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De Stem van de Arbeiders is ook in het Nederlands verkrijgbaar

Périodique du groupe Lutte Ouvrière - Arbeidersstrijd (communiste trotskiste)

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

La Voix des TravailleursDe Stem van de Arbeiders

Dans ce numéro:

Crise politique : les travailleurs n’ont rien à attendre

des gouvernements et des partis bourgeois

Santé : économies scandaleuses

Maroc : la mobilisation continue

Durobor : suppressions d’emplois et cadeaux aux patrons

n° 73p.a.f. 0,60 € - juillet 2017

Le vrai scandale

c'est le capitalisme

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2 - La Voix des Travail leurs/De Stem van de Arbeiders - n°73 - jui l let 201 7

Qui sommes-nous  ?

Leur société

Le capitalisme montre tous les jours qu’il n’est pas seulement unsystème injuste et violent, mais qu’il est une sérieuse menace pourl’humanité : il cause les crises, les guerres, l'épuisement des matièrespremières et des milieux naturels. Ces grands problèmes ne peuventêtre résolus sans mettre fin à l'anarchie de la société capitaliste actuelle,qui est divisée en classes sociales et repose sur la concurrenceéconomique et l'égoïsme individuel.

Lutte Ouvrière organise des hommes et des femmes qui sontconvaincus que le communisme est le seul avenir pour l'humanité.

Nous sommes convaincus que les travailleurs peuvent remplacer lecapitalisme par une société libre, fraternelle et humaine, car ils constituentla majorité de la population et font fonctionner toute la société. Et ilsn'ont aucun intérêt personnel au maintien de l'actuelle société.

Nous sommes convaincus que les travailleurs ont les moyens deremplacer l’État de la bourgeoisie et de soumettre les grandes entrepriseset les banques ainsi que tout le fonctionnement de l’économie et de lapolitique à leur contrôle collectif et démocratique. C’est la condition pourque la majorité de la population puisse effectivement exercer le pouvoiret organiser la société dans l’intérêt de tous.

De plus, nous défendons l’idée que les travailleurs n’ont pas de patrieet qu’un peuple qui en opprime un autre ne peut être libre. Nous nousrevendiquons du manifeste communiste de Karl Marx et Friedrich Engelsqui finit par l’appel : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

Lutte Ouvrière – Arbeidersstrijd fait partie de l’Union communisteinternationaliste (trotskiste) dont la section la plus connue est LutteOuvrière en France, le parti d’Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud.

Nous nous revendiquons de Trotski, le révolutionnaire russe etcompagnon de Lénine, qui a été assassiné pour n’avoir jamais plié etavoir défendu jusqu’au bout les idées communistes contre le stalinisme.

Pour nous contacter:

Ecrire à BP 62 51 00 Jambes, sans autre

mention

à [email protected],

ou par téléphone au 0479-44.81 .52.

éditeur responsable: P. Lambert, même adresse

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Vous pouvez vous abonner à La Voix desTravail leurs :Par virement au numéro de compteIBAN : BE1 6 0004 2035 6974 ; BIC : BPOT BEB1

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Ou par envoi de vos coordonnées et du prix de

l’abonnement à la boîte postale BP 62 51 00

Jambes.

Site internet :

http: //www.lutte-ouvriere.be

Alors que des universitaires complaisants pondent des études sur« la surabondance de l’offre » en matière de centres de radio-théra-pie contre le cancer, allant jusqu’à désigner là où il faudrait en sup-primer, la situation sur le terrain est bien loin des chiffres abstraitsdes chercheurs en chambre. Au Hainaut par exemple, cité commeexemple de « surabondance », les centres sont débordés. On vient deTournai pour se faire traiter à Baudour (une heure de route).Hélas, durant le mois de mai, le centre Epicura de Baudour est

passé à de nombreuses reprises de 2 machines… à zéro : celle réser-vée aux hommes était définitivement hors d'usage, et les travauxpour la remplacer ne seront terminés qu’en décembre. Les patientsdes deux sexes se succèdent donc sur la même machine, dans uneintimité toute relative, de 8 heures du matin… à 8 heures du soir.C’est exactement le traitement qu’il fallait à la deuxième machinepour connaître des pannes à répétition.Envoyer les patients à La Louvière ou Charleroi ? Cela impli-

querait de recommencer tous les protocoles de préparation pourchaque patient, mais, de toute façon « les listes d’attente sont déjàpleines ».On ne peut souhaiter à personne, excepté peut-être à Maggie De

Block ou Charles Michel, de devoir se faire soigner là où il y a « of-ficiellement » pénurie.

Les malades qui nousgouvernent

Le remède,c'est la lutte collective

Pour aller un pas plus loin dans les éco-nomies sur la Santé, la ministre De Blockveut imposer aux établissements hospitaliersde se regrouper en réseaux. Les travailleursdu secteur craignent de nombreuses pertesd’emplois, mais aussi de se voir imposerune mobilité importante entre établisse-ments d’un même réseau. Cette réformepourrait aussi être l’occasion pour les direc-tions, mises sous pression budgétaire, d’ im-poser l’externalisation de nombreuxservices et la sortie de ces salariés de laCommission paritaire des hôpitaux.Les dizaines de milliers de travailleurs

du secteur ont intérêt à montrer qu’ils nesont pas prêts à se laisser faire !

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La Voix des Travail leurs/De Stem van de Arbeiders - n°73 - jui l let 201 7 - 3

Editorial des bulletins d'entreprise du 22 mai 2017

Ces politiciens pris la main dans le sac, les unsaprès les autres, c’est révoltant, surtout que les mêmesnous demandaient de nous contenter de ce que nousavons, salaires trop faibles, pensions minables, in-demnités de chômage insuffisantes pour vivre.

Mais avec l’annonce de Lutgen de la rupture duCDH avec le PS en Wallonie et à Bruxelles, nous av-ons droit maintenant au 2ème acte, avec un CDH plusblanc que blanc… prêt à s’allier avec un MR empêtrédans l’affaire du Kazakhgate, mêlant détournementsde fonds et contournements de justice ! En prime lesinsultes envers les collègues d’autres partis, et les né-gociations en coulisse pour les postes devenus va-cants… Un feuilleton sur la vie ordinaire despoliticiens au service de la bourgeoisie qui ne peutque révulser ceux qui gagnent leur vie en travaillant.

Mais derrière les bavardages sur l’éthique en poli-tique et le décumul des mandats, il s’agit surtout depermettre à une nouvelle majorité aux gouvernementswallon, bruxellois et de la Communauté française, pa-ralysés par les affaires du PS, de poursuivre les at-taques contre la population, voire de les accélérer.

Les travailleurs de la fonction publique, pas dupes,ont bien compris le message de Lutgen quand il di-sait: « cela passera notamment par une réductiondrastique des outils et organismes publics. » Peut-êtreréduiront-ils réellement le nombre de mandats très bi-en rémunérés que les responsables politiques se part-agent entre copains, mais c’est surtout la réductiondes postes des salariés de la fonction publique qui ac-complissent un travail utile, et l’amputation de leurspensions, qui sera au programme.

Et les travailleurs de la fonction publique ne serontpas les seuls concernés : qu’en sera-t-il des allocati-ons familiales ? Qu’en sera-t-il de l’assurance d’auto-nomie obligatoire au nom de laquelle legouvernement wallon veut faire payer 50 euros (pourcommencer) à toute personne résidant en Wallonie,sans qu’il y ait le début d’une infrastructure qui pour-rait garantir une prise en charge à toute personne enperte d’autonomie qui en aurait besoin ?

Et bien sûr, pas plus les anciens que les éventuelsfuturs gouvernements ne s’opposeront aux entreprises

qui licencient, aux baisses des salaires et à la précaritéque les travailleurs subissent dans tous les secteurs. Ilsaccompagneront les mesures prises par le Fédéral.

Non, pour les travailleurs, il n’y a rien de bon dansla politique de Lutgen.

Le PS écarté des gouvernements ne manquera pasde dénoncer toute les mesures antisociales de la futurecoalition, et de marteler que le PS est la moins mau-vaise solution pour les travailleurs.

Pourtant, dans un passé encore récent, il n’a pasfallu écarter le PS pour privatiser nombre de servicespublics, pour organiser la chasse aux chômeurs, pourgeler les salaires, distribuer des milliards au patronatavec les Plans Marshall successifs et sauver les ban-ques à coup de milliards…

Avec ou sans le PS, ce sera la continuation de lapolitique menée depuis 30 ans : l’austérité pour lestravailleurs et les profits pour les actionnaires… tantque les travailleurs se laisseront faire.

Dans cette société, une minorité de riches possèdeles entreprises et les banques. Elle s’enrichit par l’ex-ploitation du travail des ouvriers, employés, techni-ciens et ingénieurs qui produisent les richesses dansles entreprises et tous ceux qui contribuent à fairefonctionner toute la société.

Dans cette société, c’est le rôle des gouvernementsd’assurer que la classe bourgeoise continue à s’enri-chir. Et en temps de crise, la seule voie possible des’enrichir c’est d’aggraver l’exploitation des travail-leurs. L’enrichissement des uns ne peut se faire qu’enappauvrissant les classes populaires.

Les travailleurs ne sont pas dupes, et ils retrouve-ront le chemin vers le seul moyen qu’ils ont pour fairevaloir leurs intérêts dans la lutte de classe menée parle patronat et ses gouvernements: leurs luttes collecti-ves et les grèves. Ce sont justement les spectaclesauxquels on assiste actuellement qui nous font la dé-monstration de ce que vaut leur démocratie. Oui, ilfaut changer le système. Et c’est en luttant contrel’exploitation qu’on commence à le changer, car c’estl’exploitation qui est le nœud du système.

Les travailleurs n’ont rien à attendredes gouvernements et des partis bourgeois

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4 - La Voix des Travail leurs/De Stem van de Arbeiders - n°73 - jui l let 201 7

Dans les entreprises

Audi Forest

Une minorité ? Mais une mino-rité qui a raison !

29% des travailleurs, 38%, si on ne compteque les ouvriers en CDI, ont voté contre le faitde travailler 8,5 heures, une semaine sur deux.Ce n’est pas un mauvais résultat, compte tenude la pression exercée par la direction et nom-bre de délégués pour voter oui.Il y a donc une forte minorité qui ne veut

pas céder au chantage et qui a parfaitementcompris que chaque concession qu’on fait aupatronat en entraîne d’autres.Il ne s’agit donc pas de se soumettre à la «

majorité », mais de s’organiser pour se donnerles moyens d’entraîner les hésitants à refuserl’esclavage auquel la direction veut nous con-damner!Et si une grève devenait nécessaire, une

minorité à tout à fait le droit moral de fairegrève surtout quand c’est pour défendre les in-térêts de tous les travailleurs.

La majorité qui vote et laminorité qui décide

On nous présente le référendum comme unacte de démocratie. C’est quand même bien,nous disent les organisateurs du référendum,qu’on demande leur avis aux travailleurs.L’allongement de la journée de travail, il

n’y a que la direction qui la veut. Et référen-dum ou pas, la direction est ultra-minoritaire.Aucun travailleur qui a voté oui, ne l’a faitparce qu’il s’éclate tellement à l’usine qu’il enredemande. Et la direction le sait, car elle aquand-même pris la peine d’envoyer une lettreà chaque travailleur, rappelant qu’un deuxièmemodèle (et donc notre emploi) était en jeu.Leur démocratie, c’est de la poudre aux

yeux qui cache mal la dictature patronale.

Au bout du boutQuant aux travailleurs de la sous-traitance,

la direction n’a même pas fait semblant : les8,5 heures leur tombent dessus, sans qu’ilsaient quelque chose à dire.Sauf, si on se met ensemble pour refaire ce

qu’on a fait, il y a 5 semaines : refuser detravailler dans ces conditions. Car si nousn’avons pas encore 9 heures sur le dos, c’estbien grâce à la grève !

Durobor : chantage à l’emploimade in Sogepa

Avant d’arriver devant le tribunal de Commerce de Mons, lejeudi 29 juin, pour présenter le projet de reprise de Durobor, lerepreneur, Herman Green avait pris soin d’imposer sesconditions aux travailleurs, avec la complicité de la Sogepa etdes permanents syndicaux. Sur 233 travailleurs, 89 perdent leusemploi. Les 144 autres sont aussi licenciés et réembauchésensuite par la nouvelle entreprise, Durobor Glassware, avec denouveaux contrats qui lient l’obtention de primes à une hausse dela productivité.Une semaine auparavant pourtant, les travailleurs de Durobor

avaient rejeté à 72% le plan du repreneur. Après avoir perdu 19%de leur salaire, 8 jours de congés annuels et 200 emplois sur 400lors de la précédente reprise de l’entreprise par le consortiumDécover - H2 en 2011 , les travailleurs estimaient avoir « assezdonné » et n’accordaient aucune confiance aux représentants dela Sogepa.Mais la Sogepa et Herman Green avaient mûrement préparé

leur coup. En effet, le lendemain du vote de rejet, le vendredi 23juin, 1 44 travailleurs trouvaient en rentrant chez eux un courrierrecommandé leur proposant un contrat dans la nouvelleentreprise. Ce chiffre de 144 nouveaux contrats ne doit rien auhasard ni à un quelconque « plan industriel »; Il était seulementdestiné à diviser les travailleurs et à obtenir une majorité dans unnouveau vote, organisé le lundi 26 juin. « Pour ou contre lareprise », les enjeux du vote furent présentés aux travailleurs parle président de la Sogepa, Renaud Witmeur, le repreneur HermanGreen et les permanents syndicaux. Avec un chantage à la failliteet le licenciement sans indemnités de tous les travailleurs en casde refus.Que vont devenir les 89 travailleurs mis au chômage alors que

l’ancienne direction n’a plus payé leurs cotisations ONSS depuis2013 ? Personne n’a permis aux travailleurs de poser la question.Et il est probable qu’ils n’avaient pas de réponse… qu’il faudrapourtant obtenir en faisant collectivement pression sur la Sogepaet l’Onem, pour que ceux qui vont perdre leur emploi ne perdentpas leurs droits.

Extraits du bulletin Audi du 13 juin :

I lvA (Alost) : les travailleurs se défendent

Des horaires non respectés, une charge de travail intenable,l’ impossibilité de récupérer ses heures ou de prendre ses congés :les travailleurs d’ILvA, l’ intercommunale des déchets d’Alost, onttrouvé que ça commençait à bien faire et que la poubelle étaitpleine, comme ils disaient.Après des mois de ten-

sions et plusieurs jours degrève, ils ont obtenu deleur direction la promessed’embauche de 10 person-nes supplémentaires.

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La Voix des Travail leurs/De Stem van de Arbeiders - n°73 - jui l let 201 7 - 5

Depuis plus de 10 ans, la Soge-pa, le fonds d’investissement dugouvernement wallon pour lesentreprises en difficulté, est le seulactionnaire réel de Durobor. Biensûr, les responsables politiques,comme le ministre PS wallon del’économie Jean-Claude Marcourt,avec la complaisance despermanents syndicaux de la FGTBet de la CSC, ont tenté de camouflercette réalité à l’aide de pseudo pa-trons : Michel Durand, un proche duministre Jean Claude Marcourt,entre 2005 et 2011 , puis StéphaneJouret et Guy Kuipers de 2011 à2017.En 2011 , sous le nom du groupe

Décover, Jouret et Kuipers, avaientété présentés par la Sogepa et les

permanents syndicaux, comme « unrepreneur crédible » disposant «d’un véritable plan industriel » et «qui allait investir dans l’entreprise». Mais, alors que le ministre Mar-court avait en public fixé commerègle à la Sogepa « d’investir un eu-ro dans Durobor pour chaque euroinvesti par Décover », le fonds pu-blic fut en réalité le seul à investirles 1 5 millions € nécessaires à laconstruction d’un nouveau four.Plus administrateurs-gérants

qu’actionnaires, Jouret et Kuipers,s’efforcèrent de prolonger leurspostes, sans doute suffisamment lu-cratifs, le plus longtemps possible,en gérant la trésorerie de l’entre-prise selon leurs seuls intérêts. Lescotisations ONSS des travailleurs

n’ont plus été payées depuis 2013,et les autres factures, gaz, électrici-té, agences d’ intérim, étaient lais-sées en souffrance jusqu’aurèglement par la Sogepa. Entre-temps, des comptes bancaires crééspar Jouret et Kuipers à partir de Du-robor, comme Durobor Real Estate,se voyaient crédités de plusieursmillions d’euros.Aujourd’hui, alors que 89 tra-

vailleurs se retrouvent sans emploi,la Sogepa promet déjà au nouveaupatron 12,3 millions € d’aides et decrédits, la mise à disposition gra-tuite d’un nouveau terrain et denouveaux locaux et l’exemption dela taxe foncière pour 5 ans.Que risque donc le repreneur,

Herman Green ? En cas d’échec, ilsait qu’ il pourra laisser les dettes àla Sogepa, c’est-à-dire au contri-buable. Par contre, en cas de succès,il se partagera les bénéfices avec lesbanques qui auront accordés descrédits. D’ici là, Green pourra s’es-sayer à toutes les combinaisons detravail précaire, des missions d’ in-térims aux entreprises de travailadapté, comme l’ont fait ses pré-décesseurs.Il faudra qu’un jour, une révolte

ouvrière balaye ces vautours, lesgouvernements qui les entretiennentet les dirigeants syndicaux qui lesprotègent.

Nouveau Durobor : « Au suivant »

Dans les entreprises

Leur société

Le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput,s'est réjoui du fait que l'enquête sur le raid aérien du 17mars sur Mossoul qui a fait 1 05 victimes civilesdisculpe les aviateurs belges de toute « bavure ».La « bavure » est reconnue, mais est attribuée à des

explosifs de l'Etat islamique stockés dans le bâtimentvisé, et non à la bombe elle-même, qui d’après l’arméeaméricaine - qui a fait l’enquête - n’était pas trèspuissante mais a provoqué une "explosion secondaire"qui a fait s'effondrer tout le bâtiment.C'est de l'angélisme de croire qu’on peut participer à

une guerre pour les intérêts des pays impérialistes sanstuer personne et surtout des innocents. Retrait del’armée belge du Moyen-Orient !

Retrait de l’armée belge du Moyen-Orient !

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6 - La Voix des Travail leurs/De Stem van de Arbeiders - n°73 - jui l let 201 7

Le gouvernement est en passe de déci-der d’une nouvelle loi qui permette à lapolice de venir chercher des personnessans papiers jusqu’à leur domicile. Jus-qu’à présent, elles pouvaient «seulement»être arrêtées dans l’espace public.Les ministres soulignent qu’il faut tou-

jours un mandat de perquisition d’un juged’instruction. Le but déclaré du secrétaired’Etat à l’asile, Theo Francken (N-VA),est cependant d’augmenter considérable-ment le nombre des expulsions.Organiser des rafles dans les stations

de métro, forcer les CPAS à jouer les in-dics, et maintenant arrêter les gens chezeux qui n’ont pourtant pas commis d’au-tre crime que de vouloir vivre… alors quedans leur pays on meurt sous les bombesou de misère.C’est abject. Et le passé pas si lointain enEurope nous rappelle où cela mène quandon déporte les plus faibles !

Leur société

Turteltaks 0:1

La « Turteltaks » a reçu un sérieux revers. Cette taxe a été introdui-te en 2016 en Flandre par la ministre Turtelboom pour faire payer auxménages les « certificats verts », c’est-à-dire les subventions qu’ontobtenues les exploitants de sources d’énergies renouvelables.Un milliardaire comme Fernand Huts qui a fait construire sur ses

terrains d’usine l’équivalent de 160 terrains de foot de panneaux solai-res, obtient par exemple 1 3 millions d’euros de subsides par an.La Cour constitutionnelle, saisie par Test Achats et le PTB, a déci-

dé que la « Turteltaks » était illégale, car les Régions n’ont pas le droitde taxer un produit (l’électricité) qui est déjà taxé au niveau fédéral (etpas trop peu, avec 21% de TVA ! ).Mais la Cour n’a pas déclaré illégal le principe de vider les poches

de la population pour financer les cadeaux distribués aux riches. Leministre de l’Energie actuel, Bart Tommelein, réfléchit donc déjà à unautre moyen pour ce faire.Voilà une première manche de gagnée, mais la lutte ne fait que

commencer. Pour la gagner, il faudra l’énergie rouge des luttes collec-tives.

Inhumain

Jean-Claude Daoust, ex-prési-dent de la FEB et président duconseil d’administration de la so-ciété Daoust Interim, a déclarédans la presse qu’une rémunérati-on correcte était de 5 000 eurospar mois.5 000 € mensuels pour les in-

térimaires de sa société, disponi-bles à toute heure sur leschantiers, dans les hôpitaux, lesusines et les bureaux ? Non, ilpropose 5 000 € pour les politi-ciens en cas de mandat unique.Un pourboire assez correct

pour aider les patrons et ac-tionnaires à empocher 50 000 €,500 000 €, voire 5 millions d’eu-ros par mois !

Une rémunérationcorrecte…

La secrétaire d’Etat pour la lutte contre la pauvreté, Zuhal Demir, aembrayé sur les critiques sur le fonctionnement du Samusocial. Mais àsa sauce. Elle critique, par exemple, que les lits mis à disposition enhiver aient aussi accueilli des migrants. Sous prétexte que ceux-cin’avaient pas demandé l’asile en Belgique, parce qu’ils espèrentatteindre l’Angleterre. Bref, pour Demir, un être humain sans les bonspapiers peut mourir de froid dans la rue. Pas de problème.Par ses propos, Demir ne combat pas la pauvreté, mais les pauvres !

A Bruxelles, on a vu des politiciens se remplir les poches sur le compte duSamusocial, une ASBL qui a remplacé les structures publiques de l’accueildes sans-abris depuis les années 90.A Anvers, le gouvernement de la ville a carrément offert au secteur privé

l’exploitation du centre d’accueil pour sans-abris De Vaart ainsi que d’autresinstitutions à vocation sociale. C’est la multinationale G4S (profit net en2016: 250 millions d’euros) qui avait remporté le marché (sic ! ). Face à lamobilisation des associations, le groupe G4S vient cependant de faire marchearrière et ne prendra pas la gestion.On ne sait pas si les politiciens se sont enrichis au passage. Mais ils n’ont

pas trouvé choquant de confier l’accueildes plus démunis à une entreprisecapitaliste pour qui il ne s’agitcertainement pas d’une action altruiste,mais de profits sonnants et trébuchantssur le dos des plus pauvres.Une politique « propre » ? Ça n’existerapas tant qu’on ne changera pas cettesociété pourrie par le profit !

C’est pas du propre !

La porte ouverte(de force) aux rafles

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La Voix des Travail leurs/De Stem van de Arbeiders - n°73 - jui l let 201 7 - 7

Editorial des bulletins d'entreprise du 8 mai 2017

Il y a donc encore une figure duPS qui démissionne suite à des en-richissements personnels peu«éthiques». Il est reproché à YvanMayeur, bourgmestre de Bruxel-les, d’avoir perçu des jetons deprésence pour son mandat d’admi-nistrateur de l’asbl bruxelloise Sa-musocial en charge des centresd’hébergement des sans-abri. Ahauteur de 140 euros par réunion,Mayeur et la présidente du CPASde Bruxelles, Pascale Peraïta, ontperçu 18 900 euros chacun en2016, ce qui suppose 10 réunionspar mois, 1 2 mois par an. Unnombre élevé de réunions dont ilest plus que douteux qu’elles aientvraiment eu lieu.C’est choquant et en premier

lieu pour les travailleurs du Samu-social et d’autres associations quise démènent bon an mal an pourfournir au moins le strict néces-saire aux plus démunis. Contratsprécaires et mal payés, c’est leurlot. Et ils se heurtent à l’éternelleréponse qu’on connaît dans tousles secteurs d’une certaine utilitépour la population: il n’y a pasd’argent. Et bien souvent, ce sontles bénévoles qui se mobilisent endehors de leurs heures de travailpour fournir un repas chaud dansles gares ou pour conduire lesgens dans les centres de nuit ou-verts seulement en hiver.Mais les députés qui s’excitent

sur la culture du fric des parvenusdu PS ne font que noyer le pois-son. Et rien d’étonnant à cela :tous les représentants des partisaux gouvernements sont compli-ces du vrai scandale qui est l’enri-chissement sans limite d’uneminorité d’actionnaires et de capi-talistes alors qu’à l’autre bout dela société, le nombre de sans-abris

et la pauvreté explosent.Oui, dans la capitale de

l’Europe où se réunissent leslobbys des grandes entreprisesmondiales, où on décide despolitiques de cadeaux auxentreprises et aux banques quicoûtent des milliards, qui regorgede boutiques de grand luxe, onpeut mourir de froid et de faimdans la rue. En 2016, 72personnes sont mortes dans la rue,en nette augmentation depuis 2005où en comptait 23.Plus d’un tiers de la population

de la capitale vit en-dessous duseuil de pauvreté, 20% dépendentd’aides sociales ou d’allocationsde chômage. Et combien des jeu-nes et des femmes qui ont été ex-clus du chômage suite auxmesures décidées par le gouverne-ment Di Rupo avec la participati-on de 8 grands partis, serontcontraints, dans les mois et annéesà venir, à se retrouver à la rue ? Ilsy rejoindront des familles de réfu-giés abandonnées qui surviventdans des conditions inhumainesdans des abris de fortune le longdes chemins de fer.Voilà ce qui est insupportable,

immoral, abject : les richesses etles moyens pour permettre à toutel’humanité de vivre correctementexistent. Mais les richesses pro-duites par les travailleurs du mon-de entier sont détournées par unepoignée de riches. Elles sontgaspillées dans la spéculation, lesproduits de luxe et les armes quirapportent toujours.Quant aux partis dits socialis-

tes, en abandonnant depuis long-temps la perspective duchangement révolutionnaire decette société par les travailleurseux-mêmes, ils se sont mis au ser-

vice du capitalisme. Ils sont deve-nus les bons gérants des affairesde la bourgeoisie, adoptant au pas-sage son style de vie et son aviditéà s’enrichir.Ici en Belgique, en plus de 30

ans de participation aux diversgouvernements du pays, le dévou-ement à la cause capitaliste duparti socialiste a été sans faille. Ila contribué à tous les cadeaux dis-tribués au patronat, des baisses descotisations sociales qui vident lescaisses de la Sécurité sociale, auxbaisses des impôts des sociétés,jusqu’à l’ introduction des intérêtsnotionnels qui permettent auxmultinationales d’échapper pres-que entièrement à l’ impôt. Et lesdirigeants socialistes ont co-orga-nisé toutes les politiques d’aus-térité destinées à financer cescadeaux aux plus riches.Les pourboires qu’ils se per-

mettent d’empocher pour leursbons et loyaux services sont cho-quants, mais ils ne sont pas grand-chose à côté des milliards quis’accumulent dans les coffres de lagrande bourgeoisie grâce à toutesces mesures.Alors, le problème des travail-

leurs n’est pas de réclamer des mi-nistres et dirigeants dans cettesociété qu’ils gardent les mainspropres pendant qu’ils aident laclasse capitaliste à vider nos po-ches. Ce n’est pas possible car lecapitalisme vit sur la corruption.Ce qui est nécessaire, c’est de

lutter pour que les travailleurscontrôlent où vont les richessesqu’ils produisent. C’est de se don-ner comme objectif de renverserce système inhumain qui a perdutoute légitimité depuis longtempsen étant la cause des guerres, de lamisère et de la corruption !

Le vrai scandale c’est le capitalisme !

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Ne pas jeter sur la voie publique, svp.8 - La Voix des Travail leurs/De Stem van de Arbeiders - n°73 - jui l let 201 7

Dans le monde

Maroc : les manifestants du Rifbravent l’état de siège

Dans la région du Rif,

au nord-est du Maroc, la

mobilisation ne faiblit pas

malgré la répression.

Lundi 26 juin, des mani-

festations ont eu lieu à

El-Hoceima et aux alen-

tours, alors que la ville

était placée sous un cou-

vre-feu non officiel mais

bien réel, et totalement

coupée des environs par

des barrages policiers.

Le mouvement de con-testation El Hirak, qui du-re depuis près de huit moisà El-Hoceima et dans lesvilles voisines, a connuune nouvelle phase à par-tir de la fin du mois demai, après l’arrestation denombreux militants et deses principaux dirigeants.À la dénonciation du chô-mage, qui frappe un nom-bre particulièrement élevéde jeunes, à la revendicati-on de services publics dig-nes de ce nom, dans ledomaine de la santé ou del’éducation, les manifes-tants ajoutent désormaisune nouvelle revendicati-on : la libération immédia-te de tous les détenus, quiseraient aujourd’hui prèsde 200. Ils dénoncent aus-si les mauvais traitementsque ceux-ci ont subis dansles commissariats, qui ontconduit dix-neuf d’entreeux à l’hôpital et sont at-testés par des marques decoups sur tout le corpschez les autres. Ces mau-vais traitements continu-ent en prison, avecl’éloignement des leadersà Casablanca, la limitationà dix minutes de la visite

des familles et l’ interdicti-on de parler le berbère ri-fain.Après les premières ar-

restations, la répression acontinué avec la mise enplace d’un véritable qua-drillage policier d’El-Hoceima, destiné àempêcher tout regroupe-ment. La place MohamedVI, où se sont tenues lesgrandes manifestationsprécédentes, leur étant dé-sormais interdite, ainsique les faubourgs de laville, les manifestants ontcontinué à se rassemblersur les collines à la tom-bée du jour, scandant desslogans et invectivant lespoliciers restés en bas. Àl’occasion de la fin du ra-madan, ils ont décidé debraver la police et ont ap-pelé à un rassemblementlundi 26 juin à 15 heuresau centre d’El-Hoceima.Dès l’aurore, des barra-

ges policiers étaient misen place sur les principauxaxes routiers desservant laville. Mais des manifes-tants ont réussi à passer enempruntant les sentiers demontagne et à rejoindreles milliers de manifes-tants d’El-Hoceima, alorsque d’autres choisissaient

de manifester dans les vil-les alentour. Dans tous lescas, ils ont eu pour seuleréponse les matraques, lesbombes lacrymogènes etde nouvelles arrestations.Le pouvoir a pour le

moment choisi la méthoderépressive pour arrêter lemouvement. Sa crainte estqu’il perdure et qu’il fassetache d’huile dans d’autresrégions du Maroc, ellesaussi touchées par le chô-mage, la pauvreté et l’ in-digence des servicespublics. Maniant la carotte

et le bâton, le roi Moha-med VI a fait mine de dé-couvrir la situation du Rifet a reproché à ses minis-tres le retard pris dans lamise en place d’un pro-gramme de développe-ment de la région,officiellement lancé en2015 et qui s’est enlisédans les sables depuis. Il amême privé de vacancesune partie des ministresconcernés.Les manifestants d’El

Hirak, toujours mobilisés,ne sont sans doute pas du-pes de cette hypocrisie,tout comme l’une des lea-ders, Silya Ziani, arrêtéepour, entre autres, l’usagedu slogan « Sa Majesté lepeuple ».Article extrait du journal

français «Lutte Ouvrière»

Suite à l'incendie de la tour Grenfell à Londres le14 juin dernier, une inspection des autres tours de lacapitale a été lancée. Elle révèle que plus de centd'entre elles ne répondent pas non plus aux normes desécurité – et l'enquête n'est pas terminée. Ailleurs dansle pays, le même souci d'offrir les marchés auxentreprises les moins chères a conduit au mêmerésultat : des bâtiments non sécurisés.La colère est grande, tant face à l'indifférence de la

Première ministre Theresa May que du mépris despoliticiens locaux et des patrons du BTP pour la viedes pauvres.A l'horreur même de l'incendie s'ajoute le fait que

le nombre de morts semble avoir été sous-évalué parles pouvoirs publics et que des clandestins quihabitaient la tour renoncent aux soins auxquels ilsauraient droit, de peur d'être expulsés du pays.

Incendie à Londres : des révélations

révoltantes en cascade