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7/24/2019 9782729824990_extrait http://slidepdf.com/reader/full/9782729824990extrait 1/8  L’œuvre d’Yves Bonnefoy L’œuvre d’Yves Bonnefoy est avant tout celle d’un poète, mais c’est aussi celle d’un critique, critique littéraire et critique d’art. Même si cette œuvre a évolué dans le temps (et comment pou- vait-il en être autrement ?), elle possède une grande cohérence. On gagnera toujours à connaître le va-et-vient constant existant entre les recueils de poèmes, qui se situent en son centre, et les œuvres de critique, où se nourrit la réflexion sur l’art, la littérature et la poésie. Nous nous proposons ici, afin de compléter la présentation de cette œuvre, de rendre compte assez rapidement du contenu des principaux recueils ainsi que des principales études de l’écrivain. Nous n’entendons pas résumer chacun de ces essais, ce qui serait impossible, mais en extraire certains pas- sages qui nous semblent importants pour bien comprendre l’œuvre poétique de Bonnefoy, et surtout Les planches courbes . Pour ce qui concerne un compte rendu plus exhaustif de ses essais, on peut renvoyer à la partie IV d’ Yves Bonnefoy  de John E. Jackson (« Poètes d’aujourd’hui », Seghers, p. 43 sqq .). Dans sa préface de l’édition des Poèmes  d’Yves Bonnefoy de la collection « Poésie/Gallimard » (édition à laquelle nous nous réfèrerons ici pour les citations et notamment la pagination), Jean Starobinski nous invite à prêter beaucoup d’attention aux épigraphes* choisies par le poète. En effet, celui-ci est épris de lucidité et cet intertexte ne peut que nous aider à lire l’œuvre et à la comprendre. Ce critique affirme d’abord que les citations de Shakespeare choisies comme épigraphes* des recueils Dans le leurre du seuil  (1975) et Pierre écrite  (1965) indiquent le double thème dominant tout le travail de Bonnefoy : il y est question tout d’abord du monde, ou d’un monde, « c’est-à-dire d’une totalité cohérente, et d’un ensemble de rapports réels  ». Mais, d’autre part, « l’existence même de ce monde est en suspens ». La première citation est extraite du Conte d’Hiver (V, 2) : « They look’d 

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 L’œuvre d’Yves Bonnefoy

L’œuvre d’Yves Bonnefoy est avant tout celle d’un poète, maisc’est aussi celle d’un critique, critique littéraire et critique d’art.Même si cette œuvre a évolué dans le temps (et comment pou-vait-il en être autrement ?), elle possède une grande cohérence.On gagnera toujours à connaître le va-et-vient constant existantentre les recueils de poèmes, qui se situent en son centre, et lesœuvres de critique, où se nourrit la réflexion sur l’art, la littératureet la poésie. Nous nous proposons ici, afin de compléter laprésentation de cette œuvre, de rendre compte assez rapidementdu contenu des principaux recueils ainsi que des principalesétudes de l’écrivain. Nous n’entendons pas résumer chacun deces essais, ce qui serait impossible, mais en extraire certains pas-sages qui nous semblent importants pour bien comprendrel’œuvre poétique de Bonnefoy, et surtout Les planches courbes .Pour ce qui concerne un compte rendu plus exhaustif de ses

essais, on peut renvoyer à la partie IV d’Yves Bonnefoy   de JohnE. Jackson (« Poètes d’aujourd’hui », Seghers, p. 43 sqq .).

Dans sa préface de l’édition des Poèmes  d’Yves Bonnefoy de lacollection « Poésie/Gallimard »  (édition à laquelle nous nousréfèrerons ici pour les citations et notamment la pagination), JeanStarobinski nous invite à prêter beaucoup d’attention auxépigraphes* choisies par le poète. En effet, celui-ci est épris delucidité et cet intertexte ne peut que nous aider à lire l’œuvre et àla comprendre. Ce critique affirme d’abord que les citations de

Shakespeare choisies comme épigraphes* des recueils Dans le leurre du seuil   (1975) et Pierre écrite   (1965) indiquent le doublethème dominant tout le travail de Bonnefoy : il y est question toutd’abord du monde, ou d’un monde, « c’est-à-dire d’une totalitécohérente, et d’un ensemble de rapports réels  ». Mais, d’autrepart, « l’existence même de ce monde est en suspens ». Lapremière citation est extraite du Conte d’Hiver (V, 2) : « They look’d 

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as they heard of a world ransom’d, or one destroyed. » « On eût ditqu’ils venaient d’apprendre la nouvelle d’un monde redimé oud’un monde mort. » La seconde est extraite de la même pièce (III,3) :  « Thou mettest with things dying 

 

 ; / I with things new born ».« Tu as rencontré ce qui meurt, et moi ce qui vient de naître. »L’existence même du monde est en suspens, à cause del’alternative primordiale opposant ransomed   et destroyed , things dying  et things new born. Selon Jean Starobinsi toujours, « l’œuvrepoétique indique par là son souci originel, le lieu de son surgisse-

ment, qui est l’instant du péril , où tout balance entre vie et mort,entre "rédemption" et "perdition" ». D’autre part, l’épigraphe* deDu Mouvement et de l’immobilité de Douve (1953), tirée de Hegel,évoquait déjà la vie de l’esprit confrontée à la mort : « Mais la viede l’esprit ne s’effraie point devant la mort et n’est pas celle quis’en garde pure. Elle est la vie qui la supporte et se maintient enelle. » Quant au thème du monde, ne le trouvait-on pas déjà audébut d’Hier régnant désert , par l’intermédiaire de l’Hypérion  deHölderlin : « Tu veux un monde, dit Diotima. C’est pourquoi tu as

tout et tu n’as rien » ? Les citations de Hegel et d’Hölderlin actua-lisent les notions néoplatoniciennes de l’Un, de la division et de laréintégration. Ces mots venus du passé incitent le poète, et sonlecteur, à appréhender le présent  du langage « comme un mo-ment où doit renaître la relation humaine, à partir d’un étatde dispersion. »

Selon le critique John E. Jackson, d’autre part, le thème del’espoir s’avère également majeur dans cette œuvre. « C’est biend’espoir, en tout cas, affirme-t-il au début de sa présentation de lacollection "Poètes d’aujourd’hui", que parlent les premiers textesqui nous soient parvenus de Bonnefoy ». C’est en 1946 que lepoète a réuni sous le titre La Révolution la nuit  des textes d’inspira-tion surréaliste mettant déjà en avant ce thème, que nous retrou-verons par ailleurs.

Sans doute, par l’intermédiaire de ces deux critiques, trouvons-nous là en effet les questions majeures de l’œuvre.

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18 Les planches courbes  d’Yves Bonnefoy

 Du Mouvement et de l’immobilité de Douve (1953)

On a souvent affirmé que c’est avec ce recueil qu’Yves Bonne-foy a réellement trouvé sa voie personnelle en poésie. Sa compo-sition est essentielle et forme le théâtre de sa signification. Ilcomprend cinq sections. Une marche vers le « vrai lieu » finit par l’emporter sur « l’immobilité ». Ce « vrai lieu » apparaît commel’aboutissement, après cinq étapes, ou cinq actes, du combat dela « vie de l’esprit » avec la mort, comme l’indiquait l’exergue tiréde la Phénoménologie de l’esprit  de Hegel. C’est ce combat quipermet au locuteur d’atteindre une première fois le « vrai lieu » deson identité propre. Ce « vrai lieu », c’est un « monde second »(titre d’un essai compris dans Le Nuage rouge ), un « pays », unlieu habitable ayant rapport au réel et son fondement dans l’actede parole. Quant à Douve, elle s’y incarne dans la premièresection, « Théâtre », de différentes façons, tantôt femme luttantcontre le vent (p. 45), tantôt « lande résineuse » dormant auprèsdu locuteur (p. 48), « rivière souterraine » puis « falaise d’ombre,frontière de la mort » (p. 50), « fontaine de [sa] mort présente

insoutenable » (p. 55). Ce n’est pas un concept. Selon YvesBonnefoy d’ailleurs, comme le rappelle Jean Starobinski, « leconcept universalise la pensée de l’objet, mais manque l’objet lui-même, dans sa présence finie. » C’est une figure féminine deputréfaction, vouée à la terre et sujette aux métamorphoses. Elleest associée à la terre :

Couverte de l’humus silencieux du monde,Parcourue des rayons d’une araignée vivante,Déjà soumise au devenir du sable 

Et tout écartelée secrète connaissance. (poème XI, p. 55)O douée d’un profil où s’acharne la terre, Je te vois disparaître. (poème XV, p. 59)

Cette présence de la mort est abordée comme uneconnaissance qui a connu « l’ordalie » de la finitude qui s’assume.Elle apparaît donc comme un facteur d’ouverture vers le réel :

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Première partie. Étude de l’œuvre 19

Ainsi avions-nous cru réincarner nos gestes,Mais la tête niée nous buvons une eau froide,Et des liasses de mort pavoisent ton sourire,Ouverture tentée dans l’épaisseur du monde. (poème XIX, p. 63)

Bonnefoy nous propose donc une poésie où le « je » du locu-teur interroge son rapport au monde et ne pratique pas uneintrospection de plus, comme l’a très justement fait remarquer John E. Jackson dans La Question du sujet. Un aspect de la moder-nité poétique européenne : T. S. Eliot, Paul Celan, Yves Bonnefoy 

(Neuchâtel, La Baconnière, 1978). Douve est interpellée dès ledébut du recueil : toi , c’est autrui, la réalité en dehors de moi  ; par réversibilité, ce pourrait être aussi un appel s’adressant à Bonnefoylui-même : « Toi, le poète, qu’as-tu à nous apprendre ? »

Le premier poème de la section « Derniers gestes », intitulé« Aux arbres », raconte que, menée dans la barque des morts,Douve tente de dialoguer avec le passeur. Nous citons ce poèmecar il trouvera un écho dans le recueil au programme, notammentdans le poème « Les planches courbes » :

Vous fibreuse matière et densité,Arbres, proches de moi quand elle s’est jetée Dans la barque des morts et la bouche serrée Sur l’obole de faim, de froid et de silence.

 J’entends à travers vous quel dialogue elle tente Avec les chiens, avec l’informe nautonier,Et je vous appartiens par son cheminement À travers tant de nuit et malgré tout ce fleuve. (p. 65)

On remarque que Douve paie son obole au passeur, sorte de

Charon du mythe antique, avec la « faim », le « froid » et le« silence », toutes matières sensibles. John E. Jackson affirme à cepropos que c’est « le sensible qui s’est fait ici le lieu de l’intentionsignifiante, fondant du même coup pour Bonnefoy la possibilitépoétique du mythe. » (op. cit., p. 20)

Le poème « Vrai corps » associe la relation avec Douve à la rela-tion poétique :

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20 Les planches courbes  d’Yves Bonnefoy

Close la bouche et lavé le visage,Purifié le corps, enseveli Ce destin éclairant dans la terre du verbe,Et le mariage le plus bas s’est accompli. (p. 77)

Le passage obligé par la mort pour atteindre à la vie et au « vrailieu » donne un nouveau sens aux présences les plus simples : laterre, l’eau, le feu, la pierre, le vent, la nuit ou l’arbre. Comme leremarque à juste titre Jean Starobinski : « Il appartient désormais àla poésie, ou du moins à une nouvelle pratique de la parole, d’in-

venter un nouveau rapport au monde. » (op. cit., p. 16).Cette présence obligatoire de la mort occupe une place cen-trale dans le recueil, par l’intermédiaire de la section « Douveparle ». Grâce à elle, le locuteur va connaître sa propre véritéautant que celle du monde, qu’il doit « connaître » et« nommer ».

Que le verbe s’éteigne Sur cette face de l’être où nous sommes exposés,Sur cette aridité que traverse 

Le seul vent de finitude.[…]

Que le verbe s’éteigne Dans cette pièce basse où tu me rejoins,Que l’âtre du cri se resserre Sur nos mots rougeoyants.

Que le froid par ma mort se lève et prenne un sens. (poème III, p. 85)

La quatrième section se présente comme l’avant-dernière étape

du cheminement vers le « vrai lieu ». C’est « L’orangerie », oùmouraient Anne et Jean Basilide dans L’Ordalie !   Récit et poèmesont intimement liés. Certains vers de cette section semblent unevariation poétique de l’histoire de Jean. L’orangerie, par le poème,redevient une présence réelle, un lieu d’incarnation se réalisant

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Première partie. Étude de l’œuvre 21

grâce au sensible. La mort amoureuse qui s’y joue métaphorise larelation du je  du locuteur à Douve :

Ainsi marcherons-nous sur les ruines d’un ciel immense,Le site au loin s’accomplira Comme un destin dans la vive lumière.

Le pays le plus beau longtemps cherché S’étendra devant nous terre des salamandres . (p. 93)

La salamandre est capable, dit-on, de traverser le feu sans

encombre. Le locuteur et Douve sont parvenus pour la premièrefois dans leur « vrai lieu ». Il faut noter qu’Yves Bonnefoy revientsur ce thème de la salamandre dans Un Rêve fait à Mantoue (1967), publié ensuite avec L’Improbable  (1959 puis 1980), « Lapoésie française et le principe d’identité », IV (Gallimard, « Folio-essais », p. 248) : « Et j’imaginerai, ou me rappellerai — on verrapeut-être plus tard que les deux notions s’équivalent — quej’entre un jour d’été dans une maison en ruine et vois soudain, sur le mur, une salamandre. » Le poète analyse ce que lui apporte saperception, puis sépare en esprit « cette autre petite vie des autresdonnées du monde » pour la classer. Celle-ci devient « une salamandre ». Il ne reste plus qu’à analyser en profondeur ce quifait une  salamandre…

Tel est bien sûr le titre de la dernière section. À présent la vie del’esprit est possible, comme le révèle le poème « Lieu de la sala-mandre », où le poète semble recueillir les fruits de son travail sur lui-même :

La salamandre surprise s’immobilise Et feint la mort.Tel est le premier pas de la conscience dans les pierres,Le mythe le plus pur,Un grand feu traversé, qui est esprit. (p. 111)

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22 Les planches courbes  d’Yves Bonnefoy

 Hier régnant désert (1958)Ce recueil de poèmes comprend quatre sections : « Menaces

du témoin », « Le visage mortel », « Le chant de sauvegarde », et« Une terre d’aube ». C’est le recueil d’une crise que Bonnefoy atraversée durant les années 1953-1958, années pourtant richescar c’est pendant cette période que le poète écrivit la plupart desessais présents dans L’Improbable . Le titre, énigmatique, a pu êtreinspiré par celui du tableau d’un peintre moderne, Giacometti,Hier, sables mouvants . La similitude de construction syntaxique est

pour le moins frappante. On est marqué dans ce recueil par unretour à une forme poétique assez traditionnelle, notamment àl’alexandrin rimé. John E. Jackson y voit un recueil de transition,dans lequel le poète aura ensuite du mal à se reconnaître (op. cit.,pp. 30 et 31). Il faut néanmoins, comme dans le recueilprécédent, tenir compte de la progression  dans Hier régnant désert . Le poète n’y utilise que quelques mots, expressions ouchamps lexicaux phares, qu’il considère alors comme des sym-boles : l’herbe, la pierre, l’oiseau à l’épée, le feu, l’ombre. Le locu-

teur semble avoir renoncé à analyser la finitude de l’espace qu’ilscomposent, et se pose la question du sens, sans parvenir à larésoudre. Ainsi lit-on dans le deuxième poème de la premièresection :

Vois, déjà tous chemins que tu suivais se ferment,Il ne t’est plus donné même ce répit D’aller même perdu. Terre qui se dérobe Est le bruit de tes pas qui ne progressent plus. (Poèmes , p. 118)

 Au réel « réalisé », avouera Bonnefoy lui-même, l’esprit ne

demande ici aucun possible. Le poète a abandonné le travaild’invention de la forme. Il faudrait accepter la finitude(comprenons aussi la mort) pour elle-même, en fuyant le rêve, defaçon à retrouver notamment le lieu et la présence. Dans ladeuxième section, le lieu semble trouvé dans des poèmes intitulés« Veneranda », une peinture murale représentant une femme enprière vue dans des catacombes de l’époque romaine.

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Première partie. Étude de l’œuvre 23

L’orante est seule dans la salle basse très peu claire,Sa robe a la couleur de l’attente des morts,Et c’est le bleu le plus éteint qui soit au monde,Écaillé, découvrant l’ocre des pierres nues.

[…]

Tu es seule, tu as vieilli dans cette chambre,Tu vaques aux travaux du temps et de la mort.Vois pourtant, il suffit qu’une voix basse tremble Pour que l’aube ruisselle aux vitres reparues. (p. 140)

Le poème s’inscrit dans une durée. Nous n’en sommes plus àl’écriture de l’immédiat pratiquée dans Douve . De plus, Venerandapeut déjà apparaître comme une « présence ».

Pourtant, le poème le plus célèbre, ou du moins le plus com-menté du recueil est « L’imperfection de la cime ». Ce poèmeaffirme que la vérité de la réalité, c’est son imperfection elle-même. Elle ne saurait atteindre à la pureté. Les vers qui suiventpourraient être retenus par cœur, tant ils illustrent bien la

poétique de Bonnefoy :Aimer la perfection parce qu’elle est le seuil,Mais la nier sitôt connue, l’oublier morte,

L’imperfection est la cime. (p. 139)

L’Improbable  est un recueil d’essais sur la poétique comprenanttrois parties : L’Improbable ( suivi d’Un Rêve fait à Mantoue ) ; Le Nuage rouge  ; La Vérité de parole . Nous traiterons néanmoins deces trois parties séparément, car de nombreuses années séparent

les premières réflexions des plus récentes. L’Improbable  (1959 puis 1981)

Neuf essais composent ce livre, dont « Les Fleurs du Mal »,« Paul Valéry », « L’acte et le lieu de la poésie ».

« Les Fleurs du Mal » sont présentées comme « le maître-livrede notre poésie ». Jamais en effet la vérité de parole n’y a été aussi