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1 Actions et Perspectives des Entreprises Africaines dans l'Environnement Economique International Par ANGO-OBIANG Nadège Noële Docteur en économie 2010

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Actions et Perspectives des Entreprises Africaines dans l'Environnement

Economique International

Par ANGO-OBIANG Nadège Noële

Docteur en économie

2010

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Résumé

Notre analyse se concentre sur les éventuels liens qui peuvent exister entre le dynamisme de la

compétitivité des entreprises africaines, notamment celle de l’Afrique subsaharienne, et la santé

de leurs économies. La nature des produits élaborés reflètent la spécialisation des pays. Au vue

des données sur les entreprises les plus compétitives en Afrique, nous tentons de déduire si les

résultats obtenus peuvent être interprétés comme une évolution de la spécialisation des

économies africaines. De même, les performances sectorielles des pays de l’Afrique

subsaharienne parmi les autres pays africains, vont dans le sens des études selon lesquelles la

faiblesse dans la diversification de la production est un obstacle au bien-être des populations.

Mots clés Spécialisation internationale, commerce international, pays africains, CEMAC, UMEOA,

entreprises, climat des affaires, système de production, compétitivité, analyse néo factorielle.

Summary

Our analysis focuses on the possible links that may exist between the dynamism of the

competitiveness of African enterprises, particularly from sub-Saharan Africa, and the health of

their economies. The nature of the products reflects the specialization of countries. In the view of

the data on the most competitive enterprises in Africa, we try to deduct if the results can be

interpreted as an evolution of the specialization of African economies. Similarly, sectoral

performance of the countries of sub-Saharan Africa among other African countries, go in the

direction of the studies that the weakness in the diversification of the production is an obstacle to

the well-being of populations.

Key words International specialization, international trade, African countries, CEMAC, UMEOA, business,

business climate, production system, competitiveness, neo factor analysis

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Introduction

Cinquante ans après les indépendances, de multiples interrogations se posent sur le statut

économique des Etats africains. La presse économique souligne un regain pour le continent

africain à travers les investissements étrangers, la progression de la croissance et l’amélioration

du climat des affaires. Ces indicateurs d’ordre global, ne permettent pas de déduire que l’entrée

des capitaux et l’augmentation de la production se sont accompagnées d’une modification voire

d’une révolution des structures de production. L’entreprise étant l’unité économique de

production et de répartition des revenus, il est essentiel de s’assurer que nous assistons à une

dynamique certaine dans le monde des entreprises africaines.

Cependant, la satisfaction affichée de la progression des entreprises africaines (Jeune Afrique,

2010) sur la scène internationale repose t- elle sur la mutation de notre système de production ?

La nature des biens produits par ces entreprises garantira t- elle à terme une articulation avec les

secteurs économiques défaillants ?

L’ensemble de la littérature sur l’inertie du développement africain [(Hugon, 2004), (Brasseul,

2008), (Bret, 2006), (Begg, Fischer, et Dornbusch, 2005)] souligne la forte présence des produits

de base, l’explosion du tertiaire et une grande faiblesse des industries. Selon l’ensemble des

données dont nous disposons, les entreprises classées dans le top 50 des meilleurs entreprises

africaines sont majoritairement dans les secteurs primaires (extraction, hydrocarbures…) et

tertiaires (télécommunication, opérateurs de téléphonie mobile…). Les théories du commerce

international, notamment celle de Hoecksher-Ohlin-Samuelson (HOS), de Vernon (1961) et

Posner (1965), soulignent bien que les échanges sont soumis aux dotations relatives de facteurs

des pays. L’analyse technologique de Vernon et Posner annonce la possibilité pour les pays du

Sud de réaliser une dynamique de spécialisation grâce au progrès technique. Les pays du Sud

peuvent donc accaparer la technologie importée, évoluée dans leur spécialisation tout en

augmentant leur dotation relative en capital (par l’accroissement des qualifications). Les pays

africains, ceux de la CEMAC et de l’UEMOA sont t-ils en train d’emprunter ce sentier ? Les

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chiffres d’affaires, d’après lesquelles les entreprises ont été classées sont-ils le garant de

l’impulsion d’une nouvelle dynamique ?

Cette recherche a pour objectif de situer les entreprises africaines au niveau international. Dans

un contexte dominé par les firmes multinationales, des formes d’entreprise de plus en plus

sophistiquées, on tente d’évaluer la place et les opportunités que peuvent saisir les entreprises

africaines. Ainsi, la première partie de notre article resituera la place qu’on attribue aux pays

africains, au niveau de la compétitivité, mais aussi dans les apports des théories du commerce

international. La seconde partie tentera de faire un lien entre les produits élaborés à l’heure

actuelle et le fonctionnement des économies africaines. Il est important d’envisager que les

performances enregistrées par les firmes en Afrique, à forte participation étrangère, n’influencent

pas encore suffisamment la part des biens à haute valeur ajoutée dans le PIB.

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I- La place des entreprises africaines : Compétitivité et modernisation

des structures de production.

I.1- L’amélioration du climat des affaires

Le commerce entre deux pays est supposé être négativement corrélé à la distance séparant les

deux pays. Or, dans le cas des pays africains, notamment ceux appartenant au même ensemble

sous régional (CEMAC, UEMOA), la proximité n’a aucune incidence sur un volume significatif

du commerce (Bret, 2006). Les données empiriques soulignent la concurrence existant entre les

produits africains destinés au marché des pays industrialisés. Cela, à raison de la similarité des

produits exportés. Pourtant Rauch (2001), en commentant les effets réseaux, estime que deux

pays parlant une même langue voyaient leur commerce bilatéral fortement augmenter. Ce fait

n’est pas avéré au niveau de l’Afrique, notamment de l’Afrique centrale. Les flux de

marchandises dans les sous-régions africaines sont encore très minimes et dénotent l’influence du

poids de la terre comme déterminant d’une production quasi-identique et non différenciée.

Malgré les rapports affirmant une amélioration du climat des affaires en Afrique (tableau 1),

l’accroissement du chiffre d’affaire des principales entreprises africaines n’a aucun lien avec un

processus endogène dynamique (initiatives privées, formation, augmentation du poids de la

recherche et développement). Les efforts consentis par les pays de la CEMAC et de l’UEMOA

sont appréciables. Mais le véritable enjeu ne réside pas uniquement dans l’attraction des

investissements étrangers, il repose aussi dans le développement au niveau national d’opérateurs

économiques capables d’occuper, pour le diversifier, l’ensemble du tissu économique.

L’amélioration du climat des affaires répond à la mise en pratique de la bonne gouvernance qui

est la base fondamentale sur laquelle doit reposer une politique de développement industriel.

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La performance dont nous nous appuyons montre insuffisamment un progrès dans une véritable

diversification des économies. Le secteur privé africain reste faible, et incapable de jouer un rôle

moteur dans le processus d’industrialisation. On reconnaît mainte fois la faiblesse du leadership,

la pratique de la corruption, l’inconstance des politiques nationales, une attitude négative, et les

lacunes dans l’éthique professionnelle (UNIDO, 1997, P. 69). L’ensemble de ces éléments limite

fortement le potentiel de développement des pays africains. De même, le rapport Atlas

économique et politique mondiale 2011, attribue la quasi-totalité des pays africains à la classe 6

en matière de risque. Un classement qui traduit l’existence d’une instabilité politique pouvant

certainement nuire à la rentabilité de tout investissement.

Au niveau international, hormis l’Afrique du Sud et certains pays d’Afrique du Nord (Maroc),

aucune entreprise africaine ne se distingue tant dans la production (hors produits pétroliers et

agricoles) que dans l’exploitation d’une technologie spécifique. Or, pratiquer une politique ferme

d’appropriation de la connaissance, comme dans les pays industrialisés, peut devenir à terme un

atout capable d’impulser la mutation tant attendue dans l’industrie et les services. La stratégie

pour développer une main-d’œuvre mondialement compétitive implique la qualité (productivité,

efficacité, flexibilité) de la main-d’œuvre africaine par rapport à la main-d’œuvre des autres pays

du monde. Or, l’économie informelle1 restant le premier employeur en Afrique (BAFD, OCDE,

2008), la recherche d’une véritable performance économique en Afrique est-telle une chimère ?

I.2- Dynamisme et compétitivité

En s’appuyant sur la théorie de l’avantage comparatif de D. Ricardo, prolongé par l’analyse

néofactorielle de Hoecksher-Ohlin-Samuelson, on peut donc supposer que la ventilation

sectorielle actuelle du PIB des pays africains correspondrait donc au fait qu’ils possèdent un

avantage en termes de dotation des ressources minières, pétrolière et agricole. Ce que l’on

1 Le secteur informel demeure un grand problème en Afrique, notamment dans les travaux qui se penchent sur l’étude du marché du travail. On estime que ce « secteur » emploi surtout des personnes sans qualification et en très grande précarité. Le manque d’étude sérieuse, et les difficultés d’appréhender le poids de ce secteur rendent très difficile l’estimation des qualifications, de l’évolution des compétences en Afrique.

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dénomme couramment par une forte dotation relative en terre. Mais, dans le cas africain, cette

théorie suscite principalement deux réflexions.

1- La forte dotation relative en ressources naturelles ne confère pas aux pays africains

une place de choix (excepté le Nigéria) dans l’exportation de ces produits. De grands

pays comme le Canada, les Etats-Unis, la Russie, possèdent également de grands

réservoirs de ressources naturelles (70% de la production mondiale). De plus,

contrairement aux pays africains, ces pays riches ne dépendent pas de leurs ressources

naturelles pour faire fonctionner leurs économies. Par ailleurs, ce sont des secteurs

intensifs en travail qualifié et en technologie2. Ce qui d’après la théorie et les faits

n’est pas un avantage attribué aux pays africains. L’Afrique serait, ou est dans

l’incapacité d’exploiter ses richesses. Par exemple, la forte présence des FMN pour

l’exploitation des gisements de pétrole et de minerai ; la très faible présence

d’industrie de transformation de ses ressources et le rôle de complémentarité quasi

inexistant avec d’autres industries ou d’autres secteurs.

2- L’introduction de l’hypothèse d’une main - d’œuvre illimitée (Kuznet, 1966 ; Rostow)

repose sur la possibilité pour les pays en développement de produire des biens

manufacturés de bas de gamme, à faible coût (avec plus ou moins l’importance des

FMN). Cependant, cette hypothèse d’une main-d’œuvre abondante ou illimitée est très

étroitement corrélée avec l’existence de faibles coûts de production, notamment les

coûts salariaux. Or, dans les faits, seule la majeure partie des pays asiatiques présente

cette caractéristique. La population active africaine est, dans sa globalité, jeune, peu

instruite, et les coûts d’utilisation de cette main-d’œuvre sont bien plus élevés que

celle de l’Asie. D’où :

- L’abondance de ressources naturelles s’accompagne d’une grande incapacité à

faire germer des branches d’industries compétitives contribuant à diversifier la

production.

- Une main d’œuvre peu instruite, relativement plus coûteuse, à l’abondance

incertaine. Elle n’est prioritairement ni employé dans le pétrole, ni dans les

infrastructures. Dans le cas des pays agricoles, elle est surtout employée dans

2 C’est un secteur utilisant davantage de technologie (et donc du personnel qualifié) surtout lorsque le pays entreprend la transformation de ses ressources naturelles. Pour les PED, la Chine est dans ce cas de figure.

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l’artisanat. Ce qui conduit à nous demander si la place des entreprises

africaines dans le nouvel environnement économique international est la bonne

question.

Est-il présomptueux ou prématuré de situer la compétitivité des entreprises africaines sur la scène

internationale ? En étudiant surtout les pays de l’Afrique subsaharienne, il est difficile, voir

impossible, de faire l’impasse sur les produits pétroliers et agricoles, source de rente et non de

gains découlant d’un avantage spécifique dans les facteurs physiques.

Outre le fait que l’Afrique doit s’affranchir de l’exploitation de ses ressources minières et

agricoles, elle doit pour son développement économique favoriser un environnement politique

stable et œuvrer pour un accès équitable au marché mondial3.

II- La nature des produits élaborées : dans quel degré participe t- elle ou

complète t- elle le fonctionnement de l’économie.

II.1- Insuffisance de connexion entreprises-économie

La nature des produits élaborés est-elle étroitement liée à la dotation relative en capital humain et

de son orientation dans les différents tissus de l’économie ? Les données empiriques confirment

partiellement la théorie qui confère aux PED une plus grande dotation en main d’œuvre non

qualifiée. Les dernières décennies ont montré néanmoins, grâce aux progrès réalisés dans

l’éducation, un nombre de plus en plus important de personnes qualifiées. Une évaluation surtout

appréhendée dans la composition des africains fortement instruits dans les données relatives à

l’émigration vers les pays développés. Ainsi, la très faible évolution des produits africains est-elle

due à la difficulté d’adapter le tissu productif à la nouvelle composante de la population active

ou, plus simplement au fait que le capital humain doté de compétence est toujours en situation

relativement insuffisante ?

En tenant compte du rôle de la population active dans les différents domaines de l’activité

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économique, il ressort au niveau de l’Afrique subsaharienne une sorte d’harmonisation de la

main-d’œuvre dans l’emploi. Dans la grande majorité des pays, le secteur agricole occupe encore

la plus grande partie de la population. Cependant, la contribution de ce secteur dans le PIB est

souvent bien plus faible que les autres secteurs (Tableau 2). Même si la part du secteur agricole

dans le PIB est plus importante dans la zone UEMOA (Tableau 3), on en déduit une grande

inefficacité de la production agricole dû essentiellement à une combinaison sous-optimale entre

le capital, le travail et la terre. L’essentielle de la population africaine vit ainsi d’une activité qui

leur permet de survivre.

L’essor des activités de services et de l’industrie4 traduit certes, un grand progrès dans la

productivité du travail et une meilleure utilisation du capital. Cependant, les entreprises africaines

occupant les 50 premières places du top 500 des meilleures entreprises africaines sont

presqu’exclusivement les entreprises Sud Africaines. Aucune entreprise implantée en Afrique

subsaharienne ne s’est distinguée dans ce palmarès5.

II.2- Le rôle de la R&D

Au niveau de l’Afrique, la contribution de la production de l’Afrique centrale dans le PIB total

n’était que de 5.6% en 2003 (CEA, 2004)6. Beaucoup de travaux soulignent la concentration dans

des secteurs identiques et leurs concurrences comme une des principales causes néfastes à la

compétitivité des entreprises africaines.

Dans un monde où la globalisation exige des Etats une liberté accrue dans les institutions

permettant de favoriser l’attrait des capitaux et des nouvelles technologies, on constate que

l’Afrique peut se révéler un marché porteur (Afrique avenir, 2010). Néanmoins, ces analyses se

basent essentiellement sur l’Afrique comme terre d’accueil de différents investissements, et ne

retiennent que l’augmentation du niveau de consommation. Ainsi, en soulignant l’évolution du

mode de vie des africains, et éventuellement l’accroissement de leur pouvoir d’achat, ces études

3 Koffi Annan, lors de la journée de l’industrialisation de l’Afrique, du 21 novembre 2003, cité dans les documents de la CEA 2004, page 23. 4 Les activités industrielles recensées dans les 50 premières entreprises africaines, sont étroitement liés au secteur primaire, car il s’agit des activités d’extraction et non de transformation des minerais ou des hydrocarbures en produits finis. 5 Les données sur le classement de ces entreprises reposent sur la méthode de Jeune Afrique qui reposent sur le chiffre d’affaire et des entreprises étrangères (holding) installées dans au moins un pays du continent. 6 Issu du rapport sur le développement de l’Afrique 2003, Banque africaine de développement.

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veulent mettre en exergue le rôle de la demande intérieur comme stimulant des IDE et de la

production. Mais, ce point positif du niveau de la consommation changerait-il le paysage du

développement industriel des économies africaines ? Si la hausse de la consommation peut, dans

un sens, assouplir la contrainte que représente l’étroitesse de ces marchés, doit-on y percevoir un

espoir dans la diversification des économies ? Les entreprises africaines pourraient-elle à l’avenir

voir leur chance de survie augmenter considérablement ?

Se concentrer sur l’augmentation de la consommation pour attirer des entreprises étrangères

changerait-elle la configuration traditionnelle (industrie légère, fonctionnement dit de rentier,

concentration vers un seul domaine d’activité) ? Ou doit-elle servir d’impulsion aux

gouvernements nationaux pour susciter la création de nouvelles entreprises africaines et soutenir

leur maturation ?

Au niveau international, les entreprises africaines, compte tenu du produit de leurs exportations,

sont confrontées au fait que les marchés les plus attractifs sont ceux où la survie est rudement

acquise, à cause de l’effet de sélection (Iaconove, 2010). Dans les pays industrialisés,

l’innovation permet l’intégration des nouveautés dans les activités de l’entreprise (nouveaux

procédés de production, nouveaux produits). C’est grâce aux investissements en recherche et

développement qu’une telle différenciation de la production est possible.

Dans les pays de la CEMAC et de l’UEMOA, aucune firme pharmaceutique ne s’est distinguée

dans le classement des 50 premières entreprises africaines. Les dernières découvertes dans le

monde médical montrent que beaucoup de principes actifs sont issus de plantes provenant du

continent africain. L’industrie pharmaceutique contribue à l’accroissement du poids de la R&D.

Elle joue un rôle prédominant dans la recherche mais une adéquation entre recherches

universitaires et besoins économiques nationaux est nécessaire pour que les retombées soient

fructueuses pour l’économie. De même, les spécificités locales seront mieux mises en valeur

(exploitation, accroissement de la crédibilité scientifique et donc économique africaine).

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Conclusion

S’il est préoccupant de tenter d’évaluer l’évolution de la compétitivité internationale des

entreprises africaines sur la scène internationale, il est encore plus inquiétant de constater que la

diversification des économises peine à se réaliser. D’après les données que nous avons pu

analyser, dans le cas de l’Afrique subsaharienne, le facteur terre comme déterminant de la nature

de la production est encore très important.

Le classement de la revue Jeune Afrique (2010) est non seulement instructif quant à la

performance de chaque pays mais aussi à l’évolution des secteurs étudiés. L’absence des pays de

l’Afrique subsaharienne dans les 50 premières entreprises peut s’expliquer par le poids de la

population active dans le secteur primaire qui, dans la majorité de ces pays, ne contribue pas

fortement dans le PIB. Il y’a donc un problème de déploiement des agents économiques dans les

secteurs de l’économie.

De cette analyse, il ressort que les pays de l’Afrique subsaharienne n’ont pas encore amorcé la

dynamique de spécialisation de Posner (1961) et Vernon (1965) et que les niveaux très élevés de

chômage enregistrés dans ces économies viennent du fait que les secteurs dynamiques (extraction

minière, pétrole, télécommunication) sont très capitalistiques et emploi du travail dans une faible

proportion.

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BIBLIOGRAPHIE

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