieux d’implantations du point d’eau auprèsde l’équipe d’implantation ;– avant le démarrage des travaux de foration(partie 4), la structure de gestion ou la chefferiedu village remet à l’équipe de foration un avisfavorable sur les sites retenus (présenté sousforme de simple procès verbal).

• privilégier la réalisation systématique de deuximplantations au plus près du village.

tImplantation des points d'eau

26 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

14. Toute spécification de marque pourrait être considérée comme une entrave à la concurrence.

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27Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

TABLEAU 3. Classification des méthodes de prospection géophysiques les mieux adaptées en fonction du contexte hydrogéologique

� Implantation des points d'eau

Contexte hydrogéologique

Méthodes de prospection

Commentaires

Socle fissuré +++ +++ +++ +++ � ++ � +

Méthode de l’électromagnétisme léger : les traînés électriques avec au moins 2 longueurs de ligne (par exemple lignes AB = 100 et 200 m) sont dans la plupartdes cas suffisants. Si la profondeur de lanappe n’est pas connue, le sondage élec-trique permet d’identifier au préalable laprofondeur d’investigation du traîné.

Méthodes TDEM et VLF : les profondeursd’investigation sont faibles si l’horizonsupérieur est conducteur (10 à 20 m). Cesont deux méthodes intéressantes en sai-son sèche pour des épaisseurs d’altérationfaibles, en milieu sahélien ou saharien.

Zones sédimentaires

+ +++ +++ +++ � � � � Méthode de l’électromagnétisme léger : sondage électrique avec lignes AB allantjusqu’à au moins 6 fois la profondeur deforage envisagée (mesure superflue si laprofondeur de la nappe est connue).

Biseau salé � ++ ++ +++ � �

Biseau sec +++ ++ +Méthode RMP*, mais très chère, il faut unejustification forte d’un hydrogéologue.

Zones alluviales

++ +++ ++ ++ � � � �

Etablissement de cartes de résistivités àpartir des traînés pour identifier les che-naux résistants non argileux.

Zones alluvialesépaisses

++ +++ ++ ++ � � +++ �

En zones alluviales reposant sur des hori-zons résistants (du type oueds grossierssans fines reposant sur des calcaires oudes laves).

Eaux minéralisées + ++ + +++ � � ++

Contexte volcanique ++ ++ ++ ++ � � � +++Situation typique du Cap-Vert mais aussidu Cameroun.

Traîné

s électriqu

es

Sond

age électriqu

e

Pann

eaux électriq

ues

Electro

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netism -TD

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Very low

Frequency - V

LF

Microgravim

étrie

Polaris

ation

spon

tané

e

* RMP : Résonances Magnétiques des Protons � à proscrire • + acceptable • ++ satisfaisant • +++ méthode adaptée

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C’est le poste budgétaire le plus important (del’ordre de 50 à 60 %) d’un projet d’hydrauliquevillageoise.

1. Les pratiques d’exécution destravaux de foration à moindre coût

Développer l’accès à l’eau souterraine est unepriorité fondamentale pour l’Afrique subsaha-rienne. La réduction des coûts de forages classiqueset de leur équipement est un moyen d’y parvenir.Les principales méthodes qui permettent d’at-teindre cet objectif sont les suivantes :

• la mise en place de façon systématique d’untubage provisoire de soutènement (non définitif,en acier cimenté et ancré dans le socle - quiviserait, entre autres, à éviter l’infiltration deseaux supérieures et à retenir mécaniquementles terrains traversés) ;

• la pose d’un massif de gravier dit « massiffiltrant » (entre la crépine15 et le terrain aquifère– massif d’épaisseur et de granulométrie données)vise, non pas à « filtrer », mais surtout à « caler »la colonne de captage (du fait de l’absence detubage définitif).

uExécution des forages et captage des nappes

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne28

Éléments constitutif des puits cimentés

Les caractéristiques essentielles d'un puitscimenté sont sa profondeur, la hauteur d'eau etle débit qu'il peut fournir. Construit en bétonarmé, il se compose d’un cuvelage (qui sert àconsolider les parois du puits et à éviter lacontamination de l’eau du puits par lesinfiltrations d'eau superficielle), un captage(pour la pénétration de l'eau de la nappe dans le puits) et de son équipement de surface. Il fautobtenir une hauteur d'eau suffisante (5 m) pour éviter le tarissement pendant la période de saison sèche (ce qui constitue un défautfréquent des puits traditionnels).

Il y a deux modèles de puits :

– le puits mono-colonne : le cuvelage et lecaptage sont réalisés dans une même colonne debéton, descendue à l’avancement du fonçage. Ilest possible de surcreuser le captage avec desbuses de plus faible diamètre.

– le puits en deux colonnes : le captage estconstitué de buses descendues « en télescope »à travers le cuvelage.

Source : Adaptés de COLLIGNON et DIALLO, 2004

Même si ces méthodes ne sont pas en adéquationavec les normes internationales en vigueur, dansla pratique, elles sont tout de même satisfaisanteset répondent aux contraintes financières aux-quelles l’Afrique subsaharienne fait face.

15. La crépine est un tube perforé que l’on met en place dans unaquifère. Celui-ci a pour fonction de permettre le passage de l’eau,tout en retenant les particules fines de tension.

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Exemple de coupe technique d’un forage en zone de socle

� Exécution des forages et captage des nappes

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 29

2. Exécution des travaux

Deux techniques de foration sontcommunément utilisées en hydrau -lique villageoise :

• Forage rotary

Utilisé dans les terrains sédimen-taires et très souvent dans les ter-rains supérieurs d’altération du so-cle, le creusement est assuré parabrasion du terrain (avec un trilameet/ou un tricône en rotation àl’aide d’un fluide de forage). Lescuttings (copeaux) de terrain dé-coupés sont remontés à la surfacepar la circulation de la boue de fo-rage.

•Marteau fond de trou

Pour traverser les terrains durs (so-cle), le forage en percussion à l’aircomprimé (marteau fond de trouou Down hole Hammer) est particu-lièrement adapté. L’air com primépermet le fonctionnement du pistondu marteau et sert en même tempsà remonter les cuttings à la surface.

Généralement, les politiques na-tionales sectorielles fixent entre250 et 400 le nombre d'habitantspar forage équipé d’une pompe àmotricité humaine et un débit sou-haité d'environ 1 m3/heure. Danscertaines conditions (absence desource alternative pour un petitvillage), le maître d'ouvrage pourraitse contenter du scénario "minimal",par exemple un forage localisé entre500 et 1 000 mètres du village dé-bitant 500 litres par heure.

Page 30: Agence Française de Développement septembre 2011 · de référence de l’ingénieur conseil du projet. Abstract Summary of the methodological guidebook: "Design, construction and

Source : Jos Besselink, 2007

Les étapes de la réalisation d’un forage

� Exécution des forages et captage des nappes

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne30

La technique de la fracturation hydraulique peutpermettre d’augmenter la productivité d’unforage (par exemple, accroître le débit de 400 li-tres/heure, avant hydro-fracturation à 600litres/heure, ce qui peut être suffisant pour ins-taller une pompe à motricité humaine). Maisune opération d'hydro-fracturation peut parfoiss’avérer aussi coûteuse que la réalisation d'unnouveau forage. Ainsi, avant de procéder à cetype de traitement très coûteux, l’ingénieur-conseil aura à démontrer au maître d’ouvragel’intérêt de l'hydrofracturation dans la formationgéologique visée.

3. Tubage du forage et son développement

• Le captage en trou nu raccourcit significativementla durée de vie des forages. Jusqu’à la fin desannées 80, de nombreux forages dans les systèmesaquifères fissurés étaient seulement tubés en facedes formations géologiques de recouvrement, lesystème aquifère étant capté en trou nu. Le «tubage partiel » des forages permettait d’augmenterles cadences d’exécution et de réduire le coûtunitaire des forages. En revanche, cette technique

eForage des terrains supérieurs altérés et posed’un tubage provisoire.

rDescente de l’outil de foration à travers le tubageprovisoire pour forer les terrains inférieurs aquifères.

tForation des terrainsinférieurs aquifères avec l’outil de foration.

uTubage provisoire en place :mise en place de la colonne decaptage (et crépine) et pose dugravier jusqu’au pied du tubageprovisoire.

iRetrait du tubageprovisoire.

oTubage provisoire déposé :complément de gravier.

pPose du bouchon d’argileisolante.

aCimentation de tête.

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ne permettait pas d’assurer la stabilité de leurscaractéristiques hydrauliques. Leur durée de vieétait réduite, plus ou moins rapidement, par deséboulements comblant et colmatant progressi-vement la partie inférieure captant le systèmeaquifère.

Pour éviter une usure prématurée des pièces dela pompe à motricité humaine à installer, l'eaudu forage doit être claire et dépourvue de parti-cules solides. Si les "fines" ne sont pas évacuéesdu forage, elles "useront" le matériel et les villa-geois auront à remplacer certaines pièces pré-maturément. Il faut donc prévoir un soufflagedu forage. Le développement du forage par souf-flage permet d’éliminer les particules solides duterrain liées au creusement et débourrer les frac-tures et fissures en périphérie de l’ouvrage. Ilpermet en même temps d’estimer le débit maxi-mal d’exploitation (Qmax) du forage.

Dans les sols qui ne sont pas susceptibles deproduire du sable, le massif filtrant est un surcoûtinutile. Si le forage a été réalisé au marteau fondde trou, la technique de soufflage utilisée pendantle creusement n’a colmaté aucun élément duforage et a au contraire contribué au dévelop-pement du forage. Un soufflage supplémentairen’est donc pas nécessaire (et risque dans certainscas de provoquer des affaissements de sol autourdes crépines).

Un forage doit être suffisamment vertical pourque le tubage descende bien et que la pompe nefrotte pas contre le tubage. Cette verticalité estsuffisamment bien attestée par la bonne miseen place du tubage. La mesure de la verticalité(une procédure courante en forage profond)n’est absolument pas indispensable pour les fo-rages d’eau de moins de 200 mètres de profon-deur16. C’est un surcoût inutile dans le contextede l’hydraulique villageoise.

Dans certains cas, la taille d’un village et sa crois-sance démographique laissent supposer que,dans un délai de quelques années, le village auraune population suffisamment importante pour

recourir à un système motorisé. C’est pourquoi,lorsqu’un forage d’hydraulique villageoise encours de réalisation laisse prévoir une bonneproductivité, il ne faut en aucun cas arrêter laforation dès l’obtention d’un débit de 1 m3/heure(débit minimal optimum nécessaire pour la posed’une pompe à motricité humaine), mais forerquelques mètres de plus afin d’être sûr de nepas passer à coté d’un débit de 2 à 5 m3/heure(fourchette minimale pour la pose d’une pompemotorisée)17.

Lorsque la motorisation ultérieure est envisa-geable, les forages d’hydraulique villageoise de-vraient être forés et tubés selon des diamètresadaptés. Cela implique que le cahier des chargesde l’entreprise lui impose différents types d’équi-pements (tubages et outils de foration aux dia-mètres requis). L’équipement du forage en dia-mètre pouvant recevoir une pompe électriquesuppose que l’essai de débit soit satisfaisant. Sila pose d’une pompe motorisée est envisagée,la durée requise de l’essai de pompage, dit « de

16. A l’exception cependant de certains ouvrages mixtes d’hydrau-lique pastorale (forages en contrepuits) où une bonne verticalité estimpérative.

17. Cette pratique est spontanément répandue chez les foreurs quis’arrêtent rarement à la première venue d’eau, mais il peut êtrenécessaire de le préciser dans le cahier des charges de l’entrepriseen charge de la réalisation des forages.

Normes internationales relatives au diamètre du forage et du tubage

Diamètre forage Diamètre tubage ouen pouces équipement en pouces

17 ½ 13 3/8

12 ¼ 9 7/88 ½ 6 ou 4 en captage

et 7 en tubage

6 ½ 4

� Exécution des forages et captage des nappes

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 31

Page 32: Agence Française de Développement septembre 2011 · de référence de l’ingénieur conseil du projet. Abstract Summary of the methodological guidebook: "Design, construction and

longue durée à débit constant », est de 72 heu -res18. Il doit être précédé d’un essai, dit « decourte durée à débit variable », de 24 heures,pour déterminer les caractéristiques du forageou courbe caractéristique de l’ouvrage (afin dedéterminer le débit d’exploitation qui sera testéen longue durée). Cette procédure évitera dedéplacer une nouvelle fois une station et uneéquipe de pompage lorsque le temps d’installerune pompe électrique sera venu.

• Le pompage d’essai permet de connaître ledébit et la durée de pompage autorisés par leforage ainsi que la profondeur d’installation dela pompe. A cet effet, un pompage d’essai sim-plifié est suffisant pour l’hydraulique villageoise.Trois pompages successifs (correspondant à troispaliers) sont réalisés, à débits croissants.

S’il s’agit de la réhabilitation d’un forage existant,l'objectif de ces essais est d'apprécier la capacitéactuelle de l'ouvrage à partir de sa courbe carac-téristique. La comparaison des valeurs de niveauxdynamiques actuelles avec les données initialespermettra d’évaluer le vieillissement de l’ouvrageet l'éventuelle évolution de la nappe.

• La margelle est réalisée par l’entreprise encharge de la réalisation des forages car elle per-met de poser la pompe dans de courts délais etsans attendre la réalisation de la superstructure.La margelle en béton armé sera de 0,8 mètre dehauteur. Elle sera adaptée au type de pomperetenue.

Enfin, il faut clairement pouvoir « identifier » unforage (plaque d’identification indiquant les ca-ractéristiques principales de l’ouvrage) car les ser-vices techniques des pouvoirs publics doivent êtreen mesure de repérer et reconnaître l'ouvrage.

Au Burkina Faso, dans la région du Sahel et provincede la Gnagna, le taux de succès moyen des forages estde 58 % sur l’ensemble des tentatives. Par province,ce taux évolue de 39% pour l’Oudalan à 68% pourla Gnagna. Ces taux sont directement liés auxcontextes géologique et hydrogéologique (socle cris-tallin) et leur variation en fonction des provinces estconforme à celle habituellement observée, même sipar ailleurs les critères de choix des villages (taux d’ac-cès) ont conduit le programme à tenter des foragesdans des villages sans point d’eau, donc dans des vil-lages où l’on peut supposer qu’un certain nombre deforages négatifs avaient déjà été exécutés.

Source : Rapport de capitalisation du Programme d’Application de la Réforme, Burkina Faso, mai 2010

32 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

� Exécution des forages et captage des nappes

Tubage d’un forage Réalisation d’une margelle

18. La durée de 72 heures correspond à la durée classique desessais de nappe dans des zones de socle.

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4. La qualité de l’eau

L'Organisation mondiale de la santé a défini desdirectives internationales relatives à la qualitéde l'eau qui servent de base à l'élaboration deréglementations et de normes dans les pays dumonde entier.

Une analyse bactériologique et physico-chimique(pour apprécier notamment le degré de corrosi-vité) de l'eau du forage doit être réalisée en res-pectant les règles de prélèvement et d'échan-tillonnage et de conservation jusqu'au laboratoire.L'ingénieur-conseil indiquera le laboratoire retenuet fournira les références garantissant la qualitédes analyses qui seront effectuées.

5. Quelques notions de coût d’un forage

Les coûts de réalisation d’un forage se composentgénéralement en quatre principaux éléments : ins-tallation et désinstallation, forage, développementet pompage d’essai, analyses d’eau.

L’importance absolue et relative de ces élémentsvarie considérablement d’un forage à l’autre,mais chacun contribue pour une part substan-tielle au coût total d’un forage donné.

Les comparaisons simplistes des coûts des foragessont dangereuses. En Afrique subsaharienne, lesdistances, la faiblesse des infrastructures routières,le nombre limité des machines de foration, la fai-ble compétition entre les entreprises, les condi-

tions difficiles de forage, l’enclavement de certainspays avec des conséquences sur les prix des piècesdétachées et les obstacles à l’activité économiqueconcourent aux coûts élevés des forages d’eau. Lesecteur privé se développe néanmoins sous l’effetde la demande et de la hausse des investissements.Cette expansion devrait stimuler à son tour laconcurrence dans le secteur et amener inévitable-ment une amélioration du rapport qualité/prixdes forages.

• Au Burkina Faso, dans la région du Sahel et provincede la Gnagna, le coût moyen d’un forage positiféquipé d’une pompe inox et d’une superstructure(avec un taux de succès moyen du forage de 58 %)ressort à environ 6,5 millions de Fcfa HT HD sur l’en-semble des cinq provinces d’intervention. Ce coûtn’inclut pas l’implantation, le suivi et le con trôle, l’ani-mation et les coûts d’ingénierie en général.Source : Rapport de capitalisation du Programme d’applicationde la réforme, Burkina Faso, mai 2010

• On estime à environ un million le nombre de nou-veaux puits dont l’Afrique subsaharienne aura besoinpour assurer la couverture intégrale des servicesd’approvisionnement en eau. Si l’on pouvait dimi-nuer de 10 % le coût moyen des forages d’eau,estimé de 10 000 à 15 000 $US dans de nombreusesrégions africaines, l’économie réalisée s’élèverait àplus d’un milliard de dollars. Cette somme permet-trait de donner accès à l’eau potable à 30 millions depersonnes supplémentaires.

Source : Le forage d’eau à faible coût en 10 étapes, Etude des coûts de forage en Ethiopie, Water and Sanitation Program,octobre 2006.

33Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

� Exécution des forages et captage des nappes

Page 34: Agence Française de Développement septembre 2011 · de référence de l’ingénieur conseil du projet. Abstract Summary of the methodological guidebook: "Design, construction and

34 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

� Exécution des forages et captage des nappes

Consensus existant

• Pour équiper les forages, il est nécessaire deprévoir systématiquement :

– le tubage sur toute leur longueur (même dansles roches cristallines) ;

– la mise en place d’un massif filtrant dans l’an-nulaire au droit des tubes crépinés (dans le sable,les roches sédimentaires et le grès tendre).

• Si le forage est réalisé au rotary et à la boue, ilest nécessaire de nettoyer les parois du foragecolmatées par la boue de forage. Un lavage desparois par injection d’eau propre depuis la sur-face est souvent suffisant mais l’emploi de pro-duits destructeurs du gâteau de boue (cake) quise forme sur les parois du forage au moment dufonçage s’avère parfois indispensable.

• Pour connaître le débit et la durée de pompageautorisés ainsi que la profondeur d’installationde la pompe, chaque forage fera l'objet d'unpompage d’essai simplifié (trois pompages suc-cessifs à débits croissants).

• Si l’équipement du forage est amené à évoluerd’une pompe à motricité humaine vers unepompe motorisée :

– le forage et le tubage doivent avoir un diamètreadapté ;

– toujours forer quelques mètres de plus afin d’ob-tenir, si possible, un débit de 2 à 5 m3/heure ;

– l’essai de pompage consistera en un pompage« de courte durée à débit variable » de 24 heures(lectures de remontée) puis en un pompage « delongue durée à débit constant » de 72 heures.

• Fracturation hydraulique : l’ingénieur-conseildevra démontrer au maître d’ouvrage l’intérêtdes hydro-fracturations. Cet item devra apparaîtredans le bordereau des prix de l’entreprise encharge de la réalisation des forages19.

• La pose d’une plaque d’identification du foragepermettant sa reconnaissance ultérieure estnécessaire ainsi que le relevé de ses coordonnéespar GPS.• Sauf dans le cas particulier de certains ouvragespastoraux, la mesure de la verticalité est un sur-coût inutile dans le contexte de l’hydraulique vil-lageoise. Les diagraphies instantanées ou dif fé rées(qui consistent à mesurer, à l'aide de différentessondes, les caractéristiques des terrains traversésau moment de leur foration ou après leur fora-tion) peuvent se justifier dans des terrains sédi-mentaires ou à grande profondeur pour po si -tionner les tubes crépinés au droit des formationsproductrices d’eau.• Pour améliorer la productivité des forages lestraitements chimiques (polyphosphates et sur-tout acidification) dans le socle cristallin ne sontpas indiqués.• La margelle est réalisée par l’entreprise enchar ge des forages car elle permet de poser lapom pe dans de courts délais et sans attendre laréalisation de la superstructure. La margelle enbéton armé sera de 0,8 mètre de hauteur. Ellesera adaptée au type de pompe retenue.

Absence de consensus

Pour éviter la détérioration prématurée despièces d’usure de la pompe – et ne pas fragiliserles relations entre la structure de gestion et l’ar-tisan-réparateur – le marché de foration devrasystématiquement prévoir :

– le tubage complet et un massif filtrant ;

– le soufflage du forage.

19. Tout en tenant compte des possibilités locales de mobilisation de ce type de technique, qui n’est pas accessible à toutes les entreprises.

e Idées à retenir

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Si de nombreux modèles de pompes à motricitéhumaine ont pu être installés durant les annéespassées, avec une dispersion des modèles liée enparticulier à la clause d’origine des bailleurs defonds bilatéraux qui favorisaient les productionsnationales, force est de constater aujourd’huique seuls quelques modèles (modèles dits VillageLevel Operation and Maintenance) sont le plussouvent installés dans les programmes d’hydrau-lique villageoise (par exemple : Afridev, IndiaMKIII, et l’hydropompe Vergnet).

Si diverses expériences ont été menées pour fa-voriser le choix du type de pompes par les usagerseux-mêmes, ces approches assez consommatricesde temps n’ont pas été développées à grandeéchelle, bien qu’aucune véritable étude n’ait étémenée pour évaluer leur pertinence en matièred’appropriation du point d’eau par les usagers.

Il existe sur le marché de nombreuses pompes àmotricité humaine avec chacune des caractéris-tiques propres. Le choix d’une pompe s’effectueselon des critères techniques et socio-écono-miques.

35Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

i Fourniture et pose des pompes à motricité humaine

1. Choix du modèle de pompe à motricité humaine

Selon son débit d’exploitation

Les débits d’exploitation sont fonction de la pro-fondeur d’installation et du type de pompe àmotricité humaine.

Les débits moyens sont donnés par les constructeursen fonction de la cadence de pompage (nom brede coups par minute).

Selon le niveau dynamique de l’eau

Les pompes à main sont classées en fonction deleur profondeur d’installation :

• les pompes aspirantes pour des niveaux dyna-miques inférieurs à 7 mètres (pompes installéesen surface ; leur crépine d’aspiration est posi-tionnée dans l’eau) ;

• les pompes refoulantes pour les niveaux dyna-miques supérieurs à 7 mètres ;

• les pompes adaptées aux grandes profondeursde pompage (> à 35 mètres).

TABLEAU 4. Exemples de débit d’exploitation de pompes à motricité humaine

Aquadev 1,4 à 1,8 m3/heure à 15 mères de profondeur

Pompe aspirante 1,5 à 1,8 m3/heure à crépine installée à 6 mètres de profondeur

HPV 60 Vergnet 1 m3/heure à 40 mètres de profondeur

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36 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

iFourniture et pose des pompes à motricité humaine

1. Bras, levier, balancier

2. Axe

4. Tête

8. Réservoir

9. Bride du socle

10. Tuyau de sortie, verseur

11. Socle, pied, bâti

12. Plaque d'embase

13. Boulon d'ancrage, goujon

14. Joint d'embase

15. Tuyau, tube

16. Centreur de tuyau

17. Tringle, tige

18. Tige de piston

19. Bouchon haut

20. Corps de cylindre

21. Bouchon bas

19. Bouchon haut

22. Joint

20. Corps decylindre

22. Joint

21. Bouchonbas

3. Couvercle

5. Roulement

6. Chaîne

7. 3e plaque

18. Tige de piston

23. Chapelle

24. Joint de piston25. Clapet de piston26. Coupelle

27. Entoise26. Coupelle

28. Corps de piston

Détail du cylindre

Cylindre complet

Détail du piston

Détail du clapet de pied

Intérieur de la tête (vue de face)Principaux éléments

29. Ecrou30. Joint31. Siège32. Guide

Eclaté d’une pompe à motricité humaine : exemple de la pompe MKII standard

Source : Jos Besselink, 2007.

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Selon des critères socio-économiques

Par souci d’uniformiser le parc de pompes àmotricité humaine, afin de renforcer les capacitésdes artisans-réparateurs pour la réparation d’untype de pompe plus particulièrement (compé-tences et outils demandés différents) et de fa-voriser un service après-vente performant, denombreux pays précisent dans leur stratégiesectorielle les types de pompes éligibles (Bénin,Mali, Ghana, Guinée, Togo, etc.).

Dans ce cas, la consultation des fournisseurs estlimitée aux types de pompes à motricité humaineretenues dans la politique nationale sectorielle.En l’absence d’une telle politique de standardi-sation officielle, il est le plus souvent indiqué ex-plicitement dans le dossier d’appel d’offres pourla fourniture de pompes à motricité humaine, letype de pompes retenu, sélectionné sur la basedes pompes Village Level Operation and Maintenanceexistantes dans la zone du projet, ou pour lemoins dans le pays.

37Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

iFourniture et pose des pompes à motricité humaine

Tuyaux PFHD

Bride de serrage

Boîte à clapetCylindre du corpsde pompe

Baudruche

Clapet d'aspiration

Tirant

Eclaté du corps de l’hydro-pompe HPV60-2000

0 < ND < 8 m Pompes aspirantes

8 < ND < 20 m Tara, Vergnet HPV 30

10 < ND < 40 m Aquadev, India, Kardia, Vergnet

HPV60, Vergnet HI, Volonta

40< ND < 60 m Vergnet HPV 60, Vergnet HI, Volonta

60< ND< 130 m Vergnet HPV 100

TABLEAU 5. Plage de fonctionnement dequelques types de pompe à motricité humaine

Type de pompe Diamètre du tubage

Pompe aspirante 2’’ – 50 mm

HPV 30 3’’ – 75 mm

Kardia K65 4’’ ½ – 112 mm

TABLEAU 6. Quelques exemples de diamètre de tubage minimal pour installer les pompes

TABLEAU 7. Critères pour le choix d’une pompe à motricité humaine

Selon le diamètre de tubage

Source : Action Contre la Faim (www.watersanitationhygiene.org)

Critères techniquesCritères

socio-économiques

Profondeur du pom-page et débit souhaité,diamètre du tubage

Pompe éprouvée et acceptée par les populations

Installation et maintenance

Cout d’investissement et charges récurrentes

Résistance et fiabilité Pompe déjà installée dans la zone

Type de pompage, en particulier :

– refoulement dans un réservoir

– entraînement avecune courroie + moteur

Existence d’un réseau de pièces détachées

Compétences et équipements des artisans-réparateurs

ND = Niveau dynamique

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Les constats du terrain restent empiriques maisnéanmoins inquiétants : certaines pompes – enprovenance d’Inde, du Ghana, de Chine, duNigeria ou des pompes à motricité humaineissues de programmes de réhabilitation et recyclées– présentent des matériaux de piètre qualitémais à bon prix.

La galvanisation

Toutes les pièces galvanisées ne sont pas dequalité égale. Par exemple, la « galvanisation àfroid» se résume à une simple peinture galvaniséequi ne résiste que quelques années avant de« s'écailler », notamment suite à un choc. Ensuite,la corrosion s’installe et fragilise les éléments af-fectés, entraînant prématurément leur rupture.Le dossier d’appel d’offres pour la fournituredes pompes à motricité humaine doit donc spé-cifier un revêtement par « galvanisation à chaud »sur produits finis ferreux (qui consiste à formerun revêtement de zinc par immersion de piècesen acier dans un bain de zinc en fusion, dans lebut de les protéger contre la corrosion20).

Lorsque l’eau s’avère corrosive, les colonnesd’exhaure et les tringles « en fer » devront ré-pondre à la norme inox 304L. Pour résister à la

Certains organismes internationaux prônent lerecours à d’autres technologies. C’est le cas dela Rope pump (pompe à godet dotée d’unecorde). L’idée de base est de trouver une solutiontechnique quasi familiale dont les pompes à

motricité humaine pourraient être fabriquéesen Afrique. L’expérience est en cours au Ghana, mais les ex-périences similaires précédentes ont toutes étédes échecs en Afrique.

38 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

iFourniture et pose des pompes à motricité humaine

20. Le procédé est défini par la norme NF EN ISO 1461 qui définitles épaisseurs minimales du revêtement. Il existe des appareils pourdéterminer l’épaisseur d’un revêtement des composantes conçu pourla mesure rapide, simple et précise de l’épaisseur.

2. Une question de qualité

• La pompe India MKII

La marque n‘est pas protégée par un brevetformellement déposé. Pour faire concur renceau prix de la pompe India MkII standard, lesfabricants économisent en utilisant desmatériaux et des couches protectrices desurface de moindre qualité et en réduisantl’épaisseur des tôles utilisées. Les épaisseurssont faciles à mesurer. Cependant, pourdéterminer la qualité et la conformité desmatériaux utilisées et des couches protectricesappliquées, l’analyse par un laboratoire bienéquipé et spécialisé est indispensable.

Source : La pompe India MKII au Burkina Faso, Programme d’Application de la réforme, février 2007.

traction, les tringles ont un diamètre minimalde 12 mm. Pour les tubes, l’absence de précisiondimensionnelle pose problème. Il est importantque les tubes soient d’épaisseur minimale 2,5mm, sinon le tube a tendance à se sectionner auniveau du filetage.

Dans le dossier d’appel d’offres pour la fournituredes pompes à motricité humaine, il est donc op-portun d’indiquer les spécifications techniques sou-haitées pour les matériaux (acier, PVC, etc.) pour

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éviter les risques de contrefaçon (les normes pourles aciers galvanisés et aciers inoxydables sont indi-quées en Annexe 1). Bien entendu, il ne suffit pas

de préciser la norme : le maître d’ouvrage pourravérifier que les normes sont respectées en procédant,dès réception, au contrôle du matériel.

39Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

iFourniture et pose des pompes à motricité humaine

Bien que le recours systématique à l’appel àconcurrence puisse poser problème du fait de lalimitation du nombre de types de pompes autoriséspar certaines politiques sectorielles nationales, ilfaut néanmoins envisager des appels d’offres ou-verts pour ne pas favoriser une envolée des prix.

Le contrat de fourniture des pompes doit intégrerune part importante de prestations pour le ren-forcement des capacités des micro-entreprisesrurales. Il ne s’agit pas seulement de fournir etinstaller un matériel d’exhaure, mais égalementde mettre en place (en créant ou en renforçantl’existant) une filière d’approvisionnement despièces détachées et un service après-vente. C’est

un travail de renforcement des capacités demicro entreprises, en l’occurrence visant les re-vendeurs des pièces détachées et les artisans-ré-parateurs.

C’est dans ce sens que la Banque Arabe pour le Déve-loppement Economique en Afrique prône des appelsd’offres avec pondération des notes techniques etfinancières : 70 % pour la note technique et 30 %pour la note financière. Par ailleurs, ce type de nota-tion a été utilisé par l’AFD, la KfW et l’Union Euro-péenne (UE) pour la fourniture des pompes sur leprojet dans le Ouaddai Biltine au Tchad. Mais ce typede notation nécessite une large concurrence entre lesentreprises.

L’ingénieur-conseil veillera à ce quele fournisseur installe la pompe à labonne cote en fonction du niveaud’eau dynamique supposé en saisonsèche. Le phénomène de battementsaisonnier de la nappe peut être trèsimportant dans certains contextes,en saison sèche.

La pose de la pompe est une opérationqui doit concilier des objectifs parfoiscontradictoires : faire jouer la garantiedu fabricant ou du fournisseur sur lematériel, tout en impliquant au maxi-mum l’artisan-réparateur lors de lapose des équipements.

3. La passation de marché pour la fourniture de pompes à motricitéhumaine

4. La pose de la pompe

Phénomène de rabattement de la nappe lors du pompage

Niveau d'eauNiveau statique

Niveaudynamique

Tubage du forage

Nappe d'eausouterraine RabattementCrépine

ou filtre

u

uu

u

u

u

u

u

Source : Jos Besselink, 2007

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Comme pour le coût d’un forage, il serait tropsimpliste de fournir des coûts moyens parmarque pour la fourniture et l’installation d’unepompe à motricité humaine.

Même s’il peut être plus aisé de comparer lescoûts fournisseurs (hors transport), ces derniersdépendent non seulement des caractéristiquestechniques de chaque pompe mais aussi et sur-tout des taxes douanières en entrée dans lepays (les pompes initiales sont importées HorsTaxe mais les pièces détachées en Toutes TaxesComprises), des obstacles à l’activité économiqueet du secteur privé concurrent.

• Au Burkina-Faso, dans la région du Sahel et pro-vince de la Gnagna, le coût moyen d’une pompe àmotricité humaine Inox avec margelle est de 1,2 mil-lion de Fcfa HT HD.Source : Rapport de capitalisation du Programme d’Application de la Réforme, Burkina Faso, mai 2010

• Au Tchad, on constate des prix de l’ordre de1M.Fcfa HT HD pour des pompes de 30 à 60 mè -tres de profondeur et de l’ordre de 1,5 M.CFA HTHD pour des profondeurs entre 80 et 100 mètres.S’y ajoutent les coûts de pose et de formation desartisans-réparateurs, éminemment variables selon larégion d’exécution (distances à parcourir, densité duréseau d’artisans-réparateurs).

Le fournisseur intervient donc dans une logiquede fourniture et de formation. Il lui revient d’or-ganiser la pose des équipements : la pose de lapompe est effectuée par l’artisan-réparateursous le contrôle et avec la garantie du fournisseur.Le fournisseur est aussi tenu d'initier un jeu derôles qui valorise le travail de l'artisan-réparateuraux yeux de la structure de gestion (l’artisan de-vient alors le référent technique de la structurede gestion).

Les modalités de règlement du marché s’appa-rentent davantage à celles d’une commandede biens, et non à celles de fourniture de pres-tation. Le règlement s’effectuera de préférence, parexemple, en trois temps : 30 % à la commande,40 % à l’expédition de la marchandise et 30 % àla pose des pompes, à la formation des artisans-réparateurs et à la mise en place d’une filièred’approvisionnement des pièces détachées.

40 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

iFourniture et pose des pompes à motricité humaine

5. Quelques notions de coût d’une pompe à motricité humaine

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

Consensus existant

• Choix de la pompeChoisir des marques en accord avec lesmodèles de pompes prescrits par la politiquesectorielle nationale (lorsque celle-ci existe).Choisir la pompe selon des critères techniqueset socio-économiques.Ne pas favoriser les appels d’offres au moins-disant, ce qui revient à considérer l’achat d’unepompe comme une simple fourniture de maté-riel sans tenir compte des efforts à consentirpour le renforcement des capacités des reven-deurs de pièces détachées et des artisans-répa-rateurs.

• Les fournisseurs de pompes à motricité hu -maine spécifieront dans leur offre sous formede tableaux :– la durée de vie des pièces de rechange (dési-gnation, références, durée) ;– le nombre moyen annuel d'intervention ;– les frais récurrents liés à l'entretien de lapompe à motricité humaine (nature de l'opé-ration, types de pièces à changer, périodicité,coûts unitaires).

• Concernant la qualité des matériaux

Le fournisseur s’engage à respecter les normesprescrites liées à l’épaisseur minimale des co -lonnes d’exhaure, la qualité de la galvanisation,l’épaisseur de la tuyauterie en inox ou en PVC.

Le maître d’ouvrage procédera à une mesurede l’épaisseur de revêtement de l’acier galva(cf. Annexe 1) et contrôlera le certificat matièredu fournisseur pour l’inox.

• Pose de la pompe

Le fournisseur intervient à la fois comme régis-seur et superviseur des travaux et dans unelogique de fourniture et de formation. Il luirevient donc d’organiser la pose des équipe-ments (planning, logistique, etc.). Il est aussitenu d'animer un jeu de rôles qui établit la rela-tion post-projet qui existera entre l’artisan-réparateur et la structure de gestion. La posede la pompe est effectuée par l’artisan-répara-teur sous le contrôle du fournisseur afin defaire jouer la garantie.

L’artisan-réparateur est étroitement associé àl’opération et est valorisé dans son rôle deréférent technique de la structure de gestionqui le rémunère pour son intervention.

Ne pas confier la fourniture et la pose de lapompe à l’entreprise chargée des travaux deforages.

• Modalités de calcul de la note finale

Le calcul de la note d’une offre appliquera unepondération de 70 % à l'offre technique et de30 % à l'offre financière. Les critères techniquesà prendre en compte sont décrits dans l’Annexe2B.5 (avec, à titre d’exemple, le nombre maxi-mal de points qui pourrait y être attribué).

Absence de Consensus

• Du fait de la limitation du nombre de typesde pompes autorisés par certaines politiquessectorielles nationales, « les bailleurs de fondsne devraient pas imposer, de manière systé-matique, l’appel à concurrence ». Une telleposition exige cependant que le maître d’ouvrageaccepte de réviser de temps à autre la listed’attribution des équipements ou définisse uncertain nombre d’indicateurs représentatifs del’évolution du prix de la pompe (indices matière).

• La notation des offres pour la fourniture depompes pourrait être davantage détaillée.

41

iFourniture et pose des pompes à motricité humaine

e Idées à retenir

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42 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

o L'aménagement des points d’eau

Schéma de superstructure d’un forage équipé d’une pompe à motricité humaine

Exemple de superstructure d’une pompe à motricité humaine

Source : Guide du maire en approvisionnement en eau potable, Burkina Faso, 2010

a. canal d’évacuation deseaux vers le puisards

b. dalle anti-bourbier (penteminimale de 2 %)

c. mur de clôture

d. pompe à motricité humainee. margellef. joint assurant la stabilité du mur

a

b

e

c d

f

Modèles de superstructures

Les travaux de génie civil clôturant l'exé-cution du forage comprendront un amé-nagement minimal du pourtour du forage(la dalle anti-bourbier et le muret deprotection) qui ne pourra se faire qu'aprèsréalisation de la margelle et consultationpréalable des usagers (et selon les normesnationales).

Il est également préférable de réaliser lasuperstructure après la pose de la pompecar l’eau de la pompe facilitera la réali-sation du béton.

Pour un puits moderne, la superstructureévite que l'on tombe dans le puits et limitela pollution de l'eau. L'aire assainie empêchel'eau de stagner aux abords du puits. Lasuperstructure peut être aménagée demanière à y accrocher une ou plusieurs pou-lies (barre de traverse pour accrocher la oules poulies).

La fonctionnalité de l’aménagement estun élément important pour les utilisatriceset de ce fait, un critère de qualité du ser-vice. Mais très souvent, l'état de propretédes points d’eau n’est pas satisfaisant.

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Les puisards souvent mis en place au boutdu canal d’évacuation des eaux sont rarementefficaces longtemps. Le fait de prescrirel'usage des moellons pour le remblai dupuisard entraîne des coûts d'approvision-nement très importants en zone de nonsocle et/ou une forte mobilisation de main-d’œuvre locale (c’est pourquoi certains pui-sards n’ont jamais été remplis de moellons).

Remarque. Les superstructures sont généra-lement conçues sans concertation avec lesusagers. Elles sont parfois réalisées à grandcoût, souvent de l’ordre du prix d’unepompe à motricité humaine neuve maisparfois plus (par exemple, environ 2 millionsde Fcfa au Tchad et au Mali, soit environdeux fois le prix d’une pompe à motricitéhumaine). Généralement, quand leur réali-sation est associée à celle des forages, ceposte ne fait pas l’objet de discussion, ni surle design, ni sur le prix.

Au Burkina Faso, dans la région du Sahel et pro-vince de la Gnagna, le coût moyen d’une super-structure est de 665 mille Fcfa HT HD surl’ensemble des cinq provinces d’intervention.Source : Rapport de capitalisation du Programmed’application de la réforme, Burkina Faso, mai 2010.

43Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

pL’aménagement des points d’eau

Schéma de superstructure d’un puits moderne

Exemple de puisards

a. mur de clôtureb. canal d’évacuation deseaux

c. puisards ou puits perdud. moellons

Source : Guide du maire en Approvisionnement en Eau Potable, Burkina Faso, 2010

a

b

c

d

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Consensus existant

L’aménagement du point d’eau

• Définir avec la structure de gestion les usagesenvisagés.

• Par la suite, définir un aménagement minimalqui sera réalisé par une entreprise et un (oudes) aménagement(s)-type(s), ou utiliser lemodèle type de la politique sectorielle nationalele cas échéant.

• L’aménagement minimal du pourtour du fo-rage comprend la dalle anti-bourbier et le muretde protection : il est à réaliser par une entreprisede génie civil. La dalle anti-bourbier doit êtreen béton armé dosé à 350 kg et d'un diamètrede l’ordre de 3 mètres. Le muret de protection,d’une hauteur généralement de 1 mètre, serafabriqué en parpaings.

• Proscrire des aménagements trop complexeset diversifiés car la standardisation permet unemeilleure qualité (en utilisant des moules) etelle facilite l’écriture d’un cahier des chargesprécis et donc le suivi des chantiers.

• Ne pas surdimensionner les aménagements.

• L’aménagement d’un puits perdu rempli demoellons s’avère inefficace comme dispositifpour la résorption des eaux de puisage.

•Proscrire les abreuvoirs trop près de la super-structure (risque de contamination de l’eaupar les animaux).

• Dans les zones sahéliennes, proscrire l'usagedu bois pour confectionner l'enceinte du pointd'eau (pratique courante).

L’aménagement d’un puits cimenté comporteune margelle (0,8 mètre de haut), une dalleanti-bourbier (1 mètre de large) et un dispositifd’épandage situé à plus de 5 mètres du puits.Il devrait être doté d’une superstructure pourfaciliter le puisage et protéger le puits des dé-pôts éoliens (les éléments d’un modèle typeet ses variantes restent à définir).

Absence de consensus

• Ne pas réaliser de rigole d'écoulement et unpuisard rempli de moellons.

• La structure de gestion pourrait concevoirles aménagements autour du point d’eau au-delà de l'aménagement minimal.

• L'aménagement d’un point d’eau, hors mar-gelle, pourrait être confié à la structure degestion (avec une assistance technique et fi-nancière de la part du projet).

• L'opération pourrait être conduite comme unexercice dans le cadre de la formation des usa-gers que fournira un organisme local d'appui audéveloppement – s'étalant, par exemple, surune période d’un an suite à la pose de lapompe.

• La structure de gestion pourrait faire appel àune entreprise locale pour la réalisation des tra-vaux.

• Les aménagements (aire d’infiltration, muretde protection, dispositif d’épandage, etc.)pourraient être financés avec la contributionfinancière des usagers.

• Des éléments de la superstructure en fer ouen tôle (couvercle, traverse, etc.) pourraientêtre fournis par l’entreprise de génie civil (ouautre marché spécifique).

44 Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

oL'aménagement des points d'eau

e Idées à retenir

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 45

p Gestion des points d'eau

1. Les différentes organisations de la gestion des points d’eau

En Guinée, avec un soutien financier pluriannuel del’Unicef, le Service national d’aménagement despoints d’eau a pu assurer un taux de fonctionne-ment des pompes à motricité humaine des plus éle-vés d’Afrique (80 à 90 % selon les régions).

Le chiffre d’affaires de la vente de pièces détachées

est de 4 à 17 € par an et par pompe, soit un fluxannuel de 100 000 € pour l’ensemble du pays. En revanche, la maintenance des pompes à motri-cité humaine effectuée par les services de l’Etat eux-mêmes (en régie directe) s’est révélée trèscoûteuse.

Le bon fonctionnement des pompes à motricitéhumaine dépend directement de quatre acteursqui doivent être liés entre eux par des contratsdéfinissant leurs obligations :

• une structure de gestion, qui mobilise les usa-gers pour payer régulièrement l’eau, visant àcouvrir principalement les frais de réparations etle renouvellement de certains équipements ;

• un artisan-réparateur local, en charge d’assu-rer les réparations de quelques dizaines depompes et rémunéré par les villageois ;

• un fournisseur de pièces détachées qui tient àla disposition de l’artisan-réparateur un stock depièces de rechanges régulièrement renouvelé ;

• un maître d’ouvrage (pouvoirs publics : Etatet/ou collectivités territoriales) qui doit contrôlerle bon fonctionnement du service de l’eau surson territoire.

Mais en réalité, la pérennité du fonctionnementdes pompes à motricité humaine s’avère fragileen raison de quatre grandes catégories de pro-blèmes : (i) l’épargne n’est pas sécurisée et suf-

fisante pour financer les besoins en entretien etmaintenance ; (ii) les institutions et acteurs nejouent pas leur rôle ; (iii) l’activité d’entretien etde maintenance des pompes à motricitéhumaine est peu rentable et les artisans-répara-teurs ne sont pas des professionnels (rémunéra-tion additionnelle à une autre activité le plussouvent) ; et (iv) les fournisseurs de pièces déta-chées n’ont pas une grande disponibilité depièces et vendent des pièces de moins bonnequalité à moindre coût (répondant mieux auxattentes de la population).

Au Burkina Faso, le transfert aux communes de lapropriété et de la gestion des pompes à motricitéhumaine implique la contractualisation de la déléga-tion de gestion des pompes à motricité humaine auxassociations des usagers de l'eau avec une définitiondes rôles et des obligations des parties contrac-tantes, des délibérations communales sur le modede paiement et le prix de l'eau, des dispositions pourl'organisation de l'exploitation et la gestion finan-cière du service de l'eau, etc.

Source : Rapport de capitalisation du Programme d’Application de la Réforme, Burkina Faso, mai 2010

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Faute d’un système de maintenance clai-rement établi, de nombreux pays ont vuleurs pompes tomber en panne les unesaprès les autres, puis être abandonnées.

De nouveaux schémas ont vu le jourmais n’ont pas encore fait leurs preuves.En voici des exemples. :

• le leasing : un opérateur économiqueloue une pompe à motricité humaine àla structure de gestion. La pompe restela propriété de l'opérateur à qui la struc-ture de gestion verse de 1 à 5 dollarspar famille et par an. La structure degestion ne paye rien d’autre pour l’en-tretien et la maintenance (renouvellementdes équipements non couvert par le prixde l’eau). En cas de défaut de paiement,l’opérateur peut retirer la pompe. C’estle cas à Lubango, en Angola du Sud. Unesociété d’eau exploite un parc d’environ50 pompes Volanta, chaque pompe des-servant environ 50 familles ;

• le contrat de garantie totale : La struc-ture de gestion verse un loyer annuel à unopérateur privé (qui peut être un artisan-réparateur performant) qui couvre le chan-gement des pièces défectueuses et le coûtde la main-d’œuvre en cas de panne. Ce sys-tème a été testé en Mauritanie, au BurkinaFaso et en République centrafricaine : le constatgénéral est une diminution très forte de l’adhésiondes usagers après la phase projet. Problème decompréhension du principe ? Problème d’intérêtdes usagers pour un service d’un coût trop élevé(100 € à 110 €/an au Burkina Faso par pompe,150 €/an en République Centrafricaine avec unengagement sur une durée de 10 ans) ? Problèmede délai d’accompagnement pour ancrer le dis-positif plus solidement ?

Au Burkina Faso, la réforme de la maintenancedes ouvrages hydrauliques prévoit que les com-munes recrutent un maintenancier (agréé par lesservices déconcentrés de l’Etat) en charge du suivi

et de l’entretien des pompes à motricité humainesur le périmètre communal. Les prestations de cemaintenancier sont payées en partie par la com-mune (2 tournées de suivi/village/an) grâce à desredevances versées par les usagers et en partie parles Associations d’Usagers de l’Eau mises en placedans chaque village (réparations).

Au Bénin, Helvetas envisage une « approche bu-siness » qui s’appuie sur la délégation d’un parcde pompes à motricité humaine à un opérateurprivé sur le territoire communal. C’est donc la

pGestion des points d’eau

� Expériences de maintenance durable des pompes à motricité humaineau Burkina Faso

Plusieurs expériences de maintenance durable ont été tentées au Burkina Faso.

En se basant sur le fait que les pompes sontconstituées de plusieurs éléments dont la durée de vie est très longue, plusieurs projets et ONG onttenté de mettre en place des dispositifs d'entretiendurables basés sur un entretien préventif de qualitéet le changement des pièces usagées dans les règlesde l'art. Il s'agit princi palement de contrat d'en -tretien préventif avec changement régulier des pièces d'usure et de contrat d'entretien en garantie totale.

Les contributions annuelles pour une garantietotale varient de 60 000 Fcfa à 70 000 Fcfa. Les systèmes d'entretien préventif de 25 000 à35 000 Fcfa en fonction des pièces d'usure prises en compte.

Aucune de ces expériences n'a réussi à survivrelongtemps après le projet. Souvent, les villages sesont progressivement désengagés à l'exception deceux qui avaient effectivement des problèmes gravesavec leurs forages. Parfois, l'opérateur privé s'estaccaparé les moyens de l'entreprise (compresseurs,véhicules et stocks de pièces détachées).

Source : Antea, 2006

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne46

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commune qui délègue la gestion de son parc depompes à un opérateur économique. A ce jour,cette alternative n’a pas pu être validée sur leterrain, faute de financement. Le schéma proposéne répond toutefois que partiellement aux pro-blèmes de disponibilité des pièces détachées.

Au Ghana, il avait été décidé de mettre en placeun réseau national unique de pièces détachéespour l’ensemble des modèles de pompes, gérépar une entreprise privée, sélectionnée aprèsappel d’offres. Du fait de la très faible rentabilitéde la seule activité de vente de pièces détachées,le réseau de pièces détachées est très peu déve-loppé et se limite à quelques points de vente àl’échelle nationale, amenant les magasins à desdistances très importantes des usagers. L’entreprisen’a aujourd’hui aucune incitation à étendre sonréseau qui apparaît déficitaire.

Au Cameroun, la coopération allemande (DED,2004) a proposé une stratégie dans laquelle lematériel du projet serait mis à la disposition desartisans-réparateurs moyennant la facturation

d’un loyer pour leur entretien et leur renouvelle-ment. Se déplaçant en moto, l’artisan-réparateurserait chargé d’effectuer les petites réparations,d’examiner le fonctionnement des pompes etd’évaluer les interventions à prévoir pendant latournée d’entretien des pompes à motricité hu-maine. Les pièces détachées seraient tenues enstock chez une entreprise dans des conditions quiseraient négociées à l’échelle de 6 départements.Une commission départementale de régulationdu service public de l’eau en zone rurale regrouperaitle sous préfet, le délégué départemental du mi-nistère chargé de l’eau, et le(s) maire(s) d’une (ouplusieurs) commune(s). Cette commission pourraainsi prendre des mesures adaptées et, éventuel-lement, des sanctions.

Force est de constater qu’à ce jour, aucun modèleentièrement satisfaisant n’a pu être développépour améliorer l’efficacité du trio « structure degestion/artisan-réparateur/fournisseurs de piècesdétachées ».

pGestion des points d’eau

2. La structure de gestion des points d’eau du village

On constate généralement que :

• la gestion au quotidien est souvent le fait d’unpetit groupe qui n’est pas toujours représentatifdes utilisateurs, ni mandaté par eux (Sardan,2000). En effet, les membres de la structure degestion sont trop souvent désignés par le seulchef du village (Antea/Bress, 2005) ;

• des structures de gestion sont régulièrementmises en place au niveau d’un seul point d’eau etnon au niveau d’un village ou d’une communepar exemple, ce qui ne permet pas une mutuali-sation des recettes et dépenses ;

• les épargnes cumulées ne sont pas sécuriséessur un compte bancaire (soit les sommes enquestion ne le méritent pas, soit le réseau ban-

caire n'existe pas ou n’est pas adapté à la gestionde faibles épargnes). Au Tchad, le lieu de sécuri-sation de la caisse eau demeure le trésorier de lastructure de gestion dans 82 % des cas. ;

• après le projet, les membres du bureau de lastructure de gestion, nouvellement désignés, n’ontpas la possibilité de bénéficier de formations.

Sans remettre en cause le modèle « communau-taire », il est nécessaire de comprendre les échecset d’éviter les dérapages et dysfonctionnementssi souvent constatés.

Ces dérapages sont, pour partie, dus au manquede compréhension du rôle de la structure degestion et de ses règles de fonctionnement(statuts et règlement intérieur, relations avec les

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

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autres acteurs, etc.) par les villageois eux-mêmes.

Au Tchad, dans 83 % des cas, les membres des co -mités de gestion des points d’eau sont élus par lapopulation en assemblée générale. Des femmessont présentes dans tous les comités (responsablesde la propreté du point d'eau dans 78 % des cas).Sur les questions relatives au fonctionnement despoints d'eau (contribution financière, création

d'une caisse d'eau, participation des femmes, paie-ment de l'eau, etc.), l’étude-bilan du secteur de l’hy-draulique au Tchad conclut que l’adhésion de lapopulation est toujours plus élevée que dans desprojets où le chef du village désigne les membres dela structure de gestion. Les projets ont donc intérêtà cibler davantage la population et à ne pas se limi-ter à la seule opinion des chefs.Source : Lafortune, 2006.

3. Le prix de l’eau et les modalités de paiement

Le prix de l’eau

Dans la plupart des cas, les pouvoirs publics sont

en charge de la réalisation du forage, de l’instal-

lation d’une pompe à motricité humaine neuve

et du contrôle de la qualité de l’eau.

Le prix de l’eau doit couvrir :

• l’entretien et le renouvellement de toutes les

composantes de la pompe ;

• les tournées de suivi (éventuellement) et les

réparations effectuées par l’artisan-réparateur ;

Au Burkina Faso, le coût d’entretien d’unepompe à motricité humaine varie en fonction de lamarque et de l’âge de la pompe. Cependant dansl’objectif de mettre en œuvre une gestion intégréede l’eau au niveau de la commune et des villagesou secteurs, la Réforme du système de gestion desouvrages hydrauliques préconise une cotisation de 2 500 Fcfa/ménage/an (à collecter tous lesmois, 3 ou 4 mois), soit un montant de 75 000Fcfa /PMH/an (sur une base de 300 habi tants).Mais, plus une pompe est uti lisée, plus elle s’usevite et plus son entretien est cher. Le coûtd’entretien d’une pompe doit donc être calculé enfonction du nombre de ménages qui l’utilise.

• Premier exemple : 300 habitants (30 ména gesutilisent une même pompe). Cotisation : 2 500 Fcfa/ménage/an, soit 75 000 Fcfa/an.

• Second exemple : 600 habitants (60 ménagesutilisent une même pompe). Cotisation : 2 500 Fcfa/ménage/an, soit 150 000 Fcfa/an.

Source : Programme d’application de la réforme, Burkina Faso, 2004-2009

Dans l’Est du Tchad, les trois quart desassociations d’usagers de l’eau payent l’eau auforfait (250 Fcfa par mois et par famille). Toutesles associations excluent du forfait les plus indi -gents, qu’elle considèrent comme « normal » deprendre en charge. Un quart des associationsrecouvre un montant de 5 à 15 Fcfa par seau de 20 litres.

Source : rapport final projet Almy Nadif 2009

pGestion des points d’eau

� Deux exemples de prix de l’eau à la pompe

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne48

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TABLEAU 7. Prix de l'eau au volume au Burkina Faso

• les charges de fonctionnement de la structurede gestion.

Modalités de paiement de l’eau

Selon certains, il n’est pas essentiel d’imposerune vente rigoureuse de l’eau à la pompe, il estpréférable de privilégier des cotisations ad hocau moment où survient une panne. Mais les ex-périences montrent que (i) le coût des entretiensréguliers d’une pompe à motricité humaine estmoins élevé que le coût des entretiens curatifs,que (ii) l’efficacité des structures de gestion à as-surer la réalisation des entretiens préventifs limitela durée des pannes. Dès lors, il est maintenantadmis que les entretiens réguliers préventifs despompes sont à encourager. Ainsi, seuls les paie-ments réguliers (paiement au volume ou cotisationforfaitaire périodique) sont soutenables.

Pour certains, seul le paiement de l’eau au volumepermet un degré d’équité.

Mais le paiement de l’eau au volume pourraitavoir des effets indésirables : certaines enquêtessuggèrent en effet qu’il existe une corrélation23

entre le mode de paiement et le volume d’eauconsommé : au Tchad, les femmes qui achètentl’eau au volume à la pompe puisent de 40 à 80litres par jour pour une famille ; lorsque le paie-ment est forfaitaire, elles puisent environ 160litres par jour (Lafortune, 2005). Il sembleraitdonc que le « paiement au volume» ait poureffet de réduire la quantité d’eau puisée. AuTchad, sur la base de cinq personnes par ménage,le paiement de l’eau au volume réduirait la quan-tité d’eau prélevée en dessous du niveau qui,d’après les études épidémiologiques, permettraitde réaliser un impact sanitaire, c’est-à-dire, 25litres par jour et par personne.

Toutefois, dans l’Est du Tchad, ce niveau de 25litres par jour et par personne n’est atteint que

�Modalités de paiement Burkina Faso

L'important est que le paiement de l'eaudevienne régulier et puisse subvenir auxprincipales pannes des pompes. Le maire, pardélibération communale, fixe le prix de l'eau maisla réforme préconise, pour tenir compte despratiques et des habitudes locales, de laisser auxassociations d'usagers de l'eau la possibilité defixer elles-mêmes les modalités du paiement.

pGestion des points d’eau

Au volume Prix Equivalent

Seau de 10 litres 5 Fcfa 500 Fcfa/m3

Bidon de 20 litres 5 Fcfa 250 Fcfa/m3

Bidon de 20 litres 10 Fcfa 500 Fcfa/m3

Barrique de 200 litres 50 Fcfa 250 Fcfa/m3

Barrique de 200 litres 100 Fcfa 500 Fcfa/m3

dans les camps de réfugiés et ne correspond pastoujours à la disponibilité des ressources en eaudisponibles. Les équipes actuellement sur le ter-rain, dans le cadre du projet d’appui à la stabili-sation de l’Est du Tchad, constatent plutôt uneconsommation moyenne de 5 à 10 litres par jouret par personne.

De surcroît, le paiement au volume pose unsecond souci : il est communément admis que lespaiements journaliers reviennent à l’épouse, tan -dis que c’est très souvent l’époux qui se charge durèglement d’une somme forfaitaire à payer pério-diquement. Le paiement de l’eau au volume peutdonc avoir comme autre effet d’engendrer unedépense supplémentaire pour les femmes au dé -triment du budget alimentaire.

Dans tous les cas, l’eau doit rester accessible auxplus démunis (prix social).

Au Burkina Faso, pour une con sommation supé-rieure à 3 litres/jour, l’eau vendue au volume estplus chère que l’eau vendue par cotisation.

Source : Programme d’application de la réforme, Burkina Faso, 2004-2009

23. Une étude statistique permettrait de confirmer qu’il s’agit biend’une relation de cause à effet.

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 49

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Pratiques courantes des projets

Force est de constater un déséquilibre entre lesaspects techniques et les aspects sociaux dansles projets d'hydraulique villageoise.

L’artisan-réparateur bénéficie souvent d'uneformation d'une durée de 5 à 7 jours et estsouvent impliqué dans la pose des pompessous forme de formation-action. Les arti-sans-réparateurs sont couramment formésd’abord par un projet puis recyclés par unautre. En revanche, les structures de gestiondes points d’eau reçoivent une formationbeaucoup plus légère : 1 à 3 jours générale-ment, totalisant quelques heures de "cours"seulement. Cette durée n'est certainementpas suffisante pour acquérir les compétenceset pratiques de gestion et choisir le niveaude service adapté (type de contrat avecl’artisan-réparateur et/ou avec la commune).

Pistes de réflexion

Au Tchad, en 2006, 28 % des comités degestion des points d’eau disent utiliser lefonds de la caisse eau comme moteur de dé-veloppement du village (fonds de roulementpour la création de banques de céréales, paie-ment des maîtres des écoles communautaires,

� Exemple de formation des comités de gestion au Tchad

Au Tchad en 2006, selon l’étude-bilan du secteurde l’hydraulique, seulement 39 % des comités degestion des points d’eau avaient reçu uneformation d’un seul jour ; 96 % des comitésétaient cependant prêts à refaire le projet auxmêmes conditions et ils estiment que le projet arespecté les us et coutumes. Ils déplorentcependant, le manque de formation et dedisponibilité des pièces et des outils.

Aujourd’hui, la plupart des projets mettent enœuvre une formation plus importante. Ainsi dansle cadre du projet Almy Nadif (terminé en 2009),dans l’Est du Tchad, 100 % des associations desusagers de l’eau ont bénéficié de 5 formationsd’une journée, et le bureau de l’association d’une formation de 3 jours. La direction de laconnaissance du Domaine hydraulique duministère de l’Eau estime le parc de pompes àmotricité humaine à 8 200 contre 4 500 en 2006 et le taux de formation à 60 % en tenantcompte des disparités entre anciens et nouveaux projets.

4. Les formations

pGestion des points d’eau

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne50

Au Burkina Faso, les usagers paient l’eau au gestionnairede la pompe à motricité humaine, qui assure l’encais-sement des recettes de la vente de l’eau en respectantle prix et les modalités de paiement de l’eau définis parl’associations des usagers de l’eau.

Support visuel du Programme d’application de la réforme 2004-2009, au Burkina Faso.

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fonds de garantie, etc.). Les comités degestion des points d’eau qui laissent dormirl'argent évoquent comme raison de non-utilisation de cette épargne l’absenced’encadrement pour la mise en œuvredes activités ou le manque de fonds. Eneffet, sans accompagnement, les comitésde gestion des points d’eau réussissentrarement à valoriser l’épargne.

A cet égard, dans le cadre du projet AlmyNadif de l’Est du Tchad, le village peututiliser librement cet « impôt local », pourservir l’intérêt communautaire. Mais ilest conseillé au Bureau de garder un fondsde caisse suffisant pour pouvoir payer lesvisites d’entretien et les pièces de rechange.Il a d’ailleurs été constaté que plus il y ade mouvement sur le compte d’épargneen entrée (cotisation, ventes au détail) eten sorties (salaires du fontainier, réparations,etc.), plus les villages cotisent et l’associationdégage des réserves financières.

Sauf cas particulier (par exemple, caisses d’épargnede la région de Sarh au Tchad), l’absence de sys-tème bancaire adapté à la gestion de faiblesmontants, amène donc à s’interroger sur le main-tien et la pertinence du principe de « l’eau payel’eau ». Certains pensent que pour favoriser lepaiement régulier de l’eau par les usagers,l’épargne pourrait servir à autre chose que l’en-tretien du point d’eau, comme la contribution àdes projets d’équipements sociaux dans le villageou la spéculation sur le prix des céréales.

Plus généralement, ne faudrait-il pas revoir laconception des projets d’hydraulique villageoiseen intégrant l’intervention d'un opérateurchargé d'accompagner chaque structure de ges-tion pour un suivi post projet après la pose de lapompe ? Le mandat de cet accompagnementvisant à former la structure de gestion serait detype « appui au développement local » sur labase du learning by doing. Les objectifs de cetaccompagnement pourraient être de :

� Le suivi technique et financier (Stefi) des services publics de l’eau, au Mali

Dans la région de Kayes au Mali, depuis 2005, la direction nationale de l’Hydraulique a donné mandat au bureau d’études 2AEP pour assurer lesprestations de Suivi technique et financier (Stefi)d’environ 80 adduc tions d'eau potable. Le Stefi consiste en la véri fi cation des comptes des associationsd'usagers de l'eau tous les six mois. Les arrêtés decomptes ont lieu en janvier et juillet de chaque année.

Le suivi technique porte sur le contrôle des instal lationstechniques d'approvision nement en eau (pompesimmergées, groupes élec trogènes, instal lations solaires,réseau, etc.). Cette prestation est financée par uneredevance sur le prix de l’eau payé par les usagers.

Ce modèle pourrait être appliqué aux pompes àmotricité humaine.

Source : www.2AEP.com

pGestion des points d’eau

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 51

• maîtriser le fonctionnement de la structure degestion (statuts, règlement intérieur et relationsavec les autres acteurs) ;

• concevoir et réaliser les aménagements autourd’un point d’eau et entretenir ses abords ;

• maîtriser les opérations quotidiennes liées aufonctionnement et à l'entretien de la pompe ;

• savoir tenir un cahier de recettes et dépenseset rendre compte du montant de l'épargne ;

• comprendre le contrat de maintenance et con -naître les réparations principales.

L’accompagnement pourrait comprendre, d’unepart des formations classiques, et d’autre partun apprentissage « sur le tas ».

Le fait de mobiliser un opérateur de proximitéspécialiste du développement local et de la for-mation pourrait, à la longue, favoriser un degréde standardisation des modules, une capitalisationdes expériences et l'émergence d'un réel marchéde la formation continue (opérant hors logiqueprojet).

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Le mandat de l’ingénieur-conseil se termineraitalors à la pose de la pompe, où il recentreraitson rôle sur la supervision. L’opérateur de déve-loppement local serait chargé d’accompagner lastructure de gestion sur une durée plus longue(d’au moins 2 ans).

Des structures similaires au Stefi malien sontaujourd’hui en place au Tchad (cellule de conseilet d’appui à la gestion, notamment à Moundou)et au Niger (service d’appui conseil, notammentdans la région de Maradi).

Le service après-vente

En Guinée, le réseau de maintenance des ouvragesdonne satisfaction dans la majorité des cas. Lesartisans-réparateurs réalisent des tournées tri-mestrielles et interviennent, à la demande desvillages, en cas de panne de leur pompe à motricitéhumaine. Les artisans-réparateurs se plaignentcependant d’un manque de moyens de déplace-ment et d’une sous-rémunération de leurs in-terventions par les villages qui est de l’ordre de7 € par an et par pompe (Coquart, 1999).

De l’étude-bilan du secteur hydraulique au Tchad(Lafortune, 2006), il ressort que :

• les artisans-réparateurs sont en mesure de ré-parer les pompes du parc hydraulique tchadien.Devant un manque de disponibilité des piècesdétachées auprès du dépositaire, l’artisan-répa-rateur se déplace auprès d’un autre dépositairede pièces détachées dans 40 % des cas, essayede réparer temporairement la pompe dans 36% des cas, se rend à la capitale dans 20 % descas et essaye de réparer la pompe à motricitéhumaine chez un forgeron dans 4 % des cas ;

• la durée moyenne d’une intervention est de 1 à 2 jours dans 96 % des cas ;

• 60 % des artisans-réparateurs éprouvent desdifficultés à se faire payer par les comités degestion des points d’eau – surtout en raison dumanque d’argent ou de l’absence du trésorierlors du passage de l’artisan-réparateur ;

• 36% des artisans-réparateurs possèdent unmoyen de déplacement pour lequel ils ont reçuun appui de la part d’un projet ;

• Le caractère saisonnier des activités des arti-sans-réparateurs les oblige à avoir des activitéscomplémentaires.

Pour favoriser la viabilité financière du métierd’artisan-réparateur il apparaît nécessaire decréer une « masse critique de pompes » (avec desmarques harmonisées si possible car les outilsnécessaires pour les réparer sont limités dansl’espace et ne sont pas les mêmes) sur un péri-mètre donné et de favoriser des synergies demaintenance de l’ensemble des services de l’eauen milieu rural (pompes à motricité humaine,mini adductions d’eau potable, réseaux gravi-taires, etc.).

Au Burkina Faso, pour parvenir à la professionnali-sation des maintenanciers, il est nécessaire qu’ils dis-posent d'un volume d’activité suffisant et sécurisé.Le programme a estimé qu’un parc de 75 à 100pompes à motricité humaine permet d’atteindre cetobjectif.Source : Rapport de capitalisation du Programme d’applicationde la réforme, Burkina Faso, mai 2010.

Des interventions régulières aideraient à profes-sionnaliser les artisans-réparateurs et à pérenniserleur savoir-faire.

Source : Support visuel du Programme d’Application de la Réforme 2004-2009, au Burkina Faso.

pGestion des points d’eau

Un maintenancier équipé d’une moto et d’une caisseà outils au Burkina Faso

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne52

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Un marché a obligé le fournisseur de pompes(Vergnet) à assurer la fourniture de pièces déta-chées sur Abéché pendant 10 ans ; 90 % desvisites d’entretien ont été payées par les villageois.

Tous les artisans-réparateurs se fournissent à Abé-ché. Aucun n’a reçu un moyen de transport. Il amême été constaté le cas d’un artisan-réparateurqui a débuté sans moyen de déplacement et qui acommencé avec son cheval en 2005 et travaille enmoto en 2011.

Un artisan-réparateur qui s’occupe d’un parc de40 pompes se fait payer par l’association des usa-gers de l’eau 25 000 Fcfa pour l’installation, doncdès sa première année d’activité il gagne près d’unmillion de Fcfa net, car il se déplace avec un repré-sentant du fournisseur de pompes (déplacementgratuit). Le projet a instauré cette mé thode pourque l’artisan-réparateur puisse se payer lui-mêmeun moyen de locomotion de son choix la premièreannée.

En rythme normal, l’artisan-réparateur, avec sesvisites d’entretiens qu’il effectue deux fois par an(périodes d’octobre/novembre et mai/juin), dé -gage un chiffre d’affaires de 800 000 Fcfa pourenviron 3 mois de travail, ce qui est un bon rende-ment. A cela se rajoute les interventions pour répa-rations (10 à 15% du chiffre d’affaires en plus).

L’artisan-réparateur doit être pluriactif. Son activitéde réparateur est considérée comme un complé-ment de revenu. Mais s’il parvient à augmenter sonparc de pompes (arrêt d’un collègue, meilleureprestation reconnue par les villageois, nouvelles ins-tallations de pompes dans sa zone, etc.), il pourraalors en faire son activité principale.

Chaque année, le fournisseur de pompes forme etassure la remise à niveau des artisans-réparateurs.Le représentant de Vergnet dans la zone Est duTchad a été recruté parmi les artisans-réparateurs.

Les premiers critères de sélection des artisans-répa-rateurs sont la compétence technique et une acti-vité pluridisciplinaire, le troisième indispensable estle lieu de résidence qui ne doit pas être à plus de 40km des pompes les plus éloignées dont il a lacharge. Les artisans-réparateurs sont sous la res-ponsabilité du fournisseur des pompes (Vergnet).

Les artisans-réparateurs sont des acteurs écono-miques libres et fonctionnent avec les associationsdes usagers de l’eau sur une base de clientèle –prestataire. Les associations des usagers de l’eaupeuvent, en cas de non satisfaction du servicefourni, faire appel à un autre artisan-réparateur.

Source : Note au dossier de l’ingénieur-conseil, Igip Burgeap, janvier 2011

� La libre concurrence entre prestataires : l'exemple du projet Almy Nadif au Tchad

La filière d’approvisionnement en pièces détachées

En général, la disponibilité en pièces détachéespar le biais d’un réseau de magasins suffisammentdécentralisés, dépendant d’un importateur dela place et la qualité des artisans-réparateurs ins-tallés à une distance raisonnable des villages sont

satisfaisants. Ces réseaux fonctionnent correc-tement malgré le faible niveau des ventes etl’absence fréquente de moyens de déplacementpour les artisans-réparateurs (AFD, 1999).

Le faible intérêt financier pour les acteurs desmarchés de maintenance et de pièces détachéesest un problème qui reste entier. La vente depièces détachées pour les pompes à motricité

pGestion des points d’eau

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 53

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humaine est une activité saisonnière qui ne fonc-tionne bien que pendant 4 à 5 mois de l'année.C’est pourquoi, les revendeurs de pièces détachéesont souvent, comme les artisans-réparateurs uneactivité parallèle.

Sur le modèle de service après-vente développépar l’entreprise Vergnet, une marge sur la ventedes pièces détachées des pompes à motricitéhumaine (environ 10 % selon les pays) revientaux représentants nationaux afin de les soutenirfinancièrement. Une partie du coût de la filièreest donc intégrée dans le prix des pièces détachées.Le fonctionnement du réseau de pièces détachéesest lié à la prise en compte, de manière significative,de cet « effort commercial » dans les critères desélection du fournisseur.

Il ne faut pas obliger les membres des structuresde gestion à se procurer les pièces uniquementauprès des revendeurs. Très souvent, les arti-sans-réparateurs revendent les pièces auprès desusagers, ce qui a pour avantages, (i) grâce à l’ex-

pertise préalable de l’artisan-réparateur, la four -niture de pièces aux structures de gestion plusadaptées aux réparations à réaliser ; et (ii) celaévite que les villageois aient à se déplacer. Enoutre, l’artisan-réparateur devrait pouvoir bé-néficier de prix réduit auprès du commerçantde par sa connaissance du marché et du fait deson degré de fidélisation (même en y incluant samarge).

Pour satisfaire les villageois et tenir compte deleurs faibles capacités financières, les revendeurssont amenés à proposer des pièces adaptables àmoindre coût qui ont des conséquences directessur le fonctionnement des pompes et l'efficacitédes interventions de l'artisan-réparateur. Certainsrevendeurs proposent également des pièces usa-gées reconditionnées : fontaines, bras, etc.

La qualité des pièces détachées disponibles(contrefaçons ou réutilisation de pièces usagées)est un problème grandissant, compte tenu d’unedemande plus forte des villageois pour des pièces

� Le système après-vente mis en place par Vergnet Hydro

Le service après-vente de Vergnet Hydro est organisé par pays et repose sur la base de 4 acteurs principaux : le représentant de Vergnet Hydro, les revendeurs (qui disposent d’unmagasin dans une zone géographique où sont recensées des pompes Vergnet), l’artisan-réparateur (technicien formé par Vergnet Hydro et accrédité à intervenir sur les pompes, il est doté d’une trousse à outil lui permettant de procéder à toute intervention sur la pompe etdu manuel technique de la pompe) et le réparateur villageois (également formé par VergnetHydro, il n’est autorisé qu’à intervenir sur les parties aériennes de la pompe et la pédale, soit surl’ensemble des pièces dites « d’usure »).

Une fiche d’entretien récapitulant les opérations les plus régulières de maintenance est remise àla réception de l’installation de la pompe à la structure de gestion responsable de l’exploitationde l’équipement.

Au Togo, les pièces Vergnet sont disponibles dans 26 magasins locaux couvrant le territoirenational. Le représentant de la marque est tenu de réaliser 2 à 3 tournées par an auprès de sesrevendeurs pour s’assurer que les stocks de réserve minimale n’ont pas été atteints et que lescommandes de pièces détachées ont été transmises.

Source : Vergnet Hydro, août 2010.

pGestion des points d’eau

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne54

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à moindre coût, quelque soit leur qualité etdurée de vie. Pour éviter la réutilisation de piècesusagées défectueuses – souvent issues de cam-pagne de réhabilitation de forages équipés d’unepompe à motricité humaine – les projets ayantune composante « réhabilitation de pompes àmotricité humaine » doivent au préalable s’assurerde la gestion des pièces usées (ne pas les laisserdans les villages ou chef lieux et les rendre inuti-lisables en les cassant).

Au Burkina Faso, dans la région du Sahel et provincede la Gnagna, l’inventaire du stock de pièces déta-chées chez chaque dépositaire a permis de constaterqu’il y a peu de pièces de contrefaçon ou de récupé-ration mises en vente (quelques pièces d’usure de lamarque India). L’utilisation de pièces de récupérationest donc le fait d’artisans-réparateurs ou des comitésde points d’eau qui récupèrent des pièces lors de cam-pagne de réhabilitation.

Les pièces de la marque India importées au BurkinaFaso correspondent rarement aux normes et au stan-dard officiel définis par l’Inde concernant la qualité dela matière, les dimensions et les tolérances ainsi que

la protection contre la corrosion. Elles sont fabriquéesuniquement pour l’exportation par des entreprisesindiennes. Ni les vendeurs, ni les maintenanciers nefont la différence entre les pièces conformes aux stan-dards indiens et les pièces de moindre qualité.

Source : Rapport de capitalisation du Programme d’applicationde la réforme, Burkina Faso, mai 2010.

Les revendeurs des pièces détachées déplorent(Antea 2005) :

• le fait que les achats ponctuels de pompes parles projets leur échappent ;

• les nombreuses réhabilitations qui font diminuerleur chiffre d'affaires à court et moyen terme.

La mise en place d’une filière de pièces détachéesdemande une appropriation de la démarche parle maître d’ouvrage et le fournisseur de pompes,pour qu’ils jouent le jeu de cet apprentissage etacceptent que les circuits d’approvisionnementdurant les activités du projet passent par lespoints de vente, amenant une certaine complexitéet des délais plus longs d’intervention. Néanmoins,le surcoût d’une telle démarche est minime.

pGestion des points d’eau

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 55

e Idées à retenir

Consensus existant

� Mise en place d’une structure de gestion

d Une structure de gestion, représentative del’ensemble des usagers, est mise en place auniveau de chaque village et non au niveau dechaque point d’eau du village (mutualisationdes recettes et des charges et équité vis à visdes quartiers non équipés qui peuvent fairevaloir leurs droits).

d C'est en assemblée générale que le villageélit les membres de la structure de gestion etdécide du prix et des modalités de paiementde l’eau (sauf dispositions contraires de la puis-sance publique, comme par exemple lorsquele prix de l’eau et éventuellement les modalitésde paiement sont fixé(s) par la commune oul’Etat).

d La structure de gestion est d'autant plus per-formante qu'elle est constituée de femmes(nécessairement alphabétisées pour les postesclés).

d Produire un guide, illustré en langue verna-culaire, pour exposer les statuts et le règlementintérieur de la structure de gestion, la ventilation

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des charges de la pompe à motricité humaine,les coupes techniques des éléments constitutifsdu forage et de la pompe à motricité humaine,une liste des prix des pièces détachées, etc.

� Formation des membres de la structure de gestion

d Les équipes d’animateurs de l'équipe projetne doivent pas dispenser les modules de formationdes membres du bureau des structures de gestion,car ils n’ont pas les compétences de bons « for-mateurs ».

d Les thèmes qui sont à aborder prioritairementsont : le rôle de la structure de gestion, l’entretiende la pompe et ses abords, la tenue de la caisse,les modalités du contrat avec l’artisan-réparateur(niveau de service et tarif de l’artisan-réparateur)et avec la commune le cas échéant.

dNe pas imposer un prix de l’eau, ni même desmodalités de paiement pour le service de l’eau.

d Examiner avec les responsables les aménage-ments possibles autour du point d'eau et lesrègles d'usages (exemple : interdiction de porterles chaussures en entrant sur l'aire de distribution,l'usage d'un raccord sur le bec de la pompe pouréviter que l'eau se déverse, etc.).

d Lors du projet, la formation des membres desstructures de gestion devrait insister davantagesur les résultats escomptés (comme la continuitédu service) et moins sur les moyens (paiementau volume, à la cotisation, tenue de la caisse).

d Le maître d’œuvre fournira une preuve de lamise en place d’une structure de gestion (commele procès verbal de réunion dûment signé par leprésident de la structure de gestion et visé par lechef du village ou le maire). Il spécifiera le nombrede femmes ayant participé aux délibérations.

� Organisation de la formation

dMobiliser un professionnel de la formationqui se chargera de définir la méthode pédagogique(contenu et déroulement des sessions).

d Pour la formation des artisans-réparateurs :exiger un programme détaillé qui privilégie desexercices pratiques pour le montage et le dé-montage de pompes à motricité humaine, dessimulations des pannes les plus courantes, etc.

d Privilégier la mise en place d’équipes d’animationmixtes homme/femme qui se déplacent sur lepérimètre du projet et séjournent au village.L'organisation des réunions doit concorder avecla disponibilité des usagers. Cela nécessite uneprésence dense sur le terrain et à des heurescontraignantes.

� Renforcement du service après-vente

d L’évaluation des capacités de l'artisan-réparateurdoit être réalisée par l'ingénieur-conseil mais lechoix de l’artisan-réparateur revient à la structurede gestion ou aux pouvoirs publics selon les cas.A la suite de la formation des artisans-réparateurs,l'opérateur qui en a la charge devra valider cechoix ou formuler ses réserves par écrit.

d La corporation (c’est-à-dire une décision d’ho-mologation promulguée par les services techniquesdéconcentrés) sur un territoire donné pourraitalors conforter l'artisan-réparateur dans son rôle.

d Des moyens de locomotion devraient être misà la disposition des artisans-réparateurs, éven-tuellement sur prêt, ainsi qu’un matériel d’in-tervention.

d Financer (sur le projet au départ) des visitesde maintenance préventive par l’artisan-réparateurpour développer une relation de confiance avecles usagers et faire valoir la notion de maintenancepréventive. Financer (sur le projet au départ,

pGestion des points d’eau

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne56

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 57

éventuellement sur prêt) le premier dépôtde pièces détachées que le revendeur pourracommercialiser. La marge qu’il réalisera consti-tuera une subvention au démarrage de sonactivité.

d Informer les structures de gestion sur lalocalisation des dépositaires de pièces déta-chées, leurs contacts et tarifs. A cet effet,l’opérateur chargé du renforcement duservice après-vente fournira des supportsécrits et illustrés.

dOrganiser le dispositif pour fixer des barèmesde prestations en prenant en compte les pra-tiques réelles.

d Eviter le financement de campagnes de ré-habilitation ou de mise à niveau des pointsd’eau s’appuyant sur les brigades publiquesde maintenance de l’Etat.

d Proscrire les larges campagnes de réhabili-tations, sans critère de sélection des pompes

à réhabiliter : seules les anciennes pompes(plus de 10 ou 15 ans par exemple) peuventêtre réhabilitées sur des financements exté-rieurs au village et dans l’optique d’instaurerun système de gestion pérenne. Dans le cascontraire, cela serait contre productif parrapport au système de gestion déjà mis enplace (aucune incitation des usagers à payerl’eau).

Absence de consensus

d Proscrire les contrats de maintenance dutype « garantie totale ».

d L'artisan-réparateur "retenu" par la structurede gestion devrait-il payer sa mallette d'outilset son moyen de déplacement ?

d Quel rôle revient aux services techniques déconcentrés ? Et à la commune ?

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Il n'est pas évident que les habitudes des usagersévoluent dans le bon sens. Certes, la draconculosea été jugulée - excepté au Soudan. En revanche,dans de nombreux pays d’Afrique, la mortalitéinfantile et juvénile est en hausse (Académie desSciences, 2005). Dans certains cas, le Sida explique,au moins en partie, cette évolution. Il est doncopportun de s'interroger sur les causes de lapersistance des diarrhées au regard des effortsréalisés en matière d'accès à l'eau et des com-portements liés à l'hygiène.

Aujourd’hui, les bailleurs de fonds affichent plusclairement comme objectif spécifique la préven-tion des diarrhées endémiques. Pour favoriser lechangement de comportements par rapport àl’alimentation en eau potable, les activités d’in-formation, de formation et de communicationdevront "tenir compte des attitudes culturelles vis-à-vis de l’eau (…) en assurant en particulier unebonne protection de l’eau le long de la chaîne detransport et de stockage jusqu’à l’utilisation" (AFD,2004).

Pourtant, il est communément admis que :

• la transmission des agents pathogènes se faitpar les aliments ou l'eau de la jarre (souillée pardes mains sales) et moins souvent lors du trans-port de l’eau (du point d’eau au domicile) ;

• les excréments des nourrissons contiennentplus d’agents pathogènes que ceux des adultes ;

• l’approvisionnement en eau potable empêchedes épidémies comme le choléra mais a peu d'ef-fet sur les diarrhées endémiques. Pour éviter ce

type de maladies diarrhéiques, un ménage doitdisposer d'une quantité d'eau suffisante pourque chacun puisse, au minimum, se laver lesmains avant de manger et après défécation.Lorsqu’un projet s’efforce de promouvoir uncomportement adapté sur le plan de l’hygiène,on peut s’attendre à une réduction de 33 % del'incidence des maladies diarrhéiques, soit unniveau deux fois plus important que si l'interven-tion se limitait uniquement à l'aménagementd'un point d'eau moderne (Esrey, 1992) ;

• en outre, ce n'est qu'au-delà d'une consom-mation journalière de 25 litres par personne etpar jour qu'il y a un effet sur les diarrhées endé-miques grâce à une meilleure hygiène personnelle.

A la lumière de ces faits, l'objectif que doit viserla promotion de comportements hygiéniques estla prévention des diarrhées endémiques. Lescomportements clés à promouvoir sont les sui-vants (Curtis & Cairncross, 2002) :

• se laver les mains avec du savon, après défécationet avant de manger ;

• recouvrir d'un couvercle la jarre où est stockéel'eau de boisson ;

• utiliser une louche à manche long pour puiserl'eau de la jarre ;

• utiliser systématiquement les sanitaires, quece soit à domicile, à l'école ou dans les lieuxpublics (marchés, gares routières et centres desanté).

a Promotion de comportements hygiéniques

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne58

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67 % des décès d’enfants sont liés à des maladiesdiarrhéiques et infections respiratoires aigues(Banque Mondiale, 2001)24. Or, une étude (Curtis& Cairncross, 2003) indique que le lavage desmains au savon, en particulier après un contactavec des excréments, peut réduire l’incidencediarrhéique de 42 à 47 %, alors qu’une autreétude (Rabie et al.) signale qu’une réduction de30 % des infections respiratoires est possiblegrâce au lavage des mains.

Une préoccupation disproportionnée pour la propreté de l’abord du point d'eau

L'étude bilan du secteur hydraulique au Tchad(Lafortune, 2006) montre que "la clarté et le goûtde l’eau sont les qualités recherchées par l’ensembledes usagers d’un forage. Dans 89 % des cas, on re-connaît que l’eau du forage possède ces qualités.L’eau du forage est donc généralement reconnuecomme étant de bonne qualité. Néanmoins, lors del’hivernage, les usagers ont quasi systématiquementrecours aux points d’eau traditionnels".

Autre problème constaté au Mali (Antea/ Bress,2005) : la création de bourbiers autour du pointd'eau peut être due au fait que (i) l'on lave àgrande eau l'aire de propreté, (ii) les femmesrincent leurs seaux et les vident sur la dalle oupar-dessus le muret, (iii) les femmes font déborderl'eau qu'elles puisent ou pompent, surtout si lecontenant est un bidon. Mais cela a probablementpeu d’incidence directe sur la qualité de l’eau ra-menée à domicile.

Il semble relativement facile de faire respecterl'interdiction de garder les chaussures sur l'aired'assainissement. Mais l’enjeu n’est pas là : ils’agit de comprendre les facteurs qui motiventune personne à consommer une eau propre, àlaver la jarre de stockage et le seau dans lequell’eau est transportée, à se laver souvent les mains.

Les techniques participatives ne peuventcompenser une démarche dirigiste

Les idées suivantes illustrent de façon anecdotiqueles faiblesses constatées :

• la mode est aux méthodes : la Méthode Activeen Recherche Participative (MARP), la méthodeSystème d'analyses des effets sociaux des projets d'aideau développement (SWAP), la méthode Groupe deRecherche et d’Appui pour l’Autopromotion des Po-pulations (GRAAP) et les "boîtiers à images".Elles ont certes leurs avantages mais leur usagedoit obligatoirement s'inscrire dans une approcheparticipative ;

• la notion de communication se traduit parfoispar la distribution de t-shirts imprimés et deprospectus de couleurs. Calqué sur la logiqued'une communication institutionnelle ou d’en-treprise, ce type d'action ne contribue en rienaux effets sanitaires escomptés ;

• les animateurs et animatrices se cantonnent àorganiser, à chaque visite, une ou deux réunionsavec la population du village ou une réunionavec les hommes et une réunion avec les femmes.Toutefois, dans les villages de grande taille, lesfemmes ne sont pas sans intérêts divergents.Elles ne sont pas toutes solidaires entre elles.Une seule femme ne peut prétendre représenterles intérêts d'autant de sous-groupes qu'il y a declasses d'âge, d'ethnies et de rangs sociaux.L'heure et le lieu de la réunion sont égalementimportants. Les réunions organisées précipitam-ment au milieu de la journée ne sont pas propicesà une participation élargie. Les gens sont plutôtdisponibles en début de journée ou en fin d'aprèsmidi. Mais les animateurs et animatrices rechignentsouvent à passer la nuit au village et le projet neprévoit pas toujours les moyens pour le faire.

aPromotion de comportements hygiéniques

24. Source : le manuel de l’initiative de lavage des mains, BM, BNWP, WSP.

Pompes à motricité humaine en Afrique subsahariennePompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 59

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60

Conséquences pour l’animation

Pour multiplier les discussions avec les groupesspécifiques et rencontrer les femmes très tôt lematin ou tard dans la soirée, les animateursdoivent séjourner au village. Pour cela, il faut ac-cepter les « temps morts » dans la journée, consa-crés au repos des habitants, qui seront aussi lesheures de repos des animateurs. Par ailleurs, lesanimateurs devront faire plusieurs jours detournée en allant d’un village à l’autre sans re-tourner à leur logement.

Les équipes d’animation sont constituées géné-ralement d’un binôme homme-femme. Ils tra-vaillent ensemble ou se répartissent le travailsur le terrain suivant la nature des activités. Lesanimatrices pourront plus librement discuteravec les femmes sur des thèmes délicats, commeceux touchant à la santé et à l’hygiène des

femmes, leurs sources de revenus ou leur parti-cipation au budget familial. Pour certains projets,il est très difficile d’avoir de vraies équipes mixtesqui séjournent plusieurs jours de suite sur leterrain ou qui se déplacent en moto. Pour d’autres,cela est tout à fait possible. Les difficultés relèventde contraintes qu’impose le projet en termes decalendrier d’exécution et de moyens.

Les animateurs doivent faire preuve d’un savoir-être et, avant tout, d'une capacité d'écoute. Ilsdoivent avoir la capacité et la volonté de séjournersur le terrain et de passer du temps auprès deshabitants. C’est souvent plus important que lesconnaissances en techniques d’animation ou quele nombre de formations reçues. C’est pourquoiil est généralement plus efficace de travailleravec moins d’animateurs pendant plus de tempsque de multiplier les membres de l’équipe.

aPromotion de comportements hygiéniques

Consensus existant

• Caractériser les segments d’usagers de lacommunauté (segmentation des données lorsde l’étude de référence – cf. Annexe 2B.1).Ne pas seulement présenter des valeursmoyennes mais décrire les segments d’usagersde la communauté qui se distinguent les unsdes autres.

• Pour chacun des groupes d’usagers (exemple :groupes sexo-spécifiques, par tranche d'âge,notamment les jeunes mères ou nourrices),l'ingénieur-conseil identifiera les pratiques à

risque, les comportements qui sont à pro-mouvoir, les facteurs qui motivent le change-ment de comportement, les voies de com-munication adaptées au groupe en question.

• Construire l’argumentaire des animateursen fonction des références culturelles des usa-gers (causes possibles de la diarrhée, affec-tions liées à l’eau, traitement traditionnel,notion de potabilité et de propreté, etc.) etdes facteurs de motivation au changement(beauté, bien-être, statut social, intimité,dignité, sex-appeal, gains financiers, etc.) .

• Prévoir de rencontrer les villageois par ca-tégorie socio-économique, ou par segmentde la population. Multiplier les rencontres, enpetits groupes, avec les différentes catégoriesde femmes et d’hommes.

e Idées à retenir

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne60

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Toucher toutes les couches de population enintervenant à plusieurs niveaux : auprès desdécideurs et anciens lors des assemblées gé-nérales ; auprès des femmes lors des causeriessur leurs lieux de travail et autour des pointsd'eau, etc.

• Privilégier le séjour des animateurs au villageafin de renouer avec la palabre pour décelerles conflits « cachés ».

• Collaborer avec des groupes stratégiques(agents de santé, enseignants, chefs religieux,etc.) pouvant contribuer à la promotion decomportements hygiéniques.

• La demande prévisible devrait être étudiéeà partir de la variance des revenus, de l’étatde l’offre et de la volonté à payer. Desenquêtes périodiques a posteriori, permet-tant d’identifier les facteurs de satisfactiondes usagers et leurs « seuils d’indifférence àl’offre », devraient être plus systématique-ment réalisées.

• Eviter les messages universels qui sontciblés uniquement sur la notion du péril fécal(sans référence à des facteurs de motivationpositifs comme le respect, la séduction, lamodernité, etc.) et ceux qui ne s’adressentpas à un groupe d’usagers bien précis.

• Eviter une multitude de messages quinoient le message primordial.

Absence de consensus

• Disposer d'équipes mixtes qui séjournentplusieurs jours de suite sur le terrain (questionde moyens financiers).

• L’approche par la demande exclut de faitles villages les plus pauvres qui sont sanseau. Chaque projet ne devrait-il pas prévoirun quota de réalisations qui s’inscrit dansune logique « d’aide humanitaire/sociale »pour remplacer les points d’eau qui taris-sent dans les villages qui périclitent ?

aPromotion de comportements hygiéniques

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 61

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

Pour conclure, la majorité des problèmes ren-contrés allant à l’encontre de la pérennité desforages équipés d’une pompe à motricitéhumaine en Afrique subsaharienne sont d’ordre :• administratifs (absence d’autorité locale) ;• financiers (réalisation des forages et achat despompes à moindres coûts) ;• économiques (secteur peu rémunérateur, éco-nomie non monétaire et principalement saison-nière), • techniques (absence de maintenance, matérieldéfectueux, manque de formation) et,• culturels (utilisation des sources d’eau alter-natives en saison des pluies).

L’émergence des collectivités territoriales, encours dans de nombreux pays d’Afrique subsa-harienne, devrait permettre, grâce à des compé-tences « eau » plus décentralisées, d’améliorer lagestion de ces infrastructures. Ces collectivitésjouent en effet un rôle prépondérant dans lenécessaire suivi des acteurs de proximité impli-qués dans la gestion d’un service de base.

La capitalisation des enseignements et bonnespratiques issus des expériences de terrain permetde retenir les idées forces suivantes (traduitesde manière opérationnelle dans l'annexe 2) :

• les forages – qui seront dotés d’une pompe àmotricité humaine – doivent être réalisés auplus près des village ;

• les forages seront réalisés de manière à prolongerau maximum leur durée de vie (tubage, soufflage,massif filtrant si nécessaire) et en tenant comptede l’équipement d’exhaure et de son évolutionface à l'évolution de la demande ;

• la limitation des types de pompes à motricitéhumaine dans une zone géographique donnéeest un facteur de pérennité ;

• la gestion des équipements repose toujourssur une approche communautaire (du fait d’uneorganisation sociale qui renforce la solidaritéentre individus) en lien avec un réseau techniqueintégrant un artisan-réparateur et un dépositairede pièces détachées. Force est de constater quela montée en puissance du secteur privé local,pour une offre de service plus structurée et di-versifiée, peine à se mettre en place ;

• l’implication financière des usagers est néces-saire ;

• des actions simples et qui ont fait leurs preuvesne doivent pas être oubliées, comme la pose dela pompe par l’artisan-réparateur sous le contrôledu fournisseur ;

• l’effort consacré à la formation initiale et conti-nue des structures de gestion doit être augmentéet plus efficient ;

• la promotion de comportements hygiéniquespar segment d’usagers, en misant sur les facteursqui motivent l’abandon des comportements àrisque et l’adoption de pratiques adaptées, doitêtre systématisée.

Conclusion

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne62

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Conclusion

A cela, il est indispensable de mieux cibler lesobjectifs des campagnes de réhabilitation de fo-rages équipés de pompe à motricité humaine(caractéristiques des pompes réhabilitables), afind’éviter les effets contreproductifs à une bonnegestion des pompes.

Le retour d’expérience met en évidence la difficultépour les structures de gestion à intégrer dura-blement le jeu d’acteurs mis en place trop rapi-dement dans le cadre des projets.

Cela implique très certainement de modifier lepartage des tâches entre acteurs-projets pourl’ensemble des acteurs concernés. Il faudraitfaire émerger une capacité de gestion commu-nautaire d’un équipement collectif mais égale-ment des comportements de service s’inscrivantdans une logique de filière commerciale viable.Cela implique une plus grande exigence dans lerôle des différents prestataires de projet quidoivent intégrer systématiquement dans leurintervention les acteurs pérennes du serviced’eau potable. Il faut peut-être séparer dans lesprojets, les activités techniques (forage, four-niture) avec leur rythme propre et les activitésde développement local.

Les coûts et les bénéfices des interventions visantà élargir l’accès à une eau de qualité varientconsidérablement selon le type de technologieretenue. Pour être en mesure de prendre unedécision rationnelle en connaissance de cause, ilest donc indispensable de procéder à une éva-luation financière rigoureuse des diverses possi-bilités qui se présentent dans différents contextes.

Si l’hydraulique villageoise peut sembler « figée »dans un modèle unique mis au point durant lesannées passées, il apparaît aujourd’hui nécessaired’aborder ce secteur « désuet » avec une ambitionretrouvée. Cette nouvelle dynamique, pousséepar les Objectifs du Millénaire pour le Dévelop-pement, doit reposer sur la capitalisation desacquis, et intégrer les évolutions méthodologiquesnécessaires pour mieux insérer les investissementsdans une logique de développement local.

Une étude montre que la réalisation des Objectifsdu Millénaire pour le Développement (OMD) rela-tifs à l’eau et à l’assainissement serait financièrementavantageuse, puisque, selon les régions, le retour surun investissement de 1 $US serait de trois à quatredollars. Pour atteindre l’objectif, il faudrait, en plusdes investissements actuels (2004), consentir uninvestissement supplémentaire annuel d’environ11,3 milliards de dollars, moyennant quoi l’on pour-rait escompter une réduction moyenne de 10 pourcent des épisodes diarrhéiques dans le monde et unbénéfice annuel d’un montant total de 84 milliardsde dollars.

Source: Hutton G, Haller L, Evaluations of the cost and benefitsof water and sanitation improvements at the global level.Genève, Organisation mondiale de la santé, 2004.

1. Mobilisation et formation des acteurs

Il pourrait être préférable de confier à deuxéquipes séparées, d'une part la mobilisationsociale, et d'autre part la formation des structuresde gestion et la promotion des comportementsliés à l'hygiène :

• l’ingénieur-conseil voit donc son mandat serecentrer sur la supervision de la démarche projetet le contrôle des prestations. L'ingénieur-conseilserait ainsi chargé de l'animation mobilisatrice.Sa mission s’étend à la pose de la pompe et à laréalisation de la superstructure ;

• la formation pourrait être couplée au suivipost projet, et dans ce cas confiée à une ONGspécialiste de développement local ou un pro-fessionnel de la formation capable de fournirune offre de formation continue. La formationdes structures de gestion s’inscrit dans un ac-compagnement de longue durée qui privilégieun travail de fonds. Il s’agit de recentrer l’actionsur l’apprentissage des méthodes comptables etsur les notions de gestion (elles sont souvent ac-tuellement occultées par le paiement de la contre-partie financière).

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 63

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2. Artisans-réparateurs et dépositaires de pièces détachées

L’un des temps fort est celui de la pose de lapompe. A ce moment, il faut amorcer la relationcommerciale entre la structure de gestion etl’artisan-réparateur. Le prestataire-projet (le four-nisseur) chargé de la supervision ne doit passoustraire au prestataire-post-projet (l’artisan-réparateur) le rôle qui est le sien.

Il serait souhaitable d’impliquer - ou le cas échéantde mettre en place - les dépôts de pièces détachéesdans le cadre de la mise en œuvre du projet, enfournissant la pompe, les kits de pièces détachéesaux dépositaires, afin de favoriser une formation« sur le tas » des acteurs.

La contribution des usagers au financement desinvestissements du service de l’eau peut en par-ticulier être efficacement utilisée pour favorisercette mise en place du jeu d’acteurs, avec parexemple :

• paiement des prestations de l’artisan-réparateurlors de la pose de la pompe à motricité humaine ;

• achat de pièces détachées au magasin.

3. Vers de nouveaux montages pour la mise en œuvre des projets d’hydrauliquevillageoise.

Pour s’adapter aux capacités de réaction descommunautés et des collectivités locales, les ca-lendriers d’animation doivent être suffisammentlongs et flexibles. Il serait préférable de mettreen place des « projets processus ». Cette nouvellearticulation des phases opérationnelles auraitpour conséquences :

• une augmentation relative des coûts « imma-tériels » ;

• une perspective d’intervention relativementplus longue mais sur des zones géographiqueslimitées ;

• une supervision rigoureuse sur la base decahiers de charges bien précis.

Mais pour atteindre les Objectifs du Milénairepour le Développement tout en prenant encompte l’évolution de la croissance démogra-phique, les besoins d’investissements sont im-portants et en augmentation. Une habile articu-lation est donc à définir entre ingénierie techniqueet ingénierie sociale.

Conclusion

Années 1 2 3 4 5 6 7

Réalisation de l’étude de faisabilité s

Information des villages et mobilisation sociale s s

Réalisation de l’étude de référence s

Réalisation de la prospection hydrogéologique s

Réalisation des travaux de foration s s

Fourniture de pompe et renforcement de la filière maintenance s s

Formation du service après-vente s s s

Promotion de comportements hygiéniques s s s

Etude terminale s

Suivi et accompagnement post projet s s

TABLEAU 8. Chronogramme type de la mise en œuvre d’un projet d’hydraulique villageoise

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne64

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MO. maître d'ouvrage

IC. ingénieur-conseil

E.TF. entreprise de travaux de forage

E.BTP. entreprise de BTP (locale)

CF Centre de formation

FP. fournisseur de Pompes

RV. revendeur de pièces détachées

AR. artisan-réparateur

SG. structure de gestion des points d’eau du village

AGV. assemblée générale villageoise

Conclusion

Acteurs du projet

Documents contractuels M0 IC E-TF E-BTP CF ou ONG FP RV AR SG AGV

Etude de faisabilité CS E P P P P

Mise en œuvre CS SC E E E E P P P P

Fourniture et travaux

Implantation des forages CS E P

Etudes techniques détaillées CS Eforage

Travaux de foration CS SC E

Aménagement minimalde la margelle CS SC E

Fourniture de pompe CS SC E

Pose de la pompe E E E P

Aménagement du pourtour SC Edu point d'eau

Les mesures d’accompagnement

Etudes de référence CS E P

Mobilisation sociale CS E P

Renforcement du service CS E E P P Paprès-vente

Formation des structures CS E P Pde gestion

Suivi – accompagnement CS E P P P Ppost-projet

Promotion de comportements CS E P

Etude finale et de capitalisation CS E

TABLEAU 9. Mandat d’intervention par types d’acteurs

E. exécute • CS. contractualise et supervise • SC. supervise et conseill • P. participe

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 65

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Annexes

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Pour les aciers inoxydables, la norme eu-ropéenne prévoit deux désignations :

• la désignation symbolique commencepar la lettre "X", suivie par la teneur encarbone en 0/000, puis par les symboleschimiques des éléments d'alliage dansl'ordre décroissant de leurs teneurs. Lesteneurs moyennes en ces éléments sontensuite indiquées en pourcentages, séparéespar des tirets, dans le même ordre décrois-sant ;

• la désignation numérique, provenant del'ancienne norme DIN, comporte 5 chiffreset commence par 1.4 ; le troisième chiffrecorrespond à une famille particulière denuances et tient compte de la compositionchimique.

Comme pour les tringles, il faut prescrirede l’inox 304 pour les colonnes d’exhauredes pompes à tringles.

Il est important de demander des tubesd’épaisseur minimale 2,5 mm. Cela éviterala fourniture de tubes en inox 304 trèsfins, qui répondent au cahier des chargesen l’absence de précision dimensionnelleet sont moins chers, mais qui ne tiennentpas dans le temps.

La qualité « alimentaire » des plastiquesPVC ou PE n'est pas à négliger (pour la co-lonne d’exhaure par exemple). En revanche,cette caractéristique n’est pas nécessairepour les matériaux inox et galva. On peutprescrire du 304 et non du 304L ; sinon, lecoût des éléments serait excessivementélevé.

Annexe 1.Normes pour aciers galvanisés et aciers inoxydables

TABLEAU 10. Norme pour éléments galvanisés

Epaisseur Epaisseur minimale Masse minimalede la pièce revêtement revêtement

Acier ≥ 6 mm 70 µm 505 g/m²

6 mm > acier ≥ 3 mm 55 µm 395 g/m²

3 mm > acier ≥ 1,5 mm 45 µm 325 g/m²

1,5 mm > acier 35 µm 250 g/m²

TABLEAU 11. Désignation des normes INOX

ExemplesDésignation européenne AISI

d'applications

X12Cr MnNIN 17-7-5 1.4372 201 Toutes piècesembouties

et découpées

X5Cr Ni 18-10 1.4301 304 Tringles

X6Cr NITI 18-10 1.4541 316.TI Tubes flexibles

X2Cr NI 19-11 1.4306 304L Fontaine

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne68

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Destinée aux responsables de projets d'hydrau-lique villageoise, cette annexe se décompose endeux parties :

• la première partie (A) synthétise les élémentsclés devant figurer dans les termes de référencesdu consultant en charge de l’étude de faisabilité ;

• la seconde partie (B) synthétise les élémentsclés devant figurer dans les termes de référencesde l’ingénieur-conseil du projet.

L'ensemble des recommandations sont présentéessous forme de liste de contrôle qui permet au

responsable d'un projet de vérifier que chacuned’entre elles a bien été prise en compte.

Ces listes, non exhaustives, sont indicatives.Des éléments seront à rajouter ou à supprimerau cas par cas en fonction des contextes spé-cifiques de chaque projet.

Chaque partie comporte des "extraits types" àinsérer dans les termes de références des consul-tants et dans les dossiers d’appels d’offres àlancer durant le projet .

ANNEXES

Annexe 2. Eléments de termes de références

A. Eléments de termes de références du consultant en charge de l’étude de faisabilité

• Le consultant devra réaliser un diagnosticde la situation existante de l’ensemble de lazone du projet en matière d’accès à des pointsd’eau améliorés. Ce diagnostic devra comporter :

– une typologie des villages existants sur le ter-ritoire du projet (population, taux de croissancedémographique, taux d’accès à l’eau et à l’assai-nissement, distribution spatiale de l’habitat) ;

– une typologie des catégories socio-économiqueset la liste des villages concernés par chacuned’elles ;

– les modes d'alimentation en eau par village etla situation existante relative à la concurrenceentre les différentes sources d’eau (nombre desources d'eau alternatives et gratuites, et pourchacune, son état, son usage (domestique, agricole,pastoral), la qualité de l’eau, la pérennité de

l'ouvrage et sa distance par rapport aux ménages)et les différents usages de l'eau (domestique,agriculture, l'élevage) ;

– une analyse de la demande au vu de la satis-faction des usagers pour les points d’eau existants(proximité, débit, durée d’attente, pérennité,potabilité, etc.) ;

– l’incidence des diarrhées endémiques dans lazone du projet (taux de morbidité infantile) ;

– les pratiques à risque favorisant la transmissiondes agents pathogènes liés aux diarrhées endé-miques ;

– une classification des villages par priorité d’in-tervention selon une évaluation multicritèrescomme la population, la pérennité des pointsd’eau existants, la pénibilité de la corvée d’eau,

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 69

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•La potabilité des modes d'alimentation eneau existants, la capacité des structures de ges-tion à gérer un équipement collectif, etc.

Le consultant devra préciser les modalitésd'échantillonnage et la méthodologie d'enquêteutilisée. Cette étude permettra d’actualiser leplan de développement communal d’approvi-sionnement en eau potable le cas échéant.

• Fort de cette analyse, le consultant émet-tra des recommandations relatives auxaspects suivants :

– les options techniques possibles (puits cimen -té, forage équipé d’une pompe à motricité hu -maine, mini adduction en eau potable, réseaugravitaire, etc.), l'évolution prévisible des équi-pements et les charges récurrentes estimées paroption technique et par type de village (parexemple selon la profondeur de la nappe ou ladistance d’un centre secondaire) ;

– les méthodes géophysiques pour l’implanta-tion des points d’eau (méthodologie, quantitatifet explication détaillée du contexte) : en cas denon utilisation des méthodes dites électriques(sondage et traînés électriques), le consultantdevra justifier par un argumentaire solide lerecours à des méthodes alternatives ;

– les méthodes d’exécution des forages. Le recoursà la méthode de l’hydro-fracturation devra êtreargumenté ;

– les rôles et responsabilités des acteurs-projetet post-projet ;

– la viabilité des activités de maintenance sur lespoints d’eau envisagés par le projet (en particu-lier les capacités et les équipements des artisans-réparateurs, le parc de pompes actuel et à venirsera-t-il suffisant pour garantir une activité lucra-tive pour un ou plusieurs artisans-réparateurs ?,disponibilité, coût et qualité des pièces déta-chées, etc.) ;

– le niveau de tarification afférent ;

– les mesures de solidarité sociale à mettre enplace pour assurer un accès à l'eau aux groupesvulnérables (comprenant au minimum les femmeschefs de ménage, veuves, vieux et invalides) ;

– les pratiques à risques et les comportements àpromouvoir que devront analyser et traiterl'équipe chargée de la promotion de comporte-ments hygiéniques.

– les relais de communication – les agents et lesinstitutions au plus proche des populations – soitpour étendre la portée des actions de communi-cation du projet, soit pour cibler le groupe prio-ritaire.

• En vue d'une éventuelle évaluation ex-post, l'étude de faisabilité chiffrera le coût del'étude de référence compte tenu du fait qu'elledevra fournir des données socio-économiquesde dé part désagrégées par genre et relatives :

– au gain de temps ;

– au nombre d’usagers par point d’eau amé-lioré ;

– à l’évolution des comportements liés à l’hy-giène ;

– à l’évolution des charges financières liées àl'eau entre époux et épouses ;

– à l’impact sur la scolarisation des garçons etdes filles ;

– à l'équité d'accès aux services améliorés, parexemple la répartition des usagers, pour le milieurural, par modes d'approvisionnement et parcatégories socio-économiques.

Pour finir, le consultant définira les objectifs etles résultats attendus du projet, identifiera lesprincipales composantes du projet et une articu-lation entre elles, et évaluera le cout estimatif duprojet tout en spécifiant les moyens humains etfinanciers nécessaires à sa mise en œuvre.

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne70

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La mise en œuvre d’un projet d’hydraulique vil-lageoise se résume à un savant compromis entrel’ingénierie technique et sociale. Les préoccupa-tions sont nombreuses et souvent contradictoires,par exemple :

– faire avancer les travaux de manière à éviterles pénalités liées à l’immobilisation de l’atelierforage ;

– respecter le rythme des prises de décisions desvillageois tout en associant les collectivités terri-toriales.

L’ingénieur-conseil a pour missions :

– la réalisation d’une étude de référence ;

– la mise en œuvre des activités de mobilisationsociale ;

– l’implantation des points d’eau ;

– le suivi-contrôle de l’exécution des forages etdu captage de la nappe ;

– le suivi-contrôle de la fourniture et de la posedes pompes à motricité humaine et la mise enplace d’un service après-vente ;

– le suivi-contrôle de l’aménagement des pointsd’eau ;

– la formation des acteurs ;

– la promotion de comportements hygiéniques ;

– la rédaction d’un rapport final et de capitalisa-tion.

Mais certaines de ces activités pourraient êtreexécutées par un centre de formation ou uneONG, comme indique dans le Tableau 9 (p. 67).

B. Eléments des termes de référence de l’ingénieur-conseil du projet

L'étude de référence vise trois objectifs :

1. valider les orientations de l'étude de faisabilitéen concertation avec les pouvoirs publics (exem-ple : périmètre d’intervention, choix des villageséligibles, démarche et méthode) ;

2. concevoir l’intervention de l’équipe projet(définir la démarche du projet et les méthodes àutiliser) ;

3. fournir les données de base (étude point zéro)en perspective du rapport final de l’ingénieur-conseil et d’une évaluation ex-post.

Les données "point zéro" seront recueillies au -près de chaque village concerné par le projet etnon sur la base d'un échantillon.

Ces données seront ensuite désagrégées par seg-ment de population. Selon les exigences du pro-

jet, ces données segmentées seront recueilliespour chaque village, sur la base d'un échantillonde villages ou encore sur la base d'un échantillonde ménages.

Termes de référence de l’ingénieur-conseil

• Pour chaque village, l’ingénieur-conseil s'em-ploiera à préciser :

– la population par village tout en spécifiant letaux de croissance démographique et la distribu-tion spatiale de l’habitat ;

– le nombre des sources d'eau alternatives etgratuites, et pour chacune son état, son usage(domestique, agricole, pastoral), la qualité del’eau, la pérennité de l’ouvrage et sa distance parrapport aux ménages ;

1. La réalisation d’une étude de référence

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 71

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– la répartition des usagers par modes d'appro-visionnement et par catégorie socio-écono-mique (revenus faibles, intermédiaires et élevéspour le milieu rural) ;

– la demande solvable pour un service amélioré,par village et par catégorie socioéconomique ;

– les facteurs qui motiveraient les usagers à uti-liser (ou pas) un service amélioré ;

– le gain de temps lié à un service d'eau amélioréet son impact potentiel (positif ou négatif) ;

– les équipements sanitaires privatifs et collectifsexistants et l’usage qui en est fait (exemple : la-trines dans les écoles) ;

– les centres de pouvoirs du village, les processusd’alliances et de conflits entre groupes spécifiques,les relais d’informations et de médiation, etc.

Pour l'ensemble des villages concernés, l’ingé-nieur-conseil devra procéder par échantillonagepour mettre en exergue :

– les préoccupations des groupes sociaux dits "vul-nérables" ou marginalisés par rapport au projet ;

– les éventuels effets négatifs découlant de l'in-tervention du projet qui pourraient les affecter.

Pour l’ensemble des ménages concernés, l’ingé-nieur-conseil devra procéder par échantillonnagepour mesurer :

– la distance qui sépare le ménage du point d’eauactuel (sources alternatives) ;

– le temps consacré à la corvée d’eau ;

– le volume d’eau utilisé par jour pour les usagesdomestiques, agricoles et pastoraux ;

– combien le ménage paye pour l’alimentationen eau ;

– le nombre d'équipements sanitaires privatifs ;

– la demande en matière d'équipements sanitaires,par catégorie socio-économique ;

– définir à qui – l'époux ou l'épouse – il incom-berait de payer la contribution financière duprojet le cas échéant et les frais récurrents duservice de l’eau.

2. La mise en œuvre des activités de mobilisation sociale

Résultats attendus de la mobili sationsociale

• Les responsables locaux (chefferie tradition-nelle ou élus locaux) connaissent le projet, sesconditions d'intervention et ses modalités d'ap-pui. Ils choisissent d'adhérer au projet enconnaissance de cause (les solutions techniquespossibles, le coût des investissements et le mon-tant de la contribution initiale, les frais récurrentsà prendre en charge par les usagers etc.). Ils par-ticipent à l’identification des sites d’implantationdes points d’eau.

• Les usagers (hommes et femmes) sont informésdes conditions d'éligibilité du projet (contribution

initiale, recouvrement des coûts récurrents). Lesusagers comprennent l'intérêt à mettre en placeune assemblée générale représentative et les pro-cédures pour désigner leurs représentant(e)s. Enmatière d'assainissement, les usagers pourrontfaire un choix informé parmi l'éventail des solu-tions techniques qui leur sont proposées. Ilsconnaissent les principes régissant la gestion dupoint d’eau collectif.

Le maître d’œuvre fournira une preuve de l’éta-blissement d’une structure de gestion (commele procès verbal de réunion dûment signé par leprésident de la structure de gestion et visé par lechef du village). Il spécifiera le nombre defemmes ayant participé aux délibérations.

ANNEXESANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsahariennePompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne72

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

ANNEXESANNEXE 2

73

Le travail d'animation de proximité auprès desdifférentes catégories d'usagers permet de pro-duire :

. des fiches types retranscrivant les préoccupationset les attentes de chacune de ces catégories ;

. une carte du village, dessinée à main levée, surlaquelle apparaissent les sites d’implantationpossibles et les emplacements préférés par lesvillageois.

Termes de référence de l’ingénieur-conseil

• Information des populations pourl'adhésion au projet

Pour que les usagers et les responsables villageoispuissent accepter de participer au projet enconnaissance de cause, l'ingénieur-conseil devramobiliser une équipe d’animateurs chargée spé-cifiquement de la mobilisation sociale et appeléeà informer les responsables villageois sur :

– les options techniques possibles dans le villageen fonction de la nature de la ressource en eauet de la population à desservir (puits cimenté,forage équipé d'une pompe à motricité humaine,mini-adduction d’eau potable, réseau gravitaire,etc., avec type de pompe à motricité humaine etsources d'énergie envisageables – manuelle,solaire ou thermique – les cas échéants), tout enprenant en compte les normes techniques exis-tantes dans la politique nationale sectorielle lecas échéant ;

– pour chacune des options techniques possi-bles, les coûts des réalisations et le montant dela contribution financière du village, le caséchéant, ainsi que l'affectation concrète etimmédiate qui en sera faite ;

– le montant annuel des frais récurrents qui sontentièrement à la charge des usagers et le prix del'eau qui en découle ;

– les modalités de paiement possibles (paiementau volume ou cotisation forfaitaire périodique) ;

– la clé de répartition qui définit la part qui

incombe aux usagers pour le renouvellement deséquipements et celle revenant aux pouvoirspublics (collectivités territoriales ou Etat).

• Contribution financière des bénéficiaires

Dans le cadre des activités d'animation pourl'adhésion du village au projet, l'équipe en chargede la mobilisation sociale doit informer les béné-ficiaires des dispositions suivantes :

– pour chaque village, une contribution finan-cière des bénéficiaires sera un prérequis pour ledémarrage du projet (étape du projet à préciserpar le consultant). Le montant de la contributionfinancière sera fixé en fonction du niveau de ser-vice (puits cimentés, pompe à motricité humaineou pompage mécanisé, etc.), et dans le cas de lapompe à motricité humaine, en fonction du prixde la pièce détachée la plus chère (ou selon lesdispositions nationales le cas échéant). La contri-bution demandée sera préférentiellement forfai-taire (selon politique nationale sectorielle). Ellesera versée par le village (un représentant) dansles locaux du projet (directement au chef de pro-jet ou à son représentant) ou autrestructure/compte désigné par le projet (exem-ple : caisse bancaire de proximité). Ce déplace-ment auprès du projet est un premier signed'adhésion.

– l'argent versé par chaque village sera soitaffecté à la caisse de maintenance du village pourune utilisation dans les plus brefs délais (paie-ment de l'artisan-réparateur par exemple), soitplacé sur un compte bancaire (idéalement deuxcomptes : entretien et renouvellement). Il s'agirad'un compte à deux signatures. Si le principe decosignature n'est pas envisageable, l'ingénieur-conseil devra en expliquer les raisons et proposerun autre montage.

• Création d’une structure de gestion des points d'eau

L'équipe chargée de la mobilisation sociale devraégalement accompagner l'émergence d'une struc-

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

ture de gestion, représentative de l’ensembledes usagers, au niveau du village (structure degestion des points d’eau du village) et non auniveau de chaque point d’eau du village (mutua-lisation des recettes et des charges et équité vis-à-vis des quartiers non équipés qui peuvent fairevaloir leur droit).

Les informations à transmettre auprès des usa-gers sont les suivantes :

– c’est en assemblée générale que le village élitles membres de la structure de gestion et décidedu prix et des modalités de paiement de l’eau(sauf dispositions contraires de la puissancepublique) sur la base des éléments donnés parl’ingénieur-conseil (frais récurrents liés à l’entre-tien d’un point d’eau, frais de renouvellement deséquipements à la charge de usagers pour chaquetype de pompes, etc.) ;

– la structure de gestion sera d'autant plus per-formante qu'elle sera constituée de femmes(nécessairement alphabétisées pour les postesclés).

Au préalable de l’élection des membres dubureau de la structure de gestion, l'équipe d'ani-mation présentera les rôles et responsabilités de

chaque poste de la structure de gestion et encou-ragera la représentativité des différents typesd'usagers au sein du comité (notamment par laprésence de femmes).

• Principes méthodologiques à mettre en œuvre pour la mobilisation sociale

En lien avec l'organisation et les méthodes detravail de l'équipe d'animation, il est attendu desactivités de mobilisation sociale de :

– privilégier une organisation permettant à deséquipes d'animation mixtes homme/femme dese déplacer sur le périmètre du projet et deséjourner au village ;

– toucher toutes les couches de population enintervenant à plusieurs niveaux : auprès des déci-deurs et anciens lors des assemblées générales ;auprès des femmes lors des causeries sur leurslieux de travail et autour des points d'eau, etc. ;

– établir avec des méthodes participatives unecarte du village, dessinée à main levée, sur laquelleapparaissent les principaux quartiers et les sourcesd’eau existantes, les sites d’implantation possibleset les emplacements préférés par les villageois.

3. L’implantation des points d’eau

L’enjeu premier est de créer le point d’eau, sipossible, à moins de 300 mètres des ménages.

Termes de référence de l’ingénieur-conseil

Pour réduire les risques de forage sec tout en re-cherchant une implantation la plus proche possibledu village, la prospection hydrogéologique pré-cèdera l’implantation des forages. Elle sera initiéeaprès réception d’une demande formelle desvillageois marquant leur adhésion aux conditionsdu projet.

La structure de gestion est chargée d’identifierles meilleurs lieux d’implantation du point d’eau(et de valider les contrepropositions éventuellesdes experts en fonction des contraintes hydro-géologiques) et d’en définir les règles d’accès(en lien avec les dispositions nationales le caséchéant).

En fonction du contexte et des données dispo-nibles, l'hydrogéologue de l’équipe de l’ingé-nieur-conseil appréciera la ou les méthodes àutiliser parmi celles disponibles (lecture des carteshydrogéologiques, interprétation des photogra-

ANNEXE 2

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phies aériennes et / ou satellites, reconnaissancesde terrain, mesure des niveaux statiques des fo-rages environnants, géophysique, etc.).

Pour la réalisation des études géophysiques, l'hy-drogéologue privilégiera les méthodes électriques(trainés et sondages électriques) qui sont dansde nombreux cas suffisantes pour des projetsd’hydraulique villageoise. Dans l'appel d'offrespour le recrutement du prestataire en charge dela réalisation des études hydrogéologiques seraalors précisée la longueur des lignes AB maximales(ce qui oblige les entreprises à utiliser un matérield’une puissance suffisante pour réaliser les me-sures). Toute autre option technique devra fairel'objet d'un argumentaire détaillé. L’appel d’offresne précisera pas le matériel ou le logiciel àutiliser25, mais les résultats attendus.

Il est attendu de l’hydrogéologue qu'il proposeun programme de géophysique détaillé (métho-dologie, quantitatif et explications détaillées ducontexte). Si le recours à un géophysicien ayantune bonne expérience dans la zone d’investigationest déterminant pour garantir le succès de lacampagne de forages, l’hydrogéologue veilleraà collaborer avec des géophysiciens locaux pourles encadrer et éventuellement les former si lebesoin s'en fait sentir26.

Il est attendu du prestataire en charge de la réali-sation des études hydrogéologiques qu'il présente :

– les conditions de réception des sondages pré-

sentant une longueur des lignes AB inférieureaux spécifications demandées ;

– la direction des lignes AB par rapport aux frac-tures étudiées ;

– le nombre minimal de mesures à réaliser parsite d’implantation.

L'hydrogéologue de l’équipe de l’ingénieur-conseil veillera à privilégier la réalisation systé-matique d’une implantation au plus près duvillage. Pour parer aux implantations inadaptées(cimetière, bosquet sacré ou une propriété pri-vée), les sites d'implantation retenus devrontêtre "validés" par les responsables villageois,avant la campagne géophysique.

Au terme de l'étude géophysique, l'ingénieur-conseil remettra au maître d’ouvrage :

– les coordonnées géographiques des sites (pourpallier un éventuel problème de non-concor-dance entre la toponymie des sites dans les listesdes termes de références et la toponymie desbases de données disponibles) ;

– éventuellement la mise à jour d’une carte d'ex-ploitabilité des eaux souterraines à l'échellerégionale ;

– les données brutes sous format électroniquepour pouvoir les traiter, le cas échéant, avec unautre logiciel afin de pouvoir réaliser des analysesstatistiques.

25. Toute spécification de marque pourrait être considérée comme une entrave à la concurrence.

26. A retenir comme implication pour la notation des offres.

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 75

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

Termes de référence de l’ingénieur-conseil

L’ingénieur-conseil définira la/les technique(s)de foration envisagée(s) (rotary ou marteau fondde trou) en la/les justifiant.

Un forage sera considéré comme positif pourun débit minimal de 1 m3/heure (ou selon dis-positions nationales en vigueur). Néanmoins,dans le cas d'une implantation au plus prochedu village ou si le contexte hydrogéologiques'avère difficile, le débit minimal pourra êtreabaissé à 500 litres/heure. Dans tous les cas, lechoix d'un forage présentant un débit inférieurà 1 m3/heure devra être dûment justifié parl'ingénieur-conseil.

Dans les villages qui présagent une évolutionfuture de la pompe à motricité humaine versune pompe motorisée, et si le forage en coursde réalisation laisse prévoir une bonne produc-tivité, il conviendra de ne pas arrêter la forationdès l’obtention de 1 m3/heure. Le foreur devrapoursuivre quelques mètres de plus afin d’obtenirde 2 à 5 m3/heure (fourchette minimale pour lapose d’une pompe motorisée).

La fracturation hydraulique est un traitementtrès coûteux. Si l’ingénieur-conseil envisage d'yavoir recours, il aura à démontrer au maître d’ou-vrage l’intérêt de l'hydro-fracturation dans la for-mation géologique visée.

L’ingénieur-conseil sera particulièrement attentifà inscrire les éléments suivants dans les dossiersd’appels d’offres pour le recrutement de l’entre-prise en charge de la réalisation des forages et àsuivre et contrôler la réalisation de ces activités :

– il est nécessaire de prévoir systématiquementle tubage des forages sur toute leur longueur –il est nécessaire de prévoir systématiquement lamise en place d’un massif filtrant dans l’annulaireau droit des tubes crépinés (dans le sable, lesroches sédimentaires et le grès tendre) ;

– si le forage est réalisé au Rotary et à la boue, ilest nécessaire de nettoyer les parois du foragecolmatées par la boue de forage. Un lavage desparois par injection d’eau propre depuis la sur-face est souvent suffisant mais l’emploi de pro-duits destructeurs du gâteau de boue (cake) quise forme sur les parois du forage au moment dufonçage s’avère parfois indispensable ;

– le bordereau des prix de l’entreprise en chargede la réalisation des forages précisera l’item« hydro-fracturation » ;

– l'entreprise de forages exécutera un dévelop-pement sur chaque forage afin d’éliminer les par-ticules solides du terrain liées au creusement etd’estimer le débit maximal d’exploitation ;

– une analyse bactériologique et physico-chi-mique (pour apprécier notamment le degré decorrosivité) de l'eau du forage sera réalisée enrespectant les règles de prélèvement et d'échan-tillonnage et de conservation jusqu'au labora-toire. L'ingénieur-conseil indiquera le laboratoireretenu et fournira les références garantissant laqualité des analyses qui seront effectuées.

– un essai de pompage simplifié est suffisant ettrois pompages successifs (trois paliers) sont réali-sés, à débits croissants, selon le protocole suivant :

i. Phase de repos : le forage n’est pas exploitédurant au moins 24 heures ;

ii. Palier n° 1 : un pompage de 2 heures est réaliséà un débit Q1 compris entre 0,7 et 1 m3/heure.Le rabattement est mesuré en fin de pompage ;

iii. Palier n° 2 : un pompage de 1 heure est réaliséà un débit Q2 = (Q1 + 0,7. Qmax)/2. Le rabatte-ment est mesuré en fin de pompage ;

iv. Palier n° 3 : un pompage de 1 heure est réaliséà un début Q3 = 0,7. Qmax. Le rabattement estmesuré en fin de pompage.

4. Le suivi-contrôle de l’exécution des forages et du captage de la nappe

ANNEXE 2

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne

– si l’équipement du forage est amené à évoluerd’une pompe à motricité humaine vers unepompe motorisée :

i. le forage et le tubage doivent avoir un diamètreadapté ;

ii. toujours forer quelques mètres de plus afind’obtenir si possible un débit de 2 à 5 m3/heure ;

iii. un essai de pompage à 3 paliers permettra dedéfinir les caractéristiques hydrauliques de l’ou-vrage : il consistera en un pompage dit « decourte durée à débit variable » de 24 heures(lectures de remontée) pour déterminer les ca-ractéristiques du forage ; puis en un pompage

dit « de longue durée à débit constant », de 72heures pour déterminer les caractéristiques hy-drodynamiques de la nappe et repérer si possibledes limites à son alimentation.

– la pose d’une plaque d’immatriculation duforage permettant sa reconnaissance ultérieureainsi que le relevé de ses coordonnées par GPS ;

– la margelle est réalisée par l’entreprise encharge des forages car elle permet de poser lapompe dans de courts délais et sans attendre laréalisation de la superstructure. La margelle enbéton armé sera de 0,8 mètre de hauteur. Ellesera adaptée au type de pompe retenue.

5. Le suivi-contrôle de la fourniture et de la pose des pompes et la mise en place d’un service après-vente

Termes de référence de l’ingénieur-conseil

• Fourniture de pompes

Par souci d’uniformiser le parc de pompes à mo-tricité humaine afin de renforcer les capacitésdes artisans-réparateurs pour la réparation d’untype de pompe plus particulièrement (compé-tences et outils demandés différents) et de fa-voriser un service après-vente performant (facteurdéterminant de la pérennité), les marques depompes éligibles dans le cadre du projet serontcelles retenues par la stratégie sectorielle (enl'absence d'une telle information dans la stratégie,le type de pompes retenu sera sélectionné sur labase des pompes Village Level Operation and Main-tenance existantes dans la zone du projet, oupour le moins dans le pays).

Les fournisseurs spécifieront dans leur offre sousforme de tableau :

– la durée de vie des pièces de rechange (dési-gnation, références, durée) ;

– le nombre moyen annuel d'intervention ;

– les coûts récurrents liés à l'entretien de la pompeà motricité humaine (nature de l'opération, typesde pièces à changer, périodicité, coûts unitaires).

Le fournisseur s’engage à respecter les normesprescrites liées à l’épaisseur minimale des co lon -nes d’exhaure, la qualité de la galvanisation,l’épaisseur de la tuyauterie en inox :

– les pièces galvanisées de la pompe auront faitl'objet d'une « galvanisation à chaud » sur pro-duits finis ferreux, conformément à la norme NFEN ISO 1461 qui définit les épaisseurs minimalesdu revêtement ;

– si les analyses réalisées révèlent une eau corro-sive, les colonnes d’exhaure et les tringles « enfer » devront répondre à la norme inox 304L ;

– les tringles ont un diamètre minimal de 12 mm ;

– les tubes auront une épaisseur minimale de 2,5 mm.

ANNEXE 2

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• Pose des pompes

Le fournisseur interviendra à la fois comme ré-gisseur et superviseur des travaux et dans unelogique de fourniture et de formation. Il luirevient donc d’organiser la pose des équipements(planning, logistique, etc.).

Il est aussi tenu d'animer un jeu de rôles quiétablit la relation post-projet qui existera entrel’artisan-réparateur et la structure de gestion.La pose de la pompe sera effectuée par l’arti-san-réparateur sous le contrôle du fournisseurafin de faire jouer la garantie. L'artisan-réparateursera rémunéré par le village pour son intervention.Le fournisseur de pompes supervise les travauxet apporte son appui technique dans l’espritd’une formation sur le tas.

• Service après-vente et filière de piècesdétachées

Le prestataire retenu pour la fourniture et posedes pompes devra également mettre en place(en créant ou en renforçant l’existant) une filièred’approvisionnement des pièces détachées etun service après-vente.

• Notation des offres

Afin de mettre en avant la mission d'accompa-gnement des acteurs et de service après-ventequi revient de fait à l'entreprise de fourniture depompe, la notation des offres sera pondéréede la manière suivante : 70 % pour la note tech-nique et 30 % pour la note financière, selon lemodèle du Tableau 12.

Référence du soumissionnaire dans un ensemble de pays donnés (nombre de pompes installées dans lespays voisins ; existence de réseaux de distribution et de vente de pièces détachées, présence effectived’une représentation locale)

15

Référence du soumissionnaire dans le pays (nombre de pompes installées dans les pays ; existence deréseaux de distribution et de vente de pièces détachées, présence d'une représentation locale)

15

Engagement pour la mise en place d'un réseau de distribution et de vente de pièces détachés dans lazone projet

5

Fabrication de pièces détachées dans le pays ou la sous région 5

Conformité aux spécifications techniques (tête de pompe, colonne d'exhaure, corps de pompe), tenantcompte de la résistance à la corrosion

15

Courbe de performance (relative au débit pour une profondeur donnée) 10

Caractéristiques Village Level Operation and Maintenance(nécessité ou non d'un moyen de levage lourd)

10

Coûts récurrents relatifs au fonctionnement et à l'entretien de la pompe 5

Durée de la garantie (1 point par an) 4

Engagement pour la formation des artisans-réparateurs (contenu des modules de formation, méthodepédagogique privilégiant les travaux pratiques, curriculum vitae du personnel formateur)

6

Divers (à préciser) 10

TABLEAU 12. Désignation des critères d’évaluation des offres "fourniture et pose de pompes" et nombre de points maximal

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne78

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Termes de référence de l’ingénieur-conseil

Les travaux de génie civil clôturant l'exécutiondu forage comprendront un aménagement mi-nimal du pourtour du forage (la dalle anti-bourbier et le muret de protection) qui ne pourrase faire qu'après réalisation de la margelle parl’entreprise en charge de la réalisation des forageset qu’après consultation préalable des usagers(et en fonction des normes nationales). Il seraréalisé par une entreprise de génie civil. La dalleanti-bourbier doit être en béton armé dosé à350 kg et d'un diamètre de l’ordre de 3 mètres.Le muret de protection, d’une hauteur généra-lement de 1 mètre, sera fabriqué en parpaings.

L’aménagement d’un puits cimentés comporte :

une margelle (0,8 mètre de haut), une dalleanti-bourbier (1 mètre de large), un dispositifd’épandage situé à plus de 5 mètres du puits. Ildevrait être doté d’une superstructure pour fa-ciliter le puisage et protéger le puits des dépôtséoliens (les éléments d’un modèle type et sesvariantes restent à définir).

• L’ingénieur-conseil doit définir :

– avec la structure de gestion, les usages envisagésde l’aménagement des points d’eau ;

– un aménagement minimal qui sera réalisé parune entreprise et un (ou des) aménagement(s)-type(s), ou utiliser le modèle type de la politiquesectorielle nationale le cas échéant.

6. Le suivi-contrôle de l’aménagement des points d'eau

Termes de référence de l’ingénieur-conseil

• Les formations ne seront pas assurées parles animateurs en charge de la mobilisationsociale mais par des formateurs spécialisés quise chargeront de définir la méthode pédagogiquela plus adaptée (contenu et déroulement dessessions). Ces formateurs s'appuieront sur unguide, illustré en langue vernaculaire. Ce derniercontiendra notamment : les statuts et règlementintérieur de la structure de gestion, la ventilationdes charges de la pompe à motricité humaine,des coupes techniques des éléments constitutifs,une liste des prix des pièces, etc.

L'ingénieur-conseil mettra en œuvre desmodules de formation spécifiques à l’attentiondes délégués des usagers des structures de ges-tion afin qu'ils maîtrisent le fonctionnement des

institutions chargées du service de l'eau (statutet règlement intérieur de la structure de gestionnotamment, les modalités qui assurent unereprésentativité des groupes de femmes et desgroupes minoritaires, etc.). Les résultats attendusde ces formations sont :

– les délégués des usagers comprennent lanécessité d'équilibrer le compte d'exploitationainsi que le calcul permettant de fixer le tarif del'eau (déterminé par les pouvoirs publics ou lastructure de gestion selon les cas) ;

– les délégués connaissent les principes régissantles services essentiels et les mesures de solidaritésociale ;

– les délégués connaissent les voies de commu-nication pour signaler un dysfonctionnement etles voies de recours en cas de litiges.

7. La formation des acteurs

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 79

Page 80: Agence Française de Développement septembre 2011 · de référence de l’ingénieur conseil du projet. Abstract Summary of the methodological guidebook: "Design, construction and

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne80

L'ingénieur-conseil assurera une formation desmembres du bureau de la structure de gestiondont les objectifs pédagogiques viseront lesthèmes suivants :

– le prix de l’eau et les différentes modalités depaiement envisageables ;

– les acteurs de l’entretien et de la maintenance(artisans-réparateurs, revendeurs de pièces déta-chées, collectivités territoriales, Etat, etc.) : rôleset responsabilités, agrément le cas échéant etcontractualisation ;

– la clé de répartition qui définit la part quiincombe aux usagers pour le renouvellement deséquipements et celle revenant aux pouvoirspublics (collectivités territoriales ou Etat) ;

– la tenue d’un cahier de recettes et de dépenses ;

– la gestion du/des compte(s) d’épargne pourl’entretien, la maintenance et le renouvèlementdes équipements ;

– le compte rendu de la gestion de l’épargne auxusagers et à la collectivité territoriale ;

– le fonctionnement de la structure de gestion(statuts et règlement intérieur, relations avec lesautres acteurs) ;

– le rôle et les responsabilités de chacun desmembres du bureau ;

– le rôle et les responsabilités des membres del’assemblée générale ;

– les aménagements et l’entretien des abordsdes points d’eau, et les règles d’usage ;

– les coupes techniques des éléments constitutifsdu forage et de la pompe à motricité humaine etla liste des pièces détachées ;

– la localisation des dépositaires de pièces déta-chées, leur contact et tarifs ;

– la localisation de l’artisan-réparateur du village,son contact et le prix des réparations ;

– les opérations quotidiennes liées au fonction-nement et à l'entretien de la pompe ;

– les objectifs de la structure de gestion, qui sontavant tout des objectifs de résultats (comme la

continuité du service et la propreté des pointsd’eau).

• Les résultats attendus de ces formations

Les membres du bureau de la structure de ges-tion sont à l'écoute des usagers du service publicde l'eau.

Ils ont des bases de comptabilité suffisantes pourappliquer le prix de l'eau permettant de recou-vrir les coûts d’entretien, de maintenance et derenouvellement et ont les capacités pour gérerle(s) compte(s) d’épargne.

Ils s'engagent et sont capables de restituer pério-diquement en assemblée générale et auprès despouvoirs publics les résultats du compte d'ex-ploitation.

Ils sont force de proposition pour favoriser lesgroupes vulnérables (femmes chefs de ménage,veuves, vieux, jeunes invalides) à travers desmesures de solidarité pour l'accès à l'eau gratuite.Ils savent appliquer avec discernement lesmesures nécessaires pour neutraliser les mauvaispayeurs.

L'ingénieur-conseil s'efforcera de mettre enplace :

– l'obligation de restituer ouvertement en as-semblée générale les résultats d'exploitation ;

– les voies de communication pour signaler undysfonctionnement ;

– les voies de recours en cas de litiges.

Pour les collectivités territoriales, l’ingénieur-conseil visera les objectifs pédagogiques sui-vants :

– le prix de l’eau et les différentes modalités depaiement envisageables ;

– les acteurs de l’entretien et de la maintenance(artisans-réparateurs et revendeurs de piècesdétachées, collectivités territoriales, Etat, etc.) :rôles et responsabilités, agrément le cas échéantet contractualisation ;

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– la clé de répartition qui définit la part quiincombe aux usagers pour le renouvellement deséquipements et celle revenant aux pouvoirspublics (collectivités territoriales ou Etat) ;

– le contrôle de la qualité du service ;

– les mesures à prendre en cas de défaillance duservice de l'eau ;

– la promotion de l’hygiène et de l’assainisse-ment.

Pour les services déconcentrés des divers minis-tères concernés (chargé de l’Eau, de la Santé, descollectivités territoriales), l’ingénieur-conseilabordera les thèmes suivants :

– les liens entre la réduction de l’incidence desdiarrhées endémiques et l’accès à l’eau et lescomportements adaptés ;

– les acteurs de l’entretien et de la maintenance(artisans-réparateurs et revendeurs de piècesdétachées, collectivités territoriales, Etat, etc.) :rôles et responsabilités, agrément le cas échéantet contractualisation ;

– la clé de répartition qui définit la part quiincombe aux usagers pour le renouvellement deséquipements et celle revenant aux pouvoirspublics (collectivités territoriales ou Etat) ;

– les mesures d'appui auprès des acteurs (collec-tivités territoriales notamment).

Pour les acteurs du service après-vente (artisans-réparateurs et dépositaires de pièces détachées),l’ingénieur-conseil fournira un program me deformation détaillé qui privilégiera des exercicespratiques. Au préalable de la réalisation de la for -

mation des artisans-réparateurs, l’ingénieur-conseil évaluera les capacités de chaque artisan-réparateur (mais le choix de l’artisan-réparateurrevient à la structure de gestion ou aux pouvoirspublics selon les cas). Lors de la formation desartisans-réparateurs et des dépositaires de piècesdétachées, les thèmes à aborder sont les sui-vants :

– les acteurs de l’entretien et de la maintenance(artisans-réparateurs et dépositaires de piècesdétachées, collectivités territoriales, Etat, etc.) :rôles et responsabilités, agrément le cas échéantet contractualisation ;

– les relations commerciales que les artisans-réparateurs et dépositaires de pièces détachéesdevront entretenir avec la structure de gestion(niveaux de prestations, tarification, délais d'in-tervention, etc.) ;

– les coupes techniques des éléments constitutifsdu forage et de la pompe à motricité humaine etla liste des pièces détachées ;

– le prix des réparations et des pièces détachées ;

– les tournées de suivi et d’entretien des pompes ;

– les opérations fréquentes liées au fonctionne-ment de la pompe à motricité humaine (mon-tage et le démontage de la pompe, simulationsdes pannes les plus courantes) ;

– la qualité du service ;

– la facturation des services rendus ;

– la filière d’approvisionnement en pièces déta-chées ;

– la qualité des pièces détachées.

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 81

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Termes de référence de l’ingénieur-conseil

L'objectif de cette composante du projet est laréduction de la mortalité liée aux diarrhéesendémiques et aux parasites intestinaux, enciblant tout particulièrement les groupes ciblesprioritaires (par exemple les mères avec nourris-sons, les écoliers et écolières).

• Résultats attendus des activités d'animationpour la promotion de comportements adaptés :

– les usagers adoptent des comportementshygiéniques ;

– l'ensemble des usagers saisit les enjeux sous-jacents à un service d'eau viable et un meilleurassainissement.

• D’abord, l’ingénieur-conseil caractérisera lessegments d’usagers de la communauté (cf. 2B.1).

• Ensuite, l'ingénieur-conseil identifiera, pourchacun des groupes d'usagers jugés d'une impor-tance cruciale (parmi les groupes sexo-spéci-fiques par tranche d'âge, notamment les jeunesmères ou nourrices) :

– les pratiques à risques et les conceptions à l'ori-gine de ces pratiques ;

– les comportements à promouvoir ;

– les facteurs qui motivent le changement decomportement ;

– les voies et supports de communication adaptésau groupe en question.

A minima, les comportements concernés sont :

– la préservation d'une eau de qualité (durantl'exhaure, le transport et le stockage) ;

– le lavage des mains avec du savon (avant demanger et après défécation) ;

– et l'utilisation régulière des sanitaires.

• L’ingénieur-conseil construira l’argumen-taire des animateurs en fonction des réfé-rences culturelles des usagers (causes possiblesde la diarrhée, affections liées à l’eau, traitementtraditionnel, notion de potabilité et de propreté,etc.) et des facteurs de motivation au change-ment (beauté, bien-être, statut social, intimité,dignité, sex-appeal, gains financiers, etc.).

Dans chaque établissement scolaire, l'ingénieur-conseil engagera une action spécifique de natureà susciter un partage plus équitable des tâches etdes responsabilités liées à l'eau et à l'assainisse-ment ainsi qu’un accès équitable à des forma-tions et fonctions relatives à la gestion techniqueet financière des ouvrages. Il s’agira de :

– promouvoir des comportements adaptés surle plan de l’hygiène ;

– motiver les jeunes à un partage plus équitabledes tâches et responsabilités liées à l'eau et à l'as-sainissement ;

– équiper l'établissement de blocs sanitaires quisont séparés par sexes et alimentés en eau pourle lavage des mains et l'entretien des sanitaires.

• L’ingénieur-conseil expliquera la méthodequ'il entend mettre en œuvre pour rencontrer lesvillageois par catégorie socio-économique, oupar segment de la population et pour collaboreravec des groupes stratégiques (agents de santé,enseignants, chefs religieux, etc.) pouvant contri-buer à la promotion de comportements hygié-niques. L’ingénieur-conseil multipliera lesrencontres, en petits groupes, avec les différentescatégories de femmes et les différentes catégoriesd’hommes. Il privilégiera le séjour des animateursau village afin de renouer avec la palabre pourdéceler les conflits « cachés ».

Tout en collaborant étroitement avec les res-ponsables locaux, l'ingénieur-conseil veillera àce que les lieux jugés d'utilité publique (mosquée,centre de santé, marché, gare routière, etc.)

8. La promotion de comportements hygiéniques

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne82

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soient desservis en eau et équipés de sanitairesselon l'avis et la demande des acteurs concernés ;et que ceux-ci conviennent des procédures pourl'acquittement des factures. Pour chaque type

d'abonné (notamment les services publics et lescamps militaires), l'ingénieur-conseil apprécierale risque de non-paiement de l'eau et proposerades mesures adaptées.

9. Le rapport final et de capitalisation de l’ingénieur-conseil

Termes de référence de l’ingénieur-conseil

Dans son rapport final, l’ingénieur-conseil resti-tuera les données (indicateurs) mises à jour del’étude de référence afin de mesurer la différenceentre la situation avant et après projet ainsi queles impacts de ce dernier.

Pour chacun des villages dans une zone donnée,l’étude indiquera clairement si :– les points d’eau existants produisent une eaupotable et sont pérennes ;– de par leur proximité et leur débit, elles favori-sent un approvisionnement en quantité suffisantepour une hygiène personnelle et do mestique.

L'ingénieur-conseil précisera également :

– le taux de morbidité infantile ;– la population par village tout en spécifiant letaux de croissance démographique et la distribu-tion, le nombre de sources d'eau alternatives etgratuites, et pour chacune, son état et son usage(domestique, agricole, pastoral) ; – le nombre de personnes ayant gagné un accèspérenne à une source d’eau potable améliorée ;– le nombre de personnes dont la qualité du sys-tème d’alimentation en eau potable est amélio-rée ;

– la capacité de production d’eau potable finan-cée ;

– la répartition des usagers par modes d'appro-visionnement et par catégorie socio-écono-mique (revenus faibles, intermédiaires et élevéspour le milieu rural) ;

– la distance moyenne entre la pompe à motri-cité humaine et les ménages ;

– le gain de temps lié à la réalisation d’une/despompe(s) à motricité humaine et son/leur impactpotentiel (positif ou négatif) ;

– le volume d’eau potable consommé par jour etpar personne pour les usages domestiques, agri-cole et pastoraux ;

– le prix de l’eau et les modalités de paiement ;

– le nombre de villages ayant élu au moins unefemme au niveau du bureau de la structure degestion ;

– le nombre d'équipements sanitaires privatifs ;

– qui, de l'époux ou l'épouse, a payé la contribu-tion financière du projet le cas échéant, et quipaie les frais récurrent du service de l'eau ;

– le volume financier du projet (en pourcentage)accordé au renforcement des capacités des acteurs(toutes forme d’assistance technique, hors maitrised’œuvre).

• En termes de capitalisation, il est attendude l’ingénieur-conseil un rapport qui met enexergue les bonnes pratiques afin d’améliorer lapolitique sectorielle et l’efficacité de l’aide.

ANNEXE 2

Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 83

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Pompes à motricité humaine en Afrique subsaharienne 85

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Graphisme : Solange Münzer. Photographies : Karin Frouin.

Impression : ...