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www.federationpeche.fr > nos régions De la Bretagne au Grand Est : le combat pour sauver les espèces halieutiques p.18 > en actions Lutte contre les PCB : la FNPF s’associe à l’AFSSA p.30 N°3 / Novembre 2008 PÊCHE Fédération Nationale de la En France M ag LOISIRS MILIEUX AQUATIQUES PATRIMOINE PISCICOLE ENVIRONNEMENT Hydroélectricité : Produire sans détruire ? © Laurent Madelon - FNPF

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www.federationpeche.fr

> nos régionsDe la Bretagne au Grand Est :le combat pour sauver les espèces halieutiques p.18

> en actionsLutte contre les PCB : laFNPF s’associe à l’AFSSAp.30

N°3 / Novembre 2008

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Hydroélectricité :Produire sans détruire ?

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Chers lecteurs,

Ce numéro 3 de pêche mag, traite en particulierde sujets d’actualité extrêmement sensibles :L’hydroélectricité pour laquelle notre mobili-sation s’est accrue afin de préserver la qualitéde nos rivières.Le problème des PCB et notre collaborationavec l’AFSSA, afin de démontrer là aussi notredétermination en matière de sécurité sanitaire.Le plan “anguille”, pour lequel nous demandonsdes mesures adaptées et équitables en rapportavec l’urgence de la situation. Nous sommestoutefois convaincus que le moratoire est laseule solution permettant de sauver ce poisson.Comme vous le constaterez, beaucoup d’autressujets, mobilisent en permanence les élus et lepersonnels de la FNPF.Notre toute jeune fédération a su rapidements’adapter à ses nouvelles missions et a prisconscience de l’importance de l’enjeu.Vous constaterez en parcourant ce “Pêche Mag”que nous sommes pratiquement sur tous les fronts.Nous avons certainement encore beaucoup detravail devant nous, mais nous savons aussi quegrâce à l’organisation mise en place et à notredétermination, nous sommes en mesure aujour-d’hui de répondre aux exigences de l’actualité.Fort de nos 1 500 000 adhérents, nous devonsaussi bâtir une assise politique forte, afin depouvoir nous affirmer en tant qu’interlocuteurprivilégié et écouté auprès des services de l’étatet des collectivités.Notre récente rencontre avec la FédérationNationale des Chasseurs, a permis d’évoquerles bases d’une future coopération permettantune meilleure prise en compte de nos activitésdans le cadre d’une gestion raisonnée des espaceset des espèces.Comme vous pouvez le voir, nous sommes plusque jamais résolus à donner à la pêche associativefrançaise les moyens nécessaires pour être à lahauteur de ses ambitions et mener les réformesindispensables à sa modernisation.Merci de votre confiance et bonne lecture.

Claude ROUSTANPrésident de la Fédération

Nationale de la Pêche en France

> fédération

> nos régions

&P.2 15

• L'hydroélectricité : une énergie pas si propre que ça ! . . . P.3

• Journée Nationale de la Pêche, édition2008 sous le signe de la solidarité . . . P.4

• Le grand cormoran : une régulation délicate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.5

• Repeuplement : deux années de recherche . . . . . . . . . . . P.6-7

• Communication : affirmer l'image de la FNPF en 2009 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.8

• Relance de l'hydroélectricité : produire sans détruire . . . . . . . . . . . . . . . . . P.9-13

• La Fédération Nationale fait son congrès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.14-15

&P.18 27

• Bretagne Basse Normandie Pays-de-la Loire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.18-19

• Grand Est . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.20-21• Auvergne-Limousin . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.22-24• Rhône-Alpes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.25• Adour-Garonne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P.26-27

> sommaire

> Edito

> en actions

• Plan National d'Actions sur les polychlorobiphényles . . . . P.30-35

• Journées nationales d'Échanges Techniques à Périgeux . . . . . . . . . . . . . . P.36-37

&P.38 41

> horizons• Grand témoin : Judith Jiguet, directrice

de l'eau et de la biodiversité . . . . . . P.38-40• Glossaire, nominations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .P.41

&P.30 37Et vous, la nature, vous l'aimez comment ? Nature ? Alors vous allez adorer la pêche !Vous apprécierez la sérénité qui règne au bord de l'eau et qui permet de se ressourcer,seul, en famille ou entre amis. Retrouvez une nature authentique et enrichissante où se mêlentdouceur et sensations fortes... A vous ces instants passionnants qu'il est si bon de partager !Pour pêcher, une simple carte suffit. Grâce à elle, vous rendrez service à la nature, en contribuantà la préservation des écosystèmes aquatiques. Vous voilà ferrés ? Alors, vite, de grands moments vous attendent ! Pour tout renseignement : www.federationpeche.fr

La pêche révèle votre nature …www.federationpeche.fr

Est-il plus douce façon d'apprendre la patience ?”

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p. // Fédération Nationale Pêche2

> fédération

> fédération

Fédération Nationale Pêche // p. 3N°3 / Novembre 2008

La Fédération Nationale clos sa première année d’existence sur leschapeaux de roue. Des dossiers forts ont été, et sont encore, portés(plan de sauvetage de l’anguille européenne, renouvellement desconcessions des centrales hydroélectriques, étude nationale sur lasanté des pêcheurs et les PCB…). D’autres se développent (les Journées nationales d’échanges techniques mais aussi la participation aux salons grand public). Dans ce Pêche Mag N°3, vous trouverez ainsi nos grandes actions,agrémentées d’éclairages avisés de ceux qui sont, sur le terrain ouaux ministères, nos partenaires. En ce qui concerne la Fédération Nationale de la Pêche en France,les points forts de l’année 2008, relatés dans ce “Pêche Mag”, sontles suivants :• Le lancement de l’étude d’impact des PCB sur la santé des pêcheurs• L’hydroélectricité en France et le renouvellement des concessions• Le congrès de la Fédération Nationale• Le succès des deuxièmes Journées Nationales d’échanges Techniques.

FNPF COMMUNICATION TECHNIQUE

La vérité sur les qualités environnemen-tales de l’hydroélectricité : est-elle uneénergie propre ? Propre à quel niveau ?Il y a un domaine où la réponse est sansambiguïté, c’est celui de l’impact sur lesmilieux aquatiques. Clairement dans cedomaine l’hydroélectricité n’est pas uneénergie propre. On ne sait par quel mys-tère, hormis celui d’une communicationbien orchestrée, l’énergie hydroélec-trique a hérité, contre toute évidence,des symboles de pureté, de transparence,de propreté, attachés à l’eau. Mais l’eauau niveau des symboles est toujoursambivalente : eau source de vie, maisaussi catastrophe naturelle, eau clairemais aussi eau trouble, eau vive maisaussi marais, eau qui purifie mais aussieau insalubre. Souvent cachée au cœurdes montagnes ou au creux de gorgesprofondes, il est facile d’entretenir unmythe. L’hydroélectricité a des qualités

indéniables, puisque énergie renouvelable,disponible assurant la sécurité de la dis-tribution, non créatrice de GES, ni dedéchets, des usines souvent silencieusespouvant, si l’on s’en donne les moyens,s’intégrer dans le décor. Mais il faut aussirétablir la vérité quant à l’impact sur lemilieu aquatique. Il est souvent catas-trophique. Des exemples ? La vidangede Marèges en 2006 : 15t de poissonsmorts. Les éclusées sur la Dordogne :des frayères régulièrement asséchées,des milliers de poissons et d’invertébrésrégulièrement piégés, réchauffementdes eaux, altération de la qualité des eauxfavorisant l’eutrophisation, bouleverse-ment des mécanismes morphologiques,cours d’eau réduits à des peaux de chagrin, rupture des mécanismes demigration de la faune, sans parler desperturbations générées sur les activitéshumaines. Ces atteintes, bien souvent,

sont minorées par l’alibi “grand migra-teur amphihalin” qui implique une forteprotection, mais qui, en dehors de sonaire de répartition identifiée, autorise tousles débordements. La plupart des espèceseffectuent des migrations pour accomplirleur cycle biologique. Pour s’en convain-cre, il suffit d’examiner les statistiquesde passages dans les passes à poissonséquipées de moyens de comptage!La littérature scientifique est surabon-dante sur le sujet. Les décisions enmatière d’hydroélectricité doivent êtreprises en toute connaissance de cause etle discours en matière environnementalgagnerait à être plus transparent. Pas sipropre que ça l’énergie hydroélectrique.

J-C PRIOLET, Président de la Fédération de pêche et de protection du milieu aquatique

de Corrèze

> Billet d’humeurL’hydroélectricité : une énergie pas si propre que ça !

> voir dossier p.9

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Fédération Nationale Pêche // p. 5N°3 / Novembre 2008p. // Fédération Nationale Pêche4

> fédération

Des milliers de manifestationspartout en France : la JournéeNationale de la Pêche a été

massivement suivie par les fédérationsdépartementales de pêche et par leursassociations locales de pêche. Récom-pense de ce beau succès : la fréquentationa été bonne selon les fédérations quiont contacté la FNPF. “La Fête de lapêche a été particulièrement suivie dansles départements associés à l’antennelocale du Secours populaire français. Cepartenariat a été couronné de succès et laFNPF renouvellera certainement cettealliance. Les élus de la FNPF espèrentqu’en 2009 d’autres fédérations suivront”,explique Jean-Paul Icre, vice-présidentde la FNPF, responsable de la commis-sion promotion, communication etdéveloppement du loisir pêche. En tantque président de la fédération départe-mentale de l’Ariège (09), Jean-Paul Icrea d’ailleurs lui-même tenu à inviter desbénéficiaires du SPF. Plus d’une centainede familles ont été accueillies dans sondépartement. “Les familles bénéficiairesdu Secours populaire français ont étéravies de leur journée d’animations”,souligne-t-il.Même constat du côté des Côte d’Ar-mor (22). L’ensemble des animateursdépartementaux (9 animateurs fédérauxet 1 animateur sportif) ont accueilli 200 personnes sur le site du Val de Lan-drouët Merdrignac. Atelier de musiqueverte, découverte de la rivière, de la pêcheau coup et au lancer : le programmeproposé a permis à l’ensemble des famillesde repartir avec des souvenirs plein la tête.Ce rapprochement a été particulière-ment salué par le président du Secourspopulaire français, Julien Lauprêtre, lorsde la conférence de presse qui s’esttenue sur l’Île-de-la-Jatte à la Maisonde la pêche et de la Nature de Levallois-Perret (le 21 mai). M. Jean-Louis Besème, du Ministère del’Ecologie, de l’Energie, du Dévelop-pement Durable et de l’Aménagementdu territoire a lui aussi tenu à féliciter

les pêcheurs de cet élan de solidarité.“Le nombre de pêcheurs a légèrementaugmenté en 2007. Les actions de pro-motion que vous avez développées ensont certainement la raison. Cette recon-quête devrait se poursuivre dans lesannées à venir avec des actions telles quela journée nationale de promotion de lapêche. Cette première journée, qui a eulieu, vous le savez tous, le 1er juin dernier,dans tous les départements, a été uneréussite. Elle a été notamment marquéepar votre volonté d’ouvrir ce loisir auxplus démunis, ce qui s’est concrétisé parla signature, sur l’île de la Jatte sur laSeine, d’une convention de partenariatavec le Secours populaire français. Permettez-moi de vous féliciter de cetteinitiative”, a-t-il souligné le 16 juin lorsdu congrès de la FNPF à Paris, à laMaison de la mutualité.Un discours encourageant qui ne peutque conforter les pêcheurs à renouvelerleurs initiatives le dimanche 7 juin 2009.

> J M

Journée Nationale de la PêcheL’édition 2008, sous le signe de la solidarité

Les non pêcheurs sont venus en nombre à la rencontre desfédérations et de leurs AAPPMApartout en France, lors de laJournée Nationale de la Pêche.A cette occasion, la FNPF et leSecours populaire françaisavaient signé une convention de partenariat.

> ContactsPour tout renseignement s’adresser à :Diane Lesage : service communicationJulie Miquel : attachée de presse

La Journée Nationale de la Pêche en Ariège a été couronnée desuccès. Petits et grands se sont pressés autour des animationsorganisées par les salariés et les bénévoles.

L’augmentation des populations degrand cormoran est une réussitede la politique européenne de pro-

tection d’une espèce, ce qui ne va passans poser problèmes par ailleurs. Suiteà la manifestation des pêcheurs à Stras-bourg en 1996, le grand cormoran a étérendu “régulable”.A ce jour, tous les payseuropéens, à l’exception des Pays-Bas,régulent peu ou prou le cormoran. La dernière réunion du groupe deréflexion INTERCAFE, s’est tenue les6 et 7 septembre 2008 à Paris. La Francea pu faire entendre sa voix. Les inter-venants, Ministère de l’écologie, de l’Agriculture (bureau de l’aquaculture),chercheurs, pêcheurs (représentés parleurs élus de la FNPF, Bernard Bretonet Jean Rousseau), institutionnels(ONEMA, administrateurs départemen-taux) et aquaculteurs ont une positioncohérente.De cette réunion, il faut retenir que100 000 oiseaux hivernent en Francemais que 100 000 autres traversentnotre pays vers l’Espagne et l’Afriquedu Nord ! De plus, 5 000 couples

nichent en France et donnent naissanceà 15 000 oiseaux. Donc 25 000 à 30 000cormorans sont présents en France enpermanence avec des pointes à plus de100 000 sujets lors des migrations d’au-tomne et de printemps.Les tirs, concernant 31 000 oiseaux, neconstituent qu’une protection des intérêtsdes pêcheurs et des aquaculteurs. Ilsn’ont aucun impact sur la populationeuropéenne de cormorans.Il est montré que les tirs ont un coûténorme (environ 150 euros par oiseau,soit près de 5 millions d’euros chaqueannée) pour une protection peu efficace.La France exportait 1 500 tonnes depoissons d’étangs, il y a 10 ans. Elle enimporte aujourd’hui 1 500 tonnes avectous les risques que cela engendre(sanitaire, espèces invasives par exemple).Le tourisme pêche dans certainesrégions et sites (rivières à ombre parexemple) est ruiné.Les pêcheurs chargés de missions deservice public (protection des espèces,promotion de la diversité) auront deplus en plus de mal à les remplir, en

particulier pour certaines espèces(anguille, saumon, truite de mer). Lessommes d’énergie investies dans cetterégulation pourraient certainement êtreutilisées à meilleur escient.Il apparaît nettement qu’une harmoni-sation des actions doit absolument êtreentreprise. Est-il raisonnable de tirer30 000 cormorans et d’en laisser naître15000 en France ? Est-il normal que lesadministrations départementales com-pliquent les possibilités de régulationalors que les circulaires ministériellessont claires ?Cette harmonisation doit s’appliquerau plan européen, si l’on veut limiter lapopulation de cormorans (environ 1 million d’oiseaux). Le Conseil Euro-péen Consultatif des Pêches Intérieures(CECPI) a déjà proposé à la CommissionEuropéenne une telle démarche quipose beaucoup de problèmes pratiqueset financiers, mais le Danemark a montréque cela était possible.

> Bernard BRETON

Le grand cormoran : une régulation délicate

C’est reparti : la Journée de la pêche 2009 seprépare déjà dans les fédérations. Comme lestipule l’arrêté du 30 octobre 2007, l’événementaura lieu le premier dimanche de juin. En 2009, la nouvelle manifestation aura donclieu le dimanche 7 juin.Le partenariat avec le Secours populaire français ayant été couronné de succès, la FNPFpense renouveler l’expérience en 2009. Attirerdes non pêcheurs au bord de l’eau et faire unebonne action : les retombées de cette initiativene peuvent que être positives.

La Journée de la Pêche 2009se prépare déjà

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p. // Fédération Nationale Pêche6 Fédération Nationale Pêche // p. 7N°3 / Novembre 2008

> fédération

RepeuplementDeux années de recherche en génétiquecartographient pour la première fois les souches de truites et de saumons

“Malgré près de 100 ans de repeuplements qualifiés par certains d’anarchiques,les populations locales de truites là où elles existaient se sont maintenues.La politique de repeuplement va s’orienter vers la production de truitesde souche méditerranéenne dans la région concernée et de développementde souches régionales là où les soutiens de population sont nécessairespour maintenir une activité pêche normale. Quant aux endroits où la truitene se maintient que grâce aux actions humaines, les repeuplements avecdes poissons de qualité seront plus que jamais nécessaires.”

La truite fario et le saumon atlan-tique font l’objet de pratiques derepeuplement que ce soit pour la

sauvegarde d’une espèce en voie dedisparition ou bien pour la restaurationde populations protégées, ou bienencore à des fins de pêche loisir. Lestravaux scientifiques montrent que cetteintervention humaine s’accompagne derisques potentiels d’altération descaractéristiques génétiques des popu-lations autochtones.

L’intégration de la composante géné-tique dans ces activités est récente etlimitée. Les associations de pêcheurs,qui sont responsables juridiquement deces pratiques d’intérêt public, ne dispo-sent d’aucune aide dans ce domaine.

C’est après deux années de travail, que les pêcheurs de loisir, représentés par la FNPF, les chercheurs du CNRS et de l’INRA, et les pisciculteurs, au traversdu Comité Interprofessionneldes Produits de l’Aquaculture(CIPA), ont dévoilé le premierbilan des études menées dans le cadre du programmeGENESALM, début septembre2008.

> Bernard Breton

Cette lacune a été identifiée par legroupe de travail des espèces en voiede domestication du Bureau des Ressources Génétiques (BRG) lors dela rédaction de la “Charte Nationale dela gestion des ressources génétiques”.

Le secteur de la pêche-loisir est deman-deur de poisson d’origine génétiqueidentifiée afin de pratiquer un repeu-plement avec des souches adaptées auxcours d’eau. Parallèlement, les éleveurs cherchent àproduire un poisson de repeuplementde qualité correspondant aux attentesdes pêcheurs et répondant aux contrain-tes environnementales et sanitaires.Afin de pouvoir remplir leurs objectifsrespectifs les pêcheurs et les éleveursse sont associés dans le cadre du programme GENESALM. Soutenus techniquement par le CentreNational de la Recherche Scientifiquepour la caractérisation génétique despopulations de truite fario, l’InstitutNational de la Recherche Agronomiquepour celle des populations de saumonAtlantique, du Syndicat des Sélection-neurs Avicoles et Aquacoles Françaispour l’évaluation des pratiques géné-tiques, le Comité Interprofessionnel desProduits de l’Aquaculture et la FNPFont pu élaborer un programme qui areçu l’appui financier du Ministère del’Ecologie, de l’Energie, du Dévelop-pement Durable et de l’Aménagement

Vice-président de la FNPF

Patrick Berrebi et Pascal Marchand, CNRS/Université Montpellier 2

Cette figure, du projet GENSALM, a été l'occasion de compilerl'ensemble des données de génétique de la truite en France(630 points analysés, 26 rapports, 18 articles). Il a été possiblede mettre en évidence un premier niveau de structuration àgrande échelle (truites atlantiques, méditerranéennes etadriatiques ou corses). De nombreuses sous-divisionsgénétiques ont été mises en évidence. Il s'agit cependantd'extrapolations et les surfaces couvertes sont approximatives.En particulier, en zone méditerranéenne, des sous groupesde grande dimension représentés par des nuances de bleu(ex. groupe Haut Rhône), ainsi que des sous groupes trèsrestreints (ex. type Ubaye) mettent en évidence le dangerpour la biodiversité de la truite de déplacer des poissonsd'un bassin à l'autre et même d'un sous-bassin à l'autre.

du Territoire, via le BRG, de l’OfficeNational de l’Eau et des Milieux Aqua-tiques, et de l’Instrument Financierd’Orientation des Pêches.

Ce programme a pour but d’aider àl’élaboration :

• D’une stratégie globale, contrôlable,déclinant les différents cas de figurescompris entre la restauration depopulations en voie de disparition etl’empoissonnement pour la pêche deloisir, à destination des différentsacteurs impliqués dans la gestion decette ressource génétique, sa multi-plication et sa diffusion (associations,professionnels, structures de recherche

et développement, pouvoirs publics) ;

• D’une proposition d’appui techniqueaux écloseries travaillant pour lerepeuplement.

Pour mener à bien ces objectifs, le programme GENESALM :

• Complète la cartographie nationaledes populations de truite fario ;

• Propose des unités de gestion génétiqueà l’échelle de bassin ;

• Evalue la variabilité génétique despopulations sauvages et d’écloseriesde saumon atlantique, ainsi que

l’impact de l’étape de multiplicationdes reproducteurs sauvages pour laproduction des juvéniles ;

• Evalue les pratiques génétiques et dereproduction des unités piscicolespratiquant la multiplication des popu-lations sauvages ;

• Propose une évolution des techniqueset des méthodologiques employées ;

• Propose des schémas collectifs d’or-ganisation entre les acteurs associatifs,privés et les structures de rechercheet développement et les pouvoirspublics.

Répartition des différents types génétiques de truites sur le territoire français

Les repeuplements de demain

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p. // Fédération Nationale Pêche8 Fédération Nationale Pêche // p. 9N°3 / Novembre 2008

> fédération

Affirmer l’image de la FNPFen 2009

C’est dans un esprit nouveau, maistoujours dans la continuité de lacharte graphique, que la nouvelle

campagne publicitaire a été choisie.Une campagne où bien entendu lesfamilles et les femmes sont toujoursprésentes (lire à ce sujet le Pêche Mag 1)mais dans laquelle s’ajoute un discoursfort en direction du public adolescent etjeune adulte. Cette cible, moins déve-loppée dans les deux dernières moutures,se voit offrir la part du lion en 2009. Eneffet, les adolescents sont une cible dite“précurseur” de la mode. C’est grâce àeux, et à l’image dynamique qu’ils ren-voient, que la Fédération Nationalesouhaite moderniser celle de la pêcheet créer une véritable émulation autour

Actions de communication

Fin 2008 a vu la naissance de la nouvelle plaquette institutionnelle de la FNPF. Une création nécessaire : l’associatif pêche est parfois méconnu des décideurs et desassociations existants sur le territoire. Cette méconnaissancene doit pas être un obstacle au développement des actionsen faveur des milieux et du loisir pêche, tant au niveaunational qu’au niveau local. Le document explique clairementles grandes orientations de la FNPF mais aussi le rôle desFédérations Départementales et de leurs associations.

Une nouvelle plaquette pour de nouvelles actions

Participation aux salons grand public, lancement d’une nouvellecampagne publicitaire dans les medias : après deux ans d’existencela FNPF renforce ses actions de communication. Seuledifférence : l’expérience issue des deux précédentes années apermis de faire mûrir ses choix et d’affirmer ses positions.

de ce loisir de pleine nature. En s’emparantde ce loisir, vu souvent comme celui desgénérations anciennes, les adolescentspermettraient à la pêche de retrouverune place de choix dans la vie desfamilles et des trentenaires en créantune véritable tendance, comme cela estdéjà le cas pour la pêche urbaine.Bénéfice des années précédentes : laFNPF peut également se permettred’épurer son propos afin de laisser unelarge place aux slogans et aux photos. Dans une société consommatrice deloisir, l’enjeu pour la FNPF est de taille.La concurrence avec les autres activi-tés est rude certes, mais c’est surtoutune bataille d’images qui est au cœurde la conquête des nouveaux pêcheurs.

En 2008, la FNPF participait à son toutpremier événement à destination dugrand public, le salon DestinationNature. En 2009, elle renforcera saprésence en incluant dans son nouveauplan de communication le salon de l’agriculture. Plusieurs raisons expliquent ce choix. Tout d’abord, la Fédération Nationale a pour missionde s’adresser aux non pêcheurs. Or le salon Destination Nature estarpenté par un public dit “captif”puisque féru de loisir de pleine natureet à la recherche d’occupations prochesde leur sensibilité. La première expé-rience 2008 a été concluante puisqueles visiteurs (55 000 sur le salon) ontété nombreux à venir quêter informationset conseils sur la pêche auprès desélus et des salariés de la FNPF. Fort de ce constat, la FNPF a décidéde renouveler l’expérience. De plus, les élus ont pointé du doigt la nécessité de renforcer la présencedes pêcheurs auprès des institutionnelset de leurs partenaires. Même si lesalon Destination Nature a permis demultiplier les rencontres intéressantesauprès des Comités Départementauxet Régionaux du Tourisme, le salon del’Agriculture permettra aux élus denouer des contacts privilégiés avecses partenaires de terrain, tous présentslors de cet événement. Le public de ce salon ne sera pasoublié, puisque les 500 000 visiteurs dusalon de l’agriculture bénéficieront dumême stand que celui proposé pour lesalon Destination Nature.

Une année, deux salons

La Fédération Nationale de la Pêche en France a amorcé unecommunication vis-à-vis des journalistes en 2008. TF1, France 2,France 3, M6, Femme Actuelle ou encore le Monde et le Parisienont d’ores et déjà relayé l’information de la pêche.En 2009, cette communication vers les médias halieutiqueset la presse grand public sera renforcée.

Etre présent dans les médias

La relance de l’hydroélectricité en France

Produire sans détruire ?

7 TWh/an d’ici 2015 et une augmenta-tion de puissance de 2,5 GW.Depuis 2000, date de la Directive Cadresur l’Eau, une constante s’est peu à peuimposée : le poisson est le meilleur desindicateurs de la qualité de nos rivières. C’est dans ces conditions que PêcheMag a interrogé quelques Présidents deFédérations particulièrement exposésà la nécessaire conciliation au quotidiende la production d’électricité et de laprotection de nos cours d’eau.

Les témoignages éclairent utilement leplan de relance de l’énergie hydroélec-trique et surtout met en relief des atten-tes concrètes que les FDAAPPMAentendent retrouver dans la conventionen cours de négociation et dans les pro-cédures administratives.

> Hamid OUMOUSSA, Responsable du service juridique

de la FNPF

1- http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=3524

2- http://www.industrie.gouv.fr/energie/electric/pdf/rap-hydraulique-2006.pdf

Un vaste plan de relance del’hydroélectricité a été annoncéet largement médiatisé1 par le Ministère de l’Ecologie à l’occasion du 60e anniversairedu barrage de Génissiat le 23 juillet 2008.

Ce plan de relance s’intègre tout natu-rellement dans le projet plus vasted’atteindre l’objectif de 23 % d’énergiesrenouvelables en 2020.De son côté l’état français est égalementdébiteur de l’obligation d’atteindrel’objectif de bon état écologique de nosmasses d’eau d’ici à 2015 pour au moins2/3 d’entre elles.La conciliation des objectifs de l’im-possible sera réalisée notamment dans lecadre des documents de planification quesont les SDAGE en cours de révision.Le Ministère songe également, dans lacontinuité de la gouvernance “grenellede l’environnement” à proposer uneconvention aux parties prenantes (lesproducteurs, les ONG environnemen-tales ainsi que certaines associationsd’élus locaux) dans laquelle il figeraitles engagements des uns et des autres.

L’un des points de discussion majeursde cette convention est l’objectif deproduction supplémentaire.Le rapport Dambrine sur le dévelop-pement de l’hydroélectricité en Francede mars 20062 concluait à un potentielde production supplémentaire de

Exemple de débit réservé insuffisant pour le patrimoine piscicole à la centrale L’Hospitalet en Ariège.

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Fédération Nationale Pêche // p. 11N°3 / Novembre 2008

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Pêche Mag : Votre bassin concentre de nom-breux ouvrages de production d’électricité.Quelles difficultés votre FD a-t-elle rencon-trées en termes de milieux aquatiques et deloisir pêche ?Jean-Paul Icre : Les impacts sont nombreux ettouchent malheureusement des comparti-ments structurels fondamentaux de l’éco-système induisant une diminution significativede la production piscicole.Les désordres induits sont principalementles suivants : • des valeurs de débits réservés en inadé-

quation avec le régime naturel de certainscours d’eau. Beaucoup d’entre eux, aurégime nival, fonctionnent à l’étiage à 25%du module et sont donc fortement pénalisésau niveau de l’habitat à 10%, sans parlerdes fondés en titre à 2.5% ;

• la présence de micros centrales en sériesentraîne des modifications de la ligne d’eauet du transport solide avec comme consé-quence l’apparition des problématiquesd’érosion, de diminution des zones de fraisou de colmatage des habitats et d’unréchauffement de l’eau d’autant plusconséquent voire rédhibitoire pour les sal-monidés lorsque on se situe en milieu dezone à ombre ;

• la rupture de la continuité écologique. Ilnous paraît fondamental de préciser danstoutes les commissions auxquelles noussiégeons, qu’un obstacle transversal quandbien même équipé d’un clapet et d’unepasse à poissons constitue un obstacle àcette continuité ;

• les éclusées avec des problématiques clas-siques de piégeages/échouages d’alevins

L’hydroélectricité vue dans nos départements

Jean-Paul Icre, Président de la FDAAPPMA de l’Ariège

lorsque les vitesses et gradients de montées/descentes sont démesurés.

• la politique de rétablissement du transportsolide matérialisée par la mise en œuvrede transparence s’est soldée bien souvent pardes catastrophes écologiques, aseptisationde tronçons de plusieurs kilomètres. LeSDAGE doit intégrer nos propositions degestion des ouvrages au cas par cas, il estillusoire de penser que l’on peut gérer dela même façon et sans conséquence éco-logique un ouvrage de haute altitude (élé-ments minéraux) et un ouvrage de piémont(éléments organiques).

En matière d’halieutisme, l’intérêt despêcheurs se cale la plupart du temps à lavaleur écologique du tronçon autrement ditsur ces zones au potentiel piscicole forte-ment réduit, la fréquentation est en baissesignificative. On constate également un effetretard à savoir que si un tronçon fortementperturbé venait à s’améliorer par une modi-fication des modalités de gestion, lespêcheurs mettent beaucoup de temps àreprendre confiance dans le tronçon et à le

fréquenter assidûment ; l’impact moral estdonc réellement significatif.

P.M. : Les exploitants en place ont-ils été sen-sibles à vos préoccupations ? Avez-vous pumettre en place des espaces de concertationen vue de prévenir ou de régler les éventuelsconflits d’usages ?J.P. I. : Dans la très grande majorité des casnos préoccupations apparaissent à l’exploi-tant comme des contraintes. Des relèves dedébits réservés sur la base du volontariatn’existent pas à notre connaissance dans ledépartement… les exploitants s’en tiennent auxprescriptions inscrites dans leur droit d’eau.Cependant, dès qu’il s’agit de discuter surdes modalités de gestion qui ne touchentpas à la perte de production ou alors sur unedurée très courte (aspect sécuritaire, recueilde données etc.), l’exploitant est généralementà l’écoute et de bonne volonté.

P.M. : Le renouvellement des concessions esten cours et va s’amplifier dans les prochainesannées. Dorénavant la concurrence entre dif-férents exploitants est de mise. Quelles sontvos attentes en matière environnementale ?J.P. I. : Il faut espérer que la concurrence vadéplacer le curseur de la protection desmilieux vers le haut mais qui y croit vraimentavec le socle législatif qui est le notreaujourd’hui ?L’antagonisme entre la directive Energie etEau confine au casse tête chinois ; noussommes dans l’attente de la liste des coursd’eau remarquables (SDAGE AdourGaronne) et des réservoirs biologiques. Onen revient toujours à la même chose, un bar-

On ne saurait hypothéquer la majorité de notre réseauhydrographique en seconsolant de la sanctuarisa-tion de (…) nos rivières

rage (microcentrale) équipé d’une passe àpoissons, d’un clapet avec un débit réservéau 8e du module a de fortes chances d’êtreconsidéré par l’état comme un ouvrage,d’une part, sans impact sur le milieu et,d’autre part, ne faisant pas obstacle à lacontinuité écologique. Il n’y aurait donc plusde raison à s’opposer à leur installation surles cours d’eau classés en réservoir biolo-giques ou pire, en cours d’eau remarquables.Notre attente première en matière d’instruction de nouveaux dossiers demicrocentrale serait de voir la prise encompte d’une vision globale des installationsà l’échelle, par exemple, d’un bassin versanten s’affranchissant surtout du raisonnementà l’unité. Pour être honnête, nous comptonsbien plus sur les jurisprudences qui vontnous permettre de borner cette loi sur l’eau.

Jean-Claude Priolet, Président de la FDAAPPMA de Corrèze

Pêche Mag : Votre bassin concentre de nom-breux ouvrages de production d’électricité.Quelles difficultés votre FD a-t-elle rencon-trées en termes de milieux aquatiques et deloisir pêche ?Jean Claude Priolet :A l’amont. Globalement en Corrèze, la pra-tique de la pêche s’exerce majoritairementsur les retenues amont. Le potentiel dedéveloppement pour toutes les pratiques depêche est important (carnassiers, carpes,pêche au coup). Le problème majeur sansconteste est celui du marnage, lié par natureau fonctionnement des usines hydroélec-triques. Les fluctuations de niveau, tant enimportance qu’en rapidité, perturbentconsidérablement la reproduction de la plu-part des espèces. L’accès aux zones de fraieest aléatoire et limité dans le temps etl’espace. Pour les poissons blancs et les per-cidés, les œufs déposés, quand ils le sont, setrouvent dénoyés quelques heures après laponte. Le brochet quant à lui est quasimentinterdit de reproduction alors qu’il repré-sente l’espèce patrimoniale par excellencesur ce type de plan d’eau. C’est égalementtoute la faune et la flore aquatiques qui estimpactée. Une des difficultés pour la pra-tique de la pêche est l’accessibilité. Le seulmoyen de découvrir ces grands plans d’eau

est le bateau avec la nécessité d’aménagerdes cales de mise à l’eau.

A l’aval. L’accessibilité est encore plus cruciale avec la dimension sécurité despersonnes. Pour les ouvrages fonctionnantpar éclusées, les niveaux et les débits condi-tionnent la possibilité de pêcher. Sur la Dordogne, les demandes convergentesdes AAPPMA, de la FDAAPPMA et de l’O-NEMA, par suite de constats d’assèchementde frayères de salmonidés, dont le saumon,d’exondaisons d’alevins, ont permis dedéterminer l’exploitant à modifier ses pra-tiques afin de préserver 90% des potentielsde reproduction. Pour d’autres aménagements, nous sommesconfrontés à la problématique “débitsréservés”. Il est clair que pour le milieu, secontenter du 40e de ce qu’était en moyennele débit avant l’aménagement est inaccep-table. La LEMA prévoit un passage au 10e

pour 2014. Ce point est positif, même si desdérogations existent et nous inquiètent.Un épisode extrêmement traumatisant dansla vie d’un barrage, tant à l’amont qu’à l’aval,est l’opération de vidange avec son lot deconséquences préjudiciables au patrimoinepiscicole et à son milieu naturel. Il existe dessolutions pour limiter la casse : décanteur

P.M. : Croyez-vous les FDAAPPMA enmesure d’alimenter efficacement tant l’Etat(services instructeurs) que les exploitants(actuels et futurs) de leurs expériences enmatière de gestion des ouvrages ?J.P. I. : Professionnalisation et expertisetechnique vont de paires. Partant de là, àpartir du moment où les Fédérations se sontdotées d’une cellule technique et que celle-cijoue pleinement son rôle de recueil de don-nées, d’analyse etc. elles auront les moyensde monter des argumentaires solides pouralimenter l’Etat lors de l’instruction de nou-veaux projets ou de renouvellement deconcession.Dans le cas où les arguments ne seraientpas entendus, elles doivent également pou-voir fournir des contre-expertises et jouer pleinement leur rôle de tiers.

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>WWWRetrouvez notre dossier

complet surwww.federationpeche.fr

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charges soumis à la consultation lors del’appel d’offre pour le futur exploitant, doitdécrire précisément les contraintes envi-ronnementales liées à l’aménagement impli-qué. La deuxième est que ces contraintesenvironnementales portent aussi bien surles écosystèmes amont qu’aval. La troisièmeidée porte sur l’impératif d’une gestioncoordonnée par bassin, notamment quandla concession s’inscrit dans une chaîne d’équipements. Quelques éléments pouréclairer ces trois points. Sur le premier, ilnous apparaît que si les conditions d’ex-ploitation respectueuses de l’environne-ment et prenant en compte les usages etleur poids économique sont inscrites dansle cahier des charges, elles deviennent larègle. Nous ne sommes plus alors sur le ter-rain de la négociation permanente commec’est le cas actuellement où ce fameuxcahier des charges est un bouclier défensifcontre les avancées. Sur la deuxième idée,nous pensons qu’il est grand temps de sor-tir de la logique discriminante des milieuxnaturels : les écosystèmes aval doivent êtrepris en compte au même titre que les éco-systèmes amont. La troisième idée portesur la gestion à l’échelle d’un bassin ver-sant. L’interdépendance amont-aval nousoblige à avoir une vision de bassin. A cetitre, la coordination de la gestion des débitset des marnages est capitale. Dans le cadrede chaîne d’aménagements, des gestionstournantes au niveau des espèces peuventêtre envisagée. D’autres questions se posentdans ce contexte : les vidanges, la questionde la continuité écologique et de la gestiondes transports sédimentaires.

aval, abaissement lent, gestion des débitsdes tributaires, quand ils existent, gérer lesbatardeaux amont, et pourquoi pas lecurage et des dérivations ?

P.M. : Les exploitants en place ont-ils été sen-sibles à vos préoccupations ? Avez-vous pumettre en place des espaces de concertationen vue de prévenir ou de régler les éventuelsconflits d’usages ?J.C. P. : Sur tous ces points la concertationavec EDF existe. Elle est permanente. Lerelationnel est bien en place. Nous avonsensemble fait avancer un certain nombre dedossiers importants, notamment à l’amontdes retenues. Le Défi Eclusée est incontes-tablement un mieux. Un ambitieux pro-gramme d’aménagements a été développé.Par contre les blocages surviennent dès queles demandes peuvent avoir une répercussionsur la production. Immédiatement en facede toute contrainte d’exploitation est miseen parallèle l’indemnisation du manque àgagner. L’exemple type est le défi “éclusée”mentionné précédemment.

P.M. : Le renouvellement des concessions esten cours et va s’amplifier dans les prochainesannées. Dorénavant la concurrence entre dif-férents exploitants est de mise. Quelles sontvos attentes en matière environnementale ?J.C. P. : Les renouvellements de concessionvont être, pour nous sur le terrain, des momentspour faire avancer une meilleure prise encompte des impacts environnementaux etdes usages. Les idées maîtresses que noussouhaiterions faire avancer sont au nombrede trois. La première est que le cahier des

P.M. : Croyez-vous les FDAAPPMA enmesure d’alimenter efficacement tant l’Etat(services instructeurs) que les exploitants(actuels et futurs) de leurs expériences enmatière de gestion des ouvrages ?J.C. P. : Pour atteindre nos ambitions, je voistrois axes stratégiques. Le premier confor-mément à la DCE, est de contribuer à ladéfinition des bons potentiels écologiquespour nos MEFM (Masses d’Eau FortementModifiées que sont la plupart des retenueshydroélectriques). Intégrer ce bon potentielécologique (BPE) dans le dossier de consul-tation, articulant ainsi les renouvellementset les SDAGE donne de la lisibilité et de lacohérence à l’ensemble. Ce chantier, de ladéfinition du BPE doit s’ouvrir. Deuxième axe : ce chantier suppose de se doterdes méthodes et des outils avec la nécessité demutualiser nos moyens. La cellule techniquemise en place par la FNPF via sa CommissionHydroélectricité, est dotée de cette mission.Il existe au cœur des FDAAPPMA une cen-taine d’ingénieurs qui travaillent d’arrachepied sur la protection des milieux aquatiques.A présent nous devons les sensibiliser éga-lement à l’intérêt de travailler sur les milieuxartificiels. Le troisième axe est plus politique.Il porte sur la communication et la concer-tation que nous devons engager avec lesautres acteurs pour faire avancer et partagernos différents points de vue : collectivitéslocales, élus locaux, parlementaires, Agencede l’Eau, EPTB, ONG et autres structureset évidemment l’administration à tous lesniveaux.Vaste programme. Nous y sommes prêts.

Station de Transfert d’Energie par Pompage (STEP) :une solution énergétique au futur conditionnel.

Comme des vases communiquant, deux retenues sont choisies l’une au dessus de l’autre, une grande différence d’altitudeles séparant (950 m pour la STEP de Grand’Maison, 310 m pour le projet de Redenat). Une canalisation est installée entreces deux retenues pour faire passer l’eau de l’une à l’autre. L’eau est remontée par pompage dans la retenue amont enutilisant l’énergie électrique du réseau aux heures creuses (en général la nuit) puis cette eau stockée dans la retenue amontest turbinée à la descente vers la retenue aval aux heures de pointe. Le cycle se répétant ensuite autant que de besoin.Effectivement, l’électricité étant une énergie difficilement stockable ce système est une manière ingénieuse de gérer enpartie ce problème.

Pêche Mag : La puissance de ces installations est-elle importante ?Jean-Claude Priolet : Equivalente à une centrale nucléaire ! Mais pour atteindre une telle puissance il faut des débits depompage et de turbinage considérables avec des marnages impressionnants en haut comme en bas. Des remous monstrueuxet dangereux en sont la conséquence.

P. M. : Avez-vous des chiffres ?J.C.P. : Prenons le projet de Redenat. En pompage le débit maximal est prévu à hauteur de 327m3/s et en turbinage 390m3/s.En comparaison, la Dordogne à la sortie des barrages à Argentat (19) est quasiment en crue à ces débits.

P. M. : Un tel fonctionnement est-il vierge de toute conséquence environnementale?J.C.P. : En circuit fermé, ce fonctionnement ne devrait pas, en principe, générer d’impact. Pourtant dans le cas de Redenat, le bassin aval n’est autre que la Dordogne via la retenue de Chastang. On peut imaginer les perturbations engendrées sur lemilieu notamment le risque de réchauffement peu favorable au saumon qui remonte jusqu’à Argentat. Un risque de dégradationde la qualité des eaux par ralentissement du temps de transfert des eaux est également à redouter. Les retenues sont devenuesau fil des temps des milieux sauvages qui ont acquis une légitimité biologique qui en font des écosystèmes respectables àpart en entière.

P. M. : S’agissant des pêcheurs et des touristes, ces lieux continueront-ils d’être accessibles et à quelles conditions de sécurité?J.C.P. : La STEP, est un groupe électrogène nucléaire. C’est une idée intéressante, avec plein de qualités, forte puissance rapidementdisponible, sécurisation de la distribution et du réseau. Elle est avantageuse en terme de CO2, mais ne produit pas d’énergierenouvelable. La STEP pose un certain nombre de questions environnementales et comme toujours l’analyse des coûts/avantagesy compris dans les domaines sociaux économiques doit être très rigoureusement menée avant toute prise de décision.

Barrage de Goulours en Ariège.

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> fédération

p. // Fédération Nationale Pêche14 Fédération Nationale Pêche // p. 15N°3 / Novembre 2008

La Fédération Nationalefait son congrèsLe 15 et 16 juin 2008, l’actualitéétait chargée pour la FédérationNationale de la Pêche en France :les élus Nationaux ont reçu lesprésidents des FédérationsDépartementales de Pêche maisaussi, lors du congrès, le ou lesreprésentants du Ministère del’écologie, du groupe pêche del’Assemblée Nationale, del’ONEMA et d’EDF afin de faireun point sur l’année passée et designer deux conventionsd’importance (lire ci-contre).

Le 15 juin, le syndicat patronal desstructures piscicoles a été créé.C’est Robert Erb, président de la

Fédération Départementale pour laPêche et la protection du milieu aqua-tique du Bas-Rhin qui a été désigné parses homologues, réunis ce jour-là.“J’espère que nous allons pouvoir conti-nuer l’excellent travail débuté dans lacréation de cette convention collective,tant attendue des personnels et des pré-sidents de fédération que nous som-mes”, avait indiqué Claude Roustan,président de la FNPF le lendemain.Le 16 juin, c’est le premier congrès dela FNPF qui s’est tenu à Paris, à la Mai-son de la mutualité. “C’est notre pre-mier congrès. L’an dernier nousn’avions fait qu’une assemblée généraleet ce congrès marque le début d’une èrenouvelle pour la pêche associative fran-çaise”, explique M. Claude Roustan.C’est aussi lors du congrès que M.Claude Roustan a rappelé les inquié-tudes des pêcheurs face à la nouvelleorganisation du MEEDDAT. “Oui ! Lanouvelle réorganisation du Ministère del’Ecologie du Développement Durableet de l’Aménagement du Territoire nousinquiète, non pas d’être avec nos amisles chasseurs, dans un pôle chasse pêche,mais tout simplement d’être déconnec-tés de l’eau, des milieux aquatiques et dela pêche mais également et peut-être sur-tout, d’être tenus à l’écart de toute

concertation et information officielle surcette nouvelle organisation”, a-t-il sou-ligné, tout en regrettant la présence duMinistre de tutelle ce jour là.Jean-Louis Besème, représentant duMinistère de l’Ecologie, n’a pas man-qué de féliciter les pêcheurs pour cettepremière année d’actions et pour lareconquête des effectifs. “La loi surl’eau a été marquée par des avancéesimportantes dans de nombreux domai-nes, notamment en ce qui concerne lesdébits réservés des ouvrages, dont le pas-sage au dixième du module sera enfineffectif en 2014 mais elle a surtout per-mis de réformer l’organisation de lapêche en France. L’ONEMA a pris laplace du CSP et votre Fédération Natio-nale, a maintenant force de loi et estinvestie de missions d’intérêt général”,a-t-il expliqué au public.

M. Jean-Louis Bianco, président dugroupe pêche à l’Assemblée Nationale,a également pris la parole. Ce grouped’étude, a été reconstitué grâce à lavolonté d’une poignée de députés et depêcheurs. Preuve de la bonne ententequi s’est instaurée entre les pêcheurs etles élus nationaux : une rencontre adéjà eu lieu entre le groupe pêche et lesélus de la FNPF afin de travailler effi-cacement à la protection des milieuxaquatiques et au développement du loi-sir de pleine nature.

> Actu

La nouvelle organisation du MEEDDAT nous inquiète

”“

Le lundi 16 juin 2008, Patrick Lavarde, directeur général de l’ONEMA et Claude Roustan, président de la FNPF, ont signé unaccord-cadre de coopération qui identifie les priorités d’actions communes en matière de protection des milieux aquatiques. La FNPF et l’ONEMA partagent des missions régaliennes de protection des milieux aquatiques. C’est pourquoi, afin de protéger les populations de poissons des facteurs de perturbation - invasions biologiques, rupture de la continuité écologique,impacts des pollutions à faible dose…, les deux organismes ont décidé de coordonner leurs actions à travers un accord-cadrede coopération. Outre l’identification de sujets d’études d’intérêt commun sur lesquels mobiliser les chercheurs, l’ONEMA et la FNPF explorentactuellement les possibilités de collaborer sur la connaissance des espèces, patrimoniales ou invasives. Des actions communes de suivi d’espèces seront réalisées sur la base de protocoles définis en commun, notamment pour les espècesmigratrices. Par ailleurs, la quantification des prélèvements d’espèces par la pêche aux lignes sera menée en collaboration.Actuellement, dans le cadre des plans de gestion de l’anguille, l’ONEMA et la FNPF mettent au point un protocole pourquantifier les prélèvements de ce poisson amphihalin menacé.

Dorénavant, les services départementaux de l’ONEMA et les fédérations départementales de pêche se concerteront réguliè-rement pour organiser des interventions en commun et contribuer aux prioritésfixées pour la police de l’eau et de la pêche dans les programmes de contrôles arrêtéspar les préfets. Des modules de formation pourront être organisés par l’ONEMApour le compte de la FNPF.L’ONEMA et la FNPF se concerteront avec les autres usagers en vue de l’élaborationdes termes d’une stratégie nationale et des orientations de gestion relatives auxgrands migrateurs amphihalins. Cette concertation se fera en liaison avec lesagences de l’eau.

L’ONEMA et la Fédération Nationale pour la Pêche en France signent un accord-cadre de coopération

A l’occasion du renouvellement de leur convention de partenariat, le 16 juin 2008, la FNPF et EDF souhaitentréaffirmer les liens tissés - dans la durée - entre le monde de la pêche et le premier hydraulicien européen.Depuis 1999, la convention marque la volonté mutuelle des deux partenaires de concilier gestion des multiplesusages de l’eau et protection de l’environnement.

A travers ce partenariat, EDF soutient les projets des fédérations de pêche affiliées à la FNPF sur tout le territoire français. Le fonds d’intervention, alimenté par EDF à concurrence de 380 000 € par an, permetde participer au financement des activités des collectivités piscicoles et des actions d’intérêt généralmenées par la FNPF. En 2006-2007, 200 projets ont ainsi été aidés, tels que desétudes halieutiques, des aménagements de pontons pour personnes à mobilitéréduite et de berges, des campagnes de sensibilisation à l’aval des ouvrageshydrauliques. Par ailleurs, 100 000 € peuvent être alloués au cours de la convention à des étudesd’intérêt général. En 2006-2007, cette somme a été consacrée à des études surl’impact des éclusées.

10 ans de partenariat entre la FNPF et EDF

Jean-Louis Bianco, Député, Président du grouped’étude sur la pêche et les milieux aquatiques

Groupe pêche à l’Assemblée Nationale.

M. Roustan et M. Lavarde signant l’accord-cadre.

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M. Roustan signant la convention de partenariat aux côtés deM. Astolfi, directeur de la production hydroélectrique d’EDF.

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URBBNPL• Union Régionale Bretagne, Basse-Normandie, Pays-de-la Loire

Baie du Mont-St Michel ..................................................................................................................... p.18Loire-Atlantique.......................................................................................................................................... p.19

URGE• Union Régionale du Grand Est

Bas-Rhin ............................................................................................................................................................ p.20Alsace .................................................................................................................................................................... p.21

URAL• Union Régionale Auvergne Limousin

Haute Vienne ................................................................................................................................................. p.22Corrèze ................................................................................................................................................................. p.22Cantal .................................................................................................................................................................... p.22Puy-de-Dôme ............................................................................................................................................... p.23Allier ....................................................................................................................................................................... p.23Cantal .................................................................................................................................................................... p.23Haute-Loire ........................................................................................................................................... p.23-24

URFEPRA• Union Régionale des Fédérations de Pêche de Rhône-Alpes

Rhône .................................................................................................................................................................... p.25

UFBAG• Union des Fédérations du Bassin Adour-Garonne

Aveyron ............................................................................................................................................................... p.26Lot-et-Garonne ........................................................................................................................................... p.27

Saviez-vous que vous pouvez apprendre à

pêcher grâce aux associations locales de pêche

et à leur fédération départementale ?

En 2007, 73 091 personnes, majeures ou mineu-

res, ont été accueillies dans un Atelier Pêche

Nature ou une structure départementale

(Pôle Départemental Initiative Pêche Nature).

En France, la FNPF a recensé 400 APN, soit une

moyenne de 4 APN par département.

Au travers d’une douzaine de reportages en régions, nous verrons comment les fédérations départementales de pêche sepositionnent comme des maîtres d’ouvrage pour le compte desconseils régionaux, des conseils généraux, des syndicats de rivières,des agences de bassins etc. Dans chaque numéro de Pêche Mag,nous irons visiter quatre ou cinq régions en montrant sur le terrain quelles actions sociales, techniques, politiques, écologiques peuvent être déployées par les “pêcheurs”, au service de la “protection des milieux aquatiques”.

> Actu

Sommaire

> nos régionsBRETAGNE BASSE-NORMANDIE PAYS-DE-LA-LOIRE GRAND EST AUVERGNE-LIMOUSIN RHÔNE-ALPES ADOUR GARONNE

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> nos régions

Depuis une quinzaine d’années, les Pays-de-la-Loire sont envahisde plantes aquatiques, souvent

originaires d’Amérique du Sud.Face à cette expansion, un comitérégional composé de scientifiques, gestionnaires et administratifs a étécréé en 2001 (veille scientifique, recherche,techniques de gestion, financement,sensibilisation, suivi cartographique…),où toutes les fédérations de pêche sontassociées.

Depuis trois ans, la fédération de Loire-Atlantique a été désignée comme “têtede réseau départemental” et réalise,chaque année, un atlas de l’envahisse-ment par les cinq plantes suivies. Le

Contre les plantes aquatiques envahissantesCartographie et arrachage au menu de la Fédération de pêche

> Contacts• Fédération de Loire-Atlantique

Barbara Gérard (suivi départe-mental) et Laurent Thibault(gestion des chantiers)1 rue Eugène Varlin - BP 90419,44104 Nantes cedex 4Tél : 02 40 73 62 [email protected]

Bretagne / Basse-Normandie / Pays-de-la-Loire

Loire-Atlantique

• La jussie : ornée de jolies fleurs jaunes (la raison de son introduction !),elle colonise un plan d’eau en deux ou trois saisons de végétation.Amphibie, c’est la plus connue et laplus agressive des plantes invasives.

• Le myriophylle du Brésil est une sortede “petit sapin aquatique”. Il est moinsprésent mais, au cours de l’été 1997,lors de l’infestation du bassin aval de la rivière Ognon (lac de Grandlieu), ilavait fallu trois saisons de travaux pour redonner son libre cours à la rivière.

• L’élodée dense est une hydrophytestricte (elle vit sous l’eau) et pousse jus-qu’à six mètres de profondeur ! Elle esttrès présente dans le canal de Nantes àBrest. Les moyens de lutte efficaces sontpeu développés : l’arrachage nécessitedes engins spécialisés et coûteux (pelle-mécanique flottante à bras long pouraller chercher la plante au plus profond).Hélas, cette plante est toujours en ventelibre dans les magasins d’aquariophilie…

> Sachez les reconnaître…

conseil général assure un soutien financierannuel (à hauteur de 80 %).

Sur le terrain, la fédération contribueaux arrachages menés sur les lots desAAPPMA. Ces travaux coûtent cher :ils doivent être soutenus et régulierspour conserver à la fois l’activité pêcheet la biodiversité. Pour ces raisons, leconseil général finance l’emploi de per-sonnels saisonniers pour les arrachagesmanuels et l’aide à la localisation desherbiers : en 2008, quatre agents d’en-tretien des espaces naturels ont sillonnéle département.

Hier, c’était la jussie ; aujourd’hui, lesmenaces sont multiples : l’identification

systématique de ces végétaux est deve-nue essentielle afin d’intervenir au plusvite pour stopper des infestations pouvant s’avérer désastreuses pour la pêche et les poissons.

Les arrachages mécaniques se font grâce à des matériels spécialisés et à des grues.

Les arrachages manuels doivent être réguliers.

Invasion spectaculaire d’un cours d’eau.Avant et après arrachage…

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Baie du Mont-St Michel

L’Union régionale Ouest et les Fédéra-tions de pêche se battent à tousniveaux pour la publication d’un nouvel

arrêté d’interdiction de pêche des salmonidésen baie du Mont-Saint-Michel, pour la saison2009. Le comité plénier du Comité de gestiondes poissons migrateurs (CO.GE.PO.MI.) dedécembre prochain en décidera…

• Quelle est ici la situation du saumon ?Il a été abondant dans les rivières fran-çaises mais sa population a fortementdécliné, justifiant sa protection auniveau international. En Baie du Mont-St-Michel, la pression de pêche estinadaptée : le saumon arrive dans unchenal migratoire commun aux troiscours d’eau qui irriguent la baie et setrouve souvent piégé à marée descen-dante. Le capturer devient un jeu d’en-fant …

• Vous dénoncez surtout certaines pratique.Au-delà des captures réglementaires,déjà libres en terme de nombre et demoyens, on assiste à un braconnageorganisé qui alimente un “marché noir”auprès de restaurateurs peu scrupuleux.Dans les poches et le lit des cours d’eau,l’usage de certains engins est détourné(sennes, filets à mulet de 50 m… ). Ces

> Contacts• Union Régionale des Fédérations

de Bretagne, Basse-Normandie et Pays-de-la-Loire9, rue Louis Kérautret Botmel35067 Rennes CedexTél. : 02 99 22 81 80 – 06 85 52 50 [email protected]@wanadoo.fr

“pratiques locales” semblent pourtanttolérées, alors même que la Baie estclassée en site Natura 2000. La loi “responsabilité environnementale”vient d’être votée par les députés : l’Etat doit assurer la préservation deshabitats et des espèces.

• Quelles précautions envisager ?Au regard des pratiques quantifiées en1999, des mesures ont été prises : unpremier arrêté d’interdiction a été prisen 2000 pour cinq ans et renouvelé en2006. Il y a eu aussi un rachat sur fondspublics du seul droit de pêche profes-sionnelle en baie, une réglementationdrastique de la pêche en rivière, unelimitation du nombre des captures(réduction de la période et des modesde pêche). Cependant, en mer, la régle-mentation est inadaptée pour lesmigrateurs, là où ils sont le plus vulné-rables. Que dire aussi des “plaisanciers”qui n’ont pas déclarer leurs prises,contrairement à la pêche en rivière ?Un renforcement du contrôle estprévu… mais pèse peu face à l’effica-cité des moyens de pêche et l’absenced’évaluation des captures. Que direquand la pêche est fermée en rivière etautorisée en mer ?

• Quels sont les risques d’une levée del’interdiction de pêche ?D’abord, c’est l’institutionnalisation dubraconnage ! Ensuite, il y aura une pro-

Pour une interdiction de la pêche en baie?Le saumon menacé

Bretagne / Basse-Normandie / Pays-de-la-Loire

bable surpêche des géniteurs, atteignantvite le seuil critique de sauvegarde del’espèce : la colonisation des rivières(Couesnon, Sée et Sélune) ne serait plusassurée ! Enfin, en amont, l’économie dutourisme liée à la pêche en rivière seraitmenacée au profit du “marché noir dessaumons braconnés” ou pêchés.

• Quelles sont vos propositions ?Lors du Cogepomi de juin, ce dossier alargement occupé nos débats. Idéale-ment, il faudrait interdire la pêche ausaumon dans la Baie, voire étendre laréserve actuelle, sans que celle en rivièreen pâtisse. En pratique, il s’agit de mieuxréglementer : interdire la période et leszones où la prise est vraiment trop facile ;définir les modes de pêche où l’effort depêche serait comparable à celui enrivière (plusieurs heures) ; appliquer etcontrôler cette réglementation…Les contrevenants doivent savoir que nousserons systématiquement présents sur leterrain juridique. A bon entendeur…

Jean-Paul Doron,Président de l’UnionRégionale BretagneBasse-Normandie Pays-de-la-Loire

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> nos régions

Même si la pêche n’est pas toujoursinterdite, l’accès aux berges etaux lots de pêche du domaine

public s’est restreint (barrières, réservesde chasse, zones de sécurité… ) alors qued’autres usagers semblent d’avantageécoutés.

Des berges désertées par les pêcheurs…Les espaces pêchables, en terme de pratique ou d’accès, se sont réduits, cequi a contribué à l’érosion de moitié dunombre de pêcheurs depuis les années80. Préfet, DDAF, EDF, VNF… : les

Le Rhin a retrouvé ses qualités éco-logiques mais les populations pisci-coles ont un nouvel ennemi : la

prolifération des cormorans ! Une impor-tante manifestation “anti”, à l’échelleeuropéenne, a eu lieu à Strasbourg audébut des années 90. Et régulièrement,l’oiseau est au centre de vives polémiques,notamment avec les naturalistes quiprônent la sanctuarisation. L’espèce est protégée depuis 1972, “sur-protégée” disent les pêcheurs, “alors qu’ilfaudrait une régulation raisonnée…”. Le premier cormoran a été observé vers 1975mais la première nidification remonteraità 2003 dans le Bas-Rhin, et l’année suivantedans le Haut-Rhin. Cette colonie a doubléen 2005 ! Aujourd’hui, on dénombreraitprès de 3 000 oiseaux, et même 15 000 surles dix départements du Grand-Est ; danstout l’Hexagone, ils ont été multipliés parvingt en trente ans, pour atteindre plu-sieurs dizaines de milliers (voir p. 5).

Mieux régulerPour réguler l’espèce, des autorisationsde tirs ont été accordées. Après un quotade 51 oiseaux en 1996-97 dans le Bas-Rhin (première campagne), ce sont prèsde 475 oiseaux qui sont tirables en Alsaceactuellement.

doléances des pêcheurs ont maintes foisété exprimées. Mais concertation etcompréhension ne font pas décision. Aucontraire, des “interdits” supplémen-taires sont apparus, surtout depuis unedizaine d’années.Il ne s’agit pas de réouvrir les berges àvau-l’eau ou des chemins partout enforêts, mais d’établir des plans d’accèset de circulation raisonnables..

Pré-carré et inéquité ?EDF ou VNF évoquent des risques(accidents, noyades, sécurité des ouvra-ges… ). Mais chacun y va de son argu-ment : les naturalistes dénoncent lesnuisances, d’autres des conflits d’usage…Procès d’intention ?Les pêcheurs répondent qu’ils contri-buent à l’entretien écologique et aumaintien hydraulique et piscicole, parantériorité légitime et traditionnelle surles abords du Rhin. Ils réclament aussil’équité par rapport aux dérogationsd’accès aux berges ou à proximité des

Surprotection animale ? Le cormoran menace les équilibres piscicoles

> Contacts• Fédération du Bas-Rhin

Robert Erb - 33A rue de la Tour67200 StrasbourgTél : 03 88 10 52 [email protected]

> Contacts• Fédération du Bas-Rhin

Robert Erb33A rue de la Tour67200 StrasbourgTél : 03 88 10 52 [email protected]

Bas-Rhin

Grand Est Grand Est

Alsace

• Décret de 1932 : interdiction de circulation des voitures sur les digues : la positionet la tolérance de la gendarmerie et des gardes-chasse est pourtant souvent contra-dictoire.

• Arrêté préfectoral “sécurité” (2002) : interdiction d’accès à proximité et en avaldes barrages hydrauliques (le quart des berges du Rhin canalisé !).

• Arrêté préfectoral : constitution de réserves de pêche en aval des barrages, seuilset ouvrages.

• Arrêté instituant une réserve de chasse et faune sauvage (avec une incidence indirecte sur l’interdiction de tir pour réguler le cormoran ; voir article p. 5).

• Accès aux canaux : interdits.

Des mesures, décrets, arrêtés qui interdisent lapêche ou en restreignent les accès… même à pied

Pêche sur les cours d’eau du domaine publicLe nouveau casse-tête du pêcheur

ouvrages hydrauliques, accordées àcertains : naturalistes, plaisanciers, basesnautiques, cyclistes, propriétés privati-sant des routes appartenant à VNF (5 km de long de l’Ill par exemple), ber-ges en infraction (article L2131-2 et sui-vants du CGPPP) etc.

Autorisé mais non accessible !La fédération de pêche verse pourtantchaque année 26 000 € à l’Etat pourlouer les baux pêche du domaine public,réduit comme peau de chagrin… Deslots de pêche (autorisée !) loués maisd’accès interdit !Le domaine fluvial rhénan est un patri-moine culturel et traditionnel. A la suitede la catastrophe Sandoz de 1986, lesmesures prises ont rétabli le fleuved’antan : population salmonicole, passes à poissons, diversité piscicole (35 espèces inventoriées à ce jour, alorsque la lamproie marine ou le hotuavaient disparu… )., aménagements,continuité écologique à l’horizon 2015.Le Conseil général et l’association“Rhin Vivant” ne contribuent-ils pas àmaintenir les activités économiques,écologiques, écotouristiques ? C’esttout le paradoxe d’un développementencouragé et d’interdits qui se multiplient.

• Piscivore exclusif (500 g par jour !).• Attaque et blesse beaucoup (surmortalités) car vise sans prédi-lection, toutes espèces de tous âges • Consommation estimée : 200 tonnesde poissons en cinq mois sur un seuldépartement (soit l’équivalent de laproductivité annuelle d’un coursd’eau de 400 km de long sur 20 m delarge).• Espèces de poissons particulièrement

visées : l’ombre (qui ne se cache paset vit en groupe) les brochetons (filiformes, donc facilement avalés).

• Menaces sur la reproduction et la migration des poissons (certaines espèces déjà en danger).

• Le héron ou le milan subissent indirectement cette “concurrence”.

> Un prédateur redoutable

Ce qui renforce les méfaits du cormoran• Désormais présent tout au long de l’année, en bandes éparpillées.• Sédentarisation (dortoirs le long des cours d’eau).• Protégé (même si chassable) et sans prédateur.• Limites du tir (piscicultures, Dombes, vastes plan d’eau… ). • Oiseau de plus en plus méfiant (voiture, effarouchement… ). • Technicité de prédation (rabattage ; blessent les poissons ;

piquent à travers les cages à saumon… ).

Mais le tir, peu populaire, a ses limites : ilest interdit dans les réserves de chasse ;les agents assermentés ont moins detemps et de moyens ; en eaux closes, leschasseurs se sentent peu concernés ; cer-tains plans d’eau (gravières rhénanes)rendent le tir difficile (10 à 30 % du quotaatteint dans le Bas-Rhin) ; le coût des car-touches, à la charge des pêcheurs, n’estpas négligeable…

A l’échelle nationale voire européenneCes initiatives n’ont pas enrayé les sur-populations de cormorans : d’autres moyensdoivent être mis en place (interventiondirecte dans les nids…). Mais au vu deleur mobilité, les populations du grandcormoran ne peuvent s’appréhender qu’àl’échelle régionale, voire nationale etinternationale (coordination avec laSuisse, l’Allemagne… ).Les solutions existent : mesures radicalesen Westphalie, aménagements de cachesà poissons, quotas de tirs efficaces,conventions avec les chasseurs, dissuasionavec fils et quadrillages… Reste à alliervolonté et concertation.

Cormorans (surpopulations, attaques etc).

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p. // Fédération Nationale Pêche22 Fédération Nationale Pêche // p. 23N°3 / Novembre 2008

> nos régionsAuvergne-Limousin

A l’occasion de la JPPMA

L’Union régionale se mobilise

Le 1er juin dernier était organisé la première Journée Nationale de la pêche.L’Union régionale Auvergne-Limousin a tout particulièrement insisté sur la “protection des milieux aquatiques”. Pour ce faire, dès la veille de la journée officielle,chaque département sensibilisait le public en proposant au moins trois actions.“Promouvoir la pêche” était plus l’objectif du dimanche : pique-nique, prêt decannes, démonstration etc. Ces journées labellisées ont fait l’objet d’une commu-nication commune (affiches, presse, encarts, affichettes). Grâce à l’investissementdes bénévoles et l’appui des techniciens des diverses fédérations et, malgré unemétéo peu favorable, l’engagement des structures associatives a été très apprécié.Le rendez-vous est pris pour la JPPMA 2009.

L’organisation s’est faite avec l’ADAPEI(Association départementale des amiset parents de personnes handicapéesmentales) du Cantal. Le plan d’eau del’ancienne pisciculture avait été empois-sonné de truites arc-en-ciel. Quaranteadultes handicapés ont pêché, la moitiépour la première fois ! Une dizaine de cannes à pêche ont été offertes à l’ADAPEI. Le lendemain, dans chaquerésidence de personnes handicapées, les truites pêchées étaient au menu,façon d’allier découverte de la pêche etplaisir culinaire.

Journée pêche pour les personnes handicapéesThièzac - Cantal

Les conditions climatiques n’étaientpas au rendez-vous, ce qui a mêmeeu pour effet d’annuler la rencontreau gîte de Bonnefont (trop fortdébit de la Loire). Un concoursdépartemental des jeunes du Vald’Allier a tout de même attiré à

Brioude une quarantaine d’enfants. Par ailleurs, à Monastier-sur-Gazeille, le nettoyage d’un ruisseau - qui servaitquasiment de décharge - a été entrepris par une dizainede personnes : bilan, dix sacs de cent litres de déchets !

Pour la pêche ; contre les déchets Haute-LoireBrive, Meymac, Champagnac-la-Prune… : les

différentes opérations de nettoyage ont permisde ramasser près de 3,5 t de déchets dans ledépartement. Canettes, plastiques en toutgenre, batterie de voiture, tambour de machineà laver… ! L’impact des déchets sur les milieuxaquatiques a été le message clé lancé aupublic : tri, durée d’élimination, emballages,énergies propres, produits recyclables…Les cours d’eau sont encore considéréscomme de véritables poubelles : en dehorsdes grands discours (Grenelle de l’environ-nement… ), il reste la réalité du terrain et ducomportement de chacun, au quotidien.

Sensibilisation sur les déchets Corrèze

A Limoges, de part et d’autre du pont St-Etienne, les attractions ont été nom-breuses : démonstrations de pêche à lacarpe, aux carnassiers, à la bolognaise, aucoup… L’ambiance relevait de la tradition etde la modernité, alliant esprit ludique etsportif, avec en fil rouge des messages d’écocitoyenneté. Les retombées dans lapresse n’ont pas manqué de souligner le rôledes bénévoles et des fédérations de pêche.

Mobilisation grand publicHaute-Vienne

Puy-de-DômeA la découverte des milieux aquatiques

Enfants, aménagements et préservationAllier

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03A Lapalisse, l’animation était ciblée vers les enfants : 150 jeunes ont ainsi découvert uneexposition sur les milieux aquatiques (aquarium avec les poissons de la rivière Besbre ; panneaux sur la protection de l’eau, l’environnement et la faune aquatique ; vidéo sur la naissance de la truite Fario ; livrets et dépliants… ). Avec comme temps fort : la pêche surun plan d’eau, où 50 kg de truites arc-en-ciel avaient été lâchés.A St-Pourçain-sur-Sioule, l’accent a été mis le samedi sur l’aménagement de postes de pêcheet la présentation au public de nouveaux secteurs de la rivière Sioule : broyage de végétationla commune, élagage d’arbres, ramassage de détritus… Un échange sur les aménagementset la préservation des milieux aquatiques a été ouvert avec les élus locaux lors d’un “vind’honneur”. Le lendemain : pêche libre !Compte-tenu des conditions météorologiques, plusieurs manifestations ont hélas été annuléeset d’autres reportées, notamment celle de l’arrachage manuel de la jussie en septembredernier (voir aussi en page 19).

Le Club Aventure Nautique de Garabit s’estassocié à ce grand nettoyage : les usagersdu lac (pêche, voile, motonautisme) se trou-vaient ainsi associés aux bénévoles des

AAPPMA. Une centainede personnes à bord decinquante bateaux, ontramené et trié plus de100 m3 de déchets !

Nettoyage de l’anse de l’Andersur le barrage de Grandval

Truyère - Cantal

Auvergne-Limousin

Une “journée nationale de la pêche et de la protection des milieuxaquatiques” (JPPMA) a été instaurée par la récente “loi sur l’Eau”.La première édition s’est déroulée le dimanche 1er juin dernier.Des initiatives ont fleuri partout en France (voir page 18) et lors de cette journée, la pêche sans carte est autorisée dans les lieuxd’animation prévus par les fédérations et associations AAPPMA(arrêté du 30/10/2007).

A St-Alyre-ès-Montagne, un concours de pêche à la mouche,affichant complet, s’est tenu au lac de Roche Orcine. Vic-le-Comteétait aussi au cœur cette “journée pêche”. Diverses autresmanifestations en mai et juin ont également attiré de nouveauxadeptes : un concours de pêche à la truite avait ainsi séduitdébut mai à Cunlhat près de 150 personnes, dont un tiersd’enfants participant également à un programme de décou-verte du milieu aquatique. Mi-juin, aux Martailles, la décou-verte de la pêche a réuni une cinquantaine de personnes.

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Rhône-Alpes

Auvergne-Limousin

Fédération Nationale Pêche // p. 25N°3 / Novembre 2008

> nos régions

p. // Fédération Nationale Pêche24

Avec la Loi sur l’Eau et lesMilieux Aquatiques en 2006,l’une des priorités de la FNPF

est la reconquête des effectifs depêcheurs. Promouvoir la pêche de loisir chez les jeunes, avec la créationdes “ateliers pêche nature”, est apparucomme primordial…

La fédération de Haute-Loire s’estdonnée les moyens financiers ethumains de développer les “APN” afinde promouvoir dans tout le départe-ment la pêche comme sport et loisir,chez les jeunes (voir “Objectifs”).

Lever les obstacles financiers…L’une des premières mesures a étéfinancière. Pour aider au démarraged’un “APN”, une subvention fédéralede 2 000 € est allouée à une AAPPMA(matériel de pêche, sécurité desenfants… ).Puis, une somme-plafond de 1 000 € estallouée chaque année au fonctionne-ment d’après le bilan des activités. L’agrément fédéral ainsi que la sub-vention ne sont versés que si l’APNrempli toutes les conditions liées à la charte de sécurité de la FNPF.

… et d’encadrementL’investissement des bénévoles peutavoir ses limites : disponibilités,connaissances halieutiques, règles desécurité au bord de l’eau… Pour la

plupart des AAPPMA, le manque detemps, d’investissement ou de… béné-voles peut aussi s’avérer rédhibitoire.Des animateurs professionnels (diplô-més BP JEPS “Pêche de Loisir”,comme celui de Bonnefont) ont ainsiété sollicités pour encadrer les APN.

La transmission de connaissances et detechniques, tout comme le respect desrègles d’animation et de sécurité, doità l’évidence être encadrée, comme c’estle cas dans d’autres fédérations sporti-ves ou de loisir (football, kayak… ). Ce partenariat entre amateurs et professionnels permettra de pérenniserl’ensemble des APN sur le département.

> Contacts• Fédération de Haute Loire

Yann Forlorou32 rue Henri Chas 43 000 Le Puy-en-VelayTél : 04 71 09 09 [email protected]

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Haute-Loire

Auvergne-Limousin

Aujourd’hui, la fédération de Haute-Loire est dotée de sept APN en 2008, contre 2 en 2007.D’autres APN vont émerger… Certains APN sont mêmeportés par plusieurs AAPPMA qui ont mutualisé leursmoyens (plans d’eau, matériel de pêche pour lesenfants, communication… ).La gestion des “APN” est assurée par Yann Forlorou,agent développement de la fédération : réflexionsmenées avec les AAPPMA, dossiers administratifs et financiers, animateurs professionnels, outils de communication et de sensibilisation…

Rhône-Alpes

Contre la régression des écrevisses à pattes blanchesSynthèse des connaissances et base de données régionales

Les populations d’écrevissesautochtones régressent, en par-ticulier celles à pieds blancs.

Sensibles à la qualité de leur biotope,elles subissent la dégradation conti-nuelle des systèmes aquatiques.

Classée “vulnérable” sur la liste rougedes espèces menacées (convention deBerne de 1979 ; arrêté ministériel de1983), Austropotamobius pallipes est unbio-indicateur précieux et présente uncaractère patrimonial marqué : sonintérêt communautaire est soulignédans la Directive Habitat Faune Florede 1992.Pourtant, ce crustacé emblématique nefaisait jusqu’alors pas l’objet d’unrecensement cohérent et d’une gestionglobale à l’échelle de la région. Com-ment agir de manière pertinente pourla conservation de l’espèce et la pré-servation des milieux ?

Des connaissances harmoniséesPour la cohérence entre départements,la mise en place d’outils communs s’estavérée indispensable. Une mission dedix-huit mois a ainsi été confiée auComité des Fédérations de PêcheRhône-Alpes (COFEPRA), aboutissantà une synthèse des connaissances etune méthodologie standard pour l’étudedes populations et de leur biotope.Les synthèses anciennement réaliséesavaient trop souvent été subordonnéesà un trop faible investissement consacréà la prospection des cours d’eau, avecparfois des erreurs d’interprétation :“Plus on cherche les écrevisses, plus onen trouve… Sont-elles plus nombreusespour autant ?”.

Vers un observatoire régionalUne base de données recueillera des données harmonisées. Cette “ban-carisation”, à l’aide d’une interface

conviviale et simple (fichier Access),intègre diverses informations : aires derépartition, densités, structure, sex-ratio,état sanitaire des populations… ; para-mètres des milieux tels que tempéra-ture, données physico-chimiques etbiologiques, habitats, micropolluants… L’actualisation future s’avèrera utiledans le cadre d’une gestion plus globale : un observatoire régional alimenterait la stratégie d’actions dechaque département.

Le but est de dégager des clés d’orien-tations pour tous les partenaires impliqués dans la gestion des milieuxaquatiques. Mais pour faire face à l’urgence, seule la mise en œuvre demoyens humains, techniques et finan-ciers suffisants permettra de contenir,voire d’inverser la tendance à la régres-sion de notre patrimoine astacicole, enmarche depuis déjà plusieurs décennies.

> A noterEtude réalisée par Julie Bellangerpour le Comité des fédérations depêche Rhône-Alpes (Cofepra) avec le soutien de l’agence de l’eauRhône, Méditerranée et Corse.

• 2007 : bilan sur le niveau des connaissances acquises• 2008 : restitution des premières données harmonisées :

méthodologie d’étude et base de données• 2009 : premières recommandations d’actions• 2010 : mise à jour des atlas départementaux et régionaux• 2012 : bilan sur la réalisation des diagnostics initiaux• 2014 : bilan du suivi des populations et des milieux (pourcentage de

disparitions, proportion de populations menacées/en parfaite santé… )débouchant sur des actions de conservation concrètes et adaptées

Ateliers pêche naturePartenariat entre Fédération, AAPPMA et Animateurs professionnels

Les ateliers pêche nature ont intéressé une centaine d’enfants.

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Fédération Nationale Pêche // p. 27N°3 / Novembre 2008

> nos régions

Les périodes d’assec se sont suc-cédé depuis 2003 sur la Tancanne.Classée en première catégorie,

cette rivière est d’une qualité biologiqueremarquable mais subit des étiages trèsmarqués, accentués par la capture dessources de ses affluents mais surtout parle non respect du débit réservé en avaldu lac de St-Beauzeil (Tarn-et-Garonne).Deux procès-verbaux (juillet 2005 etnovembre 2007) du service départe-mental de police de l’eau avaient pour-tant déjà identifié ce non respect… Sanssuite. La mobilisation du monde asso-ciatif de la pêche pour défendre leurrivière s’est poursuivie par une action col-lective menée avec les maires du bassin.C’est cette double action, technique etsociopolitique, qui a prévalu sur le sim-ple respect de la réglementation.

La Fédé 47 se mobilise sur le terrain…Il aura en effet fallu attendre de carac-tériser l’impact environnemental de cette mauvaise gestion pour alerter lesautorités.La Fédération de Pêche du Lot-et-Garonne a ainsi entrepris de réaliser uneétude mensuelle de l’étiage 2007 : cinqcampagnes de suivi (juillet-novembre)ont abouti à un suivi de la qualité phy-

sico-chimique, hydrobiologique et pisci-cole de La Tancanne sur deux stations(voir encadré).

… et auprès des mairesLa Mairie de Penne d’Agenais a étéparticulièrement sensibilisée lors d’unde ces inventaires piscicoles. La mobi-lisation des maires du bassin de la Tancanne a dès lors abouti à la signa-ture en mars 2008 d’une requêteconjointe avec le syndicat Tancanne-Boudouyssou et la FDAAPPMA,auprès de la Préfecture du Tarn-et-Garonne.La préfecture, reconnaissant le manquedécoulement, s’est finalement engagée enjuillet dernier à renforcer la surveillancepar la Police de l’eau, et a incité le ges-tionnaire (ASA), à faire équiper tousses ouvrages avec un dispositif contrô-lable de restitution du débit réservé. Cedernier pourrait même être revu à lahausse au lac de St-Beauzeil.

p. // Fédération Nationale Pêche26

Grâce à une équipe de professionnelsdiplômés, l’école de pêche fédéralepropose toute l’année de nombreuses

activités à divers publics. L’activité “pêche” aretrouvé peu à peu sa place dans le monde très concurrenciel des loisirs, notamment parl’approche environnementale des milieux aquatiques.Cette école est “le fruit de dix ans de travail,initié avec les premières structures néesdans les AAPPMA de Villefranche-de-Rouergue et Millau, mais aussi les asso-ciations de bassin versant Halieutilotet Vivaveyron*” insiste le président JeanCouderc. En 2003, la fusion de ces quatre écoles a abouti à une écolefédérale.

Quatre professionnels spécialisésL’objectif primordial reste la revitalisation dela pêche associative. Un investissementimportant a été réalisé avec quatre emploisà temps plein, occupés par de vrais profes-sionnels, spécialisés dans ce domaine.Leurs formations reconnues au plannational** sont évidemment une garantiede sérieux, de constance et de pérennité.La convention de partenariat signéeavec l’Education nationale en 2006, laformation des futurs guides de pêche etanimateurs, ou encore les prestationspassées avec les collectivités locales, les

centres de loisirs, les offices de tourisme etles AAPPMA, ont concrétisé l’ensemblede ces efforts.

Tous écocitoyensComment aborder la pêche auprès dejeunes publics ? En les initiant d’abordà l’environnement. “Nos séances débu-tent sur le thème de l’eau et du fonction-nement des milieux aquatiques” expliquel’animateur Alexis Portal.Attirés ou non par la pêche, les enfantssont tous sensibles aux notions environ-nementales. Ils découvrent des outils etune réflexion globale sur ce type de loisir,que ce soit pour mieux gérer et protéger

un milieu où s’exercera leur passion, ouque ce soit - à défaut de s’adonner à lapêche – pour se familiariser durablementavec la notion d’écocitoyen.A l’issue de cette sensibilisation, la partiede pêche reste indispensable : c’est elle quiprovoque le déclic ! En moyenne, depuistrois ans, les animations-pêche concernent2 000 jeunes par an, et en 2007, les ani-mateurs ont consacré 60 demi-journéesdans les écoles primaires. A noter quel’initiation à la pêche des personnes à laretraite est actuellement à l’étude.

Ecole de pêche de l’AveyronUne initiative pouvant servir deréférence au plan national

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> Contacts• Fédération de l’Aveyron

Moulin de la Gascarie12 000 RodezTél : 05 65 68 41 52 [email protected]

“Piscator” (pages 1 et 3) : un journal semestriel

d’informations sur la pêche estédité par la Fédération depuis

novembre 2004. La page “Junior” est un bon

moyen pour mieux faire connaîtreles activités de l’école de pêche.

Pêche aux carnassiers sur la rivière Tarn. Installés confortablement et en toute sécurité, les jeunes pêcheurs s’apprêtent à vivre unebelle partie de pêche, grâce aux conseils de l’animateur Florian Molinié. -

* Pour rendre la gestion piscicole homogène, la quasi totalité desAAPPMA aveyronnaises se sont regroupées dans quatre associa-tions de bassin versant, Halieutitarn et Halieutiviaur étant les plusrécentes.

** BEATEP (Brevet d’Etat d’Animateur et Technicien de l’Educa-tion Populaire - option pêche, milieu aquatique, environnement) ;BPJEPS (Brevet Professionnel Jeunesse Education Populaire etSportive - option “pêche de loisir”) ; BTSA (Brevet de Technicien SupérieurAgricole - option “gestionprotection de la nature)”.

Non respect du débit reservé du lac de St-BeauzeilLa Tancanne préservée par l’étuded’impact environnemental

> ContactsGhislaine Avinent, directrice44, cours du 9e-de-ligneBP 225 - 47006 Agen CedexTél : 05 53 66 16 [email protected]://www.peche47.com

En dépit d’une année 2007 avec un déficit en eau peu marqué, l’étude a souligné l’ampleur de ladégradation de la Tancanne suite aux travaux anciens mais surtout aux étiages successifs.

La qualité de l’eau de cette rivière fraîche est altérée par des phosphates et nitrates tandis que laqualité hydrobiologique varie de passable à bonne (11 à 14/20). Le peuplement piscicole est quandà lui très marqué par un déficit qualitatif (manque de diversité, introduction d’espèces) et surtoutquantitatif (perte biomasse de 94%).

La restauration de la Tancanne passe ainsi par deux axes principaux :• amélioration de la gestion quantitative de l’eau (respect débit réservé),• diversification des habitats.

Une étude décisive sur l’impact environnemental

Une source qui ne tarit jamais… un écoulement à rendre à la rivière.

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> en actions

Fédération Nationale Pêche // p. 29p. // Fédération Nationale Pêche28 N°3 / Novembre 2008

RÉGLEMENTATIONS TECHNIQUE SCIENTIFIQUE

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Fédération Nationale Pêche // p. 31p. // Fédération Nationale Pêche30 N°3 / Novembre 2008

> en actionsDossier technique

Partenariat AFSSA-InVs-FNPFLa FNPF s’implique dans le PlanNational d’Actions sur les polychlorobiphényles (PCB) A l’occasion de l’installation du comité de pilotage nationalPCB et de la présentation parles pouvoirs publics du planinterministériel d’actions quis’articule autour de six grandsaxes, la FNPF a proposé à Mme la secrétaire d’Etat à l’écologie de s’engager aux côtés de l’AFSSA et de l’IVS(Institut de Veille Sanitaire),dans l’amélioration de laconnaissance du risquesanitaire et de sa prévention.

C’est une étude sans précédent quiest menée depuis mars 2008 : l’Agence Française de Sécurité

Sanitaire des Aliments (AFSSA) etl’InVs ont lancé la première étude d’identification de l’imprégnation auxPCB des consommateurs de poissonsd’eau douce. Les pêcheurs de loisirétant les premiers concernés, la FNPFet les Fédérations Départementales desAssociations agréées de Pêche et deprotection du milieu aquatique(FDAAPPMA) ont offert leur coopé-ration. Une étude attendue de la popu-lation : la pollution de certains coursd’eau français par les pyralènes, sonimpact sur les poissons et sur les consom-mateurs, ont suscité un vif émoi auprèsdu grand public, après que plusieurs

médias nationaux se soient emparés dusujet.Les résultats permettront de lever, oupas, le principe de précaution qui aconduit à interdire la consommation decertaines espèces de poissons, mais ausside quantifier l'imprégnation des fortsconsommateurs de poissons de rivièresuivant les bassins. Ces résultats serontcomparés aux niveaux d’imprégnationpar les PCB et dioxines en France, àceux des autres pays, en complémentd’autres études, notamment l’étudeInVs-AFSSA sur l’imprégnation par lesdioxines et les PCB des populationsvivant autour des incinérateurs d’orduresménagères.La FNPF, soucieuse de l'informationdes pêcheurs sur les risques encourus,participe en les sensibilisant et enaidant au recrutement des participantsà l'étude d'imprégnation.

L’étude est réalisée sur 6 sites repartissur le territoire français. 4 sites, présentantdifférents niveaux de contamination, ontété sélectionnés sur la base de la carto-graphie de contamination établie par leMEEDDAT, de la connaissance passéede l’industrialisation à proximité desrivières, de la présence de pêcheursamateurs ou professionnels en nombresuffisant. 2 sites témoins, non contaminés, ontégalement été choisis afin de servir depoint de comparaison.Dans chaque site (lire la liste ci-contre)150 pêcheurs, ou conjoints de pêcheur-soit 900 personnes- vont être sélec-tionnés de manière aléatoire parl'AFSSA avec l'aide des Fédérations

Départementales pour la Pêche et laProtection du Milieu Aquatique, et deleurs Associations Agréées de Pêche.Le travail préparatoire d’informationet de recensement, réalisé par les struc-tures associatives de pêche, a permis àl’AFSSA d’avancer efficacement dansce long travail d’analyse. 2 000 appelstéléphoniques d’adhérents sont prévus,afin de trouver des personnes qui correspondent aux critères de sélection.Les critères de sélection sont principa-lement : être majeur, être âgé de 70 ansau plus, être pêcheur adhérent d'uneassociation agréée de pêche ou résiderdans le même foyer, consommer au

Il a dit…

“Il faut rappeler que les pêcheurs deloisir sont en première ligne et sus-ceptibles d’être parmi les plus expo-sés au risque des PCB sur la santé “.

> Claude RoustanPrésident de la FNPF

La FNPF communiqueFace à la médiatisation accrue de la pollution aux PCBpar les médias, la FNPF a jugé opportun de renforcersa communication vers les pêcheurs et les fédéra-tions départementales. Outre l’envoi systématiquedes communiqués de presse aux FDAAPPMA et leurpublication dans la revue interne, Pêche Contact, laFNPF a rédigé une lettre d’information, le 11 avril2008, établissant un état des lieux des dossiers encours. Un protocole de veille PCB, permettant de réagirrapidement en cas d’alerte a également été mis enplace par le biais du service communication de la FNPF. Des articles dans la presse halieutique ont également

été publiés. Autant de supports qui ont permis aux pêcheurs d’être informés des mesuresde précaution à prendre en cas d’arrêté préfectoral.

> Calendrier de l’étude nationale d’imprégnation aux PCB des consommateurs réguliers depoissons d’eau douce

Août 2008 Janvier 2009 Janvier 2010 Janvier 2011

Mai – octobre 2008

Volet 1 : sélection desrivières polluées enPCB à enquêter

Novembre 2008 – mai 2009

Volet 2 : sélection des pêcheurs consommateurs de poissons d’eau douce

Volet 3 : enquête de consommation individuelle des populations depêcheurs fortement consommatrices de poissons d’eau douce

Volet 4 : enquête sur l’imprégnation des populations (prélèvements)

Janvier – novembre 2009

Volet 4 : enquête sur l’imprégnation des populations (analyses)

Janvier – juin 2009

Volet 5 : enquête de contaminationdes produits de rivières et autresproduits (prélèvements)

Juin – décembre 2009

Volet 5 : enquête de contaminationdes produits de rivières et autresproduits (analyses)

Janvier – juin 2010

Volet 5 : analyses statistiquesdes données

moins 10 fois par an, depuis au moins 5 ans, du poisson pêché (anguille, barbeau, brème, brochet, carpe, silure),accepter le volet biologique. Un proto-cole de communication interne auxadhérents a également été mis en placeentre l’AFSSA et la FNPF. Outre desappels téléphoniques, des courriersdétaillant l’étude et la problématiquedes PCB, seront envoyés. De plus, toutle long de cette étude, la FNPF et lesFédérations Départementales pour laPêche seront informées des avancéesde l’étude.Aujourd’hui, après la validation duquestionnaire par la commission Natio-

nale de l’Informatique et des Libertéset le Comité de Protection des personnes,l’étude nationale est sur le point dedébuter. Les prochaines étapes sont lerecrutement des pêcheurs, la réalisationd’une enquête de consommation ali-mentaire et d’un prélèvement sanguinauprès des sujets recrutés. La FNPF etles fédérations y jouent un rôle essentiel.Il est prévu que ce travail minutieuxs’étale sur 3 années.

> Dossier réalisé par le service presse de la FNPF

en collaboration avec le service juridiqueet le service technique

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Le Rhône a été le premier fleuve impacté par les arrêtés préfectoraux interdisant la consommation de certaines espèces.

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Fédération Nationale Pêche // p. 33p. // Fédération Nationale Pêche32 N°3 / Novembre 2008

> en actions

De nombreux arrêtés préfectoraux ont été publiés depuis le début de l’année.Contrairement à ce qui a été affirmé par les médias, la pêche n’est pasinterdite. C’est la consommation du poisson et sa pêche en vue de la commercialisation qui l’est. La pêche de loisir permet, de part son évolutionnaturelle, d’être pratiquée sur les sites contaminés grâce à la pratique du“No kill” (la graciassion en français). Contrairement aux idées reçues, cettepratique de la pêche gagne du terrain, surtout du côté des jeunes générations.

Les arrêtés préfectoraux

Jean-Luc Volatier est responsable du pôle d’appui scientifique à l’évaluation des risques à l’AgenceFrançaise de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA). Son pôle réalise des études sur l’exposition des populations aux différentes substances présentesdans les aliments, dont notamment les polluants environnementaux tels que les PCB. Pour le PêcheMag il se prête au jeu des questions-réponses.

Pêche Mag : Comment est née cette étudeet pourquoi l’AFSSA et l’InVs ont-ellesdésiré la mener à bien ?Jean-Luc Volatier : Suite à la décou-verte de poissons présentant des teneursen PCB non-conformes vis à vis de laréglementation européenne dans leRhône et la Somme, la question del’impact sanitaire possible pour lesconsommateurs de poissons de rivières’est notamment posée. Nous avons donc proposé de mesurerles teneurs sanguines en PCB de cesconsommateurs et de les comparer àdes témoins non consommateurs depoissons de rivière pour situer le niveaud’imprégnation en PCB de ces personnespar rapport à ce qui est observé enpopulation générale.

Cette étude permettra notammentd’identifier les principaux déterminantsde l’imprégnation par les PCB et enparticulier d’évaluer le rôle de la

Jean-Luc Volatier (AFSSA)

consommation de poissons de rivièresdans l’imprégnation aux PCB vis à visd’autres facteurs alimentaires connus.En effet, les poissons de rivière ne sontpas les seuls aliments contribuant à l’ex-position aux PCB, les produits de la merpar exemple y contribuent également.

P.M. : Quel est le rôle de l’AFSSA et del’InVs dans le cadre de cette étude ?J.L. V. : L’Afssa est responsable de lacoordination de cette étude avec unappui méthodologique de l’InVS. Ellevise à identifier des pêcheurs fortsconsommateurs de poissons de rivièresusceptibles d’être contaminés auxPCB, de mesurer leur imprégnationbiologique (teneur sanguine en PCB),et de savoir si cette imprégnation estassociée ou non à la consommation deces poissons ainsi qu’à leur contamination.Il s’agit d’organiser les différentes phasesde terrain comprenant la sélection depêcheurs forts consommateurs de poissons

de rivière avec l’appui de la FNPF, lapassation de questionnaires sur laconsommation de poissons de rivière etles prélèvements sanguins, les dosagesde PCB plasmatiques, le prélèvementde poissons de rivière consommés parces pêcheurs et leur analyse.

P.M. : Quel est l’enjeu des résultats à venir ?J.L. V. : Cette étude permettra en par-ticulier d’affiner les préconisations delimitation de consommation de poissonsen fonction des résultats obtenus, en par-ticulier sur le lien éventuel entre impré-gnation et consommation de poissons.

P.M. : D’après l’AFSSA les conclusionsdes analyses effectuées ne pourront êtrepubliées avant deux ans. Pourquoi cedélai ?J.L. V. : Cette étude comporte plusieursvolets qui se succèdent : sélection despêcheurs consommateurs de poissons,prélèvements biologiques, analyses desprélèvements, analyse statistique desrésultats, et ce, auprès de 900 pêcheurs.Il s’agit donc d’une étude lourde qui nepeut être réalisée en quelques semaines.

P.M. : En quoi cette étude se différenciet-elle des autres études menées par le secteurassociatif ?J.L. V. : C’est une étude scientifiqued’ampleur nationale avec un protocoleprécis, qu’il faut plutôt comparer auxétudes de même nature menées auxEtats-Unis, au Canada ou dans certainspays scandinaves.

P.M. : Où en est l’étude que vous menezactuellement ? Que reste-t-il à faire ?Comment seront analysés les résultats ?J.L. V. : Nous avons sélectionné les sites,réalisé une étude pilote pour tester lesquestionnaires et l’organisation de l’étude sur le terrain. Les prélèvements biologiques vontdonc pouvoir commencer sur le terrainfin 2008 et début 2009. Les analyseschimiques auront lieu au secondsemestre 2009 et l’analyse statistiquedes résultats au premier semestre 2010.Ces analyses statistiques devront per-mettre de répondre à la question : lesforts consommateurs de poissons derivière dans des secteurs contaminésaux PCB présentent-ils une expositionsupérieure à celle des non consomma-teurs de poissons de rivière ou desconsommateurs de poissons de rivièredans des secteurs non contaminés ?

Sites choisis, présentant des niveaux différents de contamination aux PCB :• La Somme (portion en aval de Saint-Quentin).• Le Rhône et ses affluents (secteur situé entre le barrage de Sault-Brénaz

et le confluent avec l’Isère), la Moselle (portion sur le département de la Moselle), le Rhin et ses affluents (secteur sur larégion Alsace) et la Seine (sur les départements du Val d’Oise, de l’Eure et de la Seine-Maritime).

Deux sites témoins, non contaminés, ont également été choisis afin de servir de point de comparaison : • La Loire et affluents (sur les départements de la Nièvre, du Loir-et-Cher et du Maine-et-Loire) et la Garonne (partie tra-

versant les départements du Tarn-et-Garonne et du Lot-et-Garonne) avec son affluent l’Ariège dans le département del’Ariège et le Tarn dans le département du Tarn et Garonne.

Liste des départements des fédérations départementales concernés par l’étude AFSSA-InVs

P.M. : A-t-on des retours d’expériencede l’étranger ?J.L. V. : Oui, les principales études ont étémenées dans la région des grands lacsaméricains ou au Canada. Elles ont permisde préciser et de justifier les préconisationsde limitation de consommation de poissonsdans les secteurs les plus contaminés.

P.M. : Les pêcheurs de loisir, par le biaisde la Fédération Nationale de la Pêcheen France, ont décidé de s’investir dans cetteétude. Pourquoi s’associer à la FNPF ?Cette aide est-elle importante pour labonne mise en œuvre de l’étude ?J.L. V. : La coopération des pêcheursde loisirs et de la FNPF est indispensablepour l’étude car elle permet de faireparticiper à l’étude, avec une bonnereprésentativité, les pêcheurs consom-mateurs de poissons de rivière dans lesdifférents secteurs étudiés.

P.M. : Comment se déroule la collabo-ration AFSSA/FNPF ?J.L. V. : De multiples réunions de tra-vail et de coordination ont eu lieu entrel’AFSSA et la FNPF depuis le lance-ment de l’étude. La FNPF sert de relaisentre l’AFSSA, les fédérations dépar-tementales et les AAPPMA, ce quipermet une approche harmonisée surl’ensemble du territoire.

P.M. : Les conclusions de cette étudeseront-elles publiques ?J.L. V. : Oui bien entendu. L’AFSSA apour obligation de rendre public l’en-semble de ses travaux qu’il s’agisse d’a-vis, de rapports ou d’étudesd’envergure comme celle réalisée surles PCB. Celles-ci font en outre l’objetd’articles scientifiques dans les revuesinternationales.

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Les forts consommateurs de poissons de rivièreprésentent-ils une expositionsupérieure à celle des nonconsommateurs? ”

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p. // Fédération Nationale Pêche34 Fédération Nationale Pêche // p. 35N°3 / Novembre 2008

> en actions

Pêche Mag : Pouvez-vous rappeler votrefonction au sein de la FNPF et par rapportau dossier PCB ?Jean-Paul Doron : En qualité de vice-président de la FNPF et sensibilisé auxproblèmes environnementaux liés àl’altération de la qualité de l’eau et desmilieux, j’ai été initialement alerté dès2006 par Alain Lagarde, président duComité des fédérations de pêche deRhône-Alpes ainsi que par la fédérationde l’Ain lors d’un congrès régional. Cesderniers nous avaient fait part del’ampleur que prenait cette pollutionhistorique sur leurs cours d’eau. Ainsien septembre 2007, je participais pourla FNPF à une première conférence depresse nationale intitulée “Pollution duRhône, un Tchernobyl à la française”.Ensuite, les évènements se sont enchaînéset m’ont conduit, sur proposition duconseil d’administration, à assurer lareprésentation des pêcheurs au niveaunational dans ce dossier très important.

P.M. : Tout juste un an après avoir été créée,la FNPF doit affronter l’une des plusimportantes pollutions de rivières. Commentavez-vous appréhendé ce dossier ?J.P. D. : Je pense effectivement que cedossier relève de la responsabilité poli-tique, environnementale et sanitaire dela Fédération Nationale, eu égard à sesmissions. Sur les aspects politiques toutd’abord et au regard des potentiellesconséquences à terme, la FNPF devaitdéfendre au plus haut niveau les intérêtsde nos structures associatives et despêcheurs. En matière environnementaleensuite, il était indispensable de pouvoiraussi bien accéder à l’information quede contribuer et participer à la connais-sance et l’évaluation des impacts. Enfinsur le plan sanitaire, car il convenait des’interroger sur les risques pour la santé

encourus par les amateurs de pêche.Ainsi, la FNPF s’est inscrite en respon-sabilité vis à vis de cette pollution auprèsdes différentes autorités et des pêcheurs.

P.M. : Le plan du ministère de l’écologieprévoit le recensement des sites pollués parles PCB. Ce recensement est-il attendu despêcheurs de loisir ?J.P. D. : Plus que jamais en effet, car dès1985 et à l’issue d’une première pollu-tion, une identification de sites polluésétait mise en évidence sur le Rhône,avec un dépôt de plainte de la fédérationdépartementale concernée. Or depuis,de nombreuses alertes et études avaientété conduites. A l’issue de ces études, ils’est avéré que cette pollution liée àcertaines activités pouvait toucher bonnombre de grands bassins hydrogra-phiques du territoire national.Chacun sait que les pêcheurs, de partleur loisir et leur présence au bord descours d’eau, sont certainement parmiles publics les plus exposés. C’estpourquoi les pêcheurs ont réclamé àdifférentes reprises la réalisation de cerecensement. Il constitue donc unpréalable dans la connaissance et l’ap-préciation de l’ampleur et de la gravitéde cette pollution, tant sur les aspectsécologiques, économiques et sanitairespour l’exercice du loisir pêche.

P.M. : La FNPF est-elle intégrée dans laréflexion générale de lutte contre lesPCB ?J.P. D. : Elle l’est effectivement à plusieurs niveaux. Au niveau régionaltout d’abord, en participant au comitéde pilotage sur le fleuve Rhône mis enplace en octobre 2007. Au niveau natio-nal ensuite, en qualité de membre ducomité national de pilotage et de suividu plan national d’actions sur les PCB.

P.M. : Quelle est le rôle de la FNPF dans cesinstances ?J.P. D. : Le rôle de la Fédération Natio-nale se traduit principalement par unaccompagnement, un suivi et une éva-luation des principales mesures issuesdes plans d’actions qui sont déclinéesau niveau local et national.

P.M. : Pourquoi les pêcheurs de loisir s’yinvestissent-ils ?J.P. D. : Principalement parce qu’il y vade l’intérêt du monde associatif de lapêche d’être reconnus comme des par-tenaires incontournables. Cet investisse-ment s’appuie sur notre organisation etnotre responsabilisation aux problèmesécologiques et sanitaires qui touchentnotre environnement, là où les milieuxaquatiques concentrent des grands enjeuxen matière de préservation de la qualitéde l’eau et de la biodiversité, mais aussi desupport au développement de l’activitééconomique.

P.M. : Le premier comité national de luttecontre les PCB a eu lieu en février 2008,qu’en retenez-vous ?J.P. D. : Au moment de la présentationdu plan national d’actions sur les PCBpar Madame la secrétaire d’Etat, jepense que les pêcheurs ont su fairepreuve de maturité politique, à la foisen prenant leurs responsabilités et lamesure des enjeux. Non content de selimiter à certaines revendications et àun rôle d’accompagnement de certainesactions, la FNPF a été reconnue commeune véritable force de propositions.

P.M. : Quelles y ont été les demandes de laFNPF ?J.P. D. : A l’issue de l’intervention d’undéputé du Rhône, la première desdemandes était “le droit à la parole” et

Jean-Paul Doron (FNPF)M. Jean-Paul Doron est élu national FNPF et membre du Comiténational de lutte contre les PCB. Pour Pêche Mag, il s’est prêtévolontiers au jeu des questions-réponses.

cette pollution et l’assurance qu’aucuneincidence grave ne puisse porter atteinteà l’exercice de la pêche de loisir.

P.M. : Les PCB ont-il un impact sur lapratique de la pêche de loisir ? J.P.D. : Sans céder au catastrophisme età la légitimité des inquiétudes expriméespar les pêcheurs, il ne peut être nié qu’ilexiste aujourd’hui des risques d’impactsfinanciers, sociaux et environnementaux.Dans un premier temps et à titred’exemple, je citerais le cas de la Fédé-ration du Rhône qui, trois ans après la1re pollution de 1985, perdait 50 % deses effectifs de pêcheurs.Aujourd’hui de manière partagée etresponsable, dans l’expression d’un desprincipes de la charte de l’environnement,c’est le principe de précaution quis’applique. Ce qui conduit, non pas àinterdire la pêche et la consommationde poissons, mais à encadrer la pêche surdes secteurs et limiter la consommationde poissons à certaines espèces.Même s’il est à craindre que despêcheurs, désabusés, décident de “plierles cannes”, il demeure de magnifiquespotentialités halieutiques dans noscours d’eau et nos régions. La Francene possède-t-elle pas le plus grandréseau hydrographique d’Europe ?

P.M : L’étude nationale d’imprégnation auxPCB des forts consommateurs de produitsde rivière a débuté. Pourquoi la FNPF a-t-elletenu à y être associée ?J.P. D. : Non seulement la FNPF y estassociée mais c’est elle qui a revendiquésa participation et sa contribution activedans la mise en œuvre de l’étude. Aprèsles ajustements techniques nécessairesà une étude de cette ampleur, nousentrons dans la phase opérationnelle.

Les intérêts, bien que multiples, concer-nent prioritairement la connaissance decette pollution, l’évaluation de ses consé-quences sur la santé des pêcheurs et despopulations riveraines des cours d’eau.

P.M. : 100% des Fédérations pressenties parl’AFSSA ont répondu à ses sollicitations.Vous attendiez-vous à cette mobilisation ?J.P. D. : Si nous avons, dès la présentationdu plan national d’actions sur les PCB,proposé de solliciter la contribution denos structures associatives, c’est quenous savions pouvoir compter sur lesfédérations et emporter l’adhésion despêcheurs concernés.Par ailleurs, le niveau organisationnel etla responsabilité de nos dirigeants sansfaille, entièrement dévoués à la causedes milieux et des pêcheurs, nous per-mettaient d’envisager sereinement “lamobilisation des troupes” ! L’étudepilote menée cet été a permis de confor-ter ce positionnement.

P.M. : Il reste encore quelques années avantd’obtenir les conclusions de cette étude, quelsera le rôle de la FNPF en attendant ?J.P. D. : Au delà des engagements que nous avons pris envers l’Etat, leMEEDDAT, l’Agence Française desécurité sanitaire des aliments et l’Insti-tut de veille sanitaire, nous assureronsconjointement l’information des pêcheurset des médias sur l’état d’avancement del’étude, dans un souci de transparence etde gouvernance partagée.Parallèlement et s’il devait y avoir unrisque quelconque pour leur santé, lespêcheurs et consommateurs de poissonssélectionnés dans le cadre de l’étudeseront directement informés des résultatsles concernant.

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à la reconnaissance de la pêche de loisirscomme victime à part entière, au mêmetitre que les autres catégories d’usagerséconomiques. Nous avons ainsi évoquéun certain nombre de volets parmi lesaspects environnementaux, sociaux etéconomiques du plan national d’actions(perte de biodiversité, relocalisation despêcheurs professionnels et conséquen-ces potentielles, impacts à moyen et longterme sur la pêche de loisirs, transpa-rence et implication des pouvoirs publicslocaux, télescopage avec la mise enœuvre du règlement européen “anguilles”,révision des SDAGES…)Au-delà de cette reconnaissance desimpacts sur la pêche de loisir, la présence de la FNPF s’est traduite parune véritable proposition en faveur del’identification des risques sanitaires etde l’identification de l’imprégnation desconsommateurs de poisons d’eau douce.

P.M. : Ces demandes ont-elles été entendues ?J.P. D. : A titre principal, les pêcheurs ontdéjà été reconnus comme victimes enobtenant de l’Etat l’exonération du paie-ment des baux de pêche sur les secteurscontaminés. Par ailleurs, dans la défensedes intérêts environnementaux desmilieux et des pêcheurs de loisir, la FNPFaccompagne depuis plusieurs mois larecherche de nouveaux sites de pêcheadaptés à la relocalisation des pêcheursprofessionnels.Enfin, la proposition qui visait l’implica-tion et l’accompagnement de l’étuded’imprégnation aux PCB des consomma-teurs de poissons de rivière a été reconnuedans son entier. Sur ce point, et à l’issuede l’étude pilote, seuls les pêcheursamateurs et leurs structures associativessont retenus comme partenaires.

P.M. : Que désirent aujourd’hui les pêcheursde loisir ?J.P.D. : Les pêcheurs veulent avant toutêtre rassurés sur trois points essentiels :la pérennité des actions de reconquêtede la qualité écologique de nos coursd’eau, la reconnaissance de l’impact de

Le Rhin est également un fleuve touché par les PCB.

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Fédération Nationale Pêche // p. 37p. // Fédération Nationale Pêche36 N°3 / Novembre 2008

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Journées nationales d’Echanges Techniques à Périgueux

Pêcheurs, gestionnaires et scientifiques partagentleurs expériences

la continuité écologique. Autre person-nalité de marque, invité par la FédérationDépartementale de Pêche de la Dor-dogne accueillant les JTN : le directeurdu musée national de la préhistoire deLes Eyzies-de-Tayac, Jean JacquesCleyet-Merle.Au terme de la 1re journée, le film “secretsde rivière” édité par la région Wallonne,du cinéaste Philippe Laforge, a illustré lebon état écologique et la phrase préféréede l’auteur citant un chef indien Seattle :“sans les bêtes, l’homme mourraitd’une grande solitude de l’esprit”.

> J ML’objectif est d’atteindre le bon état écologique des cours d’eau en 2015, tel que cela a été fixé parla directive cadre européenne et la loi sur l’eau de 2006. Pour cela la FNPF propose à l’ensembledes acteurs de l’eau et des milieux aquatiques de livrer et d’échanger leurs connaissances et leursexpériences, fruits de longues années de travail. Ce “passage” d’informations était inexistant jusqu’alors. Il en résultait une méconnaissance glo-bale des actions des différents acteurs de la protection de l’environnement. L’objectif est de créerune véritable émulation et de multiplier les bonnes gestions des milieux aquatiques grâce auxexemples qui ont été apportés.

La genèse : la directive cadre européenne

Il a dit…

Président de la Fédération Nationale de la Pêche en France Le potentiel technique qui se trouve dans chaque Fédération deFrance est un formidable outil de création pour la mise en placed’un véritable réseau de compétences existantes et à venir.“

> Claude Roustan

L’an passé, 250 personnes ont étéaccueillies. Cette année 300 participants sontvenus au rendez-vous et une listed’attente a même été établie ! Les débats très riches et le contenudense des interventions sont à lahauteur de l’expression des attentespour les prochaines journées quiauront lieu en 2010.

Rendez-vous en 2010 !Les deuxièmes journées nationalesd’échanges techniques ont eu lieules 14 et 15 octobre à Périgueux,

dans le département de la Dordogne.Un an après l’incontestable succès ren-contré par la 1re édition, la FNPF arenouvelé l’opération. “Les Fédérationssont désormais des partenaires incontour-nables de l’administration, des collecti-vités territoriales et des élus, auprèsdesquels elles tiennent un rôle d’expertaverti et reconnu”, a expliqué M. ClaudeRoustan dans son discours d’ouverture. 300 invités et personnalités de marqueont été accueillis par la FNPF et laFédération Départementale pour laPêche et la protection du milieu aqua-tique de la Dordogne.Cette année, 17 interventions ont été pro-grammées autour de deux grands thèmes : • Quelles données acquérir pour amé-

liorer nos connaissances sur la gestiondes ressources piscicoles ?

• Comment restaurer efficacement laqualité morphologique des milieuxaquatiques ?

L’an passé, les premières JournéesNationales d’Echanges Techniques sesont déroulées à Saint-Malo (lire lePêche Mag N°1). Dès sa première annéed’existence la FNPF a réussi, au traversson organisation associative forte, àmobiliser un savoir-faire important.Parmi les personnes présentes en 2007et en 2008, 50% de l’effectif représentaitle monde de la pêche et 50% les autresstructures intervenant dans le domainede la restauration des milieux aquatiquescomme des syndicats de rivières, desagences de l’eau, des EtablissementsPublics Territoriaux de Bassin, desCommissions Locales de l’Eau, l’OfficeNational de l’Eau et des Milieux Aqua-tiques, des collectivités territoriales etdes administrations.Comme l’an passé, un retour d’expérienceeuropéen était proposé au public afind’enrichir les échanges. Cette annéec’est la Belgique, avec la région Wallonneet les Universités de Liège et de Namur,qui ont mis en avant deux volets consacrésà la restauration des cours d’eau et de

> ContactsPour plus de renseignements : Fédération Nationale de la Pêche en France.www.federationpeche.fr

> Ils sont venus aux Journées Nationalesd’Echange Techniques

Anne Pedon-Flesch (intervenante)et Elodie Thiébaut-Silvestrini du bureau d’étudesPEDON Environnement et milieux aquatiques :

“Les Journées Nationales d’Echanges Techniques représententun des colloques récents en langue française dans le domaineappliqué des études piscicoles. Lors de ces deux journées, nousécoutons et rencontrons des passionnés de terrain. Nous étionsvenues aux premières journées à Saint-Malo et cette année àPérigueux, nous avons présenté une partie de nos travaux afin demontrer que notre bureau d’études spécialisé en hydrobiologietravaille et collabore régulièrement et nationalement avec desuniversitaires mais aussi avec d’autres partenaires comme d’au-tres bureaux d’études, les fédérations de pêche et l’ONEMA.Les JTN nous permettent de discuter, d’apprendre et d’é-changer les points de vue en ichtyologie et de réfléchir à leurapplication tant dans le domaine des protocoles, des échan-tillonnages en rivières comme en plans d’eau.”

Isabelle Parot, chargée de mission à la FDAAPPMA du Loir-et-Cher (41) :

“Présente aux JTN l’an passé, je trouve que cet évé-nement national a pris rapidement une belleampleur. Grâce aux Journées Nationales d’EchangesTechniques, les chargés de mission, travaillant dansles fédérations départementales, se sentent soutenus :ces rencontres nous permettent d’échanger avec noscollègues et de tisser un solide réseau de connaissancesau sein de nos structures associatives bien évidementmais également avec des intervenants venus d’autresorganismes. Ces journées mettent également enavant la richesse du travail réalisé par les fédérations.Nous n’avons pas à rougir par rapport aux autresorganismes : le niveau scientifique de l’associatifpêche est élevé. Les sujets sont complexes mais restentabordables car reliés au travail de terrain.Des interventions, je retire certaines actions à mettreen place dans mon département. Chaque chargé demission peut trouver des éléments qui l’aiderontdans sa tâche. J’ai déjà utilisé des données fournieslors de l’intervention sur la restauration hydro-morphologique des cours d’eau au retour des JTN !

Benoît Lefebvre, agent de développement à la FDAAPPMA de Paris et sa proche couronne (75, 92, 93, 94) :

“Les interventions sont très intéressantes et ces journées m'ont permis de rencontrer les techniciens d’autres fédérationsdépartementales. Ces journées permettent d’échanger sur les exposés entendus et de voir ce qui a été fait ailleurs dans ledomaine de la gestion des milieux aquatiques. Il était particulièrement intéressant de pouvoir profiter de l'expérience desactions menées par nos collègues belges... actions qui nous montrent la marge de progression qu'il nous reste à réaliser.J’ai pu récolter de la documentation, des ouvrages : autant d’outils qui me seront profitables dans mon travail. Je reviens également auprès de mon président avec un réseau de contacts intéressant.”

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p. // Fédération Nationale Pêche38 Fédération Nationale Pêche // p. 39N°3 / Novembre 2008

> horizons

Photo prise en Finlandelors du titre de champion du Mondepar équipe 2007

Grand témoin

Judith Jiguet

Pêche Mag : Lors votre expérience pro-fessionnelle passée, quelle perceptionaviez-vous du dispositif pêche ?Judith Jiguet : J’ai souvenir de personnesqui connaissaient extrêmement bien lemilieu aquatique qui avaient complè-tement intégré la gestion, la préservationdes ressources naturelles, et qui avaientle souci de la qualité et de la quantitédes eaux. Dans le département de laVienne, où je travaillais, on avait ungros problème avec l’irrigation. LaFédération Départementale de Pêchea été un partenaire précieux lors desnégociations avec le monde agricolepour de meilleures pratiques et pourune meilleure gestion des ressources.

P.M. : Vous dirigez la direction de l’eau etde la biodiversité. Quelles sont les grandesmissions qui vous ont été assignées ?J. J. : La direction de l’eau et de la bio-diversité, c’est la somme d’une partie del’ancienne direction de la nature et despaysages et une grosse partie de ladirection de l’eau. Dans cette direction,nous retrouvons les problématiquesliées à l’eau, aux inondations mais aussiaux mines et aux matières minérales,non énergétiques. Le quatrième voletde cette direction concerne tout ce quiest mer et littoral sous l’angle environ-nement. J’ai donc quatre sujets et il vafalloir réussir ce mariage. Il s’agit demettre en œuvre des méthodes de travail

nouvelles avec des agents qui viennentparfois de ministères différents. La plusgrande de mes missions est de réussir àcréer cette direction de l’eau et de labiodiversité avec ses nouvelles synergiesà développer, ses axes transversaux àancrer dans le quotidien.

P.M. : Quelle sera la place de la biodi-versité dans cette direction ?J. J. : Le préfigurateur a eu le souci debien imbriquer les sujets les uns dans lesautres. On retrouve dans chaque sousdirection – cinq en tout dont deux sur labiodiversité – des sujets qui vont toucherobligatoirement l’eau et inversement,dans les sous-directions qui portent surl’eau, des sujets liés à la biodiversité. Surla biodiversité vous avez deux sous direc-tions vraiment dédiées à ces sujets : ladirection des espaces naturels avec, entreautres les parcs nationaux et les milieuxaquatiques. Ce dernier bureau vous inté-resse particulièrement puisque c’est celuiqui est en charge de la mise en œuvre dela Directive Cadre Européenne maisaussi du plan anguille, de l’hydroélectri-cité etc… Il existe une autre sous-direc-tion qui va être votre point d’entrée. Ils’agit de la sous-direction chargée de laprotection et de la valorisation des espè-ces et de leurs milieux avec à sa têtePatrice Blanchet. Dans cette sous-direc-tion, la pêche est portée par un bureaude la pêche et de la chasse. Tous lesexperts sur la faune et la flore, ceux-làmême qui portent les plans de restaura-tion des différentes espèces, s’y retrouvent.C’est ici aussi que l’on pourra aborder cequi touche à la commercialisation etdonc à la problèmatique anguille. Etvous retrouvez aussi un bureau dédié àla stratégie nationale biodiversité soustous les angles.

P.M. : Pouvez-vous précisez les relationsque les pêcheurs auront avec votreministère ?J. J. : La volonté est de vous faciliter latâche en ayant mis en avant dans unbureau, la pêche. On a proposé au pré-sident, M. Roustan, que ce soit PatriceBlanchet et Jean-Dominique Dupontqui soient vos interlocuteurs privilégiés.A aucun moment ne sera passé le mes-sage qu’il ne vous soit pas permis devous adresser à un autre bureau. Vousposez vos questions. Charge pour lui devous trouver les interlocuteurs et devous mettre en relation. Vous serez lesbénéficiaires de ce mariage de l’eau etde la biodiversité. Avant vous n’aviezqu’une entrée à la direction de l’eau.Aujourd’hui, on met à votre servicel’eau et la biodiversité.

P.M. : Au niveau de la pêche, avez-vous travaillé sur les grands sujets que vous souhaitiez mener ?J.J. : Vous avez déjà été au cœur desgrandes réformes liées à la loi sur l’eau :la taxe piscicole, la disparition duConseil Supérieur de la Pêche, la créationde l’Office Nationale de l’Eau et desMilieux Aquatiques, la création devotre Fédération Nationale, la fusionde la police de l’eau et de la pêche. Il ya eu beaucoup de dispositifs, d’organi-sations modifiées, avec la loi sur l’eau.Cela répondait à des besoins de réfor-mes. Il s’agit maintenant de stabiliser.Nous avons encore de grands dossiers: le plan de gestion anguille, les plans derestauration du saumon et de l’esturgeon,les SDAGE, les PLAGEPOMI, le plan delutte contre les PCB, le renouvellementdes baux, la mise en place des nouveauxstatuts, le renouvellement de vos organesdirigeants… on va encore beaucoup

travailler avec vous pour mettre en œuvreles grandes décisions, les grands plansstratégiques et la directive cadre sur l’eau.

P.M. : L’Etat compte-t-il réfléchir, en cetteannée 2009, à la politique qu’il comptemener en matière d’amphihalins ?J.J. : C’est un sujet qui me tient à cœur.J’ai à l’œil l’anguille et j’aimerai quel’on “sorte” un plan de gestion anguilleambitieux et exemplaire. C’est mapremière priorité sur les amphihalins.Derrière je pense qu’il faudra se poserla question de la politique globale degestion des amphihalins. L’anguille estmon objectif de fin d’année. En 2009, lesaumon sera abordé. Ensuite on se pen-chera sur les amphihalins de manièreplus globale.

P.M. : Que nous apporte la Loi Grenelle,votée récemment, en termes d’organisation ?J.J. : Elle a été votée à 526 voix “pour”, 4 “non”. Cela montre que l’on partageses objectifs. Cela même qui vont nouspermettre de retrouver une bonne qua-lité écologique de l’eau et d’assurer soncaractère renouvelable. On est dansune loi de programme. Ce sont les gran-des orientations. On a la trame bleue, qui va permettre de préserver et dereconstituer la continuité écologiquedes milieux avec la réalisation de l’objectif à atteindre et de conserverd’ici 2015 le bon état écologique et/oule bon potentiel des masses d’eau, avecl’aménagement ou l’effacement desobstacles les plus problématiques. Lagrande majorité des amendementsdéposés et retenus ont renforcé le texte.Il y a d’autres choses sur les maîtrisesd’ouvrage locales à développer en asso-

ciant les collectivités territoriales afinde restaurer les zones humides et lesréservoirs biologiques pour la biodi-versité. La création des EtablissementsPublics Territoriaux de Bassin doit êtreencouragée, avec l’investissement desagences de l’eau dans ces actions. Toutcela contribue à conforter la pratiquede la pêche.

P.M. : La Loi Grenelle a amorcé une nou-velle forme de gouvernance écologique.Que va-t-il se passer après cette Loi Grenellepour les structures associatives de pêche ?J.J. : Pour l’instant je ne peux pas vous direcar les choses ne sont pas encore assezavancées. L’article 43 prévoit que lesassociations et les fondations bénéfi-

cient d’un régime nouveau de droits etd’obligations lorsqu’elles remplissentcertains critères et notamment dereprésentativité, de compétences etd’expertise dans leur domaine d’acti-vité. Vous êtes touchés puisque vousêtes bien évidemment experts dansvotre domaine. L’établissement des cri-tères doit faire l’objet d’une concerta-tion entre les différentes partiesprenantes du Grenelle de l’environne-ment. Les instances nationales et localesse verront reconnaître une compétenceconsultative en matière environnemen-tale. Les instances qui se verront recon-naître cette compétence seront réforméestant dans leur attribution que dans leurcontribution.

Judith Jiguet, a débutée sa carrière en 1996, en DIREN, en tant qu’adjointe chefde service de l’eau et des milieux aquatiques avant de se voir confier la respon-sabilité du système d’informations. Ces années l’ont conduite en DDAF en tantque responsable du service forêt, eau et environnement. Après un passage à laDATAR où elle fut chargée de mission rurale, la Direction de l’eau lui ouvre sesportes. Elle y fut responsable du bureau Animation des services déconcentrés.Elle a également travaillé au cabinet de Dominique Bussereau en tant queconseillère technique à l’agriculture chargée de l’environnement et de la poli-tique agricole commune. Muée par une volonté de découvrir d’autres horizons,elle est entrée à Véolia Eau avant d’être rappelée, trois mois plus tard, pourdevenir directrice adjointe du cabinet de Michel Barnier, en charge des sujetsliés à l’environnement et au Grenelle. Pendant ces années passées entre minis-tère de l’écologie et ministère de l’agriculture Judith Jiguet a abordé la problé-matique anguille et poissons migrateurs. C’est aussi au cours de sa carrièrequ’elle a côtoyé les pêcheurs au travers de leur fédération départementale.Aujourd’hui, elle a la lourde responsabilité de la direction de l’eau et de la bio-diversité au ministère de l’écologie.

Entre ministère de l’agriculture et de l’écologie

directrice de l’eau et de la biodiversité

Nous comptons sur l’expertisedes pêcheurs !

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> horizons

Tout ça est renvoyé au Comité Opéra-tionnel qui traite de ce sujet “instituionset représentativité des acteurs”. Pourl’instant il préconise de distinguer lesacteurs environnementaux en troiscatégories : les associations de protec-tion de la nature et de l’environnement,les usagers de la nature qui ont, entreautres objets, la protection de la natureet de l’environnement, et les fondationsreconnues d’utilité publique pour l’environnement et des associationsspécialisées.

P.M. : Pouvez-vous nous en dire davantagesur la fondation biodiversité qui a étécréée en début d’année ?J.J. : La fondation va devenir le premieroutil opérationnel du Grenelle de l’en-vironnement pour cette thématique“biodiversité”. L’idée, c’est qu’elleréunisse les organismes d’utilité publiquede recherche, les ONG environnemen-tales, les entreprises, pour releverconjointement les défis de la biodiversité.Sa mission première est d’assurer lacoordination de la recherche mais ellea aussi une mission d’information dugrand public sur l’enjeu majeur quereprésente la préservation de la biodi-versité et l’objectif absolument néces-saire qui est d’arrêter la perte de labiodiversité d’ici 2010. La biodiversitéreste extrêmement compliquée pour legrand public. La disparition du tigre deSibérie “parle” au grand public. Mais il y

a toute une gamme de faune, très petitefaune, de flore, en particulier dans lemilieu aquatique, qui ne leur parle pas.Il en est de même en ce qui concerne lefonctionnement de la biodiversité. Ona vraiment des efforts à faire et oncompte beaucoup sur cette fondation.

P.M. : Comment va se traduire le plande relance hydroélectricité annoncé parJean-Louis Borloo ?J.J : Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’estla table ronde que conduit le ministère.La concertation ne se fait pas avec leshydroélectriciens seuls mais avec lessociétés d’hydroélectricité, les ONG etla fédération nationale que vous êtes.C’est ensemble que ce développementse fera avec, dans la même foulée, leplan de renaturation des cours d’eau.Les objectifs chiffrés sont en pleine dis-cussion parce que la première estima-tion faite par le ministère semblait unpeu inférieure ce à quoi s’attendaientles hydroélectriciens. Nous n’avons pasune très grande marge de développe-ment sur cette énergie renouvelable.C’est essentiel que vous soyez partieprenante à l’établissement de ce planparce que vous avez une connaissanceterrain. Vous êtes une source d’infor-mations extrêmement précieuse sur lesimpacts des ouvrages sur les populationspiscicoles et sur les milieux aquatiquesmais aussi sur les expérimentations quiont pu être menées pour réduire lesimpacts. Il est vraiment essentiel quevous soyez autour de la table mais aussique vous illustriez vos propos avec toutvotre savoir et votre connaissance duterrain.

> Propos recueillis parHamid OUMOUSSA,

Responsable du service juridique de laFNPF et Julie MIQUEL,

Attachée de presse de la FNPF

Nominations 2008• Au sein du Conseil d’Administration de la FNPF

Monsieur Eric Gruer (président de la FDAAPPMA 21), de l’Union Régionale

de la Bourgogne France Comté remplace Monsieur Jean Vascher

Monsieur Jean-Paul Soutif (président de la FDAAPPMA 49) remplace Pierre Bobard

• Au sein des Fédérations Départementales pour la pêche

La NièvreMonsieur Bernard Pelle (président) remplace Monsieur Jean Vascher

La MayenneMonsieur Jean Poirier (président) remplace Monsieur Pierre Bobard

La Fondation biodiversité a aussi une missiond’information du grandpublic…

GlossaireAAPPMA Associations Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (environ 4000 en France)AFSSA Agence française de sécurité sanitaire des alimentsAPN Atelier pêche nature

Biotope Milieu où vivent une ou plusieurs espèces

BRG Bureau des Ressources Génétiques

CECPI Conseil Européen Consultatif des Pêches Intérieures

CIPA Comité Interprofessionnel des Produits de l’Aquaculture

COGEPOMI COmité de GEstion des POissons MIgrateurs

DCE Directive Cadre sur l'Eau (23/10/2000)

DDAF Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt

EPTB Etablissement Publics Territoriaux de Bassin

FDAAPPMA Fédération Départementale des Associations Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique

FNPF Fédération Nationale de la Pêche en France

GENESALM Programme d’analyse des pratiques génétiques, concernant le repeuplement des espèces salmonicoles (truite fario et saumon atlantique) en France

INRA Institut National de la Recherche Agronomique

InVs Institut national de Veille sanitaire

LEMA Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (31/12/2006)

MEEDDAT Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire

ONEMA Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques

PCB Polychlorobiphényles

PDIPN Pôle Départemental Initiative Pêche Nature

POPE Plan d'orientations de la politique énergétiqueSDAGE Schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux

STEP Station de Transfert d’Energie par Pompage

VNF Voies Navigables de France

Le Magazine est publié par la Fédération Nationale de la Pêche en France 17 rue Bergère - 75009 Paris - France • Directeur de la publication : Claude Roustan • Responsable de la publication : Julie Miquel • Rédaction : Laurent Jessenne, Julie Miquel • Conception et réalisation : Images et Formes • Imprimé en France - ISSN : 1961-6368• Dépôt légal : novembre 2007

PÊCHEMag

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A quoi bon le yoga ou le stretching ? Allez plutôt à la pêche, comme le font de plus en plus de jeu-nes femmes pour se relaxer de leur job ! Comme elles, vous apprécierez la sérénité qui règne aubord de l'eau et qui permet de se ressourcer, seule, en famille ou entre amis… Tout cela au coeurd'une nature authentique et passionnante. Alors, vite à vos lignes ! Et n'hésitez pas à emmeneret à initier vos bonnes copines, ce sera encore plus sympa. Vous verrez : tout comme vous,elles deviendront des mordues de la pêche… Pour tout renseignement : www.federationpeche.fr

La pêche révèle votre nature …www.federationpeche.fr

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Que ça morde ou pas, vous deviendrez mordue !”

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