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"La guerre n'est rien d'autre qu'un duel à une plus vaste échelle. La guerre n'est que la simple continuation de la politique par d'autres moyens" affirmeCarl von Clausewitz, théoricien de la guerre du XIXè siècle. Une guerre est un conflit armé entre deux ou plusieurs acteurs, Etats, alliances d'Etats et/ou organisations. On distingue les guerres opposant deux ou plusieurs Etats entre eux à celles se déroulant au sein d'un même Etat. Une Une guerre au sein d'un Etat peut cependant entraîner l'intervention d'autres Etats. Dans la notion de "guerre", il a une idée de conflictualité particulièrement violente, massive, avec des conséquences à long terme sur un pays ou même sur l'ordre international.Tous les conflits ne sont pas qualifiés de guerre, mais tous s'illustrent par des morts et des blessés. La paix quant à elle désigne le moment où les acteurs engagés dans une guerre décident de déposer les armes et de mettre en place un nouvel ordre, correspondant aux évolutions des forces liées au conflit qui vient de se dérouler. "Guerre et paix" sont au coeur des enjeux géopolitiques mondiaux comme branche de la géographie : "la géographie, ça sert d'abord à faire la guerre" selon Yves Lacoste, père de l'école géopolitique française. Quelles évolutions ont connu les formes de la guerre depuis le XVIIè siècle ?

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AXE 1 - LA DIMENSION POLITIQUE DE

LA GUERRE : DES CONFLITS

INTERETATIQUES AUX ENJEUX

TRANSNATIONAUX

Introduction

"La guerre n'est rien d'autre qu'un duel à une plus vaste échelle. La guerre n'est que la simple continuation de la politiquepar d'autres moyens" affirmeCarl von Clausewitz, théoricien de la guerre du XIXè siècle.Une guerre est un conflit armé entre deux ou plusieurs acteurs, Etats, alliances d'Etats et/ou organisations. On distingue lesguerres opposant deux ou plusieurs Etats entre eux à celles se déroulant au sein d'un même Etat. Une Une guerre au seind'un Etat peut cependant entraîner l'intervention d'autres Etats. Dans la notion de "guerre", il a une idée de conflictualitéparticulièrement violente, massive, avec des conséquences à long terme sur un pays ou même sur l'ordre international.Tousles conflits ne sont pas qualifiés de guerre, mais tous s'illustrent par des morts et des blessés.La paix quant à elle désigne le moment où les acteurs engagés dans une guerre décident de déposer les armes et de mettreen place un nouvel ordre, correspondant aux évolutions des forces liées au conflit qui vient de se dérouler."Guerre et paix" sont au coeur des enjeux géopolitiques mondiaux comme branche de la géographie : "la géographie, ça sertd'abord à faire la guerre" selon Yves Lacoste, père de l'école géopolitique française.Quelles évolutions ont connu les formes de la guerre depuis le XVIIè siècle ?

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Sept 2020 Thème 2 | AXE 1 

Les nouvelles conditions de la guerre au XVIIIe siècle.

En 1756 éclate la guerre dite de Sept Ans, qui peut être qualifiée de premier grand conflit mondial : les combats ont lieu enAmérique du Nord, en Europe et même en Inde. Elle oppose deux grands ensembles de puissances, d’un côté la France,l’Autriche et leurs alliés, et de l’autre la Grande-Bretagne, la Prusse et leurs alliés. Si cette guerre inspire Clausewitz dans sontraité, c’est qu’elle annonce les conflits mondiaux contemporains.

Commençons notre étude par une réflexion sur la pensée de Carl von Clausewitz et sa vision de la guerre ...

Etude de documents : extraits de « De la guerre » de Carl Von Clausewitz 1780-1831 Doc. n°1 – extrait de « De la guerre », livre I, chapitre I.La guerre n'est rien d'autre qu'un duel à plus vaste échelle. Si nous voulons saisir en une seule conception les innombrablesduels particuliers dont elle se compose, nous ferions bien de penser à deux lutteurs. Chacun essaie, au moyen de sa forcephysique, de soumettre l'autre à sa volonté. Son dessein immédiat est d'abattre l'adversaire, afin de le rendre incapable de touterésistance. La guerre est donc un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté. [...] Chez lessauvages, les intentions inspirées par la sensibilité l'emportent ; chez les peuples civilisés ce sont celles que dicte l‘intelligence.Cependant cette différence ne tient pas à la nature intrinsèque de la sauvagerie et de la civilisation, mais aux circonstancesconcomitantes, aux institutions, etc. [...] En un mot, même les nations les plus civilisées peuvent être emportées par une haineféroce. On voit par-là combien nous serions loin de la vérité si nous ramenions la guerre entre peuples civilisés à un actepurement rationnel des gouvernements, qui nous paraîtrait s'affranchir de plus en plus de toute passion [...]. L'invention de Iapoudre et les progrès incessants dans le développement des armes à feu démontrent par eux-mêmes qu'en fait la tendance àdétruire l’ennemi, inhérente au concept de la guerre, n'a nullement été entravée ou refoulée par les progrès de la civilisation. Doc. n°2 – extrait de « De la guerre », livre I, chapitre I.La guerre d'une communauté - de nations entières et notamment de nations civilisées - surgit toujours d'une situation politiqueet ne résulte que d'un motif politique. [...] Donc, si l'on songe que la guerre résulte d'un dessein politique, il est naturel que cemotif initial dont elle est issue demeure la considération première et suprême qui dictera sa conduite. [...] Aussi la politiquepénètrera-t-elle l'acte de guerre entier en exerçant une influence constante sur lui, dans Ia mesure ou le permet Ia nature desforces explosives qui s'y exercent. La guerre est une simple continuation de la politique par d'autres moyens. Nous voyonsdonc que la guerre n'est pas seulement un acte politique, mais un véritable instrument politique, une poursuite des relationspolitiques, une réalisation de celles-ci par d'autres moyens. Doc. n°3 – extrait de « De la guerre », livre VIII, chapitre 3.La guerre devint ainsi là la fin du XVIIe siècle, dans son essence véritable, un jeu où le temps et le hasard battaient les cartes ;mais pour sa signification, ce n'était qu'une diplomatie un peu plus tendue, une façon un peu plus exigeante de négocier, où lesbatailles et les sièges servaient de notes diplomatiques. Le plus ambitieux se proposait tout juste d'obtenir quelque avantagemodéré pour en user au cours des négociations de paix. [...] Les choses en étaient là quand la Révolution française éclata. [...] Laguerre était soudain redevenue l'affaire du peuple et d'un peuple de 30 millions d'habitants qui se considéraient tous commecitoyens de l'État. La participation du peuple à la guerre, à la place d'un cabinet ou d'une armée, faisait entrer une nationentière dans le jeu avec son poids naturel. Dès lors, les moyens disponibles – les efforts qui pouvaient les mettre en œuvre -n'avaient plus de limites définies ; l'énergie avec laquelle Ia guerre elle-même pouvait être conduite n'avait plus de contrepoids,et par conséquent le danger pour l'adversaire était parvenu à un extrême. -

Asynchrone

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Sept 2020 Thème 2 | AXE 1

Doc. n°4 – extrait de « De la guerre » - plusieurs extraits portant sur la « petite guerre » »Opérations menées par de petits détachements, jusqu’à 300 ou 400 hommes au plus.Il est encore plus indispensable d’attaquer par surprise l’ennemi que l’on veut assaillir, quand on est si faible, que l’on peutespérer le succès uniquement par le moyen de la confusion que l’on saura semer chez l’ennemi. Remarques sur l’efficacitémorale des attaques surprises : les troupes de l’ennemi sont fatiguées ; l’effroi se répand facilement en leur sein.Dans les cas où l’on a une prise d’armes et une défense nationale, comme l’Espagne en met une en place actuellement, oucomme le Tyrol en a utilisé une, ou dans le cas d’une guerre civile comme la Vendée, presque tous les combats sont desattaques de petits postes, ou au moins, ces attaques arrivent le plus souvent. Les armées populaires ne peuvent presque rienentreprendre d’autre, ces attaques leur donnent la plus grande sûreté. Les innombrables postes que peut occuper dans un telcas celui qui veut maintenir le pays ennemi dans un soulèvement concerté, ces postes donnent des occasions suffisantes”.

Questions :1) Avant Clausewitz: qui fait la guerre ? Comment ? 2) Quelle nouveauté apporte Clausewitz dans la définition de la guerre ? A votre avis, son modèle est-il toujours valide aux XXe-XXIe siècles ? A quel type de guerre fait référence les "petites guerres" ?

Trace écrite

« Guerre absolue » et « guerre réelle »Du concept à la prise en compte du contexteDans De la guerre,Carl von Clausewitz fait une différence bien nette entre la guerre absolue et la guerre réelle. La « guerreabsolue » est le pur concept de guerre, c’est l’idée que l’objectif de la guerre est l’anéantissement del’adversaire, avec un usage illimité de la force. Cependant, la guerre n’est pas un concept théorique, elles’applique à un contexte politique particulier, c’est ce qu’il appelle la « guerre réelle ». Le rôle dustratège, celui qui mène la guerre, est d’une part de mesurer quel est l’objectif politique de la guerre encours, et d’autre part de prendre en compte le contexte, afin de mener à bien l’objectif politique, sansforcément mener à l’anéantissement de l’adversaire, qui n’est pas nécessaire ni même souhaitable. Ildonne comme exemple la capacité de la Prusse à défendre ses intérêts dans la guerre de Sept Ans alorsqu’elle est en difficulté dans les campagnes militaires.

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Sept 2020 Thème 2 | AXE 1 

Quelques éléments de contextualisation ...

Au XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, l'Europe connait une véritable "révolution militaire". Celle-ci s'appuie sur l'utilisationcroissante puis générale des armes à feu : le mousquet du XVIIe et surtout l'artillerie de campagne, cad le canon transportableafin de l'utiliser lors des manoeuvres qui opposent deux corps d'armée. Le canon n'est plus seulement une arme de siège maissert à rompre les formations ennemies.Cependant, les guerres de l'époque moderne sont encore limitées, en ce sens qu'elles demeurent des guerres entre souverains,qui cherchent à agrandir leur territoire ou encore à défendre des prétentions dynastiques, à l'exemple de la guerre deSuccession d'Espagne de 1701 à 1704 ou la guerre de succession d'Autriche de 1741 à 1748. On les qualifie de "limitées" dans lesens où le but de la guerre n'est pas l'annexion totale du royaume adverse et que la guerre se termine par une négociation quicertes conduit à la renonciation ou l'abandon de certains territoires, mais laisse globalement la capacité militaire et économiquedu vaincu intacte.De même, malgré le cortège de malheurs qui accompagne le déplacement des armées, les batailles s'effectuent sur des espaceslimités et les opérations se limitent à des manoeuvres d'occupation du terrain ou au siège des places fortes à conquérir.Dirigées par les aristocraties européennes, ces guerres, qui n'hésitent pas à massacrer les infanteries, portent encore uncertain nombre de valeurs "chevaleresques" ...

De la guerre de 7 ans aux guerres napoléoniennes, la

guerre : "continuation de la politique par d'autres moyens"

(Clausewitz)

Jalon 1

La guerre de Sept Ans• Une volonté des États de protéger leurs territoires et leurs intérêts. L’extension des premiers empires coloniaux en Amériquedu Nord, en Afrique et en Inde, crée des tensions entre les colonisateurs. Mais c’est en Europe que la guerre éclate entre laPrusse alliée à la Grande-Bretagne et l’Autriche alliée à la France. En mer et dans les colonies, la Grande-Bretagne et la Frances’affrontent.• Des armées de professionnels. La noblesse forme la hiérarchie de l’armée. C’est au combat que l’on peut se voir proposerd’accéder à la petite noblesse. Mais le nombre de soldats est très inégal d’un théâtre militaire à l’autre, et beaucoup sont desmercenaires. La protection ou l’extension d’un empire dépend alors de la capacité financière des États à renouveler leurssoldats de métier.• Les conséquences de la guerre. 700 000 soldats sont tués, et probablement autant de civils. En 1763, la France renonce àson premier empire colonial, notamment au Québec (Canada). La Grande- Bretagne, maître des mers, devient la premièrepuissance mondiale.

Repères

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Comprendre le sens général des documents

1. Expliquez en quoi la guerre de Sept Ans puise ses origines dans un conflit de puissances entre

monarchies européennes. (doc. 1)2. Montrez que la guerre de Sept Ans est nouvelle

par son ampleur mondiale et ses réseaux d’alliances complexes. (doc. 1 à 3)

3. Pourquoi selon Clausewitz la guerre de Sept Ans est-elle une guerre éminemment politique ? (doc. 3)

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Trace écrite: Les grandes puissances européennes de l'époque moderne sont les royaumes de France et d'Angleterre,l'Empire des Habsbourg qui se divise entre les royaumes d'Espagne et l'empire d'Autriche-Hongrie au XVIIIesiècle. Citons aussi la Russie, la Suède et la Prusse. Ces Etats se sont d'abord affrontés lors de la Guerre deTrente Ans : cette guerre fut particulièrement violente surtout dans les pays germaniques. L'aspect nouveaude ce conflit est son impact sur les civils. Au XVIIe siècle, la haine n'est pas raciale mais religieuse. Lespuissances européennes épuisées par ce long conflit signent le traité de Westphalie : il s'agit d'uneconférence visant à instaurer un ordre européen, reposant sur un équilibre des puissances.Après ce traité, la manière de faire la guerre se transforme. Désormais, des règles distinguent clairement lejus ad bellum ("droit à faire la guerre") et le jus in bellum ("le droit dans la guerre"). Le jus ad bellum désigneles motifs de faire la guerre, autrement dit les lois internationales qui encadrent en principe les motifs defaire la guerre. Une guerre sera jugée légitime ou pas selon qu'elle a été lancée pour une raison justifiée auregard du droit international ou non.Le jus in bello, désigne les règles de comportement censées s'appliquer aux armées et à leurcommandement durant un conflit, notamment la protection qui doit être accordée aux prisonniers, auxblessés, aux civils, ...Les choses vont changer avec les guerres de la Révolution Française et napoléoniennes. La France, face àla coalition des forces anti-révolutionnaires en Europe, décrète la mobilisation générale, cad qu'elle faitappel aux hommes citoyens en âge de combattre. Autrement dit, à une époque où seule une petite partie dela population était amenée à combattre succède un temps où ce sont les nations entières qui s'affrontent.Certains historiens vont jusqu'à affirmer que les guerres napoléoniennes sont des guerres "totales" : dansce type de guerre, les bélligérants mettent toutes leurs forces au service de l'effort militaire, ils réoriententla politique, l'économie et mobilisent toute la société en direction de l'effort de guerre : l'objectif est lavictoire finale coute que coute.

Le modèle de Clausewitz à l'épreuve des guerres du XXe-XXIe siècles.

Regardez la vidéo suivante : exercice de prise de notes. https://youtu.be/Eu12-7wwjKM

Jalon2

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Les guerres irrégulières, continuation de la guerre par d’autres moyens ?L’essor des guerres irrégulières• Au XXe siècle, les conflits entre armées se doublent de conflits de guérillas.Clausewitz évoque déjà la « petiteguerre » dans De la Guerre (1832), insistant sur la nécessité pour le plus faible de harceler les troupes étatiquespour les faire plier malgré la dissymétrie des forces (Vietcongs pendant la guerre du Vietnam). La guerre deSécession américaine (1861-1865) et les deux guerres mondiales du XXe siècle voient se diffuser ce type deconflits (maquisards, partisans…).• Aujourd’hui, la faiblesse des États explique la multiplication des guerresirrégulières. Elles prolifèrent dans des États dépourvus de contrat social où les populations subissent l’absenced’État au quotidien: l’armée légale est défaillante, l’État corrompu et ses institutions incapables d’assurer ledéveloppement. Le terrorisme se déploie avec facilité dans des zones comme le Sahel, le Yémen, la frontièreafghano-pakistanaise. Des groupes asymétriques comme Al-Qaïda y prospèrent et déploient leur stratégie parla violence à l’échelle transnationale. Vocabulaire :Groupe asymétrique: groupe armé inférieur numériquement à l’État auquel il s’attaque, illégal au regard du droitnational.Guérilla: guerre d’actions ponctuelles, menées par un petit groupe de combattants très mobiles contre unearmée en mouvement ou sur un territoire stratégique.Guerre irrégulière: guerre caractérisée par la mobilité et la guérilla. Ses combattants se mêlent à la populationcivile et recourent au raid et à l’embuscade.Guerre révolutionnaire: guerre mobilisant toutes les formes de lutte (terrorisme, guérilla, guerre classique,guerre psychologique) pour aboutir au renversement de la classe sociale dominante.Terrorisme: usage de la violence (assassinats, attentats…) dans un but politique.

Comment des acteurs transnationaux (Al-Qaïda, Daech)

utilisent-ils la guérilla et le terrorisme ?

ETUDECAS

de

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Depuis le XIXe siècle les guerres sont devenues de plus en plus meurtrières de par les progrès industriels qui perfectionnent lesarmements en les rendant plus efficaces et destructeurs (artillerie, aviation, armement blindé). Le caractère terriblement meurtrierdes guerres mondiales est d'abord imputé à ces nouvelles technologies militaires : c'est ce qui explique que des conventionsinternationales, à plusieurs reprises sont signées pour les définir les armements "utilisables" et ceux interdits en raison de leurseffets à la fois immenses et incontrôlables (armes chimiques et certains types de bombes).Après la Seconde Guerre mondiale, la guerre évolue vers des formes nouvelles : guérillas, attentats se multiplient, tandis que lesguerres régulières se raréfient. Le terrorisme islamiste naît dans les années 1980-1990. Mis en œuvre par des groupes et desorganisations comme Al-Qaïda, l'État islamique, les Talibans et Boko Haram, il vise, au nom d'une théorie politique, l'islamisme, àdéstabiliser les États d'Occident, mais aussi d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie identifiés comme ennemis.Les actions menées par ces organisations relèvent des guerres irrégulières. Elles n'opèrent pas de distinction entre lespopulations civiles et militaires, tant dans le recrutement des combattants que dans les cibles choisies. Elles ne sont pas menéespar des États et des armées régulières. Elles empruntent à la guerre révolutionnaire des techniques de combats (actes terroristes),une forme de mobilisation idéologique des soldats et la volonté de déstabiliser des États contestés.Les États victimes, et notamment l'Occident, usent d'une rhétorique guerrière pour mobiliser leur population face au terrorismeislamiste. Ils affirment « être en guerre » et « faire la guerre au terrorisme ». Certaines interventions relèvent de la guerre classique: interventions d'armées régulières et constitution de coalitions autour d'un objectif militaire précis. Toutefois, l'absence dedéclaration de guerre, le recours fréquent à des drones et à des unités spéciales, ainsi que le traitement des prisonniers terroristesdifférent de celui des prisonniers de guerre montrent que la qualification de guerre est discutable.

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