58ème conférence euroconstruct paris, 2 décembre 2004 la désindustrialisation : mythe ou...
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58ème Conférence EUROCONSTRUCTParis, 2 décembre 2004
La désindustrialisation : mythe ou réalité? Perspectives d’avenir
Grégoire Postel-VinayMinEFI
Observatoire des Stratégies Industrielles
Des enseignements du passé Des enseignements du passé pour construire l’avenirpour construire l’avenir
Un état des lieux rétrospectif : discours, rapports, réalités.
Des éléments de cadrage pour l’avenirLes marges de manœuvre : pessimisme
comme optimisme sont auto-prédictifs.
L’emploi manufacturier, un L’emploi manufacturier, un déclin relatif, mais…déclin relatif, mais…
Secteur Pays 1870 1950 1973 1987 1995 2000 2001 Agriculture Etats-Unis 50.0 13.0 4.1 3.0 2.9 2.5 2.5 Royaume-Uni 22.7 5.1 2.9 2.4 2.7 2.2 2.0 France/Allemagn 49.4 25.3 9.0 6.0 4.9 4.1 4.0 Japon 70.1 48.3 13.4 8.3 7.2 6.7 - Canada 53.0 21.8 6.5 4.8 - - - Industrie Etats-Unis 24.4 33.3 32.3 26.6 23.3 22.2 21.6 Royaume-Uni 42.3 46.5 41.7 29.8 26.1 23.7 22.8 France/Allemagn 28.3 39.0 42.6 34.9 30.1 27.6 27.3 Japon - 22.6 37.2 33.8 34.8 33.6 - Canada 28.0 36.0 30.4 25.2 - - - Services Etats-Unis 25.6 53.7 63.6 70.4 73.8 75.2 75.8 Royaume-Uni 35.0 48.4 55.4 67.8 71.2 74.1 75.3 France/Allemagn 22.4 35.8 48.5 59.1 65.0 68.2 68.7 Japon - 29.1 49.4 57.9 58.0 59.6 - Canada 19.0 42.2 63.1 70.0 - - -
L’industrie tire toujours la R&D L’industrie tire toujours la R&D l’innovation et la croissance l’innovation et la croissance
- 85% de la R&D privée est dans l’industrie- l’externalisation de services à l’industrie
gonfle la croissance statistique des services, qui reste liée au dynamisme industriel
- les gains de productivité dans l’industrie tirent la croissance globale.
Effets de l’externalisation Effets de l’externalisation naissance du tertiaire naissance du tertiaire
industrielindustriel
-100 -50 0 50 100 150 200 250
F0 ONQ textile et cuir F2 ONQ bois
D0 ONQ enlèvement ou formage métal C0 ONQ électricité et électronique
D3 ONQ mécanique E0 ONQ process
F3 OQ bois F1 OQ textile et cuir
F4 Ouvriers des industries graphiques C1 OQ électricité et électronique
D1 OQ enlèvement métal C2 Technicien AM électricité
D2 OQ formage metal D4 OQ mécanique
D6 Techniciens AM en mécanique F5 Techniciens AM des ind. légères
G0 OQ industriel maintenance G1 Technicien AM maintenance
H0 Ingénieurs techniques industrie E1 OQ process
E2 Techniciens AM process N090 ingénieurs recherche-étude-essai
1982-2002 secteurs non industriels (en %) 1982-2002 secteurs industriels (en %)
Des variantes entre pays Des variantes entre pays européens sur l’emploi européens sur l’emploi industriel sur 10 ans : industriel sur 10 ans :
Irl : + 67% Esp : +1,5% France : 3, 24M - 4,4% (-149.000) Allemagne : -10,6% (-925.000) It – 13,5% (-325.000) RU : -27% (-1,437M) (90-2002) Le renouveau possible des nouveaux adhérents
de l’UE : une croissance >4,5%
Une grande variabilité par secteurs Une grande variabilité par secteurs et métiers 1) l’exemple français et métiers 1) l’exemple français
(emploi et valeur ajoutée)(emploi et valeur ajoutée)Secteurs en NES 16 1981 1990 1995 2003
Ensemble (EA à ER) 100 100 100 100100 100 100 100
EA: Agriculture * 8,3 5,7 4,7 3,63,5 3,2 3,2 2,8
EB à EG : Industrie hors Construction 26,3 22,8 20,9 18,422,7 21,1 21,5 22,4
EB : Industries agricoles alimentaires 3,1 3,0 2,9 2,93,5 2,8 2,7 2,4
EC : Industries biens consommation 5,3 4,5 3,9 3,14,1 3,8 3,6 3,5
ED : Industrie automobile 2,0 1,5 1,4 1,41,4 1,3 1,3 2,0
EE : I ndustries des biens d'équipement 5,1 4,5 4,1 3,63,6 3,5 3,7 4,2
EF : Industries des biens intermédiaires 9,5 8,1 7,4 6,56,7 7,0 7,3 7,5
EG : Energie 1,5 1,3 1,2 1,03,4 2,6 2,9 2,8
EH : Construction 8,7 7,7 6,9 6,66,6 6,0 5,4 4,3
EJ à EP : Tertiaire marchand 35,2 39,0 41,2 45,648,0 50,7 49,6 50,4
EQ à ER : Tertiaire non marchand * 21,5 24,8 26,3 25,819,1 19,1 20,3 20,2
Sources: Insee-Dares
Légende: part dans la VA en volume (chiffres en gras) / part dans l'emploi total (y.c. non salarié)
données en moyenne annuelle, ajustée de l'utilisation sectorielle de l'intérim.
* : dans les secteurs EA et EQ-ER, les données sur séries longues d'intérim ne sont pas
reconstruites, si bien que les séries présentées dans ce tableau n'en tiennent pas compte.
Spécialisation : L’automobile, la pharmacie, Spécialisation : L’automobile, la pharmacie, l’électronique croissent, l’habillement régresse ; l’électronique croissent, l’habillement régresse ; une grande dispersion, qui doit mettre en garde une grande dispersion, qui doit mettre en garde
contre des discours trop généralisantscontre des discours trop généralisantsEvolution du volume d'emploi et de la VA des principaux
secteurs de l'industrie (intérim réintégré)
H0
G2
G1
F6
F5
F4
F3
F2
F1
E3
E2
E1
D0
C4
C3
C2
C1
B0
-4,0%
-2,0%
0,0%
2,0%
4,0%
6,0%
8,0%
10,0%
-8,0% -7,0% -6,0% -5,0% -4,0% -3,0% -2,0% -1,0% 0,0% 1,0% 2,0%
Croissance annuelle moyenne de l'emploi entre 1995 et 2003
Cro
issa
nce
ann
uel
le m
oyen
ne
de
la V
A e
ntr
e 19
95 e
t 20
03
Gains de productivité à +3,0%
Gains de productivité à +0,0%
Conséquence : l’intérêt des Conséquence : l’intérêt des pôles de compétitivité, de pôles de compétitivité, de programmes d’excellenceprogrammes d’excellence
Localisation des constructions nouvelles dans ces zones (exemples des pgms bioregio en Allemagne, de Hambourg, de Barcelone, de Grenoble, Sophia, Toulouse, Ile de France, de Milan, de Cambridge, bientôt de Cadarache…)
Moyen de répondre à la concurrence mondiale Moyen de répondre à d’autres grands programmes
mondiaux Voir tableau de bord européen de l’innovation :
ftp://ftp.cordis.lu/pub/focus/docs/innovation_scoreboard_2003_fr.pdf
Flux internationaux Flux internationaux d’investissementsd’investissements
Effet bulle & flux d’IED des pays développés : 1980 : 180Mds$, 1994 : 200Mds$, 2000 : 1150Mds$ ; 2003 : ~560 ;
L’Europe n’a pas cessé d’attirer des capitaux, en part relative ; elle est cependant structurellement exportatrice de capitaux.
La France dans une position meilleure, en bilan, que ne le disent de nombreux rapports est seconde européenne pour l’accueil des investissements
La part de l’Asie s’accroît La part des USA régresse récemment : 1/5è en 2000
du total mondial (314Mds$); 30Mds 2003
Flux internationaux d’investissement liés à Flux internationaux d’investissement liés à des délocalisations : effets sensibles et des délocalisations : effets sensibles et médiatiques, mais globalement faiblesmédiatiques, mais globalement faibles
UE en moyenne : ~8% des flux d’IDE F : 4% (estimation 2004) US : ~15% (flux avec l’Asie)
-> un éco-système trans-pacifique dynamique mais instable-> la sensibilité aux variations de change : soft ou hard
landing? 2 scénarios.-> des effets prix qui peuvent jouer au delà des seuls %
d’importations->entre 70 et 94 l’émergence de pays du Sud aurait
supprimé 1,6% de l’emploi industriel des industrialisés (6M) soit l’équivalent d’emplois créés aux Etats Unis en un trimestre (Hatem).
Flux d’IDE mondiaux et fusions et Flux d’IDE mondiaux et fusions et acquisitions : à l’avenir, une courroie de acquisitions : à l’avenir, une courroie de
rappel de trop amples fluctuations rappel de trop amples fluctuations monétaires? (données 1989-2003)monétaires? (données 1989-2003)
G1 : Investissements directs étrangers dans le monde (Md$)
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
89-94*
95 96 97 98 99 00 01 02 03
Md$
IDE entrants dont fusions-acquisitions
* moyenne Source : Cnuced, World Investment Report 2004
Greenfields parmi les flux Greenfields parmi les flux d’IDE en Europe : RU et F en d’IDE en Europe : RU et F en
tête (1999-2003)tête (1999-2003)G1 : Part des différents pays dans les projets* greenfields annoncés en Europe de1999 à 2003
0
5
10
15
20
25
30En %
19992000
20012002
2003
* Fonctions industrielles et tertiaires Source : Ernst and Young, European Investment Monitor, 2004
Flux d’importation en Flux d’importation en provenance des émergents provenance des émergents
(F, 2003)(F, 2003)G1 : Importations provenant des pays émergents : part dans les importations de produits manufacturés (hors IAA)
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
14%
16%
18%
20%
1993 2000 2003
Importations de produits manufacturés provenant des paysémergents (en % des importations totales)dont importations directes par les entreprises industrielles
Sources : Douanes, Insee, Sessi
La progression rapide des La progression rapide des imports des PECO et de l’Asie imports des PECO et de l’Asie (surtout Chine) 1993-2003 (F)(surtout Chine) 1993-2003 (F)
G2 : Parts des zones émergentes dans les importations industrielles directes françaises de biens manufacturés*
0%
1%
2%
3%
4%
5%
6%
7%
8%
9%
1993 2000 2003Asie hors Japon dont ChinePECO Autres pays émergents
*champ : entreprises industrielles de 20 salariés et plus Source : Douanes, Sessi
Eléments plus spécifiquesEléments plus spécifiquespour la construction : pour la construction :
- Vieillissement (structures nouvelles d’accueil) - différentiel énorme des prix immobiliers en
Europe : rattrapages partiels possibles, à l’Est - différentiels sur les modes de taxation
(entreprises, patrimoine des ménages) - Coûts de l’énergie, habitat « durable » - télétravail - investissements en provenance de la zone $.
La croissance à long terme La croissance à long terme dans le monde : rétrospectivedans le monde : rétrospective
1820-1870 1870-1913 1913-1950 1950-1973 1973-1998 France 1,27 1,63 1,15 5,05 2,1 Allemagne 2,01 2,83 0,3 5,68 1,76 Italie 1,24 1,94 1,49 5,64 2,28 Royaume-Uni 2,05 1,90 1,19 2,93 2 Europe occidentale
1,65 2,10 1,19 4,81 2,11
Europe de l’Est
1,36 2,31 1,14 4,86 0,73
Ex-URSS 1,61 2,4 2,15 4,84 -1,15 Etats-Unis 4,20 3,94 2,84 3,93 2,99 Amérique latine
1,37 3,48 3,43 5,33 3,02
Japon 0,41 2,44 2,21 9,29 2,97 Chine -0,37 0,56 -0,02 5,02 6,84 Inde 0,38 0,97 0,23 3,54 5,07 Afrique 0,52 1,40 2,69 4,45 2,74 Monde 0,93 2,11 1,85 4,91 3,01
La croissance à long terme ; la montée La croissance à long terme ; la montée des BRICs : plus de concurrence, mais des BRICs : plus de concurrence, mais
plus de marchés : le Sud&Est tire 53% de plus de marchés : le Sud&Est tire 53% de
la croissance des exportations mondialesla croissance des exportations mondiales Les BRICs pourraient avoir un PNB (US$) supérieur au
G6 dans moins de 40 ans
-
10,000
20,000
30,000
40,000
50,000
60,000
70,000
80,000
90,000
100,000
2000 2010 2020 2030 2040 2050
GDP (2003 US$mds)
BRICs
G6
Source : Goldman Sachs (2003)
2025 : Les BRICs sont au-dessus de la moitié du G6
A partir de 2040, les
BRICs dépassent le
G6
La croissance à long terme : La croissance à long terme : le poids de la démographiele poids de la démographie
F : 1,86 enfants/F D, It, Esp, PECO ~1,3 USA : ~2,1 sur longue période Irl 2,4 Un lien méconnu entre croissance instantanée et
natalité : le comportement des jeunes ménages Une prise de conscience ; le rapport Kok. La « lettre
des 4 » ; marges de manœuvre privées et publiques Un des deux principaux facteurs explicatifs du
différentiel de croissance US/UE sur le long terme
La croissance à long terme, La croissance à long terme, quatre leviers : quatre leviers :
R&D et innovation, visibilité à long terme : efforts quantitatifs et qualitatifs en cours. La société de la connaissance. Coopérations à géométrie variable, efforts nationaux et européens.
Quantité globale de travail. Tendances actuelles. Keynes et la Chine. Kok, Camdessus et les flux de capitaux.
L’inclusion sociale. Démographie (politiques familiales)
Eléments spécifiques à la Eléments spécifiques à la constructionconstruction
- Vieillissement (structures nouvelles d’accueil) - différentiel énorme des prix immobiliers en Europe :
rattrapages partiels possibles, à l’Est (neuf et rénovation) - différentiels sur les modes de taxation (entreprises,
patrimoine des ménages) - Coûts de l’énergie, habitat « durable » - télétravail - investissements en provenance de la zone $. - Flux migratoires et politiques d’accueil : plusieurs
segments.
Conclusion : un avenir Conclusion : un avenir maîtrisable et prospère, à maîtrisable et prospère, à portée, dans une Europe portée, dans une Europe
coopérativecoopérative
« Rien n’est impossible. Il y a des voies qui conduisent à toutes choses ; et si nous avions assez de volonté, nous aurions toujours assez de moyens » François de La Rochefoucauld