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8.12.2015 African history – Histoire africaine [L’unite spirituelle de l’Afrique] La spiritualite malgache
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Berceau de l’humaniteAfrique PharaoniqueAfrique ImperialePresence noire dans le mondeSpiritualite & CultureHolocauste noirSavants, Inventeurs et InventionsLuttes de liberationDefis/Opinions
[L’unite spirituelle de l’Afrique] La spiritualite malgache
Cet article se veut un essai synthétique sur la spiritualité traditionnelle à Madagascar. S’il y a bien entendudes différences minimes entre les peuples de la grande île, elle est fondamentalement la même partout et obéitaux règles qu’observent toute l’Afrique noire comme on le verra.
Les malgaches savent qu’il existe un Dieu unique, dont le nom est Zahanary ou Andriamanitra. Zahanaryest le Créateur de toutes choses, l’Ancêtre fondateur et primordial pour les malgaches. De la même façon,Imana (Amon/Amen/Amin) était l’Ancêtre primordial des égyptiens anciens et des soudanais, Nyame estl’Ancêtre primordial des Akan du Ghana et de Côte d’Ivoire. Zahanary est source de vie, il est principe devie, il est en haut et en bas de l’univers, il est aux quatre points cardinaux. En une phrase donc Zahanary estpartout. Ceci signifie que son énergie est dans toute chose vivante. Toute chose qui vit est animée par la forcevitale/énergie de Zahanary. C’est pourquoi absolument partout en Afrique noire, l’Ancêtre primordial estadoré à travers les plantes, les animaux, les astres, les hommes qui portent cette force vitale. C’est de là quevient le terme « animisme » que les Occidentaux utilisent pour désigner la religion africaine. Dieu pour lesafricains est cette Energie qui a permit la création. Il est par conséquent abstrait, il n’a pas de forme oud’apparence connue. Il est caché d’où son nom initial Imana, qu’on retrouve jusqu’à nos jours chez lesBanyarwanda du Rwanda. C’est pourquoi les égyptiens anciens disaient de lui qu’il est « multiple deformes ».
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Madagascar
L’Ancêtre primordial sous saforme féminine et masculine enÉgypte antique
Zahanary pour les Malgaches est inaccessible, tout comme Mawu (Dieu) est inaccessible dans le Vodoun etNaba Kidivende est beaucoup trop éloigné chez les Mossi du Burkina Faso. D’après le philosophe malgacheEugène Regis Mangazala « toutes les richesses de l’homme (lehilahy) et toutes les valeurs de la femme(vehyvahy), se trouvent à la fois condensées à l’état de perfection et de plénitude en Zanahary. La divinitépasse à la fois pour géniteur et génitrice, pour père et mère ». L’Ancêtre primordial pour les Malgachesest donc androgyne, tout comme Amma est mâle et femelle pour les Dogons du Mali. La forme fémininede Dieu en Egypte s’appelait Aminata. L’activité sexuelle chez les malgaches est donc considéré commesacré et regardé sans complexe, car il s’agit d’une union des principes mâle et femelle de l’Ancêtreprimordial. C’est pourquoi partout dans l’Afrique traditionnelle, la sexualité a toujours été vue comme unphénomène naturel. On a des représentations d’Ousiré (Osiris) en érection, de Papa Legba (vodoun de lafertilité) en érection, ainsi que des sculptures Yoruba du Nigéria qui montrent explicitement les prémices del’acte sexuel. A la suite de Zahanary est apparu le couple cosmique cielterre. Dans la spiritualité égyptienne,le couple cielterre (NoutGeb) représente le deuxième couple issu du créateur, après l’air et l’eau.
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Cérémonie aux défunts à Madagascar
Zahanary étant trop éloigné, ce sont les Razana, c’estàdire les ancêtres morts, qui serventd’intermédiaires entre les hommes et Zahanary. Ce principe spirituel se retrouve partout en Afrique noire.La raison étant que l’homme vivant étant animé d’énergie divine, lorsqu’il meurt il y a séparation entre lematériel (chair/os) et l’énergie. L’énergie lui survit et il devient par conséquent divin. La mort est donc vuepour les malgaches comme le passage à l’état divin, la traversée vers le pays de l’invisible, pays appeléBudtenga par les Mossi du Burkina Faso. C’est pourquoi les Muzimo (ancêtres) servent égalementd’intermédiaires entre Mwari (Dieu) et les hommes chez les Shona du Zimbabwe. Les morts par ailleursarrivent dans le pays de l’invisible pour continuer à y vivre comme ils le faisaient dans le monde visible.C’est pourquoi à Madagascar ils sont enterrés avec des objets tels que des vêtements, des chaussures, uneradio, tout comme les pharaons étaient mis dans des tombes avec des trônes, des chars etc… Après uncertain temps, pour lui rendre hommage, on déterre le mort au cours de funérailles très coûteuses comme lefont les Bamilékés du Cameroun. La dépouille est balancée dans tous les sens comme cela se fait chez lesBaoulé de Côte d’Ivoire et leurs descendants Boni de Guyane. La raison étant que le mort choisi s’il avance etde quel côté il veut aller. Le même rite se faisait en Egypte antique et au Sénégal. Les défunts restent desmembres actifs de la famille tout comme au Togo où quand ont veut verser de l’eau dans une cour on leurdemande de reculer en disant « Ago’o » d’après la philosophe africainecaribéenne Ama Mazama.
Les Malgaches font des offrandes aux ancêtres en versant de l’alcool par terre pour qu’il atteignesymboliquement l’endroit où ils sont enterrés. On parle de libation. La libation se fait partout en Afriquenoire, depuis l’Egypte antique. On entre également en communication avec les ancêtres à travers lesMphimasi, qui sont des grands prêtres. Le Mphimasi invoque les esprits (énergies) et un d’eux, n’importelequel, prend possession de son corps. L’esprit à travers le corps du Mphimasi peut ainsi se retrouver en trainde parler une langue inconnue du grand prêtre et demander à boire de grandes quantités d’alcool qui laisserontle Mphimasi sobre quand l’esprit l’aura quitté. Le Mphimasi est également un médecin qui invoque les espritspour savoir quelle plante médicinale utiliser et comment, tout comme le Sangoma chez les Zulu d’Afrique duSud ou le N’anga chez les Shona. Pour les Africains, tout le savoir qui existe découle de l’Energie initialecréatrice. Tous les savoirs sont connectés et il n’y a pas à proprement parler plusieurs disciplinesscientifiques. Le savant africain doit donc d’abord connaître l’Energie (Dieu) et partant de là son savoir. C’estpourquoi il est pluridisciplinaire. Le premier ministre égyptien Imhotep, le plus grand savant noir de tous lestemps, père de la médecine moderne et des pyramides, était dans ce sens théologien, philosophe, médecin,
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mathématicien, physicien, astronome, architecte et administrateur.
Maât
Enfin la Maât, qui est la perception cosmospirituelle égyptienne, l’ordre d’où découle l’ensemble des loisappliquées à une population s’appelle Fokonolo à Madagascar. Le Fokonolo est le clan, le groupe, le tout, lacommunauté sur laquelle repose cet ordre. La même définition est utilisée chez les Bassa du Cameroun où onparle de Mbog.
En résumé, que ce soit dans la conceptualisation de l’Ancêtre primordial, dans son adoration, dans laperception de la mort et l’adoration des ancêtres, bref dans tout ce qui caractérise la spiritualité noire,Madagascar appartient très clairement à l’Afrique.
Hotep !
Par : African HistoryHistoire Africaine
Sources :
Dieu dans la tradition malgache, Pietro Lupo, éditions KarthalaPhiladelphia Project http://www.philadelphiaproject.co.za/downloads/religions/trad_religion_mad.pdfMadagascarica.com http://www.madagascarica.com/Culte%20des%20ancetres.htmlMbombog Nkoth BisseckBwembabong.info http://www.bwembabong.info/Peuton%20parler%20de%20l’inegalite%20entre%20Civilisations%20en%20faveur%20de%20l’Occident.pdf
Dans: Non classé, Spiritualité & Culture
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